au fil de la ville

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Villes et Pays d’art et d’histoire Au fil de la Ville Laissez-vous conter « Chaque nuit, Dans leurs lits, Endormis, Selon les rues de Fécamp, Les habitants Ont tous des rêves différents… Des rêves hilarants, Des rêves enchantants, Des rêves excitants, Des rêves palpitants… » Poème écrit lors des ateliers d’écriture enca- drés par O. Gosse, dans le cadre du CLEAC (contrat local d’éducation artistique et cultu- relle signé par la Ville de Fécamp, la DRAC Haute-Normandie, le Rectorat et l’Inspection Académique).

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Plaquette d'information générale du service du Patrimoine de la Ville de Fécamp

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Page 1: Au fil de la Ville

Villes et Pays d’art et d’histoireAu fil de la Ville

Laissez-vous conter

« Chaque nuit,

Dans leurs lits,

Endormis,

Selon les rues de Fécamp,

Les habitants

Ont tous des rêves différents…

Des rêves hilarants,

Des rêves enchantants,

Des rêves excitants,

Des rêves palpitants… »

Poème écrit lors des ateliers d’écriture enca-drés par O. Gosse, dans le cadre du CLEAC (contrat local d’éducation artistique et cultu-relle signé par la Ville de Fécamp, la DRAC Haute-Normandie, le Rectorat et l’Inspection Académique).

Page 2: Au fil de la Ville

De la valleuse à la ville

Creusée par l’eau, la falaise forme un vallon appelé valleuse. Elargie au cours des siècles, elle donne une vallée traversée par la rivière de Fécamp, jonction de deux cours d’eau : la Ganzeville et la Valmont. Cette vallée est occupée par un vaste marécage qui mêle l’eau douce à l’eau salée. Pour échap-per aux inondations et observer les environs, les premiers habi-tants choisissent les hauteurs de Fécamp qui dominent de 110 mètres le niveau de la mer. Ils trouvent à proximité le bois, l’eau et un bassin naturel servant de hâvre aux embarcations.

Une cité entourée de remparts

La ville médiévale est ceinte de fortifications qui ont pour fonction de défendre le palais des ducs de Normandie et respecter le vœu de clôture des moines. En effet, l’abbaye se trouve à quelques mètres de la résidence ducale. Des vestiges sont encore visibles aujourd’hui : ceux du palais transformé au XIIe siècle et des remparts, rue d’Estouteville et rue de la Fontaine. Témoin majeur des fortifications ducales, la Tour de la Maîtrise est accessible lors des manifestations organisées par le service du patrimoine.Les faubourgs se développent aux portes de l’abbaye : la place des Hallettes capte le flux des pèle-rins et clients et la rue Arquaise (menant à Arques-La-Bataille) sert de voie royale. Seule la rue de Mer mène à la plage, exposée aux tempêtes.

À la conquête du marécage

Milieu inhospitalier, le marécage de Fécamp va diminuer, pour disparaître dans les années 1880. Dès le XVIe siècle, une levée de terre sépare la zone marécageuse du port, réduit à un bassin et des jetées matérialisant le chenal. Puis, ces aménagements sont con-solidés au XVIIIe siècle. Mais c’est surtout à partir de 1830 que les grands travaux s’amorcent pour agrandir le port en gagnant sur le marécage : écluse et quai Bérigny (1833-1842), phare (1836), quais Vicomté et des Pilotes. La secon-de moitié du XIXe siècle donne au port sa physionomie moderne : agrandissement du bassin Bérigny (1874), arrière-port (1892).

Le quartier « neuf » du XIXe siècle

Le quartier maritime se déve-loppe à partir de l’Ancien Ré-gime et surtout au XIXe siècle, donnant naissance à la ville moderne autour de l’église Saint-Etienne qui domine le port : nouveau marché, tribu-nal de commerce, banque… L’arrivée du chemin de fer dès 1854 accompagne cet essor tandis que les « trains de plaisir » font de Fécamp une station balnéaire à la mode qui attire écrivains (Victor Hugo, Jean Lorrain, Guy de Mau-passant…) et artistes (Berthe Morisot, Edouard Manet, Claude Monet…). Le Fécamp des couches laborieuses côtoie le Fécamp des estivants en se mêlant peu.

La reconstruction d’après-guerre

Si la ville est relativement épargnée par des bombar-dements massifs, le port est saboté lors de l’évacuation des Allemands. La ville est inscrite comme sinistrée. Tels les habitants des pre-miers temps, les générations d’après-guerre investissent les hauteurs. Les baraquements sont remplacés par des grands ensembles équipés du con-fort moderne : eau courante, chauffage central, grandes baies vitrées. La première tranche du Ramponneau est inaugurée en 1965. Puis se développent les résidences Les Vikings, l’ilôt Arquaise, le Parc de la Rivière…

Fécamp se modernise

De grandes opérations ou des chantiers programmés vont changer le visage de la ville pour améliorer le cadre de vie des habitants et dynamiser l’économie : rénovation du Ramponneau avec l’ANRU (Agence Nationale de Rénova-tion Urbaine), requalification de la zone de la mâture située entre le front de mer et les friches SNCF, réaménagement du front de mer, implantation d’un parc éolien off-shore et d’un pôle de maintenance…

Dans un souci d’amélioration de l’accessibilité inscrite dans l’agenda 21, la Ville de Fécamp investit dans la mise aux normes de la voirie et des bâtiments communaux.

De la ZPPAUP à l’AVAP

Afin de préserver la qualité architecturale et paysagère tant appréciée à Fécamp, la munici-palité a mis en place une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager (ZPPAUP). Si le sigle peut faire peur, il n’en est rien sur le terrain car il est un véritable outil de gestion qui ne fige pas le bâti mais le contrôle pour l’intérêt général et ce, dans un esprit de concertation entre le proprié-taire, la Ville et l’Architecte des Bâtiments de France (A.B.F.). Suite à la loi dite Grenelle 2, les ZPPAUP deviennent des AVAP (Aires de mise en Valeur de l’Ar-chitecture et du Patrimoine), en intégrant les problématiques du développement durable.

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Côte d'Albâtre Abbaye de la Sainte-Trinité, plan du répertoire " Monasticon Gallicum ", fin XVIIe - début XVIIIe siècles

Plan du port au XVIIIe siècle Travaux d'assèchement du marécage et construction des nou-veaux bassins, années 1880 - © Fonds Banse de Fécamp

Quartier du Ramponneau, fin des années 1960

La forme d’une ville

Projet d'aménagement du front de mer

Page 3: Au fil de la Ville

Quand Fécamp s’appelait Fiscannum

Au bord de la Manche, les Calètes, premiers habitants de Fécamp, ont préféré la sécurité des hauteurs à la vallée, alors oc-cupée par un marécage insalubre. Dès la période romaine se crée un village de pêcheurs qui prend le nom de « fiscannum », dérivé de « fisk » signifiant poisson en vieux scandinave. Une abbaye de moniales, reli-gieuses suivant une règle monas-tique, naît au VIIe siècle pour disparaître au IXe siècle du fait de la menace des raids Viking. Les fouilles archéologiques ont révélé que les bâtiments avaient été détruits par incendie.

Des Vikings aux Normands

Un siècle plus tard, ces conqué-rants devenus ducs de Norman-die font de la ville une de leurs capitales. Ils bâtissent un palais doté d’une large enceinte et afin de prouver leur conversion au christianisme, fondent l’abbaye de la Sainte-Trinité. Le duc Richard II (996-1026), surnommé le « père des moines » fait venir en 1001 le célèbre abbé béné-dictin Guillaume de Volpiano qui participe également à la renais-sance des abbayes de Jumièges, St-Ouen de Rouen et St-Wandrille. En 1067, le duc Guillaume Le Conquérant fête sa victoire de Hastings (1066) au Palais de Fécamp puis délaisse la cité pour s’établir à Caen, nouvelle capitale du duché.

Pouvoir temporel, pouvoir spirituel

L’abbaye de Fécamp est le deuxième lieu de pèlerinage en Normandie après le Mont-Saint-Michel. La relique du Précieux-Sang attire une foule de voya-geurs du XIIe au XIXe siècle, et fait la fortune de la communauté religieuse, complétée par les reve-nus des biens fonciers, en France et jusqu’en Angleterre. Cependant, dès le XVIe siècle, l’autorité de l’Abbaye décline. Rétablie vers 1650 par les Mau-ristes, bénédictins réformateurs, la communauté opère un redresse-ment tant spirituel que matériel. À la Révolution, elle quitte définiti-vement les lieux qui sont rache-tés par la Ville et occupés par la mairie en 1856.

Une forêt de mâts

La pêche fait vivre une grande partie de la population : un métier en mer vaut quatre métiers à terre. Entre 1901 et 1905, on compte 69 trois-mâts immatriculés à Fécamp. Les chantiers de construction navale ne suffisent plus à hono-rer toutes les commandes !

Ainsi, Le Marité, dernier des terre-neuviers en bois (1922) et les célèbres goélettes-écoles de la Marine nationale L'étoile et la Belle-Poule (1932) voient le jour à Fécamp.

Point d’appui du mur de l’Atlantique

Relayant les forteresses voi-sines du Havre et de Dieppe, Fécamp est équipée par les Allemands d’une importante station radar. Les axes majeurs sont alors quadrillés par les bunkers ; les villas de bord de mer et le casino sont dyna-mités pour faciliter le tir, de même que les maisons pré-sentes sur le tracé des fossés anti-char. Sabotée lors de la libération de la ville, le 2 septembre 1944, Fécamp devient une priorité nationale pour la reconstruction des infrastructures portuaires.

La reconversion de la ville

Ville industrielle basée essen-tiellement sur les filières pêche et textile, Fécamp subit la crise économique des années 70. Le tertiaire se développe, notamment dans le domaine touristique : port de plaisance, hébergements, restaurants, etc. Labellisée au niveau national " Ville d'art et d'histoire " et " Ville fleurie ", Fécamp se libère de la nostalgie de son passé en alliant mémoire col-lective et création. Des opéra-tions majeures vont modifier le Fécamp de demain. La Ville a engagé des rendez-vous réguliers avec la population pour l’associer à la Rénovation Urbaine du quartier du Ram-ponneau avec un volet parc et jardin, à l’aménagement du front de mer, à l’ouverture

du musée des Pêcheries ou à l’implantation du parc off-shore, un des 5 sites nationaux. Après l’arrêt de la grande pêche, c’est grâce à la mer et au vent que Fécamp peut encore asseoir son déve-loppement.

C’est un tournant détermi-nant pour le bassin de vie et d’emploi, afin de moderniser le territoire, d’améliorer le cadre de vie et d’offrir tant aux habitants qu’aux visiteurs des équipements de qualité.

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Maquette du bateau d'Oseberg -collection du Musée des Pêcheries

Richard II, " père des moines " - façade de l'Abbatiale de la Sainte-Trinité

Le Port de Jules Noël, 1876collection du Musée des Pêcheries

Blockhaus du Cap Fagnet Perspective de la place d'Alsace (Ramponneau)

IIIe VIIe IXe XIe XVIe XIXe XXe XXIe

La ville au fil des siècles

Page 4: Au fil de la Ville

Le Cap Fagnet

De l’ancien français « Fagne », dérivé de « fange », désignant le marécage, le Cap Fagnet offre, du haut de ses 110 mètres, point culminant de la côte d’Albâtre, un panorama saisissant sur la mer, les falaises et la vallée de Fécamp. Site stratégique à travers les âges - oppidum gaulois (fossé encore visible), fort du Baudouin pendant les guerres de religion (détruit au XVIe siècle), blockhaus du Mur de l’Atlantique (acces-sibles en visites guidées)- il se caractérise dans le paysage par le profil de la chapelle des marins, et depuis 2006, par le parc éolien.

La chapelle Notre-Dame de Salut

Nichée en haut de la falaise et servant de point d’amer (repère maritime) aux bateaux, la chapelle des marins possède une atmos-phère particulière. Amputée de la toiture de la nef et d’une branche du transept du fait des guerres et des intempéries, elle résiste toujours grâce à l’affection que lui porte la population. L’édifice abrite de nombreux ex-voto, offrandes des marins suite à un vœu exaucé et sauvegarde la mémoire des péris en mer. Autrefois chemin de pèlerinage, la « sente aux matelots » relie le port à la chapelle (départ quai Maupassant).

église des terriens, église des marins

En 1805, la rue des limites parois-siales séparait par décrêt impérial les terrains entre la paroisse Saint-Etienne (côté mer) et la paroisse de la Sainte-Trinité (côté terre). Ces deux églises sont les seules à avoir survécu à la Révolution française. L’abbatiale (classée M.H.), la plus ancienne, présente un belle architecture gothique avec sa tour-lanterne haute de 60 m. L’église Saint-Etienne, érigée au XVIe siècle, restée inachevée au XIXe siècle, comporte un portail Renaissance (classé M.H.) et reste surtout l’église privilégiée des marins qui y fêtent chaque année la Saint-Pierre (le 1er dimanche de février). Les peintures du chœur du XIXe siècle viennent d'être restaurées grâce au mécénat du groupe SIRH.

Des quais et des hommes

Occupant de vastes étendues, les quais portent les noms des grands hommes qui ont fait la ville : Charles Bérigny (1771-1842), ingénieur du port, Guy de Maupassant (1850-1893), écrivain et enfant de Fécamp, Jean Recher (1924-2005), capitaine terre-neuvas auteur du « Grand Métier ». Le quai de la Vicomté évoque le titre autorisant le prélèvement des taxes portuaires, le Grand Quai, lieu principal des débar-quements et embarquements et le quai des Pilotes rappelant le remorquage des bateaux. Enfin, les estacades en bois encadrant l’entrée du port offrent une promenade saisissante au-dessus de l’eau.

De la plage à la ville

Si l’estivant redoute parfois de marcher pieds nus sur les galets, l’entrepreneur d’autre-fois se réjouissait de la manne de matériaux utilisés pour paver les rues, construire les murs ou fabriquer de la porce-laine. Taillés, ils redeviennent silex, jouent sur la polychro-mie noir & blanc, la diversité des joints (à vif, en relief…). Ils entrent plus modestement dans les façades des maisons de matelots et d'ouvriers, ser-vant de remplissage entre les bandeaux de brique.Vers 1900, 100 000 tonnes de galets sont extraites sur la côte… Aujourd’hui, il est interdit de ramasser un galet, mesure inscrite dans les lois de protection du littoral.

Du port au musée, du musée au port

« Le petit port de pêche » cher à Maupassant a un grand passé maritime. Inauguré en 1988, un an après le départ du dernier grand chalutier, le musée des Terre-Neuvas & de la pêche voit ses collections intégrées le nouveau musée des Pêcheries courant 2013. Dans cette ancienne usine de traite-ment de poissons à l’architec-ture des années 50, le visiteur prendra un ascenseur panora-mique pour accéder au belvé-dère avec sa vue exceptionnelle à 360° sur la mer, le port et la ville. À découvrir : le centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (C.I.A.P.), la galerie historique et les espaces muséographiques consacrés au patrimoine maritime, aux Beaux-Arts, à l’Enfance…

Le quartier Bénédictine

Aux abords du Palais Bénédic-tine, trois maisons bourgeoises témoignent de la dynastie industrielle de la famille Le Grand, fondatrice de la célèbre liqueur. Conçues par l'architecte Camille Albert, elles présentent des styles variés, de l’éclectisme au néo-normand.À proximité, « la Grande Mai-son » vient d’être totalement restaurée par des particuliers proposant des chambres d’hôtes de charme et table d’hôtes, avec ses deux belles façades en pierre côté rue de mer et rue des Prés.

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Parc éolien du Cap Fagnet Chapelle Notre-Dame de Salut Abbatiale de la Sainte-Trinité (à gauche) et église Saint-Étienne (à droite) Plage de galets Cour du Palais Bénédictine, depuis le clocher Les Pêcheries, Musée de Fécamp

D'un lieu à l'autre

Page 5: Au fil de la Ville

La foire au hareng

Le dernier week-end de novem-bre voit les quais s’animer et les harengs retrouver leur noblesse d’antant. Nommé le poisson roi dès le Moyen-Âge du fait de ses qualités (bon marché, facile à conserver et à transporter), le hareng s’accommode à tous les goûts : fumé, grillé ou mariné. Il se garde de huit jours pour le « bouffi », peu fumé, à près d’un an pour le hareng saur. Des anciennes saurisseries, nommées « boucanes » par les Fécampois, marquent encore le paysage urbain avec leur toit à simple pan et leurs rangées de cheminées en briques rouges. Depuis 2012, « la Boucane » située au cœur du port a réou-vert ses portes au public grâce à d’importants travaux conduits par le Département de Seine-Maritime.

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Les huiles à la pointe de la technologie

Fondée en 1929, le groupe SIRH (Société d’Importation et de Raf-finage d’Huiles) a développé ses activités avec des huiles de foie de morue. Après la 2nde Guerre Mondiale, la société élargit ses ac-tivités dans le domaine des huiles marines. Dans les années 70, un département « huiles végétales » est créé et apporte une forte crois-sance à l’entreprise. À la fin des années 90, SIRH se spécialise dans la commercialisation des huiles de poissons, riches en Oméga 3. En parallèle, elle se segmente en deux filiales : « Laboratoire Soetenaey » avec ses 70 huiles différentes utili-sées par les industries cosmétique, pharmaceutique et Olvéa Winte-risation Europe spécialisée dans la filtration à froid d’huiles animales, principalement de poissons et de lard.

La liqueur Bénédictine

Écrivains, caricaturistes ou affi-chistes : tous célèbrent la liqueur du Palais Bénédictine.27 plantes la composent, la re-cette restant bien entendu secrète. Le fondateur Alexandre Le Grand, en précurseur du marketing, fait construire en 1900 un véritable palais industriel à la gloire de son produit. Dans les années 1980, la marque est vendue au groupe américain Martini devenu Martini-Bacardi. Si le conditionnement a quitté Fé-camp, la fabrication reste au Pa-lais qui abrite d’impressionnants alambics visibles dans le parcours de visite. Dégustation au salon d’hiver : B&B, cocktail pêche ou pamplemousse. À consommer avec modération.

La chocolaterie Hautot

Dès le XIXe siècle, une choco-laterie existe à Fécamp mais ferme ses portes à cause de la hausse du prix du cacao pen-dant la 2nde Guerre Mondiale. C’est en 2001 qu’une nouvelle usine renoue avec la tradition, comprenant une annexe « musée » pour expliquer l’his-toire du chocolat et les étapes de sa fabrication. Du cacaoyer (arbre) à la cabosse (fruit), des fèves à la tablette, les collec-tions présentent une variété d’objets : broyeurs, moules, publicités… Faites comme Charlie, le personnage de Roal Dahl, et offrez vous le plaisir d’une dégustation.

La flanelle rouge

Le sous-vêtement à manches du marin était en flanelle rouge, tissu de laine efficace pour lutter contre le froid, d’où l’expression de « flanelle de santé », courante au XIXe siècle. Il était complété par un caleçon long en même tissu, descendant sous le genou. La décoloration de la flanelle, teinte en rouge par la garance (réputée pour sa vertu antirhu-matismale) sur la peau, donna le surnom de « Peaux-rouges » aux marins fécampois ! Une unique flanelle rouge est conservée au Musée des Pêcheries.

Du cabillaud à la morue salée

Grand port morutier français de la fin du XIXe siècle jusqu’au départ du dernier chalutier « le Dauphin » en 1987, Fécamp se dote de nombreuses usines de traitement de poisson. La morue arrivait salée des bancs de Terre-Neuve puis, sur les bateaux d’après-guerre équipés de chaînes de froid, congelée. C’est alors le cabillaud ou morue fraîche.Trois usines traitent toujours le poisson à Fécamp : Pêcheurs d’Islande, fondée en 1872, les Pêcheries de Fécamp en 1913 (rachetées par le groupe SIF France) et la Sepoa (Société d’Exploitation des Produits de l’Océan Atlantique) en 1954. Laissez-vous tenter par la morue à la sauce fécampoise (crème ou Bénédictine, selon les goûts), accompagnée de pommes de terre en papillotes…

L’énergie du vent

La Communauté de communes de Fécamp, en partenariat avec le service public de l’emploi local et la plate-forme techno-logique de Fécamp, travaille à la structuration d’une filière sur l’éolien. En effet, les acteurs du territoire s’inscrivent dans la dynamique des énergies renou-velables. Le parc on-shore du Cap Fagnet, projet initié par la CCI, a été inauguré en 2006. Le chantier d’un parc off-shore débutera en 2015 pour une mise en exploitation en 2017. Il est porté par le consortium EDF- Energies nouvelles, WPD, Alstom, Dong Energy et Nass & Wind. Fécamp participe donc à la politique nationale de dévelop-pement des énergies renou-velables pour répondre aux objectifs européens de 2020. Sa

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Saveurs et savoir-faire

Page 6: Au fil de la Ville

De l’abbatiale à l’église paroissiale

L’église paroissiale de la Sainte-Trinité a été église abbatiale, dépendante de l’abbaye béné-dictine de Fécamp, de 1001, date de l’arrivée du premier abbé Guillaume de Volpiano B, jusqu’en 1792, fermeture de toutes les églises sur ordre du comité révolutionnaire. Ses imposantes dimensions s’expliquent par l’importance de l’abbaye, fondation du duc de Normandie, Richard II C , et par le pèlerinage du Précieux-Sang du Christ, dont la relique est conservée dans l’église. De plan en croix, l'église est orientée vers l'Est. Un large déambulatoire facilitait la circulation des fidèles.

À l’école du gothique

Exceptées deux chapelles D rayonnantes, l’église romane consacrée en 1099 est entiè-rement ravagée par l’incendie de 1168. La nef, longue de dix travées à trois niveaux, est reconstruite et achevée en 1219. Elle matérialise le premier âge du gothique tout en composant un élément archaïque, l'étage des tribunes, invention du roman. Située à la croisée du transept, la tour-lanterne E fait pénétrer une lumière intense. La chapelle axiale de la Vierge F prolonge l’édifice à 117 mètres, l’équivalent de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Des programmes d’embellissement Renaissance et RocailleAntoine Bohier, abbé de Fécamp de 1505 à 1519, découvre l’Italie aux côtés du roi Louis XII. À son retour, il entreprend l’un des pre-miers chantiers de la Renaissance en France : clôtures de pierre fer-mant les chapelles du déambula-toire G, maître-autel H en marbre blanc du chœur et tabernacle du Précieux-Sang I. Au milieu du XVIIIe siècle, l’abbé Claude François Montboissier de Canillac réédifie la façade de l’église et décide de décorer le chœur au goût du jour. Le somp-tueux baldaquin J de bois doré, de style « rocaille », réalisé par Defrance, repose sur des pilastres de marbre qui cherchent à effacer les piliers gothiques.

Un mobilier étonnant

À voir absolument :Le coffre reliquaire K [non visible provisoirement] : ses bas-reliefs évoquent la vie du Christ. La sculpture, du premier gothique, est nettement anglo-normande. Le pas de l’ange L : cet élégant monument gothique évoque l’une des légendes de la fondation de l’abbaye : un ange aurait laissé son empreinte dans la pierre après avoir donné le nom de « la Sainte-Trinité » à l'édifice.La Dormition de la Vierge M : ce groupe en pierre polychrome est caractéristique du réalisme de la fin du Moyen-Âge.L’horloge astronomique à marées N : en 1667, elle est l’une des premières horloges à deux aiguilles. Elle indique les heures et les minutes mais aussi les phases de la lune (globe), les 29 jours et demi du mois lunaire et la force des marées de Fécamp.Les orgues (classés M.H.) O : les grandes orgues ont été aménagées en 1746 pour l’Abbaye de Montivilliers. Elles furent attribuées en 1803 à la nouvelle paroisse de Fécamp en compensation des dommages subis au cours de la Révolution. En 1883, Cavaillé-Coll transforme l’instrument, qui comporte désormais 34 jeux complets sur 3 claviers et 2216 tuyaux.

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Tour lanterne du XIII e siècle Palais Ducal, étape de la route Guillaume Le Conquérant

Puits de lumière de la croisée du transept Dormition de la Vierge - 1495 Horloge astronomique à marées - 1667

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L'Abbatiale de la Sainte-Trinité

Page 7: Au fil de la Ville

Balade en mer sur les vieux gréements Quartier des Hallettes

Circuit Côte de la Vierge

1 - Jean Lorrain2 - La Sente aux Matelots 3 - La protection du Chenal, une réalisation périlleuse 4 - La Chapelle Notre-Dame de Salut 5 - Le Sémaphore 6 - Les blockhaus du Cap Fagnet 7 - Le Poste d’Observation8 - Le Bunker “Mammut” 9 - Le Tobrouk ou “nid de mitrail-leuse”

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Sente aux Matelots Sémaphore Blockaus du Cap Fagnet

Circuit capitale des Terre-Neuvas

1 - L’église Saint-Etienne 2 - Le port de Fécamp 3 - Les vieux Gréements4 - L’usine des Pêcheries 5 - Les Boucanes6 - Place Nicolas Selle7 - Le Silex et le Galet 8 - Les Falaises

Circuit ville ducale et ville abbatiale

1 - L’ancienne Abbaye de la Sainte-Trinité 2 - La maison des Moines insou-mis ou Domus Antiquorum 3 - Le Palais Ducal 4 - L’Abbatiale de la Sainte-Trinité 5 - L’ancien Hôtel du Grand Cerf 6 - La Tour de la Maîtrise 7 - La muraille des Ducs 8 - Le canal médiéval de la Voûte 9 - Le quartier des Hallettes 10 - L’ancien Hôpital de Fécamp11 - La fontaine du Précieux-Sang

Circuit faune, flore et vent

1 - Les éoliennes du Cap Fagnet 2 - La flore littorale3 - Les passereaux et la migration 4 - Les oiseaux marins nicheurs

Circuit Hommes nouveaux - Art Nouveau

1 - Le Pavillon de l’Enfance2 - Le monument aux marins péris en mer 3 - Camille Albert4 - La Villa Emilie 5 - Le Palais Bénédictine

Les circuits du patrimoine

Page 8: Au fil de la Ville

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Les circuits du patrimoine

Itinéraires impressionistes

Monument aux marins péris en mer Éoliennes du Cap Fagnet

Page 9: Au fil de la Ville

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Laissez-vous conter Fécamp, Ville d’art et d’histoire...... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le Ministère de la CultureLe guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de Fécamp et vous donne les clefs de lecture pour comprendre le développe-ment de la ville au fil de ses quartiers. Le guide est à votre écoute.

N’hésitez pas à lui poser vos questions.

Le service du PatrimoineLe service du Patrimoine, qui coordonne les initiatives de Fécamp, Ville d’art et d’histoire, a conçu cette brochure. Il propose toute l’année des animations pour les Fécampois, les visiteurs et les sco-laires. Il se tient à votre disposition pour tout projet.

Si vous êtes en groupeFécamp vous propose des visites toute l’année sur réservation. Des documents conçus à votre attention vous sont envoyés sur demande. Renseignements à la Maison du Patrimoine.

Fécamp appartient au réseau national des Villes et Pays d'art et d'histoireLe Ministère de la Culture et de la Communication, direc-tion des Patrimoines, attribue l'appellation Villes et Pays d'art et d'histoire aux collectivités locales qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides-conférenciers et des animateurs de l'architecture et du patrimoine, et la qualité de leurs actions. Des vestiges antiques à l'architecture du XXe siècle, les villes et pays mettent en scène le patrimoine dans sa diversité. Aujourd'hui, un réseau de 153 villes et pays vous offre son savoir-faire sur toute la France.

À proximitéBernay, Dieppe, Le Havre, Coutances, le Clos du Cotentin, la CREA (Communauté de l'Agglomération Rouen Elbeuf Austreberthe) et le Pays d'Auge bénéficient de l'appellation Villes et Pays d'art et d'histoire.

MAISON Du PAtRIMOINE

10 rue des Forts

tél : 02 35 10 60 96

[email protected]

www.ville-fecamp.fr

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2012

Haute-Normandie

Crédits photos : Ville de Fécamp, Palais Béné-dictine, WPD, SIRH, Cabinet Craquelin, urbicus, Office Intercommunal de Tourisme de Fécamp