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Avignon -Le Teil par le GR42 13 au 17 avril 2013 Beau temps tout le temps avec quelques passages nuageux 100,8 km. Dénivelé + 2152m Samedi 13 avril 2013 Avignon- St Laurent-des-arbres 21,3km, D+ 213m Un TER nous dépose à la gare d'Avignon à 13h. Il fait beau et même assez chaud. Le départ du parcours est très urbain, nous empruntons tout bonnement l'artère centrale du centre ville avant d'aller franchir le Rhône par le pont Édouard Daladier. A l'extrémité du pont un café-PMU nous accueille le temps de boire un café, de poser les jambes du pantalon et de sortir crème solaire et lunettes de soleil. Nous voilà partis par le chemin des amandiers qui grimpe à flanc de coteau dans la ville de Villeneuve-les-Avignon. Une fois sur le plat on croit sortir de la ville mais c'est pour cheminer dans une banlieue assez laide de villas cernées de hauts murs et de portails derrière lesquels grondent généralement un ou plusieurs chiens...Jusqu'à Pujaut, à part un petit passage dans un bois, c'est toujours la banlieue et nous cheminons continuellement sur le goudron. Un peu avant Truel il y a cependant un joli passage à travers la garrigue et nous passons d'un plateau de garrigue à une zone de cultures en descendant une costière. Après un cheminement à travers les vignes et avoir franchi d'abord l'A9 puis le TGV nous approchons de Saint Laurent des arbres dont nous évitons provisoirement le centre pour rejoindre le lieudit la Croisée où se trouve un centre commercial et notre hôtel le Ya'Tis. C'est en fait une sorte de motel américain mais tout est plus petit à commencer par la chambre où nous dînons de quelques courses faites rapidement au supermarché voisin en nous cachant de l'hôtesse d'accueil fort heureusement occupée avec un ami... Dimanche 14 avril St Laurent-des-arbres - Bagnols-sur-Céze 18,5 km. D+ 344m. Vers 8h il fait encore très frais quand nous quittons la zone commerciale pour aller au village de saint Laurent dans l'espoir bien vite déçu de boire un café. Heureusement nous trouvons une boulangerie ce qui nous permet de grignoter un bon croissant aux amandes en guise de petit une zone de vignoble

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Avignon -Le Teil par le GR4213 au 17 avril 2013

Beau temps tout le temps avec quelques passages nuageux100,8 km. Dénivelé + 2152m

Samedi 13 avril 2013 Avignon- St Laurent-des-arbres 21,3km, D+ 213m

Un TER nous dépose à la gare d'Avignon à 13h. Il fait beau et même assez chaud.Le départ du parcours est très urbain, nous empruntons tout bonnement l'artère centrale du centre ville avant d'aller franchir le Rhône par le pont Édouard Daladier.A l'extrémité du pont un café-PMU nous accueille le temps de boire un café, de poser les jambes du pantalon et de sortir crème solaire et lunettes de soleil.Nous voilà partis par le chemin des amandiers qui grimpe à flanc de coteau dans la ville de Villeneuve-les-Avignon. Une fois sur le plat on croit sortir de la ville mais c'est pour cheminer dans une banlieue assez laide de villas cernées de hauts murs et de portails derrière lesquels grondent généralement un ou plusieurs chiens...Jusqu'à Pujaut, à part un petit passage dans un bois, c'est toujours la banlieue et nous cheminons continuellement sur le goudron.Un peu avant Truel il y a cependant un joli passage à travers la garrigue et nous passons d'un plateau de garrigue à une zone de cultures en descendant une costière.

Après un cheminement à travers les vignes et avoir franchi d'abord l'A9 puis le TGV nous approchons de Saint Laurent des arbres dont nous évitons provisoirement le centre pour rejoindre le lieudit la Croisée où se trouve un centre commercial et notre hôtel le Ya'Tis. C'est en fait une sorte de motel américain mais tout est plus petit à commencer par la chambre où nous dînons de quelques courses faites rapidement au supermarché voisin en nous cachant de l'hôtesse d'accueil fort heureusement occupée avec un ami...

Dimanche 14 avril St Laurent-des-arbres - Bagnols-sur-Céze18,5 km. D+ 344m.Vers 8h il fait encore très frais quand nous quittons la zone commerciale pour aller au village de saint Laurent dans l'espoir bien vite déçu de boire un café. Heureusement nous trouvons une boulangerie ce qui nous permet de grignoter un bon croissant aux amandes en guise de petit

une zone de vignoble

déjeuner. Notre chemin traverse essentiellement des vignes jusqu'à la chapelle de Mayran puis il faut encore faire 5km dans une vaste plaine avant de monter dans les rues de Laudun. Sur une esplanade, près de l'église se tient le marché du dimanche matin. Il fait bon et nous nous prélassons devant un diabolo pendant un bon moment avant de repartir en traversant le marché.

Nous grimpons sur les hauteurs du plateau de Lacau où nous trouvons de vrais chemins, caillouteux à souhaits. Ensuite c'est la longue descente sur Bagnols sur Céze avec l'inévitable passage entre les villas bien fermées et bien gardées par des molosses...Nous nous dirigeons vers le centre-ville complètement mort en ce début de dimanche après midi.Quelques jeunes sont bien installés sur les terrasses des cafés mais ceux-ci sont tous fermés.Une promeneuse de chien nous indique toutefois qu'en allant vers la sortie de la ville

en direction de Pont St Esprit nous pourrons trouver un bistrot ouvert, elle avait dit juste et nous posons nos sac au bar des sports, juste derrière le monument aux morts.La recherche d'un hébergement tourne à la galère. Vu l'heure nous pensions progresser de 5 ou 6 km vers le nord et nous nous mettons à la recherche d'un logement, mais l'auberge de Vénéjan comme les 3 hôtels de St Nazaire sont tous fermés. Nous appelons alors une chambre d'hôtes située à Bagnols, en fait c'est assez loin du lieu où nous nous trouvons et les hôtes se proposent gentiment de venir nous chercher ce qu'ils font vers 18h après que nous eussions glandé un bon moment au bar des sports.Pour le repas du soir la seule solution est le Flunch d'une galerie marchande située à 1200 mètres de notre logis. Après un sérieux apéritif très généreusement offert par nos logeurs nous y ferons un repas quelconque avant de retourner chez nos hôtes qui occupent une jolie maison assez ancienne dans laquelle ils nous ont laissé la chambre de leurs trois filles parties sous d'autres cieux depuis longtemps...

Lundi 15 avril Bagnols-sur-Céze – St Martin-d'Ardèche21 km. D+ 573mNotre charmante hôtesse pousse la complaisance jusqu'à nous poser à la sortie nord de Bagnols sur Céze, sans cette offre nous aurions dû traverser à nouveau une bonne partie de Bagnols, elle nous pose donc au lieudit Fangas d'où nous partons allégrement dans l'air frais du matin. Jacques qui avait tombé la veste doit bien vite la remettre. Après avoir traversé encore quelques vignobles où les premiers pulvérisateurs de mort sont déjà en action nous grimpons sur un plateau boisé par un chemin agréable et nous débouchons vers 11h30 dans la clairière de la chartreuse de Valbonne.

Celle-ci, bien conservée a été rachetée en 1926 par des missionnaires protestants qui l'ont utilisé comme léproserie. Remplacée depuis par un restaurant, une boutique qui vend du vin et une centre de réadaptation par le travail (CAT). Une jeune femme qui s'ennuie derrière son bureau d'accueil nous fait gouter d'abord trois vins blancs, puis deux vins rouges dont aucun n'enchante vraiment mon palais. Nous négocions avec elle la non fermeture de la chartreuse pour que nous puissions la visiter après notre repas pris sur une table

la chapelle de Mayran (fondée au IX ème siècle)

chartreuse de Valbonne

du restaurant fermé ce jour là.Nous rentrons par un portail massif dans une jolie cour qui donne accès à la chapelle puis aux deux cloîtres dont le plus grand est vraiment d'une taille impressionnante. Au milieu du grand cloître un jardin et le cimetière, le tout est d'un calme absolu.

Nous repartons à travers les bois, nous montons pour finir comme toujours par redescendre. Nous passons dans Saint Julien de Peyrolas, puis enfin à Saint Martin d'Ardèche où nous entrons en empruntant le pont étroit. Il y a là une certaine animation et mal inspirés nous nous asseyons à la terrasse des xxxxxx où nous payons 6,20€ les deux diabolos qui coûtent généralement de 3 à 4€. L'office du tourisme est même ouvert et un peu par hasard pour arrivons chez Carole et Steve's un couple charmant d'authentiques Anglais qui tient un B&B. Notre chambre est un peu sombre puisque dans une cave mais bien aménagée et confortable. Comme nos hôtes ne font pas la cuisine ce soir là nous allons manger à l'hôtel

Bellevue au bout du pont, les xxxxxx étant d'emblée mis sous embargo... La terrasse est découverte et il y a un peu de courant d'air ce qui n'arrange pas vraiment la crève que j'essaie de contenir tant bien que mal depuis notre départ.

Mardi 16 avril St Martin – St Montant22km. D+ 610mAprès un très sérieux petit déjeuner pris sur la terrasse de nos hôtes nous repartons pour Saint Marcel d'Ardèche que nous rallions en empruntant presque exclusivement des petites routes où le goudron est aussi dur que sur les grandes. Vers 11h nous nous préoccupons de trouver un logement vers Saint Montant, objectif

Un cloître d'une taille impressionnante

Seul dans la Chartreuse

Traversée de l'Ardèche

Petit dèj face à l'Ardèche

raisonnable pour notre fin d'étape. Nous appelons d'abord un gîte que nous croyons communal : oui c'est possible mais cela nous coutera la modique somme de 160€ puisque c'est un gîte de 8 places et que le tarif est de 20€ par personne, voilà une logique imparable...Nous déclinons bien sûr cette offre stupide et nous contactons une chambre d'hôtes (La Pacha) hélas située nettement au nord de St Montant mais là encore nous tombons sur des hôtes charmants qui proposent de venir nous chercher à Saint Montant.Après avoir quitté la zone cultivée de Saint Marcel nous attaquons un massif couvert de maquis, nous abordons celui-ci par un large chemin en fait une piste d'un blanc aveuglant et qui monte sans discontinuer jusqu'à près de 400m, cette piste est destinée à faciliter le combat contre les incendies.

Elle est extrêmement caillouteuse et après le repas de midi il ne sera pas possible d'envisager la moindre sieste sur un carré de gazon.Après une petite pause à la maison forestière déserte du Laoul il nous faut parcourir encore 8 km pour atteindre le joli village médiéval de Saint Montant. Bien restauré depuis les années 1970 le tout a du charme. L'animation est très limitée puisque nous ne trouvons ni épicerie pour refaire notre stocke ni marchand de journaux pour acheter la carte IGN du lendemain qui nous fait défaut.A défaut de tout cela nous avons quand même le loisir de savourer un diabolo à la terrasse du Médiéval, un bistrot-restaurant local où nous sommes très bien accueillis.Nous appelons nos hôtes et 20 mn plus tard notre hôtesse vient nous chercher en voiture pour nous installer dans notre logis étant entendu qu'elle nous ramènera au Médiéval pour notre repas (lequel est déjà commandé).La chambre d'hôtes est à 3200 m de Saint Montant, au nord, au

lieudit le Moure. C'est une maison isolée, une ancienne ferme très bien restaurée et qui offre 4 chambres agréables, avec de petites terrasses.Ramenée à saint Montant par les soins de notre hôtesse nous faisons un bon repas avec l'assiette médiévale, celle ci comporte une caillette au vin rouge et en dessert un trio dans lequel le baklaoua se distingue particulièrement. La cuisinière est une vraie spécialiste tant de la caillette au vin rouge que du baklaoua au miel de chataîgniers.

Après un tour nocturne de Saint Montant notre hôte vient nous rechercher et nous passons une bonne nuit dans ce lieu si calme.

Mercredi 17 avril St Montant – Le Teil18 km. D+ 412m.Le lendemain matin après un copieux petit déjeuner notre hôte nous accompagne à travers sa propriété pour nous mettre sur le bon chemin, c'est-à-dire celui de Viviers où nous avons l'espoir de trouver la carte IGN qui nous fait défaut.

Nous descendons par un chemin caillouteux jusqu'à la chapelle saint Martin, puis il faut de nouveau user nos chaussures sur le goudron des routes pour atteindre le faubourg de Viviers et enfin le centre de Viviers où à défaut de trouver la carte IGN nous pouvons faire quelques courses alimentaires.

rue médiévale de St Montant

le pont romain

Revenant sur nos pas pendant un bon kilomètre nous franchissons le pont romain avant de prendre de la hauteur, un peu à l'aveuglette car nous n'avons qu'un bout de carte très imprécis remis par l'office du tourisme de Viviers.

Heureusement un retraité sympathique dont j'étais en train de violer le territoire nous remets sur la bonne piste et notre sens de l'orientation fait le reste, si bien que vers 14h15 nous sommes au Teil.Nous empruntons la grande rue centrale jusqu'à la place des Sablons et finalement nous décidons de prendre le bus pour Montélimar où il sera plus facile de trouver un hébergement.Dans la soirée, une prévision de changement de temps : l'arrivée plus rapide du mauvais temps, nous fait opter pour le retour d'autant que faute d'être remontés nettement au nord du Teil il paraît difficile d'atteindre la gare de Livron située à plus de 30 km.En fait, le lendemain, il fera beau et nous aurions pu marcher un journée supplémentaire. Par contre le vendredi 19 il pleuvra toute la journée et le samedi 20 avril nous aurons de la neige à 700m

Conclusion

Comme cet hiver 2013 avait été long, froid et humide, nous attendions depuis quelques semaines une « fenêtre météo » propice, pour enfin nous retrouver à marcher dans la nature et éprouver les belles sensations de liberté que nous aimons. Effectivement comme le prévoyait la météo, le printemps est brusquement apparu le 13 avril pour durer seulement 6 jours, six journées dont nous avons pleinement profité. Nous avons choisi cette randonnée sur le GR 42 sans a priori surtout pour des facilités de déplacement par le train. Le territoire traversé s'est avéré sans grand caractère, trop prêt de la vallée du Rhône, les villages sont plutôt des banlieues dortoirs, sans commerces et sans services, sauf le supermarché incontournable, la pharmacie et les pompes funèbres. Dans ce contexte de lotissements galopants, les chemins sont annexés et disparaissent, du coup le marcheur, il est vrai bien rare, se retrouve à faire des kilomètres sur le goudron dur aux pieds.En ce début d'année 2013, les grandes préoccupations qui agitent la France concernent la désindustrialisation, le déclin du pays, toutes choses bien pessimistes dont nous voulions un peu nous échapper, et bien, mauvaise pioche, ce déclin nous a sauté aux yeux, à Bagnols-sur-Cèze, à Viviers, à Le Teil, trop de rideaux sont baissés, trop de logements sont en vente dans les centres, trop de gens semblent oisifs, comment tout ceci va t il évoluer?Il nous restera tout de même de bonnes fatigues, de bonnes douleurs dans le jambes, de bonnes rencontres dans les chambres d'hôtes et l'envie de continuer dans des territoires plus éloignés, plus authentiques.

Au milieu des lotissements sa majesté l'a sauvé