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CE QU’EN DIT LA PRESSE EN QUELQUES MOTS ! Des questions à travers lesquelles il cherche, avec lucidité, à tracer un chemin de théâtre « passionnant, poétique et fraternel. » Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse Larbi Bestam et Sacha Carmen qui ont tous deux des voix magnifiques et Romaric Bourgeois, boute en train très éclectique qui danse comme s’il lui poussait des ailes. Évelyne Trân - Lemonde.fr Kheireddine Lardjam et sa troupe, en chantant, dans un moment rempli d’émotion, les deux hymnes nationaux, ont déjà construit cette page nouvelle, elle va vers un avenir libéré de tout jugement, d’espoir et de paix. Dashiell Donello - Mediapart Une partition musicale merveilleuse. Une pièce intelligente. David Rofé-Sarfati - Toute la Culture Tous parviennent à un sublime moment d’émotion en mêlant les hymnes nationaux des deux pays. De belles pages à écrire en perspective… Richard Magaldi-Trichet - Théâtre Actu Un rendu artistique intelligent sur la réciprocité culturelle et l’engagement des hommes à se respecter. Philippe Delhumeau - theatrotheque.com Ce parcours sincère accompli devant nous est porté par la puissance de deux voix a cappella qui entourent « le héros » : celle d’une jeune soprano, Sacha Carmen, et celle de Larbi Bestam, héritier de l’envoûtante tradition musicale diwane venue du Sud algérien. Emmanuelle Bouchez Les rives, les hymnes, se rejoignent ; ce sont des parcelles brutes comme les paragraphes notés et comme les mots prononcés à toute vitesse pour être sûr de ne plus les perdre. Cathia Engelbach - Théâtrorama Là où ce spectacle pouvait frôler une auto-analyse égocentrique, il y échappera d’abord par la pertinence du propos, l’autodérision, la générosité et la sincérité de son équipe artistique. Abdel djallil Boumar - Le Souffleur Fabrice Melquiot a composé un texte fort, jouant de l’humour et de l’ironie, sur la question des origines, l’ambivalence des cultures, la quête d’identité. Yonnel Liegeois - Chantiers de culture La voix des trois chanteurs s’accordent à merveille et font de cette «Page en construction» un moment envoûtant et sincère où le comédien et metteur en scène apparaît totalement touchant dans sa fragilité. Nicolas Arnstam - froggy’s delight

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Page 1: CE QU’EN DIT LA PRESSE EN QUELQUES MOTS ! · voix a cappella qui entourent « le ... naturellement par les individus qui appartiennent à ces pays, ... et la France-: « Pour que

CE QU’EN DIT LA PRESSE EN QUELQUES MOTS !

Des questions à travers lesquelles il cherche, avec lucidité, à tracer un chemin de théâtre « passionnant, poétique et fraternel. »

Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse

Larbi Bestam et Sacha Carmen qui ont tous deux des voix magnifiques et Romaric Bourgeois, boute en train très éclectique qui danse comme s’il lui poussait des ailes.

Évelyne Trân - Lemonde.fr

Kheireddine Lardjam et sa troupe, en chantant, dans un moment rempli d’émotion, les deux hymnes nationaux, ont déjà construit cette page nouvelle, elle va vers un avenir libéré de tout jugement, d’espoir et de paix.

Dashiell Donello - Mediapart

Une partition musicale merveilleuse. Une pièce intelligente. David Rofé-Sarfati - Toute la Culture

Tous parviennent à un sublime moment d’émotion en mêlant les hymnes nationaux des deux pays. De belles pages à écrire en perspective…

Richard Magaldi-Trichet - Théâtre Actu

Un rendu artistique intelligent sur la réciprocité culturelle et l’engagement des hommes à se respecter.

Philippe Delhumeau - theatrotheque.com

Ce parcours sincère accompli devant nous est porté par la puissance de deux voix a cappella qui entourent « le héros » : celle d’une jeune soprano, Sacha Carmen, et celle de Larbi Bestam, héritier de l’envoûtante tradition musicale diwane venue du Sud algérien.

Emmanuelle Bouchez

Les rives, les hymnes, se rejoignent ; ce sont des parcelles brutes comme les paragraphes notés et comme les mots prononcés à toute vitesse pour être sûr de ne plus les perdre.

Cathia Engelbach - Théâtrorama

Là où ce spectacle pouvait frôler une auto-analyse égocentrique, il y échappera d’abord par la pertinence du propos, l’autodérision, la générosité et la sincérité de son équipe artistique.

Abdel djallil Boumar - Le Souffleur

Fabrice Melquiot a composé un texte fort, jouant de l’humour et de l’ironie, sur la question des origines, l’ambivalence des cultures, la quête d’identité.

Yonnel Liegeois - Chantiers de culture

La voix des trois chanteurs s’accordent à merveille et font de cette «Page en construction» un moment envoûtant et sincère où le comédien et metteur en scène apparaît totalement touchant dans sa fragilité.

Nicolas Arnstam - froggy’s delight

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Au creux de notre oreille les sons se déversent Grâce à une musicalité qui nous berce.

Béatrice Chaland - bc le rideau rouge

Une création profonde et joyeuse, qui ouvre les portes et construit des ponts par-dessus la Méditerranée pour aborder la question franco-algérienne, tout en musique.

L’Officiel des spectacles

Le spectacle apparaît généreux, comme le comédien, les musiciens et la chanteuse, il ouvre joyeusement à une altérité salutaire afin de retrouver le fond universel et commun à chacun quel qu’il soit, terreau indispensable à la Page en reconstruction.

Véronique Hotte - hottello

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On ne sait plus très bien quel rôle jouent l’un et l’autre, tant les deux créateurs de ce spectacle ont échangé idées et émotions, ont mêlé leurs histoires et leurs rôles. D’un côté, il y a le metteur en scène, Kheireddine Lardjam, Algérien devenu français qui travaille des deux côtés de la Méditerranée. Il est aussi le personnage principal et l’acteur de cette Page en construction en forme d’autobiographie. De l’autre, il y a l’auteur, Fabrice Melquiot, bien connu pour son écriture dramatique sensible, à qui Lardjam a passé commande. Melquiot n’est pas sur scène, mais il s’est immiscé dans le texte comme une voix provoquant ce dernier. Et puis, surviennent tous les fantômes qui hantent l’histoire de la France et de l’Algérie... Kheireddine Lardjam orchestre ses souvenirs (d’enfance, avec un père dur qui disparaît), parle avec une distance salutaire de sa « gueule d’Arabe » ; confie ses doutes d’artiste installé dans le Jura, bataillant ferme et s’imaginant souvent en superhéros capable de réconcilier sa terre natale et sa terre d’adoption. Ce parcours sincère accompli devant nous est souvent chaotique, mais parfois vraiment cathartique, porté par la puissance de deux voix a cappella qui entourent « le héros » : celle d’une jeune soprano, Sacha Carmen, et celle de Larbi Bestam, héritier de l’envoûtante tradition musicale diwane venue du Sud algérien.

Emmanuelle Bouchez17 mai 2016

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Page en Construction.

Nous connaissons tous cette formule « Tisser des liens », elle résonne d’une façon un peu blafarde lorsqu’elle est utilisée par les États dans leurs relations diplomatiques, pour souligner leurs intérêts communs à coopérer. Mais que cette formule puisse être exprimée naturellement par les individus qui appartiennent à ces pays, c’est une autre histoire.

A l’échelle humaine, l’idée d’un pays, d’un continent et même de l’humanité, ne peut être que subjective. La carte de la France avec ses montagnes et ses jolis ruisseaux paraît immuable depuis des décennies et au début du vingtième siècle, tous les bons petits Français, croit-on, avaient les joues roses. Comment se fait-il qu’à l’aube du vingt et unième siècle, certains soient désormais bronzés, voire noirs et qu’il soit de plus en plus difficile aux enseignants de parler de nos ancêtres les gaulois sans faire ricaner une partie de la classe ? Il faudrait enseigner aux petits Français qu’en 1900 , la France ce n’était pas seulement ce petit quadrilatère niché dans l’Europe, c’était un grand empire colonial, le 2ème le plus vaste du monde derrière l’Empire Britannique, présente en Afrique, en Asie en Océanie...

D’un point de vue économique, La France a bien profité de ses colonies. On pourrait parler d’histoire ancienne puisque cet empire s’est dissous, que les pays colonisés ont retrouvé leur indépendance dont l’Algérie. Ceux qui ont vécu la guerre d’Algérie à vingt ans sont aujourd’hui octogénaires. N’est-il pas difficile pour leurs descendants de parler des liens qui se sont tissés entre l’Algérie et La France ? « Une chape de silence recouvre leur Histoire commune depuis la fin de la guerre d’Algérie » nous dit Kheireddine Lardjam, comédien et metteur en scène. Il s’agit d’un véritable ressenti pour cet homme qui a pourtant l’habitude de circuler entre les deux pays depuis 15 ans. Pour l’exprimer il s’est adressé à un auteur dramatique de renom Fabrice Melquiot. C’est la bonne adresse, Melquiot est un écrivain sourcier, il fonctionne à l’intuition laquelle est absolument nécessaire lorsqu’il s’agit de faire remonter à la surface, les émotions d’un homme, d’un individu rattachées malgré lui à cette falaise de la Grande Histoire. La vérité c’est que la nature n’est pas figée, elle est toujours en mouvement, mais il n’est pas aisé de poser des mots sur des émotions emportées par le courant, notamment celui de la grande Histoire. Difficile de remuer les plaies, et justement de parler des atrocités commises par des Français pendant la guerre d’Algérie, sans jeter un froid.

Parfois la mémoire, la douleur c’est comme un pendule autour du cou, ça empêche de respirer. Top là ! s’est exclamé Fabrice, en lançant son pendule dans l’imaginaire de Kheireddine qui veut continuer à naviguer entre l’Algérie et La France de la façon la plus créative qui soit. Il le prouve avec sa mise en scène qui fait la part belle aux acteurs musiciens, Larbi Bestam et Sacha Carmen qui ont tous deux des voix magnifiques et Romaric Bourgeois, boute en train très éclectique qui danse comme s’il lui poussait des ailes.Quant à Kheireddine, il joue son propre rôle de comédien, métis culturel, qui n’hésite pas à saisir la perche que lui tend Fabrice Mequiot, celle de revêtir l’habit d’un super-héros, Algéroman, alias Batman, (projeté également en bande dessinée sur un écran vidéo). Il y a toujours cette fantaisie qui éclabousse chez Fabrice Melquiot, qui retape l’estomac.

Il faut oser, oser faire des déclarations d’amours à nos ennemis , nous disent encore malicieux Fabrice Melquiot ou Kheireddine Lardjam. La fiction et la réalité confondues permettent de faire émerger cette Page en construction, qu’éclaire le regard généreux de toute l’équipe, généreux mais vigilant !C’est le genre de spectacle dont on sort heureux, réchauffés, qui draine l’espoir, un beau message d’altérité !

Évelyne Trân - Lemonde.fr 15 Mai 2016

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L’Algérie et la France, historiquement parlant, ont trois dates en commun : la colonisation française en 1830 et la guerre d’Algérie (1954-1962). Entre ces trois dates, les tragédies de familles entières ont été marquées du sceau du secret, tant le mal est resté profond. Que ce soit du côté algérien ou français des larmes amères coulent encore.

Kheireddine Lardjam et Fabrice Melquiot sont « les héritiers » d’une guerre qu’ils n’ont pas connu. Les deux hommes se sont rencontrés à l’occasion d’un atelier d’écriture; Melquiot en l’animant et Lardjam en y participant. À la fin de cet atelier Kheireddine Lardjam demande à Fabrice Melquiot, s’il serait d’accord pour écrire une pièce qui aurait pour thème l’histoire commune de leurs deux pays. Sur ces entrefaites, ils partent pour l’Algérie. Lors du voyage, ils vont prendre conscience, auprès de jeunes algériens, que cette guerre est une histoire ancienne. Qu’elle n’est pas dans la mémoire immédiate de la jeunesse. Ce sera donc en France, avec la plume de Fabrice Melquiot, que s’écrira cette page en construction.

Kheireddine Lardjam est une âme en frontière, entre l’Algérie et la France. Il interprète le personnage principal, à mi-chemin entre le réel et la fiction, de ce qui serait un peu sa vie, à travers l’art théâtral. Il nous parle d’un super-héros « Algéroman » qui se retrouve, en cape et justaucorps, sommé de sauver son pays. Le groupe qui joue avec Kheireddine Lardjam est lumineux d’énergie. C’est un véritable concert électrique, de luth, rap ou chant. Il fallait au moins cela pour raconter, sur la scène d’un théâtre, une histoire commune à l’Algérie et la France-: « Pour que ce qui est et a été ouvre sur ce qui pourrait être0:qune nouvelle page d’humanité à construire. Ensemble. Et en musiquep!z». Kheireddine Lardjam et sa troupe, en chantant, dans un moment rempli d’émotion, les deux hymnes nationaux, ont déjà construit cette page nouvelle, elle va vers un avenir libéré de tout jugement, d’espoir et de paix.

Dashiell Donello - Mediapart13 mai 2016

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Note de la rédaction : *******« C’est beau l’amour, mais ça ne vaut pas la musique arabe quand elle est bien jouée », dit-on au Moyen Orient. Melquiot n’a pas entendu cet adage ou alors qu’il l’aurait entendu il a décidé de ne pas le respecter. Car sa pièce est aussi remplie d’amour que de très bonne musique arabe (envoûtant Larbi Bestam) sans que l’un interdît l’autre. Sans que l’on décide ce qui vaut ou ne vaut pas entre les deux. Il a fait mentir l’adage refusant de procéder au prôné arbitrage. Pire, il a ajouté à son cocktail une chanteuse merveilleuse (divine Sacha Carmen). Pire encore, du très bon rock jurassien (Romaric Bourgeois, sympathique gavroche) répond à la musique arabe dans une amicale conversation.

Ce n’est pas le seul ratage de Melquiot. Kheireddine Lardjam lui a commandé une pièce sur la guerre d’Algérie. Melquiot n’a pas voulu rendre compte de cette guerre sauf à évoquer ce qu’elle a produit d’un socle commun de référentiel qui se vide peu à peu de son sens en laissant derrière lui le geste réflexe d’une transmission essentielle autant que démodée.

Lardjman poursuivait un but, que la pièce de Melquiot soulage un peu son encombrante position, coincé ou perdu, c’est selon, entre l’Algérie et la France. Qui suis-je ? Qui est-il ce Kheireddine Lardjman ? Algérien, français, musulman, laïque, homme, femme, circoncis, incirconcis ? Dans cette époque de revendications identitaires fortes, du générationnel « Je suis Charlie » Melquiot brouille les pistes, feint de rater la question. Il recrute Lardjman lui-même pour jouer dans sa pièce, son héros sera pluriel, complexe, ambigu. Il deviendra même un super héros, AlgérioMan puis Captain Maghreb ; et dans le magnifique final une danseuse voilée.

On l’aura compris Melquiot et Lardjman ont trop de talent pour se laisser intimider par des questions. Au delà de ces trois ratages, nous est offerte une pièce émouvante, drôle, tendre, ambitieuse et courageuse. Une belle pièce. Une partition musicale merveilleuse. Une pièce intelligente (notons le travail sur le signifiant musulman, beau pour-soi, inquiétant pour le collectif). Il reste surtout la rencontre avec Kheireddine Lardjman notre frère en humanité dont l’envie de plaire, d’aimer et d’être aimé rince toute conviction. Une pièce médicament à ces certitudes de l’identitaire car, au fond, la renonciation à l’identité est la seule défense contre l’anéantissement.

Ce rinçage accompli, vient le temps d’écrire quelque chose de nouveau sur une Page en Construction. Avec le public qui se presse au Théâtre de l’Aquarium.

David Rofé-Sarfati - Toute la Culture16 mai 2016

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Fruit d’une commande du comédien et metteur en scène Kheireddine Lardjam à l’auteur Fabrice Melquiot, Page en construction réinterroge l’his-

toire commune de l’Algérie et de la France.

Né à Oran, en 1976, Kheireddine Lardjam a créé la compagnie El Ajouad à l’âge de 22 ans. Après une quinzaine d’années passée à voyager entre la France et l’Algérie pour présenter ses spectacles, le comédien et metteur en scène a ressenti la nécessité de réinterroger les relations entre ces deux pays par le biais d’une pièce écrite par un auteur français. Le projet de Page en construction était né. Acceptant l’idée de cette commande, Fabrice Melquiot s’est inspiré de la vie de Kheireddine Lardjam pour élaborer un texte qui, allant de la biographie à la fiction, s’attache à lever les clichés qui continuent de circuler entre l’Algérie et la France.

Des blessures qui n’ont pas fini de cicatriser

« On pouvait s’attendre, tout au long de notre projet, à ce que se réveillent en moi de vieilles blessures, qui ne sont que le reflet des blessures qui n’ont pas fini de cicatriser entre nos deux pays, explique l’homme de théâtre algérien. Il fallait en prendre le risque car, loin de toute récupération, de tout esprit partisan, ou autre Nostalgérie, j’ai souhaité, avant tout, inviter à une réflexion sensible sur la complexité d’une histoire douloureuse. » Accompagné de trois musiciens, Kheireddine Lardjam convoque sur scène la figure d’un super-héros pour aborder les questions de l’exil, de la filiation, des mémoires… Des questions à travers lesquelles il cherche, avec lucidité, à tracer un chemin de théâtre « passionnant, poétique et fraternel. »

Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse26 avril 2016

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De part et d’autre de la Méditérannée

Kheireddine Lardjam, comédien et metteur en scène, navigue entre l’Algérie et la France depuis quinze ans. Au milieu, la grande fêlure de la Méditerranée qui relie et éloigne les deux pays. Kheireddine vient nous raconter ses histoires dans l’Histoire. La guerre bien sûr, mais tellement d’autres choses…

Sur le plateau nu du Théâtre de l’Aquarium, Kheireddine nous emporte sur son tapis oriental.

Du kaléidoscope de sa vie surgissent des moments, des lieux au rapproche-ment improbable : Lons-le Saunier et Oran et sa colline Santa Cruz, Le Creusot et la baie d’Arzew et le village du Sig…

Fabrice Melquiot lui a écrit un texte tout en rythmes et fragments, de mots qu’on se prend dans la figure, d’images de BD projetées sur une grande page en construction. Dans une mise en abyme subtilement présentée, Kheireddine raconte Kheireddine, ses faiblesses, ses fantasmes. Il nous parle de son super héros Algeroman avec la même candeur que la taille de son sexe. Il fait tom-ber le masque de la religion et passe à travers le miroir à la recherche de son double, son masculin rejoint son féminin.

Les partitions musicales transforment le spectacle en un merveilleux voyage, la voix de Sacha Carmen, déjà largement connue en Algérie, est parfaite pour nous envoûter au son de l’oud de Larbi Bestam. Romaric Bourgeois tranche à merveille par l’agression de sa voix déraillée sur ses accords de guitare élec-trique. Tous parviennent à un sublime moment d’émotion en mêlant les hymnes nationaux des deux pays. De belles pages à écrire en perspective…

Richard Magaldi-Trichet - Théâtre Actu12 mai 2016

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Page en construction, un livre animé ouvert au chapitre des belles rencontres entre la Méditerranée et la France.

Algérie - France, France - Algérie, un aller-retour culturel qui évoque des hommes désireux d’écrire dans leur calligraphie respective des histoires qui leur appartiennent, mais pas seulement. Les récents évènements tragiques qui ont bouleversé la France, de janvier à novembre 2015, auraient pu laisser croire que les relations entre les deux pays se seraient enlisées dans un silence obscur. Absurde ! Jamais depuis la signature des accords d’Evian en mars 1962, Algériens et Français de souche ou non n’ont été aussi proches. Fabrice Melquiot a écrit un texte simple et humain raconté avec les yeux et les souvenirs de Kheireddine Lardjam. Un texte construit comme une passerelle érigée entre deux cultures soudées à la vie de l’Algérie et de la France. Une histoire portée à fleur d’eau entre la Méditerranée et la Seine par des courants politiques, économiques, sociaux et artistiques séculaires.

La scène de L’Aquarium ressemble à un terrain vague où les hommes se donnent rendez-vous pour par-ler avec les poings. La violence ne se mesure pas à la force des coups portés, mais à la façon d’échanger, d’écouter et de respecter. La musique s’accorde au ton imposé entre l’auteur et le metteur en scène. Une voix féminine semble venir de loin, des roulements mélodieux s’en échappent et essaient de faire oublier aux protagonistes concernés le pourquoi du comment de leurs désaccords.

La narration, un concentré de chansons orchestrées par la guitare électrique ou acoustique et l’oud. Les paroles ont l’écoute arabisante et emportent l’esprit vers un ailleurs parfumé aux essences de la poésie orientale. Entre Lardjam et Melquiot, les secousses d’hier laissent poindre une complicité sincère dans une succession de propos animés par une flambée de mémoires, pour reprendre l’expression de Jacques Chirac en 1999.

La mise en scène de Kheireddine Lardjam, une page ouverte sur la mémoire d’un homme né en Algérie qui a vécu avec sa mère et son frère à Lons-le Saunier. Un passeport vert pour passer la Méditerranée, un passeport couleur bordeaux pour remonter dans le Jura. Une double nationalité synonyme d’une culture sable et neige, désert et montagne. Des souvenirs qui remontent en cordée guidée par la nostalgie mêlée d’incompréhension du père parti. Le présent, des portes qui s’ouvrent sur la nécessité d’être soi pour vivre et avancer dans le commun des vivants. La vidéo apporte son effet dans la mise en scène, un cœur qui bat pour l’harmonie des hommes.

Les acteurs-musiciens Larbi Bestam et Romaric Bourgeois sont simplement bons car ils revendiquent une musique qui s’accroche à l’histoire de Kheireddine Lardjam, la sienne et celle de ses frères d’Algérie. Sacha Carmen se révèle une artiste à la voix éblouissante et soudain l’Orient se décline au féminin-plu-riel.

Page en construction, un rendu artistique intelligent sur la réciprocité culturelle et l’engagement des hommes à se respecter.

Philippe Delhumeau - theatrotheque.com12 mai 2016

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Page en construction une page entre deux pages. Une pièce de commande d’une compagnie à un poète ou d’un poète à une compagnie. La rencontre entre Fabrice Melquiot et Kheireddine Lardjam. Cela devient un monologue polyphonique. Une passerelle entre écriture, chant, bande dessinée et vidéo : un prétexte pour la recomposition d’une image, d’un rôle, d’un mythe, et celui pour la composition d’une identité sous les artifices. Une page entre deux pages : deux voix entre deux pays. Quelque part entre la France et l’Algérie, quelque chose s’élève par fragments.

Il faudrait revenir quelques années en arrière pour comprendre la page qui s’apprête à se construire sur scène. Il y a dix ans, Kheireddine Lardjam, acteur et metteur en scène de la compagnie El Ajouad, tombe sur une pièce de Fabrice Melquiot, dont l’une des scènes se déroule à Oran. Il découvre que les mots du dramaturge jurassien sur « sa » ville ne correspondent à aucun voyage, mais sont au contraire ancrés dans une littérature puissante. Fabrice Melquiot n’était alors jamais allé en Algérie, mais avait écrit sur l’Algérie. Kheireddine Lardjam lui passe donc une commande, Page en construction, qui sonne comme une invitation. Traverser la mer, fendre des bouts d’Histoire, écrire, rencontrer, errer, buter sur des pierres géographiques et chronologiques.

Forcément revenir en arrière : prendre des échantillons d’histoires et de textes çà et là – guerre d’Algérie, discussions avec les pères et les racines, dialogues avec la mémoire, chaleur de l’hiver, rêves d’enfants, indices d’un pays à l’autre sur les visages et sur les voiles. Il fallait ne pas s’arrêter aux frontières intérieures et extérieures, mais tenter d’approcher un entre-deux et de traduire des liens, puisque tout était parti de là, de cette affinité entre deux personnes et deux histoires. Il fallait jouer avec les doubles et se confronter aux silences qu’ils appelleront bientôt « fêlures ».

Il y a eu, au tout début, nécessairement, des pages blanches et des cases vides. Certaines images ne trouvaient aucun trait, et certains textes cherchaient encore leurs lignes. Des clichés, un abîme tenace, émaillaient le tableau de la France en Algérie, et inversement, avant que ces deux voix réunies puissent trouver de quoi le combler plus justement. La jonction devait se faire sur scène, autrement dit au lieu même d’un berceau partagé, là où deux histoires, là où le réel et la fiction, peuvent s’interpénétrer en toute liberté.

Page à page

Le monologue qui se noue est celui de Fabrice Melquiot, auteur en quête d’inspiration, et il est tout autant celui de Kheireddine Lardjam, acteur en quête d’incarnation. Le second sonde le lointain que le premier rend à nouveau proche, comme une main qu’il tend face à lui. Tous deux, ils convoquent une série d’images appartenant à une conscience qu’ils pensaient être collective, avant de se raviser. L’auteur, dans Page en construction, souhaitait en effet remonter à une enfance commune, nourrie de symboles et de super héros super masqués dans leurs capes et tuniques aux super pouvoirs, Thor, Hulk, la syllabe sciante du nom immédiatement identifiable. Son décor devait être celui-ci, confiné sur des planches de comics et autres monster comics occidentaux. Mais le héros de l’acteur n’était rien de tout cela : « Non, Fabrice, dit Kheireddine, il n’existe pas de super héros arabe. Chez nous, c’est Mahomet, Batman. »

Il y a donc une page à construire dans Page en construction. Hulk et Thor relégués à l’arrière-plan, en fond de scène, ce sont « Algéroman » puis « Captain Maghreb » qui apparaissent sous la plume de l’auteur et sur le corps de l’acteur. Et les deux se confondent : la voix écrite de l’un transparaît dans la voix parlée de l’autre. Ces deux voix s’assemblent aussi dans le jeu, le chant, la musique et les dessins de Sacha Carmen, Larbi Bestam, Romaric Bourgeois et Jean-François Rossi, qui s’emmêlent comme des chemins se croisent, et qui transforment le monologue initial en dialogue, ou plutôt en chœur. Les rives, les hymnes, se rejoignent ; ce sont des parcelles brutes comme les paragraphes notés et comme les mots prononcés à toute vitesse pour être sûr de ne plus les perdre. Il n’est désormais plus question de frontières mais de rapports : entre le public et ce qui se joue, entre le nu et ce qui l’habille, entre la mémoire et la façon dont elle rallie le présent, entre deux pays mais aussi au sein de chacun d’entre eux. La page qui se construit ici, interrogeant à la fois l’identité et l’œuvre, demande ainsi à « voir plus grand », et à rejoindre une terre contiguë pour s’y déployer.

Cathia Engelbach - théâtrorama 18 mai 2016

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Page en construction, c’est d’abord la rencontre entre un auteur, Fabrice Melquiot et un metteur en scène Kheireddine Lardjam. Le mot juste serait « rapport » entre deux mondes parallèles, d’un coté les mots et de

l’autre les joueurs de mots. Les mots ici sont percutants et provocateurs.

« Mais, plutôt qu’écrire la pièce vers laquelle Kheireddine m’orientait, j’ai préféré jouer avec lui. Comme un boxeur lance un défi à un autre boxeur, genre : voyons ce que t’as dans le ventre. Je ne le cache pas : ma démarche est perverse et arrogante. La Guerre d’Algérie, ce n’est pas le sujet. La notion même de « sujet » m’échappe. Le « sujet » d’une œuvre, c’est toujours le vrac, dont la définition change à mesure que se déplace le regard qu’on pose sur l’œuvre, et à mesure que le temps l’use. Le sujet, ce sont des accidents aux conséquences maîtrisées.» Fabrice Melquiot.Le ton est donné, les mots déshabilleront le metteur en scène jusqu’à l’os, au sens propre comme au sens figuré. Ils lui feront incarner son propre rôle sur scène, ses désirs, ses fantasmes, ses doutes, ses croyances, ses contradictions.

Seulement voilà, Kheirddine Lardjam ne sautera pas seul dans la fausse, il sera accompagné de trois musiciens qui eux aussi goutteront au plaisir de passer de l’autre coté. Là où ce spectacle pouvait frôler une auto-analyse égocentrique, il y échappera d’abord par la pertinence du propos, l’autodérision, la générosité et la sincérité de son équipe artistique.

Un plateau nu ou presque, le spectacle commence tel un concert de rock, la musique porte le texte, le texte jongle entre l’histoire d’Algéroman (un personnage directement inspiré de la vie du metteur en scène algérien) et les commentaires au fil du processus de création (des dialogues entre l’auteur et le metteur en scène, entre le metteur en scène et ses musiciens devenu comédiens). En somme, Kheirddine Lardjam, prend le texte au mot, il met l’auteur face à son inspiration.La où l’on pourrait dire que cette création englobe beaucoup de choses déjà vu, notamment dans la critique du théâtre contemporain, dans cette chose qui consiste à faire du théâtre contemporain une critique du théâtre contemporain, cette création y échappe à mon sens en un point, c’est qu’elle plonge le spectateur dans le processus de création. Elle ne crée pas en faisant une critique du théâtre contemporain, elle crée en faisant une critique de ce qu’elle est en train de créer. C’est grâce à cette autocritique, à cette dérision que la connivence avec le spectateur naît et grandi à mon sens.

Des projections en fond de plateau illustrent les dessins du fils de Kheirddine Lardjam : des supers héros. « C’est qui ça mon fils ? C’est Hulk Papa ! »Hulk, Alias Dr Robert Bruce banner est un personnage de fiction signé Marvel Comics, maison d’Edition de bandes dessinés américaine. Thor, dieu du tonnerre dans la mythologie nordique. C’est aussi un super héros de la société Marvel comics. Batman, encore une création signé Marvel Comics. La notion de super héros ici fait référence au mythe du messie et au multiple lecture fantasmatique qui en découle. Elle fait également référence à la culture occidentale, pour ne pas dire américaine, du super héros qui par la guerre, fait la paix.

En somme, cette histoire Algéromanesque nous prendra à contre pied en ouvrant le champ des possibles. Elle désamorcera et rira de l’idée fantasmatique d’une virilité mensongère. Vous savez, cette virilité dont on nous bassine dés l’enfance, jour après jour sur les plateaux de cinémas ou dans les panneaux publicitaires.Cette virilité qui confond méthodiquement être et paraître. L’être ici, c’est Kheirddine Lardjam, un metteur en scène venant juste de l’autre coté de la méditerranée, à quelques centaines de kilomètres des frontières françaises, pour partager son univers. Le paraître ici, c’est Algéroman un super héros venant de très très loin, mais genre complètement de l’autre coté de la méditerranée pour sauver l’humanité en construisant un gigantesque pont entre l’Afrique et l’Occident. C’est ce jonglage permanent entre caricature et sincérité qui accompagne l’écriture de l’auteur et l’incarnation des acteurs. Comme si tout le monde, y compris le public avait un pied à l’intérieur et l’autre à l’extérieur de la scène.

Et c’est ainsi, sous la dicté et les yeux fascinés de son Fils qu’Algéroman, tout de blanc pure vêtu, scionne les rues du Creusot en Bourgogne pour faire régner l’ordre public et le « bien » autour de lui. Dans son épopée, il essayera de convertir un cleptomane aux mœurs du code civil et se heurtera à un homme cagoulé qui veux faire de lui un islamiste radical. Algéroman est très vite dépassé par son costume, il devient contre productif jusqu’au moment où : Grace à son costume et aux fantasmes de la subventionne-use (incarnée par Kheirddine Lardjam) complètement sous la charme de la grosse quéquette d’Algeroman, il réussi à décrocher des subventions et sauver sa compagnie de théâtre.Qui n’a jamais rêvé au moins une fois dans sa vie de sauver le monde et de gagner la reconnaissance éternelle ? Qui ne s’est jamais identifié aux héros de dessin animés et des films hollywoodiens ? Nous sommes tous une bande de fantasmeurs plus ou moins avertis, nous revenons et l’émotion par l’image nous transporte au plus haut sommet du désir préfabriqué dont nous subissons la chute un peu plus tard.

Cette histoire d’Algéroman a le mérite de nous mettre face à nos constructions mentales quant à l’homme maghrébin, à notre perception d’une culture autre. Elle nous fera voyager à domicile pour nous faire entendre que qu’elle que soit notre ou nos cultures nous courants derrière les mêmes préoccupations et lorsque nous refusions l’une de ces cultures, nous passons tout de même par les schémas même de cette culture que nous réfutons.

Abdel djallil Boumar - Le Souffleur17 mai 2016

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Grâce à une pléiade d’auteurs contemporains à la plume vive et acérée (Howard Barker, Edward Bond, David Lescot, Stefano Massini, Fabrice Melquiot…)

Elle est « grande » aussi, la bande de Kheireddine Lardjam, dans cette belle et émouvante Page en construction surgie de l’imaginaire de Fabrice Melquiot ! À l’étonnante nudité du plateau autant qu’à la simplicité déroutante de la mise en scène, répond l’extraordinaire complexité des sentiments, émotions et propos échangés entre les divers protagonistes. En paroles, chants et musiques pour tenter de dévider l’histoire d’un metteur en scène aux origines algériennes mais jurassien, de Lons-le-Saulnier s’il vous plaît, qui commande à un auteur savoyard une pièce sur l’Algérie d’aujourd’hui. « Ou plutôt non, c’est l’histoire d’un auteur qui décide d’écrire sur Kheireddine, coincé ou perdu -selon- entre la France et l’Algérie. Non, voilà, c’est l’histoire d’Algéroman, super-héros maghrébin qui, cape au cou et justaucorps, se retrouve sommé de sauver son pays ! Mais lequel : la France ou l’Algérie ? »… Une aventure peu banale donc dans laquelle nous embarque, tel un grand gamin toujours hanté par les héros de son enfance, la compagnie El Ajouad : qui suis-je, d’où viens-je, où suis-je, où vais-je ? Autant de questions essentielles, existentielles, posées à même les planches du Théâtre de l’Aquarium, sans prise de tête ni logorrhée inaudible, juste chantées superbement et clamées sur le mode du conte, voire de la bande dessinée. Si l’enfant occidental peut aisément jouer au héros, tels Tarzan ou Goldorak, à qui s’identifier pour le gamin d’Orient ? « Chez nous, le super-héros, c’est Mahomet. Ya pas de super-héros arabe, c’est Mahomet, je te dis, c’est lui, Batman »…

Fabrice Melquiot a composé un texte fort, jouant de l’humour et de l’ironie, sur la question des origines, l’ambivalence des cultures, la quête d’identité. En s’appuyant sur la vie-même du comédien-metteur en scène, Kheireddine Lardjam, balloté d’une rive à l’autre de la Méditerranée entre convictions et contradictions : fier de ses racines mais nourri de sa terre d’accueil, exilé du pays de son enfance mais toujours étranger sur le sol qui le voit grandir, à jamais ni de là-bas ni d’ici mais à jamais d’ici et de là-bas… Un conte moderne, sans rancœur ni plainte, juste la mise en abyme de cet enjeu vital à devoir toujours naviguer entre deux eaux, deux pays, en quête de figures emblématiques susceptibles d’apporter assurance et sérénité entre blessures et déchirures d’ici et de là-bas. Au final, qu’«Algéroman » le super-héros conquiert ou non la notoriété, peu importe, l’homme au double regard sait désormais qu’il lui faut marcher sur deux pieds à défaut de voler, aller et revenir d’une terre à l’autre en n’oubliant jamais l’une ni reniant jamais l’autre… Un spectacle servi par de merveilleux musiciens-chanteurs (Larbi Bestam et Romaric Bourgeois), illuminé par la voix chaude et suave de la jeune et belle Sacha, la Carmen orientale.

Yonnel Liegeois - Chantiers de culture 16 mai 2016

Le théâtre une nouvelle fois démontre sa capacité à s’emparer de l’actualité.

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Au départ de ce spectacle, la commande d’un artiste, Kheireddine Lardjam (comédien et metteur en scène) à un auteur, Fabrice Melquiot. Algérien vivant en France ou français vivant en Algérie, à cheval entre deux cultures, Kheireddine n’a cessé de s’interroger sur qui il est vraiment. Avec ce spectacle (et l’aide de l’auteur de Modane), il essaye de proposer une esquisse de réponse.

Ils sont quatre sur le plateau. Kheireddine Lardjam est entouré de deux musiciens-chanteurs (Larbi Bestam et Romaric Bourgeois) et d’une chanteuse (Sacha Carmen). Elle est aussi la voix de Fabrice Melquiot dont les lettres contribuent à la matière à ce spectacle atypique, à la fois quête identitaire et portrait morcelé.

En tentant de se raconter, Kheireddine ne peut passer sous silence l’image de son père, sa dureté mais aussi les exactions de la guerre d’Algérie qu’il lui a rapporté.Le poids de l’Histoire déséquilibre un peu le pas de l’homme qui peine à trouver sa place.

Parce qu’il n’y a pas de super-héros arabe, alors l’auteur invente pour Kheireddine un personnage-: «Algéroman et l’affuble d’une cape et d’un justaucorps bleu. Puis celui-ci devient même «Captain Maghreb» dans un récit rocambolesque et caustique où Kheireddine se confronte à la difficulté d’être algérien et arabe aujourd’hui.

Dans une belle harmonie, les mots se mêlent aux voix et aux instruments. Le tout, illustré par les dessins colorés aux allures de bande-dessinée de Jean-François Rossi. Un beau moment de partage pour tenter de se faire se rapprocher un peu plus deux cultures et quelques siècles de retard.

La voix des trois chanteurs (éraillée de Romaric Bourgeois, puissante de Larbi Bestam et bouleversante de Sacha Carmen) s’accordent à merveille et font de cette «Page en construction» un moment envoûtant et sincère où le comédien et metteur en scène apparaît totalement touchant dans sa fragilité.

Un spectacle drôle et poignant tout à fait réussi.

Nicolas Arnstam - froggy’s delight22 mai 2016

Comédie dramatique de Fabrice Melquiot, mise en scène de Kheireddine Lardjam,

avec Larbi Bestam, Romaric Bourgeois, Sacha Carmen et Kheireddine Lardjam.

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Dans le lointain, un écran vidéo vertical et élevé dans les airs, avec ses cases compartimentées où défilent des images d’archives et de documentaires, de journaux d’infos relatant les événements qui ont trait aux rapports tendus et distendus avec l’Algérie – hier, aujourd’hui et dans l’actualité la plus immédiate.

Sur la scène, des acteurs musiciens se tiennent, l’une à son micro, les autres près de leur instrument – Sacha Carmen au chant et à la guitare, Larbi Bestam au chant et au luth et Romaric Bourgeois au chant, à la guitare électrique et à la mandole.

Au centre, en vedette solo rayonnante, l’acteur et metteur en scène Kheireddine Lardjam qui invente son propre personnage scénique, entre réel et imaginaire, un citoyen franco-algérien déchiré du côté de ses deux pays – l’Algérie et la France. « Entre nos deux pays, il y a une fêlure. On la voit sur la Méditerranée, quand on la survole en avion ; une strie se dessine, longue de plusieurs centaines de kilomètres, presque parallèle à nos côtes», dit le narrateur, acteur et personnage dePage en construction de Patrice Melquiot auquel a été faite commande de la pièce.

Soit l’histoire de Kheireddine Lardjam, metteur en scène jurassien, que l’auteur savoyard inscrit royalement sur le plateau du théâtre, l’un et l’autre étant en lien – coups de fil de l’acteur à l’auteur avec précisions et détails consentis – lors de l’écriture préalable et dans l’avancée même du jeu scénique et de la représentation.

Une mise en abyme, un miroir renversé de soi à l’autre – Kheireddine Lardjam est un héros fictif dont le théâtre s’accomplit des deux côtés de la mer Méditerranée.Au-delà des blessures laissées dans les corps et les cœurs par la Guerre d’Algérie, le spectacle se veut musical et festif, ludique et enjoué, entre concert, vidéo et B.D.D’ailleurs, les beaux dessins de Jean-François Rossi composent un univers de comics bien frappés et percutants, avec ses icônes de superman franco-algérien, une boutade en passant car il n’est connu de superman en Algérie que Mahomet.

Or, l’aventure théâtrale est amusée et amusante, à la fois enfantine et audacieuse.Le comédien n‘hésite pas à se livrer : il enfile sur le plateau ses panoplies diverses – Algéroman et Man Maghreb – étonné, pressé d’en découdre pour construire aujourd’hui des relations de fraternité et d’égalité entre la France et l’Algérie.

Aspirant à soulever la chape de silence qui recouvre l’Histoire commune des deux pays, Lardjam se souvient – à travers la parole empathique de Melquiot – et met en scène son propre périple intérieur – expériences initiatiques, prises de conscience et accès à la maturité. Être soi revient à se reconnaître à la fois Algérien et Français, arabe et féminin, hors des sentiers battus des stéréotypes féminins et masculins. La performance s’accomplit avec humour, distance et ironie, un quant à soi aguerri.

Le spectacle apparaît généreux, comme le comédien, les musiciens et la chanteuse, il ouvre joyeusement à une altérité salutaire afin de retrouver le fond universel et commun à chacun quel qu’il soit, terreau indispensable à la Page en reconstruction.

Véronique Hotte - hottello22 mai 2016

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PAGE EN CONSTRUCTION

Une création profonde et joyeuse, qui ouvre les portes et construit des ponts par-dessus la Méditerranée pour abor-der la question franco-algérienne, tout en musique.

Un concert-théâtralovideo-BD pour ra-conter l’histoire d’un homme qui nous invite à écrire une nouvelle page de notre Histoire commune.

L’Officiel des spectacles

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Page en Construction.

Ils disent et ils chantent l’Algérie, sa «fêlure» D’où s’élève une voix féminine aux sons purs. Au creux de notre oreille les sons se déversent Grâce à une musicalité qui nous berce. «Théâtre l’Aquarium», à «La Cartoucherie», Ils font revivre un pays qu’ils ont tant chéri.

Le dansant comme un arbre qui s’étire et pousse, L’acteur le fait éclore quand il se trémousse Sous le souffle de l’oud et de la mandoline, Quand la guitare et les karkabous le butinent.

«Page en construction» autour d’un texte qu’on sert Avec quatre conteurs musiciens en concert ; Pont jeté entre deux patries, qu’au cœur ils serrent, Avec la force d’un amour qui les enserre.

Béatrice Chaland - bc le rideau rouge10 mai 2016