appui à la mise en place d'une coopération décentralisée entre la communauté de communes...
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Rapport d'Atelier de Terrain, Licence 3.TRANSCRIPT
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...Sommaire
Avant-Propos........................................................................................................................3
I. Présentation de la mission
Présentation personnelle.................................................................................................4
Notre mission.....................................................................................................................5
Calendrier............................................................................................................................6
Méthodologie.....................................................................................................................8
Guide d’entretien..............................................................................................................9
II. Quels domaines de coopération? Analyses & Eléments de réflexion
Domaine - Informatique................................................................................................11
Domaine - Education......................................................................................................12
Domaine - Acteurs institutionnels...............................................................................14
Domaine - Santé..............................................................................................................16
Domaine - Agriculture...................................................................................................18
Domaine - Artisanat.......................................................................................................20
Domaine - Environnement............................................................................................21
Conclusion & Pistes de réflexion......................................................................23
Annexes...........................................................................................................................25
Carte de Sadiola...............................................................................................................25
Carte du Coeur d’Ostrevent..........................................................................................26
Organigramme du fonctionnement de la Commune................................................27
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Avant-propos...
Retour du Mali...
Ce document a été réalisé suite a notre voyage au Mali. Ce voyage, d’un peu plus d’un mois, de mi-juin à
mi-juillet, nous a permis de finaliser notre étude d’appui à la mise en place de la coopération décentralisée
entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et la Commune de Sadiola. Que tous ceux qui
nous ont permis de partir, de par leurs conseils (Mr Frédéric Dumont, Melle Pauline Casalegno, Melle
Sandrine Dhénain...) voire leur soutien financier (Région Nord-Pas-de-Calais, Université de Lille 1, Coeur
d’Ostrevent), en soient ici remerciés.
Des divergences de points de vue étant apparues au fur et à mesure de la réalisation de notre travail, R.
Dubois a décidé de réaliser seul son rapport final. Ainsi, nous invitons le lecteur souhaitant avoir une
information totale, ou simplement curieux, a consulter le travail de notre camarade.
Bonne lecture.
Arthur Devriendt & Julien Golse
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Présentation...Ce projet a été mené par trois étudiants originaires de la région lilloise: Arthur Devriendt, Julien Golse et Romain Dubois. Tous trois vous sont présentés ci-dessous...
Arthur Devriendt
Etudiant en troisième année de Licence “Aménagement - Environnement - Urbanisme” à l’Université des Sciences et Technologies de Lille (Lille 1) à l’époque de la réalisation de l’étude portant sur la mise en place de la coopération CCCO - Sadiola, A. Devriendt est actuellement en première année de Master Recherche “Géographie des Pays émergents et en développement” à l’Université Paris 1 Panthéon - Sorbonne.
Julien Golse
Etudiant en troisième année de Licence Aménagement - Environnement - Urbanisme à l’Université des Sciences et Technologies de Lille (Lille 1) à l’époque de la réalisation de l’étude portant sur la mise en place de la coopération CCCO - Sadiola, J. Golse est actuellement en première année de Master Professionnel “Aménagement Urbanisme et Développement des Territoires” spécialité RESAD (Réseaux - Accessibilité - Déplacements) à l’U.S.T.L. (Lille 1).
Romain Dubois
Etudiant en troisième année de Licence Aménagement - Environnement - Urbanisme à l’Université des Sciences et Technologies de Lille (Lille 1) à l’époque de la réalisation de l’étude portant sur la mise en place de la coopération CCCO - Sadiola, R. Dubois est actuellement en première année de Master Professionnel “Aménagement Urbanisme et Développement des Territoires” spécialité ECODEV (conception de projets en écodéveloppement) à l’U.S.T.L. (Lille 1).
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Notre mission...
Notre travail s’est fait en deux étapes: la première en France, sur le territoire de la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent (CCCO), du 04 avril au 16 juin 2007; la deuxième au Mali, à Sadiola (région de Kayes), du 20 juin au 24 juillet 2007.
Première phase: travail en France
L’objectif de ce travai l était de réal iser un diagnostic territorial relatif à la mise en place de la coopération CCCO / Sadiola. La problématique à laquel le nous devions répondre était la suivante: “Quels acteurs du terr itoire sont susceptibles de prendre part à la coopération d é c e n t r a l i s é e e n t r e l a C o m m u n a u t é d e Communes du Coeur d’Ostrevent et la commune de Sadiola?”
Il s’agissait donc de répertorier les différents acteurs souhaitant par ticiper au projet de coopération et également de voir si ce dernier rencontrait un écho favorable sur le terrain ainsi que chez les forces vives du territoire. Notre travail se situait donc véritablement dans la phase amont du projet de coopération (phase de sensibilisation).
Notre réal isâmes notre travai l par le biais d’entretiens (cf. guide d’entretien - p.9). La grande majorité des acteurs rencontrés s’est montrée intéressée et prête à participer à la démarche de coopération. Des accords de principes ont ainsi être pu obtenus.
Deuxième phase: travail au Mali
Les objectifs de ce deuxième volet étaient multiples:
Premièrement, i l nous fal lait présenter les résultats détaillés du premier volet de notre mission, détaillé précédemment.
Deuxièmement, nous avons du réaliser, de la même façon que nous l’avions fait en France, un diagnostic territorial sur les acteurs de Sadiola prêts à prendre part au projet de coopération. Ce travai l a été fait en col laboration avec Mr Ibrahima N’Diaye, Agent de Développement Local de la Commune de Sadiola (ADL).
Troisièmement, notre séjour sur place devait nous p e r m e t t r e d e m i e u x a p p r é h e n d e r l e fonctionnement de la commune (contexte institutionnel, éducatif, social, associatif...).
Tout cela dans le but d’appuyer la réflexion des
techniciens du Coeur d’Ostrevent chargés de la
coopération, Mr Olivier Cardot et Mr François-
Laurent Facquez, et de leur fournir les éléments
nécessaires à la rédaction de la convention de
coopération décentralisée l iant les deux
territoires...
Ville de Kayes
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Calendrier...
Nous vous présentons ici le déroulement de
notre travail au Mali...
Mercredi 20 Juin 2007: Arrivée à Bamako (Mali)
Vendredi 22 Juin 2007: Arrivée à Kayes
Du 22/06 au lundi 25/06: Séances de travail avec Sandrine Dhénain, en poste au Groupe de R e c h e r c h e s e t d e r é a l i s a t i o n s p o u r l e Développement Rural (GRDR) de Kayes depuis le mois de mars 2007 et qui a suivi la mise en place de ce projet de coopération lorsqu’elle travaillait à l’antenne du GRDR de Lille. Après lui avoir fait un rapport oral détaillant la mission que nous avons effectué dans le Cœur d’Ostrevent, elle nous a présenté le calendrier de notre mission, le fonctionnent institutionnel de la commune de Sadiola ainsi que le travail qui y est réalisé par l’équipe PAIDEL du GRDR de Kayes.
Lundi 25 Juin 2007: Arrivée à Sadiola village
Mardi 26 Juin 2007: Présentation détaillée de la mission effectuée sur le territoire du Cœur d’Ostrevent. Cela a été fait en présence du second maire adjoint, Sambala Macalou, du président du cadre de concertation, Kaou Dembélé, du GRDR, d’Ibrahima N’Daye ainsi qu’avec les six animateurs de secteur de la commune de Sadiola.
Du mercredi 27/06 au vendredi 29/06 : En raison de la préparation du premier tour des élections législative malienne le travail fut considérablement ralenti durant cette semaine. Ce temps a ainsi été mis à profit pour : présenter à l’ADL en détail notre mission réalisée en France;
mettre en place notre méthodologie de travail (cf. méthodologie - p.8) ; réal iser les visites de courtoisie (Monsieur le Sous-Préfet, le Chef de Village de Sadiola-village, Samcoumba Maccalou, ainsi que Kaou Dembélé, Président du cadre de concertation...); enfin, Mr Balla Sissoko, Maire de Sadiola, est venu à notre rencontre pour nous d o n n e r s o n s e n t i m e n t s u r l e p r o j e t d e coopération.
Du 02 Juillet au 15 Juillet 2007: Travail dans
les six secteurs de la Commune
Du 02 au 03 Juillet 2007 : Secteur de Kakadian - Village de Kakadian. En raison des conditions météorologiques, nous avons du écourter notre séjour dans ce secteur. Nous avons été accompagnés par S. Dhénain et I. Sarr, de l’équipe PAIDEL du GRDR de Kayes.
05 Juil let 2007 : Secteur de Tintiba - Villages de Djiroula, de Katha et de Tintiba.
0 6 e t 0 7 J u i l l e t 2 0 0 7 : S e c t e u r d e Kobokotossou - Villages de Kobokotossou, de Nianikoto et de Koropoto.
09 juillet 2007 : Secteur de Kroukéto - Villages de Kroukéto et d’ Alamoutala
11 juillet 2007 : Secteur de Tintiba - Village de Tintiba et de Kantela. A Tintiba, nous avons été a c c o m p a g n é s p a r M r I b r a h i m a K o n a t é , représentant de la Région Nord-Pas-de-Calais en Région de Kayes.
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12 juil let 2007 : Secteur de Sadiola - Villages de Sadiola et de Neteko
13 juillet 2007: Secteur de Liberté - Villages de Babala, de Darsalam Oulouma et de Sangafara
14 juillet 2007: Secteur de Sadiola - Villages de Sadiola et de Farabakouta
17 juillet 2007: Brève restitution du travail effectué. Cette restitution s’est faîte en présence du Maire, du Premier adjoint, de nombreux conseillés municipaux, du Secrétaire général de la Commune, de El Mehdi Ag Mohamed Noutt, agent de la conservation de la nature, d’Amidou Sissoko, l’agent du contrôle vétérinaire et du contrôle de l’alimentation, de Kaou Dembélé, Président du cadre de concertation, et de Barka et Jacques Dembélé de l’équipe PAIDEL du GRDR de Kayes ainsi qu’une grande partie des membres du cadre de concertation et des animateurs de secteur.
A la fin de cette restitution nous avons pu avoir un échange avec Mr Balla Sissoko, Maire de la commune.
18 Juillet 2007: Départ pour Kayes 19 Juillet 2007: entretien avec Mr Ibrahima Konaké, représentant de la Région Nord-Pas-de-Calais.
20 Juillet 2007: enregistrement d’une émission de radio en compagnie de Barka et d’Ibrahim Sarr, tous deux membres de l’équipe PAIDEL du GRDR de Kayes. Nous avons évoqué le projet dans son ensemble : historique, principe de la coopération décentralisée, présentation du Cœur d’Ostrevent, travail réalisé à Sadiola ainsi celui que nous avons réalisé sur le cœur d’Ostrevent,...
22 Juillet 2007: Départ pour Bamako
24 Juillet 2007: Départ pour Paris (France)
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Méthodologie...
La méthodologie de travail adoptée lors de notre séjour au Mali a été élaborée avec Mr Ibrahima N’Diaye, Agent de Développement Local de la Commune de Sadiola.
Tout d’abord, nous lui avons demandé de nous présenter le fonctionnement et le rôle des différents acteurs institutionnels (élus, agents, s e r v i c e s t e c h n i q u e s ) q u i p a r t i c i p e n t a u développement de la Commune. Il nous a ensuite présenté le fonctionnement de la commune au quotidien (système éducatif, sanitaire, social...). Nous avons ainsi pu établir la liste des acteurs a rencontrer dans ces domaines.
Par ailleurs, la Commune dispose d’un grand nombre d’organisations de base (OB - équivalents des associations françaises de loi 1901). Ces OB étant très majoritairement orientées vers les travaux champêtres et fonctionnant de manière similaire, nous en avons retenu un nombre limité, afin de ne pas multiplier les rencontres avec des acteurs ayant le même profil. Mr Ibrahima N’Diaye nous a orienté vers les organisations vraiment actives, se réunissant régulièrement...
D’autre part, la sélection a également obéi à une logique spatiale: nous avons en effet convenu que l’un des objectifs de notre travail à Sadiola était d’aller à la rencontre de sa population sur l ’ensemble de son territoire. C’est ainsi que certains acteurs ont été choisis simplement en raison de leur situation géographique. A travers cette démarche, nous voulions nous rendre
c o m p t e “ d e l a r é a l i t é ” ( t r a n s p o r t s , communication...).
Enfin, l ’ADL nous a également indiqué pour chaque secteur, les villages incontournables et/ou qui possédaient des éléments particuliers. De plus, les ac teurs aux ac t iv i tés s ingul ières (organisation de fête, forgerons, apiculteurs, association des jeunes de la commune...) ont été systématiquement approchés.
Mr Ibrahima N’Diaye,
Agent de Développement Local de la Commune de Sadiola
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Guide d’entretien...
Voici le guide qui a nous a permis de mener nos entretiens. Evidemment, les questions ont été adaptées en fonction des acteurs rencontrés. Il s’agit ici d’un aperçu des questions revenant le plus souvent.
Dans la majorité des cas, les entretiens ont nécessité une traduction français/bambara; traduction assurée par Mr Ibrahima N’Diaye.
1.Présentation de la mission
Cette première partie était généralement assurée p a r I b r a h i m a N ’ D i a y e e t c o n s i s t a i t e n , premièrement, un petit rappel de l’historique du projet de coopération entre la C.C.C.O. et Sadiola. Deuxièmement, nous présentions les grands principes de base de la coopération décentralisée et enfin, nous revenions sur les objectifs de notre travail réalisé en France et a réaliser sur place.
2.Informations sur l’acteur rencontré
Quelle est votre fonction première? Depuis quand votre s t ruc ture ex iste? Est - e l le reconnue juridiquement? Combien y’a-t-il d’adhérents? Q u e l e s t l e p u b l i c v i s é ? Q u e l l e s s o n t vo s ressources financières?...
3.Actions et projets menés
Quelles actions avez-vous déjà mené? Quels sont les projets en cours? Quels sont les actions a
venir? Avez-vous reçu des aides pour mener a bien vos actions? Si oui, de la part de qui? Quand? Comment?
4.Besoins de la structure
Quels sont les besoins de votre structure? A quels problèmes devez-vous faire face? Pouvez-vous les hiérarchiser?
5.Vision de la coopération
Quelle est votre vision de la coopération? Si elle se met en place, qu’en attendez-vous? Avez-vous déjà une expérience en coopération?
6.Présentation des acteurs français
Selon le domaine et nos connaissances, nous présentions le fonctionnement des acteurs “homologues” français...
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Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Une coopération pour lutter contre la “fracture numérique”...
Comme nous l’avons constaté lors de notre étude, l’informatique est un domaine de coopération pouvant mobiliser facilement et rapidement de nombreux acteurs et cela chez les deux partenaires du projet de coopération.
Formations à l’utilisation et à l’entretien du
m a t é r i e l
i n f o r m a t i q u e
destinées aux élus et
a u x h a b i t a n t s ;
amélioration du
parc informatique
de la Commune de
Sadiola; appui à la
mise en place du télécentre communautaire et à
l’amélioration du Cyber (structure privée offrant un
accès à Internet située à Sadiola - Village);
échanges d’expériences sur l’informatique... telles
pourraient être, entre autres, les actions menées
dans le domaine de l’informatique dans le cadre de
la coopération décentralisée entre la Communauté
de Communes du Coeur d’Ostrevent et la
Commune de Sadiola (Mali).
Si notre étude en France et au Mali s’est concentrée
sur des domaines plus généraux tels l’agriculture
ou l’éducation, l’informatique a retenu toute notre
attention du fait de la relative simplicité, par
rapport aux domaines sus-cités, de la mise en place
d’actions de coopération dans ce domaine. En effet,
il existe sur le territoire des deux partenaires de
coopération un certain nombre d’acteurs intéressés
qui sont facilement et rapidement mobilisables. Du
coté français nous avons ainsi notamment, en plus
des agents et élus de l’intercommunalité, recensé
l’association Warlaing Net.
Cette association oeuvre dans le domaine
informatique sur le territoire de la C.C.C.O.
(lobbying, formations, réinsertion...) et a par
ailleurs, avantage indéniable, déjà travaillé avec
des pays du “Sud”. De plus, son Président
(également Président de l’association services @
dom), J.-L. Devresse, est très sensible au projet de
coopération entre la C.C.C.O. et Sadiola.
Du coté malien, des actions de coopération visant a
renforcer les compétences en informatique de la
population sont souhaitées. La mairie de Sadiola
possède ainsi un seul
ordinateur, récent,
mais le personnel
n’est pas assez
nombreux a savoir
s’en servir.
On trouve également
sur le territoire de la
Commune le Cyber qui dispose d’une connexion
Internet et un télécentre communautaire qui à
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l’époque de notre étude, était en cours de
réalisation.
Dans ce domaine, il faut enfin signaler l’existence
de l’Agence Mondiale de Solidarité Numérique,
créée en France (Lyon) en 2005 et qui a pour
vocation d’aider les villes et les pouvoirs locaux à
agir en faveur de la solidarité numérique à travers
la coopération décentralisée. Nous invitons donc
toutes les personnes intéressées a visiter leur site
internet: http://www/dsa-asn.org. Par ailleurs,
l’agence a récemment publié un guide pratique à
l’intention des collectivités locales: “Agir pour la
solidarité numérique”.
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Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Une coopération au service de l’éducation et de l’ouverture culturelle
Axe de coopération prioritaire souhaité par les élus des deux territoires, ce thème offre de belles perspectives de coopération...
Education au développement, ouverture culturelle,
é c h a n g e s d e
c o r r e s p o n d a n c e s
entre élèves et
enseignants... sont
des principes de
b a s e d e l a
c o o p é r a t i o n
décentralisée. C’est
en ayant cela a l’esprit que nous avons cherché a
multiplier les contacts dans le domaine de
l’éducation et a en comprendre le fonctionnement.
En France nous avons ainsi rencontré des écoles
primaires (école L. Aragon d’Emerchicourt, école
Basuyaux d’Aniche), un collège (collège Théodore
Monod d’Aniche), un lycée général (Institut
Agricole d’Aniche) et un lycée professionnel (lycée
professionnel d’Aniche). Ces acteurs se sont tous
montrés intéressés. Les enseignants du primaire
aimeraient ainsi mettre en place des échanges de
correspondance entre élèves et des échanges
d’expérience entre enseignants français et maliens.
Quant aux lycées, nous les avons sollicités dans le
but de mobiliser leurs compétences techniques afin
de mettre en place des actions de coopération
concrètes. Nous avons de plus approfondi la
question de l’éducation en contactant de multiples
acteurs sociaux (centre social Adolphe Largiller,
Maison pour tous de Bruille-lez-Marchiennes,
Association Prévention Pecquencourt Environ,
Développement Social Urbain de Somain, Centre
de Formation...) prêts a mener des actions
d’ouverture culturelle (découverte de l’autre, lutte
contre les préjugés...) envers une population pas
toujours très mobile. Pour les éducateurs, cela peut
être un moyen de mobiliser un groupe de jeunes
autour d’un projet commun, de les responsabiliser
et de les rendre plus autonomes tout en participant
à une activité enrichissante.
Sur la commune de Sadiola, il n’existe que des
écoles primaires dans différents villages et un seul
collège (que nous n’avons pas pu rencontrer faute
de temps). Les caractéristiques principales des
écoles primaires
sont les suivantes
( p o u r d e s
renseignements plus
détaillés, se reporter
aux fiches): les
enfants y sont
recrutés à partir de 7
ans pour 6 années
d’enseignement; les classes sont globalement
surchargées (entre 40 et 80 enfants par classe); la
majorité des enseignants en poste dans la commune
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de Sadiola ne disposent que de six mois de
formation après avoir obtenu le Diplôme d’études
fondamentales (DEF), l’équivalent du Brevet des
collèges en France; les enseignements sont
principalement en langue locale (bambara /
malinké).
Du fait des vacances scolaires, nous avons surtout
rencontré les représentants des parents d’élèves
réunis en APE et en CGS. Les APE sont les
assoc ia t ions de
parents d’élèves et
sont destinées à faire
l’interface entre
enseignants, parents
et élèves. Plus
concrètement leurs
actions consistent en
u n a p p o r t d e
fournitures (stylos, cahiers...), entretien de l’école
(nettoyage), recrutement des enfants (surveillance
des registres communaux afin de scolariser les
enfants en âge de l’être), conduite à l’examen de
sixième année, constitution d’une trousse à
pharmacie...les actions réalisées varient cependant
d’une APE à l’autre car elles n’ont pas toutes la
même perception de leur rôle. Comme on l’a
constaté, les APE maliennes n’ont pas du tout le
même rôle que les APE françaises car elles
participent beaucoup plus activement au bon
fonctionnement de l’école.
Les CGS quant à eux sont les Conseils de Gestion
Scolaire et servent à établir le lien entre
l’administration scolaire et l’école. Ils formulent
ainsi des requêtes envers la représentation locale de
l’administration scolaire malienne afin que l’école
puisse atteindre ses objectifs pédagogiques
(demande d’ouverture de classe, d’aides
financières, de création de postes d’enseignants...).
Lors de notre rencontre avec le Directeur de l’école
primaire de Kakadian, Mr Moussa Sedou Touré,
celui-ci s’est dit favorable à la mise en place d’une
coopération entre la C.C.C.O. et Sadiola. Il
aimerait ainsi mettre en place des échanges de
correspondance entre élèves et des échanges
pédagogiques avec des enseignants français
notamment autour de la question de l’apprentissage
de la langue française. Cette volonté renvoie à celle
exprimée par les enseignants rencontrés sur le
territoire de la C.C.C.O.
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Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Les élus, éléments moteurs de la coopération décentralisée
Les élus et l’ensemble des acteurs institutionnels se doivent d’avoir une vision commune de la coopération décentralisée et de mener une réflexion au long terme...Les élus, et plus largement l’ensemble des acteurs
institutionnels, sont
à la base de la
c o o p é r a t i o n
décentralisée. Ce
n’est que grâce à
leur engagement que
la coopération sera
efficace et pérenne.
Il est évidemment
fondamental qu’ils partagent une vision commune
de la coopération décentralisée à savoir un
partenariat basé sur le principe de réciprocité. Du
côté français nous avons ainsi rencontré Mr
Meurdesoif, maire d’Aniche, Mr Dufour, maire
d’Emerchicourt et Mr Mio, ancien maire de
Rieulay et Président du Parc Naturel Régional
Scarpe-Escaut ainsi que divers services techniques
de la CCCO. Les élus de la C.C.C.O. se sont
montrés intéressés par le projet: en effet, ils ont
conscience des nombreuses retombées positives
que peut apporter la coopération au territoire de la
C.C.C.O. (ouverture culturelle, échanges, projets de
jeunes, rassemblement autour d’un projet commun
d’acteurs jusque là éparpillés...). Cependant, il a
nous a été fait part de certaines réserves quant aux
réelles capacités, financières et humaines, du Coeur
d’Ostrevent a mener un tel projet a bien. Se pose en
effet la question des moyens humains: c’est aux
techniciens de l’intercommunalité, en relation avec
les autres forces vives du territoire, d’animer et de
coordonner les projets et actions de coopération.
Lorsque la coopération sera effective, il sera
souhaitable de créer un poste dédié spécifiquement
a cela.
Du côté malien, nous avons pu rencontrer Mr B.
Sissoko, maire de la Commune de Sadiola, Le
Premier adjoint au maire, Mr S. Macalou, 2e
adjoint au maire, et Mr B. Touré, secrétaire général
de la Commune de Sadiola. Ces acteurs nous ont
tous rappelé les cinq axes de coopération adoptés
par le conseil communal de Sadiola: éducation -
santé - appui au monde rural - microcrédit -
environnement. Ces axes n’ont pas été hiérarchisés;
ils souhaitent en effet que la C.C.C.O. choisisse
parmi ceux-ci ceux dans lesquels ses compétences
sont les plus grandes.
Selon le Maire de Sadiola, la population a besoin
de voir des actions concrètes dans un avenir proche
pour croire en cette coopération qui est en
discussion depuis déjà 2001. De plus, il souhaite
que le PADI (programme d’appui au
développement intégré de la commune de Sadiola,
financé par la mine d’or - cf. fiche correspondante)
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soit associé aux actions de coopération menées par
la C.C.C.O., ceci pour éviter les doublons. Aussi, il
nous a rappelé l’existence de l’intercommunalité
qui lie sa commune à celle de Diamou et dont un
des projets centraux est la création d’une grande
réserve cynégétique (cf. “environnement” - p.21),
qui pourrait rentrer directement en contact avec le
P.N.R. Scarpe-Escaut.
Lors de notre réunion de restitution sur place, nous
avons rappelé au maire de Sadiola le rôle
primordial joué par les élus dans une coopération
décentralisée.
Celui-ci a manifesté à la fin de notre séjour le
souhait que la coopération “aille de l’avant”.
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Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
La santé, un axe prioritaire de la coopération C.C.C.O. - Sadiola
Face à l’importance des enjeux sanitaires sur le
territoire de leur commune, les élus de Sadiola
ont choisi la santé comme un des cinq axes de
coopération prioritaires dans le but d’établir le
partenariat Sadiola - CCCO.
A S a d i o l a , l e
système de santé
s’organise de la
façon suivante: voir
colonne de droite.
De manière générale,
les revenus des
structures de santé sont assurés par les tickets de
consultation (500 F CFA / consultation soit 76
centimes d’euro, ce qui pose problème aux plus
pauvres) et par la vente de médicaments. Ces
revenus permettent s’ils sont suffisants de payer les
salaires des agents sanitaires. En revanche, les
revenus sont souvent insuffisants pour pouvoir
réaliser des achats de matériel permanent (lits,
frigos...).
La gestion des infrastructures est réalisée en
collaboration avec la population: en effet, celle-ci
est regroupée en comité de gestion qui a pour rôle la
surveillance du centre de santé, le relevé des
recettes financières et l’achat de matériel (sur
demande du responsable de la structure). La
population met également souvent en place par le
biais d’associations villageoises des systèmes de
solidarité en allouant des crédits aux populations
malades ou en difficulté (afin de faire face aux frais
médicaux, aux frais d’hospitalisation...).
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Ces structures font souvent appel à des partenaires
extérieurs: tout d’abord la commune qui prend en
charge la construction des CSCOM et paie les
professionnels non pris en charge par leur
établissement respectif du fait de la faiblesse de
leurs revenus; deuxièmement, le rôle des migrants
est important de par notamment le matériel qu’ils
envoient, bien qu’il ne soit pas toujours bien
adapté à la situation, et aux constructions qu’ils
financent (ex: électrification du CSCOM de
Kakadian); troisièmement, certains centres de
santé sont gérés par le fonds Pays Pauvres Très
Endettés, fonds qui prend en charge le salaire du
chef de poste (ex: centre de santé de Babala); et
enfin, d’autres organismes effectuent des dons
envers les structures de santé de Sadiola tels que
l’UNICEF (don de moustiquaires imprégnées
d’insecticide), la Société d’Exploitation de la Mine
d’Or de Sadiola (don de médicaments) et une
association d’étudiants en médecine originaires de
Brest (Case de santé de Kobokotossou).
A l’échelle de la Commune, les problèmes
rencontrés dans le domaine de la santé sont les
suivants: insuffisance de personnel de santé
qualifié; manque d’équipements, par ailleurs mal
répartis sur le territoire; problèmes de transports
liés à l’enclavement (surtout en période
d’hivernage, ce qui pose problème pour évacuer
les patients vers le CSCOM de Sadiola village et/
ou vers l’hôpital de Kayes).
Du côté français, il nous a été difficile de
rencontrer les acteurs intervenant dans le domaine
de la santé sur le territoire du Coeur d’Ostrevent.
Nous avons cependant établi un premier contact
avec l’hôpital de Somain, via M. Dupuis,
Responsable de la formation. Une rencontre très
fructueuse eut lieu avec Mr et Mme Forconi,
respectivement médecin généraliste à Aniche et
infirmière. Très impliqués dans le mouvement
associatif local, Mr et Mme Forconi sont très
intéressés par le projet de coopération liant la
CCCO à Sadiola et sont ainsi prêts à mobiliser
leurs compétences afin de réaliser des échanges
d’expérience et de
formations avec
leurs homologues
maliens. De plus, de
par leur activité
professionnelle et
leur engagement
associatif, Mr et
Mme Forconi sont en mesure de mobiliser le
réseau des professionnels de santé du Coeur
d’Ostrevent.
Tout au long de notre séjour au Mali, nous avons
pu sentir qu’une coopération dans le domaine
médical était fortement souhaitée. Evidemment, la
mise en place d’une coopération dans ce domaine
est complexe: il est en effet difficile de sortir de la
logique du don or sur place cette pratique, comme
nous avons pu le constater, donne des résultats
mitigés du fait notamment de la non-adéquation du
matériel envoyé vis-à-vis des besoins et des
compétences. Il serait donc peut-être souhaitable
de s’orienter plus vers des échanges de formation,
tel que cela nous a été demandé en France et au
Mali.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
18/27
Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Une coopération afin d’appuyer le monde rural...
Principale activité de la population de Sadiola, l’agriculture peut être un axe important de coopération. Cela implique cependant de trouver de véritables acteurs homologues côté français et de s’interroger sur la notion de réciprocité.
Tel que nous l’entendons, le terme d’agriculture
recouvre dans ce
d o c u m e n t
l ’ensemble des
activités liées au
travail de la terre à
savoir aussi bien
l ’ a g r i c u l t u r e
c l a s s i q u e q u e
l’horticulture, le maraîchage, l’apiculture,
l’élevage...
A Sadiola, comme cela a été mis en évidence par la
monographie réalisée par le G.R.D.R. et comme
nous avons pu le constater en nous rendant sur
place, l’agriculture, dans son sens large, est la
principale activité de la population. Les principales
espèces cultivées sont le mil, le sorgho, le maïs
ainsi que l’arachide, principale culture de rente, et
le riz. L'élevage quant à lui est pratiqué par tous les
agriculteurs comme activité d’appoint. De par les
multiples potentialités que recèle la commune
(abondance et diversité des terres cultivables; accès
facile à ces terres; existence d’ouvrages de retenue
d’eau...), l’agriculture est une activité répandue à
l’ensemble du territoire communal et est appuyée
par de nombreux groupements (O.B.: organisations
de base - équivalent de nos associations) et de
nombreuses personnes dynamiques. Nous avons
ainsi rencontré une multitude d’acteurs: O.B. des
femmes de Kantela, de Sangafara, de
Kobokotossou, O.B. des agriculteurs du secteur de
Tintiba, etc... Globalement, le fonctionnement de
ces structures, les actions qu’elles mènent et le but
qu’elles visent sont pratiquement identiques. Seul
c h a n g e l e u r
territoire d’action.
P o u r d e s
i n f o r m a t i o n s
d é t a i l l é e s s u r
chacune de ces
organisations, se
reporter aux fiches
correspondantes.
Les structures et les personnes rencontrées à
Sadiola dans le domaine de l’agriculture sont prêtes
à participer à une coopération avec le Coeur
d’Ostrevent. Celle-ci leur permettrait d’être
appuyé, selon eux, dans leur lutte contre les
problèmes suivants, rencontrés quotidiennement, à
savoir: le sous-équipement matériel; la divagation
des animaux; le manque d’intrants agricoles; la
difficulté d’acheminement des produits agricoles;
et le problème de la gestion de l’eau.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
19/27
Sur le territoire du Coeur d’Ostrevent, l’activité
agricole est beaucoup plus confidentielle. Nous
n’avons ainsi dans ce domaine établi qu’un seul
contact à savoir avec Mr et Mme Smith,
agriculteurs à Fenain. Leur exploitation est
intéressante car de par certains aspects, notamment
sa petite taille et l’utilisation limitée d’intrants
agricoles, elle “ressemble” aux exploitations
visitées à Sadiola. Pour Mr et Mme Smith, la
coopération pourrait prendre principalement la
forme d’échanges d’expérience et de formations.
Tout cela implique de s’interroger sur la place de
l’agriculture dans la relation de coopération entre la
C.C.C.O. et Sadiola: l’agriculture doit-elle et peut-
elle être un axe d’action prioritaire? Il ne faut en
effet pas oublier que nous sommes dans une
démarche de coopération décentralisée; démarche
fondée sur le principe de réciprocité. Ainsi les axes
de coopération définis doivent concerner à part
égale les deux territoires, ce qui ne serait pas le cas
de l’agriculture seule. Il serait sans doute plutôt
préférable de parler en terme d’appui au monde
rural, c’est-à-dire en dépassant la seule logique
agricole et en ayant une démarche globale: il serait
en effet intéressant de se préoccuper aussi de la
question des débouchés des produits, de la mise en
place de formations, des conditions de
vie...questions préoccupantes aussi bien au niveau
français que malien.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
20/27
Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Une coopération au service de l’artisanat...
L’artisanat, qui regroupe un ensemble d’activités
variées, est fortement présent sur la commune,
comme nous avons pu le constater de visu.
Cependant, c’est le domaine que l’on a le moins
approfondi durant notre mission car peu
d ’ o r g a n i s a t i o n s
travaillant dans ce
domaine étaient
c o n n u e s e t
répertoriées. Nous
a v o n s a i n s i
s e u l e m e n t p u
rencontrer l’OB
des forgerons de Sadiola, créée en 2006 à
l’initiative du PADI; ce dernier intervenant dans ce
domaine en mettant en place des formations auprès
de la population (ex: auprès de l’OB des femmes de
Sangafara, formations à la fabrication du savon, à
la teinture et à la couture - cependant, malgré le
manque de moyens financiers, ces femmes n’ont pu
acheter le matériel nécessaire à la pérennisation de
ces activités). Malgré le peu d’organisations
oeuvrant directement dans l’artisanat, pratiquement
l’ensemble des associations rencontrées nous en
ont parlé: elles souhaitent ainsi recevoir des
formations (ex: fabrication de savon, couture,
transformation des produits agricoles, forge,
menuiserie...) afin de diversifier l’activité
économique et donc de contribuer au
développement de la Commune. Cette volonté de
diversification prend évidemment tout son sens sur
le territoire de Sadiola car elle permettra de mieux
faire face à la fermeture de la mine en diminuant la
dépendance économique à l’égard de celle-ci.
C’est l’idée de l’association des jeunes de la
Commune de Sadiola qui à travers son projet de
“Maison des Formations” souhaite mettre en place
une structure offrant des formations aux jeunes.
Cela permettrait à ces derniers d’acquérir des
savoirs-faire leur permettant de travailler, par
exemple, à la mine (à l’heure actuelle, le manque
de formation chez certains jeunes leur empêche d’y
obtenir un travail alors qu’il s’agit d’une activité
implantée sur la commune et employant beaucoup
de monde, directement ou indirectement).
Cette “Maison des Formations” nous semble être
un bon projet que le Coeur d’Ostrevent pourrait
appuyer: en effet, premièrement, cette maison
pourra concerner l’ensemble de la population et
l’ensemble de la commune (par une diffusion des
savoirs); deuxièmement, elle pourra toucher un
nombre important d’activités; et enfin, cette
structure aurait l’avantage de répondre directement
à la première préoccupation des élus de Sadiola à
savoir la gestion de l’après-mine.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
21/27
Projet de coopération décentralisée entre la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et Sadiola (Mali)
Une coopération afin d’appuyer l’intercommunalité Sadiola/Diamou
L’environnement est l’un des cinq axes de coopération proposé par le conseil communal de Sadiola...Ce thème rejoint la préoccupation exprimée par les habitants de la Commune vis-à-vis de l’après-mine.
L’environnement à Sadiola est une question
d’une grande importance. En effet, la Commune
est soumise à de nombreux problèmes
environnementaux:
D’une part, la commune de Sadiola est une zone de
transhumance, entre le Sénégal et la Mauritanie. Le
non respect des
a c c o r d s
t r a n s f r o n t a l i e r s
r ég i s san t ce t t e
transhumance cause
d e l o u r d s
dommages sur la
f l o r e d e l a
commune.
D’autre part, les mines de Sadiola sont au coeur des
préoccupations environnementales de la Commune:
à l’heure actuelle, le process de production d’or de
la SEMOS est fortement suspecté de polluer les
nappes phréatiques de la Commune par des rejets
d’eau cyanurée (pollution qui n’a toujours pas été
démontrée officiellement). Outre ces problèmes de
pollution, se pose la question de la réhabilitation
des sites d’exploitation aurifère: ainsi, le service de
l’environnement de la mine continuera a travailler
cinq années après la fermeture de la mine.
Cependant, personne n’a su nous dire ce que sera le
travail de ce service (hormis des plantations
d’arbres sur les terrils), ainsi que les moyens
humains dont il sera doté.
Les acteurs institutionnels aimeraient ainsi une
mobilisation des compétences en environnement de
la CCCO ainsi que
ce l l e s de s e s
partenaires (Parc
Naturel Régional
Scarpe-Escaut).
Brève présentation
de l’exploitation
des ressources
naturelles dans la Commune:
La sylviculture est l’une des principales activités
exploitant les ressources naturelles de la commune.
Un plan d’Aménagement régissant cette activité a
été mis en place, avec le soutien de la Banques
Mondiale (plan d’aménagement simplifié pour les
massifs de type contrôlés de la coopérative SRG).
La production est en grande majorité dédiée au bois
de chauffe. Il existe trois zones principales
d’exploitation: Babala, Bendougou et Tintiba (cf.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
22/27
carte de Sadiola p.25). Cinq marchés de bois ont
été créés pour vendre cette production.
Au niveau des ressources minières, l’or est exploité
de façon industrielle et artisanale.
Les projets d’exploitation des ressources
naturelles:
Au niveau de l’exploitation de la faune et de la
flore, la Commune de Sadiola souhaite mettre en
place, avec la Commune de Diamou, une Zone
d’Intérêt Cynégétique (“ZIC de Tomota-Kourou”).
La conception de ce projet est terminée: à l’époque
de notre séjour sur place (juillet 2007) il ne
manquait plus qu’un arrêté ministériel pour débuter
sa réalisation.
Cette ZIC, réserve intercommunale, s’étend sur
38.321ha. Ses objectifs sont de:
- développer le tourisme cynégétique (safari -
pêche sportive - chasse...);
- promouvoir une exploitation et une protection
rationnelle de la faune et de la flore;
- contribuer au développement économique et
socio-culturel des populations riveraines;
- freiner le déboisement sur les versants
montagneux;
- protéger les berges des cours d’eaux;
- désenclaver la zone;
- créer des emplois pour les jeunes à travers
l’aménagement et l’exploitation de la zone
(ouverture de pistes, construction de campements
et de postes de surveillance, entretien des
infrastructures et des équipements, accueil des
touristes);
- développer le petit commerce et l’artisanat dans la
zone.
Lors de notre travail sur le Coeur d’Ostrevent, nous
avons pu rencontrer Mr Marchilly, Directeur du
Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut. Il s’est dit
favorable pour participer au projet, si la CCCO le
sollicitait à ce sujet.
Etant donné qu’il s’agit du premier projet
d’exploitation des ressources fauniques et
floristiques d’importance auquel va participer
Sadiola, une coopération entre le PNR Scarpe-
Escaut et la ZIC de Tomota-Kourou pourrait être
mise en place. Ce souhait a par ailleurs été formulé
par le Maire de la Commune de Sadiola, lors de la
restitution de notre travail sur place.
Par ailleurs, la Commune de Sadiola débutant sa
coopération intercommunale avec la Commune de
Diamou, il pourrait être tout a fait intéressant de lui
faire bénéficier de l’expérience qu’ont la CCCO et
le PNR dans ce domaine.
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
23/27
CONCLUSION
De l’association des femmes de Kobokotossou au Centre de Formation de Somain en passant par le Centre de Santé Communautaire de Kakadian et la Maison pour Tous de Bruille-lez-Marchiennes, sans oublier l’ensemble des acteurs institutionnels, notre travail a permis de promouvoir le projet de coopération liant la Communauté de Communes du Coeur d’Ostrevent et la Commune de Sadiola auprès des forces vives de leur territoire respectif.
Ces acteurs, rencontrés entre le mois de mai et de juillet 2007, sont en grande majorité prêts, a priori, a prendre part et a faire vivre la coopération. Pour être véritablement efficace et agir en profondeur, celle-ci devra s’articuler autour de grands domaines d’action.
Premièrement, selon nous, l’appui institutionnel (cf page 14) devrait être la pierre angulaire de la coopération CCCO - Sadiola. Selon les élus de Sadiola, cet appui leur permettrait de bénéficier de l’expérience du Coeur d’Ostrevent dans la mise en place de projets de territoire et dans la gestion d’une intercommunalité. Aboutissant à une meilleure connaissance de leur territoire, cet appui institutionnel leur permettra de mieux cerner les domaines d’intervention et les actions a mener dans le cadre de la coopération. Concrètement cet appui institutionnel pourrait concerner le thème de l’environnement et la Zone d’Intérêt Cynégétique que souhaite mettre en place la Commune de Sadiola et la Commune de Diamou, en leur faisant profiter de l’expérience qu’ont la CCCO et le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut dans ce domaine (cf. page 21).
Deuxièmement, comme nous l’avons développé dans la partie consacrée à l’artisanat (cf. page 20), nous conseillons de mettre l’accent sur la mise en place de formations. Transversal, ce domaine a pour avantage de répondre au principe de réciprocité. En effet pour la personne qui transmet (française ou malienne) cela lui permet d’optimiser ses compétences et ses savoirs-faire et pour la personne qui reçoit, cela lui permet d’acquérir de nouvelles aptitudes. Nous invitons ainsi la CCCO a appuyer le projet de “Maison des Formations” lancé par l’Association des Jeunes de la Commune de Sadiola.
Enfin, conformément au souhait exprimé de la part des deux territoires de mettre en place une coopération dynamique et opérationnelle dans un futur relativement proche, le domaine de la “solidarité numérique” a retenu toute notre attention (cf. page 10). En effet, les acteurs français et maliens rencontrés dans ce domaine ont un fonctionnement assez similaire et des objectifs communs ce qui facilitera leur mise en relation et le montage de projets.
Plus généralement, notre travail a été fondamental dans le sens qu’il permet aux deux partenaires d’apprendre à se connaître, ce qui est une étape primordiale a toute coopération pertinente...
& Pistes de réflexion...
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
24/27
Pistes de réflexion...
A la suite de notre travail en France et au Mali, nous nous permettons ici d’énoncer des pistes de réflexion sur lesquelles les deux partenaires (CCCO et Sadiola) devraient réfléchir...
1. Se donner de véritables moyens
Au niveau de la CCCO, il serait souhaitable que la collectivité définisse un (ou plusieurs) poste(s) consacré(s) à la mise en place et au suivi de la coopération. La ou les personne(s) ainsi affectée(s) devrai(en)t s’appuyer sur l’ensemble des services techniques afin de mutualiser les compétences disponibles au Coeur d’Ostrevent et être ouverte(s) aux initiatives et propositions émanant de la société civile.
2. Un travail par étapes
Selon nous, la coopération gagnerait en efficacité si ses protagonistes se fixent des objectifs clairs, adoptent un planning d’action, et concentrent leurs moyens sur un nombre restreint de projets bien étudiés. Cela éviterait notamment un éparpillement des actions néfaste au bon déroulement de l’action de coopération.
3. Quelles attentes vis-à-vis de la coopération?
Les élus et techniciens de la CCCO et de Sadiola doivent définir précisément ce qu’ils attendent de la coopération sur leur territoire respectif. Cela permettrait d’orienter les domaines de la coopération et de pouvoir évaluer les actions menées (quelles actions pour quels résultats?).
4. Prendre en compte les partenaires extérieurs
Certains acteurs de la Commune de Sadiola travaillent déjà avec des partenaires extérieurs (ARCSF, GRDR, UNICEF, Conseil Régional d’Ile de France, Solidarité Mali Brest...). Ces partenaires devraient être connus par les acteurs du Coeur d’Ostrevent afin qu’ils bénéficient de l’expérience acquises par ces derniers lors de leurs missions sur Sadiola (montage de projets, difficultés rencontrées, personnes à contacter) dans le but d’éviter les doublons, mutualiser les moyens...
5. Recenser les compétences
Durant notre travail, nous nous sommes rendus de l’existence de personnes possédant des compétences spécifiques dans certains domaines sur le territoire de Sadiola. Ces personnes devraient être recensées afin de pouvoir transmettre leurs savoirs aux populations intéressées. Ce travail nous apparaît comme préalable à la constitution d’une “Maison des Formations”.
Conclusion &
DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
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DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
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DEVRIENDT Arthur - GOLSE Julien
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