yennayer 2965 yennayer, un présage de paix et d'abondance
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Yennayer 2965
Yennayer, un présage de paix et d'abondance
Beaucoup d’Algériens célèbrent Yennayer sans en connaître le sens. Le
calendrier berbère débute en 950 avant J-C. lors de la fondation de la
22èmedynastie égyptienne par le chef militaire berbère, le roi
"CHACHNAQ" où il fût intronisé pharaon d’Egypte. Une nouvelle
féodalité prit pied en Egypte. L’an zéro amazigh se réfère donc à cette
date historique.
Le Roi "CHACHNAQ"
Chaque année et depuis des lustres, Tamazgha (Afrique du Nord en
Tamazight) célèbre Yennayer, le nouvel an amazigh. Il est
traditionnellement célébré la veille du 12 janvier. Cet événement est fêté
et vécu par la quasi-majorité des Nord-Africains dans la joie, la
convivialité et la solidarité.
En Algérie l’avènement du nouvel an berbère donne lieu à une ambiance
particulière, empreinte de ferveur, de joie et de communion, à laquelle
toutes les familles se préparent plusieurs jours à l’avance pour célébrer,
avec faste, cet événement très attendu de l’année. La célébration de la fête
de Yennayer, bien enracinée, est restée la même dans le fond, avec peut-
être quelques particularités d’une région à une autre, vu la géographie, le
climat, la composante humaine, et quelquefois dans l’appellation (nayer,
yennayer ou encore amenzou n’yennayer). En Kabylie, entre autres, les
familles font, lors de cette journée, une véritable fiesta. La fête de
Yennayer n’est pas une simple cérémonie ou encore un simple point de
vue, notamment chez les Algériens. C’est une journée qui se caractérise
par une sainte atmosphère réunissant toute la famille autour d’un dîner
qui se compose de plats et de recettes traditionnelles. A chacune des
régions du pays son art et sa manière d’accueillir Yennayer; les
ingrédients sont multiples et variés.
L’occasion est saisie pour réunir la grande famille autour de ce plat. Les
absents ne seront pas les oubliés du repas : des cuillères disposées par la
mère symbolisent leur présence et une proportion symbolique leur sera
laissée dans le plat collectif, censé rassembler toutes les forces de la
famille. La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui suivent
l’événement. Les aliments servis vont symboliser la richesse, la fertilité ou
l’abondance. Yennayer prend, cependant, toute sa dimension dans la
relation qui l’unit au travail de la terre, le cycle des saisons, célébrés par
des rites et coutumes qui témoignent d’une communion étroite entre les
éléments naturels, le monde des morts et des vivants, que l’on qualifierait
aujourd’hui de fusionnelle. Le calendrier amazigh est avant tout agraire,
qui obéit aux cycles de la nature : il tient probablement sa référence du
calendrier julien, également agraire. Yennayer symbolise la longévité, et
c’est souvent l’occasion d’y associer des événements familiaux. Première
coupe de cheveux aux petits garçons.
Dans certaines régions on dit que l'enfant est comme un arbre, une fois
débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus
énergiquement, c’est d’ailleurs à cette période qu’on opère la taille de
certains arbres fruitiers. Le mariage sous le bon présage de Yennayer ;
les petites filles s'amusent à marier leurs poupées. On habitue les enfants à
des rites d’initiation agricoles en les envoyant aux champs afin de cueillir
eux-mêmes fruits et légumes. Des histoires légendaires sont différemment
contées au sujet d’une vieille femme. Chaque contrée et localité ont leur
version. Les Kabyles disaient qu’une vieille femme, croyant l’hiver passé,
sortit un jour de soleil dans les champs et s’est moqué de lui. Yennayer
mécontent emprunta deux jours à Furar (février) et déclencha, pour se
venger, un grand orage qui emporta, dans ses énormes flots, la vieille.
Chez les Ath-Yenni, la femme fut emportée en barattant du lait. Chez les
Ath-fliq, il emprunta seulement un jour et déclencha un grand orage qui
transforma la vieille en statue de pierre et emporta sa chèvre. Ce jour
particulier est appelé l’emprunt (Amerdil). En Kabylie, il est célébré
chaque année par un dîner de crêpes. Le dîner de l’emprunt (Imensi
Umerdil) fut destiné à éloigner les forces mauvaises. Du Djurdjura, à
Béchar, dans les Aurès, dans l’Ahaggar ;
Cet objet est une sorte de courge vidée qu'on remplit de petit lait que les femmes berbères secouent pour fabriquer leur beurre. Ce mouvement de
va-et-vient permet de séparer le lait du beurre
Yennayer ou Yennar est l’occasion de fête, une liesse populaire voire d’un
carnaval, nommé Ayred pour célébrer Yennayer à Beni-Snousse dans la
wilaya de Tlemcen, la fête champêtre traditionnelle dure trois jours.
Le carnaval "Ayred" (qui veut dire en Tamazight lion) pour célébrer Yennayer à BENI SNOUSSE dans la wilaya de Tlemcen
Yennayer est une fête très répandue, à travers toutes les régions de
l’Algérie où elle est considérée comme une célébration nationale. Cette
fête est aussi fêtée parmi les autres communautés nord-africaines, comme
au Maroc. Des mets de circonstances sont préparés, couscous au poulet ou
simplement du Kasbasu, Uftiyen (soupe préparée à partir de pois chiches,
de fèves et de pois cassés), de la Talabagat (viande hachée), de Tagalla (pain) Tighrifine (crêpes), de gâteaux et autres divers beignets… Toute la
famille autour d’un banquet comme en Oranie. Dans certains endroits, le
premier jour, Amenzu N’yennayer, on ne mange que des produits
végétaux, la viande est laissée pour le lendemain. On se gave de fruits
secs, figues, raisins, noix, dattes. La veille de Yennayer les femmes se
chargent de recouvrir les murs à la chaux et changent le trépied du feu
(Lkanun). Dans l’Aurès, ce rituel se fait deux ou trois jours avant
yennayer. Le nettoyage intensif se termine par un grand coup
"D’Emezzir" (balai de bruyère). Afin d’assurer l’abondance de la nouvelle
année, on verse des céréales entre les jarres en terre (Ikufan).
Les ikufan (sing. akufi) sont de vastes récipients de terre crue qui, dans les maisons de Grande Kabylie servent à entreposer les réserves alimentaires
d’origine végétale : grain, fèves, figues sèches, caroubes, glands…etc.
Cette notion d’abondance souhaitée et préparée pour conjurer le sort ; se
retrouve dans le repas de Yennayer dont le mets principal reste le
couscous de blé. Le couscous est préparé avec une sauce à base de légumes
secs, selon les régions, on mélange deux à sept légumes (pois cassés,
lentilles, fèves concassées "Abisar", haricots blancs, coronilles ou
doliques à œil noir, pois chiches...) et l’incontournable volaille. D’une
contrée à une autre on propose des explications différentes au choix de la
volaille. Certains diront, par son chant matinal, le coq annonce la
naissance de la lumière (le lever du jour), d’autres expliqueront, par ses
œufs, la poule incarne la fécondité donc l’abondance. Les croyances
populaires méditerranéennes nous apportent d’autres éclaircissements sur
cette préférence vouée à la volaille. Par exemple les Grecs et les Romains
auraient adopté le coq comme oiseau protecteur ce qui s’apparenterait à
l’usage "d’asfel" (offrande) dans l’ensemble de l’Afrique du Nord.
Le nouvel an berbère, Yennayer, est une tradition ancienne inscrite dans
le calendrier agraire de l’Afrique du Nord et qui connaît aujourd’hui un
regain de vitalité. Des traditions berbères liées au changement de l’année
se retrouvent dans plusieurs régions d’Afrique, voire du bassin
méditerranéen. Elles s’apparentent parfois à de la superstition néanmoins
elles participent à la socialisation des personnes, harmonisent et
renforcent le tissu culturel. Des peuples d’identités différentes,
considèrent les divers rites de Yennayer faisant partie intégrante de leur
patrimoine culturel.
Pour cette année le Haut Commissariat à l’Amazighité prévoit d’inscrire
cette date, à l’UNESCO, comme patrimoine culturel de l’humanité.
Sources :
http://www.lemidi-dz.com
http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites
Photos prises de plusieurs sources
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