besson j, ,traitement psychothérapique d'une jeune schizophrène. récit (1995)...

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Notes de lecture 469 r- Wallon P, Cambier A, Engelhart D. Le Dessin de I’enfant. Paris : PUF, ~011. (( Paideia >> ; 1998.279 p. Les auteurs ont eu la bonne idee de proposer une nouvelle edition revue et corri- gee de cet ouvrage publie pour la premiere fois en 1990. Cette reedition tient compte de l’evolution des recherches engagees dans ce domaine a la fois dans le monde et par les auteurs eux-memes, et de l’apparition dun nouvel Clement : le dessin effect& a l’aide d’un ordinateur. Notons tout d’abord la titulature : le desk de l’enfant, et non d’enfant. Autant dire que, pour titer I! Wallon, la dimension d’emerveillement, la dimension affective seront toujours en filigrane dans le texte. Cela implique en mCme temps une question : quelles seraient les relations possibles avec le dessin de l’adulte ? Le problbme &ant, comme on sait, extremement complexe, ce nest pas le moindre des merites de cet ouvrage que de nous donner des out& conceptuels et techniques pour l’approcher. Toujours est-il que le dessin de l’enfant est present6 comme un mode de communication, un langage dont il s’agira de reperer les composantes structurelles, de voir ce qui en influence l’effection, voire ce qui la perturbe. 11 est don& comme expression de soi et comme image de soi s’ex- primant, et subit des processus Cvolutifs susceptibles d’Ctre rnis en relation avec les manifestations du developpement cog&if et affectif. Objet de recherche infinie tant sont multiples les modes d’abord qu’il g&&e, le dessin de l’enfant n’a IL priori pas livre tous ses secrets, et c’est un des inter&s de cet ouvrage que de le montrer. 11 s’agit certes d’un travail de psychologie, c’est-a-dire montrant la methodologie propre a la psychologie, mais il depasse le cadre de la recherche fondamentale pour balker les terrains de la clinique et de la psychopathologic infantile. D.A.C. Psychothkapies r-- Besson J. Traitement psychoth6rapique d’une jeune schizophrl?ne. R&it. Paris : L’Harmattan ; 1995.206 p. C’est en effet la relation detaillee dune psychotherapie CtalCe sur cinq annees. L’auteur voit dans son aventure une similitude avec le texte cCl&bre de Mme Sechehaye, paru en 1950, Journal d’une schizophrke. J. Besson fait ce rap- prochement, notamment, du fait qu’a un moment il accepte de se livrer a un rituel, le don d’un verre d’eau, de m&me que RenCe, l’herome anterieure, fut gratifiee dune pomme, realisation symbolique, ponts jet& annulant la nuisance phantasmatique du monde exterieur.

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Page 1: Besson J, ,Traitement psychothérapique d'une jeune schizophrène. Récit (1995) L'Harmattan,Paris 206

Notes de lecture 469

r- Wallon P, Cambier A, Engelhart D. Le Dessin de I’enfant. Paris : PUF, ~011. (( Paideia >> ; 1998.279 p.

Les auteurs ont eu la bonne idee de proposer une nouvelle edition revue et corri- gee de cet ouvrage publie pour la premiere fois en 1990. Cette reedition tient compte de l’evolution des recherches engagees dans ce domaine a la fois dans le monde et par les auteurs eux-memes, et de l’apparition dun nouvel Clement : le dessin effect& a l’aide d’un ordinateur. Notons tout d’abord la titulature : le desk de l’enfant, et non d’enfant. Autant dire que, pour titer I! Wallon, la dimension d’emerveillement, la dimension affective seront toujours en filigrane dans le texte. Cela implique en mCme temps une question : quelles seraient les relations possibles avec le dessin de l’adulte ? Le problbme &ant, comme on sait, extremement complexe, ce nest pas le moindre des merites de cet ouvrage que de nous donner des out& conceptuels et techniques pour l’approcher. Toujours est-il que le dessin de l’enfant est present6 comme un mode de communication, un langage dont il s’agira de reperer les composantes structurelles, de voir ce qui en influence l’effection, voire ce qui la perturbe. 11 est don& comme expression de soi et comme image de soi s’ex- primant, et subit des processus Cvolutifs susceptibles d’Ctre rnis en relation avec les manifestations du developpement cog&if et affectif. Objet de recherche infinie tant sont multiples les modes d’abord qu’il g&&e, le dessin de l’enfant n’a IL priori pas livre tous ses secrets, et c’est un des inter&s de cet ouvrage que de le montrer. 11 s’agit certes d’un travail de psychologie, c’est-a-dire montrant la methodologie propre a la psychologie, mais il depasse le cadre de la recherche fondamentale pour balker les terrains de la clinique et de la psychopathologic infantile.

D.A.C.

Psychothkapies

r-- Besson J. Traitement psychoth6rapique d’une jeune schizophrl?ne. R&it. Paris : L’Harmattan ; 1995.206 p.

C’est en effet la relation detaillee dune psychotherapie CtalCe sur cinq annees. L’auteur voit dans son aventure une similitude avec le texte cCl&bre de Mme Sechehaye, paru en 1950, Journal d’une schizophrke. J. Besson fait ce rap- prochement, notamment, du fait qu’a un moment il accepte de se livrer a un rituel, le don d’un verre d’eau, de m&me que RenCe, l’herome anterieure, fut gratifiee dune pomme, realisation symbolique, ponts jet& annulant la nuisance phantasmatique du monde exterieur.

Page 2: Besson J, ,Traitement psychothérapique d'une jeune schizophrène. Récit (1995) L'Harmattan,Paris 206

470 Notes de lecture

Le milieu clos dans lequel travaillait l’auteur parait assez conflictuel (Cduca- teurs, directeur-psychologue, medecin). Laura, moins u dissociee )> que RenCe, sait en jouer. Reflet, au fond utile, du monde <t exterieur >> ?

Le r&it qui nous est fait differ-e quelque peu de celui de Mme Sechehaye. 11 est infiniment plus charge de commentaires, d’interpretations. Les references, un peu abondantes, aux bons auteurs montrent en passant le chemin parcouru par les avancees theoriques.

11 est interessant de voir jouer le role des objets transitionnels, facteurs souvent de creativite, dont dispose Laura. On note aussi la tentative de remuneration sym- bolique du therapeute pour rythmer les seances : utile compromis d’avec le prive - prive que beaucoup d’entre nous ont experiment6 en milieu institutionnel.

L’evolution est assez remarquable. Laura peut enfin parler de son passe, de sa famille (qui, rejetante, fait 21 nouveau surface) ; sa relation avec autrui se normalise. Peu a peu, se renforcent des tensions entre le therapeute et le directeur. L’affaire prend une toumure un peu passionnelle. La crise &late, avec obligation de separa- tion, de depart, dont l’auteur, victime, semble avoir su tirer parti pour Laura.

Notre therapeute a-t-i1 pu beneficier d’un controle comme il est souvent cou- tume ? Cela n’apparait pas. Impression dune relative solitude dans son Cquipee. Peut-etre est-ce pour cela que le denouement s’est fait au prix d’une rupture avec l’institution.

Impression generale de ce travail ? Une perseverance qui a port6 ses fruits. Un temoignage trb vivant. Un document valable.

PB.

I Bolognini M, PrCteur Y, Cd. Estime de soi. Perspectives dkveloppementales. Lausanne : Delachaux et NiestlC, ~011. << Textes de base en psychologie )> ; 1998. 310 p.

Bataille autour de la personne... On connait les s variations en Bourse >> qu’ont vecues au long de ce siecle et que subissent encore, dans le champ des sciences humaines, la psychologie experimentale, scientifique, quantitative et, a l’autre bout, la psychologie intimiste de l’introspection. En relais ou en contrepartie sont Venus s’ajouter le comportementalisme, le cognitivisme et, db auparavant, la grande houle psychanalytique avec le montage seduisant, utopique, de ses trois instances nanties du sacro-saint narcissisme. Au cceur de ces bouleversements, l’individu.

Cet ouvrage collectif remet en honneur la notion d’estime de soi comme notion exploitable. Une telle resurgence se justifie au moment ou la pression sociale voit proliferer les exigences de la selection, de l’evaluation, de la classifi- cation, que ce soit dans le monde de l’education, du travail ou de la Sante : effi- cacite et Cconomie obligent.