volume 17, numéro 4 juillet 2011 issn # 2-89342-027-7
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Volume 17, numéro 4 – Juillet 2011 ISSN # 2-89342-027-7
Effets sur la santé
Les punaises de lit ne transmettent pas de maladie aux humains. Elles sont associées à des problèmes dermatologiques et des piqûres répétées peuvent entraîner des problèmes de sommeil, d’anxiété et diminuer grandement la qualité de vie des personnes. La mauvaise utilisation d’insecticides peut causer des problèmes de santé. Une cellulite est susceptible apparaître à la suite d’un grattage intense des lésions. Le traitement des piqûres nécessite parfois l’utilisation d’antihistaminiques ou de corticostéroïdes.
Faire le diagnostic
Les punaises piquent la peau directement exposée au matelas (les parties dénudées) lors du sommeil. Les endroits les plus touchés sont : les bras et les épaules, le dos et parfois les jambes (rarement le visage). Les piqûres sont généralement groupées (3-4) ou en ligne. Le diagnostic différentiel inclut la gale, les poux, les puces, la dermite atopique, l’eczéma, les piqûres d’autres insectes et d’autres maladies de la peau. Contrairement au pou, la punaise ne reste pas sur le corps après avoir piqué.
Spécial santé environnementale
Les punaises de lit : une nuisance importante Réapparue dernièrement dans la plupart des grandes villes, la punaise de lit représente actuellement une réelle nuisance. Sa résistance aux produits et méthodes de contrôle parasitaire fait en sorte qu’il est difficile de s’en débarrasser. S’il n’est pas contrôlé, ce petit insecte se reproduit rapidement et se propage facilement. Le principal risque à la santé est inhérent aux piqûres, qui se comptent parfois en très grand nombre.
La punaise de lit, en quelques mots
De couleur brunâtre luisant, dépourvue d’ailes et longue de 4 à 7 mm, la punaise ressemble à un pépin de pomme aplati. Active la nuit, car elle craint la lumière, on la trouve principalement dans la chambre à coucher (matelas, meubles) où elle se nourrit du sang des dormeurs en les piquant. Elle peut également se loger dans les fissures des murs et des planchers, dans les vêtements et les valises des voyageurs. Des taches noires ou de sang sur les coutures de matelas, les draps et les oreillers sont des indices de sa présence.
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Lorsque le patient découvre des lésions prurigineuses caractéristiques, de manière répétée, le matin, et seulement aux endroits sans vêtement, on pourrait suspecter la présence de punaises dans l’habitation. En début d’infestation, la punaise ne pique souvent qu’une seule des deux personnes partageant le même lit.
Types de lésions Caractéristiques
Papules œdémateuses et prurigineuses
- Très fréquentes, suivent généralement
chaque piqûre
- Ressemblent à une piqûre de moustique
- Surface lisse et légèrement surélevée,
plus rougeâtre ou plus pâle que la peau avoisinante
- Point central au site d’inoculation
- Arrangement groupé et parfois linéaire
Urticaire géante - Rare
- Gonflement rapide de la peau avec démangeaisons importantes
Éruptions bulleuses (parfois hémorragiques)
- Rares
- Bulles intra épidermiques remplies de liquide clair ou parfois de sang
Urticaire papuleuse - Rare
- Papules de 3 à 10 mm, parfois surmontées d’une vésicule
- De quelques jours à plusieurs mois
- Généralement groupées
- Plus souvent chez les jeunes enfants de
2 à 5 ans
Si vous pensez que votre patient est aux prises avec des punaises de
lit, vous pouvez l’informer des consignes suivantes :
Il est primordial d’agir rapidement et d’aviser le propriétaire ou la personne responsable de son immeuble (s’il n’est pas lui-même propriétaire). Pour éliminer les punaises de lit, on doit recourir à
diverses méthodes de contrôle efficaces :
- Non chimiques : aspirateur, traitement thermique (vapeur ou
congélation), lavage ou séchage de la literie et des vêtements,
élimination d’encombrement d’objets ou de meubles;
- Chimiques : recours à un exterminateur qui devra faire une
utilisation judicieuse des produits antiparasitaires (insecticides
homologués par Santé Canada).
Le référer aux fiches disponibles sur le site de la Direction de la santé publique de la Montérégie.
Les moisissures : un réel problème de santé publique Les riverains de plusieurs cours d’eau de la Montérégie ont vécu avec intensité la crue printanière exceptionnelle des eaux, particulièrement dans le bassin de la rivière Richelieu. Des centaines de résidences et de bâtiments publics ont été inondés, parfois pendant plus de six semaines. Certains d’entre eux connaîtront une problématique de détérioration de la qualité de l’air intérieur associée à la croissance de moisissures sur des matériaux humides. Restons vigilants devant une recrudescence possible de pathologies liées à ce long épisode d’inondation.
Des particules microscopiques nuisibles
Les spores de moisissures et les particules fongiques peuvent être aisément propagées dans l’air intérieur et être inhalées par les occupants. Même si l’infiltration d’eau a cessé depuis un certain temps, les particules fongiques sèches conservent leurs propriétés irritantes, allergisantes et toxiques. Certaines sont plus pathogènes que d’autres. Des symptômes respiratoires peuvent apparaître quelques jours ou quelques semaines après le début de l’exposition fongique, ou parfois après quelques mois, selon la sensibilité individuelle, l’ampleur de la contamination et la saison. Les mycotoxines et autres particules fongiques en suspension dans l’air peuvent toucher plusieurs appareils et systèmes de l’organisme (ORL, SNC, SNA, systèmes digestif et respiratoire, etc.) et provoquer une
variété de manifestations. Les plus fréquentes sont :
Symptômes et signes d’irritation des muqueuses oculaires et respiratoires hautes et basses (y compris le bronchospasme, sans
asthme confirmé);
Affections cutanées, dont l’eczéma et l’urticaire;
Rhinite allergique, rhinosinusite chronique;
Asthme;
Infections respiratoires récurrentes.
Qui est affecté?
Les occupants les plus exposés aux spores et particules fongiques ainsi que les personnes atopiques sont susceptibles d’être affectées. Les gens souffrant d’asthme et de bronchopneumopathies chroniques obstructives peuvent voir leur état s’aggraver. Et comme elles agissent par divers mécanismes allergiques et non allergiques (inflammatoire, irritant, toxique, infectieux), les moisissures peuvent aussi nuire à la santé des personnes non atopiques.
Comment évaluer le problème?
Plusieurs indices peuvent amener le médecin à suspecter une étiologie fongique : aggravation d’un asthme malgré un traitement adéquat, apparition d’une rhinite chronique chez un adulte non atopique, asthme de novo sans exposition connue, problème d’étiologie inconnue malgré de multiples consultations, symptômes survenant surtout à la maison, touchant plusieurs personnes occupant un même milieu, plus importants hors des périodes d’allergies saisonnières, etc.
Solutions pour un problème de moisissures
Deux principes généraux guident l’intervention. D’une part, on traite les signes et symptômes, et on s’occupe des pathologies sous-jacentes. D’autre part, on doit informer le patient des mesures à prendre et des ressources utiles pour ce faire. À court terme, certaines mesures permettront d’améliorer les symptômes. Si le retrait du patient n’est pas possible, lui suggérer de réduire le temps passé à l’intérieur, d’aérer davantage le logis, de réduire le taux d’humidité, d’isoler la ou les pièces problématiques et de décontaminer les surfaces couvertes de moisissures apparentes. Cependant, si la contamination fongique est cachée ou de grande ampleur, seuls des travaux correctifs sur le bâtiment, faits selon les règles de l’art, seront efficaces. Le suivi du patient permet souvent de déterminer si la décontamination a été efficace. Le retour au domicile fera réapparaître rapidement les symptômes de la maladie si la source de contamination persiste, surtout si d’autres facteurs environnementaux y contribuent.
Pour en savoir plus sur les punaises de lit
Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie Section santé publique http://www.santemonteregie.qc.ca/agence/santepublique/directiondesantepublique/punaisesdelit.fr.html
Si le patient vous rapporte que le problème touche plus d’un logement ou encore un immeuble public, vous devez, comme médecin, le signaler à la Direction de santé publique qui fera enquête pour déterminer s’il y a un risque pour la santé.
Pour en savoir plus sur les moisissures
Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie Section santé publique http://www.santemonteregie.qc.ca/agence/santepublique/directiondesantepublique/inondation.fr.html
Ce qu’en disent les dossiers médicaux1...
On a observé des facteurs de risque cardiovasculaire (maladie coronarienne, insuffisance cardiaque ou l’hypertension artérielle) dans 71 % des cas. Un trouble de santé mentale était présent dans 40 % des cas
(près de la moitié souffraient de schizophrénie).
Avant la canicule, ces personnes avaient un état de santé relativement
stable. Leur décès a pu être potentialisé sous l’influence de la chaleur.
La vague de chaleur de 2010 : quelques statistiques Montérégiennes
Certaines personnes nécessitent une vigilance accrue
La chaleur extrême provoque un stress important pour l’organisme. Bien que toute personne doive prendre des précautions lorsqu’il fait très chaud,
certaines sont particulièrement vulnérables :
Les bébés et les jeunes enfants;
Les personnes âgées;
Les personnes souffrant de troubles cognitifs ou de santé mentale;
Les personnes atteintes d’une maladie chronique;
Les personnes consommant certaines classes de médicaments
(voir tableau, page 4).
Certains facteurs de risque augmentent la vulnérabilité
De par leurs activités, ou encore leur environnement résidentiel ou de travail, certaines personnes sont plus à risque de souffrir des effets
causés par la chaleur :
Les personnes vivant seules, sans réseau de soutien;
Les personnes vivant dans un état de pauvreté;
Les personnes travaillant à l’extérieur ou dans un environnement chaud;
Les personnes pratiquant un sport ou une activité intense à l’extérieur.
Signes et symptômes à surveiller
Crampes musculaires;
Déshydratation et sensation de soif intense;
Faiblesse, fatigue inhabituelle, mal de tête, étourdissements, nausées et
autres symptômes non spécifiques;
Couleur anormale de la peau qui peut être soit pâle et froide
(épuisement par la chaleur), soit rouge et chaude (coup de chaleur);
Fièvre;
Frissons;
Confusion et altération de l’état de conscience.
Certaines personnes âgées se sentent invulnérables à la cha-leur intense. Les sensibiliser au risque qu’elles encourent peut prévenir de graves problèmes de santé.
1 Ces données proviennent du territoire de la DSP de Montréal. Rien ne nous indique qu’il en serait autrement pour le territoire de la DSP de la Montérégie.
La chaleur extrême : bien plus qu’un inconfort À l’été 2010, lors de la vague de chaleur survenue du 4 au 10 juillet, un excès de décès d’au moins 30 % a été observé en Montérégie. La majorité de ces décès ont eu lieu dans la communauté. Le nombre de transports ambulanciers quotidiens a également atteint son plus haut niveau de l’été.
La canicule de 2010 a mis en lumière la vulnérabilité des personnes ayant des problèmes de santé mentale et la rapidité avec laquelle leur santé peut se dégrader. Un décès peut survenir en quelques heures seulement si des mesures de prévention ne sont pas appli-quées rapidement.
En cas de malaise, le patient peut s’informer auprès d’Info-Santé et Info-Social en composant le 811.
Moyenne quotidienne de
l’été 2010
Maximum atteint durant la semaine du 4 au 10 juillet 2010
Décès aux hôpitaux 12 19
Visites à l’urgence 1 140 1 336*
Arrivées en ambulance aux hôpitaux
239 330
Nouveaux patients sur civière
265 345
Appels à Info-Santé Info-Social
834 1 019
* Atteint durant les quelques jours qui ont suivi la vague, alors que les températures restaient élevées.
Rédaction Équipe Santé environnementale
Marie-Johanne Nadeau, coordonnatrice Isabelle Tardif, Elisabeth Masson, Louise Lajoie et Chantal Bonneau
Révision et mise en page : Pascale Potvin
Sous la direction de la docteure Jocelyne Sauvé
Quelques règles d’or à rappeler aux patients
En tant que médecin ou pharmacien, vous avez des contacts privilégiés avec des personnes vulnérables. Pourquoi ne pas en profiter pour leur
rappeler les conseils suivants :
Boire beaucoup d’eau sans attendre d’avoir soif, sauf en cas de contre-
indications médicales (ou préciser les quantités au patient);
Réduire au minimum les efforts physiques;
Passer quotidiennement quelques heures dans un endroit frais ou
climatisé;
Prendre une douche ou un bain frais, aussi souvent que nécessaire, ou
se rafraîchir avec une serviette humide;
Donner des nouvelles à l’entourage ou s’assurer qu’un parent ou un ami prend des nouvelles régulièrement, et vient même vérifier la température
du domicile lors d’une canicule.
Pour en savoir plus sur la chaleur extrême
Agence de la santé et des services sociaux de la Montérégie Section santé publique http://www.santemonteregie.qc.ca/agence/santepublique/directiondesantepublique/chaleuraccablante.fr.html
Agence de la santé et des services sociaux de Montréal Canicule 2010 à Montréal : rapport du directeur de santé publique http://publications.santemontreal.qc.ca/uploads/tx_asssmpublications/978-2-89673-036-0.pdf
Institut national de santé publique du Québec Surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur au Québec : bilan de la saison estivale 2010 http://www.inspq.qc.ca/publications/notice.asp?E=p&NumPublication=1275
Dans une perspective de réchauffement climatique, nous pouvons penser que les étés seront de plus en plus chauds et qu’il y aura davantage de canicules
comme celles survenues en 2010. La population étant aussi de plus en plus vieillissante, les décès associés à la chaleur risquent d’augmenter.
Médicaments augmentant la vulnérabilité à la chaleur Médicaments prédisposant à Classe de médicament
Troubles de l’hydratation et troubles électrolytiques
Diurétiques
Altération de la fonction rénale AINS (salicylés 500mg/jour, AINS classique et inhibiteurs sélectifs de la cox-2) IECA ARAll Certains antibiotiques (Sulfamides)
Modification de la pharmacocinétique
Sels de lithium Anti-arythmiques Digoxine Anti-épileptiques Benzodiazépines Hypoglycémiants, Biguanides Sulfamides Hypolipidémiants
Altération de la perte calorique centrale
Neuroleptiques (effets hyperthermisants) Agonistes sérotoninergiques (effets hyperthermisants) Antagonistes sérotoninergiques
Altération de la perte calorique périphérique
Antidépresseurs Anti-Parkinsoniens Antihistaminiques de 1re génération Certains antispasmodiques (ceux de la sphère urinaire) Antagonistes et amines sympathomimétiques Certains anti-migraineux
Altération de la perte calorique par modification du métabolisme basal
Bêta-bloqueurs Diurétiques Hormones thyroïdiennes Médicaments anti-thyroïdiens
Abaissement de la pression artérielle
Tous les anti-hypertenseurs Anti-angineux
Altération de la vigilance Médicaments à effet sédatif (hypnotiques, myorelaxants, antihistaminiques, antiémétiques, certaine collyres mydriatiques, anesthésiques locaux, analgé-siques opioïdes, etc.)
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