cadre stratégique opérationnel composante eau, hygiène et ......derniers recensements de 2016,...
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Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 1
Cadre Stratégique Opérationnel
Composante Eau, Hygiène et Assainissement en
situation d’urgence (EHA)
Niger 2018
Version 3 – Cluster WASH – Niger, janvier 2018
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 2
SOMMAIRE
Abréviations
I/ Analyse du contexte
1) Contexte humanitaire du pays
2) Contexte institutionnel
3) Chiffres clefs du secteur
II/ Coordination du Cluster WASH
1) Structure du Cluster WASH
2) Cadre d’Intervention du Cluster
3) Gestion des réunions et de l’information
4) Performance du Cluster
5) Coordination Intersectorielle
III/ Principes directeurs
1) Respect des Principes Humanitaires
2) Respects des standards EHA
3) Respects des mécanismes de coordination humanitaires
IV/ Questions Transversales
1) Mobilisation des ressources
2) Protection Transversale, redevabilité et Genre
3) Intégration des modalités de Transfert Monétaire dans le secteur EHA
V/ Stratégie de transition / sortie du Cluster WASH
VI/ Aperçu des quatre crises du secteur EHA et sous-groupes
1) Mouvement de population
2) Inondations
3) Epidémie
4) Nutrition
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 3
Abréviations :
AEP : Approvisionnement en Eau potable ou Alimentation en eau potable ou Adduction d’eau potable
ATPC : Assainissement Total Piloté par la Communauté
CAP : Connaissance, Aptitude, Pratique
CERF : Central Emergency Response Fund (Fond central pour les réponses d’urgence)
COS : Comité d’Orientation Stratégique
CR : Compte Rendu
CSO : Cadre Stratégique Opérationnel
DGA : Direction Générale de l’Agriculture
DGA : Direction Générale de l’Assainissement
DNPGCA: Dispositif National de Gestion des Crises Alimentaires
DNS : Direction Nationale de la Santé
DREC : Direction Régionale de l’Etat Civil, des Migrations et des Réfugiés
DRHA : Direction Régionale de l’Hydraulique et de l’Assainissement
DSRE : Direction de la Surveillance et de la Réponse aux Epidémies
EHA / WASH : Eau Hygiène Assainissement
EHP : Equipe Humanitaire Pays
HFA : Hyogo Framework for Action
HRP : Humanitarian Response Plan (Plan de réponse humanitaire)
HVE : Hépatite Virale E
GTWASH : Groupe de Travail WASH
ICC : Inter Cluster Coordination (Coordination inter-cluster)
IM / IMWG : Information Management Working Group (Groupe de travail sur la gestion de l’information)
MAH : Ministère de l’Action Humanitaire
MHA : Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement
MSCWG : Multi Sectorial Cash Working Group (Groupe de travail multisectoriel sur le transfert
monétaire)
NFI : Non Food Item (Article non alimentaire)
PROSEHA : Programme Sectoriel Eau Hygiène Assainissement
ODD : Objectifs de Développement Durable
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PANGIRE : Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau
PCM : Plan de Contingences Multirisques
SOPHAB : Stratégie Opérationnelle de Promotion à l’Hygiène et de l’Assainissement de Base
TdR : Termes de Référence
TM : Transfert Monétaire
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I/ Analyse du contexte
1) Contexte humanitaire et sectoriel du pays
« Les vulnérabilités du Niger se présentent sous l’angle de besoins récurrents et chroniques tels que la
malnutrition, l’insécurité alimentaire, les épidémies et les inondations. Se sont ajoutés de nouveaux
paramètres liés à la crise de Boko Haram en 2015 et au phénomène des migrations économiques qui a pris
des proportions inégalées en 2016. Ainsi, le nombre de personnes dans le besoin augmente dans tous les
secteurs. Les déplacements de populations, qu’ils soient liés aux migrations, aux inondations ou aux
activités de Boko Haram dans la région de Diffa, ont eu des répercussions importantes sur les populations
affectées qui ont perdu, individuellement ou collectivement, leurs capacités de réaction ou de résistance
face aux chocs. Les besoins en protection, particulièrement des enfants, ont presque triplé. Avec la
détérioration des conditions de vie des populations affectées, la prévalence des violences basées sur le genre
s’est considérablement intensifiée dans la région de Diffa. Le surpeuplement dans les camps/sites et les
communautés d’accueil ont exacerbé ces risques de protection. » HRP 2018
La stratégie humanitaire s’articule autour de trois objectifs cadres multisectoriels :
1. Renforcer la protection de la population civile vulnérable dans les zones d'intervention
humanitaire ;
2. Sauver et préserver la vie des populations, en réduisant la morbidité et la mortalité au sein des
populations cibles ;
3. Améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables et restaurer leurs moyens de subsistance.
Le secteur de l’eau au Niger est fortement lié aux investissements structurels portés par l’Etat et aux soutiens
des partenaires techniques et financiers de « développement ». Le taux d’accès théorique (TAt) en milieu
rural est de (45.5%1), enregistrant une progression annuelle de +0.56% au cours des 5 dernières années dont
+1,30% au cours de l’année 2016. La situation est donc globalement sévère à l’échelle du pays, et tout
particulière en zone rurale où vit plus de 80% de la population nigérienne. Le ministère de l’Hydraulique
et de l’Assainissement inscrit sa stratégie de planification sous le prisme de l’objectif 6 des ODD au travers
son programme sectoriel, PROSEHA 2016-2030. L’objectif National est donc d’assurer un service
accessible, universel, équitable et durable pour tous. Néanmoins, de nombreux facteurs limitants persistent
et freinent l’atteinte de ces objectifs : logistique insuffisante, accessibilité difficile, remontée d’information
lente, capacités techniques insuffisantes des Communes dans un cadre de décentralisation récent. Le taux
de panne moyen est de 8.5% en 2016, mais peut atteindre des taux plus élevés sur des zones géographiques
où les catastrophes naturelles mettent à l’épreuve les infrastructures. Si, en milieu urbain, la gestion des
services d’approvisionnement par délégation de service permet la plupart du temps le recouvrement des
coûts d’entretien, en zone rurale les revenus des petits systèmes décentralisés rencontrent de nombreuses
difficultés. L’accès à une eau de qualité, répondant aux normes sanitaires, se fait principalement au travers
d’ouvrages couteux, nécessitant l’exploitation de sources souterraines plus ou moins profondes. Les puits
traditionnels sont ainsi petit à petit remplacés par des points d’eau plus modernes, selon les prescriptions
du secteur : puits cimentés, forages avec pompe à motricité humaine, ainsi que de plus en plus de postes
d’eau autonomes solaires / thermiques (PEA) et de mini-AEP simples et des AEP multi-villages.
1 Selon le rapport sur les indicateurs du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) de 2016 publié en Mai 2017
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La situation en matière d’assainissement est moins monitorée, seuls les indicateurs calculés à l’échelle
nationale sont suivis annuellement. Le taux de défécation à l’air libre en milieu rural est de 80,6% selon les
derniers recensements de 2016, contre 92% en 2015. Malgré les efforts entrepris, ce taux dépasse le stade
de la sévérité. Au-delà de cet état global, il faut ajouter le manque d’infrastructures d’assainissement au
sein des établissements éducatifs et des centres de santé décentralisés.
Au regard de cette situation structurelle et sociale en matière d’approvisionnement en eau potable et
d’assainissement, il apparait que les conditions de base hydro-sanitaires des populations sont déjà critiques
à l’échelle du territoire. Chaque crise, liée au mouvement de population, aux épidémies ou aux catastrophes
naturelles, représente un facteur aggravant des conditions hydro-sanitaires des populations affectées,
pouvant aller jusqu’à mettre en péril leur survie. La situation doit également faire état des migrations et de
leur augmentation au cours des dernières années. Cette crise, liée à celle des mouvements de population,
concerne principalement la région d’Agadez, qui, au même titre que les autres régions, ne possède pas les
infrastructures adéquates pour faire face aux besoins spécifiques de ces personnes en situation de transit.
Le contexte humanitaire au niveau du secteur EHA se confronte à quatre crises, qui seront davantage
détaillées dans le chapitre V :
La crise « mouvement de population » ;
La crise « épidémie », incluant le Choléra ;
La crise « inondation » ;
La crise « nutritionnelle ».
2) Contexte institutionnel
Le contexte au Niger est marqué par plusieurs réformes :
La décentralisation administrative par la responsabilisation des communes et structures
décentralisées qui doivent assurer la maîtrise d’ouvrage ;
La volonté des bailleurs de fonds de privilégier l’approche programme et de construire cette
approche conjointement avec le Gouvernement ;
Le développement d’actions visant la pérennisation des systèmes d’alimentation en eau potable,
impliquant la concertation à tous les niveaux (échelle de bassin versant etc.) et l’implication
effective des femmes dans les activités.
Les cadres de références actuels contribuant à trouver des solutions durables aux problèmes
d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement des populations sont :
Le Code de l’Eau ;
Le Programme Sectoriel Eau Hygiène Assainissement 2016-2030 (PROSEHA) du Ministère de
l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) ;
Les Objectifs du Développement Durable (ODD) ;
Le Hyogo Framework for Action récemment ratifié par le Niger (HFA) ;
Le Dispositif National de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA) ;
Le Guide des Services d’AEP dans le domaine de l’hydraulique rural ;
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Le Plan de Contingences Multirisques (PCM) ;
Le Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PANGIRE) ;
Le Plan Stratégique multisectoriel d’élimination du Choléra (2015-2019);
La Stratégie Nationale de l’Hydraulique Pastorale ;
La Stratégie Opérationnelle de Promotion à l’Hygiène et de l‘Assainissement de Base (SOPHAB) ;
La Guide National d’Assainissement Total Piloté par la Communauté, (en cours de finalisation) ;
La Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophe.
Tous les programmes et projets actuels d’alimentation en eau potable et assainissement s’inspirent de ce
contexte.
Les ministères principaux sont :
Le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA);
Le Ministère de l’Action Humanitaire (MAH) ;
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage qui assure la maîtrise d’ouvrage en matière
d’hydraulique agricole ;
Le Ministère de la Santé Publique qui est en charge de la Lutte Contre les Endémies et de
l’éducation pour la santé ;
Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable;
Le Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadastre chargé de l’assainissement collectif
(urbain) et des grands ouvrages de maîtrise d’eau de ruissellement ;
Respectivement, ils exercent une tutelle statutaire et de principe par le biais des :
Direction des Etudes et de la Programmation ;
Direction Nationale de l’Assainissement ;
Direction de Contrôle des Pollutions et Nuisances ;
Direction Nationale de la Santé (Division Hygiène et Prévention Sanitaire (DNS/DHPS) ;
Direction Générale de l’Agriculture (DGA).
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3) Chiffres clefs du secteur
A l’échelle nationale les indicateurs sont transmis annuellement par le MHA. Le tableau ci-dessous présente
les derniers chiffres par région de l’année 2016 en termes de couverture en eau des populations en milieu
rural :
Région Taux d’accès théorique Taux de panne
Agadez 44,2% 8,4%
Diffa 51,1% 8,2%
Dosso 63,5% 9,7%
Maradi 51,7% 5,9%
Niamey 38,0% 5,9%
Tahoua 39,2% 9,5%
Tillaberi 46,2% 9,5%
Zinder 35,0% 8,8%
NIGER 45,5% 8,5%
Evolution indicateurs en milieu villageois
Code Intitulé Unit
é
Valeur de référence Valeur
atteinte 2016
Valeur atteinte 2017 Valeu
r Anné
e
IOS1101 Taux d’accès des ménages au service optimal d’eau potable
% ND - 1,1 1,25
IOS1102 Taux d’accès des ménages au service basique d’eau potable
% ND - 18 22,06
IOS1103
Taux de Couverture géographique (TCg) % 68,6 2015 69,5 70,85
IOS1104 Taux d’Accès théorique (TAt) % 44,2 2015 45,5 45,91
IOS1105 Taux de panne (TP) % 9,1 2015 8,5 8,94
Evolution indicateurs en milieu urbain
Code Intitulé Unité
Valeur de référence
Valeur atteinte
2016
Valeur atteinte
2017 Valeur Année
IOS1101 Taux d’accès des ménages au service optimal d’eau potable en milieu urbain
% ND - 63,6 65,76
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Code Intitulé Unité
Valeur de référence
Valeur atteinte
2016
Valeur atteinte
2017 Valeur Année
IOS1102 Taux d’accès des ménages au service basique d’eau potable en milieu urbain
% ND - 29,6 28,9
IOS1106 Taux de desserte (TD) en milieu urbain % 90,14 2015 93,2 94,66
Evolution indicateurs en Assainissement
Code Intitulé Unité
Valeur de référence
Valeur atteinte
2016
Valeur atteinte 2017
Valeur Année
IOS1201
Taux d’accès des ménages au service optimal d’assainissement
% ND -
2,6
Enquêtes ménages en cours avec l'INS
Urbain % ND - 10,8
Rural % ND - 0,8
IOS1202
Taux d’accès des ménages au service basique d’assainissement
% ND - 6,2
Urbain % ND - 19,6
Rural % ND - 3,4
IOS1203
Pourcentage de la population déféquant à l’air libre
% 73 2015
68,7
Urbain % 13,8
Rural % 80,6
IOS1204 Pourcentage des villages déclarés FDAL % 4,55 5,67
Les méthodologies de calcul ayant été réformées il y a quelques années, les comparaisons sont délicates,
mais on recense une progression annuelle moyenne de +0.56%. En milieu urbain, les services sont sous la
gestion de la SEEN/SPEN et s’élèvent à 93,2% (contre 73% en 2011).
Plus spécifiquement dans la région de Diffa, qui est particulièrement affectée par la crise Boko Haram, le
nombre de population déplacée s’élève à 252 305 personnes, dont 108 470 réfugiés, 14 820 retournés et
129 015 déplacés internes, selon le dernier recensement DREC d’octobre 2017. A ces populations
déplacées, il faut ajouter 10%2 de population directement affectée en termes de services
d’approvisionnement en eau et d’assainissement.
La dernière enquête CAP menée3 en septembre 2017 sur toute la région de Diffa a permis de relever les
principaux indicateurs sectoriels au niveau des sites de déplacés (DREC et non DREC) sur les principales
communes affectées par la crise :
2 Ratio calculé sur la base des chiffres DREC d’octobre 2016 3 CAP réalisé par REACH/UNICEF avec l’appui du Cluster WASH Niger
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Résultats CAP Diffa septembre 2017
Région Chetimari Diffa Foulatari Goudoumaria Gueskerou Kablewa Maïne-Soroa N’Guigmi Toumour
# enquêtes menées dans les sites de déplacement 1927 375 202 104 173 229 201 233 206 204
Collecte et Stockage de l’Eau
% de ménages ayant accès à au moins 15L d’eau de qualité par
jour par personne, avec un point d’eau à moins de 500m 46% 44% 56% 30% 76% 40% 19% 64% 36% 63%
% de ménages ayant accès à 15L d’eau par jour par personne 65% 76% 51% 71% 85% 66% 52% 68% 62% 62%
% de ménages ayant une capacité de transport de l’eau >52L
avec des récipients propres et couverts15% 6% 26% 13% 27% 7% 3% 37% 21% 10%
Assainissement
% de ménages ayant accès à des latrines familiales et/ou
communautaires53% 70% 78% 14% 37% 52% 16% 60% 48% 41%
% de ménages pratiquant la DAL 52% 35% 44% 87% 63% 53% 84% 43% 53% 70%
% de ménages qui confinent leurs déchets 48% 56% 59% 9% 27% 38% 60% 58% 63% 32%
Hygiène corporelle
% de personnes interrogées ayant indiqué s’être lavées les
mains dans les 24 heures précédant l’enquête60% 62% 81% 45% 68% 60% 62% 60% 50% 54%
% de ménages ayant du savon 58% 61% 77% 55% 85% 53% 38% 79% 56% 47%
Connaissance des maladies liées à l’eau et à l’assainissement, et vecteurs de transmission
% de personnes ayant connaissance des maladies hydriques et
liées à l’assainissement46% 53% 65% 17% 37% 35% 72% 41% 58% 35%
% d’enfants de moins de cinq ans ayant eut la diarrhée dans les
15 jours précédant l’enquête23% 16% 14% 20% 10% 28% 27% 13% 23% 28%
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Taux d’accès à une source d’eau améliorée (Crédit REACH)
Taux d’accès à une latrine (Crédit REACH)
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Taux de lavage des mains aux moments clefs (Crédit REACH)
II/ Coordination du Cluster WASH
1) Structure du Cluster WASH
Le Cluster WASH a été activé au Niger en 2010, par l’Equipe Humanitaire Pays représentée par le
Coordinateur Humanitaire, par le système des Nations-Unis et l’UNICEF (organisation Lead du Cluster
WASH à l’échelle mondiale) pour améliorer la coordination, cadrer, harmoniser et orienter la réponse
humanitaire face aux quatre crises définies précédemment.
Le Cluster WASH Niger est donc une plateforme de concertation et de décision, animée par UNICEF en
tant qu’Agence Lead, le MHA en tant que représentation du gouvernement Co-Lead et une Organisation
Non Gouvernementale (ONG) en tant de Co-facilitateur. La structure se décline ensuite à l’échelle nationale
et régionale à travers :
Un Comité d’Orientation Stratégique (COS), composé du bureau national du Cluster (Lead, Co-
Lead, Co-facilitateur), de 4 ONG internationales, d’1 ONG nationale et de structures de l’Etat ;
Quatre sous-groupes de travail, organisés par crise et sous le lead d’une ONG ;
Des Groupes de Travail Régionaux (GTWASH), sous le Lead des Directions Régionales de
l’Hydraulique et de l’UNICEF comme Co-Lead.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 12
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 13
Le Comité d’Orientation Stratégique :
Lors de la réunion du Cluster WASH organisée le 21 juin 2012, les membres du Cluster ont décidé de créer
un Comité d’Orientation Stratégique (COS) pour une période probatoire d’une année qui a été renouvelée
jusqu’à aujourd’hui. Le COS est composé de :
• Un (1) représentant du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ;
• Un (1) représentant du Ministère de la Santé ;
• Un (1) représentant de l’UNICEF en tant qu’agence leader du Cluster ;
• Cinq (5) ONG membres du Cluster; dont au moins une (1) ONG qui doit être nationale ;
• Le coordinateur/coordinatrice/Co-facilitateur du Cluster WASH ou toute personne désignée par lui.
Le COS est le bras décisionnel du Cluster, il a pour rôle de valider les axes stratégiques proposés par le
Cluster, de valider les documents cadres et de participer aux concertations pour l’attribution des fonds
alloués au travers du Cluster tels que les fonds CERF. Des réunions ponctuelles sont ainsi facilitées par le
coordinateur, selon les besoins ou à la demande des membres du Cluster ou du COS. Les Comptes Rendus
sont ensuite systématiquement partagés à tous les membres du Cluster et les décisions présentées au cours
de réunions ordinaires.
Le fonctionnement du COS est cadré par des Termes de Références spécifiques.
Le Cluster WASH National :
Le Cluster au niveau national est le point central du dispositif, en lien avec les GTWASH de chaque région,
les sous-groupes de travail thématiques et les autres cluster (en bilatéral et à travers l’Inter-Clusters). Il a
pour objectif de faciliter d’une part la plateforme de coordination, mais également de promouvoir les
passerelles transversales avec les autres secteurs. Le cadre d’intervention du Cluster est détaillé dans le
chapitre suivant. Le Cluster national est composé :
- D’un Coordinateur (UNICEF, Agence Lead) ;
- D’un Co-coordinateur (MHA) ;
- D’un Co-facilitateur (ACTED)
- D’un Gestionnaire de l’Information (ACTED/IMPACT Initiatives)
Le Cluster WASH Niger est également en collaboration étroite avec le Global Cluster à Genève.
Les GTWASH:
Les Groupes de Travaux (GT) régionaux sont sous la tutelle/lead des DRHA, dont la coordination est portée
par le Directeur, qui nomme un point focal pour sa représentation dans l’ensemble des rencontres et
dispositifs mis en place. Son objectif est similaire à celui du Cluster national : fournir une plateforme de
concertation sectorielle face aux quatre crises, à l’échelle de la région, avec un volet opérationnel plus
prononcé et directement lié aux actions terrains en cours ou en prévision.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 14
Il a ainsi pour mandat (liste non exhaustive) :
D’animer le groupe sectoriel en termes d’échange et de réflexion sur la stratégie d’action et les
expériences en cours ;
D’identifier les zones prioritaires d’intervention ;
D’organiser des missions d’évaluation sur le terrain ;
D’informer les pouvoirs publics et les décideurs de la situation des urgences et des interventions,
dont le Cluster au niveau national ;
De contribuer à la préparation et à la révision des plans de contingence avec l’appui du Cluster
national ;
De mettre à jour la cartographie des acteurs et des interventions dans le secteur eau, hygiène et
assainissement ;
De contribuer aux renforcements des capacités des intervenants dans le secteur WASH ;
D’harmoniser les interventions en tenant compte du contexte local ;
D’apporter un appui technique à ses membres dans la mise en œuvre des activités WASH ;
D’assurer la liaison avec le Cluster national.
Le fonctionnement des GTWASH est cadré par des Termes de Références spécifiques.
L’autonomisation des Groupes de Travail régionaux à travers le lead des Directions Régionales est
au cœur de la stratégie de sortie du Cluster et sous la dynamique du Cluster au niveau national.
Les membres/observateurs/partenaires du Cluster :
Toutes les organisations nationales ou internationales, intervenant ou planifiant d’intervenir dans le secteur
de l’EHA sont invitées à participer au cadre de concertation représenté par le Cluster. Une base de données
est mise à jour régulièrement par le Cluster listant l’ensemble des membres, observateurs et partenaires.
Chaque structure est également invitée à définir un point focal pour faciliter la continuité des échanges. En
décembre 2017, la base de données des contacts recensait :
58 organisations membres dont 17 ONG ou associations nationales ;
6 agences des Nations Unies ;
7 structures étatiques ;
8 structures étatiques décentralisées (DRHA sur les 8 régions) ;
7 structures observatrices ;
183 contacts identifiés.
Il est attendu des partenaires du Cluster WASH qu’ils respectent le cadre opérationnel décrit dans ce
document, et qu’ils soient prêts à s'engager activement à participer aux réunions du Cluster et des groupes
techniques pour assurer la coordination des intervenants, le partage des informations programmatiques et
contribuer à améliorer l’expertise technique des partenaires. Les partenaires du Cluster WASH s’engagent
à participer aux discussions ouvertes du Cluster pour assurer une mise à jour de ce document avant
d’entreprendre toute action qui serait différente de ces lignes directrices. En cas de non-respect de ces lignes
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 15
directrices, les partenaires seront tenus de fournir des justifications claires aux autres partenaires. Le
coordinateur du Cluster arbitrera tout conflit faisant suite au non-respect par un partenaire des principes
humanitaires et du code de bonne conduite pour l’opérationnalisation de l’Assistance Humanitaire.
2) Cadre d’Intervention du Cluster
Son but est de faciliter la mise en œuvre d’interventions pertinentes et efficaces faces aux quatre crises :
mouvement de population, épidémie, inondation et crise nutritionnelle. Son mandat passe ainsi à travers :
L’avant crise : plan de préparation, cadre technique, mapping, plaidoyer etc. ;
La crise : coordination, priorisation, suivi/évaluation, mobilisation de fonds etc. ;
La période post-crise : bilan, état des lieux, bilan des interventions EHA des partenaires ou des
ONGs, leçons apprises, retour d’expérience, évaluation etc.
Objectifs et fonctions principales du Cluster :
Sectorialiser et communiquer les axes stratégiques définis par l’Equipe Humanitaire Pays ;
Faciliter la réponse humanitaire du secteur EHA en lien avec le Plan de Réponse Humanitaire ;
Faire l’analyse du contexte par crise sur le secteur EHA, et la partager à la communauté
humanitaire ;
Faire une analyse quantitative et qualitative des besoins des zones les plus vulnérables ;
Suivre et rapporter les interventions réalisées ;
Identifier les besoins prioritaires et proposer des solutions pour y remédier ;
Fournir un cadre harmonisé en lien avec les standards d’urgences et les standards nigériens (guides,
notes techniques, plans techniques, méthodologies etc.) ;
Contribuer à l’élaboration des documents stratégiques tels que le plan de contingence, plan de
préparation, évaluation macro etc. ;
Contribuer à l’optimisation et le partage des outils de gestion de l’information ;
Contribuer à la formation des acteurs sur les urgences dans le secteur de l’eau et de
l’assainissement, et les secteurs transversaux ;
Renforcer la résilience et la diminution de la dépendance aux interventions extérieures pour les
populations vulnérables aux risques identifiés ;
Assurer la redevabilité envers les populations affectées ;
Assurer un plaidoyer sur les thématiques identifiées par les partenaires.
Le Cluster veillera au respect des principes humanitaires, de l’approche « ne pas nuire », de la
participation communautaire, l’équité et de la garantie de qualité de l’ensemble des activités et
interventions qu’il cadrera (Cf. chapitre sur les principes directeurs).
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 16
3) Gestion des réunions et de l’Information
Le fonctionnement du Cluster se décline en un planning coordonné de réunions :
- [Cluster Niamey] Des réunions ordinaires organisées chaque 15 jours4 et facilitées par le
coordinateur/co-coordinateur et/ou co-facilitateur. Les réunions se tiennent de manière tournante
chez les partenaires du Cluster. Un planning de thématiques est partagé de manière régulière auprès
des partenaires, incluant des analyses de contexte, des présentations techniques, des
communications transversales, des discussions de coordination etc. ;
- Des réunions extraordinaires, en plénière ou en comité restreint, voire avec d’autre(s) clusters, sont
également organisées suivant un agenda précis lié à un contexte spécifique ;
- [COS] Des réunions ponctuelles, qui ont lieu généralement à l’UNICEF, organisées selon un
agenda précis lié à des décisions spécifiques ;
- [MultiSecteur] Participation de points focaux au niveau de l’ICC, du Groupe de Travail
Multisectoriel sur le Transfert Monétaire (MSCWG), le Groupe de Travail sur la Gestion de
l’Information (IMWG), des réunions d’information OCHA etc. ;
- [Sous-groupe de travail] Des réunions ponctuelles, organisées et facilitées par l’organisation
Lead, selon le planning prévisionnel défini par le sous-groupe chaque année, et suivant les besoins
liés au contexte ;
- [GTWASH] Des réunions chaque 15 jours ou mensuelles, selon les régions, organisées à la DRHA
sous son lead et la facilitation de l’UNICEF. Des réunions extraordinaires, également en plénière
ou en comité restreint peuvent venir s’ajouter selon les besoins identifiés.
La Gestion de l’Information est une activité essentielle dans le fonctionnement du Cluster, et vient renforcer
les communications qui passent par l’ensemble des réunions de coordination nationales, régionales et
intersectorielles. Pour cela, le Cluster, dans la mesure du possible, confie ce panel d’activités à un
gestionnaire de l’information spécifique.
De manière générale, le gestionnaire de l’information (IM) et l’ensemble de l’équipe de coordination
s’engagent à développer un dispositif de gestion dynamique et collaboratif avec l’ensemble des partenaires.
Au niveau national :
- La rédaction et la large diffusion systématique de l’ensemble des Comptes Rendus (CR) et
documents associés ;
- La mise en place d’une bibliothèque en ligne, régulièrement mise à jour, qui regroupe notamment
les documents cadres, les fiches techniques, les CR, les infographies produites, les rapports
sectoriels, les documents officiels du MHA etc. :
https://drive.google.com/drive/folders/1UJ6GxxvhOqIIdBc7BaPZK9eUj0YJkf53?usp=sharing
- La mise en place d’une page WEB, régulièrement actualisée :
https://sites.google.com/a/clusterwashniger.com/home/home
- La production et la diffusion d’infographies (carte thématique, carte de présence, factsheet etc.) ;
4 Fréquence révisable selon une enquête menée auprès de partenaires.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 17
- La mise en place de matrices de suivi, également régulièrement mises à jour (Matrice Harmonisée
des Réalisations, Matrice des GAPs Prioritaires, Matrice de coordination sur les crises spécifiques,
matrice de suivi des stocks de contingence etc.) ;
- La tenue d’une base de données des contacts.
Au niveau régional :
Outre les outils nationaux qui sont systématiquement communiqués et complétés par les GTWASH
régionaux, une boite à outil IM minimum est mise en place, incluant :
- Une base de données des contacts ;
- Une matrice de suivi des réalisations ;
- Un planning de rencontres de coordination ;
- Un canevas de CR ;
- Une cartographie des présences.
Toutes les communications émanant du Cluster doivent être rédigés en français, dans la mesure du possible.
Les présentations orales et les rapports d’évaluation des partenaires doivent être en français également.
4) Performance du Cluster
Chaque année, le Cluster s’engage à procéder à une évaluation de ses performances. Cette évaluation se
base sur les activités clefs auxquels le Cluster s’est engagé, et un questionnaire cadre est proposé et/ou
validé par le Global Cluster. Cette évaluation implique une sollicitation de l’ensemble des membres,
partenaires et observateurs du Cluster, au niveau national et régional.
L’analyse des résultats est réalisée par le COS, puis présentée en réunions de coordination nationale et
régionale. Des points d’actions sont alors proposés puis monitorés tout au long de l’année.
5) Coordination Intersectorielle
La coordination intersectorielle passe d’une part par les rencontres mensuelles de l’ICC auxquelles le
Cluster WASH s’engage à participer activement. Un plan de travail commun est alors définit de manière
annuelle, touchant principalement à des questions transversales actées par l’EHP. D’autre part, des
rencontres bilatérales sont proposées avec certains secteurs :
- Secteur éducation - dans le cadre des activités EHA menées dans les établissements scolaires sur
les zones vulnérables ;
- Secteur santé - dans le cadre la gestion des épidémies, des activités de santé publique et activités
EHA dans les centres de santés communautaires ;
- Secteur nutrition - dans le cadre des activités WASH in Nut ;
- Secteur protection - en termes de redevabilité, de protection et dignité des populations assistées par
les actions EHA et le principe de Do not Harm « Ne pas Nuire » ;
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 18
- Secteur abris et biens non alimentaires - dans la coordination de la composition, la distribution et
la couverture des kits NFI, des kits Hygiène et des kits Dignité.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 19
III/ Principes directeurs
1) Respect des Principes Humanitaires
Les principes humanitaires, l’approche « ne pas nuire », la participation communautaire et l’équité
seront respectés lors de la définition, de la mise en œuvre et du suivi et évaluation des interventions ;
Les acteurs partenaires du Cluster WASH connaissent et assurent le respect en tout et pour tous des
principes humanitaires dans le cadre de leurs interventions, et s’engagent à inclure une analyse des
risques intégrant l’approche « ne pas nuire » ;
Le coordinateur du Cluster arbitrera tout conflit faisant suite au non-respect par un partenaire des
principes humanitaires et du code de bonne conduite pour l’opérationnalisation de l’Assistance
Humanitaire ;
Le renforcement de la résilience et la diminution de la dépendance aux interventions extérieures pour
les populations vulnérables aux risques WASH identifiés seront les principes qui guideront l’esprit
d’intervention des membres du Cluster WASH ;
La bonne gouvernance, les droits humains, l'égalité des genres, l’âge, le handicap et l’environnement
seront pris en compte dans la planification de tout programme EHA ;
Les bénéficiaires seront inclus dans l’évaluation et la priorisation de leurs propres besoins, ainsi que
dans la conception du programme ;
Une procédure sera établie pour recueillir les plaintes qui correspondent aux préoccupations des parties
concernées, et particulièrement des bénéficiaires.
Les informations sur les activités du programme EHA mis en œuvre seront communiquées dans la
langue des populations assistées ;
Les femmes, les hommes, les enfants et les groupes ayant des besoins particuliers (incluant les
personnes vivant avec le VIH, les personnes en situation de Handicap, les personnes âgées) seront
consultés en priorité lors de la planification et du suivi des interventions, ainsi que lors de la mise en
œuvre de la conception de toutes les activités EHA.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 20
2) Respects des standards EHA
Les partenaires du Cluster s’engagent à :
- Participer de manière active aux discussions ouvertes pour la mise à jour du présent document et
de sa partie technique (Guide EHA) et de tous documents cadres, avant d’entreprendre toute action
qui serait différente de ces lignes directrices ;
- En cas de non-respect de ces lignes directrices, fournir des justifications claires aux autres
partenaires ;
- Accepter l’arbitrage du coordinateur du Cluster, qui arbitrera tout conflit faisant suite au non-
respect par un partenaire des principes humanitaires et du code de bonne conduite pour
l’opérationnalisation de l’Assistance Humanitaire ;
- S’assurer que la mise en œuvre de leurs programmes EHA adhère aux standards définis par le
Cluster. Là où l’adaptation aux réalités locales est nécessaire, une validation sera demandée au
COS.
3) Respects des mécanismes de coordination humanitaires
Le coordinateur du Cluster s’engage à :
- Travailler en étroite collaboration avec l’ICC et sous les directives de l’EHP pour définir les zones
d’intervention prioritaires et garantir une synergie multisectorielle ;
- Consulter le COS, les GTWASH et, selon les thématiques, les sous-groupes de travail pour toute
questions d’ordre stratégique et pour la validation des documents programmatique (HRP, guide
d’intervention, plan de contingence, …) ;
- Maintenir les partenaires informés des alertes, de l’état des lieux sectoriel, des besoins prioritaires,
des leçons apprises, de la disponibilité des fonds d’urgence éventuels, et de tout document en phase
avec le CSO.
Les partenaires s’engagent à :
- Adhérer au CSO, aux TdR des GTWASH et participer de manière active aux réunions de
coordination et aux groupes de travail ;
- Partager au Cluster et GTWASH les activités planifiées, en cours et réalisées à travers les outils
mis à disposition, de manière systématique et exhaustive ;
- Appuyer, selon les capacités disponibles, les formations et évaluations menées par le Cluster.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 21
IV/ Questions Transversales
1) Mobilisation des ressources
L’allocation des fonds ou de matériels communs (ex : « pooled funds », stocks de contingences régionaux
etc.) disponibles pour les partenaires du Cluster se fera en respectant la priorisation établie en fonction :
- Du degré de vulnérabilité aux risques identifiés des populations à assister ;
- Des zones prioritaires d’intervention ;
- Des capacités de mise en œuvre des partenaires.
Toutes les décisions seront prises par le COS sous le Lead du coordinateur du Cluster au cours de réunions
spécifiques et de manière transparente. Les processus de sélection et d’attribution se feront en adéquation
avec le type d’allocation et le contexte de réponse auxquels ils seront affiliés.
Toutes les décisions et modalités d’attribution seront communiquées à l’ensemble des partenaires.
2) Protection Transversale, Redevabilité et Genre
La non désagrégation systématique des données de bases constitue une contrainte de taille dans la prise en
compte des toutes les composantes liées aux bénéficiaires dans la réponse aux différentes situations de
crises que connait le Niger. Le faible pouvoir de décision des femmes au sein de leurs communautés
constitue un obstacle dans le processus consistant à apporter des réponses adéquates aux problèmes
auxquels le secteur EHA doit faire face.
Pour relever ce défi, le Cluster préconise de mettre une place une stratégie inclusive, impliquant
l’intégration systématique des femmes et des personnes qui vivent avec une vulnérabilité spécifique tout au
long des programmes, de leur définition à leur évaluation, en passant par l’ensemble des étapes de mise en
œuvre. Pour ce faire, un guide présentant cinq éléments clefs est mis à disposition par le Cluster pour
s’assurer que les interventions EHA :
ciblent les besoins spécifiques des femmes, filles, hommes et garçons ;
assurent la protection des individus ;
préviennent le risque de violence sexuelle.
Pour renforcer ce document, une checklist a été élaborée avec l’appui du Cluster Protection et proposée au
niveau de Diffa. Elle inclue un panel de questions à se poser pour faciliter la prise en compte de toutes les
facettes de la Protection Transversale. Nous rappelons les piliers fondamentaux de la Protection
Transversales :
La sécurité et la dignité des bénéficiaires et le principe de Do Not Harm ;
L’assurance d’un accès significatif ;
La redevabilité ;
La participation et l'autonomisation des populations bénéficiaires.
La redevabilité est un pilier central, qui se traduit par plusieurs engagements qui doivent être respectés tout
au long du cycle projet, pour s’assurer que les communautés et les personnes affectées :
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 22
reçoivent une assistance adaptée et appropriée à leurs besoins ;
ont accès à temps à l’assistance qui répond à leurs besoins ;
ne sont pas affectées de manière négative ;
participent aux décisions qui les concernent ;
ont des mécanismes sûrs et réactifs pour traiter leurs plaintes ;
reçoivent une assistance coordonnée et complémentaire ;
sont en droit d’attendre des organisations qui les assistent qu’elles gèrent leurs
ressources de manière efficace, efficiente et éthique.
3) Intégration des modalités de Transfert Monétaire dans le secteur EHA
L’objet de ce chapitre et de fournir les grandes lignes de la stratégie TM pour le secteur EHA, mais cette
question pourra être davantage détaillée grâce à l’élaboration d’une note technique plus spécifique avec
l’appui des partenaires du Cluster et des groupes de travail multisectoriels en place au niveau national. En
effet, la modalité du TM est une recommandation globale multisectorielle impulsée par l’Equipe
Humanitaire Pays, l’Inter-Cluster et approuvée par le Cluster WASH.
Elle ne représente pas une substitution totale des approches préconisées jusqu’à aujourd’hui, mais plutôt un
potentiel à étudier au cas par cas pour relever certains défis, notamment liés aux différents engagements de
redevabilité.
La stratégie préconisée par le Cluster est donc transitionnelle, et respectera les étapes nécessaires afin de
garantir une efficacité optimale dans sa mise en œuvre :
Etude de faisabilité géographique et thématique ;
Prise en considération des leçons apprises au Niger et dans d’autres contextes similaires ;
Mise en place d’activités pilotes avec l’appui technique du Cluster WASH Niger, et potentiellement
du Global Cluster et du CaLP ;
Développement d’outils et capitalisation des leçons apprises sur le(s) contexte(s) de crise auxquels
fait face le secteur WASH nigérien ;
Mise à l’échelle des activités pilotes réussies ;
Monitoring du processus par la mise en place d’un dispositif de suivi-évaluation adapté et
performant.
Un certain nombre de défis auxquels est confrontée l’assistance EHA mise en œuvre aujourd’hui au Niger
peuvent être relevés par l’intégration de la modalité de TM :
- Difficultés d’accès aux services EHA ;
- Inégalité de l’accès aux services EHA ;
- Respects des engagements en termes de redevabilité, notamment vis-à-vis de l’adaptation de
l’assistance par rapport aux besoins exprimés par les populations affectées ;
- Diversité de l’assistance proposée ;
- Implication des populations dans la définition des actions prises et le design des interventions, des
services et/ou des ouvrages.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 23
La nature des interventions peut être multiple dans la mesure où elles répondent aux cadres d’intervention
des mécanismes humanitaires (CSO, HRP etc.). Leurs modalités de mise en œuvre sont également ouvertes
dans la mesure de leur faisabilité et de l’expérience acquise par l’opérateur (voucher (coupons) plus ou
moins restrictif, transfert mobile, Cash for Work (argent contre travail), appui logistique etc.). Les activités
suivantes, dont la liste n’est pas exhaustive, peuvent être appuyées à travers le TM :
Appui à l’approvisionnement en eau des populations déplacées et hôtes en situation d’urgence ;
Promotion de la résilience des dispositifs d’approvisionnement en place ;
Renforcement de la couverture en assainissement communautaire et familial ;
Maitrise des foyers épidémiologiques par la mise en disposition de paquets minimums de prise en
charge EHA ;
Promotion à l’hygiène, incluant un volet spécifique sur la systématisation de la pratique du lavage
des mains efficace aux moments clefs (mise à disposition de kits hygiène, de dispositifs de lavage
des mains, pérennisation de la disponibilité en savon et en agents de désinfection) ;
Promotion à l’hygiène menstruelle (mise à disposition de kits dignité) ;
Appui à l’EHA en milieu éducatif ;
Appui à l’EHA au niveau des centres de santé ;
Mise à disposition du paquet minimum WASH in Nut dans les zones à forte vulnérabilité
nutritionnelle.
V/ Principe de la stratégie de transition/sortie du Cluster WASH
L’objet de ce chapitre est de fournir les grandes lignes de la stratégie de transition et de sortie du Cluster
WASH. La stratégie de transition/sortie est également liée à la dynamique multisectorielle, promue dans le
HRP 2018 et du Nexus Urgence-Développement, mais doit être spécifique à chacune des quatre crises
identifiées. En effet, les mécanismes diffèrent selon les crises, notamment vis-à-vis des ancrages
institutionnels, et de la répartition des activités selon les différents ministères de tutelles.
Légende du tableau de la page suivante :
Niveau
Communal Régional National
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 24
Crises secteur EHA
Mouvement de population Inondation Epidémie WASH in Nut
GTWASH concernés
Diffa, Tillabery, Tahoua et Agadez Diffa, Agadez, Tillabery, Tahoua, Maradi,
Zinder et Dosso Diffa, Tillabery, Tahoua, Maradi,
Zinder et Dosso Diffa, Agadez, Tillabery, Tahoua,
Maradi, Zinder et Dosso
Structure étatique Lead : Nationale
MHA MAH MSP (DSRE) MSP (DHPES et DN)
Structure étatique Lead : Régionale
DRHA DRHA DRSP/DRHA DRSP:/DRHA
Pla
n 2
01
8
Validation du plan de transition avec les structures étatiques Lead
Validation du plan de transition avec les structures étatiques Lead
Validation du plan de transition avec les structures étatiques Lead
Validation du plan de transition avec les structures étatiques Lead
Formalisation du plan de transition technique à travers la promotion d'ouvrages semi-durables et l'appui aux services affiliés via le guide EHA
Finalisation du plan de contingence et proposition d'un plan de réponse (préparation)
Finalisation du plan de contingence et proposition d'un plan de réponse (préparation)
Opérationnalisation de la boite à outil IM au niveau de chaque GTWASH
Proposition d’une stratégie DRR avec le secteur développement
Renforcement des GTWASH/DSRE vis-à-vis des plans de contingence / plans de réponse au niveau régional
Bilan autonomisation et plan de renforcement pour 2019 en vue d'une sortie des GTWASH en 2020
Consolidation des mécanismes de communication Niamey (MAH) <--> Région (DRHA / DDHA)
Renforcement des GTWASH/DSRE vis-à-vis des plans de contingence / plans de réponse au niveau régional
Renforcement des GTWASH/DRHA vis-à-vis des plans de contingence / plans de réponse au niveau régional
Appui au renforcement des structures de gestion et au rôle de la Commune dans la planification et le suivi des services EHA ---> Appui à la stratégie de décentralisation du MHA
Mise en place d'un plan de fermeture des sites de déplacés spontanés (dont le déclenchement dépendra du contexte)
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 25
Pla
n 2
01
9
Consolidation des mécanismes de communication Niamey (MHA) <--> Région (DRHA / DDHA)
Sortie des GTWASH Lead entièrement par DRHA
Sortie des GTWASH Lead entièrement par DSRE
Retrait progressif du Lead de l’UNICEF au niveau national et passation au MHA (organisation des réunions de coordination, ICC etc.). L’UNICEF prend une position de soutien
Appui MAH/MHA en termes de suivi évaluation
Appui DSRE en termes de suivi évaluation
Coaching par l’UNICEF des GTWASH dans le cadre du plan de transition en vue de la sortie des GTWASH en 2020
Transfert de la stratégie DRR au secteur développement
Soutien du mécanisme RRM (selon contexte)
Sortie du Cluster WASH
Lead des GTWASH dans le cadre des plans de contingence
Pla
n 2
02
0
Sortie des GTWASH Lead entièrement par DRHA
Retrait complet du Lead de l’UNICEF. L’UNICEF garde une position de soutien ponctuel
Soutien du mécanisme RRM (selon contexte)
Sortie du Cluster WASH Sortie du Cluster WASH
Sortie du Cluster WASH
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 26
VI/ Aperçu des quatre crises du secteur EHA
Les aspects purement techniques, liés aux stratégies et standards de réponse, sont proposés dans le guide
d’intervention EHA en contexte d’urgence et dans le cadre des plans de réponse par crise pour les
inondations, les épidémies et la WASH in Nut.
1) Mouvements de population
Les risques de mouvements de population massifs à l’échelle du pays concernent majoritairement la région
de Diffa, dont le nombre de déplacés internes, réfugiés et retournés s’élève fin 2017 à 252 305 personnes,
auxquelles viennent s’ajouter les populations autochtones directement affectées par ces mouvements. Plus
au nord, dans la région d’Agadez, la situation des migrations est également préoccupante avec, selon les
perspectives, des mouvements de plus en plus importants et des besoins très spécifiques. Le nombre de
migrants atteindrait pour 2018 les 120 000 personnes selon les dernières estimations de l’OIM pour le HRP
2018. La frontière Malienne, et tout particulièrement les régions de Tillabéri et de Tahoua, connait une
instabilité chronique, impliquant des risques de déplacements internes importants qui engendreront des
besoins structurels et d’accompagnement importants. Aujourd’hui, la situation est sous le contrôle de
l’UNHCR qui prend en charge les réfugiés qui traversent régulièrement la frontière, mais en cas
d’aggravation de la situation, le Cluster devra endosser un rôle clef auprès des déplacés internes (les
prévisions annoncent un risque de plus de 80 000 personnes déplacées sur les deux régions).
2) Inondations
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 27
Le phénomène des inondations est récurrent au Niger, et touche la majorité des régions du pays comme
nous pouvons le voir sur la carte ci-dessus. Les inondations sont de deux types, plus ou moins forts et
fulgurants selon les années : les inondations pluviales et les inondations fluviales. De manière globale, la
gestion des inondations, tant en matière de mécanisme de surveillance que de contingence, est sous le lead
de l’Etat. Le Cluster intervient uniquement en appui si et seulement si les capacités étatiques sont
insuffisantes. Généralement, les dégâts sont immédiats et s’accumulent tout au long de la saison des pluies,
d’août à octobre. Ils peuvent être temporaires et créer des déplacements plus ou moins massifs de
population, et de long terme, en créant des dégâts structurels (au niveau des puits, des habitations etc.). Le
Cluster n’a pour mandat que les interventions d’ordre humanitaire/urgence, impliquant une répartition des
activités et une coordination avec le secteur du développement dont les interventions doivent être planifiées
plus en amont et mettre l’accent sur la réduction des risques. Chaque année, le nombre de d’individus
affectés par les inondations s’élève en moyenne à environ 100 000 personnes.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 28
3) Epidémies
Suite à l’épidémie d’Hépatite HVE qui a sévit en 2017 sur la région d Diffa, la crise « Choléra » a été
étendue au terme « Epidémie ». Le faible taux d’accès à une source d’eau protégée et les taux encore
préoccupant de défécation à l’air libre rassemblent toutes les conditions propices à l’apparition et la
propagation d’épidémies de nature hydrique, incluant le choléra et l’hépatite E. La réponse sectorielle
s’aligne sur deux axes d’intervention : (i) un mécanisme de veille à l’échelle du territoire et de préparation
à la riposte est mis en place, en collaboration avec les services sanitaires de l’Etat ; (ii) un dispositif flexible
et mobile d’intervention rapide afin de maitriser au plus vite les premiers foyers épidémiques est organisé,
avec l’appui des relais communautaires et des districts sanitaires. Certaines zones géographiques à haut
risque pourront, en complément, être le lieu d’activités de prévention mises en œuvre par le secteur du
développement. La population cible sur ce type de crise s’élève généralement à près de 700 000 personnes.
Version 3 – Cadre Stratégique Opérationnel – Réponse d’urgence/Composantes EHA – Niger, 2018 29
4) Nutrition
Les conditions EHA dans les Centres de Santé qui accueillent les Centres Nutritionnels sont souvent en
dessous des normes nationales et des normes SPHERE, mais l’attention doit être portée non seulement sur
ces centres, mais aussi jusqu’au domicile du couple « mère/accompagnant - enfant malnutri ». Des
interventions telles que le traitement de l’eau à domicile pour garantir une eau potable de boisson stockée
au niveau des ménages et bue par l’enfant malnutri donnent en outre l’opportunité de cibler les plus
vulnérables.