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Site cours en ligne « Comète » L2 Droit Administratif + inscription pour accéder au docs code 3xczek - spécificité de l'action publique : poursuit un objectif d'intérêt général. Du à cette finalité, l'action  publiq ue di spose de mo yens spéciaux d 'agir (A AU, c ontrat admin istratif...). Elle est a ussi s oumis e à des modes de contrôle spéciaux, et donc l'action publique est justiciable d'un  juge spécifique (JA) et à des règles spéciales des règles propres au droit public du fait d' engager la responsabilité de l'action publique. - Une série de mutations propres qui affectent le droit en général et le droit administratif en  particu lier . La fro ntière pr ivé/pu blic a été mo difiée. Chapitre 1 — Le service public   fonction normative : l'action publique d'édicter des règlementations, des interdictions ou des autorisations (c.f. chapitre 2)  fonctions de prestation : l'action publique a pour objet de délivrer des prestations aux citoyens (ex : prestations sanitaires, éducatives...) On s'intéressera dans ce chapitre à la fonction de prestation. Mais un peu trop schématique, ces deux fonctions peuvent être associées. Service public : notion centrale du droit administratif, pendant un temps on a réduit le DA au droit du service public. Selon Chapus, le service public est « la raison d'être de l'administration ». Début du XXe siècle : « l'âge d'or du service public » l'identification d'un service public commande toutes les conséquences du droit administratif (CE Terrier 1903, CE Therond 1910, CE Feutry 1908). Service public entraîne l' application des règles administratives et la compétence du  juge a dministratif . Aujourd'hui, la notion de service public a été considérablement modifiée et a perdu en importance, du à deux raisons : - évolution des conditions sociales générales : demande de service public démultipliée (transformation empirique). les personnes publiques n'ont plus été en mesure d'y répondre seules. - association publique/privée : aujourd'hui les personnes publiques sont m aintenant fournies aussi par des personnes privées, ces personnes privées sont souvent associées à la réalisation de ce service public. 1. Définitions 1.1. Éléments de définition (la conception française du service public) Dès les années 1930-1940, la notion de SP est une notion fonctionnelle et non pas organique le SP renvoie à une fonction, une mission ou un but mais pas à un organe. = un organisme public n' assure pas toujours une mission de SP , un organisme privé peut assurer une DROIT ADMINISTRATIF (2) Partie 1 — Les missio ns de l'a ction administrativ e

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- spécificité de l'action publique : poursuit un objectif d'intérêt général. Du à cette finalité, l'action publique dispose de moyens spéciaux d'agir (AAU, contrat administratif...). Elle est aussi soumise àdes modes de contrôle spéciaux, et donc l'action publique est justiciable d'un  juge spécifique (JA) età des règles spéciales → des règles propres au droit public du fait d'engager la responsabilité del'action publique.

- Une série de mutations propres qui affectent le droit en général et le droit administratif en

 particulier. La frontière privé/public a été modifiée.

Chapitre 1 — Le service public 

 – fonction normative : l'action publique d'édicter des règlementations, des interdictions ou desautorisations (c.f. chapitre 2)

 – fonctions de prestation : l'action publique a pour objet de délivrer des prestations auxcitoyens (ex : prestations sanitaires, éducatives...)

On s'intéressera dans ce chapitre à la fonction de prestation. Mais ≠ un peu trop schématique, cesdeux fonctions peuvent être associées.

Service public : notion centrale du droit administratif, pendant un temps on a réduit le DA au droit duservice public. Selon Chapus, le service public est « la raison d'être de l'administration ».Début du XXe siècle : « l'âge d'or du service public » → l'identification d'un service publiccommande toutes les conséquences du droit administratif (CE Terrier 1903, CE Therond 1910, CEFeutry 1908). Service public entraîne l'application des règles administratives et la compétence du

 juge administratif .

Aujourd'hui, la notion de service public a été considérablement modifiée et a perdu en importance, du

à deux raisons :- évolution des conditions sociales générales : demande de service public démultipliée

(transformation empirique). les personnes publiques n'ont plus été en mesure d'y répondre seules.- association publique/privée : aujourd'hui les personnes publiques sont maintenant fournies

aussi par des personnes privées, ces personnes privées sont souvent associées à la réalisation de ceservice public.

1. Définitions

1.1. Éléments de définition (la conception française du service public)Dès les années 1930-1940, la notion de SP est une notion fonctionnelle et non pas organique → le SPrenvoie à une fonction, une mission ou un but mais pas à un organe.= un organisme public n'assure pas toujours une mission de SP, un organisme privé peut assurer une

DROIT ADMINISTRATIF (2)

Partie 1 — Les missions de l'action administrative

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mission de SP.Une collectivité publique lorsqu'elle gère son domaine privé (ex : un département gère le bois d'uneforêt appartenant à son domaine privé et de la vendre) → acte de gestion du domaine privé. Dans cecas, on considère que la collectivité publique poursuit un objectif indépendant de l'intérêt général.(TC Loiselour 1894 ; TC Lelaidier 2001).

Un organisme privé peut être en charge d'une mission de SP CE, Sect. Fédération des industriesfrançaises de sport 1974 → le législateur a confié à cet organisme privé l'exécution d'un SPadministratif. En conséquence, les décisions prises par PPP de cet organisme privé ont le caractèred'AA.

Une activité constitue un SP lorsqu'elle est assurée ou assumée par une personne publique envue d'un intérêt public. Si une personne privée est en charge d'un SP, c'est qu'elle a reçu unedélégation d'une personne publique → la personne publique assume ce SP de manière indirecte.

La nature du lien entre la personne publique et le service public est direct ou indirect selon les cas.- direct : lorsqu'exercé directement par la personne publique

- indirect : via la délégation, qui peut prendre plusieurs formes :- délégation consentie par la loi (pour SP nationaux) ex: loi du 9 février 2010 quidélègue à la Poste (SA privée) une mission de SP- délégation unilatérale par le biais d'un AA ex : un AA pris par le préfet qui

délègue à une association privée un centre de placement d'enfants- délégation par voie contractuelle = le contrat de délégation de SP ex :secteur du chauffage urbain

L'administration a déjà transformé a posteriori en SP une activité créée et exercée par une personneprivée. CE Sect. Commune d'Aix en Provence 2007 le juge a accepté la qualification de SP d'uneactivité qui initialement a été créée par une personne privée.

CE Gaz de Deville-les-Rouen 1902 le juge a accepté qu'une entreprise privée, concessionnaire d'unecommune d'éclairage au gaz, participe à une mission de SP.

Dans les années 1930, des affirmations importantes selon lesquelles des personnes privées peuventêtre associées au SP CE Établissement Vezia 1935 ; CE Caisse Primaire Aide et Protection 1938était en cause le statut juridique applicable pour les caisses ancêtres de la Sécurité Sociale → lesassurances sociales sont un SP, assuré par des personnes privées.

Ce mode de gestion va s'étendre à de nombreux secteurs d'activités → les choses se compliquent.Dans les 60s le juge cherche à définir + précisément ce qu'est une mission de SP.CE Sect. Narcy 1963 développement de la méthode du faisceau d'indices : pas de définition figée

du SP, un certain nombre de critères permet au juge de déterminer s'il est en présence d'une missionde SP :

 – activité d'intérêt général – institution créer par l'autorité publique – organes dirigeants désignés ou agrées par l'autorité publique – contrôle de la gestion par l'autorité publique – contribution financière de l'autorité publique – existence de PPP

MAIS ce ne sont pas des critères cumulatifs, simplement un faisceau d'indices. Même si l'organisme

 privé ne jouit pas de PPP, le juge pourra quand même conclure qu'il est chargé d'une mission de SP(CE Association Melun-culture-loisir 1990 et les conclusions de Jacques Henry Stahl).Précisé par CE APREI 2007.

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Une personne privée peut aussi être partiellement chargé d'une mission de SP, c'est le cas desétablissement d'enseignement privé → certaines classes sont sous contrat d'association avec l'État seradonc associé à une mission de SP = un même organisme privé peut pour une part de son activité sevoir confier une mission de SP et pour l'autre part rester purement un opérateur de droit privé.

1.1.2. En vue d'un « intérêt public »Selon Chapus, ≠ entre : – les activités de plus grand service : intuitivement du SP (éducation, défense...) → offrir 

un service et non pas gagner de l'argent. – les activités de plus grand profit : des activités où il y a un bénéfice financier, pas dans

des vues d'enrichissement mais pour rejaillir dans d'autres missions de SP.

Mais vision datée → les personnes publiques se sont mises à intervenir de + en + dans dessecteurs marchands et des personnes privées se sont mises à intervenir de manière croissantedans les SP.

Selon le juge :CE SARL Plage Chez Joseph 2000 exploitation touristique d'une plage parce qu'elle présentait unintérêt pour le développement de la commune en tant que station balnéaire pouvait être considérécomme une mission de SP.

CE Commune de Saint Priest La Plaine 1946 feu d'artifices du 14 juillet même confié à une personne privée est une mission de SP

MAIS concernant l'organisation des jeux de hasard et des courses hippiques (PMU) ne sont pasinvestis d'une mission de SP CE Syndicat hippique national 1999 ; CE Française des Jeux 1999.

Pas de définition précise de l'intérêt public, question de contingence. Pas de systématisation del'intérêt public car ce qui détermine la décision du juge c'est le contexte. CE Ville de Royan 1966 leCE a jugé que la création d'un casino allait contribuer à l'animation touristique de la station balnéaireet remplissait alors une mission de SP → évolutif, situation des années 60.

CE Ville de Paris 1990 concernant un restaurant → clairement une entreprise privée poursuivant sonintérêt lucratif propre, incompatible avec le caractère de la mission de SP = généralement le jugerefusera de donner la qualification de SP à des organismes privés ou SP à partir du moment où ils sontgérés comme des entreprises privées à intérêt lucratif propre.Louis Rolland a suggéré que la gratuité étaient presque une loi du SP, aujourd'hui dépassé.

Si le SP n'a pas de prix, il a un coût. Soit on fait peser le coût de la prestation sur l'individu, soit sur lacollectivité → en France, collectivisation du coût de la santé.

Trois configurations : – payement d'un prix réel → indexé sur la consommation effective du service – redevance forfaitaire  – gratuité du service public (mais prélèvement en amont de façon invisible par les

 prélèvements obligatoires)

1.2. Évolution de la définition (l'influence du droit de l'UE)

Traité de Rome (1957) → absence totale de la notion de SP. Reste absente très longtemps dans ledroit communautaire.Le projet € poursuit la réalisation du marché intérieur (vocation essentiellement économique), sans

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 barrières → le droit communautaire s'incarne dans quatre libertés de circulation (personnes,marchandises, services, capitaux).= théorie de la libre-concurrence pour une optimisation des conditions de vie.

≠ pas très compatible avec la notion de SP.

Aujourd'hui, situation très ≠ → sous l'influence du droit de l'UE on distingue y compris en droit

administratif français, entre services marchands et services non-marchands.- services non-marchands : services régaliens (défense, justice...)- services marchands : en principe, correspondent aux champs de l'activité économique etdoivent être exercés dans le respect des droits de la concurrence. Peuvent être assurés par des

 personnes privées ou des personnes publiques.

 Néanmoins, le droit de l'UE distingue les SIEG (service d'intérêt économique général) qui sont desservices marchands pour lesquels le droit de l'UE concède qu'ils ont une forte finalité d'intérêt généralau nom de laquelle on peut accepter quelques dérogations au droit de la concurrence = une évolutiondu droit de l'UE.S'ajoutent les services universels : des services marchands au sein desquels le droit de l'UE isole un

cœur de prestations essentielles qui doivent être fournies à tous à un prix abordable par l'opérateur.Dérogations possibles au droit de la concurrence au nom des fonctions sociales de ces servicesuniversels ex : directives sur la Poste, la télécommunication...

Dans la situation actuelle, le marché (système concurrentiel) a intégré la logique des SP.

Droit de la concurrence, traditionnellement ne concernait que le système privé, mais soumission des personnes publiques au droit de la concurrence. CE Sect Sté Million et Marais 1997 société contesteun contrat avec une société publique de pompes funèbres. Juge soumet la société des pompesfunèbres, bien qu'elle soit personne publique, aux prescriptions du droit de la concurrence → principede soumission des personnes publiques au droit de la concurrence.CE UNICEM 2003 le litige fait suite au fait que le législateur par une loi a donné à l'institut nationalde recherche archéologique préventive des droit. La loi a donc nécessairement au profit de cetétablissement une position dominante ; mais la loi ne met pas l'établissement public

Le JA admet que des personnes publiques (comme des personnes privées) continuent d'être ensituation exclusive dans telle ou telle activité, mais prohibition des abus de cette positiondominante. Pendant longtemps, le droit de la libre concurrence a été assimilée à la disparition desmonopoles. Non, peut générer des monopoles ou quasi-monopoles avec des opérateurs privés plusfacilement, plus que des monopoles d'État « à l'ancienne ».

2. Le droit applicable des SP

élément central du SP. On considère généralement que lorsqu'un SP est un SP administratif (SPA), ledroit applicable est le droit public dans ses relations avec ses usagers, tiers ou personnel ; alors quelorsque que le SP est industriel ou commercial (SPIC) c'est le droit privé qui s'applique dans sesrelations avec ses usagers, tiers ou personnel. En amont, elle peut aussi dépendre si le gestionnaire duservice est un acteur privé ou public.

2.1 La distinction SPA/SPIC

TC Sté commerciale de l'Ouest Africain dit « Bac d'Eloka » 1921 présente la particularités de ne pas présenter les notion SPA/SPIC mais fonde ses distinctions. Il s'agit d'un contentieux lié à l'activitéassurée par un bac qui opère le passage le passage de piétons et de marchandises en Côte d'Ivoire, le

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TC explique que la colonie exploite la compagnie dans les mêmes conditions qu'un industrielordinaires → il n'y a pas de compétence du JA, il n'appartient qu'aux juridictions judiciaires de sesaisir du litige. Arrêt fondateur de la systématisation des SPA et SPIC → si SP assurés de la mêmemanière que des activités économiques, industrielles, commerciales de droit commun, il n'y a pas deraison de leur appliquer des règles particulières et donc de leur attribuer un juge spécifique.

Aujourd'hui, ≠ SPA SPIC renvoie toujours à cette même idée, exprimée par D. Truchet comme « lesSP ressemblent par leur organisation et leur fonctionnement (…) par les usagers » → les SPICressemblent à des entreprises, et sont financés comme des entreprises.

Comment faire la distinction ?Arrêt de principe CE Ass. USIA 1956 c'est sur la base de trois critères cumulatifs qu'on procède à la≠ SPA et SPIC :

- objet du service- origine des ressources- modalités de fonctionnement

En fonction de ce que les trois critères lui révèle, le juge décidera s'il s'agit d'un SPA ou d'un SPIC. LeConseil Constitutionnel a repris à son compte ces trois critères dans sa décision 2000-439 DC « loirelative à l'archéologie préventive » → confirme la configuration faite par le législateur.Ces trois critères jouent-ils de manière égale ? Critère de l'origine des ressources très important,l'objet du service est moins déterminant.

2.1.1. L'objet du serviceEst-ce qu'il y a des SP qui par nature, dans la seule considération de leur objet sont des SPA ou desSPIC ? Oui, certains SP dont l'objet même emporte la qualification de SPA car il ne serait que trèsimprobable qu'assuré par des industriels ordinaires. ex : le service public pénitentiaire

Un certain nombre d'activités ont été associées par le juge à un SPIC, en principe. TC Mme Albert-Scott 2005 le service public de distribution de l'eau est en principe un SPIC.À l'inverse, un avis du 20 octobre 2000 « Mme Torrent », pour le SP gérant les transfusions sanguines→ le CE a estimé que le SP transfusionnel avait une mission de santé publique et des exigences desécurité sanitaire telles, que par son objet, c'est un SPA.

La qualification de SPA ou de SPIC est parfois aussi très dépendante du contexte comme le montreCE Denoyez et Chorques 1974 à l'époque où l'île de Ré n'était pas encore reliée au continent par un

 pont → utilisation d'un bac. Dans « Bac d'Eloka », le TC avait jugé qu'il s'agissait d'un SPIC ; maissolution inverse privilégiée par le CE dans cet arrêt → le bac reliant l'île de Ré au continent est un

SPA. Du au contexte des années 70, il n'y avait plus de compagnie privée assurant le transport, c'est laCharente-Maritimes qui a pris en charge cette mission. Par son objet, le SP aurait pu être assuré par une personne privée, mais dans ce cas, seule la personne publique est en charge de cette mission →

 part importante de contingence.

2.1.2. L'origine des ressourcesUn SP peut apparaître comme gratuit pour l'usager (car financer par l'impôt) ou l'usager paye encontrepartie de la prestation fournie, soit il paye un prix (ce qu'il consomme exactement) soit demanière forfaitaire (redevance pour service fourni).Si le SP est financé en contrepartie du service, il s'agirait plutôt d'un SPIC ; si il est financé par desimpôts, des redevances parafiscales (≠ redevance pour service fourni) ou des taxes il s'agirait plutôt

d'un SPA.→ Règle affirmée dans CE SCI La Colline 1988 la redevance d'assainissement est assise sur leconsommation de l'eau de l'usager du service d'assainissement : cette redevance est un prix donc ce

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service doit être regardé comme un SPIC.

L'idée de contrepartie est retrouvée dans TC Mme Albert-Scott 2005 : même si la somme payée par l'usager ne couvre partiellement le coût du service, il s'agira tout de même d'un SPIC → l'idée decontrepartie suffit.

À l'inverse, s'il s'agit de taxe → plutôt un SPA ex : tous les SP qui semblent gratuits pour l'usager.Avis rendu par le CE « SARL Hofmiller » 1992 quant à l'enlèvement des ordures ménagères. Depuis1974, les communes ont le choix entre un financement par la taxe et un financement par redevance

 pour service rendu. Si une commune choisit la redevance, ce service municipal doit être regardécomme un SPIC et il appartient donc à la juridiction judiciaire de connaître un éventuel litige.

Le JA s'autorise à supprimer une qualification indue d'un acte règlementaire, dans les 90s, un décretavait entendu soumettre les étrangers présentant une demande de séjour un examen médicalobligatoire qui donnerait lieu à la perception d'une redevance pour service rendu. CE GISTI 2000 leCE a été saisi de ce décret et l'a déclaré illégal notamment car la qualification de redevance étaitimpropre dès lors que le contrôle médical n'était pas assuré dans l'intérêt des personnes qui y étaient

soumises mais dans un intérêt de santé publique.

2.1.3. Modalité de fonctionnementCritère très vaste → le juge va se fonder sur divers éléments tels que l'existence de PPP, procédurescomptables et budgétaires (fonds déposés), le statut du personnel (fonctionnaires, des agentscontractuels de droit public ou contrat de travail qui répond au règles de droit commun...), méthodesde gestion.

Arrêt de référence CE USIA 1956 : comptabilité spéciale → SPA. TC Ursot 1968 au sujet de PTT,relevant à l'origine d'un SPIC, le TC s'appuie sur les modalités de fonctionnement pour caractériser lesPTT comme SPA car elles étaient purement administratives.

Quant aux modes de gestion.

2. La distinction gestionnaire privé/gestionnaire public

Dans les deux cas, le SP peut être un SPA ou un SPIC → lorsque géré par une :- personne publique, il est soit géré directement par elle (en régie) soit il sera délégué à un

établissement public.Lorsque gestion en régie, il y a de grandes chances que le droit public s'applique, les agents seront

aussi de droit public (fonctionnaires ou agents sous contrat public)

- personne privée, soit il s'agira d'une délégation soit d'une SA.Le plus souvent règlementaire de droit public, mais les agents vont être des personnes de droit privé.SPIC géré par une personne privée → peu de chance d'application du droit public.

= une lecture à deux niveau est nécessaire pour distinguer un SP, et déterminer le droit applicable.

Établissement public = PM de droit public qui est autonome (détaché de son autorité de tutelle), quia des organes propres mais qui a des compétences d'attribution (explicitement reconnues) et est

soumis au contrôle de l'autorité de tutelle.Ces établissements publics peuvent être administratifs (EPA) ou industriels et commerciaux (EPIC).Établissements publics et personnes privées peuvent se voir déléguer des SP, dès lors que la

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délégation répond aux règles de la concurrence (pour le secteur marchand uniquement).Ex : France Telecom et EDF sont des SA (où l'État garde une part importante en tant qu'actionnaire) donc desgestionnaires privés de SP, alors que d'autres SP ont été confiés à des établissements public (Réseaux Ferrés de France).

Pendant un temps, il a existé une troisième catégorie de SP : TC Naliato 1955 isole cette catégorie. laqualification de « SP à objet social et objet privé » (colonies, centres aérés... qui pouvaient êtregérées comme des activités purement privées). Abandonnée dans les années 1980.

3. Création et fonctionnement des SP

1. La création et la suppression du SPSelon la Constitution de 1958 et son article 34C (matière dans lesquelles seule la loi peut et doitintervenir) : la création d'un SP n'est pas une matière réservée au législateur.A priori, la création d'un SP à l'échelle nationale peut être le fait de la loi, ou du règlement ; au niveaulocal, la création d'un SP relève de la compétence des assemblées délibérantes de la CT.

Aménagements : la Constitution réserve à la loi la compétence de créer une catégorie nouvelled'établissement public ou pour nationaliser une entreprise privée.

Hypothèse de SP constitutionnel : le CC a déjà évoqué l'existence de certains SP nationaux découlede règles ou de principes à valeur constitutionnelle → décision « Privatisation » 1986 DC : « SPnationaux dont l'existence découle de règles ou de principes de valeur constitutionnelle ». Maisabsence de liste.A chaque fois que le CC a été confronté à l'argument qu'une loi méconnaîtrait l'exigence d'un SPconstitutionnel, il a répondu par la négative.CE Bayrou 2006 : l'exploitation des concessions autoroutières ne érsultent d'aucun principe, d'aucune règle de valeur constitutionnelle et ne peuvent donc être érigées en SP national.

→ au fil de la JP, on a une liste de SP nationaux qualifiés par les juges de SP constitutionnels.Au niveau local : les assemblées délibérantes sont compétentes pour créer, modifier, supprimer des SPMAIS elles sont tenues de créer, gérer certains SP suite aux lois de décentralisation: services publicsobligatoires. ex : les départements sont tenus d'assurer les transports scolaires et de lutte contre les incendies.

Certaines compétences obligatoires les oblige à créer et faire fonctionner certains SP.

Elles n'ont pas de clauses générales de compétences → les CT sont compétentes dans les domaines decompétences qui lui ont été reconnus et attribués. Parfois, elle ne peut donc pas créer certains SP.En dehors de compétences offertes par les lois de décentralisation, il peut y avoir des lois qui ajoutentdes compétences aux CT ex : loi du 9 janvier 2004 a permis aux CT de créer et d'exploiter sur leur territoire des

infrastructures et des réseaux de télécommunication.

Il faut pour supprimer un SP, le même acte pris par la même autorité que celui qui en avait décidé la création (en vertudu parallélisme des formes).

2. Les lois du SP

Des règles de fond qui président à la création des SP, le principe de la liberté du commerce et del'industrie a pendant longtemps constituer un obstacle à la création de nombreux SP → principe oùs'incarne la liberté de l'entreprise privée, qui se voit méconnu si des SP interviennent sur un marchééconomique donné → défiance, car il viendrait fausser le jeu de la double-concurrence.Évolution jurisprudentielle :

- CE Casanova 1901 : les conseils municipaux peuvent sous conditions exceptionnelles intervenir  pour procurer des soins médicaux à ceux qui ne peuvent acquitter le prix d'une consultation.

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→ Cela vient distordre le juge du marché local de soins, la seule possibilité de la création d'un SPlocal serait la présence de circonstances exceptionnelles, dans un secteur où existe déjà uneinitiative privée. 

- Évolution CE, Sect. Chambre Syndicale du Commerce en détail de Nevers 1930 : le secteur marchand a priori est réservé à l'initiative privée, pour qu'un SP communal puisse intervenir dans ce

secteur marchand il faut que des circonstances particulières de temps et de lieu et un intérêtpublic justifient sa création. + souple que Casanova.

- Le juge a commencé à employer le terme « carence » :CE Syndicat des Exploitants de Cinématographie de l'Oranie 1959 → la création des SP pouvait se

 justifier lorsqu'il y avait « carence » de l'initiative privée.CE Commune de Mercoeur 1926 → le CE accepte la création d'un SP en raison de la carencequalitative de l'initiative privée (des acteurs privés qui remplissent mal la mission dont il estquestion). MAIS le CE prend soin de rappeler que les entreprises ayant un caractère commercialrestent en général réservées à l'initiative privée.

- Dès les années 80, ce n'est plus un assouplissement mais une transformation des règles, qui aboutitdans l'arrêt CE Ass. Ordre des Avocats au Barreau de Paris 2006 : les personnes publiques peuventlégalement prendre en charge une activité économique si et seulement elles le font dans lerespect des règles de la concurrence.DONC cette liberté est conditionnée par un nouveau principe : l'égale soumission des personnespubliques et des personnes privées aux règles de la concurrence.

Transformation d'un principe de prohibition → principe de liberté : explique la multiplication dunombre de personnes publiques qui prennent part à la vie économique.

- CE Compagnie Méditerranéenne d'exploitation der services de l'eau 2000 : une personne publique peut répondre à un appel d'offre d'une autre personne publique, sur un même pied d'égalité avec lesautre personnes privées pouvant se porter candidat à la délégation de SP.Cette JP a été précisé dans un avis « Société Jean-Louis Bernard Consultant » , en insistant sur le faitque la présence d'autre candidats privés à l'abstention d'un marché public ou contrat de délégation

 public, démontrant qu'il n'y a pas carence de l'initiative privée ; n'interdit à une personne publique decandidater. Ce qui tend à démontrer que le critère de la carence de l'initiative privée a perdu de sonimportance.

Autrefois, le droit d'intervention des interventions économiques publiques reposait sur un droit denon-concurrence entre les opérateurs privés et publics (en interdisant l'intervention publique dans

les secteurs où il y avait présence privée). Aujourd'hui le droit des interventions économiques publiques semble avoir un nouveau fondement : l'égale concurrence entre tous les opérateurs quiinterviennent sur un marché, qu'ils soient privés ou publics.

Cas particulier : lorsqu'on parle d'activités commerciales assurées par les personnes publiques pourleur propre besoin, ces principes ne sont pas applicables.CE Unipain 1970 : mise en cause d'un accord entre un établissement pénitentiaire et d'une boulangeriemilitaire → par principe, la personne publique a le droit de satisfaire à ses propres besoins → le CE aestimé que le principe de la liberté du commerce et de l'industrie ne fait pas obstacle à ce que l'Étatsatisfasse par ses propres moyens, aux besoins de ses services.

3.2. Les lois du SP

règles qui confèrent unité au SP, les lois du SP dites « lois de Rolland ». L. Rolland dans son Précis de

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Droit Administratif a érigé ces règles relatives au fonctionnement du SP, qui unifie la notion.

3.2.1. Le principe de mutabilitédit « principe d'adaptabilité »Le SP doit toujours être adapté aux besoins collectifs → principe juridique, ce n'est pas unvocabulaire de la modernisation de l'état. Emporte des conséquences précises : il ne saurait exister 

d'obstacles juridiques à la nécessaire évolution du SP, ni des droits acquis par les usagers et les personnels, ni des engagements contractuels ne peuvent par eux-mêmes faire obstacle auxmodifications voire à la suppression du service, si elle est justifiée par l'exigence d'adaptabilité.

Il est opposable essentiellement aux usagers ou aux concessionnaires du service.- opposable aux concessionnaires du service : lorsqu'une collectivité publique a concédé

l'exécution d'un SP, elle garde néanmoins la maîtrise de la concession par le biais de ses pouvoirsunilatéraux si justifiés par les besoins du services.

- opposable aux usagers du service : quelque soit leur situation juridique vis-à-vis du SP. CE19 juillet 1991 « Fédération Nationale des associations d'usagers de transports » le CE a jugé que laSNCF pouvait à bon droit apprécier en fonction du coût et des besoins des usagers qu'il convenait de

faire transporter une partie des marchandises confiées par la route, et non par rails, au nom du principe de mutabilité → laisse au SP le choix de la meilleure manière.

- opposable aux personnels : quelque soit leur situation, ils ne peuvent s'opposer à desmodifications dans l'organisation ou le fonctionnement du SP dès lors que ces modifications seraient

 justifiées par le principe de mutabilité. Dans certains cas, ils peuvent prétendre à une indemnisation.

Limites du principe de mutabilité : limite à la maîtrise qu'exerce le gestionnaire du SP dans la manièredont il doit être exécuté. Standard JP : « le principe de mutabilité ne doit pas avoir pour effet deremettre en cause l'existence même du SP » ex : pour les PTT, l'aménagement des horaires est possible dèslors qu'il ne porte pas atteinte dans des conditions anormales aux usagers du service postal.

- les modifications apportées au SP au nom du principe du mutabilité ne peuvent valoir quepour l'avenir. CE 25 juin 1948 Société du journal l'Aurore était en cause un arrêté du 30 décembre 1947 qui majoraitle prix de l'électricité à compter du premier relevé postérieur au 1er janvier 1948. Certains usagers se sont vus majorer des consommations d'électricité de décembre 1947 → censure du juge qui a énoncé la règle selon laquelle on ne pouvaitrétroactivement modifier le prix du service. → étendu à l'ensemble des modifications

- CE 11 janvier 1961 Vannier : le CE précise que le principe de mutabilité qui renvoie aux éventuellesmodifications s'étend à l'hypothèse de la suppression du service. CE Sect. 18 mars 1977 Chambrede Commerce de la Rochelle : contentieux lié à la suppression d'une ligne intérieure aérienne, CE aénoncé de manière claire « les usagers d'un SP qui n'est pas obligatoire n'ont aucun droit au maintiende ce service, au fonctionnement duquel l'administration peut mettre fin lorsqu'elle l'estime

nécessaire ».

3.2.2. Le principe de continuité

Ce principe a longtemps été compris comme faisant obstacle à la reconnaissance d'un droit de grèvedans les SP. Question toujours d'actualité.C'est aussi au nom du principe de continuité du SP que la personne publique peut contraindre soncocontractant à exécuter ses obligations même lorsque l'exploitation du service est déficitaire. (c.f. :théorie de l'imprévision).

Conséquences du principe de continuité :- quant à la grève CE 7 août 1909 Winkell : principe de continuité constitue à un obstacle à la

reconnaissance d'un droit de grève chez les fonctionnaires.

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Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le règlemente. La Constitution de 1946 reconnaîtle droit de grève, renvoie au législateur le soin de déterminer le cadre juridique dans lequel il peuts’exprimer → évolution important qui du point de vue de l’évolution constitutionnelle sera

 parachevée par la décision du CC du 25 juillet 1979 qui qualifie le droit de grève et le principe decontinuité du SP de principe à valeur constitutionnelle.

Comment concilier droit de grève et les autres règles à valeur constitutionnelle de continuité du SP ?- CE Ass. Dehaene 7 juillet 1950 : le Préambule de la Constitution de 1946 invite le législateur àlégiférer quant au droit de grève. Dans l'hypothèse où le législateur ne serait pas intervenu ilappartient aux chefs de service de réglementer le droit de grève des fonctionnaires. L'arrêt Dehaenetrouve son origine dans le blâme infliger à un fonctionnaire de préfecture pour sa participation à unfait de grève après reconnaissance du droit de grève par 1946C mais encore en l'absence de loi.Le principe, encore aujourd'hui, est celui de la compétence du chef de service à intervenir toutesles fois qu'un régime législatif n'est pas directement applicable. 

- la grève demeure interdite à certaines catégories de fonctionnaires, au nom du principe decontinuité du SP → certains SP sont jugés essentiel au fonctionnement de la nation

(magistrats,policiers,militaires) même si on a pu assister à des mouvements de grève dont la légalitéétait discutable. ex : grève des magistrats en 2010 et reports d'audiences ; mouvements de grève des CRS

- instauration de services minimums pour certains SP → limitation au droit de grève au nom d'unenécessaire continuité du service. ex : pour le service de la communication audio-visuelle et la loi du 30 décembre1986 enterriné par le Cconstit.Quant aux services de transport régulier de voyageurs, loi du 21 août 2007, quant au service minimum des écoles

 primaires et maternelle, loi du 20 août 2000 → ces textes instaurent de multiples procédures destinées à limiter leseffets de la grève sur les usagers (information 24h avant l'entrée en grève de l'état du trafic, accueil des enfants par lesétablissements...) MAIS ce n'est pas à proprement parler un service minimum.

= le principe de continuité essentiellement se traduit par un encadrement plus ou moins rigoureux dudroit de grève.

3.2.3. Le principe d'égalité

- Le principe d'égalité dispose des fondements juridiques les plus nobles, les plus anciens, les plusnombreux. Le principe d'égalité est proclamé par la DDHC (1789) en son art 1 « les hommes naissentet demeurent égaux en droit », en son art 6 (égalité de tous les citoyens devant la loi). Selon laConstitution, la République assure l'égalité devant la loi sans distinction d'origine, de race ou dereligion et le Cconstit dès la décision « taxation d'offices » 1973 a consacré le principe d'égalitécomme un principe constitutionnel.

- par la suite traduit en « principe d'égalité des usagers devant le service public » à la fois par leCE, dans CE Société des Concerts du Conservation 1951 et le Cconstit dans sa décision du 12 juillet1979 « ponts et péages » qualifier le principe de principe à valeur constitutionnelle.

Du point de vue de son contenu, le principe d'égalité regroupe plusieurs règles dont l'articulation peuts'avérer complexe.

- l'égalité de tous devant la loi : tous les individus doivent être traités de la même manière- MAIS il a été établi que soit l'intérêt général soit des différences objectives dans lasituation particulière des usagers d'un service, pouvaient justifier l'application de règlesdifférentes Cconstit décision du 29 juillet 1998 « loi relative à la lutte contre les

exclusions » → « le principe d'égalité ne s'oppose ni à ce que le législateur règle de façondifférente des situations différentes, ni à ce qu'il déroge à l'égalité pour des raisons d'intérêt 

 général . »

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MAIS il n'est jamais obligatoire de traiter différemment des situations différentes.

• les différences objectives :- CE Sect. 10 mai 1974 Denoyez et Chorques 3 tarifs pour les usagers du bac (habitants de Ré,habitants de Charente-Maritimes, habitant des rdm), le tarif pour les habitants de Charente-Maritimessemblait peu légitime → pour le CE il n'y a pas de différences objectives de situations justifiant un

traitement différent.- CAA Lyon 13 avril 2000 Commune de St Sorlin d'Arves station de ski dans lequel le conseilmunicipal avait offert un tarif privilégié aux habitants de la commune → la fixation de tarif différentsà diverses catégories d'usagers impliquent qu'il existe entre les usagers des différences objectives desituations ou que l'intérêt général commande cette mesure.- Le juge accepte des différences objectives appréciables entre usagers permettent l'application derègles différentes MAIS limites dans le fait qu'un certain nombre de distinctions sont illégales(race, origine, religion). CE 10 avril 2009 Mr El Haddioui Mr H avait était candidat à un concours derecrutement dans la fonction publique, lors de l'entretien oral avec le jury, questions en lien avec sonorigine qui étant prohibées par la loi a aboutit à l'annulation de la délibération du jury pour méconnaissance du principe d'égalité devant le SP et plus spécifiquement du principe d'égal accès

aux emplois publics (CE Barrel 1954). • l'intérêt général :- CE Sect. 29 décembre 1997 Commune de Nanterre était-il possible que le conservatoire municipalde Nanterre soit facturé à des tarifs différents en fonction des ressources des familles. Le CE accepteen raison de l'objectif d'intérêt général qui s'applique à la distinction de politique tarifaire.- CE 14 avril 1999 Mr Pêcheux était en cause la décision de rendre gratuit le péage aux automobilistes

 pratiquant le covoiturage → le CE a jugé une politique d'intérêt général permettant la fluidification dutrafic.C'est essentiellement en matière tarifaire que le principe d'égalité produit des effets dans lefonctionnement du SP MAIS il doit exister un rapport entre l'intérêt général invoqué et le SP encause. La variabilité des conceptions de l'égalité permet de comprendre que le droit français et laconception française du principe d'égalité n'est pas incompatible avec la « discrimination positive »(possibilité de traiter différemment un groupe de personnes en raison de désavantage structurel et dansle but de corriger cette situation d'≠).

3.2.4. Le principe de neutralité

Une autre déclinaison du principe d'égalité : le principe de neutralité. Principe très large qui jouevis-à-vis d'opinions religieuses, politiques, syndicales... → ce qui relève de la liberté de conscience.Intéresse plus spécialement certains SP ex : le SP de communication audio-visuelle, l'enseignement

Selon Pr. Jean Rivero Recueil Dalloz 1949 : le principe de laïcité → laïcité est une question passionnelle, mais au plan juridique, vision simplifiée : c'est le principe de neutralité religieuse del'État. Obligation de neutralité des bâtiments publics et des fonctionnaires.CE avis 2000 Mlle Marteau reprise les contours des obligations de neutralité pesant sur les agents

 publics : principe s'applique à l'ensemble des SP mais tous les agents publics bénéficient de la libertéde conscience ; mais surtout le fait pour un agent public de manifester dans l'exercice de sesfonctions, un signe de son appartenance religieuse, constitue un manquement.

Éventuelle extension du principe de neutralité aux usagers du SP → continue de causer problèmeen particulier dans le milieu de l'enseignement.

- position initiale du CE : CE 2 novembre 1992 Kherouaa le principe de laïcité de l'Étatimpose un enseignement dispensé dans le respect du principe de neutralité MAIS possibilité pour lesélèves de manifester leur appartenance religieuse dans les établissements scolaires. Neutralité

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religieuse ne génère d'obligations que pour les collectivités publiques.- loi du 15 mars 2004 a inséré un art141-5 au Code de l'Éducation qui interdit aux élèves le

 port de signes religieux au sein des établissements scolaires. → soumet des personnes privées à uneobligation de neutralité religieuse.

- CE 5 décembre 2007 Chain le seul port d'un signe religieux peut justifier une sanction àl'encontre de l'élève qui devient un contrevenant à la loi.

- Charte de la laïcité en 2007 adoptée par le Gouvernement → entend insister sur l'obligationde neutralité religieuse qui pèse sur les usagers du SP. Accommodements des établissementshospitaliers. Charte annexée, elle n'a pour l'instant pas de valeur contraignante.

- Collaborateur occasionnel du SP : personne privée qui en général, en situation d'urgence,est invitée à traiter son concours à la réalisation d'une opération de SP. Si dommage subi,indemnisation facilitée en raison de la qualité de collaborateur. A pu être étendu le principe deneutralité à ces individus ex : accompagnateurs de sorties scolaires. Proposition de l'UMP.

Ces interrogations contemporaines sont en passe de redéfinir la conception traditionnelle que l'onavait de la laïcité. On rattache ce principe à la loi de 1905 sur le schisme de l'État et de l'Église. art1réaffirme le principe de la liberté de culte, et interdit à la personne publique de reconnaître, favoriser,

subventionner aucun culte. Aujourd'hui on utilise le fondement de la laïcité comme restriction àla liberté religieuse. Multiplication des cas dans lesquels on prétend appliquer le principe deneutralité aux personnes privées, ce qui altère considérablement la vision que l'on avait avant du

 principe de laïcité.

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Le commentaire d'arrêtTA Paris 5 novembre 2010 « Considérant que Mme X a conclu le 16 octobre 2008, un contrat deformation professionnelle avec le GRETA (…) que Mme X demande au tribunal d'annuler cettedécision ».art L.141-5 du Code de l'Éducation → Mme X n'est pas une élève comme défini au terme de l'article,c'est une personne adulte suivant une formation professionnel dispensé dans un lycée public.→ il faut se forcer à construire sur le commentaire en s'appuyant sur des extraits du texte MAIS pasde paraphrase.

Intro : liens avec le principe d'égalité

I. La neutralité religieuse dans les SP : un principe en pleine mutationA. Un principe traditionnellement cantonné aux agents publicsB. Un principe aujourd'hui élargi aux usagers du SP : charte de la laïcité, loi de 2004 et

acceptation jurisprudentielle (nationale et €)

II. La portée de la loi de 2004 interprétée par le jugeA. Le raisonnement du juge : un « élève » suit une « formation initiale »B. L'enjeu : l'étendue du principe de laïcité (la solution inverse aurait abouti à ce que l'usager 

du SP soit en fait l'usager des bâtiments