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Antioche et Rome, Berceaux du christianisme by Raymond E. Brown; John P. MeierReview by: Jean-Daniel DuboisArchives de sciences sociales des religions, 35e Année, No. 70 (Apr. - Jun., 1990), pp. 239-240Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127006 .

Accessed: 18/06/2014 12:46

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BULLETIN DES OUVRAGES

bore A Vatican II, ils examinent les conditions rdelles d'exercice de l'autorit6 6piscopale, dans une soci~t6 caract~ris~e par l'expansion formidable des moyens de communication, mais aussi par l'affirmation massive de l'au- tonomie de la conscience individuelle. Au- deld du malaisea que l'ouvrage localise (avec une s~r~nit6 de ton qu'il faut noter), c'est le problkme de la structure du pouvoir dans une institution confront~e aux normes et valeurs d'une soci~t6 d~mocratique qui se trouve clairement pose, en m~me temps que l'est - plus implicitement - celui de la l6gi- timit6 de l'autorit6 religieuse dans une soci~t6 lalciste.

Danible Hervieu-Ltger.

70.275 BROUWERS (JA.). Vreudle en hoopvolle verwachting. Vati- canum II - terugblik van een ooggetuige (Joie et esptrance: Vatican II - une r~tros- pective par un t~moin oculaire). Baarn, Arbor, 1989, 315 p.

Ancien cur6 du diocese de Bois-le-Duc et secr(taire de trois 6veques successifs (parmi lesquels Mgr W.M. Bekkers, le ( Jean XXIII hollandais > que visiblement il vtntrait), I'au- teur de ce livre assura pendant toute la dure du concile Vatican II la communication entre les 6veques nterlandais et les autres conftren- ces tpiscopales. Ayant participt d quasi toutes les seances du Concile, il en dresse, dans ce livre destin6 A un large public, un bilan hon- nete et ir~nique qui suit l'ordre chronologique des seances et des discussions. L'A. ne cache pas les conflits, mais soucieux de respecter les personnes il a un peu tendance A en arrondir les angles. Ayant jou6 un r61e pivot dans la d6lgation n~erlandaise, il fournit un guide sOr de ce qui s'est jou6 dans les coulisses autour des interventions des 6veques nterlan- dais - auxquels il faut joindre ici le Cardinal Suenens avec les 6veques flamands, et les quelques 70 6veques missionnaires de langue nterlandaise. Cependant, la vision qu'il pro- pose, toujours respectueuse des rapports hi6- rarchiques, ntglige quelque peu la fagon dont les 6veques nterlandais se nourrissaient des dtbats dans leur propre pays, pourtant pas- sablement fitvreux. Mais c'est avec raison qu'il insiste sur l'importance de l'affaire de la lettre pastorale de l'6piscopat nterlandais sur le concile (Noel 1960), dont la traduction ita- lienne fut interdite par le Vatican - et sur

l'ostracisme prononc6 d~s lors contre le th0o- logien Schillebeeckx qui en avait 6t6 l'ins- pirateur.

Willem Frijhoff.

70.276 BROWN (Raymond E.), MEIER (John P).

Antioche et Rome, Berceaux du christia- nisme. Paris, Ed. du Cerf, 1988, 324 p. (Lectio divina, 131).

Depuis les travaux rtcents sur l'histoire et I'archbologie du christianisme primitif dans ces deux grands centres de l'expansion chr6- tienne ancienne, cette monographie en deux parties - Antioche et Rome - tente un essai de synthese extgttique pour retracer, i partir des textes du Nouveau Testament principa- lement, les trajectoires du christianisme dans ces deux mitropoles. J.P.M. part d'un 6tat de la question sur l'attribution de l'6vangile de Matthieu au milieu antiochien. Puis il 6voque trois 6tapes du christianisme antiochien, avec le conflit de l'ap6tre Paul dans les Galates et les Actes, avec l'6vangile de Matthieu, et enfin avec les premiers 6crits chrttiens d'Ignace d'Antioche et de la Didach&. Ce panorama releve tout ce que le Nouveau Testament peut dire du christianisme antiochien; il conclut malheureusement sur une lecture tradition- nelle, et presque apologetique, des lettres d'Ignace comme attestant la hiurarchie eccl&- siastique A trois niveaux (&veques, prttres, diacres) comme si le syst~me que voudrait mettre en place Ignace 6tait ddji attest6 histo- riquement L cette periode.

D'une manibre analogue, R.B., que l'on con- nait pourses nombreuxtravaux surle quatrieme 6vangile, dtcrit trois 6tapes dans l'histoire du christianisme romain: Paul et I'6pitre aux Romains, la premiere 6pitre de Pierre et de maniere inttressante l'6pitre aux Hebreux, et enfin au-deld du Nouveau Testament la premid- re 6pitre de Clhment (ainsi que quelques docu- ments chrttiens anciens). R.B. utilise toutes les ressources extgttiques que le Nouveau Testament possbde pour attester l'existence du christianisme Rome dans les premieres g~n- rations chrttiennes. On appr~ciera sans doute le caractbre nuanc6 de R.B. dans ses conclu- sions sur la difficult6 de pr(ciser exactement le r61e de l'6veque de Rome dans les premieres dtcennies du christianisme. II faut regretter pourtant le parti pris des deux contributions

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

de l'ouvrage : faire l'histoire du christianisme ancien en prdsentant l'ap6tre Pierre comme un champion de la voie moyenne entre un paulinisme exacerb6 et les tendances judar- santes de Jerusalem, et en l61iminant prati- quement l'histoire du christianisme pauli- nien; on aurait pu adresser cette critique A I'ouvrage precedent de R Brown, L'Eglise hbri- tde des ap6tres (traduction frangaise), Paris, Cerf, 1987. Il existe pourtant assez de docu- ments et monuments anciens pour faire une autre presentation du judaisme et des chris- tianismes iA Rome dans les deux premiers sidcles, ou des relations entre les chrdtiens et l'Empire tout au long du premier sibcle. Un tel ouvrage qui privilkgie les travaux ex~g6- tiques au detriment des recherches histori- ques sur l'Antiquit6, comme celles sur la reli- gion romaine, le culte imperial, ou I'archto- logie du christianisme romain, illustre l'iso- lement de l'exdghse biblique quand elle sort du cadre de la critique litt6raire.

Jean-Daniel Dubois.

70.277 BRUNO-JOFRI (Rosa Del Carmen). Methodist Education in Peru, Social Gos- pel, Politics, and American Ideological and Economic Penetration (1888-1930). Water- loo (Ont.), Wilfrid Laurier University Press, 1988, 223 p. (Canadian Corporation for Stu- dies in Religion/Corporation Canadienne des Sciences Religieuses).

L'ouvrage de R.B.-J. reprdsente d'abord une contribution A l'histoire des lglises protestan- tes en Amdrique Latine, puisqu'il retrace en detail l'apparition et le ddveloppement du m~thodisme au PNrou A la fin du XIX" sidcle et dans les premieres ddcennies du XX). Mais la probl~matique d~veloppde par l'auteur va au- delA d'une simple chronologie sociologique: en analysant les contextes socio-6conomiques et idtologiques dans lesquels le mtthodisme va apparattre dans la formation sociale peru- vienne, elle interroge le rdle de vdhicule de l'idtologie c nord-ambricaniste > jou6 par cette Eglise protestante, en meme temps qu'elle 6claire certains aspects de cette idbo- logie dans le champ religieux, en particulierla tendance d'6vang6lisme social (Social Gospel) qui va inspirer les efforts missionnaires. Par son caractbre d'enjeu dans ce contexte, le domaine de I'6ducation, que l'A. examine en detail, offre un cadre privilgi6 A sa demons- tration.

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Les m6thodistes font figure de pionniers parmi les groupes protestants au P6rou et, A ce titre comme par les id~aux qu'ils defendent, ils vont se heurter A l'h~gemonie religieuse de l'lglise catholique locale, seule autoris6e par l'Etat: lorsqu'A la fin des ann6es 1880, un des fondateurs du m6thodisme au P6rou, Pen- zotti, entreprend un travail missionnaire en espagnol - par consequent en-dehors des colonies anglophones et protestantes locales, comme celle de Callao -, la hi6rarchie catho- lique parvient A le faire emprisonner. Cepen- dant, certains secteurs de la soci6t6 p6ruvien- ne - intellectuels et membres des classes moyennes - nourrissent alors des sympa- thies envers le protestantisme et les id6aux qu'il repr6sente.

L'A. montre comment la dynamique propre du d~veloppement du m~thodisme - ainsi que d'autres groupes protestants comme la Free Church of Scotland et les adventistes - va se recouper (sans pour autant se confondre) avec des mouvements idbologiques et politi- ques de secteurs progressistes pmruviens in- fluenc6s parle positivisme ; un indice de cette polarisation ideologique est le fait que, lors du procks de Penzotti, les loges magoniques p6ru- viennes offrent des avocats. L'A. s'attache, A ce propos, A montrer comment cette tendance influenc6e par les idles protestantes va cons- tituer, durant les d~cennies suivantes, une des sources de l'APRA: Haya de la Torre, qui fonde le mouvement A Mexico en 1924, a 6t6 en effet proche de 1Y.M.C.A. (Young Men's Christian Association); I'APRA comme le Social Gospel ont en commun d'accorder un r61e de leader aux classes moyennes ; le futur parti p6ruvien insiste lui aussi sur l'6ducation, la morale et la valeur de l'expdrience person- nelle.

L'influence du m6thodisme au P6rou du- rant cette piriode ne se limite done pas A son activit6 religieuse interne: la progression du nombre de fiddles est lente et ne d6passera pas des milieux restreints (R.B.-J. d6nombre 599 membres en 1908 et 1 368 en 1933). Cette influence s'exerce par la mediation du cadre de r6f6rence id6ologique que le m6thodisme offre A une bourgeoisie d6mocratique et r6- formiste.

Le dispositif missionnaire, 6ducatif mais aussi de diffusion de presse - en particulier A travers le journal La Nueva Democracia, qui va avoir un certain 6cho - mis en place par la Mission mtthodiste, s'organise A travers des projets d'6chelle continentale auxquels s'as-

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