chapitre 3 : propriétés du noyau...
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Chapitre 3 : Propriétés du Noyau atomiqueI. Noyaux stables
1) Masse du noyau et Energie de Liaison
2) Ligne de Stabilité
II. Généralités sur le noyau
1. Hamiltonien nucléaire
2. Formule de Bethe et Weizsäcker
III. Modèle de la goutte Liquide
1. Terme de volume
2. Terme de Surface
3. Terme coulombien
IV. Modèle du gaz de Fermi
1. Energie de Fermi et puits de potentiel nucléaire
2. Energie cinétique totale
3. Terme d’asymétrie en (N-Z)2
V. Termes Quantiques Correctifs
1. Terme d’appariement
2. Terme d’énergie de couche
2
Technique de mesure de la masse nucléaire
• La masse peut être déterminée soit par spectroscopie nucléaire, en mesurant le bilan d'énergie d'une réaction nucléaire ou d’une décroissance radioactive,
• soit par spectrométrie de masse :
qBpR
RVmqVBBVqF =⇒=⇒∧=
2rrr
3
Énergie de liaison des noyaux
4
drip-line proton
drip-line neutron
Rouge beta +
Bleu beta –
Jaune alpha
vert fission spontanée
β +
β -
αligne Z = N
La carte des noyaux et la ligne de stabilité
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II L’énergie de liaison du noyau
• Formule empirique de Bethe et Weizsäcker - 1935 :
• Les différents termes font intervenir des effets :– de volume : aV ~ 15-16 MeV– de surface : aS ~ 17 MeV– d’énergie coulombienne : aC ~ 0,7 MeV– d’asymétrie : aA ~ 23,6 MeV : Gaz de Fermi quantique– d’appariement : δ ~ 12 A-1/2 MeV : effets quantiques– c.c. : termes correctifs pour des couches pleines , nb magiques
ccA
ZNaAZZaAaAaZAB .
0)()1(),(
2
A31C32
SV +⎩⎨⎧±
+−
−−
−−=δ
Goutte liquide
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2) Terme de surface
• Les nucléons de surface sont moins liés (moins de voisins) que ceux du centre. La correction à apporter est de la forme :
3220
2310 44 ArRSArR ππ ==⇒= 32ABs −∝Δ
III Modèle de la Goutte liquide
1) Terme de Volume Si chaque nucléon interagit avec tous les autres, on a A(A-1)/2 combinaisons donc :
Or B/A ~ cte : Force nucléaire de courte portée, saturation de cette force.
AABAAAB ∝⇒
−∝ 2~
2)1(
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3) Terme d’énergie coulombienne
• En assimilant le noyau à une sphère uniformément chargée de rayon R, on peut calculer l’énergie coulombienne emmagasinée. L’énergie potentielle d’une couronne d’épaisseur dr (de charge dq) autour d’une sphère de rayon r est donnée par :
52
00
42
0
3
0
2
154
34
344
14)(
RdrrE
rrdrrrVdqdE
R
p
p
ρεπρ
επ
ρππε
ρπ
==
×=×=
∫
..0
)(),(2
A32
SV ccA
ZNaAaAaZAB +⎩⎨⎧±
+−
−−=δ
31
2
C AZa −
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Terme d’énergie coulombienne (suite)
• En considérant une distribution de charge sphérique et uniforme :
• En introduisant la constante de structure fine et le rayon du nucléon : R
ZeRR
ZeER
Zep
14
)(53
)34()(
154
34 0
25
622
2
03 πεπε
ππ
ρ ==⇒=
31
2
310
2
310
0
2
53
14
AZa
ArcZE
ArRc
eCp ==⇒
⎪⎭
⎪⎬⎫
=
= hh
απε
α
MeVfm
fmMeVr
caC 7.0)(2.1
)/(197137
153
53
0
===hα
On remplace Z2par Z(Z-1) pour la distribution de protons
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IV Modèle du gaz de Fermi
•Premier essai d’incorporer la Mécanique Quantique
•Hypothèse: l’interaction d’un nucléon avec les autres est représentée par un potentiel attractif constant limité au volume du noyau
•Les p et N sont libres mais confinés dans un puits de potentiel sphérique
•Le puits des neutron est plus profond, les p subissent la répulsion de Coulomb
•Chaque état d’énergie peut être occupé par 2 nucléons identiques (fermions)
•Les états d’énergie des n et p sont au même niveau. Ceci est soutenu par l’observation expérimentale que l’énergiede liaison du dernier nucléon est indep. de sa charge. De plus, les noyaux plus lourds ne pourraient pas être stables; n p.
Fig. extraite du Povh
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Modèle du gaz de Fermi
• On considère N fermions identiques dans un volume V. La probabilitéd’occupation d’un état d’énergie cinétique E est donnée par :
• Les particules remplissent des états jusqu’au niveau d’énergie dit de Fermi: Ef• On montre que le volume élémentaire dans l’espace des phases occupé par un
nucléon est h3.
• Le nombre de nucléons contenus dans un volume V avec une énergie comprise entre p et p+dp est :
• Le facteur 2 est du au spin de la particule : nucléon est un fermion de spin 1/2
kTEE F
eEob −
+=
1
1)(Pr1
EF E
T=0
3
242h
dppVdn π⋅⋅=
T
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1) Energie de Fermi
• Le nombre total de fermions (protons ou neutrons) dans le volume V est :
• On en déduit l’énergie de Fermi :
• Pour le volume nucléaire, on peut écrire :
Si pour N=Z :
31
0 3
2
0
32
42 ⎟⎠⎞
⎜⎝⎛=⇒
⋅⋅== ∫∫ Vol
Nhph
dppVoldnN F
pp FF
ππ
32222 322 ⎟⎟
⎠
⎞⎜⎜⎝
⎛==
VolN
mmpE FN
Fπh
ArRVol 30
3
34
34 ππ ==
MeVrmc
cAN
mrEF
33~8
92.19402
1978
92
)(4
92
32
2
232
20
2
232
20
2
⎟⎠⎞
⎜⎝⎛
××=⎟
⎠⎞
⎜⎝⎛=⎟
⎠⎞
⎜⎝⎛=
πππ hh
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2) Energie cinétique des nucléons
• Si on calcule l’énergie cinétique totale des nucléons d’un système nucléaire (A=Z+N) :
)(422
)(2
)()()(
3
2)(
0
2
)(
0
2
ZTdph
pVmp
ZTdnmpZTNTAT
np
n
np
n
F
F
+⋅
⋅⋅=
+=+=
∫
∫π
)()(53)( ZTnNEAT F +=
)(
)2(3
153)(
)2()2(2
54
)()2(54)(
54)(
23
3225
33
2325
253
53
ZTN
VmN
EZTNNmVE
ZTEmhmVZTp
hmVAT
n
Fn
F
Fnn
Fn
+=+=
+=+=
hh πππ
ππ
Fait légèrement différemment en cours
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Energie cinétique des nucléons (suite)
• De même pour les protons :
• Où on a considère que les masses des nucléons étaient identiques. Soit un gaz de N+Z=A fermions dégénérés.
• On en déduit l’énergie cinétique par nucléon :
[ ]
F
FF
AEAT
pZEnNEZTNTAT
53~)(
)()(53)()()( +=+=
MeVA
AEAAT F 20
53)(
≈≈
si Z = N
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⎪⎪⎩
⎪⎪⎨
⎧
⎟⎠⎞
⎜⎝⎛ −=
⎟⎠⎞
⎜⎝⎛ +=+=
⇒−=−=
AAZ
AAAN
ANZNε
εεε
12
12
)(21
2
⎥⎥⎦
⎤
⎢⎢⎣
⎡⎟⎠⎞
⎜⎝⎛ −+⎟
⎠⎞
⎜⎝⎛ +=
3535
11103)(
AAAEAT F
εε
3) Terme d’asymétrie neutrons-protons
[ ])()(53)( pZEnNEAT P
FnF +=
• On effectue un développement au second ordre en ε:
• On minimise l’énergie cinétique pour les noyaux A dont Z=N. L’écart par rapport à ce minimum est :
• Ce terme est important chez les noyaux lourd (excès en neutrons N≠Z). Pour les noyaux légers, on a en général Z=N.
AZNEAE
AAEAT FFF
22 )(31
53
9102
103~)( −
+=⎥⎥⎦
⎤
⎢⎢⎣
⎡⎟⎠⎞
⎜⎝⎛+
ε
AZNEATAT FNZNZ
2)(31~)()( −
− =≠
Détail du DL Pas fait en
cours voir TD
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Remarque
• Le terme d’énergie cinétique ne contient que la moitié du terme d’asymétrie puisque :
• L’autre partie est à trouver dans la maximisation de l’énergie potentiel de liaison.
MeVaMeVE aF 6.23~que alors11~31
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V Termes Correctifs
1) Terme d’appariement
• Le terme d’appariement (« pairing ») distingue les noyaux possédant un proton ou un neutron isolé. L’appariement contribue à la cohésion du noyau.
• Les noyaux les plus stables (avec +δ) auront un nombre pair de protons et de neutrons (Pair -Pair). Lorsqu’un nucléon est isolé, A impair (Pair-Impair) on perd une partie de cette énergie : δ=0. Si les deux sont isolés (Impair-Impair) le terme d’appariement devient négatif (-δ).
• Masse atomique
Noyaux A Impairs : une seule parabole de masse.Noyaux A Pairs : 2 paraboles de masse, celle des Pair-pair en dessous de
celle des impairs-impairsEcart de 2 δ entre les 2 paraboles. Par exemple, pour A =136, 2 δ = 2 MeV
MeVA 2112 −⋅±=δ
δmcbZaZBmZAmmZM nnepat ++=−−++= 2)()(
..0
)(),(2
A31
2
C32
SV ccA
ZNaAZaAaAaZAB +
⎩⎨⎧±
+−
−−−=δ
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Paraboles de masse
A (impair)= 135A (pair) = 136
2 paraboles dans le cas de A pair
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2) Energie de couche
• On observe une surstabilité de noyaux avec des nombres dit « magique » de proton ou de neutrons : N, Z = 2(He), 8(O), 20(Ca), 28(Ni), 50(Sn), 82(Pb), 126.
• Le diagramme représente l’énergie de séparation du dernier nucléon en fonction du nombre de neutrons pour des noyaux stables (comparaison théorie-expérience).
Sexp > Sthéo
• Sauts en énergie de séparation (ici du neutron) analogues aux grands potentiels d’ionisation des gazes rares: existence d’états d’énergie remplies en couches dans le noyau. La différence des couches « magiques » vient des différences des potentiels: EM (noyau, autres e-) pour l’ e- de l’atome, potentiel moyen nucléaire pour les protons et neutrons du noyau.
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RadioactivitéI Loi de décroissance radioactive
1) Probabilité de désintégration radioactive. Activité
λ est la constante de désintégration, qui est la proba. par unité de temps qu’un noyau se désintègre. Elle a la même valeur pour tous les noyaux de l’espèce donnée, et est indépendante du temps.
On appelle activité le nombre de désintégrations par unité de temps d ’un échantillon donné
Unités: dans le SI , Becquerel (Bq) : une désintégration par seconde
1 Ci = 3,7 1010 Bq , 1 Ci correspond à l’activité d’un g de Radium 226, de T ½ = 1622 ans, l = 1,42 10-11 s-1
)()( tNtNdtd λ=− tNtN λ−= e)0()(
tt eAeNdt
tdNtA λλλ −− ==−= 00)()(
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2) Période et Vie moyenne
• Période T: temps pour que la moitié des noyaux présents se désintègre
• La vie moyenne τ
Un individu de 70 kg a une activité de 8000 Bq dont 5000 sont dus au 40 K dans les os.
• Dans un processus radioactif, plus l’énergie disponible est grande, plus la désexcitation s’effectue rapidement. Par exemple, dans les desinteg. Alpha (on y reviendra), qui se fait par effet tunnel, les temps varient sur des ordres de grandeur
232 Th 228 Ra + α , Q = 4,08 MeV, T1/2 = 1,4 10 10 ans224 Th 220 Ra + α , Q = 7,31 MeV, T1/2 = 1 sec
On a Log T ~ a + b / sqrt Q
• Les désintégrations beta se font par Interaction faible. • n p + e- + ν T ½ = 898 sec, Q β = 782 keV
μ+ e+ + νe + νμ T ½ = 2,2 10 -6 s
• Les désintégrations par I forte sont très rapides ~10 -24 s
λλ /2ln,2/ 00 == − TeNN T
2ln1
0
0 T
dte
dtte
t
t
===∫
∫∞ −
∞−
λτ
λ
λ