chapitre vi la phrase corpcexe en francais...
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CHAPITRE - V I
LA PHRASE CORPCEXE EN FRANCAIS ET EN TAMOUL:
Une Ctude comparCe
l i d
C H A P I T R E VI
L A PHRASE COI.lPLEXE EN FRANCAIS ET E N TMOUL:
Une Ctude comparCe
Nous venons d'etudier dans les chapitres
precedents les phrases complexes en fransais et en
tamoul. Le prCsent chapitre sera consacrC B une Ctude
contrastive des phrases complexes fransaises et tamoules.
D'aprks une conception gCnCrale, la phrase
complexe est considCrCe comme un assemblage de deux ou
plusieurs phrases simples. La grammaire moderne pose la
thCorie de l'enchbssement et distingue B l'int6rieur
d'une phrase complexe une phrase matrice et une ou
plusieurs phrases enchissees. Elle distingue encore
l'enchassement d'une phrase h. l'intkrieur d'un Syntagme
Nominal de celui d'une phrase B llintCrieur d'un Syntagme
Verbal.
En ce qui concerne la phrase complexe construite
avec des propositions juxtaposQes et coordonnees, nous
constatons que le Erangais se sert de ces types de
constructions trhs frkquemment. Ce proc6dQ est consider6
comme un artifice de style. Les tours paratactiques
n'existe pas en tamoul. De la mdme fafon les phrases avec
des propositions coordonnees ne sont pas toujours
plausibles en tamoul comme il n'existe pas de
coordonnants qui puissent relier les propositions ou les
phrases.
Nous allons donc concentrer notre attention sur
les constructions qui resultent des deux enchlssements
dont nous venons de parler.
1. Les subordonnCes conjonctives en franfais et
en tamoul:
Notre analyse porte sur les phrases complexes
fransaises contenant des subordonnkes conjonctives et
leurs Qquivalents tamouls.
Le premier contraste qui s'inpose, c'est la
position des subordonnhes conjonctives par rapport la
proposition principale, en franfais et en tamoul. '
Etudions les exemples suivants:
Je veux gue tu sortes.
b Uurrs UU/(~L€I ROO pnO dl&&lsO.
I ni m k a ventum enru naan virumpineen I . Le telephone sonne lorsque nous mangeons.
prrPam erri3t&tb Currre 4~rra~cui3Cudl u d a&@@.
I naankal caapitumpootu tolaipeeci mani atikkiratu I
En frangais, la subordonnee conjonctive suit la
principale alorsque c'est la subordonnee qui commence la
phrase en tamoul. En conshquence, le mot relieur, c'est-
B-dire la conjonction de subordination (que, lorsque
etc;) se met en tete de la subordonnke en frangais et les
"complCtiseurs" tamouls ( I enru( , Ipootu/ etc.) se
mettent aprks la subordonnke.
Dans le cas de 1a.phrase complexe franfaise, les
deux verbes, le verbe principal et le verbe subordonne,
sont conjugues au mode personnel. En revanche, dans une
phrase complexe tamoule un seul verbe est conjuguk au
mode personnel et les autres verbes sont B la forme non-
finie. Le verbe au mode personnel se met a la fin de la
phrase complexe et on ne peut rien ajouter 1 cet Cnonce.
La recursivitb s'effectue en fran~ais et en tamoul dans
les sens opposes:
Ex: Je dis que gegi-gppopce-la_pog~ei~eeggget. f fLL>
... aOp 6)ei1@mu Oun& O#mJ)BfirO ado p a l
Comme en frangais, les subordonnCes complCtives
tamoules aussi peuvent assurer la plupart des fonctions
d'un Syntagme Nominal:
SUJET
qu'il fume troe est dangereux.
a o l a&& q- LhFfius subsrrra.
I avan atikam wkai pitippatu aapataanatu I
COMPLEMENT D'OBJET DIRECT
I1 dit gu'il etait d6solC.
find orptr&prb ae~f iOpO ctOg rl QrrrOaa&.
i taan eemaarramatainteen enru avan connaan I * COMPLEMENT CIRCONSTANCIEL DE CAUSE
I1 souffrait parcesue sa tante le traitait
cruellement.
~ P . I O U I a m r b r p r r ~)csrr~ou, R&fi~firr&
*l &uiruLrrcD.
I avanutaiya cinnammaa kotumai ceytataal avan . tunpapattaan 1
Les compl4tives infinitives fran~aises ont
normalement un infinitif tamoul comme leur 6quivalent
seman tique :
Kannan est all4 chez le voisin pour iouer.
s&d u&abo, dL@e~ dLamurr~ OurrerrL.
/ kannan pakkattu vii;ukku vilaiyaata poonaan 1
En fran~ais, le verbe de la subordonnee
conjonctive doit se mettre au subjonctif si le verbe de
la principale exprime une volontk, un sentiment etc.
Comme la notion du subjonctif est Ctrangkre au tamoul,
l'effet produit par ce mode irrkel est fourni par des
moyens lexicaux. Voici un exemple:
1.Je veux que tu chantes.
2.Je dis que tu chantes.
Dans ltexemple 1 , le verbe chanter est au
subjonctif alors que dans l'exemple 2 , le verbe chanter est au mode indicatif. On peut traduire ces deux phrases
en tamoul et les versions tamoules sont:
U K L OQ&@ a&# PI74 c;JlOirbL/&p&.
I nii paapeentun enm naan virumpukireen I
2 . 8 urr-rrl a&@ prr& 4m-r&&3lp0.
1 nii paapkiray enru naan collukireen I
Les subordonnees conjonctives sont relikes, en
fran~ais, aux principales par une conjonction de
subordination QUE ou SI , ou par une locution
conjonctive. Le tamoul poskde huit mots suivants qui
fonctionnent comme les "complhmentiseurs" ou
"compl6tiseurs" :
a&# adp, aa 0 4 ~ 0 gs 1 enru 1 1 enra 1 1 ena 1 / enpatu 1 1 aaka 1
u4 80 laakiyal lpatil et Iaarul
Les quatre premiers sont dCrivCs du verbe adlenl
qui signifie 'dire' en fran~ais:
lenrul est le participe verbal
lenral est le participe relatif
lenal est l'infinitif
(enpatul est la forme substantivhe du verbe.,Jenl
Le cinquibme et le sixikme sont des formes
dCriv8es du verbe 4g laakul qui veut dire "devenir" en
fransais:
laaka1 est l'infinftif
laakiyal est le participe relatif
Les deux derniers, Viz. lpatil et laarul ne sont
que des particules.
Analysons quelques exemples des subordonnees
conjonctives tamoules introduites par les subordonnants
que nous venons d'bnumerer:
I ejamaan tan veelaikkaaran yookiyamaana manitan enra
unmaiyai valiyuruttinaan 1 Le mattre rassura le fait que son domestique
etait honnCte.
DON LARKIN affirme que lenrul et lenpatul sont
des conjonctions de subordination de base (marques de
compl6tivisation)' et les rapproche avec "THAT" anglais
et "QUOD" latin.
Les outils de complktivisation lenrul, lenral et
Ienpatul sont capables d'enchbsser les phrases completes
ainsi que les phrases elliptiques:
I avan mazai wykiratu emu/enpatai/glra ceiytiyai uruti ptuttinaan I I1 confirma gu'il pleuvait.
'DON LARKIN,"Enru and Enpatu as complement markers in Tamil" &: Third Seminar on Dravidian Linauistica,Ed. S.AGESTHIALINGOM h S.U.
SHANF!4JGAM,AnnamalaiNagar:Annamalai Univeraity,l97Z,pp.37-74.
1 avan naan enkee pookireen enru keettatm naan nuul . . nilayam wokireen wu conneen 1
Quand il me demanda oh j'allais, je disais que
j'allais B la bibliothhque.
I cita cinimavirku pookireen enratun raamu taanm varuveen wu connaan I - Quand Sita dit qu'elle allait au film, Ramu dit
qu'il y allait aussi.
I avar naan nanraaka patikkireenaa emu keeFtaar / 11 me demanda si je faisais bien toes dtudes.
Le coordonnant lenrul peut introduire aussi lee onomatopbs
et lea nombres:
gab ' e * a40 acv@~C.
I aval oo emu alarinaal I Elle cria "0" !
+o. €ID&@ a l o asbDml.
I onru, irantu emu enninaan I 11 compta un , deux, trois....
Nous avons remarque que dans le tamoul littdraire
Ienrul est remplacd par jena/ qui est sa variante
sstylistique:
E x : @&5 Currl p n m a n crs r o ~ $ f i n l .
I inru pooy naalai vaa ena uraittaan I I1 dit de s'en aller aujourd'hui et de revenir demain..
En tamoul, tous les verbes ne peuvent pas prendre
des propositions subordonnees compldments qui comrnencent
par lenru) et lenpatuj. Seulement les verbes mentionnds
dans la liste ci-dessous peuvent accepter des propositions
cornpldrnents avec lenru):
lo~pukkol I /vaati/
1 toonru 1 1 vinavu 1 I nampu l Iviyal
Ivarpuruttu /
/ karuutu 1 lmutiw cey 1 / tiirmaani 1
accepter
discuter
apparaltre
demander
croire
Stre dtonnd
insister
considerer
dkider
dkterminer
WJaWb / aiyyappatu 1 dourer
aptunh letirpaarl attendre
* @ a n e m 1 aaloocanai valanku 1 donner d w w e i l s
mfis
/ arivurai kotu 1 1 uuki 1 1 teri 1 I tittamitul
lcoll
I P a r I 1 yooci 1 lcintil
1 ninai ,I ennu /
1 pilampu I 1 eccari / 1 elutu (
donner des conseils
deviner
apprendre
proposer
dire
regarder
penser
penser
penser
lamenter
avertir
krire
Ex: fi &pan& nPl@ giry&Qejrr&.
lnii kurravaali enru oppukkoll
Acceptes gue tu es coupable.
lavan naalai varuvaanaa enru vinavu I Tu demandes s'il viendra demain.
lputtakam etuttu vara venntum enru varpuuuruttul
Tu insistes qu'il faut apporter le livre.
Les verbes qui peuvent prendre des propositions
compl4ments aprhs lenpatul sont:
loppukkoll
1 keel 1 / unar / / ari j
lcoll
. I maru 1 I euri l 1 pulappatuttu 1 1 etirpaar 1 1 uuki 1 1 teri 1 1 kuuru 1 1 ninai 1 1 vilanku 1
accepter
demander
sentir
apprendre
dire
refuser
comprendre
apparattre
attendre
deviner
apprendre
annoncer ,dire
penser
comprendre
EX: ~ c v r s l L @ ~ L aOumg gtqLQerr0.
I ulakam uruntai enpatai oppokkol 1 Tu acceptes que la terre est ronde.
I ulakan uruntai enpatai avanukku kuuru.
Tu lui dis gue la terre est ronde.
2. Les subordonnees relatives en franpais et
en tamoul:
Nous venons d'etudier dans les chapitres
4 et 5 , les propositions subordonnees relatives
franfaises et les participes relatifs tamouls. La langue
tamoule n'a pas de pronom relatif proprement dit;
l'equivalent semantique de la proposition subordonnee
relative franfaise n'est qu'une forme verbale tamoule
appelee "paticipe relatif". . Nous comptons faire dans cette deuxikme partie du
chapitre VI, une etude comparie des propositions
subordonn6es relatives fran~aises et des participes
relatifs tamouls.
Ce qui attire l'attention des linguistes de prime
abord, c'est l'absence totale du pronom relatif en tamoul.
Le pronom relatif franfais joue un r61e trks important
dans la construction des phrases complexes en frangais.
Comme tout pronom, il remplace essentiellement un nom ou
un autre pronom. En plus de cette fonction pronominale, il
dtablit un lien, une relation entre deux propositions.
L'absence d'un tel pronom en tamoul - c'est-ir-dire un
pronom ir double fonction - entrafne dCja une conskquence bien marquee: la reduction d'une proposition en une .forme
verbale.
En fransais, le pronom peut assumer comme un nom,
le r8le d'un sujet ou d'un complCment. La subordonnie
relative est donc conforme a la structure de la phrase
simple, c'est h dire, SUJET + VERBE + OBJET.
Ex: Je te presente un ami ui m'a sauvC la vie. 9s V 0
LIQquivalent semantique de cette phrase en tamoul est:
nct r l l L s ~ csrrbfi @ucgcs emIe
a&rlb a a & & ~ & .
/en uyiraik kaatta nanpanai unakku arimukam ceykireen I participe relatif
Tout le participe relatif formant un seul bloc, prend le
statut d'un adjectif et se rattache au nom (antdcddent).
D'ordinaire, les adjectifs sont antCposCs en
tamoul:
"I1 sembZe que l e s principaur adjectifs c o m m c
ou& hrperiyal, p & ~ /na::al, &k IciriyaI
sont simplement prgfixds aux noms qu'ils
quatifient. "' Ex: p&W murub I nalla paiyan 1 bon garfon
8 4 ~ 1 c e u c u ~ lciriya paiyanl petit garfon
Iperiya paiyanl grand gargan
gar he chief adjectives O u h r e a t , p;&a good, little etc. seem
quite simple, merely prefixed to the noun they qualify." A.H.ARDEN,A
Proaressive Grammar o f the Tamil lanquaqe,Madras: CLS, 1976 p.7.
Cela explique l'anteposition des participes
relatifs en tamoul. En outre, la place du participe
relatif tamoul par rapport au nom (antkchdent) est
determinee par la regle (soutram) 916 du Tolkaapiam:
I p e y a r e n c u k i l a v i p e y a r o o t u rnutiyurnee I " L e norn suit l e p a r t i c i p e r e l a t i f "
KAMIL ZVELEBIL a dtmontre l'importance de ce
principe dans le systeme grammatical tamoul d'apris le
schema suivant:
" d D = d e t e r m i n a n s p r e c e d e n s d e t e r r n i n a t u m " ( L a t i n )
" C e Z u i q u i d d t e r m i n e i d ) p r l c P d e c e l u i q u i e s t
d l t e r r n i n l ( ~ 1 ' ' ~
En revanche, la proposition subordonnee relative
fran~aise se met toujours apres son antecedent:
Ex: Le garGon qui est venu hier ... Le livre gue i'ai donne hier...
Parfois, la langue 1ittCraire pour donner B la relativa un
relief particulier, la place avant ltant6c4dent:
Ex: Elle me montra, qui iouait, dans son jardin, un de
ces hes charmants de Provence, aux lows yeux resign&.
(M.Barris: Le jardin de Sr4nice, p.49)
3~~~~ ZVELEBIL,"A note on Temil Syntax: Nhattinai 55" in:Tamil
Culture, Vol. V , N O ? , Jan 1956, p.72
Le type 3 de la construction relative que nous
avons signale dans le chapitre 5 (p. ) merite une etude
approfondie. I1 s'agit bien du modele que le tamoul a
empruntC au Sanskrit. En voici un exemple:
urr&rrS. I nee- entap paiyan vantaanoo antap paiyan paatukiraanl
Le RarGon qui est venu hier chante.
Dans cet exemple, Jental est un adjectif inerrogatif.
L'utilisation de cet interrogatif B la place d'un relatif
renforce l'hypoth&se de certains grammairiens qui trouvent
une relation morphologique entre ces deux classes de mots:
"La relation morphoZogique entre pronoms
interrogatifs et reZatifs qu'on rencontre duns Za
plupart des Zangues indo-europdennes, y compris
Ze franpais, mdrite un bref commentatre duns Ze
cadre des questions. ~ e s formes
"who", "when", "which" en angtais ICf. PgaZement
le f r a n ~ a i s QUI, QUE, Z'atlemand WHECHER, Ze
latin "QUI" etc.1 qui sont diachroniquement
reZi6es aus pronoms interrogatifs. "' Seul le sens du verbe principal permet de
4 ~ . ~ ~ ~ ~ ~ , ~ e m e n t i c s in Linquistics,Cambridge University
Press, trad. fr.,56mantipue Linquistique, Paris:Lsrouase, 1980, p.378
repartition en relatif ou en interrogatif:
Ex: I1 regarde ce que tu lis. (relatif)
I1 demande ce que tu lis. (interrogatif)
I1 htudie ce dont vous lui avez parle. (relatif)
I1 demande ce dont vous lui avez parlh. (interrogatif)
I1 reste aussi des cas ambigus:
Ex: Je ne vois pas qui pourrait me rendre ce
service. (la personne qui pourrait ou quelle
personne pourrai t)
En franfais aussi bien qu'en tamoul, le verbe de
la relative peut se mettre dans les trois temps, Viz.
present, passe et futur, selon le cas:
Ex: a@@ muu(t / varukira paiyan / Le gerfon qui vient.. (present)
prreo at@ muulb
lnaalai vanun paiyanl
Le garfon qui viendra demain... (futur)
Cpbm ~ h s
(neerru vanta paiyan 1 Le garGon qui est venu hier ... (passe)
Le verbe de la subordonnee relative franfaise se
met a l'indicatif pour exprimer un fait certain et riel;
et au conditionnel pour exprimer un Fait hypothetique ou
imaginaire:
Ex: J'ai trouve un mkdecin gui a pu me guerir. (fait
r6el)
Donnez-moi la liste des livres qui vous plairaient.
(fait hypothetique)
Quand on marque, un bat B atteindre, une intention,
une consequence ou quand l'idbe est teintie d'un certain
doute, de quelque incertitude, le verbe se met au
subjonctif:
Je cherche un mbdecin gui puisse me guerir.
Je vois peu d'hommes qui soient contents de leur sort.
Le mode conditionnel et le mode subjonctif n'ont
pas d'equivalents correspondants en tamoul. 11s se rendent
par les effets lexicaux:
1 unnai tirupti ceyyak kuutiya puttakankalin pa5:iyalai ennipn btu I Domez-moi la liste des livres qui vous ~lairaient.
1 ennai kunappatuttak kuutiya vaitiyarai naan teefukireen 1 Je cherche un m&decin gui puisse me guhrir.
Dans ces deux exemples, lkuutiyal exprime le doute ou
1'6ventualit6.
restreignent le sens de 11antec8dent en y ajoutant un
Clement indispensable au sens; on ne saurait les supprimer
sans detruire 1'8conomie de la phrase:
Ex: La foi qui n'agit point, est-ce une foi
sinchre 7 (Racine, Athalie,I ii)
Les relatives d8terminatives ne sont pas separees de leur
antecedent par une virgule.
b) Les relatives explicatives ne servent jamais B
restreindre le sens de 1'antCcCdent; elles fournissent
quelques details supplementaires, quelque explication non-
indispensable. On pourrait les supprimer sans nuire au
sens de la phrase:
Ex: Son cocher, qui Ctait ivre, s'assoupit tout B coup. (Flaubert,Madame Bovary, I1 8)
Les relatives explicatives (non-restrictives) se placent
normalement entre deux virgules).
Les relatives explicatives se distinguent, en
£ranfais, soit par une pause ( B l'oral), soit par des
virgules ( B l'ecrit). La syntaxe tamoule ne dispose pas de
tels moyens pour distinguer les relatives explicatives des
relatives determinatives. Ce n'est qu'en Ctudiant le sens
de l'antecedent qu'on pourrait determiner la valeur ou la
nature des participes relatifs tamouls: les relatives
determinatives n'accompagnent pas les noms dont le sens
est bien defini; les relatives qui precedent les noms dont
le sens est bien difini sont genCralement explicatives.
Dans l'exemple:
urrg&@ wLBjO~6qdrm ~ I I U ( W Q .
I paaratattin vafakkeeyulla imayamalail
Les Himalayas,qui se trouvent au Nord de l'Inde...
Ipaaratattin vatakkeeyullal est un participe relatif
explicatif et non determinatif, puisque "LES HIMALAYAS"
est un nom propre. I1 s'agit d'une chaine de montagnes qui
se trouve au Nord de 1'Inde. Mais dans l'exemple suivant,
le participe relatif est d6terminatif5:
L!IT5@$@ ~ ~ O L & ~ & ~ & O T ~k6~fkb
1 paaratattin va!akkeeyulla uurkalil / Dans les villes qui se trouvent au Nord de 1'Inde.
La grammaire traditionnelle adopte la terminologie
de proposition subordonnee relative et participe relatif.
Mais la grammaire genhrative et transformationnelle
introduit une nouvelle approche: la conception de la
phrase enchdsshe ou constituante et de la phrase matrice.
D'apres cette nouvelle approche, les subordonnCes
relatives en frangais ainsi que le participe relatif en
tamoul sont reconnus comme des phrases enchdsshes dominhes
5 ~ . ~ . ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ , ~ s l a t i v e Clause in Malayalam, Annsmalai Negar: Annamalai
University, 1978, p.17
par le noeud SN:
"En matzBre de phrases complexes, la termznologze
tradztzonnelle recourt h des crztkres dzspnrntes:
crztBre de la f o n c t ~ o n icompZltzve,
czrconstanczellei du mode de lzazson frelatzve),
de la catdgorze morphologzque du verbe
(znfznztzve, partzczpLale).. . Pourtant, d'un po%nt de vue structural, on met azsdment en
correspondance les prznczpaux types de subordon-
ndes et dzvers const~tuants majeurs de la phrase:
on d ~ s t z n g u e r a aznsz, selon la place qu'elles
occupent duns l'arbre, des phrases-SN, des phrases
SA et des phrases S Adj. En outre, pour rompre
avec l'opposztzon prznczpaZe/subordonnBe, on
parlera plutdt des phrases enchessdes quand on
ddszgnera ces structures P placdes sous les noeuds
SN, SA, SAdj et de phrase matrzce pour la phrase
quz Zes ench&ssev6
Alors que les grammalrlens tradltionnels
s1int6r&ssent aux structures de surface de la langue,
CHOMSKY voit dans la structure profonde le veritable objet
d'&tude7. Dans les structures profondes de 1'Cnonce
franfais et celui du tamoul on a des phrases simples8. La
transformation d'enchbssement est appliquee .i ces phrases
simples: une phrase simple s'enchlsse dans le Syntagme
Nominal de l'autre phrase. Une condition doit cependant
stre satisfaite pourque ce procCdC soit possible: la
presence d'un nom identique dans les deux phrases simples.
La rigle de rC6criture du syntagme nominal
enchdssant une phrase sera:
s N - - - - - - - > Det + N + Qu-P
NB: SN- syntagme nominal ; Det- D4terminant; N- nom;
Qu- marqueur d'enchbssement; P- phrase
Essayons d'appliquer cette rkgle aux deux langues
en question:
Soient les Syntagmes Nominaux:
- le gargon qui parle Cue& ouud
1 peecukira paiyan 1 en franfais et en tamoul respectivement.. La
reprksentation arborielle de ces Syntagmes Nominaux:
'EDMA,L~ linquistipue, Peris:C.H.Favrod, 1978, p.96
B ~ . ~ . ~ ~ ~ ~ ~ , ~ . ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ , ~ . ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ , LO=. cit.
- P.T.ABRAHAM, op. cit.: pp. 2-9
Le syntagme nominal franfais: O N
le garGon qui parle
Le syntagme nominal tamoul:
SN
fb_ir___iU-l 0 paiyan peecukir-a
peecukir-a pai~an
(Remarques: 1. Le tamoul n'a pas d'article dkfini, Detg
2. 'a' final de 'peecukira' correspond B 'QU' selon Pope)
En frapsais, le pronom relatif QUI peut
fonctionner comme sujet et QUE comme complement d'objet
direct, dans la phrase ench6sske. Comme il n'existe pas de
pronom relatif en tamoul, la relation qui pourrait exister
entre 11ant8cCdent et le participe relatif n'est pas
claire. Afin de lever cette ambiguitb structurale, on est
obligi de retracer les structures profondes:
Par exemple, lpaatukira paiyanl et lpaatukira
paattul sont structuralement identiques. La phrase Jpaiyan
paattu paatukiraanl peut donner naissance B ces deux
Syntagmes Nomin.aux. Dans Ipaatukira paiyanl, Ipaiyanl est
le sujet; dans lpaatukira paatul, lpaattul est le
complOment d'objet direct. Le systeme des pronoms relatifs
fransais ne prisente pas une telle confusion:
Ex: Le gar$on qui chante...
La chanson que le garfon chante.,.
Quoique le participe relatif tamoul et la
proposition subordonnCe relative Eran~aise soient
semantiquement identiques et que la grammaire
ginhrative et transformationnelle les considere comme
Ctant le risultat d'un m?me procidi, la relativisation, il
existe toujours des oppositions sur le plan de la
conception, la structure et la distribution, au niveau de
structure de surface.