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Commission de consultation itinérante sur les orientations
du Québec en matière de développement énergétique.
L’Estrie et le Québec pour une stratégie énergétique durable
Mémoire préparé par :
Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie
165 rue Moore, bureau 300 Sherbrooke, Québec J1H 1B8
Téléphone : 819-821-4357 Télécopieur : 819-821-3843
[email protected] www.environnementestrie.ca
Déposé le 8 octobre 2013
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
L’Estrie et le Québec pour une stratégie énergétique durable
Octobre 2013
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Rédaction
Chantal Bouchard, Directrice générale intérimaire, CREE
Antoni Daigle, Adjoint aux communications et partenariats, CREE
Alexandre Demers, Chargé de projets, CREE
Comité consultatif
André Nault, Président, AmiEs de la Terre de l’Estrie
Jean-Jacques Caron, Directeur général, Créneau Accord – bioindustries environnementales
Michel Saïkali, Conseiller en développement, Conférence régionale des élus de l’Estrie
Joanie Otis, Agente de développement jeunesse, Forum jeunesse Estrie
François Thomas, Urbaniste, Fédération de l’UPA-Estrie
Jean-Pierre Gouin, Coordonnateur du développement durable, SADC de l'Estrie
Révision
Chantal Bouchard, Directrice générale intérimaire, CREE
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TABLE DES MATIÈRES
PRESENTATION DU CONSEIL REGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ESTRIE .. 1
PRESENTATION DES CRE ET DU RNCREQ ............................................................. 1
LE CRE ESTRIE ET L’ENERGIE ................................................................................. 2
1 INTRODUCTION............................................................................................. 4
1.1 FAIRE DE L’ESTRIE UNE VITRINE TECHNOLOGIQUE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT RURAL ET URBAIN DURABLE
EN S’APPUYANT SUR LE DÉVELOPPEMENT DE COMPÉTENCES LOCALES ET L’ADOPTION DE PRATIQUES
INNOVANTES. ............................................................................................................................... 4 1.2 FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT D'UNE POLITIQUE QUI PROMEUT LE TRANSPORT DURABLE ET L’ACHAT
LOCAL / CIRCUITS COURTS. .............................................................................................................. 7 1.3 S’APPUYER SUR UN RÉSEAU D’INSTITUTIONS D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE, COMPLET ET INTÉGRÉ. ..... 12
2 LA NOUVELLE POLITIQUE ENERGETIQUE DU QUEBEC .............................. 15
2.1 RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE ............................................................................. 15 2.2 UTILISER LES SURPLUS D’ÉLECTRICITÉ POUR ACCENTUER L’ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS ET DÉVELOPPER
L’INDUSTRIE ............................................................................................................................... 15 2.3 FAVORISER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS TOUS LES SECTEURS ET POUR TOUTES LES SOURCES D’ÉNERGIE
POUR LE DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS .......................................................................................... 16 2.4 MISER SUR LA PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES ET DÉVELOPPER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
ÉMERGENTES EN FAVORISANT LE DÉVELOPPEMENT ET L’INNOVATION..................................................... 16 2.5 EXPLORER ET EXPLOITER DE FAÇON RESPONSABLE LES RÉSERVES D’HYDROCARBURES DU TERRITOIRE ET
VALORISER CETTE RESSOURCE AFIN D’ENRICHIR TOUS LES QUÉBÉCOIS .................................................... 17 2.6 ASSURER À LONG TERME LA SÉCURITÉ ET LA DIVERSITÉ DES APPROVISIONNEMENTS ÉNERGÉTIQUES DU QUÉBEC
............................................................................................................................................... 17
3 LES PRINCIPAUX OBSTACLES A LA MISE EN ŒUVRE EN REGION D’UNE
STRATEGIE DE REDUCTION DE LA DEPENDANCE AU PETROLE ................. 19
4 LA SITUATION DANS LAQUELLE L’ESTRIE DEVRAIT TENDRE DANS UN
HORIZON DE 20 A 30 ANS ............................................................................20
5 LES CONDITIONS DE SUCCES POUR ELARGIR L’ADHESION COMMUNE A
CETTE VISION ............................................................................................... 21
5.1 RECONNAITRE L’AMPLEUR DES DÉFIS ET DES OPPORTUNITÉS ................................................................ 21 5.2 SUSCITER L’ADHÉSION .................................................................................................................. 21 5.3 DES INSTRUMENTS DE GOUVERNANCE APPROPRIÉS ............................................................................ 22
6 CONCLUSION ............................................................................................... 23
7 BIBLIOGRAPHIE............................................................................................ 25
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PRÉSENTATION DU CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DE L’ESTRIE
Le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE), fondé en 1989, est un organisme de
concertation regroupant des intervenants de différents secteurs de la région de l’Estrie dans le but de
promouvoir la conservation et l’amélioration de l’environnement dans une optique de développement
durable.
Le CREE a pour mandat de favoriser et de promouvoir des stratégies d’actions concertées en vue
d’apporter des solutions aux problèmes environnementaux ainsi que de participer au développement
durable de la région par la sensibilisation, la formation, l’éducation et autres types d’actions.
Les domaines d’activités de l’organisme varient selon les priorités et se concentrent principalement
sur la protection de l’intégrité écologique, la gestion des matières résiduelles, l’énergie, le transport
durable, les changements climatiques, la gestion des matières dangereuses, la gestion de l’eau,
l’agriculture, la représentation et la prise de position dans les grands dossiers régionaux
environnementaux.
Dans les limites de ses pouvoirs, le CREE a la compétence d’intervenir sur l’ensemble du territoire de la
région administrative de l’Estrie (05), soit auprès des six (6) municipalités régionales de comté (MRC)
suivantes ainsi que de la Ville de Sherbrooke : la MRC du Granit, la MRC du Val-Saint-François, la MRC
de Coaticook, la MRC des Sources, la MRC du Haut-Saint-François et la MRC de Memphrémagog.
PRÉSENTATION DES CRE ET DU RNCREQ
Les conseils régionaux de l’environnement (CRE) existent au Québec depuis plus de 35 ans. Dès les
années 70, au Saguenay – Lac-Saint-Jean et dans l’Est-du-Québec, des groupes environnementaux se
sont réunis pour créer un organisme régional de concertation en environnement. À partir de la fin des
années 80, c’est au tour des régions de Québec, de l’Estrie, de la Montérégie, de l’Outaouais, de
Chaudière-Appalaches, de Lanaudière et de la Côte-Nord de fonder leur CRE.
Présents aujourd’hui sur tout le territoire (sauf dans le Nord-du-Québec), les seize CRE interviennent
en faveur de la protection et de l’amélioration de l’environnement à l’échelle de chacune des régions
administratives du Québec. Par leurs actions, ils cherchent à favoriser l’intégration des préoccupations
environnementales dans les processus de développement régional. Pour eux, ce développement doit
se faire dans le respect de la capacité de support des écosystèmes, une condition essentielle au
développement durable.
Les CRE sont des organismes autonomes, issus du milieu, reconnus comme des interlocuteurs
privilégiés du gouvernement sur les questions environnementales. En 2013, les CRE comptent
ensemble près de 1 800 membres. En tenant compte des réalités locales et régionales, les CRE
privilégient l’action, la concertation, l’éducation, l’information, la sensibilisation et la veille
environnementale pour atteindre leurs objectifs. Ils défendent des valeurs fondamentales comme la
solidarité, l’équité et le respect.
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Créé en 1991, au moment où déjà près de la moitié des CRE avaient vu le jour, le
Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) a le
mandat de renforcer le réseau des conseils régionaux de l’environnement et les interactions
entre eux, de développer des partenariats stratégiques et des projets porteurs, et de
représenter ses membres en faisant connaître leurs positions. En 1995, le gouvernement du
Québec appuie le développement de ces organisations et met en place un programme de
reconnaissance et de soutien financier.
LE CRE ESTRIE ET L’ÉNERGIE
Cela ne date pas d’hier que le CREE s’intéresse aux enjeux soulevés par l’énergie et les changements
climatiques. Depuis plusieurs années, le CREE est présent sur la scène publique afin de faire valoir ses
positions et diffuser l’information relative aux différents enjeux que touche l’énergie tels
l’aménagement du territoire, le transport et l’agriculture. Plus récemment, le CREE a coordonné le
projet nommé « les Rendez-vous de l'énergie ». La phase 1 de ce projet consistait à consulter, informer,
sensibiliser et mobiliser la population ainsi que les principaux acteurs par rapport à la dépendance aux
énergies fossiles, particulièrement le pétrole, et à l'autonomie énergétique. Au cours de cette phase,
le CREE a d’ailleurs utilisé plusieurs moyens pour rejoindre le plus grand nombre d’Estriens. Voici la liste
des activités qui ont été réalisées dans notre région :
• Table-ronde;
• Vox-pop;
• Élection nomade;
• Sondage éclair;
• Capsules radio;
• Site internet;
• Présentation d’une visioconférence;
• Présentation d’un documentaire;
• Ciné-débat;
• Conférence;
• Bar des sciences;
• Consultation publique à Sherbrooke;
• Consultation publique à Magog;
• Consultation publique à Lac-Mégantic;
• Sondage web.
Le rapport final de cette phase portant pour titre « Rendez-vous de l’énergie en Estrie Bilan régional et
recommandations » est disponible sur notre site web à l’adresse suivante :
http://www.environnementestrie.ca/site/rv_energie.php
Une seconde phase appelée « Par notre propre énergie » vient également de se terminer. Cette phase
a établi un diagnostic énergétique de la région et soumis un projet de plan d’action régional visant à
réduire notre dépendance aux énergies non renouvelables et à augmenter notre autonomie
énergétique. Ces documents nommés sont disponibles sur demande en écrivant par courriel à
Ainsi, entouré d’un comité régional composé d’individus provenant de différents secteurs et pour la
plupart présents lors de la première phase « des Rendez-vous de l'énergie », le CREE a réalisé un
portrait énergétique détaillé de la région estrienne. Ce portrait, pour lequel vous trouverez des faits
saillants dans les prochaines pages, présente la consommation d'énergie dans la région estrienne selon
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les différents vecteurs énergétiques. Ce document complète ainsi le rapport de la Commission
régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) qui porte sur la production d'énergie en
Estrie, nommé « Plan régional de développement intégré des ressources naturelles et du territoire de
l’Estrie » adopté par la Conférence régionale des élus de l’Estrie le 23 février 2011. Ensemble, ces deux
documents forment le portrait énergétique de l'Estrie. Enfin, grâce à ces données sur la consommation
et la production d’énergie régionales les membres du comité ont pu ainsi réaliser un plan d’action
régional.
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1 INTRODUCTION
Le présent mémoire s’appuie sur les travaux réalisés par le RNCREQ et les CRE dans le cadre des projets
« les Rendez-vous de l’énergie » et « Par notre propre énergie ». Dans le cadre de ces projets, nous
avons mobilisé les intervenants estriens sur la question de la dépendance au pétrole et nous avons
recueilli leurs préoccupations et recommandations. Ce mémoire est le produit d’un exercice de
mobilisation sans précédent. Celui-ci pave la voie à une adhésion à une politique énergétique qui
conjugue une vision s’inscrivant dans une optique de diminution de notre dépendance au pétrole ainsi
qu’à la diminution de nos émissions de gaz à effet de serre (GES).
Ce mémoire se divise en cinq sections distinctes. La première partie présente la vision régionale de
l’Estrie et ses recommandations proposées afin d’engager l’Estrie dans la nouvelle stratégie
énergétique québécoise. La seconde partie soulève nos commentaires sur les principaux objectifs de
la future politique énergétique proposée par le gouvernement du Québec. La troisième partie présente
des résultats issus de la mobilisation régionale en Estrie. La quatrième section mentionne ce vers quoi
devrait tendre l’Estrie. Enfin, la dernière section expose les conditions de succès favorisant
l’élargissement de l’adhésion du Québec à une vision commune en faveur de la diminution de la
dépendance au pétrole.
1.1 FAIRE DE L’ESTRIE UNE VITRINE TECHNOLOGIQUE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT RURAL
ET URBAIN DURABLE EN S’APPUYANT SUR LE DÉVELOPPEMENT DE COMPÉTENCES LOCALES
ET L’ADOPTION DE PRATIQUES INNOVANTES.
Chaque région possède ses particularités pouvant contribuer à leur manière à enrichir le Québec. Par
la même occasion, elles peuvent rendre le Québec plus résilient face à la dépendance au pétrole. C’est
en comptant sur les forces de chacune des régions que nous arriverons à tirer le meilleur de nous-
mêmes. L'Estrie dispose de plusieurs atouts en matière d’énergie. On peut penser à la filière des
technologies propres de Sherbrooke Innopole comptant 90 entreprises qui se démarquent dans des
secteurs variés, dont celui des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. La présence du
créneau ACCORD des Bio-industries environnementales, qui regroupe une quarantaine d'entreprises
privées œuvrant dans le domaine du bioassainissement, des bioénergies et des bioproduits, constitue
un autre atout. L’Estrie compte donc sur des pôles de compétitivités pour appuyer la mise en place
d’une vitrine technologique locale.
Le tandem efficacité et efficience énergétiques permettent d’identifier et de mettre en œuvre des
initiatives visant à diminuer la quantité d’énergie requise pour la réalisation d’une activité donnée ou
encore d’en faire davantage avec la même quantité. Ainsi apparaît le concept de négawatts : répondre
Recommandation
Promotion de l'efficacité énergétique.
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à la demande en électricité en réduisant la consommation ailleurs dans le réseau via l’économie
d’énergie ou l’efficacité énergétique. La taille du « gisement » de négawatts, exprimée par le potentiel
technico-économique (PTÉ), est estimée à 1 212 GWh. Il serait atteignable dans un horizon de 5 à 10 ans
si l’ensemble des améliorations déjà identifiées par Hydro-Québec étaient apportées aux
infrastructures existantes (Harvey, 2011).
Concernant les nouveaux développements et les activités économiques futures, il va sans dire que
l’Estrie, comme d’autres régions, doit modifier son modèle de développement afin d’intégrer des
pratiques favorables à l’utilisation des énergies passives et à une diminution de leur empreinte
énergétique. À travers leur schéma d’aménagement, les villes et municipalités ont le devoir de limiter
au maximum l’étalement urbain, et ce, même s’il est tentant pour elles de miser sur cette option afin
d’engranger davantage de revenus fonciers. Ce type de développement dépassé a un effet pervers
sur l’ensemble des coûts d'installation, d'entretien ainsi que de fonctionnement des transports et des
infrastructures. La densification, la mixité des usages ainsi que la compacité des quartiers doivent être
des éléments inclus systématiquement lors de la réaffectation, de la rénovation ou de l’allocation de
nouveaux secteurs du développement urbain. Sherbrooke, faisant figure de proue, a récemment
adopté son schéma d'aménagement 2012 - 2017 qui s'inscrit justement dans cette ligne directrice. Pour
assurer la cohérence entre les différents intervenants, notre regroupement demande au
Gouvernement du Québec de mettre sur pied une entité indépendante qui sera chargée de réaliser
les objectifs de réduction de la consommation d’énergie et d’assurer la cohésion des actions
gouvernementales avec les objectifs de la politique énergétique.
L’instauration d’obligations régionales et municipales de performance en matière d’efficacité et
d’efficience énergétiques aux promoteurs immobiliers entraînerait une meilleure performance
énergétique de la région. Les municipalités ont le devoir d’influencer le renouvellement du bâti en
proposant des incitatifs financiers favorisant la construction ou la rénovation répondant à des
critères de performances énergétique ou environnementale supérieurs. Afin d’inspirer les décideurs
et acteurs régionaux, les expériences réalisées ailleurs doivent être connues et partagées. Le
programme « Victoriaville – Habitation durable » est un exemple duquel les municipalités devraient
s’inspirer afin de mettre en place leur propre incitatif. Les investissements nécessaires à la mise en
place d’incitatifs financiers seront compensés par l’augmentation de la valeur des propriétés qui en
auront bénéficié.
En ce sens, grâce aux quatre entreprises distributrices d’électricité, l’Estrie a l’opportunité de
développer des programmes spécifiques à sa clientèle. En particulier, des programmes visant la
conversion ou le remplacement des systèmes de chauffage désuets et polluants, les systèmes
d’éclairage inapproprié, le rehaussement de l’isolation des bâtiments résidentiels. À la lumière de
l’explosion observée des mises en chantier résidentiel dans les dernières années, soit 20 % entre 2007
et 2009, l’effet de telles initiatives prend tout son sens pour les années à venir. Par la même occasion,
il serait pertinent de miser sur des sources d’énergie locales lors de ces conversions ou, à défaut, à
l’empreinte environnementale moindre. Les biomasses forestière et agricole, présentes sur le
territoire estrien, sont donc toutes indiquées dans ce contexte d’approvisionnement énergétique
régional. Le concept de réseau de chaleur doit faire partie intégrante du développement des
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nouveaux quartiers ou lors de leur réfection, principalement ceux industriels ou institutionnels. Bien
planifiée, l’introduction de cette technologie représente une source de revenu pour les municipalités
qui intégreraient le raccordement et l’utilisation obligatoire à ces réseaux de chaleur pour des usages
énergétiques spécifiques. Elle a déjà fait ses preuves au sein de l'Université Bishop's, en combinaison
avec la géothermie.
La part de la consommation énergétique estrienne attribuable au gaz naturel est assez importante,
soit 529 Mm3, et son réseau de distribution est bien établi. Cependant, le potentiel de conversion lié à
la consommation encore importante d’autres sources énergétiques pétrolières se traduit par une
consommation résidentielle de 23 millions de litres de mazout et de kérosène et de 41 millions de litres
par les secteurs commercial et institutionnel, principalement aux fins de chauffage des bâtiments. Or,
des alternatives énergétiques régionales sont disponibles pour les remplacer. Certains appareils
désuets sont toujours en fonction et une proportion non-négligeable du bâti présente un certain âge
nécessitant des rénovations afin d’offrir une meilleure efficience énergétique. Une conversion
partielle à la biomasse permettrait d’utiliser une ressource locale propre et économique. À titre
d’exemple, la coopérative BioÉnergie Mégantic a réalisé un projet au cœur du complexe scolaire Sacré-
Cœur à Lac-Mégantic d'une puissance de 500 kW. Depuis un peu plus d'un an, le chauffage du
complexe est réalisé grâce à un système fonctionnant à la biomasse agricole, biomasse produite dans
la région par la coopérative. À défaut, l’utilisation du gaz naturel en remplacement du mazout et du
kérosène présentement consommés offrirait une diminution de la quantité de GES émis de près de
25 %, soit 57 kg CO2 / GJ pour le gaz naturel contre 74 à 78 kg CO2 / GJ pour le mazout et kérosène.
De plus, l'emploi de la géothermie ainsi que du solaire thermique, individuellement ou en
combinaison, permettraient aux institutions et commerces de faire des économies tout en optant
pour des alternatives non polluantes locales. Le sol estrien, propice à une géothermie par échange de
chaleur, présente une forme importante d’énergie à exploiter. Par ailleurs, le solaire thermique offre
lui aussi un important gisement, soit près de 4 kWh/m2 ou 1 500 kWh/m2 annuels, que la vision
énergétique régionale aurait tort de négliger. Le projet réalisé à la laiterie Chagnon par l’entreprise
estrienne Rackam, spécialisée en utilisation du solaire thermique, est un exemple qui a permis de
diminuer la facture énergétique de près de 20 % tout en convertissant environ 180 000 kWh d’énergie,
soit environ 25 000 m3 de gaz naturel. L’ensemble du projet présente un retour sur investissement,
avant subvention, de 6 ans. Ce type de modification ou d’installation d’infrastructures est souvent plus
difficile à absorber par le milieu résidentiel. Cependant, pour les industries, commerces et institutions
(ICI), l’investissement est plus souvent à leur portée, à condition que celles-ci projettent encore réaliser
leurs activités dans la région dans l’espace de temps nécessaire à atteindre le retour sur
l’investissement.
Recommandation
Amélioration du bilan carbone et de l’efficacité énergétique des industries, commerces et
institutions (ICI).
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La tragédie survenue à Lac-Mégantic soulève des questions très importantes quant au transport de
matières dangereuses ou d’hydrocarbure. Qu’il se fasse par voie ferroviaire, maritime ou terrestre, le
transport de matières comme le pétrole, mais aussi d’autres produits chimiques, pose des enjeux de
sécurité pour l’ensemble du territoire québécois. Bien que nous ne remettions pas en question le
transport ferroviaire, véritable vecteur de développement pour les villes et villages du Québec, nous
soulignons qu’aucune activité économique ne devrait menacer l’intégrité physique, sociale et
environnementale de nos populations. Mis à part les projets récents d’inversement ou de construction
d’oléoduc et de gazoduc, les enjeux de transport de l’énergie ne sont que survolés dans le document.
Il serait souhaitable que les différents gouvernements puissent garantir la sécurité et la transparence
par rapport au transport des matières dangereuses et d’hydrocarbure. L’hiver dernier, la MRC de
Memphrémagog a demandé par une résolution la tenue de consultations du public sur le projet
d’inversion du pipeline Portland Montréal de la compagnie Pipeline Montréal-Portland par le Bureau
d’audiences publiques sur l’environnement du gouvernement du Québec. Bien que le projet soit
abandonné pour le moment, il convient à ce moment d’établir des balises plus claires quant au
transport d’hydrocarbure.
1.2 FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT D'UNE POLITIQUE QUI PROMEUT LE TRANSPORT DURABLE
ET L’ACHAT LOCAL / CIRCUITS COURTS.
En Estrie comme ailleurs, le transport routier est l'une des causes importantes de consommation
d'hydrocarbures. Au niveau du transport routier des marchandises, la consommation québécoise de
l’essence et du diesel sont en hausse considérable depuis les années 1990. Le phénomène
« just in time » a transformé l’industrie du camionnage en de véritables entrepôts sur route. Or une
proportion importante du transport des marchandises sert à nous nourrir. Pour différentes raisons,
les kilomètres parcourus par ce secteur s’accroissent considérablement année après année. L’une des
façons de diminuer les impacts environnementaux et économiques de cette tendance est de favoriser
une autonomie alimentaire régionale plus importante en retournant à des modes de production et
de distribution plus localisés et décentralisés. L’introduction de politique d’approvisionnement
responsable dans nos institutions ainsi qu’une meilleure internalisation des coûts réels de notre style
de consommation se révèlent être des avenues gagnantes afin de développer des circuits-courts,
autant pour les producteurs que pour les consommateurs.
Recommandation
Que les infrastructures de production, transformation et transport d’énergie qui
présentent une certaine usure fassent l’objet d’études et d’une mise à niveau afin de
limiter les impacts sociaux et environnementaux.
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La perte d'autonomie, en raison d'une détérioration progressive des sens, de la mobilité et des facultés
intellectuelles, accompagne souvent la vieillesse. Ainsi, dans un contexte de transport, l'obscurité et la
distance à parcourir se révèlent des obstacles aux déplacements de la population vieillissante. La
proportion plus importante de personnes de 65 ans et plus est d'ailleurs plus importante en Estrie que
dans les autres régions manufacturières similaires. Cette réalité s'observe davantage dans les MRC
périphériques à Sherbrooke qu'au sein de cette dernière. De plus, pour la plupart de ces MRC, près de
10 % à 30 % des travailleurs se déplacent vers Sherbrooke dans le cadre de leur travail. Ainsi, les besoins
en matière de transport se révèlent importants. Or, l'offre de transports collectifs local et interurbain
est justement la plus faible et la plus difficilement accessible là où le besoin est le plus grand et où la
densité de population est la plus faible. Afin de concilier ces considérations, il est primordial de
développer des solutions adaptées qui offriront une flexibilité suffisante à un coût raisonnable. Bien
qu'il existe des services de transport dans plusieurs de ces MRC, l'offre est limitée au niveau de sa
fréquence et de sa flexibilité. Pour le CREE, il est donc primordial qu'un financement adéquat
accompagne les services de transport qui doivent être développés ou améliorés dans ce contexte.
Au coeur de Sherbrooke, là où la densité est plus importante et où le réseau de la STS couvre une part
importante du territoire, un autre enjeu est observé. Alors que les heures de pointe engorgent le
système, son utilisation chute drastiquement en dehors de ces périodes. Marc Denault, président de
la STS et conseiller municipal, mentionnait qu’entre 2006 et 2013 la part absorbée par Sherbrooke de
ce budget est passée de 39 % à 46 %. Il devient donc impératif d'améliorer le coût par utilisateur soit
en diminuant les frais d'opération, soit en augmentant le financement.
Diminution des frais de fonctionnement : l'évaluation de véhicules à propulsion alternative,
hybrides, électriques ou fonctionnant aux biocarburants, devra être complétée afin d'opter
pour les solutions offrant le plus faible coût de fonctionnement sur la durée de vie de l'autobus.
L'emploi de véhicules hybrides ou fonctionnant aux biocarburants permettraient de mettre à
profit une expertise et des ressources énergétiques locales. L'utilisation d'électricité produite
en Estrie ou la consommation de biogaz et biodiesel disponibles sur le territoire, alors que les
entreprises ne produisent pas à leur plein potentiel, serait un atout à la fois pour
l'environnement, mais également pour l'économie estrienne. L'introduction d'une part plus
Recommandation
Promouvoir les transports collectif, actif et alternatif en améliorant l'offre, en
développant les infrastructures et en facilitant les choix durables.
Recommandation
Réduire la consommation de pétrole des parcs d’autobus publics.
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importante de véhicules plus petits permettraient également de diminuer les coûts associés
au carburant.
Par une utilisation accrue du service en période d’achalandage réduit : il n'est pas possible de
diminuer l'offre de service en transport collectif, sans quoi l'intérêt pour son utilisation risque
de s'effriter. C'est pourquoi, plutôt que de voir des véhicules se déplacer qu'avec une poignée
de passagers, Sherbrooke doit développer un modèle différent qui incitera à leur utilisation.
L'introduction d'une tarification modulée en fonction de l'achalandage devrait être
envisagée, permettant à toute la population de délaisser l'automobile et d'opter pour le
service de la STS à un tarif préférentiel.
Incitatifs supplémentaires : d'autres éléments de solution sont à évaluer pour parvenir au
résultat souhaité. L'introduction de voies réservées aux transports collectifs ou actifs, tels
l'autobus, le taxi, le covoiturage et le vélo, en période de pointe permettant de desservir plus
rapidement des secteurs plus distants souffrant d'un engorgement de déplacements
automobiles solo, comme l'arrondissement de Rock Forest. Cet élément de solution ne doit
pas être réservé seulement aux plus grands centres urbains comme Montréal, Québec et
Gatineau.
À la lumière des considérations précédentes, l’Estrie mise également sur l’augmentation de la part
des transports actifs en temps et en lieu opportuns. En particulier à Sherbrooke, près de 50 % des
travailleurs et étudiants habitent à 5 km ou moins de leur lieu de travail ou d'études, ce qui représente
20 minutes de vélo. Le principal obstacle à l'adoption de ces modes de transport réside dans le
sentiment d'insécurité qui les accompagne. En raison d'infrastructures insuffisantes, d'un réseau
cyclable utilitaire morcelé, d'éléments visuels rappelant l'espace réservé aux piétons et cyclistes ainsi
que l'absence de moyens d'apaisement de la circulation, le milieu n'incite que les plus téméraires à
utiliser ces modes de déplacement. Pourtant, ces derniers sont d'excellentes habitudes de vie qui
bénéficient à l'ensemble de la population tant aux niveaux social, de la santé, environnemental et
économique. En effet, les déplacements actifs permettent de tisser une toile sociale plus serrée, un
plus grand sentiment d'appartenance avec son milieu, de participer activement à l'amélioration de la
performance environnementale tout en diminuant les frais à longs termes sur le système de santé et
en instaurant de saines habitudes de vie qui se poursuivront toute une vie durant. Ainsi, afin de
rattraper le retard accumulé sur le développement des infrastructures piétonnes et cyclistes, un
investissement majeur ainsi que l'incorporation systématique de ces modes de déplacement dans
l'ensemble du réseau de transport lors de son développement ou de sa réfection doivent être faits.
Une directive à l'échelle provinciale aurait un effet de levier indéniable sur la prise en compte de ces
modes de transport dans le développement des municipalités et s'inscrirait dans les politiques de
saines habitudes de vie, de lutte et d'adaptation aux changements climatiques et aux différentes
initiatives favorables aux familles et aînés.
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L’Estrie mise sur un renforcement de l’autopartage et du covoiturage. En matière de covoiturage, le
Cégep de Sherbrooke a adopté une approche exemplaire. En effet, l’institution d’enseignement
propose une plateforme en ligne de covoiturage ainsi que le remboursement des vignettes de
stationnement aux étudiants n’étant pas desservis par le service de transport collectif de la STS et qui
covoiturent. Au-delà de ce volet, toute la stratégie du Cégep en matière de mobilité durable est
innovante et les organismes régionaux se doivent de s’en inspirer, en particulier les grands employeurs
qui composent avec un nombre restreint d’espaces de stationnement. D’autres employeurs proposent
plutôt un remboursement des déplacements professionnels modulés en fonction de l’occupation du
véhicule. Ainsi, les deux approches atteignent des objectifs communs : atténuer la circulation
automobile, améliorer l’empreinte carbone régionale, diminuer la consommation de pétrole. Depuis
septembre 2012, le CMDS et l’entreprise Communauto ont annoncé une entente unique une entente-
cadre permettant désormais à plusieurs grands employeurs et institutions sherbrookois d'offrir à leur
clientèle et à leur personnel une formule alléchante : l'adhésion gratuite au service d’autopartage de
Communauto ou l’abonnement à tarif réduit à l’un des forfaits. Cette entente ouvre la voie à une
nouvelle approche en matière de gestion des déplacements professionnels et personnels aux
entreprises participantes grâce à la dizaine de véhicules sur le territoire sherbrookois.
Afin de la faire connaître et d’accroitre l’intérêt qu’elle suscite, le nombre d’activités de mobilisation
et de sensibilisation en lien avec la mobilité durable s’est multipliés au cours des dernières années.
Les activités se sont principalement déroulées à Sherbrooke : la Semaine du vélo, la Randonnée des
élus, la Semaine de la mobilité durable, le PARK(ing) Day, la campagne Bon pied, bon œil ou le projet
À pied – à vélo jusqu’au boulot. Évidemment, la densité plus importante d’usagers et la mixité des
usages influencent certainement le lieu de réalisation de ces activités. Pour en tirer tous les bénéfices,
le CREE souhaite qu’elles se reproduisent et prennent de l’ampleur afin d’inciter davantage de gens
à opter pour une mobilité durable. Pour y parvenir, des sommes provenant des acteurs concernés
devront leur être consacrées pour assurer leur pérennité.
La mobilité durable n’étant pas seulement propre à Sherbrooke, notre organisme considère qu’il
reste encore à initier des campagnes similaires ailleurs sur le territoire dans le but de sensibiliser et
d’informer une part plus importante de la population estrienne. Une priorité devrait être mise sur les
milieux les plus denses des autres MRC dont Magog, Cookshire-Eaton, Lac-Mégantic et Coaticook.
Recommandation
Développer des campagnes de sensibilisation pour appuyer les initiatives en lien avec la
promotion des transports actif et collectif.
Recommandation
Promouvoir les circuits courts et l'agriculture soutenue par la communauté.
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
L’Estrie et le Québec pour une stratégie énergétique durable
Octobre 2013
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L’Estrie désire promouvoir davantage une agriculture locale, proposant des circuits courts et
soutenue par la communauté. 2 641 entreprises agricoles sont enregistrées sur le territoire estrien. La
production laitière, le secteur acéricole, l’élevage de bovin de boucherie ainsi que celui porcin
représentent 73 % des entreprises du secteur. Afin de faire la promotion de notre agriculture,
favorisant l’économie régionale, des initiatives visant à faire connaître producteurs et produits
estriens se multiplient : la présence des Marchés de solidarité, la Semaine des marchés de solidarité
régionaux, l’Agrifête, les marchés publics, etc. Bien qu’une part des produits locaux se retrouvent sur
les tablettes des supermarchés, il n’est pas toujours facile pour le consommateur de les identifier. De
plus, leur mise en concurrence avec des produits étrangers parfois à plus faible coût, grâce au
« dumping », ne leur est pas favorable. Le dictionnaire Larousse définit le « dumping » comme « une
pratique fréquente dans le commerce international, permettant à des entreprises exportatrices de
s'implanter sur un marché nouveau, où les habitudes des consommateurs ne leur permettraient pas
de vendre leurs produits s'ils étaient proposés au même prix que ceux de leurs concurrents locaux.
Cela peut conduire à des ventes à un prix inférieur au prix de revient. » Là où leur succès est indéniable
est à travers les points de chute de produits frais des producteurs régionaux. Afin de favoriser leur
consommation, notre regroupement suggère que la région élabore des ententes avec ses grands
employeurs. Cette approche permettra de se rapprocher davantage des consommateurs en proposant
des produits la sortie même des employés, au moment où les gens doivent souvent aller faire des
courses. Une telle proximité permettra aux consommateurs d’être en contact avec les produits et
leurs producteurs, tout en limitant les déplacements supplémentaires qu’engendre l’achat dans les
supermarchés ou dans les locaux des marchés qui ne sont pas sur le parcours des consommateurs.
Des initiatives allant en ce sens sont réalisées dans d’autres régions et ont été couronnées de succès.
Ainsi, plusieurs objectifs sont atteints par ce type de démarche : diminution des transports
automobiles évitables; diminution des distances parcourues par les produits alimentaires;
renforcement de l’agriculture locale; amélioration de l’économie régionale. Ainsi, le CREE considère
que le support de ces initiatives doit se poursuivre et la collaboration des institutions à la tenue de
point de chutes auprès de leurs employés doit être envisagée. D’ailleurs, l’obligation des institutions
à s’approvisionner en produits locaux s’inscrit dans la poursuite de ces objectifs, comme en témoigne
la Politique de souveraineté alimentaire adoptée par le gouvernement du Québec.
Dans les dernières années, l’agriculture urbaine a connu un gain d’intérêt certain. En Estrie, cela se
traduit par la multiplication des jardins communautaires et collectifs, par l’apparition de groupes
d’éducation à cette pratique, de groupes actifs militant pour la réappropriation d’espaces publics à des
fins agricoles. Certains ont été jusqu’à transformer leur couvert gazonné pour l’aménager en jardin de
façade. Le milieu municipal estrien ne s’est pas prononcé en la matière. Le CREE invite les municipalités
à revoir leurs règlements en matière d’aménagement afin de promouvoir des solutions innovantes
et favorables à cet usage, tout en balisant ce type d’aménagement, lorsque nécessaire.
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
L’Estrie et le Québec pour une stratégie énergétique durable
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1.3 S’APPUYER SUR UN RÉSEAU D’INSTITUTIONS D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE,
COMPLET ET INTÉGRÉ.
L’Estrie accueille un réseau d’institutions d’enseignement et de recherche complet et intégré. La
région compte sur la présence entre autres de 2 universités, 2 cégeps et de plusieurs centres de
recherche. Les créneaux de recherche sont nombreux : le développement des biocarburants à partir
d’algues et de déchets; les changements climatiques; le transport et la construction durable.
L’Université Bishop’s, l’Université de Sherbrooke et le Cégep de Sherbrooke se révèlent des terreaux
fertiles en matière d’aménagement, d’efficacité énergétique et de mobilité durable. Par l’implantation
de réseaux de chaleur, de murs solaires, d’utilisation de la géothermie, de la gestion des eaux de pluie
ou encore par les incitatifs pour délaisser la voiture solo, ces institutions de savoir révèlent à la fois de
site de recherche et de démonstration, mais elles inspirent la région à faire mieux. Leur rayonnement
est palpable sur l’Estrie et elles doivent continuer à influencer le développement régional. Des
partenariats avec des entreprises privées et des acteurs publics permettent de donner vie à des idées
et des concepts en développant des solutions concrètes ou en validant la viabilité de projets qui
stimulent l’entreprenariat local et l’économie.
La région a aussi la chance de compter sur la présence de la commission régionale des ressources
naturelles (CRRNT). Issue de la CRÉ de l’Estrie, la CRRNT a pour mandat de soutenir et de promouvoir
le développement durable ainsi que la conservation des ressources naturelles et du territoire de
l’Estrie. La CRRNT a d’ailleurs produit le Plan régional de développement intégré des ressources
naturelles et du territoire de l’Estrie (PRDIRT). Malheureusement, la Conférence régionale des élus de
l’Estrie a subi d’importantes coupures qui amputent la réalisation du plan de développement réalisé
par la Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire. La région ne peut garder sous
silence une incohérence majeure comme celui-ci. En effet, comme tous les efforts doivent être
déployés pour répondre aux défis énergétiques, il apparaît particulièrement incohérent que le
gouvernement du Québec ait récemment éliminé d’importants moyens financiers, dont disposaient
les CRÉ en regard du développement énergétique. Qui plus est, non seulement les moyens financiers
ont été considérablement réduits, mais en plus, les projets de développement, dans le cadre de la
mise en œuvre 2013-2015 du PRDIRT, ne pourront plus toucher les filières énergétique et minière.
Pourtant, des initiatives uniques avaient émergé dans plusieurs régions par le biais des Commissions
régionales sur les ressources naturelles et le territoire.
Recommandation
Soutenir la recherche, le développement et la démonstration.
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
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Les revenus des municipalités québécoises proviennent en grande partie de la taxation foncière, ce
qui provoque souvent une pression indue pour le développement et l’étalement urbain. Pour briser
la dépendance des municipalités à la taxe foncière, il faut par conséquent identifier de nouvelles
sources de revenus pour les municipalités. La loi sur les municipalités décrète que celles-ci peuvent par
règlement, régir l'utilisation de l'énergie qu'elles produisent. Si bien que les municipalités pourraient
se positionner comme fournisseur d’énergie renouvelable. Nous pouvons citer l’exemple d’Énergie
du Granit. Formées de municipalités de la MRC du Granit cette société mixte d’énergie qui gère un parc
éolien s’est d’abord formé parce qu’il s’agissait d’une opportunité économique. Il pourrait y avoir
d’autres opportunités de développement, par exemple la biomasse forestière, un réseau de chaleur
avec de la géothermie qui alimente un quartier, etc. De plus, le CREE se dit favorable à un
élargissement des opportunités que représentent de nouvelles sources génératrices de revenus pour
les municipalités.
Le développement d’énergie verte régionale, en partenariat entre le public et le privé, est l'un des
éléments clés d'une indépendance énergétique. En effet, la production d’énergie basée sur les
ressources locales dans un tel contexte partenarial bénéficierait aux municipalités, leur permettant de
recevoir une part des profits générés. Le parc éolien de Saint-Robert-Bellarmin est un tel exemple.
L’Estrie présente plusieurs sources énergétiques pouvant être mises à profit de manière similaire, qu’il
s’agisse de la matière putrescible pouvant être méthanisée ou gazéifiée, de son potentiel éolien
n’étant pas utilisée à son plein potentiel, de ses terres agricoles en friche ou à l’utilisation limitée (30 %
des terres agricoles ne peuvent servir à autre chose que la culture de fourrages). Des noms comme
Rackam, Énerconcept, Enerkem ne sont qu’une poignée des entreprises locales pouvant être
sollicitées dans le but d’établir ce type de partenariat.
La région est caractérisée par un élément qu’aucune autre région ne possède, soit la présence de
quatre entreprises distributrices d’électricité sur son territoire. À lui seul, cet élément fait en sorte
que la relation entre ces entreprises et leur clientèle diffère d’ailleurs, étant plus près d'elle et des
administrateurs municipaux. Il s’agit pour la région de revenus non-négligeables pour les municipalités
qui les gèrent. À l'instar d'Hydro-Québec à l'échelle provinciale, ces mêmes entreprises peuvent être
utilisées afin de créer des partenariats énergétiques de type public privé comme présentés dans le
paragraphe précédent.
Comme mentionné précédemment, un poste de dépense important pour Sherbrooke et sous financé
dans les autres MRC est celui des transports collectifs. Le défi et les solutions ne sont pas les mêmes
selon qu’il s’agisse de Sherbrooke ou des MRC environnantes. Le CREE considère que l’instauration
d’une taxe sur l’essence et le diesel de 1 ¢/litre, à l'instar de celle appliquée à Montréal, permettrait
de générer jusqu'à 2,9 millions $ supplémentaires attitrés aux seuls fins des transports collectifs,
calcul basé sur le portrait de la consommation automobile et des camions légers uniquement produit
Recommandation
Développer de nouveaux outils fiscaux pour diminuer la dépendance des municipalités aux
revenus tirés des taxes foncières.
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par le CREE dans le cadre des « Rendez-vous de l'énergie - Par notre propre énergie ». Cette taxe aurait
le mérite de s’appliquer selon le principe d’utilisateur / pollueur – payeur et d’être un incitatif
supplémentaire à l'adoption d'alternatives au déplacement automobiles solo. De plus, elle profiterait
à toutes les municipalités en étant redistribuée à travers l'Estrie.
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2 LA NOUVELLE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC
Cette partie du mémoire présente les positions et observations du Conseil régional de l’environnement
sur les objectifs mis de l’avant pour la stratégie énergétique. La nouvelle politique énergétique prône
six objectifs stratégiques sur lesquels nous aimerions réagir.
2.1 RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
La présence de signes de plus en plus visibles d’un changement climatique en cours dont l’origine est
anthropique est de moins en moins remise en question. Le cinquième rapport du GIEC publié
récemment va d’ailleurs encore plus clairement dans ce sens. Dans la mesure où l’atténuation des
changements climatiques est étroitement liée à la question de l’énergie, le CREE trouve à propos que
le document de consultation du Gouvernement du Québec aborde les enjeux énergétiques sous
l’angle de la réduction de GES. Il reste sept ans au Québec pour atteindre sa cible de réduction de 25 %
des GES sous le niveau de 1990. Plus les années s’écoulent, plus celle-ci devient difficile à atteindre et
plus les choix à faire seront drastiques et coûteux. Considérant que plus du tiers des émissions de
GES totales du Québec proviennent du secteur du transport, il est impératif d’opérer un virage
majeur dans ce secteur. Il faut diminuer les budgets alloués au transport routier et assurer un
financement récurrent nécessaire pour développer le transport durable de nos communautés.
De plus, bien que nous appuyions l’électrification des transports nous croyons que cette solution ne
règle pas tout. La fabrication de voiture qu’elle soit électrique ou pas occasionne encore des impacts
importants et une consommation accrue de ressources naturelles et minérales déjà limitées. Nous
sommes d’avis qu’il faut changer le paradigme entourant notre mode de transport et l’utilisation du
véhicule solo. En région, l’électrification du transport en commun ne le rendra pas plus populaire ou
plus efficace. Par conséquent, il faudra au préalable persuader les citoyens de se tourner vers les
transports en commun et actif. Pour cela, il faut investir pour rendre plus efficace et attrayant le
réseau de transport en commun.
2.2 UTILISER LES SURPLUS D’ÉLECTRICITÉ POUR ACCENTUER L’ÉLECTRIFICATION DES
TRANSPORTS ET DÉVELOPPER L’INDUSTRIE
Malgré que les québécois soient parmi les plus grands consommateurs d’énergie au monde, le Québec
possède actuellement des surplus d’hydroélectricité. Toutefois dans le domaine de l’énergie, la
situation peut changer rapidement et elle est souvent liée à des cycles économiques. En 2004, le
scénario était contraire. Le Québec était plongé dans un contexte d’un déficit énergétique et il voulait
construire une centrale au gaz à Beauharnois pour satisfaire ces besoins. Le contexte d’aujourd’hui est
donc une opportunité pour l’implantation de nouvelles industries et la conversion électrique des
transports. Toutefois, avant de substituer ou de convertir à l’énergie électrique le milieu industriel,
un effort de réduction est à privilégier. La nouvelle politique énergétique devrait prioriser dans
l’ordre les actions de réduction ou de valorisation et ensuite de substitution. La réduction et la
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récupération de rejets thermiques industriels au Québec représentent un potentiel important qu’il
faudrait envisager avant de se lancer dans des projets de substitution.
Enfin, il serait également important de pouvoir évaluer les futurs besoins que pourraient nécessiter
certains gros projets industriels dont ceux compris dans le plan nord. La demande et la disponibilité
en électricité pourraient varier en considération de la réalisation ou pas de certains gros projets.
2.3 FAVORISER L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS TOUS LES SECTEURS ET POUR TOUTES LES
SOURCES D’ÉNERGIE POUR LE DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS
À cet égard, nous sommes aussi d’avis que le Québec doit privilégier l’efficacité énergétique dans
tous les secteurs en ciblant particulièrement les hydrocarbures. Pour ce faire, il faut, comme le
mentionner la fondation David Suzuki dans son mémoire, viser l’efficacité énergétique des véhicules,
les options de carburant et un meilleur aménagement du territoire.
Par ailleurs, s’il est judicieux de voir à favoriser l’efficacité d’énergie dans tous les secteurs, il serait
également souhaitable de parler d’économie d’énergie. Lorsqu’on parle d’économie d’énergie, on fait
référence aux actions qui permettent de répondre aux besoins avec une plus faible consommation
d’énergie que l’usage standard ou coutumier. Alors que l’efficacité énergétique est une condition
nécessaire, mais non suffisante à l’économie d’énergie. En général, malgré les avancées importantes
en matière d’économie d’énergie, nous consommons toujours davantage, les économies monétaires
qu’elles engendrent sont rapidement réinvesties dans d’autres activités énergivores, comme le
mentionne le RNCREQ. En somme, même si nous sommes globalement toujours plus efficaces, nous
consommons toujours beaucoup d’énergie.
Enfin pour arriver à faire de l’efficacité énergétique une priorité, il faut des objectifs clairs, précis et
mesurables.
2.4 MISER SUR LA PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES ET DÉVELOPPER LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES ÉMERGENTES EN FAVORISANT LE DÉVELOPPEMENT ET L’INNOVATION.
2.5
Évidemment même si le Québec est un peu moins dépendant de sources d’énergies non-renouvelables
que la moyenne mondiale, il en demeure pas moins qu’un peu plus de 50% de notre consommation
provient de sources non-renouvelables. Cette part d’énergie consommée est responsable d’une
grande partie des émissions de GES du Québec en plus de représenter un fardeau pour la balance
commerciale du Québec. Puisque la croissance économique perpétue la croissance de la
consommation d’énergie et que celle-ci augmente la production de GES, il est primordial de poursuivre
le développement et la production des énergies renouvelables ou ayant une faible intensité carbone.
Toutefois, le développement de ces filières est grandement ralenti entre autre par le faible coût des
tarifs de l’hydroélectricité. Comme notre regroupement l’indique dans sa plate-forme sur l’énergie
nous sommes d’avis que des tarifs d’énergie trop bas sont contraires aux principes du développement
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durable. Ils provoquent une consommation irresponsable des ressources, dissuadent les mesures
d’économie d’énergie et nuisent au développement des énergies renouvelables.
Dans un contexte où le Québec cherche à réduire ses émissions de GES, le recours aux énergies
renouvelables est tout à fait pertinent. Par contre, le Québec est déjà bien pourvu au niveau électrique.
Il faut donc peut-être davantage défendre les filières émergentes dans le domaine du biogaz ou des
biocarburants dans une optique de diversification de l’offre, de développement régional et de
recherche et développement.
2.6 EXPLORER ET EXPLOITER DE FAÇON RESPONSABLE LES RÉSERVES D’HYDROCARBURES DU
TERRITOIRE ET VALORISER CETTE RESSOURCE AFIN D’ENRICHIR TOUS LES QUÉBÉCOIS
L’achat de pétrole appauvrit considérablement le Québec et il est tentant à court terme de voir
l’exploitation des réserves d’hydrocarbures du Québec comme étant une solution pour redresser la
balance commerciale. Toutefois, nous sommes d’avis qu’il faut éviter de se précipiter trop rapidement
vers cette solution sans une vision globale. Tout comme il est difficile de croire que l’on règle les
problèmes de congestions routières par le prolongement ou l’élargissement de route, il est aussi à
démontrer que l’exploitation des réserves d’hydrocarbures aura un effet positif sur la balance
commerciale et que l’on pourra atteindre les objectifs de réductions de GES.
Nous reproduisons ici la position de notre regroupement. Le RNCREQ s’oppose au développement du
pétrole québécois tant que le gouvernement du Québec n’aura pas :
Adopté une stratégie rigoureuse visant la réduction de la consommation de pétrole au
Québec, avec des cibles et des moyens appropriés;
Mené une évaluation complète et objective des incidences environnementales, sociales et
économiques (évaluation de type ÉES incluant une étude du cycle de vie complète) de
l’exploitation du pétrole québécois − cette évaluation inclura la comparaison de chaque
scénario de développement de la filière à des scénarios de non-développement et/ou de
remplacement de la filière qui répondraient aux mêmes besoins, dans un contexte de
développement durable et d’équité intergénérationnelle;
Fait la démonstration que l’exploitation du pétrole québécois est globalement bénéfique sur
les plans environnementaux, sociaux et économiques par rapport aux autres
approvisionnements possibles (notamment pour les secteurs touchés par ce développement)
et que les impacts négatifs sont acceptables, correctement mitigés et limités au maximum;
Adopté un cadre législatif approprié, incluant un cadre d’application rigoureux.
2.7 ASSURER À LONG TERME LA SÉCURITÉ ET LA DIVERSITÉ DES APPROVISIONNEMENTS
ÉNERGÉTIQUES DU QUÉBEC
Le CREE est d’avis qu’une réflexion plus large sur le transport des matières dangereuses et des
hydrocarbures s’impose. Le document de consultation n’en fait malheureusement pas mention. Selon
nous, le débat entre le transport du pétrole par oléoduc et le transport ferroviaire est un faux débat.
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Qu’il se fasse par voie ferroviaire, maritime ou terrestre, le transport de matières comme le pétrole,
mais aussi d’autres produits chimiques, pose des enjeux de sécurité pour l’ensemble du territoire
québécois pour lesquelles nous devons avoir une réflexion.
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3 LES PRINCIPAUX OBSTACLES À LA MISE EN ŒUVRE EN RÉGION
D’UNE STRATÉGIE DE RÉDUCTION DE LA DÉPENDANCE AU
PÉTROLE
Pourrions-nous, à plus ou moins brève échéance, nous défaire de notre dépendance au pétrole?
Dispose-t-on de produits de substitution ? Même si nous ne pourrons pas à courte échéance nous
passer du pétrole l’augmentation du prix du pétrole et son lourd impact dans la production de GES
nous amènent rationnellement à devoir envisager et à adopter une stratégie rigoureuse visant la
réduction de la consommation de pétrole avec des cibles et des moyens appropriés. Le RNCREQ et les
CRE y travaillent activement depuis plusieurs années et ils ont mobilisé les différentes régions du
Québec sur cet enjeu.
Les nombreuses consultations tenues pour informer et connaître les préoccupations de la population
et des acteurs socio-économiques nous ont, entre autres, permis d’identifier certains obstacles :
Les villes seront touchées par l’augmentation des prix du pétrole, car l’aménagement du
territoire n’encourage pas la densification et il existe un manque d’incitatifs pour améliorer
l’efficacité énergétique en milieu commercial.
L’aménagement du territoire des municipalités estriennes est fait en fonction de l’automobile,
ce qui nuit au développement du transport en commun.
L’aménagement du territoire rend le transport actif difficile, particulièrement l’hiver.
Les mesures de sensibilisation ne sont actuellement pas suffisantes pour contrer les effets
négatifs de la dépendance au pétrole.
En raison du faible revenu des citoyens, des incitatifs des trois paliers de gouvernement seront
nécessaires.
Les régions rurales sont davantage dépendantes et vulnérables aux fluctuations des prix du
pétrole en raison des grandes distances à parcourir.
Les municipalités sont souvent dépendantes des revenus provenant des taxes foncières, ce qui
favorise le développement par les promoteurs de zones non occupées et l’expansion de
l’urbanisation en zone agricole.
Pour plusieurs petites municipalités, il est plus difficile d’être tenu à jour concernant les
nouvelles technologies, en raison du faible nombre de ressources formées sur ce sujet.
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4 LA SITUATION DANS LAQUELLE L’ESTRIE DEVRAIT TENDRE DANS
UN HORIZON DE 20 À 30 ANS
Les propositions de cette section sont issues du bilan synthèse des travaux de la première phase des
Rendez-vous de l’énergie. Ces suggestions sont :
Des villes à l’échelle humaine avec des commerces de proximité favorisant des déplacements
locaux.
La réduction marquée de l’utilisation du transport routier et de l’auto-solo.
Les marchés de proximité et postes de transbordement régionaux (entrepôts) réduisant la
distance parcourue par les aliments.
Le transport actif pour les déplacements locaux.
Les transports collectifs intermunicipalités et interrégionaux dans toutes les MRC.
L’aménagement du territoire privilégiant la densification et la réduction de l’étalement urbain.
L’amélioration du bâti favorisant l’efficacité énergétique et l’autoproduction d’énergie.
Les productions énergétiques régionales facilitant l’autonomie énergétique : biocarburants,
biomasse forestière et ligneuse.
La réduction au minimum de l’utilisation des carburants fossiles dans les secteurs industriels et
commerciaux.
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5 LES CONDITIONS DE SUCCÈS POUR ÉLARGIR L’ADHÉSION
COMMUNE À CETTE VISION
5.1 RECONNAITRE L’AMPLEUR DES DÉFIS ET DES OPPORTUNITÉS
La nouvelle politique énergétique doit permettre de relever des défis qui concernent l’humanité
entière : la lutte contre les changements climatiques et l’épuisement des ressources, la dégradation de
l’environnement, le redressement de l’économie, l’amélioration des conditions de développement
social, etc.
Les changements que doit provoquer la future politique énergétique sont d’une ampleur inégalée.
Rien à voir avec ce qu’a entraîné la nationalisation de l’électricité, ou encore la réalisation des grands
chantiers hydroélectriques québécois.
Cette fois-ci, toute la population québécoise est directement interpellée par de nécessaires
changements d’habitudes et de comportements : se déplacer autrement, modifier les pratiques
d’urbanisme, concevoir des bâtiments moins énergivores, produire plus efficacement, faire des choix
de consommation responsables, etc.
Or, c’est connu, ce n’est pas facile de changer les comportements. En conséquence, la politique devra
aborder cet enjeu de front et proposer des moyens concrets pour y faire face, notamment par la mise
en place de puissants incitatifs. Il faudra compter sur des efforts et donc des moyens encore plus
importants que ceux qui ont été investis dans la lutte contre le tabagisme, la vitesse ou l’alcool au
volant.
Ceci étant dit, le Québec a la particularité, voire la chance, de pouvoir compter sur des atouts
inestimables pour entrevoir positivement ces changements : des entreprises innovantes, des citoyens
créatifs, une population éduquée et conscientisée, des ressources renouvelables, une main d’œuvre
qualifiée, etc.
Voilà de quoi inspirer la mobilisation de tous et chacun envers un véritable projet de société qui placera
le Québec au-devant du peloton des États les plus avant-gardistes.
5.2 SUSCITER L’ADHÉSION
Il faut qu’une importante campagne de communication et de sensibilisation PRÉCÈDE la mise en
œuvre de la politique énergétique afin que l’on puisse assurer la plus grande adhésion possible aux
objectifs poursuivis.
En somme, il faut faire en sorte que la majorité des Québécois et des Québécoises aime l’idée derrière
ces réformes. Qu’ils y voient que c’est dans leur intérêt et qu’ils y gagneront de nombreux bénéfices :
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ils auront une meilleure santé;
ils auront plus d’argent dans leur poche;
ce sera plus facile et plus agréable de se déplacer;
les finances publiques seront en meilleur état;
ils seront fiers de ce qu’ils ont accompli.
Cette campagne devra être conçue de façon à valoriser des comportements qui seront désormais
perçus comme brillants et « in » par les citoyens : économiser l’énergie, moins compter sur une voiture,
faire preuve de sobriété et participer à un effort collectif. À la complexité des enjeux, il faudra opposer
des messages simples et limpides.
Qui plus est, une campagne de sensibilisation réduira la résistance face aux contraintes inévitables et
nécessaires qu’il faudra imposer pour inciter aux changements de comportements (règlementations,
taxes, péages, normes, etc.). Cela aura aussi pour effet de contrer la tendance qu’ont certains à
percevoir négativement la réduction de la consommation d’énergie (puisque ce concept est contre-
intuitif au plan économique).
Cette campagne devra se poursuivre durant toute la période de mise en œuvre de la politique.
5.3 DES INSTRUMENTS DE GOUVERNANCE APPROPRIÉS
Il est impensable d’imaginer un virage aussi important que celui qui est attendu (augmenter
l’autonomie, réduire les GES, faire de l’efficacité énergétique un pilier du développement économique
du Québec, affronter le défi des transports, etc.), sans déterminer qui sera responsable de mettre en
œuvre ces réformes et quelles structures de gouvernance devront être modifiées ou mises en place
pour y arriver.
Pour que les réformes proposées puissent être mises en œuvre, il faut notamment veiller à ce que les
orientations et les décisions qui seront prises par l’ensemble des institutions concernées (ministères,
municipalités et MRC, Régie de l’énergie, Hydro-Québec, CPTAQ, SAAQ, etc.), le soient dans le sens
souhaité. Les rôles, responsabilités et pouvoirs de ces institutions devront être passés en revue pour
s’assurer qu’elles agissent de manière cohérente et sans créer d’interférence et d’obstacles inutiles.
Il en va de même pour les lois, règlements, codes et normes qui encadrent les devoirs et obligations
dans le domaine de la production, du transport et de la consommation d’énergie (Loi sur
l’aménagement du territoire et l’urbanisme, code du bâtiment, Loi sur la qualité de l’environnement,
etc.), ainsi que pour les diverses mesures fiscales dans le domaine (programmes d’aide, subventions,
taxes et autres incitatifs).
Pendant qu’il réfléchit aux orientations, aux objectifs et aux moyens qui seront mis de l’avant dans la
nouvelle politique énergétique, le gouvernement doit confier dès à présent à un groupe de travail le
mandat de faire une analyse des modes de gouvernances actuels, et de lui proposer les modifications
nécessaires pour assurer le succès de ladite politique.
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6 CONCLUSION
Comme mentionné précédemment, le présent mémoire s’appuie sur les travaux réalisés par le
RNCREQ et les CRE dans le cadre des projets « les Rendez-vous de l’énergie » et « Par notre propre
énergie ». Dans le cadre de ces projets, nous avons recueilli les préoccupations et recommandations
d’une diversité d’intervenants régionaux dans un exercice de mobilisation sans précédent. Ce
document résume les grandes lignes de ces travaux et tout comme les mémoires des autres CRE de du
Regroupement, il constitue une source fiable et complète d’information qui pourra servir, nous le
souhaitons, à soutenir les travaux du Gouvernement du Québec dans l’élaboration d’une politique
énergétique axée sur la diminution de notre dépendance au pétrole ainsi que sur la diminution de nos
émissions de gaz à effet de serre (GES).
Nous vous rappelons ici nos principales recommandations issues des travaux mobilisateurs accomplis
en Estrie au cours des dernières années. Certaines mesures en liens avec ces recommandations sont
détaillées dans la première section de ce document. Ces recommandations sont :
La promotion de l'efficacité énergétique.
L’amélioration du bilan carbone et de l’efficacité énergétique des industries, commerces et institutions (ICI).
Que les infrastructures de production, transformation et transport d’énergie qui présentent une certaine usure fassent l’objet d’études et d’une mise à niveau afin de limiter les impacts sociaux et environnementaux.
La promotion des transports collectif, actif et alternatif en améliorant l'offre, en développant les infrastructures et en facilitant les choix durables.
La réduction de la consommation de pétrole des parcs d’autobus publics.
Le développement de campagnes de sensibilisation pour appuyer les initiatives en lien avec la promotion des transports actif et collectif.
La promotion des circuits courts et de l'agriculture soutenue par la communauté.
Le soutien à la recherche, au développement et à la démonstration.
Le développement de nouveaux outils fiscaux pour diminuer la dépendance des municipalités aux revenus tirés des taxes foncières.
En ce qui concerne les grandes orientations proposées par le Gouvernement pour sa future politique
énergétique, le CREE trouve à propos, dans la mesure où l’atténuation des changements climatiques
est étroitement liée à la question de l’énergie, que le document de consultation du Gouvernement
aborde les enjeux énergétiques sous l’angle de la réduction de GES. Plus spécifiquement, nous croyons
qu’il faut diminuer les budgets alloués au transport routier et assurer un financement récurrent
nécessaire pour développer le transport durable de nos communautés.
Nous sommes d’avis également, qu’avant de substituer ou de convertir à l’énergie électrique le milieu
industriel, un effort de réduction est à privilégier. La nouvelle politique énergétique devrait prioriser
dans l’ordre les actions de réduction ou de valorisation et ensuite de substitution. Le CREE et ses
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
L’Estrie et le Québec pour une stratégie énergétique durable
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partenaires croient aussi que le Québec doit privilégier l’efficacité énergétique dans tous les secteurs
en ciblant particulièrement les hydrocarbures. Dans un contexte où le Québec cherche à réduire ses
émissions de GES, le recours aux énergies renouvelables est tout à fait pertinent. Par contre, le Québec
est déjà bien pourvu au niveau électrique. Il faut donc peut-être davantage défendre les filières
émergentes dans le domaine du biogaz ou des biocarburants dans une optique de diversification de
l’offre, de développement régional et de recherche et développement.
Comme le RNCREQ, nous nous opposons au développement du pétrole québécois tant que le
gouvernement du Québec n’aura pas adopté une stratégie rigoureuse visant la réduction de la
consommation de pétrole au Québec, avec des cibles et des moyens appropriés. Le gouvernement
devra également mené une évaluation complète et objective des incidences environnementales,
sociales et économiques, de l’exploitation du pétrole québécois et cela en comparant aussi avec les
autres approvisionnements possibles. Un cadre législatif approprié devra également être mis sur pied
avant la mise en exploitation, le cas échéant.
Le CREE est d’avis qu’une réflexion plus large sur le transport des matières dangereuses et des
hydrocarbures s’impose. Qu’il se fasse par voie ferroviaire, maritime ou terrestre, le transport de
matières comme le pétrole, mais aussi d’autres produits chimiques, pose des enjeux de sécurité pour
l’ensemble du territoire québécois pour lesquelles nous devons avoir une réflexion.
Une liste des principaux obstacles à la mise en œuvre d’une stratégie de réduction de la dépendance
au pétrole est présentée à la section3 du présent document. En développant des solutions innovantes
permettant de combattre spécifiquement chacun de ces obstacles, nous sommes d’avis que la
situation estrienne en termes de dépendance au pétrole et de la diminution des GES s’améliorera dans
un avenir assez proche. Des suggestions de solutions sont faites à cet effet dans la section 4 de ce
mémoire.
En terminant, nous vous rappelons que les conditions de succès pour élargir l’adhésion commune à
notre vision de la future stratégie énergétique québécoise concernent dans un premier temps de
reconnaitre l’ampleur des défis et les opportunités. Toute la population québécoise sera directement
interpellée par de nécessaires changements d’habitudes et de comportements. Ces pourquoi en
second lieu il faudra prendre les moyens adéquats pour susciter l’adhésion de la population à cette
nouvelle politique énergétique. Enfin, nous rappelons qu’il est important également de déterminer dès
maintenant qui sera responsable de mettre en œuvre ces réformes, quelles structures de gouvernance
devront être modifiées ou mise en place pour y arriver, de voir à ce que les orientations et les décisions
qui seront prises par l’ensemble des institutions concernées, le soient dans le sens souhaité.
Les CRE et leurs partenaires régionaux sont déjà mobilisés sur la question de la réduction de la
dépendance aux hydrocarbures et sont motivés par la perspective de contribuer selon leur moyen au
développement d’une nouvelle politique énergétique respectant les notions de développement
durable et permettant de respecter nos engagements en matière de réduction des gaz à effets de
serre. Nous sommes également prêts à mobiliser à nouveau nos réseaux pour appuyer la mise en
œuvre d’une telle politique.
Commission de consultation itinérante sur les orientations du Québec en matière de développement énergétique.
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