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Cadre de référence des stratégies d’inclusion financière AOÛT 2012

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Cadre de référence des stratégies d’inclusion financière

AOÛT 2012

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 1

Version : août 2012

STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE CADRE DE RÉFÉRENCE Août 2012 Préparé par la Banque mondiale pour la Présidence mexicaine du G20Version disponible en ligne à l’adresse : www.worldbank.org/financialinclusion

Remerciements

Ce descriptif du Cadre de référence a été préparé par le service des Pratiques mondiales pour l’inclusion financière du Réseau développement du secteur financier et du secteur privé de la Banque mondiale. Les auteurs principaux du Cadre sont Douglas Pearce et Claudia Ruiz Ortega.

D’importantes contributions ainsi que des conseils ont été apportés par le Ministère des Finances et du Crédit public du Mexique (Juan Manuel Valle); la Comisión Nacional Bancaria y de Valores du Mexique (Raul Hernandez-Coss); l’Alliance pour l’inclusion financière (Robin Newnham, Alfred Hannig); la Fondation Bill et Melinda Gates (Rodger Voorhies, Claire Alexandre, Sheila Miller); des spécialistes de la Banque mondiale (notamment Gaiv Tata, Massimo Cirasino, Leora Klapper, Samuel Maimbo, Nataliya Mylenko, Niraj Verma, Robert Cull, Rosita Najmi); des spécialistes de l’IFC (notamment Tony Lythgoe, Rolf Behrndt, Anushe Khan); le CGAP (Tilman Ehrbeck); le Sous-groupe pour les données et les mesures du Partenariat mondial du G20 pour l’inclusion financière (GPFI); Bangko Sentral ng Pilipinas; et la Bank Negara Malaysia.

© 2012 International Bank for Reconstruction and Development / The World Bank 1818 H Street NW Washington DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Internet : www.worldbank.org

Cet ouvrage a été préparé par les services de la Banque mondiale avec la contribution de collaborateurs extérieurs. Les opinions qui y sont exprimées ne reflètent pas nécessairement la position de la Banque mondiale, de son Conseil des Administrateurs ou des pays que ceux-ci représentent.

La Banque mondiale ne garantit pas l’exactitude des données citées dans cet ouvrage. Les frontières, les couleurs, les dénominations et toute autre information figurant sur les cartes du présent rapport n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nullement que l’institution reconnaît ou accepte ces frontières.

Droits et licences

Le contenu de cette publication fait l’objet d’un dépôt légal. La Banque mondiale encourageant la diffu-sion de ses travaux, cet ouvrage peut être reproduit, en tout ou partie, à des fins non commerciales à condition qu’il soit fait systématiquement mention de la source.

Toute demande de renseignements sur les droits et licences, y compris sur des droits subsidiaires, doit être adressée au Bureau des publications de la Banque mondiale : Office of the Publisher, The World Bank, 1818 H Street NW, Washington, DC 20433, USA; télécopie : 202-522-2422; courriel : [email protected].

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 2

Version : août 2012

Préface L’inclusion financière est devenue une priorité pour les responsables de l’action publique et les autori-tés de régulation en matière de développement du secteur financier, en témoigne le nombre croissant de pays qui prennent de vastes mesures pour amé-liorer l’accès et le recours à des services financiers adaptés, en se fondant sur sans cesse davantage d’expériences et de connaissances. Plus de 60 pays ont entrepris des réformes axées sur l’inclusion fi-nancière au cours des dernières années. Les en-gagements pris dans le cadre de la Déclaration de Maya par les autorités de régulation financière de 35 pays en développement en faveur de l’inclusion et de l’éducation financières témoignent de la priorité ac-crue accordée à ce domaine.

Les dirigeants du G20 s’étaient engagés, lors du Sommet de Pittsburgh en novembre 2009, à amé-liorer l’accès des populations pauvres aux services financiers, et un Groupe d’experts pour l’inclusion fi-nancière (Financial Inclusion Experts Group - FIEG) a été créé pour élargir l’accès des ménages et des micro, petites et moyennes entreprises aux produits et services financiers. Le FIEG a formulé les Prin-cipes pour l’inclusion financière innovante, qui ont été approuvés lors du Sommet de Toronto en juin 20101. Ces neuf principes issus des expériences et des enseignements des responsables de l’action publique dans le monde entier forment la base du Plan d’action pour l’inclusion financière adopté lors du Sommet coréen de novembre 2010, à l’occasion duquel les membres du G20 ont demandé que soit créé un Partenariat mondial pour l’inclusion finan-cière (GPFI) afin d’assurer l’exécution de leurs en-gagements. En 2011, le GPFI a recensé les expéri-ences de 11 pays qui ont déjà mis en application certains des principes et a proposé diverses recom-mandations pour l’avenir 2.

Le Mexique a présenté ses priorités dans le « Pro-gramme international pour l’inclusion financière » qu’il a établi pour sa présidence du G20 en 2012. Celles-ci concernent les actions menées en réponse à l’engagement pris par les pays membres du G20 ainsi que d’autres en vue de créer les plateformes nationales chargées de permettre l’inclusion financière et de for-muler des plans d’action nationaux stratégiques pour atteindre les objectifs d’inclusion financière, en paral-lèle à des mesures d’éducation financière et de pro-tection des consommateurs. Ce Cadre de référence a été préparé à la demande de la Présidence mexicaine du G20. Il décrit succintement et s’appuie sur : des modèles et exemples nationaux; les travaux des trois sous-groupes du GPFI (Principes pour l’inclusion fi-nancière innovante et participation des organes char-gés de la fixation des normes, Financement des PME, et Données et mesures concernant l’inclusion finan-cière), de l’Alliance pour l’inclusion financière (AFI), de l’IFC, du CGAP, de la Banque mondiale, du FENU, du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (CEAP) et d’autres entités.

De nouvelles versions révisées de ce Cadre devraient être préparées sur la base des contributions des pays, notamment les apports techniques, les modèles et les enseignements fournis par les ministères des Fi-nances et les autorités de régulation financière, les partenaires de développement et des organismes du secteur financier (comme les associations profession-nelles et les réseaux de finance responsable). La ver-sion en ligne du Cadre de référence donnera accès à une large gamme d’informations et de documents, notamment des études de cas, facilitera le partage des expériences et des connaissances entre un grand nombre d’intervenants et complètera le mécanisme de l’AFI d’entraide mutuelle des autorités de régulation financière.

1 Les Principes pour l’inclusion financière innovante sont : leadership, diversité, innovation, protection, autonomisation, collaboration, con-naissances, proportionnalité et cadre. 2 Alliance pour l’inclusion financière (AFI) 2011. The G20 Principles for Innovative Inclusion financière : Bringing the Principles to Life, pre-pared on behalf of the G20’s GPFI, disponible à l’adresse www.gpfi.org

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 3

Version : août 2012

AFI Alliance pour l’inclusion financière

BRD Banque régionale de développement

BSP Bangko Sentral ng Pilipinas

CEAP Forum de coopération économique Asie-Pacifique

CEMLA Centro de Estudios Monetarios Latinoamericanos

CGAP Consultative Group to Assist the Poor (Groupe consultatif d’aide aux populations les plus pauvres)

CNBV Comisión Nacional Bancaria y de Valores (Commission nationale de contrôle des opérations bancaires et boursières)

CNSF Comisión Nacional de Seguros y Fianzas

CONDUSEF Comisión Nacional para la Protección y Defensa de los Usuarios de Servicios Financieros

COOPEC Coopérative d’épargne-crédit

CPFC Culture financière et protection des consommateurs

CSF Conseil de stabilité financière

DFID Department for International Development

ENEF Estratégia Nacional de Educação Financeira

FENU Fonds d’équipement des Nations Unies

FIDWG Groupe de travail pour les données sur l’inclusion financière

FIEG Groupe d’experts sur l’inclusion financière

FMI Fonds monétaire international

G2P État à personne

GAB Guichet automatique de banque

GAFI Groupe d’action financière

GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit

GPFI Partenariat mondial pour l’inclusion financière

IFC Société financière internationale

IMF Institution de microfinance

ISF Indicateurs de solidité financière

KYC Connaissance de la clientèle

MPME Micro, petites et moyennes entreprises

NAFIN Nacional Financiera

OECD Organisation pour la coopération et le développement économiques

PMA Pays les moins avancé

PME Petites et moyennes entreprises

RBI Reserve Bank of India

ROSC Rapport sur l’observation des normes et des codes

SBS Superintendencia de Banca, Seguros y AFP

TPV Terminaux points de vente

Sigles et abréviations

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 4

Version : août 2012

Table des matières Préface ...................................................................................................................................................... 2

I. Introduction ............................................................................................................................................. 6

II. Engagements pour l’inclusion financière ............................................................................................... 7

III. Stratégies d’inclusion financière ......................................................................................................... 11

Composantes des stratégies d’inclusion financière ........................................................................ 12

Stratégies de finances et d’inclusion financière responsables ........................................................ 14

Le pacte de financement des PME et les stratégies d’inclusion financière ..................................... 15

IV. Les données sur l’inclusion financière servent de base à la conception de la stratégie et au suivi des progrès ..................................................................................................... 17

Les dimensions de l’inclusion financière ......................................................................................... 18

De quelle manière l’inclusion financière est-elle suivie à l’échelle nationale? ................................ 19

La collecte de données à l’échelle mondiale ................................................................................... 21

Les indicateurs de base d’inclusion financière ................................................................................ 23

Les diagnostics comme complément aux données ........................................................................ 26

V. Structure institutionnelle nécessaire à la poursuite d’une stratégie d’inclusion financière .................. 28

VI. Actions du secteur public : politiques, réglementation et infrastructure financières ........................... 31

Politiques et réglementations. ......................................................................................................... 32

Développement de l’infrastructure financière .................................................................................. 38

Initiatives du secteur public et interventions sur le marché ............................................................. 39

VII. Actions du secteur privé ....................................................................................................................43

Comptes financiers accessibles ...................................................................................................... 43

Systèmes de paiement de détail novateurs .................................................................................... 46

VIII. Cadre de l’appui à la mise en œuvre ............................................................................................... 48

IX. Conclusions........................................................................................................................................ 50

Bibliographie ............................................................................................................................................63

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 5

Version : août 2012

Figure 1 Composantes des stratégies d’inclusion financière .................................................................... 7

Figure 2 Stratégies d’inclusion financière responsable .......................................................................... 15

Figure 3 Cadre d’appui aux engagements et aux stratégies d’inclusion financière : priorités, mécanismes..........................................................................................................................49

Tableau 1 Composantes d’une stratégie d’inclusion financière : présentation générale de modèles et exemples .................................................................................... 8

Tableau 2 Comparaison d’enquêtes plurinationales sur l’inclusion financières axées sur l’offre ............ 21

Tableau 3 Comparaison de données plurinationales sur l’inclusion financière axées sur la demande ... 22

Tableau 4 Série de base des indicateurs d’inclusion financière proposés par le G20 ............................ 24

Tableau 5 Diagnostics de l’inclusion financière et de l’infrastructure financière ...................................... 26

Tableau 6 Structure institutionnelle chargée de la coordination de l’inclusion financière ........................ 29

Tableau 7 Options en matière de réformes stratégiques et juridiques .................................................... 32

Tableau 8 Options en matière d’infrastructure financière (exemples) ..................................................... 38

Tableau 9 Options en matière d’initiatives et d’interventions publiques .................................................. 39

Encadré 1 Évaluation du programme brésilien d’éducation financière ................................................... 19

Encadré 2 Données sur l’offre et données sur la demande .................................................................... 20

Encadré 3 Les réformes axées sur l’inclusion financière sont fondées sur les données recueillies : le cas Mexique.................................................................................................................. 25

Encadré 4 Structure institutionnelle de l’inclusion financière .................................................................. 30

Encadré 5 Bangko Sentral ng Pilipinas (BSP) : un cadre réglementaire porteur .................................... 33

Encadré 6 Efforts axés sur l’établissement d’un compte bancaire de base dans l’Union européenne .. 34

Encadré 7 Finances responsables : ressources, principes, bonnes pratiques ....................................... 35

Encadré 8 Réglementation proportionnelle de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme favorisant l’inclusion financière ......................................................... 36

Encadré 9 Évaluation proportionnelle des risques : exemples nationaux ............................................... 37

Encadré 10 Les paiements État à particulier (G2P) ................................................................................ 40

Encadré 11 Comptes : les comptes mzansi ............................................................................................ 44

Encadré 12 Les comptes d’épargne au Kenya ....................................................................................... 45

Encadré 13 Innovation dans le domaine des paiements de détail : enquête mondiale sur les systèmes .................................................................................................... 46

Annexe 1 Stratégies/cadres d’inclusion financière ................................................................................. 53

Annexe 2 Indicateurs internationaux d’inclusion financière .................................................................... 57

Annexe 3 Le pacte de financement des PME ......................................................................................... 60

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 6

Version : août 2012

I. Introduction

Les stratégies d’inclusion financière peuvent être considérées comme des plans d’action, conve-nus et définis au niveau national ou infranational, que les parties prenantes peuvent suivre pour at-teindre les objectifs fixés. Les stratégies réussies donnent lieu à la coordination des efforts avec les principales parties prenantes, répartissent les responsabilités entre ces dernières et planifient clairement les ressources, par exemple en dé-finissant les objectifs prioritaires. Une stratégie peut promouvoir un processus plus efficace et effectif d’amélioration de l’inclusion financière et est préparée idéalement en collaboration avec le secteur privé afin d’établir et d’atteindre des ob-jectifs communs et réalistes d’inclusion financière.

Une démarche complète d’inclusion financière comprend au moins trois éléments : l’accès aux services et aux produits financiers; l’utilisation des services et des produits financiers; et la qualité des services et des produits financiers, définie par la capacité des consommateurs à pouvoir en bénéficier (et les aspects connexes de la protec-tion des consommateurs et des compétences fi-nancières). L’élargissement de l’accès au secteur financier permet aux consommateurs de se prévaloir de nouveaux services et produits finan-ciers auprès d’institutions du secteur formel. Les mesures prises pour élargir cet accès peuvent, dans un premier temps, consister à recenser les obstacles rencontrés par les institutions s’efforçant d’atteindre la clientèle à faibles revenus et inus-ffisamment desservie. Elles peuvent ensuite en-courager ou mener des efforts pour s’attaquer à ces obstacles. Le deuxième élément, c’est-à-dire l’utilisation des produits et des services, concerne la régularité et la fréquence de l’adoption de ser-vices et de produits financiers. Une stratégie com-plète encourage non seulement l’adoption de ces produits et services, mais vise aussi à permettre

aux consommateurs d’avoir les moyens d’en tirer pleinement profit. Le troisième élément a trait à la mesure dans laquelle les consommateurs peuvent profiter des services financiers. Il importe de don-ner la priorité aux compétences financières et à la protection des consommateurs au même titre qu’à l’inclusion financière pour pouvoir accroître l’adoption des services financiers, abaisser les risques associés à l’élargissement de l’accès et s’assurer que les consommateurs tirent profit des services. Des consommateurs financièrement sensibilisés ont les connaissances, les compé-tences et les opportunités nécessaires pour pou-voir sélectionner et utiliser les services financiers qui répondent à leurs besoins.

Ce cadre de référence a été conçu pour proposer aux responsables de l’action publique, aux organes de réglementation et aux organismes partenaires de développement un outil intelligible pour jauger les initiatives actuelles d’inclusion financière ou pour concevoir de nouvelles stratégies d’inclusion financières. La première section examine les prin-cipales composantes d’une stratégie d’inclusion fi-nancière. La deuxième est consacrée aux données sur l’inclusion financière, notamment l’analyse des données et des diagnostics disponibles, ain-si que d’éventuels indicateurs fondamentaux. La troisième propose des recommandations fondées sur l’expérience concernant la structure institution-nelle à même de soutenir les stratégies d’inclusion financière. Les deux sections suivantes couvrent les actions que peuvent mener le secteur public (réforme des politiques et des réglementations, in-frastructure financière et interventions publiques) et les réponses que peut apporter le secteur privé. La dernière section décrit les cadres d’appui des organismes de développement à la conception et à la mise en œuvre d’engagements et de straté-gies d’inclusion financière.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 7

Version : août 2012

II. Engagements pour l’inclusion financière De plus en plus de pays s’engagent à accroître l’accès et le recours aux services financiers, en s’appuyant sur les expériences et les connais-sances locales. Une soixantaine de pays ont lancé des réformes pour favoriser l’inclusion financière au cours des dernières années, mais l’accent est maintenant mis sur l’adoption d’une démarche glo-bale, faisant intervenir un train de réformes succes-sives, menées par une gamme d’intervenants perti-nents, dans le but d’obtenir des améliorations plus conséquentes dont profitent les nouveaux consom-mateurs.

Les autorités de régulation financière de 20 pays ont pris des engagements en faveur de l’inclusion financière dans le cadre de la « Déclaration de Maya » dans le but de : i) créer un environnement favorable qui élargit l’accès aux services financiers et en réduit le coût, notamment par le recours aux nouvelles technologies; ii) mettre en place un cad-re réglementaire adapté qui concilie les objectifs d’inclusion et de stabilité financières et d’intégrité du secteur financier; iii) faire de la protection et de l’habilitation des consommateurs un élément cen-tral de l’inclusion financière; et iv) utiliser des don-nées afin d’éclairer les politiques publiques et as-surer le suivi des résultats3.

Ce Cadre de référence présente les composantes de ces stratégies ou plans généraux d’inclusion fi-nancière en indiquant les actions correspondantes et en donnant des exemples pour chacune d’entre elles. Le tableau 1 note les démarches suivies par différents pays pour chaque composante, et four-

nit des exemples de la manière dont les pays ont adapté leurs engagements en fonction de la struc-ture de leurs marchés, de leurs institutions, des caractéristiques de l’inclusion financière et de leur contexte politique.

FIGURE 1. COMPOSANTES DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE4

3 Se reporter à www.afi-global.org/gpf/maya-declaration pour de plus amples informations.4 Note : Cette présentation est très schématique. Les pays se trouvent à des stades différents de réalisation de ces composantes, et ces dernières ne donnent pas nécessairement lieu à des actions séquentielles.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 8

Version : août 2012

TABLEAU 1. COMPOSANTES D’UNE STRATÉGIE D’INCLUSION FINANCIÈRE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE MODÈLES ET EXEMPLES5

COMPOSANTE : SECTION DU CADRE

ENGAGEMENTS QUE PEUVENT PRENDRE LES PAYS MODÈLES EXEMPLES NATIONAUX

Données et diagnostics, Cibles/Objectifs, Suivi des progrès Sections IV, V, VIII Etablissement de bilans pour définir les stratégies et les objectifs, ainsi que pour suivre la réalisation des objectifs et évaluer les progrès

Collecte de données, formulation d’indicateurs, synthèse des recommandations et des informations produites par les diagnostics, alignement des cibles et des objectifs de portée plus générale.

Enquêtes auprès des organes de réglementation/ménages/entreprises, diagnostics sur l’inclusion financière et la finance responsable

Données : Afrique du Sud (FinScope, rapport sur la protection financière des consommateurs), Inde (enquête par sondage nationale), Kenya (enquête nationale sur l’accès aux services financiers), Mexique (méthode de collecte de données détaillées), Pérou (enquête sur les connaissances financières).

Alignement des valeurs cibles des indicateurs d’inclusion financière et les objectifs de portée plus générale, et suivi des progrès accomplis en ce domaine.

Indicateurs d’inclusion financière de base du G20, complétés par des indicateurs adaptés aux conditions nationales

Les autorités de régulation financière suivent, de plus en plus, les indicateurs d’inclusion financière, par ex : RBI en Inde, SBS au Pérou.

Élaboration ou révision d’une stratégieSections III, V, VIIIConception ou modification de la stratégie, structure institutionnelle d’appui à la stratégie

Établissement ou mise à jour d’un document de stratégie, conçu indépendamment ou dans le cadre d’une stratégie pour le secteur financier de plus vaste portée, et ayant l’adhésion des autorités nationales, des organismes de réglementation et du secteur financier.

Chartes, stratégies, plans d’action, composantes de stratégies pour le secteur financier

Afrique du Sud (Charte du secteur financier), Indonésie (stratégie d’inclusion financière), Kenya (Partenariat pour l’accès aux services financiers).

Mise en place d’une structure de coordination inter-organisations pour appuyer et assurer la mise en œuvre de la stratégie

Prise des dispositions nécessaires pour assurer la mise en place de capacités de réglementation et de supervision nécessaires pour exécuter et suivre les réformes et veiller à ce que l’inclusion financière ne soit pas cause d’instabilité et n’ait pas d’effets négatifs sur les consommateurs.

Plateforme nationale pour la coordination de l’inclusion financière (par ex. conseil, groupe de travail) ou service spécial pour l’inclusion financière au sein de l’organisme de réglementation ou le ministère des Finances

Brésil, Inde (Comité pour l’inclusion financière, 2008; Groupe de travail pour les MPME, 2010), Indonésie, Mexique (Conseil pour l’inclusion financière), Royaume-Uni (Groupe de travail pour l’inclusion financière)

(CONTINUED)5 Cette liste n’est pas exhaustive et n’est présentée que pour information.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 9

Version : août 2012

TABLEAU 1. COMPOSANTES D’UNE STRATÉGIE D’INCLUSION FINANCIÈRE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE MODÈLES ET EXEMPLES5

COMPOSANTE : SECTION DU CADRE

ENGAGEMENTS QUE PEUVENT PRENDRE LES PAYS MODÈLES EXEMPLES NATIONAUX

Actions du secteur public : Politiques, réglementation, infrastructure financièreSection VI

Engagement à mettre en œuvre des réformes, notamment dans le domaine juridique, et à développer l’infrastructure financière, pour promouvoir une inclusion financière responsable (conforme aux priorités d’intégrité et de stabilité du secteur financier), et permettre/ encourager la réponse nécessaire du secteur financier.

Réglementation des agents bancaires

Brésil, Inde, Kenya, Mexique

Mise au point de systèmes de paiement pouvant servir de base aux transactions électroniques, recours à la technologie

Réglementation simplifiant les procédures d’accès aux services et produits financiers

Colombie, Inde (dispositions spéciales des directives relatives à la connaissance de la clientèle (KYC), comptes d’épargne de base), Pakistan

Législation autorisant le recours à différents produits/ services financiers et à l’argent électronique

Indonésie (finance électronique et formulation de principes bancaires conformes à la charia), Jordanie (réformes de la loi sur le crédit-bail, des opérations garanties et de l’enregistrement des titres fonciers), Philippines (modèles d’opérations au moyen d’argent électronique, bancaires et non bancaires)

Promotion du développement d’infrastructures au niveau des marchés (systèmes d’identification nationaux, interopérabilité au niveau national, systèmes d’information sur le crédit)

Inde (UIDAI)

Versements des paiements sociaux (ex : prestations), des salaires et des montants au titre des marchés par l’intermédiaire de comptes financiers

Brésil (Bolsa Familiar), Inde (Bihar, paiements au titre de la santé), Mexique (Oportunidades)

Initiatives axées sur les capacités financières et sur la protection des consommateurs

Brésil (cadre de protection des consommateurs), Inde (projet d’éducation financière lancé par la RBI), Pérou (programmes d’éducation financière destinés aux enseignants, site web pour enseignement virtuel)

(CONTINUED)

(CONTINUED)

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 10

Version : août 2012

TABLEAU 1. COMPOSANTES D’UNE STRATÉGIE D’INCLUSION FINANCIÈRE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE MODÈLES ET EXEMPLES5

COMPOSANTE : SECTION DU CADRE

ENGAGEMENTS QUE PEUVENT PRENDRE LES PAYS MODÈLES EXEMPLES NATIONAUX

Actions du secteur privé Section VII

Les institutions financières s’emploient à atteindre les objectifs et profitent de l’amélioration du cadre des affaires; elles mettent en place des produits, des mécanismes de fourniture, des processus qui accroissent l’inclusion financière de manière significative et responsable.

Il est essentiel de concevoir des modèles d’activité viables pour les clients ayant de faibles revenus. Les modèles d’activité existants restent limités.

Accessibilité à des comptes financiers pour épargner/effectuer des paiements

Afrique du Sud (comptes mzansi), Brésil, Canada, Inde, Indonésie (Tabunganku), Mexique, Royaume-Uni, Union européenne

Produits de banque mobile qui donnent accès à une large gamme de services financiers

En cours d’élaboration – plusieurs exemples notables dans un domaine en rapide évolution (par ex. Haïti, Kenya, et Tanzanie)

Microfinance par l’intermédiaire des réseaux de détaillants, financement des PME par le biais de la chaîne d’approvisionnement

Mexique (Bancomer, Banorte, NAFIN, OXXO)

Cadre d’appui à la mise en œuvreSection VIII

Les bailleurs et les partenaires techniques peuvent, si nécessaire, fournir une assistance technique, des données, des financements et d’autres formes d’appui à la conception et à la mise en œuvre de stratégies d’inclusion financière.

Assistance technique, données et analyse, financements, partage des risques, évaluation de l’intégrité du secteur financier et renforcement des capacités

Fourniture d’un appui important, mais d’importantes carences, et de graves défis persistent. Des programmes d’appui détaillés pourraient être conçus parallèlement à la stratégie d’inclusion financière.

(CONTINUED)

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 11

Version : août 2012

III. Stratégies d’inclusion financière

Points essentiels :

n Une stratégie d’inclusion financière peut être définie en fonction de six composantes : i) l’établissement d’un bilan : données et diagnostics; ii) cibles et objectifs; iii) élaboration ou révision de stratégies; iv) actions menées par le secteur public : politiques, réglementations et infrastructures financières; v) actions menées par le secteur privé; et vi) suivi des progrès.

n Le contexte est différent dans chaque pays, notamment en ce qui concerne la disponibilité de données et de diagnostics, les capacités institutionnelles de mise en œuvre des réformes, la structure du marché financier, l’envergure de l’infrastructure financière et les priorités politiques.Des démarches adaptées au contexte de chaque pays peuvent être formulées par les entités nationales à partir des matériaux de référence, des exemples et des directives présentés dans ce cadre. De nombreux pays ont déjà mis en place un certain nombre des composantes d’une stratégie d’inclusion financière.

n L’inclusion financière est liée à la stabilité financière, à l’intégrité du secteur financier, aux pratiques du marché et aux compétences financières des consommateurs et doit être préparée sur la base d’analyses et d’objectifs établis dans ces domaines, que la stratégie d’inclusion financière soit formulée en tant que document indépendant ou qu’elle s’inscrive dans le cadre d’une stratégie plus générale de développement du secteur financier.

n Les stratégies d’inclusion financière (qu’elles soient formulées de manière indépendante ou qu’elles s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie de développement du secteur financier de plus grande envergure) fournissent un cadre pour l’établissement des priorités des réformes et des actions, notamment les actions prioritaires au niveau national comme le financement des petites et moyennes entreprises (PME), les finances rurales ou l’éducation financière.

Les stratégies nationales d’inclusion financière (quelle que soit la forme qu’elles revêtent) offrent la possibilité de nettement améliorer le degré d’inclusion financière des ménages et des entre-prises en établissant un cadre coordonné et détaillé permettant de poursuivre les actions prioritaires qui auront un impact maximal compte tenu des ob-stacles institutionnels et des contraintes au niveau des ressources. La stratégie, ou plan d’action, peut avoir pour objet de regrouper des initiatives du secteur public, des institutions financières et non financières et d’autres parties prenantes dans le but d’élargir et d’améliorer l’inclusion financière tout en continuant de veiller à la stabilité et à l’intégrité du secteur financier ainsi qu’aux pratiques du marché. Les responsables de l’action publique et les organes de réglementation, par exemple, peu-vent mettre en œuvre un ensemble structuré de ré-formes pour encourager l’activité du secteur privé ainsi que des innovations conformes aux objectifs d’inclusion financière6.

Les stratégies d’inclusion financière peuvent être de vaste portée et couvrir les actions relevant aussi bien du secteur public que du secteur privé. Elles peuvent être autonomes ou s’inscrire dans le cadre de stratégies plus vastes du développement du secteur financier7. Elles peuvent également se concentrer sur certains domaines dans lesquels

6 Les rôles des responsables de l’action publique et des organes de réglementation consistent à : mettre en place l’infrastructure, accroître le volume des transactions et mettre en œuvre un pro-gramme de réformes structuré. Voir « Financially Inclusive Ecosys-tems : The Roles of Government Today. » Focus Note 76. Wash-ington : CGAP, février7 Par exemple, la Banque mondiale travaille avec sept pays afric-ains pour appuyer des stratégies de développement du secteur financier qui comptent, toutes, des composantes portant sur l’inclusion financière.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 12

Version : août 2012

la nécessité de prendre des mesures est avérée, comme le financement des PME (par le biais d’un « pacte » par exemple) ou des plans d’action pour l’éducation financière. Elles peuvent encore couvrir une série de mesures de plus vaste portée pour s’attaquer à différents obstacles à l’inclusion finan-cière8. Il existe des interdépendances entre, d’une part, l’inclusion financière et, d’autre part, la stabili-té financière, l’intégrité du secteur financier, les pra-tiques du marché et les capacités financières9 des consommateurs. L’inclusion financière doit donc être établie sur la base d’analyses et d’objectifs spécifiques à ces domaines, même si les mesures d’inclusion financière ne font pas partie d’une stra-tégie plus générale du secteur financier.

Le processus d’élaboration, d’exécution et de suivi d’un plan d’action ou d’une stratégie pour l’inclusion financière peut être défini en fonction de six com-posantes10 : i) établissement d’un bilan : données et diagnostics; ii) cibles et objectifs; iii) élaboration ou révision de stratégies; iv) actions menées par le secteur public : politiques, réglementations et in-frastructures financières; v) actions menées par le secteur privé; et vi) suivi des progrès. Des consen-sus politiques peuvent être nécessaires pendant toute la durée du processus, et pourraient être insti-tutionnalisés dans la mesure du possible par le bi-ais d’engagements pluriannuels, de mécanismes de coordination, de mandats et de rôles institutionnels et par l’implication de la société civile et du secteur privé. Comme l’a noté le Forum de coopération économique Asie-Pacifique (CEAP), « la formulation d’une stratégie nationale d’inclusion financière né-cessite une action résolue de tous les intervenants, mais surtout des pouvoirs publics qui doivent faire de l’inclusion financière un élément essentiel de la

stratégie globale de développement du secteur fi-nancier et de réduction de la pauvreté11. »

Composantes des stratégies d’inclusion financière

Les actions menées pour favoriser l’inclusion finan-cière au niveau national, qu’elles s’inscrivent ou non dans le cadre d’une stratégie formelle, com-prennent généralement, à divers degrés, les com-posantes suivantes; il s’agit toutefois d’une typolo-gie simplifiée et les pays auront atteint des stades différents pour chacune d’entre elles. Le cadre de référence examine chaque composante dans les sections qui suivent :

1. Établissement d’un bilan : données et di-agnostics : cette composante permet aux re-sponsables de l’action publique, aux organes de réglementation et aux parties prenantes de mieux comprendre les niveaux de référence ou les points de départ considérés pour l’accès et le recours aux services financiers, les ob-stacles à l’inclusion financière et la manière de s’y attaquer au moyen de capacités institu-tionnelles et de ressources limitées. Elle per-met aux banques et à d’autres prestataires de services financiers de concevoir des produits et des mécanismes de prestations plus viables et mieux adaptés aux besoins financiers des personnes non bancarisées. Les données et analyses peuvent alors fournir les informations nécessaires à la conception de réformes et à l’innovation.

2. Cibles et objectifs : les cibles et objectifs de portée plus générale sont déterminés au niveau national. Les cibles établies pour les indicateurs

8 Les stratégies mettent également l’accent sur la microfinance. Pour plus d’informations sur les stratégies dans le domaine de la microfinance, voir Duflos et Glisovic-Mezieres (2008). 9 La capacité financière recouvre les connaissances, les attitudes, les compétences et le comportement des consommateurs qui doivent comprendre, choisir et utiliser des services financiers.10 Celles-ci ne se dérouleront pas nécessairement dans cet ordre : la situation de chaque pays est complexe et les progrès accomplis au regard de chacune de ces composantes seront plus avancés que pour d’autres; par ailleurs, l’économie politique, les facteurs sociaux et technologiques diffèrent selon les pays.11 Se reporter à APEC Financial Empowerment Financial Inclusion (2011) pour un examen par le Forum de la CPAE de la formulation des stratégies d’inclusion financière.

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d’inclusion financière peuvent être formulées sur la base des données et diagnostics, et les progrès accomplis en la matière peuvent être suivis au moyen de ces indicateurs12. Tous les objectifs concernant l’inclusion financière ne se traduisent pas encore en cibles mesurables par des indicateurs—par exemple, les tech-niques de mesure des capacités financières n’ont pas encore été exprimées en termes d’indicateurs clés et l’application du principe de la « proportionnalité » des réglementations, en vertu duquel leur mise en œuvre est fonction du degré de risque, nécessite une démarche plutôt qu’une mesure exacte—de sorte qu’il est aussi important de définir des objectifs plus gé-néraux. Le secteur privé devrait être encouragé à contribuer à la fixation de cibles et objectifs, car ses actions sont essentielles à leur réalisa-tion. Des cibles établies sans ce dernier peu-vent être peu réalistes ou déboucher sur des actions non optimales conçues uniquement pour atteindre lesdites cibles plutôt que pour élargir durablement la portée des services fi-nanciers. Il peut être utile, dans une certaine mesure, d’établir les niveaux de référence des indicateurs et de déterminer les progrès au re-gard des objectifs en se référant à la situation dans d’autres pays (par exemple des pays voi-sins ou des pays ayant un niveau de revenu par habitant similaire).

3. Élaboration ou révision d’une stratégie : une stratégie (ou un plan d’action) peut être formulée—ou une stratégie existante peut être modifiée—de manière à recenser et à aligner les activités et les rôles de tous les intervenants participant aux efforts visant à atteindre les cibles et objectifs et à concevoir ou identifier un mécanisme de coordination ou une structure institutionnelle permettant d’assurer la mise en œuvre de la stratégie. Il est essentiel que les organes de réglementation et les pouvoirs publics prennent des mesures résolues pour

encourager le secteur privé à mener une ac-tion et lui donnent les moyens de le faire. Il est également important que le secteur privé (et la société civile) participe à la conception de la stratégie pour s’assurer que cette dernière est réalisable et bénéficie d’une large adhésion. La prise d’engagements volontaires par le secteur privé peut être un moyen efficace de promou-voir l’inclusion et les capacités financières. Sous l’effet de la concurrence, des réglementa-tions pouvant être imposées et des activités de suivi, les banques et autres institutions finan-cières doivent devenir les acteurs principaux en matière d’inclusion financière conformém-enent aux opportunités offertes par le marché. Les services des ministères des finances ou des organes de réglementation chargés des questions d’inclusion financière peuvent di-riger et suivre la conception et l’exécution des stratégies tandis que des groupes de travail ou des organes de coordination, constitués avec le secteur privé, peuvent avoir pour mission de comprendre les obstacles, de formuler des objectifs communs, de promouvoir une par-ticipation plus large et d’encourager l’adhésion de toutes les parties. Le programme national de coordination et/ou du suivi de l’exécution de la stratégie peut être confié à un conseil d’inclusion financière, un groupe de travail ou tout autre organe.

4. Actions menées par le secteur public : politiques, réglementations et infrastructures financières : le secteur public et les organes de réglementation peuvent mettre en place un ensemble de réformes détaillées pour encour-ager l’activité et l’innovation dans le secteur financier et permettre la réalisation des cibles visées dans le cadre de la stratégie d’inclusion financière. Il est essentiel de disposer d’une bonne infrastructure financière, et notamment de systèmes d’information sur les demandeurs de crédit, de cadres juridiques pour les opéra-

12 La Banque mondiale travaille à un cadre d’évaluation de la capacité financière avec un financement du Fonds fiduciaire russe pour les connaissances et l’éducation financière

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tions garanties et de systèmes de paiement ef-ficaces et sécurisés, pour pouvoir réduire les coûts et les risques encourus par les presta-taires de services financiers lorsqu’ils travail-lent avec de nouveaux clients à revenus peu élevés. Les réglementations doivent avoir pour objet d’éliminer les obstacles et les goulets d’étranglement qui compromettent l’action du secteur privé, être proportionnelles (c’est-à-dire fonction du risque) et être suffisamment souples pour permettre l’adoption de nouveaux modèles d’activité et d’innover au niveau des services financiers de manière à accroître l’inclusion financière tout en assurant la sta-bilité et l’intégrité du secteur.

5. Actions du secteur privé : elles consistent à mettre en place des services financiers, de nouveaux modèles d’activité et des mé-canismes de prestation qui accroissent l’accès et le recours aux services financiers. La tech-nologie, l’infrastructure financière et des ré-formes réglementaires de l’action publiques peuvent permettre d’offrir des services viables à des consommateurs ayant des revenus peu élevés plus « difficiles à atteindre » et de pro-poser un menu plus vaste et mieux adapté de produits financiers pour répondre aux besoins des ménages et des entreprises.

6. Suivi des progrès : il est utile de suivre de manière systématique les progrès accomplis pour atteindre les objectifs de la stratégie. Il importe à cet égard d’évaluer non seulement les progrès accomplis en matière d’inclusion financière, mais aussi l’efficacité des réformes, des produits ou des mécanismes de mise en œuvre et les risques correspondants, pour pouvoir modifier l’exécution de la stratégie si nécessaire. Le cas échéant, les observations collectées sur les actions qui donnent de bons résultats et sur celles qui n’en donnent pas per-mettront de revoir la stratégie pour obtenir de meilleurs résultats. Il importe de mettre à jour les indicateurs fréquemment et régulièrement, au moyen des données des enquêtes nation-

ales (complétées par les données d’enquêtes internationales) et aussi de procéder à des évaluations plus ponctuelles des impacts pour obtenir une évaluation rigoureuse des effets des interventions et de leur efficacité par rap-port à leur coût.

Stratégies de finances et d’inclusion financière responsables

Les capacités financières et la protection des con-sommateurs peuvent être des composantes d’une stratégie d’inclusion financière « responsable » . Il est important, au fur et à mesure que s’élargit l’accès aux services financiers, que les nouveaux clients ainsi que les clients antérieurs qui ont accès à de nouveaux services puissent prendre des déci-sions fondées quant au meilleur moyen de gérer et d’utiliser ces services financiers. L’arrivée sur le marché de nouveaux prestataires et l’instauration de nouveaux mécanismes de mise en œuvre cré-ant des possibilités de fraude et d’abus à l’encontre des consommateurs, des systèmes adéquats pour protéger ces derniers doivent être mis en place. Il faut, pour cela, adopter des mesures visant à ren-forcer les mécanismes de protection des consom-mateurs ainsi que l’application de leurs dispositions et accroître l’information et les capacités des con-sommateurs de produits financiers, parallèlement aux stratégies d’inclusion financière ou dans le cadre de ces dernières.

Un processus d’inclusion financière responsable peut avoir de meilleurs résultats et poser moins de risques au niveau des particuliers, des institutions, du secteur et de l’ensemble de l’économie. Lorsque les consommateurs ne bénéficient pas d’une pro-tection adéquate, lorsqu’ils ne sont pas en mesure de prendre des décisions fondées en matière de services financiers ou lorsque les produits ou les institutions ne font pas l’objet d’un suivi adéquat, l’impact des efforts d’inclusion financière peut être réduit voir même devenir négatif. C’est ce qu’ont clairement montré la crise des créances hypothé-caires à risque aux États-Unis, le récent scandale des assurances des paiements au Royaume-Uni et

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les crises de remboursement des microcrédits en Inde, au Maroc et dans d’autres pays.

Il est possible de faire de la protection des con-sommateurs et des compétences financières des éléments fondamentaux des stratégies d’inclusion financière pour rendre ces dernières « respon-sables » ou de poursuivre ces efforts parallèlement aux stratégies. Au Brésil, la stratégie nationale d’éducation financière (ENEF) favorise des ac-tivités qui dépassent le simple cadre de l’inclusion pour couvrir la préparation des consommateurs de tous les niveaux de revenus aux décisions fi-nancières complexes qu’il leur faut prendre, telles que la planification de leur retraite. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé entre quatre autorités de régulation financière; cinq ministères et secrétariats d’État; des services édu-catifs nationaux, infra-étatiques et municipaux; et des entités non gouvernementales. La stratégie d’inclusion financière du Pérou, quant à elle, en-courage la poursuite de mesures visant à élargir

l’accès et le recours aux produits et services finan-ciers, et comprend d’importantes composantes couvrant la protection et les compétences finan-cières du consommateur, pour aider les nouveaux clients à acquérir les capacités nécessaires pour prendre des décisions financières fondées et re-sponsables, et réduire les effets négatifs des abus que pourraient commettre les prestataires de ser-vices financiers.

Le pacte de financement des PME et les stratégies d’inclusion financière

Le sous-groupe du Partenariat global pour l’inclusion financière (GPFI) pour le financement des PME est déterminé à appuyer les pays souhai-tant accorder la priorité au financement des PME dans le cadre de stratégies d’inclusion financières et d’initiatives connexes. Il est proposé d’établir un « pacte pour le financement des PME » , qui pourrait devenir un domaine d’intervention d’une stratégie d’inclusion financière. Ce pacte se caractériserait

FIGURE 2. STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE RESPONSABLE

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principalement par la promotion d’actions visant à créer un environnement porteur pour l’accès des PME aux services financiers, et notamment : i) la formulation de recommandations adaptées au con-texte de chaque pays pour un cadre de politiques publiques permettant de poursuivre un programme de développement des PME réaliste et axé sur son exécution dans trois domaines possibles : 1) la législation, la réglementation et la supervi-sion, 2) l’infrastructure du marché financier et 3) les mécanismes d’appui et d’intervention publics;

ii) l’adoption de mesures pour élargir l’accès des femmes entrepreneurs au capital sur la base du rapport intitulé « Strengthening Access to Fi-nance for Women-Owned SMEs in Developing Countries » ; et iii) la mise en œuvre de mesures pour élargir l’accès aux financements des PME agricoles, sur la base des recommandations stra-tégiques du GPFI présentées dans le rapport intit-ulé « Scaling Up Access to Finance for Agricultural SMEs » .

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Étapes correspondantes : Établissement d’un bilan : données et diagnostics, cibles et objectifs, suivi des progrès

IV. Les données sur l’inclusion financière servent de base à la conception de la stratégie et au suivi des progrès

Points essentiels :

n Les données collectées au niveau national et les évaluations diagnostiques servent de base à l’élaboration et à l’ordonnancement des réformes et peuvent également être utilisées par le secteur privé pour adapter la conception et la prestation des services financiers.

n Les indicateurs d’inclusion financière peuvent servir à définir les objectifs nationaux et à suivre les progrès en direction de ces dernières. Les indicateurs clés, qui sont compatibles avec les indicateurs de base proposés par le G20 préparés par le sous-groupe du GPFI pour les données et les mesures, se présentent comme suit :

1. Adultes bancarisés dans une institution : pourcentage d’adultes titulaires d’un compte dans une institution financière formelle [peut-être ventilé par sexe]

2. Adultes ayant obtenu un crédit d’une institution soumise au contrôle prudentiel : pourcentage d’adultes ayant au moins un prêt

3. Entreprises bancarisées dans une institution : nombre ou pourcentage de PME titulaires de comptes

4. Entreprises ayant contracté un emprunt auprès d’une institution financière soumise au contrôle prudentiel : nombre ou pourcentage de PME ayant un prêt en cours

5. Lieux d’accès aux services : nombre d’agences pour 100 000 adultes

n L’adoption de ces indicateurs permet à chaque pays de fixer ses propres objectifs, et d’établir des analyses comparatives sur la base de données de pays comparables. Les pays peuvent établir des indicateurs et des objectifs secondaires pour préciser leurs priorités nationales.

Les données jouent un rôle crucial dans la formula-tion des politiques publiques, de la conception et de l’exécution au suivi et à l’évaluation. Lorsqu’ils disposent d’indicateurs de performance rigoureux, objectifs et fiables, les responsables de l’action publique peuvent établir un diagnostic exact du degré d’inclusion financière, convenir de cibles, déterminer les obstacles existants, formuler des politiques efficaces et suivre et mesurer l’impact de leurs politiques. Le secteur privé peut également établir des cibles sur la base des données des mé-nages et des entreprises provenant d’enquêtes sur l’accès au secteur financier.

Les efforts déployés pour collecter de meilleures données sur l’inclusion financière s’intensifient depuis quelques années. Les pays dont les bu-reaux de statistique ne sont pas suffisamment développés peuvent utiliser les données collectées par des sources extérieures en attendant d’avoir mis en place l’infrastructure nécessaire à la col-lecte de leurs propres données, sachant que les informations émanant de sources extérieures sont généralement moins détaillées et moins adaptées au contexte local que les enquêtes nationales13.

Cette section repose sur les travaux du sous-groupe du GPFI pour les données et les mesures, et notamment sur le rapport de 2011 intitulé « Fi-nancial Inclusion Data-Assessing the Landscape and Country-Level Target Approaches » ; les re-

13 Même les pays dont les bureaux de statistiques ne sont pas très développés dont des efforts pour effectuer et soutenir des enquêtes sur l’inclusion financière des ménages. Par exemple, FinScope Survey collecte des données sur la demande dans dif-férents pays africains.

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commandations du sous-groupe sur l’inclusion financière, le bilan des données et l’analyse des carences; les indicateurs clés de performance14; et les démarches initialement suivies pour définir des cibles au niveau national.

Les dimensions de l’inclusion financière

Les indicateurs permettent de mesurer au moins trois dimensions : l’accès, le recours et la qualité.

Accès : capacité des institutions financières à fournir des services et des produits financiers; celle-ci est liée au cadre réglementaire, aux con-ditions du marché et aux technologies. L’examen de l’accès nécessite l’identification des obstacles que rencontrent les institutions pour fournir leurs produits et services ou que rencontrent les clients lorsqu’ils souhaitent les utiliser. Les indicateurs d’accès dénotent la portée des services financiers, c’est-à-dire, notamment, le taux de pénétration des agences bancaires ou des terminaux points de vente (TPV) dans les zones rurales (informations qui peuvent être obtenues du côté de l’offre) ou les obstacles qui se posent, du côté de la demande, aux clients qui souhaitent avoir accès aux produits et services des institutions financières, tels que leur coût ou l’information.

Recours : manière dont les clients utilisent les services financiers, indiquée notamment par la fréquence et la durée du produit ou service finan-cier (par exemple, montant moyen du solde des comptes d’épargne, nombre de transactions par compte, nombre de paiements effectués par voie électronique). Pour pouvoir utiliser des produits financiers, les entreprises et les ménages doivent pouvoir y avoir accès. Toutefois, accès n’est pas synonyme d’utilisation. Il ne faut donc pas consi-dérer que toutes les entreprises ou les particuliers qui n’ont pas recours à des services financiers sont « exclus » ou « non bancarisés » , pas plus qu’il ne faut systématiquement considérer que toute entre-prise ou tout particulier qui a, théoriquement, accès

à des services financiers est financièrement inclus. Il est possible d’établir des indicateurs de recours aux moyens d’informations provenant de la de-mande, qui peuvent également couvrir les services financiers fournis par les prestataires financiers du secteur informel.

Qualité : capacité du service ou du produit finan-cier à répondre aux besoins du consommateur. Les mesures de qualité indiquent le degré de cor-respondance entre les produits et services finan-ciers proposés et les besoins des clients, la gamme d’options offertes aux clients et la mesure dans laquelle les clients connaissent et comprennent les produits financiers. Les indicateurs de qualité sont utilisés comme variables de remplacement de la commodité d’utilisation, du degré de pertinence des produits, de la transparence, de la sécurité, de la protection des consommateurs et des com-pétences financières de ces derniers. Il est donc possible d’établir des indicateurs qualitatifs sur la base d’informations provenant d’enquêtes sur la demande tout comme sur l’offre. Il est toutefois nécessaire, pour pouvoir mesurer la qualité, que ces enquêtes produisent des informations plus complexes, telles que les caractéristiques détail-lées des produits, les conditions des contrats et le degré d’information des consommateurs.

L’impact de l’inclusion financière sur les entreprises et les ménages est une quatrième dimension utili-sée pour mesurer le degré d’inclusion. Il serait utile, pour la formulation des politiques en ce domaine, de procéder à des évaluations d’impact plus rigou-reuses qui permettent de déterminer les effets des interventions et leur efficacité par rapport à leur coût. Il peut être compliqué et difficile de réaliser des évaluations d’impact car ces dernières exigent des données qui dépassent le simple cadre de l’information financière ainsi que le recours à des méthodologies statistiques qui permettent d’établir de manière convaincante des relations de cause à effet, plutôt que des corrélations. Ces évaluations

14 Les indicateurs de performance retenus dans ce rapport sont basés sur la série d’indicateurs de base de l’AFI qui a été établie par le Groupe de travail pour les données sur l’inclusion financière (FIDWG) et sont actuellement utilisés dans le cadre d’opérations pilotes menées dans 15 pays.

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sont toutefois nécessaires pour comprendre l’effet qu’un accroissement de l’inclusion financière peut avoir sur les résultats au niveau des entreprises et des ménages, comme la performance des entrepris-es ou les investissements dans le capital humain. Le cadre d’évaluation de l’impact des politiques de financement des PME, que la Banque mondiale et le sous-groupe du GPPI pour le financement des PME ont entrepris de mettre au point, sera un outil précieux pour les responsables de l’action publique et les organes de réglementation en ce domaine.

De quelle manière l’inclusion financière est-elle suivie à l’echelle nationale?

L’inclusion financière est mesurée par des indica-teurs qui synthétisent les informations obtenues auprès des utilisateurs de produits et services fi-nanciers (par le biais d’enquêtes sur la demande

menées auprès des particuliers, des ménages ou des micro, petites et moyennes entreprises - MPME) ou les informations obtenues auprès des prestataires financiers (par le biais d’enquêtes sur l’offre auprès des institutions financières ou com-muniquées aux autorités de régulations finan-cières). Les données sur la demande et celles sur l’offre sont complémentaires et non substituables; il importe de les considérer conjointement pour pou-voir améliorer la formulation des politiques.

Les efforts de collecte de données sur la demande peuvent donner lieu à l’ajout de questions sur l’inclusion financière dans les enquêtes nationales, par exemple les recensements ou les enquêtes sur le budget des ménages, ou à la réalisation d’une en-quête indépendante sur l’inclusion financière. Ces efforts nationaux peuvent être plus vastes (c’est-à-

ENCADRÉ 1. ÉVALUATION DU PROGRAMME BRÉSILIEN D’ÉDUCATION FINANCIÈRE

Pour évaluer l’impact de la stratégie nationale d’éducation financière brésilienne (ENEF) sur le com-portement financier des étudiants, des établissements pédagogiques ont été affectés de manière aléatoire à un groupe bénéficiaire (c’est-à-dire participant au pro-gramme d’éducation financière) ou à un groupe témoin (ne participant pas au programme). Selon les conclu-sions préliminaires de cette évaluation, la compétence financière moyenne des étudiants des établissements participant au programme s’est améliorée de manière significative et notable. D’après les estimations, le programme financier a accru les connaissances finan-cières des étudiants participant au programme de 3,6 points par rapport aux étudiants du groupe témoin; les attitudes et le comportement financiers des participants au programme se sont également améliorés, comme en témoigne la hausse des notes d’autonomie financière, du pourcentage des étudiants indiquant qu’ils avaient l’intention d’épargner, et du pourcentage de ceux économisant effectivement une partie de leurs revenus. La structure des dépenses s’est également améliorée dans le cas des étudiants des établissements participants : 16 % des étudiants en question ont indiqué tenir une liste mensuelle de leurs dépenses (comportement encouragé dans le cadre du programme d’éducation financière), contre 13 % des membres du groupe de contrôle. Les par-ticipants au programme se sont également montrés moins susceptibles de faire des achats au moyen d’une carte de crédit ou à tempérament, et font donc preuve d’une meilleure maîtrise de soi et de la capacité de planifier.

Source : Bruhn et al. (2011).

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dire couvrir une plus grande partie de la population) et plus approfondis (c’est-à-dire collecter des infor-mations plus détaillées sur l’accès et le recours aux services financiers, leur qualité et leur impact).

L’avantage présenté par la collecte de nouvelles données dans le cadre d’une enquête indépen-dante consacrée au recours aux services finan-ciers tient à la diversité des domaines qui peuvent être abordés et au degré de détail des questions posées. Le concepteur de l’enquête peut égale-ment choisir l’unité d’analyse (particulier, ménage, MPME ou institution financière). Une enquête de ce type a toutefois l’inconvénient d’être très coûteuse et est donc généralement effectuée à titre excep-tionnel. Cela signifie qu’il est beaucoup plus difficile d’assurer la continuité des efforts nécessaires pour suivre l’évolution de la situation dans le temps.

L’avantage du recours aux enquêtes existantes tient au fait que la méthodologie de l’enquête est déjà établie et, donc, que l’ajout de questions sur l’utilisation de services financiers a un coût margin-al. Ces enquêtes permettent également d’assurer la répétition des mesures dans le temps : une fois qu’un module sur les services financiers est inté-gré dans une enquête multidimensionnelle de plus grande envergure, il est probable qu’il continuera de figurer dans l’enquête. Cette démarche a toutefois plusieurs inconvénients : la place qui peut être ac-cordée aux questions financières est généralement très limitée, les concepteurs du module d’enquêtes peuvent avoir peu de contrôle sur les questions qui sont en fin de compte intégrées dans l’enquête et l’unité d’analyse est imposée par la structure de l’enquête multidimensionnelle.

ENCADRÉ 2. DONNÉES SUR L’OFFRE ET DONNÉES SUR LA DEMANDE

Les données sur la demande fournissent des informations détaillées provenant directement des utilisateurs des services financiers (c’est-à-dire les particuliers et les entreprises). Il est important de disposer de ce type d’informations pour comprendre les besoins financiers (satisfaits et non satisfaits) des utilisateurs ainsi que les obstacles auxquels ils se heurtent lorsqu’ils cherchent à obtenir des produits ou des services financiers insti-tutionnels et pour présenter les données par catégories socioéconomiques et démographiques (c’est-à-dire le degré d’inclusion financière par groupe de revenus, profession, âge ou sexe).

Les données sur l’offre proviennent généralement des institutions financières soumises à un contrôle prudentiel. Elles permettent de déterminer les problèmes d’inclusion financière pertinents tels que l’accès géographiques (par emplacement des agences), la tarification des différents produits et services ainsi que leurs taux de pénétra-tion ou d’utilisation.

Si les données sur la demande fournissent des informations détaillées sur de nombreux aspects de l’inclusion financière communiquées directement par les utilisateurs, les enquêtes auprès des ménages et des entreprises sont coûteuses et, par conséquent, moins fréquentes. Les données sur l’offre, en revanche, sont moins onéreus-es à collecter : elles le sont donc plus fréquemment, mais ne permettent d’établir qu’une série d’indicateurs relativement généraux qui ne portent dans la plupart des cas que sur les prestataires institutionnels soumis à un contrôle prudentiel.

Dans l’idéal, les pays peuvent mesurer et suivre l’inclusion financière en associant les données fréquemment collectées au niveau de l’offre à des informations plus détaillées et plus parlantes axées sur la demande. Parce que les données relatives à l’offre peuvent être réunies plus fréquemment, elles permettent de déterminer les tendances au niveau institutionnel et sont particulièrement importantes pour gérer le couple inclusion-stabilité du point de vue des organes de supervision. Les données sur la demande peuvent contribuer à orienter les poli-tiques vers des groupes que les mesures d’inclusion n’ont pas permis d’atteindre ou à déterminer quels sont les groupes de population qui utilisent essentiellement les produits financiers et services.

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TABLEAU 2. COMPARAISON D’ENQUÊTES PLURINATIONALES SUR L’INCLUSION FINANCIÈRES AXÉES SUR L’OFFRE

ENQUÊTE DESCRIPTION FRÉQUENCE COUVERTURERÉSULTATS PUBLIQUES

Enquête du FMI sur l’accès aux services financiers (FAS)

Données recueillies auprès des organes de réglementation nationaux sur l’étendue et l’utilisation des services financiers

Annuelle Mondiale Oui

Enquête sur les systèmes mondiaux de paiement (Banque mondiale)

Instantané des systèmes de paiements et de règlement des titres dans les pays avancés et émergents

Biennale Mondiale Oui

Base de données sur le coût des envois de fonds dans le monde (RPW)

Données sur le coût d’expédition/de réception de faibles sommes d’argent d’un pays à un autre.

Semestrielle Mondiale Oui

MIX Données détaillées sur la situation financière et opérationnelle des institutions de microfinance

Irrégulière Plus de 110 pays En partie

BankScope Base de données sur les banques publiques et privées. Bilans et comptes de résultats détaillés de chaque banque

Irrégulière Certains pays Non

FinStats Données sur des participations validées, des valeurs de premier ordre et les prix de fonds, des monnaies, dividendes et indices

Irrégulière Certains pays Non

FMI –Statistiques financières internationales (SFI)

Collecte des données sur huit indicateurs d’inclusion financière auprès d’organes de réglementation d’environ 190 pays

Variable Mondiale Oui

FMI – Indicateurs de solidité financière (ISF)

Indicateurs de solidité financière utilisés pour évaluer les points forts et les points faibles des systèmes financiers

Variable Mondiale Oui

Source : basé sur IFC (2011).

La collecte de données à l’échelle mondiale

Les organes de réglementation peuvent s’appuyer sur un certain nombre d’initiatives statistiques in-ternationales pour formuler des indicateurs nor-malisés d’inclusion financière. Ces initiatives vont d’enquêtes sur la demande à des informations sur l’offre, elles couvrent différentes gammes de pays et donnent lieu à la collecte de données à différen-tes fréquences. Les tableaux 2 et 3 présentent les enquêtes les plus largement diffusées.

Il importe de noter que des efforts importants de col-lecte de données à l’échelle mondiale sur l’inclusion financière sont actuellement déployés par la Banque mondiale et Gallup avec l’appui de la Fondation Bill et Melinda Gates. Cette initiative est la première qui assure un suivi périodique des choix financiers des particuliers dans le temps. Les indicateurs d’inclusion financière mondiaux ( « Global Financial Inclusion Indicators » – Global Findex), sont dis-ponibles depuis avril 2012; ils constituent une nou-velle base de données publique qui peut être utilisée pour suivre les politiques menées dans le monde

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TABLEAU 3. COMPARAISON DE DONNÉES PLURINATIONALES SUR L’INCLUSION FINANCIÈRE AXÉES SUR LA DEMANDE

ENQUÊTE DESCRIPTION FRÉQUENCE COUVERTURE

DIFFUSÉE DANS LE PUBLIC

Findex Enquêtes plurinationales représentatives des finances des ménages au niveau des pays

Répétées tous les trois ans en totalité, tous les ans pour certaines questions

Mondiale Oui

Enquêtes auprès des entreprises (Banque mondiale)

Enquêtes menées auprès d’un échantillon représentatif des entreprises privées d’un pays. Large gamme de questions concernant le cadre de l’activité économique, y compris des mesures de l’accès aux financements

Intervalles de quelques années

Plus de 125 pays Oui

Enquêtes sur la protection des consommateurs, les compétences financières (Banque mondiale)

Enquêtes représentatives au plan national des compétences financières et de l’information des consommateurs sur la protection financière, de la gestion de leurs ressources et de leur utilisation de produits financiers

Uniques, mais peuvent être répétées

Pays sélectionnés à ce jour : 17

Oui

Étude sur la mesure des niveaux de vie (LSMS)

Données portant sur plusieurs domaines et représentatives des ménages d’un pays. Un module sur l’accès et le recours aux services financiers est disponible pour certains pays

Irrégulière Certains pays En partie

FinScope Étude représentative au niveau national des perceptions des consommateurs concernant les questions et les services financiers

Irrégulière 14 pays d’Afrique subsahar., Pakistan et Inde

Non

MECOVI Informations sur les conditions de vie des membres de la population et données sur les taux d’accès aux services financiers

Irrégulière 12 pays d’Amérique latine et des Caraïbes

Non

Financial Diaries Enquête sur un an auprès des ménages pour examiner la gestion des finances dans les ménages pauvres

Enquête d’une durée d’un an

Afrique du Sud, Inde et Bangladesh

Non

Source : Basé sur IFC (2011).

ainsi que les progrès accomplis dans l’amélioration de l’accès aux services financiers. Elle a pour but de mesurer de manière fiable et cohérente l’inclusion financière dans une large gamme de pays et sur plusieurs années, pour permettre d’établir des com-paraisons internationales. Les données ont été col-

lectées auprès d’un millier de personnes par pays dans 147 pays auxquelles des questions concer-nant leurs finances ont été posées dans le cadre de l’enquête Gallup World Poll qui s’est déroulée durant l’année 2011. La Fondation Gates a financé trois séries triennales de collecte de données dé-

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taillées. Des données annuelles seront également produites sur l’utilisation des comptes bancaires et le crédit institutionnel. Cette nouvelle base de don-nées publique permettra d’établir des informations sur l’accès financier par sexe, groupe d’âge, région géographique, niveau de revenu national et autres caractéristiques. Grâce aux données obtenues, les chercheurs et les décideurs pourront déterminer de quelle manière les particuliers utilisent leurs compt-es bancaires et d’autres produits financiers, de com-parer les résultats et de définir des politiques finan-cières fondées sur les faits. Les indicateurs établis sur la base de cette enquête peuvent compléter les indicateurs d’autres sources, et notamment ceux produits par les initiatives nationales.

Cette série de données présente un autre inté-rêt, qui tient au questionnaire établi et utilisé dans le cadre d’opérations pilotes dans 147 pays du monde entier et traduit en 142 langues15. Les pays sont libres de reprendre les questions posées dans cette enquête aux fins de leur propre collecte de données. Par exemple, tout pays incorporant ces questions dans une enquête triennale peut utiliser les séries annuelles de Global Findex pour com-pléter les données temporelles individuelles. Deux questions qui seront posées chaque année dans le cadre de l’enquête mondiale menée par Gallup sont les suivantes :

• Etes-vous personnellement ou conjointement titulaire d’un compte auprès d’une institution financière (indiquez le type d’institution perti-nente telles que mutuelles de crédit, coopéra-tives, poste, etc.) ? Un compte peut être utilisé pour épargner, effectuer ou recevoir des paie-ments, ou encore percevoir un salaire ou tout autre versement.

• Au cours des 12 derniers mois, avez-vous con-tracté un emprunt auprès d’une banque, d’une union de crédit, d’une institution de microfi-nance ou de toute autre institution financière ?

Aussi bien les données sur l’offre que les don-nées sur la demande sont utiles à l’établissement d’indicateurs permettant de suivre les progrès sur l’inclusion financière. L’annexe 2 examine de manière plus détaillée quatre séries d’indicateurs qui peuvent être utilisées par les responsables de l’action publique pour améliorer le suivi de l’inclusion financière.

Les indicateurs de base d’inclusion financière

Les indicateurs d’inclusion financière peuvent être utilisés dans le cadre du processus national de définition des objectifs d’inclusion financière et du suivi des progrès. Le G2016 a approuvé une « série de base » d’indicateurs clés lors de son sommet de juin 2012, qui est présentée au tableau 4. Ces indi-cateurs sont établis à partir de données collectées par les pays, y compris les données des institutions financières recueillies par les autorités de régula-tion financière et les données produites par les enquêtes auprès des ménages et des entreprises, et ils ne sont pas nécessairement tributaires de la poursuite des enquêtes mondiales indiquées dans la troisième colonne du tableau 4.

Les indicateurs clés compatibles avec la série de base proposée par le G20, préparés par le sous-groupe du GPFI pour les données et les mesures et présentés dans le tableau 4, sont définis comme suit.

1. Adultes bancarisés dans une institution : pourcentage d’adultes titulaires d’un compte dans une institution financière formelle [peut-être ventilé par sexe]

2. Adultes ayant obtenu un crédit d’une in-stitution soumise au contrôle prudentiel : pourcentage d’adultes ayant au moins un prêt en cours contracté auprès d’une institution fi-nancière [peut-être ventilé par sexe]

15 Disponible à ww.worldbank.org/globalfindex.16 Les partenaires d’exécution du sous-groupe du GPFI Sub-Group pour les données et les mesures sont l’IFC, le CGAP et la Banque mondiale

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Version : août 2012

3. Entreprises bancarisées dans une institu-tion : nombre ou pourcentage de PME titulai-res de comptes

4. Entreprises ayant contracté un emprunt au-près d’une institution financière soumise au contrôle prudentiel : nombre ou pourcentage de PME ayant un prêt en cours

5. Points d’accès aux services : nombre d’agences pour 100 000 adultes

Les quatre premiers indicateurs mesurent le re-cours aux produits et services, et les données nécessaires pour les établir peuvent être obtenues au niveau de la demande. Les pays ne recueillant

pas les données requises pour établir ces indica-teurs peuvent utiliser les statistiques de Findex ou des enquêtes auprès des entreprises ou peuvent inclure des questions provenant de ces enquêtes dans leurs enquêtes nationales. Le cinquième indicateur peut être établi à partir de données axées sur l’offre collectées par la banque centrale ou le ministère des Finances; il mesure la por-tée géographique des prestataires financiers in-stitutionnels à l’échelon national. Ces indicateurs clés peuvent être adaptés (sous forme de sous-indicateurs) de manière à permettre d’assurer le suivi de questions qui sont fonction du contexte, par exemple la proportion de femmes titulaires de comptes auprès d’une institution financière,

TABLEAU 4. SÉRIE DE BASE DES INDICATEURS D’INCLUSION FINANCIÈRE PROPOSÉS PAR LE G20

CATÉGORIES INDICATEURSSOURCE MONDIALE

DIMENSION OF FINANCIAL INCLUSION MEASURED

1 Adultes bancarisés dans une institution

% d'adultes titulaires d'un compte dans une institution financière formelle

Global Findex Accès, recours

Nombre de déposants pour 1 000 adultes OU nombre de comptes de dépôts pour 1 000 adultes

FAS du FMI

2 Adultes ayant obtenu un crédit d’une institution soumise au contrôle prudentiel

% d'adultes ayant au moins un prêt en cours contracté auprès d’une institution financière soumise au contrôle prudentiel

Global Findex Accès, recours

Nombre d’emprunteurs pour 1 000 adultes OU nombre de prêts en cours pour 1 000 adultes

FAS du FMI

3 Entreprises bancarisées dans une institution

% de PME titulaires d’un compte dans une institution financière formelle

Enquêtes de la Banque mondiale auprès des entreprises

Accès, recours

Nombre de PME titulaires de comptes de dépôt /nombre de comptes de dépôt OU nombre de PME déposantes dépôt /nombre de déposants

FAS du FMI

4 Entreprises ayant contracté un emprunt auprès d'une institution financière soumise au contrôle prudentiel

% de PME ayant un prêt en cours ou une ligne de crédit

Enquêtes de la Banque mondiale auprès des entreprises

Accès, recours

Nombre de PME ayant un prêt en cours /nombre de prêts en cours OU nombre de prêts en cours accordés à des PME / nombre de prêts en cours

FAS du FMI

5 Points d’accès aux services

Nombre d'agences pour 100 000 adultes FAS du FMI Accès

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Version : août 2012

ENCADRÉ 3. LES RÉFORMES AXÉES SUR L’INCLUSION FINANCIÈRE SONT FONDÉES SUR LES DONNÉES RECUEILLIES : LE CAS DU MEXIQUE

La collecte et l’analyse des données jouent un rôle central dans la stratégie d’inclusion finan-cière mexicaine. La Commission nationale de contrôle des opérations bancaires et boursières (CNBV) poursuit une stratégie de collecte de données de grande envergure dans le but de comprendre les caractéristiques des obstacles à l’accès à des financements, de fournir des élé-ments utiles à la définition de l’action publique, d’influencer les modèles d’activité des presta-taires et de suivre les progrès.

La première étape consiste à analyser les don-nées qui peuvent être obtenues des prestataires d’enquêtes financières. Les informations tirées des rapports sur l’inclusion financière, tels que le pourcentage de municipalités ne comptant pas d’agence bancaire, a immédiatement attiré l’attention du public sur la question de l’inclusion financière. Les données collectées ont commencé à influencer la formulation des politiques publiques et la prise de décision dans le secteur privé. Par exemple, Bansefi, grande banque natio-nale ayant pour mission de développer l’épargne, a utilisé la base de données de la commission pour planifier l’installation d’un grand nombre de TPV permettant de gérer le versement des transferts monétaires de l’État. Par ailleurs, l’accent mis par la commission sur la collecte des données a focalisé le débat national sur l’inclusion financière et favorisé la création de partenariats avec d’autres organismes. C’est ainsi que la Commission or-ganisera, en partenariat avec CONDUSEF, qui est l’organe de protection des consommateurs, des groupes de réflexion sur les compétences financières.

L’enquête nationale de 2011 auprès des ménages sur l’utilisation des services financiers a été conçue et réali-sée dans le but de brosser un tableau complet de l’inclusion financière au Mexique. Cette enquête, axée sur la demande, couvre notamment les raisons pour lesquelles les ménages ont recours à des services financiers et les obstacles qui limitent ce recours. L’enquête doit être répétée tous les trois ans et vient s’ajouter aux autres initiatives lancées par la commission nationale pour développer et élargir la portée de ses efforts statistiques en matière d’inclusion financière. L’enquête a été conçue par la commission et se déroule dans le cadre de l’Institut national de statistiques et de géographie (INEGI). Les capacités institutionnelles et la réputation de L’INEGI devraient assurer la viabilité de cette initiative et donner confiance aux personnes interrogées.

Sources : AFI (2010a et 2010b) et Hernandez-Coss (2010).

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Version : août 2012

la proportion d’entreprises appartenant à des femmes ayant contracté un emprunt bancaire, ou la proportion d’adultes des zones rurales ayant recours au crédit institutionnel.

L’encadré 3 décrit la manière dont les données et les diagnostics contribuent à orienter la mise

en œuvre de la stratégie d’inclusion financière au Mexique.

Les diagnostics comme complément aux données

Les diagnostics produisent des évaluations ana-lytiques et souvent détaillées de l’inclusion et

TABLEAU 5. DIAGNOSTICS DE L’INCLUSION FINANCIÈRE ET DE L’INFRASTRUCTURE FINANCIÈRE

ÉVALUATIONS DIAGNOSTIQUES DESCRIPTIONRÉALISATIONS DANS LES PAYS

Programme d’évaluation du secteur financier (FSAP), mise à jour du FSAP (Banque mondiale)

Analyse complète et approfondie du secteur financier d’un pays (résilience et vulnérabilités) et évaluation de la contribution que peut avoir ce secteur à la croissance et au développement.

Portée mondiale. 12 prévus actuellement

Insolvabilité et protection des droits des créanciers – rapports sur l’évaluation des normes et codes (Banque mondiale)

Évaluations résumées du respect de certaines normes concernant le développement et la stabilité du secteur financier.

Multiples pays; 7 prévus actuellement

Diagnostic des envois de fonds et des paiements (Banque mondiale)

Analyse approfondie des systèmes de paiement, de règlement des titres, et/ou d’envois de fonds, basée sur les normes internationales, et présentation de recommandations aux autorités.

Plus d’une centaine ont été réalisées

Diagnostics des rapports sur la solvabilité (Banque mondiale)

Analyse approfondie des systèmes d’information sur la solvabilité, basée sur les normes internationales, et présentation de recommandations aux autorités.

5 prévus actuellement

Rapports de « couleur » (Banque mondiale)

Description des systèmes de paiement et de règlement des titres de certains pays axée sur la recherche de mesures pouvant déboucher sur des améliorations.

23 publiés

Diagnostics de la protection et des compétences financières des consommateurs (Banque mondiale)

Analyse systématique des cadres juridique, réglementaire et institutionnel de la protection des consommateurs de services financiers, des programmes d’éducation financière.

15 effectués; plans d’action pour 12

Gouvernement d’entreprise (Banque mondiale)

Évaluation du gouvernement d’entreprise du secteur financier.

Multiples pays

FENU ( « MAP » ) Établissement d’une feuille de route pour l’inclusion financière : méthodologie détaillée liée aux enquêtes de FinScope.

Prévu

Note : les diagnostics dont les résultats ne sont pas publiés sont soumis à l’organisme de réglementation ou au ministère des Finances, qui décide de la manière de les communiquer.

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l’infrastructure financières, qui peuvent être très utiles à la conception, à l’établissement des priori-tés et au séquençage des réformes stratégiques et juridiques et des interventions des pouvoirs pub-lics. Ces évaluations peuvent être de vaste portée ou ne viser qu’un secteur ou bien un point particu-lier. Les diagnostics du Programme d’évaluation du secteur financier sont l’instrument le plus com-plet et le plus détaillé disponible, et la Banque mondiale s’emploie à faire une plus grande place à l’inclusion financière dans leur contexte. Ils sont complétés par une série d’évaluations détaillées de domaines présentant un intérêt pour l’inclusion financière, notamment ceux qui sont présentés au tableau 5.

Pour réellement améliorer et accroître l’inclusion financière, les organes de réglementation, les or-ganismes publics, le secteur privé et la société ci-vile peuvent devoir forger des partenariats et co-ordonner leurs actions. Un conseil de coordination ou un groupe de travail peut constituer l’organe na-tional chargé d’assurer la direction et l’élan néces-saire pour mettre à exécution les engagements stratégiques. Cet organe peut être officiellement habilité, notamment par un décret parlementaire, ou bien par l’attribution de sa présidence à un haut fonctionnaire de l’État (par exemple, un membre du cabinet du premier ministre ou du président), ou bien assurer sa crédibilité en représentant dûment les principaux intéressés dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie d’inclusion financière.

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Étapes correspondantes : élaboration et révision d’une stratégie; suivi des progrès

V. Structure institutionnelle nécessaire à la poursuite d’une stratégie d’inclusion financière

Points essentiels :

n Il faut un leadership—premier Principe pour l’inclusion financière innovante—pour coordonner les actions et assurer le maintien de l’élan et de la volonté de réforme. Une plateforme nationale d’inclusion financière peut jouer ce rôle et aussi assurer le suivi des progrès accomplis en direction des objectifs et garantir que toute modification apportée à la stratégie est identifiée et mise en application de manière à en améliorer l’efficacité.

n Une unité spécialisée de l’autorité de régulation financière ou du ministère des Finances peut prendre la direction des opérations relatives aux actions du secteur public, notamment dans le domaine de la réglementation, des politiques publiques et de l’infrastructure financière. De nombreux intervenants du secteur public ont également un rôle à jouer.

La direction des opérations relatives aux actions du secteur public dans les domaines de la réglementa-tion, des politiques et de l’infrastructure financière peut être confiée à l’organe de réglementation fi-nancière ou au ministère des Finances, ces derni-ers étant les mieux à même de replacer l’inclusion

financière dans le contexte plus général des pri-orités que sont la stabilité financière, l’intégrité du secteur financier et les pratiques du marché. Il peut être nécessaire à cette fin de modifier le mandat de l’autorité de régulation financière de manière à faire de l’inclusion financière un objectif officiel. Une large gamme d’intervenants du secteur pub-lic—comme les services d’informations financières, le ministère du Travail ou de l’Emploi et les admin-istrations fiscales et douanières—peuvent avoir un rôle à jouer et être représentés au sein de la struc-ture de coordination générale.

La collaboration est l’un des Principes pour l’inclusion financière innovante du G20 et il est important que le leadership du secteur public tra-vaille en étroite collaboration avec le secteur privé. Le Principe du G20 est présenté en ces termes : « créer un cadre institutionnel dans lequel les re-sponsabilités et les circuits de coordination sont clairement définis au sein des pouvoirs publics; et encourager les partenariats et les consultations di-rectes entre les parties prenantes, notamment de la sphère publique et des entreprises » . Le tableau 6 présente une description succincte des structures institutionnelles mises en place pour coordonner l’inclusion financière dans différents pays.

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TABLEAU 6. STRUCTURE INSTITUTIONNELLE CHARGÉE DE LA COORDINATION DE L’INCLUSION FINANCIÈRE

PAYS ORGANE DE COORDINATION

Brésil En 2009, le Projet d’inclusion financière a été lancé par la banque centrale, qui a réuni différentes parties prenantes pour formuler des politiques d’inclusion efficaces. Ce projet a consisté en grande partie à collecter, organiser et analyser les données et les résultats de travaux de recherche sur diverses questions liées à l’inclusion financière (notamment l’expansion de services de banques correspondantes dans toutes les régions du Brésil). Le Partenariat national pour l’inclusion financière a été lancé en novembre 2011.

Corée La Financial Supervisory Commission (FSC) est l’institution coréenne chargée de la politique d’inclusion financière. FSC collabore étroitement avec d’autres organismes, notamment l’agence pour les petites et moyennes entreprises. Le Money Lending Policy Council est en outre responsable du suivi de l’application des réglementations relatives aux prêts.

États-Unis Afin d’accroître les connaissances financières aux États-Unis, la Commission pour les connaissances et l’éducation financières (Financial Literacy and Education Commission) a été créée en vertu de la loi Financial Literacy and Education Improvement Act du 4 décembre 2003. Cette loi fait du secrétaire d’État au Trésor le président de la commission et inclut parmi ses membres les directeurs de 20 organismes fédéraux, tels que les ministères du Travail, de l’Éducation et de l’agriculture, la Société fédérale d’assurance des dépôts (Federal Deposit Insurance Corporation), le Conseil des Gouverneurs du Système fédéral des banques de réserve, et le Bureau White House Office of Public Engagement (FLEC 2011).

Indonésie En Indonésie, le Bureau du Vice-président est chargé de coordonner les efforts menés pour promouvoir l’inclusion financière. Il coordonne les initiatives de politique nationale en étroite consultation avec la banque centrale (Bank Indonesia - BI). Depuis que le Bureau a assumé ces fonctions, plusieurs mesures ont été prises dans le but de promouvoir l’inclusion financière dans le pays.

Kenya Au Kenya, le suivi de l’inclusion financière est assuré par la banque centrale (CBK). En 2005, CBK a conclu un accord de partenariat public-privé avec Financial Sector Deepening (FSD) Kenya et d’autres intervenants et parties prenantes du secteur financier—le Financial Access Partnership (FAP)—pour pouvoir suivre et mesurer l’accès aux services financiers au moyen de données fiables collectées de manière régulière.

Mexique Le Conseil national pour l’inclusion financière a été créé en 2011 dans le but d’établir un mécanisme institutionnel facilitant la coordination des activités de différents organismes en ce domaine (voir encadré 4). Il a pour mission d’organiser les travaux des différentes entités chargées des questions d’inclusion financière dans le pays, des organismes de réglementation aux entités de promotion sociale et de protection des consommateurs. Pour un pays comme le Mexique, qui poursuit différents programmes sociaux pouvant contribuer à l’inclusion financière, ce Conseil est une importante réalisation. Le Conseil coordonnera les propositions relatives aux stratégies d’inclusion financière ainsi que leur exécution, formulera des directives pour une politique nationale d’inclusion financière, définira les objectifs à moyen et long terme en ce domaine, proposera les modifications nécessaires dans le secteur financier, et obtiendra des informations du secteur privé sur les programmes et actions concernant l’inclusion financière.

Philippines Bangko Sentral ng Pilipinas s’est dotée d’une unité de microfinance en 2002, qui est devenue le service de promotion pour l’inclusion financière (Inclusive Finance Advocacy Staff) en 2007, en raison de l’importance accordée à l’objectif plus général de l’inclusion financière.

Royaume-Uni Au Royaume-Uni, le Groupe de travail pour l’inclusion financière (Financial Inclusion Taskforce) était un organe indépendant chargé de conseiller HM Treasury et de suivre et d’évaluer les progrès dans le domaine de l’inclusion financière. Le groupe de travail, constitué en février 2005, se composait de membres venant du secteur privé, du secteur public et du secteur des organisations sans but lucratif, agissant à titre personnel et bénévole. Il a achevé ses travaux en mars 2011, et présenté ses recommandations finales aux autorités et au secteur privé.

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La structure établie dans le cadre du secteur public pour appuyer l’inclusion financière au Mexique est présentée dans l’encadré 4.

ENCADRÉ 4. STRUCTURE INSTITUTIONNELLE DE L’INCLUSION FINANCIÈRE

Au Mexique, le ministère des Finances et du Crédit public coordonne le secteur financier. Deux organes du ministère des Finances participent aux travaux d’inclusion financière : la commission nationale de contrôle des opérations bancaires et boursières (CNBV) et la commission nationale de protection des utilisateurs de services financiers (CONDUSEF).

La CONDUSEF est une institution publique chargée d’assurer la protection des consommateurs. Elle a pour mis-sion de promouvoir l’éducation financière de la population mexicaine; de concevoir des produits et des outils qui fournissent un soutien, des conseils et des orientations aux utilisateurs des services financiers; et d’assurer des rapports égaux et équitables entre les institutions financières et les utilisateurs de leurs produits et services. La CNBV assure les fonctions de supervision et de réglementation des opérations de toutes les entités financières; en 2007, elle a créé une unité pour l’accès au financement au sein de ses services de réglementation, qu’elle a chargée de toutes les questions concernant l’accès au financement au Mexique.

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Étapes correspondantes : actions du secteur public

VI. Actions du secteur public : politiques, réglementation et infrastructure financières

« Étant donné les défaillances du marché associées au manque d’information, la nécessité de coordon-ner une action collective ainsi que la concentration des pouvoirs partout dans le monde, les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer pour soutenir et réglementer la fourniture de services financiers et, parfois même, procéder à des interventions di-rectes. » (Demirguc-Kunt, Beck, et Honohan 2008)

Les pays peuvent s’appuyer sur des directives et des ressources techniques de plus en plus importantes17 pour concevoir, établir les priori-tés et le séquençage des réformes stratégiques et juridiques et des mesures visant à renforcer l’infrastructure financière. Cette section fournit un cadre de référence général, et renvoie à des in-formations, des matériaux et des modèles nation-aux qui peuvent fournir de plus amples directives. Les options proposées couvrent les réformes réglementaires, l’infrastructure financière et les interventions publiques. Les réformes peuvent éliminer les obstacles à l’innovation et à la presta-tion de services financiers ainsi qu’à l’accès des ménages et des entreprises à ces services. Le développement de l’infrastructure financière per-met d’abaisser les coûts et les risques de la pres-tation de services financiers et peut promouvoir

l’innovation et la création de nouveaux produits et services. Enfin, les interventions publiques peuvent éventuellement remédier aux carences du marché ou du cadre habilitant ou encore ca-talyser l’offre du secteur privé, par exemple en effectuant des paiements par le biais de comptes bancaires ou de transferts électroniques, ou en mettant en place un mécanisme de partage des risques qui encourage les banques à consentir des prêts à de nouveaux secteurs et à de nou-veaux clients.

Points essentiels :

n Les réformes stratégiques et réglementaires et le développement de l’infrastructure financière basés sur des diagnostics et des données de bonne qualité peuvent fournir le cadre requis pour élargir l’inclusion financière des ménages et des entreprises.

n L’adoption d’initiatives et la poursuite d’interventions sur le marché par le secteur public peuvent être justifiées dans certains cas par les défaillances du marché ou la nécessité d’inciter le secteur privé à prendre des mesures durant la phase de mise en œuvre des réformes et de mise en place de l’infrastructure financière.

17 L’annexe I indique les principales sources auxquelles se reporter. Le Partenariat mondial pour l’inclusion financière, l’Alliance pour l’inclusion financière, le Groupe de travail de la CPAE sur l’inclusion financière, et des organisations comme la Banque mondiale, le CGAP, l’IFC et l’OCDE ont mis au point des matériels et ont constitué des forums permettant de partager les expériences et les modèles nationaux. Le Programme d’apprentissage par les pairs, mentionné dans la section consacrée au Cadre d’appui à la mise en œuvre, facilitera également l’échange d’informations ainsi que des discussions sur les questions techniques entre les pays, notamment en ligne

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Les enquêtes confirment le fait que l’adoption de programmes de réformes de vaste portée et l’établissement de missions clairement définies peuvent accélérer le rythme des progrès en matière d’inclusion financière18. Les organes de réglementation qui ont une stratégie d’inclusion financière ont généralement plus de responsabili-tés en ce domaine et affectent davantage de ressources financières et humaines à ces ques-tions. Ce type d’organisation peut contribuer de manière plus efficace à encourager le secteur privé à prendre les mesures nécessaires pour considérablement accroître l’inclusion finan-cière. Par exemple, des réformes renforçant l’infrastructure financière peuvent déboucher sur l’offre de produits et l’adoption de modèles de pr-estation à faible coût et comportant peu de ris-ques, essentiels à l’élargissement de l’inclusion financière.

En 2009, différents pays ont adopté des réglemen-tations pour une inclusion financière responsable, qui vont de la promotion du financement rural (42

pays) à la réglementation des institutions de mi-crofinance (45 pays) et à l’adoption de réglemen-tations sur les services bancaires sans agence (36 pays)19. Les trois catégories de réglementa-tions les plus fréquemment adoptées concernent la protection des consommateurs (56 pays), les règles de connaissance de la clientèle (48 pays) et l’amélioration de l’accès des PME aux finance-ments (47 pays). Dans le domaine de la protection des consommateurs, la plupart des pays sont do-tés de réglementations concernant la divulgation d’information et de mécanismes de recours mais un grand nombre d’entre eux en sont encore à un stade initial de la préparation d’une stratégie. Bien que les pays s’emploient activement à réformer la protection des consommateurs, ils ne prennent pas des mesures aussi résolues pour assurer leur édu-cation financière.

Politiques et réglementations

Les organes de réglementation et de supervision contribuent de manière cruciale à la conception

TABLEAU 7. OPTIONS EN MATIÈRE DE RÉFORMES STRATÉGIQUES ET JURIDIQUES

OPTIONS EXEMPLES NOTABLES

Réglementation (ou engagement volontaire du secteur privé) visant à assurer l’accès à des comptes financiers

Afrique du Sud, Inde, Royaume-Uni, Union européenne

Finance responsable : n Cadres de protection des consommateurs n Mécanismes de règlement des différends

Australie, Indonésie, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Pérou

Réglementation, agrément et supervision des institutions financières non bancaires : n y compris dans le domaine de la microfinance, du crédit-bail et de l’affacturage n réformes pour permettre aux agents de fournir des services financiers n réglementation et supervision des établissements acceptant de petits dépôts, par ex.

les coopératives financières, sur la base du principe de proportionnalité

Brésil, Égypte, Inde, Mexique, Pakistan

Lois et réglementations permettant d’exploiter des systèmes de paiements sûrs et efficaces et la croissance de l’argent électronique

Lois et réglementations permettant d’exploiter un système d’information sur la solvabilité moderne et détaillé

18 Voir, par exemple, le rapport du CGAP/Banque mondiale sur l’accès financier 2010 intitulé « Financial Access 2010 Report » .19 Groupe consultatif d’aide aux populations les plus pauvres (CGAP) et Banque mondiale. 2010. Financial Access 2010. Washington, CGAP et Banque mondiale

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Version : août 2012

et à la mise en place de conditions propices à l’inclusion financière. Il est nécessaire d’établir un cadre stratégique et réglementaire habilitant pour promouvoir cette dernière. Des cadres juridiques et réglementaires rationnels, bien appliqués, favoris-ent le développement du marché et l’intensification de la concurrence, tout en assujettissant les institu-tions financières et les agents économiques à des réglementations prudentielles et à des règles de comportement judicieuses et adaptées de manière à protéger les consommateurs et les déposants, tout en assurant la stabilité du marché. Il importe donc de concilier plusieurs objectifs, parmi lesquels l’inclusion financière.

Les pouvoirs publics jouent un rôle crucial en définissant les règles de manière à permettre l’adoption de modèles d’activité innnovants pour l’inclusion financière et à stimuler la concurrence, dans un contexte caractérisé par l’application de règles prudentielles et par la poursuite d’activités de supervision. La crise des titres hypothécaires à risque aux États-Unis montre les conséquences de réglementations prudentielles inadéquates qui encouragent les clients à emprunter au-delà de leur capacité de remboursement. Comme le note l’étude de la Banque mondiale intitulée Finance for All20, la concurrence qui peut contribuer à promou-voir l’accès à des services financiers peut égale-ment donner lieu à des périodes frénétiques de

ENCADRÉ 5. BANGKO SENTRAL NG PILIPINAS (BSP) : UN CADRE RÉGLEMENTAIRE PORTEUR

Accroissement des points d’accès aux produits et aux services financiers par le biais de bureaux de microbanques

BSP a publié une règle (circulaire 694 en date du 14 octobre 2010) autorisant les banques à étendre leurs ré-seaux physiques sur des marchés de taille plus limitée et difficiles à atteindre en ouvrant des agences simplifiées qualifiées de bureaux microbancaires. Ce système permet d’établir des points d’accès supplémentaires à une large gamme de services financiers (prêts, épargne, envois de fonds, conversion de monnaie électronique, paie-ment de factures, services de paiement et d’achat de montant limité de devises) tout en contribuant à remédier au problème des coûts et de la viabilité des agences.

Élargissement de la portée virtuelle des banques grâce au Cadre de l’argent électronique

En publiant les circulaires 649 (9 mars 2009) et 704 (22 décembre 2010), BSP a créé une plateforme pour un écosystème d’argent électronique et une plateforme efficace pour les paiements de détail. Les banques peuvent établir des liens avec des prestataires de services d’argent électronique tels que les compagnies de télécommu-nications ou bien émettre de l’argent électronique directement ou par l’intermédiaire de sous-traitants.

Renforcement de la transparence des opérations de prêt et de la protection des consommateurs

BSP a publié des circulaires (730 en 2011 et 754 et 755 en 2012) obligeant les entités accordant des crédits (banques, institutions financières non bancaires et institutions de crédit non assujetties au contrôle prudentiel) à calculer et à publier le taux d’intérêt effectif, et à utiliser un formulaire type de divulgation de l’information pour que tous les emprunteurs puissent obtenir des informations relatives à leur emprunt sous une forme simple et facile à comprendre et se prêtant à des comparaisons avec celles d’autres prestataires.

Source : BSP.

20 Demirguc-Kunt, Asli, T. Beck et P. Honohan. 2008. « Finance for All : Policies and Pitfalls in Expanding Access » . Banque mondiale, Washington

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financements imprudents lorsqu’elle n’est pas re-placée dans un cadre réglementaire et de supervi-sion adéquat. Les pouvoirs publics sont confrontés à la tâche difficile qui consiste à s’assurer que la réglementation et la législation sont suffisamment souples et actualisées pour pouvoir s’adapter à des technologies d’inclusion financière de plus en plus complexes, telles que les services bancaires mo-biles, les réseaux de TPV ou l’argent électronique, et au rôle que peuvent jouer les établissements non bancaires dans le cadre de la prestation de servic-es financiers.

Les exemples de réformes stratégiques et ju-ridiques prometteuses donnés au tableau 7 ne sont présentés qu’à titre indicatif. Cette liste n’est pas exhaustive car la gamme des outils stratégiques et réglementaires disponibles est très large.

La banque centrale des Philippines a pour priorité de mettre en place un cadre propice à l’innovation tout en continuant de privilégier la sécurité et l’intégrité du système financier et la protection des consommateurs. L’encadré 5 donne des ex-emples de cette démarche.

Les autorités de régulation financière du Kenya ont fait preuve de souplesse pour appuyer l’innovation dans la prestation de services financiers en auto-risant Safaricom à mettre au point un service de transfert monétaire par le biais de la téléphonie mobile, M-Pesa. Ce service compte plus de 15 mil-lions d’utilisateurs enregistrés au Kenya et est un exemple d’un nouveau modèle d’activité qui a non seulement permis d’offrir un service financier mais aussi créé un nouvel écosystème financier. Bien que les transferts électroniques par téléphonie mobile soient encore d’une ampleur très limitée, le Kenya constate que ce type de service finan-cier peut être un moyen de relier électroniquement les clients au système financier institutionnel et de leur donner accès à une « échelle de produits » , qui peut, du moins partiellement, permettre de contre-balancer le coût de l’acquisition de clients et de la fourniture de services à ces derniers.

Autre exemple notable d’atténuation des obstacles rencontrés par le secteur privé dans le cadre des ef-forts visant à développer les services financiers, la banque centrale du Brésil a assoupli les restrictions aux catégories d’agents qui peuvent servir de points d’accès aux services financiers. Le programme brésilien de réseau de « correspondants » est un partenariat entre les banques et 150 000 agents,

ENCADRÉ 6. EFFORTS AXÉS SUR L’ÉTABLISSEMENT D’UN COMPTE BANCAIRE DE BASE DANS L’UNION EUROPÉENNE

Dans l’Union européenne, une proportion im-portante d’adultes ne peut avoir accès à des comptes bancaires de base. La Commission eu-ropéenne a donc recommandé à tous ses mem-bres de veiller à ce que tous les consommateurs aient accès à un compte de paiement de base pour favoriser l’inclusion financière et sociale de toutes les personnes en Europe. Ces comptes devraient être proposés aux consommateurs à un coût raisonnable, quel que soit leur pays de résidence au sein de l’Union européenne ou leur situation financière. Selon les termes de la re-commandation, « les services indissociablement liés au compte de paiement de base devraient inclure la possibilité d’y déposer et d’y prélever de l’argent. Ils devraient permettre au consom-mateur d’effectuer des opérations de paiement essentielles telles que la perception d’un salaire ou de prestations sociales, le règlement de fac-tures ou d’impôts et l’achat de biens et de ser-vices, notamment par virement, par prélèvement et par l’emploi d’une carte de paiement » .

À l’horizon de juillet 2012, la Commission suivra et évaluera les progrès réalisés et proposera toutes mesures nécessaires, notamment d’ordre législatif, pour assurer la réalisation des objectifs de la recommandation.

Source : Commission européenne (2011).

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qui a produit environ 62 % du nombre total de points d’accès aux services du système financier, et a fait de ce réseau le plus important de ce type au monde. Il est désormais possible d’avoir accès, dans chaque municipalité, à au moins un minimum de services financiers.

L’offre de comptes bancaires accessibles ou comptes bancaires « de base » est de plus en

plus encouragée ou requise, comme indiqué dans l’encadré 6. Les résultats sont toutefois variables et, dans bien des cas, les banques comme les consommateurs ne manifestent à leur égard qu’un enthousiasme limité, malgré le nombre souvent im-pressionnant de comptes ouverts. Cette question sera examinée plus en détail dans la section de ce Cadre consacrée aux actions du secteur privé.

ENCADRÉ 7. FINANCES RESPONSABLES : RESSOURCES, PRINCIPES, BONNES PRATIQUES

Lors du sommet de novembre 2010, le G20 a demandé au Conseil de stabilité financière de collaborer avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’autres organisations internatio-nales pour étudier les possibilités de promouvoir la protection des consommateurs de produits et de services financiers et de lui faire rapport en vue de la réunion de novembre 2011. À la demande du G20, un groupe de réflexion sur la protection financière des consommateurs a été mis en place. L’OCDE a également formulé de bonnes pratiques relatives à la sensibilisation et à l’éducation financière ainsi que de bonnes pratiques portant précisément sur l’éducation financière et la sensibilisation aux enjeux liés au crédit, aux assurances et aux pen-sions privées. En 2008, l’OCDE a créé le Réseau international pour l’éducation financière.

La Banque mondiale a formulé de bonnes pratiques pour la protection des consommateurs de services finan-ciers21 dans le cadre d’un processus de consultation, auquel ont participé, notamment, FinCoNet, l’OCDE, le Groupe de réflexion sur la protection financière des consommateurs du Conseil de stabilité financière (CSF) et le groupe de travail de l’OCDE pour la protection des consommateurs de services financiers. Les bonnes pratiques peuvent servir de méthode d’évaluation dans le contexte d’examens détaillés des cadres juridique, réglementaire et institutionnel de la protection des consommateurs des pays. À ce jour, les bonnes pratiques ont été utilisées par la Banque mondiale pour procéder à des évaluations dans plus de 16 pays, qui ont débou-ché sur des recommandations pour des plans d’action. La Banque mondiale a entrepris de mettre au point des instruments de mesure des compétences financières avec l’appui du Fonds fiduciaire russe pour l’éducation financière.

Le Groupe consultatif d’assistance aux pauvres (CGAP) a publié des rapports et des notes stratégiques sur la protection des consommateurs ainsi qu’une série de principes axés sur la protection des clients des prêteurs de microfinancements, formulée en collaboration avec Accion ainsi que d’autres organisations. Les travaux de re-cherche et les services de conseil du CGAP en ce domaine sont axés sur les besoins particuliers de protection, les tendances et l’expérience des consommateurs qui se trouvent à la base de la pyramide et sur la formulation de mesures adéquates pour répondre aux besoins de cette catégorie de consommateurs22.

21Disponible à l’adresse www.worldbank.org/financialinclusion.22 Pour plus d’information, voir Brix, Laura, et Katharine McKee. 2010. « Consumer Protection Regulation in Low-Access Environments : Opportunities to Promote Responsible Finance »

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ENCADRÉ 8. RÉGLEMENTATION PROPORTIONNELLE DE LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DES CAPITAUX ET LE FINANCEMENT DU TERRORISME FAVORISANT L’INCLUSION FINANCIÈRE

En Inde, les directives en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme comportent des dispositions particulières concernant les clients ayant de faibles revenus qui ne sont pas en mesure de présenter les pièces d’identité requises mais qui souhaitent ouvrir des comptes de faible montant. Les banques sont autorisées à ouvrir un compte à ces clients potentiels lorsqu’ils sont parrainés par un client de la banque considérée sous réserve que celui-ci ait fait l’objet de l’intégralité des procédures de diligence, qu’il soit titulaire d’un compte dans cette banque depuis au moins six mois, et que ses transactions aient été jugées satis-faisantes; elles peuvent également ouvrir un compte si les clients potentiels présentent une autre pièce d’identité qui répond à ses critères. Aux Philippines, un certificat émis par le chef de village est considéré comme une pièce d’identité acceptable dans le cas des clients des zones rurales.

La protection des consommateurs de services financiers établit des règles de conduite bien dé-finies pour les autres établissements financiers vis-à-vis de leur clientèle de détail. Elle vise à as-surer que les consommateurs : 1) obtiennent des informations qui leur permettent de prendre des décisions fondées, 2) ne soient pas l’objet de pra-tiques injustes et trompeuses, et 3) aient accès à des mécanismes de recours pour régler les dif-férends. L’imposition de règles de conduite bien définies aux institutions financières, conjuguée à l’amélioration des compétences financières des consommateurs contribuera certainement à ac-croître la confiance des consommateurs dans les marchés financiers et à soutenir le développement de ces derniers.

Bien que les lois sur la protection des consom-mateurs puissent être adaptées au contexte, les Principes de haut niveau du G20 pour la protec-tion des consommateurs de services financiers notent que les réglementations doivent couvrir les points suivants :

• Pratiques du marché équitable. Les condi-tions des contrats relatifs aux produits et servic-es proposés par les prestataires financiers doi-vent être équitables pour les consommateurs, et les documents établis pour promouvoir leurs ventes ne doivent pas être trompeurs.

• Traitement équitable Tous les consomma-teurs, quel que soit leur niveau de revenu, doi-vent être traités avec le même respect.

• Divulgation de l’information. Toutes les infor-mations pertinentes pour les consommateurs, notamment les commissions, les taux d’intérêt et autres frais, doivent être publiées.

• Recours. Les consommateurs doivent avoir accès à des mécanismes adéquats pour porter plainte.

• Éducation financière Il est nécessaire d’éduquer les consommateurs pour éliminer l’asymétrie d’information entre les consomma-teurs et les prestataires.

• Conseils en matière de crédit. Les services de conseil en matière de crédit sont utiles aux clients confrontés à des problèmes de suren-dettement.

• Protection de l’information personnelle. Les informations financières des consommateurs doivent être confidentielles.

L’encadré 7 présente un certain nombre de sources d’informations disponibles, notamment sur les con-naissances et les compétences financières et sur la protection des consommateurs de services finan-ciers en général.

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L’application inappropriée des obligations en matière d’intégrité financière peut être un obstacle important à l’inclusion financière. Les obligations en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme peuvent comprom-ettre l’inclusion financière, par exemple lorsqu’elles exigent la présentation de pièces d’identité que certains groupes de population ne possèdent pas. L’inclusion financière peut favoriser l’intégrité du système financier en attirant davantage de clients et en réduisant le nombre de leurs transactions en liquide lorsqu’ils sont intégrés aux services finan-ciers institutionnels assujettis à un suivi. Les pays peuvent promouvoir l’inclusion financière en auto-risant l’application d’une réglementation axée sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le fi-nancement du terrorisme souple et proportionnelle qui permet de veiller efficacement à l’intégrité du système financier sans compromettre la réalisation des objectifs d’inclusion.

En ce qui concerne les règles de connaissance de la clientèle (KYC), les Normes internationales du Groupe d’action financière sur la lutte contre

le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et sur l’inclusion financière recomman-dent aux pays de suivre une démarche progressive pour satisfaire aux règles de KYC et au devoir de vigilance à l’égard de la clientèle. Cette démarche permet d’appliquer des procédures de vigilance différentes à des catégories de clients potentiels différentes. Les clients ne possédant pas de pièce d’identité peuvent être en mesure d’obtenir des ser-vices financiers de base limités, tandis que ceux qui peuvent présenter une pièce d’identité ont accès à des services de plus vaste portée. L’encadré 9 donne des exemples provenant de plusieurs pays.

Comme le souligne le Groupe d’action financière (GAFI), l’intégrité du système financier et l’inclusion financière sont plus complémentaires en théorie qu’en pratique. Une étude des liens entre ces deux éléments est présenté dans les Normes internatio-nales sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et l’inclusion finan-cière ( « FATF Guidance on Anti-Money Launder-ing and Terrorist Financing Measures and Financial Inclusion » ) établies par le Groupe d’action finan-

ENCADRÉ 9. ÉVALUATION PROPORTIONNELLE DES RISQUES : EXEMPLES NATIONAUX

Canada : les clients ne sont tenus de présenter une pièce d’identité et les banques ne sont tenues de vérifier ces dernières que pour les envois de fonds d’un montant égal ou supérieur à 1 000 dollars canadiens.

Lesotho : les clients à qui posent peu de risque sont les clients dont le chiffre d’affaires brut mensuel est inférieur à 736 dollars des États-Unis. Ces clients ne sont tenus de présenter qu’une seule pièce d’identité pour ouvrir un compte.

Malaisie : Malaysia Bank demande aux citoyens malais de présenter leur acte de naissance ou leur passeport, tandis qu’elle accepte les cartes de réfugiés, les cartes d’étudiant, les permis de travail et les lettres établies par des universités pour les non-citoyens.

Mexique : Partant d’une évaluation/ à travers une évaluation des caractéristiques des produits et des vulnérabili-tés éventuels les autorités ont indentifié les risques que présente la fourniture de services financiers aux popu-lations ayant de faibles revenus. La réglementation concernant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme a été modifiée sur la base de cette évaluation de manière à établir trois niveaux d’activité pour les comptes (uniquement ceux qui ne donnent lieu qu’à de faibles transactions) et les mesures de sauvegarde correspondantes. Niveau 1 : le montant maximum total des dépôts est USD 280 (UDIS 750 et un solde non cumulatif supplémentaire de 1 000 UDIS); niveau 2 : USD 1 114 (UDIS 3 000); niveau 3 : USD 3 715 (UDIS 10 000).

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cière avec la Banque mondiale et le Groupe Asie/Pacifique sur le blanchiment des capitaux et dans le « Global Standard-Setting Bodies and Inclusion financière for the Poor : Toward Proportionate Stan-dards and Guidance » préparé pour le compte du GPFI du G20.

Développement de l’infrastructure financière

L’infrastructure financière assure la poursuite de transactions sûres et efficaces et abaisse les coûts et les risques assumés par les prestataires de ser-vices financiers. Cette infrastructure compte parmi ses composantes essentielles le cadre des transac-tions garanties, le système d’information de crédit et le système de paiement, comme indiqué ci-après et dans le tableau 8.

La hausse des ratios des crédits du secteur privé au PIB est liée à la protection des créanciers par le biais des régimes juridiques des financements garantis. L’amélioration des cadres de garantie per-met de réduire l’aléa de moralité et l’antisélection.

Le renforcement de la protection des droits des créanciers et des débiteurs et les mécanismes d’application des règles peuvent entraîner un gon-flement considérable des crédits du secteur privé en proportion du PIB et réduire le niveau de créances irrécouvrables23. Des régimes de garantie efficaces contribuent à l’inclusion financière en réduisant les risques et les pertes des prêteurs.

L’établissement de systèmes d’information de crédit permet de remédier à un problème fonda-mental des marchés du crédit : l’asymétrie des informations entre les emprunteurs et les prêteurs peut engendrer des problèmes d’antisélection, de rationnement du crédit et de risque moral. Les or-ganes de réglementation et les intervenants sur le marché financier sont donc de plus en plus con-scients de l’intérêt que présentent les systèmes d’information de crédit pour la réduction du risque de crédit et l’amélioration de la gestion du porte-feuille global, pour le renforcement de la supervi-sion financière et la stabilité du secteur financier et pour l’élargissement de l’accès au crédit24.

TABLEAU 8. OPTIONS EN MATIÈRE D’INFRASTRUCTURE FINANCIÈRE (EXEMPLES)

Transactions garanties : n Registre de garanties constituées par des biens meubles, régimes d’insolvabilité

Systèmes de paiement : n Systèmes de règlement brut en temps réel pour faciliter un règlement efficace et sécurisé des paiements de détail n Infrastructure des paiements de détail, y compris les commutateurs des cartes et autres chambres de compensation

automatisées n IInteropérabilité des plateformes techniques utilisées par les instruments de paiement

Systèmes d’information de crédit : n La centrale des risques est une composante d’un système de crédit moderne n Le registre du crédit appuie le contrôle des banques, peut fournir des services d’information de crédit limités aux

banques jusqu’à l’établissement d’une ou plusieurs centrales des risques n Agence de notation des PME

Identification n Cartes d’identité biométriques

23 Société financière internationale (IFC). 2011. « Financial Inclusion Data. Assessing the Landscape and Country-level Target Approaches » . Document de travail préparé pour le compte du Partenariat mondial pour l’inclusion financière (GPFI). IFC, Washington.24 Pour plus d’information, voir Banque mondiale, 2011. « General Principles for Credit Reporting » . Banque mondiale, Washington

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Les systèmes de paiement fournissent l’infrastructure technique, le cadre juridique et les mécanismes de règlement financiers nécessaires à la poursuite de transactions financières entre les in-tervenants sur le marché, et notamment les particu-liers, les banques, les entreprises, les courtiers, les détaillants. Ils permettent aux parties de régler leurs transactions rapidement, à moindres frais, dans de bonnes conditions de sécurité et moyennant des risques acceptables. Les systèmes de règlement brut en temps réel facilitent le règlement sûr et ef-ficace de montants élevés et les paiements entre institutions financières en général. L’infrastructure des paiements de détail—en particulier les cham-bres de compensation automatisées—facilite le traitement des instruments de paiement de détail. Il est nécessaire d’assurer l’interopérabilité entre les différentes plateformes techniques utilisées pour un même instrument de paiement. Les com-mutateurs des cartes de paiement revêtent de

l’importance pour l’interopérabilité des transactions effectuées au moyen de ces cartes dans un pays. Il importe également de prêter attention aux inter-faces entre les infrastructures externes et internes pour promouvoir l’automatisation et réduire les ris-ques opérationnels.

Initiatives et interventions du secteur public sur le marché

Les réformes stratégiques et réglementaires et le développement de l’infrastructure financière peu-vent faire sentir leurs effets avec un certain décal-age dans le temps, tandis que les défaillances et les rigidités du marché perdurent, y compris en matière d’information et de perceptions, ce qui peut ralen-tir l’inclusion financière. La poursuite d’initiatives et d’interventions limitées dans le temps et en im-portance par le secteur public peut alors se justi-fier, notamment pour encourager une réponse plus rapide du secteur privé.

TABLEAU 9 : OPTIONS EN MATIÈRE D’INITIATIVES ET D’INTERVENTIONS PUBLIQUES

OPTIONS EXEMPLES NOTABLES

Banques ou Fonds d’État (il existe des exemples d’institutions ayant remédié, dans une certaine mesure, aux risques généralisés associés aux banques d’État dans les domaines de la gouvernance, des carences institutionnelles et opérationnelles et des possibilités de distorsion du marché)

Canada, Chili, Maroc (Crédit Populaire), Pérou (Agrobanco)

Mécanismes de garantie partielle de crédit (interventions qui engendrent généralement moins de distorsions sur le marché que les banques d’État)

Chili (FOGAPE), Cisjordanie et Gaza, Inde, et de nombreux autres pays

Prêts pyramidaux pour la microfinance ou du financement des PME Inde, Turquie, Europe du sud-est

Finance responsable : campagnes de sensibilisation (avec la société civile, le secteur privé), éducation financière, cadres de protection des consommateurs, divulgation de l’information et transparence

Afrique du Sud, Pérou, Royaume-Uni

Financements axés sur les PME : n Plateformes pour les opérations n Formation en gestion (Business Edge)

Chili (Chile Compra), Mexique(NAFIN)

Paiements État à personne, Transferts conditionnels de liquidités (liés à des comptes bancaires, comme les transferts électroniques)

Brésil, Colombie, Inde, Mexique

Services de banque centrale (par ex. services de règlement en « monnaie centrale » ) aux systèmes de règlement et de paiement privés pour accroître la sécurité et l’efficacité de leurs opérations (rôle à long terme)

Afrique du Sud, Brésil, Inde

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Les paiements de l’État peuvent contribuer à ac-croître le volume des transactions, améliorer la viabilité des modèles d’activité axés sur les popu-lations ayant de faibles revenus, et attirer de nou-veaux clients dans le secteur financier institution-nel. Ces paiements couvrent une large gamme de secteurs et d’activités économiques et, dans la plupart des cas, le montant global des flux est important. C’est pourquoi les améliorations qui ont pour effet d’accroître leur ‘efficacité, leur sécurité et leur transparence peuvent avoir un impact im-portant sur l’ensemble de l’économie. Par ailleurs, étant donné leur ampleur et leur nature, les pro-grammes de paiement de l’État peuvent également appuyer d’autres objectifs de la politique publique, notamment l’amélioration de l’accès de certains segments de la population à des produits financiers modernes.

Les programmes de paiement de l’État profitent à une forte proportion de la population en dessous du

seuil de pauvreté dans les pays en développement. Par exemple, le programme de transferts au titre de la protection sociale, Bolsa Familia, touche envi-ron 30 % des Brésiliens vivant en dessous du seuil de pauvreté. Le versement des pensions et autres prestations sociales dans des comptes bancaires et d’autres comptes non bancaires prépayés peut constituer le premier instrument de paiement mod-erne de ce type pour une fraction importante de la population d’un pays. De nombreuses micro et petites entreprises reçoivent également des paie-ments de l’État au titre de marchés de fournitures et de contrats de services.

Si de nombreux pays affichent des progrès impres-sionnants dans le domaine des paiements de l’État par voie électronique, la situation est extrêmement variable. Selon l’enquête 2010 de la Banque mon-diale sur les systèmes mondiaux de paiement, seulement 27 % des transferts en espèces/pres-tations sociales sont traités de manière électron-ique dans les pays à revenu intermédiaire, tranche inférieure, et 25 % dans les pays à faible revenu. La Banque mondiale a formulé des directives gé-nérales sur l’élaboration des programmes publics de paiement ( « General Guidelines for the Devel-opment of Government Payments Programs » ) qui fournit un cadre aux réformes en ce domaine.

Le secteur public acquiert aussi d’importantes quantités de services et de fournitures auprès des PME, notamment dans le cadre de marchés de travaux de réparation et d’entretien, de marchés de fournitures de bureau, et de contrats de servic-es de restauration et de services de transport. Les administrations publiques effectuent également des paiements indirects au titre de prestations, de rémunérations ou de pensions aux ménages et aux chefs de PME. Les PME peuvent avoir la possibilité d’utiliser des factures et des marchés d’approvisionnement conclus avec le secteur pub-lic aussi bien que le secteur privé pour obtenir ac-cès à des financements. Elles pourraient ainsi avoir recours au système de l’affacturage ou se servir de marchés conclus en tant que garantie d’un prêt. L’État peut mettre en place des mécanismes pour

ENCADRÉ 10. LES PAIEMENTS ÉTAT À PARTICULIER (G2P)

En 2008, en application de la loi indienne de garantie de l’emploi rural (National Rural Em-ployment Guarantee Act – NREGA) plus de 45 millions de paiements ont été effectués à des ha-bitants pauvres des zones rurales. Les personnes concernées peuvent recevoir leur paiement G2P sur leur compte d’épargne postal, leur compte bancaire ou par l’intermédiaire des représentants de l’État dans le village. En Andhra Pradesh, il existe une quatrième option, qui fait appel à des technologies plus perfectionnées : les particuliers peuvent recevoir les paiements dans des compt-es électroniques prépayés, auxquels ils ont accès au moyen de cartes intelligentes émises par deux sociétés technologiques. À ce jour, la grande majorité des comptes sont inactifs. Les banques s’attendent néanmoins à ce que, à terme, de nou-veaux clients participent au programme G2P et leur procurent ainsi des revenus supplémentaires.

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faciliter cet accès aux financements. Par exemple, au Mexique, la plate-forme NAFIN d’affacturage et de financement par la chaîne de valeur couvre les factures et les marchés publics conclus avec les PME ce qui permet à ces dernières de bénéficier également de cette plate-forme de financement. Au Chili, le système électronique d’achats publics, « Chile Compra » , a permis d’atteindre l’objectif de faciliter l’accès des petites entreprises intérieures aux marchés publics. La part du volume total des achats revenant au MPME est passée de 49 % en 2007 à 55 % en 2010. La part des achats publics revenant aux PME représente près du double de celle de l’ensemble de l’économie tout entière25.

Les principes et les normes établis à l’échelle mondiale pour les infrastructures financières26 fournissent des informations utiles aux autorités de réglementation et aux pouvoirs publics qui con-çoivent et mettent en œuvre des réformes. Il s’agit notamment de :

• Rapport du CSPR et de l’OICV sur les Prin-cipes pour les infrastructures du marché financier. Ce rapport présente de nouvelles normes internationales, plus rigoureuses, pour les systèmes de paiement, de compensation et de règlements. Les nouvelles normes (qualifiées de « principes » ) sont conçues de manière à rendre l’infrastructure de base sur laquelle re-posent les marchés financiers mondiaux encore plus robuste et mieux à même de résister aux chocs financiers qu’à l’heure actuelle. Le rapport présente une série unique détaillée de 24 prin-cipes conçus de manière à s’appliquer à tous les systèmes de paiement d’importance sys-témique, aux dépositaires centraux de titres, aux systèmes de règlement de titres, aux contrepar-ties centrales et aux référentiels des transac-tions (collectivement désignés par l’expression « infrastructure du marché financier » ).

• Services de transferts de fonds pour les travailleurs migrants- Principes généraux. Rapport du CSPR et e la Banque mondiale. Les principes établis dans ce rapport, publié en janvier 2007, ont depuis été approuvés par le G-8, le G20, et le Forum de stabilité finan-cière. Les principes couvrent des domaines tels que la transparence, la protection des consommateurs, l’infrastructure de paiement, l’environnement juridique et réglementaire, la structure du marché et la concurrence, et la gouvernance et la gestion des risques. Le rap-port indique aussi quel rôle les prestataires de services de transfert de fonds pour les travail-leurs migrants et les pouvoirs publics doivent jouer pour atteindre l’objectif de qui consiste à assurer un marché sûr et efficace pour ces services de transferts.

• Principes généraux pour les systèmes d’information de crédit de la Banque mon-diale. Ce rapport décrit les éléments essentiels pour comprendre les informations sur le crédit et veiller à ce que les systèmes soient sûrs, efficaces et fiables. Il vise à établir un cadre accepté au plan international constitué par des normes de politique et de supervision du système d’information de crédit. Ces principes ont été conçus non pas pour servir de base à la conception ou à l’exploitation d’un système particulier mais pour indiquer les principales caractéristiques que devraient présenter les différents systèmes et l’infrastructure sur laquelle ils reposent de manière à permettre la réalisation de l’objectif convenu, qui consiste à élargir l’accès et la couverture des services, à offrir des conditions équitables ainsi que des services sûrs et efficaces aux emprunteurs et aux prêteurs.

25 « SME Finance Policy Guide » . Étude préparée pour le compte du Partenariat pour l’inclusion financière. IFC, Washington26 Tous les principes et normes considérés dans cette section figurent sur le site www.worldbank.org/paymentsystems

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• General Guidelines for Government Pay-ment Programs. Les Directives générales pour les programmes de paiements publics se présentent sous la forme d’une série dé-taillée de principes pouvant aider les pou-voirs publics et autres parties prenantes à concevoir et à exploiter des programmes de paiements publics sûrs et efficaces. Les 10 directives générales présentées dans ce rapport rentrent dans quatre grandes catégo-ries : 1) sécurité, efficacité et transparence; ii) cadre juridique et réglementaire; iii) dis-ponibilité d’une infrastructure pour les sys-tèmes de paiement; et iv) exploitation des programmes de paiement de l’État pour at-teindre d’autres objectifs de développement. Les directives générales ont été établies par la Banque mondiale en consultation avec le Groupe consultatif international sur les paie-

ments publics (International Advisory Group for Government Payments).

Le secteur financier fournit des produits et services et devrait donc participer à la conception de la stra-tégie et à la fixation des objectifs, ainsi qu’à celle de la structure de suivi et de coordination, notam-ment la plateforme nationale d’inclusion financière. Si les institutions financières donnent leur adhésion aux objectifs et aux actions—par exemple par le biais d’une charte—il est beaucoup plus probable qu’elles jugeront que leurs réalisations sont dans leur propre intérêt et ne leur sont pas imposées, ce qui est essentiel pour modifier les comportements sur le marché à long terme et assurer des résultats durables. La menace implicite de l’imposition de réglementations peut, manifestement, contribuer à inciter les institutions financières à passer à l’action et accepter de revoir leur modèle d’activité pour poursuivre de nouvelles voies.

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Étapes correspondantes : actions du secteur privé

VII. Actions du secteur privé

Points essentiels :

n La réaction du secteur financier détermine si les objectifs d’inclusion financière pourront être atteints grâce à l’offre de nouveaux services, l’adaptation des produits et des processus existants et la mise en place de nouveaux mécanismes de prestation par les institutions financières.

n La conception de modèles d’activité viables se poursuit, et il importe de mettre en place des conditions propices à l’innovation et à l’entrée sur le marché d’intervenants non traditionnels, tout en continuant de privilégier la stabilité financière, la protection des consommateurs et l’intégrité du système financier.

La conception de modèles d’activité viables per-mettant d’offrir une large gamme de services finan-ciers à une clientèle de ménages ayant de faibles revenus et de PME se poursuit, malgré l’expansion et le potentiel considérable de modèles comme les opérations bancaires par les circuits de la téléphonie mobile et l’argent électronique, l’établissement de liens entre les comptes bancaires et les paiements et prestations de l’État, les assurances indicielles et les comptes bancaires « de base » d’un coût abordable. Ces derniers comptes (notamment les comptes d’épargne destinés à des épargnants do-tés de faibles revenus) et les systèmes de paie-ment de détail innovants sont présentés ici parce qu’ils constituent deux approches essentielles of-frant des possibilités de développer d’autres ser-vices financiers. Ce Cadre de référence ne cherche toutefois pas à prescrire ou à évaluer la manière

dont le secteur financier honorera les engagements pris dans le domaine de l’inclusion financière, et ne fournit ces informations qu’à titre d’exemple. L’enjeu pour les autorités de réglementation et les responsables de l’action publique (comme indiqué dans la section précédente) consiste à laisser suf-fisamment de latitude à l’innovation et à l’essai de nouveaux produits et mécanismes de prestation sans toutefois compromettre les impératifs de la stabilité financière, de la protection des consom-mateurs et de l’intégrité du système financier.

Comptes financiers accessibles

Les comptes ouverts auprès d’institutions finan-cières telles que des banques ou des coopéra-tives, qui permettent de stocker des fonds (dépôts) et de retirer /envoyer des fonds (paiements) sont essentiels à une démarche d’inclusion financière bénéfique. Les conditions à remplir pour ouvrir des comptes à faible coût, dits comptes de base peuvent être moins contraignantes (les critères de KYC peuvent être plus simples, par exemple), ces comptes, du moins au départ, ne pas donner permettre de contracter des emprunts ou de bé-néficier de facilités de découvert. Des comptes fi-nanciers accessibles sont maintenant offerts dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Kenya, la Malaisie, le Mexique et le Royaume-Uni. En Inde, la banque centrale a, dès 2005, encouragé les banques à ouvrir des comptes de base : 35 millions de ces comptes avaient été ouverts en janvier 2006.

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L’impact positif sur l’inclusion financière des compt-es mzansi en Afrique du Sud, qui ont été conçus en application de la charte du secteur financier, est décrit dans l’encadré 11. L’objectif initial fixé dans le cadre de la Charte pour les nouveaux comptes bancaires des quatre principales banques était de 2,27 millions à la fin de 2008; cet objectif a été at-teint, puis largement dépassé. Toutefois, le coût d’une transaction associée à ce type de compte est toujours élevé pour les paiements, les dépôts et les retraits de très faible valeur. Il faudrait de nou-veau innover pour réduire les coûts de prestation et

d’accès, éventuellement en ayant recours à la tech-nologie, à des agents à d’autres prestataires. Selon l’association bancaire d’Afrique du Sud (Bank Asso-ciation of South Africa), le nombre total de comptes mzanzi dans les quatre principales banques sud-africaines a diminué de 19 % au premier semestre de 2011, par suite de la fermeture des comptes in-actifs et de la conception par les banques d’autres produits ciblés sur le segment inférieur du marché.

Les bailleurs de fonds et les pouvoirs publics encouragent de plus en plus l’offre de produits

ENCADRÉ 11. COMPTES : LES COMPTES MZANSI

Le compte mzansi provient d’une initia-tive lancée en 2004, conformément à la charte sud-africaine pour le secteur fi-nancier, pour permettre à tous les Sud-africains d’avoir un compte d’épargne. Les grandes banques sud-africaines ont collaboré à la conception d’un compte qui, en raison de sa disponibili-té et de son faible coût, répond aux be-soins des clients potentiels. Quatre ans après le lancement de cette initiative, plus de 6 millions de comptes mzansi étaient ouverts, ce qui est un nombre élevé si l’on considère que l’Afrique du Sud compte quelque 32 millions d’adultes. Au moins un adulte sud-af-ricain sur 10 est titulaire d’un compte mzansi, et une personne bancarisée sur six utilise ce type de compte. La participation des banques à la concep-tion et à la mise en œuvre de ce nouveau produit a été essentielle.

Par exemple, les titulaires de comptes mzansi peuvent utiliser n’importe quelle GAB des banques participantes sans avoir à payer de frais supplémentaires—ce qui, en pratique, a permis de créer un réseau de plus de 10 000 GAB à l’échelle du pays et a donné accès à la plate-forme bancaire à l’ensemble de la communauté. Ces comptes sont en outre accessibles à partir des points de vente des détaillants. De manière générale, les comptes mzansi ont nettement élargi l’accès aux comptes d’épargne en Afrique du Sud, de sorte que près de 80 % de la population sont maintenant sur le point de pouvoir procéder à des transactions basées sur leur épargne bancaire. L’accès à un compte n’est toutefois que la première étape sur la voie de l’inclusion financière et de plus en plus d’efforts devront être déployés pour parvenir à cet objectif. Certaines banques attirent également maintenant des clients en leur offrant des comptes bancaires de base moins rigides.

Source : Bankable Frontier Associates (2009).

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d’épargne aux membres de la population ayant de faibles revenus. La justification commerciale de ces produits n’est toutefois pas encore large-ment établie. La Fondation Bill et Melinda Gates et l’Institut mondial des caisses d’épargne fournissent un appui à 10 banques pour leur permettre de pro-poser des comptes d’épargne de faible montant, dont les caractéristiques pourraient être plus fac-ilement reproduites. Huit de ces banques sont des caisses d’épargne. Il est de plus en plus admis que les réseaux des bureaux de poste et des caisses d’épargne pourraient être d’importants prestataires de services d’épargne et d’autres services finan-ciers destinés aux consommateurs ayant de faibles revenus, de même que les coopératives dans les pays où elles sont suffisamment développées.

Systèmes de paiement de détail innovants

L’évolution récente des technologies a donné lieu à l’apparition de nouveaux instruments de paie-ment de détail. De manière générale, les produits de paiement novateur donnent lieu au maintien par le client d’un compte prépayé auprès d’une institu-tion (qui n’est pas nécessairement une institution bancaire et financière), et l’utilisation du montant stocké dans ce compte pour effectuer des paie-ments. L’instruction de paiement c’est-à-dire de retrait sur les fonds stockés peut être donnée en ligne, par téléphone mobile ou au moyen d’une carte de paiement spéciale émise à cette fin27.

Au cours des 10 dernières années, l’innovation qui est peut-être la plus souvent citée est le recours à la téléphonie mobile pour effectuer et recevoir des paiements. Les banques ont commencé à tirer parti de la prévalence des téléphones mobiles en pro-posant des services bancaires et de paiement tra-ditionnels au moyen de ces appareils. Ces derniers sont devenus, dans une large mesure, un circuit de transaction supplémentaire. Le service Mobile Money, en revanche, résulte de la confluence de l’argent électronique, de téléphones mobiles per-

mettant de stocker et de transférer de l’argent élec-tronique, et des prestations assurées par des cor-respondants/agents commerciaux. Mobile Money pourrait contribuer à considérablement accroître la portée des services de paiement électronique pour couvrir de vastes segments de la population. Pour réaliser ce potentiel, il importe : i) d’intensifier la concurrence en permettant à de nouveaux presta-taires de services de paiement, y compris des pres-tataires non traditionnels, d’opérer; ii) de mettre en place un nouveau modèle d’activité basé sur des coûts variables pouvant être recouvrés par le pré-lèvement des commissions d’un niveau abordable (par opposition des produits de paiement tradition-nels qui peuvent être assortis de coûts fixes plus élevés); et iii) de créer de circuits qui sont mieux connus et plus faciles à utiliser par des personnes employant pour la première fois des produits de paiement. Il s’avère, au vu de l’expérience ré-cente, que si ce potentiel est bien réel, certains problèmes importants continuent de comprom-

ENCADRÉ 12. LES COMPTES D’ÉPARGNE AU KENYA

Une expérience menée dans des zones rurales du Kenya a montré que l’accès à un compte d’épargne se traduit par une augmentation importante des investissements commerciaux. Dans le cadre de cette expérience, les personnes formant un échan-tillon aléatoire d’individus travaillant pour leur pro-pre compte ont été autorisées à ouvrir des comptes d’épargne non rémunérés dans une banque de vil-lage. L’emploi de ces comptes par les femmes a été soutenu. Par ailleurs, les femmes déposant leur épargne dans ces comptes se sont révélées plus susceptibles d’investir dans leurs entreprises et d’accroître leurs dépenses malgré le niveau élevé des commissions de retrait.

Source : Dupas et Robinson (2009).

27 La monnaie électronique est un type de produit de paiement novateur. Elle représente une valeur monétaire dont peut disposer un consommateur, qui est stockée sur un moyen de paiement tel que des cartes à puce prépayées, des téléphones mobiles, ou des systèmes informatiques. Lorsqu’une transaction est effectuée, une infrastructure appropriée permet de lire la valeur stockée, d’y avoir accès et d’effectuer un transfert.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 46

Version : août 2012

28 Cirasino, Massimo. 2011. « Payment Systems Worldwide : A Snapshot. Outcomes of the Global Payment Systems Survey 2010. » Financial Infrastructure Series Payment Systems Policy and Research, World Bank, Washington, DC.

ettre sa pleine réalisation, notamment la nécessité d’infrastructures pour les systèmes de paiement de base. Lorsque les utilisateurs s’habitueront à Mobile Money et feront davantage confiance à ce système, d’autres produits tels que dépôts, inves-tissements et produits d’assurance pourront leur être proposés28.

L’enquête 2010 de la Banque mondiale sur les in-novations dans le domaine des paiements de dé-

tail fournit de précieuses informations, tirées des réponses fournies par 101 banques centrales, comme indiqué dans l’encadré 13.

Certains pays ont mis à l’essai des modèles d’exploitation par les compagnies de télécommu-nications en plus des modèles des banques. Dans le cas de M-Pesa, une société de télécommuni-cations émet le produit, gère les activités et est responsable des fonds des clients. Les modèles

ENCADRÉ 13. INNOVATION DANS LE DOMAINE DES PAIEMENTS DE DÉTAIL : ENQUÊTE MONDIALE SUR LES SYSTÈMES DE PAIEMENT

n L’utilisation de produits de paiement innovants augmente, mais reste bien inférieure à celle des produits de paiement de détail traditionnels. Seulement 11 pays ont indiqué que les transactions effectuées au moyen de produits de paiement innovants représentent plus de 5 % du total des transactions de détail. Toutefois, 70 pays ont fait état d’une hausse du recours à ces produits et 19 pays ont noté que cette hausse était plus forte que celle de l’utilisation des produits de paiement traditionnels.

n Si les intervenants non bancaires ont un rôle important à jouer dans le cadre de la prestation de produits/mécanismes innovants de paiement de détail, les banques continuent d’occuper une place importante dans ce domaine. Des entités bancaires participaient activement à la prestation des services dans le cas de 73 % des mécanismes de ce type recensés dans l’enquête. Toutefois, on assiste de manière généralisée à la poursuite d’activités en collaboration par différentes entités. Plus d’un tiers des produits sont fournis de manière conjointe, dans presque tous les cas, par une banque et une société de télécommunications. Dans plus de 61 % des cas, le compte sous-jacent est un compte bancaire, dans 17 % d’autres cas, ce compte est un compte bancaire non traditionnel. Plus de 38 % des produits déclarés par les banques centrales donnent lieu à la fourniture de services par des agents, et dans environ deux tiers des cas, ces agents sont des entités non bancaires telles que des détaillants.

n Les fonds des consommateurs sont protégés dans environ 60 % des cas. Selon l’enquête, qui couvrait aussi les mécanismes de protection des consommateurs utilisés pour les produits innovants, les fonds des consommateurs sont protégés par l’assurance des dépôts pour environ un tiers des produits, tandis qu’ils sont entièrement adossés aux dépôts pour environ un quart des produits. Aucun mécanisme de protection n’est cependant offert pour environ un cinquième des produits.

n La majorité des produits/mécanismes innovants se caractérisent par une interopérabilité très limitée. Moins de 20 % des produits sont censés être totalement ou partiellement interopérables. Environ 25 % des produits/mécanismes ont une interface avec les produits de paiement traditionnels.

n Les paiements aux commerçants, les paiements des factures des services d’utilité collective et les transferts de personne à personne sont les types de transaction les plus couramment appuyés par des mécanismes de paiement innovants. Moins de 10 % des produits innovants appuient des paiements de l’Etat, à être versé à des individus.

n L’infrastructure traditionnelle de compensation et de règlement n’est en général pas utilisée. Plus de 50 % des produits innovants mentionnés dans le cadre de l’enquête font l’objet d’un règlement dans les livres de l’émetteur. Moins de 40 % des produits donnent lieu à un règlement le même jour.

Source : Résultats de l’enquête Global Payment Systems Survey (2010).

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 47

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fondés sur les compagnies de télécommunica-tions (ainsi que d’autres modèles dans le cadre duquel une entité non bancaire est le prestataire légal du service) soulèvent un certain nombre de questions auxquelles il importe de prêter atten-tion. Les directives relatives à la réglementation des émetteurs non bancaires d’argent électro-nique prévoient généralement des dispositions concernant la « protection des fonds » pour as-surer la disponibilité des fonds lorsque les clients décident de recouvrer la valeur stockée, ainsi que des dispositions de « séparation des fonds » pour empêcher que ces fonds ne puissent être revendi-

qués par les créanciers de l’émetteur et ne soient utilisés par des intermédiaires29. Il importe égale-ment de considérer les missions respectives des organes de réglementation financière et des orga-nes de réglementation des télécommunications, l’application des réglementations financières à des prestataires de services non financiers, la mesure dans laquelle les compagnies de télécommunica-tions sont assujetties aux règles de protection du consommateur, l’accès aux systèmes de paiement et les possibilités de proposer d’autres services fi-nanciers tels que l’épargne.

29Tarazi, Michael, and Paul Breloff. 2010. « Nonbank E-Money Issuers : Regulatory Approaches to Protecting Customer Funds. » Focus Note 63, CGAP, Washington, DC.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 48

Version : août 2012

Étapes correspondantes : Élaboration et révision d’une stratégie, actions du secteur public, actions du secteur privé

VIII. Cadre de l’appui à la mise en œuvre

Une stratégie d’inclusion financière peut reposer sur des données, des analyses, des connais-sances de portée mondiale, une assistance et des financements. Les pays peuvent souhaiter solliciter un programme adapté pour soutenir les mesures d’inclusion financière qu’ils pilotent, que celles-ci constituent un plan d’action indépendant ou s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie de développement du secteur financier de plus vaste portée. Les bailleurs de fonds peuvent coordon-ner des programmes d’appui adaptés et progres-sifs pour promouvoir les stratégies d’inclusion fi-nancière nationales et peuvent travailler dans le contexte des mécanismes de coordination comme les plateformes nationales recommandées dans le présent Cadre. Il peut être aussi nécessaire de renforcer la capacité des organes de supervision, dont les fonctions se sont alourdies notamment par suite de l’accroissement du volume et de la gamme des services financiers proposés, par le biais d’un appui financier et de formations.

Les partenaires de développement comme la Banque mondiale, les banques régionales de développement, les bailleurs de fonds, l’IFC, le CGAP et les Nations Unies ainsi que l’Alliance pour l’inclusion financière fournissent des types d’aide complémentaires. La figure 3 décrit le rôle que ces institutions, ainsi que d’autres, peuvent jouer pour appuyer les mesures d’inclusion finan-cière nationales. Il peut, en effet, être nécessaire d’intensifier l’appui apporté dans les domaines suivants : l’utilisation des données et des diagnos-tics concernant l’inclusion et l’infrastructure finan-

cières dans le cadre de la formulation de réformes stratégiques et juridiques, le renforcement des ca-pacités du secteur privé et de la société civile afin de leur permettre de participer à la fixation des objectifs et à la conception des réformes (dans le cadre de consultations); le renforcement des capacités des autorités de réglementation et des responsables de l’action publique dans les pays à faible revenu; la fourniture d’outils techniques d’évaluation en temps réel des impacts en vue de leur prise en considération dans le cadre de la mise en œuvre des politiques; et la mise à l’essai et l’application de modèles d’activités viable pour les clients ayant de faibles revenus et les MPME.

Points essentiels :

n Le programme peer-to-peer appuyé par le réseau d’autorités de réglementation financière de l’Alliance pour l’inclusion financière30, les moyens dont disposent la Banque mondiale à l’échelle mondiale pour soutenir les décideurs et les organes de réglementation et ceux dont dispose l’IFC pour soutenir les institutions financières, ainsi que les points forts et les capacités respectives des banques régionales de développement, du CGAP et d’autres partenaires de développement peuvent être mis à profit par les pays prenant des engagements dans le domaine de l’inclusion financière.

n Les programmes d’appui à l’inclusion financière peuvent être conçus parallèlement aux stratégies dans ce domaine, pour assurer un appui échelonné et efficace à la mise en œuvre des stratégies pilotées par les pays et en réponse aux demandes et aux priorités de ces derniers.

30 En 2010, le G20 a demandé à l’AFI 2010 de renforcer la plateforme d’apprentissage par les pairs dans le domaine de la formulation des politiques d’inclusion financière et de fournir un appui aux engagements pris conformément à la Déclaration de Maya

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 49

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Dans les pays à faible revenu qui donnent la pri-orité à la clientèle des PME, le pacte du GPFI pour financer des PME (qui est en cours d’élaboration) pourrait appuyer la formulation de démarches et de modèles innovants pour remédier les prob-lèmes et les obstacles particuliers auxquels sont confrontés ces pays dans ce domaine. L’annexe 3 décrit plus en détail les domaines d’intervention proposés pour un pacte pour le financement des PME, c’est-à-dire : i) la création d’un environe-ment qui favorise l’accès des PME aux servic-es financiers; la formation de partenariats avec certains pays moins avancés (PMA) dans le but

d’échanger des informations sur les expériences et les modèles qui ont donné de bons résultats; iii) la fourniture d’une assistance technique et d’un appui au renforcement des capacités pour soutenir la mise en œuvre des stratégies et des cadres de politiques de financement des PME;iv) la mise en place d’une plateforme de réseau ef-ficace par l’intermédiaire du site web du GPFI et du Forum mondial de financement des PME, Global PME Finance Forum; et v) la promotion de mesures visant à favoriser l’inclusion financière, et notamment l’éducation financière et la protec-tion des consommateurs.

FIGURE 3. CADRE D’APPUI AUX ENGAGEMENTS ET AUX STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE : PRIORITÉS, MÉCANISMES31

31Note : BRD Banques régionales de développement; y compris la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque interaméricaine de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 50

Version : août 2012

IX. ConclusionsCe Cadre de référence s’appuie sur les élé-ments ci-après, qui s’inspirent et font la synthèse d’approches novatrices et des enseignements tirés d’une gamme de pays membres ou non membres du G20 :

Stratégies d’inclusion financière

n Les actions menées pour favoriser l’inclusion financière à l’échelle nationale comprennent généralement les composantes indiquées ci-après, qui peuvent toutefois se chevaucher et ne pas nécessairement se suivre comme indiqué ci-après : i) établissement d’un bilan : données et diagnostics; ii) cibles et objectifs;iii) élaboration ou révision de stratégies; iv) ac-tions menées du secteur public : politiques, réglementations et infrastructures financières; v) actions du secteur privé; et vi) suivi des progrès.

n Le contexte est différent dans chaque pays, notamment en ce qui concerne la disponibilité de données et de diagnostics, les capacités in-stitutionnelles de mise en œuvre des réformes, la structure du marché financier, l’envergure de l’infrastructure financière et les priorités poli-tiques. Les documents de référence, les exem-ples et les recommandations présentés dans ce Cadre n’ont pas un caractère prescriptif et peuvent donner lieu à une sélection dictée par le contexte national.

n Les stratégies d’inclusion financière peuvent viser des domaines prioritaires au niveau na-tional, comme le financement des PME, l’accès des femmes à des services financiers, les fi-nances rurales ou l’éducation financière.

n L’inclusion financière est liée à la stabilité fi-nancière, à l’intégrité du secteur financier, aux pratiques du marché et aux compétences fi-nancières des consommateurs. Les stratégies doivent être conçues sur la base d’analyses et d’objectifs établis dans ces domaines, que la stratégie d’inclusion financière soit formulée en tant que document indépendant ou qu’elle s’inscrive dans le cadre d’une stratégie plus gé-nérale de développement du secteur financier.

Établissement d’un bilan : données et diagnostics

n Les données collectées à l’échelle nationale et les évaluations diagnostiques servent de base à la conception et à l’établissement de l’ordre des réformes et peuvent également être utilisées par le secteur privé pour adapt-er la conception et la prestation des services financiers.

n Un pays peut procéder à l’établissement d’un bilan pour déterminer les obstacles à l’inclusion financière les domaines dans lesquels elle est limitée (par le biais d’enquêtes et d’évaluations diagnostiques), et les mesures ainsi que le cadre de politique de réglementation concer-nant l’inclusion financière. Il peut alors utiliser ces analyses et les données recueillies pour concevoir et mettre en œuvre de nouvelles mesures visant à remédier aux carences et pour formuler une stratégie d’inclusion finan-cière ou s’assurer que la stratégie existante permettra d’atteindre les cibles et objectifs fixés dans ce domaine.

n Les indicateurs d’inclusion financière peuvent servir à définir les objectifs nationaux et à suiv-re les progrès en direction de ces dernières.

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 51

Version : août 2012

Les indicateurs clés, qui sont compatibles avec les indicateurs de base proposés par le G20 préparés par le sous-groupe du GPFI pour les données et les mesures, se présentent comme suit32 :

• Adultes bancarisés dans une institution : pourcentage d’adultes titulaires d’un compte dans une institution financière formelle

• Adultes ayant obtenu un crédit d’une in-stitution soumise au contrôle prudentiel : pourcentage d’adultes ayant au moins un prêt en cours contracté auprès d’une insti-tution financière

• Entreprises bancarisées dans une insti-tution : nombre ou pourcentage de PME titulaires de comptes

• Entreprises ayant contracté un emprunt auprès d’une institution financière sou-mise au contrôle prudentiel : nombre ou pourcentage de PME ayant un prêt en cours

• Lieux d’accès aux services : nombre d’agences pour 100 000 adultes.

n L’adoption de ces indicateurs permet à chaque pays de fixer ses propres objectifs, et d’établir des références sur la base des données de pays comparables. Les pays peuvent établir des indicateurs et des objectifs secondaires pour préciser leurs priorités nationales.

Structure institutionnelle

n Il faut un leadership—premier Principe pour l’inclusion financière innovante—pour coordon-ner les actions et assurer le maintien de l’élan et de la volonté de réforme. Une plateforme nationale d’inclusion financière peut jouer ce rôle, et aussi assurer le suivi des progrès ac-complis en direction des objectifs et garantir

que toute modification apportée à la stratégie est notée et mise en application de manière à améliorer l’efficacité de cette dernière.

n Une unité spécialisée d’un organe de réglemen-tation financière ou du ministère des Finances peut prendre la direction des opérations rela-tives aux actions du secteur public, notamment dans le domaine de la réglementation, des politiques publiques et de l’infrastructure finan-cière. De nombreux intervenants du secteur public ont également un rôle à jouer.

n Le secteur financier doit jouer un rôle central dans la définition des objectifs d’inclusion fi-nancière pour garantir que ces dernières sont réalistes et se montrer résolu à les atteindre.

Actions du secteur public : politique, réglemen-tation et infrastructure financières

n Les réformes stratégiques et réglementaires et le développement de l’infrastructure financière basés sur des diagnostics et des données de bonne qualité peuvent fournir le cadre requis pour élargir l’inclusion financière des ménages et des entreprises.

n L’adoption d’initiatives et la poursuite d’interventions sur le marché par le secteur public peuvent être justifiées dans certains cas par les défaillances du marché ou la nécessité d’inciter le secteur privé à prendre des mesures durant la phase de mise en œuvre des ré-formes et de mise en place de l’infrastructure financière.

Actions du secteur privé

n La réaction du secteur financier détermine si les objectifs d’inclusion financière pourront être atteints grâce à l’offre de nouveaux ser-vices, l’adaptation des produits et des proces-sus existants et la mise en place de nouveaux mécanismes de prestation par les institutions financières.

32 Les deux premiers indicateurs se prêtent à un suivi à l’échelle de la population toute entière ainsi que par sexe; une stratégie financière peut de ce fait mettre particulièrement l’accent sur l’amélioration de l’inclusion financière des femmes et s’attaquer à des obstacles sexospécifiques

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 52

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n La conception de modèles d’activité viables se poursuit, et il importe de mettre en place des conditions propices à l’innovation et à l’entrée sur le marché d’intervenants non traditionnels, tout en continuant de privilégier la stabilité fi-nancière, la protection des consommateurs et l’intégrité du système financier.

Cadre de l’appui à la mise en œuvre

n Les programmes d’appui à l’inclusion financière peuvent être conçus parallèlement aux straté-gies en ce domaine, pour assurer un appui échelonné et efficace à la mise en œuvre des stratégies pilotées par les pays et en réponse aux demandes et aux priorités de ces derniers.

n Il peut être nécessaire d’appuyer le renforce-ment des capacités dans les pays n’ayant pas de ressources et de moyens institutionnels suf-fisants pour appliquer des mesures d’inclusion financière de manière à atteindre les cibles et objectifs convenus.

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pro

duits

et

de

tech

nolo

gies

: G

AB p

eu c

oûte

ux, c

arte

s bi

omét

rique

s, té

léph

ones

mob

iles,

etc

.n

Lan

cem

ent d

’inst

alla

tions

ban

caire

s am

bula

ntes

pou

r les

pet

its v

illage

sn

Mod

èle

de p

arte

naria

t per

met

tant

aux

ba

nque

s d’

expl

oite

r les

cap

acité

s d’

initi

atio

n de

pr

êts

des

IMF

n D

irect

ives

de

la

Res

erve

Ban

k of

In

dia

sur l

’incl

usio

n fin

anci

ère,

com

mis

sion

sp

écia

le K

han

Com

mis

sion

CADRE DE RÉFÉRENCE DES STRATÉGIES D’INCLUSION FINANCIÈRE 54

Version : août 2012

STR

ATÉG

IES/

CAD

RES

D’IN

CLU

SIO

N F

INAN

CIÈ

RE

(CO

NT.

)

Pays

Donn

ées

Buts

Stra

tégi

e :

acco

rd s

ur

les

obje

ctifs

d’

incl

usio

n fin

anci

ère

Réfo

rmes

stra

tégi

ques

et

régl

emen

taire

s : l

e se

cteu

r pu

blic

élim

ine

les

obst

acle

s ré

glem

enta

ires

Actio

ns c

onsé

cutiv

es d

u se

cteu

r fin

anci

er :

Nouv

eaux

ser

vice

s fin

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ers

et m

écan

ism

es d

e pr

esta

tion

Suiv

i des

pro

grès

: l

e se

cteu

r pub

lic

suit

les

prog

rès

en d

irect

ion

des

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Indo

nési

en

Enq

uête

aup

rès

des

mén

ages

sur

l’ac

cès

des

trava

illeur

s m

igra

nts

à de

s se

rvic

es fi

nanc

iers

n D

iver

sifie

r et d

ével

oppe

r les

se

rvic

es fi

nanc

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pro

posé

s au

x m

énag

es

n S

traté

gie

natio

nale

d’

incl

usio

n fin

anci

ère

n F

orm

ulat

ion

par l

a BI

de

polit

ique

s ba

ncai

res

conf

orm

es

à la

cha

rian

Rég

lem

enta

tions

con

cern

ant

les

gara

ntie

s de

cré

dit

n E

xten

sion

du

rése

au d

e G

ABn

Les

soc

iété

s d’

État

de

prêt

s su

r ga

ges

acco

rden

t des

prê

ts g

agés

su

r des

bie

ns m

eubl

esn

Les

pos

tes

indo

nési

enne

s op

èren

t à p

artir

de

véhi

cule

s et

en

colla

bora

tion

avec

des

age

nts

de

villa

ge

n R

espo

nsab

ilité

attri

buée

au

Bure

au d

u Vi

ce-p

rési

dent

Keny

an

Enq

uête

nat

iona

le

sur l

’acc

ès a

ux s

ervi

ces

finan

cier

s (F

inAc

cess

)

n P

orte

r les

taux

d’é

parg

ne e

t d’

inve

stis

sem

ent d

e 14

% à

25–

30

% d

u PI

Bn

Aug

men

ter l

a pr

ésen

ce,

l’influ

ence

, et l

a ré

cept

ion

des

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fina

ncie

rs, e

n pa

rticu

lier

dans

les

zone

s ru

rale

sn

Dou

bler

le ta

ux d

’incl

usio

n fin

anci

ère

dans

le s

ystè

me

inst

itutio

nnel

pou

r le

porte

r à 5

0 %

n R

éfor

me

com

plèt

e et

st

raté

gie

de

déve

lopp

emen

t du

sect

eur fi

nanc

ier

n P

arte

naria

t pou

r l’a

ccès

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ncie

r

n P

rom

ulga

tion

de la

loi e

t de

s ré

glem

enta

tions

sur

la

mic

rofin

ance

n

Loi

ban

caire

n P

arta

ge d

es in

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ns s

ur

le c

rédi

tn

Pro

mul

gatio

n de

la lo

i sur

la

lutte

con

tre le

s pr

odui

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’act

es

crim

inel

s et

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lanc

him

ent d

es

capi

taux

(Pro

ceed

s of

Crim

e an

d An

ti-M

oney

Lau

nder

ing

Act)

n C

adre

régl

emen

taire

des

C

OO

PEC

n In

dica

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par l

e se

cteu

r pu

blic

de

poss

ibilit

és

d’in

nova

tion

(les

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ices

ba

ncai

res

mob

iles

ne s

eron

t pa

s ré

glem

enté

s av

ant q

ue le

m

odèl

e n’

ait é

té m

is à

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n L

es a

utor

ités

de

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emen

tatio

n en

cour

agen

t la

con

curre

nce

par l

e bi

ais

de

la c

ompi

latio

n et

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iffus

ion

d’in

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atio

ns

n B

anqu

e m

obile

(M-P

esa)

nouv

eaux

pro

duits

de

trans

ferts

m

onét

aire

s pa

r tél

épho

ne m

obile

n B

urea

ux d

e po

ste

et a

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s ba

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res

n P

arta

ge d

’info

rmat

ions

sur

le

créd

itn

Pro

gram

me

de p

aiem

ents

Éta

ts/

pers

onne

(G2P

) n

App

ariti

on d

e pr

esta

taire

s sp

écia

lisés

(par

ex,

Pay

Net

syst

ème

natio

nal d

e G

AB p

our

une

larg

e ga

mm

e de

ban

ques

et

d’au

tres

inst

itutio

ns fi

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ière

s

n B

anqu

e ce

ntra

le d

u Ke

nya

STR

ATÉG

IES/

CAD

RES

D’IN

CLU

SIO

N F

INAN

CIÈ

RE

(CO

NT.

)

Pays

Donn

ées

Buts

Stra

tégi

e :

acco

rd s

ur

les

obje

ctifs

d’

incl

usio

n fin

anci

ère

Réfo

rmes

stra

tégi

ques

et

régl

emen

taire

s : l

e se

cteu

r pu

blic

élim

ine

les

obst

acle

s ré

glem

enta

ires

Actio

ns c

onsé

cutiv

es d

u se

cteu

r fin

anci

er :

Nouv

eaux

ser

vice

s fin

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ers

et m

écan

ism

es d

e pr

esta

tion

Suiv

i des

pro

grès

: le

se

cteu

r pub

lic s

uit l

es

prog

rès

en d

irect

ion

des

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ctifs

Mex

ique

n S

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de

donn

ées

axée

s su

r l’o

ffre

des

rapp

orts

sur

l’in

clus

ion

finan

cièr

e n

Enq

uête

nat

iona

le

aupr

ès d

es m

énag

es

sur l

’util

isat

ion

des

serv

ices

fina

ncie

rsn

Enq

uête

nat

iona

le

sur l

a co

mpé

titiv

ité d

es

serv

ices

fina

ncie

rs,

l’acc

ès e

t le

reco

urs

à ce

s de

rnie

rs

n M

esur

e de

s ap

titud

es

finan

cièr

es p

our

amél

iore

r la

qual

ité d

es

prod

uits

n M

xFLS

/EN

ViH

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mél

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r la

colle

cte

des

donn

ées

: dis

pose

r d’in

dica

teur

s po

ur to

utes

les

com

posa

ntes

de

l’incl

usio

n fin

anci

ère

n É

larg

ir l’a

ccès

aux

ser

vice

s fin

anci

ers

n A

ccro

ître

les

conn

aiss

ance

s et

les

com

péte

nces

dan

s le

do

mai

ne fi

nanc

ier a

u M

exiq

ue

n P

lan

natio

nal d

e dé

velo

ppem

ent

2007

–201

2n

Pro

gram

me

natio

nal d

e fin

ance

men

t po

ur le

velo

ppem

ent

2008

–201

2

n P

ar s

uite

de

la ré

form

e de

la

légi

slat

ion

banc

aire

, les

ent

ités

non

finan

cièr

es p

euve

nt fo

urni

r des

se

rvic

es fi

nanc

iers

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s le

s zo

nes

rura

les,

et d

es b

anqu

es s

erva

nt d

es

crén

eaux

spé

ciau

x se

son

t cré

ées

n N

ouve

lle lo

i sur

la tr

ansp

aren

cen

Rég

lem

enta

tion

et s

uper

visi

on

des

coop

érat

ives

et d

es c

aiss

es

d’ép

argn

e

n A

gent

s ba

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res

(ban

ques

co

rresp

onda

ntes

)n

Sys

tèm

e de

pai

emen

ts

inte

rban

caire

s él

ectro

niqu

es

n L

es b

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es c

entra

les

du M

exiq

ue

et d

es É

tats

-Uni

s on

t har

mon

isé

leur

s sy

stèm

es d

e pa

iem

ent p

our f

acilit

er

l’env

oi d

e fo

nds

n P

aiem

ents

par

télé

phon

ie m

obile

n C

ompt

es s

impl

ifiés

n B

anqu

es s

péci

alis

ées

n C

arte

s de

déb

it pr

épay

ées

n S

uivi

des

pro

grès

ass

uré

par l

’uni

té d

’acc

ès a

ux

serv

ices

fina

ncie

rs (C

NBV

) et

le C

onse

il po

ur l’

incl

usio

n fin

anci

ère

Cou

ncil p

ar le

bia

is

des

donn

ées

des

enqu

êtes

et

des

rapp

orts

sur

l’in

clus

ion

finan

cièr

e n

Sup

ervi

sion

de

la p

rote

ctio

n de

s co

nsom

mat

eurs

par

l’in

term

édia

ire d

e la

C

ON

DU

SEF

Péro

un

Enq

uête

s fin

anci

ères

po

ur m

esur

er le

s co

nnai

ssan

ces

finan

cièr

es a

insi

que

l’a

ccès

et l

e re

cour

s au

x se

rvic

es fi

nanc

iers

n S

érie

d’in

dica

teur

s d’

incl

usio

n fin

anci

ère

couv

rant

l’ac

cès

et

reco

urs

aux

serv

ices

fin

anci

ers

et l’

inég

alité

de

leur

répa

rtitio

n gé

ogra

phiq

ue

n A

ccro

ître

les

conn

aiss

ance

s re

lativ

es a

ux s

ervi

ces

finan

cier

s,

en p

artie

pou

r les

mén

ages

aya

nt

de fa

ible

s re

venu

s

n P

révu

en

Loi

sur

le s

ystè

me

finan

cier

et

assu

ranc

en

Rég

lem

enta

tion

conc

erna

nt la

pr

otec

tion

des

cons

omm

ateu

rs

n A

gent

s ba

ncai

res

n P

rogr

amm

es d

’édu

catio

n fin

anci

ère

: Pro

gram

a de

Ase

soria

a D

ocen

tes

(PAD

), si

te d

’app

rent

issa

ge e

n lig

ne

n S

uivi

des

pro

grès

par

le

Com

ité p

our l

’incl

usio

n fin

anci

ère

(SBS

) sur

la v

ase

des

indi

cate

urs

d’in

clus

ion

finan

cièr

e p

our l

esqu

els

des

donn

ées

ont é

té c

olle

ctée

sn

L’in

dica

teur

(en

cour

s de

pla

nific

atio

n «

Fina

ncia

l To

uch-

Poin

t Acc

ess

» fo

urni

ra d

es in

dica

tions

sur

la

rela

tion

entre

l’in

clus

ion

finan

cièr

e et

le b

ien-

être

éc

onom

ique

FINANCIAL INCLUSION STRATEGIES – REFERENCE FRAMEWORK 55

Version : August 2012

STR

ATÉG

IES/

CAD

RES

D’IN

CLU

SIO

N F

INAN

CIÈ

RE

(CO

NT.

)

Pays

Donn

ées

Buts

Stra

tégi

e :

acco

rd s

ur

les

obje

ctifs

d’

incl

usio

n fin

anci

ère

Réfo

rmes

stra

tégi

ques

et

régl

emen

taire

s : l

e se

cteu

r pu

blic

élim

ine

les

obst

acle

s ré

glem

enta

ires

Actio

ns c

onsé

cutiv

es d

u se

cteu

r fin

anci

er :

Nouv

eaux

ser

vice

s fin

anci

ers

et m

écan

ism

es d

e pr

esta

tion

Suiv

i des

pro

grès

: le

se

cteu

r pub

lic s

uit l

es

prog

rès

en d

irect

ion

des

obje

ctifs

Afriq

ue d

u Su

d n

Don

nées

de

l’enq

uête

Fi

nSco

pe (e

nquê

te

annu

elle

et n

atio

nale

au

près

de

mén

ages

re

prés

enta

tifs

sur l

e re

cour

s au

x se

rvic

es

finan

cier

s)n

Com

pte-

rend

u

finan

cier

(Fin

anci

al

Dia

ries

- ét

ude

inte

nsiv

e d’

un d

e 16

6 m

énag

es p

auvr

es)

n L

es b

uts

ci-a

près

ont

été

fixé

s su

r la

base

des

don

nées

de

FinS

cope

:n

À l’

horiz

on 2

008,

80

% d

es

LSM

1-5

(pop

ulat

ion

appa

rtena

nt

à de

s m

énag

es d

ont l

e re

venu

m

ensu

el e

st in

férie

ur à

121

liv

res)

doi

vent

avo

ir :

n a

ccès

à d

es p

rodu

its e

t se

rvic

es le

ur p

erm

etta

nt

d’ef

fect

uer d

es tr

ansa

ctio

nsn

acc

ès à

des

pro

duits

et

serv

ices

ban

caire

s d’

épar

gne

n u

n ac

cès

effe

ctif

à de

s pr

odui

ts

et s

ervi

ces

d’as

sura

nce

-vie

n 1

% d

es L

SM 1

-5 d

oive

nt a

voir

accè

s à

des

prod

uits

et s

ervi

ces

d’ép

argn

e et

de

plac

emen

t co

llect

ifsn

6%

des

LSM

1-5

doi

vent

avo

ir ac

cès

à de

s pr

odui

ts e

t ser

vice

s d’

assu

ranc

e co

ntre

les

risqu

es à

co

urt t

erm

e

n C

harte

du

sec

teur

fin

anci

er

étab

lie p

ar d

es

repr

ésen

tant

s de

l’Ét

at, d

es

entre

pris

es, d

es

sala

riés

et d

e la

co

mm

unau

n L

oi s

ur le

s se

rvic

es

d’in

term

édia

tion

et d

e co

nsei

ls

finan

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s (A

dvis

ory

and

Inte

rmed

iary

Se

rvic

es A

ct)

n

Loi s

péci

ale

sur l

es b

anqu

esn

La lo

i nat

iona

le s

ur le

cré

dit

(Nat

iona

l Cre

dit A

ct -2

005)

et

la ré

glem

enta

tion

(Reg

ulat

ion

-200

6) v

isen

t les

prê

ts p

réda

teur

s et

les

abus

com

mis

env

ers

les

cons

omm

ateu

rsn

Mod

ifica

tion

de la

légi

slat

ion

pour

pe

rmet

tre a

ux c

oopé

rativ

es e

t aux

m

utue

lles

d’ép

argn

e et

de

créd

it d’

élar

gir l

a po

rtée

de le

urs

serv

ices

n

Enqu

ête

sur l

a co

ncur

renc

e da

ns

le d

omai

ne d

es b

anqu

es d

e dé

tail

et

des

syst

èmes

nat

iona

ux d

e pa

iem

ent

n

Prop

ositi

on d

e do

cum

ent d

e tra

vail

sur l

a m

icro

assu

ranc

e et

exa

men

des

pra

tique

s de

s as

sura

nces

con

cern

ant l

’info

rmat

ion

et le

pré

lève

men

t de

com

mis

sion

s in

dues

n L

e se

cteu

r ban

caire

offr

e dé

sorm

ais

un c

ompt

e ba

ncai

re d

e ba

se à

faib

le

coût

et f

acile

à u

tilis

er (

Mza

nsi)

n O

péra

tions

ban

caire

s pa

r les

ci

rcui

ts d

e té

léph

onie

mob

ilen

Acc

rois

sem

ent d

e la

pro

porti

on d

es

trans

ferts

soc

iaux

ver

sés

dans

des

co

mpt

es b

anca

ires

n E

xam

ens

de la

Cha

rte d

u se

cteu

r fina

ncie

r Cha

rter e

n 20

09 e

t 201

5 po

ur é

valu

er

les

acco

mpl

isse

men

ts e

t dé

term

iner

l’im

pact

de

la

trans

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atio

n du

sec

teur

fin

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er

n F

inM

ark

prod

uit d

es

donn

ées

prov

enan

t d’é

tude

s de

mar

ché

et d

es a

naly

ses

de l’

impa

ct d

es m

odifi

catio

ns

appo

rtées

à l

a lé

gisl

atio

n su

r l’a

ccès

Roy

aum

e - U

nin

Enq

uête

sur

les

ress

ourc

es d

es

mén

ages

(Fam

ily

Res

ourc

es S

urve

y)

n R

édui

re d

e m

oitié

le n

ombr

e d’

adul

tes

non

banc

aris

és a

u R

oyau

me-

Uni

n G

roup

e de

tra

vail

pour

l’in

clus

ion

fin

anci

ère

n C

adre

régl

emen

taire

mod

erne

pou

r pe

rmet

tre a

ux m

utue

lles

de c

rédi

t de

con

sent

ir de

s cr

édits

de

faib

le

mon

tant

n R

égle

men

tatio

n de

l’ar

gent

él

ectro

niqu

en

Les

réfo

rmes

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ANNEXE 2. Indicateurs internationaux d’inclusion financière Plusieurs initiatives contribuent actuellement à améliorer la comparabilité internationale des indi-cateurs d’inclusion financière. Quatre d’entre elles sont présentées ci-après.

1. Enquête sur l’accès aux services financiers – FMI

Depuis 2004, les données collectées à l’échelle mondiale par le FMI sont utilisées pour établir les indicateurs d’accès et d’utilisation suivants :

Indicateurs d’accès :

n Nombre d’agences de banques commercia-les par millier de kilomètres carrés

n Nombre d’agences de banques commercia-les pour 100 000 adultes

n Nombre de GAB par millier de kilomètres carrés

n Nombre de GAB pour 100 000 adultes

Indicateurs d’utilisation :

n Nombre d’emprunteurs auprès de banques commerciales pour 1 000 adultes33

n Encours des prêts des banques commercia-les (% du PIB)

n Nombre de déposants auprès de banques commerciales pour 1 000 adultes34

n Encours des dépôts auprès de banques commerciales (% du PIB)

2. Série de base des indicateurs d’inclusion fi-nancière de l’AFI

Le Groupe de travail pour les données sur l’inclusion financière (FIDWG) de l’AFI a établi une série de base d’indicateurs d’inclusion finan-cière sur l’accès et l’utilisation des services finan-ciers formels par les ménages. Ces indicateurs présentent la caractéristique importante d’être cohérents d’un pays à un autre. Les pays par-ticipants devraient être déterminés à mesurer et communiquer ces indicateurs de manière à per-mettre des comparaisons avec d’autres pays. Cet effort de replacement des indicateurs d’inclusion financière dans un cadre standardisé a pour objet d’assurer l’adhésion des pays et de fournir une base pour l’établissement d’autres indicateurs qui permettront de définir des objectifs réalistes, fon-dés sur les faits. La série d’indicateurs de base se compose des indicateurs d’accès et d’utilisation des produits et services financiers suivants :

Indicateurs d’accès :

n Nombre de points d’accès pour 10 000 adultes au niveau national, par catégorie et par circonscription administrative pertinente

n Pourcentage de la population totale vivant dans des circonscriptions administratives comptant au moins un point d’accès

33,34 Ces indicateurs ne sont disponibles que pour 13 pays. La plupart des pays ne collectent pas ce type d’information.

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Indicateurs d’utilisation

n Pourcentage d’adultes titulaires d’au moins un type de compte de dépôt dans une institu-tion assujettie au contrôle prudentiel (dans les pays pour lesquels ces données ne sont pas disponibles, utiliser le nombre de comptes de dépôt pour 10 000 adultes comme variable de remplacement)

n Pourcentage d’adultes titulaires d’au moins un type de compte de crédit dans une institu-tion assujettie au contrôle prudentiel (dans les pays pour lesquels ces données ne sont pas disponibles, utiliser le nombre de comptes de prêt pour 10 000 adultes comme variable de remplacement)

Le Groupe de travail FIDWG s’attend à ce que les pays collectent les données requises pour la série d’indicateurs de base de manière régulière. Les données sur l’accès sont obtenues auprès des institutions financières tandis que les don-nées sur l’utilisation des services sont recueillies dans le cadre d’enquêtes axées sur la demande représentatives à l’échelle du pays, si ces données sont disponibles, ou sont collectées au niveau de l’offre dans le cas contraire. Une opération pilote a été menée dans 12 pays en 2011 pour tester la série d’indicateurs de base35, à laquelle des amé-liorations seront apportées sur la base des com-mentaires présentés. Compte tenu des observa-tions formulées par des pays membres de l’AFI, la série d’indicateurs de base pourrait continuer de s’allonger au cours des prochaines années. Le sous-groupe examine également la possibilité d’inclure des indicateurs supplémentaires tels que l’accès aux produits d’assurance réglementés, aux comptes d’épargne et de placement, ainsi que des indicateurs concernant les PME. Une atten-tion particulière est en outre portée à la concep-tion d’indicateurs de dimensions plus complexes

de l’inclusion financière, tels que des indicateurs de la qualité des services financiers et de l’éducation financière; des obstacles à l’accès aux services; de l’accès et du recours aux services de prestataires informels et non bancaires; des cadres habilitants; de la différenciation des utilisateurs actifs; et de l’accès aux produits et services financiers par les PME appartenant à des femmes, les PME agricoles et les entreprises informelles. Le problème consis-tera, dans le cas de ces indicateurs éventuels, à assurer leur comparabilité d’un pays à un autre.

La série de base des indicateurs financiers de l’AFI pourra contribuer à l’avenir à combler une lacune importante qui concerne les données sur les régle-mentations des membres de l’Alliance dans le do-maine de l’inclusion financière. L’obtention de ces données facilitera la comparaison des cadres ré-glementaires des différents pays, et notamment les pays dont la réglementation autorise, notamment, les agents bancaires, les services bancaires par té-léphone mobile, les comptes de base.

L’un des avantages fondamentaux de la mise en place de cette série d’indicateurs tient au fait que leur adoption pourrait guider l’action des pays qui commencent tout juste à mesurer l’inclusion finan-cière.

3. Indicateurs de base de Global Findex

Les indicateurs de base de Global Findex devraient fournir de précieuses informations concernant la demande, qui permettront de mesurer les progrès par référence à d’autres pays, de suivre les progrès dans le temps, de déterminer les priorités et de fournir un point de départ pour les travaux de re-cherche dans le domaine de l’inclusion financière.

Indicateurs d’utilisation Findex

Utilisation de comptes bancaires

n % d’adultes titulaires d’un compte dans une institution du secteur formel

35 Les pays couverts par l’opération pilote des indicateurs de l’AFI sont les suivants : Afrique du Sud, Brésil, Burundi, Guatemala, Kenya, Malaysie, Mexique, Ouganda, Pérou, Philippines, Thaïlande et Zambie.

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n Objet des comptes (personnel ou commercial)

n Fréquence des transactions (dépôts et retraits)

n Mode d’accès (GAB, agence, etc.)

Épargne

n % d’adultes qui a constitué une épargne au cours des 12 derniers mois dans une institu-tion financière du secteur formel

n % d’adultes qui a constitué une épargne au cours des 12 derniers mois dans le cadre d’un club d’épargne informel ou par l’intermédiaire d’une personne n’appartenant pas au ménage

n % d’adultes qui a constitué une épargne d’une autre manière (économies conservées au foyer, par ex.) au cours des derniers mois

Emprunts

n % d’adultes qui a emprunté au cours des 12 derniers mois auprès d’une institution finan-cière du secteur formel

n % d’adultes qui a emprunté au cours des 12 derniers mois auprès de sources informelles (notamment la famille et les amis)

n % d’adultes ayant contracté un prêt pour acheter une maison ou un appartement

Paiements

n % d’adultes qui ont eu recours à un compte formel pour recevoir leurs salaires ou des paiements de l’État au cours des 12 derniers mois

n % d’adultes qui ont eu recours à un té-léphone mobile pour régler une facture ou envoyer ou recevoir de l’argent au cours des 12 derniers mois

n % d’adultes qui ont eu recours à un compte formel pour recevoir de l’argent de membres de leur famille vivant ailleurs, ou leur en en-voyer au cours des 12 derniers mois

Assurance

n % d’adultes ayant personnellement acheté une police d’assurance médicale privée

n % d’adultes travaillant dans l’agriculture, la foresterie ou la pêche qui ont eux-mêmes payés pour obtenir une assurance couvrant leurs récoltes, le niveau des pluies ou leur bétail

Les données de Findex permettent aussi à un pays d’adapter ses indicateurs pour prendre en compte des covariables fondamentales telles que l’âge, le niveau de revenu ou le sexe.

4. Indicateurs FinScope

Les indicateurs FinScope sont établis sur la base de données collectées par FinScope. Ces indica-teurs, qui sont axés sur la demande, facilitent la for-mulation des politiques et le suivi des progrès dans les pays couverts.

Indicateurs d’utilisation

n % de la population adulte utilisant des produits et des services/mécanismes finan-ciers (formels ou informels)

n % de la population adulte utilisant les ser-vices du secteur formel (utilisant des produits financiers du secteur formel)

n % de la population bancarisée (utilisant des produits de banques commerciales)

n % de la population utilisant les services d’autres institutions (non bancaires) du secteur formel

n % de la population utilisant des services in-formels (utilisant des produits ou mécanismes du secteur informel)

n % de la population exclue/ne recevant aucun service (n’utilisant aucun produit ou mécanisme du secteur formel ou du secteur informel)

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ANNEXE 3. Le pacte de financement des PME

Le sous-groupe du GPFI pour le financement des PME a mis l’accent, dans le cadre de ses travaux, sur la l’engagement des politiques, des pratiques et des modèles d’activité qui permettent le mieux de réduire les obstacles à l’accès des PME au capital. Ces travaux ont débouché sur une série de rapports intitulés : « Scaling-Up SME Access to Financial Services in the Developing World » , « SME Finance Policy Guide » , « Strengthening Access to Finance for Women SMEs in Develop-ing Countries » , et « Scaling Up Access to Fi-nance for Agricultural SMEs » , qui présentent des recommandations pouvant être mises en œuvre par les pays déterminés à améliorer l’accès de leurs petites entreprises aux services financiers. Les efforts se tournent maintenant sur la manière de concrétiser par des mesures cette vaste somme de connaissances.

Le rapport du GPFI soumis aux dirigeants du G20 lors du sommet de Cannes en 2011 fait valoir que « ... le pacte de financement des PME est une nouvelle plateforme de travail avec les pays en développement. Le pacte devrait témoigner de l’engagement pris par groupe central de pays déterminés à prendre la direction d’efforts visant à formuler et à mettre en place leur propre cadre national en faveur du financement des PME dans le contexte de leur propre programme d’inclusion financière et, avec l’appui du GPFI et en partenar-iat avec le G20, à concevoir des approches et des modèles innovants pour s’attaquer aux problèmes et aux obstacles particuliers auxquels se heurtent les pays à faible revenu dans le domaine du fi-nancement des PME » .

Objectifs

Le pacte de financement des PME vise à donner le moyen de passer des principes et des recomman-dations à des mesures produisant des effets con-crets dans les pays en développement. Le pacte permettra au G20, par l’intermédiaire du GPFI, de travailler en partenariat avec un nombre limité de pays en développement afin de mener les ef-forts nécessaires à la formulation et à l’application de stratégies de financement des PME mettant l’accent sur l’établissement d’un cadre propice à cet effet. Grâce à leur leadership et aux progrès accomplis dans le cadre de leurs réformes, ces pays pourront encourager d’autres nations et faci-liter un processus d’apprentissage entre les pairs. Les principes directeurs du pacte sont indiqués ci-après :

Participation volontaire : tous les pays parte-naires et parties prenantes du GPFI prennent des engagements volontaires, qui peuvent cou-vrir d’éventuels financements et une assistance technique et sont le produit de décisions prises en toute liberté.

Processus piloté par le pays : Le processus de mise en œuvre doit être piloté par le pays partenaire sélectionné qui a décidé de lancer un plan d’action national et qui sollicite un appui du GPFI.

Le pacte met l’accent sur l’établissement d’un cadre porteur : le pacte de financement des PME mettra l’accent sur les mesures visant à améliorer le cadre du financement des PME.

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36 Ce rapport, qui fait le bilan sur le financement des PME recense les politiques et les meilleures pratiques dans le domaine du fi-nancement des PME à partir de 164 études de cas et formule des recommandations en ces domaines.37 IFC. 2011. « SME Finance Policy Guide . » Rapport préparé pour le compte du Partenariat mondial pour l’inclusion financière. IFC, Washington.

Contenu

I. Mise en place d’un cadre porteur pour l’accès des PME aux services financiers

n Améliorer le cadre de la politique nationale en fonction des recommandations du rapport sur l’élargissement de l’accès des PME aux services financiers dans le monde en développement intitulé « Scaling-Up SME Access to Financial Services in the Developing World36 » et sur la base d’exemples nationaux de renforcement de l’accès des PME aux financements est une méthode appropriée pour évaluer l’impact des politiques de financement des PME (compte dûment tenu des problèmes rencon-trés par les pays en développement et en particu-lier les PMA).

n Reconnaître l’importance de l’accès des femmes entrepreneurs au capital en incorporant dans le cadre des politiques nationales des recomman-dations stratégiques et les meilleures pratiques recensées dans le rapport sur le renforcement de l’accès aux financements des PME appartenant à des femmes dans les pays en développement intit-ulé « Strengthening Access to Finance for Women-Owned SMEs in Developing Countries »

n Reconnaître l’importance de l’accès des PME ag-ricoles à des financements pour l’amélioration de la sécurité alimentaire en reprenant les recomman-dations stratégiques du GPFI présentées dans le rapport sur l’élargissement de l’accès au crédit des PME agricoles « Scaling Up Access to Finance for Agricultural SMEs » .

n Formuler des recommandations adaptées au cas de chaque pays pour un cadre stratégique permettant de poursuivre un programme faisable et concret de développement des PME dans trois domaines possibles : 1) législation, réglementa-tion, supervision; 2) infrastructure du marché finan-cier; et 3) intervention publique et mécanismes de soutien37.

II. Formation de partenariats avec certains PMA aux fins du partage d’expériences et de modèles ayant donné de bons résultats

n En tant que mécanisme d’appui au développe-ment des entreprises, le pacte de financement des PME favorisera le partage des connaissances dans le cadre d’un apprentissage entre pairs et fournira une plateforme pour l’échange des observations concernant la définition de spécifications propres aux pays et les problèmes particuliers rencontrés par ces derniers dans l’application de pratiques fi-nancières inclusives. Le Forum mondial pour le fi-nancement des PME, lancé en avril 2012, fournira une plateforme virtuelle à cette fin.

III. Renforcement des capacités et assistance technique pour la mise en œuvre des stratégies et des cadres de politique pour le financement des PME

n L’objectif consiste à accroître les connaissances et l’expérience dans le cadre du renforcement des capacités, de formations, de partage de connais-sances et d’informations et, éventuellement, de fi-nancements. Pour formuler une démarche intégrée permettant de combler le retard dans le domaine du financement des PME, les partenaires du pacte prévoient d’assurer un renforcement des capacités permettant aux pays de gérer leurs principaux pro-blèmes et d’optimiser les ressources consacrées à cet objectif dans le but de promouvoir un important développement des PME.

IV. Accès à une plate-forme de réseau efficace par le biais du site web du GPFI et du Forum mondial pour le financement des PME

n Les pays en développement qui décident de formuler un plan d’action avec l’appui du GPFI et du Forum pour le financement des PME peuvent présenter une version préliminaire de leurs priori-tés en matière de financement des PME en vue de l’établissement d’un plan d’action national. Le

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sous-groupe pour le financement des PME à établi, aux fins de la préparation du plan d’action, un menu d’options standardisé basé sur le guide straté-gique pour le financement des PME du GPFI inti-tulé « SME Finance Policy Guide » . ) Il sera ainsi plus facile à un pays de trouver des partenaires pertinents au sein du GPFI pour soutenir le dével-oppement d’un plan d’action national plus détaillé pour chaque pays.

V. Promotion d’actions pour favoriser l’inclusion financière, notamment dans le domaine de l’éducation financière et de la protection des consommateurs

n Il importe non seulement de promouvoir une plus grande participation aux activités du secteur finan-cier mais aussi d’encourager les pays à adopter des règles, à mettre en place des institutions et à pro-mouvoir des normes de transparence qui peuvent protéger les nouveaux intervenants dans le secteur financier ainsi que ceux qui ont moins d’expérience en ce domaine, comme les PME.

n La Présidence mexicaine du G20 s’est donnée pour priorité de promouvoir l’éducation financière et la protection du consommateur. Accroître les con-naissances de tous les facilitateurs d’un pays dans le domaine des compétences financières et de la protection des consommateurs permettra d’élargir l’accès des PME à des financements en permet-tant de partager les risques et les coûts grâce à l’affectation de ressources de gestion à la recher-che de fonds.

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