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En bretagne au XIXe siècle, un clivage important opposait les campagnes souvent conservatrices,
dominées par des propriétaires terriens royalistes et les villes acquises aux idées républicaines.
Si le second empire resta une période plutôt calme, la troisième République, avec ses lois sur la laïcité
et la séparation de Église et de l’État provoqua de graves troubles dans les campagnes bretonnes.
Lors des élections, certains couple de sonneurs n’hésitaient pas à s’afficher aux côtés des candidats en
campagne, mais c’est surtout lors de l’annonce des résultats qu’ils célébraient au son du biniou la
victoire des nouveau élus.
Certains sonneurs, en conflit avec le représentant local du clergé, gardaient une neutralité politique et
se plaçaient sous l’autorité des maires, quelle que fût leur étiquette. Ces représentants de la république
élus par la population, n’hésitaient à les solliciter pour l’animation des fêtes municipales et des rendez-
vous républicains ! fêtes du 14 juillet, 11 Novembre, inaugurations et commémorations diverses.
Parfois quelques sonneurs furent plus engagés et prirent fait et cause à l’occasion de manifestations
politiques, comme des grèves, des conférences de la Ligue des droits de l’Homme, ou des réunions
royalistes, à l’instar de celle de Sainte-Anne-d’Auray qui rassembla plus de trois muia personne en
1888.
A Ploërmel, en 1897, l’un d’entre eux, quant à lui, prétexta de ses convictions royalistes pour refuser
de sonner en l’honneur de la municipalité républicaine.
Napoléon II visita la Bretagne du 10 au 20 août 1858
sous les acclamation de « Vive l’Empereur ! »
Il y eut, le 11 juillet, une cérémonie à
mi- voie, entre Josselin et Ploërmel
pour la pose de la première pierre du
monument des Trente [...] Après la
cérémonie, les binious jouèrent, les
officiers se joignirent au peuple, et on
dansa à la bretonne en rond autour
du monument.
On nous pria à Ploërmel à un repas
de deux cents couvert, le lendemain à
un bal de quatre cents personnes. Le
plancher faillit : ce qui occasionna
une grande terreur.
On but à la santé du roi. Un avocat,
Mancel s’obstina à vouloir porter
seulement celle de la Charte.
Le préfet Chazelles lui répondit :
« Avec les Bourbons, la charte est
immortelle. » Il y eut un instant de
tumulte.
Les officiers de housards arrangèrent
leur souper au milieu de la salle, en
forme de bivouac, ceux des chasseurs
du Morbihan se joignirent à leur
groupe et la société d’applaudir.
1818. Extrait d’un compte-rendu du
maréchal de Castellane.
Représentation de l’un des nombreux
arcs de triomphe jalonnant le parcours
de Napoléon II lors de sa visite en
Bretagne.
Voyage de L’Empereur
Dans la ru de Siam, dans la Grand-Rue, sur tous les
parcours du cortège dit M. Olivier Merson. Leurs
majestés ont trouvé groupées autour d’oriflammes
aux couleurs nationales et impériales les
députations des communes du département. Les
membres de ces députations avaient eux aussi
arboré le drapeau de la France : tous ils avaient
planté dans les boutonnières de leur veste brodée de
petits étendards tricolores. Chaque délégué en avait
au moins deux. Du reste, dans la ville la plupart des
Bretons bretonnants que l’on rencontre se sont
décorés de la même façon. Chacun de ses étendards
nains porte cette inscription : Vive l’Empereur !
Accueillies par des vivats poussés de toute la force
de leurs poumons si solides qu’on rencontre nulle
part ailleurs, LL. MM. Ont passé devant ces
députations et les ont saluées avec une bonne grâce
charmante, aussi nos rudes gars bretons ont-ils crié
plus fort er plus longtemps, et le biniou,
l’instrument classique de ce peuple primitif, a
commencé un de ces airs indéfinissables, sans
rythmes et sans coupure, qui disposent si bien
l’esprit aux poétiques impressions.
Ce spectacle, cet empressement le caractère
éminemment coloré de cette scène, l’ovation
chaleureuse dont ils étaient l’objet pendant toute
cette marche triomphale, ont paru vivement toucher
Leurs Majestés. L’impératrice surtout visiblement
émue.
Ce soir l’Empereur et l’Impératrice
doivent assister au spectacle et à des
danses bretonnes qui auront lieu sur
la place et dans la cour de la sous-
préfecture.
Le Foyer breton, Pontivy, 31 août 1858 Le Foyer breton, Brest, 14 août 1859Le courrier
de Bretagne, Sainte-Anne d’Auray, 4 octobre 1882.
Les deux prétendants à la couronne de France
Le duc de Chambord Le duc d’Orléans
Anniversaire
Les royaliste ont célébré, vendredi l’anniversaire de la naissance du comte de Chambord. Des
manifestations fort pacifiques du reste, ont eu lieu sur quelques points de la France : nous ne
parlerons que ce celle d’Auray. C’est une fête devenue traditionnelle que celle qui se célèbre le 29
Septembre à Sainte Anne-d ’Auray. Les paysans bretons vont comme à leurs pardons, binious en
tête et sortent de leurs bonnes vieilles armoires, pour cette cérémonies, leurs costumes les plus
flamboyants.
La réunion cette année a été moins nombreuse que celle des années des années précédentes. Les
vlés noirs n’étant pas encore ramassés et la pluie continuant à tomber, un grand nombre de
dévoués partisans du Roy sont restés dans leurs foyers. Trois ou quatre mille royalistes assistaient
cependant à cette fête.
Exploits des chouans à Berne
Samedi à l’occasion de la foire, les chouans du château dirigés comme toujours par les trois gardes
Pont-Callec, ont voulu faire des leurs. Après s’être bien lesté la panse et avoir vidé force bouteille
aux frais de la caisse inépuisable de leur baron, ils parcouraient le bourg en bandes, tous armés de
gros bâtons qu’ils avaient coupés dans la forêt.
Les gardes si sévères envers les pauvres diables qui se permettent de prendre ne serait-ce qu’une
petite gaule de coudrier n’ont pas hésité à faire saccager la forêt pour amer de matraques leur bande
de bêtes brutes.
Les républicains venus à la foire pour s’amuser et rire, organisaient des danses, le biniou et la
bombarde soufflaient, pendant que la jeunesse joyeuse dansait la gavotte avec entrain. Après les
danses, les chansons et la Marseillaises. Nos chouans n’étaient pas contents de voir que peu de
monde les accompagnait. Ils cherchaient une affaire en provoquant les républicains.
Les chouans excités par les gardes et trois fous furieux qui se donnent des airs d’Hercule, se
précipitent sur les camarades à coups de bâtons : mail mal leur en prend. Les républicains, quoique
désarmés et attaqués traîtreusement, jouent des poings et des pieds, arrachent leurs bâtons aux
chouans, qui s’enfuient à toutes jambes vers leur repaire de bandits.
Maîtres alors de la place, les républicains se répandent dans les auberges et toute la soirée la danse
n’a cessé d’alterner avec les chants patriotiques. Inutile de dire que la champagne breton coulait à
flots. Quant aux chouans ils courent encore.
La Charrue 5 mai 1906
Une fête à Locminé
On nous écrit de cette ville : dimanche dernier nos
édiles républicains ont encore voulu profiter de la
fête du pardon de Saint-Colomban pour égayer les
bons locminais...
On a voulu nous donner une retraite aux flambeaux.
La musique se composait de deux tambours, deux
clairons, d’un biniou et d’une bombarde. Ajoutez à
cela, devant, une bande de gamins hurlant le « Ça
ira » et derrière la crème de la jeunesse de tous les
sexes criant à tue-tête. C’était un vacarme à faire
peur.
Le Courrier des campagnes 8 juillet 1883
La croix tutélaire
Est mise hors la loi
Filles, épouses mères
Criez votre foi
Drapeau de la ligue patriotique des Françaises
(Morbihan).
La république du Morbihan 15 mais 1898.
En ce début du XXe plusieurs sonneurs étaient à
l’honneur à Gléguer :
1913 : Rolland et Robic 1er au concours de Quimperlé
1919 : Joseph Rolland de Gléguer et Auguste
Gourmelen de Quimperlé – 1er à un concours de Lorient.
1927 : Rolland et Le Couze lors d’une noce à Gléguer.
1929 Joseph Rolland de Rédéné et Le Couze du Bas-
Pont-Scorff en Cléguer.
1930 Joseph Rolland au biniou et Pierre Le Loy lors
d’une noce à Cléguer.
1930 : Joseph Le Couze au biniou et Le Couze à la
bombarde à Pont-Scorff lors d’un tournoi de lutte.
La croix du Morbihan, 12 mai 1912.
Des réjouissances se sont spontanément organisées, dès lundi matin, dans toutes les localités, ville
bourgs et sections : des bandes, drapeaux et musique en tête, binious et accordéons, ont parcourus les
rues dansant à chaque détour. A Landévant, plus de six cent électeurs avec douze drapeaux, quatre
binious et bombardes et plusieurs accordéons se sont rendu à Kerhaude pour saluer le nouveau député,
un magnifique bouquet lui fut offert par un groupe d’ouvriers des forges de Lochrist. Il fut placé
auprès d’un autre de toute beauté, qui lui avait été envoyé dès le matin, par Madame Métral au nom
d’un groupe de républicains Lorientais. Cette foule vers deux heures, s’est dirigée binious en tête vers
le bourg, où il a beaucoup été crié des « Vive Jacob, vive la République ! » à rendre fous tous les
réactionnaires qui s’y trouvent. »
Gléguer
Succès éclatant par les catholiques, monsieur ADol,
libéral est réélu avec tous ses conseillers à une
écrasante majorité de 198 voix : Un certain
Chnaterie, patronné par la franc-maçonnerie de
Lorient, présentait une liste quelconque.
M. Adol, longtemps acclamé, fut conduit en
triomphe au son joyeux du biniou et de la
bombarde. Honneur aux hommes de Cléguer, et
félicitations aux jeunes gens, surtout de Saint-
Etienne et de Kerouhel.
Chanteplus
in de Pontivy, Cléguérec, 3 mai 1908.L
Le Courrier de Baud, 20 Juin 1909.
Le Nouvelliste du Morbihan, Ploërmel 10 Janvier 1897.
Inauguration du Monument du docteur Alphonse Guerin
Sous ce titre « Bleus et Blancs » M. Armand Dayot publie, dans le Figaro d’hier, un article
sur la politique dans les campagnes et en particulier dans les campagnes bretonnes. C’est dans
la bonne petite ville de Ploërmel, célébré par Meyerbeer et très diversement illustré par messire
Jean de Beaumanoir et par l’immortel inventeur du traitement ouaté, le docteur Alphons
Guerin.
Le monument de l’illustre chirurgien va être solennellement inauguré. Tout à coup, un bruit
lugubre traverse la foule : on ne dansera pas après l’inauguration du monument.
Et pourquoi cela ?
C’est Monsieur le maire qui l’a dit. Et la raison ?
C’est que le joueur de biniou, l’unique joueur de biniou refuse son concours. Il y aura bien
encore la fanfare de Malestroit. Mais faudrait la payer bien cher. Et puis aurait-on le temps de
la faire venir ?
Graves problèmes ! Désolation générale, jeunes gens et jeunes filles prennent des attitudes
navrées et pour ma part je regrette vivement cette résolution inattendue du sonneur de biniou,
qui me prive du spectacle pittoresque de danses locales.
Si l’on retenait une suprême démarche en faisant sonner des arguments presque toujours
vainqueurs ? Peine perdue, efforts inutiles. Le biniou demeure inébranlable, répondant
invariablement à toutes les sollicitations « Pendant près de vingt ans j’ai prêté mon concours à
l’ancienne municipalité qui était royaliste et dont je partage les opinions. Ma conscience me
défend aujourd’hui d’entre au service de la municipalité républicaine. »
Ainsi parla le sonneur de biniou, dont la hautaine fidélité à ses principes politiques fut cause
que les jeunes gens et les jeunes filles de Ploërmel ne purent danser, eurent de la peine de cœur
et que je fus privé du doux spectacle de leurs jeux.
Cléguérec – La Place - Statue du Maréchal des Logis Chef Pobéguin, de la Mission Flatters
Cette « petite marionnette au long cou et à la figure grande comme une poire » inaugurée à Cléguérec
en 1882, n’est ni plus ni moins qu’une des seize copies de la statue de la liberté qui sera inaugurée
quatre ans plus tard à New-York
L’inauguration du monument Pobéguin.
Nous avons reçu de Cléguérec, à ce sujet, les nouveaux renseignements suivants : très grande a
été la déception de tout le monde à l’inauguration du monument Pobéguin. Au moment où est
tombé le voile qui le cachait à nos regards, pas un seul cri « Vive la République » ne s’est fait
entendre, ni de « Vive le maréchal des logis Pobéguin ! » tant le désappointement était universel
et nous serrait le cœur.
En effet, on n’a vue qu’une femme inconnue dans le pays, une toute petite marionnette au long
cou et à la figure grande comme une poire trôner en haut du monument, au lieu et à la place du
bel et brave spahi
. Puis plus bas, très très bas un médaillon représentant un buste nullement ressemblant à celui
que nous avons tous connu. Mais la vieille domestique qui a élevé Joseph ainsi que les autres
enfants Pobéguin, disait en pleurant « Ce n’est pas du tout lui ! » Et moi-même qui ait chassé le
lièvre et la perdrix avec lui, je ne le reconnaissais pas dans ce buste fait d’après une mauvaise
photographie. Tout cela a jeté un froid universel et tout enthousiasme s’est subitement glacé.
Le seul remède possible à ce silence mortel a été la danse au son du biniou breton, le sauveur de
la fête.
C’est vraiment honteux que le comité ait tenu à être uniquement républicain et n’ait admis dans
son sein, aucun des royalistes pourtant représentants naturels du canton de Cléguérec, par les
votes et la confiance solennelle des électeurs. Il y aurait eu plus d’argent, et par suite, le
monument eût été plus imposant et la fête plus brillante.
Le Morbihannais, 6 Octobre 1882
Le Morbihannais, 6 Octobre 1882
L’Arvor, 12 Août 1903.
Manifestions à Hennebont
La manifestation de Lorient a eu sa répercussion à Hennebont. Les grévistes venus pour
manifester sont revenus à Hennebont accompagnés de nombreux syndiqués Lorientais et des
délégués. Une réunion a eu lieu à la sortie de laquelle les grévistes ont fait une manifestions en
ville qui cette fois, était tolérée par M. Le préfet du Morbihan. Les grévistes ont parcouru les rues
de la ville drapeau rouge en tête, jusqu’ à la gare, précédés de clairons, de tambours, et en
particulier de binious et de bombardes.
Á la Carmagnole et à « L’Internationale » ont succédé des chants bretons, repris en chœur par
tous les grévistes et notamment par les femmes qui, au nombre d’environ un millier, tenaient la
tête du cortège.
Le Progrès du Morbihan, 17 décembre 1929.
Commoration du débarquement de Benjamin Franklin à Auray en 1776.
Les Alréens sont en liesse. Le ciel boude et pleure. Les drapeaux américains, les drapeaux
français, les flammes, les banderoles, de leurs couleurs ternies implorent le soleil qui se dérobe. Le
voile noir tombe et le souvenir se précise. Une plaque de marbre illumine de son impérissable
blancheur la blancheur de la haute maison. Le 4 décembre 1776 débarque à Auray Benjamin
Franklin envoyé en France par les États-Unis d’Amérique pour négocier la première alliance
entre les deux pays.
Les fronts se découvrent, Hymne américain lent et grave, « Marseillaise » alerte et entrainante.
M. le maire d’Auray dit sa joie et celle du conseil municipal, commente les éléments de 1776, et
célèbre le savant illustre et le patriote ardent dont le génie et la nationalité avaient d’avance
gagné leur cause : ce marbre affirmera aux touristes et aux enfants d’Auray que les États-Unis
et la France sont unis par une amitié inaltérable.
Les applaudissements crépitent, assourdis par le crachin. La musique des fusiliers marins, de
ses notes éclatantes, assaille les nuages opaques et le cortège reformé remonte à toue allure la rue
du Château, plus péniblement glissante. A peine a-t-il atteint la place de la République qu’il est
sollicité par les invitations à la danse du biniou et de la bombarde, des couples gracieux évoluent
parmi lesquels il est aisé de retrouver au moins l’une des plus jolies descendantes des Alréennes
que Franklin admire. A midi et dei, les hôtes de la municipalité d’Auray s’assirent autour des
tables de l’hôtel du Pavillon
Ouest-Républicain, Bieuzy-les-Eaux, 26 mai 1927.
Le bourg de Bieuzy-les-Eaux était dimanche en fête. Toutes les rues en avaient été gracieusement
décorées. Toute la jeunesse du pays était là et c’était un spectacle charmant que celui des
somptueuses et polychromes toilettes féminies tranchant sur le costume sombre des hommes...
Sonneurs de binious et de bombardes MM Le Priol, Le Start, père et fils, obtinrent leur succès
habituel et contribuèrent à donner à la fête un cachet tout à fait breton. Mais le great event ce
fut à 10 heures du matin la remise de médailles aux mères de familles nombreuses de la commune.
Cérémonie tout à fait simple, mais extrêmes émouvante après que les sonneurs de biniou et de
bombarde eurent sonné « Au drapeau ! ». La remise de médaille effectuée, les sonneurs de biniou
et bombarde attaquèrent « La marseillaise » que l’assistance écouta tête nue dans un religieux
silence.
Vingt ans se sont écoulés entre ces deux commémorations du 14 Juillet à Elven. En 1881, la population
semblait plus attirée par la célébration de la Saint-Henri que par celle de Marianne (Henri comte de
Chambord, étant le prétendant au trône de France). Remarquons la présence lors de ces deux événements
des sonneurs suffisamment motivés pour être qualifiés de Républicains convaincus.
Le Morbihannais 20 Juillet 1881
Le progrès du Morbihan 20 Juillet 1901
CeltitudeMania
La fête du 14 Juillet à Elven
On nous écrit d’Elven : nous avons eu aussi un canon pour le 14, les artilleurs ne paraissaient pas contents : pas un seul cri de « Vive la République » n’a accompagné leurs 21 coups réglementaires, 4 ou 6 soldats se sont mis à danser au son du biniou : le maire semblait très ému du succès mirobolant de sa pauvre fête. On avait naturellement donné au 20 cabarets du bourg la permission de la nuit.
Malgré cela, les binious n’ont récolté que 3 ou 4 ivrognes et deux jeunes fonctionnaires : l’un d’eux pour avoir de l’avancement, criait tant qu’il pouvait « Vive la République, mais il était seul. Le soir du 14, en dehors des fonctionnaires et des cabarets. Il n’y avait pas une seule
maison illuminée. Le lendemain matin, 15 Juillet, une foule considérable replissait l’église, où une messe
basse se disait pour la Saint Henri. Le soir des feux de joie étaient allumés partout, on tirait des coups de fusil et des fusées dans tout le bourg et dans toutes les rues du village, en l’honneur de la fête du roi.
Le 14 Juillet à Elven
Pour la première fois cette année, le 14 juillet a été fêté à Elven. La municipalité cela va sans
dire n’y a en rien contribué, la fête a été faite par souscription.
Le soir feu d’artifice et danses jusqu’ à onze heures. Deux sonneur, un biniou et un hautbois
avaient pour la circonstance prêté gratuitement leur généreux concours.
Beaucoup de maison pavoisées et illuminées : seules les habitations du percepteur et de l’ex-
président du Comité Républicain ont été remarquées car elles n’étaient ni pavoisées, ni illuminées
. Notre petite fête a eu une entière réussite : c’est un pas en avant pour le Parti Républicain
assez faible jusqu’ à présent. Il faut espérer qu’il continuera à s’affirmer et qu’il saura pour les
’élections législatives prochaines, contribuer à tailler une bonne veste au candidat Réactionnaire.
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