bartholomeus a salicetus

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    1/19

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    http://www.jstor.org

    SS

    Les artifices de la vrit en droit commun mdivalAuthor(s): Yan ThomasSource: L'Homme, No. 175/176, VRITS DE LA FICTION (juillet/dcembre 2005), pp. 113-130Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/40590304

    Accessed: 20-04-2015 11:59 UTC

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    2/19

    Les

    artifices e

    la

    vrit

    en droitcommunmdival

    Yan

    Thomas

    #%USSITT

    UE

    LE

    Corpus

    e

    Justinien

    eut

    t

    reu

    t e

    fut

    pandu

    omme

    autorit ans es universits

    divales,

    e

    Bologne

    Montpellier,

    e

    Toulouse

    Salamanque

    t

    d'Orlans

    Oxford,

    es

    nterprtes

    e

    trouvrent

    onfronts,

    entrees

    XIIe

    tXIVe

    icles,

    uneformidable

    uestion.

    omment

    oncilier'ef-

    ficace u droit

    omain,

    a

    capacit roprement

    echnique

    modifiere monde

    social,

    mais ussi

    e

    monde

    naturel,

    vec

    'intangibilit

    'une nature oulue

    t

    cre

    ar

    Dieu,

    une nature

    les

    nstitutions,

    rdonnesur

    e

    plan

    du

    salut,

    recevaient

    mprativement

    eur

    ens

    Comment

    omprendre,nterprter

    tfina-

    lement

    onciliera rvlationomaine

    u droit

    car 'en

    fut ritablement

    ne,

    assure

    ar

    a

    prsenceuasimagique

    e

    Rome, age

    ur 'actuelleacralit

    e

    l'Empire

    omain

    ermanique

    t manifeste

    ar

    'clat ivant e a lettreescri-

    tures

    uridiques

    avec a rvlation

    u Dieu

    immisc

    ans

    es

    affairesumaines

    jusqu'

    ssumer,

    our

    'dification

    t e

    salut es

    hommes,

    eurnature harnelle

    Commentnscrirees artifices

    'une nstitutionnalit

    urement

    t

    simplement

    politique,

    difieans ucune frence

    taphysique,

    ans ucune frenceon

    plus

    la

    nature,

    ans

    un

    monde

    egorgeant

    'tre,

    ansun

    monde

    la

    nature

    ployait

    ous

    es

    ignes

    t es

    ndices e

    la

    surnatureivine

    *

    Nous utiliseronses brviationsuivantes

    -

    C.J.

    our

    Code

    ustinien.

    ompilation

    es ois

    mpriales

    omaines

    ar

    Justinien

    534).

    -

    D.

    pourDigeste

    e

    Justinien.

    rait

    idactique

    u droit omain

    533).- Inst.

    our

    nstituteseJustinien.rait

    idactique

    udroit omain533).

    -

    Xpour

    Decrtalese

    Grgoire

    X.

    Compilation

    esdecrtales

    ontificales

    1234).

    -

    V7pour

    exte e Boniface

    III.

    Compilation

    esdecrtales

    ontificales

    1298).

    -

    Extrav.

    our xtravagantes

    e

    Jean

    XIII.

    -

    Sur,

    n ou

    gl.

    sur

    pour

    gloses

    t commentaires

    es

    uristes

    divauxurun

    passage

    e droit

    romain u de droit

    anonique.

    -

    pr.

    pour

    rmiumparagraphe

    ntroductif'un texte

    uridique).

    -

    c.

    pour

    anon.

    -

    s.v.

    our

    ubverbo

    renvoie

    certains ots

    ue

    'on

    glose

    u

    commente).

    -

    eod. oc.

    sur

    e

    passage

    peine

    it).

    L'HOMME

    175-176/

    2005,

    pp.

    113

    130

    O

    P

    U

    3

    LU

    1

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    3/19

    114

    Toute rfrence

    la

    nature

    n

    tait ans doute

    pas

    absente

    des

    crits

    uridiques

    transmis

    epuis

    Rome.

    En

    quelques

    passages

    u

    Digeste,

    u Codeet des

    nstitutes,

    la

    nature

    ffrait n contexte

    tait

    pense

    a

    structure e certains

    tatuts,

    e

    certains roits u de

    certains ctes.Non

    qu'il

    se

    ft

    gi

    de

    la mettre

    n

    position

    e

    ralit

    ltime

    t de

    l'riger

    n

    paradigme.

    lle tait bien

    plutt

    un

    instrument

    conupar es uristes ourrendreomptede certainesprations u droit, l'in-

    trieurmme du droit ivil

    forg

    ar

    eux. On

    invoquait

    a

    nature,

    nralement,

    pour suppler

    u dfaut

    ue comportait

    elle

    nstitution

    ar rapport

    une

    autre,

    sur

    e modlede

    laquelle

    lletait

    orge1.

    tait

    dite naturelle l'institutionem-

    ployepour

    en

    forger

    ne

    seconde,

    t non

    pas

    l'institution

    rise

    n tant

    ue

    telle,

    dans

    son

    rapport

    une ralit

    rinstitutionnelle.

    insi a

    filiation,

    gale

    n son

    principe

    omme

    en sa

    dnomination,

    tait

    dite

    naturelle

    au

    regard

    'une

    filia-

    tion

    adoptive ui prenait

    modle sur

    elle

    en

    se

    dduisant

    e la fiction

    ue

    le

    fils

    taitn

    du

    pre.

    De

    mme,

    orsqu'un

    sclave

    tait ffranchi

    ans

    des

    conditions

    telles

    ue

    lui tait onfr e

    statut,

    on seulement

    'homme

    ibre,

    mais encore

    d'hommeibre enaissance,'octroimprial omportaita clause comme 'iltait

    n

    ingnu

    .

    Or c'est u

    regard

    e cette

    iction 'une

    naissance

    ibre ccorde un

    esclave

    dont le

    prince

    ffaait

    'origine

    ue

    l'ingnuit

    ouvait

    tre

    qualifie

    de

    naturelle :

    l'autorit u droit aisait

    ecouvrer

    l'esclave ne

    image

    de

    l'ing-

    nuit

    2

    et le

    rintgrait

    ans cette

    naissance

    ommune tous es

    hommes

    dans

    leur

    origine

    3,

    c'est--direans cette

    ibert

    primitive

    ou

    naturelle

    qui

    avait

    valeur

    e modle4.Le

    postulat

    'une naturalit

    e

    l'ingnuit

    ivile

    'induisait u

    subterfuge

    'un octroi

    de cettemme

    ngnuit,

    ur e

    mode

    du

    comme

    si

    ,

    ceuxdont a

    naissance tait

    ervile.nutile e

    multiplier

    es

    exemples.

    'est

    dans de

    telles

    oprations,

    t

    exclusivement ans de

    telles

    oprations, ue

    l'on

    pouvait

    confrontera

    nature t

    l'institution

    c'est--dire ne

    institution

    remire

    t une

    institutioneconde.Voil le contexte troit t

    prcis,

    onctionnel,

    la

    pragma-

    tique

    du droit omain

    aisait

    sage

    de

    la

    nature. a

    nature tait

    n

    prsuppos

    nsti-

    tutionnel

    e

    l'artifice,

    ans des actes

    qui

    opraient ar

    drivation

    u

    remploi.

    Dans les

    coles,

    l

    fallut hristianiserette

    nature

    orge

    t

    manipulepar

    les

    juristes

    e Rome.

    Fut

    employe

    our

    cela la

    formule,

    pandue

    ds les

    premiers

    glossateurs

    u

    XIIe

    sicle,

    d'une

    quiparation

    e la

    nature vec Dieu :

    la

    nature,

    c'est--dire

    ieu

    (natura

    d est

    Deus)5.

    Restait

    cependant,

    une fois

    baptise

    1

    Cf. Yan

    Thomas,

    Imago

    naturae.Note sur

    'institutionnalit

    e la nature

    Rome

    ,

    in

    Thologie

    et droit

    dans la

    science

    politique

    de l'tat

    moderne.Actes de la

    table

    ronde

    organise ar

    l'cole

    ranaise

    e

    RomeUs 12-14

    novembre

    987, Rome,

    cole

    franaise

    e

    Rome,

    1992

    :

    201-227.

    2. Imago ngenuitatisproposdes affranchis,f. C.J. ivre , titre 1, loi nl ; Papinien, ragments

    du

    Vatican,

    26.

    3.

    Il

    s'agit

    de la

    restitution ans le

    droitde la

    naissance

    (restitutio

    n

    natalibus).

    Cf.

    Marcien,

    D.

    livre

    0,

    titre 1

    loi

    n2

    :

    dans le

    droitde la

    naissance se

    trouvrent

    ous es hommes l'ori-

    gine... qu'il

    soit

    considr

    i.e.

    l'affranchi)

    omme s'il

    tait n

    ingnu

    (natalibus

    ...]

    in

    quibus

    initio

    mnes

    omines

    uerunt

    . ]

    perinde

    habetur

    tque

    si

    ingenuus

    atus

    sset).

    4. D.

    41, 1,

    7

    pr.

    ils recouvrent

    eur ibert

    rimitive

    ;

    D.

    1,1,4;

    D.

    1, 5,

    4

    ;

    D.

    12,

    6, 64,

    1

    D.

    50, 17,

    32

    :

    libert

    naturelle .

    5.

    Sur cet

    adage,

    connu

    dj

    de Placentin

    Summa

    nstitutionum,

    ,

    2 de

    iure

    nat.

    gent.

    r.),

    voir

    l'tude

    hypercritique

    e De

    Fasso,

    Dio e

    la natura

    presso

    decretisti d

    i

    glossatori

    ,

    in Diritto

    ecclesiastico, 7,

    1,

    1956.

    Pour

    les

    sources

    canoniques,

    voir

    Walter

    Ullmann,

    Medieval

    ...I ...

    Yan

    Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    4/19

    verbalementa natura

    omaine,

    rendre

    nterprtable

    ussi

    e

    droit

    ui

    s'en tait

    servi

    omme

    'un

    artificeu service

    e l'artifice

    comme

    'une nstitution

    u

    service e l'institution.

    e

    droit ivil omainmettaitn

    prsence

    e

    procdures

    par

    e

    moyen

    esquelles

    eshommese

    forgeaient

    esdieux

    conscration)

    t

    des

    fils

    adoption),hangeaient

    a vie en mort

    mort ivile)

    t a mort n vie

    resti-

    tution),espersonnesn chosesdiminutiontatutaire)t es hoses npersonnes

    (personnification).

    'autres utils

    ervaient

    ncore abolir a distance t le

    temps,

    changer

    'absence n

    prsence.

    n

    somme,

    n

    inpuisable

    rsenal e

    techniques

    our

    ontourneresobstacles

    ue

    a ralit ettaitl'action umaine

    sur

    e monde comme e disent estextes u dbut u

    XIVe

    icle,

    nevritable

    alchimie

    .

    Comment

    dapter

    esmanires

    uridiques

    t romaines

    e faire un

    univers

    eligieux

    la

    nature,

    n tant

    ue

    cration

    ivine,

    tait

    ndisponible

    L'indisponibilit

    u

    naturel taitmise n cause urtout

    ar

    e

    procd

    e la

    fiction

    uridique,

    uissant

    util

    our

    ransformera ralit. e

    procd

    onsistait

    travestires

    faits,

    les

    dclarer

    utres

    u'ils

    n'taient

    raiment,

    t tirer e cette

    adultrationme tdecette ausseuppositionesconsquencese droituise

    fussent

    ttachesla vritinsi

    einte,

    i celle-ci t xistous esdehors 'em-

    prunt.

    raiter

    omme rai e

    qui

    tait

    dclar

    tre

    aux

    t

    s'appuyer

    ur

    ces

    donnes

    econnues

    omme

    rrelles,

    el tait e

    moyen

    ar equel

    es

    uriscon-

    sultes

    ntiques

    menaient

    bien

    des

    oprations

    e

    dqualification

    t de

    requalifi-

    cation

    ui

    n'eussent

    as

    bouti

    ans n tel

    forage

    es

    faits. ervaientle

    signaler

    des

    ries

    lus

    ou

    moins

    omplexes

    e

    conjonctionsquiparativesouvernant

    e

    subjonctif

    rrel

    si,

    ta...

    uti,

    ta ut...

    ita,

    roinde

    c

    si,

    etc.).

    Ces

    mots e la

    fiction

    verba

    ictionis)6,

    es

    nterprtes

    divaux

    ntreprirent

    'abord

    e les

    reprer

    ystmatiquement

    ans

    e

    Corpus

    du

    droit

    romain. ls

    entreprirent

    surtout e

    classer

    es fictionselon es

    genres

    e

    l'tre,

    els

    u'ils

    es trouvaient

    exposs

    ans

    YOrganon,

    ritable

    pertoire

    axinomique

    u Moyen

    ge.

    Ainsi

    voit-on zon

    fin

    XIIe

    icle)

    laquer

    ur ette

    oisonnante atirees

    catgories

    d'Aristote,

    t trouver

    ue

    les fictions

    ostulaient

    et

    que par

    le droit ontri-

    buait

    modifier

    l'tre t e

    non-tre,

    a

    quantit,

    a

    qualit,

    a

    relation,

    e

    temps,

    le

    ieu,

    tc.

    Exemple

    e

    fictionur

    a

    substance

    le droit onfre

    'existence

    qui

    ne 'a

    pas

    encore,

    el 'enfant

    natre7,

    u

    bien

    l

    a confre celui

    ui

    ne 'a

    plus,

    el

    e

    citoyen

    ort

    our

    a

    patrie,

    equel,

    elon

    es

    nstitutes,

    vit

    n

    gloire

    et

    faitbnficier

    on

    pre

    des

    avantages

    ue

    procure

    n

    fils,

    ommed'tre

    dispens

    es

    charges

    e

    a tutelle8.

    ais e droit ransformaitussi

    ien

    a

    quan-

    tit,

    a relation

    en

    nstituantn

    rapport

    e

    filiationvec

    ui

    n'taite fils

    ue par

    [suite

    de la

    note

    ]

    Papalism

    The

    PoliticalTheories

    f

    theMedieval

    Canonists, ondon, Methuen,

    1949

    : 40

    ;

    Ugo

    Gualazzini,

    Natura,

    d

    est

    Deus,

    Studia

    Gratiana,

    3,

    1955

    ;

    Ennio

    Cortese,

    La

    Norma

    giuridica.

    Spunti

    teorici el diritto omune

    lassico,

    oma, Giuffr,

    962

    : voi.

    1,

    56

    sq.

    Brian

    Tierney,

    Natura

    d estDeus :

    A

    Case of

    Juristis

    antheism

    ,

    in

    Church

    aw and Constitu-

    tional

    Thought

    n theMiddle

    Age,

    London,

    Variorum

    Reprints,

    979.

    6. Cf.

    Bartole,

    ur

    D.

    41,

    3, 15,

    n.

    5.

    7.

    Cf.

    Azon,

    in

    lib.

    L

    cod.,

    ncip.

    materia

    d

    Cod.,

    n. 10

    :

    circa

    ubstantiam

    . ]

    esse,

    uod

    non est

    interpretantur

    x

    eo,

    quodfiiturum

    peratur,

    t estde eo

    qui

    est n

    utero

    . ]

    .

    8. Cf.

    Azon,

    loc.

    cit.

    glose

    nst.

    1, 25,

    1

    pr.

    et D.

    27, 1,

    18

    ; Bartole,

    ur

    D.

    41, 3,

    15,

    n. 28b.

    115

    O

    3

    Ui

    I

    Les artifices

    e la vrit n

    droitmdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    5/19

    116

    fiction)9,

    a

    qualit,

    'action

    fiction

    e

    reprsentation),

    e

    temps

    rtroactivit),

    e

    lieu

    thorie

    e

    'absent

    rsent

    le contumaceou du

    prsent

    bsent

    le

    fou),

    tc.

    Ces taxinomies divales

    ouvaient

    iencirconscriree

    phnomne

    e la

    fiction ellestaient

    ncapables

    e

    le

    rduire.

    'est

    pourquoi

    es

    uristes

    u

    Moyen

    ge

    eurent

    prendre osition,

    lus

    fondamentalement,

    ur a

    capacit

    deshommes changer,ar 'instrumentes artificesnstitutionnels,'organisa-

    tion ocialemais

    ussi, ventuellement,

    a

    nature

    hysique.

    ls

    eurent

    fixer

    es

    limites

    l'entreprise

    e dnaturation

    uridique

    u

    monde,

    t

    forgrent

    our

    ela

    des

    arguments

    ont se servent

    ujourd'hui

    ncore,

    leur

    nsu,

    es

    juristes

    confronts

    l'entreprise

    e sa dnaturation

    echnique.

    hristianisere droit

    romain,

    ela

    devait

    evenir,

    out

    'abord,

    domestiquer

    n

    mode

    de

    reprsenta-

    tion u monde les

    choses taient cessairement

    es

    choses

    umainement

    et

    politiquement

    nstituesen ce

    sens,

    iennot

    ar

    aint

    ugustin,

    ue

    mme

    les

    choses ivines

    ,

    qui

    pour

    un

    chrtien'avaient

    'autre ens

    ue

    celuid'une

    nature oulue tcre

    ar

    Dieu, taient,

    e 'aveu es nciens

    omains,

    mises

    u

    rang esproductionsumainestrattachesla mme abriqueue apeinture

    ou

    l'architecture,

    institues

    ar

    es hommes

    (hominibus

    nstitutae)

    0.Cela

    devait evenirussi transformere

    rapport

    u

    droit

    ux choses n

    gommant

    autant

    u'il

    tait

    ossible

    es

    sprits

    'un

    rt

    uridique ui prtendait

    ubvertir

    l'uvre utonome

    e la nature t

    dveloppait

    ille

    procds

    e

    construction

    institutionnelle

    ontrairesl'videncemme

    es faits

    artifices

    (artificia),

    forgeries

    (fgmenta),

    simulacres

    (simulacra),

    fictions

    (fictiones)

    ue

    les

    commentateursu

    Moyen

    ge

    durent

    eprer,

    lasser,

    ncorporer

    leur

    propre

    ision

    u monde une vision

    ui

    sortit

    ien

    rbouleversee cette

    dltre

    rquentation.

    Le

    droitet le fait

    Voiciun

    Brocard 'Azon

    urD.

    4, 6, 19,

    relatif

    u' retour

    u

    prisonnier

    e

    guerre

    postliminium

    franchissement

    e

    la

    frontire

    ans

    e sens

    nverse).

    Aussittentrans a

    cit,

    e

    captif

    st tabli ans es

    droits. ui

    que

    'onconsi-

    drait ommemort t dont es

    droits taient teints ecouvre

    mmdiatement,

    comme 'il

    n'avait

    amais

    ess 'tre

    ibre,

    on

    tatut

    ersonnel,

    es

    droits ami-

    liaux,

    a

    proprit

    est

    effac

    e

    temps ui spare

    on

    dpart

    e son retour.

    Cependant,

    rcise

    e

    texte,

    a

    possessioncquise

    vant ette

    apture

    st rrvo-

    cablement

    ompue ar

    lle,

    arce ue

    a

    possession

    st

    vant out ne

    question

    defait . Purfait,a possession eut ertes e consoliderndroit,orsque 'est

    coul e

    temps ui

    la

    change

    n

    proprit.

    ais avant

    ue

    le

    temps

    'opre,

    l

    y.

    Cr.

    Azon,

    oc.

    tt.,

    . 12 :

    Lirca

    relationem t

    cumpngunt umpLium

    sse

    ui

    non est.

    10.

    baint

    ugustin,

    tv. et

    6, 5,

    3

    ;

    galement

    ,

    chap.

    ,

    sur

    nintelhgibilit,our

    n

    chrtien,

    de ce

    modede

    rapport

    ntree

    divin t 'humain. arron

    vait

    j

    expos

    ette ichotomie

    es

    droitstdes

    procdures

    ivin t

    humain ans

    e

    commentarium

    u'il

    dressa

    Pompe

    ur

    e

    Snat

    (cf.

    Aulu-Gelle,4, 7,

    9).

    Sur

    e

    plan

    de

    Varron,

    oir

    ussi

    a

    prface

    'A. G.

    Conderni ux

    frag-

    ments es

    deux

    premiers

    ivres

    es

    Antiquitates

    erum

    ivinarum,

    ologne,

    67

    VII

    q.

    et

    B.

    Cardauns ans

    on dition

    e Wiesbaden

    1976).

    Yan

    Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    6/19

    n'y

    encore

    ue

    du

    fait

    un fait

    ui

    tient la

    prsence

    me

    u

    corps

    mme

    du

    dtenteur,

    n

    fait

    u'abolit

    'absence t

    que

    a

    prsence

    e

    restaure

    as

    on

    ne

    renoue

    as

    vec

    une

    possession

    ncienne,

    n se taille

    ne

    possession

    ouvelle.

    el

    est e

    sens

    u

    texte

    ntique, ui

    oppose

    'instantanitt a

    corporit

    u

    fait ux

    constructions

    ncorporelles

    t durables u droit. r Azon renvoie

    ce

    passage

    sous a rubriqueu'ilconsacreux fictionsgales figmentaegis),our llustrer

    son

    adage

    elon

    equel

    on ne

    peut

    feindre

    l'gard

    es faits

    ni

    a loi

    ni

    ses

    interprtes

    e

    peuvent

    aire

    omme

    i e

    prisonnier

    'avait

    as

    cess e

    possder

    physiquement,

    ui

    que

    la

    guerre

    t la

    captivit

    nt

    priv

    de

    toutematrise

    physique

    lui

    qui

    n'est

    intgr,

    ne fois

    epasse

    a

    frontire,

    ue

    dansson

    rapport

    uridique

    ux

    choses,

    n

    rapport

    ntangible

    t bstrait

    vec

    equel

    l

    n'est

    pas

    mpensable

    e renouer.

    ur e mme exte

    t

    sur

    bien

    d'autres

    nalogues,

    presque

    ous elatifs

    la

    possession,

    a

    glose

    rdinaire'Accurse

    vers 240)

    dira

    pareillement

    u'

    on ne

    peut

    eindre

    propos

    es

    faits omme n

    peut

    e faire

    propos

    u droit11.

    insi,

    elon e

    premier

    tatde la

    doctrine,

    es artificesu

    droit prentien ur eque e droitui-mmeostule,mais assur esdonnes

    extrieures

    lui.Les

    oprations

    ictives

    comme

    nnuler

    e

    temps

    coul

    ntre

    a

    capture

    u

    prisonnier

    t son

    retour)

    alent l'intrieur'un

    ordre

    urement

    normatif,

    los la

    ralit

    'un

    monde

    u'il

    laisse

    nchang

    u-dehors

    e lui.

    Commentant

    ncore e

    mme

    passage,

    Balde

    (1327-1400)

    reprendra

    ne

    formule

    nalogue

    a vrit u

    fait e

    peut

    tre

    hange

    ar

    e

    droit

    12.

    t,

    ur

    un

    passage

    es Decrtalese

    Grgoire

    X,

    o

    l'on voit

    1'

    quit

    anonique

    accorder

    xceptionnellement

    a

    possession

    ans ucune

    rise

    elle u

    sujet,

    ans

    aucun

    acte

    orporel

    ,

    l

    rappelle

    a

    doctrine

    es nciens octeurs

    elon

    esquels

    il

    n'est

    as

    de fiction

    contre

    es faits

    ,

    puisque

    'autorit

    es

    ois ne

    peut

    carter

    a vrit

    aturelle

    i

    abolir

    'absence 'une

    alit

    ous-jacente

    ux

    ois

    13.

    Cette ormuleut ientt

    pplique

    limiter'action u

    gislateur

    ui-mme.

    Selon

    un

    nonc e

    l'empereur

    ustinien,

    rquemment

    employ

    u

    Moyen

    ge,

    ant

    n droit

    ivil

    u'en

    droit

    anonique, our

    onder

    a souverainet

    gis-

    lativedu

    prince

    u du

    pontife,

    'empereur

    ontient out

    e droitdans

    es

    archives e

    sa

    poitrine14.

    r,

    it-on

    hez

    Cynus

    1270-1336),

    i le

    prince

    st

    matre u

    droit,

    l

    ne 'est

    pas

    du

    fait,

    e

    qui

    se dit

    e

    prince

    e

    contient

    as

    les

    faits ans

    es

    archives e

    sa

    poitrine

    15.

    'adage

    ient

    ci en commentaire

    D.

    1, 5,

    15,

    dont

    oici e casus.

    'esclave rescusa

    st

    ffranchieouscondition

    11.

    Accurse,

    otamment

    /.

    ur: D.

    4, 8,

    21

    ,

    D.

    4, 6,

    19

    et

    D.

    41, 2,

    23

    pr.

    Cetteformule

    disparat

    ans

    a

    glose ostrieure.12. Balde, urD. 4, 6, 19 e droit tablit

    as

    defictionsur e

    simple

    ait

    ris

    omme el t

    sparment

    u

    droit...

    parce ue

    l'on ne

    peut changer

    a vrit u

    fait

    super

    acto

    mero t

    abstracto

    iure us

    nonfingit

    . ]

    quia

    veritasfacti

    on

    potest

    mutari).

    13.

    Ad

    tres

    riores

    ibros

    ecretalium,

    ur c.

    y

    des

    X.,

    livre

    ,

    chapitre

    14,

    de dolo

    et contumacia

    authoritas

    egum

    on

    otest

    eritatem

    aturalem

    ollere t ab absentia

    ealitatis

    uae eradicare.

    14. Sur

    1

    dage

    tura

    n scnnio

    ectons

    uo

    et sur

    es

    applications ontihcalistes

    u

    impriales,

    oir

    F.

    Gillman,

    Romanus

    ontifex

    ura omnia

    n scrinio

    ectoris

    ui censetur

    abere

    ,

    AKKR, 92,

    1902

    ;

    A.

    Steinwenter,

    omos

    mpsuchos.

    ur Geschichte

    iner

    olitischen

    heorie, ienne,

    1946

    :

    256

    sq.

    Gaines

    Post,

    Two

    Notes on

    Nationalism

    n the Middle

    Ages

    ,

    Traditio,

    ,

    1953

    :

    281-320.

    15.

    Cynus

    de

    Pistoia,

    ur

    CJ.

    1, 14,

    5

    :

    princeps

    on

    potest

    abere

    acta

    n scrinio

    ectoris

    ui.

    117

    i

    3

    UJ

    O

    Les

    artificesde la

    vrit en

    droit mdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    7/19

    18

    qu'elle

    aura

    trois nfants elle metd'abord un enfant

    u

    monde,

    puis

    des

    tripls.

    Question

    lequel

    des

    enfants e la

    seconde

    porte

    nat

    ngnu,

    d'une

    mre

    dj

    libre

    par

    la naissance

    du

    troisime nfant

    Rponse

    les

    enfants u second

    accouchement,

    mme

    trois,

    aissent cessairement'un

    aprs

    'autre.

    l

    suffit

    d'observer

    'ordre

    des

    naissances

    il

    n'arrive

    amais que plus

    de

    deux enfants

    sortent n mmetemps, no mpetu, u ventre e la parturiente.e sorte ue la

    mre

    est libre ussitt

    u'apparat,

    u cours de ce

    second

    accouchement,

    e

    deuximenouveau-n.

    ssu

    d'une femme

    ibre,

    e

    troisime

    at

    ngnu.

    Tel est

    le

    casus

    romain.

    Quel

    estmaintenante sensde la

    complexification

    divale

    u

    cas ?

    Pourquoi 'empereur

    st-il it

    mpuissant

    changer

    et

    ordre

    l

    pourrait

    'il

    le

    voulait

    octroyer

    e

    droit

    d'ingnuit

    un

    esclave t

    donc,

    son

    gr,

    rtablir

    dans les droitsd'une naissance

    ibre l'un

    ou

    l'autre

    des enfants 'Arescusa

    ns

    avant elui

    dont

    a

    naissance affranchieurmre

    l'acte

    porterait

    lors

    a

    fiction

    que

    l'enfant

    esclave erait

    considr omme

    ngnu

    .

    Mais,

    pour

    un

    juriste

    mdival,

    une

    question beaucoup plus

    essentielle

    tait de savoir si le

    prince

    pouvaitobtenir e mmersultat n agissant, on pas sur es statutsuridiques,

    mais sur es

    faits

    le

    prince

    peut-il

    ntervertir

    'ordre ttestdes naissances t

    dcrter

    ue

    l'enfant

    n en

    premier,

    n

    second

    ou

    en

    troisime,

    era

    considr

    comme n en

    quatrime

    La

    rponse

    des

    juristes

    tait

    qu'on

    ne

    pouvait

    rien

    changer

    et

    pas

    mme e

    prince

    l'ordre es faits.

    e

    prince

    ne

    dtient

    as

    les

    faits

    ans

    sa

    poitrine,

    n

    pectore

    uo,

    comme l

    y

    dtient e

    droit.

    Le

    droit

    feint,

    our

    la

    proprit,

    ue

    le

    prisonnier

    e

    guerre,

    s son

    retour,

    recouvre

    a

    situation

    uridiquequi

    tait a

    sienne vant a

    captivit

    mais

    l

    ne le

    feint

    as

    pour

    la

    possession

    la fiction

    eut

    bien abolir

    ou modifier e

    temps

    quant

    au

    droit,

    lle ne le

    peut pas

    quant

    au fait.Le

    prince

    ccordedes

    privilges

    comme e

    pape

    des

    dispenses

    il

    octroie ux

    btardsune

    naissance

    gitime,

    l

    octroie ux esclaves t aux affranchisne naissance ibre mais il ne

    peut

    faire

    d'un cadet

    un an. La loi

    considre ncore

    u'un

    acte contraire

    u droitn'a

    pas

    eu lieu mais elle

    ne

    peut pour

    cela

    effacer n

    crime,

    t faire

    u'un

    homme ssas-

    sin ne

    soit

    pas

    mort,

    miracle

    ui

    n'appartient

    u'

    Dieu 16.

    Apparente mpuis-

    sance

    du

    droit, onc,

    changer

    es

    vnements t es

    choses.

    Cette

    imite la

    fiction,

    ependant, uoiqu'elle

    ait t assez

    souvent

    voque

    par

    les

    premiers

    lossateurs,

    t

    que

    la

    Grande Glose

    d'Accurse

    y

    fasse

    encore

    frquemment

    llusion,

    n'est

    plus

    retenue omme

    essentielle

    partir

    du

    XIVe

    sicle.

    Cynus

    de

    Pistoia,

    Balde, Bartole,

    eprenant

    es

    nombreux

    xemples

    yst-

    matiquement ompils

    par

    Azon,

    ne

    manquentpas

    de

    signaler ue

    le

    juriste

    u

    le lgislateur,ourmodifiere droit, 'apas besoind'artifice,lorsqu'ilyrecourt

    pour

    modifieres faits.

    l

    suffit e trancher

    utrement

    our

    changer

    a norme

    pour

    changer

    es

    faits,

    ont a

    nature

    chappe

    au

    droit,

    'artifice

    u

    comme si

    est

    ncessaire.

    a

    ralit siste

    t,

    pour

    la

    forcer,

    n ne

    peut

    a subvertir

    utre-

    ment

    que

    sur le

    mode de l'irrel.De sorte

    que,

    l'inversede la

    proposition

    initiale,

    mais

    partir

    e

    la

    mme

    prsupposition ue

    droit t fait

    ppartiennent

    16.

    Cf.

    Dinus,

    ur

    CJ.

    1, 14,

    5

    et

    Cynus

    e

    Pistoia,

    od. oc.

    Yan Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    8/19

    des

    plans

    distincts,

    es

    uristes

    n viennent reconnatre

    ue

    le

    droit

    ne feint

    que

    sur es

    faits

    (circa

    acta)17

    Dans la limite outefois

    u'admet

    e

    verrouillage

    d'une

    construction

    ui,

    au

    Moyen

    ge,

    n'excde

    amais

    e

    premier

    egr

    l'inter-

    prtation

    mdivale

    duit 'artificialit

    uridique

    un

    unique

    tage,

    ontraire-

    ment

    ux

    empilements

    lus complexes

    u droit

    omain

    ntique.

    Elle

    ne

    tolre

    as

    plusde fiction e fiction que de servitude e servitude, selonuneformule

    de

    Guillaume

    e

    Cuhn,

    docteur

    oulousain u tournant

    u

    XIIIe t

    du

    XIVe

    icle

    ce

    principe

    assera

    n droit

    franais

    vec

    'adage

    fiction ur fiction

    e vaut

    18.

    Le

    corporel

    et

    l'incorporel

    Or ce

    pouvoir

    de

    faire,

    faire

    t

    changer,

    u de

    quasi

    faire,

    uasi

    dfaire

    t

    quasi changer

    a

    substance

    t ses

    modalits,

    ut

    contenu dans

    les limitesde

    la

    nature

    et de

    la

    vrit

    . Nous

    lisons

    ouvent,

    hez les

    glossateurs

    es

    XIIIe t

    XIVe

    icles,

    que

    telle ou telle

    interprtation

    st

    inopranteparce

    qu'elle

    est

    impossible

    elon

    la nature

    (impossibile

    ecundum

    aturam)

    ou

    bien

    encore

    que,

    quoi

    qu'ils

    fassent,

    es

    uristes

    e

    peuvent

    amais

    dans leurs

    nterprtations

    17.

    Tout

    cet

    enseignement

    st

    repris ar

    Bartole,

    ur

    D.

    4, 6,

    20

    a fiction eint

    artout

    t

    toujours

    ur

    des

    questions

    e

    fait,

    arementu

    amais

    urdes

    questions

    e

    droit

    (fictio

    niversa-

    literfingitur

    uper

    is

    uae

    unt

    arti.

    arovel

    numquam

    uper

    is,

    ue

    unt

    uris)

    et

    surtout,

    ur

    D.

    41, 1,

    15,

    vritablerait

    ystmatique

    ur

    a.

    ictio

    uris.

    Ainsi,

    n.

    1

    in

    fine-.

    e droit

    eint

    contre

    e fait

    (ius

    ingit

    ontra

    actum)

    n.

    22

    a loi ne

    peut hanger

    a

    ralit,

    inon

    par

    a

    fiction

    (lex

    non

    rotest

    acer

    eritatem

    utari,

    isi

    er ictionem)

    n.

    29

    supposons

    ue

    la

    loi

    veuille

    aire

    'un

    fils ous

    puissance

    n

    ui

    uris,

    'un

    llgitime

    n

    gitime,

    'un

    esclave n

    ibre

    le

    peut-elle

    Bien

    r,

    mais

    pas par

    e

    moyen

    e

    la fiction

    elle e

    peut

    elon

    a

    pure

    rit,

    uis-

    qu'il

    st

    rai

    ue

    e

    fils era ui

    uris,

    u

    lgitime,

    u

    que

    'esclaveera

    ibre

    ...]

    au

    contraire,

    ors-

    qu'il

    ne

    s'agit

    as

    du

    droit,

    mais u

    fait,

    n

    ne

    peut

    as

    faire,

    elon

    a

    vrit,

    ue

    es

    faitsoient

    i.e.

    autrementu'ilsnesont) lorsque'quit 'exige,n recourtlors la fiction n. 39 on ne

    peut

    ellement

    aire

    u'un

    nfant

    n'existe

    as,

    mais n

    peut

    aire

    u'il

    oit enu

    our

    el,

    tcela

    fictivement

    ...]

    mais,

    our

    e

    qui

    est es

    questions

    e

    pur

    roit,

    a

    fictionst-elle

    lors cessaire

    [...]

    Lorsque

    e droit

    upprime

    n autre

    roit

    e

    plein

    roit,

    l estvrai

    u'il

    e

    supprime

    lors el-

    lement,

    elon

    a

    vrit

    . De

    mme,

    ur

    CJ.

    1,

    14,5,

    n.

    15

    'onne

    recourt

    as

    la

    fiction

    orsque

    quelque

    hose

    eut

    tre ait

    [...]

    ainsi es

    contrats,

    n

    ce

    qu'ils

    ont ne

    matiree

    droit,

    euvent

    tre ritablement

    nnuls

    ar

    a

    loi,

    qui

    es

    prive

    'effet

    uridique

    orsqu'ils

    nt t

    faits n

    viola-

    tiondes

    ois

    quant

    u

    droit,

    ls ont

    ritablement

    nutilesu

    nuls

    mais,

    uant

    u

    fait,

    ls

    ont

    fictivement

    enus

    our

    n'ayant as

    exist,

    uisqu'ils

    e

    peuvent

    as

    tre

    enus

    our

    els n

    vrit

    .

    18.

    La difficult

    e

    la

    fiction ouble

    nest

    pas

    souleve

    vant

    a

    scolastique

    mdivale.

    oir a

    discussion

    es

    doctoresans

    a Grande

    Glose

    ur

    D.

    45, 3, 2,

    18 et

    a

    position

    yper

    rtificialiste

    d'Hugolinus

    ur

    D.

    49, 15,

    12,2,

    critique

    ar

    a

    plupart

    es

    docteurs

    les

    opinions

    ontrairese

    Jacobus

    e

    Ardizone,

    ndreas

    e

    Isernia, inus,

    Raymond

    e

    Penafort,

    dofredus

    ont

    eprises

    par

    Bartole,

    ur

    D.

    41, 3,

    15,

    n.

    17

    sq., propos

    e

    pleniusictionemegisccipl.

    Guillaume

    e

    Cuhn

    allguant

    urD. 2, 14,58 fictioon ecipitictionem,icutervituservitutem) entreour

    beaucoup

    ans

    e refus

    e la

    fiction ouble

    il estcit

    plusieurs

    eprises,

    vecPierre

    e Belle-

    perche,

    ar

    Cynus,

    ur

    CJ.

    5,

    11, 1,

    de

    mme

    ue

    par

    Balde,

    ur od.

    oc,

    insi

    ue

    sur

    D.

    23,

    3,

    69

    (

    duaefictiones

    onpossunt

    oncurrere

    ),

    et

    par

    Bartole,

    ur .

    41, 3,

    15,

    n.

    69

    (

    fictio

    ictionis

    esse

    onpotest,

    icut ec

    ervitus

    ervitudinis

    ).

    Voir n outre

    Cynus,

    ur

    CJ.

    8,

    50,

    1 et ur

    .

    50,

    12,

    2

    (

    duaefictiones

    on

    ossunt

    oncurrere

    irca

    dem

    )

    consilium

    30,

    n2

    fictio

    on

    nrt

    fictionem

    )

    Oldradus

    e

    Ponte,

    onsilium

    9,

    nprinc.

    duo

    pecialia

    onpossunt

    oncurrere

    irca

    idem

    )

    Balde,

    ur

    .

    23,

    3, 69,

    sur

    CJ.

    1,2,

    1,

    n74

    fictio

    on rahitur

    d

    id. nisi

    uod

    directe

    agitur)

    t

    sur .

    2

    X., 2,

    10

    (fictio

    ...]

    non

    otest

    xpedirier

    liam

    ictionem

    )

    Bartole,

    ur

    D.

    1, 1, 9,

    n. 62

    s.v. Alexander

    e

    mola,

    onsilium

    30

    etc.

    119

    l

    5

    3

    S

    a

    Les artifices

    de

    la vrit

    en

    droit mdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    9/19

    120

    cartera

    nature

    (naturam

    on

    tollunt).

    e tels

    dages

    ont nconnusdu droit

    romain.

    Qu'est-ce

    dire

    Croyant

    plus

    au

    terrain es

    pratiques u'

    celui des

    doctrines

    our

    faire ccder

    l'intelligence

    u

    droit,

    e

    vais

    envisager

    es

    prin-

    cipes d'interprtation

    ans leur

    usage

    casuistique,

    omme nstrument

    e

    rsolu-

    tion d'une

    question. Lorsqu'on

    l'envisage

    dans

    sa

    casuistique

    propre,

    cette

    nature assure 'in angibili de deux ordres. a distinction u corporel t de

    l'incorporel

    du

    physique

    t

    de

    l'invisible

    d'une

    part

    les lois

    biologiques

    de

    la

    reproduction

    umaine,

    d'autre

    part.

    La

    loi

    (entendons,

    our

    es

    glossateurs,

    e texte omain

    u'ils

    commentent)

    admet

    bien

    'hypothse

    'une

    tradition

    orporelle ui

    n'a

    pas

    eu

    lieu,

    pourvu ue

    la chose

    existe tel

    objet

    qui

    n'a

    pas

    t

    dplac

    aurait

    pu

    l'tre.Elle admet

    plus

    prcisment

    ncore a

    tradition

    ictive

    'une

    chose

    prsente,

    t

    plus

    difficilement

    celle

    d'une

    chose bsente

    sauf

    'il

    s'agit 'argent,

    eulede toutes es choses

    orpo-

    rellesdont l'absence ne soit

    pas

    un obstacle la fiction

    de son

    dplacement,

    puisque

    la

    pecunia

    est doue

    d'ubiquit

    et

    qu'on peut

    toujours

    e

    reprsenter

    qu'elleexiste n dehorsdu lieu mme o elle se trouve 9.Mais la fiction e peut

    faire

    u'un

    incorporel

    oit

    dplac

    comme un

    corporel,

    ni

    que

    la

    frontire u

    tangible

    t

    de

    l'intangible,

    u visible t de

    l'invisible,

    oit ainsi

    transgresse.

    et

    obstacle,

    l

    est

    vrai,

    n'apparat as

    encore hez

    Azon,

    qui

    reconnaissaita

    quasi-

    tradition 'une

    servitude mais

    il

    est maintes

    eprises

    ffirm

    epuis

    Accurse,

    ritr

    ar

    es

    commentateursu

    XIVe

    icle,

    omme

    Balde,

    au

    nom

    de l'infran-

    chissable imite

    u

    possible

    elon a

    nature

    20.

    Cette imiten'est

    pas empirique,

    mais

    ontologique.

    a

    GrandeGlose fonde

    'impossibilit

    e

    traderes

    ncorporels

    surune

    ndissolubilites attaches

    pirituelles

    gl.

    D.

    17, 2, 3,

    s.v. n

    nominibus)

    il

    n'estni

    possession

    i

    tradition e choses

    ncorporelles,

    t 'on ne

    peut

    feindre

    qu'une

    tradition oit dans ce cas

    intervenue,

    uisque

    a fiction

    e

    doit s'tendre

    qu'

    ce

    qui

    n'est

    pas impossible

    elon a nature es choses

    ainsi,

    celui

    qui

    cde

    une

    crance

    ne

    peut

    s'en

    sparer

    u

    pointque

    le

    dbiteur d soit ibr nvers e

    cdant,

    i celui-ci xerce on

    action

    prs

    a cession

    ...]

    Les choses

    orporelles

    e

    perdent

    onc

    plus

    facilement

    ue

    les

    incorporelles

    u

    que

    les

    spirituelles

    ainsi

    disons-nous e notre

    participation

    ux sacrements t

    des

    marques

    de

    notre

    foi,

    qui

    restent ttaches

    ux ossements umains u

    point

    qu'ils

    ne

    peuvent

    n tre

    spars

    .

    Cetteformule ait cho

    une autre

    lose

    urD.

    15,

    1,

    16

    les crances

    et les actions ne

    peuvent

    tre

    pares

    de

    leur

    titulaire,

    as plus

    que

    l'me du

    corps

    .

    Le

    corps

    t

    'me,

    e

    physique

    t e

    spirituel,

    e

    visible t

    'invisible,

    'ter-

    nit

    de l'invisible

    u-delde

    la mort

    u

    corps

    voil

    une division

    ondamentalee

    19.

    Le transfert

    orporel

    e h.

    ecunia

    bsente,

    dmis

    ar

    Azon,

    ut n

    problme

    battu,

    ans a

    premire

    oiti u

    XIIIe

    icle,

    otamment

    ar

    Jacobus

    alduini t

    Odofredus.

    a

    discussionst

    reprise

    n demi-sicle

    prs

    arCynus,

    urD.

    12,

    1,

    5,

    qui

    se

    range

    l'avis

    'Azon.Voir

    epen-

    dant,

    artole,

    urD.

    45, 2,

    9

    :

    l

    est

    mpossible

    elon

    a nature

    u'une

    mme

    omme

    'argent

    parvienneplusieursersonnes

    la fois .

    20.

    Azon,

    n 4

    lib.

    Cod.,

    e actionibus

    mpti

    t

    venditi^

    .

    9,

    propos

    e

    a

    vente

    'une ervitude

    es

    ncorporels

    e

    peuvent

    tre radesmais

    ls

    pparaissent

    omme

    uasi

    rades

    (sed

    uasi

    radi

    videntur).

    ccurse,

    urD.

    17, 2,

    3.

    Sur e mme

    exte,

    alde

    a fiction 'a

    ieu

    que

    l o il est

    possible

    ue

    la vrit it ieu

    (ibi

    demum ocum

    abet

    ictio,

    bi est

    ossibile

    uodhabeat

    ocum

    eritas)

    Yan

    Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    10/19

    l'anthropologie

    hrtienne

    ue

    les

    uristes

    u

    Moyen

    ge

    projetrent

    ur

    'univers

    du droit

    romain

    pour

    en classer es

    oprations

    ictives t leur donner un

    sens

    pour

    es contenir ans

    es imitesmmesde leurunivers

    eligieux.

    L'incorporel

    ecouvrait

    n droit

    romain es

    constructions

    uridiques

    elles-

    mmes,

    omme es

    obligations,

    es

    servitudes,

    es

    successions,

    'usucapion,

    'usu-

    fruit,a tutelle,a parent, ar opposition ux choses sensibles ontl'existence

    tait ssure

    n

    dehors

    du droit.

    Avec

    'interprtation

    colastique,

    ette

    atgorie

    prit

    une

    tout autre nature.

    Bien au-del des choses institutionnelles

    n tant

    qu'elles

    taient

    bstraites,

    'incorporel

    evint e

    sige

    de

    l'invisible n tant

    qu'il

    tait

    rsent.

    ne surnature

    nvestissaites nstitutionslles-mmes

    t

    eur

    onf-

    rait ne

    ralit

    ui

    les

    soustrayait

    certaines

    prations

    'artifice.

    n

    ce

    sens,

    'in-

    corporel

    ne

    pouvait

    tre

    rait la maniredes

    corps que

    l'on

    dplace.

    On

    ne

    pouvait

    par

    un

    artifice u droit

    ssurer a visibilit e

    l'invisible t

    la

    tangibilit

    de

    l'intangible.

    l'inverse,

    orsqu' partir

    'Innocent

    IV

    les

    uristes

    e mirent

    qualifier

    es communauts

    e

    personnes

    ictives

    (personae

    ictae),

    bjet

    d'une

    pure reprsentation entale repraesentatae)u imaginairesimaginariae)11une

    telle

    opration

    n'tait

    nvisageable

    ue

    dans

    la mesure

    justement

    es entits

    collectives

    'avaient

    as

    la

    ralit nvisible

    t

    mystique

    es

    choses substantielle-

    ment

    ncorporelles.

    our

    es

    uristes,

    lles n'taient

    ure

    que

    des

    noms

    sans

    autre

    frent

    ue

    les individus

    inguliers

    nifis

    ous un

    vocable

    Muniversitas

    n'est

    qu'une

    collection e

    plusieurs

    orps pars,

    uxquels s'applique

    un

    mme

    nom.

    Les

    uristes

    u

    XIIe

    u

    XIVe icle

    'en tinrent

    la

    tradition

    uridique

    atine

    selon

    aquelle

    l

    n'tait 'autre

    personne

    u'individuelle22.

    ur

    ce

    qui

    tait

    priv

    d'existence,

    auf

    par

    dnomination

    uridique,

    a

    fiction

    d'incorporation

    tait

    loisible

    elle

    ne

    donnait

    pas

    corps

    de

    l'incorporel.

    a

    personne

    put

    se

    prter

    21.

    a)

    Personne

    ictive

    Innocent

    V,

    Apparatus

    .

    57

    X

    2,

    20

    Bartole,

    ur

    .

    45, 3,

    26.

    Rf-

    rence onstante

    la

    fiction

    uridique

    ans

    'attributione

    a

    personne

    ux

    communauts

    Bartole,

    sur .

    48, 19,

    16,

    10

    Balde,

    ur .

    3

    X2,

    19

    Franciscus

    abarella,

    ur .

    30

    X5, 3,

    n. 6

    ;

    Paulus

    de

    Castro,

    urD.

    46, 1,

    22 voir

    ncore,

    l'extrme

    in

    de

    la tradition

    colastique,

    icolaeus

    Losaeus,

    Tractatus

    e ture

    niversitatum,

    enise,

    601

    f19r.

    'idede

    fiction st aussi

    bien

    exprime

    traverselle

    de

    reprsentationmalgr

    asso

    Hoffmann,

    eprsentation

    Studien

    zur

    Wort-

    nd

    Begriffsgeschichte,

    erlin,

    Duncker &

    Humblot, 1990,

    2e

    d.:

    116

    sq.).

    b)

    Personne

    eprsentative

    Jean

    Monchy,

    pparatus

    ur .

    6, VT, ,

    11

    (Bibl.

    Vat.Lat.

    1392)

    Jacques

    e

    Rvigny,

    ur .

    3, 4, 7,

    2

    ;

    Pierre

    e

    Belleperche,

    ur

    CJ.

    1,

    3,

    31

    (dont

    pend

    inus,

    ad.

    oc. voir

    R.

    Feenstra,

    L'histoire es fondations.

    propos

    e

    quelques

    tudes

    centes

    ,

    Tidschrifi

    oor

    echtsgeschiedenis,

    4,

    1956

    423

    sq.)

    Johannes

    ndreae,

    ur .

    16 VI

    3,

    4

    (

    non

    vera ed

    repraesentata

    )

    Bartole,

    .

    2, 1,

    1,

    D.

    41, 2, 1, 22,

    n.

    3,

    D.

    45, 3,

    26. Le lien ntre

    reprsentation

    t

    fiction

    pparat

    iendans

    'association

    epraesentata

    t

    icta

    Bartole,

    .

    45, 3,

    26 Bartholomeusalicetus,J. 9, 30,1 PetruseAncharano,. 16,VI 3,4 ;Johannesb mola,

    D.

    46,

    1, 22,

    n.

    1-3

    Panormitain,

    .

    48,

    X

    1,

    6 et c.

    30,

    X

    5,

    3

    (

    corpus

    ictum

    t

    repraesen-

    tatum

    )

    ce

    ien st

    nglig

    ar

    . Panizo

    rallo,

    ersona

    urdica

    iccin.

    studio

    e a obra

    e

    Sini-

    baldo

    e Fieschi

    Inocencio

    V),

    Pamplona,

    unsa,

    1975

    :

    141

    sq.,

    et

    par

    H.

    Hoffmann,

    p.

    cit.

    c)

    Personne

    eprsentative

    t

    maginaire

    fut

    org ar

    Jean

    XXII,

    dans

    a decrtale

    ur es

    frres

    mineurs

    Extrav.

    oh.

    XII,

    .

    5,

    14

    non

    era,

    ed

    epraesentata

    t

    maginaria

    ).

    22.

    Bassianus, zon,

    Hugolinus,

    n nomine

    atris

    ...]

    principium

    mnium

    erum,

    ur ubr.

    uod

    cuiusque

    niversitatis

    omine

    D.

    3,

    4)

    ;

    Accurse,

    ur

    .

    3,

    4, 7,

    1

    Yuniversitas

    'est ien 'autre

    que

    les ndividus

    inguliers

    ui

    s'y

    trouvent.

    artole,

    urD.

    48, 19, 16,

    10.

    Voir

    ncore,

    u

    XVe

    icle,

    artholomeus

    alicetus,

    ur

    CJ.

    9,

    30,

    1.

    121

    g

    3

    LU

    Q

    1

    Les artfices

    de la

    vrit en droit

    mdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    11/19

    122

    ainsi

    tous

    es

    emploisuridiques

    t

    tatiques

    ans

    u'il

    fut

    amais uestion

    e

    dceler ous

    elle e moindre ubstrat aturel u surnaturelont

    lle et t

    a

    figure.

    a

    personnalit

    ictivees ollectivitsstbien u

    Moyen

    ge

    un

    pur

    rti-

    fice.

    l

    faudrait

    tre

    'ailleurs

    rs ttentifu fait

    ue

    la traditionccidentale

    beaucoup

    moins ubstantialis

    u'on

    ne

    dit

    es

    onstructions

    uridiques

    la mta-

    physiqueolitiquestplus ouvente fait eshistoriensontemporainsuecelui

    des

    uristes

    nciens,

    compris

    euxdu

    Moyen

    ge.

    En

    revanche,

    '

    ncorporel

    vritabletait

    harg

    e

    mystre

    t

    de

    prsence.

    L'obstacle

    ui s'opposait l'emprise

    'unefiction

    ar aquelle

    l

    aurait

    t rait

    comme

    n

    corps

    tait ifficilement

    urmontable.

    ne

    glose

    urun

    passage

    es

    Institutes

    3,

    1,

    3),

    o

    il

    est

    uestion

    e

    la

    quasi-continuation

    de

    la

    proprit

    du

    pre

    ans elle u

    fils,

    ous

    fait oir a rsistance

    'un

    uriste

    u

    XIIIe

    icle

    accepter

    'ided'un traitementictife

    l'incorporel

    omme

    orporel

    e texte

    dit

    quasi arce

    ue

    continuation

    e

    s'emploie proprementarler ue pour

    leschoses

    orporelles

    or,

    a

    proprit

    st

    ncorporelle.

    arlerci

    de continuation

    estdonc mpropre.noutre,a continuation'a ieuqued'une hose iffrente

    une

    utre,

    t non

    pas

    entre hoses emblables.

    r,

    par

    fiction

    u

    droit,

    e

    pre

    et e fils

    ontune seule

    personne

    . Autrement

    it,

    une

    continuationictice

    (quasi

    ontinuano)

    e

    a

    proprit

    u

    pre

    ans

    elle

    u

    fils

    tait

    mpossible

    ans

    la mesure

    ,

    selon ette utre ictionomaine

    u'allgue

    ci a

    glose

    CJ.

    6, 26,

    11),

    et

    qui

    constitue n

    exemple

    lassique

    de fictionunifiante

    fictio

    unitiva)23

    ,

    e

    pre

    t e fils

    omptaientour

    une seule t mme

    ersonne.

    ne

    fiction

    alaismentormulablest ci carte

    ar

    'obstacle

    u'y

    met

    nefiction

    contraire.

    'ide,

    dj

    mal

    reprsentable,

    'une

    continuationictice de la

    proprit

    e 'undans elle e

    'autre,

    'un

    dplacement

    e

    'incorporel

    'un ieu

    l'autre,

    ette de tait 'autantmoins

    maginable,

    n

    l'espce, ue

    la

    fiction

    mme 'untel ransferte heurtait

    l'impossibilit

    e toutmouvemente

    pre

    fils,

    ouds

    u'ils

    taient,

    e

    par

    e

    droit,

    u seind'uneunit ictive.

    La vie et la mort

    C'estdans 'ordre

    iologique

    es

    corps

    ivantst

    mortels

    ue passe

    a seconde

    limite la fiction.

    ur

    e terrain

    e la

    technique

    ictionnelle

    st nlassablement

    pose

    la

    question,

    oujours

    ubordonne des

    enjeux

    trs

    oncrets,

    e

    la

    construction

    u

    rapport

    ntre

    roit

    t

    natureo

    passe

    xactementa limite

    ui

    spare

    e droit es

    hoses,

    orsque

    'organisation

    u'ilproduit

    mplique

    eur

    aisie

    purementirtuelleIci sontplacesesbornes l'intrieuresquellese droit,

    sur e

    modede

    a

    fiction,

    eut

    gir

    t transformer

    a

    nature es

    choses.

    La

    pratique

    orgeait

    es nstrumentseufs n

    substituantesuns ux utreses

    temps

    rtroactivit),

    es choses

    subrogation

    elle),

    es

    personnes

    subrogation

    personnelle

    t

    reprsentation),

    es ieux.Mais

    ussi,

    nfiniment

    lus

    grave,

    esvies

    elles-mmes.es fictions

    u droit es

    personnespparaissent

    articulirement

    23.

    Cf.

    Balde,

    urD.

    23,

    2,

    57

    on feint

    ue

    deux

    ours

    n

    formentn

    seul

    que pres

    t

    fils

    sont n seul

    orps

    que

    mari t

    femme

    ont

    nemme hair .

    Yan Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    12/19

    frappantes

    e

    ce

    point

    e

    vue,

    dans

    a

    mesure ce ne sont

    pas

    seulementes

    actes,

    es

    procdures

    u

    des vnements

    u'elles

    ltrent,

    omme n le voit

    par

    mille

    xemples.

    lles

    paraissent

    naturer

    ussi

    usqu'aux

    onnesmmes e la

    vie humaine. es

    uristes

    u

    Moyen

    ge

    y

    furent

    ensibles,

    t c'est

    mme

    a

    premire

    hose

    u'ils

    urent

    considrer

    our

    laborer nevritablehorie es

    limitese a fiction.ls nemanquaientasde releverue a naissanceula mort

    taient

    places ar

    a

    seuleuvre u droit. insi n tait-il

    e

    la fiction

    ui

    tenait es enfants natre

    pour dj

    ns

    ,

    et

    les considrait comme

    dj

    prsentsarmi

    es tres

    umains24.t si l'on

    pouvait ostuleru'un

    tre

    ui

    n'existait

    as

    encore n fait xistait

    j

    en

    droit,

    omme 'enfant

    natre,

    n

    pouvait ostuler

    ussi, l'inverse,

    u'un

    tre

    ui

    existait

    oujours

    n

    fait 'exis-

    tait

    plus

    en

    droit d'un

    vivant,

    e

    droit aisait n mort

    une

    version e la loi

    Cornelia

    ostulaitu'un aptif

    mort

    ous

    puissance

    'ennemitait

    mort

    vant a

    captivit

    on e donnait

    our

    mort vant

    a

    captivit,

    fin e mainteniron esta-

    ment

    alide)25.

    t

    d'un

    mort a loi allaitmme

    usqu'

    faire n vivant le fils

    mort la guerreontinuaitvivre engloire pournepas priveronpre es

    avantages

    us

    la

    possession

    'un

    fils26.es

    glossateurs

    tcommentateurs

    onsta-

    taient insi

    ue

    la

    matire

    e

    la vie et

    de

    la mort e

    dcrtait

    ouvent n

    plein

    cart un

    cart

    leinement

    ssum

    ar

    es textes

    u

    Corpus

    avec a nature.

    Cependant,

    ls 'efforcrente

    tenir

    et

    cart

    l'intrieur

    e certainesornes.

    Il

    leur

    paraissaitar

    exemplempossible

    e

    faire,

    n

    anticipant

    a mort 'une

    personne,u'un

    vivant t t

    conu

    d'un

    mort. ette

    mpossibilit

    e tire

    e

    Balde,

    propos

    u

    cas suivant

    CJ.

    8, 50,

    1)

    l'enfant

    onu

    n

    captivit

    'un

    pre

    t

    d'une

    mre

    aptifs,orsque

    on

    pre

    stmort n

    captivit,

    ecouvre-t-il,

    son retour

    Rome,

    ar

    e droit u

    postliminium,

    e

    statut

    u'il

    aurait ontract

    de

    son

    pre

    i celui-ci'avait

    onu

    tant ncoreibre t

    citoyen,

    insi

    ue 'exigela transmission

    aternelle

    e a

    citoyennet

    c'est--direi son

    pre

    'avait onu

    avant e

    perdre,

    u fait e cette

    apture,

    on tat e Romain Pour

    'admettre,

    il

    aurait allu

    ppliquer

    ci a fictionlabore

    our

    es

    prisonniers

    orts vant

    leur

    retour,

    ont

    a loi

    validait

    es testamentsomme 'ils taient

    morts vant

    d'tre

    aptifs

    il

    aurait allu

    eindre,

    utrement

    it,

    ue

    le

    pre

    tait

    mort vant

    de

    tomber u

    pouvoir

    e

    l'ennemi t

    que

    son

    fils,

    uoique

    conu

    rellement

    aprs

    et

    vnement,

    tait

    fictivement

    es uvres 'un

    citoyen

    ncore ibre.

    Balde

    'y

    ppose

    e

    la manirea

    plus

    nette

    cette iction e

    peut

    tre

    dapte

    au casde

    'enfant

    onu

    hez

    'ennemi,

    ar n ne

    peut

    maginer

    ue

    son

    pre, ui

    y

    est

    mort,

    oit

    mort vant a

    captivit

    il

    est

    mpossibleue

    cet

    enfant

    ouisse

    dupostliminiumond ur a personnee sonpre t au titre e la succession

    paternelle

    . Ne

    comprenons

    as

    ci

    que

    Balde e refuse

    implement

    considrer

    24.

    Julien,

    .

    1, 5,

    26

    pro

    amnatis

    Celse,

    .

    38,

    16,

    7

    ;

    Ulpien,

    .

    38, 16,3,

    9

    :

    perinde

    atque

    i n rebus umanissset

    Paul,

    D.

    1, 5,

    7

    et D.

    50,

    16,

    231.

    25.

    Telle st a formulation

    ositive

    e

    h.fictio

    egis

    orneliaeans e nombreux

    assages

    u

    Digeste,

    par xempleUlpien,

    .

    28, 3, 6, 1,

    D.

    35, 2, 1,

    D.

    38, 16,

    ,pr.

    ou

    Paul,

    D.

    49, 15,

    18.

    26.

    Institutes

    ,

    25

    pr.

    in

    perpetuum

    er

    gloriam

    ivere

    ntelleguntur.

    ur

    a nature e cette

    fiction

    Azon,

    n ib. cod.

    ncip.

    materia

    d

    Cody

    . 10

    Accurse,

    l.

    adloc. et ur .

    27, 1,18;

    Bartole,

    ur

    D.

    41, 3, 15,

    n. 28b.

    123

    I

    3

    S

    $

    I

    Les artificesde la vrit

    en droit mdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    13/19

    124

    qu'une

    ictionienne ne

    personne

    our

    morte vant a mort

    rien

    e

    plus

    banal

    qu'une

    telle

    pration

    uridique.

    omprenons

    u'une

    telle iction

    omportait

    pour

    ui a

    consquencenacceptable

    u'il

    aurait allu onsidrer

    lors

    ue

    e fils

    avait t

    conu

    d'un

    mort.

    Voil,

    releve

    ar

    e

    juriste

    mdival,

    ne absolue

    impossibilit

    aturelle.e droit

    eut

    bien

    nticiper

    a mort

    u

    pre, uisqu'il

    st

    toujoursossible emourir telmomentlutt u' tel utre mais lnepeut

    faire,

    ar

    ce

    dplacementemporel,

    ue

    ce

    pre

    mort it

    engendr

    n

    fils. e

    mme,

    'il tait

    oisible

    ux

    uristes

    e

    postuler

    u'un

    mort vivait

    n

    gloire

    ,

    ce

    devait

    tre

    ans

    a mesure la nature olrait

    qu'il pt

    vivre ncore

    ujour-

    d'hui

    mais i cela st

    mpossible,arce ue

    trois icles e sont couls

    epuis

    a

    mort,

    lors a fictione

    peut

    e feindre27. t si a

    oi

    annulaites ctes

    llgitimes,

    en les

    considrantomme

    n'ayant

    amais

    u

    lieu,

    une telle iction

    e

    pouvait

    conveniru droit

    riminel,

    ar

    l

    et lors allu bolires

    meurtres

    tressusciteres

    morts,

    e

    qui

    n'tait

    u'

    Dieu seul

    possible,

    ors escontraintes

    e

    a

    nature28.

    Les

    uristes

    u

    Moyen

    ge

    taient

    abitus commenteres textes

    se

    manifestaitleinementette apacit e l'artdu droit mtamorphoseres

    conditionselles e la naissance umaine. a

    concession u droit

    'ingnuit

    feignait

    ue

    'affranchitait e naissanceibre29.es

    rescrits

    e

    lgitimation

    es

    enfants

    aturels

    upposaient

    ncore

    ue

    ces

    enfants avaient t

    conus

    d'un

    mariagegitime30.

    e ce

    point

    de

    vue,

    'adoption

    omaine onstituaitn

    inpuisable

    aradigme

    de

    qui

    n'tait

    as

    un

    fils,

    n

    acte

    uridique

    aisait

    n

    fils.

    Les textes

    u

    Corpus

    ne

    qualifiaient

    ertes

    as

    la

    filiation

    doptive

    e

    fictice,

    expressionui

    appartient

    n revanche

    ux

    glossateurs

    divaux,

    ptres

    'une

    filiation

    ui

    n'tait

    our

    uxvritable

    ue

    par

    a

    chair t

    par

    e

    sang31. epen-

    dant,

    'acte

    uridique

    e

    l'adoption

    omaine

    omportait

    ne fiction e

    procra-

    tion

    dans e

    mariage,

    lorsmme

    ue 'adoptant ouvait

    'tre

    as

    mari.

    elon

    le formulairee la loi

    d'adrogation,

    ode

    rchaque

    t

    public

    de

    l'adoption

    Rome,

    a

    filiationtait

    onde ur

    a

    fausse

    upposition

    ue l'adopt

    tait de

    l'adoptant

    aussi

    gitimement

    t

    galementue

    s'iltait

    du

    pre

    32.

    l

    est

    douteux

    ue

    es

    glossateurs

    ient

    ens

    ce

    texte,

    u'ils

    ne connaissaient

    roba-

    blement

    as.

    Mais

    ce

    qui

    est ttest

    our

    'antique rocdure

    evant'assemble

    du

    peuple

    'est ussi

    pour 'adoption

    evant

    e

    magistrat,

    t 'un

    des

    textes

    ui

    27.

    Cf.

    Bartole,

    ur .

    41, 3, 15,

    n.

    28b.

    28. La

    question

    e

    savoir i

    l'annulationes actes

    ontrairesla loi

    porte

    ur e

    pnal

    ussibien

    que

    sur e civil vait t rs t

    ose,

    trsolue

    gativement.

    'argument

    ar 'impossibilit

    atu-

    relle st

    epris

    otamment

    arCynus,

    ur .

    33, 16, 1,

    n.

    12-13,

    t

    ur

    CJ. 1, 14,5,

    et

    parBalde,surCJ. 4,28,7.

    29.

    Cf.

    Marcien,

    .

    40,

    1

    1,

    2

    :

    atque

    i

    ngenuus

    atus sset.

    30.

    Marc

    Aurle

    t

    Lucius

    Verus,

    .

    23, 2, 57,

    1

    perirtele

    tque

    i

    egitimeoncepiiassent.

    ur

    la

    lgitimation

    omme

    ictio,

    oir

    ar xemple

    alde,

    ur

    CJ.

    6, 8, 1,

    n.

    3.

    Cette

    erminologie

    e

    chancellerie

    oit tre

    approche

    es

    diplmesctroyant

    uxvtrans

    e

    'arme,

    'onvoit

    mais

    les

    uristes

    u

    Moyen

    ge

    'ignoraient,

    uisque

    es

    documentsont ci

    pigraphiques)

    ue

    les

    enfantssd'uneunion vecunefemme

    eregrine

    ont oumis la

    puissance aternelle

    comme

    s'ils taient sdu

    mariage

    e deux

    itoyens

    omains

    (ac

    si

    exduobus ivibus omanis

    ati).

    31.

    Cf.Franck

    oumy,

    'Adoption

    ans e droitavant uXIF

    u xvif

    icle, aris,

    GDJ,

    1

    98.

    32.

    Aulu-Gelle

    , 19,

    9.

    Yan Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    14/19

    nous

    e

    signale

    tait

    onnudes

    glossateurs,uisqu'il

    igure

    u

    Digeste

    il

    est

    dit

    que

    Ton

    dopte

    n

    petit-fils

    comme 'iltait

    du

    fils

    t de

    l'pouse

    e

    celui-

    ci

    33.

    ependant,

    e n'est

    as

    ce texte

    ui

    fut terminant

    our

    fixer

    utour e

    l'institution

    doptive

    a rflexion

    divale ur es

    rapports

    ntre

    ature

    t

    fiction,

    ntre rtificet

    droit

    ce

    fragment

    'est

    ratiquement

    amais

    omment.

    D'une capitalemportancehoriqueut nrevanche npassage es nstitutes,

    qui qualifie

    e

    prodige (pro

    monstro)

    'tranget

    ue prsenterait

    n fils

    lus

    vieux

    ue

    son

    pre,

    n

    pre lus euneque

    son

    fils.

    'empereur

    ustinien

    epre-

    nait ce

    sujet,

    uivant n

    adage

    attest

    epuis

    oujours

    Rome,

    'ide

    que

    l'adoption

    mite

    a

    nature

    .

    partir

    e cette

    ormule,

    lossateurs

    t commen-

    tateurs u droit

    omain

    n

    vinrent

    dvelopper

    ne

    rgle

    nrale.

    ls

    postul-

    rent

    ue

    'art du droit ans

    onensembleimitea

    nature et

    ne

    s'exerce

    u'

    l'intrieures

    bornes ixes

    ar

    elle34. ul texte 'est

    lus

    ouvent it

    que

    ce

    passage

    es

    nstitutesur 'cart

    'ge

    ntre

    doptant

    t

    dopt,

    s

    ors

    u'il

    'agit

    de dterminer

    es critres

    ui

    servent

    arrter

    'emprise

    u droit ur

    a

    nature.

    Dans une ocituinepratiquaitasouqui pratiquaiteu 'adoption,es uristes

    s'attachrent

    interprter

    vec

    prdilection

    adrogatio

    t

    Yadoptio

    omainesces

    procdures

    ntiques

    ffraient,

    ne

    fois

    orientesans

    e sens

    e

    'anthropologie

    chrtienne,

    ne base

    laire

    our omprendre,

    on

    plus 'adoption

    n elle-mme

    -

    celle-ci

    'importait

    lus

    ,

    mais a filiationonsidre ans

    on

    rapport

    ux

    donnes

    iologiques.

    partir

    'une nstitutionsute

    ut

    ngage,

    nracine

    dans a

    casuistique,

    oute ne

    rflexionur

    es imites

    u

    pouvoir

    e la fiction

    -

    c'est--dire,

    n

    dfinitive,

    ur e

    rapport

    e

    a

    nature

    u

    droit.

    Il

    tait

    contraire

    la vrit t

    mpossible

    elon a nature

    que l'adopt

    ut

    considr

    omme

    e fils ictif'un

    adoptant

    lus eune

    que

    lui,

    parce ue,

    dans

    la

    nature,

    e

    pre

    stncessairement

    lus gque

    son fils t

    'engendr

    cessai-

    rement avant on

    gniteur.

    'cart

    'ge

    tait nce sensune imite

    ue

    les

    glossateurs

    vaient

    rouve ans

    es nstitutest dans

    e

    Digeste.

    ais une autre

    limite

    tait out ussi

    ssentielle,

    t

    pour

    nous

    plus

    rvlatricencore u recul

    mdival e

    la fiction

    il

    fallait

    ue 'adoptant

    t

    t n tat e

    procrer.

    ette

    exigence

    tait adicalement

    ouvelle

    arrapport

    u droit

    omain,

    ui

    permettait

    l'adoption

    mais

    ussi

    'institution

    omme ritier'un

    fils

    gitime

    osthume)

    aux

    mpuissants

    t

    aux

    eunuques35.

    urun

    passage

    es

    nstitutes,

    il

    est

    ues-

    tiondes

    castrats

    olontaires,

    xclus

    u droit

    'adopter

    titre e sanction u

    crime

    ar

    equel

    ls se

    sont

    rendus

    emmes36,

    a

    glose

    d'Accurse

    nterprte

    33. Neratius,. 1, 7,44

    quasi

    x

    ilio

    t uo t x matre

    amilias

    iusnatus sset. 'autre exte

    est

    Epitome

    ai

    2, 3,

    3

    : devant

    e

    magistrat,

    'adoptant eignaitue

    'adopt

    tait de ui.

    34.

    Sur a

    fictionomme

    mitation

    e

    a nature

    ,

    voir rnst

    antorowicz,

    La souverainete

    1 r-

    tiste

    ,

    dans

    LesDeux

    Corps

    u roi essai ur a

    thologieolitique

    u

    Moyen ge,

    Paris,Gallimard,

    989.

    35.

    Cf. Gaius

    1,

    103

    Modestin,

    .

    1, 7, 40,

    3

    ;

    Ulpien

    8,

    6

    ;

    Ep.

    Gai

    1, 5,

    3

    ;

    Inst.

    , 11,

    9.

    Je

    consacre

    n

    chapitre

    cette

    uestion

    ans un

    ouvrage

    ue je prpare

    vec

    J.

    Andreau&

    Ph. Moreau ur

    'adoption

    omaine.

    36.

    Inst.

    1, 11,

    9,

    avec

    1

    quiparation

    les castres

    e

    peuvent

    dopter

    ...J

    pas plus que

    les

    femmes

    voir ce

    propos

    a

    Paraphrase

    e

    Thophile

    t a Nouvelle6 de Lon

    e

    Philosophe,ui

    revientur

    ette nterdiction

    t accordee droit

    'adopter

    uxcastratsomme

    uxfemmes.

    125

    E

    3

    m

    Q

    i

    Les artifices

    e la vrit

    n droitmdival

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    15/19

    126

    castratusomme

    aste

    atus,

    'est--direomme

    mpuissant

    e

    naissance,

    enver-

    sant ntirementa

    signification

    u texte n faveur 'un

    assujettissement

    e

    la

    fiction

    doptive

    la vrit

    ntique

    dsormaisesemasculesvaienta

    capacit

    d'adopter

    arce

    ue

    leur

    mpchement

    tait

    ccidentel,

    es caste ati n taient

    privs arce ue

    leur

    mpchement

    tait

    aturel37.

    n

    comprend

    s ors

    ue,

    selonun commentairee Balde ur es formalitsel'adoption,a prsencees

    deux

    parties

    l'acte itt

    requise arce ue

    l'adoption,ui

    imite a

    nature,

    la

    nature 'un

    ngendrement

    38. utrement

    it,

    e iende fictione

    noue utour

    d'une

    prsence

    harnelle u

    pre

    u fils t

    du

    fils

    u

    pre,

    imule ans eur

    coprsence

    l'acte

    uridique.

    Le vrai et le faux

    Tousces

    exemples 'impossibilit

    aturelle la

    solution

    uridique

    ntressent

    la

    pratique

    e la

    fiction,

    laquelle

    ne borne stmise. a loi

    admet e

    dplace-

    ment ictif'uncorporel, ais ln'est asdepossessionans cte orporel,ide

    transfert

    orporel

    'unechose

    ncorporelle.

    lle

    admet

    u'un

    citoyen

    oitmort

    avant a

    mort,

    mais

    llene

    peut

    faire

    ue

    les

    morts

    ngendrent

    es vivants. lle

    admet

    u'un

    mort oit n

    vie,

    mais

    llene

    peut

    aire

    ue

    ce mort

    ive

    u-del

    e

    ce

    qui

    est

    mparti

    ux

    mortels.lle

    peut

    rendre

    ngnu

    n

    esclave,

    mais

    lle

    ne

    peut

    enverser

    ans esnaissances

    'ordre

    ui

    distingue

    es ns t

    escadets. lle

    admet ne

    filiation

    ictive,

    uisqu'un

    el urait

    oujours

    u

    natre

    ils 'un

    tel

    mais llene

    peut

    endre

    re

    n

    mpuissant

    e

    naissance,

    i

    faire

    'un

    plus

    ieux

    le fils

    'un

    plus

    eune ue

    ui. Cas

    de

    figure

    merge

    n

    mpossible

    aturel

    t

    o,

    par

    consquent,

    a

    transformation

    irtuelleu rel

    our

    forger

    e l'institu-

    tionnel 'opre as c'est lors ue es uristesisentue a vrit'emporteur

    la

    fiction

    ,

    ou

    que

    'autorit

    es

    oisne

    peut

    pas

    abolir a

    nature

    .

    Ces confi-

    gurations

    asuistiquesermettent

    e dfinirssez

    rcisment

    es

    contours'une

    projection

    e

    'anthropologie

    hrtienneans es

    remplois

    u droit omain. st

    intransgressible,

    'abord,

    a

    frontire

    ui spare

    e

    tangible

    t

    l'intangible,

    e

    visible t

    'invisible,

    e matrielt

    'immatriel,

    rontire

    ort

    euperceptible

    ans

    le

    Corpus

    ustinien

    ur

    equel 'appuient

    es

    glossateurs.

    'ordre u vivant t

    l'ordre

    nrationnel,

    nsuite,

    i

    une filiation

    finie

    au

    rebours

    u droit

    romain

    ntique)

    omme

    urement

    harnelle,

    omme

    ncarnation.

    a science

    civile

    mdivale,

    ui

    a

    pourtant

    velopp

    t

    complexifi

    es

    echniques

    omaines

    de

    la

    fiction

    uridique

    elle

    par

    xemple

    mis

    u

    point

    a fiction

    e

    la

    reprsen-tation arfaite),'est fforcenmme emps e les conteniransces bornes

    poses

    ous

    'gide

    e

    la

    nature et

    de la

    vrit

    -

    bornes

    gnores

    u droit

    romain

    ntique.

    37.

    Glose

    rdinaireur nst.

    ,

    ',s.v.

    sed

    t llud:

    l'empchement

    aturelst

    plus

    fort

    ue

    'em-

    pchement

    ccidentel.

    38.

    Balde,

    ur

    CJ.

    8,47,

    11.

    Yan

    Thomas

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  • 7/21/2019 Bartholomeus a Salicetus

    16/19

    partir

    u

    XIIIe

    icle,

    es

    uristes

    iront,

    'un

    ct,

    ue

    e

    droit

    git,

    u

    fait,

    ou

    feint,

    ontrea vrit39.'est

    d'abord

    ue

    e droit

    ualifiepcifiquement

    es

    propresbjets.

    'est surtout

    ue l'interprte

    t e

    lgislateurupposent

    es faits

    autrement

    u'ils

    ne

    sont,

    oit

    quant

    leur xistence

    me,

    oit

    quant

    leurs

    modalits.

    Lorsqu'un

    bstacle e

    peut

    tre

    cart n

    vrai,

    l

    l'est n fiction

    (quodnon otestolli ere,olliturer ictionem).e cepoint evue, edroit e

    cesse e

    prendre

    e

    faux

    our

    e

    vrai

    (falsitasro

    peritate

    ccepta),

    ormule

    ui

    conduit u

    paradoxe,

    oulign

    ar

    Alciat,

    e

    la

    fausse rit du droit

    ventas

    falsa).

    Pourtant,

    es

    uristes osent

    ussi, l'inverse,

    ue

    toute

    nterprtation

    u

    toute

    iction estent

    oumises

    la vrit

    la vrit

    'emporte

    ur a fiction

    (veritas

    ictioniraevalet)^

    Les

    prescriptionsermneutiques

    bondent

    our

    imposer

    ux

    oprations

    ictionnellesu droit a limite

    'un

    vrai

    ndisponible

    on

    ne

    peut hanger

    a vrit u fait

    ,

    a fiction 'a ieu

    que orsque

    eut

    voir

    lieu a vrit

    ,

    etc.

    Qu'est-ce

    dire

    Il

    faut

    dmettre

    implementu'il

    existe

    dsormais

    eux

    egistres,

    eux tratese vrit

    u, mieux,

    nehirarchiee deux

    zones evrit. rdinairement,edroit git ontrees faits tdrange cessai-

    rementa ralit aturelle.

    ais ces

    manipulations

    u

    rel

    'opposent

    n

    certain

    ombre

    e

    vrits

    ntransgressibles

    l'interprte

    omme u

    lgislateur

    la

    vrit aturelle

    borne omme nterdit

    a

    sphre

    se

    dploie

    a

    lgislation

    'autorites

    ois ne

    peut

    bolir a vrit aturelle

    (Balde,

    ur .

    9X2,

    14).

    Sous e nomde

    vrit sont

    signes,

    our

    'essentiel,

    'intangibilit

    e

    a fron-

    tire u

    corporel

    t de

    l'incorporel

    t la loi de

    la

    reproduction

    es

    corps.

    Le

    dtournement

    e

    vrit

    'agit

    ue

    dans

    es imites e ce

    qui

    est

    physiquement

    possible

    n dehors u

    miracle41.elle

    st,

    n

    dernire

    nalyse,

    our

    es

    nterprtes

    mdivaux

    u droit

    omain,

    a

    figure

    oncrte es nterditsu-del

    desquels

    n'opre lus

    a fausse rit u

    droit.

    Mais, n

    de,

    edroit

    git

    leinement

    t ans ucune onformitcessaireu

    vrai. 'tend

    lors

    e vaste

    hamp

    serv

    la fiction. out aissait

    oir

    ue

    ce

    procd

    ravestissait

    es

    faits,

    esdclaraitutres

    u'ils

    n'taient

    raiment,

    ttirait

    de

    cette dultration

    me

    t

    de

    cette ausse

    upposition

    es

    consquences

    e

    droit

    ui

    s'attachaient

    cette rit

    einte,

    omme