ce n’est pas fini ! celle de la manifestation et de la grève de masse. · 2012-04-04 · comme...

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Deux mois de mobilisation unitaire ont permis de faire reculer le trio Chirac/ de Villepin/ Sarkozy. De la même manière que les cheminots en 95, ou les profs en 2003, Cette année c’est la jeunesse scolarisée a été la locomotive qui a permis la mobilisation de l’ensemble du salariat. Le CPE imposé en force par le gouvernement était un élément fondamental dans le démantèlement du code du travail. Il était prévu, et Villepin ne s’en était guère caché, de mettre en place au mois de juin un CDI pour tous avec 2 ans de mise à l’essai. Tout cela est remballé dans les cartons de la droite et du patronat. Malheureusement le CNE, lui, reste en vigueur ainsi que de nombreuses dispositions rétrogrades de la loi dite « égalité des chances » (travail de nuit dès 15 ans; apprentissage à partir de 14 ans). Cependant ne boudons pas notre plaisir, pour la première fois depuis 1995 le gouvernement a du reculer sous la pression de la rue. Une preuve supplémentaire que la lutte collective est efficace pour gagner !!! Fort de ce succès il faut continuer de mettre la pression sur le gouvernement et le patronat. Des discutions doivent s’ouvrir sur l’emploi des jeunes et sur l’enseignement supérieur, ne négocions pas à froid. Il est temps d’imposer les exigences du monde du travail. Et pour cela il n’y a qu’une seule voie, celle de la manifestation et de la grève de masse. Ce n’est pas fini !

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Page 1: Ce n’est pas fini ! celle de la manifestation et de la grève de masse. · 2012-04-04 · Comme c’est le cas dans le secteur public, en cas de fin d ’activité d’un secteur,

Deux mois de mobilisation unitaire ont permis de faire reculer le trio Chirac/ de Villepin/ Sarkozy. De la même manière que les cheminots en 95, ou les profs en 2003, Cette année c’est la jeunesse scolarisée a été la locomotive qui a permis la mobilisation de l’ensemble du salariat. Le CPE imposé en force par le gouvernement était un élément fondamental dans le démantèlement du code du travail. Il était prévu, et Villepin ne s’en était guère caché, de mettre en place au mois de juin un CDI pour tous avec 2 ans de mise à l’essai. Tout cela est remballé dans les cartons de la droite et du patronat. Malheureusement le CNE, lui, reste en vigueur ainsi que de nombreuses dispositions rétrogrades de la loi dite « égalité des chances » (travail de nuit dès 15 ans; apprentissage à partir de 14 ans). Cependant ne boudons pas notre plaisir, pour la première fois depuis 1995 le gouvernement a du reculer sous la pression de la rue. Une preuve supplémentaire que la lutte collective est efficace pour gagner !!! Fort de ce succès il faut continuer de mettre la pression sur le gouvernement et le patronat. Des discutions doivent s’ouvrir sur l’emploi des jeunes et sur l’enseignement supérieur, ne négocions pas à froid. Il est temps d’imposer les exigences du monde du travail. Et pour cela il n’y a qu’une seule voie, celle de la manifestation et de la grève de masse. Ce

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Malgré la défaite qu’ils viennent de subir, le gouvernement et le Medef n’entendent pas en rester là. D’une part, ils comp-tent bien mettre en oeuvre les mesures de régression sociale contenues dans la loi dite d’égalité des chances (apprentissage à partir de 14 ans, travail de nuit dès 15 ans, CDD senior...) ou développer le recours au Contrat de Nouvelle Embauche dans les entreprises de moins de vingt salarié-es. D’autre part, ils ne cachent pas leur volonté de développer la flexibilité du travail. C’est justement cette question qui était au centre du débat sur le CPE. Est-il nécessaire de flexibiliser, c’est-à-dire de développer la précarité pour vaincre le chô-mage, comme le prétendent les libéraux ? Non, il s’agit au contraire de permettre aux jeunes d’avoir un emploi,d’assurer à tous un vrai salaire, un vrai travail, de ré-duire le temps de travail. Ne doutons pas que les négociations qui doivent s’ouvrir sur l’emploi des jeunes verront de nou-velles manoeuvres de la part des patrons pour réintroduire des contrats bidons et des mesures favorables aux employeurs. Il est donc plus que nécessaire de maintenir une pression pour que ces discussions aboutissent à des avancées sociales.

Sortir de la régression sociale

Qui veut la fin du chômage…? sûrement pas le patronat.

Il y a quelques années un rapport de l’OCDE préconisait de ne jamais des-cendre au dessous de la barre fatidi-que des 5% de chômeurs sous peine de voir remonter les luttes collectives. Les chefs d’entreprises ont bien com-pris que le chômage de masse était un outil des plus efficaces pour casser la combativité du monde du travail. . Ainsi la pression exercée par la peur du chômage a permis de généraliser la précarité, de faire accepter la perte du pouvoir d’achat. Cependant depuis près de 10 ans la combativité remonte malgré tout… De belles luttes en perspective !

En finir avec le chômage sans précariser, c’est possible Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire chômage et précarité ne sont pas des fatalités, voila quelques solu-tions qui pourraient permettre d’en venir à bout en créant massivement des CDI dans le privé et des postes de fonction-naires dans le public: Réduire à 32h le temps de travail. En effet le seul moment, depuis de nombreuses années, où il y a eu des créations massives d’emplois en France c’est pendant le passage aux 35h. Malgré les limites de cette réforme qui instituait la flexibi-lité, le patronat s’est vu dans l’obligation d’embaucher. Remplacer tous les départs à la retraite dans le public comme dans le privé. Nous vivons la période du « papy boom », des millions de travailleurs issus du pic démographique de l’après guerre partent où vont partir à la retraite. Le patronat et l’État veulent en profiter pour détruire de l’emploi, à nous d’imposer des embauches. Interdire les licenciements. Il n’y a pas de raison pour que les salariés pâtissent des choix économiques de leurs entre-prises. Comme c’est le cas dans le secteur public, en cas de fin d ’activité d’un secteur, le salarié doit être obligatoirement reclassé, et son salaire maintenu. La responsabilité du salaire et du reclassement doit être pris en charge collectivement par le patronat. Bien sûr pas de licenciement autorisé dans les boites qui font du profit. Recruter dans la fonction publique. Dans tous les services publics on manque de personnel, services sociaux, hôpi-taux, enseignement sont en état de pénurie permanente, des emplois utiles pour la société peuvent être créés massivement. Évidemment l’ensemble de ces solutions nécessitent de rompre avec les recettes mise en place depuis plus de 40 ans, qui se sont révélées inefficaces. Toujours plus d’aides aux entreprises, toujours plus de flexibilité n’ont fait qu’accroître le chômage et la précarité. Il faut arrêter avec les millions de subventions aux entreprises, les réinvestir dans les besoins so-ciaux. Mais surtout prendre sur les profits faramineux faits par les grandes entreprises et les actionnaires pour qu’ils ser-vent à la réduction du temps de travail et à la création d’emplois. C’est par nos luttes que nous les imposerons.

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Des provocations dès février Tout au long du mouvement anti CPE Grenoble à été le théâtre de nombreux affrontements. Notre région n’avait pas jusqu’alors l’habitude d’être confrontée à de telles scè-nes de violences. Les 1ers incidents ont débuté dès février La BAC à l’attaque le samedi 18 mars sur la place de Verdun après une mani-festation qui a réuni 30 000 participants. Lors de la disper-sion, des membres de la Brigade Anti Criminalité (BAC) ont soudainement pris à parti quelques manifestants et procédé à des interpellations brutales et provocatrices. Les affrontements ont rapidement éclaté et les CRS ont fait un usage absolument disproportionné de gaz lacrymos et flash-ball. Personne n'a pu à ce jour expliquer la réaction furieuse et violente des forces de l'ordre. Les organisations syndicales ont exigé une rencontre avec la préfecture pour dénoncer l'attitude des forces de l'ordre, leur brutalité. Le 23 mars encore plus fort La manifestation du 23 mars, qui a rassemblé 10000 jeu-nes étudiants et lycéens, et un millier de salariés, a brutale-ment dégénéré sur la même place de Verdun pendant la dissolution du rassemblement. Encore cette fois tout a débuté par l’arrivée d’une équipe de la BAC qui, en milieu d'après-midi, est soudainement apparue sur la place et a procédé à l'interpellation violente de 2 jeunes au milieu des manifestants. Les affrontements ont inévitablement éclaté et cela s'est terminé par des charges successives, des interpellations nombreuses, des violences policières, jus-qu'en soirée. La manifestation du 28 mars a réuni plus de 50000 per-sonnes et s’est terminée au palais des sports. Un millier de manifestants est parti en cortège vers la préfecture et les rues de la ville, et encore une fois cela s’est terminé par

des charges policières incompréhensibles, des faces à fa-ces, des interpellations et un climat d’émeutes dans la ville. Encore une fois la responsabilité des forces de l’ordre est mise en cause. Le 4 avril l’apothéose Pour finir le 4 avril la police a une nouvelle fois chargé les manifestants tout au long de l’après midi, interdisant l’ac-cès du centre ville en bloquant les ponts. En fin d’après midi tout rassemblement était violemment interdit dans le centre de Grenoble. Police, justice et media locaux main dans la main A chaque fois la machine judiciaire justifie les brutalités policières et condamne les jeunes, quant aux médias lo-caux, ils relaient servilement la propagande de la préfec-ture. Solidaires dénonce sans aucune ambiguïté l’attitude des autorités départementales, les provocations policières, la brutalité et la violence des forces de l’ordre, la répression de la justice à l’encontre des jeunes. Sur l’ensemble de la France les policiers ont procédé à 4 000 interpellations. Cette répression systématique a été un instrument sciem-ment utilisé par le pouvoir pour casser la dynamique de la mobilisation. Nous avons pu malheureusement expéri-menter une nouvelle fois que la criminalisation des mou-vements sociaux n’était pas un vain mot. Il est temps que le mouvement ouvrier comprenne que régression sociale et régression démocratique sont intimement liées. La dé-fense des libertés démocratiques doit aussi être pris en charge par les syndicats. Malheureusement sur cet aspect là, nous nous sommes trop souvent sentis un peu seuls. Solidaires est, et restera présent aux côtés des jeunes réprimés !

Grenoble : Répression tous azimuts

Amnistie de tous les anti CPE réprimés!

Non à la répression, amnistie ! Depuis plusieurs semaines, des milliers de jeu-nes, manifestant-es anti-CPE, sont traduits de-vant les tribunaux. Des peines extrêmement lourdes sont prononcées alors que tous les ob-servateurs ont pu constater que, lors des mani-festations, les interpellations répondaient à l’ar-bitraire le plus complet. Esprit revanchard Il est inconcevable que le gouvernement, contraint de battre en retraite, fasse payer le prix à celles et ceux qui se sont mobilisés. Cette attitude répressive est totalement inacceptable. C’est d’ailleurs la même logique qui est le plus souvent employée lors des conflits du travail Le soutien aux victimes de la répression doit se traduire par tous les moyens. Dans ce cadre, Solidaires Isère a décidé de s’associer à la pétition initiée par le journal L’Humanité exigeant l’amnistie des jeunes anti-CPE. La liste des premiers signataires comprend Jean-Pierre Dubois (Président de la ligue des Droits de l’Homme), Annick Coupé (Solidaires), Maryse Dumas (CGT), Bruno Julliard (UNEF), Karl Stoeckel (UNL), Tristan Rouquier (FIDL), Jean-Baptiste Eyraud (droit au logement)… Cette pétition est en ligne sur :http://humanite.presse.fr

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Notes pour plus tard... La mobilisation massive de la jeunesse scolarisée, un front syndical uni, et les salariés qui descendaient dans la rue aux cotés des jeunes ont permis de mettre en minorité et de faire reculer le gouvernement. La volonté de la jeunesse d’étendre le mouvement à l’en-semble du salariat a été un élément fondamental de la réussite de la lutte. La présence massive des étudiants et des lycéens à la porte des entreprises a inquiété le patro-nat, et a motivé les travailleurs. Cette présence a permis l’extension de la lutte en particulier dans le secteur privé. Dans la jeunesse scolarisée, la mise en place de structures de démocratie directe a permis aux jeunes mobilisés de prendre une part active dans le mouvement. A l’université de Grenoble des AG se sont tenues avec près de 6 500 étudiants, dans leurs établissements bloqués, les lycéens se réunissaient quotidiennement et prenaient leurs décisions collectivement. Ainsi cette lutte construite à la base a pu être en même temps massive et radicale. Ces éléments seront constitutifs, n’en doutons pas, du futur affrontement qui s’annonce contre le libéralisme .

12bis rue des Trembles, 38100 GRENOBLE Tel 04 76 22 00 15 Fax 04 76 22 00 71 [email protected]

Solidaires 38 : Quésako ?

Non à l’immigration jetable ! Un projet de loi Sarkosy dit « CESEDA » en débat au parlement dès le 2 mai 2006, entend promouvoir «une im-migration choisie ». Il vise à dessiner la figure de l’étranger utile et incidemment jetable : il est utile à un moment donné, en fonction à la fois des données globales en matière d’emploi et de la volonté de l’employeur pour lequel il travaille. Dès lors qu’il est devenu inutile parce que l’Etat ou l’employeur qui l’a fait venir en ont décidé, le titre de séjour lui est retiré et il se verra remettre une obligation de quitter le territoire français. Voilà la figure du tra-vailleur étranger jetable, enchaîné à son employeur qui, au-delà de la subordination qui caractérise les rapports salariaux, décidera aussi de son droit à rester sur le territoire français. Les employeurs seront à l’abri de toute contestation, les conseils de prud’hommes ne seront pas envahis par les demandes portant sur le caractère injusti-fié de la rupture du contrat de travail... Les personnes concernées seront en effet soit reparties, soit plongées dans une clandestinité rendant de fait inaccessible l’accès au droit. Ces contrats de travail imposés aux étrangers se ra-joutent au CNE dont la logique libérale est la même que celle du CPE : casser les droits du travail pour offrir au patronat des salarié-es toujours plus flexibles et précaires. C’est pourquoi Solidaires soutient l’appel du collectif Uni-es Contre une Immigration Jetable.

Les syndicats membres appartiennent à des secteurs professionnels très divers. Ils relèvent aussi bien du secteur public que du secteur privé. Nous hébergeons aussi en notre sein la jeunesse scolarisée avec SUD Étudiant et la toute nouvelle création sur l’Isère de SUD Lycéen. Notre union interprofessionnelle compte actuellement près de 90 000 adhérents. Solidaires entend mettre en œuvre un syndicalisme de contre-pouvoir qui lie défense quotidienne des salariés et transformation de la société. Un syn-dicalisme de lutte pour la construction de réels rapports de forces pour contrer les politiques libérales. Un syndica-lisme de lutte pour la mise en œuvre de projets alternatifs favorables aux salariés, chômeurs, précaires, pauvres… Aujourd’hui, il s’agit de créer des conditions d’actions efficaces pour imposer d’autres choix économiques et so-ciaux. Pour nous, défendre efficacement les travailleurs, c’est être capable d’agir sur l’ensemble des facteurs qui déterminent leurs conditions d’existence. Agir localement contre les décisions patronales ou gouvernementales ne peut suffire si dans le même temps rien n’est fait pour s’attaquer aux causes premières qui font que ces décisions sont prises. Notre union syndicale essaye de développer une stratégie et une pratique syndicales, au niveau professionnel comme au niveau interprofessionnel, permettant aux salariés de mieux faire le lien entre ce qu’ils vivent sur leurs lieux de travail et une mondialisation libérale et financière en marche d’un bout à l’autre de la planète. C’est pour-quoi notre syndicalisme ne s’arrête pas à la porte des lieux de travail et s’inscrit pleinement dans un mouvement altermondialiste dont l’importance et l’impact ont déjà permis d’ouvrir des brèches dans l’idéologie libérale. Pour défendre vos droits et en conquérir de nouveaux, rejoignez nous…