anywhere out of the world

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"Un titre pour une série d’image ou le ciel et la terre se partagent un cadre de façon bien inégale. Comme une part

redonnée au bleu, au gris au blanc, qui surplombe nos têtes, pour prolonger la perspective d’un voyage, d’un ailleurs

où il ne serait pas nécessaire d’aller pour y être. Les dix-sept poses de ce port folio témoignent à la fois de la

contemplation de l’auteur pour un éphémère qui ne bouge pas et de son envie fréquente de ne pas être là." E.M.

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Anywhere out of the world...

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Cette vie est un hôpital où chaque malade estpossédé du désir de changer de lit. Celui-civoudrait souffrir en face du poêle, et celui-làcroit qu’il guérirait à côté de la fenêtre.

Il me semble que je serais toujours bien là oùje ne suis pas, et cette question dedéménagement en est une que je discute sanscesse avec mon âme.

« Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie,que penserais-tu d’habiter Lisbonne ? Il doit yfaire chaud, et tu t’y ragaillardirais comme unlézard. Cette ville est au bord de l’eau ; on ditqu’elle est bâtie en marbre, et que le peuple ya une telle haine du végétal, qu’il arrache tousles arbres. Voilà un paysage selon ton goût ;un paysage fait avec la lumière et le minéral,et le liquide pour les réfléchir ! »

Mon âme ne répond pas.

« Puisque tu aimes tant le repos, avec lespectacle du mouvement, veux-tu venirhabiter la Hollande, cette terre béatifiante ?Peut-être te divertiras-tu dans cette contréedont tu as souvent admiré l’image dans les

musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés aupied des maisons ? »

Mon âme reste muette.

« Batavia te sourirait peut-être davantage ? Nous y trouverions d’ailleurs l’esprit de l’Europe mariéà la beauté tropicale. »

Pas un mot. — Mon âme serait-elle morte ?

« En es-tu donc venue à ce point d’engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal ? S’il enest ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. — Je tiens notre affaire, pauvreâme ! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l’extrême bout de la Baltique ;encore plus loin de la vie, si c’est possible ; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frisequ’obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété etaugmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains deténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps entemps leurs gerbes roses, comme des reflets d’un feu d’artifice de l’Enfer ! »

Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie : « N’importe où ! n’importe où ! pourvuque ce soit hors de ce monde ! »

"Anywhere out of the world"Charles BAUDELAIRE, Le Spleen de Paris

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