bruxelles, capitale de l'europe
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PROJET PEI SCIENCES-POLITIQUES DE LILLE
Collège Louis Pasteur, Oignies, 15 mai 2013
Bruxelles, capitale de l’Europe.
À la découverte du quartier européen à Bruxelles, le jeudi 11 avril 2013
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INTRODUCTION..........................................................................................................................................3
I. LE STATUT DE BRUXELLES A L’INTERIEUR DE L’UNION EUROPEENNE ..................4
A. BRUXELLES, DES ORIGINES DE LA CONSTRUCTION EUROPEENNE A AUJOURD’HUI..........................4
B. LA PLACE DE BRUXELLES AUX ECHELLES EUROPEENNE ET LOCALE................................................6
1. Bruxelles à l’échelle européenne ......................................................................................................6
2. Bruxelles à l’échelle locale ...............................................................................................................9
II. BRUXELLES, SIEGE DE LA PLUPART DES INSTITUTIONS EUROPEENNES.................10
A. LES PRINCIPAUX LOCAUX DE L’UNION EUROPEENNE .....................................................................10
1. Le Berlaymont, siège de la Commission européenne ....................................................................11
2. L'Espace Léopold, siège du Parlement européen ..........................................................................12
3. Le Justus Lipsius, siège du Conseil de l'Union européenne..........................................................13
4. L'extension du quartier européen ...................................................................................................14
B. LES PROBLEMES URBANISTIQUES LIES A L'IMPLANTATION DES INSTITUTIONS A BRUXELLES ..........15
III. L'IMPACT DE L'UNION EUROPEENNE SUR BRUXELLES..................................................16
A. L’IMAGE ACTUELLE DE BRUXELLES DANS L'UNION EUROPEENNE ET LE MONDE .............................16
B. L'INFLUENCE ECONOMIQUE ET POLITIQUE DE L'UNION EUROPEENNE SUR BRUXELLES....................16
C. L'IMPACT SOCIAL DE L'UNION EUROPEENNE SUR BRUXELLES ...........................................................17
CONCLUSION.............................................................................................................................................19
BIBLIOGRAPHIE : ....................................................................................................................................20
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INTRODUCTION
Bruxelles, qui existe depuis plus de 1 000 ans, est la capitale de la Belgique depuis
1830 et possède aujourd'hui plus d'1,2 million d’habitants. La Belgique est un petit royaume
situé à l’ouest de l’Europe. Elle participe à la construction européenne dès 1951.
Il s’agit d’une ville à proximité de nombreuses capitales d’États européens, située au
cœur des influences européennes et qui possède un bilinguisme. Bruxelles, en raison de la
présence de nombreuses institutions européennes, a fortement évolué en ce qui concerne sa
population, son urbanisme et son économie.
Depuis les débuts de la construction européenne, Bruxelles a le statut de capitale
officieuse de l'Union européenne aux côtés de Strasbourg, Luxembourg et Francfort. Pourtant,
ne se distingue-t-elle pas en tant que capitale de fait de l’Union européenne ?
Pour répondre à cette question, nous étudierons tout d’abord le statut de Bruxelles au
sein de l’Union européenne, puis nous soulignerons la présence importante des institutions
européennes dans la capitale belge. Enfin, nous montrerons que l’Union européenne a un
impact sur la ville.
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I. LE STATUT DE BRUXELLES A L’INTERIEUR DE
L’UNION EUROPEENNE
A. Bruxelles, des origines de la construction européenne à
aujourd’hui
Le ministre des affaires étrangères français Robert Schuman propose le 9 mai 1950
une union entre la Belgique, la France, l'Allemagne de l'Ouest, le Luxembourg, l'Italie et les
Pays-Bas, appelée Communauté économique du charbon et de l'acier (CECA). La CECA est
instaurée en 1951. En 1952, les institutions de la CECA s'installent à Luxembourg à la
demande des « petits pays qui craignent la suprématie de leurs deux gigantesques voisins »1,
la France et l’Allemagne. C’est une occasion manquée pour Bruxelles car la Belgique est
empêtrée dans des affaires nationales2.
Ces mêmes pays fondent en 1957 la Communauté économique européenne (CEE) par
le traité de Rome. Bruxelles est candidate un mois avant le début des discussions pour
accueillir les sièges des nouvelles institutions et reçoit le soutien de plusieurs États membres.
Bruxelles est une ville idéale pour accueillir les institutions car c'est la seule ville candidate à
remplir tous les critères de sélection :
• Elle est idéalement située.
• Elle est ouverte culturellement et commercialement au reste de l'Europe.
• Elle est un centre de commerce et de la finance très important.
• Elle a une grande capacité d'hébergement.
L'incapacité à faire un choix entre les différentes villes candidates joue en faveur de
Bruxelles, qui accueille temporairement les institutions européennes et entame la construction
de bureaux.
En 1965, Luxembourg propose un compromis avec Bruxelles pour l'accueil des
institutions. Bruxelles accueillerait la Commission et le Conseil des ministres européens
tandis que Luxembourg accueillerait la Cour de justice européenne et l'Assemblée
1 T. DEMEY, Bruxelles, capitale de l’Europe, Badeaux, 2007, p. 173. 2 Ibid, p. 177.
5
parlementaire. La France est défavorable à cette proposition car elle ne veut pas voir le
Parlement quitter Strasbourg. Finalement les sessions plénières sont maintenues à Strasbourg.
Ce compromis est adopté par le traité de Bruxelles qui conforte Bruxelles comme capitale
officieuse de l’exécutif européen.
En 1992 suite au sommet d’Édimbourg, les sessions ordinaires sont maintenues à
Strasbourg mais, à la demande des parlementaires, les réunions de groupes et commissions
parlementaires ainsi que « six mini-sessions » par an du Parlement peuvent avoir lieu à
Bruxelles. Plus que jamais ce traité conforte Bruxelles comme capitale européenne idéale.
D’autant plus que les eurodéputés sont favorables à un regroupement du Parlement à
Bruxelles car cela réduirait les coûts et la pollution liés aux déplacements3. Selon la Suédoise
Cecilia Malmström, le maintien du Parlement à Strasbourg coûterait plus de 200 millions
d'euros de frais directs (Bâtiments) et indirects (Transports). Mais sans modification des
traités, cela est impossible. Le mardi 23 octobre 2012, les députés ont à nouveau voté
massivement un amendement demandant un siège unique par 518 voix contre 149 et 33
abstentions. L'essentiel des votes contre vient des eurodéputés français et de la droite
allemande car Strasbourg est un symbole de la réconciliation franco-allemande. Cependant,
d’après le journal Libération, Paris ne pourra pas indéfiniment s'opposer au regroupement à
Bruxelles, d'autant plus que les pouvoirs du Parlement vont augmenter. Cela impliquera un
travail journalier incompatible avec de nombreux déplacements4.
3 M. TERTRAIS, « Le Parlement européen doit-il rester à Strasbourg ? », www.jolpress.com, 5 février 2013. 4 J. QUATREMER, « Entre Strasbourg et Bruxelles, le cœur des eurodéputés ne balance plus », www.liberation.fr, 29 octobre 2012.
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B. La place de Bruxelles aux échelles européenne et locale
1. Bruxelles à l’échelle européenne
Bruxelles est la capitale de la Belgique, un petit pays situé au carrefour des États
membres de l'ancienne CECA (France, Pays-Bas, Luxembourg, RFA - aujourd'hui Allemagne
- Belgique et Italie). Bruxelles s'est retrouvée excentrée au fur et à mesure de l'ouverture de
l'Union Européenne, principalement en 2004 avec l'adhésion de dix pays de l'Europe centrale
et de l'est. Cette situation s'est encore aggravée avec l'adhésion de la Roumanie et de la
Bulgarie en 2007 comme le souligne la carte ci-dessous.
Source : Extrait du manuel Histoire Géographie 3e, Éditions Magnard, 2007, p. 266.
•
•
Bruxelles
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Pour autant, Bruxelles reste au cœur de l’Union européenne composée de 500 millions
d’habitants, car c’est un centre culturel et commercial qui se situe dans un vaste bassin
industriel. Elle est au croisement des grands axes de circulation entre l'hinterland européen et
les débouchés maritimes de la Northern Range.
Source : Extrait du manuel Histoire Géographie 3e, Éditions Magnard, 2007, p. 274.
Bruxelles est aussi très bien reliée aux autres capitales des pays européens grâce à la
Gare Bruxelles Midi par laquelle passe le Thalys, train à grande vitesse, qui relie notamment
Bruxelles à la France, au Royaume-Uni et à l'Allemagne. Ainsi, Paris n’est qu’à 1h22 de
Bruxelles, Londres à 2h et Francfort à 3h16. De plus, son aéroport international, Brussels
Airport, dessert l’ensemble des capitales des membres de l’Union européenne en moins de
quatre heures.
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Source : Extrait du manuel Histoire Géographie 3e, Éditions Hatier, 2012, p. 339.
Destinations
depuis Bruxelles
Distance (km) Durée trajet
(Train)
Durée trajet
(Route)
Durée trajet
(Avion)
Paris 307 1H22 2H59 22min
Francfort 400 3H16 5H47 24min
Strasbourg 436 4H12 5H12 30min
Luxembourg 198 2H54 2H29 15min
Londres 365 2H00 7H55 29min
Amsterdam 211 2H50 2H43 14min
Rome 1489 19H50 14H55 2H10
Madrid 1571 23H56 15H28 2H30
Berlin 767 6H40 10H50 1H10
Athènes 2089 36H37 26H00 3H30
Talinn 2269 42H38 23H30 2H25
Bucarest 2215 29H18 22H 2H45
Source : Tableau réalisé d’après le site www.voyagesncf.fr
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2. Bruxelles à l’échelle locale
Bruxelles est une grande ville de 172 km2 qui peut accueillir les institutions
européennes et loger les fonctionnaires européens. Elle est desservie par quatre grandes
sociétés de transports nationales, régionales ou locales :
• La STIB (tramways, métro, bus), société bruxelloise
• De Lijn (bus), société flamande
• La TEC (bus), société wallonne
• La SNCB (société nationale des chemins de fer belges)
Le quartier européen est très facilement accessible grâce à trois gares et à plusieurs
stations de métro dont la station Schuman, au croisement de deux lignes de métro et d'une
gare.
Plan du métro bruxellois (Source : http://www.stib.be)
10
II. BRUXELLES, SIEGE DE LA PLUPART DES
INSTITUTIONS EUROPEENNES
A. Les principaux locaux de l’Union européenne
Bruxelles accueille la plupart des institutions européennes. Le choix du quartier
Schuman, en tant que quartier européen, est purement circonstanciel. Il s'inscrit dans le cadre
prestigieux de la rue de la Loi, dont la vocation administrative date de l'Entre-deux-guerres.
Ce quartier regroupe le siège de la plupart des institutions européennes dont le
Berlaymont, l’espace Léopold et le Justus Lipsius sont les bâtiments les plus importants.
Depuis quelques années, les bâtiments de l'Union européenne basculent des mains de l'Etat
belge aux mains de l'Union.
Plan du quartier européen de Bruxelles5
5 Consulté le 12 avril, http://fr.wikipedia.org/wiki/bruxelles_(Union_européenne)
11
1. Le Berlaymont, siège de la Commission européenne
Le Berlaymont, situé 200 rue de la Loi à Bruxelles, a été construit entre 1963 et 1969
d'après les plans de l'architecte Lucien De Vestel. Par sa forme originale, une grande croix
blanche avec quatre ailes inégales rattachées à un noyau central, il a longtemps été le bâtiment
le plus emblématique de l'Union européenne dont l'image a fait le tour du monde par media
interposés. De plus, il a favorisé l'implantation d'autres institutions européennes à proximité.
Il est le siège de la Commission européenne dont le Président actuel est José Manuel
Barosso. Il abrite le bureau du Président et les cabinets des 27 Commissaires, qui représentent
les 27 pays de l'Union. La Commission veille à l'intérêt général de l'Union et à l'application
des traités européens. Elle dispose de pouvoirs de décision.
Vue aérienne du Berlaymont6
Le Berlaymont n'étant pas capable d'abriter la totalité des services de la Commission,
il a fallu trouver de nouveaux bureaux. Par exemple, cela a entraîné la construction du
6 Consulté le 12 avril 2013, http://www.cvce.eu/
12
Charlemagne, qui a nécessité la destruction de 44 immeubles particuliers, et l'occupation de
bureaux de la rue d'Archimède.
Le Berlaymont est surnommé le "Berlaymonstre", car comme il est possible de le
constater sur la photographie aérienne page 11, il paraît gigantesque et monstrueux à côté des
maisons individuelles qui l’entourent. Il est aujourd'hui détrôné comme symbole par le
nouveau Parlement européen.
2. L'Espace Léopold, siège du Parlement européen
Le Bâtiment Paul-Henri Spaak, 60 rue Wiertz à Bruxelles, accueille trois semaines sur
quatre les commissions parlementaires préparatoires aux sessions de vote strasbourgeoises, et
ce dans l'espace Léopold, nom donné en hommage au premier roi des Belges. Le Parlement
européen amende et entérine les propositions de la Commission et exerce un pouvoir de
codécision avec le Conseil des ministres.
L’espace Léopold est composé des bâtiments Paul-Henri Spaak et Altiero Spinelli, du
nom de deux des principaux fondateurs de la construction européenne, hommes politiques
respectivement belge et italien. Il a reçu le surnom de ''Caprice des Dieux'' qui s’explique par
sa forme ovale mais également par son coût élevé. En effet, si les Bruxellois le désignent par
ce surnom, c’est parce qu’il héberge les eurodéputés qui sont parfois perçus comme des
privilégiés.
Actuellement, l’hémicycle ne peut accueillir les 754 eurodéputés puisque ses
fondations se sont fragilisées7.
7 F. JAISSON, Entretien du 11 avril 2013.
13
Vue aérienne des bâtiments occupés par le Parlement européen à Bruxelles8
3. Le Justus Lipsius, siège du Conseil de l'Union européenne
Le Justus Lipsius, construit entre 1985 et 1995, est nommé ainsi en l'honneur de Juste
Lipse, un linguiste du XVIe siècle. Il est situé 170 rue de la Loi en face du Berlaymont, en
bordure du rond-point Robert Schuman.
Il est le siège principal du Conseil de l'Union européenne à Bruxelles. Formé de
plusieurs bâtiments de six à huit niveaux, il constitue un "mammouth architectural". En effet
l'impression qui domine en observant ce bâtiment est celle d'un "bunker-froid et anguleux, à
l'architecture uniforme et sans âme"9. 2 000 fonctionnaires y travaillent. Dimensionné à la
taille de 15 États membres, le Justus Lipsius est, dès son inauguration, occupé à sa pleine
capacité. Les nouveaux élargissements de l'Union imposent rapidement son extension.
8 Consulté le 12 avril 2013, http://www.cvce.eu/ 9 T. DEMEY, Bruxelles, capitale de l’Europe, op. cit., p. 315.
14
Vue aérienne du bâtiment " Justus Lipsius"10
Le Conseil de l’Union européenne est composé d’un ministre issu de chaque
gouvernement national qui varie en fonction des sujets traités. Il adopte la législation
européenne et le budget annuel de l’Union conjointement avec le Parlement européen. Il
coordonne la politique économique globale de l’Union et signe les accords internationaux
avec le reste du monde. La présidence du Conseil est confiée par roulement à chacun des pays
de l'Union, à raison de deux pays par an. Cette année, il s'agit de l'Irlande puis de la Lituanie à
partir du 1er juillet 2013.
4. L'extension du quartier européen
Le nombre et la superficie de bureaux occupés n'ont cessé d'augmenter au rythme des
nouvelles adhésions à l'Union européenne. Par exemple, le 1er juillet 2013 avec l'adhésion de
la Croatie, l'Union européenne passera à 28 États. C'est pourquoi le quartier européen est
obligé de s'étendre afin d'accueillir les nouveaux fonctionnaires.
De plus, depuis le traité de Lisbonne de 2009, le Conseil européen qui regroupe les
chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne est une institution officielle qui
10 Consulté le 12 avril 2013, http://www.cvce.eu/
15
impulse et oriente la politique de l’Union sous la présidence de Herman van Rompuy. Le
bâtiment Europa actuellement en construction rue de la Loi accueillera très prochainement ses
quatre réunions annuelles11.
B. Les problèmes urbanistiques liés à l'implantation des institutions
à Bruxelles
Le quartier européen et ses immeubles traduisent une architecture sans vision
d'ensemble ni souci d'harmonisation. C'est le résultat de décisions ponctuelles, prises au gré
des opportunités car le choix de la capitale n'a jamais été réellement fixé. Ainsi, chaque
bâtiment a été construit pour répondre à des besoins immédiats sans vision à long terme12.
À l'angle des rues Wiertz et Vautier, de nombreux bâtiments historiques ont été
détruits, comme l'ancienne brasserie Léopold, afin d'accueillir les institutions. De ce fait, les
Bruxellois sont mécontents car leur patrimoine a été remplacé par des bâtiments sans âme
comme le Berlaymont qui a conduit à la destruction d'une propriété de près de 300 ans.
De plus, l'emballement spéculatif, que produit la présence des fonctionnaires
européens et des employés internationaux sur les loyers et le coût de la vie, a pour effet
d'exclure une partie de plus en plus importante de la population belge et d'accroître les
inégalités sociales.13.
11 Consulté le 12 avril 2013, www.europa.eu 12 T. DEMEY, Bruxelles, capitale de l’Europe, op. cit., p. 10. 13 Ibid, p. 9.
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III. L'IMPACT DE L'UNION EUROPEENNE SUR
BRUXELLES
A. L’image actuelle de Bruxelles dans l'Union Européenne et le
monde
L'Union européenne a donné une grande notoriété à Bruxelles. Par exemple, dans le
journal Le Monde, 5 800 articles au sujet de Bruxelles ont été publiés depuis 1987 et ceux-ci
parlent surtout de l'Union européenne14. De plus, en 2010, le vice-président des États-Unis,
Joe Biden, a déclaré que Bruxelles, comme Washington DC, pouvait prétendre au titre de
capitale du monde « libre »15. Bruxelles est aussi, avec plus de 500 cabinets-conseils, la
deuxième ville de lobbies - c'est-à-dire des groupes de pression - au monde après Washington.
Grâce à l'Union européenne, l'économie de Bruxelles se développe de plus en plus.
Avec la construction européenne, Bruxelles est devenue une ville cosmopolite car elle
accueille des citoyens de différents pays. Il y a 30% d'étrangers dans Bruxelles dont la moitié
sont d'origine européenne, soit 15% des habitants de Bruxelles. Beaucoup d'entre eux
travaillent pour l'Union européenne. D’ailleurs, la moitié des 3,5 millions de m2 occupés de
bureaux, abrite les institutions européennes16.
B. L'influence économique et politique de l'Union Européenne sur
Bruxelles
Une part importante de l'économie de la région dépend de la présence des institutions
européennes et des organisations internationales. Le tourisme, l'immobilier, les transports, les
communications en sont les principaux bénéficiaires.
14 Consulté le 27 février 2013, www.lemonde.fr 15 Consulté le 25 janvier 2013, http://www.foxnews.com/politics/2010/05/25/biden-says-brussels-capital-free-world/?test=latestnews 16 T. DEMEY, Bruxelles, capitale de l’Europe, op. cit., p. 8.
17
Grâce à l'Union européenne, les emplois augmentent à Bruxelles. Aujourd'hui 10%
d'entre eux lui sont liés. En effet, il y a un grand besoin de fonctionnaires européens, appelés
eurocrates, soit environ 30 000 personnes auxquelles il faut ajouter 20 000 personnes
représentant les États, les régions d'Europe, les sociétés multinationales, les lobbies, les
organisations et la presse internationales17. Grâce à eux, près de 5 milliards d'euros sont
injectés tous les ans dans l'économie locale, soit 13% du PIB de la région et génèrent
indirectement près de 90 000 emplois dans des secteurs aussi variés que l'immobilier,
l'hôtellerie, la restauration, les services, le tourisme. Bruxelles concentre les activités
économiques, culturelles et sociales, et doit se positionner à l'échelle internationale pour
attirer visiteurs et investisseurs car 10% de ses activités sont en lien avec l'Union
européenne18.
Enfin, Bruxelles est une capitale d’envergure internationale car elle est capable
d'organiser de grands évènements politiques comme, par exemple, le sommet européen du
jeudi 14 et du vendredi 15 mars 2013, la participation à des activités telles que les Journées
portes ouvertes du Parlement européen du 9 mai, la coordination de la sécurité des quatre
sommets européens annuels et la gestion des manifestations revendicatives quotidiennes
auprès des institutions européennes.
C. L'impact social de l'Union européenne sur Bruxelles
Les Bruxellois accusent souvent les eurocrates d'être responsables de toutes les
difficultés qu'ils rencontrent au quotidien. Ils leur reprochent :
• De ne pas s'intégrer. Par exemple, les enfants des eurocrates ne vont pas dans des
écoles bruxelloises mais internationales.
• D'avoir, avec l'installation des institutions européennes, participé à l'incohérence
urbanistique de Bruxelles.
• D'entraîner l'augmentation des loyers et du coût de la vie à cause de leurs salaires
élevés, ce qui provoque le départ des classes moyennes et populaires en banlieue pour
trouver un logement à un prix abordable et accroît les inégalités sociales.
17 T. DEMEY, Bruxelles, capitale de l’Europe, op. cit., p. 7. 18 Ibid, p. 8.
18
Les Bruxellois peinent donc à reconnaître les bienfaits de la présence des eurocrates
alors qu’ils bénéficient du dynamisme économique et commercial lié à la présence des
institutions de l'Union européenne, son métissage culturel et de sa réhabilitation urbanistique.
Du point de vue des eurocrates, Bruxelles est considérée comme ayant une grande
ouverture d'esprit et une atmosphère conviviale. Ils se sentent donc « comme chez eux » dans
cette capitale à taille humaine.
19
CONCLUSION
Bien que Bruxelles ne soit pas la seule ville à accueillir des institutions de l’Union
européenne, elle est indéniablement la capitale officieuse de l’Union européenne. En effet,
c’est au sein de son quartier européen que l’exécutif et une partie du législatif se réunissent
pour prendre des décisions qui influent sur le quotidien de quelque 500 millions de citoyens
européens. De plus, lorsque les journalistes parlent des décisions prises par l’Union
européenne, ils utilisent fréquemment dans leurs propos le nom de Bruxelles à la place de
celui d’Union européenne.
Cependant, Bruxelles accueille aussi de nombreux groupes de pression qui tentent
d’influer sur les décisions communautaires. Bruxelles n’est-elle pas au même titre que la
capitale européenne, la capitale des lobbies ?
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BIBLIOGRAPHIE :
MANUELS SCOLAIRES : IVERNEL, Martin et VILLEMAGNE, Benjamin (Dir.), Histoire Géographie Éducation civique 3ème, Paris, Hatier, 2012. AZZOUZ, Rachid (Dir.), Histoire Géographie 3ème, Paris, Magnard, 2007. OUVRAGES GÉNÉRAUX : BETBÈZE, Jean-Paul et GIULIANI, Jean-Dominique, Les 100 mots de l’Europe, Que sais-je ?, Paris, PUF, 2011. COURTY, Guillaume et DEVIN, Guillaume, La construction européenne – Troisième édition, Collection Repères, Paris, La Découverte, 2010. GLOAGUEN, Philippe, Bruxelles – Le guide du Routard, Hachette, Paris, 2012. OUVRAGES SPÉCIALISÉS : DEMEY, Thierry, Bruxelles, capitale de l’Europe, Badeaux, Bruxelles, 2007. ARTICLES DE PRESSE :
TERTRAIS, Marine, « Le Parlement européen doit-il rester à Strasbourg ? », www.jolpress.com, 5 février 2013. QUATREMER, Jean, « Entre Strasbourg et Bruxelles, le cœur des eurodéputés ne balance plus », www.liberation.fr, 29 octobre 2012. « Biden says Brussels could be ‘capital of the free world’ », www.foxnews.com, 25 mai 2010. SITES INTERNET : WIKIPÉDIA – L’encyclopédie libre. Article : Bruxelles (Union européenne), http://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxelles_(Union_européenne) Ville de Bruxelles, www.bruxelles.be Centre virtuel de la connaissance sur l’Europe, www.cvce.eu Le Monde.fr – Actualités à la Une, www.lemonde.fr STIB, www.stib.be
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ENTRETIENS : DEMEY, Thierry, auteur de l’ouvrage Bruxelles capitale de l’Europe, le jeudi 11 avril 2013. JAISSON, François, conseiller parlementaire de Tokia SAÏFI, eurodéputée du PPE, de la commission du commerce international, le jeudi 11 avril 2013.