une théologie trinitaire centrée sur jésus-christ
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Imprimé par l’Imprimerie Recto-Verso23, rue Waldeck Rousseau
94400 Vitry-sur-Seine
Introduction à la
Théologie Trinitaire
basée sur Christ__
Eglise Universelle de Dieu__
Par Ted Johnston, de l’équipe du Développement des Ministères,
Avec la participation du Dr. J. Michael Feazell, Dr. Michael Morrison,
Terry Akers et Keith Brittain
Version FrançaiseConseil Ecclésiastique National
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Introduction à la théologie trinitairebasée sur Christ
Par Ted Johnston, de l’équipe du développement des ministères,
Avec la participation du Dr. J. Michael Feazell, Dr. Michael Morrison,
Terry Akers et Keith Brittain
La mission de l’Eglise Universelle de Dieu (E.U.D.) consiste à participer avec Jésus-
Christ à la vie et au partage de l’Evangile. Notre compréhension de Jésus et de Son
évangile de grâce a radicalement changé dans le cadre d’une réforme doctrinale qui
s’est déroulée au cours de la dernière décennie du 20ième siècle. Par voie de conséquence,
nous avons harmonisé notre Enoncé des Croyances qui s’est aligné avec les principales
doctrines bibliques de la foi chrétienne historique orthodoxe.
Aujourd’hui, au cours de la première décennie du 21 ième siècle, la transformation de
l’E.U.D. se poursuit et se concentrant maintenant sur une réforme théologique. Cette
réforme se dresse à partir du fondement sur lequel repose la transformation de nos
doctrines, à savoir la réponse à cette question essentielle : Qui est Jésus-Christ ?
« Qui » est le mot-clé de cette question. Car en substance, la théologie n’est pas une
question de concepts ou d’un système de croyances, mais elle est plutôt au sujet d’une
personne vivante, Jésus-Christ. Qui est cette personne ? Elle est pleinement Dieu, un
avec le Père et l’Esprit, c’est la deuxième personne de la Trinité. Et Elle est pleinement
homme, un avec l’humanité de par Son incarnation. Jésus-Christ est l’unique union
entre Dieu et l’homme. Il n’est pas seulement l’objet de nos recherches académiques,
Il est notre vie. Notre foi repose sur Lui, et non pas dans des idées ou des doctrines à
Son sujet. Notre réflexion théologique est un acte profond d’émerveillement et d’adoration.
En fait, la théologie pourrait se définir comme la foi qui cherche à comprendre.
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Au cours des dernières années, notre compréhension du fondement de notre réforme
doctrinale s’est grandement approfondie en étudiant, dans un esprit de prière, ce qui est
communément appelé la théologie trinitaire centrée sur Christ. La première partie
de ce document résume ce que nous avons compris de cette théologie, et la seconde
partie répond aux questions et aux objections qui ont été soulevées à propos de cette
théologie. Notre but est de tenir informés les pasteurs et les membres de l’E.U.D. de ce
processus théologique permanent de réforme doctrinale, et de les inviter à y participer
avec nous activement. Tous ensemble, nous nous retrouvons dans un cheminement qui
consiste à croître de plus en plus en Jésus, et nous prions pour qu’Il nous guide à travers
chaque étape de ce parcours.
Lorsque nous abordons ce sujet, nous reconnaissons l’ imperfection de notre compréhension
et de notre capacité à transmettre une telle vérité. En fait, la seule façon de répondre de
manière appropriée à la merveilleuse vérité théologique que nous découvrons en Jésus-
Christ serait de placer nos mains sur notre bouche et de nous recueillir en silence. Mais
nous sentons aussi que l’Esprit nous appelle à proclamer cette vérité, à la crier sur les
toits, non pas avec arrogance ou condescendance, mais dans un esprit d’amour et avec
le plus de clarté possible.
Notre souhait est que ce document soit informatif et clair, mais aussi qu’il soit une
source d’inspiration pour vous, en vous amenant à une véritable réflexion sur l’alliance
d’amour de Dieu avec nous tous. Notre théologie est au sujet de Jésus-Christ, de l’amour
et de la vie qu’Il partage avec nous.
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PREMIERE PARTIE :
ORIGINE ET VUE D’ENSEMBLE
Pourquoi la théologie ?
Pour répondre simplement, la théologie est « la connaissance de Dieu », notre compréhension
de Lui et de tout ce qui a un rapport avec Lui. Dans un sens, nous possédons tous « une
théologie personnelle », c’est-à-dire une propre compréhension de Dieu. Même les
personnes athées ont une théologie, celle qui se résume par : « il n’y a pas de Dieu ».
Et il est évident que toute les Eglises ont une théologie, il s’agit du cadre dans lequel
elles formulent leurs doctrines.
Avec les changements au sein de l’E.U.D., il était devenu évident que nous devions
revoir aussi notre cadre théologique. Quel est le rapport entre la doctrine et la théologie ?
Prenez l’exemple de la doctrine du salut par la grâce. Cette doctrine nous enseigne que
Christ nous sauve par la grâce qui est reçue par la foi. La théologie cherche à comprendre
et à expliquer non seulement le « comment » ou le « pourquoi » qui se cachent derrière
le salut, mais aussi ce qui est encore plus important, le « qui ». La théologie pose la
question de « qui est ce Jésus-Christ qui sauve » et « qui sommes-nous, nous que Jésus
sauve ».
Notre théologie nous enseigne que le salut est une question de relation personnelle, et
pas seulement de grande déclaration ou de transaction. Dieu est un Dieu d’alliance, pas
un Dieu contractuel. Nous apprenons cela à partir des Saintes Ecritures qui nous parlent
de l’alliance relationnelle vitale qui est la base du salut. Cette relation inclut la propre
communion trinitaire divine (la relation éternelle qui existe entre le Père, le Fils et le
Saint-Esprit) et toute l’humanité façonnée en Christ et par Christ.
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Ainsi, la doctrine du salut et la théologie sur laquelle elle repose sont une question de
relation, de vie véritable en Christ et par Christ, Celui qui est à la source de toute la
création et qui la soutient. La vie de, par et en Christ, est le centre d’ intérêt de notre
recherche théologique et de cette introduction à la théologie trinitaire christocentrique.
Sa vie est à la base de la vision théologique que l’Eglise Universelle de Dieu assume
désormais en tant que dénomination.
Quelles sont les théologies alternatives ?
Il existe au sein de la communauté chrétienne plusieurs théologies différentes. Des
déclinaisons du calvinisme et de l’arminianisme ont prévalu principalement dans le
protestantisme.
Le calvinisme est une théologie issue des enseignements du réformateur protestant Jean
Calvin (1 509-1 564). Il existe des formes multiples du calvinisme, mais la plupart se
regroupent dans les deux préceptes suivants :
- expiation limitée – l’ idée que Jésus est seulement mort pour les élus (ceux qui
sont prédéterminés à être sauvés) ;
- la grâce irrésistible – l’ idée selon laquelle les élus seront sauvés et que cette
élection ne peut être rejetée par ceux qui sont élus pour le salut.
Le calvinisme se concentre sur la souveraineté de Dieu dans l’élection et le salut. Beaucoup
d’églises protestantes du 21 ième siècle soutiennent cette théologie, y compris la plupart
des Presbytériens, des Réformés, des Baptistes particuliers (réformés), et bien d’autres.
L’arminianisme est une théologie qui provient des enseignements d’un protestant
réformé, Jacob Arminius (1 560-1609). Il a rejeté les idées de Calvin sur l’expiation
limitée et la grâce irrésistible, en professant que Jésus est mort pour toute l’humanité,
et que tous peuvent être sauvés s’ ils prennent les mesures nécessaires que le Saint-Esprit
les rend capables de prendre. Cette théologie, quoique soulignant la souveraineté de
Dieu dans le salut, s’appuie cependant sur la décision/liberté humaine. Cette théologie
est adoptée par beaucoup d’églises protestantes, notamment par les Méthodistes, beaucoup
de Baptistes et bien d’autres encore.
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Théologie trinitiaire christo-centrique
Bien que l’E.U.D. rejoigne plusieurs aspects du calvinisme et de l’arminianisme, elle
considère cependant que la théologie trinitaire centrée sur Christ demeure la plus fidèle
à Jésus-Christ et à la Bible. D’autres noms peuvent être donnés à cette théologie, comme
les suivants : théologie trinitaire, théologie christo-centrique, théologie d’adoption,
théologie de l’ inclusion ou théologie de l’ incarnation.
Cette théologie est trinitaire dans le sens qu’elle a comme point de départ la compréhension
que le Dieu unique existe éternellement en tant que l’union inséparable de trois Personnes
distinctes : Père, Fils et Esprit. La théologie, qui consiste à connaître Dieu et la trinité,
est la révélation par Jésus-Christ de qui est Dieu dans Sa propre nature divine. Ainsi,
la doctrine de la trinité réside au cœur de cette théologie.
Cette théologie est axée sur Christ parce qu’elle se concentre sur la place centrale
qu’Il occupe, sur Sa prééminence et tel qu’Il se révèle Lui-même : un (uni) avec le Père
et l’Esprit ; et un (uni) avec toute l’humanité.
Ces doctrines jumelées, de la trinité et de l’ incarnation de Jésus (avec Sa fonction de
Vicaire de l’humanité, c'est-à-dire Son Représentant et son Substitut) sont des vérités
fondamentales et bibliques concernant Dieu et Jésus. Elles constituent « les vérités de
toute vérité », la « logique », si vous voulez, avec laquelle cette théologie cherche à
comprendre toutes choses, y compris la doctrine, notre mission, l’adoration, etc.
Pensez à cette théologie comme une sorte de paire de lunettes avec laquelle nous essayons
de lire et de comprendre la foi chrétienne. Plutôt que de débuter à partir de notre
expérience religieuse humaine, nous voulons commencer par ce que les vérités bibliques
nous révèlent de Dieu et par ce qu’elles nous informent sur le fait que nous sommes
vraiment en union avec Dieu par Jésus-Christ.
De cette façon, nous cherchons à penser en termes « christo-logiques ». Comme
l’ indique Thomas F. Torrance (l’un des théologiens trinitaires majeurs du 20ième siècle),
Jésus est en même temps la base (le fondement/l’origine) et la grammaire (le principe
organisateur/logique) de la divinité et de l’ensemble de l’ordre créé, incluant toute
l’humanité.
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En tant que dénomination, l’Eglise Universelle de Dieu endosse la théologie
trinitaire centrée sur Christ parce qu’ elle la considère comme pleinement fidèle
à Jésus, Parole vivante de Dieu.
Mais est-ce biblique ?
« Mais », quelqu’un pourrait se demander : « cette théologie trinitaire, centrée
sur Christ est-elle fidèle aux Ecritures, à la Bible ? » Nous sommes convaincus
que la réponse est « oui ». Nous croyons que cette théologie est celle qui est la
plus fidèle aux Saintes Ecritures, lorsqu’ elles sont comprises correctement.
Il va de soi que les termes « correctement comprises » sont importants dans cette
phrase. Vous vous rappellerez de la rencontre de Jésus avec des étudiants des
Ecritures hébraïques (l’Ancien Testament) de Son époque. Ils étudiaient
méticuleusement les Ecritures sans toutefois en retirer le sens que Dieu leur avait
donné. Dans Jean 5 : 39-40, il est écrit : « Vous sondez les Ecritures, parce que
vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage
de moi. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! ».
Ce dont parlent véritablement les Ecritures (Ancien et Nouveau Testaments), c’ est
de Jésus et du salut rendu possible par Lui et en Lui. C’ est avec la logique de
Christ, la pensée de Christ, que nous devons lire les Ecritures et ainsi les comprendre
justement dans leur globalité. Jésus-Christ, et Lui Seul, devrait constituer la
logique de notre théologie, car Il représente l’ obj et et la finalité de la révélation
de Dieu.
Qui d’autres enseignent cette théologie ?
Certains vont se demander si l’Eglise Universelle de Dieu en est arrivée d’ elle-
même à cette théologie, ou si elle s’ est fiée à d’ autres sources (peut-être pas aussi
fiables que cela ?) en reproduisant entièrement tout d’ elles.
Tout comme le calvinisme ou l’ arminianisme, la théologie trinitaire centrée sur
Christ existe depuis longtemps. En fait, cette théologie a sous-tendu la plupart
des choses que l’Eglise primitive a enseignées ; elle a aussi servi dans la rédaction
du credo chrétien et aussi pour déterminer le canon des Ecritures du Nouveau testament.
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Ci-dessous, figurent les noms des premiers et des plus éminents théologiens trinitairiens :
Irénée († 202 apr. JC)
Irénée était un disciple de Polycarpe (qui a étudié avec l’apôtre Jean). Irénée a
cherché à montrer que l’ évangile du salut que les apôtres ont enseigné et qu’ ils ont
transmis, était centré sur Jésus, y compris sur la vérité de Son incarnation. Il vit que
la Bible évoque l’ incarnation comme un acte de récapitulation par lequel Jésus
devînt pour toute l’humanité une nouvelle « tête » et de la sorte un nouveau point
de départ (cf. Ephésiens 1 : 9-1 0 ; 20-23). Par l’ incarnation, la chute a été inversée
– l’ ensemble de la race humaine est « née de nouveau » en Jésus. Maintenant,
l’humanité a trouvé en Jésus une nouvelle source, une nouvelle origine et une
nouvelle identité.
Le fondement biblique de la pensée d’ Irénée comporte les déclarations de Paul dans
Romains 5 où il déclare que Jésus est le « second » (et définitif) Adam de l’humanité.
« En Jésus », écrit Irénée, « Dieu a récapitulé en Lui la formation vétuste de l’homme
(Adam) afin de pouvoir tuer le péché, désarmer la mort et donner vie à l’homme… ».
Irénée avait compris que Jésus avait pris sur Lui toute l’humanité et qu’ Il avait
renversé la chute en créant une nouvelle race humaine par Sa vie, Sa mort, Sa
résurrection et Son ascension vicariale (de représentant et de substitut). Plus loin,
nous parlerons davantage de l’ importance du rôle de vicaire de l’humanité de Jésus.
La beauté et la contribution de l’ enseignement d’ Irénée se trouvent dans sa
compréhension que le renouvellement (ou la re-création) de l’humanité (par
l’ incarnation) n’est pas juste une œuvre accomplie par Jésus-Christ, mais surtout
qu’ il s’ agit d’une re-création « en » et donc « par » Jésus. Et ceci implique donc
bien plus que le pardon des péchés, ce qu’ Irénée appelle la « divinisation » de l’humanité.
Remarquez comment l’historien de l’Eglise Justo Gonzalez résume la réflexion
d’ Irénée dans son ouvrage L’histoire du Christianisme (volume 1 , pages 68-71 ) :
« Irénée voyait Dieu comme un Etre aimant, qui a créé le monde et
l’humanité du désir d’avoir une création à aimer et à mener, comme un
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berger qui aime et qui guide un troupeau. De sa perspective, toute l’histoire
apparaît comme le processus par lequel le Berger divin guide la création
vers son but final.
Le joyau de Sa création est l’être humain, créé depuis le commencement
en tant que personne libre et par conséquent responsable. Cette liberté est
telle qu’elle nous permet de devenir progressivement conformes à la volonté
de Dieu et à Sa nature ; et ainsi d’apprécier une communion sans cesse
croissante avec notre Créateur. La finalité de ce processus est ce qu’Irénée
appelle la « divinisation » : le dessein de Dieu de nous rendre toujours plus
semblables au divin.
Cela ne signifie pas pour autant que nous serons amalgamés au divin au
point de nous y perdre, ou que nous arriverons un jour à être identiques à
Dieu. Bien au contraire, Dieu est tellement au-dessus de nous, que peu
importe jusqu’à quel point nous grandirons dans cette ressemblance, Il
nous devancera toujours.
Au moment approprié, une fois que l’humanité eut reçu la préparation qui
convenait par le travail que Dieu fit au travers d'Israël, la Parole s’ incarna
en Jésus-Christ. Jésus est le « second Adam » car à cause de Sa vie, de Sa
mort et de Sa résurrection, une nouvelle humanité a été créée, et parce que
dans toutes les actions qu’Il a accomplies, Il a corrigé ce qui a été déformé
par le péché.
Même à la fin, lorsque le royaume de Dieu sera établi, l’humanité rachetée
continuera de croître dans une communion sans cesse grandissante avec
le divin.
Ce que nous constatons chez Irénée est une grande vision de l’histoire dans
laquelle le dessein de Dieu se déroule. Le point focal de cette histoire est
l’ incarnation, et cela non pas seulement parce que par elle Dieu redresse
l’histoire déformée de l’humanité, mais parce que dès le commencement,
l’union de l’humanité avec le divin était le but. Le dessein de Dieu est de
s’unir avec la création humaine, et cela s’est produit en Jésus-Christ ».
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Par sa compréhension de l’ évangile et des Ecritures qui révèlent Jésus-Christ dans
Sa plénitude, Irénée a servi Dieu en dressant une vision théologique centrée sur
Christ des plus surprenantes.
Athanase († 373 apr. JC)
Jeune, Athanase a défendu le véritable évangile de la grâce de Dieu face à de faux
enseignants (y compris Arius) qui réfutaient la divinité de Jésus. Cette défense a conduit
à la formulation de la doctrine de la Trinité, officialisée lors du Concile de Nicée en 325
après JC. Athanase a également joué un rôle fondamental dans l’établissement de la
version définitive du canon du Nouveau Testament.
Ce fut donc une théologie trinitaire axée sur Jésus-Christ, telle que défendue par Athanase
et d’autres, qui servit de base pour la formulation de la doctrine chrétienne fondamentale,
et qui contribua à finaliser le canon des Ecritures du Nouveau Testament.
Dans son traité intitulé Sur l’Incarnation, Athanase écrit ce qui suit :
« Ainsi, en revêtant un corps semblable au nôtre, parce que nos corps sont
sujets à la corruption de la mort, Il a soumis Son corps à la mort à la place
de tous, et l’a offert au Père. Et cela, Il l’a accompli par pur amour pour
nous, afin que par Sa mort, tous meurent…Cela afin qu’Il puisse rendre
incorruptibles les hommes qui se sont tournés vers la corruption, et pour les
rendre vivants par Sa mort en s’appropriant Son corps et par la grâce de Sa
résurrection.
Qu’est-ce que Dieu était-Il censé faire ? Que pouvait-Il faire d’autre, en tant
que Dieu, que de renouveler Son image dans l’humanité afin que par elle,
l’homme puisse à nouveau Le connaître ? Et comment cela pouvait-il
s’accomplir, à moins d’envoyer Sa propre Image, notre Sauveur Jésus-Christ ?
…La Parole de Dieu vînt dans Sa propre Personne, car Lui seul, l’ image du
Père, pouvait recréer l’homme fait selon Son image. Ainsi, deux choses
opposées et merveilleuses se sont produites en même temps : la mort de tous
a été consumée dans le corps du Seigneur ; et comme la Parole s’y trouvait,
la mort et la corruption, par le même acte, furent totalement abolies. La mort
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devait avoir lieu, et la mort pour tous, afin que la dette de tous puisse être
payée. Ainsi donc la Parole, étant incapable de mourir, a assumé un corps
mortel qu’Elle a pu offrir comme le Sien, à la place de tous, en souffrant
pour tous, par Son union avec l’humanité afin qu’« il rende impuissant
celui qui avait la puissance sur la mort, c’est-à-dire le diable ; ainsi il
délivre tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus
dans la servitude » (Hébreux 2 : 1 4-1 5). Par la mort de Jésus-Christ, le
salut est parvenu à tous les hommes et toute la création a été rachetée ».
Remarquez la continuité entre les pensées d’Athanase et celles d’ Irénée. Tous deux
ont mis l’accent sur le rôle de vicaire de l’humanité de Jésus-Christ incarné. Par
l’ incarnation, Dieu accomplit le salut de l’humanité en Jésus. Tel est l’évangile compris
par l’Eglise ancienne, comme les Ecritures le révèlent.
Grégoire de Nazianze († 389 apr. JC)
Grégoire (un de ceux qui ont été appelés les Pères de Cappadoce) a écrit sur l’endossement
par l’ incarnation de Jésus de notre humanité, comme d’un échange, afin que le salut
et la guérison soient accomplis pour toute l’humanité :
« Si quelqu’un a placé sa confiance en Lui [Jésus] en tant qu’Homme mais
démuni d’un esprit d’homme, celui-ci est dépourvu d’esprit…car ce qu’Il
n’a pas assumé, Il ne l’a pas guéri non plus ; mais ce qui est uni à Sa
divinité, cela même est aussi sauvé. Si seulement la moitié d’Adam périt,
alors ce que Jésus a endossé et a sauvé n’est qu’une demi portion aussi ;
mais si c’est toute la nature d’Adam qui a chuté, alors elle doit être unifiée
à la nature entière de Celui qui a été engendré, et donc sauvé comme un tout… .
La Parole a vu que la corruption ne pouvait être vaincue que par la mort ;
or Jésus-Christ, en tant que la Parole, ne pouvait pas mourir, étant immortel
et Fils du Père. C’est pour cette raison qu’ Il a endossé un corps sujet à
la mort, afin que ce corps, appartenant à la Parole qui est au-dessus de
tout, puisse en mourant devenir un échange suffisant pour tous, en
demeurant pour autant incorruptible, et que Sa présence même puisse
mettre fin à la corruption de tous par la grâce de la résurrection ».
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La perte de la vision trinitaire
Bien que la vision trinitaire fût prédominante au sein de l’Eglise primitive,
d’ autres visions grandirent en importance au fil des années. En particulier, au
sein de la théologie latine du 5 ième siècle, une opposition se développa contre
l’ idée selon laquelle ce fut bien notre humanité pécheresse, déchue et coupée de
Dieu, que le Fils de Dieu assuma par Son incarnation. Ces détracteurs défendaient
l’ idée qu’ il s’ agissait plutôt de notre humanité dans son état de pureté (avant la
chute de l’ homme) que le Fils assuma (endossa), en recevant cette nature sans
tache de Sa mère Marie, d’ où « son immaculée conception ». Par un détour
ironique de l’ histoire, la théologie protestante dominante, bien que rej etant la
doctrine de l’ immaculée conception, a retenu néanmoins l’ idée que Jésus a
assumé la nature sans péché de l’ humanité (son état avant la chute) .
Toutefois, les réformateurs protestants mirent bien l’accent sur l’ incarnation, en la
considérant comme « le grand échange ». Ce fut le cas de Jean Calvin qui mourut en
1564. Il écrivit ce qui suit dans son ouvrage Institutions de la religion chrétienne :
« Quelqu’un peut désormais se demander comment Christ a-t-Il aboli le
péché et la séparation qui existait entre nous et Dieu, et comment a-t-Il acquis
la justice qui nous rend favorables aux yeux de Dieu ? A cela, nous répondons
de façon générale, qu’Il a accompli cela par Son obéissance … En bref, dès
le moment où Il prit la forme d’un serviteur, Il commença à payer le prix de
la libération afin de nous racheter…
Voici donc ce merveilleux échange qu’Il a fait pour nous, à cause de Sa
bonne volonté illimitée ; en devenant Fils de l’homme avec nous, Il nous a
fait devenir fils de Dieu avec Lui ; par Sa venue sur terre, Il a préparé notre
ascension dans les cieux ; en revêtant notre mortalité, Il nous a attribué Son
immortalité… en prenant sur Lui tout le poids de notre iniquité (qui nous
oppressait), Il nous a revêtus de Sa justice ».
Théologiens trinitaires contemporains
Au cours du 20ième siècle, la théologie trinitaire a été promue dans l’Occident par l’œuvre
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de Karl Barth et de ses élèves, tels que Thomas F. Torrance et son frère James B. Torrance
Et maintenant, au 21 ième siècle, il existe des centaines de théologiens trinitaires
christo-centriques répartis dans beaucoup d’Eglises. Par exemple, Michaël Jinkins,
Ray Anderson, Elmer Colyer, Robert F. Capon, Gary Deddo, Gerrit Scott Dawson
et d’autres. Au sein de l’Eglise Universelle de Dieu, John McKenna et J. Michael
Feazell sont les deux principaux partisans. Nous citerons certains de ces théologiens
dans ce document.
Quand l’Eglise Universelle de Dieu a-t-elle adopté cette théologie ?
Au sein de l’Eglise Universelle de Dieu, nous en sommes venus à comprendre que la
théologie trinitaire axée sur Christ était la réponse la plus fidèle à la plus importante
des questions : « Qui est Jésus-Christ ? » Cette théologie ancrée bibliquement apporte
une pleine compréhension de l’Evangile et nous donne un vocabulaire centré sur Christ
qui nous permet de partager l’Evangile dans le monde.
Comme la poussière des changements doctrinaux des années 90 retombait, les responsables
de l’Eglise Universelle de Dieu ont dû faire face à certaines incohérences de notre
théologie. Nous avions adopté jusque-là une perspective théologique essentiellement
armianiste, mais nous étions arrivés à la conclusion que cette vision théologique ne
correspondait pas avec le salut uniquement « en Christ », seulement par la grâce et
entièrement relationnelle que les Ecritures nous révèlent.
Nous avons donc commencé par étudier plus profondément la théologie, en recherchant
l’aide de Dieu pour qu’Il nous guide et en examinant avec beaucoup de soin les avenues qui
se présentaient à nous. Il en a résulté notre nouvelle position doctrinale qui se reflétait de
plus en plus à travers les documents officiels que nous diffusions depuis ces dernières années.
Nous sommes contents d’être en mesure maintenant de vous présenter les grandes lignes
des principes et des tenants qui constituent notre vision actuelle. Notre but n’est pas de
demander à nos membres (ou même à nos pasteurs ou à ceux qui enseignent) de devenir
des théologiens académiques. Cependant, nous invitons tout le monde à célébrer avec
nous cette vérité sur Dieu et sur toute l’humanité qui a été prise en charge par la personne
de Jésus-Christ, si merveilleusement bien exprimée dans cette théologie.
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De plus, nous voulons aussi fournir à ceux qui souhaiteraient approfondir cette théologie
les moyens pour le faire (en incluant aussi une bibliographie).
Pour ceux qui toutefois préféreront une autre vision théologique, nous voulons leur
témoigner respect et tolérance. Nous ne sommes pas sauvés par la qualité de notre
théologie, mais par Dieu seulement, en Christ et par Lui seulement, tout cela par la
grâce, et elle seule (donc, sans le concours des efforts humains ou de leur connaissance).
Nous tenons cependant à partager la joie que cette compréhension nous a apportés et
nous voulons inviter tous les pasteurs et ceux qui enseignent au sein de l’Eglise Universelle
de Dieu à étudier ce document avec soin, et avec l’aide de Dieu, d’adopter et de refléter
cette compréhension dans leur prédication et leur enseignement.
Qui es-tu Seigneur ?
« Qui es-tu Seigneur ? » : voilà la principale question théologique qu’il convient de se
poser, et remarquez qu’il ne s’agit pas d’un « qu’est-ce que » ou d’un « comment » mais
bien d’un « qui ».
« Qui es-tu Seigneur ? » a aussi été la question angoissante que Paul s’est posé sur le
chemin de Damas lorsqu’il fut frappé par Jésus ressuscité (Actes 9 : 5). Paul a passé le
reste de sa vie à répondre à cette question importante, et ensuite à en partager la réponse
à qui voudrait bien l’entendre. Effectivement, la réponse, révélée dans les Ecritures,
constitue le cœur de l’évangile et le point de mire de la théologie trinitaire centrée sur Christ.
Jésus est pleinement Dieu : la deuxième personne de la Trinité, le Fils divin de Dieu,
dans une union éternelle avec le Père et le Saint-Esprit. C’est la doctrine de la Trinité.
Et de plus, les Ecritures nous apprennent que ce fut le Fils de Dieu (Jésus-Christ dans
Son état pré-incarné) qui est Celui qui créa tout l’univers, y compris les êtres humains
(Colossiens 1 : 1 6), et qui maintenant soutient l’univers, y compris l’humanité (Colossiens
1 : 1 7). Lorsque l’on parle de « Jésus-Christ », entendez « Dieu » et « Créateur ».
Jésus est pleinement homme : le Fils de Dieu (la Parole) est devenu humain (« chair »,
Jean 1 : 1 4), tout en continuant d’être pleinement divin. C’est la doctrine de l’ incarnation.
Les Ecritures affirment que l’ incarnation continue ; Jésus est encore entièrement Dieu
et entièrement humain. Lorsque l’on parle de Jésus-Christ, on parle de l’humanité.
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Jésus est Médiateur et Vicaire de l’humanité : en tant que Celui qui est Dieu
(Créateur et Soutien de toute chose) et aussi pleinement humain, Jésus, en Lui-même,
est l’union unique entre Dieu et l’humanité. En Jésus et par Lui, toute l’humanité est
incluse dans la vie et l’amour de Dieu. L’homme Jésus (I Timothée 2 : 5) est le
Représentant et le Substitut (le Vicaire) de tous les hommes, qui ont vécu, qui vivent
ou qui vivront. Il est le Vicaire. Lorsque l’on parle de « Jésus-Christ », on entend
« Dieu en union avec toute l’humanité ».
Dans Romains 5, Paul évoque plus longuement l’aspect fantastique de qui est Jésus. Il
s’adresse à ceux qui croient, mais il laisse entendre clairement, que tout ce qu’il écrit
concerne toute l’humanité, croyants comme non-croyants. Selon Paul, par Jésus, tous sont :
- justifiés par la foi, qui procure la paix avec Dieu (verset 1 ) ;
- réconciliés avec Dieu par la mort de Jésus (verset 10) ;
- sauvés par la vie de Jésus (verset 10).
Quand cette justification, cette réconciliation et ce salut se sont-ils produits ? :
- quand nous étions « encore sans force » (verset 6) ;
- quand nous étions « encore pécheurs » (verset 8) ;
- quand nous étions « encore ennemis de Dieu » (verset 10).
Il est une évidence que ces choses se sont produites sans notre concours ou encore moins
de nos bonnes œuvres. Jésus a accompli ces choses pour nous et à nous (à notre place),
et Il l’a fait en Lui. Comme le mentionnait Irénée, cela s’est passé en Jésus, par Son
incarnation, par Sa grande « récapitulation ».
Le bénéfice de ce que Jésus a accompli il y a si longtemps s’étend jusqu’au présent, et
dans l’avenir, car Paul écrit « à plus forte raison…serons-nous sauvés par sa vie »
(verset 10b), montrant ainsi que le salut n’est pas une transaction d’une fois, mais une
relation permanente que Dieu entretient avec toute l’humanité, une relation forgée dans
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la personne même de Jésus-Christ, Celui qui en Lui-même relie Dieu et l’humanité dans
la paix.
Jésus, le second Adam
Paul poursuit en parlant toujours de cette vérité merveilleuse en comparant le premier
Adam à Jésus qui est le second (et définitif) Adam :
- « Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde [Adam] … [et]
tous ont péché… » (verset 12) ;
- « A plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d’un seul
homme, Jésus-Christ [le second Adam], ont-ils été abondamment répandus sur
beaucoup (« tous » au verset 12) ? » (verset 1 5) ;
- « Ainsi donc comme par une seule offense [celle d’Adam] la condamnation a
atteint tous les hommes [remarquez bien que l’on parle de tout le monde] de même
par un seul acte de justice [le second et dernier Adam] la justification qui donne
la vie s’étend à tous les hommes » (verset 1 8).
« Tous » veut bien dire « tous »
Nous croyons que ce que Paul évoque de Jésus-Christ concerne toute l’humanité. Ce
que Jésus a accompli par Sa vie en tant que Vicaire de l’humanité unie à Dieu par Son
incarnation, est universel : c’est pour toute l’humanité, tous ceux qui ont vécu, qui vivent
maintenant, et qui naîtront à la vie. Mais toutes les théologies chrétiennes ne comprennent
pas le « tous » de cette manière :
• Le Calvinisme : dit que le salut n’est pas vraiment pour tous, qu’ il se limite
aux élus, c’est-à-dire à ceux qui sont prédestinés à être sauvés. Jésus n’est pas mort
pour les non élus.
• L'Arminianisme : dit que « tous » fait référence à toute l’humanité ; cependant,
le salut est potentiellement le leur, mais pas dans les faits. C’est un point fondamental
sur lequel nous reviendrons plus tard.
18
Mais, selon nous, l’Ecriture est très claire et nous apprend que Jésus est mort pour
tous, et que Sa mort est pour tous, et ce maintenant. Remarquez les quelques passages
suivants :
- Jean 1 2 : 32 : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai [je, Jésus]
tous les hommes à moi ».
- I Jean 2 : 2 : « [Jésus est] Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés,
et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier ».
- I Timothée 4 : 9-1 0 : « C’est là une parole certaine et entièrement digne d’être
reçue… parce que nous mettons notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le
Sauveur de tous les hommes, surtout des croyants ».
- Jean 1 : 29 : « Le lendemain, il [Jean le Baptiste] vit Jésus venant à lui, et il
dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! ».
- Jean 3 : 1 7 : « Dieu, en effet n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il
juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».
- I Jean 4 : 1 4 : « Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé
le Fils comme Sauveur du monde ».
- II Corinthiens 5 : 1 8-1 9 : « Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés
avec lui et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était en
Christ réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes
leurs offenses ».
- Colossiens 1 : 1 9-20 : « Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en lui ;
il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que
ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix ».
- I Timothée 2 : 3-6 : « Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui
veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la
vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes,
19
Jésus-Christ homme, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous ».
- Hébreux 2 : 9 : « Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause
de la mort qu’il a soufferte ; ainsi par la grâce de Dieu, il a souffert la mort pour
tous ».
- II Corinthiens 5 : 1 4 « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous
estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ».
- Romains 8 : 31 -32 : « Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu
est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a point épargné son propre Fils,
mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes
choses avec lui ? ».
- Tite 2 : 11 : « Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a
été manifestée ».
A partir de toutes ces références bibliques évidentes, nous en concluons que Jésus est
mort pour toute l’humanité. Selon nous, ces passages réfutent clairement l’ idée d’une
rédemption réservée qu’à un certain nombre (limitée).
Et qu’en est-il de cette position selon laquelle la rédemption universelle n’est pas
encore donnée à tous, mais qu’elle attend un moment futur où chacun pourra alors
effectivement recevoir ce qui n’est pour le moment que potentiellement le leur ? Cette
question est fondamentale pour plusieurs au sein de l’Eglise Universelle de Dieu,
compte tenu de notre passé armianiste et de la prépondérance de cette pensée dans la
plupart des cercles conservateurs, évangéliques, protestants d’Amérique du Nord.
Le salut comme une re-création et non comme une simple transaction
Les Ecritures nous enseignent que le salut ne doit pas être considéré comme une simple
transaction qui impliquerait un événement qui se serait produit à un moment donné
dans l’histoire et qui paierait pour nos péchés ; un don qui est « acquis » à un certain
prix, si vous voulez, et qui ne serait pas donné tant qu’ il n’y aurait pas eu (en échange)
de notre part une repentance personnelle et une foi.
20
Cette vision des choses basée sur une logique de salut comme une transaction, même si
elle contient certains éléments de vérité, est une vue tronquée du salut et porte en elle
les bases de beaucoup d’erreurs. Les Ecritures, au lieu de parler de transaction, présentent
le salut comme une re-création. En Jésus, qui est pleinement Dieu et pleinement homme
(dans Son humanité, Il est le Représentant et le Substitut parfait de toute l’humanité),
tous les êtres humains ont été recréés, et par cette re-création, ils sont justifiés, réconciliés
et sauvés, justement parce qu’ils sont inclus en Jésus et dans ce qu’Il a fait par Son
incarnation, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension.
Jésus a accompli tout cela pour nous et à nous, en le faisant avec nous et en nous (comme
l’Un de nous). Jésus est l’Un pour tous, tous en Un. Ainsi nous comprenons à partir des
Ecritures que… :
- quand Jésus est mort, toute l’humanité est morte avec Lui ;
- quand Jésus est ressuscité, toute l’humanité est ressuscitée à une nouvelle vie avec
Lui ;
- quand Jésus est monté au ciel, toute l’humanité est montée avec Lui et s’est assise
avec Lui, aux côtés du Père.
Où trouvons-nous cette vision dans les Ecritures ? Considérez les versets suivants :
- II Corinthiens 5 : 1 4-16 : « Car l’amour de Christ nous presse, parce que nous
estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu’il est mort
pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui
qui est mort et ressuscité pour eux ».
- Romains 5 : 1 2-19 : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré
dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les
hommes, parce que tous ont péché …Mais il n’en est pas du don gratuit comme de
l’offense ; car, si par l’offense d’un seul il en est beaucoup qui sont morts [Combien ?
Tous, cfverset 12] , à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant
d’un seul homme, Jésus-Christ, ont-il été abondamment répandus sur beaucoup !
[Combien ? là encore tous, verset 12]… Si par l’offense d’un seul la mort a régné
21
par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du
don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ lui seul, [car Dieu a déjà
fait le nécessaire par le sacrifice de Christ pour tous, (verset 1 5) – tout ce qu’il reste
à chacun de faire c’est de l’accepter (verset 1 7), et qu’ainsi ils puissent en faire
l’expérience personnellement – mais cette expérience n’est pas ce qui provoque son
existence] ainsi donc comme par une seule offense la condamnation a atteint tous
les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie
s’étend à tous les hommes. Car, comme par la désobéissance d’un seul homme
beaucoup ont été rendus pécheurs [combien ? tous, versets 12 et 1 8] , de même par
l’obéissance d’un seul beaucoup seront rendus justes [c’est-à-dire justifiés (verset
1 8.)]». Ces versets démontrent à nouveau que Dieu a déjà prévu le don de la
justification par le sacrifice de Christ pour tous. Tout ce qu’il reste à faire à chacun
est d’accepter cette réalité pour qu’ainsi il puisse en profiter et apprécier ce don] .
- Colossiens 1 : 1 5-17 : « Le Fils [Jésus] est l’image du Dieu invisible, le premier-
né de toute la création. Car en Lui ont été créées toutes les choses qui sont dans
les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations,
autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes
choses subsistent en lui ». [Quelle déclaration étonnante sur la nature de Jésus –
parce qu’Il est à la fois Créateur et Celui qui soutient tout le cosmos (toute l’humanité
comprise), quand Il meurt, toute la création (tous les êtres humains inclus) descend
avec Lui « donc tous meurent » (II Corinthiens 5 : 1 4). Et quand Il ressuscite, nous
ressuscitons tous ; et quand Il fait Son ascension, nous montons tous. Jésus inclut
tout le monde (« tous ») dans Son incarnation, Sa vie, Sa mort, Son enterrement,
Sa résurrection et Son ascension] .
- Romains 6 : 1 0 : « Car il est mort [Jésus] , et c’est pour le péché qu’il est mort
une fois pour toutes ». [remarque : il n’est pas écrit « mourra » quand ils se tourneront
vers Lui, pour Le recevoir mais « une fois », au passé, pour « toutes »] .
- Romains 8 : 1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui
sont en Jésus-Christ ». [ce n’est pas notre foi personnelle qui nous place « en Christ ».
C’est en vertu de ce qu’Il a accompli fort longtemps pour toute l’humanité, et par
conséquence « n’imputant point aux hommes leurs offenses » (II Corinthiens 5 : 19)
et qu’il n’y a donc « maintenant plus de condamnation » (c’est-à-dire que Dieu a
22
pardonné à toute l’humanité). Cette réconciliation, ce pardon, devient une réalité
pour chacun par une repentance et une foi personnelles].
- Ephésiens 2 : 4-10 «Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand
amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus
vivants avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités
ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ,
afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté
envers nous en Jésus-Christ. Car c’est par la grâce [la bonté de Dieu] que vous êtes
sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce
n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son
ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées
d’avance, afin que nous les pratiquions ».
- I Pierre 1 : 18-20 : «Vous savez que ce n’est pas par des choses périssables, par de
l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous
aviez héritée de vos pères…mais par le sang précieux de Christ … Il [Jésus] a été
prédestiné [pour sauver l’humanité], avant la fondation du monde, il fut manifesté
à la fin des temps, à cause de vous ».
Dr. Joseph Tkach a écrit sur la re-création en Christ dans sa lettre co-ouvrière d’avril 2008 :
« L'Evangile, c'est une relation ; une relation avec Dieu rendue réelle par l'action
de Dieu Lui-même en Christ pour nous. Ce n'est pas un ensemble d'exigences, pas
plus qu'une simple acceptation intellectuelle d'un ensemble de faits religieux ou
bibliques. Jésus-Christ n'a pas fait que de se présenter à notre place sur le siège du
jugement de Dieu, Il nous a attirés en Lui, et nous a fait devenir, avec Lui et en Lui,
par l'Esprit-Saint, les enfants aimés de Dieu.
« Sa [Dieu] divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à
la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre
gloire et par sa vertu ; celles-ci nous assurent de sa part les plus grandes et les plus
précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature
divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise » » (II
Pierre 1 : 3-4).
23
Ainsi nous apprenons des Ecritures que l’œuvre de salut de Jésus a une envergure
universelle. En cela, nous saisissons l’énorme importance de l’ incarnation de Jésus, par
laquelle, notre Créateur et Celui qui soutient toutes choses – La Parole de Dieu – « devînt
chair » (Jean 1 : 1 4). Celui en qui tout le cosmos (y compris toute l’humanité) trouve
sa vie et son mouvement (Actes 17 : 28), est devenu pleinement humain tout en restant
pleinement Dieu. Ainsi, tout ce qui arrive à Jésus arrive à toute l’humanité (et de surcroît
à l’univers tout entier qu’Il continue de soutenir).
Plusieurs théologies enseignent une vue tronquée de l’ incarnation, en la présentant
comme une sorte d’arrangement à court terme pour payer par Jésus le salaire des péchés
des hommes. Mais l’Ecriture présente l’ incarnation comme un changement permanent
en Dieu Lui-même par Jésus, qui, comme notre Représentant, a forgé un changement
permanent dans l’humanité elle-même.
Et cette nouvelle situation se poursuit toujours, car Jésus continue, pour toujours,
d’être pleinement Dieu et pleinement humain. Ainsi, le miracle de l’ incarnation
n’est pas un événement qui s’ est produit « une fois pour toutes », dans le passé. Il
s’ agit d’un changement de la manière même dont l’univers est « connecté », c’ est
une re-création. En fait, l’ incarnation a tout changé pour toujours, en commençant
par le début de l’histoire humaine, jusqu’à l’ autre bout de l’histoire, au fur et à
mesure qu’elle se déroule.
Paul en fait un argument dans Romains 7 verset 4 où il dit que même si nous sommes
vivants, nous avons été mis à mort par le corps de Christ, en ce qui concerne la loi. La
mort de Jésus, dans la chair pour nous, par le biais d’un événement historique, est une
réalité présente qui s’applique à toute l’humanité (passé, présent et futur). C’est ce fait
cosmique qui sous-tend toute l’histoire. Cette compréhension est renforcée dans Colossiens
3 verset 3 : « vous êtes morts », dit l’apôtre Paul, en s’adressant à des Colossiens bien
vivants, « et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ». Donc, avant même que nous
mourrions littéralement, nous sommes déjà morts par la mort de Jésus et vivants par la
résurrection de Jésus.
Ce point est peut-être encore plus clairement exposé dans Ephésiens 2 versets 5 et
6 où Paul déclare que puisque nous sommes déjà morts dans le mystère de la mort
de substitution de Jésus, nous avons tous aussi (maintenant déjà) été « rendus vivants
24
avec lui », et « ressuscités ensemble » et « assis ensemble » dans les lieux célestes.
En d’autres termes, Dieu en Christ, n’ entre pas seulement dans l’histoire à un
moment donné dans le temps, mais Il est aussi dans un présent éternellement
contemporain à chaque moment du temps de l’histoire, présent avec toute l’humanité
incluse en Lui.
C’est ainsi que le théologien trinitairien Robert F. Capon parle de cette vérité dans son
livre Royaume, Grâce et Jugement (page 410) :
« Le mystère manifesté dans la mort de Jésus nous pardonne maintenant car
il est tout aussi bien présent maintenant qu’il l’était au moment de la croix ; le mystère
manifesté par Sa résurrection nous rétablit maintenant parce qu’il est tout aussi bien
présent maintenant qu’il l’était lorsqu’Il quitta la tombe ; et le mystère manifesté dans
Son jugement nous justifie maintenant parce qu’il est tout aussi présent maintenant qu’il
le sera lorsqu’Il apparaîtra dans sa gloire ».
Perichoresis
La relation, la communion éternelle d’amour, celle que le Père, le Fils et l’Esprit
partagent au sein de la Trinité, et cette relation qui est le salut (l’humanité en union
avec Dieu, avec et par le Dieu-homme, Jésus), concerne un mystère d’ inter-relation
et d’ interpénétration des Personnes, que les pères de l’Eglise grecque primitive ont
décrit en utilisant le terme : perichoresis . Ils utilisaient ce terme pour faire référence
à l’ interpénétration et la co-inhérence qui existent entre les trois Personnes de la
Trinité et qui se produit dans un acte mutuel d’amour, chacun se donnant à l’ autre
dans un acte de renoncement, tel que représenté dans la vie de Jésus-christ. Par et
en Jésus-Christ, (qui est pleinement Dieu et pleinement humain), toute l’humanité
est attirée (adoptée ; incluse) à l’ intérieur de l’union périchorétique de la Trinité.
C’est en raison de cette relation périchorétique forgée en la personne de Jésus Lui-
même que l’humanité est re-créée et de la sorte réconciliée à Dieu et donc sauvée.
Voici comment le théologien Michaël Jinkins parle de la périchorèse dans son ouvrage
de théologie systématique écrit d’une perspective trine (Invitation à la théologie, pages
91 et 92) :
25
«En théologie trinitaire, il existe unmot qui décrit la relation toute particulière qui
existe entre les Personnes de la Trinité : le Père, Fils, et Saint-Esprit. Le terme est perichoresis.
C’est unmot grec qui décrit, littéralement, l’inter-pénétration de chaque personne de la Trinité
en l’autre. Les autres mots théologiques qui décrivent cette même relation sont co-inhérence
ou circumncessio (en latin).
Ces termes essaient de transmettre un profondmystère de la théologie chrétienne :
l'inhabitation mutuelle du Père, du Fils et du Saint-Esprit les uns dans les autres et (par
extension) le partage de cette vie divine et de cette communion qui caractérisent Dieu, avec
l’humanité par le Saint-Esprit. Les anciens enseignants de l’Eglise primitive tels que Jean de
Damascène, Athanase, les Pères de Cappadoce, Hilaire de Poitiers et Augustin, ont tous
contribué par d’importants aspects au développement de cette doctrine. Mais la doctrine elle-
même apparaît dans le Nouveau Testament, en particulier dans les écrits de Paul et de Jean
(tout particulièrement l’évangile selon Jean, chapitres 14 à 16).»
L’idée que porte le terme perichoresis est cruciale mais pas évidente à saisir. Pour essayer de
mieux comprendre ce qu’il signifie, nous devons nous concentrer sur l’incarnation. Lorsque
la Parole est devenue chair, Dieu a déversé Sa propre vie dans la création, tout en prenant
simultanément en Son être trin notre humanité, par un acte suprême d’abnégation,
pour le bien d’autrui. Par cet acte volontaire de soumission, Dieu nous permet de voir à
l’intérieurmême de Son être, dans l'épanchement éternel du Père en Son Fils ; Dieu se donnant
Lui-même sans réserve aucune. Ce don n’est pas une chose mais Dieu Saint-Esprit Lui-même,
qui circule éternellement du Père au Fils et par le Fils à l’humanité. Comme le Fils dans une
soumission joyeuse, rend cet amour au Père, l’Esprit, éternellement, retourne au Père, l’Origine
de toute chose.
Jenkins poursuit aux pages 25 et 26 en expliquant le lien entre la périchorèse et la vie quotidienne.
En fait, la périchorèse est en rapport avec la vie d’un Dieu véritable à qui nous venons par
l’Esprit, en Jésus :
« Un jour, j’ai voulu poser une énigme à mes étudiants en leur demandant quel
était le point commun entre le chanteur B.B. King et la doctrine de la périchorèse.
Ce n’était que la deuxième fois que nous nous voyions depuis la rentrée, et il était
certain qu’aucun étudiant n’avait jamais entendu parler de cette doctrine auparavant.
Mais je les ai laissés languir en ne cédant pas à la tentation de leur répondre tout
26
de suite. Le lendemain, une étudiante m’aborda dans le couloir. Elle avait
passé presque toute la nuit précédente à lire tout ce qu’elle pouvait trouver
sur le sujet de la périchorèse. Cette étudiante était devenue si contente de ce
qu’elle avait découvert qu’elle ne put en dormir de la nuit. En fait, elle passa
une grande partie de la nuit à écrire une rédaction sur le rapport qui existait
entre perichoresis et le travail qu’elle avait fait sur l’analyse de l’art
impressionniste.
Un ou deux ans plus tard, un autre étudiant me contacta pour me demander
si j e pouvais être son tuteur pour un projet qu’ il entreprenait en tant
qu’aumônier dans un hôpital. Il travaillait avec des patients qui souffraient
du sida et voulait utiliser la doctrine de la périchorèse pour aider ses patients
à affronter la vie de manière qualitative et non pas quantitative. Ce que ces
deux étudiants ont compris est le lien étroit entre la théologie et la vie, et
en particulier le rapport qui existe entre la vie intérieure du Dieu trin révélée
en Jésus-christ et notre vie, unies dans l’ image de ce Dieu. Trouver une
compréhension intime de cette relation est le but (la finalité cardinale) de
ce cours de théologie. Et pourtant d’un autre côté, nous nous voyons rappeler
que la théologie n’est pas une fin en soi. Le but de la théologie est toujours
d’approfondir notre vie en relation avec Dieu notre Créateur et Rédempteur ».
Un autre théologien trinitaire, Jean de Damascène, a écrit ce qui suit, aux environs de
700 apr. J.C. :
« Car Ils [Père, Fils et Esprit] sont inséparables et donc ne peuvent être détachés
l’un de l’autre, mais conservent leur chemin séparé l’Un de l’Autre, sans se
confondre ou se mélanger, mais s’attachant l’Un à l’Autre. Car le Fils est dans
le Père et l’Esprit : et l’Esprit est dans le Père et le Fils : et le Père est dans le
Fils et l’Esprit, mais il n’y a pas de confusion, de mélange. Et il n’y a qu’un
seul et unique mouvement ».
Tous, ENCHRIST
L’une des choses surprenantes avec l’union périchorétique du Père, du Fils et du Saint-
27
Esprit est le fait qu’elle n’est pas un «cercle » fermé. En Christ et par Lui, Dieu vient
atteindre ceux qu’Il a créés pour les inclure dans Sa vie et Son amour. Ainsi, par Jésus
et en Lui (notre Créateur et notre Rédempteur), toute l’humanité est maintenant incluse,
adoptée dans la communion éternelle de la Trinité.
Et Jésus déclara à Ses disciples la nuit avant de mourir sur la croix : « En ce jour-là,
vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous »
(Jean 14 : 20).
Il ne leur dit pas qu’un jour ils seront inclus ; ils sont inclus et un jour, ils le découvriront.
Cette déclaration ne concerne pas que les croyants, les propos de Jésus s’adressent à
toute l’humanité qui est maintenant incluse, en vertu de ce que Jésus était sur le point
d’accomplir pour eux, en Lui. Mais, évidemment, le jour n’est pas encore venu où tous
reconnaîtront personnellement cette inclusion. Nous reviendrons ultérieurement sur ce
concept fondamental du « maintenant-tous-inclus » mais « pas-encore-découvert-
personnellement ».
Le salut est en rapport avec le fait d’être en Jésus, et pas simplement avec ce qu’Il aurait
fait pour nous, et qu’il nous faudrait ensuite accepter (et de ce fait, en rendant ainsi ce
salut « réel » ou « actuel » pour nous). Le salut est une question de relation, et c’est la
raison pour laquelle Paul parle fréquemment dans ses épîtres (plus de 130 fois) de
l’humanité comme étant « en Christ » ou des phrases qui s’en rapprochent. Tout comme
Paul le fit, nous devons être attentifs à bien « localiser » tous les aspects du salut en
Jésus, et en Lui Seul (toute l’humanité unie à Lui).
Le salut est le nôtre pleinement et uniquement en « union » avec Jésus par lequel nous
partageons ce que Jésus a accompli en étant homme (et accomplit) en nous et pour nous.
Etant unis à Jésus, nous sommes « inclus » déjà dans la vie et l’amour trinitaires de Dieu.
Comme nous l’avons déjà vu à l’aide des Ecritures, par cette union (inclusion) avec et
en Jésus, toute l’humanité est… :
- réconciliée au Père ;
- aimée et chérie par Dieu ;
- acceptée « dans le bien-aimé » (Ephésiens 1 : 6) ;
- pardonnée (nos péchés sont effacés et il n’y a plus aucune condamnation).
28
Il n’est pas question dans l’évangile de l’éventualité ou de la possibilité que ces choses
nous soient accordées si seulement nous croyons en Jésus, mais plutôt du fait que toutes
ces choses sont déjà présentement accomplies, et que nous sommes invités personnellement
à nous repentir et à croire.
La Foi de CHRIST
Galates chapitre 2 verset 20 est un passage clé dans ce que Paul explique au sujet de
notre inclusion dans la vie de Christ. Remarquez ce passage dans la version New King
James de la Bible : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis,
c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi [du] Fils
de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi ».
Ce passage et d’autres traductions parlent correctement de notre participation dans la
foi DE Christ (plutôt que la « foi en Christ »). C’est la foi DE Christ qui nous sauve.
Remarquez ce que David Torrance écrit à ce sujet, dans les pages 7 et 8 de Une
introduction à la théologie de Torrance :
« Nous sommes sauvés par la foi de Christ et par Son obéissance au Père, et
non pas par la nôtre. Mon frère Tom [Torrance] citait souvent Galates 2 verset
20, un passage que notre mère aimait beaucoup : « J’ai été crucifié avec Christ ;
et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis
maintenant dans la chair, je vis dans la foi [du] Fils de Dieu, qui m’a aimé et
qui s’est livré lui-même pour moi ».
C’est la traduction de la version NKJ de la Bible que nous croyons correcte,
comme l’atteste l’original grec : « en pistei zo te tou viou tou theou » (« par la
foi du Fils de Dieu »). D’autres traductions, comme celle de la Nouvelle Version
Internationale, apparemment parce qu’ils trouvèrent trop difficile à croire que
nous puissions vivre par la foi de Christ, plutôt que par la nôtre, ont altéré le
texte pour le traduire de la façon suivante : « Je vis dans la foi au Fils de Dieu » !
Ce qui est complètement différent ! Cette dernière traduction enlève tout l’aspect
de la nature vicariale de la vie et de la foi de Christ. C’est par Sa foi [non la
nôtre] que nous sommes sauvés et que nous vivons ! Notre foi est une réponse
de gratitude envers Sa foi. Lorsque nous nous retournons sur notre vécu et
29
remarquons à quel point nous avons pu nous montrer désobéissants parfois,
c’est rassurant et cela nous apporte du réconfort de savoir que Christ nous a
fait don de Sa vie d’obéissance au Père et que c’est Son obéissance qui compte.
Nous sommes sauvés par Son obéissance, et non par la nôtre ».
Remarquez l’observation de Elmer Colyer dans son livre intitulé Comment lire
T.F.Torrance (pages 11 3-114) :
« Torrance souligne que le plus souvent les gens considèrent la foi comme
quelque chose qu’ il faut faire, ou qu’ il faut avoir, une sorte d’activité que
l’on produit en réponse à Christ et à l’Evangile. Il y a des passages des
Ecritures, Torrance le reconnaît, où les personnes sont exhortées à se repentir,
à avoir la foi, et à être sauvées. Cependant, Torrance explique que cela ne
signifie pas que la foi est « un acte autonome ou indépendant » qui reposerait
seulement sur la volonté humaine [La Mediation ofChrist, page 82] . Torrance
voit la foi dans le Nouveau Testament comme quelque chose de profondément
personnalisée, car Jésus par Sa personne, remet dans le bon sens ce que nous
avions d’ infidélité, pour nous permettre de nous tourner vers Dieu.
Le caractère fondamental de ce que Torrance veut dire est révélé dans ses
propos : « Jésus intervient dans la situation dans laquelle nous sommes et
nous exhorte à avoir la foi en Dieu, à croire en Lui, et à Lui faire confiance ;
et il agit à notre place et en notre nom des profondeurs de notre manque de
foi (infidélité) et nous fournit gratuitement la foi qu’ Il nous présente en
partage. Cela veut dire que si nous concevons le fait de croire, d’avoir la foi
et de faire confiance comme des formes d’agissements humains devant Dieu
alors nous devons considérer Jésus-Christ comme Celui qui croie, Celui qui
a la foi et qui fait confiance à Dieu, à notre place et en notre nom ». Torrance
reconnaît que pour certains ce n’est pas facile à comprendre, tout particulièrement
pour ceux des pays occidentaux où l’accent est beaucoup placé sur les
compétences et l’autonomie de l’ individu.
La foi implique effectivement une relation bipolaire entre Dieu et les hommes,
mais dans l’Evangile le pôle humain est en fait assumé par la foi et la fidélité
vicariales de Christ, à notre place car « par Son union incarnée et expiatrice,
30
notre foi est imbriquée dans la sienne » (page 84). Cela dit, notre foi n’est
en aucun cas privée de son caractère personnel et humain, à cause de la foi
vicariale humaine de Christ. En fait, par notre union avec l’humanité vicariale
de Christ, notre foi s’ élève « librement et spontanément de notre vie humaine
devant Dieu ». Torrance maintient l’ idée selon laquelle la foi que nous
confessons est dans la foi du Jésus-Christ historique qui a vécu en parfaite
confiance en Dieu le Père, dans Sa vie et Sa mort ».
Mais qu’en est-il de la liberté humaine ?
Si c’ est la vie de Jésus-Christ (Sa foi et Son obéissance) qui nous sauve et qui nous
inclut dans ce salut, en quoi consiste notre rôle ? Qu’advient-il alors, selon cette
perspective théologique, de notre liberté individuelle ? Considérez les vérités suivantes :
- Toute l’humanité, en vertu de la décision souveraine de Dieu et de Son œuvre,
est incluse (adoptée) en Christ ; cette inclusion était prédestinée et s’ est accomplie
en Jésus, sans le moindre concours, la moindre foi, ou les moindres œuvres de
notre part ; c’ est chose faite.
- chaque personne est maintenant encouragée, par l’œuvre de l’Esprit, à croire
à la parole de Dieu et à personnellement accepter Son amour.
- Dieu ne force pas ce choix/cette acceptation personnel(le) à quiconque. L’amour
doit être librement accepté ou librement donné. L’amour ne peut pas être imposé,
sinon ce ne serait pas de l’amour.
- Ainsi, le libre arbitre, l’ exercice de la liberté humaine est d’une extrême
importance, mais seulement dans ce contexte.
Universel ou Personnel
Lorsque nous parlons de choix personnel, nous parlons d’une réponse personnelle. Et
nous ne devons pas confondre ce qui est universellement/objectivement vrai pour toute
l’humanité, en Jésus, avec ce qui relève d’une expérience personnelle/subjective (une
rencontre) en rapport avec cette vérité objective. En fin de compte, tout est du ressort de
31
Jésus : « C’est par lui que vous êtes en Jésus-Christ qui, par la volonté de Dieu, a été fait
pour nous, sagesse, justice, sanctification et rédemption » (I Corinthiens 1 : 30).
En rapport avec cela, considérez les points suivants que Dr. Dan Rogers, directeur de
l’Administration et du Développement au sein de l’E.U.D. a partagé lors de conférences
régionales aux Etats-Unis en 2008,:
- nous ne décidons pas à la place de Christ, dans le sens que notre choix personnel ne
crée pas (ou ne cause pas) notre salut.
- par notre décision personnelle, nous « acceptons » plutôt, ce qui est déjà nôtre en
Christ, en faisant reposer notre confiance sur Celui qui a déjà fait confiance au Père
pour nous et à notre place, comme notre Représentant.
- cette confiance est en soi un don de Dieu ; par l’Esprit, nous sommes conduits à nous
reposer, non sur notre foi, mais sur Jésus, qui, étant uni à nous, croit pour nous.
- cette union objective que nous possédons avec Christ par le fait qu’Il a assumé, par
Son incarnation notre humanité en Lui, est donc personnellement et par conséquent
subjectivement découverte comme étant en nous, par la présence du Saint-Esprit en nous.
- à partir du moment où nous croyons (acceptons) ce qui est déjà nôtre, nous commençons
alors à participer à la joie de l’amour de Dieu pour nous.
- quand nous croyons personnellement que Dieu nous a pardonnés, alors nous
commençons à apprécier ce pardon.
- cette appréciation personnelle/subjective de notre salut est cruciale. Elle nous
transforme de l’intérieur alors que l’Esprit baptise notre cœur en Jésus.
Comme Dan le souligne, la clé pour comprendre la théologie trinitaire basée sur Christ
repose sur le fait qu’il existe en même temps une vérité universelle (ou objective) qui
concerne toute l’humanité en Jésus et, une expérience (une rencontre) personnelle (subjective)
de cette vérité.
Objectivement, tous les hommes (du passé, du présent et du futur) sont déjà justifiés ;
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tous sont sanctifiés ; tous sont réconciliés en Jésus, en vertu de ce qu’Il a accompli pour
eux et à leur place. En Jésus, objectivement, le vieil homme est déjà passé ; en Lui,
objectivement, nous sommes déjà une humanité nouvelle, représentée en tant que telle
par Lui devant et auprès de Dieu.
Cependant, même si le salut de tous est déjà accompli objectivement par Jésus-Christ,
beaucoup (la plupart ?) n’ont pas encore perçu et accepté (être éveillés à) ce que Dieu
a fait pour eux et par conséquent, qu’ ils sont vraiment en union avec Jésus.
Ce qui est objectivement / universellement vrai doit être ubjectivement/personnellement
vécu et reçu. La réception de ce salut n’est pas ce qui occasionne l’existence de ce salut
pour cette personne, ou qui le fait apparaître, mais c’est ce qui lui permet d’en prendre
conscience personnellement. Cette prise de conscience personnelle, tout comme l’ inclusion
universelle à laquelle elle renvoie, est l’œuvre bienfaitrice/bénéfique de Dieu et relève
entièrement de la grâce.
Dans les Ecritures, nous trouvons aussi bien des passages qui parlent de l’aspect
universel/objectif du salut, que de son aspect personnel/subjectif. Les deux aspects sont
tout autant vrais ou réels. Mais ce qui est personnel n’est vrai que parce que l’universel
est une réalité qui l’a précédé.
Ces deux catégories de passages se trouvent tout au long des Ecritures, et parfois dans
le même verset, comme par exemple dans 2 Corinthiens 5 versets 1 8 à 21 . Paul commence
aux versets 1 8 et 19 par l’aspect objectif/universel : « Et tout cela vient de Dieu, qui
nous a réconciliés avec Lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point
aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation ».
Voici donc la vérité universelle qui s’applique objectivement à tous car tous sont (déjà)
réconciliés avec Dieu par ce que Jésus a fait en union avec toute l’humanité.
Toute théologie qui se veut fidèle à l’Ecriture et à Jésus Lui-même doit reconnaître cette
vérité universelle. Malheureusement, beaucoup de théologies ignorent cet aspect du
salut et se concentrent principalement et seulement sur l’aspect personnel/subjectif.
Agir ainsi est une erreur, car c’est sur l’aspect universel/objectif de ce que Jésus est et
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de ce qu’Il a fait que repose la dimension personnelle/subjective.
Une fois le principe de l’universalité établi aux versets 1 8 à 19, Paul poursuit aux versets
20 et 21 pour évoquer le subjectif/personnel : « Nous faisons donc les fonctions
d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions
au nom de Christ : soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, il
l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu ». Y a-
t-il ici une contradiction ? Comment tous peuvent-ils être « réconciliés » (déjà) et
pourtant recevoir l’ invitation « à se réconcilier », suggérant ainsi qu’une réconciliation
est encore à venir ? La réponse est que les deux aspects sont justes, ils constituent deux
versants de la même vérité. Tous sont déjà réconciliés en Christ – telle est la vérité
universelle et objective – mais tous n’ont pas encore endossé et donc fait l’expérience
de leur réconciliation avec Dieu.
Etre réconcilié, sans toutefois le savoir (ou en faire l’expérience), consiste à vivre comme
si on ne l’était pas. Par contre, avoir ses yeux ouverts par l’Esprit sur la réalité de cette
réconciliation, choisir de l’accepter ne provoque pas l’existence de cette réconciliation,
mais nous permet d’en jouir personnellement. D’où l’ invitation évangélique lancée par
les ambassadeurs de Christ à « se réconcilier » (verset 20). Le sens de cette exhortation
n’est pas de faire quelque chose qui créera cette réconciliation, mais plutôt de recevoir
cette réconciliation qui existe déjà avec Dieu en Christ.
Plus d’un théologien contemporain tendent à faire l’ impasse sur cet aspect
universel/objectif du salut, ou du moins à grandement en atténuer l’ importance. Nous
ne voulons pas en disant cela avancer qu’ils sont des hérétiques ou des chrétiens de
second rang. Beaucoup ont été amenés à saisir Christ par le concours de personnes
bien intentionnées, profondément converties, qui toutefois enseignaient et prêchaient
à partir d’une théologie peu adéquate. Personne n’a une théologie parfaite.
Cependant, il est de notre plus profond désir d’enseigner à partir d’une théologie que
nous avons adoptée qui est pleinement fidèle aux Ecritures et à Jésus qu’elles
proclament.
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DEUXIÈME PARTIE
QUESTIONS ET OBJECTIONS
Au regard de ce que nous avons expliqué en première partie de ce document, il se
pourrait qu’ il y ait des questions ou même quelques objections. Nous allons maintenant
aborder les plus courantes d’entre elles, en étudiant les passages bibliques qui semblent
contredire ce que la théologie trinitaire déclare.
Qu’en est-il de la repentance et de la foi ?
Puisque tous sont déjà réconciliés avec Dieu par Christ, pourquoi les Ecritures parlent-
elles autant de la repentance et de la foi ? Afin de répondre à cette importante question,
commençons par reprendre ce que Dr. Joseph Tkach, président de l’Eglise Universelle
de Dieu, a écrit dans sa lettre d’avril 2008 :
« Lorsqu’ils découvrent la foi, [beaucoup de chrétiens] se font entendre dire
qu’à moins de se repentir (et pas avant) et de croire, ils sont complètement
séparés de Dieu et le sang de Christ ne peut pas s’appliquer à eux. En croyant
cette erreur, cela les a amenés à penser qu’à chaque fois qu’ils tombent à
nouveau dans le péché, Dieu leur retire Sa grâce et le sang de Christ ne les
couvre plus. C’est pourquoi, en toute honnêteté envers leur condition de
pécheurs, ils ne cessent de craindre au cours de leur vie chrétienne que Dieu
les ait rejetés.
L’Evangile ne nous enseigne pas que nous sommes séparés de Dieu et que
nous devons faire quelque chose pour que Dieu nous accorde. Sa grâce.
L’Evangile nous dit qu’en Jésus-Christ, Dieu le Père a réconcilié avec Lui-
même toutes choses, y compris vous et moi, toute l’humanité ».
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Dr. Tkach fait référence à Colossiens chapitre 1 , versets 1 5 à 20 : « Le Fils est l’image
du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes
les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles…Tout a
été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
Il est la tête du corps de l’Eglise ; il est le commencement, le premier-né d’entre les
morts, afin d’être en tout le premier. Car Dieu a voulu faire habiter toute plénitude en
lui ; il a voulu par lui tout réconcilier avec lui-même…en faisant la paix par lui, par
le sang de sa croix ».
Jésus qui a créé « toutes choses » (y compris tous les êtres humains), par Son incarnation,
a inclus toutes choses (là encore, toute l’humanité) dans Sa vie humaine substitutive et
représentative (Sa vie vicariale), dans Sa mort et dans Sa résurrection. Cette inclusion,
en elle-même, accomplit la réconciliation de toutes choses à Dieu. Il n’y a aucune
exception à cette inclusion totale ; et la réconciliation ainsi obtenue est due entièrement
à la seule œuvre de Dieu, fruit de la grâce (il n’y aucun mérite ou aucune œuvre de notre
part). Telle est la surprenante et l’universelle Bonne Nouvelle.
Toutefois, il demeure une question de fond qui implique la repentance personnelle et
la foi : chacun n’a pas encore reconnu le fait qu’il soit réconcilié à Dieu par Christ ; il
ne le « voit » pas encore, et cette forme d’aveuglement engendre des conséquences terribles.
Poursuivons notre lecture de Colossiens 1 , à partir du verset 21 jusqu’au verset 23 : « Et
vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises
œuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour
vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche, si du moins vous
demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de
l’Evangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel et dont
moi Paul, j’ai été fait ministre ».
Paul indique par là, qu’en dépit de la réconciliation universelle, il demeure cependant
dans les pensées de personnes non-croyantes, une inimitié envers Dieu. Bien qu’elles
soient incluses en Jésus, et ainsi dans l’amour de Dieu et dans Sa vie en qualité d’enfants
adoptés, ces personnes ne « le voient » pas – elles ne le « comprennent » pas – et restent
ennemies de Dieu dans leurs pensées, même si Dieu n’est pas du tout en inimitié envers
elles dans Son cœur.
37
Ainsi donc, ce que les non-croyants ont besoin n’est pas « d’être réconciliés à Dieu »
mais de faire volte-face pour se détourner de la désunion qu’ils retiennent dans leur
esprit contre Dieu. Ce « revirement » et ce « se tourner vers » est ce qu’on appelle la
repentance et la foi.
Dans le Nouveau Testament, le mot « se repentir » provient du grec « metanoia ». « Se
repentir » (qui vient du latin) est peut-être une traduction malheureuse car elle connote
une forme de « pénitence ». En fait, le terme grec signifie « changer d’idée ». Et toute
l’humanité est invitée (et rendue capable) par l’Esprit à vivre ce changement radical
dans son esprit…
- … se détourner d’un esprit d’ inimitié et d’aliénation à la vie de Dieu – où
dans notre esprit (mais pas dans celui de Dieu), nous sommes les ennemis de Dieu ;
- …pour se tourner vers une attitude qui accepte (qui croit) et qui place sa
confiance en qui est Dieu et en ce que nous sommes en Lui par notre union
avec Jésus.
Remarquez l’ invitation de Pierre à changer d’état d’esprit, dans Actes chapitre 2, versets
38 et 39 : « Repentez-vous [metanoeo = changer d’état d’esprit] , et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour [eis = dans, ou, en vue de] le pardon [rémission]
de vos péchés ; et vous recevrez [lambano = accepter, prendre à soi] le don du Saint-
Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au
loin, en aussi grand nombre que notre Seigneur notre Dieu les appellera ».
Dieu accorde t-Il Son pardon à une personne en échange de sa repentance et de sa foi ?
Ou bien, comme l’ indiquent les Ecritures, le pardon est-il un don inconditionnel (gratuit)
et ainsi relevant entièrement de la grâce ?
La vérité de l’Evangile -- qui est la vérité sur Jésus et sur le fait que toute l’humanité
soit en union avec Dieu en Lui – est que Dieu a déjà pardonné toute l’humanité d’un
pardon inconditionnel et par conséquent vraiment gratuit : « Donc, » déclare Pierre,
« repentez-vous et croyez en cette vérité – et soyez baptisés par le Saint-Esprit, dans la
pensée de Christ, - ce qui implique l’assurance surnaturelle que nous sommes bien
enfants de Dieu ».
38
La repentance (metanoia) est un changement radical dans notre manière de considérer
qui est Jésus-Christ et qui nous sommes dans cette union avec Lui, qui s'est réalisée
sans que nous ayons fait, ou à faire la moindre chose. Avec la repentance, qui est un
don de Dieu pour nous, notre esprit est « renouvelé » en Jésus par l’Esprit. L’Esprit
nous pousse au repentir « à cause du » pardon que nous avons reçu en Christ, et non
pas pour que nous soyons pardonnés. Nous nous repentons sur la base de notre
compréhension que nos péchés ont été pardonnés en Christ et qu’en Lui nous sommes
une nouvelle création. Dans le cadre de cette repentance, nous nous détournons de
l’ inimitié qui existe dans notre esprit, alors que l’Esprit baptise notre esprit dans
l’acceptation de Jésus et dans l’assurance qui l’accompagne.
Si le monde est réconcilié avec Dieu, pourquoi Jésus dit-Il
qu’ Il ne prie pas pour le monde ?
Remarquez les propos de Jésus dans Jean chapitre 17 verset 9 : « C’est pour eux que je
prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils
sont à toi ».
Pour bien comprendre cette déclaration de Jésus, il est important de considérer dans
quel sens Jean emploie le mot « monde » (« kosmos » en grec) dans le contexte de son
évangile. Parfois, le terme fait référence à toutes les personnes (qui sont toutes aimées
par Dieu ; voir Jean 3 : 1 5) ; alors qu’à d’autres reprises, ce mot s’applique au « système »
du monde qui est hostile à Dieu.
Il s’agit de ce système que Jésus avait à l’esprit dans ce passage de Jean 17. Puisque ce
système résiste à Dieu, Jésus l’exclut de Sa prière à Dieu. Il ne prie pas pour le monde,
c’est-à-dire pour « le train de ce monde » (Ephésiens 2 : 2), mais Il prie pour un groupe
de personnes que Dieu pourra utiliser pour être envoyées et aider à changer le monde.
Notez cela dans Jean chapitre 17 aux versets 21 et 23 où il est mentionné que Jésus a
prié pour tous Ses disciples « afin que tous soient un, comme toi, Père…pour que le
monde croie que tu m’as envoyé…afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde
connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés [le monde entier] comme tu m’as aimé ».
Réfléchissez à cela : Dieu aime le monde entier du même amour qu’Il aime Son propre
Fils, Jésus-Christ. Et cela est la véritable Bonne Nouvelle !
39
Pourquoi Paul dit-il alors que si vous n’avez pas l’Esprit,
vous ne Lui appartenez pas ?
Remarquez Romains chapitre 8 , verset 9 : « Pour vous [les chrétiens] , vous ne
vivez pas selon la chair, mais selon l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite
en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas ». Jésus
n’ aime t-Il pas aussi la personne qui « n’ appartient pas à Christ » ? Bien entendu
qu’ Il aime cette personne ; Il est mort pour elle aussi bien que pour le monde
entier. Mais parce que cette personne n’ est pas contrôlée par l’Esprit (n’ est pas
croyante), elle n’ appartient pas subjectivement à Jésus, même si dans un sens
objectif, la personne appartient à Jésus qui l’ a créée et qui est mort pour elle pour
qu’ elle soit réconciliée avec Dieu.
Notez Colossiens chapitre 3 , verset 1 1 , dans la version amplifiée de la Bible (en
anglais) : « Dans cette nouvelle création, toute distinction disparaît. Il n’y a plus
lieu d’avoir, et il ne peut plus y avoir de Grecs et Juifs, circoncis ou incirconcis,
ni de différence entre les nations : barbares ou Scythes [qui sont les plus sauvages
de tous] , ni esclaves ou libres ; mais Christ est tout en tous [toute chose, partout,
pour tous les hommes sans acception de personne] ».
Et remarquez Ephésiens chapitre 4, verset 6 : « … un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous ». Tous sont inclus, tous
appartiennent à Christ ; mais tous ne le savent pas et n’ ont pas fait l’ expérience
de cette vérité ou n'en vivent pas.
Dites-vous qu’ il n’y a aucune différence
entre un chrétien et un non-chrétien ?
Non. Ce que nous disons, c'est qu’ en raison de qui est Jésus et de ce qu’ Il a
accompli, tous les êtres humains , croyants comme non-croyants, sont unis à
Dieu en Jésus et par Lui. Jésus a forgé cette union en Lui-même par Son
incarnation, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension. De ce fait, tous
sont réconciliés à Dieu ; tous ont été adoptés comme Ses enfants tendrement
aimés. Tous, en et par Christ, sont inclus dans l’ amour et la vie trinitaire de
Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit.
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Toutefois, tout le monde ne sait pas qu’il est en Christ. Donc, tous n’ont pas éprouvé
la repentance (un changement dans la manière de concevoir qui est Dieu, et ce qu’ils
sont par rapport à Lui), et donc ne se sont pas tournés vers leur Père céleste, dans la foi,
en faisant confiance à Jésus, en « prenant leur croix » pour suivre Jésus comme l’un de
Ses disciples.
Certains théologiens trinitaires, en remarquant cette différence personnelle entre croyants
et non-croyants, parlent de toute l’humanité comme étant réconciliée à Dieu, et parlent
des croyants comme étant à la fois réconciliés et rachetés. Quels que soient les termes
employés, les croyants bénéficient d’une participation active et personnelle dans l’union
que toute l’humanité a avec Dieu en Christ.
Une autre manière de parler de la distinction entre croyants et non-croyants est de dire
que tout le monde est inclus en Christ (universellement), mais que seulement les croyants
participent activement (personnellement) à cette inclusion.
Nous voyons ces distinctions à travers tout le Nouveau Testament, et elles sont importantes.
Cependant, nous ne devons pas pousser ces distinctions trop loin en pensant que les
non-croyants ne sont pas acceptés, ni aimés de Dieu. Le considérer de cette façon
reviendrait à ignorer la grande vérité à propos de qui est Jésus-Christ et de ce qu’Il a
accompli (déjà) pour toute l’humanité. Cela reviendrait à transformer la « Bonne
Nouvelle » (l’Evangile) en « mauvaise nouvelle ».
Lorsque nous voyons toute l’humanité comme incluse en Christ, certaines des
catégories que nous avions dans notre esprit s’effacent. Nous ne considérons plus
désormais les non-croyants comme des « gens à l’extérieur » mais en tant qu’enfants
de Dieu qui ont besoin de comprendre à quel point Dieu les aime, les apprécie et les
veut auprès de Lui. Nous les approchons comme frères et sœurs. Savent-ils qui ils
sont en Christ ? Non, et cela est notre privilège de leur dire que Dieu les aime et qu’ Il
les invite à se repentir, à placer leur confiance (foi) en Jésus, et à Le suivre comme
l’un de Ses disciples.
Pourquoi alors le jugement dernier et « l’enfer » ?
Puisque nous sommes maintenant réconciliés avec Dieu en étant inclus en Jésus, par la
41
grâce, pourquoi les Ecritures parlent-elles alors du jugement dernier et de « l’enfer » ?
Comme pour tout autre question, il faut commencer par la vérité fondamentale, à savoir
qui est Jésus-Christ. Jésus est notre Sauveur et notre Juge, les deux rôles combinés dans
la même personne. Et Il n’a pas de « double personnalité ». Il n’y aura pas un Jésus qui
se présentera lors du jugement sous un visage différent de Celui qui est mort pour nous
(avec nous) sur la croix. Pensez à cette question fondamentale du point de vue de ce
que nous avons admis comme vrai et alors les points suivants commencent à ressortir :
- Toute personne qui échouera en « enfer » aura quand même été incluse en
Jésus-Christ, et donc réconciliée, pardonnée, adoptée et acceptée par Dieu.
Ce sera seulement en raison de son refus personnel/subjectif de croire, de
son inimitié et donc de son rejet du pardon de Dieu (son refus d’être acceptée
par Dieu) qui la mènera à persister dans son « non », en opposition au « oui »
que Dieu Lui a gratuitement adressé, que cette personne se condamnera.
- Le jugement final implique la résurrection générale où tous pourront voir
clairement par eux-mêmes Jésus et le fait qu’ ils soient inclus en Lui. Et cette
situation crée pour les personnes en inimitié avec Dieu, les non-croyants une
crise qui pourrait constituer pour certains leur toute première invitation à se
repentir et à croire.
- Ainsi donc, la question cruciale qui concernera chacun lors du jugement
final, sera : « Acceptez-vous l’amour de Dieu, le pardon de Dieu en Christ,
votre acceptation par Dieu ? Acceptez-vous de participer au festin de noces ? »
Répondre négativement à ces questions reviendrait à choisir de se couper de
la source même de toute existence et de s’éloigner des autres humains. Et cet
éloignement (qui se poursuit à cause d’un choix) constitue « l’enfer » misérable,
comparé dans les Ecritures, aux ténèbres et au « feu éternel ».
C.S. Lewis (dans son livre, Le Problème de la Souffrance), écrit ce qui suit au sujet de
l’enfer :
- « Je serai prêt à payer n’ importe quel prix pour pouvoir vous dire honnêtement
que ‘ tous seront sauvés ‘ . Mais ma raison réplique « Avec ou sans leur volonté ? »
Si je réponds « sans leur volonté », je vois tout de suite une contradiction.
42
Comment l’acte volontaire suprême de soumission pourrait-il être involontaire ?
Et si je dis « avec leur volonté », ma raison répond : « et qu’en sera-t-il s’ ils
refusent de se rendre ? ».
Nous avons à faire ici au mystère du mal dans un univers où Dieu règne comme Souverain
suprême ; et aussi à la réalité que Dieu ne dépouillera jamais quiconque de sa liberté
de choix qu’Il a donné à chacun. Chacun est libre de dire « non » ou bien « oui » au
« oui » que Dieu lui a offert en Jésus (2 Corinthiens 1 : 1 8-20).
Considérez ce que Robert F. Capon écrit dans son livre intitulé Le mystère de Christ…et
Pourquoi il nous est difficile de le saisir, en page 10 :
« Il n’y a aucun péché que vous puissiez commettre que Dieu ne vous ait déjà
pardonné. Les vieilles balivernes, selon lesquelles le « paradis » est pour les bons
et « l’enfer » pour les mauvais, sont complètement fausses. Le « paradis » est
peuplé de pécheurs entièrement pardonnés. Et « l’enfer » est peuplé de pécheurs
entièrement pardonnés. La seule différence entre les deux groupes est que ceux
qui se trouvent au paradis acceptent le pardon, et ceux de « l’enfer » le rejettent.
C’est pourquoi le « paradis » est une fête, le festin des noces de l’Agneau et de
Son épouse qui ne se terminera jamais ; et « l’enfer », le bar le plus piteux de la
ville ».
Revenons à C.S Lewis, mais cette fois, pour son livre Le Grand Divorce :
« A la fin, il n’y aura que deux sortes d’ individus. Ceux qui disent à Dieu « Que
ta volonté soit faite », et ceux à qui Dieu dit « Que ta volonté soit faite ». Tous
ceux qui sont en enfer, l’ont décidé ainsi. Sans ce choix personnel, il n’y aurait
pas d’enfer. Aucune âme qui sérieusement et avec constance désire la joie n’en
sera dépourvue. Ceux qui cherchent trouvent. On ouvre à ceux qui frappent ».
Les théologiens trinitaires sont souvent accusés d’ ignorer la réalité de « l’enfer ». Karl
Barth a fait l’objet de tels reproches. En réponse, il partagea avec un ami un rêve très
marquant dans lequel il voit « l’enfer » comme… :
« …un immense désert…où il faisait un froid insupportable. Dans ce désert de
43
nulle part, il y avait une personne assise, isolée et très seule ; à un tel point que
Barth en devînt déprimé rien qu’en la voyant dans cette solitude. En terminant
la narration de son rêve, Barth se tourne vers son ami : « Il y a des gens qui
pensent que j’ai oublié cette région [l’enfer] . Je ne l’ai pas oubliée. J’en sais plus
que quiconque à son sujet. Et parce que j’en ai connaissance, je dois par conséquent
parler de Christ. Je ne peux jamais trop parler de l’Evangile de Christ [tiré des
« Mémoires de Karl Barth », par Eberhard Busch, dans Comment Karl Barth
m’a changé, éd. Donald McKim, pages 1 3-14] .
Si les Ecritures parlent du jugement dernier et de « l’enfer », c’est précisément parce
que Dieu nous donne la liberté de répondre à ce qu’Il a fait pour nous en Christ. Nous
sommes inclus en Christ, mais nous pouvons rejeter cette inclusion. Nous sommes
réconciliés avec le Père, mais nous pouvons refuser cette réconciliation.
Le refus entraîne d’horribles et d’éternelles conséquences, mais cela ne rend pas nulle
l’universalité de la rédemption que Dieu a accomplie pour toute l’humanité, en Christ.
Mais pourquoi certains noms ne figurent-ils pas
dans le Livre de Vie ?
Lisons Apocalypse chapitre 1 3, versets 7 et 8 : « Il lui fut donné de faire la guerre aux
saints, et de les vaincre. Il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue,
et toute nation. Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas
été écrit dans le livre de vie de l’Agneau qui a été immolé dès la fondation du monde ».
Tout d’abord, nous devons reconnaître que l’ idée d’un « livre de vie » est une métaphore.
Dieu étant omniscient (qui sait tout), Il n’a pas besoin d’un livre pour se rappeler des
choses. Cette métaphore trouve son origine dans une pratique ancienne qui consistait à
conserver sur papier une liste nominative des citoyens.
Cette métaphore est utilisée dans le livre des Psaumes chapitre 69, verset 29 : « Qu’ils
soient effacés du livre de vie. Et qu’ils ne soient point inscrits avec les justes ». Ici David
indique que ces méchants ont leurs noms inscrits dans le livre de vie, et il demande à
Dieu de les en effacer. Le point ici est qu’ils sont déjà inclus dans ce livre. Et pourtant,
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dans Apocalypse chapitre 1 3 verset 8, certains noms ne figurent pas encore dans le livre.
Quelle est la différence ?
David et Jean abordent la même question, mais chacun d’une perspective différente.
Mais dans les deux cas, ce n’est pas une bonne chose que de ne pas avoir son nom
inscrit dans ce livre métaphorique !
Si le nom de quelqu’un n’apparaît pas dans le livre, est-ce à dire qu’ il ne pourra pas
y figurer à l’avenir ? Jean n’écarte pas cette éventualité en ce qui concerne ceux qui
se rebellent contre l’Agneau de Dieu.
Jean nous dit que Satan a séduit le « monde entier » (Apocalypse 1 2 : 9). Est-ce la
faute des personnes qui appartiennent à ce monde séduit ? Non. Et la plus grande
séduction est pour « les temps de la fin », qui ont commencé avec la vie de Jésus, Sa
mort, Sa résurrection et Son ascension.
Remarquez II Thessaloniciens chapitre 2 versets 8 à 1 2 : « Et alors paraîtra l’impie,
que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il écrasera par l’éclat
de son avènement. L’apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec
toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toute les
séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour
de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie-t-il une puissance d’égarement,
pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais
qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés».
Et remarquez Romains chapitre 11 au verset 32 : « Car Dieu a renfermé tous les
hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous ».
Avant d’être personnellement appelé sur le chemin de Damas, Paul était enfermé dans
la désobéissance, combattait Jésus, tout comme le faisait ses partisans rebelles
mentionnés dans ces versets. Mais Dieu ouvrit les yeux de Paul pour qu’ il voie Jésus
et découvre ce qu’ il est par rapport à Lui. A partir de là, tout a changé dans sa vie, et
comme pour ainsi dire, son nom fut alors inscrit dans le « livre de vie ».
Nous pensons au sein de l’Eglise Universelle de Dieu que Dieu pourvoira à chacun
45
la possibilité de comprendre les choses que Paul a comprises. Mais avec cette
compréhension, vient le choix personnel de répondre « oui » au « oui » que Dieu leur
adresse en Jésus, ou bien « non ».
Remarquez Romains chapitre 11 , versets 25 et 26 : « Car je ne veux pas, frères, que
vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez pas comme sages : une
partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à la totalité des païens soient
entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit : Le libérateur viendra de
Sion, et il détournera de Jacob les impiétés ».
Ici encore, nous voyons la tension qui existe entre ce qui est universel (le « déjà »)
et ce qui est personnel (le « pas encore »). Les noms de tout le monde (y compris de
celui de tous les Israélites) sont, dans le sens universel/objectif, écrits dans le livre
de vie (écrits dans le sang de l’Agneau, si vous préférez). A eux de le rejeter ou de
l’accepter. Bien que ce rejet ne change pas leur inclusion en Dieu, cela crée néanmoins
un surcroît d’ inimitié qui équivaut à avoir son nom retiré de ce livre.
Pourquoi Pierre dit-il que le juste se sauve avec peine ?
Remarquez 1 Pierre chapitre 4 aux versets 1 7 et 1 8 : « Car c’est le moment où le
jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c’est par nous qu’il commence,
quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile de Dieu ? Et si le juste se
sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? » Pierre cite ici Proverbes
chapitre 11 verset 31 : « Voici, le juste reçoit sur la terre une rétribution ; combien
plus le méchant et le pécheur ! ».
Le point n’est pas le salut dans « l’au-delà » mais dans le « ici et maintenant ». Dans
un sens, il n’est pas difficile de recevoir le salut qui est nôtre en Jésus. Chacun doit
se repentir et croire en l’Evangile. Toutefois, dans ce monde, en raison de la dureté
des cœurs, beaucoup ne veulent pas le faire. D’un autre côté, il est dur de vivre le
salut (le royaume) ici bas, dans le siècle présent, surtout si nous sommes persécutés.
C’est de cela dont parle Pierre (cf I Pierre 4 : 1 2-1 6).
Ainsi l’expression « avec peine » qu’utilise Pierre pour parler du salut ne signifie pas
qu’ il est difficile « d’être sauvé ». Le salut est un don gratuit. Mais vivre le salut dans
46
ce monde est souvent très difficile, et particulièrement au temps de la persécution.
Qu’en est-il de l’opprobre et de la honte éternelle ?
Les Ecritures n’enseignent-elles pas que certains seront condamnés pour toujours ?
Et si tel est le cas, comment pouvons-nous affirmer que tous sont maintenant réconciliés ?
Remarquez Daniel chapitre 1 2 verset 2 : « Plusieurs de ceux qui dorment dans la
poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour
l’opprobre, pour la honte éternelle ». Et notez 2 Thessaloniciens chapitre 1 versets
6 à 9 : « Car il est de la justice de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent,
et de vous donner, à vous qui êtes affligés du repos avec nous, lorsque le Seigneur
Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme
de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à
l’Evangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment la ruine éternelle loin
de la face du Seigneur et de la gloire de sa force ».
Ces deux passages font référence au temps du jugement final où Jésus se « révélera »
(« l’Apocalypse » en grec, parfois apparenté au « second avènement » de Jésus ou
de Son retour glorieux). Ce sera alors le moment où tous les hommes verront
clairement qui est Jésus et ainsi, qui ils sont en rapport avec Lui. Et cette « révélation »
s’accompagnera pour eux d’un choix : vont-ils dire « oui » à leur inclusion en Christ
ou répondront-ils « non » ?
Leur décision ne provoque ni l’ inclusion, ni l’ annulation, mais elle détermine leur
attitude à son égard : soit ils continuent dans l’ inimitié (et par conséquent dans
l’opprobre, la honte et la ruine éternelles), soit ils entrent entièrement dans la joie
du Seigneur.
Peut-être que pour beaucoup (la plupart ?) ce jugement final sera la première occasion
de découvrir l’Evangile de Jésus-Christ ? Nous ne connaissons pas tous les détails.
Et entre temps, beaucoup seront prisonniers de l’ ignorance et de toute la dévastation
qu’elle apporte avec elle.
Paul nous rappelle sa propre expérience, dans I Timothée chapitre 1 versets 1 3 et
47
14 : « …moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent.
Mais j’ai obtenu miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité ; et
la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Jésus-Christ ».
Si Dieu a étendu Sa miséricorde à un blasphémateur et à un persécuteur de chrétiens
comme Paul (appelé avant Saul), ne le fera-t-Il pas pour tous ? La réponse est oui. La
grâce de Dieu sera déversée sur toute l’humanité. Toutefois, Dieu ne la privera jamais de
la liberté qu’Il a accordée à chacun de répondre « non » à Son « oui ». Pourquoi ? Parce
que l’amour ne peut être forcé. Notre acceptation personnelle de notre inclusion, donnée
gratuitement par Dieu, ne peut qu’être librement exprimée.
Continuons dans I Timothée chapitre 1 , versets 15 et 16 : « C’est une parole certaine et
digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs
dont je suis le premier. Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fasse voir en
moi le premier toute sa longanimité, pour que je serve d’exemple à ceux qui croiraient
en lui pour la vie éternelle ».
Remarquez que les pécheurs « reçoivent » la vie éternelle, une vie qu’ils avaient déjà
obtenue de Dieu en Christ, mais qu’ils ne connaissaient pas et qu’ils n’avaient pas embrassée
pour en faire l’expérience.
Avant que leurs yeux ne s’ouvrent, ces rebelles et blasphémateurs, qui perpétraient des
actes horribles, vivaient dans l’ignorance. Rappelez-vous de ce que Jésus disait en
s’adressant à ceux qui le crucifiaient : « Père, pardonne les car ils ne savent pas ce qu’ils
font ».
Mais le jour va arriver où cette ignorance sera levée. Notez Jean chapitre 5, versets 28 et
29 : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront sa voix [celle de Jésus], et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien
ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement ».
Le mot grec traduit par « jugement » est le terme krisis (que l’on retrouve aussi au verset
22). Remarquez la version de la Traduction Littérale de Young, du verset 29 : « Et ils
sortiront ; ceux qui auront fait du bien pour la résurrection à la vie, et ceux qui ont
pratiqué le mal à une résurrection pour le jugement ».
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Il est important de se rappeler que le Juge au moment de cette résurrection, dont on
fait référence comme la résurrection générale, n’est nul autre que Jésus, le Sauveur
de toute l’humanité. Notez Jean chapitre 5 verset 22 : « …Le Père ne juge personne,
mais il a remis tout jugement [krisis] au Fils ».
Au jour du jugement, Jésus, le Juge qui est mort pour chacun d’entre nous alors que
nous étions ignorants, révèlera pleinement qui Il est. Et à la lumière de cette vérité,
chacun sera appelé à prendre une décision, à faire face à un « jugement » (krisis), à
un moment de crise, si vous voulez. Ceux qui accepteront/croiront entreront dans la
plénitude de la joie de la vie qui est la leur avec Dieu en Christ. Ceux qui rejetteront,
entreront alors dans un état encore plus profond d’ inimitié (avec toute la souffrance
qui s’en accompagnera).
Qu’en est-il de la porte étroite ?
Remarquez les propos de Jésus dans Matthieu chapitre 7 aux versets 1 3 et 1 4 : « Entrez
par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la
perdition , et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré
le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent ».
Jésus parle de cette vie présente, de ce côté-ci de la résurrection générale. En ce
moment, la plupart des gens vivent sur « le chemin spacieux qui mène à la perdition ».
Même s’ ils sont inclus en Christ, ils se comportent comme si cela n’était pas vrai.
Seulement, « peu » de gens, semble-t-il, ont accepté la vérité qui est en Jésus, lequel
est « la porte étroite ».
Jésus aborde le même sujet dans Matthieu 7 versets 21 à 23 : « Ceux qui me disent :
Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement
celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce
jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-
nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de
miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus,
retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité ».
49
Ces gens ont accompli des miracles, et ce faisant, en ont séduit beaucoup. Ils prétendaient
connaître Jésus, et bien que Jésus Lui évidemment les connaissait (Il est omniscient ! ),
Il ne se reconnaissait pas dans leur manière de se conduire, et ainsi Il leur adresse ces
paroles : « Je ne vous ai jamais connus ». Toutefois, cela ne veut pas dire qu’ ils
n’auront aucune autre occasion de se repentir à l’avenir (peut-être lors du jour du
jugement). Jésus est mort pour eux et les a rachetés (2 Pierre 2 : 1 ). Paul lui-même
avait œuvré contre Jésus et pourtant il a bénéficié d’une occasion de se repentir. Donc,
il semblerait ici que Jésus utilise une hyperbole (ex. « Je ne vous ai jamais connus »,
alors qu’ il les connaissait en fait) pour exprimer son mécontentement à l’égard de
leur manière d’agir pervertie.
Mais, s’ il n’y a aura aucune récompense pour leurs œuvres fausses, il leur reste encore
la possibilité de se tourner vers Jésus, en repentance, pour participer à la vie éternelle
qu’ ils ont en Lui. Paul fait allusion à cela dans I Corinthiens chapitre 3 versets 1 2 à
1 5 : « Or si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres
précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’œuvre de chacun sera manifestée […] Si
l’œuvre bâtit par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si
l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé,
mais comme au travers du feu ».
Mais qu’en est-il de la déclaration de Jésus dans Matthieu chapitre 25 au verset 41 :
« Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche : Retirez-vous de moi, maudits ; allez
dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges ».
Comme ces versets l’ indiquent, ces personnes rebelles ont vécu égoïstement. En fait,
comme nous tous. Le point fondamental n’est pas le comportement, mais l’attitude
du cœur : certains se repentent et se tournent vers Jésus-Christ, d’autres se retranchent
dans une obstination rebelle. Tous ceux qui se tiennent devant Jésus, au jugement,
Lui appartiennent. Ils sont inclus dans Sa vie, Son amour. Mais certains Le rejettent
et ce faisant, se séparent eux-mêmes dans leurs propres cœurs et pensées de Lui. Jésus
en prend acte et les conséquences s’en suivent, en un mot « le feu éternel ».
Ce « feu », tout comme « les ténèbres », est une métaphore pour la place misérable
(la condition) que les personnes qui auront refusé d’accepter la bonté et l’amour de
Dieu se seront infligées à elles-mêmes.
50
Mais ne devient-on pas enfants de Dieu
seulement au moment où l’on croit ?
Remarquez les paroles de Jésus dans Jean chapitre 1 aux versets 1 2 et 1 3 : « Mais à
tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de
devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair,
ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ».
Notez le même passage dans la version de la Bible : La Nouvelle Traduction vivante :
« Mais à tous ceux qui ont cru en Lui et qui l’ont accepté, il leur a donné le droit
de devenir enfants de Dieu. Ils sont nés à nouveau, non pas d’une naissance physique
conséquence de plan ou d’une passion humaine, mais d’une naissance qui vient de
Dieu ».
Premièrement, nous devons nous rappeler ce que nous avons déjà vu à partir des
Ecritures, principalement que Dieu a inclus tout le monde dans l’humanité vicariale
de Jésus-Christ. Lorsqu’ Il meurt, nous mourons ; lorsqu’ Il ressuscite, nous sommes
tous nés de nouveau en Lui. Donc, après Sa mort et Sa résurrection, ceux dont parle
Jésus sont déjà, de la perspective de Dieu, Ses enfants. Mais pour tous ceux qui croient,
et ainsi acceptent Jésus en qualité de ce qu’Il affirme être, il se produit une profonde
expérience qui change la vie, la vie nouvelle qui a toujours été la leur, « cachée avec
Christ en Dieu » (Colossiens 3 : 3). Ce qui a été objectivement vrai pour eux depuis
toujours est maintenant subjectivement/personnellement vécu.
Dans cette distinction importante qui existe entre l’universel et le personnel, nous
trouvons la différence entre le « déjà » (universel) et le « pas encore » (personnel).
Ainsi, Jésus peut annoncer une merveilleuse vérité universelle : « Car Dieu a tant
aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse
point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le
monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».
Effectivement, Jésus est venu et a sauvé le monde, telle est la vérité « déjà » présente
et universelle. Vient ensuite la réalité personnelle, celle du « pas encore » : « Celui
qui croit en lui n’est point jugé ; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il
n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3 : 1 8).
51
Est-il condamné ? Pour « l’enfer » éternel ? Non. Il est jugé en étant condamné à vivre
sur terre, dans cette vie, sans Jésus, éloigné et coupé de tout croyant qui vit une relation
personnelle et accomplie avec Dieu. C’est la condamnation qui consiste à continuer
de vivre dans les ténèbres spirituelles (voir le verset 1 9).
Jésus évoque la même chose dans Jean chapitre 8, du verset 42 à 44 : « Si Dieu était
votre Père, vous m’aimeriez [… ] Vous avez pour père le diable, et vous voulez
accomplir les désirs de votre père ». Ceux qui vivent dans les ténèbres de l’ incrédulité,
alors qu’ ils sont objectivement enfants de Dieu en union avec Jésus, sont subjectivement
(dans leur expérience personnelle) encore dans les ténèbres et sont donc sous l’ influence
du père des ténèbres, le diable.
Paul parle dans Ephésiens chapitre 2 et au verset 2 de cette séduction et de ces ténèbres
en s’adressant à ceux qui ont cru : « […] dans lesquels vous marchiez autrefois, selon
le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit
maintenant dans les fils de la rébellion ». Il existe donc une influence satanique dans
la vie de ces incroyants, et pourtant ils appartiennent quand même à Dieu, en Jésus
qui est Créateur, Celui qui soutient et qui sauve toute l’humanité.
L’ influence de Satan et de notre nature déchue, que Satan peut enflammer, n’est pas
à prendre à la légère. Même en marchant dans la lumière, les croyants doivent lutter
contre ces ténèbres. Et une guerre fait rage entre les deux.
Pierre était avec Jésus. A ce titre, nous pouvons le qualifier de croyant. Et pourtant,
Jésus lui a dit : « Arrière de moi, Satan » (Matthieu 1 6 : 23). Même comme croyants,
il peut arriver que nous suivions les désirs de Satan pour nous. Lors de telles situations,
qui est notre maître ? Dans l’ensemble, en tant que croyants, nous nous soumettons
à Jésus ; mais parfois, il nous arrive de céder au diable.
Mais Jésus n’a-t-Il pas écarté l’ idée que les non-croyants puissent avoir Dieu pour
Père ? Après tout, Il a bien dit : « Si Dieu était votre Père… ». Oui, Jésus a dit cela
en s’adressant à des gens qui savaient pertinemment qu’ ils devaient mieux se comporter.
Ils ne marchaient pas comme si Dieu était leur Père. Et cela, malheureusement
constituait leur réalité subjective/personnelle.
52
Mais remarquez ce que Paul déclare concernant la vérité obj ective/universelle
sur Dieu : « un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous,
et en tous » (Ephésiens 4 : 6). Jésus évoque leur attitude personnelle, actuelle et
subj ective. Il ne dément pas cette vérité universelle proclamée par Paul. Les
Pharisiens, à ce stade, pensaient qu’ ils accomplissaient la volonté de Dieu en
résistant à Jésus et en cherchant à se débarrasser de Lui. Comme Jésus l’ a dit :
« l’heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu »
(Jean 1 6 : 2). Mais notez aussi que beaucoup de ces mêmes Pharisiens devinrent
plus tard des disciples de Jésus (Actes 6 : 7).
N’est-ce pas alors de l’universalisme ?
Certains comprennent mal cette théologie et lui attribue l’ étiquette de
« l’ universalisme ». Il y a erreur, car l’Ecriture montre que même si Dieu, en
Christ, a réconcilié tous les hommes avec Lui, Il ne forcera j amais quiconque à
accepter cette réconciliation. Agir ainsi reviendrait à ôter aux êtres humains une
faculté que Dieu a donnée à chacun, en deux mots : le libre arbitre (et par conséquent
de répondre « non » au « oui » que Dieu leur a dit en Jésus).
Dieu désire des fils et des filles, et non pas des robots dépourvus de toute liberté
de penser et de choisir sans contrainte, des personnes qui choisissent d’ aimer leur
Père céleste.
Le théologien trinitaire T. F. Torrance est connu pour avoir rej eté l’ universalisme
parce qu’ il voyait dans les Ecritures, qu’ à la toute fin, certains croiront alors que
d’ autres ne croiront pas. Nous ne pouvons pas expliquer pourquoi ; tout comme
nous ne savons pas pourquoi le mal existe dans un monde sous le contrôle souverain
de Dieu (cf Une introduction à la théologie de Torrance, par Elmer Colyer, en
page 54).
Puisque nous sommes déjà inclus,
pourquoi lutter pour mener une vie chrétienne ?
Certains s’ opposent à cette théologie parce qu’ ils y voient un encouragement à
la facilité ou à une attitude nonchalante pour les croyants. Est-ce vraiment le cas ?
53
Tout d’abord, nous devons bien comprendre que le salut est gratuitement et pareillement
donné à tous sur la seule base du mérite et de l’œuvre de Jésus, et non pas en vertu de ce
que nous aurions fait. C’est ce que Jésus explique dans Sa parabole des ouvriers de la
dernière heure (Matthieu 20 : 12-15) : « En le recevant [leur salaire pour leur travail dans
la vigne], ils murmurèrent contre le maître de la maison ». « Ces hommes qui ont été
embauchés en dernier n’ont travaillé qu’une heure », dirent-ils, « et vous les avez traités
sur le même plan d’égalité que nous qui avons eu à supporter la charge de travail, et la
chaleur du jour »… [ce à quoi Dieu répond ] : « Ne m’est-il pas permis de faire de mon
bien ce que je veux ? Ou vois-tu d’un mauvais oeil que je sois bon ? ».
Certaines personnes n’aiment pas l’idée que certains qui ne se sont pas donné autant de
peine qu’eux puissent obtenir finalement la même récompense qu’eux. C’est occulter la
vérité que personne, peu importe le montant de son effort, ne mérite le salut. C’est la raison
pour laquelle le salut est un don gratuit pour tout le monde.
Cependant, les Ecritures nous apprennent que notre participation présente dans l’amour
de Christ et dans Sa vie s’accompagne de bénéfices (récompenses) personnels qui se
poursuivent jusque dans l’éternité. Considérez les passages suivants :
- I Corinthiens 3 : 11 -15 : « Car personne ne peut poser un autre fondement que
celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ. Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement
avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,
l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se
révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’œuvre de chacun. Si l’œuvre
bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si
l’œuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera
sauvé, mais comme au travers du feu ».
- Galates 6 : 7-8 : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un
homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera
de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de
l’Esprit la vie éternelle ».
- Apocalypse 22 : 12 « Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour
rendre à chacun selon son œuvre ».
54
Dieu accorde Son don gratuit de la réconciliation en Jésus à tous, mais ceux qui, par
l’Esprit, acceptent ce don et en vivent, en récoltent les récompenses maintenant et dans
l’éternité. Notez ce qu’écrit Michael Jinkins, en page 244, de son livre Invitation à la
Théologie :
« Cela nous amène à comprendre que la vie que Dieu nous réserve est la qualité
de vie qui se trouve en Jésus-Christ, la vie « passionnée », comme Moltmann
la décrit, la vie qui consiste à librement se donner pour autrui, en abandonnant
cette recherche égoïste du sentiment de sécurité, en s'attendant plutôt d’être
rempli par Dieu, qui est la source éternelle de la vie. Cette vie qui est par
définition une vie en communauté, reflète la vie intérieure de Dieu, la vie
périchorétique du Père, du Fils et du Saint-Esprit, co-inhabitation mutuelle des
Personnes divines dans un abandon personnel et une participation mutuelle.
C’est cette vie de périchorèse, ou de co-inhérence, qui forme le centre de notre
éthique parce qu'elle est aussi la vie qui nous fournit le sens même de notre
justification et de notre sanctification ».
Et à propos de la mission du chrétien ?
Puisque tous sont déjà inclus dans l’amour de Dieu et dans Sa vie, par Jésus-Christ,
pourquoi serions-nous alors concernés par la mission chrétienne consistant à proclamer
l’Evangile au monde et à faire des disciples pour Jésus ?
Tout d’abord, nous devons remarquer que c’est l’union de Jésus avec chacun d’entre
nous qui constitue la base et le fondement de chaque aspect de notre vie, y compris de
notre participation dans la mission (le ministère) avec Jésus.
Comme le Dr. Dan Roger le mentionnait lors de la conférence régionale de l’E.U.D. en
2008 : « Notre union accomplie avec Christ nous est donnée personnellement et
collectivement par le don du Saint-Esprit, et de ce fait constitue la base de l’Eglise et
de la pratique de la foi et du ministère chrétiens. C’est littéralement le ministère de
Christ qui agit en, avec et à travers nous ».
Alors pourquoi se consacrer à ce ministère avec Jésus ? Parce que c’est notre vie !
L’Esprit nous pousse à la participation volontaire et active de ce que Jésus accomplit
55
en union et en communion avec nous. Et Il proclame déjà activement Son don de grâce
à toute l’humanité par ce qu’Il a fait pour nous tous. L’Esprit est à l’œuvre dans le monde
pour partager la vérité qui est en Jésus, et pour inviter tout le monde à la recevoir et en
faire sienne. Ce faisant, ce qui est déjà vrai pour eux (dans un sens objectif), deviendra
vrai pour eux personnellement (dans un sens subjectif). Et cela change tout !
Et pour ce qui est de Jean chapitre 6 verset 44 ?
Les leaders juifs essayaient de réfuter la déclaration soi-disant outrageuse de Jésus :
« Je suis le pain qui est descendu du ciel ». (Jean 6 : 41 ). Cette déclaration est primordiale
pour démontrer Son statut divin. Et la réponse de Jésus aux religieux qui parlaient entre
eux à ce sujet a été : « Ne murmurez pas entre vous » (6 : 43a) et comprenez que « Nul
ne peut venir à moi [le pain du ciel qui donne la vraie vie] si le Père qui m’a envoyé ne
l’attire… » (verset 44) .
Autrefois, ce passage a été mal utilisé pour dire qu’en tant que disciples de Jésus nous
n’avions aucun rôle dans l’évangélisation des non-croyants, car seulement le Père peut
attirer les hommes à Jésus. Mais ce n’est pas le point de Jésus ici. Il évoque plutôt l’unité
qui existe en Lui et le Père. L’œuvre qu’Il accomplit sur terre n’est pas seulement la
sienne, mais ressort directement de la volonté du Père (6 : 38).
Ainsi sont donc unis Jésus et le Père, et ce que le Fils fait doit être considéré comme la
volonté et l'œuvre du Père. Aussi, quand une personne suit Jésus-Christ, c’est parce que
le Père l’a attiré à Lui.
Ainsi en est-il également de notre œuvre comme disciples de Jésus-Christ d’obéir à Son
commandement (la grande mission) d’« aller et faire des disciples » (Matthieu 28 : 1 9).
C’est participer à la volonté et à l’œuvre de Jésus dans notre monde, qui sont elles-
mêmes la volonté et l’œuvre du Père.
Effectivement, nous ne pouvons pas attirer les personnes à Jésus par nos propres efforts.
Mais dès lors que, par l’ intermédiaire du Saint-Esprit, nous participons activement dans
ce que Jésus est en train d’accomplir, nous sommes Ses instruments, agents du Père en
dirigeant les gens vers le Fils. Cela est, en effet, la volonté et l'oeuvre du Père.
56
Conseils d’exégèse biblique
Dans ce document, nous avons cherché à aborder les questions et les objections le plus
souvent rencontrées dans le cadre de cette vision théologique. Il y a certainement d’autres
passages bibliques qui soulèvent des questions ou des objections similaires. Nous nous
sommes efforcés de démontrer une approche de lecture (et donc d'interprétation) trinitaire,
centrée sur Christ, de tous les passages des Saintes Ecritures.
Certaines personnes s’opposent à toute interprétation des Ecritures. Elles disent par
exemple « je laisse simplement la Bible dire ce qu’elle entend ». Cette idée, même si
elle peut être louable n’est pas cohérente. Le fait même de lire la Bible est en soi un
acte d’ interprétation.
Donc le point fondamental n’est pas en rapport avec l’ interprétation, mais le critère qui
est utilisé pour interpréter ce que nous lisons. En lisant les Ecritures, nous apportons
toujours certains critères, des idées ou des présuppositions. Ce que nous souhaitons est
que nous venions aux Ecritures avec la vérité de qui est vraiment Jésus et en tant que
critère constant par lequel nous lisons les Ecritures. Jésus, Lui-même, doit constituer
la « lentille » avec laquelle nous lisons l’Ecriture.
Ainsi, en lisant les Ecritures, nous recommandons les points suivants :
- Premièrement, demandez-vous comment ce passage que vous lisez se conforme-
t-il à l’Evangile de vérité qui répond à la question, Qui est Jésus ?
- Est-ce que ce passage parle de la vérité universelle, objective de toute l’humanité
en Christ, ou fait-il référence à l’expérience personnelle, subjective (ou le refus)
de cette réalité universelle ?
- Consultez plusieurs versions différentes de la Bible ; plusieurs traductions
anglaises (françaises) ont un regard théologique biaisé qui nie la vérité de notre
inclusion en Christ.□
57
Points-clé de la théologie trinitaire centrée sur Christ
Voici ci-dessous un résumé en huit points des principes fondamentaux de la théologie
que nous avons expliquée dans ce document :
1 - Le Dieu trinitaire a créé tous les hommes pour qu’ils participent par l’humanité
vicariale de Jésus-Christ dans la relation d’amour que connaissent le Père, le Fils
et l’Esprit.
2- Le Fils est devenu humain, l’homme Jésus-Christ, pour réconcilier toute l’humanité
à Dieu, par Sa naissance, Sa vie, Sa mort, Sa résurrection et Son ascension.
3- Le Jésus, crucifié, ressuscité et glorifié est le Représentant et le Substitut de
l’humanité, à la droite de Dieu, et Il attire tous les hommes à Lui par le pouvoir du
Saint-Esprit.
4- En Christ, l’humanité est aimée et acceptée par le Père.
5- Jésus-Christ a payé pour tous nos péchés – passés, présents, et futurs – et il n’y
a plus de dette à payer.
6- Le Père a pardonné tous nos péchés en Christ, et Il souhaite ardemment que nous
nous tournions vers Lui.
7- Nous ne sommes en mesure d’apprécier Son amour qu’au moment où nous
croyons qu’Il nous aime. Nous ne pouvons apprécier Son pardon que lorsque nous
croyons qu’Il nous a pardonnés.
8- Lorsque nous répondons à l’Esprit en nous tournant vers Dieu, en croyant la
Bonne Nouvelle et en prenant notre croix pour suivre Jésus, l’Esprit nous amène
dans la vie transformée du royaume de Dieu.
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An Introduction to Trinitarian, Christ-centered Theology
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