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Q uelle que soit leur taille, les collectivités de l’échantillon pratiquent la participation citoyenne. En termes de démarche de participation, presque toutes ont mis en place au moins un dispositif permanent de concertation. Les 2/3 d’entre elles ont des conseils de quartier ou équivalent. Environ 1/3 animent des conseils municipaux de jeunes ou des conseils de seniors, 1/4 (et la quasi-totalité des agglomérations) disposent d’un conseil de développement. La majorité gère plusieurs dispositifs et 6 % seulement de l’échantillon n’a aucun dispositif. 7 collectivités sur 10 ont désigné un élu en charge de la participation. Près des 2/3 des collectivités qui ont répondu disposent aussi d’un service en charge de la participation, quelle qu’en soit l’appellation précise. Les collectivités, bien organisées pour la participation citoyenne Retrouvez les résultats complets sur www.barometre.respublica-conseil.fr Enquête réalisée sous la forme d’un questionnaire auto-administré en ligne ou sur papier entre le 15 juin et le 15 septembre 2013. Le questionnaire a été envoyé aux maires des villes de plus de 10 000 habitants et aux présidents de toutes les communautés d’agglomération et communautés urbaines, soit 1 100 envois. 190 collectivités ont répondu. 60 % des réponses ont été rédigées ou validées par un élu. Depuis 2011, Res publica réalise, avec Harris Interactive, une étude annuelle sur le regard que les Français portent sur la concertation ou la démocratie participative. Deux éditions du Baromètre de la concertation et de la décision publique ont été publiées et une troisième, à paraître en janvier 2014, est en préparation. Il a paru intéressant de compléter notre vision en interrogeant les collectivités territoriales sur leurs propres pratiques et sur l’appréciation qu’elles portent sur les résultats obtenus en matière de participation citoyenne. C’est pourquoi nous avons, en partenariat cette fois-ci avec le Courrier des Maires et la Gazette des communes, interrogé les villes de plus de 10 000 habitants et toutes les communautés d’agglomération et communautés urbaines. Cette enquête apporte des confirmations, sur les formes de la participation citoyenne notamment, et quelques surprises. Particulièrement en ce qui concerne le niveau de satisfaction des collectivités. en partenariat avec 3 participation dans les collectivités locales 1 RE ÉDITION NOVEMBRE 2013

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Page 1: participationarchive.respublica-conseil.fr/wp-content/uploads/2013/12/... · annuelle sur le regard que les Français portent sur la concertation ou la démocratie participative

Q uelle que soit leur taille, les collectivités de l’échantillon pratiquent la participation citoyenne.

En termes de démarche de participation, presque toutes ont mis en place au moins un dispositif permanent de concertation. Les 2/3 d’entre elles ont des conseils de quartier ou équivalent. Environ 1/3 animent des conseils municipaux de jeunes ou des conseils de seniors, 1/4 (et la

quasi­totalité des agglomérations) disposent d’un conseil de développement. La majorité gère plusieurs dispositifs et 6 % seulement de l’échantillon n’a aucun dispositif.

7 collectivités sur 10 ont désigné un élu en charge de la participation. Près des 2/3 des collectivités qui ont répondu disposent aussi d’un service en charge de la participation, quelle qu’en soit l’appellation précise.

Les collectivités, bien organisées pour la participation citoyenne

Retrouvez les résultats complets sur www.barometre.respublica-conseil.fr

Enquête réalisée sous la forme d’un questionnaire auto­administré en ligne ou sur papier entre le 15 juin et le 15 septembre 2013. Le questionnaire a été envoyé aux maires des villes de plus de 10 000 habitants et aux présidents de toutes les communautés d’agglomération et communautés urbaines, soit 1 100 envois. 190 collectivités ont répondu. 60 % des réponses ont été rédigées ou validées par un élu.

Depuis 2011, Res publica réalise, avec Harris Interactive, une étude annuelle sur le regard que les Français portent sur la concertation ou la démocratie participative. Deux éditions du Baromètre de la concertation et de la décision publique ont été publiées et une troisième, à paraître en janvier 2014, est en préparation.

Il a paru intéressant de compléter notre vision en interrogeant les collectivités territoriales sur leurs propres pratiques et sur l’appréciation qu’elles portent sur les résultats obtenus en matière de participation citoyenne.

C’est pourquoi nous avons, en partenariat cette fois-ci avec le Courrier des Maires et la Gazette des communes, interrogé les villes de plus de 10 000 habitants et toutes les communautés d’agglomération et communautés urbaines.

Cette enquête apporte des confi rmations, sur les formes de la participation citoyenne notamment, et quelques surprises. Particulièrement en ce qui concerne le niveau de satisfaction des collectivités.

en partenariat avec

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participationdans les collectivités locales

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L’urbanisme et l’environnement sont les deux thématiques à propos

desquelles la participation citoyenne est le plus souvent mobilisée : respectivement pour 90 % et 75 % des collectivités de l’échantillon. La législation crée des obligations dont on ne peut se soustraire.

Cependant, il est remarquable de consta­ter que les collectivités ayant répondu à l’enquête animent des participations citoyennes dans de nombreux autres domaines. C’est ainsi que l’éducation a donné lieu à l’organisation de processus de participation dans 6 collectivités sur 10 : est­ce la conséquence du chan­gement de rythmes scolaires ?

De nombreux sujets font l’objet de participation

Participation citoyenne et concertation Le questionnaire de cette enquête interrogeait les collectivités sur leurs pratiques et leur appréciation de la « participation citoyenne ». Cette notion doit être entendue dans un sens assez large qui ne peut se limiter à ce que l’on appelle, par ailleurs, la concertation, que nous définissons, dans la Baromètre de la concertation et de la décision publique comme l’ensemble des démarches qui permettent d’organiser la participation des citoyens à la vie de leur commune (de leur département ou de leur région), notamment en leur demandant leur avis avant la prise de décision par les élus. La notion de participation peut avoir été comprise, dans cette enquête, selon un spectre large qui va de l’information approfondie à la co-élaboration.

Des difficultés, principalement de méthode L’enquête confirme l’un des constats les plus répandus en matière de participation citoyenne : le syndrome du « vieux mâle blanc ». Derrière cette expression inélégante se profile la figure typique du participant aux processus de participation. En effet, 85 % des collectivités déclarent que les personnes de plus de 60 ans sont fortement représentées dans ces processus, à l’instar des hommes (80 % des collectivités), les responsables associatifs (79 %), les personnes issues de catégories socioprofessionnelles

supérieures (54 %). En revanche, les jeunes de moins de 30 ans (7 %), les personnes d’origines immigrées (10 %) et les personnes issues de catégories populaires (35 %) sont nettement moins citées comme étant fortement représentées.Ces chiffres décrivent avec précision une réalité déjà connue. Ils expliquent le fait que 62 % des collectivités de l’échantillon déclarent avoir des difficultés à mobiliser les publics concernés dans leurs processus de participation.

L’enquête révèle aussi que 39 % des collectivités rencontrent des difficultés à planifier la concertation dans le cadre des projets, 35 % éprouvent des difficultés méthodologiques dans l’organisation de la concertation et encore 35 % considèrent difficile de discuter de façon constructive avec les publics participants.L’ensemble de l’enquête montre que les collectivités ont la volonté de mettre en œuvre la participation citoyenne mais que les méthodes pour organiser des discussions utiles et efficaces leur font encore défaut.

Organisation de démarches de participation dans les domaines : éducation, social et jeunesse

Organisation de démarches de participation dans d’autres domaines

Projet éducatif local, autre projet lié à l’éducation

Projet dans le domaine social

Projet dans le domaine de la jeunesse

Projet dans le domaine du sport

60 %

40 %

45 %

38 %

Projet dans le domaine de la sécurité

Projet de modernisation ou concernant le fonctionnement des services de la municipalité

Projet d’intégration à un Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) ou de création d’un EPCI

Budget participatif

35 %

22 %

9 %

13 % 67

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I l s’agit sans doute du résultat le plus remarquable de cette enquête : 88 % des collectivités ont le sentiment qu’au cours

du dernier mandat, la participation citoyenne a été utile à l’amélioration de leurs projets.

Par ailleurs, la quasi­totalité des collectivités de l’échantillon considère que la participation citoyenne permet aux administrés de mieux comprendre les décisions prises (96 %) et peut influencer la décision publique (92 %). En outre, 9 collectivités sur 10 pensent que la participation citoyenne est complémentaire de la démocratie représentative parce qu’elle éclaire la décision des élus.

Les motivations des collectivités pour organiser des processus de participation citoyenne sont fortes : 88 % estiment qu’elle permet d’accroître l’acceptation du projet, 89 % qu’elle permet d’obtenir l’avis du public afin d’améliorer un projet, qu’elle renforce la transparence des décisions et de l’action publique (86 %), qu’elle accroît la qualité des décisions (86 %) ou encore améliore l’image de la municipalité auprès du public (79 %).

Certes, ce haut niveau de satisfaction doit être nuancé par le fait que 40 % des collectivités considèrent que la participation citoyenne représente, pour les services, une charge de travail supplémentaire difficile à supporter tandis que 35 % pensent qu’elle est génératrice de frustration pour le public parce qu’elle peut faire croire aux citoyens qu’ils sont les décideurs ou que 51 % déclarent que la participation n’empêche pas de prendre des décisions avant d’organiser les discussions.

Un regard très positif sur des expériences de participation citoyenne jugées utiles

Caractère positif ou négatif des expériences de participation

Respecter une promesse du programme municipal du candidat

Accroître l’acceptation du projet

Résoudre une situation de crise avec des publics cibles

Renforcer la transparencedes décisions et de l’action publique

Obtenir l’avis du public a�n d’améliorer un projet

Accroître la qualité des décisions de la municipalité

Améliorer l’image de la municipalité auprès du public

Mieux faire connaîtreun projet au public

Répondre à une obligation légale

27 46 15 6 6

29 59 6 2 4

24 43 20 6 7

44 42 7 3 4

41 48 6 3 2

35 51 7 4 3

20 59 16 2 3

53 42 11 3

21 32 22 20 5

Très important Plutôt important Plutôt pas important Pas important du tout Ne sait pas

73 % 21 %

88 % 8 %

67 % 26 %

86 % 10 %

89 % 9 %

86 % 11 %

79 % 18 %

95 % 2 %

53 % 42 %

Les motivations de la participation citoyenne

5 8 %

4 23 %

2 15 %

1 5%

3 41 %

-5 3%

-2 1%

-3 1%

-4 1%

-1 2%

en %

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Res publica est un cabinet conseil spécialisé dans la stratégie et l’ingénierie de la concertation. Depuis 2004, il accompagne les collectivités territoriales et les administrations pour mettre au point des processus de participation publique afi n d’aider à la prise de décisions plus performantes, c’est­à­dire plus pertinentes et plus effi caces dans leur mise en œuvre. Res publica consacre une part importante de son activité à la recherche et au développement de méthodes effi caces de concertation et à créé notamment la plateforme J’enparle®.

La Gazette des communes est un hebdomadaire du Groupe Moniteur qui s’adresse aux agents des collectivités locales, un outil d’information, de travail et de référence, qui aide à comprendre et qui fait vivre les valeurs du service public local. C’est aussi le journal de la carrière et de l’emploi des fonctionnaires territoriaux.

Le Courrier des maires est un mensuel qui s’adresse à l’ensemble des élus locaux, un outil d’information, de travail et de référence, qui les aide à exercer leur mandat. Il présente les grands enjeux de gestion que les élus doivent relever. Il relaie les débats et des prises de position de leurs associations.

Une forte volonté de développement et un atout politique

L es collectivités de l’échantillon sont suffi samment confi antes dans les

vertus de la participation citoyenne pour souhaiter en accroître la pratique. En effet, 94 % pensent que son développement est

souhaitable (dont, donnée remarquable, 71 % « tout­à­fait souhaitable »). Elles estiment, selon la même proportion de 94 %, que leurs administrés souhaitent aussi le développement de la participation ;

en revanche, elles ne sont que 72 % à considérer que les services souhaitent ce développement (dont seulement 9 % qui le souhaiteraient « vraiment », ce qui est très peu).

Dès lors, on comprend d’autant mieux que 89 % des collectivités considèrent que le fait d’avoir organisé des processus de participation citoyenne au cours du précédent mandat représente un atout pour les élus qui solliciteront le renouvellement de leur mandat.

Il est utile de rapprocher cette donnée d’un constat réalisé dans le Baromètre de la concertation et de la décision publique qui indiquait qu’un élu qui organise des processus de concertation suscite la confi ance de 80 % des personnes interrogées.

Des moyens et méthodes très classiques Les processus de participation mis en place par les collectivités qui ont participé à l’enquête sont, principalement, mis en œuvre par les services thématiques concernés et, assez souvent, accompagnés par des prestataires spécialisés. D’une façon générale, on constate que les moyens mis en œuvre, tant pour la mobilisation des participants que pour l’animation de leurs discussions, sont peu innovants ; les pratiques liées à l’approche directe des parties prenantes et celles qui leur permettent de participer activement au cours des réunions sont encore peu déployées. En outre, l’utilisation des ressources numériques est encore essentiellement statique, les sites ou pages internet étant principalement utilisés pour informer sur le projet ou sur le processus de participation. Les moyens permettant de participer activement via internet sont (très) minoritairement mis en œuvre.

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Enquête par questionnaire 5 56 25 12 2

Référendum local 1 4 7 84 4

Site Internet participatif 10 34 17 37 2

Diagnostic en marchant, balade urbaine 17 48 9 26

Forum ouvert 5 32 4218 3

Panel de citoyens (en ligne notamment) 16 121 65 7

Conférences de citoyens ou conférence de consensus 194 5418 6

Ateliers et groupe de travail avec des participants 5436 5 5

Réunions publiques d’informations 67 28 4 1

Systématiquement De temps en temps Rarement Jamais Ne sait pas

5 % 91 %

17 % 77 %

23 % 72 %

37 % 60 %

44 % 54 %

61 % 37 %

65 % 35 %

90 % 10 %

95 % 5 %

Les dispositifs d’animation utilisésen %