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BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
LE CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES ET
LA POLITIQUE DE GESTION DE L’EXPOSITION AUX RISQUES
FEVRIER 2009
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TABLE DES MATIERES
ABRÉVIATIONS.........................................................................................................................................3
I. INTRODUCTION.....................................................................................................................................5
II. LA JUSTIFICATION DE LA RÉVISION DU CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES.......................6
2.1 L’ALLOCATION DES FONDS PROPRES BASÉE SUR LE RISQUE ET LA LIMITE D’UTILISATION DU CAPITAL ............................7
2.2 LES LIMITES PRUDENTIELLES D’EXPOSITION AU RISQUE........................................................................................9
2.3 LES AUTRES POLITIQUES ASSOCIÉES AU CADRE.................................................................................................10
2.4 LE PROCESSUS DE RÉVISION .........................................................................................................................12
2.5 L’APPROCHE PAR ÉTAPES, DYNAMIQUE ET REVUE CONTINUE .............................................................................12
III. LA RÉVISION PROPOSÉE DU CADRE ...................................................................................................13
3.1 LES PRINCIPAUX PILIERS DU CADRE DE POLITIQUE RÉVISÉ...................................................................................13
3.2 LA MÉTHODOLOGIE POUR UN CADRE INTÉGRÉ D'ADÉQUATION DES FONDS PROPRES ..............................................13
3.3 LES LIMITES PRUDENTIELLES D’EXPOSITION AU RISQUE......................................................................................20
3.4 LES AUTRES IMPLICATIONS RELATIVES À LA POLITIQUE FINANCIÈRE......................................................................22
IV LES IMPLICATIONS DES AMELIORATIONS PROPOSEES ........................................................................24
4.1 LES IMPLICATIONS LIÉES AU TAUX D’UTILISATION DES FONDS PROPRES ................................................................24
4.2 LES IMPLICATIONS POUR LES LIMITES PRUDENTIELLES .......................................................................................25
4.3 LES IMPLICATIONS SUR LA CAPACITÉ FINANCIÈRE À LONG TERME DE LA BANQUE ...................................................27
V L’IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE PROPOSE .......................................................................28
5.1 LA RÉVISION DES DIRECTIVES DE LA GESTION DE RISQUE SOUVERAIN ET NON‐SOUVERAIN .......................................28
5.2 LA MISE EN ŒUVRE D’UN CADRE DE GESTION DES GARANTIES ET DES NANTISSEMENTS...........................................28
5.3 LE CONTRÔLE ACCRU DE L’EXPOSITION AUX RISQUES ........................................................................................28
5.5 SUIVI ET GOUVERNANCE DU RISQUE ..............................................................................................................29
5.6 RESSOURCES REQUISES POUR UNE MISE EN ŒUVRE..........................................................................................29
VI CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS ..............................................................................................30
ANNEXES
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ABRÉVIATIONS
1. BAfD Banque Africaine de Développement
2. BAsD Banque Asiatique de Développement
3. IRB Approche basée sur la notation interne
4. ALCO Comité de Gestion Actif‐Passif
5. BERD Banque Européenne pour la Reconstruction et de Développement
6. BIaD Banque Inter Américaine de Développement
7. BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement
8. SFI Société Financière Internationale
9. BMD Banque Multilatérale de Développement
10. SMT Stratégie à Moyen Terme
11. PMR Pays Membres Régionaux
12. OPSM Département des Opérations du Secteur Privé et de la Microfinance
13. ORVP Vice‐présidence Pays et Programmes Régionaux et Politiques
14. PD Probabilité de Défaut
15. LGD Perte en cas de défaut
16. MSP Portefeuille maximum viable
17. TUCR Taux d’utilisation des fonds propres
18. IFI Institution Financière Internationale
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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Au cours de la dernière décennie, la Banque Africaine de Développement («la Banque») a pu renforcer sa position financière à travers une combinaison de politiques prudentes de prêts et de gestion des risques, de contrôles rigoureux des dépenses et un accroissement de ses réserves. La consolidation de la situation financière de la Banque s’est accompagnée d’une réduction constante de l’exposition aux activités de financement du développement (prêts et prises de participations), essentiellement suite à d'importants remboursements anticipés. La conjugaison de ces facteurs s’est traduite par une baisse constante du taux d’Utilisation du Capital de Couverture des Risques (TUCR)1. Le niveau relativement faible du TUCR a suscité un débat entre certains actionnaires de la Banque quant à l’utilisation optimale des fonds propres afin de réaliser son mandat de développement. Cette situation a amené la Direction à demander la révision du cadre d'adéquation des fonds propres de la Banque. La présente proposition a été élaborée en réponse à cette demande.
L’objectif de ce document est donc d’obtenir l’approbation du Conseil en ce qui concerne les propositions d’améliorations du cadre de l’adéquation du capital de la Banque et des politiques financières afférentes qui ont été discutées lors de la réunion du 29 janvier 2009 avec les membres AUFI/CODE.
La proposition de la Direction, résulte d’une série d’études indépendantes, de notes techniques, d’exposés et de documents présentés aux Conseils d’administration entre mars et novembre 2008 sur les possibilités de révisions et d’améliorations des méthodologies utilisées par la Banque pour l’adéquation des fonds propres ainsi que les autres politiques financières. Cette proposition prend en compte les commentaires que certains membres ont exprimés au cours de réunions bilatérales et de la réunion avec les membres AUFI/CODE.
En prenant comme référence l’approche de notation interne (NI) de Bâle II la proposition du cadre de gestion de risque est fondée sur trois grands piliers, à savoir (i) le développement d’une méthodologie transparente et flexible pour la détermination de besoins minimums en fonds propres requis pour chaque classe d’actif du portefeuille de la Banque, (ii) la mise en place de limites prudentielles d’exposition aux pays, pour les opérations du secteur privé et les prises de participations afin de réduire au minimum les pertes potentielles et d’assurer un contrôle efficace des risques assumés par la Banque, et (iii) la mise en œuvre d’une bonne gouvernance du risque afin d’accroître la transparence dans le processus d’évaluation interne et d’ être en conformité avec les meilleures pratiques bancaires.
De façon générale, il est proposé que: (i) la Banque adopte l’approche basée sur le risque en utilisant Bâle II comme référence qui différencie les charges de risques des opérations souveraines et de celles non‐souveraines pour mieux refléter le profil de risque de la Banque et couvrir tous les risques auxquels la Banque est exposée; (ii) les limites prudentielles stratégiques pour les opérations non souveraines et les prises de participation soient respectivement ajustées à 40% et 15% des fonds propres de la Banque afin de refléter la Stratégie à Moyen Terme (SMT) et la limite globale de concentration d’un pays soit directement liée au capital risque de la Banque; et (iii) la Banque maintienne une seule limite pour la gestion de son niveau d’endettement qui plafonne l’encours total de la dette à 100% du capital utilisable.
1 Le taux d'utilisation du capital de couverture des risques (TUCR) est la mesure de l’adéquation des fonds propres. Il est déterminé comme étant le ratio entre les fonds propres utilisés pour couvrir les actifs risqués et les fonds propres disponibles (réserves + capital libéré). De 75% en 2000, le TUCR est tombé à 45% en décembre 2007.
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La Direction recommande également que l’adéquation des fonds propres et des politiques afférentes soit révisée périodiquement en conformité avec les meilleures pratiques et les procédures des autres BMD.
Il est important de souligner que toutes les parties impliquées dans la révision des propositions de la Direction (institutions spécialisées en gestion de risque, agences de notation, chargés de comparaison avec les institutions sœurs) considèrent l'approche proposée comme étant prudente étant donné la migration dans le moyen terme vers un portefeuille plus risqué.
Une analyse de l’impact de ce cadre d’adéquation amélioré indique que la Banque dispose actuellement d’une capacité financière adéquate qui permet un ajustement à la hausse des limites prudentielles afin de jouer un rôle catalyseur dans le développement du secteur privé et, par conséquent, d’être pertinente pour tous les pays membres régionaux par le biais de l’augmentation des activités de financement du développement. Cependant, une forte dégradation de la qualité du portefeuille de crédit dans le cas d’une croissance des prêts plus agressive que le scénario de la Stratégie à Moyen Terme pourrait exercer une pression sur la capacité de la Banque à supporter le risque. Le niveau de tolérance institutionnel par rapport au risque, reflété dans la proposition de renforcement de l’adéquation des fonds propres de la Banque et des politiques afférentes, a pour but de s’assurer que la Banque maintient un profil de risque prudent, compatible avec sa note de crédit la plus haute, ainsi qu’une gestion adéquate du risque.
I. INTRODUCTION De fin mars à début mai 2008, le Conseil d’administration a examiné à travers une série de réunions informelles deux évaluations indépendantes du cadre d’adéquation des fonds propres de la Banque, ainsi que la réponse de la Direction à ces évaluations. Un large consensus s’est dégagé sur la nécessité d'une révision de la politique d’adéquation des fonds propres de la Banque basée sur une méthodologie à deux étapes, tel qu’indiqué dans le document résumant la réponse de la Direction2.
La présente proposition est le résultat des engagements pris par la Direction. Elle constitue une suite logique de la note technique3 présentée au Conseil en septembre 2008, et aux questions et réponses relatives à cette note technique et portant sur la révision et l’amélioration de la méthodologie de l'adéquation des fonds propres, ainsi que des autres politiques financières de la Banque.
Le Conseil lors de sa réunion de septembre 2008 a invité la Direction à travailler avec les membres de AUFI/CODE afin d’élaborer un cadre d’adéquation du Capital renforcé qui devra faire l’objet de discussion avec le Conseil ultérieurement. A cause de la complexité de l’adéquation du capital et de la nécessité d’avoir un avis externe, les sociétés de conseil spécialisées en gestion de risque ont été sollicitées pour réviser et revoir la proposition de la Direction. Cette proposition révisée a été ensuite présentée à AUFI/CODE et examinée le 29 Janvier 2009.
Ce document est le résultat de plusieurs propositions d’amélioration et prend en compte les commentaires des membres AUFI/CODE.
2 Réponses de la Direction aux études indépendantes sur le niveau de capitalisation de la Banque ADB/BD/IF/2008/86 3 Note technique sur le cadre d'adéquation des fonds propres ‐ ADB/BD/IF/2008/196
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La proposition est basée sur l’approche de Notations Internes de Bâle II comme référence en accord avec les meilleures pratiques du marché et favorise la transparence et la simplicité. Elle préconise une approche flexible, progressive et échelonnée afin d'éviter l’établissement de règles contraignantes qui pourraient être difficiles à inverser à l'avenir.
La proposition de politique globale d'adéquation des fonds propres et de gestion de l’exposition consiste en: (i) une méthode fondée sur le risque afin de déterminer les charges de capital requises pour soutenir les opérations de la Banque, (ii) une politique d'adéquation des fonds propres qui plafonne le montant des capitaux à utiliser, (iii) des politiques associées sur les limites prudentielles d’exposition, de fixation des prix, et d’endettement, et (iv) une bonne gouvernance et un cadre opérationnel efficace pour plus de transparence.
Ce document est organisé en six sections mettant un accent particulier sur les trois piliers du cadre amélioré. Après la section introductive, la deuxième section examine le cadre actuel d’adéquation des fonds propres en mettant l'accent sur ses limites et les justifications d’un changement. La troisième section présente les propositions de la Direction. La quatrième section examine les implications en matière de gestion de risques pour les politiques financières. La cinquième section porte sur les principaux facteurs pré‐requis pour une mise en œuvre efficiente. Enfin, la sixième section présente les conclusions, observations et recommandations. Des annexes sont également fournies à titre de référence.
II. LA JUSTIFICATION DE LA RÉVISION DU CADRE D’ADÉQUATION DES FONDS PROPRES
Le cadre actuel développé depuis l’an 20004 a servi la Banque de manière adéquate. Bien qu'il ait atteint globalement les résultats escomptés en terme de développement d’un cadre de gestion efficace du risque et de l’exposition, une amélioration est requise du fait des changements de l'environnement opérationnel, des développements rapides des marchés financiers, et de la complexité croissante des opérations de prêts et de trésorerie de la Banque (introduction de nouveaux produits, transactions financières plus complexes).
L’amélioration du cadre se fonde sur les facteurs suivants : (i) le cadre actuel est basé sur des paramètres déterminés par un processus de comparaison avec d’autres institutions qui sont statiques et ne reflètent pas totalement le profil actuel de risque de la Banque ; (ii) Il y a des développements notables au sein des opérations de la Banque avec l’approbation de la Stratégie du Secteur Privé ainsi que la Stratégie à Moyen Terme ; (iii) les actionnaires demandent une meilleure utilisation des fonds propres de la Banque ; et (iv) le besoin de la Banque de servir tous les pays membres régionaux selon son mandat, bien que la politique de crédit actuelle pour les prêts souverains limite l'accès aux fonds propres ordinaires à seulement treize pays. En outre, dans un environnement de crise financière où l’incertitude s’intensifie et où la volatilité s’accroit, la politique d’adéquation des fonds propres a besoin d’être renforcée avec le développement d’un cadre plus robuste et résistant.
4 Politique relative à l’adéquation des fonds propres et à la gestion des risques ADB/BD/WP/2000/29
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2.1 L’allocation des fonds propres basée sur le risque et la limite d’utilisation du capital
2.1.1 La méthodologie du cadre actuel
Le but fondamental du cadre d’adéquation des fonds propres de la Banque est d’établir un équilibre entre le risque que la Banque doit assumer et sa capacité à supporter ce risque. Cette capacité à supporter le risque est déterminée en fonction de l’adéquation des capitaux propres (c'est‐à‐dire le capital libéré disponible plus les réserves, appelé également fonds propres) pour absorber les risques du bilan et soutenir les opérations de prêt. Grâce à l’utilisation des fonds propres disponibles pour l’absorption des risques, la Banque protège ses actionnaires en minimisant la probabilité de faire appel au capital souscrit.
Dans le cadre actuel, le taux d’utilisation du capital de couverture des risques (TUCR) est défini comme étant le ratio entre les fonds propres utilisés et les fonds propres disponibles. La politique actuelle d’adéquation des fonds propres limite ce taux d’utilisation du capital‐risque (TUCR) à 100% de la capacité à supporter le risque, avec une alerte déclenchée lorsque ce taux atteint 80%.
Afin de déterminer les risques encourus, la Banque répartit l’ensemble de ses actifs (prêts, prises de participations, garanties et opérations de trésorerie) en classes de risque et attribue des «exigences en fonds propres » ou « charges de capital risque » à chaque actif basé sur la qualité du crédit de l’actif (c'est‐à‐dire sa notation). Le montant total des fonds propres requis pour soutenir l’ensemble du portefeuille est déterminé en effectuant la somme des exigences en fonds propres de chaque actif du portefeuille.
Comme l’indique la figure 1 ci‐contre, le système de notation interne de la Banque répartit l’ensemble des actifs de la Banque en cinq classes de risque (risque très faible, risque faible, risque modéré, risque élevé, et risque très élevé) qui correspondent approximativement à l’échelle de notation internationale (AAA à BBB‐, BB+ à BB‐, B+ à B‐, CCC+ à CCC‐, en dessous de CC+) respectivement. Les exigences en fonds propres (Kc) varient de 25%5 pour la classe des actifs à très faible risque à 75% pour les actifs à risque très élevé. Les exigences en fonds propres pour les prises de participation sont de 100% et de 1.6% pour les actifs de Trésorerie.
5 Une charge de risque de 25% pour les actifs peu risqués veut dire que la Banque met de côté 25 centimes pour chaque UC engagé.
Fonds
propres utilisés
Encours de prêts
Risque élevé
Risque très élevé
Risque faible
Risque très faible
Ensemble des fonds propres
utilisables
Fonds propres inutilisés
Besoins de fonds
propres
Figure 1 : Fonds propres
Risque modéré
25%
28%
35%
50%
75%
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2.1.2 Limites du cadre actuel et justification pour un changement
Les exigences en fonds propres indiquées ci‐dessus sont des comparaisons qui ont été développées principalement par une analyse comparative avec d'autres institutions financières internationales à un moment où la Banque disposait de données historiques limitées sur les probabilités de défaut de ses emprunteurs souverains et non‐souverains. En l'absence de probabilités de défaut, les exigences en fonds propres ont été calculées de manière conservatrice afin de prendre en compte l'environnement opérationnel plus risqué dans lequel la Banque évolue.
En plus de cette faiblesse structurelle, il existe plusieurs contraintes opérationnelles inhérentes au cadre actuel qui sont brièvement récapitulées ci‐dessous:
Couverture limitée des risques : La couverture du cadre actuel concerne principalement le risque de crédit lié aux opérations de prêt et de trésorerie, tandis que le risque de marché est ignoré (risque lié à la structure du bilan, aux prises de participations et aux produits de gestion de risque) Cependant, même pour le risque de crédit, l’approche est globale et exclut les engagements non décaissés (c.‐à‐d. montants des prêts approuvés et non déboursés). Le risque opérationnel n'est également pas couvert.
Paramètres statiques de risque ‐ les exigences en fonds propres indiquées ci‐dessus sont des références statiques qui ne tiennent pas compte de la durée de l’exposition, de la liquidité et du resserrement du crédit sur le marché. Ils tendent à avoir comme conséquence la mauvaise évaluation du risque de crédit avec le temps.
Manque de distinction du risque ‐ les exigences en fonds propres ne font pas de distinction entre les opérations souveraines et non‐souveraines, ainsi qu‘entre des prises de participations cotées et non cotées. Elles impliquent que la Banque encourt le même risque pour les États souverains et les emprunteurs privés. De même, les exigences en fonds propres sont indépendantes de la maturité de l'exposition du crédit, alors qu'en réalité plus longue est l’exposition plus le risque de défaut est élevé. En outre, elles ne fournissent pas de flexibilité à la Direction pour soutenir le développement des nouveaux produits basés sur leur profil inhérent de risque.
Pas de périmètre pour des améliorations de crédit – Aucune valeur n’est donnée aux facteurs de réduction du risque de crédit qui encouragent les arbitrages pour l’utilisation des fonds propres à travers les transactions structurées, ce qui constitue une autre contrainte. Pour les opérations du secteur privé, le cadre actuel ne prend pas en considération le caractère privilégié des prêts, ni la valeur des garanties. Dans le même ordre d’idée, le cadre actuel ne tient pas compte du statut de créancier privilégié des opérations souveraines. D'ailleurs, étant donné que les opérations de prêt de la Banque favorisent l'émergence des nouveaux instruments (syndications, prêts en devise locale, etc.) les exigences en fonds propres risquent de biaiser le véritable profil de risque du portefeuille.
Biais conservateur ‐ Certains actionnaires ont exprimé des préoccupations concernant le caractère trop conservateur des exigences en fonds propres, en particulier pour les classes de risque les plus faibles, notée 1 (investissement souverain peu risqué) pour lesquelles historiquement l’emprunteur n’a jamais été en défaut de paiement envers les créanciers multilatéraux. Le point de vue selon lequel: « Il n'y a jamais eu de défaut et pratiquement aucune annulation de dette pour les emprunteurs souverains notés peu risqués, au dessus de BBB+ durant une période de 5 à 7 ans pendant laquelle ces emprunteurs sont notés à ce grade» a été confirmée par les institutions chargées des revues indépendantes du cadre d'adéquation des fonds propres de la Banque.
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A la lumière des contraintes ci‐dessus et compte tenu de l'avis général de l’existence d’un degré de conservatisme dans la méthodologie actuelle de la Banque pour la détermination des exigences en fonds propres pour les opérations souveraines, une revue de la méthodologie actuelle a été recommandée. Cependant, pour l’amélioration de cette méthodologie et des paramètres de risque, les efforts ont été concentrés dans les secteurs où la valeur ajoutée de la révision du cadre sera la plus élevée et la mise en œuvre des nouvelles mesures sera la plus efficace.
2.2 Les limites prudentielles d’exposition au risque
La stratégie de gestion des expositions de la Banque vise à assurer une diversification adéquate du risque en définissant un cadre simple pour les plafonds d'exposition. Ces limites d'exposition sont liées à la capacité de la Banque à supporter le risque et le rythme auquel les limites sont consommées dépend du niveau de risque des actifs de la Banque. Ces limites sont divisées en deux grandes catégories : (i) les limites stratégiques et (ii) les limites opérationnelles ou auxiliaires.
Les limites stratégiques d’exposition de la Banque sont décrites ci‐dessous:
− La limite pour les prises de participations –Le montant total des prises de participation de la Banque ne peut dépasser 10% du montant du montant total du capital libéré, des réserves et des ressources supplémentaires au titre du capital ordinaire. L’Accord portant création de la Banque (Article 15.4 (a)6) fixe cette limite.
− La limite pour les opérations du secteur non souverain – Le montant total des fonds propres requis pour soutenir le portefeuille non souverain de la Banque ne doit pas excéder 20% du montant total des fonds propres de la Banque.
− La limite globale d’engagement par pays– Le montant total d’exposition pour les secteurs souverain et non souverain d’un pays donné ne doit pas excéder 15% du portefeuille maximum soutenable. Ce portefeuille maximum est le niveau de prêts que peut encourir la Banque lorsqu’on considère : (i) le portefeuille actuel d’engagements supporté par les fonds propres utilisés et (ii) les nouveaux engagements potentiels qui pourraient êtres générés par les fonds propres non‐utilisés.
Les limites opérationnelles sont définies en terme de:
− Limite d’exposition par pays du secteur non souverain– Le montant total de fonds propres nécessaires pour supporter l’ensemble des opérations non souveraines dans un pays donné ne doit pas excéder 20% du plafond d’engagement du secteur non souverain.
− Limite sectorielle d’exposition du secteur non souverain– Le montant total de fonds propres nécessaires pour supporter l’ensemble des opérations non souveraines dans un secteur donné ne doit pas excéder 35% pour le secteur financier et 25% pour les autres secteurs du plafond d’engagement du secteur non souverain.
− Limite par emprunteur– Le montant total de fonds propres nécessaires pour supporter l’ensemble des opérations non souveraines d’un emprunteur unique ou d’un groupe d’emprunteurs liés ne doit pas excéder 4% du plafond d’engagement du secteur non souverain.
6 Document ADB/BD/WP/99/46/Rev.4/Add.2 relatif à l’article 15(4) de l’Accord portent création de la Banque (limitations des opérations: Prises de participations). Résolution B/BG/2001/09.
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La contrainte majeure de ces limites prudentielles est qu’elles ont été définies au moment où le portefeuille de la Banque avait un profil de croissance stable, dominé par les opérations du secteur souverain, avec une exposition limitée aux opérations du secteur privé et aux activités de trésorerie complexes. Depuis lors, le profil de risque du portefeuille de la Banque a changé de manière significative en accord avec l’environnement économique actuel, entièrement différent de celui des années 2000. En outre, avec la crise financière actuelle, un nombre croissant de pays à revenu intermédiaire a réalisé l'importance d'avoir accès à des fonds stables à long terme afin de pouvoir financer leur développement économique et social. Les marchés internationaux des capitaux ne sont plus en mesure de fournir de tels fonds à des niveaux compétitifs. Ceci exerce une forte pression sur les actionnaires de la Banque pour l’octroi d’un volume plus important de prêts aux emprunteurs solvables. Apporter une réponse à cet impératif dans le cadre de cette politique et des limites définies est un véritable défi à relever.
Plus important encore, les limites actuelles ne sont plus compatibles avec la stratégie à moyen terme de la Banque et des attentes des actionnaires.
En plus des contraintes spécifiées ci‐dessus, la revue des limites de concentration et d'exposition devrait prendre en compte le besoin d’un coussin de capital supplémentaire pour supporter une croissance soutenue sans compromettre la note AAA de la Banque.
2.3 Les autres politiques associées au cadre
En plus du taux d'utilisation du capital de couverture des risques, la Banque a recours à d'autres indicateurs pour surveiller l’adéquation des fonds propres. Ces indicateurs incluent les ratios d’endettement et de financement qui sont également liés à la capacité de la Banque à supporter le risque.
2.3.1 La politique d’endettement
La politique d’endettement régit le volume total d‘emprunts qui peuvent être mobilisés en limitant la dette de la Banque à sa capacité à supporter le risque et le capital exigible. Cela permet d’établir le montant maximum du passif pour un niveau donné de capacité à supporter le risque. La Banque contrôle actuellement son niveau d’endettement par le suivi de trois ratios principaux présentés ci‐dessous. En liant le niveau de la dette au capital, ces ratios fournissent le confort nécessaire aux détenteurs d’obligations et identifient le capital exigible en tant que « dernier recours » pour le remboursement de la dette dans l'éventualité peu probable d'un défaut.
Ces ratios ont été le sujet de revue interne par des sous‐comités de l'ALCO, des consultants en gestion de risque et des agences de notation et ont été endossés par l’ALCO avec les conclusions suivantes :
− Ratio d’endettement 1‐ qui spécifie que la dette totale ne doit pas dépasser 80% du capital total exigible ‐ devrait être abandonné du fait qu'il présente une réduction arbitraire de 20% du capital exigible qui n'est pas justifiée.
− Ratio d’endettement 2 ‐ qui exige que la dette privilégié totale, ne doit pas dépasser 80% du capital exigible des pays emprunteurs non‐membre, devrait également être abandonné car ce ratio n'est plus approprié dans un contexte ou la Banque n’émet plus de dette subordonnée.
− Ratio d’endettement 3 ‐ qui stipule que la dette totale ne doit pas dépasser 100% du capital utilisable, devrait être maintenu comme le ratio d'endettement principal de la Banque.
Cependant, suite aux revues indépendantes du niveau de capitalisation de la Banque, ALCO a demandé qu’une analyse soit faite afin de déterminer si le ratio de la dette totale sur le capital utilisable (Ratio 3) ne devrait pas introduire le concept de la « Dette Nette ». Le concept de la « Dette Nette » prend seulement en considération la dette contractée pour financer des engagements liés aux activités de développement
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(prêts et prises de participations) tandis que la dette contractée pour financer les investissements liquides (notés au‐dessus de AA‐) est exclue du ratio.
Dette – Investissements Liquides (pour les valeurs notées AA‐ ou plus) Dette Nette =
Capital Utilisable (pour les actionnaires notés AA ou plus) < 100%
Les consultations préliminaires avec les agences de notation indiquent que la plupart de ces agences n'ont aucune objection quant à l’introduction du ratio Dette Nette sur Capital Utilisable comme la limite d’emprunt principale de la Banque. Cependant, il existe quelques divergences de point de vue parmi les institutions sœurs et les services d’expertise en risque sur la dite proposition, articulées autour des forces et faiblesses de ce ratio. De manière plus spécifique, ce ratio peut avoir comme conséquence une augmentation du niveau de la dette de la Banque sans aucune politique de limitation, lorsque la dette additionnelle contractée est investie dans des actifs liquides. Dans les conditions actuelles du marché, l'argument sur la liquidité des actifs très bien notés est discutable.
Réduire la dette de la Banque à la « dette nette » ne résoudra pas la contrainte d’endettement liée à la stratégie à moyen terme. Elle fournira une marge provisoire en retardant quelque peu le problème, mais limitera cependant la capacité de la Banque de répondre à la crise financière ainsi qu’aux demandes de ses clients qui en résulte.
2.3.2 La politique de financement
Contrairement au taux d'utilisation du capital‐risque qui ne prend en compte que le capital libéré, la politique de financement lie les engagements de la Banque au total du capital (y compris le capital exigible) et les réserves comme stipulé dans l’Article 15(1) de l'Accord portant création de la Banque. En d’autres termes, le montant des engagements de prêts plus les prises de participations plus les garanties ne devrait pas dépasser le capital souscrit et non grevé plus les réserves plus le surplus.
Cette politique de financement est moins contraignante et le ratio s’élevait à 38.1% à fin Décembre 20087. Les projections basées sur les scénarios de croissance des prêts de la Stratégie à Moyen Terme indiquent que la limite sera atteinte vers l'année 2015.
2.3.3 Les provisions et la politique de tarification des prêts
Comme cela est le cas avec d’autres institutions financières, l’octroi de prêt comporte un certain degré de pertes qui sont inévitables et font partie de l’activité: les pertes attendues. Il existe également une probabilité non négligeable de pertes qui peuvent être plus élevées que les pertes attendues, et ce, bien que leur probabilité soit très basse : pertes inattendues. C’est donc pour ces pertes inattendues élevées mais de faible probabilité que les institutions financières maintiennent les exigences en fonds propres. La perte attendue « risque lié à l’activité de prêt » est couverte par les provisions et la tarification des prêts (c’est à dire une marge de prêt minimum est requise pour atteindre un seuil rentable acceptable).
Avant la révision des normes internationales comptables (IAS) en 2005, la Banque appliquait des provisions spécifiques et générales sur ses prêts. Les provisions étaient alors basées sur les pertes attendues et limitées aux montants du principal du prêt. De plus, les revenus n’étaient pas reconnus pour les prêts non performants. Depuis 2005, et en réponse aux révisions de l’IAS 39, la Banque détermine les impayés sur prêts et les provisions en utilisant l'approche des pertes constatées. Le montant d'impayés déterminé sur la base d'une telle approche est donc affecté au compte de résultat. Le montant cumulé des impayés est déduit des prêts au bilan. Sous Bâle II les prêts sont considérés en impayés après 90 jours d'arriérés. Le principe d’impayé de la norme IFRS est appliqué et le prêt est amorti en conséquence. Le
7 Basé sur les Etats Fianciers non-audités.
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nouveau cadre d'adéquation des fonds propres adoptera et appliquera le principe d'impayé de la norme IFRS en amortissant les arriérés ainsi que les prêts en défaut, conformément aux règles financières et politiques comptables de la Banque. Sous Bâle II les prêts sont considérés non performants après 90 jours d'arriérés. Le nouveau cadre d'adéquation d’adéquation adoptera et appliquera les principes de la norme IFRS aux impayés conformément au règlement financier et aux politiques comptables de la Banque.
Concernant la tarification des prêts des opérations du secteur privé, la Banque a approuvé, dans le cadre d'adéquation des fonds propres de l’année 2000, une politique flexible de fixation des prix basée sur le document de politique d’une institution sœur datant de 1998. Etant donné que le profil de risque de la Banque, les instruments et les marchés ont changé de manière significative depuis lors, il s’avère nécessaire de revoir la politique de tarification des prêts du secteur non‐souverain.
2.4 Le processus de révision
La Banque a suivi un processus complet et rigoureux de cinq étapes pour développer le nouveau cadre proposé pour l'adéquation des fonds propres. La première étape a impliqué des consultations des banques multilatérales de développement afin d’effectuer un exercice d’évaluation et de comparaison des institutions sœurs. La deuxième étape a consisté en un examen indépendant du cadre de l'adéquation des fonds propres de la Banque par deux institutions financières internationales de renom. Ces deux établissements ont été invités à procéder à une évaluation indépendante du niveau approprié du capital de la Banque, en tenant compte des prévisions d’expansion de ses opérations, en particulier les prêts non‐souverains. Ces évaluations indépendantes ont abouti à la proposition d’un cadre révisé d'adéquation des fonds propres. La troisième étape a impliqué des discussions sur les propositions de la Direction avec des agences de notation. À cet égard, la méthodologie proposée et les exigences en fonds propres ont également fait l’objet de discussions avec les agences de notation internationales pour s'assurer que les changements ne compromettent pas la solidité financière et l'intégrité de la Banque lesquelles lui valent sa note triple‐A. En outre, ces agences de notation ont également fourni leurs observations sur la révision des limites prudentielles qui sont résumées en Annexe 2. La quatrième étape a impliqué des consultations avec les groupes de travail du Comité de Gestion Actif‐Passif « ALCO » qui dispose d’une expertise spécialisées au sein des différents complexes de la Banque. La note technique résultante a été discutée par les Conseils en fin Septembre 2008 et complétée par un document de questions et réponses. Ceci a été suivi d’une revue indépendante et complète des propositions de la Direction par deux services d’expertises en risque. Une révision finale a été effectuée suite aux discussions de la proposition avec les membres AUFI/CODE afin de prendre compte des commentaires effectués pendant la réunion. Le présent document constitue l'étape finale du processus de revue en cinq‐étapes et est soumis aux comités du Conseil afin d’obtenir leurs recommandations.
2.5 L’approche par étapes, dynamique et revue continue
• De l'évaluation externe à Bâle II et à l'allocation du capital économique Le cadre initial d'adéquation des fonds propres a été basé sur une analyse comparative avec les institutions sœurs. Pour le cadre révisé, on propose une approche progressive et par étape, se concentrant dans un premier temps sur l'approche du capital règlementaire de Bâle II (approche avancée basée sur les notations internes) conjuguée avec des tests de robustesse. Dans un second temps, cette approche sera complétée par la méthode du capital économique. À cet égard, il convient d'indiquer que notre analyse comparative indique que plusieurs approches sont possibles et offrent des solutions idoines mais
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quelquefois difficiles à mettre en œuvre et très coûteuses. Par conséquent l’approche proposée, simple et basée sur Bâle II semble opportune et prudente à ce stade.
• Revue périodique pour des améliorations futures
Le cadre proposé représente les travaux en cours qui devront être passés en revue de façon permanente pendant les années à venir étant donné que la Banque construit sa propre base de données de paramètres de risque liés à cette méthodologie. L'approche proposée sera plus dynamique car les exigences en fonds propres seront passés en revue sur une base annuelle, et ce sur la base des caractéristiques évolutives du portefeuille de la Banque. Durant la mise en œuvre de ce cadre, un système de reporting amélioré permettra au Conseil et à la Direction de déterminer l'impact des changements. L’objectif général est également d’améliorer la gestion du risque tout en rendant le processus de révision du cadre plus flexible.
III. LA RÉVISION PROPOSÉE DU CADRE
Les parties prenantes de la Banque ont exprimé des attentes à propos de la proposition de la Direction concernant l'adéquation des fonds propres qui devrait être diligente et prudente. Afin d’atteindre ce but, il est nécessaire de mettre en œuvre une approche souple, progressive et par étapes comme indiqué ci‐dessus.
3.1 Les principaux piliers du cadre de politique révisé
Les trois piliers essentiels qui assureront un cadre efficace d'adéquation des fonds propres sont les suivants:
1. Une méthodologie complète pour le cadre intégré d'adéquation des fonds propres couvrant tous les risques institutionnels avec leurs exigences en fonds propres.
2. La mise en place de limites prudentielles d'exposition par pays, opérations du secteur privé et pour les prises de participation afin de gérer efficacement les risques encourus par la Banque ; et
3. La mise en œuvre d’un cadre sain de gestion des risques qui intègre l'adéquation des fonds propres et les autres politiques financières y afférentes, en conformité avec les meilleures pratiques bancaires de gestion de risques.
3.2 La méthodologie pour un cadre intégré d'adéquation des fonds propres
Une composante importante pour un cadre sain d'adéquation des fonds propres est la mise en œuvre d’une méthodologie transparente qui mesure les risques de façon exacte et assigne des exigences en fonds propres qui correspondent aux risques encourus. Cependant, il est important de noter qu'il n'existe aucune méthodologie standardisée ou universelle pour déterminer l'adéquation des fonds propres des Banques Multilatérales de Développement. Ainsi, la Direction propose une approche en deux étapes pour la revue de cette méthodologie:
Pilier 1‐ La détermination des exigences en fonds propres ‐ la méthodologie serait une amélioration du modèle existant basé sur le cadre réglementaire de Bâle II pour s'assurer que la détermination des exigences en fonds propres est transparente, simple, et facile à mettre en œuvre.
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Pilier 2 – Le système intégré et ajusté au risque pour soutenir tous les éléments du portefeuille et tous les risques encourus par la Banque (risques de crédit, de marché et opérationnel).
3.2.1 La méthodologie pour la détermination des exigences en fonds propres – facteurs principaux
Les fonds propres de la Banque sont disponibles pour soutenir la croissance du portefeuille des prêts, les nouvelles initiatives de développement, ainsi que les exonérations pour l’ajustement de la tarification des prêts du secteur public. Dans un tel contexte, la Banque se doit de surveiller rigoureusement les facteurs principaux de risque affectant l'utilisation du capital et de s'assurer que les exigences en fonds propres reflètent le profil de risque du portefeuille. À cet égard le nouveau cadre doit être dynamique afin de lier les exigences en fonds propres au profil de risque du portefeuille qui est en constante évolution pour pouvoir redéployer de manière optimale les capitaux propres alloués au risque de la Banque. Le nouveau cadre pour l'attribution des capitaux propres alloués au risque cherche à répondre aux préoccupations mentionnées dans la section précédente afin de permettre une utilisation efficiente du capital.
Au lieu de déterminer les exigences en fonds propres de manière statique, la méthodologie proposée lie les besoins de fonds propres au profil de risque du portefeuille de la Banque: (i) historique de la probabilité de défaut (PD), (ii) perte en cas de défaut (LGD) et (iii) maturité effective (m) pour chaque élément du portefeuille de la Banque. Ces derniers sont détaillés dans l’annexe 1.
Probabilité de défaut PD Perte en cas de défaut LGDExposition au moment du défaut EAD
Paramètres
Charges de capital risque ou Exigences en fonds propres K Mesures du risque Taux d’utilisation du Capital de Couverture du Risque TUCR
Les exigences en fonds propres sont déterminées en utilisant la probabilité de défaut et les pertes en cas de défaut qui sont directement issues de la méthodologie avancée des Notations Internes de Bale II. Elles sont appliquées à l'exposition au moment du défaut pour déterminer le risque total encouru et par conséquent le montant de fonds propres disponibles pour une utilisation future.
3.2.2 La différenciation du risque
Un des dispositifs principaux de la nouvelle approche d'adéquation des fonds propres est la capacité de produire des exigences en fonds propres par type de portefeuille, type de produit et type d’investissement en prenant en compte des garanties. L'approche actuelle applique des exigences en fonds propres identiques aux prêts du secteur privé et public, ainsi qu’aux prises de participation cotées et non cotées. Dans la nouvelle méthodologie la structure des exigences en fonds propres prévoit la flexibilité d'adapter les produits aux différents risques. Ceci permet d’améliorer la gestion des risques et les décisions internes tout en respectant la contribution marginale de nouvelles transactions au risque du portefeuille. Les exigences différenciées par le type de portefeuille sont récapitulées ci‐dessous.
Les exigences en fonds propres pour le secteur souverain
Les besoins en fonds propres du secteur public (ks) pour les actifs dans chaque catégorie de risque sont déterminés en utilisant l'information spécifique sur l’historique de la Banque pour les trois paramètres principaux de risque : PD, LGD et M. Les détails sur la méthodologie employée pour déterminer les PD et les LGD pour le secteur souverain, ainsi les résultats de l’analyse comparative avec d'autres établissements sont présentés en Annexe I du document. Le tableau 1 ci‐dessous récapitule les exigences en fonds
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propres actuelles et révisées du secteur souverain, et indique des charges en capital risque plus importantes lorsque la qualité du crédit se détériore. La diminution des charges en capital risque du souverain pour les pays notés entre 1 et 4 est en conformité avec les observations des actionnaires et des revues indépendantes concernant le fait que les emprunteurs souverains notés peu risqués n’ont historiquement jamais connu de défaut de paiement envers les créanciers multilatéraux. D'autre part, les pays notés entre 5 et 10 enregistrent des exigences en fonds propres plus élevées que dans le cadre actuel, reflétant principalement une longue durée de période de défaut (historiquement entre 10 et 20 ans) une fois que ces pays n’honorent plus leurs engagements envers la Banque. Les exigences en fonds propres révisées sont considérées comme prudentes comparativement à l’expérience historique et aux pratiques des institutions sœurs. Etant donné le contexte économique actuel, ces exigences de fonds propres seront périodiquement revues avec une attention particulière sur l’impact régional (et non pas seulement sur l’impact national) qui pourrait déclencher une vague de défauts simultanés.
Tableau 1: Les exigences en fonds propres pour le secteur public suivant différentes approches
Classes de Risque BAD Note Interne BAD 1‐10
Qualité de Crédit Exigences en FP actuelles
(kc)
Exigences en FP révisées du
secteur souverain (ks)
Risque Très Faible 1 Excellent 25% 3% Risque faible 2 Solide 28% 7% Risque Modéré 3 Bon 35% 15% 4 Raisonnable 35% 35% Risque Elevé 5 Acceptable 50% 57% 6 Marginal 50% 89% Risque Très Elevé 7 Attention particulière 75% 98%
8 Médiocre 75% 100% 9 Douteux 75% 100% 10 Perte certaine 75% 100%
Les exigences en fonds propres pour le secteur non souverain
Pour le portefeuille du secteur privé, la détermination des paramètres de risque (PD, LGD) est moins évidente du fait du manque d’historique de données dans la base qui date de moins d'une décennie et comporte seulement 45 opérations. Etant donné le manque des données observables pour la période 1997‐2007, un certain nombre de scénarios possibles ont été envisagés. La Banque devrait choisir l'approche qui correspond le mieux au profil de risque du secteur privé. Les approches considérées seront périodiquement revues afin de prendre en considération l’expérience acquise par la Banque avec le temps pour les opérations du secteur privé.
La Probabilité de Défaut (PD) – Sur la base d’une évaluation approfondie des transactions du secteur privé et suite aux recommandations des consultants externes en gestion de risque et des agences de notation, les options suivantes ont été considérées: (1) Option 1 ‐ Analyse des données historiques de la Banque; (2) Option 2 – Etablissement d’un lien ou facteur de conversion entre les probabilités du secteur souverain et celles du secteur non‐souverain. (3) Option 3 – Utilisation des données d’une institution sœur dont le portefeuille a des caractéristiques similaires à celui de la Banque; et (4) Option 4 – Utilisation de données
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générales de marché obtenues auprès de fournisseurs de données externes (agences de notation ou autres). L'annexe I récapitule les diverses options et leurs implications pour les exigences en fonds propres.
La Direction recommande l'option 2 comme mesure transitoire jusqu'à ce que la Banque soit en mesure de déterminer de manière précise les probabilités de défaut à partir de l’historique des opérations du secteur privé. Il est important de noter qu’entre le secteur souverain et le secteur non souverain, la différence de note doit dépasser le niveau 1‐2 crans suggéré par la politique (3 crans pour certains emprunteurs comme le stipulent les sociétés de conseil en gestion des risques).
La Perte en Cas de Défaut (LGD) Les estimations de LGD dépendent de plusieurs facteurs dont en particulier le caractère privilégié des prêts et l’estimation des garanties liées aux opérations. L'approche Bâle II recommande qu’une perte en cas de défaut (LGD) de 45% soit assignée aux prêts privilégiés des entreprises et des banques non sécurisés par une garantie spécifique. Pour les prêts subordonnés Bâle II recommande une LGD de 75%. L'expérience de perte en cas de défaut des institutions sœurs impliquées dans les opérations du secteur privé indiquent 40% de LGD pour les prêts privilégiés et 55% pour les prêts subordonnés. Il est également important de noter que l'analyse de la base de données de la Banque indique que, bien que les LGD ne soient pas nécessairement corrélées aux notations, on observe que pour les notes de crédit très faible (en‐dessous de 7) les pertes en cas de défaut avoisinent 100%. Aussi, l’analyse de l’historique indique des faibles taux de recouvrement des défauts pour la Banque.
Sur la base de ces observations, étant donné l'environnement plus risqué dans lequel la Banque opère, et afin de rester en conformité avec les pratiques et normes de Bâle II, la matrice ci‐dessous est proposée pour les opérations de la Banque. Cette matrice a été discutée et approuvée par le Comité de Gestion Actif‐Passif. Pour le portefeuille existant, sur la base de l’application de cette matrice, les LGD obtenues pour chaque entité du portefeuille seront passés en revue au cas par cas par le groupe de travail du Portefeuille Non Souverain de l’ALCO, responsable de la surveillance des notations des entités de secteur privé. Cette revue permettra d’ajuster les LGD chaque année.
Prêt Privilégié
Fortement sécurisé
Modérément sécurisé
Faiblement sécurisé
Non sécurisé Prêt Subordonné
LGD8 35% 45% 50% 50% 75%
Sur la base de cette matrice et en appliquant les PD déterminées, les exigences en fonds propres pour le secteur privé sont récapitulées dans le tableau 2 ci‐dessous. Les charges de risque du portefeuille non souverain doivent être constamment revues. Au fil du temps, lorsque des données supplémentaires et des améliorations de la méthodologie indiqueront la nécessité de changer les niveaux des charges de risque, l’information sera communiquée au Conseil afin qu’une décision soit prise.
8 Pour toutes les expositions notées entre 8 et 10%, la LGD est fixée à 100%
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Tableau 2: Les exigences en fonds propres pour le secteur privé suivant différentes approches
Actuel Proposé
Classes de Risque BAD
Note Interne BAD 1‐10
Besoins en FP actuels (kc)
Prêt Sécurisé (kns1)*
LGD = 43%
Prêt non sécurisé (Kns2)
LGD = 50%
Subordonné
(kns3)
LGD = 75%
Risque Très Faible 1 25% 24% 27% 41%
Risque Faible 2 28% 27% 31% 46%
Risque Modéré 3 35% 38% 44% 65%
4 35% 44% 50% 75%
Risque Elevé 5 50% 47% 55% 82%
6 50% 47% 55% 82%
Risque Très Elevé 7 75% 49% 60% 87%
8 75% 100% 100% 100%
9 75% 100% 100% 100%
10 75% 100% 100% 100%
* Moyenne des trois types de garanties (Forte, modérée, faible)
Il est important de noter que cette différentiation des exigences en fonds propres du secteur privé, basée sur la qualité des garanties, exige une gestion active de ces garanties qui n'est actuellement pas encore en place. Pour la méthodologie proposée, les exigences en fonds propres dépendent de la structure de la transaction. Ainsi une transaction à haut risque avec une structure de garantie solide peut exiger moins de fonds propres qu’une transaction à faible risque qui n’est pas sécurisée. L’analyse comparative avec les Institutions Financières Internationales (IFI) opérant dans un environnement similaire ‐ L’analyse comparative avec les institutions financières sœurs est résumée dans le tableau 3 et indique que les exigences en fonds propres de la Banque sont en accord avec les pratiques du marché. Il est important de noter que les charges proposées n’entravent pas l’évolution des activités du secteur privé et n’empêchent pas les opérations dans les pays qui ont une notation faible. Le principal problème des comparaisons des charges de capital du secteur privé de la Banque avec les autres institutions financières actives dans le secteur privé, demeure dans le fait que l’appétit pour le risque varie d’une institution à l’autre. Ces analyses peuvent servir de base comparative valable mais ne peuvent pas se substituer aux charges de risques du portefeuille non‐souverain de la Banque. De plus il ya le problème des risques/et compensation et des profits générés qui varie selon le mandat et la localisation géographique des activités propres à chaque institution.
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Tableau 3: Les exigences en fonds propres indicatives, utilisant les paramètres de risques des IFI opérant dans un environnement similaire.
Actuel IFI Comparable (2) Classes de Risque
BAD
Note Interne
BAD 1‐10 Besoins en FP actuels (kc)
IFI Comparable (1)
PCD (40%) Senior (40%)
Subordonné (55%)
Risque Très 1 25% 19% 27% 37%
Risque Faible 2 28% 23% 30% 41%
Risque Modéré 3 35% 24% 34% 46% 4 35% 29% 36% 49%
Risque Elevé 5 50% 32% 38% 52% 6 50% 35% 40% 55%
Risque Très Elevé 7 75% 36% 41% 56%
8 75% 100% 100% 100%
9 75% 100% 100% 100%
10 75% 100% 100% 100%
* IFI (1)= Institution Financière Internationale 1; IFI (2)= Institution Financière Internationale 2.
3.2.3 L’approche compréhensive des risques ‐ Profil du risque moyen pondéré.
La Banque comme toute autre institution financière est exposée à trois grands types de risques pour lesquels les besoins en fonds propres doivent être assignés afin de la protéger contre des pertes financières : (i) risque de crédit ; (ii) risque de marché ; et (iii) risque opérationnel. La méthodologie proposée regroupe cet univers de risque et prend en compte le type de risque qui était ignoré sous le cadre actuel, en leur affectant les fonds propres correspondant à leur profil de risque. Cependant, le risque de crédit lié aux engagements pour le développement (prêts souverains et non‐ souverains) sera couvert avec plus d’attention car il représente la plus grande source de risque pour la Banque. Le tableau 4 récapitule le champ de couverture du cadre proposé qui sera utilisé pour déterminer le montant total de fonds propres utilisés par la Banque.
Tableau 4: Risques couverts dans le cadre révisé d'adéquation des fonds propres
Type de Risque Méthodologies pour l’allocation des charges de risques.
Portefeuille de prêts décaissés
Basée sur les charges de risques des portefeuilles souverains et
non‐souverains.
Portefeuille de prêts non‐décaissés
Même méthode que pour le portefeuille de prêts décaissés avec un facteur de conversion (décote) de 75% appliqué sur le portefeuille non décaissé.
Les prises de participations
50%‐75% pour les prises de participation listées
75%‐100% pour les prises de participation non‐listées
Les expositions liées aux
activités de développement (principalement
risque de crédit; risque de marché sur les prises de participations) Autres alternatives aux
Prêts (ex : Garantie) Basé sur la valeur de la garantie équivalente aux prêts pour laquelle est appliquée une charge de risque.
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Type de Risque Méthodologies pour l’allocation des charges de risques.
Nouveaux produits (devises locales non couvertes, Gestion de Portefeuille)
Les besoins en fonds propres seront déterminés au cas par cas si les pertes potentielles estimées sont matérielles.
Le risque de crédit sur les actifs de trésorerie
Basée sur la note de la contrepartie: ‐ 0% pour le Cash, et les souverains notes AA+ et plus ; de 1.6% à 4% pour toutes les autres expositions de trésorerie selon le type d’instrument et leur maturité.
Le risque de crédit sur les swaps et autres produits dérivés
Basé sur le coût de remplacement des dérivés (Valeur du marché), ajusté par les garanties auxquels on applique une charge de capital de 1.6%
Les opérations de trésorerie (Risques de Crédit & Marché)
Le risque de marché sur le portefeuille de trésorerie
Atténué par la politique de gestion l’Actif‐Passif de la Banque et le principe concordance pour les taux d'intérêt et les devises.
Les exigences en fonds propres supplémentaires seront appliquées au risque résiduel si celui‐ci est estimé important. La VAR sera utilisée pour les tests de robustesse du portefeuille d’investissement.
Toute activité de la banque (Risque Opérationnel)
Le risque opérationnel 15% de la moyenne de revenu opérationnels pour les 3 années précédentes. Pas de provisionnement pour les risques légaux ou de réputation.
Concernant la gestion du profil de risque global du portefeuille de la Banque, la Direction s’assurera que la note moyenne pondérée de ce profil se situe entre 3 et 4, tout en prenant compte des risques à couvrir listés ci‐dessus.
3.2.4 La limite d’utilisation des fonds propres (TUCR)
Le degré de risque que la Banque est prête à assumer dans la réalisation de son mandat de développement et sa capacité globale de tolérance de risque, sont limités par sa capacité à supporter le risque. Prenant en compte les compromis auxquels elle est confrontée dans son activité normale, la Banque cherche à éliminer tout risque important dont les conséquences financières sont inacceptables (exemple : appel aux actionnaires pour du capital) ou dont les conséquences non‐financières sont inacceptables (exemple : graves dommages à la réputation de la Banque). Le taux d’utilisation du capital offre une vision à long terme sur les paramètres de ces compromis.
Dans le nouveau cadre, le TUCR sera maintenu comme mesure principale de l’adéquation des fonds propres car c’est un outil qui permet d’avoir de bonnes perspectives sur les risques encourus par la Banque. Combiné avec les autres politiques financières, le TUCR permet de protéger la Banque de pertes éventuelles liées aux activités de prêt et de trésorerie.
Le seuil de 80% du TUCR pour une augmentation du capital de la Banque sera également maintenu. Toutefois, ce ratio sera contrôlé avec un niveau minimum du ratio entre les fonds propres et les actifs
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risqués qui sera déterminé suite à des tests de robustesse sur le volume de portefeuille qui peut être en défaut, ainsi que sur les pertes qui peuvent être encourues sur les marchés.
3.3 Les limites prudentielles d’exposition au risque
Ayant prudemment construit ses réserves et minimisé les risques de crédit et de marché de son portefeuille, la Banque aura une certaine marge pour accroitre son capital–risque. Cela donne une certaine flexibilité pour une prise de risques additionnels et pour la poursuite de son mandat de développement à travers (i) l’extension de prêt pour des projets à haut risque du secteur privé qui ont un impact important sur le développement (ii) la participation dans des fonds d’investissement dans les pays notés en dessous de la note moyenne de risque afin d’attirer les investisseurs privés ; et (iii) l’accroissement des engagements sous forme de prêt direct ou syndiqué à des emprunteurs uniques. Une telle augmentation des limites prend en compte la possibilité pour la Banque de vendre son exposition. En ce qui concerne les limites auxiliaires et opérationnelles, la stratégie sera d’atteindre un niveau de diversification adéquat pour le portefeuille. En conséquence, les principes directeurs servant à déterminer les limites prudentielles proposées sont les suivantes : (i) un déploiement efficace des fonds propres de la Banque afin de répondre à la demande des actionnaires,(ii) une stratégie institutionnelle marquée par une forte croissance du secteur privé, et (iii) le maintien de la notation triple A tout en s’assurant que la Banque maintienne un coussin de capital suffisant afin de faire face à des crises. Les propositions de la Direction prenant en compte des facteurs ci‐dessus sont résumées dans le tableau 5.
Tableau 5: Les limites prudentielles proposées
Limites prudentielles Actuelles Proposées Pourcentage du
Limite globale par pays 15% Portefeuille maximum soutenable
15% Total des fonds propres
Limite pour le secteur privé 20% 40% Total des fonds propres
Limite pour les prises de participation 10% 15% Total des fonds propres
Limite‐pays : Operations non‐souveraines 20% 25% fonds propres du secteur privé
Limite sectorielle –Services financier 35% 35% fonds propres du secteur privé
Limite sectorielle – Autres secteurs 25% 25% fonds propres du secteur privé
Limite par emprunteur 4% 7% fonds propres du secteur privé
3.3.1 Le plafond des opérations du secteur privé de la Banque
Le niveau proposé de 40% est basé sur la taille actuelle des opérations du secteur privé de la Banque et de leur croissance annuelle projetée au cours de la période de la Stratégie à Moyen Terme. Cette limite détermine le volume maximum soutenable d’opérations qui ne compromet pas les principaux ratios prudentiels de la Banque. Ce plafond a été établi en testant la robustesse de la relation entre les nouvelles opérations non‐souveraines, le taux d’utilisation des fonds propres et les principaux ratios de solvabilité. Les principales hypothèses comprennent : (i) la croissance des fonds propres de la Banque, (ii) le volume des nouvelles approbations non‐souveraines, (iii) la combinaison des instruments (prêts ou prises de
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participation), (iv) le profil de décaissement, (v) le profil de remboursement, et (vi) le profil de risque des nouvelles approbations aussi bien que l’estimation de la migration des expositions actuelles. Si le profil du risque de crédit du portefeuille du secteur privé se détériore, ce niveau ne sera pas suffisant pour soutenir la croissance à long terme du secteur privé. Afin que cette limite ne soit pas une contrainte, particulièrement si le portefeuille se détériore, il est important de mettre en place des instruments qui permettent de partager le risque ou de le transférer à une partie tierce. La Banque doit s’assurer de la mise en place de mécanismes de sortie, lorsqu’elle prend des participations dans les fonds de capital risque, afin de continuer à jouer un rôle catalyseur.
3.3.2 La limite des prises de participation
La Direction propose que les fonds propres disponibles pour les prises de participation ne dépassent pas 15% du total des fonds propres de la Banque, ce qui correspond à une augmentation par rapport à la limite actuelle de 10%. Cette décision doit être approuvée par le Conseil des Gouverneurs.
Toutefois, étant donné que les prises de participations comportent un niveau de risque plus élevé combiné à un mécanisme inapproprié de sortie due à une activité limitée sur les marchés de capitaux dans les PMR, la Direction est encline à ce que l’augmentation de cette limite soit graduelle.
En proposant une augmentation de cette limite, la Direction reconnaît la nature plus risquée des prises de participations, mais également la nécessité de répondre aux attentes croissantes des actionnaires :(i) jouer un rôle de catalyseur dans le développement des marchés des capitaux et fournir des capitaux aux fonds d’investissement afin d’attirer les investisseurs privés, et (ii) de contribuer au développement des PME et de la micro finance par le biais de prises de participation dans les banques de développement locales et régionales.
Aussi, l’augmentation de la limite des prises de participation sera accompagnée par diverses initiatives afin de s’assurer que le risque inhérent à cet instrument est activement et efficacement géré. Ces mesures incluent mais se ne limitent pas à (i) la présentation d’une stratégie pour les prises de participation au Conseil par le Département du secteur privé (OPSM) ; (ii) le renforcement du contrôle du portefeuille de prises de participation pour s’assurer que les nouvelles prises de participation à risque élevé sont plafonnées puisqu’elles ont un impact significatif sur la moyenne pondérée du profil du risque, ainsi que sur le revenu net du fait des provisions (iii) la mise en œuvre d’une stratégie de désinvestissement, de sortie ou de vente des parts pour les prises de participation afin de maintenir les expositions dans les limites prudentielles (iv) une revue annuelle de la performance du portefeuille des prises de participation.
3.3.3 La limite globale d’exposition par pays
Le changement fondamental pour la limite globale d’exposition par pays est le lien direct qui est établi avec les fonds propres. Dans le cadre actuel, la limite globale était basée sur le portefeuille maximum soutenable. Le taux des 15% est maintenu mais relié au total des fonds propres de la Banque. A titre de comparaison, 15% de fonds propres correspondent à environ 18% ou 20% du portefeuille maximum soutenable selon le la combinaison des instruments et la qualité des actifs du portefeuille. Les décisions continueront à être prises en fonction de l’adéquation par rapport à la stratégie institutionnelle, l’impact sur le développement et les besoins des clients.
Il est important de noter que la limite globale s'applique aux pays éligibles aux guichets BAD et FAD. Cependant, dans le cas des pays éligibles au guichet FAD, la limite concerne les opérations du secteur privé ainsi que les projets enclaves et détermine donc le plafond global de ces opérations. Le changement de la
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limite globale incombe au Conseil.
3.3.4 Les limites auxiliaires opérationnelles
Afin d’assurer la diversification de son portefeuille, la Banque a mis en place des limites auxiliaires opérationnelles. Ces limites visent à réduire la concentration de l’exposition de la Banque à différents segments de risque. Ces limites sont liées au secteur d’activité, au pays et à l’emprunteur et sont établies par rapport au plafond des opérations du secteur privé. Pour gérer l’exposition sectorielle, huit (8) secteurs importants ont été définis. Les fonds propres utilisés pour chaque secteur ne pourront pas dépasser 25% du total des fonds propres disponibles pour les opérations non souveraines. Cependant, du fait de la diversification et de la régulation des institutions financières par les banques centrales, la limite du secteur financier est fixée à 35%. La limite par pays et par emprunteur augmentent de 5% et 3% respectivement dans le cadre révisé. La limite du seul emprunteur est aussi une limite consolidée à travers toutes les lignes métiers (crédits au développement et opérations de trésorerie). Les limites sectorielles pour les institutions financières et autres secteurs restent inchangées.
3.4 Les autres implications relatives à la politique financière
3.4.1 La tarification des prêts pour les opérations non souveraines
La Banque utilise une structure tarifaire « flexible de recouvrement des coûts » tel que définie dans les directives des opérations non‐souveraines. Dans cette structure, le coût pour la Banque de déployer sa capacité à supporter le risque (sous forme de prêt aux clients) est le point de référence pour la détermination de la marge des prêts octroyés au secteur privé. Le taux de tarification du prêt de la Banque à un client est composé d'un Taux de Base et d’une Marge de Prêt : Les composantes de la tarification
Taux de base Libor
Coût Opérationnel
Contribution Economique
Prime de risque
dont:
‐ Charges pour les pertes attendues
Marge de prêt
‐ Charges pour les pertes inattendues
Comme indiqué dans la section 2, la composition de la prime de risque de la Banque est indexée sur celle d’une institution sœur dont les indicateurs datent de 1998. La Banque a dorénavant acquis une solide expérience dans la détermination du tarif des transactions du secteur privé. La politique de recouvrement flexible adoptée par la Banque reste toujours pertinente, même si un ajustement de la prime de risque s’avère nécessaire afin de refléter les valeurs de la probabilité de défaut (PD) et de pertes en cas de défaut (LGD) dérivées du cadre révisé. Les exigences en fonds propres applicables pour la tarification des prêts prendront également en compte le risque relatif à la durée des prêts, pour mieux illustrer la longue échéance des prêts accordés par la Banque en comparaison avec le marché.
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Une plus grande granularité de l’échelle de notation, actuellement basée sur les 10 échelons, sera utilisée afin d’améliorer la distinction entre les transactions et refléter les spécificités de chaque transaction, plutôt que de traiter plusieurs transactions de la même manière au sein d’un même pays.
3.4.2 La politique de provisionnement
Il n’y aura pas de changement dans la politique de provisionnement de la Banque. Toutefois, sous Bâle II, un prêt est considéré en défaut après 90 jours d’arriérés. Les principes de la norme IFRS basée la méthode des pertes encourues s’appliqueront aux prêts, aux actifs de trésorerie et prises de participation en situation de défaut, en accord avec les régulations financières et les politiques comptables de la Banque.
3.4.3 La politique d’endettement
La raison du changement des indicateurs de la politique d’endettement de la Banque est fondée sur les piliers suivants :(i) adoption de ratios étroitement contrôlés par les agences de notation afin de s’assurer que la Banque maintienne ses critères de transparence qui supportent sa note de risque élevée sur les marchés internationaux de capitaux, et (ii) le maintien d’un cadre simplifié qui minimise la probabilité d’un appel au capital. L’objectif visé est de faire en sorte que ces fondements soient ancrés dans le cadre de gestion de l’ensemble de l’actifs/passif par le biais des limites opérationnelles pertinentes. Il est proposé que la Banque maintienne un seul ratio d’endettement, le ratio de la dette sur le capital utilisable dans sa forme actuelle. Cette politique est similaire à celle des autres BMD et permet de limiter l’endettement de manière adéquate.
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IV LES IMPLICATIONS DES AMELIORATIONS PROPOSEES
4.1 Les implications liées au taux d’utilisation des fonds propres
La croissance des prêts de la Banque dans sa SMT marquée par l’expansion des opérations du secteur privé nécessitera une augmentation de l’exposition aux risques sur la période 2009‐2015 et un besoin supplémentaire en fonds propres. En utilisant la nouvelle méthodologie proposée, l’augmentation du taux d’utilisation des fonds propres ne constitue donc pas une contrainte, comme indiqué dans le Tableau 6. Cependant, les tests de robustesse du profil de risque associés à ce type de croissance (c’est‐à‐dire une note moyenne pondérée par le risque au–dessus de 4) indiquent que l’augmentation de l’exposition pourrait utiliser 96% des fonds propres de la Banque à l’horizon 2012. Dès lors, la détérioration significative de la qualité du portefeuille pourrait compromettre la notation triple A de la Banque si elle n’est pas gérée avec prudence. La croissance de l’exposition devrait être accompagnée d’une gestion active et prudente du portefeuille. Tableau 6: Impact du nouveau cadre d’adéquation des fonds propres sur le taux d’utilisation des fonds propres (TUCR)* (Montants en millions d’UC)
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Fonds Propres Totaux 4,708 4,623 4,705 4,802 4,882 4,999 5,124 5,236 5,361
1. Actuel TUCR (1) 49% 52% 54% 62% 75% 85% 94% 105% 116%
Couverture actuelle: Souverain 41% 39% 36% 37% 43% 45% 48% 52% 56%
Non‐souverain 5% 10% 15% 22% 30% 37% 44% 51% 57%
Trésorerie 2% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3%
2.Proposé TUCR (2) 39% 44% 48% 56% 67% 77% 88% 99% 110%
Couverture Proposée: Souverain 32% 27% 24% 24% 27% 29% 30% 33% 36%
Non‐souverain 5% 10% 16% 24% 33% 40% 48% 56% 63%
Trésorerie 2% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3% 3%
Risque Opérationnel
‐ 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1% 1%
Prêts non décaissés
3% 4% 5% 4% 5% 6% 7% 8%
3. Variation du TUCR TUCR (2) ‐ (1) ‐10% ‐8% ‐6% ‐6% ‐8% ‐7% ‐6% ‐6% ‐6%
* Le taux d’utilisation projeté des fonds propres est sujet à des changements liés à la mise à jour du portefeuille, des données et des hypothèses. Dans le cadre proposé, les fonds propres atteindront le seuil de déclenchement de leur limite aux environs de 2014 en faisant l’hypothèse d’une croissance régulière des réserves. L’impact sur le portefeuille global se résume en une réduction de la part du portefeuille souverain et une augmentation de portefeuille non souverain en termes de taux d’utilisation des fonds propres. D’autres types de risques non couverts dans l’ancienne méthodologie tels que le risque opérationnel et le montant non‐décaissé utiliseront entre 5% et
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9% de fonds propres entre 2009 et la fin du plan de la SMT. Le schéma 2 illustre le profil de croissance des fonds propres.
Schéma 2: L’utilisation des fonds propres
4.2 Les implications pour les limites prudentielles
4.2.1 Les implications pour la limite globale pays
La diversification du portefeuille est une des règles principales pour la réduction du risque. À ce titre, la plupart des BMD contrôlent leur risque de crédit et de concentration à travers les limites pays, bien qu’elles suivent des approches différentes qui reflètent la spécificité de leur politique de crédit et la nature de leurs opérations financières. L'approche basée sur le risque de la limite proposée du cadre d'adéquation des fonds propres amélioré limite à 15% du total des fonds propres, le risque que la Banque prend dans les pays les plus solvables ayant les capacités d'absorption de dette les plus élevées.
La détermination des limites basées sur le risque suggère des limites faibles pour les pays les plus risqués (ainsi les fonds propres requis pour soutenir les engagements sont plus importants quand la Banque prend plus de risque). Par conséquent, les limites par pays sont différenciées par rapport au risque encouru par la Banque en se basant sur une matrice à deux dimensions : (i) la notation du pays ; et (ii) le potentiel économique du pays. Cette matrice est illustrée dans le tableau 7 ci‐dessous. En termes de limite de risque, le pays le plus solvable (la classe de risque 1) aura une limite de 15% de la limite globale (correspondant à 100% de la limite), tandis que le pays le moins solvable aura une limite de 2%. Concernant le facteur capacité d'absorption, les pays sont repartis en cinq classes sur la base de leur potentiel économique, partant des très petites économies aux très grandes économies, déterminées par la quote‐part du FMI et le PIB. Les limites pays pour le portefeuille non‐souverain varient, pour la même classe de risque (par exemple très faible risque) de 15% pour les très grandes économies à 3% pour les très petites économies.
Il est important de noter que la limite globale par pays intègre toutes les expositions des contreparties et emprunteurs domiciliées dans le pays, regroupant aussi bien les prêts souverains, que les prêts non‐souverains et les activités de trésorerie. Aussi, les expositions déterminées sont nettes de tout instrument utilisé pour réduire le risque (garanties, partie syndiquée, etc.). La matrice est en constante amélioration afin de refléter le niveau de granularité de l’échelle de notation unique, ainsi que la capacité d'absorption.
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Tableau 7: Les limites individuelles par pays
Notation Risque Economie Très Elevé Elevé Modéré Faible Très Faible
Très Grande( TGE) 2% 4% 6% 12% 15%
Grande (GE) 2% 3% 6% 11% 14%
Moyenne (ME) 2% 3% 5% 9% 11%
Petite(SE) 1% 1% 2% 4% 6%
Très Petite (TPE) 0,4% 0,6% 1,2% 2,2% 2,8%
4.2.2 L’impact sur les opérations non‐souveraines
L’analyse des implications de l’augmentation de la limite des opérations non‐souveraine à 40% démontre que la Banque a une capacité financière suffisante, qui lui permet d’absorber une exposition plus importante à condition que la qualité du portefeuille soit maintenue au niveau du risque moyen. Cette limite est tout à fait en conformité avec celle des autres institutions sœurs. La limite non‐souveraine globale ne sera pas une contrainte pour la stratégie à moyen terme de la Banque comme indiqué dans le tableau 8. En outre, elle n’empêchera pas le secteur privé à prendre des positions plus agressives et plus risquées compatibles avec son rôle de catalyseur. Le secteur privé pourra apporter un appui supplémentaire grâce à des prises de participations dans des fonds d’investissement dans des secteurs jugés actuellement très risqués (prises de participation dans des fonds d’investissement, la micro‐finance, le financement des PME et le financement de projets à haut risque dans les pays sortant de conflit). Il est cependant important que la moyenne pondérée des risques de toutes les opérations reste entre 3 et 4 (risque modéré) par le biais d’une gestion active du portefeuille. Ainsi la Banque financera uniquement de nouvelles opérations dont la note de risque est supérieure ou égale à 6, si l’impact en termes de développement est significatif, étant donné le risque supplémentaire encouru.
Tableau 8 : La justification de la limite de 40% soutenant les opérations de secteur privé sur la période de la SMT. (Montants en millions d’UC)
Portefeuille et Capital 2008 2009 2010 2011 2012
Portefeuille total projeté 1,058 1,802 2,846 3,963 5,036
Encours Existant 588 625 662 708 580
Nouveaux engagements 470 1,177 2,185 3,255 4,457
Allocation des fonds propres 480 758 1,163 1,597 2,013
Part des fonds propres 10% 16% 24% 33% 40%
* Ces estimations sont sujettes à des changements liés à la mise à jour du portefeuille, des données et des hypothèses. L’analyse des limites démontre également que compte tenu des corrélations qui existent entrent les différentes limites des expositions non souveraines, le fait d’augmenter la limite globale, permet d’augmenter automatiquement les limites subsidiaires (limite pays, limite sectorielle, et limite par emprunteur) comme récapitulé dans le tableau 9. Il est cependant important de souligner que la Banque n’est pas supposée supporter seule la totalité des risques inhérents aux transactions et devrait vendre ou transférer une partie de ces risques, si la situation le permet. Ceci réduirait l’utilisation des fonds propres assignés aux opérations du secteur privé. Le raisonnement est que les opérations du secteur privé de la Banque sont censées jouer un rôle catalyseur afin d’attirer des investisseurs externes.
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Tableau 9: L’impact sur les limites opérationnelles non souveraines en 2009 (Montants en millions d’UC et %)
Limite Actuelle Proposée Différence
Part Fonds propres
Equivalent en exposition pour rating moyen de 3 *
Part Fonds propres
Equivalent exposition pour rating moyen de 3
*
Part Fonds propres
1‐Fonds propres projetés (a) 100% 4 666 100% 4 666 0% ‐
Limite d’exposition non souveraine(b) 20% 933 2 666 40% 1 866 7 043 20% 933
2 – Limite d’exposition non souveraine
En fonction (b) :
Limite pays 15% 140 400 25% 467 1 761 10% 327
Limite sectorielle ‐ ‐
Autres 25% 233 667 25% 467 1 761 0% 233
Finances 35% 327 933 35% 653
2 465 0% 327
Limite par emprunteur 4% 37 107 7% 131 493 3% 93
4.3 Les Implications sur la capacité financière à long terme de la Banque
Le cadre proposé est un outil de gestion stratégique pour mesurer et examiner le niveau de capitalisation de la Banque à un certain moment et suivant un scénario de croissance donné. Dans sa conception, il détermine les niveaux actuels et projetés d'utilisation du capital‐risque ainsi que l'adéquation des ressources en capital de la Banque en termes de marge disponible. Le cadre fournit également une analyse basée sur des scénarios et des tests de robustesse plus cohérente et plus dynamique afin de mieux mesurer leur impact à la hausse ou à la baisse sur la solidité financière de la Banque. C'est donc un cadre neutre.
La flexibilité du cadre a été testée en utilisation les simulations ont été effectuées dans le contexte de la SMT présentée au Conseil le 18 février 2009 en prenant en compte l’augmentation des prêts comme résultat de la crise financière combinée avec un choc de crédit (défaillance de deux emprunteurs majeurs et chute de la notation du risque pour tous les prêts du secteur privé).
En termes d'implications, la conclusion générale était que, vue les caractéristiques spécifiques de l'environnement dans lequel la Banque fonctionne, il est important de maintenir une solide marge de ressources en capital. Cette marge de capital est importante afin de permettre à la Banque : (i) d’accomplir les objectifs de sa stratégie à moyen terme, (ii) de jouer un rôle anticyclique et (iii) résister aux chocs du marché tout en maintenant sa notation triple A.
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V L’IMPACT DE LA MISE EN ŒUVRE DU CADRE PROPOSE
Tandis que la revue de la méthodologie d'adéquation des fonds propres aboutirait à des ajustements de charges de capital risque et des limites d'exposition, les défis pour l'institution seraient de mettre en place un cadre adéquat de gouvernance et gestion du risque, d'analyse de risque, une infrastructure de risque efficace et un renforcement de la capacité du staff à gérer le risque. Ceci afin d’assurer qu'une utilisation plus efficace des fonds propres disponibles, accélérera le développement économique des PMR et protégera la notation triple A de la Banque.
Les fonds propres sont onéreux d’où une quantification fiable est nécessaire pour couvrir les principaux risques critiques sans surcapitalisation. L'agrégation automatisée des résultats de calcul du risque permet une meilleure évaluation du capital et de la stratégie de réduction du risque. Des rôles et responsabilités clairement définis sont nécessaires pour assurer un processus décisionnel cohérent en matière de gestion de risque.
5.1 La révision des directives de la gestion de risque souverain et non‐souverain
Les directives opérationnelles seront amendées afin de refléter le cadre révisé. La révision fondamentale concernera les directives opérationnelles non‐souveraines afférentes aux limites d’expositions et aux produits de gestion des risques. Le cadre flexible de la politique de tarification sera maintenu tandis que la matrice de tarification liée essentiellement à la révision des paramètres de risque sera amendée.
5.2 La mise en œuvre d’un cadre de gestion des garanties et des nantissements
La mise en place de gestion des garanties et nantissements nécessite des efforts de collaboration étroite entre le département juridique et le département de secteur privé. Ceci permettra une meilleure application de la différenciation des exigences en fonds propres pour les décisions relatives au secteur privé (tarification, gestion de portefeuille, adjudications, etc.). Il est également important de passer en revue et de classer les garanties déjà existantes liées aux projets approuvés pour le secteur privé en vue de leur suivi tout au long de la durée du prêt.
5.3 Le contrôle accru de l’exposition aux risques
5.3.1 Le processus de surveillance de la conformité des limites
La gestion active de la concentration du risque est un objectif clé de toute politique de gestion de portefeuille de crédit. Les niveaux de concentration tout comme les expositions sont revus par la Haute Direction ainsi que les comités de supervision (le Comité de Gestion Actif‐Passif par le biais des rapports trimestriels, OPSCOM pour toute transaction devant être approuvée par le Conseil) et le Conseil (à travers la revue annuelle des performances des portefeuilles).
La Direction a pour responsabilité de s’assurer que la Banque reste dans les limites établies. Un rapport de gestion détaillé par pays, par secteur et par emprunteur sera établi chaque semestre pour aider les départements pays et le département du secteur privé dans le suivi et la conformité aux limites d’exposition. Les rapports seront avisés par ALCO.
Avant la soumission de toute transaction importante au Conseil, les gestionnaires devront passer en revue l’impact de l’exposition additionnelle sur les limites d’exposition et auront besoin d’une dérogation
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formelle de la Haute Direction (ALCO/OPSCOM) pour tout dépassement significatif des limites (c.‐à‐d. au‐dessus de 5%).
5.3.2 Un système d’alerte préventif de contrôle et de traitement des exceptions
Le mécanisme d’alerte préventif se composera de signaux et de paramètres cibles qui fourniront des alertes lorsque les seuils dépasseront 80% de leurs limites respectives. De plus, les exceptions aux limites approuvées par le Conseil devront être communiquées au niveau approprié de la Haute direction et au Conseil afin de s’assurer que les mesures correctives sont prises.
La Banque peut augmenter ou réduire les limites pays si les circonstances l’imposent Cependant de telles actions exigent l’approbation du Conseil, bien que la Haute direction puisse contrôler des exceptions (pour les limites opérationnelles sectorielles ou du seul emprunteur afférentes aux opérations non‐souveraines) de même que les déviations passagère à examiner au cas par cas. Les politiques et les procédures pour changer ces limites et accorder les dérogations devront être documentées dans les directives relatives au suivi des expositions.
5.4 La décentralisation de la responsabilité de gestion d'exposition aux gestionnaires.
Avec les directives révisées et la mise en place construction d’une infrastructure de gestion de risques partagée qui permettra un suivi en temps réel de l’exposition par les gestionnaires et les chargés d’investissement, la responsabilité de gestion quotidienne de l’exposition pour le traitement des transactions sera dévolue aux unités organisationnelles. Le département de la gestion financière exercera le suivi global et le contrôle des dépassements de limites.
La clé du succès d’une décentralisation réussie de cette responsabilité de gestion des risques réside en un personnel qualifié. Le personnel responsable de la validation et du suivi de l’exposition, des tarifications et de la supervision des portefeuilles, ainsi que les chargés de risque, devront comprendre les contours du cadre et les systèmes de notation interne de la Banque. Ceci, afin de pouvoir assurer de façon effective le contrôle de conformité.
5.5 Suivi et gouvernance du risque
Les modalités de mise en œuvre resteront inchangées et le Conseil d’Administration conservera le plein contrôle sur l’allocation stratégique des fonds propres qui, à terme, orientera les opérations futures de la Banque et son profil de risque. Les points centraux à la réussite de la mise en œuvre du cadre renforcé sont (i) l’application des directives en ce qui concerne la notation des projets à l'entrée dans le portefeuille quand ils sont approuvés par le Conseil et (ii) l'établissement d’un comité de crédit ou d’un comité de support technique pour les opérations du secteur privé en soutien à OPSCOM.
5.6 Ressources requises pour une mise en œuvre
La Banque ne dispose pas actuellement des ressources adéquates (personnel, systèmes, directives et procédures) requises pour la mise en œuvre d’une structure intégrée de gestion des risques permettant de faire du cadre d’adéquation des fonds propres un facilitateur des activités opérationnelles. L’estimation détaillée des ressources requises pour lune mise en œuvre réussie, ainsi qu’un agenda sont présentés en Annexe 5 et 6. L’annexe 7 met en exergue les rôles et responsabilités dans le processus de changement de culture de risque.
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VI CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
La Direction recommande que le Conseil considère la méthodologie proposée ainsi que les limites prudentielles suivantes:
• Des exigences en fonds propres distinctes pour les opérations souveraines et non‐souveraines basées sur l'approche de Bâle II des Notations Internes afin de refléter le profil de risque spécifique du portefeuille de Banque.
• Limite d’exposition globale des pays ‐ Le montant global d'exposition nette exigé pour supporter les portefeuilles combinés des opérations souveraines et non‐souveraines de la Banque dans chaque pays ne doit pas dépasser 15% du total des fonds propres de la Banque.
• Limite d'exposition non‐souveraine ‐ Le montant global de fonds propres exigé pour supporter le portefeuille non‐souverain de la Banque ne doit pas dépasser 40% total des fonds propres de la Banque.
• Limite d'exposition au risque non‐ souverain par pays – Les fonds propres globaux exigés pour supporter toutes les opérations non‐souveraines d’un pays ne doit pas dépasser 25% de la limite d'exposition au risque non‐souverain.
• La Limite d’exposition au risque non souverain par secteur ‐ Les fonds propres globaux exigés pour supporter toutes les opérations non‐souveraines d’un secteur ne doit pas dépasser 35% de la limite d'exposition au risque non‐souverain pour le secteur souverain et 25% pour les autres secteurs.
• La limite d'exposition au risque non‐souverain par emprunteur – Les fonds propres exigés pour supporter toutes les opérations non souveraines par emprunteur ou groupe d’emprunteurs ne doit pas excéder 7% de la limite d'exposition au risque non‐souverain.
• La limite d'exposition pour les prises de participation – Les fonds propres exigés pour supporter tous les investissements dans les prises de participation combinés ne doit pas dépasser 15% du total des fonds propres de la Banque. Ceci pourrait nécessiter l'approbation du Conseil des Gouverneurs.
• Ratio de la dette sur Capital utilisable ‐ Conformément aux discussions avec les agences de notation et en prenant en compte des meilleures pratiques et la structure des autres BMD, la Direction recommande de remplacer les trois ratios d'endettement actuels par un seul ratio qui est celui la dette sur le capital utilisable.
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ANNEXES
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Annexe 1 ‐ Cadre proposé d'adéquation des fonds propres ‐ méthodologie, paramètres de risque et charge de risque
1. L’approche de Bâle II
Le cadre d'adéquation des fonds propres proposé utilise l’approche avancée de l’évaluation Interne de Bâle II comme référence. En tant qu’institution multilatérale de développement, la Banque n’est ni liée aux Accords de Bâle II ni à aucun régulateur financier national. Toutefois, la Direction a utilisé cette approche comme référence en prenant compte des pratiques de l’industrie bancaire, de la transparence et de la simplicité de Bâle II et une approche prudente aux vues des turbulences du marché. À cet égard il est important de noter que sous Bâle II, il y a en général, deux méthodologies pour le calcul des besoins minimum en fonds propres qui sont récapitulées dans le tableau A1 ci‐dessous. La première méthodologie est "l'Approche Standardisée" qui mesure le risque de crédit utilisant des pondérations de risque standardisées soutenues par des évaluations externes. La deuxième méthodologie – « l’approche de l’évaluation interne (IRB) » ‐ sous laquelle les évaluations internes de composants de risque sont utilisées pour déterminer les besoins en fonds propres pour une exposition donnée. Dans l'approche « IRB », deux sous‐approches sont disponibles: L’approche de base ou fondation et l’approche avancée. Les composantes de risque utilisées dans toutes les approches incluent les mesures de la probabilité de défaut (PD), la perte en cas de défaut (LGD), l'exposition au moment du défaut (EAD) et la maturité effective (M). Les exigences en fonds propres sont déterminées par une formule utilisant des paramètres de risque k=LGD x Φ (p=f(PD)) x q9.. La Banque utilise une approche duale pour l’adéquation de ses fonds propres basée sur la combinaison de Bâle II et des tests de robustesse.
Tableau A1: Paramètres de Risque et Stratégie de Réduction
Cadre Bâle II Standardisée IRB Fondation IRB Avancée
Paramètres de risque
PD externe
Facteur de conversion du crédit fixé par Bâle II
PD issue des systèmes internes
LGD et le facteur de conversion du crédit fixé par Bâle II
PD issue des systèmes internes
LGD issue des systèmes internes et EAD fixé par Bâle II
Réduction du risque
Réduction partielle permise
Comptabilisation au fur et à mesure de la réduction du risque via la structuration du nantissement issue de Bâle II
Réduction complète du risque de crédit
Le changement de nantissement influe sur l’estimation interne du LGD.
9 Formule Baloise des charges de risque
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2. Les exigences en fonds propres
2.1 Les exigences en fonds propres souveraines
Aussi bien pour la PD que pour la LGD, la Banque utilise l'historique des défauts internes et des arriérés couvrant la période 1987 à 2008. Ceci a été complété par l'analyse de migration de crédit dans et à travers les classes de risque pour calculer la probabilité de défaut souveraine. La LGD de la Banque est générée à travers l’historique des taux de recouvrement et est calculée comme la proportion du temps en Défaut (TID) par rapport à la maturité moyenne des prêts de chaque évaluation de risque. TID est le temps historique (en nombre d’années) pendant lequel les prêts sont en défaut.
Tableau A2: Paramètres du risque des opérations souveraines et charges de capital‐risque
Classes de risque Notation PD LGD M
Exigences actuelles en
fonds propres
Exigences révisées en
fonds propres
Risque très faible 1 0.83% 8% 13 25% 3%
Risque faible 2 4.95% 12% 13 28% 7%
Risque modéré 3 7.75% 24% 13 35% 15%
4 23.03% 40% 13 35% 35%
Risque élevé 5 41.11% 56% 13 50% 57%
6 79.49% 81% 13 50% 89%Risque très élevé 7 89.04% 90% 13 75% 98%
8 100.00% 100% 13 75% 100%
9 100.00% 100% 13 75% 100%
10 100.00% 100% 13 75% 100%
2.2 Les exigences en fonds propres non‐souveraines
Pour le portefeuille du secteur privé, la détermination des paramètres de risque (PD, LGD) est moins directe à cause de l'expérience limitée de la Banque et de l'historique des défauts. Étant donné le manque de données observables du marché, un certain nombre de scénarios possibles sont à envisager. La Banque devrait choisir l'approche qui est la meilleure calibrée au profil de risque de crédit de son portefeuille du secteur privé. Une telle approche sera périodiquement revue pour prendre en compte l'expérience capitalisée par la Banque au cours du temps.
2.2.1 La probabilité de défaut (PD)
La probabilité de défaut “PD” est la probabilité qu’un emprunteur/débiteur particulier soit en défaut avec l’institution pendant une période prédéterminée. Elle mesure la qualité de crédit de l’emprunteur. Plus faible est la probabilité de défaut, plus élevée est la qualité du crédit et vice‐versa. Basé sur l'évaluation la plus fine des défauts de transaction du secteur privé et autres conseils de mesure fournis par des services de
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consultation externes et des agences de notations, quatre options ont été retenues. Le tableau A3 récapitule les diverses options.
Option 1 ‐ Données historiques spécifiques de la BAD calibrées
Les données d’arriérés couvrant la période 1997‐2007 ont été consolidées, lissées et calibrées aux différentes classes de notation. En utilisant l’analyse par cohorte, la PD calibrée est déterminée et récapitulée dans le tableau A3. Les limitations basiques de ces PD sont leur validité statistique lorsque des classes de notation ont peu ou pas de données significatives.
Option 2 –PD non‐souveraine structurellement rattachée au PD souveraine
Cette approche est basée sur la relation structurelle existant entre les PD souveraine et non souveraine. Cela implique une bonne corrélation entre les deux types de PD. Cela signifie aussi que le Statut de Créancier Privilégié (SCP) associé à une garantie souveraine agit comme améliorateur de crédit contrairement au prêt non souverain. Le SCP est intégré dans l’évaluation des paramètres du risque comme des PD et LGD de faible niveau. Ce type de lien structurel est généralement exprimé comme une déviation de 1 à 2 grades. Quelques BMD et agences de notation appliquent le même principe mais dans l’ordre inverse (c'est‐à‐dire la PD non souveraine est ajustée par un ou deux grades pour déterminer la PD souveraine). La déviation de 1 ou 2 grades est confirmée par le fait que, excepté des circonstances très spéciales, la notation souveraine est plus « élevée » que la notation d’une entreprise localisée et opérant dans les juridictions du pays hôte. Ces circonstances spéciales sont par exemple le cas d’une compagnie qui est un fort acquéreur de devises étrangères avec une grande partie de ses opérations en dehors du pays ou une grande compagnie exportatrice de produits dont les gains sont une grande source de revenus pour le gouvernement hôte lui‐même et des revenus alloués à l’étranger. Le lien structurel des PD est récapitulé dans le tableau A3.
Option 3 ‐ PD implicite du marché
Cette option consiste à employer le défaut implicite des fournisseurs de données externes. Ces PD, basées sur les marchés sont généralement fournies par les agences de notation et ne couvrent pas totalement l’univers de la Banque. Elles sont appliquées aux entreprises américaines et européennes et ne correspondent pas à l’échelle de notation de la Banque (limitée à la gamme allant de triple AAA à C) et sont extrapolées pour couvrir les classes de risque en dessous de C.
Option 4 ‐ PD indirectement calibrée par l’utilisation d’une relation proxy avec les BMD comparables.
La PD obtenue par un groupe de BMD comparables opérant dans le Secteur Privé en Afrique peut être utilisée comme proxy pour le portefeuille non‐souverain de la Banque. Le choix de la relation proxy sera guidé par le fait qu’une correspondance structurelle historique entre ces entités et le Secteur Privé de la Banque peut être établie.
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Tableau A3 : Probabilité de défaut estimée de la Banque en fonction des différentes options
Classes de risque Notation
Option 1
Spécifique BAD
Option 2
Liée au souverain
Option 3
Issue du marché
Option 4
Proxy des pairs BMD
Risque très faible 1 11.4% 4.95% 2.0% 9.70%
Risque faible 2 23.2% 7.75% 10.5% 13.40%
Risque modéré 3 25.9% 23.03% 30.4% 19.95%
4 28.6% 41.11% 50.8% 25.00%
Risque élevé 5 31.3% 79.49% 52.6% 32.20%
6 34.0% 89.04% 54.4% 39.60%
Risque très élevé 7 60.4% 100.0.% 66.3% 43.80%
8 100% 100.0% 100.00% 100.00%
9 100% 100.0% 100.00% 100.00%
10 100% 100.0% 100.00% 100.00%
2.2.2 La perte en cas de défaut La perte en cas de défaut est le pourcentage du total des expositions qui devrait être perdu en cas de défaut. L’estimation de ce paramètre de risque dépend de plusieurs facteurs tels que la séniorité des prêts et la solidité des garanties. Dans le cadre de l’approche fondation de Bâle II, les dettes séniors sur les entreprises et les banques qui ne sont pas garanties par des nantissements sont affectées d’une valeur de LGD de 45% tandis que les dettes subordonnées sont affectées d’une valeur de LGD de 75%. Un groupe d’institutions sœurs a fait une analyse de l’expérience de leur LGD sur leurs opérations du secteur privé en appliquant une valeur de LGD de 40% pour les prêts seniors et les prêts à garantie, et 55% pour les prêts subordonnés dont les classes de risques se situent entre 1 et 6. Finalement, à partir de l’expérience de la Banque sur l’analyse de son taux recouvrement de la dette, bien que les LGD ne soient pas corrélées aux notes de risque, il a été observé que pour les prêts à haut risque notés 7, une LGD de 100% est observée. Sur la base de ces observations, pour les opérations du secteur privé, la détermination de la valeur du LGD sur une base transactionnelle est l’approche efficiente pour attribuer une pondération spécifique à chaque élément actif du portefeuille. Toutefois, dans le long terme, l’accroissement du portefeuille entrainera de plus en plus d’observations, une approche normalisée adaptée au profil de risque du portefeuille de la Banque devrait être faite. Les paramètres des LGD sont résumés dans le tableau A4.
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Tableau A4: Matrice des LGD des opérations non‐souveraines
Paramètres du risque
Senior Sécurisé
Qualité du nantissement
Excellente Sécurité
Sécurité Adéquate Sécurité Faible
Senior non sécurisé
Subordonné
LGD 35% 45% 50% 50% 75%
2.2.3 Les paramètres d’exigences en fonds propres non‐souverain
Les options améliorées pour les opérations relatives aux PD et aux LGD non souveraines n’impliquent pas seulement des consultations internes mais également des discussions continues avec des agences de notation, des services d’expertise en risque, et davantage comparaisons avec les BMD sur des paramètres spécifiques de risque récapitulés dans les tableaux A5. Parmi les diverses options examinées, la Direction recommande l'option 2.
Tableau A5(1) Les charges de risque pour les opérations non‐souveraines en utilisant les probabilités historiques
Classes de risque
Notation PD Spécifique
Actuel Proposé
(kc) Senior* sécurisé
Non sécurisé (LGD=50%)
Subordonné (LGD=75%)
Risque très faible 1 11.4% 25% 30% 35% 53%Risque faible 2 23.2% 28% 38% 44% 66%
3 25.9% 35% 39% 45% 68%Risque modéré
4 28.6% 35% 40% 46% 69%5 31.3% 50% 41% 47% 71%Risque élevé
6 34.0% 50% 42% 48% 72%7 60.4% 75% 47% 53% 80%8 100% 75% 100% 100% 100%9 100% 75% 100% 100% 100%
Risque très élevé
10 100% 75% 100% 100% 100% * Moyenne des 3 types de sécurité
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Tableau A5 (2) Les charges de risque pour les opérations non‐souveraines utilisant les PD structurelles
Classes de risque
Note Lien
structurel PD Actuel Proposé
(kc)
Senior* sécurisé
(LDG=43%)
Non sécurisé (LGD=50%)
Subordonné (LGD=75%)
Risque très faible 1 4.95% 25% 24% 27% 41%
Risque faible 2 7.75% 28% 27% 31% 46%
3 23.03% 35% 38% 44% 65%Risque modéré
4 41.11% 35% 44% 50% 75%
5 79.49% 50% 47% 55% 82%Risque élevé
6 89.04% 50% 47% 55% 82%
7 100.00% 75% 47% 55% 82%
8 100.00% 75% 100% 100% 100%
9 100.00% 75% 100% 100% 100%
Risque très élevé
10 100.00% 75% 100% 100% 100%
* Moyenne des 3 types de sécurité
Tableau A5 (3) Les charges de risque des opérations non‐souveraines en utilisant les PD du marché
Classes de risque Notation PD du marché
Actuel Proposé
(kc)
Senior sécurisé
(LDG=43%)
Non sécurisé (LGD=50%)
Subordonné (LGD=75%)
Risque très faible 1 2.0% 25% 20% 23% 34%
Risque faible 2 10.5% 28% 30% 34% 51%
3 30.4% 35% 41% 47% 70% Risque modéré
4 50.8% 35% 45% 52.2% 78.3%
5 52.6% 50% 46% 52.5% 78.8% Risque élevé
6 54.4% 50% 46% 52.8% 79.1%
7 66.3% 75% 47% 54% 81%
8 100.00% 75% 100% 100% 100%
9 100.00% 75% 100% 100% 100%
Risque très élevé
10 100.00% 75% 100% 100% 100%
* Moyenne des 3 types de sécurité
2.3 Analyse comparative structurelle des PD de la Banque et des agences de notation Avec la méthodologie de validation interne des PD pour le secteur privé, la Banque a entrepris une analyse comparative avec les agences de notations en utilisant une échelle de notation commune de 1 à 10. L’analyse comparative est indiquée dans le tableau A5(4). Il faut prendre en compte un certain nombre de questions se sont posées lors de la comparaison des paramètres de risque issus de source interne et
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externe. Des PD basées sur des notations internes incorporent des informations spécifiques sur des emprunteurs qui ne sont pas disponibles au sein les agences de notation, en particulier lorsque l’emprunteur n’a pas de notation. La PD structurelle interne génère moins de volatilité et plus de précision sur les risques relatifs aux emprunteurs. Etant donné que tous les pays Africains ne sont pas notés, assuré une cohérence entre les pays en utilisant les notations externes relève du défi et devrait créer des distordions dans la détermination des besoins en fonds propres.
Tableau A5(4): Analyse comparative des PD avec les agences de notation
Classe de risque de la BAD
Notation 1‐10
PD non souverain (BADF
Moody’s
PD non souverain
S&P
PD Souverain et non
souverain
Fitch
A, A‐, BBB+, 1 4.95% 2.0% 0.27% N/A
BB+,BB, BB‐ 2 7.75% 10.5% 2.41% N/A
B+,B 3 23.03% 30.4% 4.70% N/AB‐ 4 41.11% 50.8% 8.14% N/ACCC+ 5 79.49% 52.6% 34.57% N/ACCC‐ 6 89.04% 54.4% 83.21% N/A
CC+,CC,CC‐ 7 100.00% 66.3% 100.00% N/A
C+,C,C‐ 8 100.00% 100.00% 100.00% N/A
D 9 100.00% 100.00% 100.00% N/A
D‐ 10 100.00% 100.00% 100.00% N/A
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Annexe 2 – Les vues des agences de notation
Le tableau 1 récapitule les vues des agences de notation sur la méthodologie d'assignation des charges en capital‐risque et les limites d'exposition. Toutes les agences sont préoccupées par la croissance attendue des opérations non‐souveraine sans mesures adéquates de réduction de risque.
Tableau 1: Récapitulatif des points de vue des agences de notation
Cadre méthodologique
Agence de notation 1 Le changement méthodologique proposé pour le calcul du besoin en fonds propres n'a aucun impact négatif sur la solvabilité de la BAfD. Cette méthodologie est robuste et plus transparente car basée sur l’approche avancée de l’évaluation interne de Bâle II .
Agence de notation 2
La méthodologie proposée pour le calcul de charges en fonds propres, bien que moins conservateur que l'approche actuelle, reste prudente. Nous croyons qu'il est plus approprié d'utiliser des LGD (Perte en cas de Défaut) différenciées pour les secteurs public et privé.
Agence de notation 3 La méthodologie est robuste cependant le système d'évaluation interne doit être régulièrement mis à jour.
Agence de notation 4 Nous croyons que des efforts sont effectués dans la bonne direction. Il est de notoriété que quelques projets à haut risque ont aussi des impacts potentiels très élevés sur le développement.
Les limites prudentielles d’exposition au risque
Agence de notation 1 La considération du niveau élevé actuel des fonds propres par rapport aux actifs de la BAfD parmi les Banques Multilatérales de Développement notées AAA et de la liquidité, la révision à la hausse des limites d'exposition ne va probablement pas affecter sa solvabilité.
Agence de notation 2 Le risque de concentration est le principal risque pour les BMD et mériterait d’être suivi avec attention.
Agence de notation 3 Les limites proposées semblent adéquates. Toutefois les limites des opérations pour le secteur privé sont dans le haut de la pente. Cela devrait refléter le possible transfert du risque dans la durée de vie des opérations.
Agence de notation 4
La limite proposée de 35 % pour les prêts du secteur privé semble prudente. Cependant, tout cela dépend de la qualité des prêts futurs du secteur privé. Les limites proposées pour un pays unique, un secteur unique et des limites d'un seul emprunteur nous semblent de la même façon prudentes.
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Annexe 3 – Les méthodologies des autres BMD
Tableau 1 – Les charges de capital‐risque
BIRD SFI BERD
PD: Basée sur ses données historiques propres, la BIRD estime les taux de défaut historiques des prêts suivant les différentes évaluations du risque.
PD: Basée sur l'analyse de l’historique des défauts de son portefeuille depuis 1994, la SFI (la Société Financière Internationale) estime des taux de défaut suivant la catégorie de risque. Le taux de défaut des prêts pour une année pour chaque évaluation du risque est calculé en proportion du nombre de prêts en défaut dans une année donnée au nombre des prêts en défaut dans cette catégorie de risque.
En raison du fait que les données empiriques de la BERD sont basées sur un horizon relativement court, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement a estimé insuffisant d'utiliser juste sa propre PD calculée en interne pour paramétrer le modèle de risque. En conséquence, la BERD a opté pour adopter des taux de PD de S&P en les révisant à la baisse pour refléter le niveau de risque faible de ses opérations.
LGD: Les LGD de la BIRD sont déterminées suivant les critères d’éligibilité de l’emprunteur: ‐ 30% pour les emprunteurs éligibles au fonds BIRD; ‐ 50% pour les emprunteurs mixtes (BIRD et IDA) ‐ 100% pour les emprunteurs éligibles au fonds IDA.
LGD: basée sur l’analyse des taux de recouvrement des prêts en défaut, la SFI applique 40% de LGD aux prêts seniors sécurisés et 55% aux prêts subordonnés. LGD: La BERD utilise les LGD de
S&P mais révise ces dernières à la baisse pour refléter le statut de créancier privilégié.
BIaD BAsD BAfD
PD: Pour les opérations souveraines et non‐souveraines, les PD sont déterminées sur la base des taux de défaut historiques.
PD: Pour les opérations souveraines, la BIaD considère les PD de S&P et Moodys pour chaque pays évalué. Les probabilités de défaut des entreprises sont utilisés pour des opérations non‐souveraines. La BIaD lie son échelle d’évaluation interne aux classes de risque de S&P.
PD: La fréquence par défaut attendue (EDF) associée à chaque évaluation est obtenue de la BIRD. La BAsD utilise le concept de « distance de défaut » (le concept DTD) pour mesurer la probabilité de défaut. La DTD est la capacité et la volonté de l'emprunteur pour honorer le service de la dette et est "la norme inverse normale" de l'EDF
LGD: Des LGD de 30 % et 100 % sont appliquées respectivement aux opérations souveraines et non‐souveraines.
LGD: La BAsD considère une LGD de 30% pour "la perte attendue" et une LGD de 70 % pour la perte inattendue reflétant le coût d'opportunité des prêts entrant au statut de non‐reconnaissance des revenus.
LGD: Pour les opérations souveraines, la LGD est calculée en utilisant l’historique et le temps en défaut des opérations souveraines. Pour les opérations non‐souveraines, une LGD de 45% est supposée pour les prêts seniors garantis, 50% pour les prêts seniors sans garantie et 75% pour des prêts subordonnés
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Tableau 2 – Les limites prudentielles
Les limites des expositions non‐souveraines
BMD L’opération non‐souveraine
Pays Secteur Seul emprunteur Prise de participation
SFI
10% de la valeur nette plus les réserves pour les prêts à faible risque, 2,5% pour les prêts à haut risque
12% des fonds propres10 plus les provisions
4% de la valeur nette plus les réserves
Les prises de participation décaissées plus les quasi‐prises de participations (réserves nettes) sont limitées à 100% de la valeur nette de IFC’s
BERD
90% des fonds propres 20% des opérations du portefeuille non-souverain
5% des fonds propres ; 8% pour les banques privées qui ont des risques préférentiels (noté A ou meilleur) basés sur les pays qui ont un risque pondéré souverain de 0 avec BIS
3% des fonds propres pour les prises de participations
BIaD
Non applicable Non applicable. L’exposition maximale pour chaque seul emprunteur représente 2.5% des fonds propres de la Banque lors de l’approbation
BAsD
5.0 milliards de dollars de plafond d’engagement pour les opérations non‐souveraines utilisés comme base pour déterminer la limite prudentielle des expositions
25% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines
30% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines
5% du total des encours engagés Exposition en accord avec les opérations non‐souveraines
Le total des prises de participations fixées à 10% du capital libéré plus les réserves et les surplus (fonds propres)
‐ actuel 20% des fonds propres 15% des fonds propres pour les opérations non-souveraines
35% et 25% des fonds propres pour les opérations non‐souveraines respectivement pour l’intermédiation financière et pour les autres secteurs
4% des fonds propres pour les opérations non-souveraines
10% des fonds propres
BAD
‐Proposé 40% des fonds propres 25% des fonds propres pour les opérations non-souveraines
35% et 25% des fonds propres pour les opérations non‐souveraines respectivement pour l’intermédiation financière et pour les autres secteurs
7% des fonds propres pour les opérations non-souveraines 15% des fonds propres
10 PRS =Total fonds propres : Capital libéré plus Réserves and Surplus
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Annexe 4 – Les ratios d’endettement de la Banque
Il est important de noter que l’accord portant création de la Banque n’impose aucune limite sur le volume des emprunts détenus par la Banque. Les ratios d’endettement actuels sont statutaires et ont été mis en place initialement sur la base des discussions avec les agences de notation.
Le tableau 1 résume les limites en matière de prêt et d’emprunt appliquées par les autres BMDs. Alors qu’Il y a une tendance générale pour la plupart des BMD à limiter les prêts par rapport aux fonds propres et aux réserves, nous pouvons noter que plusieurs BMD n’appliquent pas de limites spécifiques pour les emprunts.
Les limites pour les prêts appliquées par toutes les BMD sont similaires à l’exception de la BEI qui permet de prêter jusqu’à hauteur de 250% du capital libéré et du capital appelable.
La BIRD, (La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement) la BERD (la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement) et la BEI (la Banque Européenne d'Investissements) n'ont pas de limitation d'emprunt explicite. La BAsD applique une limite d'emprunt semblable à celle actuelle de la Banque, tandis que la BiAD applique un concept de dette nette, similaire au numérateur du ratio de la dette numéro 4 proposé.
Tableau 1: Les limites de prêts et ratio d’endettement des BMD
Institutions Limite sur les prêts Limite sur les emprunts
BIRD Prêts + garanties
< Capital libéré + capital appelable + Réserves + Surplus
Pas de limite
BERD Encours des engagements de prêts 11
< Capital libéré + capital appelable + Réserves + Surplus
Pas de limite
BEI Prêts + garanties
< 250% x (Capital libéré + capital appelable)
Pas de limite
BAsD Encours des engagements de prêts
< Capital libéré + capital appelable + Réserves
Emprunts <
Capital libéré + Réserves +
capital appelable des membres non‐emprunteurs
BIaD Prêts + garanties
< 100% (Unimpaired capital + Reserves + Surplus)
Dette nette < capital appelable des membres non‐emprunteurs
11 Encours des engagements de prêts sont définis comme la somme de l’encours des prêts, des prises de participations et des garanties.
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Annexe 5 – Estimation des coûts de la mise en œuvre de l’adéquation des fonds propres et des politiques afférentes.
L’amélioration proposée du cadre d'adéquation des fonds propres complétée de l'évaluation de sociétés de conseil indépendantes a également pour objectif de résoudre les limites du cadre actuel en termes capital humain. Une solution provisoire, en attendant une implémentation complète au cours des mois prochains, consiste au renforcement des compétences des analystes chargés du risque. Cela est critique pour les nouveaux instruments afin fournir un soutien adéquat aux preneurs de risque dans le contexte de la croissance du portefeuille. Il y a également la nécessité d’une culture efficace de gestion des risques à travers l'établissement qui ne pourrait être réalisé qu’avec de la formation et de renforcement des compétences.
L'infrastructure pour soutenir le cadre doit être ajustée aux risques et à l’échelle des opérations. Le cadre nécessite beaucoup de données quantitatives et exige des séries chronologiques cohérentes et de haute qualité relatifs à différents emprunteurs pour une période de 7 à 10 ans. Cela permettra le calcul des paramètres de risque et l'évaluation de l’impact sur les affaires du risque additionnel apporté dans le portefeuille par les nouveaux prêt, par les opérations de trésorerie et par le risque opérationnel. Ceci exige une architecture robuste de gestion des risques, incluant un cadre solide de tests de robustesse pouvant analyser différents scénarios. Un système permettant de valider et de calibrer l'exactitude des processus internes de notation serait un élément essentiel à mettre en place pour la gestion des risques. Ceci permettra également d'évaluer et de mesurer plus exactement le risque de crédit intrinsèque en utilisant des facteurs quantitatifs et qualitatifs. Un tel système doit être mis à jour périodiquement pour refléter l'environnement économique en continuel changement.
Les estimations de coûts des besoins en ressources sont récapitulées dans le tableau 10. Le total des coûts estimés s’élève 4,2 millions d’UC pour le budget 2009‐2011. Le rendement d'une telle dépense peut être évalué à travers un test de sensibilité en variant le risque de gain des actifs totaux de la Banque avec un intervalle de confiance de 99.90% qui pourrait produire une perte de 10 millions d’UC sur un an. Ces ressources doivent être indiquées sur un budget pluriannuel et maintenues dans le processus d’une attribution annuelle pour que cela soit efficace
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Tableau 10: Estimation des coûts relatifs à la mise en place de l’adéquation des fonds propres et politiques connexes pour la période 2009‐2011‐ (Capital Humain et Infrastructure
de la gestion des risques)
Type de Ressources
Intitulés des besoins
Coûts estimés
2009‐2011 in UC
Capacité additionnelle de personnel (12) Coût total 2,400,000 UC
Renforcement des compétences
(Formation des analystes en risque ainsi que des preneurs de risque tels que les investisseurs du secteur privé et les chargés Trésorerie)
450,000 UC
Capital Humain
Changez la culture pour optimiser l'utilisation du cadre comme catalyseur d'affaires (environ 12 conférences sur le risque et ses opportunités pour les chefs d’équipes risque, le personnel et les Conseils)
90,000 UC
Systèmes de risque de crédit.
Mise à jour et validation externe du système de notation souverain existant (les honoraires de consultation seulement)
50,000 UC
Optimisation des modèles non souverains et calibrage de tous les systèmes de notations (Cabinets de conseils spécialisés en risque)
290,000 UC
Mises à jour des systèmes de gestion des risques de trésorerie (Summit, Numerix) et intégration avec SAP ‐ (IT budget d'investissement)
500,000 UC
Production des rapports de risque (Amélioration d’Oracle) 50,000 UC
Développement de modèles de projections et de tests de robustesse pour la gestion actif‐passif (IT budget)
130,000 UC
Systèmes et Outils
Évaluation de l’impact du risque opérationnel et intégration dans le cadre ERM (Cabinets de conseils spécialises en risque ‐ consultants)
48,000 UC
Directives, processus et procedures
Revue des directives et des procédures (révision interne soutenue par des évaluations indépendantes)
25,000 UC
Indicateurs de développement KPI et KRI
Audit des principales procédures sensibles aux risques
9,000 UC
60,000 UC
Coûts Totaux Budgets opérationnelles et humains 4,123,000 UC
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ANNEXE 6 – Chronogramme de mise en œuvre ‐ Principales étapes
Mars 2008 – Août 2008
Analyse des écarts
Processus opérationnels Modèles actuels Infrastructure requise
October 2008 – 1er trimester 2009
Modélisation et schémas des données
Schéma de correspondance du Système d’évaluation et de Notation de crédit
Gestion des limites d’exposition (Modèle de base) Différentiation des limites de crédits et de la tarification des prêts
3 mois 2eme trimestre 2009
Validation et calibrage du modèle.
5 mois 3eme trimestre 2009
Installation des nouvelles infrastructures
Préparation des données ETL Migration vers Oracle
6 mois 3eme trimestre 2009
Logiciel de l’allocation des fonds propres et Reporting
Tests utilisateurs Rapports finaux
9 mois 4eme trimestre 2009
Revues finales des directives
Phase 1‐ les mois suivan
ts l’ap
prob
ation
Modèle d’intégration du risqué opérationnel
15 mois 2eme trimestre 2010
ICAAP Test de robustesse Intégration du modèle
Phase 2
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Annexe 7: Les autres considérations pour une migration réussie
3
Répartition des rôles dans le processus décisionnel
Les informations risques
Les niveaux de tolérance
Les politiques et procédures de risque
Les stragtégies de risque
Détections des alertes
Tolérance des dépassements
Paramètres risque
Consolidation des données en risque
Rapports intégrés(agenda, détail)
Strategic planning data
Haute Direction
OPSCOM /Comités de risque
Actionnaires
Surveillance et canaux d’information
Chargés de risque
VPUs
Contreparties& preneurs de risque
Analystes en risque
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPEMENT FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
ADB/BD/WP/2009/10/Rev.1/Corr.1 ADF/BD/WP/2009/09/Rev.1/Corr.1 17 Mars 2009 Préparé par : FFMA/FFCO Original: Français/Anglais
Date Probable de Présentation aux conseils : 18 Mars 2009
POUR EXAMEN
MEMORANDUM
AUX : CONSEILS D’ADMINISTRATION
DE : Kordjé BEDOUMRA Secrétaire général
OBJET : LE CADRE D’ADEQUATION DES FONDS PROPRES ET LA POLITIQUE DE GESTION DE l’EXPOSITION AUX RISQUES CORRIGENDUM*
Je vous prie de trouver ci-après un corrigendum au document cité en objet.
1. La limite d'exposition au risque non-souverain par emprunteur devrait être lue 6% au lieu de 7% dans les sections suivantes:
Page 20, section 3.3, Tableau 5 sur les limites prudentielles proposées : La Limite par emprunteur proposée est 6%.
Page 22, section 3.3.4 sur les limites auxiliaires opérationnelles (2ème paragraphe) :
“La limite par pays et par emprunteur augmentent de 5% et 2% (au lieu de 3%) respectivement dans le cadre révisé”.
Page 27, section 4.22, Tableau 9 sur l’impact sur les limites opérationnelles non-souveraines en 2009. La limite proposée par emprunteur est 6%, les fonds propres correspondants 112 millions d’UC (au lieu de 131 millions d’UC), et l’exposition équivalente 423 millions d’UC (au lieu de 493 millions d’UC).
Page 30, Section VI sur Conclusion et Recommandations, point 6 : La limite d’exposition au risque non-souverain par emprunteur est 6%.
Page 41, Tableau 2 sur les limites prudentielles des BMDs: La limite par emprunteur proposée pour la BAfD est 6%.
2. La Limite d’exposition globale par pays
Page 30, section VI sur Conclusion et Recommandations, point 2 : La limite d’exposition globale par pays devrait être lue comme suit :
« Le montant global d'exposition nette exigé pour supporter les portefeuilles combinés des
opérations souveraines et non-souveraines de la Banque dans chaque pays ne doit pas dépasser
15% (au lieu de 25%) du total des fonds propres de la Banque. »
cc : Le Président
*Pour toute question relative à ce document, prière de contacter:
Mme. K. M. DIALLO Directrice FFMA Poste 2147 M. P.KEI-BOGUINARD Chef de division FFMA.1 Poste 2136 M. M. KALIF Chef de division p.i. FFMA.2 Poste 2217 SCCD:N.A