c a d r e d e p r o g r a m m a t i o n p o u r l e m a l i · 2000 - 2010 ir ma cere dii yalla sub...

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C A D R E D E P R O G R A M M A T I O N P O U R L E M A L I C A D R E D E P R O G R A M M A T I O N P O U R L E M A L I 2000 - 2010 Ir ma cere dii yalla sub ga baa hõ Unissons nos efforts pour un lendemain meilleur Direction régionale du Sahel et Côte d’Ivoire Direction générale de l’Afrique et du Moyen-Orient Agence canadienne de développement international Agence canadienne de développement international 200, promenade du Portage Gatineau (Québec) K1A 0G4 Tél. : (819) 997-5006 Sans frais : 1-800-230-6349 Télécopieur : (819) 953-6088 (Pour les malentendants et les personnes atteintes de troubles de la parole (ATS) seulement: (819) 953-5023 Sans frais pour les malentendants et les personnes atteintes de troubles de la parole (ATS) seulement : 1-800-331-5018) Courriel : [email protected]

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CC AA DD RR EE DD EEPP RR OO GG RR AA MM MM AA TT II OO NN

PP OO UU RR LL EE MM AA LL II

CC AA DD RR EE DD EEPP RR OO GG RR AA MM MM AA TT II OO NN

PP OO UU RR LL EE MM AA LL II

2000 - 2010

Ir ma cere dii yalla sub ga baa hõ

Unissons nos efforts pour un lendemain meilleur

Direction régionale du Sahel et Côte d’IvoireDirection générale de l’Afrique et du Moyen-OrientAgence canadienne de développement international

Agence canadienne de développement international200, promenade du PortageGatineau (Québec)K1A 0G4Tél. : (819) 997-5006Sans frais : 1-800-230-6349Télécopieur : (819) 953-6088(Pour les malentendants et les personnes atteintesde troubles de la parole (ATS) seulement: (819) 953-5023Sans frais pour les malentendants et les personnes atteintesde troubles de la parole (ATS) seulement : 1-800-331-5018)Courriel : [email protected]

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Évolution économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Population et pauvreté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5Démocratie et gestion des affaires publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8Défis et politiques de développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Le Mali et la coopération internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

LE CANADA ET LE MALI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Les relations canado-maliennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17La coopération canadienne au Mali : résultats et leçons del’expérience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18Le Canada au Mali :

Trois décennies de coopération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18Bilan du programme actuel : résultats positifs . . . . . . . . . . . . . . . 18Leçons tirées des dernières années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

LE PROGRAMME DE LA COOPÉRATION CANADIENNE AU MALI . . . . 23

But et résultats du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23Le programme bilatéral : secteurs d'intervention . . . . . . . . . . . . . . . 24

Développement social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Développement économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27Paix et sécurité, bonne gouvernance et état de droit . . . . . . . . . . 28Axes transversaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Principes de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Mécanismes d'appui locaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30Autres canaux de la coopération canadienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

AVANTAGES, CONTRAINTES ET RISQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

ANNEXES

A. Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39B. Esquisse de matrice des politiques et stratégies du Mali . . . . . . . . . . 40C. Quelques renseignements et données sur le Mali . . . . . . . . . . . . . . 42D. Les huit axes d'intervention de la SNLP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46E. Aperçu de l'aide internationale au Mali . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48F. Présence des sociétés privées et des ONG canadiennes au Mali . . . . 50

CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

ACDI Agence canadienne de développement internationalACODEP Projet d’appui aux collectivités décentralisées pour un

développement participatifADEMA Alliance pour la démocratie du MaliAGETIPE Agence d’exécution et de gestion des travaux d’intérêt public

pour l’emploiAPD Aide publique au développement

BAfD Banque africaine de développementCAD Comité d’aide au développementCECI Centre canadien d’études et de coopération internationaleCEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest

CFCI Centre de formation à la coopération interculturelle duQuébec

CILD Convention internationale de lutte contre la désertificationCILSS Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse

dans le SahelCISO Centre international de solidarité ouvrièreCMDT Compagnie malienne de développement des textiles

CODE Organisation canadienne pour l’éducation au service dudéveloppement

CSI-Sherbrooke Carrefour de solidarité internationaleCSLP Cadre stratégique de lutte contre la pauvretéCTSP Comité de transition pour le salut du peupleDGAMO Direction générale de l'Afrique et du Moyen-OrientDID Développement international Desjardins

$CAN Dollar canadien$US Dollar américainENAP École nationale d’administration publiqueFCD Fonds commun de développementFCFA Franc CFAFCIL Fonds canadien d’initiatives locales

FCM Fédération canadienne des municipalitésFIC Fonds d’infrastructures communalesFNUAP Fonds des Nations Unies pour la populationGED/ÉS Genre et développement / Égalité entre les sexesIDH Indice du développement humainIPH Indice de pauvreté humaine

MEF Ministère de l’Économie et des FinancesMEPI Ministère de l’Économie, du Plan et de l’Intégration*

CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

* MEPI : Ce ministère a fait l’objet d’une fusion avec le Ministère de l’Économie et des Finances en

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MOPOD Projet de mobilisation des populations et décentralisationMPFEF Ministère de la promotion de la femme, de l'enfant et de la

familleMST Maladie sexuellement transmiseOCDE Organisation de coopération et de développement

économiquesODHDLP Observatoire du développement humain durable et de la

lutte contre la pauvretéOMVS Organisation pour la mise en valeur du fleuve SénégalONG Organisation non gouvernementaleOUA Organisation de l’Unité africainePACCEM Projet d’appui à la commercialisation des céréales au MaliPAIB Projet d’appui aux initiatives de basePAMORI Projet d’appui à la mobilisation des recettes intérieuresPAN Plan d’action nationalPANAFTEL Programme panafricain de télécommunications

PAS Programme d’ajustement structurelPIB Produit intérieur brutPNAE Plan national d’action environnementalPNB Produit national brutPNUD Programme des Nations Unies pour le développement

PPTE Initiative en faveur des pays pauvres très endettésPRMC Programme de restructuration des marchés céréaliersPRODEC Programme décennal de développement de l’éducationPRODEJ Programme décennal de développement de la justicePRODESS Programme décennal de développement sanitaire et social

PRSCS Programme de renforcement de la société civile au SahelRCFM Régie de chemin de fer du MaliRESA Projet réhabilitation de l’environnement et sécurité

alimentaireSIDA Syndrome d'immuno-déficience acquiseSNLP Stratégie nationale de lutte contre la pauvretéSUCO Solidarité Union Coopération

UAP Unité d’appui au programmeUC Unité de comptesUE Union européenneUEMOA Union économique et monétaire ouest-africaineUNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfanceUNIDIR Institut des Nations Unies pour la recherche sur le

désarmement

CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

interventions. Dans une grandemesure, la programmation s’inscritdans le cadre de programmesdécennaux de développement (édu-cation, santé, justice), programmesdéveloppés par les instances malien-nes avec la participation de la sociétécivile et l’appui de partenaires tech-niques et financiers (voir à cet effetl’annexe B qui décrit les politiquesmacro-économiques, structurelles etsectorielles dans lesquelles s’inscri-vent certaines des interventionscanadiennes).

Les autorités maliennes et cana-diennes s’engagent à développer et àmettre en place un cadre de suivi duprogramme qui nécessitera annuel-lement une période de réflexion demême qu’un examen à mi-parcoursvers 2005. L’identification d’indica-teurs de rendement conformes àceux déjà établis dans le Cadrestratégique de lutte contre lapauvreté (CSLP) viendra appuyer cecadre de suivi en vue de mieuxcerner les réalisations concrètes.Selon une recommandation faite aucours de l'exercice conjoint deprogrammation, en publiant, chaqueannée, les résultats obtenus, celapermettra de favoriser l'échange auniveau du dialogue de politiques, derenforcer l'approche de partenariatqui a été adoptée et d’assurer unemeilleure coordination de nosefforts avec ceux de tous les autresintervenants.

Le présent cadre de programmationpour le Mali vise à donner uneréponse cohérente aux besoins decoopération exprimés par le Mali et àarticuler cette réponse en fonctiondes orientations définies par legouvernement canadien dans sonÉnoncé de politique étrangère. Lecadre traduit également les engage-ments que prennent les deux pays àl’égard des divers aspects de leurcoopération. Il constitue un docu-ment de référence utile pour lesgestionnaires et peut servir àinformer le public des divers inves-tissements du Canada dans ledéveloppement au Mali.

Le présent document est le fruitd’une vaste consultation échelonnéesur plus d’un an, à laquelle ont prispart tous les partenaires, tant au Maliqu’au Canada, qui s’intéressent auprogramme de coopération entre lesdeux pays. On trouvera à l’annexe Ala liste des principaux documentsqui ont également été consultés envue de produire le cadre deprogrammation.

Afin de fournir une orientation àlong terme, le présent cadre deprogrammation couvre une périodede dix ans, permettant ainsi d’offrirun appui visant à favoriser unemeilleure évaluation de l’impact des

INTRODUCTION

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viabilité financière et extérieure deson économie, le Mali a décidé, en1988, d’accorder une priorité auxréformes structurelles. Cette déci-sion s’est notamment traduite, en1994, par une dévaluation de samonnaie, qui est passée de 50 francsCFA (FCFA) par unité de francfrançais, à 100 FCFA par unité. Il yavait là une excellente occasion derelancer l’économie malienne, dontla croissance (+ 3,2 % entre 1985 et1993) ne suffisait pas à produire uneamélioration substantielle du niveaude vie de la population. À compterde 1994, le produit intérieur brut(PIB) a connu, en termes réels, uneévolution importante (voir legraphique 1). Depuis 1995, l’écono-mie progresse à un rythme quidépasse le taux de croissancedémographique (2,2 %). De 1994 à1998, les recettes budgétaires ontenregistré une nette amélioration, cequi a permis de ramener le taux dedéficit budgétaire de 13,7 % à 8 % aucours de la période.

Évolution économique

Au début des années 1980, le Mali aété secoué par de profonds déséqui-libres économiques et financiers quise sont traduits par une chute de lacroissance et par une augmentationdu déficit du secteur public et dudéficit extérieur. Conscientes del’ampleur de ces déséquilibres et dela nécessité de les résoudrerapidement, les autorités maliennesont décidé, dès 1982, de mettre enœuvre une série de programmes deréforme visant à redresser la situ-ation économique et à contrer lesdifficultés chroniques touchant lebudget, la balance des paiements etla croissance. Ces programmes ontpermis l’adoption d’importantesmesures visant la reprise de l’écono-mie, y compris une libéralisation desprix et du commerce, une simplifi-cation du cadre réglementairerégissant les activités économiques,une réforme fiscale de même qu’uneréforme des entreprises publiques.

Si ces programmes ont donné quel-ques résultats encourageants, ilsn’ont cependant pas permisd’améliorer de façon marquée lacompétitivité et la croissance écono-mique (voir à cet effet les statistiquesapparaissant à l’annexe C). Con-fronté aux maigres résultats de sesefforts d’ajustement interne, etsoucieux de stimuler de façondurable sa croissance et d’assurer la

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LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT

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1 Source : ODHDLP. (1999). Croissance, équité et pauvreté, Rapport national sur le développementhumain durable. Bamako

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partie des ressources ainsi libéréesont été investies dans les infrastruc-tures, l’agriculture et les secteurssociaux. Dans ce dernier cas, cesmesures n’ont pas suffi à freiner labaisse des dépenses publiquescourantes et des dépenses publiquesd’investissement consacrées à l’édu-cation et à la santé. La balancecommerciale du pays reste déficitaireet la structure des exportationscontinue d’être centrée sur troisproduits : le coton, l’or et lesanimaux vivants.

Visiblement couronnées de succès,les politiques macro-économiquesadoptées par le biais des pro-grammes de réforme ont permis ausecteur privé et aux forces dumarché d’accroître leur rôle au seinde l’économie, grâce à l’éliminationde distorsions majeures et d’obsta-cles importants qui freinaient ledéveloppement du secteur privé.Malgré ces progrès, le secteur privémalien continue de se heurter àd’importantes contraintes quilimitent sa capacité d’agir commemoteur de la croissance. Il s’agitnotamment :

◆ de la faiblesse des structures

d’intermédiation financière, attri-buable au cloisonnement du sys-tème financier malien, à l’absencede concurrence sérieuse dans cesecteur ainsi qu’au caractèrelimité des moyens de finance-ment à moyen ou à long terme;

◆ de la place importante que con-

tinue d’occuper le secteur publicau sein de l’économie;

◆ du sous-développement des infra-

structures de base;

En ce qui concerne la dette exté-rieure, l’encours du Mali a nettementprogressé à la suite de la dévaluationde 1994. Le Mali a été jugéadmissible dès 1998 à l’Initiative enfaveur des pays pauvres très endettés(PPTE). Les conseils d'administrationrespectifs du Fonds monétaire inter-national et de la Banque mondialeont approuvé le 7 septembre 2000 leprogramme économique et financier2000 du gouvernement malien.Cette approbation consacre sonaccès à l'allégement de la dette dansle cadre de cette initiative.

Les ressources qui seront renduesdisponibles, du fait de cet allége-ment, d'un montant de 523M $US envaleur actualisée nette, soit environ345 milliards de FCFA sur trente ans,sont destinées au financement desactivités de lutte contre la pauvreté.Certes, cette décision ne permettrapas au Mali de bénéficier de res-sources nouvelles. Elle constituecependant un grand soulagementsur le plan budgétaire et lui permetégalement de renforcer sa crédibilitéauprès de la communauté inter-nationale.

Au niveau des grands équilibreséconomiques et financiers, lesajustements effectués par le Mali ontdonné d’importants résultats. Ainsi,la maîtrise des dépenses courantesde l’État a eu des effets positifs sur ledéficit courant. De nombreusesentreprises publiques ont été liqui-dées ou privatisées. Au sein de lafonction publique, la réduction deseffectifs et de la masse salariale ontprovoqué un redressement marquéde la part des recettes fiscales con-sacrées aux salaires. Une bonne

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variée. La classification la pluscourante de la population est fondéesur l’activité économique.

◆ du coût élevé des facteurs de

production, en particulier l’éner-gie et le transport;

◆ de l’étroitesse du marché intérieur;

◆ de la faible compétitivité des

entreprises sur les marchés régio-naux ou internationaux;

◆ de l’insuffisance des ressources

humaines qualifiées et de lafaiblesse de l’entrepreneuriat;

◆ des mesures incitatives encore

limitées que propose l’environne-ment institutionnel et légal.

Population et pauvreté

Une vaste richesse ethnique et culturelle 2

Par sa composition ethnique, lapopulation du Mali est complexe et

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

2 En général, les populations maliennes ont joué un rôle important dans l’histoire de l’Afrique de l’Ouest,

créant bien avant la période coloniale des structures prospères, qu’il s’agisse des royaumes de Ségou

(Bambara), du Kaarta (Massassi), du Kénédougou (Sénoufo) et du Macina (Peul), ou des empires du Ghana,

du Mali, Songhoï (Gao) et d’Elhadj Omar Tall (Toucouleur). De nombreuses villes telles Tombouctou,

Djenné, Gao et Ségou étaient d’importants foyers de développement technologique (tissage, travail des

métaux, architecture, etc.) et de développement culturel (universités, centres de recherches, développement

de la littérature orale et de l’islamologie, essor des arts et de la culture). Depuis l’indépendance du Mali, en

1960, les gouvernements successifs ont transcendé les barrières ethniques afin de développer une

conscience nationale proprement malienne à travers laquelle tous les citoyens se reconnaissent. C’est

probablement pourquoi le Mali est l’un des rares pays d’Afrique subsaharienne à échapper au problème du

tribalisme.

En règle générale, les populationsd’éleveurs (Touaregs, Arabes, Peuls)se retrouvent dans les franges dudésert ou dans la zone sahélienne,dans le nord du pays, alors que lespopulations d’agriculteurs occupentle centre et le sud du pays.

Les pêcheurs vivent en bordure descours d’eau, principalement le longdes fleuves Niger et Sénégal et leursaffluents. Il existe de nombreuses« zones de contact » où les activitéséconomiques des populations occu-pent les mêmes terroirs.

Photo : Georges Leclerc / Touaregs, Kidal

Photo : Georges Leclerc / Tombouctou

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pement humain de juin 2000, publiépar le Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD),

classe le Mali au 165e rang parmi 174pays, indiquant ainsi une pro-gression de six places par rapport auclassement établi par le PNUD en1998.

Cependant, il convient de soulignerque si personne ne peut nieraujourd'hui que le Mali fait partiedes pays les plus pauvres, enl'absence d'indicateurs fiables sur lavitalité remarquable du secteurinformel et la thésaurisation par lespaysans d'une partie importante deleur revenu, on peut à juste titre sedemander dès lors si le classementdu Rapport mondial reflète toute laréalité. Dès lors, la prise en comptede ces données traduirait mieux laréalité et ferait davantage ressortirles progrès notables accomplis par leMali en matière de lutte contre lapauvreté. En tout état de cause, ils'agit là d'une question que l'Obser-vatoire du développement humaindurable et de la lutte contre lapauvreté (ODHDLP) du Mali pour-rait poursuivre.

Le principal défi de l’heure au Malidemeure celui de la lutte contre lapauvreté. Les statistiques qui suiventsont éloquentes et démontrent bienque la croissance économique nesuffit pas pour réduire la pauvreté.Elles indiquent que les investisse-ments sociaux sont tout autantimpératifs pour réaliser la redistribu-tion de la richesse. Selon l'ODHDLP,la pauvreté générale dans le pays aprogressé de 13 % entre 1994 et

Une population en majoritépauvre 3

Telle que perçue par les populations,la pauvreté s’exprime en fonctiondes « carences » que doit combler unindividu pour pouvoir vivre conve-nablement. Il s’agit donc de la « non-satisfaction » de besoins jugésessentiels pour vivre décemment(alimentation, santé, habillement,logement, éducation, emploi etcapital productif).

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

3 Sources : ODHDLP. (1999). Croissance, équité et pauvreté, Rapport national sur le développement humain

durable. Bamako; ainsi que PNUD. (1999, 2000). Rapport mondial sur le développement humain.

Selon le recensement effectué en1997, la population du Mali est dedix millions d’habitants. Le tauxannuel moyen de croissance démo-graphique est élevé (+ 2,2 %), etprès de la moitié de la populationmalienne est constituée d’enfantsâgés de moins de quinze ans.

Le Mali est l’un des pays les pluspauvres du monde. En 1998, endevises américaines, son revenuannuel par habitant s’élevait à 250dollars, comparativement à 522dollars pour l’ensemble des paysafricains situés au sud du Sahara. LeRapport mondial sur le dévelop-

Photo : Georges Leclerc / pays Dogon

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directement liés à la survie de lafamille (transport du bois dechauffage et de l’eau). Jeune fille,elle entre rapidement dans le cycle

de la procréation4, qui dans un cassur dix entraîne son décès. Elleaffronte alors des problèmes decarences alimentaires (en iode,notamment) qui risquent d’hypothé-quer lourdement sa santé et celle deses enfants. À cet âge, si la jeune fillequitte le village, c’est pour dénicheren ville un emploi de travailleusedomestique dans une famille à peineplus aisée que la sienne. Adulte, lafemme malienne passe la plusgrande partie de sa vie en situationde procréation. En milieu rural, letaux moyen de fécondité des femmesest de 7,3 enfants, et à peine 5 %d’entre elles utilisent des moyenscontraceptifs. En outre, les femmessont de plus en plus confrontées auspectre des maladies sexuellementtransmises (MST) et du sida, dont letaux de prévalence, en forte crois-sance, atteint 3 %.

En plus de surmonter les problèmesliés au cycle de reproduction, lafemme malienne doit contribuer auxactivités productives du ménage(cultures maraîchères et petitélevage), effectuer les travaux do-mestiques (cuisine et soins desenfants) et transiger sur les marchéslocaux (approvisionnement et ventede produits). En raison de l’exoderural, qui draine la force de travail del’homme vers une ville malienne ouétrangère, la femme se retrouvesouvent seule au village à assumer lacharge du ménage.

1996, avant d’accuser un reculannuel de 1,8 % entre 1996 et 1998.La proportion de Maliens vivant sousle seuil de pauvreté est passée de68,8 % en 1994, à 71,6 % en 1996,puis à 69 % en 1998. De 1994 à 1996,l’incidence de la pauvreté a pro-gressé de 1,8 % en milieu rural et de5,3 % en milieu urbain. Ainsi donc,malgré une légère amélioration aucours des deux dernières années, latrès grande majorité de lapopulation reste pauvre, et cettepauvreté se concentre davantage enmilieu rural qu’en milieu urbain,comme en font foi des indices depauvreté humaine (IPH) de 76 % etde 36,3 %, respectivement.

Un lourd fardeau pour lesfemmes

Qu’elle soit urbaine ou rurale, lapauvreté au Mali frappe plus particu-lièrement les femmes, qui formentun groupe très vulnérable de lapopulation. Souvent privée d’accèsaux services d’éducation, la fillettemalienne, après avoir été excisée(94 % d’entre elles le sont), doitappuyer sa mère dans les travaux

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

4 Au Mali, pour les jeunes filles, l’âge médian de la première union s’établit à 15,7 ans.

Photo : Georges Leclerc / Marché, Gao

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d'action pour la promotion de lafemme impliquant la collaborationdes ministères et des organisationslocales. Enfin, les autorités maliennesont concrétisé en 1997 leur volontéd'appui à la mise en œuvre de ceplan d'action en créant le Ministèrede la Promotion de la Femme, del'Enfant et de la Famille.

Démocratie et gestion desaffaires publiques

Une expérience progressive dedéveloppement démocratique

Depuis son indépendance, le Mali aconnu trois républiques. Présidéepar Modibo Keïta, la première répu-blique a vu le jour en 1960, dans lafoulée des idéaux de l’anti-colonialisme et du socialisme afri-cain qui caractérisaient les chefspolitiques de l’époque. ModiboKeïta fut renversé en 1968 par unejunte dirigée par le lieutenantMoussa Traoré qui instaura, de 1968à 1978, un régime militaire d’excep-tion, puis fonda la deuxième républi-que en 1979. Moussa Traoré futchassé à son tour du pouvoir, enmars 1991, par un soulèvementpopulaire suivi d’un coup d’étatdirigé par le lieutenant-colonelAmadou Toumani Touré. En avril1991, le Comité de transition pour lesalut du peuple (CTSP) instaura lemultipartisme intégral au Mali etélargit les libertés fondamentales. En1992, le CTSP organisa un réfé-rendum constitutionnel visant à

Il n'en demeure pas moins que lafemme malienne joue de plus enplus un rôle actif dans la vieéconomique et sociale du pays, etparticipe progressivement au pro-cessus démocratique et institu-tionnel : le gouvernement compte7 femmes ministres sur 22;18 députés sur 143; 3 chefs decabinets sur 22. Depuis le vent deliberté qui a soufflé sur le Mali enmars 1991, des percées importantesont contribué à l'amélioration de lasituation de la femme : création etinterventions courageuses d'associa-tions féminines qui ont atteint leurmaturité, débats sur la placepublique touchant des sujetssensibles, entrée dans les mœurs duréflexe « genre ». Mais la route àparcourir reste longue et ardue, enparticulier pour les femmes ruralesqui forment encore la majoritésilencieuse. Il importe de noter,comme autre élément de progrès,l'adoption, en 1996, d'un plan

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Photo : USC Canada

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Vers une société de droit

Le Mali opère actuellement unetransition, difficile et délicate, d’unesociété traditionnelle segmentéevers une société où les citoyenspartagent tous les mêmes droits etles mêmes responsabilités. Cettemutation suppose des changementsfondamentaux au niveau de lagestion des affaires publiques, desstructures administratives et desrapports entre les citoyens et l’État.En tout état de cause, le Mali, en dépitdes difficultés actuelles, est résolu-ment engagé dans la voie d'undéveloppement équitable, dans laréforme de son système juridique etjudiciaire, ainsi que dans le renfor-cement de son secteur socio-sanitaire.En ce qui touche la réforme de lajustice, il s'agit d'une préoccupationmajeure et urgente à tous les niveaux.La volonté politique est manifeste etla société civile dans son ensemble estnon seulement disposée à unchangement profond, mais encore leréclame-t-elle.

Défis et politiques dedéveloppement

La Stratégie nationale de luttecontre la pauvreté

Confronté au problème de pauvreté,le gouvernement malien a mis aupoint une Stratégie nationale delutte contre la pauvreté (SNLP) dontl’objectif général est de faire passerl’indice du développement humain(IDH) du Mali de 0,380 en 2000, à0,500 en 2002 (voir l’encadré 1).

consacrer la troisième républiqueainsi que des élections généralesmunicipales, législatives et présiden-tielles qui propulsèrent le Mali aurang des nations démocratiques. Dece scrutin émergea un premierprésident démocratiquement élu,Alpha Oumar Konaré, qui dirigeaujourd’hui encore les destinées dupays.

Le développement démocratique duMali se traduit par de nombreuxacquis : liberté de pensée et deparole, liberté d’information,meilleur respect des droits de lapersonne, renforcement de lasociété civile permettant à cettedernière de demander des comptesau gouvernement, et meilleuretransparence dans la gestion desfonds publics. Cela dit, la troisièmerépublique a connu sa part de turbu-lences, surtout lors des électionsprésidentielles et législatives de1997, qui ont permis au présidentKonaré d’obtenir un second mandat

présidentiel de cinq ans5 et à l’Alli-ance pour la démocratie au Mali -Parti Africain pour la Solidarité et laJustice (ADEMA-PASJ) de récolter latrès grande majorité des sièges àl’Assemblée nationale. Les pro-chaines élections générales sontprévues pour 2002 et, à la lumièredes difficultés de parcours vécues en1997, les autorités maliennes sem-blent résolues à tenir un scrutinrégulier et transparent. En outre,elles sont fermement convaincues dela nécessité de garder le cap sur unestructure de pouvoir démocratique.

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5 Signalons qu'en vertu de la Constitution du Mali, le président ne peut solliciter plus de deux mandats; parconséquent, le second mandat du président Konaré est son dernier.

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démarche participative, la SNLPpermet de mieux saisir les diversesdimensions qui caractérisent lapauvreté et de proposer des actionsnovatrices qui visent les causesprofondes du phénomène, tout enrenforçant les capacités des pauvresafin qu’ils puissent s’attaquer eux-mêmes au problème. Elle proposeégalement aux partenaires tech-niques et financiers un cadre deconcertation qui vise à mieux

Compte tenu de la nature multi-dimensionnelle de la pauvreté, laSNLP est par définition une stratégietransversale qui vise plusieurssecteurs, à des degrés divers. Elle nedoit pas être perçue comme un« super programme » coiffant touteautre mesure mais bien comme uncadre de référence qui contraint lesprogrammes sectoriels à se concen-trer sur un objectif-clé, celui de laréduction de la pauvreté. Fruit d’une

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Encadré 1Axes d'intervention de la SNLP

Voici les huit grands axes d’intervention de la SNLP (voir égalementl’annexe D) :

• améliorer l’environnement économique, politique, juridique, social etculturel;

• promouvoir les activités génératrices de revenus, en particulier l’auto-emploi;

• améliorer l’accès aux services financiers et aux autres facteurs deproduction;

• promouvoir le développement et l’amélioration du rendement desfilières agro-alimentaires où sont concentrés les pauvres;

• améliorer l’accès à l’éducation et à la formation;• promouvoir l’accès à la santé de base, à la nutrition, à l’eau potable et

à l’assainissement;• améliorer les conditions d’habitat;• assurer une coordination efficace de la SNLP.

Le gouvernement du Mali a décidé d’élaborer et de mettre en œuvre,pour le moyen terme, un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté(CSLP) qui s’appuie sur les axes de la SNLP et sur son programmed’actions prioritaires. L’objectif du CSLP consiste à créer, d'une part, unenvironnement macro-économique et institutionnel structurant,favorable à la croissance et à l'amélioration de la compétitivité del'économie et, d'autre part, les conditions de participation effective despopulations à la réalisation et aux bénéfices des fruits de cettecroissance, tout en mettant l'accent sur l'amélioration de leur revenu etde leur accès aux services sociaux essentiels de base.

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construction, en moyenne, de 2 116nouvelles salles par année, au coursdes dix prochaines années, pourrecevoir un apport annuel, au coursde la période, de quelque 286 000nouvelles inscriptions au primaire.De plus, il faudra recruter 2 500nouveaux enseignants par année aucours des cinq prochaines années.

répartir les efforts de lutte contre lapauvreté. Dans cette optique, lorsdes consultations préliminaires, lesresponsables canadiens et maliensont convenu de faire de la SNLP, quevient maintenant compléter unCadre stratégique de lutte contre lapauvreté (CSLP), le principal docu-ment de référence en vue de la miseau point du présent cadre deprogrammation.

Les besoins humainsfondamentaux 6

À court terme, le développement descapacités de la population malienneconstitue l’un des grands défis quedoit relever l’État malien. En effet,malgré des progrès récents, laplupart des indicateurs de dévelop-pement social du Mali dénotent desérieuses carences, en particulierdans les domaines de la santé et del’éducation de base.

Pour atténuer le retard observé auniveau de l’éducation de base, leMali a conçu un Programme dedéveloppement décennal de l’édu-cation (PRODEC) dont l’objectifprincipal consiste à faire passer letaux brut de scolarisation dupremier cycle de l’école de 42 % à

75 % en 2007-20087. Pour y parvenir,il faudra augmenter le nombre deplaces disponibles et accorder lapréséance aux zones rurales ainsiqu’à la scolarisation des filles, ce quisignifie la réhabilitation de 2 000salles de classe de même que la

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6 Sources : Banque mondiale. (1995, 1996). Programme de coopération Mali.Washington; ainsi queODHDLP. Idem.

7 Cette cible est celle qu'établit le PRODEC. Cependant, pour éviter toute possibilité d’exclusion, laBanque mondiale voudrait que cet objectif soit porté à 95 %.

Photo : Ivan Ménard / école fondamentale, Bentia

Par ailleurs, afin d’assurer ledéveloppement qualitatif du secteurde l’éducation (auquel il consacreenviron 25 % de son budgetnational), le Mali ambitionne demettre en place un programme deformation continue des enseignantset de produire tout le matérieldidactique que cette mesurenécessitera.

Les indicateurs de santé, de nutritionet de population du Mali sont parmiles plus bas au monde et ils révèlentl’extrême précarité du système desanté malien. Le gouvernementmalien a élaboré un Programmedécennal de développement sani-taire et social (PRODESS) dontl’objectif fondamental est de

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à maintenir un cadre juridico-légalsain et propice au développementdes entreprises, de manière à sou-tenir les initiatives productives par lebiais d’une bonne formationprofessionnelle et technique. Si, àcourt terme, la grande majorité desMaliens continueront de tirer leursubsistance de l’agriculture, la diver-sification de l’économie demeureraun objectif essentiel à moyen et àlong termes.

L’environnement et ladésertification

Les terres cultivables du Mali nereprésentent que 28 % du territoirenational et elles ne sont exploitéesqu’à 30 %. Qui plus est, cette res-source demeure précaire et menacéepar la désertification. La plus grandepartie du territoire malien reçoitmoins de 600 millimètres d’eau paran; par conséquent, la perte deterres due à l’érosion éolienne ethydrique demeure considérable. LeMali fait donc face au problèmecroissant de la dégradation de sonenvironnement tout en relevant ledéfi que pose l’augmentation desbesoins alimentaires de sa popula-tion. En 1994, le Mali a adopté le

permettre à tout citoyen d’avoiraccès à des services de santé de basedans un rayon de moins de quinzekilomètres de son lieu de résidence.Les services en question visent enpriorité la réduction de la morbiditéet de la mortalité liées aux maladiesendémo-épidémiques dominantes,la diminution des problèmes sani-taires liés à la reproduction ainsi quela prévention des risques liés auxmaladies émergentes. Atteindre detels objectifs est intimement lié àl’amélioration de l’alimentation ainsiqu’à l’universalisation de l’accès àl’eau potable et aux structuresd’assainissement.

La croissance économique

Divers facteurs contraignants frei-nent la croissance économique duMali, qu’il s’agisse du climat, de lasituation géographique, des carencesau niveau de la compétitivité afri-caine et internationale ou du faibledéveloppement des ressourceshumaines. Malgré ces contraintes, lasituation économique du Mali s’estaméliorée depuis l’avènement de ladémocratie en 1991.

Si le Mali doit, à court terme,continuer d’investir massivementdans le développement et la forma-tion de sa population, il devra aussis’assurer que les générations futurespourront s’insérer dans des activitésproductives dès leur entrée sur lemarché du travail. À cet égard,l’ouverture des marchés de laCommunauté économique des Étatsde l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)offre des perspectives intéressantes.Le principal défi qui se pose au Maliconsiste à faciliter l’accès au crédit et

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Photo : Georges Leclerc / Tombouctou

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Au centre de cette réforme figure lalutte contre la corruption et ladélinquance financière, une mesurequi devrait contribuer à rassurer lesinvestisseurs et, partant, à stimuler laparticipation du secteur privé à lacroissance de l’économie. Le Malisait qu’il doit faire des progrès à cetégard s’il veut rendre durables sesréalisations en matière de dévelop-pement économique et social.

Décentralisation des pouvoirs

Le Mali reconnaît que le rappro-chement entre les citoyens et l’Étatpasse obligatoirement par le déve-loppement de « pouvoirs locaux » envertu desquels les citoyens peuventparticiper plus activement à larecherche de solutions en vued’améliorer leur qualité de vie.Jusqu’à présent, diverses initiativesméritent d’être soulignées à cetégard, notamment la création del’Agence d’exécution et de gestiondes travaux d’intérêt public pourl’emploi (AGETIPE), le lancement duProjet d’appui aux collectivitésdécentralisées pour un développe-ment participatif (ACODEP) ainsique le lancement du Projet d’appuiaux initiatives de base (PAIB). Lapolitique de décentralisation du

Plan national d’action environne-mental (PNAE) dans lequel s’inscritle Plan d’action national (PAN) quidécoule de la Convention inter-nationale de lutte contre la désertifi-cation (CILD) adoptée à la suite de larencontre de Rio en 1995. Ce planfait aussi partie de la SNLP; ilencourage les organisations de lasociété civile à participer à larecherche de solutions voulues.

Droits humains, justice et équité

Le premier « axe d’intervention » dela SNLP a pour but de restaurer laconfiance de la société civile enversses institutions nationales. À ceteffet, différentes stratégies sont envoie d’élaboration afin de favoriserun rapprochement entre les citoyenset l’État et en vue d’assurer unerépartition plus équitable desressources nationales ainsi qu’uneparticipation accrue des Maliens à lagestion des affaires publiques. Cechantier touche à la fois les efforts desensibilisation à la démocratie, lamise en place d’institutions aptes àappuyer de tels efforts (p. ex.,encadrement d’un processus élec-toral qui inspire confiance auxélecteurs), l’amélioration de l’infor-mation publique de même que lerenforcement du pouvoir judiciaire.Sur ce dernier plan, avec l’appui duCanada, le gouvernement malien arécemment défini un Programmedécennal de développement de lajustice (PRODEJ) dont le but est derenforcer l’état de droit au Mali,d’assurer l’indépendance de lamagistrature, d’accroître l’efficacitédu système judiciaire et de faciliterl’accès aux tribunaux pour le plusgrand nombre possible de citoyens.

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Photo : ACDI

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Le Mali et la coopérationinternationale

Appui de la communautéinternationale : revue etréforme du système d’aide

L’ouverture à la démocratie et le bonrendement du Programme d’ajuste-ment structurel (PAS) ont permis auMali d’asseoir sa crédibilité auprèsde la communauté internationale.Ainsi, le flux d’aide internationalevers ce pays s’est accru de 25 % entre1992 et 1996. L’aide bilatéraleconstitue environ 60 % de l’enve-loppe totale d’aide publique audéveloppement (APD) que reçoit leMali, laquelle atteint une valeurannuelle totale d’environ 500 mil-lions de dollars US. Comme lemontre l’annexe E, les principauxbailleurs bilatéraux sont la France,qui assure à elle seule le tiers descontributions, l’Allemagne, le Japon,les Pays-Bas et les États-Unis. Le

gouvernement malien a permis lacréation de 701 communes surl’ensemble du territoire national,dont 682 en milieu rural. Danschaque commune, des élections ontété organisées. Les citoyens ont pudésigner leurs représentants et lesconseils communaux ont été établisdémocratiquement. Bien que fortlouable, cette nouvelle expériencedevra être consolidée, notammentpar le transfert de ressourcesmatérielles, financières et humainesvers les collectivités ainsi que par ledéveloppement des capacités deprestation de services de qualité auxcitoyens. En effet, l’efficacité de laSNLP est étroitement liée aurenforcement des structures deprestations de services de proximité.Le Mali est engagé dans cette voiequi suppose des transformationsradicales au niveau de la gestion desprogrammes publics et des diffé-rentes façons de coopérer quiappuient de tels efforts.

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Encadré 2 Recommandations de la revue de l'aide effectuée en 1998

Les recommandations de la revue proposent d’atteindre les résultatssuivants au cours des deux prochaines années :• la clarification et la simplification des mandats institutionnels des

structures chargées d’orienter et de coordonner l’aide;• l’harmonisation des procédures et des conditions de mise en œuvre

des efforts de coopération;• la mise en place de mécanismes de coordination et d’arbitrage intra-

sectoriels, inter-sectoriels et spatiaux de l’aide;• le renforcement des capacités nationales et locales;• la mise en place d’un système d’information permanent sur les

activités de coopération.

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toutes les instances sous-régionaleset régionales qui encouragentl’intégration africaine : zone franc,Convention de Lomé IV, Comitépermanent Inter-États de luttecontre la sécheresse dans le Sahel(CILSS), Union économique etmonétaire ouest-africaine (UEMOA),Communauté Économique des Étatsde l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),Organisation pour la mise en valeurdu fleuve Sénégal (OMVS), etc.

Canada, quant à lui, vient au sixièmerang. Les principaux bailleurs multi-latéraux sont la Banque mondiale,l’Union européenne, le PNUD, laBanque africaine de développement(BAfD), le Fonds des Nations Uniespour l’enfance (UNICEF) ainsi que leFonds des Nations Unies pour lapopulation (FNUAP).

En 1996, de concert avec le Comitéd’aide au développement (CAD) del’Organisation de coopération etde développement économiques(OCDE), le Mali a amorcé une revuede l’aide dans le but de poser undiagnostic partagé sur l’effort decoopération et d’enclencher unprocessus de réforme visant àpermettre aux structures nationalesd’offrir un soutien efficace etcoordonné (voir l’encadré 2). Cetexercice a démontré que le Mali étaitfortement tributaire de l’aide audéveloppement. Ainsi, le finance-ment des donateurs représente entre85 % et 90 % du budget d’investisse-ment et entre 25 % et 30 % dubudget de fonctionnement de l’État.

L’intégration régionale

Depuis son indépendance, le Maliest un fervent promoteur de l’unitéafricaine. Il est l’un des membresfondateurs de l’Organisation del’Unité africaine (OUA). Le Mali afortement appuyé l'adoption del'Acte constitutif de l'Union africaine,acte qui vient remplacer la charte del'OUA, lors du sommet des chefsd'état de l'OUA tenu le 12 juillet 2000à Lomé. Il était le premier Étatafricain à le ratifier le 11 août 2000.Artisan de l’intégration économiquerégionale, il participe à presque

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Photo : André Cliche / barrage hydro-électrique deManantali

Depuis 1999, le Mali assure laprésidence de l’UEMOA et de laCEDEAO. Il soutient particulière-ment les objectifs d’instaurationrapide d’une zone de libre-échange,de mise au point d’une monnaieunique pour tous les États del’Afrique de l’Ouest d’ici 2004,d’adoption d’un passeport ouest-africain, de libre circulation despersonnes et des biens à l’échelle dela sous-région, et d’appui à l’implan-tation d’infrastructures communes etde codes d’investissement harmo-nisés.

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Tout en veillant au respect et à lapromotion des identités nationales,ils ont été des artisans de la mise enplace du Réseau de la Francophonie.

Au niveau de leur politiqueextérieure, les deux pays partagentdes idéaux de promotion de la paixet de la sécurité dans le monde.Concrètement, les deux pays se sontengagés, par exemple, à faire pro-gresser la Convention internationalerelative à l’éradication des minesantipersonnel et à mieux contrôlerles armes légères, sources denombreux conflits. Le Canada n’a

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pas hésité à répondre à l’appel duMali et, de concert avec la commu-nauté internationale, a participé à larecherche d’une solution pacifiqueau problème du Nord-Mali où desprogrammes efficaces de préventiondes conflits sont en train d’être misen place.

Échanges et investissements

Le commerce annuel entre le Canadaet le Mali est plutôt faible. Au coursdes cinq dernières années, les expor-tations canadiennes vers ce pays sesont élevées en moyenne à dixmillions de dollars par année. Labalance commerciale penche toute-fois légèrement en faveur du Canadadepuis 1997, en raison de l’augmenta-tion récente des importations ma-liennes de matériel électrique et detextiles canadiens. (Voir l’annexe F)

Jusqu’à maintenant, les investisse-ments privés canadiens au Mali ontété particulièrement concentrésdans le secteur minier, avec peu oupas d’apport de la coopérationbilatérale, et sans grand soutien de lapart du Programme de coopérationindustrielle de l’Agence canadiennede développement international(ACDI). Quant aux organisationsnon gouvernementales (ONG)canadiennes, qui bénéficient pour laplupart d’un financement bilatéralou multilatéral (ou les deux), ellesœuvrent activement depuislongtemps au Mali. Elles apportentaux populations locales une preuvede solidarité humaine et des

Les relations canado-maliennes

La Francophonie et lapromotion de la paix

Le Canada et le Mali ont toujoursentretenu des rapports de coopéra-tion fructueux et mutuellementavantageux, des rapports fondés surla confiance mutuelle, le respect desengagements ainsi que la solidarité.

LE CANADA ET LE MALI

Photo Rideau Hall : Sgt. Christian Coulombe / LeGouverneur général et le Président du Malisaluent des villageois, Kabé, fév. 1999

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a permis d’implanter un systèmeefficace et durable de gestion desréserves céréalières du Mali et qui acontribué à la situation de sécuritéalimentaire dont jouit le Mali depuisquelques années. Des projets d’infra-structures ont également contribuéau désenclavement du pays, notam-ment au regard de l’approvisionne-ment énergétique (Barrage deManantali), du transport ferroviaire(RCFM) et des télécommunications(PANAFTEL).

Sans totalement rompre avec lesdiscussions précédentes, les der-nières consultations bilatérales entrele Canada et le Mali, menées en avril1996, ont amorcé un virage en faveurdes dimensions sociales du dévelop-pement. Trois secteurs d’interven-tion ont ainsi été retenus : croissanceéconomique, développement socialet bonne gouvernance. Les partiesont également convenu de faire despolitiques GED/ÉS et environne-ment, des axes transversaux et deconfier le secteur environnement auprogramme régional et aux ONGcanadiennes, favorisant ainsi uneapproche commune pour les paysdu Sahel.

Bilan du programme actuel :résultats positifs

En moyenne, depuis 1995, le Canadaachemine au Mali une aide annuelled’environ 30 millions de dollarscanadiens (voir le graphique 2).Cette somme se répartit à peu prèscomme suit : programme bilatéral(incluant le régional et panafricain),16 millions; programme multi-latéral, 12 millions; ONG etcoopération industrielle, 2 millions.

initiatives de développement quirépondent à leurs aspirations.

La coopération canadienne auMali : résultats et leçons del’expérience

Le Canada au Mali : troisdécennies de coopération

Le programme bilatéral de la coopé-ration canadienne avec le Mali existedepuis 1972. La première décenniedu programme, celle des années1970, coïncidait avec la grandesécheresse du Sahel, ce qui a forcé-ment eu un impact sur le choix despriorités d’intervention : aide ali-mentaire, couvert végétal et désen-clavement. La deuxième décennie,celle des années 1980, était marquéepar l’engagement du Mali dans lesPAS, lesquels ont à leur tourinfluencé la nature des priorités :micro-réalisations et amélioration dela production agricole. La troisièmedécennie, celle qui s’achève aujour-d’hui, était le théâtre de boulever-sements socio-politiques alimentéspar une aspiration populaire à laliberté, à la justice et à la démocratie.Une fois de plus, ces tendances onteu un effet sur le programme encours, lequel met maintenantl’accent sur les besoins humainsfondamentaux et sur la bonnegouvernance.

Au cours de ces trois décennies, c’estau plan de la sécurité alimentaireque les démarches soutenues par leCanada et par la communautéinternationale ont connu les plusgrands succès, grâce au Programmede restructuration des marchéscéréaliers (PRMC), une initiative qui

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développé une intervention d’appuiet de formation en vue de mettre enplace une approche de gestion délé-guée des infrastructures communa-les. Le projet de renforcement desrecettes douanières a dépassé sesobjectifs, contribuant à tripler lesrecettes sur une période de deuxans. L’appui à la commercialisationcéréalière a franchi le cap des 1500tonnes traitées au cours de lapremière année, ce qui est bien au-delà des prévisions initiales. Deconcert avec des ONG canadienneset maliennes telles que SUCO, avecson Projet de mobilisation despopulations et décentralisation auMali (MOPOD) et USC Canada avecson Projet réhabilitation de l’envi-ronnement et sécurité alimentaire(RESA), la coopération canadiennesoutient des expériences novatricesde gouvernance à la base et departicipation de la société civile audéveloppement économique local. Ilexiste également une ligne de crédit

À l’heure actuelle, l’aide au Malireprésente 1 % de l'APD totale cana-dienne. En 1999, avec la collabora-tion de ses partenaires maliens,l’ACDI a dressé un bilan de lacoopération bilatérale entre leCanada et le Mali, bilan dont lesrésultats ont été jugés positifs et trèssatisfaisants.

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Croissance économique

La majorité des crédits du pro-gramme bilatéral vont au soutien dela croissance économique. Ainsi, lesprojets d’épargne-crédit ont permis demettre sur pied un réseau de caissespopulaires (Nyèsigiso) maintenantdoté d’un actif de plus de 5 milliardsde FCFA. Toujours en cours avec laparticipation de l’AGETIPE à titred’agence d’exécution locale, le pro-jet Fonds d’infrastructures commu-nal a permis jusqu’à présent lacréation d’emplois représentant32 000 jours-travail ainsi que la miseen place de bureaux d’experts-conseils, de sociétés de constructionet d’autres établissements, dans uneperspective de développement dusecteur privé. Ce projet a aussi

qui stimule les échanges commer-ciaux avec le Canada tout en contri-buant au Fonds commun de déve-loppement. La principale faiblessequi se dégage de ces diversesinitiatives de développement écono-

Photo : Georges Leclerc / La maison des artisans,Tombouctou

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urbain dans la zone de Bamako enest encore à ses débuts.

En matière de développement social,la bonne articulation des interven-

mique est l’absence de synergieentre tous les projets à l’intérieur dece créneau.

Développement social

En croissance au cours des dernièresannées, les engagements dans cesecteur représentent aujourd’huiune part importante de l’enveloppebilatérale. À ce chapitre, les effortsont surtout porté sur l’accompagne-ment du Mali dans la mise en placedu PRODEC, notamment en termesd’appui à la planification du pro-gramme d’amélioration de la qualitéde l’éducation et de mise en place decertaines activités urgentes (p. ex.,matériel et équipement scolaire). Demême, un récent projet de gestionscolaire communautaire est en voiede réalisation, avec la participationde la Fondation Paul Gérin-Lajoie.

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

En dehors de l’éducation, les autresdimensions des besoins humainsfondamentaux ont reçu moinsd’attention de la part du programme.Toutefois, un projet d’adductiond’eau en milieu semi-urbain a étéréalisé avec succès (Goundam etNiafunké), et des services-conseils enplanification stratégique ont étéfournis au Ministère de la Santé duMali. Un projet d’appui à l’habitat

tions dans le secteur de l’éducationavec les politiques nationalesmaliennes est perçue comme unegrande force. Par contre, l’absenced’une stratégie générale de dévelop-pement social est perçue commeune faiblesse. Le fait que l’oncommence à recourir au Fondscommun de développement (FCD),dont l’objectif est de soutenir desinitiatives locales susceptibles defaciliter la réalisation des objectifsvisés dans les secteurs prioritaires,est vu comme un progrès.

Développement démocratique etbonne gouvernance

Les premiers pas de la coopérationcanadienne dans ce secteur remon-tent à 1991. Ainsi, le programme aservi au lancement de projetsd’appui aux élections qui ont eu lieuen 1992 et 1997, par le biais demesures de sensibilisation despopulations à la démocratie, d’éveildémocratique de la société civile, deformation des élus locaux et derenforcement des organes de régle-

Photo : Georges Leclerc / Marché Ottawa, Mopti

Photo Agetipe : Marché des Bas-Fonds, Mopti

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collaborant étroitement avec lesautres coopérations.

Égalité et participation desfemmes

En 1998, le programme canado-malien de coopération s’est donnéune stratégie GED/ÉS dont lesobjectifs (voir l’encadré 3) serontatteints par le biais des projetsactuels et futurs. Un fonds GED ad’ailleurs été créé pour appuyer lamise en œuvre de cette stratégie. Enoutre, tous les projets doiventcontribuer à atteindre les deux

mentation de l’espace médiatique.Par ailleurs, le Canada a soutenu lesefforts du gouvernement malien envue de l’élaboration du PRODEJ ets’est engagé, de concert avec lesautres partenaires techniques etfinanciers, à promouvoir la paix et lasécurité dans le Nord-Mali.

En plus de souligner toute l’étendueet toute la complexité du secteur dudéveloppement démocratique et dela bonne gouvernance, le bilan detoutes ces expériences a démontréque pour obtenir les effets escomp-tés, il était essentiel d’harmoniser etd’articuler les différentes interven-tions. Dans ce créneau d’activités, ilest important d’avoir une visionstratégique et de conserver uneapproche pragmatique, tout en

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Encadré 3Objectifs de la stratégie GED/ÉS du Mali

• Promouvoir une participation équitable des femmes à la croissance del’économie ainsi que leur accès aux retombées de cette croissance

• Renforcer les capacités des femmes et des jeunes filles en matièred’éducation de base

• Renforcer les capacités professionnelles et techniques des organismesde promotion des femmes au niveau du gouvernement ainsi que de lasociété civile

premiers objectifs de la stratégieGED/ÉS, en plus de soutenir la miseen œuvre générale de cette dernière.Jusqu’à maintenant, les résultatsobtenus varient, mais de nombreux

Photo : Georges Leclerc

Photo : Ivan Ménard / Palais de justice,Bandiagara

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Leçons tirées des dernièresannées

Du bilan de la coopération canado-malienne, les divers partenairestirent toute une série de leçons (voirl’encadré 4) ainsi qu’une conclusioncommune, à savoir que le pro-gramme a donné des résultats trèssatisfaisants, qu’il est géré efficace-ment et qu’il traduit bien les besoinsexprimés. La volonté commune depoursuivre le travail dans lescréneaux actuels, voire de mieuxcibler les appuis, fait l’unanimité.

projets (p. ex., l’épargne-crédit) ontdéjà eu des impacts significatifs surle revenu des femmes. Il est encoretôt pour mesurer les résultats enmatière de renforcement institution-nel, mais le bilan des expériencesacquises jusqu’à maintenantdémontre qu’il faudra des effortsnettement supérieurs pour espérerobtenir des résultats significatifs,étant donné l’envergure des écartssocio-économiques qui séparent lesfemmes des hommes au Mali.

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Encadré 4Principales leçons tirées des dernières années

de coopération canadienne au Mali

• Concentrer davantage les interventions au niveau des populations etdélaisser progressivement l’appui aux structures centrales

• Miser sur le développement de la capacité des partenaires locaux dedispenser des services aux populations et améliorer leur participationà la gestion des projets (y compris à l’étape de la planification)

• Renforcer la synergie entre les projets dans les divers secteursd’intervention

• Bien articuler les stratégies d’intervention dans les secteurs choisis etbien définir les résultats escomptés

• Vérifier que l’articulation du programme cadre avec les politiquesnationales du Mali, et améliorer le suivi et la diffusion des résultatsauprès des partenaires maliens

• Favoriser la convergence des ressources de la coopération canadienneafin d’atteindre des objectifs poursuivis dans les différents secteursd’intervention, tout en favorisant la concertation avec les autresdonateurs

• Améliorer la prestation du programme en utilisant au maximum lesressources locales et en favorisant la formation des responsables auxprincipes de la gestion axée sur les résultats ainsi qu’aux impératifs decommunication entre les projets

• Reconnaître que l'Unité d'appui au programme (UAP) offre un soutientechnique et administratif important au programme canado-malien decoopération

• Favoriser l’approche programme

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sociaux de base, la sécurisation et lacroissance du revenu des ménagesainsi que le renforcement de la paixet de la sécurité, de la bonnegouvernance et de l’état de droit.Trois résultats transversaux sontégalement définis : la réduction desécarts socio-économiques entrehommes et femmes, un meilleuréquilibre environnemental de mêmeque le renforcement des structuresdécentralisées, en particulier dans leNord-Mali. Le graphique 3 résumeces éléments du programme.

Les priorités du programme decoopération sont établies en fonc-tion des priorités du Canada et duMali. La SNLP, maintenant complétéepar le CSLP, constitue le principalcadre de référence du programme.

But et résultats du programme

Pour la période 2000-2010, le pro-gramme canado-malien de coopé-ration a pour but de contribuerefficacement à la réduction de lapauvreté au Mali. Pour ce faire, troisrésultats sectoriels sont prévus :l’amélioration de l’accès aux services

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LE PROGRAMME DE LA COOPÉRATIONCANADIENNE AU MALI

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énonce deux grandes priorités, quiconsistent à améliorer l’accès àl’éducation et à promouvoir l’accès àla santé de base. Le programmecanado-malien compte aussi encou-rager la synergie et à établir des liensplus étroits dans ses appuis à ces

Le programme bilatéral : secteursd’intervention

Le graphique 4 énonce les paramè-tres de la politique de l’ACDI dans lecontexte du programme de coopé-ration entre le Canada et le Mali.

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Les énoncés de résultat escomptéqui apparaissent aux pages suivantesempruntent le vocabulaire qu’utilisele partenaire malien dans la SNLP.

Développement social

En vue de satisfaire les besoinshumains fondamentaux, la SNLP

deux secteurs. Plus des deux tiersdes ressources seront orientées à ceteffet.

Éducation de base

Au niveau des activités, la SNLP metl’accent sur diverses mesuresprioritaires en vue d’atteindrel’objectif fixé, soit de faire en sorteque d’ici 2015, tous les enfantsmaliens puissent fréquenter l’école

Résultat escompté : amélioration del’accès aux services sociaux de base

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Dans ce secteur, les activités en coursont trait à la préparation de matérielscolaire et didactique, au soutienapporté à la cellule de gestion duPRODEC, ainsi qu’à l’établissementd’un modèle de gestion participativede l’école fondamentale dans larégion de Kayes. Certaines activitésprendront fin au cours des cinqprochaines années et il sera possiblede les consolider ou de lesremplacer dans la deuxième moitiéde la décennie visée par le présentcadre de programmation. Comptetenu des objectifs qu’énoncent laSNLP et le PRODEC en matièred’éducation de base, la coopérationcanadienne concentrera ses ressour-ces sur les domaines suivants, dansl’ordre :

◆ amélioration des qualifications

des maîtres;◆ participation des collectivités

locales à la gestion scolaire;◆ amélioration de l’accès à l’éduca-

tion de base.

primaire. Parmi ces mesures,signalons la construction d’écolesfondamentales dans les zonesdémunies, l’amélioration des quali-fications et des conditions de travaildes enseignants ainsi que la partici-pation des populations à la gestionde l’éducation de base.

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Les objectifs fixés sur le plan del’éducation de base sont repris dansle PRODEC, qui aborde égalementles autres besoins éducatifs du Mali(enseignement secondaire, enseigne-ment technique, etc.). L’objectifprécis de l’intervention canadiennedans le secteur de l’éducation serade soutenir les priorités de la SNLPpar le biais de la stratégie de mise enœuvre du PRODEC. Cette conver-gence est en voie d’être réaliséegrâce à l’intégration de tous lesprojets hérités de la périodeantérieure au PRODEC dont laconception et la planification étaienten partie soutenues par lacoopération canadienne. Pour lapériode à venir, cette dernièreentend maintenir son appui à la miseen œuvre du PRODEC, au bénéficedes populations les plus démunies.

Photo ACDI

Photo ACDI

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d'appui à la surveillance épidémio-logique ainsi que le projet pana-fricain de lutte contre le SIDA qui,après avoir donné des résultats trèspositifs dans sa phase actuelle,poursuivra son intervention àl'échelle régionale, incluant le Mali,dans le respect des programmationsnationales. Plusieurs organisationscanadiennes continueront aussid'intervenir dans le secteur.

Les consultations préalables menéesavec les partenaires maliens ontconvaincu la coopération cana-dienne de faire de la santé de base laseconde sphère prioritaire enmatière d’accès aux services sociauxde base. L’objectif poursuivi serasimilaire à celui énoncé dans ledomaine de l’éducation : appuyer lecadre intégré et sectoriel dedéveloppement malien, conformé-ment aux objectifs de la SNLP. Parailleurs, sachant que les femmes etles enfants en bas âge forment ungroupe particulièrement vulnérable,la coopération canado-malienneaxera ses interventions sur la santégénésique (ou santé de la repro-duction), en collaboration étroiteavec les autres partenaires tech-niques et financiers : maternité sansrisque, planisme familial, préventionet traitement des MST. Cette inter-vention se fera dans le cadre del'approche programme telle quevéhiculée dans le PRODESS. Le FCDet le FCIL pourront aussi appuyerdes initiatives de base dans cedomaine.

Le FCD pourra également contribuerau développement d’infrastructuresscolaires. Quant au Fonds canadiend’initiatives locales (FCIL), il pourraappuyer des initiatives communau-taires qui cadrent avec ces objectifs.

Soins de santé de base 8

En matière de soins de santéprimaires, la SNLP fixe diversobjectifs, dont ceux qui consistent àappliquer une politique de médica-ments essentiels, à construire descentres de santé communautairesbien équipés, à améliorer les con-ditions de santé des femmes et desenfants ainsi qu’à renforcer lesprogrammes de lutte contre lesendémies. Dans le secteur de lasanté, le PRODESS joue un rôlesimilaire au PRODEC, soit celui decoordonner l’ensemble des effortsnationaux, ainsi que la participationdes partenaires techniques etfinanciers.

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8 Consulter également la section « Défis et politiques de développement », p. 9.

Photo : Lysiane Boisvert / Centre de santé, Kayes

La présence canadienne dans cesecteur s’est manifestée jusqu'àprésent à travers un projet d’appui àla planification stratégique au Minis-tère de la santé, un projet régional

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◆ améliorer l’accès aux services

financiers et aux autres facteursde production ;

◆ promouvoir le développement et

l’amélioration des rendementsdes filières agro-alimentaires oùsont concentrés les pauvres.

Du point de vue de la coopérationcanadienne, la sécurisation et lacroissance du revenu des ménagesont toujours constitué des élémentsclés du programme bilatéral. À cetégard, au Mali, deux créneaux parti-culiers ont été privilégiés jusqu’àprésent : l’accès aux services finan-ciers à la base (projet Nyèsigiso) et lapromotion d’activités génératricesde revenus par les collectivités loca-les (MOPOD). Le réseau Nyèsigisooffre des services d’épargne-créditsous forme de produits diversifiésqui vont de l’épargne-éducationpour les femmes au crédit à la micro-entreprise. Les prochaines annéesverront la consolidation et l’expan-sion de ce système financier décen-tralisé qui constitue l’un des plusimportants réseaux de microfinanceau Mali.

La SNLP entend offrir aux pauvres lesmoyens de dépasser le stade del’économie de subsistance pour tirerprofit de certains avantages

Concernant l'accès des populations àl'eau potable, le nouveau pro-gramme ne prévoit pas d'inter-vention directe. Priorité majeure dugouvernement, elle demeure toute-fois partie intégrante des pro-grammes sectoriels en éducation eten santé (par exemple, chaque école,chaque centre de santé doit avoirson puits et des latrines). Leprogramme continuera donc ainsi,indirectement, à en faciliter l'accès.

Développement économique

L’amélioration des conditions écono-miques à la base demeure unecondition nécessaire à la lutte contrela pauvreté. En effet, sans augmen-tation de la richesse au sein descollectivités locales, il est utopiquede promouvoir l’amélioration desconditions de vie. La SNLP reconnaît

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Résultat escompté : sécurisation etcroissance du revenu des ménages

bien l’importance de ce facteurauquel elle consacre d’ailleurs troisde ses huit axes d’intervention :

◆ promouvoir les activités généra-

trices de revenus, en particulierl’auto-emploi ;

Photo : SUCO / réunion villageoise

Photo : DID / Caisse du Réseau Nyèsigiso

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◆ développement de stratégies

locales durables permettant desécuriser les revenus;

◆ développement de nouveaux

emplois, en particulier au profitdes jeunes et des femmes.

À cet égard, le maintien de la lignede crédit pourra faire l’objet deconsultations entre les autoritésmaliennes et canadiennes. Tout enencourageant des échanges entre lessecteurs publics et privés maliens etcanadiens, cette ligne de crédit peutcontribuer, par le biais du FCD, àappuyer des actions de développe-ment à la base, notamment dans lesecteur social.

Paix et sécurité, bonnegouvernance et état de droit

Le premier axe d’intervention de laSNLP porte sur l’amélioration del’environnement économique, politi-que, juridique, social et culturel duMali, notamment par une meilleuregestion du budget national, larestauration de la confiance despopulations envers leurs institutionsainsi que le renforcement des com-munautés de base. Ces préoccu-pations reflètent l’un des constatsexprimés lors de la revue de lacoopération canadienne : pour êtreefficaces, les investissements doiventbénéficier d’un environnement poli-tique stable et d’un cadre juridico-légal où les droits fondamentauxsont respectés.

économiques tout en protégeantleurs ressources renouvelables. Laprogrammation souhaite ici misersur des activités génératrices derevenus à bon potentiel et capitalisersur des succès reconnus offrant laperspective d’effets d’entraînementassurés. La coopération canado-malienne maintiendra donc sonsoutien au Projet d’appui à lacommercialisation des céréales auMali (PACCEM), en synergie avec leréseau Nyèsigiso, et continuerad’appuyer des projets offrant unebonne dynamique de développe-ment à la base. De nature à favoriserl’augmentation et la sécurisation durevenu des ménages, ces actionss’inscrivent dans la politique dedécentralisation du gouvernementdu Mali et répondent aux besoinsexprimés en matière de renforce-ment de la gouvernance à la base.

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Résultat escompté : promotion de la paixet de la sécurité,de la bonne gouvernanceet de l’état de droit

Elles devront toutefois satisfaire lescritères suivants :

◆ nécessité de produire et de

mesurer les résultats des activitésau niveau des ménages;

◆ sélection de zones d’intervention

qui vont toucher les plusdémunis;

Photo : DID

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le but est d’augmenter les revenusfiscaux de l’État.

En matière de bonne gouvernance etde développement démocratique, ilest possible que la coopération cana-dienne appuie le processus électoralet contribue à la bonne organisationdes prochaines élections, prévuespour 2002.

Ayant déjà participé aux travaux de

planification du PRODEJ9, la coopé-ration canadienne souhaite conti-nuer d’appuyer les autoritésmaliennes dans leur réforme dusystème juridique et judiciaire, encollaboration avec les autres parte-naires techniques et financiers quis’y intéressent. Le Mali et le Canadajugent nécessaire le maintien d’unétat de droit, autant pour le respectdes droits de la personne (et doncpour le maintien de la paix et de lasécurité internes) que pour lasécurisation des investissementsprivés au Mali. L’appui canadien viseaussi à restaurer la confiance descitoyens à l’égard de leur systèmejudiciaire et à lutter contre lacriminalité et la corruption soustoutes ses formes. Cette contributionse fera en synergie étroite avec lesinterventions qui visent à promou-voir le renforcement de la sociétécivile et la bonne gouvernance à

l’échelon des collectivités locales10.

Axes transversaux

Le programme de coopérationcanado-malien s’appuiera sur troisaxes transversaux : femmes etdéveloppement / égalité entre les

Paix et sécurité

Depuis le début des années 1990, leCanada s’est fermement engagé àappuyer les efforts du gouvernementdu Mali en vue de rétablir la paixdans le Nord-Mali et de prévenir denouveaux conflits dans cette régiondéfavorisée, une priorité que l’ACDIentend maintenir dans son prochainprogramme. En outre, jusqu’à pré-sent, le Canada a appuyé l’initiativemalienne de contrôle sur les armeslégères et le Mali a, pour sa part,activement soutenu l’initiative cana-dienne à portée internationale tou-chant les mines antipersonnel.Sachant que la paix et la sécuritésont les conditions essentielles detout développement durable, leCanada maintiendra son appui dansle but de favoriser l’établissement deconditions de paix et de sécuritédans le Nord-Mali, de prévenir toutnouveau conflit et d’y promouvoirune véritable dynamique dedéveloppement.

Bonne gouvernance et état dedroit

La coopération canado-malienne afortement investi, au cours de ladernière décennie, dans l’améliora-tion de la gestion des affairespubliques maliennes, en contribuantnotamment au Programme d’ajuste-ment structurel (PAS). Depuisquelques années, elle appuie leProjet d’appui à la mobilisation desrecettes intérieures (PAMORI), unimportant projet du Ministère del’Économie et des Finances, quidevrait prendre fin en 2003 et dont

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9 Consulter également « Défis et politiques de développement », p. 9.10 Consulter également « Développement économique », p.27.

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aux populations. En outre, oncontinuera d’encourager l’approcheparticipative des populations, déjàlargement adoptée dans certainsprojets. Enfin, tout en s’inscrivantdans le cadre stratégique de la luttecontre la pauvreté, l’appui canadienfavorisera une intégration au sein del’approche programme développéepour le Mali.

Mécanismes d’appui locaux

Les mécanismes d’appui locaux fontpartie du programme bilatéral. Ilscorrespondent aux orientations duprogramme et permettent de mieuxrépondre aux besoins prioritairesdu Mali. La coopération canado-malienne retient quatre de cesmécanismes : le Fonds canadiend'initiatives locales (FCIL), le FondsGED/ÉS, le Fonds commun dedéveloppement (FCD) ainsi quel’Unité d’appui au programme(UAP).

Fonds canadien d'initiativeslocales

Placé sous l’autorité de l’ambassa-deur du Canada, le FCIL sert decomplément à la programmation etpermet de satisfaire toute unegamme de demandes de développe-ment communautaire. Ce fonds, quiest généralement modeste, s’élèvepour l’instant à 280 000 dollarscanadiens par année.

Fonds genre et développement

Le Fonds GED est un mécanismed’appui local qui a été introduit audébut de l’an 2000. Il vise à renforcerles capacités du Ministère de la

sexes, environnement, appui à ladécentralisation et statut prioritairepour le Nord-Mali. La programma-tion veillera à intégrer ces axes danschacun des trois secteurs prioritairesdéfinis afin de promouvoir laréalisation des objectifs établis pources derniers.

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Principes de base

Deux principes viendront guider laplanification des activités, dansl’optique particulière d’assurer leurviabilité : le développement descapacités locales et l’engagement despopulations dans leur propredéveloppement. La plupart desprojets en cours appliquent déjà cesprincipes dont l’importance a été denouveau soulignée lors du récentbilan de la coopération canadienneau Mali. Par conséquent, laplanification des activités prévues auprogramme portera une attentiontoute particulière à la reconnais-sance et à l’analyse des forces et desfaiblesses des institutions malienneschargées de dispenser des services

Photo : USC Canada

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marchande du produit acquis. Envertu de ce processus de « moné-tisation », les réserves constituéeslocalement sont de valeur égale, enmonnaie locale, à la totalité descrédits utilisés en dollars canadienspour acquérir des biens et desservices au Canada.

Jusqu’à présent, le FCD a surtoutservi à défrayer des coûts locaux liésà des projets en cours. Les autoritésmaliennes et canadiennes ontconvenu des modalités de gestion decet outil qui servira maintenant àsoutenir des initiatives localespermettant d’atteindre les objectifsénoncés dans les secteurs priori-taires du programme de coopéra-tion, en particulier en matière dedéveloppement social et dedéveloppement de la justice.

Unité d’appui au programme

L’UAP a pour mandat d'offrir desmoyens pour améliorer la connais-sance des milieux d'interventiondans les secteurs prioritaires, defaciliter la relation entre partenairesmaliens et canadiens au niveaupublic et privé, et de renforcer laplanification, la gestion, le suivi etl’évaluation des activités du pro-gramme. Entre autres fonctions, ellefournit au programme un cadre envue de la prestation de servicesd’experts locaux qui appuient leprocessus de planification et de suivides activités et qui travaillent enétroite collaboration avec les servicestechniques des partenaires nonseulement maliens et canadiens,mais aussi des autres agences decoopération tant bilatérales quemultilatérales.

Promotion de la Femme, de l'Enfantet de la Famille et des organisationsde la société civile pour assurer laparticipation des femmes audéveloppement. Les demandesreçues sont évaluées au mérite parun comité de sélection canado-malien, puis l’ambassadeur duCanada approuve, au nom de l’ACDI,les projets que recommande lecomité. Compte tenu des multiplesbesoins qu’expriment le ministèrechargé de la Promotion de la Femme,de l’Enfant et de la Famille ainsi queles organismes voués à la promotiondes droits de la femme au Mali, leFonds GED sera reconduit, si lesressources le permettent et àcondition que l’évaluation desinvestissements réalisés soit positive.

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Fonds commun dedéveloppement

Le FCD est le produit d’une ligne decrédit accordée par le Canada auMali afin que des institutions ou desentreprises maliennes puissentacquérir des biens et des services auCanada. En contrepartie, les béné-ficiaires de la ligne de crédit doivents’engager à verser dans un fondslocal spécial une somme équiva-lente, en monnaie locale, à la valeur

Photo : Georges Leclerc

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plus, l’UAP fournira dans saprochaine phase un appui auxinstances maliennes responsables dela bonne coordination de lacoopération.

Le récent bilan de la coopérationbilatérale entre le Canada et le Mali adémontré que les services de l’UAPsont essentiels à la mise en œuvre duprogramme, de même que pour lesoutien logistique des activités. De

Autres canaux de la coopérationcanadienne

La coopération canadienne au Maliutilise différents canaux. Ainsi, à lacoopération bilatérale s’ajoutent lesactivités qu’appuient les programmesrégional, panafricain et de laFrancophonie, l’aide alimentaire ethumanitaire d’urgence, ainsi que lacoopération réalisée par le biais duPartenariat canadien de l’ACDI.

Programmes régional,panafricain et de laFrancophonie

Ce canal regroupe des initiatives definancement bilatéral menées partrois programmes : le programmerégional de l’Afrique de l’Ouest etd'appui à l'OMVS, le programmepanafricain et celui de la Franco-phonie. Regroupés selon les

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Partenariat canadien

Passablement complexes, les activitéssoutenues par la Direction généraledu Partenariat canadien de l’ACDIviennent s’ajouter à la coopérationbilatérale. Toutefois, à cause de sonapproche réactive, cet appui ne sefait pas toujours en complémentaritéavec les grands objectifs decoopération bilatérale; donc unemeilleure synergie est requise. Par cemécanisme, le gouvernement duCanada appuie des institutions oudes organisations canadiennes qui,par leurs propres moyens, décidentde satisfaire des demandes expri-mées par des partenaires maliens. Enmatière de coopération institu-tionnelle, signalons les initiativesprises par le CECI, qui gère depuisde nombreuses années un pro-gramme de coopérants-volontaires;par DID, qui soutient de petitesinterventions en plus de participer àde grands projets bilatéraux dans lesecteur de l’épargne-crédit; et par leSUCO, qui gère un programme decoopérants-volontaires en plus departiciper au programme bilatéral(projet MOPOD). Par ailleurs, lePartenariat canadien soutient lesactivités d’ONG qui financent desprojets, ainsi que des projetsd’action-jeunesse qui, chaque année,permettent à une centaine de jeunesde participer à des stages ou à deséchanges avec le Mali. Quant à lacoopération industrielle, elle a, aucours de la dernière année, aidédes entreprises canadiennes etmaliennes à réaliser des projetsconjoints. Elle pourrait toutefoisaccroître largement ses activités.

secteurs prioritaires du programme,les projets en cours touchent parexemple aux besoins humainsfondamentaux : ainsi l’importantprogramme panafricain de luttecontre le SIDA; le projet régionald'appui au suivi épidémiologiqueintégré. Les retombées du projetd’appui à l’OMVS (barrage deManantali) relèvent du secteur de lacroissance économique, car il s’agitde travaux de développement descapacités productives (électricité)dont bénéficiera largementl’économie malienne. Le projetpanafricain d'appui à l'application dela réglementation des Coopérativesd'épargne et de crédit joue un rôleprimordial dans le développementde ce type de financement. D’autresprojets ont également trait audéveloppement démocratique et à labonne gouvernance (p. ex. Démo-cratie et médias ou Droits et citoyen-neté des femmes). Le programmerégional de renforcement de lasociété civile appuie le développe-ment des capacités de la sociétécivile ainsi que la prise enconsidération des questions environ-nementales. Enfin, certains appor-tent un appui à des institutionsrégionales comme le CILSS et leClub du Sahel.

Aide alimentaire et humanitaired'urgence

Aucune coopération canadiennen’est actuellement prévue dans cedomaine, car le Mali ne fait face àaucune situation d’urgence et sonéquilibre alimentaire est pourl’instant assuré.

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réel effort de promotion et derespect des droits fondamentaux, etdes progrès énormes ont été enre-gistrés à ce chapitre depuis l’avène-ment de la démocratie. Régulière-ment interpellés, les dirigeantsdoivent répondre de leur adminis-tration. La prolifération des partispolitiques, la faible convergence desvues exprimées et la complexité desalliances nuisent parfois au bonfonctionnement du système législatifet gouvernemental. Toutefois,l’ADEMA (parti présidentiel) détienttoujours une majorité confortable.Le président Konaré, qui achèvera en2002 son second mandat, apporte auMali une vision nationale et africaineappréciable. Il encadre efficacementle pouvoir exécutif et s’efforcerésolument de marquer des pointsdans la lutte contre la pauvreté(politique intérieure) et dansl’intégration régionale (politiqueextérieure).

Au Mali, le système judiciairedemeure encore le maillon faible desinstitutions démocratiques, et ce,malgré une politique affirmée delutte contre la corruption, ladélinquance financière et le traficd’influences. Par rapport à la plupartdes pays de la sous-région, il offrecependant un environnement socio-politique où les forces paraissentl’emporter sur les faiblesses dans lapoursuite de son processus démo-cratique et de son développementdurable.

Les principaux facteurs externes,positifs ou négatifs, qui pourraientaffecter la mise en œuvre duprogramme de coopération canado-malien, ont surtout trait à la stabilitépolitique intérieure du Mali, à lasituation qui prévaut dans le Nord,aux aléas climatiques, aux questionsde gouvernance et de décentra-lisation, à la coordination maliennede la coopération pour le développe-ment ainsi qu’à la pertinence del’expertise technique canadienne.

Stabilité politique intérieure

Le Mali est un pays généralementstable qui progresse de manièresoutenue sur la voie de la démo-cratie. La scène politique est néan-moins turbulente et les entorses auxrègles de l’équité risquent d’aggraverles pressions sociales qui se mani-festent déjà. Les organisationsétudiantes, les syndicats, la presse etles diverses associations de la sociétécivile forment une opposition active,militante, capable de mobilisationset de revendications parfois rapideset violentes.

Les réformes nationales en cours,particulièrement dans le secteursocial, tiennent compte de cesfacteurs. L’un des atouts majeursdont dispose le Mali réside dans lefait que les citoyens jouissent d’unegrande liberté de pensée et deparole : l’information circule libre-ment, ce qui rend le débat public à lafois possible et ouvert. Le Mali fait un

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AVANTAGES, CONTRAINTES ET RISQUES

CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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Stabilité régionale

Enfin, il convient de souligner laconjoncture politique régionale quipourrait avoir un impact majeur surl'environnement politique et écono-mique du Mali. Les divisions politi-ques qui prévalent au Niger pour-raient entraîner un délaissementpolitique du Nord-Niger lequelpourrait provoquer une dégradationde l'environnement du Nord-Mali.La situation politique de la Côted'Ivoire est aussi fort inquiétantepour les autorités maliennes car cepays côtier constitue le vrai poumonéconomique du Mali. Tout pro-blème politique et économique enCôte d'Ivoire aura forcément desrépercussions négatives au Mali.

Désertification et sécuritéalimentaire

Une économie agricole, particulière-ment en zone sahélienne, est sanscesse exposée aux risques liés à lapluviométrie. Une année de grandesécheresse se transforme rapidementen catastrophe d’envergure nation-ale. Ces dernières années, leschangements climatiques observésdans le monde ont été plutôtfavorables à la zone sahélienne : lespluies ont atteint des niveauxsatisfaisants, et des réserves alimen-taires ont pu être constituées.

Conflits dans le Nord-Mali

La rébellion du Nord-Mali contre lepouvoir central semble être en partierésolue depuis la Flamme de

Tombouctou11 et depuis la réinser-tion de ses anciens chefs dans lesstructures maliennes. La situationdemeure toutefois fragile, car cettezone est toujours le théâtre detroubles plus ou moins graves ; deplus, la dynamique de développe-ment dans le Nord n’a pas suivi lerythme des efforts de paix. Il estdonc primordial pour le Mali et pourtoute la communauté internationalede réduire la portée des risques quise posent au Nord-Mali. L’éclatementd’un foyer de rébellion dans cettezone serait catastrophique etaffecterait non seulement le pays,mais l’ensemble de la sous-régionouest-africaine.

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

11 La « Flamme de Tombouctou » constitue un moment hautement symbolique du processus de paix au Mali.Lors de cette cérémonie officielle, qui a eu lieu le 27 mars 1996 sous l'égide du président Konaré, quelquetrois mille armes ont été détruites sur la place publique, à l'occasion d'un immense feu de joie. Il s'agissaitd'armes légères que les rebelles avaient déposées en échange d'une aide et d'une formation promises par legouvernement du Mali et par la communauté internationale dans le but d'appuyer leur réintégrationsociale. En plus de démontrer publiquement l'engagement des parties envers la paix, cet événement a servià rappeler le problème de la prolifération des armes légères au Nord-Mali et dans d'autres régions d'Afriqueoù sévissent des conflits.

Photo : Georges Leclerc / Centre d’accueil, Kidal

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Par ailleurs, cette concertationdemeurerait insuffisante si la coor-dination des différentes coopéra-tions n’était pas pleinement assuréepar les autorités maliennes. Leprogramme entend apporter sonappui au renforcement des capacitéslocales afin que le Mali puisseassumer toutes ses responsabilités.

Pertinence de l'expertisetechnique canadienne

Le dernier bilan montre quel’expertise technique canadienne(coopérants à court terme ou à longterme) est généralement appréciéeet qu’elle sait bien s’adapter aucontexte des opérations locales.Cependant, il s’avère que l’assistancetechnique est de plus en pluscritiquée, étant souvent perçuecomme un facteur de substitutionaux capacités locales. Le recours àl’expertise technique étrangère poseainsi un risque au niveau del’efficacité de la coopération. Ilfaudra donc que, là où le recours àl’expertise technique canadienne estjugé pertinent, les partenairesmaliens continuent de participer à lasélection et à la programmation deleurs interventions d’accompagne-ment. Cela permettra d’éviter touteffet de substitution et de favoriser ledéveloppement des capacités locales.

Bonne gouvernance etdécentralisation

La décentralisation est la pierreangulaire, voire le facteur-clé deréussite des programmes de coopé-ration, sachant que l’un des grandsobjectifs de la SNLP consiste à« approcher » les services publics despopulations les plus démunies. Orl’appareil d’État malien demeure fortcentralisé et les ressources humainesqu’il gère sur le terrain souffrenttrop souvent d’un manque deformation. Une trop grande part desressources de coopération restentconcentrées dans les bureaux de lacapitale, sans jamais atteindre lescitoyens. En outre, le Mali doit sesortir de la « culture de l’aide », cequi signifie que les Maliens et lesMaliennes doivent se convaincre quel’avenir de leur pays leur appartientet qu’il leur faut dépendre de moinsen moins de la coopérationinternationale.

Coordination de la coopération

Dans les principaux secteursd’intervention, le Mali a mis en placedes structures de concertationauxquelles participent les principauxdonateurs. Le Canada appuie cesinitiatives auxquelles il collaboreactivement. Les risques de chevau-chements et d’incohérences dans unmême secteur s’en trouvent ainsiréduits. La promotion de la concer-tation était d’ailleurs l’une desrecommandations formulée par larevue des aides extérieures. Il s’agitégalement de l’un des objectifsénoncés par la coopération cana-dienne dans les trois secteurs ciblés.

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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pement économique) et enappuyant la promotion de la paix etde la sécurité ainsi que la bonnegouvernance et l’état de droit. Enadoptant une telle vision deprogrammation, l’ACDI demeurecohérente avec les stratégies privi-légiées par le passé tout en ajustantson appui aux besoins actuels duMali en termes de politique deréduction de la pauvreté.

Le présent cadre de programmationvise à faire du Canada et du Mali demeilleurs partenaires pour undéveloppement durable. D’une part,la population canadienne s’attend àce que les programmes de coopé-ration aient des retombées efficaceset réelles sur les populations aveclesquelles elle exprime sa solidarité.De l’autre, la revue des aidesextérieures du Mali montre que si,dans l’ensemble, ils ont donné debons résultats, les programmes decoopération n’ont pas encore sucombler toutes les attentes de lapopulation malienne. Les autoritésdes deux pays reconnaissent donc lanécessité de bien adapter le pro-gramme aux exigences de la coopé-ration des années 2000 : meilleursservices livrés aux populations sur leterrain, gestion efficace et trans-parente et responsabilisation despartenaires maliens. Ce documentoffre un cadre pour que le Canada etle Mali réalisent ces objectifs, fassentle suivi des résultats obtenus et ajus-tent au besoin leurs plans d’action.

Même si son IDH a progressé, le Malidemeure l’un des pays les pluspauvres de la planète. Les indica-teurs sociaux-économiques révèlentque le défi premier de ce paysconsiste à lutter résolument contrela pauvreté. À cet égard, la femmemalienne est particulièrement tou-chée et la population féminine formeun groupe nettement vulnérable.

Le Mali traverse une période detransition difficile menant à l’établis-sement d’une société de droit, ce quisuppose de profonds changementsau niveau de la structure adminis-trative, de la gestion des affaires etdes finances publiques ainsi que desrapports entre l’État et la sociétécivile. Bien que long, ce processusreprésente une incontournableexigence de paix et de sécurité ainsiqu’une stricte condition de pros-périté économique, surtout dans uncontexte où divers facteurs freinentle développement comme, parexemple, le manque de vigueur dusecteur privé et la pénurie généralede ressources humaines qualifiées.Des gestes ont été posés, maisbeaucoup de travail reste à faire.

Le programme bilatéral des années2000 visera de façon générale àsoutenir les efforts du Mali enmatière de réduction de la pauvreté,en améliorant l’accès des popula-tions aux services sociaux de base(développement social), en sécu-risant et en favorisant la croissancedu revenu des ménages (dévelop-

CONCLUSION

Bolo kononi kelin ke bele taUn seul doigt ne peut pas prendre le gravier

CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Banque mondiale. (1999). Country Status Report. Washington.

Banque mondiale. (1995, 1996). Programme de coopération Mali.Washington.

Gouvernement du Mali. (1999). Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté(en voie de finalisation). Bamako.

Interalia et Groupe-conseil Baastel ltée. (1999). La coopération canadienneau Mali, Bilan et prospective. Rapport synthèse rédigé par Alain Boisvert etPhilippe Bâcle. Hull.

MEF. (2000). CSLP Intérimaire. (mai 2000). Bamako.

MEPI. (1998). Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Synthèse (avril1998). Bamako.

MEPI. (1998). Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Volume 1 (avril1998). Bamako.

ODHDLP. (1999). Croissance, équité et pauvreté, Rapport national sur ledéveloppement humain durable, Mali, 1999. Bamako.

PNUD. (1999, 2000). Rapport mondial sur le développement humain. New-York.

UNIDIR. (1998). A Peace of Timbuctu, Democratic Governance, Developmentand African Peacemaking. Rapport rédigé par Robin-Edward Poulton etIbrahim ag Youssouf. New-York.

ANNEXE ABibliographie

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Politique de

finances

publiques

Politique

monétaire

◆ Taux de croissance moyen annuel de 6 %

◆ Taux d’inflation de 2,5 %

◆ Déficit de la balance courante

correspondant à 7 % du PIB en 2002

◆ Taux de croissance moyen, masse

monétaire : 8 %

◆ Assurer la viabilité des opérations

financières de l’État afin de réduire la

dépendance du Mali par rapport à

l’assistance budgétaire extérieure, tout

en procédant à une réduction de la

taxation à l’importation et tout en

assurant une prise en charge des

besoins pressants dans les secteurs

prioritaires

◆ L’objectif est de ramener à d’ici 2002 le

déficit global des opérations financières

de l’État (engagements et hors-dons) à

un niveau finançable sans recours à

l’assistance budgétaire

◆ Continuer à appliquer au niveau

régional une politique monétaire

prudente et compatible avec les

objectifs établis : un taux de change du

FCFA fixé par rapport à l’Euro ; et

consolidation de la position extérieure

de l’Union

◆ Le taux d’investissement

devrait se situer autour

de 25 %

◆ Réforme de la fiscalité

intérieure

◆ Améliorer l’efficacité des

régies financières

◆ En matière de micro-

finance, la politique du

gouvernement serait

centrée sur le dévelop-

pement des caisses

d’épargne et de crédit et

le renforcement des

structures existantes

◆ En matière de finance-

ment, le gouvernement

privilégiera aussi la

mobilisation de

l’épargne nationale et

sous-régionale en

galvanisant l’adhésion

des composantes de

l’économie à la bourse

sous-régionale

ANNEXE BEsquisse de matrice des politiques

et stratégies du Mali(source : CSLP)

Politiques Objectifs Stratégies

Politiques macroéconomiques

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Politiques structurelles

Développement

du secteur privé

Environnement

juridique et

judiciaire

◆ Accroître le rôle du secteur privé dans

l’économie

◆ Le gouvernement poursuivra la

politique de réhabilitation de la justice

afin de lui permettre de jouer

véritablement son rôle de régulation

des rapports sociaux, de promotion du

développement économique et de

sécurisation des investissements

◆ Mettre en œuvre, dans

ce cadre, un programme

de renforcement du

secteur privé dont

l’objectif essentiel est

d’accroître le niveau et

l’efficacité des investisse-

ments privés

◆ Des efforts particuliers

seront déployés pour

mieux canaliser le

secteur privé en vue

d'une mobilisation plus

efficace des lignes de

crédit, notamment

régionales et

internationales

◆ A cet effet, le gouver-

nement mettra en œuvre

le programme de

développement de la

justice (PRODEJ)

Secteur de

l'éducation

Secteur de la

santé

◆ L’objectif est de porter le taux de

scolarisation de 50 % en 1998 à 61 %

en 2002

◆ Poursuivre et améliorer la qualité des

services de santé, élargir la couverture

sanitaire et promouvoir la santé de la

reproduction. L’objectif du

gouvernement est de réaliser, à travers

le PRODESS : un recrutement d’au

moins 200 agents de santé par anné ; le

relèvement du taux d’immunisation

infantile de 45 % en 1998 à 76 % en

2002 ; le relèvement de la part de la

population couverte par les services de

santé primaire de 40 % en 1998 à 60 %

en 2002

◆ Poursuivre la mise en

œuvre du programme

décennal de développe-

ment de l'éducation

(PRODEC)

◆ A cet effet, le gouverne-

ment mettra en œuvre

le programme de

développement sanitaire

et social (PRODESS)

Politiques Objectifs Stratégies

Politiques sectorielles

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Comparaison entre le Mali et l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne

ANNEXE CQuelques renseignements et données

sur le Mali

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

Améliorer l’environnement économique, politique, juridique, social etculturel ... grâce à l’allocation d’une plus grande part du budget national enfaveur des services sociaux essentiels, au renforcement du secteur privé et desformes locales de solidarité collective, au soutien du développement descommunautés de base ainsi qu’à la multiplication des possibilités offertes auxfemmes et aux enfants d’améliorer leur condition.

Promouvoir les activités génératrices de revenus, en particulier l’auto-emploi ... grâce à la mise en place de programmes de travaux publics à forteintensité de main-d’œuvre, au soutien des investissements privés dans le secteuragro-alimentaire, au développement du petit élevage, au désenclavement deszones défavorisées, à l’amélioration de la formation technique et profession-nelle des jeunes ainsi qu’à l’implication des structures de coordination dumarché du travail dans la lutte contre la pauvreté.

Améliorer l’accès aux services financiers et aux autres facteurs deproduction ... grâce à l’implantation et au développement de la microfinance,à la formation des responsables des systèmes financiers décentralisés, à la miseen place d’un cadre transparent de gestion des terres ainsi qu’à l’améliorationde l’accès aux intrants.

Promouvoir le développement et l’amélioration du rendement des filièresagro-alimentaires où sont concentrés les pauvres ... grâce à l’améliorationde la production, à la gestion des stocks et de la commercialisation des produitsagricoles, au soutien de l’organisation des producteurs, à la transformation et àla conservation des produits dans les zones à forte concentration de pauvresainsi qu’à la promotion de la gestion durable des ressources naturelles.

Améliorer l’accès à l’éducation et à la formation ... grâce à la constructiond’écoles fondamentales près des villages dans les zones démunies, à laconstruction de centres de formation de base, à la diversification desprogrammes pour enfants non scolarisés, à l’amélioration des conditions detravail et des qualifications des enseignants, au développement de cantinesscolaires, à la participation des populations dans la gestion de l’éducation debase ainsi qu’à l’appui des écoles coraniques et des « medersas ».

Promouvoir l’accès à la santé de base, à la nutrition, à l’eau potable et àl’assainissement ... grâce à l’application de la politique des médicamentsessentiels, à la construction de centres de santé communautaire bien équipés, àl’implication des femmes dans la gestion de tels centres, à l’amélioration desconditions de santé des femmes et des enfants, au renforcement desprogrammes existants à l’appui de la lutte contre les endémies, au renforcementde la collaboration entre médecines moderne et traditionnelle, à l’amélioration

ANNEXE DLes huit axes d'intervention de la SNLP

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

de la disponibilité de l’eau potable ainsi qu’à la promotion de l’assainissementdu milieu.

Améliorer les conditions d’habitat ... grâce à la promotion de techniques deconstruction utilisant des matériaux locaux, à la prise de mesures pour inciterle secteur privé à construire des logements à prix modique, à l’appui audéveloppement de coopératives d’habitation ainsi qu’au soutien des effortsd’assainissement dans les milieux urbains et péri-urbains défavorisés.

Assurer une coordination efficace de la SNLP ... grâce au renforcement descapacités des structures à tous les niveaux en matière de collecte et d’analysedes données sur les conditions de vie des ménages, au renforcement descapacités de suivi-évaluation, à la coordination des initiatives à l’échelonnational et régional, au renforcement des structures nationales chargées demobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie, à lasensibilisation de l’opinion publique à la pauvreté dans le pays, à l’appui descommunes dans la coordination des intervenants locaux ainsi qu’à lacoordination des interventions des organisations non gouvernementales etassociations en matière de lutte contre la pauvreté.

Source : République du Mali (1998), Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, Ministèrede l’Économie, du Plan et de l’Intégration, document synthèse publié en août 1998.

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ANNEXE EAperçu de l'aide internationale au Mali

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CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010CADRE DE PROGRAMMATION POUR LE MALI 2000-2010

ANNEXE FPrésence des sociétés privées et des ONG

canadiennes au Mali