cas de la commune de balé-loko rapport - …€¦ · contribution à l’étude des incidences de...
TRANSCRIPT
Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées
Aka :
Cas de la Commune de Balé-Loko
RAPPORT
RRééaalliissééee ppaarr ::
MMllllee PPeeggggyy PPrriissccaa
OOUUOOKKOO YYAANNGGOOUUNNZZAA
SSoouuss llaa CCooddiirreeccttiioonn ddee ::
MMaaddaammee AAnnnnee OOUUAALLLLEETT
MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGééooggrraapphhiiee àà ll’’UUnniivveerrssiittéé ddee RReennnneess22
eett ddee
MMoonnssiieeuurr GGeeoorrggee NNGGAASSSSEE
MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGeessttiioonn FFoorreessttiièèrree
AANNNNEEEE AACCAADDEEMMIIQQUUEE:: 22000099 -- 22001100
Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées
Aka :
Cas de la Commune de Balé-Loko
RAPPORT
RRééaalliissééee ppaarr ::
MMllllee PPeeggggyy PPrriissccaa
OOUUOOKKOO YYAANNGGOOUUNNZZAA
SSoouuss llaa CCooddiirreeccttiioonn ddee ::
MMaaddaammee AAnnnnee OOUUAALLLLEETT
MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGééooggrraapphhiiee àà ll’’UUnniivveerrssiittéé ddee RReennnneess22
eett ddee
MMoonnssiieeuurr GGeeoorrggee NNGGAASSSSEE
MMaaîîttrree ddee ccoonnfféérreenncceess eenn GGeessttiioonn FFoorreessttiièèrree
AANNNNEEEE AACCAADDEEMMIIQQUUEE:: 22000099 -- 22001100
i
DEDICACE
Nous dédions ce mémoire à nos parents:
-
‐ Anne Marie YAKOY pour son soutien moral.
Feu Nicolas Julien OUOKO, qui nous a donné le goût des études,
ii
REMERCIEMENTS
Nous voulons remercier la Comité Internationale de l’UNESCO.
Le Gouvernement centrafricain.
Le Secrétaire Général de la Comité Nationale de l’Unesco.
Le Secrétaire Général de MAB UNESCO de Centrafrique.
A travers ce mémoire, nous voulons adresser notre profonde reconnaissance et nos
remerciements à notre Directeur, en la personne de Madame Anne OUALLET, Maître
Assistant de géographie à l'Université de RENNES2 qui a bien voulu assurer la direction de
ce travail.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les professeurs de la Faculté des
Lettres et Sciences Humaines (F. L. S. H) et en particulier ceux du Départements de
Géographie qui nous ont prodiguée de sages conseils et contribué à notre formation. Nous leur
témoignons notre profonde gratitude.
De même nous tenons à remercier tous ceux qui ont accepté de mettre à notre
disposition toutes informations utiles à la réalisation de ce travail.
Nos remerciements vont à l'endroit de:
− Le directeur du projet PARPAF et toute son équipe qui ont mis à notre disposition les
informations utiles à la réalisation de ce travail;
− Monsieur Athanase YAMBELE, chef de service de l'hydrologie qui a bien voulu nous
donné des informations techniques.
− Monsieur Daniel DANGOLA, Monsieur Claude BOMBA et monsieur Marcel KOKO
pour leur conseil et orientation.
− Monsieur KAMATCH ICHAM et toute son équipe de bien vouloir nous recevoir sur
son site.
− Mademoiselle Mathilde BIGO pour son soutien morale.
− Tous les habitants de la Commune de Balé-Loko auprès desquels nous avons collecté
des données, pour le soutien dont ils nous ont fait preuve durant nos séjours chez eux.
Que tous les amis et toutes les connaissances qui, de près ou de loin, nous ont aidées dans
la réalisation de ce modeste travail, reçoivent ici nos remerciements les plus fraternels.
iii
ABREVIATIONS ET SIGLES
SCAD : Société Centrafricaine de Déroulage
O R S T O M : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer
O N G : Organisation Non Gouvernementale
AFD : Agence Française de Développement
CAS/DFT : Compte d’Affectation Spéciale de Développement Forestier et Touristique
CIRAD : Centre International de Recherche Agronomique et de Développement
IGN : Institut Géographique National
PARPAF : Projet d’Appuis à la Réalisation des plans d’Aménagements Forestier
PEA : Permis d’Exploitation et d’Aménagement
SIG : Système d’Information Géographique
UFG : Unité Forestière de Gestion
MAB : Man and Biosphère
UNESCO : Organisation des Nations .
SOMMAIRE
DEDICACE………………………………………………………………………i REMERCIMENTS………………………………………………………………ii SIGLE ET ABREVIATION……………………………………………….…...iii
SOMMAIRE…………………………………...……………………………….iv
RESUME EXEUTIF…………………………………………………………….I INTRODUCTION ..………………...…………………………….………………………1 PREMIERE PERTIE :
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7
Chapitre 1. Méthodes …………………………………………………………………..…….9
Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14
DEUXIEME PARTIE :
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA
COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36
TROISIEME PARTIE:
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES
AKA………………………………………………………………………………..……..43
Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et
culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45
Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles……………..…..59
Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71
CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77 INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80
GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82 TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84
ANNEXES……………………………………………………………………………………86
TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100
I
1. Informations personnelles
Noms: OUOKO YANGOUNZA Prisca Peggy. Adresse (professionnelle): Étudiante à l'Université de Rennes2; E-mail:[email protected]; [email protected] 2. Titre de la Bourse de recherche : Bourses du MAB pour Jeunes Scientifiques U N E S C O.
Titre de recherche: « Contribution à l'étude d’incidences de l'exploitation forestière sur les patrimoines culturel et
naturel chez les pygmées Aka: Cas de la Commune de Balé Loko ».
3. Texte original: langue utilisée dans le rapport: Le français. Nombre de pages Nombre de tableaux et chiffres.
4. Pays & région: République Centrafricaine; Région d'Afrique Central. Nom de la réserve de biosphère : la
réserve de la Basse Lobaye. Le lieu de recherche: la Commune de Balé-Loko.
5. Objectifs: l’étude cherchera à comprendre les défis à relever contre l’incidence négative de l’intensification de
l’exploitation forestière sur la déperdition des patrimoines culturels et naturels chez les pygmées Aka de la
Commune de Balé-Loko, car la forêt représente chez eux un patrimoine sacré et un système de vie où ils puisent
leur culture dont la préservation est fondamental. Le présent travail procédera à : Analyser la situation du
patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel ; Faire une revue des stratégies existantes mises en place par les
départements sectoriels chargés de l’environnement, du développement du tourisme et de l’artisanat. Enfin,
proposer un dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication des Aka et leur
participation à l’atteinte des principes du développement durable.
6. Recherche et méthodes: Pour mener à terme les investigations, nous avons procédé à 3 démarches:
La recherche documentaire: différents ouvrages d’ordres méthodologique, général et spécifique abordant notre
thème d’étude ont été consulté en vue de faire leur synthèse et d’organiser des thématiques.
L’observation sur le terrain : les travaux de recherches nécessitent de faire connaissance du terrain, afin de
comparer les données documentaires à la réalité du terrain. Pour ce faire, nous avons effectué plusieurs sorties sur
le terrain.
La méthode d’enquête: nous avons utilisé la Méthode Accélérée de recherche Participative (MARP) qui nous a
permis aussi de collecter des données qualitatives ou quantitatives.
Comme dans tout travail, il ne manque pas de difficultés. Ainsi pour la réalisation de ce travail nous avons
rencontré de nombreuses difficultés dont les conséquences ont pesé de manière directe ou indirecte sur
l'élaboration de ce mémoire. Il s'agit des difficultés d'ordres technique et sanitaire. Du point de vue technique, nous
avons fais: Des photographies; Des cartes régionales; Des graphiques et des tableaux pour étayer nos analyses
telles qu'on peut les découvrir tout au long de ce rapport.
II
7. Résultats majeurs: Cette étude nous amène à comprendre la complexité de l’enjeu de l’exploitation forestière
non seulement au niveau régional et national mais aussi au niveau planétaire, car, l’importance des interactions
dans l’écosystème, la disparition de l’une d’elle peut entrainer la modification de l’ensemble, car la biodiversité est
source de survie, elle joue un rôle très important dans la fixation du carbone, la protection de sols et le filtrage de
l’eau.
La perte de la biodiversité:La forêt qui autre fois primaire, a subit beaucoup de pression et disparaît
progressivement, l’état actuel du couvert végétal forestier témoigne d’une accélération des processus de
déforestation (Cf. la carte d’aménagement forestier)1 du fait d’une progression de l’agriculture sur brûlis
consécutive à l’augmentation de la pression démographique, ce rythme de défrichement dans les Assiettes de
Coupes abandonnées ont pour conséquence la de conquête forestière , l’abandon cultural est lente, voir même
impossible et se traduit par une dynamique poste- culturelle de savanisation; L’incidence social est conséquent :
Les ressources forestières nécessaire à la satisfaction des besoins vivriers et culturaux des pygmées Aka.
MALTHUS dans sa conception mettait en cause la « croissance démographique, source d’une pression accrue sur
l’environnement ». Les bruits sonores des machines font fuirent les animaux loin vers la forêt du Congo, ce qui
fait que l’activité principale qui est la chasse est fait plus loin dans la forêt près de la frontière avec le Congo,
entraînant des conflits avec les voisins congolais.
Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous, Sipo sont des essences
sur lesquelles les pygmées ramassent des chenilles, leur rareté fait que les chenilles sont devenues de plus en plus
rares. D’après les résultats de l’enquête faite, 40% des enquêtés déplorent l’éloignement des campements de
ramassage, ils disent qu’au par avant le ramassage se faisait autours de la maison, maintenant, il faut parcourir plus
de 50 kilomètres dans la forêt pour le ramassage. Lors de notre passage les ramasseurs ont passé plusieurs jours
dans la forêt en quête des chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.
La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette valeur pluviométrique
qui est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible de la forêt et peut influencée l'équilibre du
milieu (Cf. tableau n °11: pluviométries moyens).
A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable de puiser et de fixer le CO2 en excès dans l’atmosphère
afin de lutter contre l’effet de serre. C’est dans sa phase de maturité que la forêt un véritable puits de carbone, or
ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le commerce, c’est ce qui devient inquiétante à l’échelle globale.
1 Plan d’aménagement de la SCAD
III
La disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels: avec l’arrivée des Sociétés
forestières, les pygmées accèdent à un travail rémunéré, connaissent de nouvelles techniques et accèdent à un
niveau de vie supérieur par rapport à celui de leur milieu ; Le processus a été fait de sorte que les pygmées Aka se
trouvent dans l’impossibilité de continuer à mener le mode de vie traditionnel et de respecter ses coutumes,
détruisant ainsi la structure sociale et l’organisation politique et culturelle entraînant des conflits de génération et
modification des rapports entre les jeunes et les anciens. Selon certains enquêtés, ceux-ci sont le plus souvent sont
rejeter ou supprimer par leur société.
La perte d’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites sacrés: le fait
que plusieurs pistes (adjalo en langue Aka) sont ouvertes pour le passage des engins et les bruits constituent une
profanation des lieux sacrés des Pygmées qui perturbent les rythmes de pratiques et rites traditionnelles qui se font
dans la forêt (60% des enquêtés). Leur système alimentaire détruite, certains arbres fruitiers sont abattus, de plus,
les pièges posés pour les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie de plus en plus dans la forêt
Congolaise. Il en est de même pour l’eau, car au passage des engins de construction ou d’abattage, les ruisseaux
sont taris ou pollués voir disparaître, cette denrée déjà rare devient alors un besoin de plus pour les Pygmées.
La Santé: l'augmentation de la prévalence des maladies sexuellement transmissibles, due à la cohabitation
des pygmées avec la population venue pour l'achat des produits de la chasse et de la cueillette, et aussi de leur
relation avec les ouvriers de la société.
L’influence des populations locales: les pygmées travaillent périodiquement dans les champs
(défrichages, la récolte, séchage du manioc), ils sont payés 500f CFA par jour. Ils devraient fournir aux villageois
du gibier, mais ceux- ci préfèrent les vendre aux clients venus d'ailleurs (de Mbaïki, Pissa et Bangui) ce qui les
met en situation de mésentente avec leur chef traditionnel. Quarante pour cent (40%) des enquêtés disent que par
mois ils ont trente à cinquante- milles francs (30000- 50000 FCFA) de revenu de gibiers vendu.
CONCLUSIONS
Recommandations de la recherche: apporter des amendements à la législation pour une reconnaissance légale
des terroirs coutumiers de la communauté Aka; Appuyer le PARPAF dans le cadre de suivi et évaluation efficace
de la société forestière existante; Initier un projet de gestion associant l'écotourisme et l'exploitation forestière
durable et intégrer les Aka au processus afin de valoriser leur savoir et leur culture comme à Dzanga Sangha.
INTRODUCTION
La commune de Balé-Loko est située dans la région forestière du Sud-ouest de la
République Centrafricaine. Cette zone renferme d’importants volumes de bois précieux,
exploité depuis plus d’un demi-siècle par des Sociétés Forestières qui se sont succédé sur le
site. Ces entreprises ont réalisées une exploitation intensive de la forêt. Ce n’est qu’en 2004
que l’exploitation a commencé à être sélective avec l’arrivée du Groupe Kamach et la mise en
œuvre du plan d’aménagement.
La proportion disponible d’espèces disparues dans les zones exploitées et cultivées ne
cesse de croître. Or cette zone forestière constitue aussi un sanctuaire où vivent des minorités
Aka qui y pratiquent leurs activités socio-culturelles. Ce sanctuaire représente un enjeu majeur
pour ces populations de paysans, non seulement enjeu foncier et forestier (écologique), mais
aussi un enjeu économique et culturel. L’exploitation forestière, qui contribue certes, au
développement de cette région a des répercussions néfastes sur les patrimoines culturel et
naturel des pygmées Aka et qu’elle risque d’handicaper la génération future.
En effet, au cours des dernières décennies, les progrès techniques et scientifiques liés
au développement de l’industrie ont engendré beaucoup de problèmes à l’environnement. A
l’échelle mondiale, l’émission des gaz à effet de serre entraîne le réchauffement de la planète,
la perte de biodiversité, la pollution des eaux et de l’air et l’appauvrissement de la couche
d’ozone. A l’échelle locale, ce sont des communautés locales qui sont affectées par la
détérioration de leur milieu et la déstabilisation de leur organisation. C’est le cas des
populations Aka dans la Commune de Balé-Loko.
Face à ce type de perturbations observées tant à l’échelle mondiale qu’à l’échelle
locale, la communauté internationale a émis la nécessité d’une prise de conscience et
l’importance d’actions en posant les bases de la notion de développement durable en terme de
progrès social, économique et environnemental. Tout cela conformément à l’Agenda 21,
adopté à la conférence de RIO, le 29 décembre 1992 par la communauté internationale, ce qui
représente l’instrument de référence dans le combat afin d’éliminer les causes de la
dégradation de l’environnement.
En 1993, la République Centrafricaine a souscrit aux grandes décisions issues de la
1
Conférence de Rio. Par conséquent, les recommandations relatives à l’Agenda 21 doivent
s’appliquer au niveau local.
La plupart des acteurs, État, ONG de conservation de la nature, ONG de
développement, organisation paysanne reconnaissent aujourd’hui la nécessité d’associer les
stratégies de conservation de la biodiversité et la valorisation du potentiel de développement
par les communautés. Les parties prenantes insistent sur la nécessité de la conservation des
aires protégées, l’importance de la protection de la biodiversité et donc sur les programmes de
préservation des écosystèmes. On entend par protection « l’action de protéger qui veut dire
assister, prêter secours à quelqu’un de manière à lui garantir sa sécurité, d’existence de
quelque chose, favoriser le développement de quelque chose ». Les aires protégées devraient
l’être sur les plans écologique, culturel et économique. Malgré cette volonté annoncée de
protection, les sociétés forestières continuent à faire des ponctions inconsidérées sur cette
richesse qui est la forêt et qui représente un patrimoine naturel reconnu chez les pygmées Aka,
avec lequel ils pratiquent leur culture qui est classée par l’UNESCO en tant que patrimoine
culturel.
En République Centrafricaine, l’année 2007 a été marquée par des avancées dans le
domaine de la politique économique et financière à travers la définition des réformes
institutionnelles, la mise en place d’un cadre général de planification triennale de lutte contre
la pauvreté, le DSRP1 2008-2010. A travers cet instrument, le pays s’est engagé à renforcer la
gestion des finances publiques en vue de l’amélioration des résultats macroéconomiques, de
soutenir la croissance, l’intensification de l’exploitation des ressources de base par
l’augmentation de la production agricole, forestière, minière et la réhabilitation des
infrastructures de transport, des bâtiments, de la communication. Parallèlement, la République
Centrafricaine s’est dite prête à œuvrer pour le développement durable.
La Commune de Balé-Loko est une région économique à caractère sous développée,
basée essentiellement sur une masse rurale handicapée par la faillite de la Société Africaine
Forestière et Agricole (SAFA) et la disparition de l’Agence de Développement de la
Caféiculture Familiale (ADECAF). L’exploitation forestière est une des solutions à ces
problèmes, et doit permettre de créer des nouvelles conditions d’expansion économique et de
favoriser ainsi l’apparition d’un pôle de développement.
Cependant, la pression enclenchée par la réalisation d’une telle ambition d’exploitation
1 DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
2
économique amènera sans nul doute des perturbations écologiques : influence directe et
indirecte sur les régimes des pluies, le cycle des saisons, l’évolution des cours d’eaux dans les
bassins hydrographiques, la dégradation de la biodiversité et de la fertilité du sol, en d’autre
terme plus simplement l’écosystème forestier qui constitue le cadre de vie des pygmées. Ces
aspects ne sont malheureusement pas pris en compte dans le DSRP.
Les mesures de gestion de l’incidence de l’exploitation des forêts sur l’habitat des
pygmées sont donc à promouvoir. La prise en compte des conséquences de cette pression sur
la forêt est un défi très important, qu’il est indispensable de combler. C’est pourquoi, il est
important de réfléchir aux incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et
naturel chez les pygmées Aka. Cette étude peut être la pionnière dans le domaine à partir de
l’étude du cas de la Commune de Balé-Loko.
En préliminaire, la définition de quelques concepts clés permet de mieux cerner ce
thème.
Contribution : une contribution c’est un apport que l’on fait à travers la recherche
scientifique, à une étude donnée. Notre mémoire se voudrait être une contribution à la
connaissance de ce milieu forestier dont le riche patrimoine risque d’être entamé par le
développement actuel.
Étude d’incidence: selon le dictionnaire le nouveau petit Robert de la langue française de
2007, « c’est une étude des conséquences éventuelles d’une action sur l’environnement »2. Il
s’agit bien ici d’essayer d’évaluer les retombées du type d’exploitation en cours et d’en
mesurer les conséquences.
Exploitation forestière : d’après le dictionnaire de l’environnement, « c’est l’ensemble des
opérations de récolte conduisant à la production du bois brut sous forme de grumes, rondins
ou éventuellement de plaquettes »3. Cela nous amènera à montrer les différents acteurs et
opérations de l’exploitation de la forêt dans cette Commune forestière pour laquelle le milieu
apparaît comme un patrimoine central. Ce patrimoine peut être dédié comme naturel et
culturel.
Patrimoine naturel: d’après RAMADE François, « c’est l’ensemble des écosystèmes peu ou
pas modifiés par l’homme ainsi que l’ensemble de la biodiversité qui leur est associé »4.
2 Le dictionnaire le nouveau petit Robert de la langue française de 2007, 3 Le dictionnaire de l’environnement 4 Le dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement. Page 583. 2è édition DUNOD.
3
Patrimoine culturel se définit selon l’UNESCO comme « l’ensemble des éléments matériel
et immatériel qui contribuent à maintenir et a développer l’identité et l’autonomie de son
titulaire dans le temps et dans l’espace par adaptation à son milieu »5.
La formulation de la problématique aide à comprendre les enjeux et défis à relever.
Ainsi, certaines questions restent en suspens et méritent d’être intégrées dans la contribution à
l’étude d’incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et naturel chez les
pygmées Aka. Les questions suivantes apparaissent essentielles: comment se font
l’appropriation et la transmission du patrimoine chez les pygmées Aka? Quels sont les enjeux
de ces patrimoines ? Quelles sont les problématiques de ce patrimoine? Quels sont les moyens
de conservation et de mise en valeur de ces patrimoines ?
Ces questions seront au cœur de la présente étude. Elles amènent à la fois à faire l’état de
l’habitat des pygmées Aka, cas de la Commune de Balé-Loko et à en prévoir les mutations
probables. Il faudra donc analyser l’intensification de l’exploitation forestière et ses
répercussions sur l’habitat, sur le mode de vie des pygmées Aka et finalement sur leurs
activités et leur fonctionnement économique et social.
Suivre cette problématique permet de baliser le travail et de se demander si l’application des
politiques adaptées aux problèmes récurrents permet effectivement de garantir la durabilité
environnementale à travers l’annonce de la conservation, de la protection du paysage, du
patrimoine culturel, naturel et la mise en place d’un plan de prévention des incidences
négatives. La prise en compte des différents types d’approche et de gestion participative est
un des éléments important de ce travail. Par exemple la communication sociale est un moyen
qui cherche à fixer une identité de vue au sein de la communauté humaine visant à donner un
sens à l’action de préservation de la culture et à enrichir la connaissance commune pour faire
face à une perdition culturelle. La gestion adaptative est, elle, une approche de la gestion
reconnaissant d’une part, le manque de reconnaissance univoque et définitive sur le
comportement des écosystèmes et d’autre part, l’incertitude qui domine leur inter action avec
eux. La gestion participative et la préservation du patrimoine culturel Aka permettront de le
montrer.
La formulation de l’objet du travail permet d’orienter l’étude. L’étude cherchera à
comprendre les défis à relever suite aux effets négatifs de l’intensification de l’exploitation
forestière sur la déperdition des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka de la Septembre 2002. 5 Http// :www.unesco.org/fr
4
Commune de Balé-Loko. De même notamment la forêt représente chez eux un patrimoine
sacré et un système de vie où ils puisent leur culture et pourquoi la préservation est
fondamentale.
Le présent travail qui se veut une contribution à l’étude d’incidences de l’exploitation
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka amènera à la fois à
analyser la situation du patrimoine culturel et naturel au plan socioculturel, et à faire une
revue des stratégies existantes mises en place par les départements sectoriels chargés de
l’environnement, du développement du tourisme et de l’artisanat. Enfin, il proposera un
dispositif à mettre en place et à promouvoir en vue d’assurer une large implication des Aka et
leur participation aux objectifs des principes du développement durable.
Les résultats attendus sont de trois types
• Un état de lieux de l’habitat des pygmées de la Commune de Balé-Loko ;
• Les mutations probables liées à l’intensification de l’exploitation forestière;
• Les conséquences de l’intensification de l’exploitation forestière sur l’habitat, les
modes de vie et les activités des pygmées, ces conséquences seront analysées, et des
mesures correctives appropriées seront proposées.
Les matériels et méthodes
Afin de mieux traiter le travail, les méthodes d’enquêtes suivantes sont utilisées : la
recherche documentaire, l’observation sur le terrain, l’interview et le questionnaire.
La recherche documentaire
Elle a été fait en deux temps: avant l’observation du terrain, puis après. Durant la
période de janvier à février 2009, de la recherche dans les bibliothèques, sur les sites Internet
afin de faciliter la collecte des données sur le terrain a été réalisée. La deuxième période de
recherche documentaire, de septembre 2009 à mai 2010 a permis d’enrichir la réflexion et
l’écriture du mémoire à travers la recherche à la bibliothèque universitaire et à la bibliothèque
sociale de l’Université Rennes 2.
L’observation sur le terrain
Les travaux de terrain se sont déroulés sur 2 mois dans la commune de Balé-Loko. Du
5
point de vue technique, des photos ont été réalisées pour illustrer les différentes activités et les
atouts du milieu. Le contact direct avec les populations à utilisé différent procédés. La
Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) est retenue pour avoir un aperçu sur
les savoirs traditionnels des autochtones. Un guide d’entretien et les différents outils suivants
ont été utilisés : interview semi-structurée ; profil historique ; carte du terroir. Un diagramme
de Venn6 et un diagramme Système7ont également été retenus. Sur le terrain, des interviews
semis structurés et l’administration du questionnaire ont été réalisées auprès des
administrateurs, des chefs de quartiers, à la mairie, auprès de la population, des groupements
d’agriculteurs, des chasseurs et des commerçants. Ce travail de terrain a été réalisé en équipe
(décrite plus loin) dans le cadre d’une recherche financé par l’UNESCO.
Le public cible en a été la population Aka qu’il nous faudra présenter.
A cet effet, la « Contribution à l’étude des incidences de l’exploitation forestière sur
les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka : cas de la Commune de Balé-Loko »
est structurée en trois grandes parties : la première sera consacrée au cadre méthodologique et
géographique de la recherche; la deuxième traitera des patrimoines culturel et naturel chez les
pygmées Aka; la troisième envisagera l’étude d’impacts de l’exploitation forestière sur le
patrimoine culturel des pygmées Aka. Enfin une conclusion interviendra en vue de faire la
synthèse de tout ce qui a été développé à travers cette étude.
6 Diagramme de Venn : c’est un représentation des ensembles de lignes simples fermées dans lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant une méthode visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étude des relations entre plusieurs ensembles et permet de faire plusieurs déductions qui peuvent permettre de résoudre un problème. Tiré sur le site : www. imath.log 7Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents concepts ou variables, de la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://. www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf
6
PREMIERE PERTIE
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
7
Cette partie qui sera consacrée au cadre méthodologique de la recherche met en
évidence les activités qui ont été réalisées dans le cadre de l’exécution de ce mémoire relatif
à : « La contribution aux incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine culturel et
naturel chez les pygmées Aka : cas de la Commune de Balé-Loko ». Un certain nombre
d’activités ont été réalisées.
8
Chapitre 1. Méthodes
Ce chapitre est consacré à l’ensemble des techniques et des moyens déployés pour la
collecte des données, à savoir: la recherche documentaire, la méthode d’observation et
d’enquête.
1. La recherche documentaire Les travaux antérieurs constituent une source de donnée pouvant orienter la recherche
sur le terrain, c’est une phase très importante de tout travail scientifique. Durant la période de
janvier à février, des recherches ont été effectués dans la bibliothèque de l’Université de
Bangui, celles des organismes internationaux (UNESCO8, OMS9, COOPI10), celle de
l’Alliance Française afin de faciliter la collecte des données sur le terrain, la recherche
bibliographique dans les bibliothèques de l’Université de Rennes 2, sur les sites Internet.
C’est ainsi que, dans le cadre de la réalisation de ce travail, un recours aux différents ouvrages
abordant ce thème d’étude en vue de faire leur synthèse et d’organiser des thématiques a été
fait. Des ouvrages d’ordre méthodologique, général et spécifique ont été consultés.
1. 2. Recueil des données et choix des villages
C’est la collecte des informations, ce travail se réalise avec une méthode et un site bien
déterminé.
Méthode d’observation et d’enquête
L’observation sur le terrain
Selon Claude BERNARD, l’observation scientifique est la constatation exacte d’un
fait à l’aide des moyens d’investigation et études appropriées à cette constatation. Cette
technique a pour but de recueillir des données relatives à un problème que l’on veut étudier.
Elle a permis de saisir le comportement des habitants (population cible) par rapport aux
problèmes posés.
L’observation directe qui, par définition, instaure un rapport entre le chercheur et le
groupe social qu’il veut observer. Du point de vue technique, des photographies pour illustrer
les différentes activités et les atouts du milieu ont été fait.
La méthode d’enquête
8 UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’éducation et la Culture 9 OMS : Organisation Mondiale de la Santé 10 COOPI : Cooperazione Internazionale est une Organisation Non Gouvernementale
9
L’application de la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) qui est
basée sur les savoirs traditionnels des autochtones et qui a été développée entre 1970 et 1980
par les différents spécialistes de gestion de ressources naturelles a été utilisée.
Pour ces derniers, les méthodes habituelles de recherches ne permettent pas une bonne
compréhension des réalités du monde rural11. Cette méthode MARP propose que la collecte
de l’information auprès des communautés locales, lors des évaluations d’incidences sociales,
notamment dans les pays en voie de développement, se fasse par des groupes de discussions
restreintes.
Ces groupes représentant un forum pour réussir à acquérir la meilleure information
auprès des populations, l’utilisation seule des questionnaires ne garantissant pas l’obtention de
bons résultats. La méthode par groupes de discussion est également une des voies pour
interviewer plusieurs personnes en même temps.
Ainsi, cette méthode d’enquête par groupe de discussion est adaptée à cette recherche
qui ne vise pas à fournir un portrait statistiquement représentatif des caractéristiques d’une
population, mais une analyse qualitative de l’environnement social de la Commune de Balé-
Loko qui se trouve au sein du Permis d’Exploitation et d’Aménagement (PEA) 171.
C’est pourquoi un guide d’entretien et les différents outils suivants : l’interview semi-
structuré; le profil historique ; la carte du terroir ; le Diagramme de Venn et le Diagramme
Système ont été utilisés.
Un sondage par questionnaire, administré durant la période de 1er au 15 juillet 2009,
le tableau n°1 dans les Annexes n°1 illustre bien les personnes enquêtées, leur âge, leur
profession et leur résidence.
Lors des rencontres par groupes de discussion (23 au 30 juin 2009), les profils
historiques des villages ont été faits par la population. Cela a permis de retracer le parcours
des différents événements qui ont eu lieu durant les périodes antérieures, l’histoire de la
création du village et la mise en place de certaines activités dans le village.
Les diagrammes de Venn et système ont été réalisés par l’ensemble des groupes. Ces
outils font ressortir des liens de partenariat entre les parties prenantes ayant un intérêt dans
l’utilisation des ressources naturelles et montrent le groupe le plus influent de la communauté.
Ils permettent de faire plusieurs déductions qui semblent être problème.
11 BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991. « Introduction à la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) », page 2
10
Tableau n°1 : Profil historique
Source : Tirée du document du miel au café, de l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment
de notre enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.
La carte du terroir
La réalisation de la carte du terroir par les villageois a permis de prendre connaissance
des types d’occupations du sol dans cette Commune. Les différents paysages disponibles sont
: le paysage agricole; le paysage d’exploitation forestière et le paysage forestier protégé.
Figure n°1 : Diagramme de Venn
Réalisé par : auteur
11
Cette figure interprète visuellement comment les pygmées Aka sont perçues par la
communauté villageoise, les ONG et par la SCAD.
Figure n°2: Diagramme Système
Réalisé par : auteur
Cette figure montre de manière claire et concrète comment la forêt est considérée par
les différents acteurs.
Figure n°3 : l’organisation du territoire
Réalisé par : auteur
Cette figure montre comment le site de Balé-Loko a été réparti selon les activités socio-
économiques.
On peut noter dans le découpage foncier :
- une partie du territoire réservée aux habitations
- un domaine comportant les champs et les jachères
- un autre plus vaste réservé à la cueillette et à la chasse.
• Stratégie de mise en œuvre des activités
Elle est basée sur :
1) un stage de recherche à la société SCAD concrétisé par des entretiens avec les
administrateurs de cette société forestière ;
12
2) la collecte des données statistiques de ladite société. Des enquêtes aux villages Kaka
et Zoméa qui appartiennent à la commune de Balé-Loko ;
3) le Focus Group avec le Maire, les chefs de groupe et les chefs de clans. Des enquêtes
auprès des pygmées Aka et de la population locale. Cette technique a permis, partant de
l’analyse de faits observés et collectés, de proposer des perspectives pour une réorganisation
possible de cet aménagement. Le tableau n°2 dans les Annexes n°2 illustre les différents
déroulements des activités réalisées.
13
Chapitre 2 : Matériels
Ce chapitre explique comment le matériel a été utilisé à savoir la mise en place du
questionnaire et des guides d’entretien.
2.1. Le questionnaire
Dans le cadre de l’élaboration du questionnaire destiné à la collecte des données sur le terrain,
une majeure partie des hypothèses émises en tenant compte des objectifs est segmenté en 7
thèmes : identification du ménage, situation matrimoniale, catégorie socio- professionnelle,
niveau d’instruction, migration, déplacements, ressources naturelles tirées de cette forêt, que
pensez-vous de l’exploitation forestière par la SCAD?
2.2. Les guides d’entretien
Ils sont élaborés afin d’orienter l’entretien avec les responsables des institutions, le
Focus Group à travers un entretien qui a été réalisé avec les chefs de groupes (chasseurs,
danseurs, pygmées). Ils ont pour but de compléter les informations obtenues par la
documentation et par les questionnaires. Ces guides d’entretien étaient adressés aux
représentants du Ministère de Développement du Tourisme et de l’Artisanat ; aux
administrateurs du Projet d’Aménagement Forestier, aux administrateurs de la SCAD et aux
Focus Group (Mairie, chefs de groupe, chef de clan).
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus Source : auteur
14
Photo n° 1: Entretien avec le chef de groupement des chasseurs à Zomia
Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 11 heures 30 minutes
Tableau n°3 : Variables
Réalisé par : auteur
2 .3. Choix des villages et des camps forestiers
Le choix des villages est fait selon deux critères. D’une part, ils subissent l’influence
directe des activités forestières et d’autre part, ils sont à l’intérieur du PEA171. Il y a
beaucoup de pygmées Aka dans ces derniers.
2.4. Échantillonnage
Étant donné que les populations dans l’ensemble des villages vivent les problèmes
identiques, tels que les restrictions d’accès aux forêts, les conditions de vie médiocres, le
bouleversement des systèmes de valeurs, les relations de dominants à dominés avec le service
forestier et les exploitants forestiers, uniquement trois villages ont été échantillonnés, sans
risque de distorsion. Ces villages sont ceux de Kaka, de Zomia et de SCAD centre. La base
des données du recensement général de la population réalisé en 2003 a été utilisé, l’effectif de
la population était de 19483 habitants, pour cela, 194 personnes qui représentent 1 % de la
population totale communale ont été enquêté.
2.5. Le recueil des données
Les informations utilisées et analysées regroupent quelques données secondaires (les
données sur la démographie) et les cartes et figures. Elles sont issues de plusieurs sources : la
15
documentation, la base de données de la compagnie forestière, les données d’observation, les
enquêtes effectuées dans les villages et dans les camps forestiers.
• Le dépouillement du questionnaire
A la fin de l’enquête, un dépouillement manuel du questionnaire est fait. Cette étape a
permis d’abord de codifier les modalités de questions ouvertes. Ensuite, une exploitation par
le logiciel Excel de tous les questionnaires a été faite. Par la suite, les fichiers des données
sont récupérés pour la tabulation des résultats de l’enquête. Des fréquences relatives ont été
obtenues à partir des fréquences absolues. Le tableau suivant illustre bien les données.
Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés Source : auteur
• L’analyse et la synthèse des données statistiques
L’estimation du degré d’impact est faite selon l’importance accordée à la variable par les
membres de la communauté rencontrée. L’analyse documentaire, les enquêtes de terrain et les
observations sont des outils qui ont permis d’aboutir à une telle évaluation.
2.6. Organisation des équipes de recherche et matériaux utilisés
Les matériels servant de support pour la collecte sont: un appareil numérique pour la prise
des photos, un appareil enregistreur pour l’enregistrement des propos du focus group et des
cadeaux.
Ressources en moyens logistiques
Le véhicule de la société SCAD, le taxi-brousse, le taxi- moto et les pirogues sont
utilisés durant les déplacements.
Ressources humaines
L’équipe est composée de : un chef d’équipe (Géographe), trois agents dont deux
Forestiers, un Sociologue et un guide qui est un natif de la région. Le travail de chef d’équipe
(auteur) a été d’orienter les membres de l’équipe selon les attentes de la problématique de
l’étude, et de veiller au bon déroulement des travaux.
16
Cependant, tout travail de recherche ne peut se réaliser sans difficultés. Ainsi les
difficultés rencontrées lors de cette recherche sont les suivantes.
Trois risques majeurs risquaient d’influencer négativement le déroulement de cette
enquête. Tout d’abord, le retard de paiement de la bourse par rapport au chronogramme de
recherche. La deuxième hypothèse de risque était liée au calendrier de l’enquête (Juin, juillet)
sur le terrain qui coïncide avec la période de ramassage et de cueillette chez les villageois, ce
qui fait que les rendez- vous ne sont pas respectés. Des passages supplémentaires sur le site
ont dû être effectués au mois d’août 2009 auprès des pygmées. Enfin, la communication est
difficile avec les pygmées qui ne peuvent s’exprimer sans la présence de leurs chefs
coutumiers qui sont les Bantous. Donc, il a fallu systématiquement demander l’accord des
chefs coutumiers. L’importance de la structure sociale sera développée plus loin dans le
mémoire pour expliquer ce fait.
17
DEUXIEME PARTIE
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA
COMMUNE DE BALE_LOKO
18
Cette deuxième partie présente le milieu naturel avec les différentes formes d’activités
vitales des groupes humains en symbiose avec le milieu naturel. Pour cela, elle traite les
composantes naturelles et socio-économiques de la Commune de Balé-Loko.
19
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques
L’analyse du milieu géographique permet de mettre en exergue l’habitat naturel et les
menaces liées aux activités humaines qui auraient pour conséquence la modification de : sa
structure, sa composition, et son fonctionnement. Pour cela, l’habitat naturel et les activités
socio-économiques seront mis en évidence.
Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko
Le cadre de l’étude est celui de la Commune de Balé-Loko qui est située entre 17°50’O
et 18°10’ de Longitude Est et entre 3°20’S et 3°50’ de Latitude Nord, avec une superficie de
600 Kilomètres carrés. Elle est limitée au Nord par la Commune de Mbaïki, au Sud par la
République du Congo, à l’Est par la Commune de Mbata, à l’Ouest par la Commune de
Moboma. Cette Commune était un Poste de Contrôle Administratif. Elle est devenue
Commune par Décret n°59/174 du novembre 1959 portant création des collectivités rurales
dans le district de la Sous-préfecture Mbaïki, chef lieu Lobaye. La population était de 12398
en 1988, suite au dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de
2003, la population était estimée à 19843 habitants pour une densité de 32 habitants au
kilomètre carré, parmi laquelle les pygmées Aka sont estimés à 2000 habitants. Elle est sous
l’autorité d’un Administrateur en la personne du Maire, et comprend deux arrondissement
dont: le premier est l’arrondissement de Zomia, le second est celui de Loko. La population de
la Commune à une évolution croissante depuis l’arrivée des sociétés forestières sur ce site.
Elle compte 26 villages, 4 groupements de villages et 3 hameaux.
3. 1. Composante naturelle
20
L'habitat naturel c'est le milieu, l'environnement. Sa description et sa localisation
permettent de dégager les relations entre lui et son site, d’expliquer les différents éléments
constituant cet espace et d'analyser les liens qui existent entre cet espace et les différents
groupes qui existent sur site. Elle nous permet de connaitre les avantages et les offres que
regorge ce site et de comprendre l'usage qui en est fait.
3. 1. 1. La structure géographique
Les cartes topographiques de Mbaïki et de Mongoumba à l’échelle de 1: 200 000 (IGN)
ont permis de définir des unités du relief à travers l’espace. Ainsi, il ressort de celles- ci deux
unités du relief: il s’agit du plateau, la plaine creusé par la Lobaye et qui constitue la
dépression (figure n°4, à la page 20) qu’elle traverse plus au sud.
• Le plateau
La zone d’étude dont il est question ici est située sur le vieux socle du protérozoïque
inférieur et archéen, caractérisé par le complexe quartzo-schisteux, appelée la série
orographique et géologique de Bangui-Mbaïki-Boali. Cet ensemble est incliné de Nord–Ouest
vers le Sud–Est avec des interfluves poly-convexes. Il occupe la majeure partie de la région
avec des altitudes qui varient entre 572 mètres et 406 mètres.
Figure n°5 : Carte géologique de la Commune de Balé-Loko
Réalisée par : auteur12
• La plaine
Elle représente la zone la plus basse de la région, avec une altitude variant entre 406
12 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de recherches OROSTOM5
novembre 1986).
21
mètres à 350 mètres. Il s’agit là de ses assises morpho structurales (en grecque Morphée veut
dire forme et structure, qui se rapporte aux formes du relief étroitement liées aux structures
tectoniques).
• Le sol Le sol est la partie superficielle de l’écorce terrestre au contact de l’atmosphère, qui est
soumis à l’action de l’érosion, des animaux des végétaux aboutissant à l’altération et
l’ameublement des roches. D’après Y. BOULVERT, les sols de ce site sont ceux du bouclier
centrafricain de types ferralitiques remaniés modaux, rouges, parfois érodés. Ils sont
appauvris et décolorés. Lorsqu’ils se trouvent sur des alluvions et des colluvions de grandes
vallées du vieux socle. Les sols du site de Balé-loko ont été identifiés et classés comme suit:
1- les sols ferralitiques: il s’agit des types modaux à faciès rouges sur les pentes et les
plateaux, les sols appauvris modaux à faciès rouge au nord de la zone d’étude dans la région
déboisée; les sols remaniés modaux, qui sont en bas des pentes;
2- les sols peu évolués soumis aux intenses activités d’érosion. Les associations des sols
peu évolués, qui sont localisés sur les collines et caractérisés par une faible profondeur due à
la présence des blocs de roches ou de cuirasses, soient à de nombreux cailloux et gravillons en
surface;
3- les sols peu évolués non climatique, d’apport colluvial hydromorphe qui constitue le
bassin fluvial de la Lobaye. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne des zones ouvertes, exposées
au soleil, le sol change de texture, donc le climat conditionne l’humidité et la température du
sol.
3. 1. 2. Le climat
Le climat, en grec Klima (inclinaison), est en rapport avec les variations de la quantité
d’énergie solaire reçue par le sol, il dépend aussi de l’inclinaison des rayons solaires par
rapport au sol et des nuages.
La région est proche de l’équateur, donc elle reçoit perpendiculairement les rayons
solaires au proche de la verticale à midi, le rayonnement reçu par la terre est donc très
important. En plus de la qualité des sols, la pluviométrie et l’humidité relative déterminent la
végétation. Le climat défini l’état du temps et la température en un lieu précis et à un moment
déterminé. Cette zone d’étude a un climat de type guinéen forestier à sous climat Oubanguien,
caractérisé par un indice pluviométrique élevé, avec trois maxima pluviométriques (mai,
juillet, octobre), une température moyenne annuelle de 26 °C, de très faibles amplitudes, et
22
une atmosphère chargée de vapeur d’eau très élevée (18 à 19 millimètres). L’indice
pluviométrique est de 6.3.3 c’est à dire : six (6) mois de période humide de mai à octobre avec
l’évapotranspiration inférieure à la pluviométrie, trois (3) mois de période intermédiaire de
mars à avril, puis en novembre durant laquelle ETP > P > 0,5 ETP, trois (3) mois de période
sèche durant laquelle P < 0,5 < ETP de décembre à février. Le déficit hydrique commence en
novembre et s’achève en avril. Les conditions climatiques déterminent la répartition des
animaux, la répartition de la température et de l’humidité.
• La pluviométrie
C’est l’étude de la répartition des pluies dans l’espace et dans le temps. La
connaissance de cette répartition est essentielle dans la mesure où les écoulements des eaux en
sont directement issus. La moyenne inter- annuelle des pluies de la période (2000) est de
123,8 millimètres. Le plus bas, le maximum en 1997 atteint 170,23 millimètres dans la
période 1996 à 2005, l’année la plus humide.
Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005
Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)
23
Source : station météorologique de boukoko(Lobaye)
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)
Réalisé par : auteur
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008
Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)
Les mois d’août, septembre et octobre des années 1994 à 2003 ont respectivement : 275,45
mm; 268,2 mm; 262 mm. La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1477,1milimètres pour
111 jours. Cette valeur pluviométrique inférieure à 1600 millimètres, est due au recul sensible
de la forêt. Cela aurait influencée l’équilibre du milieu.
3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique
24
L’étude du milieu végétal permet de faire ressortir la valeur dont regorge le site de
l’étude. La végétation désigne l’ensemble des plantes que l’on peut trouver dans une région.
Elle joue un rôle important dans le milieu physique, car elle assure l’humidité et agit dans le
processus d’évaporation. Elle réduit l’écoulement hivernal, car elle intercepte la pluie qui ne
va pas jusqu’au sol; la forêt conduit à une atténuation des crues. La couverture végétale freine
l’érosion et joue sur le comportement hydrologique du lit d’un cours d’eau (les espèces
végétales vivant dans un lit quelconque d’un cours d’eau ont tendance à faire déborder ses
eaux en dehors du lit normal).
• La végétation
Selon la carte forestière de la Lobaye, le site de la Commune de Balé-Loko est couvert de
quatre types de végétation: la forêt secondaire, la forêt dégradée, le complexe de culture et le
complexe de jachère. Le couvert végétal est caractérisé par un peuplement d’arbres formés de
trois strates. Au sommet, la strate supérieure comprend des arbres ayant des fûts géants
pouvant dépasser 60 mètres, très robustes à petites feuilles résistantes. On trouve la famille
des méliacées (plantes arborescentes équatoriales) entre autre: les Entandrophragma, les
Sterculiacées (kola nitida, eyoung). En dessous, il y a la canopée constituée d’arbres à cimes
de 20 à 30 mètres de hauteur. La strate inférieure est un sous bois avec des jeunes arbres
d’environ 5 mètres de hauteur, des arbustes, des lianes. Ces plantes présentent de larges
feuilles ; le sous-bois est constitué des buissons et de petits arbustes. Certaines espèces du
sous-bois sont commercialisables et comestibles à savoir : le Beilschmeida, utilisé en cuisine,
le Dorstenia, le Gnetum africanum, légume forestier très apprécié.
La végétation joue un rôle biotique, car elle constitue un aliment pour les êtres vivants.
D’après le rapport d’inventaire de Projet de Plan d’Aménagement Forestière Projet d’Appui à
la Réalisation de Pan d’Aménagement Forestier(PARPAF), la forêt secondaire est dense à
dominance de Triplochiton Scléroxylon et de Terminalia superba qui sont des espèces
commerciales peu exploitées.
Tout autour du cours du cours d’eau Lobaye se trouve la galerie forestière, et aux
alentours des villages proches se trouve la forêt secondaire, la forêt dégradée se situe le long
de l’axe routier (elle constitue la clairière), au sommet des collines ; la forêt protégée se
trouve le long du cours d’eau Lobaye. La zone marécageuse constitue une zone
écologiquement fragile, puisque la constitution du sol et l’équilibre sol- couverture végétale
est conditionnés par la topographie du milieu. Cette forêt a subi l’effet de l’exploitation
forestière par les sociétés forestières et les actions culturales.
25
• La faune
La forêt qui couvre la Commune de Balé-Loko constitue un habitat favorable aux
espèces animales. Il y a la faune terrestre, arboricole, aérienne et aquatique, parmi celles-ci,
on note de nombreuses espèces de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles. Parmi
les mammifères caractéristiques on trouve le bongo (Tragelaphus eurycéros). Les espèces les
plus abondantes sont le Céphalophe bleu (Cephalophus monticola), le Céphalophe de peter
(Cephalophus colligrygus), le Potamochère (Potamochoerus porcus) etc. Les espèces
abondantes sont les plus abattues par la chasse traditionnelle et moderne, le piégeage à l’aide
des câbles métalliques. L’avifaune est également diversifiée, elle est actuellement à l’abri de
la chasse parce que les chasseurs ne s’intéressent qu’aux espèces à poils (gibiers). Il y
a quinze espèces des primates, quatorze espèces des ongulés et quatorze espèces de
carnivores.
3. 1. 4. L’hydrographie
La zone de Balé-Loko est arrosée par la Lobaye et ses affluents. Elle est navigable
pendant la période de crue. En décrue ces variations posent le plus souvent de sérieux
problèmes de navigation. Les ruisseaux sont peu nombreux et temporaires. Ils coulent sur du
sable et des terrains accidentés. Les marais sont toujours présents le long des rives et couvrent
de grandes étendues.
Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye
Cliché : auteur, réalisé le 25 juillet 2009 à 8heures 30 minutes sur le pont en béton de la SCAD
Cette photo a été prise sur le pont en béton de la SCAD, elle présente les rapides de Zomia,
qui, pendant la saison sèche sont très attrayantes.
3. 2. Installation du peuplement et des activités socio-économiques traditionnelles.
L’étude de la population et de ses activités permet d’analyser les conditions
humaines, leurs activités en interaction avec leur milieu, comment est acquit le terroir et
l’organisation foncière.
3. 2. 1. La composition de la population
La population est composée de plusieurs ethnies, l’ethnie la plus répandue est l’ethnie Aka,
26
qui s’était installé depuis plusieurs siècle dans la forêt, puis, à travers le processus de
l’intégration, celle-ci s’est installée le long des axes routiers et le long de la rivière Lobaye
jusqu’à la frontière congolaise.
Les pygmées sont les premiers occupants de cette partie du territoire, ils ont contribué au
développement de la traite et aussi au commerce de l’ivoire, de caoutchouc, de noix de palme,
de copal et des trophées d’animaux sauvages pendant les périodes pré-coloniales et coloniales.
Ils ont ravitaillé les travailleurs des sociétés avec des viandes sauvages.
La population non Aka ou Bilo est composée de plusieurs populations riveraines
autochtones constitués des Ngbaka, Mbati qui englobent les Bagandou et Issongo ; les
Yanguéré qui sont venus du Nord-Est fuyant la guerre et se sont installés dans la Commune
pour faire le commerce. Les populations allogènes d’origines diverse telles que : Gbaya,
Ngbaka- Mandja, Yakoma, Gbanziri, Ali etc. sont venues pour la recherche d’emploi au
niveau de la société forestière. Des Tchadiens employé par la SCAD comme chauffeur,
d’autres aussi sont des commerçants. En outre, il existe des Européens, des Américains venus
pour les travaux de recherche dans les domaines scientifiques. Des Turks, des Libanais, des
Japonais travaillent aussi à la Société forestière. Le plus souvent ce sont les étudiants
centrafricains qui y séjournent pour des travaux de recherche dans le cadre de mémoire de fin
d’études.
Les populations allogènes sont désormais plus nombreuses que les populations autochtones
et parmi les autochtones, les pygmées Aka sont minoritaires. C’est ce qui sera précisé
ultérieurement dans la troisième partie.
3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles
Les activités socio-économiques sont basées sur les activités traditionnelles telles que
l'agriculture et la chasse. Elles représentent l’essentiel d’occupations des populations et sont
essentielles à leur survie. Elles sont multiples, à la fois complémentaires et concurrentielles.
Elles concernent notamment l’agriculture, l’élevage, la chasse, la cueillette, la pêche, la vente
de bois de chauffe, l’artisanat, etc.
L’agriculture
Elle reste la principale activité de la région. Elle emploie plus de 90% de la population.
La production est faible et destinée en grande partie à l’autoconsommation. Le café est la
seule culture de rente, les petites plantations familiales ont un rendement faible. La fluctuation
27
des prix au producteur décourage les planteurs. Avec la disparition de l’ADECAF13, les
problèmes de ces derniers ne font qu’augmenter, ce qui les pousse à s’orienter vers d’autres
activités comme la chasse pour compenser le manque à gagner. L’agriculture est une branche
d’activité économique principale du village. Elle est extensive avec des parcelles éparpillées
dans la forêt environnante. Elle laisse apparaître un paysage agraire discontinu le long de la
route qui mène à Mbaïki et dans les zones proches, des points d’eau. Elle concerne deux types
de cultures qui sont: les cultures vivrières et les cultures d’exploitation. Plusieurs groupements
agricoles et ONG ont été mis en place par la population rurale dans le but de promouvoir les
activités agricoles et celles génératrices de revenus.
Les cultures vivrières
Elles concernent le manioc (Manihot esculenta), le taro (Colocasia esculenta), le
bananier, l’igname, l’arachide, le maïs et les légumes. A coté des plantes, il y a des légumes
telles que : l’amarante douce ou amer, le gombo et l’aubergine qui est disponible toute
l’année. On peut aussi trouver des fruits tels que : le citron jaune, la mandarine, le citron vert,
la goyave, le haricot, l’orange, la pamplemousse et la tomate.
Les techniques culturales pratiquées reposent sur une agriculture sur brûlis qui
consiste à débrousser les herbes et à y mettre du feu avant le labour. La technique de
fertilisation du sol est la mise en jachère pendant trois à cinq ans après les récoltes. L’outillage
utilisé dans les pratiques culturales est très rudimentaire et se résume aux machettes, houes et
haches. Après la semence, l’entretien des champs revient aux femmes et aux enfants, parfois
ce sont les pygmées qui le font. Pendant la récolte, une partie des produits est destinée à
l’autoconsommation et l’autre est destinée à la vente sur les marchés locaux intérieurs et dans
les régions environnantes de Mbaïki ou de Pissa.
La culture d’exploitation
Cette culture touche particulièrement le café. Elle a été introduite pendant la
colonisation. C’est la principale culture d’exportation. A partir de 1992, la production du café
connaît une décroissance à cause de la chute des prix sur le plan international; c’est pourquoi
les planteurs s’en sont désintéressés au profit du manioc et du maïs.
L’élevage
C’est une activité pratiquée par la minorité de la population. Il se fait d’une manière
traditionnelle; c’est un élevage du petit bétail (lapins, caprin, porcin) et de la volaille. Le
13 ADECAF : l’Agence de Développement de la Caféiculture Familiale
28
milieu forestier se prête mal pour l’élevage des bovins tandis que la volaille et le petit bétail
s’adaptent assez bien à ce milieu.
La chasse
C’est l’une des activités propices pratiquées par la population rurale de cette localité.
Elle est complémentaire, c’est-à-dire alternative de l’agriculture. La chasse est pratiquée au
moyen d’armes, de filets, de sagaies, d’arbalètes et de pièges. Les trophées de chasse sont
consommés ou vendus sur place dans le village, ou encore au bord de la route. D’après les
habitants de cette petite communauté rurale, les revenus de la chasse permettent de se
ravitailler en produit tels que savon, sucre, sel et parfois d’acheter des médicaments pour se
soigner.
La pêche
Elle est pratiquée par la population riveraine, les Yakoma, les Gbanziri, et les Gbaka.
Elle se fait à la nasse « bongo », à la ligne ou au filet, certains utilisent le « lomba »
(Tephrosia vogelii) pour anesthésier les poissons, d’autres font le drainage des marigots en
saison sèche. Ces mauvaises pratiques de pêche entraînent à long terme l’appauvrissement de
la faune aquatique. Elle vient en troisième position après l’agriculture et la chasse. Parfois les
femmes mettent en place des systèmes d’assèchement artificiel de certains endroits de la
rivière afin de capturer les poissons qui y vivent. Ces produits de pêche sont vendus sur place,
ou à Mbaïki centre; le revenu permet au propriétaire de se procurer les denrées diverses
(sucre, sel, savon). Les poissons sont vendus frais ou fumés. Les types de poissons qu’on peut
rencontrer dans la Lobaye sont le tilapia, le silure, la carpe, le machoiron et l’anguille.
La cueillette
Dans cette zone, la population pratique la cueillette. En saison de pluies, au mois
d’août, elle procède aux activités de cueillette des feuilles comestibles telles que le « koko »
ou « Gnetum africanum ». En octobre, c’est la période de ramassage des chenilles et des
champignons comestibles. Ces produits sont vendus, soit aux femmes commerçantes qui
viennent de Bangui, soit aux passants. Le poivre sauvage est l’un des produits de cueillette
dont la récolte se fait en saison sèche. C’est un produit d’une grande valeur économique mais
la cueillette et la vente sont pratiquées par une minorité de personnes.
La vente du bois de chauffe et du sable
C’est aussi une activité effectuée par une minorité d’individus. Les bois secs sont
sélectionnés, coupés et vendus le long de la route. Parallèlement à cela, il existe aussi des gens
29
qui s’adonnent à l’exploitation de sable dans le cours d’eau Lobaye.
L’artisanat
Il est pratiqué par une minorité de la population. La fabrication des produits d’art se fait
en bois local (l’ébène, l’acajou, etc.), coupés dans la forêt environnante laquelle conserve
encore quelques espèces de haute valeur économique. L’artisanat spécifique des pygmées Aka
est décrit plus précisément dans la deuxième partie car il participe à leur culture.
A côté des activités traditionnelles, il ya aussi les activités modernes dont nous allons
élucider dans le sous titre suivant.
3. 3. Les activités modernes
Les activités modernes regroupent les structures instaurées par le gouvernement. Les
organismes non gouvernementaux, la SCAD. Ces activités ont influence à travers les
différentes techniques et pratiques locales.
3. 3. 1. Les structures gouvernementales
Dans cette Commune, il y a une école primaire à Loko et au village Kaka, l’école
fondamentale niveau 1 est dirigée par l’Inspection Académique. La brigade de la
gendarmerie, la mairie qui abrite les administrateurs civils de l’état, le maire et ses agents à la
SCAD centre. Les taxes de reboisement et d’abattage constituent les principales sources de
recettes de la Mairie de Loko utilisées pour réaliser les actions sociales de la Commune.
En effet elles servent au paiement de salaires des employés de la Mairie et également à la
réalisation de quelques infrastructures dont le marché de la SCAD, et les forages d’eau
potable.
Sur le plan sanitaire, les dispensaires présents dans la commune ne répondent pas aux
normes requises (manque d’équipements, effectifs limité de personnel…) ce qui fait que la
population ne reçoit pas les soins adéquats. Ces centres de santé font défaut dans les parties
reculées de la commune. Ainsi, pour les habitants de ce village, il faut parcourir toute cette
distance pour venir se soigner à SCAD ou à Zoméa, où un hôpital est tenu par les sœurs
catholiques. Cela montre à quel point la couverture sanitaire fait défaut dans la commune de
Balé-Loko, ce qui fait que la population de la zone d’étude a beaucoup plus recours à la
pharmacopée traditionnelle.
Il y a un manque d’équipements et de structure gouvernemental dans cette Commune, la
plus part de structures administratives telles que : tourisme, environnement, hydraulique et
énergie sont basées à Mbaïki.
30
3. 3. 2. La Société Centrafricaine de Déroulage (SCAD)
La société SCAD implantée sur le site de l’ancien village Yénguéla, appelé SCAD- LOKO
dans la Commune de Balé-Loko a vu le jour en 1950 sous le sigle de SAFA- Bois puis Bois
Déroulés Océans (BDO).Il est appelé SCAD en 1984, après l’octroi du Permis d’Exploitation
et d’Aménagement (PEA) N°171 du 07 mars 1996. Le Permis d’Exploitation et
d’Aménagement 171(PEA 171) de la SCAD est situé dans la Préfecture de la Lobaye, entre
3°30’ et 4°09’ de latitude Nord entre 16°34’ et 18°23’de longitude Est (Cf. Carte de
localisation et limite SCAD PEA 171 en Annexes3). Sa superficie totale est de 475 000 ha,
dont 339947 ha utile et taxable. C’est une société anonyme au capital de 700 000 000FCFA,
elle fait partie du groupe KAMACH, société privée appartenant à un Syrien c’est la première
société en République Centrafricaine à avoir signé la convention provisoire d’aménagement et
exploitation en juin 2001. La SCAD souhaite avec le plan d’aménagement, se diriger vers la
certification.
• L’outil industriel Le site de Loko, installé par la SAFA, date des années 50. Il est constitué d’une scierie
qui produit par jour 45 mètres cubes de sciage, avec une capacité annuelle de 20 000 à 25 000
mètre cubes de grumes par an. Ce site a subit de gros investissements en 1974 par la BDO, la
scierie s’agrandie avec l’installation d’une usine de déroulage sur le site. Elle dispose d’une
chaudière, alimentée par les déchets de bois et fourni l’électricité pour l’usine et la scierie. La
société emploie 400 travailleurs, dont les salaires varient selon la catégorie professionnelle.
Le salaire mensuel serait de: 15 311 F CFA chez les saisonniers; 50 413 F CFA chez les
ouvriers permanents; 263 894F CFA chez les Agents de maîtrise; 1 065 325 F CFA chez les
expatriés.
Photo n°3 : Usine de SCAD Loko
Cliché : auteur, réalisé le 26 juillet à 8 heures
31
• La contribution de la SCAD dans les activités socioéconomiques
Les taxes forestières
La taxe de loyer, est fixée par la Loi de Finances à raison de 600 F CFA par hectare; la
taxe d’abattage et la taxe de reboisement 200F CFA par hectare. Ces taxes sont utilisées pour
le développement communautaire, et à l’entretien des routes.
La société a pu réaliser des infrastructures suivantes: un centre de santé à la SCAD,
une école primaire, une pharmacie villageoise, trois puits d’eau potable et l’entretien des
pistes rurales. Elle a également construit les locaux qui abritent la brigade de la gendarmerie.
Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière de la SCAD
Le PEA 171 a fait l’objet de plusieurs exploitations par les différentes sociétés forestières
qui s’y sont succédé depuis les années 50. Ce n’est qu’à partir des années 70 que
l’exploitation est devenue sélective. L’exploitation sélective de l’Aniégré a commencé en
novembre 1997. A cette exploitation, s’est ajoutée celle du Lati en octobre 2000. La page 26
du plan d’aménagement du PEA171-décembre 2004 dit : cette exploitation
sélective « récupère » au passage quelques bois divers, représentant 5% du volume exploité
par ce passage. Plusieurs réserves forestières font partie du PEA 171, à savoir : la réserve Man
And Biospher (MAB) de la basse Lobaye au Sud, réserve forestière classée de la Lotémo, la
forêt classée de la Lolé et la réserve forestière de la Basse Lobaye au Sud- Est (Cf. Carte des
réserves et forêts classées sur le PEA 171 en Annexes 3). L’exploitation forestière est une
activité importante de la localité. Après la faillite de la SAFA, SCAD assure la production des
grumes de plus de valeurs, les bois de moindre valeur sont transformés localement par
l’industrie du contre-plaqué.
32
Tableau n°9 : Essences commercialisés
Source : Plan d’Aménagement du PEA171
De ce tableau n°9, les essences exploitées sont reparties selon leur valeur et leur demande
en plusieurs groupes, pour cela, on a: le Groupe 1 a de Production dominante, le Groupe 1 b
33
d‘exploitation régulière, le Groupe 2 d’exploitation occasionnelle, le Groupe 3 a de sciage
potentiel, le Groupe 3 b de déroulage potentiel et le Groupe 4 d’exploitation diverse.
3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux
Les ONG sont représentées ici par COOPI, CARITAS, OCDH et OCDN.
COOPI
COOPI est un ONG italienne, qui intervient en RCA depuis 1974, La Cooperazion
internazional (COOPI) sensibilise les Aka sur leurs droits et dénonce toutes formes de
discriminations, tout en défendant le respect de droits civils de la minorité Aka, en
sensibilisant le pouvoir public; elle vise à promouvoir la diffusion et la valorisation de
l’identité socio-culturel Ak,a. COOPI a mis en place de 2004 à 2006, un projet de protection
des droits de la minorité pygmée Aka financé par la Commission Européenne. En 2007, un
projet de consolidation des résultats atteints financés par l’UNICEF a intégré deux volets:
« promotion de l’éducation et de la santé en milieu Aka.», le projet COOPI travaille en
partenariat avec le diocèse de Mbaïki et l’Observatoire Centrafricaine de Droits de l’Homme
(OCDH) depuis janvier 2004. Elle intervient aussi auprès des villageois dans la lutte contre la
pauvreté et le VIH/SIDA, elle participe aussi à la construction de l’école primaire qui était
dans un état délabré au village Kaka.
La CARITAS CARITAS est un organisme de la conférence épiscopale centrafricaine, loin d’être une ONG
de bienfaisance, elle est une des composantes pastorale sociale de l’église catholique. Caritas
intervient dans trois domaines: économique, sanitaire et développement.
Dans le domaine économique ces activités principales consistent à structurer des groupements
agricoles et à aider les producteurs à se professionnaliser.
Le programme sanitaire concerne la création de dispensaires et postes de santé, le soutient
d’infrastructures socio-sanitaires, et la réalisation des campagnes de sensibilisation,
notamment contre les risques nutritionnels et la propagation du VIH/SIDA.
Enfin, en matière de développement, un plan de lutte contre la discrimination dont sont
victimes les femmes, et la formation de groupes de parents d'élèves et d'enseignants a été
élaboré. Elle intervient aussi auprès des pygmées sur leurs droits et les aide à améliorer leur
habitat, à scolariser leurs enfants et à construire les écoles, les centres de santé. Il a créé une
école spéciale au village Kaka pour les pygmées, cette école qui comprend une salle de classe,
est gérée par les sœurs de l’église catholique et a pour but de donner aux enfants pygmées une
34
éducation de base. Quarante quatre enfants pygmées fréquentent cette école. Après la
maternelle, ils sont envoyés à l’école publique pour continuer les études. CARITAS œuvre
aussi avec les villageois dans le domaine économique et d’organisation paysanne. Elle veille
aussi à fournir aux jeunes une formation spirituelle, civique et intellectuelle.
Le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) intervient afin d’éradiquer le taux de
déperdition scolaire et d’enrayer la désertion des enfants pygmées à certaines heures de cours.
Les écoliers viennent tous les matins à jeun à l’école, et le PAM a ouvert une cantine scolaire
au sein de l’école pour encourager la scolarisation en milieu Aka.
L’Organisation Centrafricaine pour la Défense de la Nature (OCDN)
Crée en décembre 1992 à Bangui, l’OCDN est une ONG qui œuvre pour la protection
de l’environnement. Elle est impliquée dans le projet de réhabilitation des sites dégradés et la
défense du patrimoine naturel et culturel, la conservation et la gestion participative de la
réserve de biosphère de la basse Lobaye ; elle combat pour le droit des minorités (pygmées) à
vivre dans un environnement sain. L’éducation environnementale est aussi prônée.
Ce troisième chapitre qui traite des Composantes naturelles et socio-économiques de
cette étude permet d'esquisser la situation de recherche et de ressortir l’importance du milieu
où se réalisent les cultures immatérielle et matérielle chez les pygmées Aka. Le quatrième
chapitre insiste sur la richesse du patrimoine local des pygmées Aka, qu'ils soient culturels ou
naturels et d'en examiner les fondements.
35
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka
Les pygmées Aka pratiquent les activités basées sur la chasse et la cueillette; ils se
soignent grâce aux produits pharmacologiques desquels ils tirent de la forêt. Ils y acquièrent
ainsi un savoir, un savoir-faire traditionnel et une maîtrise de l’environnement forestier. Les
pratiques culturelles des pygmées s’avèrent authentiques et requièrent des critères de
patrimonialisation définit par l’UNESCO à savoir la source d’inspiration, l’identité, et
représente une mémoire qui nécessite une protection. C’est ainsi que la tradition oral et
culturelle basée sur : des biens matériels ou immatériels, œuvres virtuelles ou réalisées ; des
savoirs organisés : techniques, symboliques (magiques, religieux, ludiques), sociaux
(Étiquette, traditions de groupe), esthétiques et des moyens de communication : langues,
parler, systèmes de signes. Et la forêt de Bagandou qui constitue l’habitat naturel des pygmées
Aka de la Lobaye est classée par l’UNESCO comme patrimoine immatériel et matériel en
1980 suite à la proposition du gouvernement Centrafricain. Ce patrimoine court un risque de
disparition si l’on ne prend pas des dispositions de pérennisation.
4. 1. Les fondements des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka
Avant d’envisager les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka tels qu’ils
sont désignés par l’UNESCO il convient d’abord de considérer les fondements de ces
patrimoines culturel et naturel chez ces populations. Il serait alors nécessaire de revenir sur
l’organisation sociale chez les pygmées Aka. Ce chapitre s’intéresse donc au genre de vie de
cette minorité Aka. Il vise à montrer comment cette minorité adapte son environnement à sa
culture et à repérer quels sont les fondements des patrimoines culturel et naturel chez ces
pygmées.
4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka
L’organisation sociale chez les pygmées Aka fait l’objet de plusieurs études à travers les
travaux de plusieurs des sciences sociales, particulièrement Serge BAHUCHET, Henri
GUILLAUME qui inspirent le présent travail.
L’organisation sociale se fait autour des liens de parenté, des droits et obligations
vis-à-vis des autres et réciproquement. Leur organisation politique est très codifiée.
L’organisation politique
Trois personnages puissants incarnent l’autorité du campement: le patriarche, le
maître des activités, le devin-guérisseur.
36
Le patriarche a pour nom « mbaî ». C’est le plus âgé, à qui toutes les lourdes
responsabilités sont confiées. C’est un homme redoutable, digne de respect, car l’ensemble de
la société étant fondée sur le droit d’aînesse. Il est le chef du campement, il a le pouvoir de
traiter les problèmes de la société et y règne en maître absolu en communion avec les
ancêtres, dont il invoque les esprits pour le bonheur du campement. Il est le grand juge et
décide de toutes les activités de campement. Il représente sa communauté à l’extérieur par la
proposition des alliances.
Après le patriarche vient le « maître des activités » qui est le maître de la grande
chasse, car il possède tous les moyens mystiques pour faire éviter la pénurie alimentaire au
campement, il détient le savoir et l’expérience du pouvoir que son habileté technique lui a été
conféré dans cette société, non seulement grâce à une éventuelle habileté, mais aussi grâce à
la faveur et à la protection des esprits.
Enfin, vient le dernier élément, le « divin guérisseur », qui est le médium en contact
avec le monde des esprits. Il cherche les causes des troubles sociaux qui menacent le
campement et soigne toutes les maladies. Il ordonne le rituel de la fécondité et de la chasse.
Son influence s’étend aussi bien sur la communauté pygmée que sur celle des villageois
environnants qui souvent viennent le consulter.
4.1. 2. Vie sociale Les pygmées Aka ont une organisation sociale bien structurée. La famille est au
centre de cette organisation, ils vivent en groupes de trente à quarante personnes selon leurs
affinités et préfèrent vivre en marge des sociétés organisées autres que les leurs. Dans un
campement, l’unité sociale de la famille s’articule autour d’un chef de famille : le père, la
mère et les enfants. Ces derniers sont soudés à leurs parents et aussi entre eux. Comme les
autres africains, la famille pygmée est aussi élargie et s’étend aux oncles, tantes, grands
parents des deux côtés, les cousins et les cousines. L’instinct de conservation les pousse à se
réunir non pour vivre ensemble, mais pour se défendre et être plus forts. L’enfant reçoit une
éducation pratique et participe à toutes les activités sous surveillance des aînés. A 7 ans, il fait
ses premiers apprentissages en forêt. A l’âge de la puberté, il est circoncis et procède à
l’initiation qui est le passage à l’âge adulte. L’alimentation est constituée de la viande
accompagnée d’igname de banane et de manioc. Le mariage se fait à l’intérieur des groupes
linguistiques, la demande de main commence quand le prétendant vient planter une sagaie
devant la hutte des parents de la fille.
Les pygmées ont une culture qui fait leur valeur intrinsèque tels que : les loisirs, la
37
musique, les tatouages, Ils ont des dents taillées en biseau, l’organisation domestique et
matrimonial, l’art.
Les familles ne campent pas toujours ensemble dans un même lopin de terre. Les
filles et femmes qui perdent leur époux viennent habiter chez leur père ou leur frère.
Lorsqu’un frère meurt, ses proches parents adoptent les enfants. Lorsqu’un enfant naît dans la
famille, un ou deux mois après, il reçoit un nom. Les pygmées n’ont pas de prénom européen
ou chrétien, néanmoins, ils reçoivent des prénoms européens lors de la déclaration des
naissances à l’état civil.
A partir d’un an, l’enfant est capable de manger tout ce qu’on lui donne, en absence
de sa mère, il est confié à un parent pour quelques jours, jusqu’au retour de cette dernière,
ceci pour le libérer peu à peu du désir du lait maternel. Le sevrage permet la reprise de la vie
conjugale normale. Dès que l’enfant commence à marcher, il est abandonné à la merci de la
nature. Il reste avec d’autres enfants au campement toute la journée pendant que les parents
sont dans la forêt à la recherche de la nourriture. L’hygiène corporelle est presque inexistante
dans son éducation de base, les petits pygmées traînent dans la poussière et les impuretés de
toutes sortes. Ils attrapent facilement des parasites, ce qui est à la base d’un fort taux de
mortalité infantile. Le petit pygmée subit le contre coup du nomadisme de ses parents.
4. 1. 3. Lieu de vie : organisation et accessoires
La forêt fournit des matériaux qui entrent dans la construction de l’habitat : les huttes se
présentent sous forme hémisphérique confectionnées à l’aide de tiges et des lianes. Elles sont
couvertes de larges feuilles de marantacées mesurant soixante dix à quatre vingt centimètres
de longueur sur cinquante centimètre de largeur. Ces feuilles sont suspendues du bas vers le
haut à l’armature par leurs pétioles assemblés une par une ou deux par deux. L’armature est
taillée sur des petits arbustes par la femme qui les fixe sur un cercle de quelques centimètres
carrés. C’est la belle mère qui construit la première hutte lors de l’union conjugale. Les
meubles sont fabriqués en même temps que la hutte, ils sont plantés dans le sol et sont
abandonnés au moment du changement de campement.
Devant la hutte, un foyer de grosse bûche rougeâtre est entretenu pour faire la cuisine
et c’est autour de ce feu que la famille se réunit pour discuter, ou se chauffer la nuit.
Lorsqu’ils partent en forêt, pour extraire le miel ou pour chasser, ils emportent un brandon
allumé. La nuit, en se déplaçant, le pygmée est muni d’un tison qu’il agite devant lui, l’air
avive le feu et le tison rouge éclaire vaguement le chemin. Au demeurant, ils vivent dans de
campement en forêt, maintenant, ils sont installés aux abords des pistes dont l’une des
38
extrémités est un village. Ces campements sont au nombre de quinze à vingt huttes disposées
en forme hémisphérique. Suite à l’influence des valeurs modernes, les pygmées s’adaptent à
l’habitat fait de terre battue en forme rectangulaire. Les instruments ménagers tels que : le
couteau, la hache, le mortier, la boîte à miel sont à la portée de tous les membres du
campement. On ne trouve souvent qu’un seul mortier pour tout le campement. A ces outils, on
peut ajouter les ustensiles de cuisine qu’ils achètent auprès des villageois, ce sont des
marmites, des cuvettes en aluminium, des assiettes d’émail, plus rarement des marmites, des
poteries, des calebasses. Récemment, les hommes ont appris l’usage des canifs et des lames
de rasoirs. La technologie marque la vie quotidienne dans les campements familiaux, c’est
une adaptation permanente, constante des ustensiles au milieu où le campement est établi.
Auparavant, les pygmées ne connaissaient pas bien la monnaie, leurs produits de
chasse et de cueillette étaient destinés à l’autoconsommation et au troc, c’était une économie
encore au stade traditionnel. L’organisation politique et économique des pygmées influençait
beaucoup l’organisation socioculturelle. Ils se déplaçaient pieds nus. Les hommes se
coiffaient en retenant une touffe de cheveux sur leur crâne, les femmes faisaient de même.
Actuellement, leur accoutrement s’est amélioré par le port des vêtements et des
chaussures.
Photon°4: Campements Aka au village Zomia
Source: cliché auteur, réalisé le 22 juin 2009
Ce campement témoigne de l'organisation matérielle et spirituelle des Aka et de leur vie en
société.
4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies
Situation Actuelle
Les fondements de la relation avec les autres ethnies datent de la première période
39
précoloniale, c'est-à-dire du 18è siècle. D’après Henri GUILLAUME14, les relations entre Aka
et les Grands noirs étaient une marque des relations sacrées où la participation de l’un des
groupes aux rituels de son partenaire servait à nouer la fraternité indéfectible. Les villageois
Bantous leur font appel pour les rites de possession, d’intronisation ou de manifestation des
deuils, les traitements traditionnels.
Cependant, les relations d’alliances fondées sur les besoins réciproques se
transformèrent en un système de dépendance, les pygmées sont devenus la main d’œuvre
servile des villageois pour leur culture de rente qui est le café.
Ainsi, les pygmées sont comme des biens appartenant aux clans voisins Gbaka et Issongo. Un
planteur peut posséder à lui seul, un campement de plusieurs familles pygmées, qui lui
doivent respect et obéissance, le ravitaillent en produits de chasse, de cueillette et l’aident
dans des petits travaux.
C’est à partir de l’installation de l’industrie du bois dans la Lobaye que le sort des
pygmées s’est amélioré. Ces sociétés les ont recrutés pour l’inventaire des arbres en forêt et
les ont amenés à s’habituer à un autre mode de vie. Après s’être habitués à la vie des
villageois Bantous, ces pygmées ont commencé à connaître leur droit et à résister aux
exigences de leurs « propriétaires ». C’est ainsi qu’en 1959 par exemple dans le district de
Mbaïki, le tribunal de paix à compétence limitée a été saisi pour la première fois d’une plainte
déposée par un pygmée Aka de Loko contre son propriétaire A partir de ce moment, les
pygmées ont eu l’habitude de soumettre leurs litiges au chef de village. Auparavant, les
pygmées vivaient éparpillés dans la forêt; ils n’étaient pas recensés, ne payaient pas d’impôts
et n’avaient pas d’obligation comme tout citoyen. Bokopi est le seul village où le chef
coutumier a désigné un pygmée comme le représentant de plusieurs campements. Certains
d’entre eux fréquentent désormais les centres de santé. Alors qu’auparavant ils utilisaient
uniquement la méthode traditionnelle des plantes médicinales. L’ancienne méthode d’échange
qui était le troc est remplacé par la monnaie.
4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka
Les pygmées organisent leurs activités en s'adaptant aux conditions de leur milieu en
partie guidé par les données marquées par trois saisons: une grande saison de pluie de
septembre à novembre, une grande saison sèche de décembre à mars, une petite saison des
14 H. GUILLAUME, « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La colonisation de l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602
40
pluies d’avril à mai et une saison des fruits, de juin à août.
Ils ont adopté une mobilité temporelle s'appuyant sur un processus de dispersion. Le
déménagement chez les pygmées est causé par un manque de nourriture, ou encore par l’excès
de deuil. Sur un site donné s’il y a des décès répétés, ils disent que le site ne leur convient
pas. Ils sont alors obligés de le quitter, car celui-ci est porte malheur. Le déplacement du
peuple pygmée dans la forêt est aussi causé par une trop forte densité de la population, qui les
pousse à se disperser. Quand il y a un décès, une bonne partie de la chasse ou une naissance,
tout le monde se rassemble pour célébrer l’évènement.
Le chapitre quatre qui traite des fondements des patrimoines culturel et naturel chez les
pygmées Aka s’appuit tant sur la vie matérielle que sur l’organisation sociale, leur savoir-faire
et leur représentation du monde. C’est tout cela qui fonde l’identité sociale de la minorité Aka
et les différencient des autres. Pour Anne OUALET « Le patrimoine est souvent, par
différents aspects, un instrument du contrôle des sociétés et c’est un rappel des valeurs
sociales et des normes qui vont avec. »15.
Cette deuxième partie présente les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées
Aka basée sur le savoir-faire des individus vivant en groupes sociaux dans une institution
traditionnelle.
On peut s’interroger à partir de situations locales sur la façon dont le patrimoine
naturel et culturel peut constituer une ressource pour des groupes différents. L’on se pose une
question: à quoi sert le patrimoine naturel comment est-il utilisé par les différents acteurs
sociaux?
L’analyse de l’inscription de la valeur et des actions patrimoniales dans un espace
concret illustre que les réputations telles que les pratiques de la culture Aka sont distinctes des
autres groupes sociaux et nécessite un certain type d’espace qu’il faut préserver, d’après
Grenet « Ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé
en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction
avec la nature et de leur histoire »16.
Pour cela, cette troisième partie traite l’étude des incidences de l’exploitation
forestière sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka. Elle analysera dans le
15 15 A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les pays tropicaux, page 310. 16Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère de la culture». Page1
41
prochain chapitre, la façon dont l’exploitation forestière influence directement ou
indirectement sur l’espace, le milieu naturel et aussi sur la culture chez les pygmées Aka.
42
TROISIEME PARTIE:
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES
PYGMEES AKA
43
Ce travail s’appui sur des pratiques et des exemples concrets seront évoquer, telles que
l’activité forestière avec ses des usages actuels qui demeurent inchangés depuis longtemps,
et de voir comment l’exploitation forestière influe-t-elle tant sur la forêt, sur la culture et sur
les attitudes et les comportements chez les pygmées Aka. Comment ses effets locaux
pourraient à long terme influer sur un territoire national ou supra national. En s’inscrivant
dans cette perspective, des propositions qui auraient trait à la démarche d’intégration aux
politiques de développement durable seront faites.
44
Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et
culturel chez les pygmées Aka
Ce chapitre aborde la représentation de la nature des pygmées, l’interaction entre les
pygmées et la biodiversité, la mise en valeur de ces ressources naturelles par eux mêmes. La
nature fournit des ressources. Le mode d’acquisition de ces ressources dans l’économie
domestique de la communauté Aka constitue une véritable richesse. Cette richesse est perçue
comme un patrimoine.
5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka La nature constitue un cadre de vie dans lequel les pygmées Aka puisent leur culture. Ils
entrent en interaction avec leur milieu naturel pour fonder leur savoir faire et leurs valeurs
culturelles dont les fondements puisent aux sources de la connaissance, de la croyance, de
l'art, de la morale, du droit, des rites, de la coutume ou tout simplement des habitudes.
Les différentes réflexions sur la patrimonialisation permettent d’évoquer la
patrimonialisation de la nature chez les pygmées Aka. Pour Anne OUALET « Les pratiques,
les engagements, les croyances des habitants, le sacré, le sacrifice…sont des éléments
constitutifs à part entière du patrimoine »17
Selon Guy Mainet "les ressources des populations dépendent directement des espaces
qu'elles occupent, de leur exploitation et de leur gestion"18.
Pour Pauline BOSREDON BOSREDON « L’instrumentalisation du patrimoine à des
fins d’appropriation s’appuie sur une légitimation des lieux fondée sur la tradition et sur le
sol. Cette appropriation des lieux permet par un marquage matériel d’y inscrire sa mémoire, et
de matérialiser un territoire, la territorialisation étant une des voies de la construction
identitaire d’une société ou d’un groupe. Le concept de patrimoine renvoie alors à une notion
de sédentarité »19.
Effectivement, la vie des pygmées dépend des ressources naturelles qui les entourent,
mais ce sont ces mêmes ressources non seulement naturelles qui participent à la construction
de leur identité et légitime leur appropriation de la forêt comme patrimoine naturel.
Cette forêt est imprégnée de principes vitaux au sein desquels un individu peut
s’approprier le pouvoir spirituel. La méditation entre le vivant et le Dieu actif qui est l’esprit
17 A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et développement dans les pays tropicaux. Page 306 18 Mainet. G. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier d’Outre- Mer, page 2 19 P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étude comparative des processus de construction patrimoniale et de classement au patrimoine Mondial des centres historiques de trois villes du sud ». 187pages. Page 33
45
de la forêt « Nzengui » est assurée par les mânes. L’aîné du groupe assisté par le devin et le
maître chasseur est responsable des grands rituels.
La forêt est pourvoyeuse de l’air pur et influence le comportement des pygmées. Leur
organisation socio-économique et culturelle dépend donc de la nature. Ainsi, l’appropriation
de la nature est sacrée chez les pygmées. C’est dans la forêt que le rite, la cueillette,
l’écorçage, la chasse sont réalisés.
Leurs campements, leurs parures de danse, leurs objets d’art sont fabriqués à base des
produits de la forêt. L’arbre est une mise en scène du sacré chez les Aka. C’est dans l’arbre
qu’ils gardent leurs outils de chasse (filet, flèches, hottes, etc.), leurs fétiches.
C’est sur l’arbre que se développent les chenilles, le plus souvent. Les campements sont
créés là où il y a un gros arbre comme le sapelli, l’ayous, etc. Lors des expéditions de chasse
ou de cueillette et ramassage dans la forêt, les Aka s’abreuvent au moyen de lianes dans
lesquelles coulent de l’eau limpide.
L’eau de source est aussi un élément important chez les Aka. C’est une source de
rafraîchissement, de cuisson, de vaisselle et de distraction.
Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau de la liane
Clichés réalisé par : auteur, le 25 juin à 15heures
Cette diversité du patrimoine naturel, notamment autour de l’arbre, de l’eau, se double
d’un patrimoine culturel varié qui s’exprime à la fois sur le plan matériel et immatériel et
prend souvent appui sur le patrimoine naturel.
5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka
Les patrimoines culturels intangibles et tangibles sont considérés comme les formes
dites« populaires » de la musique, de la danse, des contes, des pratiques langagières et des
savoir-faire, alors même que la notion de patrimoine culturel immatériel n’était pas encore
établie par l’UNESCO.
46
C’est la transformation rapide des milieux, de l’environnement, la prise de conscience
du risque de leur disparition et du fait qu’ils peuvent être source de revenus par l’essor
touristique qui ont amené à la mise en place de politiques spécifiques de classement du
patrimoine chez les pygmées Aka de la Lobaye par l’UNESCO et le Gouvernement
centrafricain (Cf. Annexe 3).
La transmission de la culture se fait à travers les divertissements, les chants et danses,
les contes et loisirs, les rites et les activités socio-économiques.
Leur préservation est considérée, avec le classement au patrimoine mondial de
l’humanité notamment pour les contes comme une richesse et un outil potentiel de
développement local.
5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles
Ce sont des pratiques traditionnelles pures, qui font l’objet de satisfaction esthétique,
véhiculant ainsi des pratiques symboliques et culturelles, dépendant de l’immatériel, il s’agit
de la langue, de la littérature orale, du récit, du témoignage, de la musique, de la danse, du
jeu, de la mythe, du rite, de la coutume, de la valeur, du savoir et du savoir-faire artistique
ainsi que les formes traditionnelles de communication et d'information.
Les chants et danses
Les chants constituant la tradition orale chez les pygmées Aka. Ils sont spécifiques par
leurs rythmes et aussi à leur manière musicale qui ne sont pas semblables à la musique
moderne. Inventé dans un domaine très élaboré, la matière musicale vibre avec la même force
que la danse atteint les danseurs.
Les chants suivent l’impulsion personnelle des chanteurs avec des modes
d’expression qui fait l’originalité de la musique Aka.
Pendant les cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants. Il n’y a
pas de musique instrumentale, les instruments ne servent qu’à l’accompagnement.
Le plus important c’est le tambour en bois tendu de peau dont la sonorité varie selon
les espèces d’arbres utilisés. Ils sont frappés par les mains nues ou avec un bâton. Pendant les
cérémonies rituelles, les esprits sont invoqués à travers les chants.
Ces instruments sont rares, il y a aussi le « ngombi » qui est une sorte de petite guitare
de bois avec des lamelles de métal ou de bambou et des fibres de raphia tendus. Les pygmées
accompagnent de petits coups à diverses sonnailles leurs danses ; pour les sonnailles, ils
utilisent : une hoche tissé en rotin dans laquelle ils glissent certains pépins secs de fruits
sauvages, les musiciens entrechoquent le fer de leurs machettes, claquent les mains et frappent
47
en cadence avec une baguette sur un fond de casserole.
Cependant, l’instrument dont ils tirent le son le plus inattendu, c’est leur voix.
Lorsqu’ils chantent en chœur, leur chant constitue une véritable chorale polyphonique
identifiable et très distincte de celle des autres ethnies. La musique est une activité naturelle
pour les pygmées.
Ils apprennent à chanter en même temps qu’à parler ; il n’y a pas de chant sans la
danse, pour eux, tout est un prétexte de danser : une bonne chasse, la naissance de jumeaux. Si
les danses rituelles de la préparation à la chasse sont réservées aux femmes, elles sont exclues
de la danse de circoncision.
C’est pendant les danses que le pygmée cherche son partenaire, celui qui esquisse
bien les pas de danse et vice- versa ; c’est une occasion pour démontrer ses compétences, ses
talents. Ils pratiquent également une danse compliquée, celle d’imiter les animaux, leurs
gestes et leurs cris. Ce qui leur permet de les connaître et de les approcher.
Photo n°6: Danse mokondi
Source: cliché auteur, réalisé le 25 juin à 16 heures.
Les contes et loisirs Les contes constituent « les traditions orales des pygmées Aka », ils sont proclamés le 7
novembre 2003 par l’UNESCO, comme patrimoine mondial oral et immatériel (Cf. le
document aux Annexes 3).
Les pygmées ne jouent pas au hasard. Leurs jeux sont basés sur des faits, des réalités
qu’ils seront appelés à connaître durant toute leur vie. Leurs loisirs s’inscrivent sur les rites
qu’ils doivent améliorer et sur lesquels ils essayent leurs talents. Pour cela, ils vont en forêt
pour grimper dans les arbres, visiter les pièges, se distraire là où ils ont terrassé les palmiers
pour extraire la sève élaborée, chercher les traces des gibiers. Pour les femmes et les filles,
elles vont déterrer l’igname sauvage « Ekoulé » ; une igname peut remplir un panier. Autre
loisir : les jeunes de deux sexes partent à la recherche du fruit sauvage « To ». De retour au
campement, tous les pygmées jouent au « Kourendé » qui est une sorte de balançoire attachée
48
entre deux bois bien solides aux alentours du campement. Ils y montent à tour de rôle ou
même à trois.
Pour comprendre et aimer les pygmées, il faut connaître leur conte, car, ils aident à
comprendre la grammaire, l’agencement des phrases et vocabulaires. Les enfants racontent
généralement des activités qui leur sont propres. Les filles et garçons s’efforcent de rendre
fidèlement ce que les parents ou les anciens leur ont appris. Certains contes racontent
l’histoire de la création des hommes, des animaux, des arbres, qui dit que Dieu les a taillés
avec une machette, les a modelés de son gré. Les animaux sont doués de parole comme dans
les fables et y jouent un rôle primordial. Il est évident qu’à travers ses contes, on peut
entrevoir la mentalité de ce peuple. Ils racontent ces récits surtout la nuit quand les familles se
réunissent, parfois ce sont des histoires naïves, simples et merveilleuses qu’elles décrivent.
Les jeunes pygmées sont éduqués et formés par leurs aînés ou leurs parents. Ils ne font jamais
recours à la chicotte pour éduquer un enfant. Ils éduquent les jeunes à travers les conseils, les
contes, les fables à côté du feu le soir.
Les rites Le mot rite est définit de différentes manières par les spécialistes de la société. Pour
Boneviste « arta, rta renvoient à l’ordre du cosmos, des rapports entre les Dieux et les
hommes, et de l’ordre des hommes entre eux. Le mot rite qui vient du latin rictus désigne ce
qui est ordonné ; c’est l’ensemble des actes répétitif codifié, solennel, verbal, gestuel, et
postural à forte charge symbolique, fondé sur la croyance en la force agissante de puissance
supérieure avec lesquelles les hommes tentent de communiquer en vue d’espérer un effet
espéré »20. Les rites sont classés par les spécialistes de la manière suivante : le rite
piaculaire21 qui est un rite d’expiation et de purification qui visent à se libérer d’une
impureté contagieuse ou à la conjurer. C’est le cas chez les pygmées de port des amulettes
afin d’éviter les attaques mystiques et nocturnes des sorciers. Les rites positifs, d’action
participantes évoqué par Mauss tels que: la prière, l’offrande et le sacrifice ; les rites négatifs
sont : tabous sexuels et alimentaires qui prohibent le contact à un pouvoir dangereux. Les
rites d’inversion cité par Gluckman22, qui sont des incestes, des transgressions, et les rites de
conversion. Les rites d’affliction (sècheresse, guerre, maladie, stérilité) et les lifes-crisis
(mort, naissances, initiation, mariages, commémoration) cité par Turner23.
20 Boneviste. 2006. « in Dictionnaire des sciences humaines », page 124. 21 Ibid, Durkeim. page124. 22 Ibidem,Gluckman. Page124. 23 Ibidem,Turner. Page 124.
49
Les rites pygmées sont décrits par Serge BAHUCHET comme un monde pygmée qui
comprend deux parties ; le ciel et la terre. Ils ont à l’idée l’existence d’un être suprême
inaccessible résidant au ciel, il est représenté par le soleil, l’étoile et la lune. L’orage est le
lien entre le ciel et la terre ; bien que commandant l’univers tout entier, mais curieusement ils
ne lui donnent aucun culte, mais après la chasse, ils laissent une part du gros gibier abattu
dans la forêt, c’est la part de « komba », l’être suprême. Cette offrande est une sorte de porte
bonheur pour l’avenir, un sacrifice à la chance.
La seconde partie est la terre : le monde vivant qui renferme le sol, la forêt la résidence
des esprits et des hommes et l’eau. Ces esprits ne se manifestent qu’aux initiés. Cependant, ils
interviennent dans toute activité des mortels. Les pygmées acceptent très mal la mort. Celle
d’un vieillard est tolérée car c’est dans l’ordre du monde. Celle d’un jeune est insupportable,
la peine est immense pour tous. Ils gardent une dignité pendant les obsèques, car il n’est pas
question d’étaler sa douleur en public, hors du campement et de la famille. Les pygmées
emploient d’ailleurs des formules d’une grande beauté pour parler de la mort, ils disent par
exemple : « qu’il est parti chez le Dieu, ou encore, il est parti au grand village ».
Les rites sont organisés à travers les chants et danses à l’occasion desquels ils
invoquent les esprits « mânes » des ancêtres morts pour les protéger contre les esprits
maléfiques, les consécrations de nouveaux campements ; les esprits sont là quand les pygmées
les interrogent ; le rôle de la métaphore est capital et joue pour eux. Les rites sont pratiqués la
veille de la chasse ou à l’occasion de la naissance d’un nouveau né.
L’initiation au secret de « mibo » est l’accès à la connaissance profonde de la vie de
l’homme ; « Mibo », étant l’esprit suprême de la forêt, on lui fait appel en cas de danger ou de
nécessité ; Il apporte le bonheur, mais il ne faut pas le confondre au « Komba » Dieu
transcendant. « Mibo » est célébré pour une danse spéciale dans laquelle l’homme ne peut
jouer un rôle actif que s’il est initié et seuls les garçons sont dans le secret, habituellement
vers dix (10) ou douze (12) ans. Le père ne présente qu’un enfant sérieux et capable de
conserver un secret, car, cette initiation est rigoureusement occulte. L’adepte ne doit rien
révéler de ce qui lui est enseigné au cours de la préparation. Il aide les hommes à devenir
invisibles pendant la chasse. On lui fait appel pour qu’il puisse transformer initié en danger en
un arbre, en un oiseau, en une plante et devant la charge d’une bête. L’initiation apprend à
l’homme à dominer ses instincts pour être plus fort. Le nom « Mibo » n’est jamais prononcé
par un non initié. Les autres emploient le mot dans des conversations heureuses : « ah Mibo »
50
comme on dit « merveilleux, formidables, fantastique ». Les pygmées ont un profond besoin
de solidarité entre les hommes pour surmonter des innombrables épreuves auxquelles ils sont
confrontés.
Au cours du cycle d’initiation, l’esprit des ancêtres apparaît en songe au jeune
néophyte, et entre en lui ; le matin au réveil, il devient devin « Nganga », par révélation, il
doit poursuivre l’apprentissage. Ce jour même, on organise la cérémonie au cours de laquelle
il est intronisé et il exécute pour la première fois la danse du maître devin « Mbondo ».
Il utilise l’« ibongale » afin de faciliter l’apprentissage informel; l’esprit d’un humain
mort « Mibo » ressemble à un humain de petite taille (30cm de haut). Il a un rôle protecteur
vis-à- vis de son protégé seul, celui qui dispose le remède de claire voyance peut avoir le
« Mibo » qui le protège. Le « Mibo » marche toujours devant son protégé ; il l’accompagne
partout et lui sert de garde corps. S’il revient vers lui, c’est le signe d’un danger.
Le maître du « Mibo » doit faire attention dans son comportement quotidien, il ne doit
jamais refuser une nourriture, ni laisser le reste ; car le « Mibo » viendra goûter et celui qui le
mangera après lui, tombera malade et mourra. Lorsqu’il entre dans sa hutte pour la nuit, il doit
toujours honorer son épouse, sinon, le « Mibo » viendra le remplacer et les enfants qui
naîtront ensuite ressemblent tous au « Mibo ». Son rôle dans le piégeage consiste à pousser les
gibiers vers le piège et lorsque l’animal s’y est pris, il est réduit à l’impuissance en lui
rampant les pattes. Pour que le « Mibo » lui reste favorable, une offrande d’un œuf et des
bananes mûres, doit être offerte sur l’autel. Le « Mibo Aka », esprit des ancêtres, esprit
protecteur, génie du piégeage, est d’abord esprit d’ancêtre protecteur. Les pygmées croient à
la survie de l’âme. Les cérémonies accompagnant le décès visent toutes à se concilier les
bonnes grâces des esprits car un pygmée ne peut rien apprendre si l’esprit du mort s’y oppose.
La veuve ne couche plus dans un lit et elle n’a pas le droit de s’y asseoir. Elle dort à terre, à
même le sol, éventuellement sur une natte ou quelques fougères, une partie du visage est
badigeonnée d’une large bande noire couvrant le bas du front, des sourcils, fait le tour des
yeux jusqu’au sommet du nez. La poudre est composée d’écorces de lianes brûlées, réduites
en cendres. Ils dansent pendant plusieurs jours pour révérer l’esprit de celui qui est parti pour
qu’il soit favorable à la petite communauté qui a été la sienne.
La dépouille d’un notable est conservée pendant deux jours afin que tout le monde se
réunisse. Le cadavre est ensuite enfoui sous une mince couche de terre et la cohorte repart,
sans plus s’occuper du disparu. Aucun signe ne marque la tombe. Pour eux, depuis le début de
51
l’humanité, les esprits des hommes vont après leurs morts, rejoindre ceux de leurs ancêtres
qui hantent la forêt pour mener une existence désormais infinie. Il peut se révéler bienfaisant
ou nuisible. Les esprits étant classés par hiérarchie : Le « Nzégui » est l’esprit suprême, le
maître des mânes. Il est évoqué lors de la consécration d’un nouveau campement pour le
rendre prospère sous un double aspect : pour une plus grande progéniture d’une part, et d’un
gibier abondant lors des parties de chasse d’autre part.
Les pygmées croient à un totémisme animal, ayant un sens religieux. Le
gorille (Gorilla gorilla) ne peut être mangé que par un homme mûr et responsable une fois
l’an pour garder sa virilité. Le chimpanzé (Pan Troglodytes .T) représente la force physique et
l’intelligence. Le ratel d’Afrique (Mellivora Capensis) symbolise l’unité; l’abattage d’une
espèce noble tel que le « Bongo » (Tragelaphus euryceros), donne lieu à des cérémonies aux
quelles sont conviés tous les membres du clan, afin de remercier l’esprit des ancêtres ; si un
animal « totem » est tué par mégarde, soit par légitime défense, le clan célèbre une cérémonie
spéciale, assortie de sacrifices pour demander pardon, afin de réparer le dommage commis.
Dans le cas contraire, un malheur s’abat sur le clan. Les pygmées chassent non seulement
pour leur subsistance, mais en guise de sport et s’intéressent passionnément à la vie des
animaux sauvages, qu’ils ont soigneusement étudié leur comportement, tels que : le buffle
(Syncerus caffer nanus); le bongo (Tragelaphus euryceros); l’Hylochère (Hylochoeruss
meinertzhageni); l’éléphant (Loxodonta africana cyclotis).
La présence ou le comportement de certains animaux servent à prédire l’avenir,
rencontrer le caméléon (Chemeleo Vulgaris) sur son chemin est un mauvais présage ; l’abeille
(Apismelifera) annonce soit une mauvaise nouvelle. La faune est très importante dans la vie
des pygmées, si la faune disparaît, la vie des pygmées n’a pas de sens.
Toutes les manifestations rituelles sont organisées et dirigées par le devin guérisseur,
grâce à sa connaissance de la forêt, il utilise les plantes, les racines, les écorces pour soigner
les maladies ; le maître chasseur organise des périodes et des lieux de battues, il initie les
mauvais chasseurs, car il est un chasseur habile et courageux, il possède des savoir- faire et
connaissance requises pour organiser les battues. C’est un détenteur de pouvoir. L’acquisition
des mœurs et de valeurs traditionnelles ne se fait qu’à travers les rites.
L’adolescence : le passage entre l’adolescence vers l’adulte se fait dans la société des
jeunes célibataires en forêt, le premier gibier tué par un jeune prouve qu’il est un bon
chasseur; le passage dans le monde adulte est marqué par de preuves matériels et immatériels
52
à travers le rituel de ''Nzégui'' et les bénédictions avant la chasse, il s’agit là d’une initiation
aux lois, aux coutumes, aux droits et devoirs d’un adulte.
C’est toujours le « Mbaï », l’aîné du camp qui le fait venir pendant une cérémonie où :
hommes, femmes et enfants se retrouvent en fête de la fécondité pouvant durer plusieurs
heures. Ce rituel est destiné à obtenir de l’esprit suprême lui- même sa bienveillance et
restaurer les conditions optimales après un bouleversement, tel qu’une série de décès. Son
importance est accrue par sa valeur initiatique, car, le « Nzégui » est aussi une période
d’initiation- apprentissage des jeunes garçons et c’est le patriarche qui a la responsabilité
d’initier les néophytes aux cultes des mânes. L’esprit suprême est personnifié à cette occasion
sous un masque de raphia.
Les pygmées considèrent, la mort d’un enfant comme le résultat d’un mauvais sort.
C’est pour cette raison que les parents leur font porter des gris-gris nommés médicament
d’enfants, Ils portent tantôt une ficelle de liane autour du cou et sur cette ficelle toute une
série de bâtonnets dont la moelle évidée est remplacée par une préparation d’herbes calcinées
d’huile et de résine parfumée pour protéger les enfants des maladies. Les esprits sont là quand
les pygmées les interrogent ; le rôle de la métaphore est capital et a une influence pour eux. Il
n'existe pas de maladie naturelle chez les Aka, dans leur société, les vrais devin- guérisseurs
sont ceux qui ont subi la scarification des blancs des yeux, eux seuls sont capables d'entrer en
contact avec les mânes et peuvent dialoguer avec eux pour expliquer les causes de maladies et
des troubles sociaux qui affectent le campement et ses membres.
La danse du feu, le devin-guérisseur se sert du feu, un grand brasier pyramidal
construit au centre du camp, où battent des tambours et chants à l'unisson. Le devin-guérisseur
hochet en main, tourne autour du feu en chantant, puis il s'accroupit et essaie de lire dans le
feu les faits qui déciment en se rapportant à la société.
Les pygmées pratiquent des scarifications de différents motifs sur le corps ou des
tatouages corporels, taillent les dents et perforent lèvres et oreilles.
Les scarifications sont pratiquées sur le visage, les bras, les jambes et la poitrine. Ce
sont des incisions superficielles de la peau en vue d’obtenir des cicatrices ; à l’aide d’épines,
une substance colorante est insérée sous la peau formant ainsi le tatouage.
Ils utilisent le « tébou », une lame de fer très tranchante mesurant 5 à 6 centimètres de
long. Dans la société pygmée, il existe deux sortes de scarifications qui sont : le « ma-
53
ngambé » et le « mbadi ».
Photo n°7: Scarifications du corps
Source : Centrafrique na ndouzou, page 52
Les patrimoines culturels intangibles sont vernaculaires chez les pygmées Aka, et
caractérisent leurs identités culturelles. Considérons maintenant les patrimoines culturels
tangibles.
5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles
Le patrimoine culturel tangible chez les pygmées Aka est représenté par l’artisanat
et l’habitat caractérisés par leur architecture et leur identité vernaculaire.
L’artisanat
D’après Komlan AGBO « l’artisanat désigne l’ensemble des procédés techno-
manuels par lesquels les hommes transforment les matières premières que leur procure
l’environnement naturel pour en faire des objets utiles et beaux »24. Pour Barthélémy
Gérard « l’objet artisanal est la résultante tangible des facteurs socioculturels propre à tel ou
tel groupe »25.
Ainsi dit, c’est à travers l’artisanat que l’on identifie l’identité cultuelle d’une
population, car, il renferme le savoir-faire telles que : la spécifité, le caractère et le procédé
rituel. L’artisanat fait partie de la culture de la population pygmée, ils fabriquent des objets
suivants: la hache; le filet fabriqué à l’aide des fibres végétales; le « saola »qui est une boite à
feu traditionnelle, fabriquée à l’aide de la peau de bête; le « linguia »qui est un panier
fabriqué avec le rotin; le « mokobé » qui est un panier fabriqué à base d’écorce d’arbre avec
un couvercle, il permet de contenir le miel cueilli en forêt; le « nglité »qui est un instrument
de musique; la cithare à bois posé sur la calebasse, fabriqué pour la musique.
24 Komlan AGBO. « Patrimoine et artisanat », Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351. 25Barthélémie Gérard. Patrimoine Culturel Africain. www.usenghor.francophonie.org Page351.
54
Il y a aussi des meubles traditionnels fabriqués avec le rotin, le raphia, et du bois. Il
existe plusieurs types de torches et de bougies naturelles qu’ils utilisent au campement
lorsqu’ils veulent fabriquer quelque chose au cours de la soirée. Trois résines différentes
servent de bougie : deux de couleur noire, une translucide, le copal qui a la meilleure
combustion.
C’est avec le développement et les échanges qu’ils ont découverts les allumettes. En
matière de la fabrication, les hommes qui taillent dans le bois les manches des outils et y
fixent le fer car ils ignorent l'art de la forge. Les outils sont vendus emmanchés. Ils fabriquent
de sacs en peau de bête et en écorce d'arbre qu'ils coupent et cousent, des tambours et des
mortiers qu'ils creusent dans un tronc d'arbre, quelque fois, c'est un petit creux rectangulaire,
aménagé dans quelque grosse racine apparente d'un arbre bordant le campement. Le filet est
confectionné à l'aide d'une ficelle très résistante tiré d'une plante rampante qui croît dans les
zones marécageuses. Les femmes tressent la hotte et les petits paniers de pêche, les vieillards
s'occupent de la préparation des cordages pour faire les écheveaux de ficelle, la fabrication
des objets se déroule le plus souvent dans la matinée. Le gobelet servant à puiser l'eau est une
feuille d'arbre repliée et abandonnée après usage, il s'agit ici d'une technologie très ingénieuse.
Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka
Cliché: auteur, réalisé le 25 juin 2009 à 16 heures 30 minutes
Ce filet a été confectionné avec l’écorce d’arbre par cette femme pygmée, il mesure 12
mètres de longueur, dans leur coutume, les femmes confectionnent le filet avant de se marier.
L’arbalète est fabriquée à partir d’un morceau de bois taillé à l’aide d’une houe et la
manche à gâchette placée dans la loge sous la manche et une manche à corde spéciale fait par
l’écorce d’arbre « kossa » (Man Iophyton flulvum). La corde relie les deux bouts de l’arbalète
en passant par la gâchette. Le crochet de la gâchette, placé sur la manche est fixé par la cire
d’abeilles. La pointe de la flèche est entaillée en spirale pour retenir le poisson, un mélange de
plusieurs plantes dont : le « mbangu » (Parquetina nigiscus, asclépiadacée) et le « ndémélé »
(Strophantus, apocynacée). Les tuiles de feuilles de bambou sont tissées par les femmes, ce
55
sont des feuilles de bambou fixées sur les lamelles de tiges de palmier. Les tambours entaillés
dans les troncs d’arbre qu’on couvre de peaux de bêtes. Les couteaux d’excisions sont
fabriqués à l’aide de morceaux de fer avec la manche en bois.
5. 5. L’économie de subsistance chez les pygmées Aka
Les pygmées ne pratiquent pas les activités économiques au même titre que la société
moderne. Pour subvenir à leur besoin, les espèces de cueillette, de ramassages et de l’écorçage
sont consommées chez les pygmées Aka. Les produits de ces activités sont partagés entre eux,
de temps en temps, ils les échangent avec les habitants des villages environnant contre le
tabac, le sel, l’alcool, le manioc et voir même de morceaux d’étoffes ; de fois ils parviennent à
les brader.
5. 5. 1. Les variétés des espèces végétales collectés et consommées
Les espèces de cueillette, de ramassages et de l’écorçage sont consommées chez les
pygmées Aka.
• La cueillette L’activité de cueillette est la plus souvent pratiquée par les Aka (pygmée), qui
arrachent les jeunes feuilles de Gnetum africanum « gbakoko », pour le troc, et « kalé »
(Gnetum à petite feuille) qui pousse dans des champs laissés en jachère; les feuilles sont
vendues par paquet à 50 francs sur le marché.
Photo n9: Gnetum ramassé
Cliché: auteur réalisé le 22 juillet 2009, à 16 heures
Cette femme pygmée cueille les feuilles de Gnetum qu’elle vend le paquet à 25F CFA au
campement, cela constitue ces revenus.
• La cueillette du miel Elle se fait d’une manière traditionnelle, appelé en langue Aka « kuma, ou booki; cette
activité n’a pas d’impact sur la nature du fait que cette activité de cueillette effectué par les
pygmées respecte le principe de développement durable.
56
Lorsque les Pygmées constatent des dépôts de débris noirs luisant sur des végétaux en
décomposition, cela témoigne des restes des cadavres mâles d’abeilles sauvages, ceci est
l’indice de l’existence d’une ruche naturelle (trou dans un tronc). Les Pygmées prélèvent le
miel sans brûler les abeilles. Le prix d’un litre est de cinq cent francs CFA (500f CFA).
• La cueillette du vin de palme Cette activité est pratiquée par la plupart de la population, elle représente une source de
revenu pour la population, un calice (70 cl) à cent francs CFA (100f). Cette activité représente
une exploitation importante, par jour, plus de 500litres de vin de palme sont vendus sur le
marché.
• Le ramassage Les pygmées collectent des tubercules ou des ignames sauvages appelées en langue Aka
« ndjo, ou ékouli » ; les fruits à sève d’arbres comestibles telle que le « payo » sont ramassée
pour ses amandes riches en graisse et en protéine, ils sont bon pour la sauce ;
le « mokana »(Panda oleosa) noix de la forêt, le « mbé » (Anomidium manni) et « to » (fruit
sauvage), les noix de palmes, le safou (Dracyodes edulis) de la famille des burseracées à
saveur amère dont les fruits sont disposées en grappes sur des tiges ; les champions, et les
insectes, les chenilles(Imbrasia obscura), « mbanga » (Imbrasia tuncata), le « nguénguélè »
(Imbrasia obscura), « le ndossi » (Anaphe spp.), les escargots, les termites sont les principaux
produits forestiers non ligneux qui font l’objet de troc et ou de consommation.
Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées
Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009
Cette photo montre les ressources forestières non ligneuses et comestibles que fournit la forêt.
• L’écorçage Elle est beaucoup pratiquée par la population Aka, car les écorces des plantes médicinales
constituent un moyen traditionnel pour se soigner.
5. 5. 2. Les espèces animales chassées
La chasse chez les pygmées (Aka) se réalise de deux manières: la chasse à l’arbalète et
la chasse au filet. L’animal est perçu chez les pygmées comme un instrument essentiel de leur
57
économie et de leur culture , chaque pygmée est client d’un village auquel, il fournit de la
viande et des peaux, en échange du sel, du couteau, des haches, légumes, des habits et du
manioc; la peau des bêtes comme : la civette(Vivera civette), la genette tigrine (Geneta
tigrina), le coloba guereza (Colobus guereza) et le léopard(Panthera pardus) et les plumes
des oiseaux comme : l’autruche (Struthio camelus), le touraco violet (Musophaqa viiolacea)
sont utilisés pour la confection des costumes traditionnels, les céphalophes sont chassé pour
leur peaux qui servent à la fabrication d’objets tels que : des sacs ou des sangles à transporter.
Photos n°11: Partie de chasse au filet chez les femmes
Clicher: auteur, photo réalisée le 22 juin 2009 à 16heures 15 minutes
Ce sont les femmes qui pratiquent ce mode de chasse. Les différentes parties de chasse se
réalisent en tenant compte du rituel, elles entonnent des chants pour guider les gibiers vers un
filet de 12 mètres posé dans les sous bois en forêt.
58
Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles Ce chapitre aborde la description de la problématique, sa forme, son identification, son
intensité et son ampleur profonde sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.
Nous allons effectuer une analyse systémique de la localité permettant d’apprécier les
incidences de l’exploitation forestière à partir de certaines modélisations à travers lesquelles
une simulation sera faite à plusieurs niveaux : au niveau de la population ; de mode de vie ; de
l’économie, de la structure territoriale et forme spatiale, des formes techniques (équipement
productif) et des enjeux écologiques et sanitaires.
Selon le directeur du projet PARPAF, la SCAD n’exploite pas assez, elle est en troisième
assiette de coupes au lieu de la cinquième entre 2005-2009 et exploite 4 à 5 tiges à l’hectare
par année au lieu de 7 tiges par hectare.
6. 1. Les incidences de l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel
chez les pygmées Aka Les incidences sont les conséquences éventuelles de l’exploitation forestière, il s’agit
des compétences humaines, des faiblesses, les menaces et des opportunités qui peuvent
induire sur les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka.
• L’exploitation non durable de la flore L’exploitation forestière désigne les différentes méthodes d’abattage des arbres et de
transport du bois jusqu’aux scieries, aux usines et aux livraisons.
Ce problème traite certains aspects des activités des sociétés forestières se sont succédées
sur ce site depuis les années 50 jusqu’à nos jours. Ces sociétés ont exploité excessivement la
forêt.
La SAFA a exploité 120.000 hectares; le chantier d’Etoua avec une superficie de 5.200
hectares était le premier chantier à être exploité par la SCAD en 1984.
Ainsi, en regardant de plus près le processus auquel le phénomène d’impact
environnemental se déroule d’une manière cyclique et périodique, ceci permet de confirmer
que: la forêt qui au demeurant était sempervirente à subi beaucoup de transformation, il en
résulte plusieurs types de forêt, le tableau suivant récapitule le diagnostic.
59
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171
L’action des sociétés forestières a contribué d’une manière significative à la
transformation du milieu en forêt secondaire, qui couvre la majeure partie de la Commune.
Cette forêt secondaire est caractérisée par les espèces telles que l’Ayous (sterculiacée).
La forêt tertiaire atteste quant à elle des passages successifs d’exploitants forestiers
surtout au niveau de l’axe Loko-Mbaïki et le long des axes routiers, on note la présence de
savanes incluses dominées par l’herbe de laos, ainsi que des embrasures en pleine forêt. Ce
qui certifie une dégradation graduelle du milieu naturel.
Le tableau n°10 ci-dessus montre les différentes catégories de la forêt.
L’exploitation forestière agit à deux niveaux
L’incidence écologique
Les dégâts causés par la collecte du bois sont dus à l’ouverture des infrastructures et
aux différentes opérations de l’exploitation telles que: le layonnage, l’abattage, l’ouverture
des pistes et les chargements.
En se référent tout particulièrement à la carte d’aménagement forestière (Cf. les
60
annexes n°4) du Plan d’Aménagement on constate que la forêt est morcelée par les layons
(largeurs de 3,5 à 4 mètres), et les routes d’accès aux aires de débardage (Cf. La carte routière
à l’annexe4).
Les tracteurs procédant au débardage endommagent les jeunes poussent, et quand ils
passent dans les ruisseaux ils détruisent les espèces aquatiques qui s’y trouvent et leur habitat
(propos tiré auprès de 50% d’enquêtés). Les passages répétitifs de ses engins de débardage
font des troues dans le sol, cela provoquent la destruction d’espèces ligneuses.
Certaines sources sont réduites par les arbres qui tombent dans l’eau, ce qui fait que, le
plus souvent ces assiettes de coupes (AC) se vident.
Les pistes ouvertes fragmentent la population végétale. La fragmentation favorise les
espèces de lisière aux dépens des espèces forestiers, la superficie forestière se trouve
diminuer, les espèces floristiques diminuent de taille, favorisant l’extension des savanes et la
perte de la biodiversité. Pour Tutin les impactes des réseaux routiers: « Les effets sur la
structure et la composition de la forêt sont liés à la densité du réseau de routes et de sentiers,
la largeur des routes, le tracé et l’intensité de la circulation (Malcolm et Ray 2000; Wilkie et
al. 2000; Blake 2002) »26. Les bruits sonores et la fragmentation de la forêt constituent une
perturbation pour les écosystèmes, et les espèces vivantes. Il existe aussi des interactions entre
ces espèces et leur milieu.
La société SCAD attribut la cause de cette savanisation aux travaux agricoles des
villageois. Les espèces floristiques abattus surtout les essences du groupe 1 telles que: Ayous,
Sipo sont des essences sur lesquelles les pygmées ramassent des chenilles, leur abattage
entraîne une baisse de la production des comestibles.
Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)
Cliché : auteur, tiré le 25 juin à 17 heures 30 minutes
26 David Morgan et Crickette Sanz.2007. « Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de réduction de
l’impact de l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en Afrique central ». Document occasionnel de la
Commission de la Sauvegarde des Espèces de l’UICN. N°34, page 27.o. 34
61
Cet arbre (sipo) a été abattu en 1984 pendant la période de la société Rougier, il s’était
redressé, c’est pourquoi on le qualifie de sacré, d’après les enquêtés cet arbre est un lieu où
leurs ancêtres vénèrent leur Dieu.
D’après les résultats de l’enquête faite, 60% des enquêtés se plaignent de
l’éloignement des campements de ramassage, ils disent qu’auparavant le ramassage se faisait
autours de la maison. Aujourd’hui, il faut parcourir plus de 50 kilomètres dans la forêt pour le
ramassage des chenilles.
Pendant cette étude, les ramasseurs ont passé plusieurs jours dans la forêt en quête des
chenilles, parfois ils peuvent rentrer avec une petite quantité ou ne rien rapporter.
Photo n°13: Ramasseurs de chenilles
Clicher: auteur, réalisée le 25 juillet 2009 à 16 heures
La pluviométrie annuelle en 2008 était de 1482,1 millimètres pour 111 jours. Cette
valeur pluviométrique est inférieure à 1600 millimètres, cela est due au recul sensible de la
forêt et peut influencer l’équilibre du milieu (Cf. Tableau n°5 des pluviométries moyens 1994
à 2005). A l’échelle planétaire, l’écosystème est capable de puiser et de fixer le CO2 dans
l’atmosphère afin de lutter contre l’effet de serre. C’est dans sa phase de maturité que la forêt
véritable puits de carbone se dégrade, or ces arbres à l’âge mature sont prélevé pour le
commerce, c’est ce qui devient inquiétant à l’échelle globale.
Photos n°14 : Chantier de la SCAD en 1972
Source: document d’inventaire de l’économie de la République Centrafricaine
62
Photo n°15 : Images satellites du site
Source : image satellitaire (Google MAP) prise le 28 février2010
Cette image montre le degré de la dégradation de la forêt et de multiples ouvertures
dans la forêt. Le sol se fragilise par l’érosion, dans certains endroit, le roche est à découvert
suite aux glissements de terrain ; tout cela démontre que le milieu se dégrade.
Tableau n°10 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle
Ce tableau dressé par Landrau a été inspiré pour illustrer l’incidence de l’exploitation
forestière sur le patrimoine naturel. D’après le Plan d’aménagement du PEA 171, les
conditions d’exploitation forestière n’ont pas été clairement définies dans le texte de
classement et cette forêt a déjà été exploitée par plusieurs sociétés. Le code forestier ne fait
mention ni des forêts classées, ni des réserves forestières, quant au mode de gestion ou aux
contraintes particulières qu’elles impliquent. Cela est un danger pour les ressources naturelles
qui sont dans cette zone.
63
L’incidence socio-culturelle et économique
Incidences socio-économique
L’un des objectifs de la SCAD est de renforcer les capacités institutionnelles locales.
Ainsi, à travers les recettes qui constituent une devise pour le pays (l’effet multiplicateur
direct), elle verse des taxes à la commune, ceux-ci représentent un revenu substantiel pour la
Commune.
Afin de développer un sentiment communautaire parmi les habitants de la réserve
forestière, la SCAD appui la communauté par des conseils techniques pour la conduite et la la
prises de décisions concernant les recettes réalisées sur l’exploitation pour le financement
d’ouvrages d’utilité publique.
Le code forestier octroi 30% des recettes provenant de l’exploitation forestière pour la
réalisation de micro-projets. Ainsi, les 30% verses à la Commune lui a permis de financier
certaines activités telles que: construction de quatre forages d’eaux potables (à SCAD Centre,
aux villages Kaka, Zomia et SAFA).
Photo n°16 : Point d’eau potable
Cliché : auteur tirée le 24 Juillet 2009 à 6heures 30 minutesau village Kaka
La construction d’école fondamentale avec un cycle complet du CI au CM2 dans les villages
(Kaka, SCAD centre) et le développement des activités villageoises.
Tableau n°11: Recettes versées à la Commune
Années Recettes FCFA Taxes en FCFA 1994 3275000002002 2827813940 6483441822003 247498042004 15000002005 861386624 83390594
Total 3689200564 1085484580Source : Plan d’Aménagement du PEA 171
Ces recettes verses à la Commune varient en fonction des revenues réalisée par la
société SCAD, prenant l’exemple en 1994, la valeur totale de diverses taxes était estimée à
64
327.500.000 de F. CFA.
En 2002, elle a exporté 8715m3 de grumes, soit 9% du volume total exporté dans le
pays, qui s’élève à 330.811m3. La valeur de ce volume est de 2.827.813.940 francs .CFA. La
valeur des taxes était estimée à 648344182 F.CFA.
En 2003, la valeur des taxes était estimée à 24749804 F.CFA. En 2004 la valeur des
taxes était estimée à 1500000 F.CFA.
En 2005 La valeur de ce volume est de 861 386 624 F.CFA. La valeur des taxes était
estimée à 83390594 F. CFA
Ces subventions sont affectées à des micro-projets d’investissements
(réfections des édifices publics, acquisition des biens meubles et matériels de bureau et.)
d’infrastructures collectifs.
Au niveau des pygmées, ces subvention sont ponctuelles en argent soit en
nature, elle contribue indirectement dans la construction d’une école, et d’une structure de
santé par les sœurs (table-bancs, tableau, réparations des véhicules des sœurs, transport des
planches, carburant, etc.), à la formation d’un pygmée pour la Formation Sanitaire (FOSA)
et subventionne l’eau potable.
Photo n°17 : Centre de santé des pygmées Aka
Cliché : auteur, tiré le 26 Juillet 2009 à 10 heures
Ce centre de santé a été créé par les Sœurs catholiques, il accueille les pygmées Aka au
village Kaka.
Les pygmées sont employé par la SCAD pour les travaux tels que : manœuvre
pour l’entretien du site et pour la prospection, ils sont payés à 500FfCA/jour.
Incidences socio-culturelles
L’existence d’un usine de scierie en plus des chantiers d’exploitation, entraîne la création
des agglomérations d’ouvriers d’origines diverses autour de l’usine, augmentant ainsi la
population locale. Une fois ces ouvriers en retraite ou désœuvré, font recourt à l’activité
traditionnelle.
Ce qui a pour conséquences, une modification profonde des réseaux d’approvisionnement
65
des produits vivriers, une augmentation de la demande du marché et l’élargissement des
surfaces déboisées autour des agglomérations.
Tableau n°13 : Evolution de la population
Source : les Gbaka de Mbaîki et le recensement général de l’habitat et de la population 2003
Figure n°8: Evolution de la population
Réalisé par : auteur Cette figure illustre et le tableau ci- dessus illustrent bien l’évolution logarithmique de la
population depuis les années 1937 jusqu’à nos jours.
6. 1. 2. La perturbation des espèces sauvages
Les bruits sonores des machines constituent des perturbations qui font fuirent les
animaux loin vers la forêt du Congo. A ces problèmes écologiques s’ajoute celui de la
transmission du savoir et du savoir-faire
6. 2. Les incidences sur l’intégrité des systèmes culturels Aka
6. 2. 1. Disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels
Avec l’arrivée des Sociétés forestières, les pygmées accèdent à un travail rémunéré,
connaissent de nouvelles techniques et accèdent à un niveau de vie supérieur par rapport à
celui de leur milieu. Pour cela, ils se trouvent impliquer dans un mouvement économique
important. Leur contact avec d’autres populations venues d’ailleurs a des répercutions sur leur
cultures, et projette des difficultés au sein de leur société. Ce contact aurait suffit à amorcer la
déstructuration. Les pygmées qui autrefois vivaient conformément à l’organisation sociale qui
était adapté aux systèmes de la vie traditionnelle ne le sont plus, car leur mode de vie ne
convient pas à la condition moderne. Ce qui fait que le plus souvent le processus a été fait de
sortes que les pygmées Aka se trouvent dans l’impossibilité de continuer à mener le mode de
66
vie traditionnel et de respecter les coutumes, détruisant ainsi la structure sociale et
l’organisation politique et culturelle. La notion traditionnelle se trouve peu à peu bouleversée,
voir ébranlée. D’après quelques enquêtés, certains pygmées sont le plus souvent rejetés par
leur société.
Une profanation des lieux sacrés des Pygmées par le passage des engins et les bruits
perturbe les rythmes de pratiques et rites traditionnels qui se font dans la forêt. Ces
changements créent le plus souvent des conflits entre eux et les Bantous. Avec le phénomène
de la globalisation et de la mondialisation, les systèmes de culture Aka seront bouleversés.
Selon un proverbe africain « quand change le rythme des tam-tam, le rythme des pas change
avec lui ». La mondialisation finira par détruire la vie des Aka, car la forêt constitue un
patrimoine pour eux.
Lorsque les pygmées intègrent la modernisation, ils finiront par rejeter des valeurs qui
sont nécessaires à leurs cultures. Ainsi, le poète Léopold Sédar Senghor a beaucoup insisté sur
la rencontre des cultures, selon lui, « le progrès des sciences est non seulement irrépressible, il
est irréversible. Il tient à la nature humaine. Que nous le voulions ou non… Les relations
internationales s’intensifient…Chaque année, c’est un échange plus intense de personnes, des
faits technologiques, des coutumes et de costumes d’idées…Ces échanges provoquent des
emprunts. Ainsi se crée, peu à peu, une civilisation universelle. »27.
6. 2. 2. Les conflits de génération et modification des rapports entre les jeunes et les anciens
Le processus de transformation fait que certains pygmées désirent travailler afin de
répondre aux besoins vestimentaires, matériels modernes tels que : la marmite, la radio. Les
goûts de certains biens de consommations modernes font qu’il est impossible d’avoir par les
moyens traditionnels des moyens de se développer. De là est né une incompréhension
grandissante parmi les jeunes pygmées qui ressentent parfois les obligations envers le lignage
qu’ils qualifient par un mépris des anciens à leur égard (perte de l’autorité du chef) lorsqu’ils
ne s’intéressent plus aux activités collectives (chasse, cueillette, et ramassage) qu’ils ne voient
plus d’intérêt. Les jeunes qui autrefois, constituent une main d’œuvre vitale pour la
subsistance du groupe ne le sont plus, car, l’introduction de la monnaie dans leur vie a
développé l’individualisation. De nos jours, la vie communautaire dans les villages et
27 Léopold SEDAR SENGHOR, « L’Unesco », Liberté I, Editions du seuil.
67
l’économie de marché fait perdre la perpétuation de la culture AKA. Cependant, ils s’efforcent
de conserver quelques traditions.
La perte de l’autorité traditionnelle
Les nouvelles générations avec une mentalité modifiée du au changement social, ainsi
s’ensuit la régression de l’autorité traditionnelle perd sa prestige au profit des chefs
administratif. Alors que la transmission des connaissances et des savoir-faire passe aussi par
les contrôles sociaux et les attributs de l’autorité traditionnelle, la perte de celle-ci entraînera
éventuellement celle de perpétuer le patrimoine pour des générations futures.
6. 2. 3. La perte de l’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs
sites sacrés
La forêt qui constitue leur milieu où ils puisent leur culture est partagée entre Aka, les
villageois Bantous et la société forestière, laquelle Société, le plus souvent ne respecte pas les
limites de son exploitation. Les Aka se plaignent de ce comportement, car leurs campements
sont souvent détruits par l’ouverture des pistes (adjalo en langue Aka) dans la forêt. La
population Aka a perdu sa légitimité face à la forêt au bénéfice des exploitants forestiers qui
font des coupes de bois dans leur campement. Ainsi, ils sont dépossédés de leurs droits
ancestraux. Les enquêtés (60%) déplorent la destruction des campements des pygmées lors de
l’abattage des arbres.
En effet, cette utilisation à outrance de la nature, mène à l’appauvrissement progressif
de l’écosystème forestier qui constitue l’habitat, un système de vie des pygmées et engendre
des perturbations préjudiciables à leur vie. Les Pygmées voient ainsi leur système alimentaire
détruit. Certains arbres fruitiers et écorces sont abattus, d’autres renversés par des engins, une
multitude de graines nécessaires à l’alimentation sont détruites. De plus, les pièges posés pour
les animaux sont écrasés, les filets entraînés, le gibier se réfugie de plus en plus dans la forêt
Congolaise, ce qui affecte également le mode de vie de la population Pygmée. Il en est de
même pour l’eau, car au passage des engins de construction ou d’abattage, les ruisseaux sont
taris ou pollués, cette denrée déjà rare devient alors un besoin supplémentaire pour les
Pygmées.
6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka Les premières conséquences de cette exploitation forestière touchant les Pygmées sont
d’ordres sanitaires, avec l’augmentation de la prévalence des maladies sexuellement
68
transmissibles, due a la cohabitation des pygmées avec la population venue pour l’achat des
produits de la chasse et de la cueillette, et aussi de leur relation avec les ouvriers de la société.
6. 3. 1. L’influence des populations locales Mobilisation de la population Aka dans la main d’œuvre est régulière. Les pygmées
travaillent périodiquement dans les champs (défrichages, récolte, séchage du manioc), ils sont
payés 500 F CFA par jour.
Photo n°18 : Séchage de manioc fait par une femme pygmée
Cliché : auteur, réalisé le 25 juin à 9 heures 15minutes à Nzomia
Cette photo montre que les pygmées continuent a être utilisé par la population Bantou, malgré
les efforts des ONG pour l’intégration des pygmées Aka.
Le troc
En dépit des travaux agricoles, les pygmées devraient fournir aux villageois Bantous
du gibier en échange des ustensiles, des vêtements ou de l’argent de moindre valeur. Vu la
rareté du gibier, l’activité de la chasse est effectuée plus loin dans la forêt près de la frontière
avec le Congo, car la chasse près du village n’est plus fructueuse. Cette violation du domaine
de chasse ne se fait pas sans conflit avec la population voisine. La viande est ensuite vendue
ou échangée.
Ils préfèrent souvent vendre aux clients venus d’ailleurs (de Mbaïki, Pissa et Bangui)
pour se faire de l’argent liquide plutôt que de pratiquer le troc. Soixante pour cent (6O%) des
enquêtés disent que par mois ils ont trente à cinquante- mille francs (30000-50000 F CFA) de
revenu de gibiers vendu. Les retombés leur permettent de subvenir à leur besoin.
Ce sixième chapitre qui traite de l’aperçu sur les incidences de l’exploitation forestière
sur les patrimoines culturel et naturel des pygmées Aka. A travers cette analyse, ce travail a pu
montrer comment les espaces naturel de cette minorité a été exploité et détruit par certains
acteurs sociaux. Ces recherches mettent donc en évidence l’existence de groupes sociaux
concurrentes et les formes de domination symbolique qui s’exercent en détruisant les
patrimoines chez les Aka, car, ces derniers ont su préserver leur patrimoine à travers leur
69
organisation sociale. Mais, le constat est que la dynamique de l’exploitation forestière source
de l’économie, l’évolution de la situation locale actuelle influencent sur le processus de
patrimonialisation culturelle et naturelle que l’UNESCO a retenue.
70
Chapitre 7 : Perspectives et suggestions
7. 1. Perspectives Au niveau des pygmées Aka: ils désirent avoir l’aide d’autres personnes à part la
population locale, afin d’obtenir de l’emploi.
Au niveau de la société SCAD: la société prévoit exploiter dans la Commune d’ici
2015.
Au niveau du maire: il envisage la création d’un village éco-touristique au niveau du
croisement Sipo, afin de créer une activité économique rentable.
7. 2. Suggestions
7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre
La forêt ne connaît pas de frontière. Sa gestion est partagée entre plusieurs pays voire
la planète. C’est dans ce contexte qu’on parle de l’intégration régionale pour remédier aux
contraintes de la gestion de cette ressource. Un extrait de la déclaration africaine à la
conférence de régionale de Dakar en 1996 résume la tendance générale « la globalisation des
échanges et l’interdépendance qui en découle tout comme la compétition qu’elle engendre
pour acquérir l’excellence, nourrissent le développement prodigieux de la science et de la
technologie et font du savoir et de l’intelligence autant des matériaux que des outils »28.
Aussi, l’idée de sa patrimonialisation par l’UNESCO soumet la gestion de ce patrimoine
naturel au plan international.
Un outil d’intégration régionale
La mise en valeur de ce patrimoine culturel nécessite une stratégie de développement
qui permet de s’orienter vers l’extérieur. En d’autres termes, sa mise en valeur nécessite la
coopération ou le partenariat avec le monde extérieur. L’intégration régionale est une étape
importante vers l’intégration mondiale.
Dans le domaine éco- touristique
Cette intégration passe par l’appui de partenaires internationaux (Paillote, Agence de
28 Déclaration sur l’éducation des adultes et apprentissage tout au long de la vie, extrait de la déclaration africaine à la conférence de régionale de Dakar, 14- 18 Octobre 1996.
71
location, Agence touristique d’accueil, etc.) qui nécessite l’association entre différentes
structures afin d’amortir le coût du fonctionnement; un partenariat de compagnie de
navigation, faire appel aux tours opérateurs afin d’organiser les voyages et de faire la publicité
du site à travers les médias, de travailler en partenariat avec d’autres organismes
internationaux afin de coordonner les actions à entreprendre; de financer les grands travaux
tels que: l’équipement, le reboisement, les infrastructures, la recherche scientifique, etc.).
Ainsi, les organismes tels que: l’Union Européenne à travers le Projet de Micro-
Réalisations (PMR), la GTZ, le WWF et la Banque Mondiale pouvant y contribuer. Selon
M.WELLS (1997) « il existe trois catégories d’effets multiplicateurs par lesquelles associés à
l’industrie du tourisme: les impactes économiques directement liés à l’écotourisme (effet
direct), les dépenses faites par une Entreprise ou une autre entité lorsqu’elle utilise son revenu
brut en salaire, frais d’exploitation ou en valeur (effet indirect) et les bénéfices tirés des
affaires induites de l’écotourisme »29.
Photo n°19 : Balade dans la Commune de Balé-Loko
Source : Photo tiré à partir de http://4.bp.blogspot.com/_OxDlMAukLe0 Ces photos illustre comment on peut procéder aux activités éco-touristique à travers les
balades, les activités de gastronomies et les distractions dans la Commune de Balé-Loko.
Dans le domaine de la formation en matière de la nouvelle technologie
L’importance de l’intégration régionale permet de partager et d’acquérir en commun
des équipements de pointe, de financier l’étude de faisabilité, de réaliser d’énormes
investissements (formation des agents et spécialistes). Les frais de fonctionnement et
d’exploitation sont très importants. Ce qui suppose des ressources financières appropriées,
d’où la nécessité de procéder à une stratégie extravertie en faisant recours à l’aide publique
internationale, conformément aux dispositions du programme Actions 21 de la Conférence
des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement afin de renforcer l’assistance
dans l’intérêt des divers usagers au plan national, régional et mondial. Les États de la
29 Source : Le tourisme peut il aider à financer les aires protégées dans le bassin du Congo ? DR. D WILKIE et J. CARPENTER, pages 10.
72
Communauté Économique Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) doivent aussi
entreprendre un plan d’action régionale de gestion intégrée du patrimoine culturel des
pygmées, car ils vivent dans la Forêt du Bassin du Congo.
7. 2. 2. Un aménagement artistique
La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel D’après 60% des enquêtés il y a un afflux des touristes sur le site de Kaka. Ils
viennent pour réaliser des films de danses, ils font des excursions dans la forêt en compagnie
des Aka. Ce sont là des champs d’actions économiques à exploiter aux profits des Aka. Cette
culture traditionnelle dont on traquerait les survivances ou dont on proposerait la restauration,
et celle de la modernité, effet d’une culture mondialisée, partout identique qui mènerait à
instrumentaliser les traits culturel comme les musées modèles d’institution patrimoniale (page
313). Faire recours à des agences internationales pour l’enregistrement des cultures
traditionnelles, de procéder à l’étude approfondi, de valorisation, de diffusion en directions de
nouveaux récepteurs et consommateurs culturels, selon leurs attentes sont des voies à
explorer. Cette agence peut se charger de la médiation entre les promotionnels locaux de la
culture traditionnelle et le « grand publique », tout en élaborant des projets de relance en
s’associant à des partenaires économiques. La préservation archiviste dispose aujourd’hui de
larges perspectives de technique de stockage avec les moyens informatiques
d’enregistrements. « Chaque citoyen doit s’imprégner de la culture des autres tout autant que
la sienne propre…si l’on veut que le développement humain durable et équitable devienne
une réalité ». Si l’on veut développer la production industrielle de la culture Aka, l’éducation
et la formation sont les facteurs clés.
7. 2. 3. L’incidence d’un aménagement artistique
Les incidences sont les retombées possibles. Ce sont aussi les craintes et les attentes
que suscite l’aménagement apporté sur le site. La possibilité d’un aménagement permettra
d’encourager le développement régional. Celle-ci favorisera la création d’activités
économiques supplémentaires pour ces derniers. La main d’œuvre à bon marché sera une
meilleure garantie. Il va sans dire que les retombées apporteront des devises pour les pays et
pourront augmenter la part de l’économie des villages environnants. On espère que ces
revenus pourraient être répartis de la manière suivante: afin de développer un esprit de
solidarité au sein de la population, une partie des recettes pourrait appuyer techniquement et
en stimulant des plans d’actions villageoises; contribuer au financement des ouvrages
d’utilités publiques telles que: la construction d’un centre de santé villageoise, des structures
73
scolaires (écoles primaires). Tels sont là, les bienfaits que peut apporter la mise en valeur
artistique du patrimoine culturel chez les pygmées Aka.
74
CONCLUSION
La situation des pygmées mérite beaucoup d’attention, car la forêt recule, les
ressources sont de plus en plus rares. De part cet aspect, il y a le phénomène de la
mondialisation ou de globalisation qui entraîne des répercutions sur les pygmées.
La tradition sacrée de la forêt chez les pygmées a été progressivement modifiée sous
l’effet de la perturbation qui modifie l’habitat naturel et constitue un stress pour la faune.
D’après Maine Guy « Ici ou là, le patrimoine naturel tend à se dégrader par érosion,
déforestation, surexploitation »30. Il est important de souligner que les pygmées s’adonnent à
l’agriculture. Ils aspirent peu à peu à la médecine au détriment de la pharmacopée. L’attrait de
ces derniers pour la modernité et pour l’innovation les pousse à améliorer leur cadre de vie et
entraine incontestablement la détérioration des savoirs traditionnels. C’est un élément de
rupture dans le rapport des pygmées avec la forêt et de ces mystères. La perte des patrimoines
culturel et naturel chez les pygmées Aka constitue une perte de l’identité chez ses derniers.
Ainsi, cela constitue un risque qui pourrait entraver la sauvegarde des patrimoines
culturels que prône l’UNESCO. Selon R. Séchet : « Parler de risque revient à s’interroger sur
possibilités de vie et de survie pour chaque individu mais aussi pour la société dans son
ensemble ».31 Que des mesures soient prises pour protéger et permettre l’évolution et le
développement de ces patrimoines.
Pour cela, il serait souhaitable de promouvoir l’écotourisme qui rassemble toute les
formes du tourisme fondées sur la nature et dans lesquelles, la principale motivation des
touristes est d’observer et d’apprécier les différentes richesses naturelles ainsi que les cultures
traditionnelles qui existent dans cette zone.
L’insertion des pygmées dans le processus de valorisation de la réserve et le
développement de l’écotourisme est également un élément attractif essentiel. Les cultures
pygmées de la région présentent donc un intérêt touristique et une civilisation
particulièrement originale. Dans ce contexte, le patrimoine culturel Aka tel qu’il existe
aujourd’hui dispose de certains avantages dans ce domaine, en termes de conservation et de
30 Mainet. G. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier d’Outre- Mer, page 2 31 Séchet. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours d’agrégation de géographie, Histoire –
Inégalités, Risques et sociales. P. 2..
75
valorisation touristique. Le secteur culturel est confronté à des entraves qui freinent son
développement : il s’agit du manque de soutiens matériels et financiers pouvant rendre cette
activité de façon plus rentable.
La mise en œuvre d’un programme en faveur de développement du patrimoine culturel
Aka est d’une grande envergure et nécessite que des dispositions soient prises en vue de
mieux assurer son fonctionnement, de susciter en même temps l’adhésion des partenaires
extérieurs à la réalisation dudit projet.
La préservation systématique des sites rituels ou de tous les vestiges important
exemple la valorisation de la culture à travers les arts, doit faire partie du programme de
développement pour que les moyens matériels, humains y soient réellement consacrées et que
le pygmée soit à mesure de leur donner la signification requise bien qu’étant le dépositaire de
l’ensemble des formes culturelles. Le caractère essentiel de l’apprentissage se trouve ici parce
qu’il met en évidence les droits et devoirs. Ainsi, l’éducation et l’information s’avèrent
importants pour un développement intégral. Car pour être compétitif et développé, l’éducation
et la formation sont très importantes car elles permettent d’acquérir de nouvelles
connaissances et compétences, la qualification de base pour évoluer et progresser au sein
d’une société en pleine mutation.
Garantir la survie des patrimoines chez les pygmées Aka, donner la priorité aux
activités qui facilitent la survie et la conservation des traditions culturelles chez les pygmées
Aka; limiter la perturbation des espèces d’intérêt communautaire, telles que: les arbres sur
lesquelles poussent les chenilles sont les perspectives à venir.
Que les mesures de reboisement soient prise afin de garantir la conservation de la
biodiversité, car elle constitue un patrimoine naturel et une ressource vitale chez les pygmées
Aka; sa conservation constitue un moyen de garantir son usage pour les générations future.
La mise en œuvre de ses initiatives est la réponse à la question de savoir vers quel
avenir le patrimoine culturel chez les pygmées Aka tend-il avec le processus de
développement durable?
76
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE I - Ouvrages spécifiques
1- CIRAD- Forêt. « Plan d’Aménagent PEA 171 Période 2005- 2030 », Campus International
de Baillarguet. TA 10/D. 34398 Montpellier. CEDEX 5- France. 2005.
II - Ouvrages généraux 1- BABADZAN. A. 2001. « Les usages sociaux du patrimoine », Ethnologies comparées.
CERCE N° 2.
2- BAHUCHET. S.1979. « langage, discours et technique des pygmées Aka de
Centrafrique », technique et culture, N°1: 101- 120.
3- BAHUCHET. S. 1985. « LES PYGMÉES Aka et la forêt centrafricaine »,
ethnologie, écologie, Paris, SELAF.
4- BAHUCHET, S. « Les pygmées d’aujourd’hui en Afrique centrale », journal des
africanistes. 19891.
5- BEBEY. F. 1969. « Musique de l’Afrique ». Horizon de France.
6- BRANDILY. M. et al. 1987. « improvisation dans les musiques traditionnelles ».
7- BONEZUI. L. 2003. « Les stratégies de mise en valeur des patrimoines
centrafricaines » ; « Atelier sous régionale des coordinateurs nationaux des écoles
associées sur les projets communs en faveur de l’intégration sociale des pygmées
d’Afrique centrale ». Rapport final. Bangui 06-09/05/03. 150 pages.
8- BOULVERT. Y. « Stratigraphie du précambrien de l'Oubangui occidentale »
(carte phyto- géographique au 1/1 000 000e), n°14, édition ORSTOM, 70, rue d'Aulnay.
468 pages.
9- CHEMILLIER.M.1994. « Harpes et harpistes du haut Mbomou », mission
sociologique.
10- C. Landreau. Octobre 2004. « Impact des activités physiques de pleine nature ».
Outils d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport de synthèse. 27p
11-
12- DEHOUX. V. « Chants à penser Gbaya ». Éd. Selaf
13- DOURNON. G. 1981. « Guide pour la collecte des instruments de musique
traditionnels », éd. Espagnol. Unesco.
14- GEERTZ. C. 1986. « Savoir global/ Les lieux du savoir », Paris. PUF.
78
15- GESLIN. P; 2000, L’apprentissage des mondes: Une Anthropologie appliquée aux
transferts de technologies, Paris, maison des sciences de l’homme.
16- Grenet. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère
de la culture». Page 7.
17- H. GUILLAUME, 1880-1980 « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La
colonisation de l’interfluve Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-
collecteurs pygmées Aka et agriculteurs (Centrafrique, Congo), édition Peeters. Selaf
393. 787pages.
18- KOULANINGA A, 1987 « L’éducation chez les pygmées de Centrafrique », thèse
pour le doctorat de 3e cycle de sciences humaines ». Sorbonne, Université. Paris V_ René
DESCARTES.
19- KOULANINGA, A et Victor NGANARE, 1999. « L’impact de l’éducation de base
sur les pygmées de Centrafrique ».
20- MARET. P. 2001, « Patrimoines africains: plaidoyer pour une approche plurielle ».
in le patrimoine culturel africain, Paris. Maison Neuve et Larousse.
21- MIGAKINI- LAÏ. G. 2007. « Improvisation des paroles et de la musique chez les
Nzakara de Centrafrique ». Mémoire de MASTER1 d’Anthropologie.
22- NGABONDO. 2007. « Le patrimoine musical centrafricain ». Acte du colloque
journée Eric de DAMPIERRE.
23- République centrafricaine - UNESCO Centre du patrimoine mondial 2008.
http://whc.unesco.org
24- SAULNIER. P. 1993. « Bangui chante ». Ed. L’Harmattan.
25- SECHET. R. 20/05/2003 « INEGALITES, RISQUES ET ESPACES». Cours
d’agrégation de géographie, Histoire – Inégalités, Risques et sociales..P.11.
26- TOKIA. S. « Gérer le changement : Le partenariat publique- privé facteur clé du
succès pour un développement durable du tourisme ».
27- UNESCO. 1980. «Documentation et Information Pédagogiques Éducation pour le
développement rural ». Publiée par l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la
science et la culture, 7 place de Fontenoy, 75700, Paris, France. 54è année, N°216; 3è
trimestre.
28- UNESCO. PNUE. « Programme international d’éducation relative à
l’environnement ».
29- VENNETIER. P. LA. 1984. « Atlas de la République Centrafricaine». Les éditions
Jeune Afrique. CLAVEREG Paris, 64 pages.
79
30- VERGIAT? A. M. 1936. « Les rites secrets des primitifs de l’Oubangui ». Paris,
Harmattan (reed.1981).
31- WARNIER, J. P. 1999 « Construire la culture matérielle » l’homme qui pensait
avec ses doigts, paris, PUF.
32- Centre du patrimoine mondial - Publication : Patrimoine mondial
http://whc.unesco.org
33- Elaboration de la Liste indicative de la République centrafricaine
http://portal.unesco.org
34- GENEST, Bernard, LAPOINTE, Camille. Le patrimoine culturel immatériel - Un
capital social et économique, ministère de la Culture et des Communications, 2004, 78 p.
35- Ministère de la Culture, dépliant, 1993 « Savoirs et savoir-faire traditionnels, un
patrimoine à transmettre et à partager », ( format PDF, 627 ko, 10 p.)
36- Patrimoine Culturel Africain Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose,
2001, 409 p.
80
INDEX
A. OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines
et développement dans les pays tropicaux. P. 306
A.OUALET. 2001. « Affirmations patrimoniales au Mali : logique et enjeux ». Patrimoines et
développement dans les pays tropicaux. P. 310.
BARRA Gueye et KAREN SHOONMAKER FREUDENBERGER. Août 1991.
« Introduction à la Méthode Accélérée de Recherche Participative (MARP) ». P. 2
Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de
recherches OROSTOM5 novembre 1986).
Boneviste. 2006. « in Dictionnaire des sciences humaines ». p. 1024
Bid, DURKEIM. P. 1025
Ibidem, GLUCKMAN. P. 1025
Ibidem, TURNER. P. 1025
Komlan AGBO. 2001. « Le Patrimoine Culturel Africain Le Patrimoine Culturel Africain
Paris, Université Senghor/Maisonneuve et Larose. P. 351
Bid. B. GERARD. P.351
C. Landreau. Octobre 2004. « Impact des activités physiques de pleine nature ». Outils
d’évaluation – Gestion environnementale. Rapport de synthèse. P. 26
D. MORGAN et C. SANZ. 2007. « Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière
de réduction de l’impact de l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en
Afrique central ». Document occasionnel de la Commission de la Sauvegarde des Espèces de
l’UICN. N°34. P. 27.o. 34
Déclaration sur l’éducation des adultes et apprentissage tout au long de la vie, extrait de la
déclaration africaine à la conférence de régionale de Dakar, 14- 18 Octobre 1996.
Dictionnaire. 2007, « le nouveau petit Robert de la langue française ».
Dictionnaire de l’environnement
Dictionnaire encyclopédique de l’écologie et des sciences de l’environnement. P. 583. 2è
édition DUNOD. Septembre 2002.
Diagramme de Venn : c’est une représentation des ensembles de lignes simples fermées dans
lesquelles les éléments d’une réalité sont distribués, c’est une façon d’interpréter en utilisant
une méthode visuelle. Il est souvent utilisé pour l’étude des relations entre plusieurs
ensembles et permet de faire plusieurs déductions qui peuvent permettre de résoudre un
81
problème. Tiré sur le site : www. imath.log
Diagramme Système : c’est un diagramme qui montre les relations ou liens entre différents
concepts ou variables, de la manière claire et directe qu’avec le texte. Tiré sur le site http://.
www.icra-edu.org/objects/francolearn/Diagramsys.pdf
DR. D WILKIE et J. CARPENTER, « Le tourisme peut il aider à financer les aires protégées
dans le bassin du Congo ? », pages 10.
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
G. MAINET. 2004. « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux ». Cahier
d’Outre- Mer, page 2.
G. MAINET. 2004, « Patrimoines et développement dans les pays tropicaux », Cahier
d’Outre- Mer, page 2.
GUILLAUME. H. « Du miel au Café, de l’ivoire à l’acajou ». La colonisation de l’interfluve
Sangha-Oubangui et l’évolution des rapports entre chasseurs-collecteurs pygmées Aka et
agriculteurs (Centrafrique, Congo) 1880-1980, édition Peeters. Selaf 393. Page 602
Http// :www.unesco.org/frLéopold SEDAR SENGHOR, « L’Unesco », Liberté I, Editions du
seuil.
GRENET. S. «Problématiques et enjeux du patrimoine culturel immatériel au Ministère de la
culture». Page1.
P.BOSREDON.2005. « ALEP, Harar, Zanzibar : une étude comparative des processus de
construction patrimoniale et de classement au patrimoine Mondial des centres historiques de
trois villes du sud ». 187 pages. Page 33
R. SECHET. 20/05/2003 « Inégalités, risques et espaces». Cours d’agrégation de géographie,
Histoire – Inégalités, Risques et sociales. P. 2.
82
GLOSSAIRE Citoyenneté : à la fois condition et produit de la démocratie, la citoyenneté& est ce qui
caractérise l’action politique du citoyen en même temps qu’elle est la qualité reçue par celui
qui est considéré comme tel.
Communauté : pour Robert Nisbet repris dans le dictionnaire, la notion de communauté dont
la découverte est l’un des phénomènes les plus caractéristiques de la pensée sociale du
19èsiècle, constitue « le plus fondamental des concepts fondamentales de la psychologie »
recouvre l’intérêt matériel et des convenances personnelles, tout les types de relation
caractérisée par des liens affectifs étroits, profonds et durables, par un engagement moral et
par une adhésion ou une appartenance à une collectivité fondée non seulement sur le cœur et
l’esprit mais aussi sur la semblable réciprocité entre le droit et le devoir.
Culture : du latin « cultura », lui-même dérivé du verbe colere.
Pour EDward Tyllor, anthropologue la défini comme « tout complexe qui inclut la
connaissance, l’art, la morale, la loi, la coutume et toutes les autres aptitudes et habitudes
acquises par l’homme en tant que membre de la société ». Sous l’angle descriptif, l’ensemble
des constituants matériels ou mentaux, éthiques ou institutionnels organisant la société.
Le linguiste et anthropologue des années 1920, Edward Sapir met l’accent sur des éléments
objectifs et aussi sur les composantes telles que le langage et la communication, les
représentations et idéologies.
Pour les sociologues ,la culture est la manière de penser, de sentir et d’agir plus ou
moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servant
d’une farçant à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité
particulière et distincte.
Ethnie : c’est un groupe d’individus partageant la même langue maternelle, présentant des
traits culturels communs.
Intégration : en sociologie c’est un concept qui défini un ensemble des liens sociaux qui font
qu’un individu est inscrit dans telle société et en partage les codes.
Patrimoine culturel : de l’étymon latin patrimonium, un tel vocable caractérise quelque chose
de bien, d’intéressant, d’essentiel pour tout un chacun autant que pour la collectivité. Il pet
être écologique, fossile, gastronomique, génétique, géologique, artisanal ou industriel, local,
mondial, naturel, religieux, universel et culturel.
Rites : ensembles d’actes répétitifs et codifiés, souvent solennels, d’ordre verbal, gestuel ou
83
postural, à forte charge symbolique, fondés sur la croyance en la force agissante d’êtres
surnaturels ou de puissances divines, avec lesquels l’homme tente de communiquer, afin de
porter témoignage, rendre hommage ou d’obtenir telle ou telle faveur.
Vulnérabilité : désigne une exposition à un risque social, un état de fragilité qui se décline par
rapport à de multiples phénomènes négatifs tels que le suicide, le divorce ou l’exclusion.
84
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figures
Figure n°1 : Diagramme de Venn………………………………………..…….…………….11
Figure n°2: Diagramme Système………………………….…………………….…………...12
Figure n°3 : l’organisation du territoire ………..……………………………………………12
Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko……………………………..……...20
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005……………………………………...23
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….24
Figure n°8: Evolution de la population ………………………..…………………………...66
Photos
Photo n° 1: Entretien avec le chef de groupement des chasseurs à Zomia ………………….15
Photo n°2: Le cours d’eau Lobaye…………………………………………………….……..26
Photo n°3 : Usine de SCAD Loko…………………………………………………………...31 Photon°4: Campements Aka au village Zomia……………………….………………..…....39
Photo n°5: Rafraîchissement avec l'eau de la liane …………………………………….….46
Photo n°6: Danse mokondi……..…………………………………………………………….48
Photo n°8: le filet confectionné par cette femme Aka…….……………………...……….….55
Photo n°7: Scarifications du corps……………...……………………………………………54
Photo n9: Gnetum ramassé…………………………..…….…………………………………56
Photo n°10 : Chenilles et ignames ramassées……….……………………………………….57
Photo n°11: Partie de chasse au filet chez les femmes…..………..…………………………58
Photo n°12: L’arbre sacré, le tricentenaire (sipo)………………………..…………………..61
Photo n°13: Ramasseurs de chenilles…………………………………..….………………...62
Photos n°14 : Chantier de la SCAD en 1972……………………………………………...…62
Photo n°15 : Images satellites du site ………………………………….………..….……….63
Photo n°16 : Point d’eau potable……………………………………….…….……………..64
Photo n°17 : Centre de santé des pygmées Aka…………….………………………………..65
Photo n°18 : Séchage de manioc fait par une femme pygmée…………….…….…...…….69
Photo n°19 : Balade dans la Commune de Balé-Loko…………..…………………………72
85
Tableaux
Tableau n°1 : Profil historique ………………………………………………………….…..11
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus……….……………………….14 Tableau n°3 : Variables .…………………………………………………………………….15
Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés………………………………….……………….…16 Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005 ………………………23
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005) ………………………….…23
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008……………………………....24
Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 ……………………………………32 Tableau n°9 : Essences commercialisés…………………………………….…………….....33
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site…………………………………60
Tableau n°11 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle….………63 Tableau n°12: Recettes versées à la Commune…………………………….………………..64
Tableau n°13 : Evolution de la population ………………………………………………….66
86
Figure n°1 : Diagramme de Venn
Réalisé par : auteure
Figure n°2: Diagramme Système
Réalisé par : auteure
Figure n°3 : l’organisation du territoire
N
Auteur CRéalisé par : auteure
Figure n°4: Présentation de la Commune de Balé-Loko
N 3°50’ COMMUNE DE MBAÏKI 18°10’
COMMUNE COMMUNE DE MOBOMA
DE LESSE
REPUBLIQUE DU CONGO
17°50 3°20’
Légend Echelle : Cours d’eau principal Cours d’eau secondaire 1 15 Km Villages
Auteur C
Carte : Présentation de la commune de Balé-lo
Figure n°5 : Carte géologique de la Commune de Balé-Loko
3°50 18°20’
Réalisée par : auteure1
1 Source : Carte géologique et structurale Mbaiki et Moungoumba dressé par Y.boulvert. directeur de recherches OROSTOM5
novembre 1986).
17°57’
N
3°20’
0 15 Km Légende : Echelle : Grès quartzite de Grès
l é tiMorphologie
Echine rocheuse
Pélite de Mbaïki
Auteur CDolite
Figure n°6: Diagramme ombrothermique 1996 à 2005
Hauteur en mm)
T (°C
Hauteur en mm Pluviométrie
moyenne (°c) Température
350
300
250
200
150
100
50
0O N DS J J A A MJ F M
26
27
25
24
23
22
Figure n°7 : Les totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)
0
50
100
150
200
250
300
Janv
Févr
Mars
Avr
Mai
Juin Ju
ilAo
ûtSe
pt Oct
Nov
Déc
Mois
Hau
teur
s millim
ètre
s (m
m)
Série1
Réalisé par : auteure
Figure n°8: Evolution de la population
1 2 3 4 5 6 70
2000400060008000
100001200014000160001800020000
Réalisé par : auteure
Tableaux
Tableau n°1 : Profil historique
Périodes Évènements
Période précoloniale19è.s Échange entre pygmée et villageois
Époque coloniale Économie de traite, travaux forcés dans la Compagnie
Concessionnaire
1914- 1918
1920
1945
1945
1950
1954
1960
1967- 1990
1973- 1984
1984
1992- 2009
Recrutement soldats pour la guerre ; Recrutement pour le chemin de fer Congo océan ;
Société Africaine Forestière et Agricole (SAFA à petit Loko) ;
Société d’Exploitation Minière (SEM) à petit Loko ;
SEFI
Indépendance Oubangui Chari ;
les sociétés BDO et ROUGIER (exploitation forestière)
la SICA- LEROY (exploitation forestière)
SCAD
SCAD (exploitation forestière au village Yénguéla)
Source : Tirée du document du miel au café, de l’ivoire à l’acajou. Dressé par Henri GUILLAUME, au moment de notre
enquête le profil historique dressé par les populations correspond aussi à ce tableau.
Tableau n°2 : Personnes entretenue pendant le group focus Villages Personnes Noms Kaka MR Maire de l’arrondissement de Zomia (Chef du groupement Kéla-
maboko)
Chef des pygmées du campement Gbakongolo
Chef du groupement des pêcheurs
MOCKPALOGNADE Alain
Gala Paul BOKONZO Julien
Zomia Chef du groupement des chasseurs, Chef du village, Chef groupement des danseurs Mambo
Jean Claude TIMBO
MAMADOU Prospere
Marie MOTOBAPEMBE
Agate NGOLA SCAD Chef de service Forestier, Chef d’usine, Chef de service Comptable DOYEME Jean Claude
Source : auteure
Tableau n°3 : Variables étudiées
Création et organisation du village
La végétation
Activités socio‐économiques du village
État des lieux de la gestion des ressources naturelles
Connaissance de facteurs de bonne gestion des ressources
Infrastructures
Le profil historique du village
La carte du terroir
Chocs
Les groupements
Réalisé par : auteure Tableau n°4: Pourcentage des enquêtés Xi ('tranches d'âges) Ni (effectifs) (12- 29) 74 (30- 49) 90 (50-80) 30 Source : auteure
Tableau n°5: Moyennes pluviométriques et climatiques1996 à 2005
Mois J F M A M J J A S O N D
Température
moyenne (°c)
24,7 23,62 26,48 24,18 25,62 24,6 24,81 24,1 24,9 24,3 24,3 23,8
Pluviométrie
moyenne (mm)
32,92 37,52 120,16 131,9 170,6 212,16 212,47 285,85 271,57 224,85 77,48 48,6
Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)
Tableau n°6: Totaux pluviométriques mensuels (1995 – 2005)
Mois J F M A M J J A S O N D
Hauteur en millimètre (mm)
135,4 529,2 1119,9 1469,9 1608,3 1723,3 2365,3 3049,1 2435,8 2212,4 878,2 450,4
Source : station météorologique de boukoko(Lobaye)
Tableau n°7: Relevés pluviométriques mensuels1992 à 2008
Année J F M A M J Jt A S O N D An 1992 81,9 69,6 146,0 157,4 317,1 176,9 197,3 126,4 1272,61993 20,0 44,8 117,3 35,2 65,2 1994 28,0 31,3 116,6 156,0 134,4 213,2 163,4 274,1 305,4 255,5 101,0 1778,91995 12,5 16,5 137,4 48,1 116,7 223,5 214,1 347,5 174,3 199,8 28,4 5,4 1524,21996 23,4 73,3 150,7 117,3 240,2 78,4 255,6 252,7 182,1 298,7 8,4 1680,81997 67,3 14,3 164,2 191,1 335,5 216,8 228,3 424,5 137,4 91,6 75,2 1946,21998 39,9 69,4 193,1 177,6 266,0 317,8 292,4 267,3 49,2 4,7 1999 23,7 131,2 61,1 199,3 203,4 227,2 275,0 304,9 227,9 316,9 50,8 85,6 2107,02000 2,5 2,1 131,7 165,0 147,7 172,7 192,6 267,7 192,6 222,8 100,9 80,3 1678,62001 1,4 2,8 119,2 165,1 144,8 160,2 264,7 359,9 215,0 244,8 139,7 20,3 1837,92002 0,0 98,6 113,0 162,0 39,0 114,2 336,7 263,4 90,9 23,7 114,7 84,2 1440,42003 13,9 73,6 188,3 147,6 103,9 227,5 149,2 271,0 296,6 297,3 118,6 47,1 1934,62004 1,1 73,5 91,3 139,4 192,1 132,6 240,2 295,1 364,0 287,3 144,1 0,0 1960,72005 2,1 74,1 210,4 140,6 153,0 157,4 168,5 488,3 349,8 116,2 60,2 53,0 1973,62006 113,0 6,0 114,9 62,7 104,5 229,0 81,0 331,5 133,2 244,8 130,5 5,2 1556,32007 81,4 26,0 3,5 117,0 104,5 229,0 81,0 331,5 133,1 244,8 130,2 1482,02008 8,2 0,0 205,3 116,0 294,4 53,9 250,8 208,0 149,1 161,8 24,3 5,3 1477,1
Source : station météorologique de Boukoko (Lobaye)
Tableau n° 8: Réparation des taxes forestières en 2004 Taxes Trésor CAS/DFT Commune Loyer
Abattages
Reboisement
Taxes de Transfert
Source : Données tirées du Plan d’Aménagement Forestière de la SCAD
Tableau n°9 : Essences commercialisés
Groupe 1a Groupe 1b Groupe 2 Groupe 3a Groupe 3b Groupe 4
Ayous Acajou à grandes feuilles
Ebène Angueuk Aiélé Agneuk
Sapelli Acajou blanc Fromagier Assamela Ekoumé Avodiré
Ako A Mukulungu Azobé Emien Bakoko
Aniégré Tali Bossé foncé Essessang Bodioa
Bilnga Bubinga Iloba Ebiara edea
Bossé clair Abura Kapokierrr Eveuss
Dibétout Dabéma Koto Kékélé
Doussié pachyloba
Diana Ohia Kodabéma
Eyong Difou Ohia parallèle mubala
Fraké Doussié rouge Olon/Bongo Mutondo
Iroko Essia Onzabili Ngoula
Kossipo Etimoé Padouk blanc
Lati Eyoum Parasolier
Longhi blanc Iatandza Souguég randes feuilles
Longhi rouge Kotibé Tali Yaoundé
Mambodé Kotibé paralléle Wamba
Padouk rouge Limbali Wamba foncé
Pao rosa Manikara
Sipo Niové
Tchitola Oboto
Tiama
Source : Plan d’Aménagement du PEA171
Tableau n°10 : Différentes formation forestières sur le site
Types de strates Surface en hectares % par type
Forêt primaire caducifoliée typique
Forêt primaire semi- caducifoliée perturbée
Forêt primaire semi caducifoliée jeune
Forêt secondaire semi caducifoliée
Forêt primaire sempervirente
33776
35565
33779
76675
920
11,4 %
12, %
11,4 %
26,9 %
0,3 %
Sous total forêt exploitable 183715 62 %
Forêt secondaire semi caducifoliée jeune
Forêt marécageuse
56127
21701
18, 9 %
7,4 %
Sous total strates forestières 261543 88,3 %
Savane boisée
Savane herbais
Forêt et culture
6839
2523
8733
2,3 %
0,9 %
2,9 %
Complexe cultural
Autres strates
13511
3159
4,6 %
1 %
Total 296.306 100 %
Source : Plan d’Aménagement du PEA 171
Tableau n°11 : Incidences de l’exploitation forestière sur le patrimoine naturelle Effets caractéristiques
Itératifs Incidence répétitive sur le même milieu environnementale (processus
cyclique)
Retardements Incidence à long terme : perte de la biodiversité
Concentrés Incidences de haute densité sur un milieu environnemental (dynamique du
milieu, érosion, dégradation du sol)
Distance Fractionnement des écosystèmes (création de plusieurs réseaux d’accès)
Morcellement Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement des
systèmes (bruits, et coupes d’arbres)
Indirectes Incidence secondaire résultant de l’activité agricole
Déclenchement et
seuil de tolérance
Processus écologique qui modifie fondamentalement le comportement des
systèmes (le déboisement qui modifie la forêt primaire en forêt secondaire,
claire, savane arborée et en zone de culture. l’érosion ce qui rend les routes
impraticables en saison pluvieuse.
Tableau n°12: Recettes versées à la Commune
Années Recettes FCFA Taxes en FCFA 1994 3275000002002 2827813940 6483441822003 247498042004 15000002005 861386624 83390594
Total 3689200564 1085484580Source : Plan d’Aménagement du PEA 171
Tableau n°13: Evolution de la population Années Nombre de la population
1937 52021939 47951949 43101952 40051955 34721998 123982003 19043
Source : les Gbaka de Mbaîki et le recensement général de l’habitat et de la population 2003
85
ANNEXES
86
ANNEXE 1 QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE
I ntificatioIde n
Nom et Prénoms de l'enquêté (ée) Lieu de résidence Village :
Commune : Sous Préfecture :
i
Sexe de l’enquêté (e) : Masculin□ Fémin n□ Age : 0‐9ans □ ; 10‐19ans □ ; 20‐29ans □ ; 30‐39ans □ ; 40‐49ans□ ; 50‐59ans□ ; 60‐69ans□; 70ans et + □
II Situat on matrimoniale
Célibataire □Marié (e) □Veuf(e) □ Divorcé(e) i
III Catégorie socio pr fessionnelle
• iculteur □ Artisan □ Commerçant □ Agent de l’Etat Eleveur □Pêcheur o
AgrIV‐ Niveau d’instruction Non scolarisé □Niveau secondaire □ Niveau primaire □Niveau supérieur •
ents V Migration, déplacemVotre ménage réside t‐il habituellement dans ce village ? Dans l´affirmative depuis quand ? Si non résident dans ce village quel est votre statut (déplacé, immigré, réfugié)………………………….…………
.........
Quelle est la principale raison de ces déplacements ?.................................................................................................. Activités principales
Activi és secondaires t Distance la forêt et le lieu de résidence ?
z – v s de informations elles u économique SCA Si OAve ou s historiques, cultur o s sur la D? ui , lesquelles ? Ya‐ t‐ il des lieux sacrés ? Si oui lesquels ou quels types ?......................................................................................................................................................................................................
uLes avez‐vous indiqués à la SCAD ou tout autre organisme ayant réalisé des enq êtes socio économiques ?
es lieux sacrés qui sont dans la zone d’exploitation forestière? Si Oui Si N
Fréquentez‐vous d on Pourquoi?
En quelle période? Consommez‐vous les produits de la forêt? Oui ? S
, lesquels i non pourquoi ?
Avez‐vous es connaissances sur la variation saisonnière des ressources forestières et a dans
d utres votre localité?
Oui , non . Justifier votre réponse e valorisationQuel est le processus d desdites ressource?
Quelles sont les structures qui les commercialisent? en Comment se pré t de santé de la forêt en saison de pluvieuse ? s te l´éta
Et en saison sèche ? es principales ressources naturelles que vous pouvez tirez de cette forêt ? Quelles sont l
‐Faunistique : ‐Ligneuse : ‐Minière : ‐PFNL :
Origine végétale : Animale :
: Fongique Halieutique :
: Autres Quels sont leurs destinations ?
Locale Nationale
Exportation Quels revenus monétaires pouvez‐vous en tirer par type de ressourcer? Dites le montant: par mois par an
s ? (par type Quelle est la valeur en F CFA des produits autoconsommés au cours des 30 derniers jourde ressource)
urs des 30 derniers jours ? (par typ
Quelle est la valeur en F CFA des produits échangés au co e de ressource)
ère par la SCAD? Que pensez‐vous de l’exploitation foresti Bonne activité de développement
‐Activité de développement non adaptée ‐Mauvaise activité de développement Permettra‐t‐elle selon vous un développement de votre village ?
Le ménage a‐t –il bénéficié d’une distribution gratuite, d’un don, de prise en charge de la part deSCAD ?
de votre village ?
Quels sont selon vous les réalisations de la SCAD dans le domaine social au niveau Avez‐vous un avis souhaitable concernant cette activité d´exploita
tion par la SCAD ?
Quelle est la principale source d’eau de boisson de votre ménage ?
A défaut d´eau de boisson, consommez‐vous de l´eau tirée de certaines espèces ligneuses ?
Dans l´affirmative lesquelles ? En quelle période vous la consommez ?
La forêt appartient‐elle à une communauté rurale ? Quels sont ses propriétaires sur le plan juridique et coutumier ? Nous vous remercions. GUIDE D’ENT TOURISMERETIEN AU MINISTÈRE DU
• Identité de l’enquêté (ée) ar ce ministère comme site • S'il vous plait, la Commune de Balé‐ Loko est‐elle retenue p
touristique ? Si Oui , pourquoi ? Que compte faire le ministère de tourisme à propos de ce site ?
• • Dans l'attente d'un aménagement futur pour des besoins touristiques, quel en sera le coût
estimé ? • Quels sont les revenus que l'État ou les collectivités locales peuvent en tirer? Donnez les
chiffres estimatifs approximatifs à ce propos • Que pensez‐ vous de l’exploitation forestière sur ce site ? N’y aura –t‐il pas d’impacts sur le
patrimoine culturel et naturel chez les pygmées Aka ?
87
ous vous remercions. N
GUIDE D’ENTRETIEN POUR LE FOCUS GROUP
Le Profil historique et socio démographique du village
La carte du terroir
La végétation
• ista . Quel type de végétation qui ex it jadis ?...........................................................................• Continue t‐ elle à garder sont état d’autre fois ? Si non, Pourquoi ?......................... • sont le èces v es p domin ?................................................. Quelles s esp égétales l lus antes• Quelles sont celles qui sont en extinction ?
................................................................................................................................................................. • Quels sont les indicateurs de cette extinction ?
.. .. .. . ..................................................................... .................... ........... ............... .... .................................... • Quelles solutions pouvez‐vous proposer pour pallier á cette extinction ?
.................................................................................................................................................................. Activités socioéconomiques du village
• Pratiquez‐ vous l’agriculture ? Si oui, de quel type s’agit‐il ?........................................... • e o g n l i u e p oPratiqu z‐v us l’éleva e da s le vi lage ? S o i, l etit ou le gr s
bétail ?.................................................................................................................................................... • t‐ s a r eExiste il de cours d’eau d ns le village ? Si oui, y p atiqu z‐vous la
pêche ?................................................................................................................................................... • Quelles sont les principales espèces de poissons qui sont péchées ?
.................................................................................................................................................................. • Outre les poissons, à quoi vous servent les cours d’eau ?................................................
La chasse se pratique t‐ elle aussi dans ce village?................................................................................... orga La chasse est elle nisée ? .........................................................................................................................
Quelles sont les périodes d´organisation de cette chasse ? ............ ............ .................................................................................... ........... ....... ..........................................................
Quels sont les moyens utilisés pour la chasse ? ........................................................................................................................................................................................ Les chasseurs sont ils des autochtones ? .....................................................................................................
ffirm le uels les utoc ones is, ènes
Dans l´a ative sq ? Peup a ht , villageo allog ? ........................................................................................................................................................................................ Pratiquez‐ vous la cueillette et le ramassage dans ce village ?........................................................................................................................................................................ Quelles sont les espèces qui font l´objet de cueillette ?
...... ....... ....................................................................... ........................ ..... ....................................................................... Et en quelle période faites‐vous la cueillette desdites espèces ?
........................................................................................................................................................................................ Existe t‐il l’artisanat dans le village ?.............................................................................................................. Quels sont les principaux produits issus de cette activité artisanale ? ....................................................................................................................................................................................... Ou les vend‐on ? ..................................................................................................................................................... Le maraîchage est‐il pratiqué ici ?................................................................................................................... Y a t‐il des réalisations communautaires dans ce village? Si oui, lesquelles ?.................................
enariat ? .............................................................................................................. Sont‐elles réalisées en partQuels sont les partenaires
- Nationaux : ............................................................................................................. - Régionaux : ............................................................................................................. - Internationaux : ..................................................................................................... - Société Civile : ......................................................................................................... - Structure humanitaire : ......................................................................................
État des lieux de la gestion des ressources naturelles
. Avez‐ vous la connaissance des facteurs de bonne gestion des ressources ?................................es intQuels sont l erdits, les règles locales d’accès aux ressources naturelles ?.............................
Quel est le processus de décision et de modalité de contrôle de l’accès aux ressources et sanctions ?................................................................................................................................................................. Services et Infrastructures
Y a‐t‐il un dispensaire ou poste de santé dans ce village ?...................................................................... Y a‐t‐il une école primaire dans ce village ?.................................................................................................
Y a‐t‐il un marché dans le village ?................................................................................................................... Y a‐t‐il une industrie du bois, une ONG et Projets dans ce village ?................................................... Chocs (inondation, catastrophe naturelle, incendie de forêt, pression des agents de la société SCAD, crise alimentaire, décès suite aux épidémies, insécurité, invasion par les étrangers, baisse des revenus, hausse des prix des produits manufacturés/alimentaires)
Quels sont les chocs qui ont affectés les ménages au cours des 12 derniers moi ?……......……………………………………………………………………………………………………………..…… Existe t‐il des groupements dans votre village ? Si oui, lesquels ?........................................................ Je vous remercie.
ANNEXES 2
Tableau n°1: récapitulatif des enquêtés
N° Genre Age Profession
Lieu de résidence
1 H 15 élève SCAD
2 H 15 élève SCAD
3 F 25 commerçante SCAD
4 F 30 commerçante SCAD
5 F 18 agriculteur SCAD
6 F 18 agriculteur SCAD
7 F 16 ménagère SCAD
8 F 25 ménagère SCAD
9 F 22 ménagère SCAD
10 F 22 ménagère SCAD
11 F 28 ménagère SCAD
12 F 32 commerçante SCAD
13 F 25 agricultrice SCAD
14 F 28 commerçante SCAD
15 F 32 agricultrice SCAD
16 F 45 agricultrice SCAD
17 F 40 commerçante SCAD
18 F 42 commerçante SCAD
19 F 38 commerçante SCAD
20 F 50 agricultrice SCAD
21 F 52 agricultrice SCAD
22 F 60 agricultrice SCAD
23 F 65 agricultrice SCAD
24 F 70 rien SCAD
25 H 45 ouvrier SCAD
26 H 42 ouvrier SCAD
27 H 35 garagiste SCAD
28 H 35 mécanicien SCAD
29 H 38 mécanicien SCAD
30 H 35 administrateur SCAD
31 H 58 administrateur SCAD
32 H 48 administrateur SCAD
33 H 62 administrateur SCAD
34 H 45 administrateur SCAD
35 H 60 administrateur SCAD
36 H 45 administrateur SCAD
37 H 25 ouvrier SCAD
38 H 27 ouvrier SCAD
39 H 28 ouvrier SCAD
40 H 32 ouvrier SCAD
41 H 28 ouvrier SCAD
42 H 45 ouvrier SCAD
43 H 45 ouvrier SCAD
44 H 38 ouvrier SCAD
45 H 50 ouvrier SCAD
46 H 45 ouvrier SCAD
47 H 25 ouvrier SCAD
48 H 32 ouvrier SCAD
49 H 40 ouvrier SCAD
50 H 32 chauffeur SCAD
51 H 33 chasseur SCAD
52 H 45 agriculteur SCAD
53 H 48 retraité SCAD
54 H 70 employé communal
55 H 50 enseignant SCAD
56 H 35 FOSA SCAD
57 F 38 policier SCAD
58 H 48 gendarme SCAD
59 H 45 secrétaire SCAD
60 F 35 garde forestière
61 H 45 Maire
62 H 45 gérant dans un bar
63 H 38 menuisier SCAD
64 H 28 maçon SCAD
65 H 40 agriculteur SCAD
66 H 70 retraité SCAD
67 H 26 SCAD
68 F 27 SCAD
69 F 28 SCAD
70 F 29 SCAD
71 F 30 SCAD
72 H 31 SCAD
73 H 32 SCAD
74 F 33 SCAD
75 H 34 SCAD
76 H 35 SCAD
77 H 36 administrateur SCAD
78 H 37 ouvrier SCAD
79 F 38 ouvrier SCAD
79 H 39 ouvrier SCAD
Tableau n° 1: suite
N° Genre Age Profession Lieu de résidence
80 H 40 ouvrier SCAD
81 H 41 ouvrier SCAD
82 H 42 ouvrier SCAD
83 H 43 ouvrier SCAD
84 F 44 ouvrier SCAD
85 F 45 ouvrier SCAD
86 F 46 ouvrier SCAD
87 F 47 ouvrier SCAD
88 H 48 ouvrier SCAD
89 H 49 ouvrier SCAD
90 H 50 chauffeur SCAD
91 H 51 chasseur SCAD
92 H 52 agriculteur SCAD
93 H 53 retraité SCAD
94 H 54 employé communal SCAD
95 H 55 enseignant SCAD
96 H 56 FOSA SCAD
97 H 57 policier SCAD
98 H 58 gendarme SCAD
99 H 59 secrétaire SCAD
100 H 60 garde forestière SCAD
101 H 61 Maire SCAD
102 H 18 élève KAKA
103 H 15 élève KAKA
104 F 13 élève KAKA
105 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA
106 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA
107 H 35 commerçant KAKA
108 H 28 commerçant KAKA
109 F 45 ménagère/agricultrice KAKA
110 F 30 ménagère/agricultrice KAKA
111 F 60 ménagère/agricultrice KAKA
112 F 40 ménagère/agricultrice KAKA
113 F 25 ménagère/agricultrice KAKA
114 F 38 agricultrice/cueilleuse KAKA
115 F 30 cueilleuse/ramasseuse KAKA
116 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA
117 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA
N° Genre Age Fonction Lieu de résidence
129 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA
130 H 18 cueilleur/ramasseur KAKA
131 FF 15 cueilleuse/ramasseuse KAKA
132 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA
133 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA
134 F 18 cueilleuse/ramasseuse KAKA
135 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA
136 F 22 cueilleuse/ramasseuse KAKA
137 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA
138 F 20 cueilleuse/ramasseuse KAKA
139 F 25 cueilleuse/ramasseuse KAKA
140 F 50 cueilleuse/ramasseuse KAKA
141 F 45 cueilleuse/ramasseuse KAKA
144 H 55 cueilleur/ramasseur KAKA
146 H 12 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
147 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
148 F 15 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
149 F 20 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
150 F 16 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
151 H 18 élève/ramasseur/cueilleur KAKA
152 H 40 Maire KAKA
153 H 42 enseignant KAKA
154 F 50 sœur KAKA
155 F 35 FOSA KAKA
156 H 55 Directeur l'école KAKA
157 H 45 agriculteur KAKA
158 H 35 agriculteur
159 F 18 pêcheur KAKA
160 F 20 élève KAKA
161 H 65 retraité/agriculteur ZOMEA
162 H 20 agriculteur/cueilleur ZOMEA
163 H 35 agriculteur/chasseur ZOMEA
164 F 32 ménagère/agricultrice ZOMEA
165 F 25 ménagère/agricultrice ZOMEA
166 F 40 agricultrice/cueilleuse ZOMEA
167 H 62 chef/commerçant ZOMEA
168 H 80 retraité ZOMEA
169 H 70 retraité ZOMEA
170 H 45 agriculteur ZOMEA
171 H 45 ZOMEA
172 H 28 cueilleur/ramasseur ZOMEA
173 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA
174 F 15 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA
118 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA
119 F 60 cueilleuse/ramasseuse KAKA
120 H 60 cueilleur/ramasseur KAKA 121 H 75 cueilleur/ramasseur KAKA
122 H 45 cueilleur/ramasseur KAKA
123 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA
124 H 38 cueilleur/ramasseur KAKA
125 H 25 cueilleur/ramasseur KAKA
126 H 32 cueilleur/ramasseur KAKA
127 H 15 cueilleur/ramasseur KAKA
128 H 20 cueilleur/ramasseur KAKA
N° Genre Age Fonction Lieu de résidence
175 F 55 cueilleuse/ramasseuse ZOMEA
176 H 22 cueilleur/ramasseur ZOMEA
177 H 35 cueillir/ramasseur ZOMEA
178 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA
179 H 25 cueilleur/ramasseur ZOMEA
180 H 30 cueilleur/ramasseur ZOMEA
181 H 20 agriculteur ZOMEA
182 F 35 agricultrice ZOMEA
183 F 15 élève ZOMEA
184 F 18 élève ZOMEA
185 H 22 élève ZOMEA
186 H 18 élève ZOMEA
187 H 15 élève ZOMEA
188 H 25 vendeur ZOMEA
189 F 45 agricultrice ZOMEA
190 F 65 agricultrice ZOMEA
191 F 25 agricultrice ZOMEA
192 F 33 agricultrice ZOMEA
193 F 32 agrcultrice ZOMEA
Tableau n°2 Chronologie de travail
Date Activité Objectifs
15‐22 juin 2009 L'observation sur le terrain
Faire la connaissance du milieu la prise de vue stratégique (pour illustrer les différentes activités et les atouts) et entretiens autour du choix des photos, observation participante et prise de note sur un carnet.
23‐30 juin 2009 interviews L'application de la démarche de recherche participative:
semi‐structurées
seront réaliser auprès de:
La mairie;
Entretiens individuels semis‐dirigés; groupe de discussion(en abordant les systèmes d'interprétation des rapports des humains entre eux, et avec leur environnement, l'étude des représentations sociales permet de comprendre la relation Aka/forêt//foresterie dans une perspective culturelle, systémique et holistique.)
Chefs de groupements ou chefs de villages
Echanges d'informations; participation à la vie communautaire et sociale; observation participante (réalisations: du profil historique, de la carte du terroir, du Diagramme de Venn et Système de la Commune).
28‐30 Administrateurs de la société SCAD
Visites de terrain dans le cadre des opérations Forestières (afin de favoriser une connaissance des stratégies forestières utilisées par l'industrie; développer une vision critique de celle‐ci).
1‐15 juillet 2009 Administration du questionnaire Entrevues individuelles.
au près de la population
1‐10 aout 2009 Dépouillement des questionnaires Un agent codificateur
11‐30 aout 2009 Analyse des questionnaires 10 novembre 2009 Phase de la rédaction du Rapport
15 janvier 2010 L'envoie du rapport intermédiaire
25 aout 2010 Réalisation du résumé du rapport final
25 septembre 2010 Ré alisation de la lettre d'autorisation 25 septembre 2010 Demande de la lettre d'approbation 30 septembre 2010 L'envoie du rapport intermédiaire
Annexes 3
Annexes4
TABLE DES MATIERES
DEDICACE…………………………………………………...…………………………….. ..i
REMERCIMENTS………………………………….……………..……………………….….ii
SOMMAIRE……………………………………………………………………………..……iii
SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………………………..…….…..…iv
RESUME EXECUTIF……………………………………………………………………….I
INTRODUCTION ………………...…………………………….………………….……1 PREMIERE PERTIE :
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………………………..…..….7
Chapitre 1. Méthodes …………………………………………………………………..…….9
1. La recherche documentaire ………………………………………...……………..………...9
1. 2. Recueil des données et choix des villages………………………………………...…...…9
Méthode d’observation et d’enquête………………………………………………….….……9
L’observation sur le terrain …………………………………………………..….………….…9
La carte du terroir……………………………………………………………………………..11
• Stratégie de mise en œuvre des activités…………………………………………………..12
Chapitre 2 : Matériels ………………………………………………………..………...14
2.1. Le questionnaire ………………………………………………….……………………...14
2.2. Les guides d’entretien……………………………………………………………………14
2 .3. Choix des villages et des camps forestiers …………………………………………...…15
2.4. Échantillonnage ……………………………………………………………………....…15
2.5. Le recueil des données ………………………………..…………………………………15
• Le dépouillement du questionnaire……….…………..…………………………..……...……16
• L’analyse et la synthèse des données statistiques…….……….……..……………………16
2.6. Organisation des équipes de recherche et matériaux utilisés……………………..……...16
100
Ressources en moyens logistiques ………………………………………………………...…16
Ressources humaines ………………………………………………………..……………….16
DEUXIEME PARTIE :
CADRE GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA
COMMUNE DE BALE-LOKO…………………..………..….……………………...18
Chapitre 3: Composantes naturelles et socio-économiques…………………....20
3. 1. Composante naturelle…………………………….…………………………………….20
3. 1. 1. La structure géographique …………………………………………………………..21
Le plateau…………………………………………….………..……………………….……..21
plaine……………………………………………………………………...…………………..21
• Le sol……………………………………………………………………...……………….22
3. 1. 2. Le climat……………………………………………………………………………...22
• La pluviométrie………………….………………..……………………………...…….….23
3. 1. 3. Le milieu végétal, faunistique et hydrographique…………………….……….......…24
• La végétation………………………………………………………………………….25
• La faune…………………………………………………………………………...…..25
3. 1. 4. L’hydrographie………………………………………………………………… ……26
3. 2. Installation du peuplement et des activités socio-économiques traditionnelles..…….....26
3. 2. 1. La composition de la population………………………………………..……………26
3. 2. 2. Les activités socio-économiques traditionnelles…………………………...…………27
L’agriculture………………………………………………………..…………….………..….27
Les cultures vivrières……………………………………………………………….….28
La culture d’exploitation …………………........…………………………………………..…28
L’élevage………………………………...………………………..…………………………..28
101
La chasse……………………………..…………………………………….…………………29
La pêche……………………………..……………………………………………..…………29
La cueillette ………………………………………………………………….…………..…...29
La vente du bois de chauffe et du sable……………………………………….....…………..29
L’artisanat……………………………………….……..……………………………...……...30
3. 3. Les activités modernes…………………………………...……………………………..30
3. 3. 1. Les structures gouvernementales…………………………….………….…………....30
3. 3. 2. La Société Centrafricaine de Déroulage (SCAD)……………….……………………31
• L’outil industriel ………………………………..…………………….….………...…31
• La contribution de la SCAD dans les activités socioéconomiques ……………..........31
Les taxes forestières………………………………..………………………..……...………...31
3. 3. 3. Les organismes non gouvernementaux……………………………………………….34
Chapitre 4 : Les patrimoines culturel et naturel chez les pygmées Aka…....36
4. 1. Les fondements des patrimoines culturel et naturel chez les pygmées
Aka……………………………………………………………………………………………36
4. 1. 1. Organisation sociale chez les Aka……………………………………….………..….36
L’organisation politique ………………………………………………………..…….........…36
4.1. 2. Vie sociale ………………………………………………………..……….….……….37
4. 1. 3. Lieu de vie : organisation et accessoires.…………………………………..…….…...38
4. 1. 4. Les relations avec les autres ethnies………………………………………...………...39
Situation Actuelle………………………………………..…………………….……..……….39
4. 2. Semi nomadisme chez les pygmées Aka…………………………………..…………....40
TROISIEME PARTIE:
INCIDENCES DE L’EXPLOITATION FORESTIERE SUR LES
PATRIMOINES CULTUREL ET NATUREL CHEZ LES PYGMEES
AKA………………………………………………………………………………..……..43
102
Chapitre 5 : Appropriation et description des patrimoines naturel et
culturel chez les pygmées Aka……………….………………………………………..45
5. 1. L’appropriation du patrimoine naturel chez les pygmées Aka…………....................….46
5. 3.2. Description du patrimoine culturel chez les pygmées Aka……………………..……46
5.3.3. Les patrimoines culturels intangibles……………………………………….….......…..47
Les chants et danses ……………………………………………………...……….………….47
Les contes et loisirs………………………………………………………..…….……..…48
Les rites………………………………………………………………..……………...49
5. 4. 1. Les patrimoines culturels tangibles………………………………………………….54
L’artisanat…………………………………………………………………………….54
5. 5. L’économie de subsistance chez les pygmées Aka……………………………………..56
5. 5. 1. Les variétés des espèces végétales collectés et consommées…………………..….…56
• La cueillette……………………………………………………………………...……56
• La cueillette du miel……………………………………………..……………………56
• La cueillette du vin de palme …………………………….…………………….…….57
• Le ramassage………………………………………………………...………………..57
• L’écorçage ………………………………………………………..……….………….57
5. 5. 2. Les espèces animales
chassées…………………..………………………………..…..57
Chapitre 6 : Les incidences socio-économiques et culturelles……………..…..59
6. 1. Les incidences de l’exploitation forestière sur le Patrimoine naturel chez les pygmées
Aka……………………………………………………………………………………………59
• L’exploitation non durable de la flore………………………………………….…….59
L’exploitation forestière agit à deux niveaux…………………….……..……………..60
L’incidence écologique ………………………..………………..……………………………60
L’incidence socio-culturelle et économique ……………………………………………...….64
103
Incidences socio-économique…………………………………………..……………………64
Incidences socio-culturelles……………………….…………………………………………65
6. 1. 2. La perturbation des espèces sauvages………………………………………………...66
6. 2. Les incidences sur l’intégrité des systèmes culturels Aka…………………...………….66
6. 2. 1. Disparition progressive des pratiques et des modes de vie traditionnels……….…….66
6. 2. 2. Les conflits de génération et modification des rapports entre les jeunes et les anciens…………………………………….…………………………………………………..67
La perte de l’autorité traditionnelle……………………………………………………….68
6. 2. 3. La perte de l’accès de la communauté Aka à leurs terres, leurs ressources et leurs sites
sacrés………………………………..…………………………..……………………………68
6. 3. Relations populations locales et pygmées Aka………………………………...………..68
6. 3. 1. L’influence des populations locales………………………………………………..…69
Le troc……………………………………...…………………………………………………69 Chapitre 7 : Perspectives et suggestions………………………………………..…..71
7. 1. Perspectives……………………………………………..………………………………71
7. 2. Suggestions………… ;………………………………..……………………………..….71
7. 2. 1. Les contraintes géopolitiques et les actions à entreprendre………..…….….………..71
Un outil d’intégration régionale…………………………………………………………...71
Dans le domaine éco- touristique………………..…………………………………….…..71
Dans le domaine de la formation en matière de la nouvelle technologie…..…..…………..…72
7. 2. 2. Un aménagement artistique………………………………………………………...…73
La valorisation et la commercialisation du patrimoine culturel…………………..……….73
7. 2. 3. L’incidence d’un aménagement artistique……………………………………………73 CONCLUSION…………………………………..…………………..……………………….75
ILLUSTRATION BIBLIOGRAPHIQUE……………………….....……………….……….77 INDEX………………………………………………….……………………..…….……….80
GLOSSAIRE………………………………...…………………………...…………….…….82 TABLE DES ILLUSTRATIONS………………………………………….………………....84
104
ANNEXES……………………………………………………………………………………86
TABLE DES MATIERES………………………………..……..…………………………..100
105