aspects légaux d
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cadre scolaire internetTRANSCRIPT
Aspects légaux liés à l’utilisation d’Internet dans le cadre scolaire
Sommaire de l’exposé
I. Liminairement
II. Cadre juridique de l’Internet et normes applicables
III. La discrimination raciale
IV. Le droit d’auteur et l’éducation
V. Pornographie contrainte sexuelle et autres délits
VI. Les atteintes à l’honneur sur Internet
VII. Autres délits en bref
VIII. Violation du devoir d’assistance et d’éducation
IX. Conclusion personnelle
I- Liminairement
« Internet est le rendez-vous des chercheurs, mais aussi celui
de tous les cinglés, de tous les voyeurs et de tous les ragots
de la terre. »
Alain Finkielkraut, Extrait d’un entretien avec Guy Rossi-Landi, février 1999
Casus introductif:
Si l’on effectue des recherches de contenus sur le moteur de recherche interne du site du Matin Bleu :
http://www.bleublog.ch/ on trouve d’innombrables contenus protégés dont des MP3, des captures d’émissions TV et
des liens pointant directement sur d’autres contenus protégés.
Conférence de Martigny\Pages de Bleu Blog.pdf
Cela démontre l’acuité et la diversité des problèmes légaux et permet de mettre en exergue le point central de toute
réflexion avec des enfants et/ou des adolescents:
Nul n’est censé connaître la loi et tenter de la comprendre relève de la gageure, surtout à cet âge.
La tâche de l’enseignant apparaît donc délicate et évolutive et elle nécessite de ce fait un investissement important en
temps notamment.
Petit quizz pour illustrer la problématique:
1/ est-il licite de télécharger le dernier film de 007 sur un réseau P2P?
2/ les élèves d’une classe désirent utiliser une musique de film pour un spectacle de fin d’année, en ont-ils le droit?
II- Cadre juridique (for, droit applicable, etc.)
Traçabilité sur Internet
Un commentaire non approuvé a été envoyé sur votre blog Terra !ncognita, pour la note #143 (Le Blog Terra Incognita nomin?!). Vous devez l'approuver pour qu'il apparaisse sur votre blog.Adresse IP: 84.192.148.12Nom: Paul CarvelAdresse e-mail: [email protected]: http://www.laetoli.comCommentaires:
Bonjour,
c'est marrant, je ne sais pas pourquoi mais beaucoup de gens qui citent ma petite pensée n'en prennent qu'un morceau: "La passion est une obsession positive. L'obsession est une passion négative." C'est vrai que chaque partie a son sens propre, mais moi, j'aime bien la voir en entier ! Amicalement, Paul CARVEL, Bruxelles
For et droit applicable: arrêt du Tribunal fédéral 6S.486-2004 (annexé)
Un internaute helvétique avait exploité le site internet www.casinodedivonne.com, qui renvoyait les utilisateurs sur le site www.casinoglamour.com, et il avait placé des liens et utilisé d'autres moyens de publicité pour attirer les utilisateurs sur ces sites, le site www.casinoglamour.com offrant aux internautes la possibilité de jouer à des jeux de hasard similaires aux tables de jeux des casinos.
La Cour de justice du canton de Genève (Chambre pénale) a acquitté X. de la prévention de complicité d'exploitation de jeux de hasard pour le motif qu'il existait un doute que l'exploitation du site soit interdite dans le pays où est inscrite la société qui le gère.
La fin du mythe libertaire
« Although at first glance Internet transaction may appear novel, traditionnal jurisdictional
standards have proved to be sufficient to resolve all civil Internet jurisdictional issues »
Juge Chs. E. Ramos, décision de la Cour suprême de l’Etat de New-York du 26 juillet 1999, People c/ World Interactive Gaming Corp.
Le mythe du vide juridique qui a, durant le premier âge de l’Internet,
prévalu auprès de certains juristes et internautes libertaires relayés
par des médias alarmistes, doit être abandonné ou du moins
relativisé. Les normes majoritairement rédigées en termes
techniquement neutres sont en effet applicables aux nouveaux litiges
issus d’Internet. Pour les cas non expressément réglés, le législateur
a adopté de nouvelles normes.
Exemple:
Diffamation en ligne, délais de prescription: les délais de prescription
pour une action en diffamation sont les mêmes que ceux hors ligne.
Un tribunal a eu l’occasion d’examiner la question de savoir si
l’archivage d’un article pouvait être assimilé à une réédition et s’il
existe un régime différent en cas de publication en cercle limité.
III- La discrimination raciale (art. 261bis CP)
L'art. 261bis al. 1 CP déclare punissable celui qui, publiquement, aura
incité à la haine ou à la discrimination envers une personne ou un
groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale,
ethnique ou religieuse. L'alinéa 4 de la même disposition réprime
celui qui aura publiquement, par la parole, l'écriture, l'image, le
geste, par des voies de fait ou de toute autre manière, abaissé ou
discriminé d'une façon qui porte atteinte à la dignité humaine une
personne ou un groupe de personnes en raison de leur race, de leur
appartenance ethnique ou de leur religion.
Selon la jurisprudence, l'art. 261bis CP protège essentiellement la
dignité de l'homme en tant que membre d'une race, d'une ethnie ou
d'une religion. Classé parmi les infractions contre la paix publique, il
protège aussi la paix publique, qui est menacée par des actes qui
peuvent conduire à dresser des groupes humains les uns contre les
autres.
Un internaute qui avait posté un message à connotation raciste a été condamné à une
amende de CHF 1'500.- avec délai probatoire de 2 ans.
La norme antiraciste (article 261bis du Code pénal) est certainement
la norme pénale ayant suscité les débats les plus engagés et les plus
virulents, et ce, depuis plusieurs années. Son abrogation a même été
sollicitée récemment par un Conseiller national. Une base de données
diffuse désormais les arrêts rendus en application de cette
disposition.
La discrimination raciale
La base de données a été développée par la Commission fédérale
contre le racisme en accord avec les autorités judiciaires et les
Tribunaux cantonaux compétents. Elle permettra d'effectuer des
recherches avec différents critères (groupes d'auteurs, groupes de
victimes, infractions, etc.). Sa mise à jour est d'ores et déjà prévue,
ce qui permettra un monitoring très précis de l'évolution des
comportements, étant précisé qu'il s'agit d'une infraction qui se
poursuit d'office.
Ainsi, n'importe quel citoyen peut dénoncer à l'autorité de poursuite
pénale un comportement public qui lui paraît contraire à cette
disposition légale. L'autorité devra donc examiner les faits et
déterminer si une poursuite pénale s'impose. Pour la période 1997-
2002, 212 cas ont été portés devant une autorité judiciaire. Dans la
moitié des cas environ, des poursuites pénales ont été engagées et
80% des procédures ont abouti à une condamnation pénale. Dans la
majeure partie des cas, ces actes ont été commis sous forme écrite.
La discrimination raciale
Voici quelques exemples de cas où une discrimination raciale a été retenue avec
indication de la peine prononcée:
Injures antisémites dans les vestiaires du Footing-Club: "Ces youyous on devrait
tous les mettre dans des wagons et les expédier. Six millions, c'est trop peu, on
aurait dû tous les exterminer. Si Hitler revenait, je me mettrais à ses côtés."; 4
jours d'emprisonnement avec sursis pendant 2 ans et une amende de 300 francs
avec délai d'épreuve et de radiation de la même durée.
Dispute raciste dans la cour de récréation d'une école: "Vous venez en Suisse
bouffer notre fric. Ici, ce n'est pas une poubelle, mais peut-être dans votre pays. Ici,
c'est un pays propre. De toute façon si vous dites quelque chose, on peut le
détourner parce qu'on est des citoyens suisses et on a plus de pouvoir que vous";
amende de 400 francs.
Discrimination raciale sur le lieu de travail: Sur un chantier, en octobre 1997,
l'inculpé a dit à son ouvrier, qui voulait nettoyer le site sur lequel il avait travaillé,
que " c'était le négus qui nettoierait l'après-midi ", parlant de son autre employé de
race noire; amende de 150 francs.
Forums de discussion sur Internet: En avril 1999, l'accusé avait composé le texte
suivant: " tout à fait d'accord on en a plein le c... de tous ces réfugiés qui se
pavanent chez nous A eux, tout leur est donné, ils sont payés pour rien faire, alors
que nous, pauvres cons de Suisses, devant survivre tant bien que mal. Essayez
d'aller au service social pour demander quelque chose pour vous. Vous n'aurez rien.
Alors que ces pourris ont tout ce qu'ils veulent. Il faut que cela cesse. Y'en a marre
de tout ces yougos qui profitent. Renvoyez-les faire la guerre dans leur pays, ces
lâches... "; amende de 500 francs avec radiation après délai d'épreuve de 2 ans.
Casus récapitulatif
Plusieurs élèves de votre établissement scolaire sont adeptes du mouvement raélien. Ils diffusent un tract dont la teneur est la suivante:
"PROTEGEZ VOS ENFANTS DES PRÊTRES CATHOLIQUES PEDOPHILES Dans les 20 dernières années des milliers de prêtres catholiques ont été condamnés à travers le monde pour abus sexuels sur des enfants ou pour pédophilie, parfois avec la protection de leurs évêques, ceux-ci détournant à leur profit personnel la loi sur le secret de la confession. Ceci ne représente que la partie visible de l'iceberg, car pour un prêtre condamné, il y a fort à parier que des dizaines de prêtres catholiques continuent leurs activités pédophiles en toute impunité. Voilà pourquoi le Mouvement Raëlien vient de créer l'Association B.________.Nous encourageons ceux qui parmi vous ont subi des abus sexuels de la part de prêtres catholiques dans leur jeunesse et n'ont jamais osé en parler à appeler ce numéro gratuit: N° 0800 808 666. Des spécialistes, et en tout anonymat si vous le souhaitez, entreprendront en votre nom des poursuites avec demandes de dédommagements financiers importants auprès de la justice."Verso: "PROTEGEZ VOS ENFANTS DE LA PEDOPHILIE:NE LES ENVOYEZ PLUS AU CATECHISME. Les risques d'abus sexuels de la part des prêtres catholiques étant statistiquement beaucoup plus grands que dans la population normale, envoyer ses enfants au catéchisme c'est prendre un risque inacceptable de les exposer à la pédophilie. Nous demandons aux gouvernements de prendre des mesures simples prouvant qu'ils sont réellement concernés par ce problème grave. En particulier:- Que des cours d'éducation sexuelle soient donnés aux enfants dès les premières années de scolarité et qu'il soit inclus:- un chapitre spécial de prévention de la pédophilie mis au point par des psychologues spécialisés afin de leur apprendre à se protéger des abus sexuels;- la distribution du numéro de téléphone de notre association que les enfants pourront appeler s'ils se sentent victimes ou en danger d'abus sexuels.- Et nous insistons pour que ce cours de prévention soit en priorité donné dans les écoles catholiques, milieu, on l'a vu, à haut risque.- Que les lois changent, afin qu'elles ne puissent plus permettre aux ecclésiastiques d'être honteusement les complices de tels actes sous couvert du soit-disant "secret professionnel". AIDEZ-NOUS A PROTEGER VOS ENFANTS. Faites circuler ce tract autour de vous, parlez-en à vos amis, et visitez notre site internet www.B.________.org».
Conférence de Martigny\6S.148-2003.pdf
IV- Le droit d’auteur et l’éducation (art. 19 al. 1 let. b et 20 LDA)
Dans le cadre scolaire, un régime privilégié existe relativement aux droits d’auteur.
Ce régime ne permet toutefois pas de se soustraire à la perception de droits d’auteur, sauf lorsque cela est expressément prévu.
Conférence de Martigny\1P.547-2000.pdf
La loi sur le droit d’auteur autorise toute utilisation d’oeuvres par un maître et ses élèves à des fins pédagogiques, en précisant toutefois que la reproduction de la totalité ou de l’essentiel des exemplaires d’œuvres disponibles sur le marché n’est pas permise. Conformément à l’art. 20 al. 2 LDA, il est dû en contrepartie aux auteurs ayant droit une rémunération pour les reproductions d’oeuvres et de prestations dans le cadre de l’utilisation scolaire.
FAQ:FAQ:
http://www.educa.ch/dyn/9.asp?url=115035.htm
Conférence de Martigny\notice_tc7_fr.pdf
Conférence de Martigny\droit de citation.pdf
Conférence de Martigny\grocedop.pdf
La licence creative common permet une plus grande flexibilité en matière de droit d’auteur.
Conférence de Martigny\1515-1526-1-creative_commons_page_pr_sentation.pdf
Casus:
Dans le cadre d’un travail de maturité professionnelle, une élève « pompe » un texte qui se trouve sur Internet. Elle s’était pourtant engagée à citer toutes ses sources et à ne pas recourir systématiquement à du contenu tiers. Quelle doit être la sanction?
IV- Pornographie, contrainte sexuelle et autres délits sexuels
Casus introductif: la définition du Tribunal fédéral diverge de la conception
du commun des mortels!
Au mois de février 2001, la Cheffe du Bureau jurassien de l'égalité a découvert
qu'une tierce personne avait utilisé, à son insu, son adresse e-mail pour adresser
un message comportant en pièce jointe un fichier powerpoint constitué de treize
diapositives représentant une jeune femme habillée en peintre en bâtiment qui se
dénude peu à peu. Le message lui-même faisait référence à une campagne en
faveur des jeunes filles en fin de scolarité, pour lesquelles tous les métiers
auraient été possibles. Après qu'une plainte pénale contre inconnu ait été
déposée, l'auteur fut rapidement identifié. Celui-ci exposa avoir reçu ce message
du Bureau de la condition féminine, avoir remplacé l'adresse de l'expéditeur par
celle de la plaignante, tout en étant persuadé que les 5 connaissances auxquelles
ce message avait été adressé se rendraient aisément compte qu'il s'agissait d'un
canular. Il a également ajouté qu'il n'avait aucune intention de nuire auquel cas, il
lui aurait été facile de préserver son anonymat. Les autorités judiciaires
cantonales condamnèrent l'auteur pour pornographie et injure à une peine de 15
jours d'emprisonnement avec sursis pendant 2 ans et au versement à la
plaignante d'un montant symbolique de 1 franc à titre de réparation du tort moral.
En l'occurrence, le Tribunal fédéral relève tout d'abord qu'il importe peu que le
contenu du diaporama soit "franc de toute déviance" ou ne contienne pas
d'actes heurtant gravement la pudeur du citoyen moyen, dès lors que la notion
de pornographie "douce" ne porte pas nécessairement atteinte au sentiment de
décence en matière sexuelle. Les photographies accompagnant le message
expédié représentent une jeune femme habillée en peintre en bâtiment qui se
dénude peu à peu pour aboutir à une exhibition de sa poitrine et de son sexe,
n'ayant d'autre but que de provoquer une excitation sexuelle, compte tenu des
poses et des gestes insistant exagérément sur le domaine génital. Une telle
représentation, par les gestes et poses insistant de manière crue sur les parties
génitales, son caractère vulgaire et primitif et son aspect sexuel inopportun,
constitue de la pornographie douce. Il est inutile de faire une distinction entre
les deux premières diapositives et les suivantes. En effet, le diaporama contient
treize diapositives qui défilent automatiquement et sans interruption. Ainsi, dès
l'instant où les destinataires ouvrent l'application, les images s'interposent à
eux indépendamment de leur volonté et d'une quelconque intervention de leur
part. Au surplus, il est manifeste qu'avant de détourner le regard ou
d'interrompre le programme, la personne doit déjà avoir pris connaissance du
genre et du contenu de la représentation, de sorte que l'infraction est déjà
réalisée à ce moment-là.
http://www.terraincognita.ch/2006/05/post_1.php
Contrainte sexuelle. Art. 190 CP. La sanction d’un acte qui s’apparente au viol
doit être plus sévère que celle qui réprime d’autres actes de contrainte sexuelle.
Le Tribunal fédéral reprend la notion d’ « actes analogues à l’acte sexuel ». Il
juge qu’une fellation imposée à la victime doit être sanctionnée par une peine
qui ne peut être « sensiblement inférieure » à la peine minimale d’un an de
réclusion prévue en cas de viol, quelles que soient les circonstances pouvant
justifier une réduction de peine (arrêt 6S.253/2006 du 30 août 2006).
Les règles pénales ordinaires s’appliquent à un délit contre l’honneur commis sur
Internet. Le mode de publication importe peu (chat, msn, site web, blog…).
Exemple (publié sur un site web)ayant fait l’objet d’une décision du Tribunal
fédéral:
"Mes chers amis, C'est aujourd'hui un Président triste qui s'adresse à vous. En effet pour la première fois, depuis la création de Soft, il a
fallu demander à des membres de quitter l'association et certains sont même allés jusqu'à pratiquer le harcèlement, l'injure tant verbale
qu'écrite et la délation. Cette gangrène, comme toutes les infections, s'est développée très rapidement et j'essaye de vous résumer la
situation dans ce journal. Je vous demande de ne pas vous laisser influencer par tous les "bruits qui courent" dont la source est souvent
le "on" qui permet de faire beaucoup de mal en faisant croire qu'on n'y est pour rien. Si vous avez des doutes concernant des
informations qui circulent n'hésitez pas à contacter votre Comité. Amicalement. Jean-Paul H
L’auteur a été condamné pour diffamation et calomnie à une peine de 2000 francs
d’amende avec délai d’épreuve et de radiation de 2 ans.
De surcroît, chaque message diffusé par Internet est susceptible d’être dupliqué,
stocké, vendu, etc.…
VI- Atteintes à l’honneur sur Internet
Les normes pénales et/ou civiles répriment également nombre de
délits dont le citoyen lambda ignore parfois même l’existence:
-Piratage, diffusion de virus, spamming;
-Harcèlement virtuel:
http://www.opossum.ca/guitef/archives/001643.html
-Atteinte à la personnalité;
-Vol d’identité numérique;
-Constitution de profils et collecte illicite de données;
-Surveillance des internautes;
-Vol de numéros de carte de crédit;
-Etc.
VII- Autres délits en bref
VIII- Violation du devoir d’assistance et d’éducation
Casus introductif:
Le 1er juillet 2003, les parents d’un élève ont déposé une plainte pénale contre un enseignant
pour violation du devoir d'assistance ou d'éducation. Ils ont reproché à cette enseignante de
ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour empêcher qu'au cours de l'année scolaire
2002/2003,des élèves de sa classe ne maltraitent physiquement et psychiquement leur fille,
née en 1993.
Arrêt du Tribunal fédéral du 2 février 1999:
Le contenu de l'obligation ne peut être défini de manière abstraite; il appartient donc au juge
de le déterminer, de cas en cas, en fonction des circonstances, compte tenu notamment du
bien à protéger dans le cas concret, du sujet de la protection et du rapport entre le garant et
la victime. L'étendue de la protection peut être limitée; il en va de même de la durée de celle-
ci. Il faut ensuite que l'auteur ait violé son devoir d'assistance ou d'éducation ou qu'il ait
manqué à ce devoir. Le comportement délictueux peut donc consister en une action ou en une
omission; dans le premier cas, l'auteur viole positivement son devoir, par exemple en
maltraitant le mineur ou en l'exploitant par un travail excessif ou épuisant; dans le second cas,
l'auteur manque passivement à son obligation, par exemple en abandonnant l'enfant, en
négligeant de lui donner des soins ou en ne prenant pas, face à un danger, les mesures de
sécurité qui s'imposent. Il faut encore, sur le plan objectif, que la violation du devoir
d'assistance ou d'éducation ou le manquement à ce devoir ait eu pour effet de mettre en
danger le développement physique ou psychique du mineur.
Conférence de Martigny\ATF 125 IV 64.pdf