cognitive computing also update 3/2014 fr

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Êtes-vous aussi un fan de Star Trek IV? Dans cette épopée de science-fiction, l'équipage du vaisseau spatial Enterprise revient du futur vers la fin du vingtième siècle. Ils sont alors confrontés à toutes sortes de technologies informatiques que nous connaissions alors. Dans une scène magnifique, l'ingénieur chef Scotty essaie de par- ler avec l'ordinateur en utilisant la souris comme microphone. Mais son «Hello computer» reste sans réponse. Scotty est désarmé. En revenant du futur, il s'attend à pouvoir se faire comprendre par l'ordi- nateur de manière naturelle et à être entièrement soutenu. Jusqu'à présent, tout cela n'était qu'un rêve pour l'avenir. Un changement est toutefois en vue. Les systèmes qu'on appelle cognitifs nous ap- porterons leur soutien en tant qu'outil de pensée et ils changeront radicalement notre vie et notre travail. De la recherche à la création Les premiers pas dans cette voie vers de tels systèmes assistants et très innovateurs sont déjà faits. Lorsque le système Watson a gagné contre les meilleurs champions du monde au jeu télévisé américain Jeopardy! en 2011, on a franchit une étape importante. À une question complexe, Watson fournit une réponse précise et non plus uniquement une liste de résultats de recherche. Seuls une compréhension hautement développée du langage et une analyse hyper rapide d'immenses quantités de données textuelles, de même que des algorithmes d'apprentissage raffinés ont rendu la chose possible. Watson apporte son aide à des médecins dans leurs re- cherches. Les diagnostics peuvent être ainsi posés de manière plus fiable et plus précise, et on peut déterminer les meilleures thérapies. L'élément central, c'est que le système présente de manière trans- parente le chemin qui l'a mené à son estimation. C'est toujours l'être humain qui prend la décision. Les systèmes cognitifs ne sont pas des systèmes experts mais des systèmes pour les experts. Les recherches et les analyses dans l'océan de données numériques constituent un aspect important. Les pronostics en sont un autre. Les systèmes cognitifs peuvent fortement contribuer à étendre et à enrichir à différents niveaux notre capacité de réflexion. Cette fonc- tion ressemble à un regard dans une boule de cristal – sauf qu'ici, il y a des algorithmes complexes qui entrent en jeu. Dans les situa- tions de prises de décision difficiles, les systèmes cognitifs peuvent également nous aider à peser les différents arguments. Est-ce que les vidéos comme «Un zombie est pendu à la corde de la cloche» sont dommageables au développement des jeunes? Le «Watson Debator» collecte et sélectionne les informations relevantes pour un problème donné et présente le pour et le contre. Les systèmes cognitifs pourront aussi soutenir des processus créatifs dans une certaine mesure. «Chef Watson», par exemple, se glisse dans le rôle d'un chef de cuisine pour créer une nouvelle L'HOMME ET LA MACHINE À L'ÈRE DES SYSTÈMES COGNITIFS par Dr. Karin Vey, Executive Briefing Manager, IBM Research – Zurich recette. Le système combine des ingrédients sur la base de recettes connues, de connaissances sur les structures moléculaires et les réactions chimiques, ainsi que sur les préférences gustatives. De nouvelles créations résultent de nouvelles combinaisons – comme un punch de champagne innovateur que les convives ont trouvé «intéressant, une nouvelle expérience gustative». «Hello computer» – L'utilisation rendue simple Employer les systèmes cognitifs de la meilleure manière requiert une interaction aussi simple que possible – comme dans le vaisseau spatial Enterprise. Quel que soit le lieu où l'on se trouvait, on pouvait simplement parler dans l'espace et l'ordinateur répondait. Nous aus- si, nous parlerons de plus en plus avec des systèmes informatiques comme nous le faisons avec des collègues. À l'ère des données massives, l'ordinateur est fréquemment incapable de donner une réponse simple. Souvent, il est nécessaire de disposer de présen- tations qui rendent les données massives compréhensibles – sur des écrans ou à l'aide de projections holographiques dans l'espace. L'interaction se fait alors par le toucher, les mouvements, la parole, le regard – en tout cas de manière intuitive. Les environnements cognitifs entrent surtout en jeu lorsqu'il y a des questions très complexes, par exemple dans les recherches de ré- sultats positifs. Comme dans le film «Minority Report», nous nous déplacerons dans des espaces virtuels dans lesquels nous plonge- rons complètement. Là, nous pourrons interagir de nombreuses ma- Nous nous trouvons à l'aube d'un grand changement qui recèle un immense potentiel. L'élément décisif, c'est de réussir à organiser de manière optimale la collaboration entre l'homme et la machine. Un futur qui existe déjà aujourd'hui. Les environnements qu'on appelle cognitifs permettent d'entrer plus efficacement et plus directement en contact avec les systèmes capables d'apprendre, à l'aide de gestes et de langage naturel. ALSO NEWS 8

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Cognitive Computing ALSO Update 3/2014 FR

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Êtes-vous aussi un fan de Star Trek IV? Dans cette épopée de science-fiction, l'équipage du vaisseau spatial Enterprise revient du futur vers la fin du vingtième siècle. Ils sont alors confrontés à toutes sortes de technologies informatiques que nous connaissions alors. Dans une scène magnifique, l'ingénieur chef Scotty essaie de par-ler avec l'ordinateur en utilisant la souris comme microphone. Mais son «Hello computer» reste sans réponse. Scotty est désarmé. En revenant du futur, il s'attend à pouvoir se faire comprendre par l'ordi-nateur de manière naturelle et à être entièrement soutenu. Jusqu'à présent, tout cela n'était qu'un rêve pour l'avenir. Un changement est toutefois en vue. Les systèmes qu'on appelle cognitifs nous ap-porterons leur soutien en tant qu'outil de pensée et ils changeront radicalement notre vie et notre travail.

De la recherche à la création Les premiers pas dans cette voie vers de tels systèmes assistants et très innovateurs sont déjà faits. Lorsque le système Watson a gagné contre les meilleurs champions du monde au jeu télévisé américain Jeopardy! en 2011, on a franchit une étape importante. À une question complexe, Watson fournit une réponse précise et non plus uniquement une liste de résultats de recherche. Seuls une compréhension hautement développée du langage et une analyse hyper rapide d'immenses quantités de données textuelles, de même que des algorithmes d'apprentissage raffinés ont rendu la chose possible. Watson apporte son aide à des médecins dans leurs re-cherches. Les diagnostics peuvent être ainsi posés de manière plus fiable et plus précise, et on peut déterminer les meilleures thérapies. L'élément central, c'est que le système présente de manière trans-parente le chemin qui l'a mené à son estimation. C'est toujours l'être humain qui prend la décision. Les systèmes cognitifs ne sont pas des systèmes experts mais des systèmes pour les experts.

Les recherches et les analyses dans l'océan de données numériques constituent un aspect important. Les pronostics en sont un autre. Les systèmes cognitifs peuvent fortement contribuer à étendre et à enrichir à différents niveaux notre capacité de réflexion. Cette fonc-tion ressemble à un regard dans une boule de cristal – sauf qu'ici, il y a des algorithmes complexes qui entrent en jeu. Dans les situa-tions de prises de décision difficiles, les systèmes cognitifs peuvent également nous aider à peser les différents arguments. Est-ce que les vidéos comme «Un zombie est pendu à la corde de la cloche» sont dommageables au développement des jeunes? Le «Watson Debator» collecte et sélectionne les informations relevantes pour un problème donné et présente le pour et le contre.

Les systèmes cognitifs pourront aussi soutenir des processus créatifs dans une certaine mesure. «Chef Watson», par exemple, se glisse dans le rôle d'un chef de cuisine pour créer une nouvelle

L'HOMME ET LA MACHINE À L'ÈRE DES SYSTÈMES COGNITIFS

par Dr. Karin Vey, Executive Briefing Manager, IBM Research – Zurich

recette. Le système combine des ingrédients sur la base de recettes connues, de connaissances sur les structures moléculaires et les réactions chimiques, ainsi que sur les préférences gustatives. De nouvelles créations résultent de nouvelles combinaisons – comme un punch de champagne innovateur que les convives ont trouvé «intéressant, une nouvelle expérience gustative».

«Hello computer» – L'utilisation rendue simpleEmployer les systèmes cognitifs de la meilleure manière requiert une interaction aussi simple que possible – comme dans le vaisseau spatial Enterprise. Quel que soit le lieu où l'on se trouvait, on pouvait simplement parler dans l'espace et l'ordinateur répondait. Nous aus-si, nous parlerons de plus en plus avec des systèmes informatiques comme nous le faisons avec des collègues. À l'ère des données massives, l'ordinateur est fréquemment incapable de donner une réponse simple. Souvent, il est nécessaire de disposer de présen-tations qui rendent les données massives compréhensibles – sur des écrans ou à l'aide de projections holographiques dans l'espace. L'interaction se fait alors par le toucher, les mouvements, la parole, le regard – en tout cas de manière intuitive.

Les environnements cognitifs entrent surtout en jeu lorsqu'il y a des questions très complexes, par exemple dans les recherches de ré-sultats positifs. Comme dans le film «Minority Report», nous nous déplacerons dans des espaces virtuels dans lesquels nous plonge-rons complètement. Là, nous pourrons interagir de nombreuses ma-

Nous nous trouvons à l'aube d'un grand changement qui recèle un immense potentiel. L'élément décisif, c'est de réussir à organiser de manière optimale la collaboration entre l'homme et la machine.

Un futur qui existe déjà aujourd'hui. Les environnements qu'on appelle cognitifs permettent d'entrer plus efficacement et plus directement en contact avec les systèmes capables d'apprendre, à l'aide de gestes et de langage naturel.

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nières avec les données. Des systèmes cognitifs interviennent dans le nuage, en arrière-plan, et ils permettent une analyse pertinente des données. Dans les situations de prises de décisions complexes, les environnements cognitifs peuvent porter l'intelligence collective d'un groupe à un haut niveau et lui apporter son soutien, de sorte que les décisions prises soient plus proches des indices à disposition.

Les environnements cognitifs offrent une infrastructure qui rend possible une interaction quasi symbiotique entre l'être humain et le système capable d'apprendre sous forme d'unité intégrée. Exemple: la protection contre les catastrophes. Un ouragan est annoncé. Un employé d'un fournisseur d'énergie doit établir un plan de secours. Comme assistant, il a un système Cogs – agents cognitifs – à ses côtés, pour les plans de secours ou les modèles météorologiques lo-caux. Suivant les demandes, les Cogs peuvent intervenir et intégrer en temps réel des informations provenant de capteurs ou d'autre flux de données. En quelques minutes, il est ainsi possible de discuter des avantages et des inconvénients des différents plans. L'être humain et la machine collaborent à un rythme déterminé par la vitesse de la pensée.

À l'ère des systèmes cognitifs, un partenariat entre l'être humain et les systèmes capables d'apprendre devient possible. Il renforcera et étendra notre capacité cognitive individuelle et collective, en parti-culier celle qui est liée à la compréhension et à la découverte. La justification de la présence des systèmes cognitifs dépend de nous et de nos questions et réflexions, présence sans laquelle les points de repère d'une recherche ou d'une pesée des éléments de décision nous manqueraient. Dans le cas idéal, ils nous aident à cultiver nos capacités les plus personnelles: émotions, empathie et imagination. Les systèmes cognitifs ouvrent une nouvelle ère de l'informatique. Nous vivrons dans un monde où les systèmes informatiques seront omniprésents mais pas dominants.

Dr. Karin VeyDr. Karin Vey est une experte en tendances et en innovations. Au Centre de recherche IBM de Rüschlikon, elle parle de l'avenir des technologies de l'infor-mation, entre autres dans les secteurs du gouvernement et de la formation.

Les systèmes cognitifs changeront fondamentalement non seulement la manière dont nous apprenons et travaillons mais aussi très directement notre environnement de travail.

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