comment l’éradiquer ? comment parvenir à la sérénité

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Qu’est-ce que la colère ? Par quels moyens la maîtriser ? Comment l’éradiquer ? Comment parvenir à la sérénité intérieure et établir la concorde ? Tels sont les problèmes que Sénèque soulève dans ce dialogue.

Après avoir analysé la nature et les ravages de cette maladie de l’âme, le célèbre philosophe stoïcien (né quatre ans avant Jésus-Christ et mort en 65 de notre ère) explique comment y remédier de manière pratique.

Si ces pages reflètent l’idée que les Anciens se faisaient de la colère, les exemples, les conseils et les injonctions qui abondent dans ce petit traité en font toujours un véritable viatique susceptible de nous guider sur la voie de l’apaisement.

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Collection dirigée par Lidia Breda

Du même auteur chez le même éditeur

De la tranquillité de l’âmeDe la brièveté de la vieConsolationsLe Temps à soiDe la clémence

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Sénèque

De la colèreRavages et remèdes

Traduit du latin, préfacé et annoté par Nicolas Waquet

Rivages PochePetite Bibliothèque

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Retrouvez l’ensemble des parutions des Éditions Payot & Rivages sur

www.payot- rivages.fr

Titre original : De iraTexte latin établi par John W. Basore pour The Loeb

Classical Library, Harvard University Press, Cambridge, Massachusetts, London, England, 1928.

© 2014, Éditions Payot & Rivages pour la présente édition

106, boulevard Saint- Germain – 75006 Paris

ISBN : 978-2-7436-2846-8

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Préface

L a colère fascinait les Anciens. Troublés par sa puissance, les poètes l’ont chantée, les

penseurs l’ont sondée. Homère en a fait les pre-mières syllabes de l’Iliade, l’injectant durable-ment comme un venin sublime dans le cœur des dieux et des héros. Chrysippe, Posidonius, Aristote, Théophraste, Philodème, Plutarque et d’autres lui ont consacré des traités entiers, pour la plupart perdus ou mutilés. Celui de Sénèque, le De ira, a peu souffert des outrages du temps. Les nombreuses copies dont il a fait l’objet attestent l’ampleur de sa diffusion et de son succès auprès des auteurs païens comme des rhéteurs chrétiens. Lactance, l’un des plus éminents, s’en est largement inspiré pour son ouvrage Sur la colère de Dieu.

C’est en réponse à celle de l’empereur Claude que Sénèque, près de trois siècles auparavant, a composé le De ira. On estime en effet que le texte fut rédigé en 41 après Jésus- Christ, date à laquelle Claude promulgua un édit dans lequel

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il s’engagea à ne plus s’emporter. Le prince, conscient des terribles crises de fureur qui bou-leversaient fréquemment sa conduite et sa phy-sionomie, promit en accédant au trône que ses colères seraient toujours passagères et justifiées. Cet édit pour le moins surprenant touchait à la philosophie des passions, domaine particulière-ment cher aux Stoïciens, dont Sénèque avait suivi les leçons dès sa jeunesse. Abonder dans le sens de l’empereur en stigmatisant la colère était pour lui un moyen de se signaler avantageusement et de relancer une carrière politique compromise par l’hostilité qu’il avait affichée envers les abus de Caligula. Sénèque – à l’instar de Cicéron – n’était pas un philosophe de profession, mais un magis-trat qui cherchait depuis trois ans à retrouver la place qu’il avait su se tailler à la cour impériale.

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Ce fils d’un lettré de Cordoue, conduit à Rome de bonne heure pour y étudier l’éloquence et la philosophie, était rapidement passé pour l’un des orateurs les plus habiles de son temps. Engagé dans la carrière des honneurs, le cursus honorum, ce brillant avocat n’avait pas tardé à obtenir la questure avant de devenir sénateur. Son ambition et ses talents lui avaient valu de faire fortune, de se rapprocher du pouvoir et d’exciter la jalousie de Caligula, qui songea même à le tuer. Après

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avoir échappé de peu à cette condamnation à mort, Sénèque, alors âgé d’une petite quarantaine d’années, fut de nouveau disgracié en 41. On a parfois pensé que le De ira était immédiate-ment postérieur à cette disgrâce. Banni en Corse au cours de cette même année, Sénèque s’était attiré les foudres de Claude après avoir été accusé d’adultère avec Julia Livilla, l’une des sœurs de Caligula. Il ne sera rappelé d’exil qu’en 49, à la demande d’Agrippine, sœur de Julia et mère de Néron, dont Sénèque sera successivement le précepteur, le conseiller et la victime, puisqu’il se suicidera sur son ordre en 65.

L’auteur du De ira – dont l’œuvre comprend également des poèmes, des tragédies, plusieurs ouvrages d’histoire, de géographie, d’histoire naturelle et de philosophie morale – avait déjà écrit à cette époque quelques Dialogues. Celui qui nous occupe ici est adressé à son frère aîné, Lucius Annaeus Novatus. Adopté par un ami de son père, le rhéteur Junius Gallion, Novatus prit le nom de ce dernier comme le voulait la coutume romaine. Proconsul d’Achaïe vers 52 après Jésus- Christ, consul vers 58, il pouvait s’enorgueillir d’une belle réussite politique. C’est d’ailleurs devant son tribunal, comme le men-tionnent les Actes des Apôtres, que saint Paul fut sommé à comparaître par les Juifs de Corinthe. Vraisemblablement préteur en cette année 41, Novatus était bien en cour et évoluait dans les

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hautes sphères de l’Empire. Il se trouvait donc en mesure de diffuser l’ouvrage de son frère auprès des gens influents et de la fine fleur de la société romaine. Certains spécialistes pensent même que Novatus suggéra à son frère l’idée du De ira. Il semble légitime que le philosophe lui ait dédié un texte destiné à conforter l’empereur dans les dispositions qu’il venait de prendre pour mieux gouverner l’État et sa propre personne.

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Le De ira s’inscrit effectivement dans la tra-dition des « traités de gouvernement », genre très en vogue auquel Cicéron avait sacrifié à la suite d’insignes Stoïciens comme Cléanthe, Zénon et Chrysippe. Sénèque se glisse ici dans leur sillage en s’attaquant aux dirigeants pour lesquels la colère est un privilège royal dont on peut user sans retenue. Caligula était coutumier du fait et sa barbarie marque encore de son sceau plus d’un passage de ce dialogue. En se dressant contre les tyrans colériques, Sénèque a certainement senti qu’il pouvait commencer à influer sur Claude à la faveur de son édit et de ses promesses de tempérance. La colère du prince se manifestait avec une virulence particulière dans sa manière – sa manie, précise Suétone dans sa biographie – d’exercer la justice sans relâche et en n’importe quelle circonstance ; justice qu’il

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rendait d’ailleurs fort mal. Sa colère se déchaî-nait dans la conduite frénétique des audiences, dictait la rigueur disproportionnée des sentences et s’assouvissait dans l’exécution souvent arbi-traire des châtiments. C’est sans doute la raison pour laquelle jugements, magistrats, procès et tribunaux se bousculent dans ces pages.

Si le monde de la justice envahit surtout le second livre du De ira, le troisième regorge d’anecdotes où l’auteur érige en modèles des rois, des empereurs et des dignitaires de toute sorte, de toute époque et de tout pays. Ce cortège d’exempla rhétoriques présente autant d’exemples à suivre qu’à fuir. Afin de donner des règles de conduite « à celui qui se trouve à la tête de la cité », comme il le dit lui- même, Sénèque ne cesse d’opposer la figure du bon prince à celle du tyran détesté ; silhouette derrière laquelle se profile l’ombre de Caligula. Claude, qui avait connu et subi sa cruauté démentielle, nourris-sait à son égard la même haine que Sénèque. L’assassinat de l’empereur exécré, en janvier 41, propulsa le premier à la tête de l’Empire et encouragea le second à prendre la plume pour tempérer le ressentiment qui risquait d’aveugler le nouveau prince.

Aussi Sénèque exhorte- t-il l’empereur à ne pas céder à la rancune, à la rage vengeresse qu’il sent bouillir dans cette âme encline à une jus-tice expéditive et débridée. Il cherche donc à

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cerner la colère en prenant soin de la distinguer de l’irascibilité : la première (ira) est un accès de fureur, la seconde (iracundia) un état durable d’animosité. Cette distinction, qui apparaît jus-tement dans l’édit de Claude dont nous parlions plus haut, est tout aussi traditionnelle que la place d’honneur dévolue à la colère dans les nombreux ouvrages sur les passions.

Lactance nous a transmis quelques définitions formulées par les philosophes païens et nous per-met ainsi de combler la seule lacune qu’offre le manuscrit du De ira. Voici ce qu’il note au chapitre XVII de son traité Sur la colère de Dieu : « “La colère, dit Sénèque, est le désir de se ven-ger d’une injustice”. Pour d’autres, comme le dit Posidonius, c’est le désir de punir celui qui nous aurait injustement lésés. D’autres encore en donnent la définition suivante : “La colère est un élan de l’âme qui nous porte à nuire à celui qui nous a nui, ou qui a voulu nous nuire.” » Comprise comme un désir violent, immodéré, la colère entre donc dans la catégorie de la cupiditas, l’une des quatre passions cardinales de la classifi-cation stoïcienne. Comme ses prédécesseurs, qui voyaient aussi dans la colère la plus funeste des passions, Sénèque la définit puis la condamne méthodiquement pour ses excès dans les trois livres de son traité.

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Le De ira se compose de trois volets recou-vrant en réalité une structure bipartite. Sénèque traite son sujet en deux temps. À une partie théorique, fortement influencée par la pensée de Chrysippe, succède une partie thérapeutique nourrie des réflexions de Posidonius, autre grand Stoïcien. Le passage de l’une à l’autre s’effectue très exactement au début du chapitre XVIII du second livre. Avant d’aller plus loin, arrêtons- nous un instant sur la façon dont l’auteur donne corps à ces idées et ouvrons ce même livre au chapitre XXX. Celui- ci n’est qu’une énuméra-tion des différents types de coupables. Sénèque en dresse le catalogue au moyen d’une gradation allant de l’enfant à la divinité. Cela permet dans une situation donnée – en l’occurrence celle d’un procès, prise comme une situation typique d’irri-tation – de passer en revue les causes possibles de colère et de voir comment y résister dans chaque cas particulier. Le procédé stylistique que Sénèque fait jouer dans ce passage épouse donc parfaitement la réalité de ce qu’il éclaire. Le philosophe expose ici une méthode de pré-vention de la colère reposant sur l’application d’un remède général qui, pour être efficace, doit absolument correspondre à la cible en question.

À plus large échelle, Sénèque ne met pas en scène dans ses Dialogues un échange de vues à la manière de Platon ou de Cicéron : l’élément

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dramatique s’y trouve sciemment réduit à sa plus simple expression. Il ponctue son raisonnement de phrases brèves se présentant souvent comme des sentences. Fouettée par ces interrogations laconiques, la pensée progresse, bondit de l’une à l’autre. Les descriptions et les exemples sont détaillés, saisissants. L’écrivain latin excelle dans l’ekphrasis, ce type de discours qui met sous les yeux avec vigueur le sujet qu’il évoque.

Dans la personnification de la colère que l’on découvre au chapitre XXXV du livre II, Sénèque procède en peintre par petites touches d’épi-thètes, distribuées comme autant de coups de pinceaux. Il brosse là un portrait qui se complaît dans les détails les plus hideux, les plus repous-sants. Son intention est évidemment d’inspirer le plus profond dégoût pour ce vice. Mais la peinture de cette passion trahit aussi un certain goût de l’auteur pour les descriptions sanglantes, comme on peut le constater dans le récit du meurtre d’Agamemnon sur lequel se clôt la tra-gédie qu’il lui a consacrée. Sénèque adopte vo-lontiers une langue nerveuse, une syntaxe hachée. S’il grave les scènes initiales du De ira dans des propositions courtes afin de frapper l’esprit du lecteur et s’emparer de son attention, il conclut son dialogue par une salve d’interrogatives lapi-daires et assassines dont aucun détracteur ne peut se relever. La puissance de ces tableaux et le caractère universel de ces exemples, frappés

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au coin de la sagesse et du bon sens, en font des arguments difficiles à réfuter.

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La forme du dialogue se prête naturelle-ment à la polémique, et celle- ci occupe une place de choix dans le De ira. Platon, dont Posidonius admirait les thèses, est épargné. En revanche, Aristote et les siens sont largement pris à partie. De fait, Sénèque s’insurge contre les Péripatéticiens pour qui la colère, indépen-dante de notre volonté, est une passion innée, inévitable, que l’âme subit avec passivité. Selon Aristote et son disciple Théophraste, les pas-sions sont naturelles, utiles, et permettent même d’accomplir des hauts faits à condition de savoir les modérer. Sénèque soutient le contraire. Il ne montre aucune indulgence envers cette pas-sion effrénée et s’oppose aussi en cela aux thèses épicuriennes. Il rejoint néanmoins la conception de la colère envisagée par la physique aristotéli-cienne. Comme l’expose le maître du Lycée dans son traité De l’âme, la colère est engendrée par le bouillonnement du sang autour du cœur. Elle naît par conséquent « dans la poitrine », écrit Sénèque, car le cœur demeure pour les Anciens le siège de la passion et de la raison.

La morale stoïcienne s’appuie bien sur une philosophie de la nature. La théorie physiolo-

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gique des tempéraments, que Sénèque défend dans le deuxième livre, repose sur la théorie des quatre éléments issue de la physique d’Empé-docle. Pour le penseur présocratique, la terre, l’eau, l’air et le feu, qui se changent l’un en l’autre selon un ordre cyclique et défini, ont chacun leur qualité. Les diverses combinaisons de ces éléments fondamentaux expliquent la diver-sité des caractères ; ce qui fait dire à Sénèque que les personnes irascibles sont celles chez qui prédominent le feu et la chaleur qui lui est asso-ciée. La thérapeutique d’Hippocrate et de Galien – les deux figures de la médecine antique – se fonde sur cette conception de la nature. Aussi est- elle adoptée et rattachée à la psychologie par les philosophes stoïciens, qui se considèrent tous comme des médecins de l’âme.

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La colère, pour Sénèque, est une maladie, avec ses symptômes et ses remèdes. Ses ravages sont redoutables, contagieux, et ses effets dévastateurs frappent aussi bien l’esprit que le corps. Les Stoïciens estiment toutefois qu’il est possible de la juguler par une médication appropriée. Il s’agit, explique Sénèque, d’être sanus, c’est- à- dire à la fois « sain » et « raisonnable », puisqu’on emploie en latin cet adjectif pour qualifier un bon état physique comme un bon équilibre

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moral. Certains exercices permettent d’y parve-nir : appliquer les vérités apprises, les réciter, se les remémorer, faire son examen de conscience, tenir son journal intime, anticiper les malheurs possibles et se préparer à la mort ; autant de moyens de déjouer la colère et de s’entraîner à la sagesse en actions et en pensées. Sénèque montre d’ailleurs l’exemple dans le livre III du De ira. Celui qui est sanus est guéri. Cette gué-rison passe donc par la maîtrise de soi, pierre angulaire du stoïcisme. Elle suppose d’instaurer une distance avec le monde extérieur afin de « ne se laisser déconcerter par rien », pour citer un célèbre mot d’Horace, qui fut toujours hanté par la doctrine du Portique.

C’est à ce prix que l’on atteint l’¢p£qeia, l’absence de trouble. Cette impassibilité, ce calme intérieur est la condition du bonheur. Sénèque soulève également dans le troisième livre un autre concept de poids dans la pensée stoïcienne : l’eÙqum…a, c’est- à- dire la confiance, la joie, la tranquillité d’âme. Nous nous per-mettons de mentionner ces notions dans leur langue d’origine, car le jeu des racines et des préfixes en donne une idée plus précise que leurs traductions latines. On retrouve en effet dans l’¢p£qeia le mot p£qoj (la souffrance) précédé d’un a privatif marquant l’absence de cette souf-france. L’eÙqum…a, elle, renvoie au qumÒj (le cœur compris comme le siège des passions) auquel

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s’ajoute l’adverbe eâ dénotant ce qui est bien, ce qui est bon. Le mot dans son ensemble désigne ainsi une âme juste, équilibrée, heureuse. Le bon-heur consiste pour Sénèque à vivre de la manière la plus conforme à la nature. Or la colère – au même titre que les autres passions – lui appa-raît comme un mal contre nature. Il faut donc la combattre comme un obstacle à la sérénité intérieure et à l’établissement de la concorde.

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Calamité, fléau, plaie de l’humanité, la colère est certes à proscrire ; et la lutte que Sénèque mène contre cette passion maladive le conduit à envisager l’avenir de cette humanité. Prenant le mal à la racine, il veut éradiquer dès l’enfance tout ce qui viendra alimenter ce vice et expose pour ce faire un véritable programme éduca-tif dont la philosophie moderne s’est nourrie. Rousseau, par exemple, s’en souvient dans les premiers livres de l’Émile. Montaigne, parlant des châtiments qu’il faut infliger aux enfants, consigne dans le second livre des Essais qu’« il n’est passion qui esbranle tant la sincérité des jugements que la colère », en précisant aussitôt qu’il ne s’agit plus alors de correction mais de vengeance. Se délivrer de toute pensée de vengeance. C’est un point sur lequel le phi-losophe stoïcien revient constamment dans le

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De ira. Or c’est précisément l’un des traits majeurs du surhumain, de cette humanité à venir que Nietzsche – grand admirateur de Sénèque – appelle de ses vœux par la bouche de Zarathoustra ; car cette délivrance, lance- t-il entre deux éclats de rire, mène aux plus hauts espoirs.

Nicolas Waquet

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