bad trip au sixième ciel michel châteauneuf...que la planète va sauter d’une journée à...
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Texte : Michel Châteauneuf_directeur de collection : Jean-Pierre April_éditrice : Josée Bonneville_réviseure : Élaine Parisien_graphiste : Anne Tremblay_infographiste : Édiscript enr._photos : Daniel R. Burch et Zennie (iStockphoto)_imprimeur : Imprimerie Lebonfon.
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Bad tripau Sixième ciel
Université d’Ottawa, résidence Stanton, printemps 1982. À la veille du Rapatriement de la constitution, un groupe d’étudiants désœuvrés se défoncent sans ménagement : le narrateur, qui rêve de devenir le Lee Harvey Oswald du Québec en tirant sur la reine Elizabeth II, un pacifiste bègue souffrant de nucléophobie, un pusher franco-ontarien traqué par la GRC, un marxiste en manque de reconnaissance et un quart-arrière cocu. Autant de visages d’une certaine jeunesse confrontée au vide moral et existentiel. Bad trip au Sixième ciel nous fait vivre, en temps réel, une hallucinante descente aux enfers sous l’effet des euphorisants !
Une novella de Michel Châteauneuf
Bad tripau Sixième ciel
Michel ChâteauneufN O V E L L A
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Collection dirigée par Jean-Pierre April
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Michel châteauneuf
Michel Châteauneuf enseigne la littérature au Collège Laflèche de TroisRivières. Il a été successivement chaî neur, journaliste pigiste, rédacteur pour la radio, coordonnateur de programmes d’immersion française…Dans le milieu littéraire, l’auteur est reconnu pour son caractère percutant et provocateur. Dès la sortie de son premier roman noir, il a donné le ton à
une œuvre iconoclaste tirant à bout portant sur les tabous. L’ignominie de ses sujets et le ton lapidaire de sa narration font de Michel Châteauneuf un chantre du réalisme cru, dans la lignée des Bret Easton Ellis.
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Du même auteur
La Quête de Perce-Neige, roman jeunesse, Éditions Pierre Tisseyre, SaintLambert, 2005.
La Balade des tordus, roman noir, La Veuve noire éditrice, Longueuil, 2006.
Locoleitmotive (avec Frédérick Durand et Pierre Labrie), poésie, Éditions d’art Le Sabord, TroisRivières, 2007.
La Société des pères meurtriers, thriller noir, Éditions Vents d’Ouest, Gatineau, 2010.
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Michel Châteauneuf
Bad trip au Sixième ciel
éditeur
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives CanadaChâteauneuf, Michel, 1962
Bad trip au Sixième ciel : novella
(Kompak)
ISBN 9782892616378
I. Titre. II. Titre : Bad trip au sixième ciel. III. Collection : Kompak.
PS8605.H39B32 2011 C843’.6 C20109425219PS9605.H39B32 2011
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Conception typographique et montage : Édiscript enr.Maquette et illustration de la couverture : Anne Tremblay
Copyright © 2011, Michel ChâteauneufCopyright © 2011, Les Éditions XYZ inc.
ISBN 9782892616378ISBN version numérique (PDF) : 9782892616569
Dépôt légal : 1er trimestre 2011Bibliothèque et Archives CanadaBibliothèque et Archives nationales du Québec
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Pour mes compagnons de chaos,Jean-François Lacoursière et
Michel Lefebvre.Pour tous ceux et toutes cellesqui sont passés entre les murs
de la chambre 609de la résidence Stanton.
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De cet angle, ça peut faire penser à une nuée de fourmis qui ruisselle entre des cubes de sucre géants. Les tours Thompson, Marchand et Stanton commencent à se vider. Les papas, les mamans, les p’tits frères et les p’tites sœurs envahissent l’université. On stationne un peu n’importe où les pickup et les camionnettes de location. Des tonnes de matériel sont amoncelées pêlemêle sur les trottoirs et les terrepleins. La fin de l’année scolaire ressemble à une gigantesque ventedébarras.
Et moi, je ne me sens pas concerné. Parce que les examens, à la faculté de droit, commencent tout juste demain. Parce que, de toute façon, pendant cette année d’internement, je ne me suis jamais senti concerné par quoi que ce soit. Pas plus par mes études que par le milieu dans lequel on m’a parachuté, malgré moi, pour les faire. C’est cela : je ne suis plus moi depuis un an, je suis « malgré moi ». Plongé dans un rêve absurde, sans emprise ni référent.
Ce sentiment d’étrangeté m’habite depuis l’enfance, depuis la mort de mon ministre de père, en fait. Depuis que
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ma bellemère gère mon héritage et les dernières volontés du géniteur. C’est lui, le géniteur, qui, en quelque sorte, subventionne d’outretombe ce manège. Alors qu’il se trouve au purgatoire ou en enfer, moi je macère dans les limbes. J’avais toujours cru que je m’affranchirais de l’usurpatrice à la majorité. Mais non, je demeure lié à elle, comme un pantin entortillé dans ses ficelles. Avec lesquelles je m’étrangle un peu plus chaque jour.
L’étrangeté a pris une tangente perpétuelle le jour où j’ai appris que l’on avait également ficelé mon destin. Je ne pourrai toucher à mon héritage et goûter à mon autonomie que le jour où j’aurai passé mon Barreau. Ce Barreau est devenu assez tôt une porte grillagée ; il rime, c’est le moins qu’on puisse dire, avec barreaux.
À la veille de mon premier examen, je sais d’ores et déjà que je serai recalé plus profondément dans les limbes. Mes codes — civil, pénal et de procédure — sont encore dans leur emballage, comme au jour de la rentrée, lorsque je me les suis procurés à la librairie universitaire. Je suis un novice hérétique qui ne s’est jamais présenté à la chapelle. Pas même pour y quérir mes plans de cours. En droit à
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l’Université d’Ottawa ! J’aurais été moins dépaysé, je crois, à titre d’herboriste sur une lune de Pluton. Nowhere, now here, forever.
Dans la marée des insectes, il y a les visiteurs, aussi, qui affluent en autocars climatisés. Des quatre coins du pays confédéré. Venus voir la bette à Bébeth. Pas Bébeth, ma bellemère : Bébeth II, la reine d’Angleterre et du Canada. Demain, c’est le rapatriement de la constitution. Pierre Elliott Trudeau et les colonisés de la Chambre des communes ont organisé un gros show en son honneur. D’après ce qu’on m’a dit, plusieurs des visiteurs vont séjourner dans les chambres vacantes de la résidence Leblanc pendant les festivités. Tous les hôtels de la capitale sont bondés, et l’Université va remplir ses grosses poches grâce aux monarchistes sans abri.
Une dizaine d’étudiants cravatés sortent du Centre universitaire. Chacun ouvre son sac en riant. Sans se soucier des nombreux passants qui les observent, ils en déversent le contenu sur les pelouses. Des finissants, à l’évidence, se délestant symboliquement du poids de leurs connaissances. Le vent balaie leurs notes de cours. Une véritable tempête sur Hastey Street. Les feuilles s’éparpillent, tourbillonnent,
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s’envolent lentement, montent plus haut encore, jusqu’à ma fenêtre, puis, comme prises de panique, disparaissent soudainement derrière la faculté des arts, telle une volée de chauvessouris.
Je quitte le bord de ma fenêtre et regagne mon siège. Philippe piquenique sur ma couchette. Il s’attaque à mes vieux biscuits aux pépites de chocolat, les mastiquant à peine, les enfournant avec la gloutonnerie d’un survivant d’un camp de la mort à qui un soldat américain aurait offert sa ration. Ses yeux exorbités se tournent de mon côté, suppliants. Une tension l’envahit, et je sens qu’il est sur le point de me balbutier quelque chose.
— Je, je peux dormir iici, ce soir ?Phil dort rarement dans sa chambre, située de l’autre
côté de l’étage. Du moins, jamais seul. Il a une peur viscérale de l’eschatologie nucléaire. Une vraie maladie mentale. Chaque matin, quand il se réveille, il n’en revient tout simplement pas d’être encore vivant. Le malheureux croit que la planète va sauter d’une journée à l’autre. Le mauvais sort a fait en sorte que sa fenêtre donne sur l’édifice de la Défense nationale.
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— J’ai pas l’impression qu’on va dormir cette nuit avec le party qui s’annonce sur l’étage, m’entendsje répondre.
C’est exactement ça. Quand je parle, je m’entends parler. J’orbite autour de moimême. Je suis un satellite en contact radio avec mon corps, lequel fait office de sonde véhiculaire en exploration à la surface des choses. « Allo, ici satellite FrançoisPrince, à trois cents kilomètres audessus de la planète Kampus. Sonde Prince, me recevezvous ? » À défaut d’une humanité, j’ai au moins cette sorte de conscience artificielle qui me donne un aperçu de mes faits et gestes. J’ai lu quelque part que les comateux ont cette faculté de sortir, comme ça, de leur propre enveloppe charnelle et de planer audessus d’euxmêmes. Aussi bien dire que je ne me sens pas trop vivant parmi tous les autres atypiques de la place, autrement dit mes collègues d’étage. Ils m’apparaissent en effet aussi incongrus que moi, comme si l’administrateur des lieux avait casé tous les désœuvrés du campus au même endroit. Après mon crash sur cette planète, les gestionnaires du nowhere ont dû jeter ma carcasse dans ce dépotoir existentiel, en attente de la casse.
En parlant d’atypique, voici justement David Robichaud qui entre en coup de vent dans ma chambre. Au bout de
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chacun de ses bras musculeux pend une caisse de Molson Canadian, telle une excroissance naturelle. Sa bourse de sportif émérite de l’université, il se la verse en liquide.
— Hé, avezvous tout ce qu’y faut, les gars ? Le brewer, ça ferme à 5 heures, hein !
Le gros Dave crie toujours à tuetête. Les décibels des discothèques de Hull l’ont rendu à moitié sourd.
— Je peux pas fêter trop fort, David. Mes examens commencent demain matin.
Comme si je pouvais me taper le Manuel de droit public fondamental en une nuit ! Avec tout ce que j’ai bu aujourd’hui, je serais incapable d’en lire une seule ligne. En supposant que j’arriverais à le retrouver dans mon foutoir. Il me semble, de toute façon, que j’ai quelque chose de beaucoup plus tangible à faire sur le plan constitutionnel !
— Faut être cochon en osti pour te céduler un test le samedi, s’insurge le colosse, compatissant. En tout cas, c’est ben dommage pour ton étude… parce qu’il va y avoir un gros waterfight dans la résidence aux alentours de minuit. C’est ce que j’ai entendu dire.
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Dave dépose l’une de ses caisses, se saisit du poignet de Phil, toujours assis sur ma couchette et, en plissant les yeux, tente de deviner l’heure sur sa montre de plongée aux multiples cadrans.
— Hum… c’esttu l’heure de par icitte, ça ?— Oui, répond Philippe, j’ai aussi la, la, la pression baro
métrique. Aussi.— OK, je vous laisse, les gars, Rose m’attend au neu
vième, réagit le colosse, le cerveau soudain irradié par un influx prioritaire.
Il sort aussi vite qu’il était entré. Cette force de la nature se permet d’être à la fois le meilleur joueur des Gee Gees et le champion en titre du Drinkerfest. Bien qu’il soit un héros unanimement reconnu par les anglos et les francos, il est toujours resté fidèle à son appartenance à notre étage. Il n’y a que Rose Tulipan, sa copine (et cheerleadervedette du club de football), qui réussit, avec un certain succès, à nous le disputer.
Oh ! Ça barde dans le couloir. David gueule. Je m’avance vers le grabuge. C’est Christian qui se promène à l’étage avec sa mobylette. Il a heurté notre héros en tournant le
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coin. Dave ne semble pas trop en colère : ses bouteilles sont intactes. Il remet le tout dans les caisses et poursuit son chemin. Chris appuie son engin le long du mur et s’amène de notre côté. Bon, aussi bien me faire à l’idée que ma chambre va être le lieu de ralliement de la soirée… Christian Rousseau, alias le marxiste. Je déteste sa manie de me montrer du doigt quand il m’adresse la parole :
— Hé ! Camarade François ! Astu lu le journal aujourd’hui ?
— Le journal étudiant ?— Non, non, Le Droit.— Non, Chris. J’aurais dû ?Du panier de sa mobylette, Christian sort un exemplaire
chiffonné du quotidien. Sûrement qu’il l’a piqué dans la case d’un autre locataire, comme c’est son habitude. Grâce à sa clef passepartout, il se sert sans vergogne. Sauf dans nos cases à nous. Il a été bien averti à ce propos. Le marxiste, c’est de la graine de KGB. Il n’achète jamais rien et se fourre le nez partout.
— Le vandale a encore fait des siennes la nuit passée, déclaretil en s’assoyant aux côtés de Phil qui, dans
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sa bulle, ne semble prêter aucune attention au nouvel arrivant.
— C’est qui, ça ?— Le comique. Celui qui fait des peintures partout.— Ah, tu parles du faiseur d’ombres.— Ouais, c’est ça, le faiseur d’ombres. Il s’en est pris
à la Lincoln du recteur. Écoutez ça, camarades, sollicite le marxiste en haussant le ton, pour tirer — sans succès —Philippe de sa prostration.
Christian feuillette le quotidien, en quête de la manchette. Mais je ne lui laisse pas le temps de nous en faire la lecture.
— J’aimerais mieux lire ça moimême. Si tu veux me le prêter, ton journal.
— À condition…— À condition ?— J’aurais besoin d’un prêt de…— Encore ! Tu m’as pas encore remis mon change de
la dernière pizza, disje, faussement outré, parce que mon omniscience satellitaire indique à ma sonde véhiculaire que c’est le ton à prendre dans les circonstances.
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— Seulement un cinq, François, quémandetil de sa voix chuintante. Je voudrais m’acheter un dix onces de vodka pour le party.
— Tu veux ça là ?— Oui, oui : le liquor store ferme dans une demi
heure ! s’énervetil en saisissant à son tour le bras de Phil, mou comme le cou d’une outarde morte.
— Bon, OK. Tu vas m’apporter une p’tite bouteille de schnaps aux pêches.
Je sors de ma poche cinq coupures de deux dollars et je les tends au marxiste. Le portrait de la reine sur les billets m’anime d’une vive expectative. Elle sera ici demain matin. N’en déplaise à mon omniscience, ce serait une belle façon de me désaliéner si je lui faisais sa fête, à Sa Majesté…
Je marche vers elle, le pas allègre comme celui d’un astronaute en apesanteur. Je n’entends plus les cris de la foule des badauds qui l’acclament, tellement mes palpitations tambourinent entre mes tempes. Comme eux, je brandis mon petit drapeau unifolié. Ma main gauche, bouillante, serre fiévreusement la crosse du .38 caché dans la poche de mon ciré. Je franchis la barrière d’une enjambée
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fluide. Un gardien, en vain, tente de me saisir. Je suis un spectre. Le spectre se glisse entre les deux motos de la Gendarmerie. Les pieds bien ancrés de chaque côté de la ligne blanche tracée telle une trajectoire de tir sur le bitume, je m’érige, géant, en face du cortège qui progresse vers moi. Son Altesse, la première, m’aperçoit, paralysée sur la banquette arrière de sa limousine décapotée. Elle est là, devant moi, au bout de mon canon, à ma merci.
— Quelle marque ?— Quoi ?— Ton schnaps, quelle marque ?— Bah… Prends celui qui a le plus d’alcool dedans.Christian me laisse le journal, enfourche sa mobylette,
qu’il démarre dans une pétarade de hoquets. Puis disparaît en direction de l’ascenseur, laissant dans sa traînée une odeur âcre de circuits brûlés.
Je reviens à mon siège. Philippe fouille dans mon minifrigo, à portée de sa main, et y déniche un paquet de saucisses à hotdog crues. J’étale l’exemplaire du Droit sur mon bureau. J’y trouve aussitôt, en page deux, l’article dont nous parlait le marxiste.
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