comprendre la croissance économique

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  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Comprendrela croissanceconomique

    Analyse au niveau :

    macroconomique sectoriel

    de lentreprise

    Prface de Jean-Philippe Cotis

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    Comprendre la croissance conomique OCDE 20042

    Les ditions de LOCDE publient les travaux de lOrganisation deCoopration et de Dveloppement conomiques. Elles contribuentainsi lobjectif de diffusion largie de ces travaux dans un contextede globalisation. Elles contribuent galement la dissmination desdonnes statistiques, conventions, lignes directrices et accords entrepays membres.

    Les pays membres de lOCDE sont: lAllemagne, lAustralie, lAutriche,la Belgique, le Canada, la Core, le Danemark, lEspagne, les tats-

    Unis, la Finlande, la France, la Grce, la Hongrie, lIrlande, lIslande,lItalie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la Norvge, la Nouvelle-Zlande, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Rpublique slovaque,la Rpublique tchque, le Royaume-Uni, la Sude, la Suisse et la Turquie.

    Les opinions et les interprtations exprimes dans ce rapport sontcelles des auteurs et ne refltent pas ncessairement les vues delOCDE ou des gouvernements de ses pays membres.

    OECD 2004Illustrations: Philippe Mairesse / devizu

    Les permissions de reproduction partielle usage non commercial ou destine une formation doivent treadresses au Centre franais dexploitation du droit de copie (CFC), 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris,France, tl. (33-1) 44 07 47 70, fax (33-1) 46 34 67 19, pour tous les pays lexception des tats-Unis. Aux tats-Unis, lautorisation doit tre obtenue du Copyright Clearance Center, Service Client, (508)750-8400, 222 RosewoodDrive, Danvers, MA 01923 USA, ou CCC Online: www.copyright.com. Toute autre demande dautorisation de

    reproduction ou de traduction totale ou partielle de cette publication doit tre adresse aux ditions de lOCDE,2, rue Andr-Pascal, 75775 Paris Cedex 16, France.

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 3

    Prface

    A lissue de la Seconde Guerre mondiale, une longue priode de prospritsest ouverte dans la plupart des pays actuellement membres de lOCDE.Durant prs de trois dcennies, que les historiens qualifient dsormaisde trente glorieuses, la croissance est reste exceptionnellementforte et dans de nombreux pays les revenus par tte ont eu tendance rattraper les niveaux amricains. Cette priode faste a beaucoupcontribu accrditer lide que dans un environnement internationallargement ouvert le rattrapage conomique avait un caractre quasimentautomatique.

    Lhistoire des deux dernires dcennies est venue temprer, trsfortement, cet enthousiasme initial. Dans les grands pays dEuropecontinentale, le revenu par tte a cess de converger vers les niveauxamricains partir du dbut des annes 80 avant de saffaisser entermes relatifs tout au long des annes 90. Le Japon a connu, pour sapart, un revers de fortune analogue au cours des 15 dernires annes.

    Il apparat, avec le recul, que la trs importante acclration de productivitobserve aux tats-Unis depuis 1995 ne sest pas transmise aussi bienquon aurait pu lesprer aux autres pays de lOCDE. Ces dceptionsont t aggraves de surcrot en Europe par des politiques du march

    du travail souvent inadaptes. Visant dcourager loffre de travail dessalaris dans le but de rduire le chmage, elles ont surtout contribu dprimer les taux demploi et le revenu par tte. Ces difficults nedoivent pas faire oublier pour autant que de grands pays comme lAustralie,le Royaume-Uni ou le Canada et certains petits pays de lOCDE ontrepris brillamment depuis quelques annes le chemin de la convergenceconomique. Il apparat dsormais que la convergence des niveaux devie nest pas automatique et que le progrs technique nest pas exogne. Comme le suggrent fortement les nouvelles thories dela croissance, il dpend en fait de la qualit des institutions nationaleset des politiques publiques.

    Passer de la thorie la pratique, mieux comprendre les dterminantsconcrets de la croissance, telle a t lambition qui a conduit lOCDE sengager dans un projet de recherche de longue haleine dbouchantaujourdhui sur la publication de cet ouvrage. Il serait illusoire de rsumeren quelques lignes les conclusions nombreuses et importantes auxquellesles auteurs de comprendre la croissance conomique sont parvenus lissue de nombreuses comparaisons internationales et de travauxdanalyse quantitative pointus. On peut cependant mettre en exerguequelques grands enseignements quil faudra garder lesprit dans laconduite des politiques publiques, si lon souhaite renforcer les perspectives

    de croissance au sein des pays de lOCDE.

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    Comprendre la croissance conomique OCDE 20044

    Les travaux qui sous-tendent cet ouvrage soulignent en premier lieulimportance cruciale du capital humain et de la recherche-dveloppementpour la croissance. Lanalyse conomtrique suggre une forte influencedu nombre dannes dtude sur la croissance conomique ainsi quunimpact trs sensible de la recherche et dveloppement du secteur priv.

    Les auteurs sintressent aussi au rle jou par les nouvelles technologiesde linformation et des communications (TIC) dans lacclration rcentedes gains de productivit aux tats-Unis et dans certains pays de lOCDE.Le rle des TIC apparat alors trs important mais il semble dpendre

    beaucoup du cadre rglementaire et institutionnel dans lequel sinscritlinnovation technologique. Il apparat, notamment, preuves empiriques lappui, que louverture des marchs et la souplesse du cadrerglementaire contribuent beaucoup au rattrapage technologique etquelles facilitent en outre la naissance de petites entreprises fortementinnovantes.

    Comme louvrage le dmontre amplement, il ne faut pas ngliger pourautant la contribution des bonnes politiques macroconomiques inflation stable et basse, taux de prlvements obligatoires modrs,ouverture au commerce international la croissance conomique.

    La prsente publication permettra je lespre aux tudiants et professionnelsintresss par les problmes de croissance de se familiariser avec destravaux rcents et innovants. Puisse cet ouvrage contribuer enfin unemeilleure comprhension des grands enjeux conomiques contemporainset une clarification des dbats sur la croissance long terme de nosconomies.

    Jean-Philippe Cotisconomiste en chef de lOCDE

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 5

    Analyse au niveau macroconomique 10

    Utilisation de la main-duvre 10

    Progrs technologique 11

    Politique macroconomique 11

    Analyse au niveau sectoriel 12

    Rigueur de la rglementation 12

    Relations et droit du travail 12

    Analyse au niveau de lentreprise 13

    Rglementation et activit entreprenariale 13

    Technologie 14

    Les performances des pays de lOCDEen matire de croissance 16

    Mesurer la croissance : cadre analytique 18

    Rle de la main-duvre 22

    Contribution des TIC la croissance 25

    Analyse au niveau macroconomiqueLe rle de la politique conomique et des autres facteurs structurels 30

    Principaux dterminants de la croissance 32

    ducation 32

    Innovation 33 Drglementation et investissement 36

    Linfluence de la politique conomiqueet du cadre institutionnel sur la croissance 37

    Inflation 37

    Politique budgtaire 40

    changes internationaux 44

    Systme financier 45

    Impact global 48

    Contribution des TIC au niveau macroconomique 52

    Table des matires

    Chapitre1

    Chapitre2

    Aperu gnral

    Table des matires

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    Comprendre la croissance conomique OCDE 20046

    Analyse au niveau sectorielDynamique des marchs et productivit 56

    Croissance sectorielle 58

    Changement structurel et travail 58

    Croissance et travail 60

    Analyse empirique 60

    Profil des marchs 62

    Politiques mises en uvre, cadre institutionnel et productivit 63

    Concurrence 63

    Travail 64

    Innovation et R-D 64

    Limpact sur lactivit de R-D des politiques mises en uvreet du cadre institutionnel 65

    Contribution des TIC au niveau sectoriel 67

    Analyse au niveau de lentrepriseDynamique, productivit et cadre rglementaire et institutionnel 76

    Croissance des entreprises 78

    Questions mthodologiques 78

    Croissance de la productivit du travail 79

    Productivit multifactorielle 82

    Dcomposition de la productivit 84

    Entres et sorties dentreprises 85

    Survie des entreprises 88

    Rglementation, cadre institutionnel et entre des entreprises 90

    Contribution des TIC au niveau de lentreprise 93

    Chapitre3

    Chapitre4

    Table des matires

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 7

    Indicateurs macroconomiques de la croissance 109

    Le modle de croissance largi

    aux politiques mises en uvre et au cadre institutionnel 137

    Prcisions mthodologiques sur lanalyse conomtrique

    de la productivit multifactorielle au niveau sectoriel 141

    Prcisions sur les donnes au niveau de lentreprise 145

    Bibliographie 158

    Productivit multifactorielle (PMF) 11

    Effets de rattrapage 18

    Mesure hdonique des prix 19

    Indices pondration fixe 22

    Indices-chanes 24

    Retombes technologiques 36

    Taux minimal de rentabilit 37

    Impts distorsifs 40

    La Base de donnes STAN de lOCDE 70

    Destruction cratrice 78

    Bibliographie

    Liste des dfinitions

    Table des matires

    Annexe2

    Annexe3

    Annexe4

    Annexe1

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    1.1 La croissance ingale du PIB dans les pays de lOCDE 20

    2.1 Dpenses contribuant directement la croissance 422.2 Estimation de limpact des changements du cadre institutionnel

    ou de la politique conomique sur la production par habitant 49

    2.3 Impact des investissements dans les TIC sur la croissance du PIB,rsultats dtudes nationales 53

    3.1 Prise en compte de lacclration de la croissancede la productivit des tats-Unis dans le secteur priv non agricole 73

    4.1 Analyse des composantes de la productivitdans les industries manufacturires et les services 83

    4.2 Les diffrences de taux dentre entre secteurs ne perdurent pas 89A1.1 Croissance effective du PIB dans la zone de lOCDE 118A1.2 Croissance effective du PIB par habitant dans la zone de lOCDE 120A1.3 Croissance effective du PIB par personne employe dans la zone de lOCDE 122A1.4 Croissance tendancielle du PIB dans la zone de lOCDE 124A1.5 Croissance tendancielle du PIB par habitant dans la zone de lOCDE 126A1.6 Croissance tendancielle du PIB par personne employe dans la zone de lOCDE 128A1.7 Croissance tendancielle du PIB dans la zone de lOCDE, secteur des entreprises 130A1.8 Croissance tendancielle du PIB par personne employe dans la zone de lOCDE,

    secteur des entreprises 132

    A1.9 Analyse de sensibilit : estimations de la croissance de la PMF 134A4.1 Liste des secteurs de la Base de donnes STAN( partir de la CITI Rv. 3) 154A4.2 Dcompositions de la productivit du travail : France 155A4.3 Dcompositions de la productivit du travail : Finlande 156A4.4 Dcompositions de la productivit du travail : Italie 158A4.5 Dcompositions de la productivit du travail : Pays-Bas 160A4.6 Dcompositions de la productivit du travail : Portugal 162A4.7 Dcompositions de la productivit du travail : Royaume-Uni 164A4.8 Dcompositions de la productivit du travail : tats-Unis 166

    1.1 Moteurs de la croissance du PIB par habitant 231.2 Lamlioration du capital humain contribue la croissance

    de la productivit du travail 26

    1.3 Investissements dans les TIC dans un chantillon de pays de lOCDE 261.4 Part du secteur des TIC dans la valeur ajoute,

    secteur des entreprises non agricoles, 2000 27

    1.5 Part de linformatique en pourcentage de lensembledu stock matriel et logiciel, tats-Unis, 2001 27

    Comprendre la croissance conomique OCDE 20048

    Table des matires

    Liste des figures

    Liste des tableaux

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 9

    2.1 La R-D des entreprises a augment, les budgets publics de R-D ont diminu 35

    2.2 Lien entre le rythme dinflation et la croissance conomique 392.3 Variabilit de linflation et croissance entre les annes 80 et les annes 90 392.4 Lexposition aux changes sest accrue dans plusieurs pays de lOCDE 462.5 Lvolution des systmes financiers 472.6 Contribution des investissements dans les TIC la croissance du PIB 463.1 Dcomposition de la croissance globale de la productivit du travail

    entre croissance intrasectorielle de la productivitet redistribution intersectorielle de lemploi 59

    3.2 Contribution des industries lies aux TIC la croissance de la productivit du travail 61

    3.3 Contribution de la fabrication de TIC la croissance globale annuelle de la productivit du travail 69

    3.4 Contribution des services producteurs de TIC la croissance globale annuelle de la productivit du travail 69

    3.5 Contribution des services utilisateurs de TIC la croissance globale annuelle de la productivit du travail 71

    3.6 Contributions des principaux secteurs la croissance globale de la PMF,1990-95 et 1996-2001 71

    4.1 Dcomposition de la croissance de la productivit du travaildans le secteur manufacturier 80

    4.2 Dcomposition de la croissance de la productivit du travaildans certains secteurs des services 81

    4.3 Dcomposition de la croissance de la productivit multifactorielledans le secteur manufacturier 80

    4.4 Le niveau des taux de rotation est lev dans les pays de lOCDE 864.5 Les taux dentre varient selon les secteurs 874.6 Taux de survie des entreprises diffrents moments de leur existence 914.7 Productivit relative des utilisateurs et non utilisateurs

    de technologies de pointe, Canada 954.8 Utilisation des technologies de rseaux des TIC par activit,

    Royaume-Uni, 2000 95

    4.9 Utilisation des technologies de rseaux des TIC, par groupe de taille,Royaume-Uni, 2000 103

    4.10 Relation entre lanne dadoption des TICet le niveau actuel dactivit lectronique 103

    4.11 carts dans lvolution de la productivit entre lAllemagne et les tats-Unis 105A4.1 volution de la productivit du travail et de ses composantes,

    ensemble du secteur manufacturier 168

    A4.2 Dcomposition de la croissance de la productivit multifactorielle,ensemble du secteur manufacturier 170

    Table des matires

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    Aperu gnral

    Analyse au niveaumacroconomique

    Utilisation de la main-duvre

    Progrs technologique

    Politique macroconomique

    Analyse au niveau sectoriel

    Rigueur de la rglementation

    Relations et droit du travail

    Analyse au niveaude lentreprise

    Rglementationet activit entreprenariale

    Technologie

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200410

    Les disparits de croissance entre les pays de lOCDE dans les annes90 ont relanc le dbat sur les sources fondamentales de la croissanceconomique. Ce dbat a conduit lOCDE entreprendre une sriedtudes approfondies ce sujet. Leur thme principal peut tre formulpar une question simple: quoi la croissance conomique des pays delOCDE est-elle due ces dernires dcennies ? Dans le mme ordredides, quels effets dautres facteurs en particulier la diffusion destechnologies de linformation et des communications (TIC) ont-ilsventuellement pu exercer sur les dterminants de la croissanceconomique globale? Comment, et dans quelle mesure, laction des

    pouvoirs publics et les autres composantes de lenvironnement desentreprises contribuent-elles la croissance long terme, et quellespolitiques devraient donc tre prconises ? Enfin, quel impact larestructuration intrasectorielle et intersectorielle a-t-elle eu sur lesperformances conomiques densemble?

    Analyse au niveau macroconomique

    La croissance du PIB par habitant diverge de plus en plus entre les paysde lOCDE. Ces disparits tiennent au fait que les pays en situation derattrapage (la Core et lIrlande, par exemple) ont des taux de croissance

    suprieurs la moyenne, mais aussi au fait que certains payscomparativement riches (notamment les tats-Unis, le Canada, lAustralie,les Pays-Bas et la Norvge) ont des taux de croissance levs, et queles taux de croissance sont faibles dans la majeure partie de lEuropecontinentale et au Japon.

    Utilisation de la main-duvre

    Ces disparits sont dues, au moins en partie, des diffrences deprofil dans lutilisation de la main-duvre et lamlioration desqualifications des travailleurs. On note en particulier une utilisation accrue

    de la main-duvre dans la plupart des pays o la croissance du PIB parhabitant sest acclre. linverse, la croissance sest dgrade dansla plupart des pays o lemploi a stagn, voire diminu, les gains deproductivit du travail nayant pu compenser les mauvaises performancesen matire demploi. De plus, dans la plupart des pays lamliorationdes qualifications a largement contribu lacclration de la productivitdu travail. Toutefois, dans les pays qui ont connu de mauvaises performancesen matire demploi, cette acclration a en partie rsult dune aggravationdu chmage chez les travailleurs faiblement qualifis.

    Aperu gnral

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    Aperu gnral

    Analyse au niveaumacroconomique

    Progrs technologique

    Politique macroconomique

    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 11

    Progrs technologique

    Ces disparits en matire de croissance sexpliquent aussi par un certain

    nombre de facteurs nouveaux. En particulier, la productivit multifactorielle(PMF), indicateur du changement technologique immatriel (cest--direnon incorpor dans lamlioration de la qualit du stock de capital), sestacclre dans plusieurs pays de lOCDE, surtout aux tats-Unis et auCanada, mais aussi dans certaines conomies de plus faible dimension(lAustralie et lIrlande, par exemple). La contribution des TIC la croissanceglobale de la productivit a dabord sembl avoir un caractre immatriel,en raison du progrs technologique rapide qua connu le secteur mmede la production de TIC. Depuis le milieu ou la fin des annes 90, lutilisationaccrue dans les autres secteurs dquipements trs productifs reposantsur les TIC semble avoir contribu de plus en plus la croissance de la

    productivit incorpore. Comme on pouvait sy attendre, la croissancede la PMF sest acclre un peu plus tardivement dans les pays nedisposant pas dun secteur de la production de TIC dune certainedimension.

    Au total, les disparits des tendances de croissance de plus en plusmarques au cours des annes 90 semblent tenir une conjonction defacteurs traditionnels se rattachant pour la plupart lefficience desmcanismes du march du travail et dlments de la nouvelleconomie refltant la taille du secteur des TIC, mais aussi le rythmedadoption des TIC par les autres secteurs. Les donnes observes

    tendent montrer que la capacit des pays innover dans les activitsen expansion et adopter les technologies de pointe dpend galementde lenvironnement de politique conomique et du cadre institutionnelau niveau national : cet environnement influe sur les conditions danslesquelles les entreprises existantes oprent, ainsi que sur les possibilitsde crer de nouvelles activits.

    Politique macroconomique

    Les observations empiriques rvlent quune politique macroconomiqueaxe sur la stabilit peut avoir des rpercussions importantes sur la

    production. Une moindre variabilit de linflation tend avoir un effetpositif direct sur la croissance, et le principal effet du niveau de linflationsexerce travers linvestissement. De mme, une lourde fiscalit etde fortes dpenses publiques semblent se rpercuter sur la croissance, la fois directement et indirectement, travers linvestissement. Lanalysemontre quune lourde fiscalit tend ralentir la croissance de la production,une hausse de 1 % du taux global dimposition se traduisant au total parune baisse du niveau de la production de lordre de 0.6 0.7%. De plus,comme latteste cette tude, les dpenses de R-D peuvent avoir uneffet sensible sur le niveau et sur le rythme de croissance de la productiontotale, lducation et la formation expliquant dans une large mesure les

    disparits des performances en matire de croissance. Dernier constat,une forte exposition aux changes extrieurs est nettement positivepour la croissance de la production.

    Productivitmultifactorielle (PMF)La croissance de la productivitmultifactorielle estla croissance rsiduelle

    aprs prise en compte des gainsde productivit dus auxmodifications quantitativeset qualitatives des facteursde production. Thoriquement,surtout lorsquelle est calcule enmoyenne sur plusieurs annes,la PMF reflte les gains deproductivit dus au changementtechnologique immatriel, cest--dire au changementtechnologique qui ne provient

    pas directement du progrstechnologique des quipementsutiliss pour produire les bienset services, mais rsulte dautresfacteurs. Par exemple,linterconnexion des ordinateursvia lInternet et le courrierlectronique a dbouch sur denouveaux modes de travail plusproductifs. Plus les individus sontnombreux tre connects, plusle rseau est mme daccrotrela productivit

    (cest ce quon appelle lesconomies de rseau).

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    Comprendre la croissance conomique OCDE 200412

    Analyse au niveau sectoriel

    Aprs avoir examin les performances comparatives en matire decroissance au niveau global, il est essentiel de dterminer le rle joupar lvolution des diffrents secteurs et par le redploiement desressources dun secteur et dune entreprise lautre. Cette analyse auniveau sectoriel claire plusieurs aspects que lanalyse macroconomiquene pouvait sans doute pas prendre en compte, notamment les effetsde certaines mesures telles que la rglementation des marchs deproduits et les restrictions aux changes sur les performances sectorielles.De mme, les diffrences de profil de croissance au niveau sectorielpeuvent galement agir sur la faon dont les pays tirent profit dvolutionsconomiques plus larges ou des possibilits quoffrent les nouvelles

    technologies.

    Rigueur de la rglementation

    Les observations empiriques montrent que la rglementation des marchsde produits a un effet ngatif direct sur la productivit. De plus, si lonprend en considration linteraction entre la rglementation et le retardtechnologique, on constate un effet indirect encore plus prononc, d une adoption plus lente des technologies existantes. Plus un pays estloign de la frontire technologique, plus les effets dune rglementationrigoureuse semblent tre dommageables pour la productivit, peut-tre

    parce quune telle rglementation limite les possibilits de retombesen matire de connaissances. Ltude permet en outre de mieux cernerles effets que peuvent avoir les rformes sur le niveau de la PMF longterme. En particulier, une rglementation moins rigoureuse des marchsde produits pourrait, selon les donnes observes, rduire dans le longterme le retard de productivit dans des pays comme lEspagne, la Grceet le Portugal.

    Relations et droit du travail

    Ltude montre que la nature des relations du travail importe peu en elle-

    mme, mais quelle peut influer ngativement sur la productivit traversses interactions avec la lgislation sur la protection de lemploi (LPE).De fait, limpact ngatif de la LPE sur la productivit ne vaut que pourles pays degr intermdiaire de centralisation/coordination, cest--dire ceux o prdomine la ngociation sectorielle des salaires, mais oil ny a pas de coordination au niveau national. En revanche, on constateque la LPE ninflue pas sur la productivit dans les pays caractriss parune forte centralisation/coordination ou une forte dcentralisation.

    Aperu gnral

    Analyse au niveau sectoriel

    Rigueur de la rglementation

    Relations et droit du travail

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    Aperu gnral

    Analyse au niveaude lentreprise

    Rglementationet activit entreprenariale

    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 13

    Analyse au niveau de lentreprise

    Enfin, on doit examiner les dterminants microconomiques de lacroissance en sattachant au redploiement des ressources dans dessecteurs troitement dfinis, ce redploiement tant d lexpansiondes entreprises les plus productives, lentre de nouvelles entrepriseset la sortie dentreprises obsoltes. Lun des principaux rsultats decette analyse au niveau de lentreprise est que la croissance globale dela productivit du travail tient pour une large part lvolution de chaqueentreprise, alors que laugmentation des parts de march des entreprisestrs productives au dtriment de celles qui ne le sont pas ne semblejouer quun faible rle. De plus, lanalyse fait apparatre un taux lev derotation des entreprises trs similaire dans les diffrents pays de lOCDE.

    Plus prcisment, la forte corrlation entre les taux dentre et de sortiedans les divers secteurs tmoigne dun processus de destructioncratrice par lequel un grand nombre de nouvelles entreprises remplacentun grand nombre dentreprises inefficientes. Toutefois, les nouvellesentreprises connaissent un taux dchec lev, surtout celles de petitedimension, ce qui laisse penser que la destruction cratrice faitgalement intervenir un large phnomne dexprimentation du march.Mais les entreprises qui survivent ont tendance atteindre rapidementla taille efficiente moyenne.

    Rglementation et activit entreprenariale

    Ltude montre quune rglementation flexible favorise lactivitentreprenariale aussi bien aux tats-Unis quen Europe. Les nouvellesentreprises amricaines paraissent plus petites et moins productivesque leurs homologues de lUE, mais elles connaissent une expansionplus rapide en cas de succs. Les rsultats conomtriques prsentsdans cette tude expliquent dans une certaine mesure ces diffrences.Ils tendent montrer quune rglementation stricte de lactivit entreprenarialeet un cot lev dajustement de la main-duvre ont un effet ngatifsur la cration dentreprises. Ainsi, aux tats-Unis, le cot administratifde cration dune entreprise est faible et la rglementation des ajustements

    deffectifs nest pas dune rigueur excessive. Ces deux facteurs encouragentprobablement les entrepreneurs potentiels dmarrer petite chelle, tester le march et, si leur plan dactivit russit, crotre rapidementpour atteindre lchelle minimale defficience. En revanche, le niveauplus lev des cots dentre et dajustement en Europe incite peut-tre slectionner les plans dactivit avant lentre sur le march etfreine lexprimentation. En outre, le systme financier amricain laissedavantage jouer les mcanismes du march, ce qui entrane peut-treune moindre aversion au risque pour le financement de projets, ouvrantainsi plus de possibilits financires aux entrepreneurs pour les projetsde petite dimension ou novateurs, souvent caractriss par une trsorerie

    limite et labsence de garanties.

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    Aperu gnral

    Analyse au niveaude lentreprise

    Technologie

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200414

    Technologie

    Les donnes disponibles ne permettent pas de conclure quun modleest globalement plus performant quun autre. Mais, dans une priodede diffusion rapide des nouvelles technologies, davantage dexprimentationpeut faciliter lapparition plus rapide de nouvelles ides et de nouveauxmodes de production, acclrant ainsi ladoption dinnovations et detechnologies de pointe. Cela semble confirm par le fait que les nouvellesentreprises des secteurs lis aux TIC contribuent fortement la productivitdensemble. Dans ce contexte, lassouplissement des rglementationspeut encourager lentre dentreprises sur le march, ouvrant ainsi lavoie une plus forte croissance de la productivit.

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 15

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    Chapitre1Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Mesurer la croissance:cadre analytique

    Rle de la main-duvre

    Contribution des TIC la croissance

    Principales conclusions

    P r i n c i p a l e sq u e s t i o n s En quoi les tendances de la croissance

    ont-elles diffr dans les pays de lOCDEces dernires annes?

    Dans quelle mesure ces diffrencessont-elles dues aux facteurs traditionnels

    (rattrapage par rationalisation du capitalet diffrences de taux dutilisationde la main-duvre) ou aux effetsde la nouvelle conomie?

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Les performancesdes pays de lOCDEen matire

    de croissanceDans les annes 90, les performances des pays de lOCDEen matire de croissance conomique ont t trs diffrencies:quelques pays dont les tats-Unis ont connu une croissancenettement plus forte que dautres. Dans certains cas (notamment en Irlandeet en Core), la vigueur de la croissance semble avoir au moins en partie

    rsult du processus bien connu de rattrapage dont ont bnficila plupart des conomies dEurope occidentale au cours des deuxdcennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.

    Or la croissance rapide aux tats-Unis ne saurait tre attribue un tel rattrapage. La phase de trs forte croissance conomiqueque les tats-Unis ont connue jusquen 2001 a conduit de nombreuxobservateurs conclure lmergence dune nouvelle conomie,dans laquelle lamlioration des performances conomiques permise

    par la diffusion des TIC aurait abouti une combinaison inhabituellede forte croissance de la production et de la productivit, de reculdu chmage et de faible inflation. Ce schma est dautant plus surprenantque les tats-Unis se situent dj la frontire technologiquedans de nombreux secteurs, et il ne sest pas rpt dans la plupartdes autres conomies riches de lOCDE.

    De fait, les grandes conomies dEurope continentale et le Japon

    ont connu dans les annes 90 une faible croissance conomiqueet un chmage en hausse ou durablement lev.

    Chapitre1

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    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Mesurer la croissance:cadre analytique

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200418

    Chapitre1 Les performances des pays de lOCDEen matire de croissance

    Mesurer la croissance:cadre analytique

    La croissance est dtermine par un ensemble de facteurs de politiquemacroconomique et de facteurs structurels. Cest pourquoi elle variesensiblement dun pays lautre. Les performances en matire decroissance ont donc continu dtre trs diffrencies, mme pour lespays se trouvant un stade similaire de dveloppement conomique[aTableau 1.1]. Afin de dmler linfluence de ces diffrents facteurssur la croissance, on a adopt dans cette tude un cadre thorique danslequel la croissance est considre comme le produit de trois forces:

    le progrs technologique ; la convergence vers le sentier de production par habitant

    ltat stationnaire qui est propre au pays ; les modifications de ltat stationnaire qui peuvent rsulter

    de lvolution de la politique conomique et du cadreinstitutionnel, des taux dinvestissement et de lapport encapital humain.

    Pour mener cette analyse, on a dans un premier temps utilis unequation standard de la croissance qui tenait uniquement compte de

    limpact du processus de convergence et de laccumulation de capitalphysique. Puis, en recourant des formules de plus en plus complexes,on a ajout les effets de linvestissement en capital humain (ducation)et des divers facteurs de politique conomique ou des autres facteursstructurels influant sur la croissance. Lanalyse porte sur 21 pays delOCDE, essentiellement choisis en fonction des donnes disponibles,et couvre la priode 1971-1998.

    On ne peut comprendre les disparits en matire de croissance quenexaminant les dterminants fondamentaux de la croissance conomiquedans les pays de lOCDE. On notera quun certain nombre de problmes

    de mesure compliquent toute comparaison internationale desperformances conomiques. Ces problmes tiennent notamment auxdiffrentes mthodes utilises pour calculer la valeur de la productionconomique et la taille du stock de machines et dquipements. Toutefois,ces diffrences dans les mthodes de mesure ne devraient reprsenterquune faible proportion des diffrences de taux de croissance observes.Aux tats-Unis, par exemple, la croissance conomique a eu tendance tre sous-estime ces dernires annes en raison des indices-chanesutiliss pour calculer le PIB (au lieu des indices pondration fixe). Maiscela est plus ou moins compens par le fait quon utilise aux tats-Unisdes indices de prix hdoniques, ce qui a eu tendance gonfler les

    estimations du PIB rel au cours de la mme priode. Ces diffrencesde mesure se sont donc peu prs annules les unes les autres. Deplus, sur le court terme, les disparits de taux de croissance sont en

    Effets de rattrapageLes effets de rattrapageconsistent en ce queles conomies moinsdveloppes connaissent

    une plus forte croissancede la production par habitant,en partie parce quellesadoptent les modesdorganisation du travail,les quipements et lestechnologies des paysplus avancs. De plus,les conomies dont la main-duvre est moins bienforme paraissent tirer

    un rendement proportion-nellement plus levde linvestissement danslducation et la formation.Do le processus suivant:les conomies les moinsavances connaissentau dpart une croissance plusrapide, mais cette croissanceconomique se ralentit mesure quelles rattrapent les

    conomies les plus avances.

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 19

    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Mesurer la croissance:cadre analytique

    partie fonction du cycle conomique: il est manifestement trompeurde comparer la croissance dune conomie qui se trouve un picconjoncturel et celle dune conomie en proie une rcession. Cest

    pourquoi on utilise dans cette tude, pour une grande partie de lanalysede la croissance conomique, des estimations des taux de croissancetendancielle corrigs des fluctuations conjoncturelles.

    Pour calculer le PIB rel cest--dire le volume de la production lesorganismes statistiques doivent liminer les effets des variations desprix. Ils le font normalement un niveau dsagrg, en corrigeant lavaleur de la production de produits ou groupes de produits en fonctionde lvolution de leurs prix. Il faut ensuite faire le total des indices de laproduction relle des diffrentes composantes du PIB pour obtenir unindice en termes rels pour lensemble du PIB. Pour ce faire, il faut

    pondrer les composantes selon leur part dans la production totale. Onpeut recourir diffrentes mthodes pour calculer ces pondrations,notamment en utilisant des indices pondration fixe ou des indices-chanes (voir les dfinitions pages 22 et 24).

    Au cours des annes 90, la croissance conomique sest gnralementralentie dans les grandes conomies de lOCDE, poursuivant ainsi unetendance bien tablie. Les performances ont toutefois t trsdiffrentes dun pays lautre : les tats-Unis et certaines petitesconomies (dont lAustralie, lIrlande et les Pays-Bas) ont enregistr destaux de croissance plus forts, alors que la croissance a continu ralentir

    dans dautres conomies, surtout les grands pays dEurope continentaleet le Japon. La production conomique, gnralement value traversle produit intrieur brut (PIB), qui mesure la valeur totale de la productiondune conomie pour une anne donne, est en partie fonction desfacteurs utiliss. Une augmentation de la population active, par exemple,accrot les capacits de production ; linvestissement en nouveauxquipements a le mme rsultat. Aux tats-Unis, la croissanceconomique a atteint en moyenne 3.2% sur la priode 1990-2000, alorsque le PIB par habitant a augment un rythme nettement infrieur(2.2%). Cela veut dire quune partie de ces meilleurs rsultats obtenuspar lconomie amricaine pour ce qui est de la croissance du PIB en

    valeur absolue sexplique purement et simplement par un rythme rapidedaccroissement dmographique. Cette progression dmographiqueest en partie le rsultat dune forte immigration nette, qui a faitaugmenter la population totale des tats-Unis de 0.3% environ par andans les annes 1990-2000. Malgr tout, limmigration nette a galementacclr la croissance dmographique dans les grands pays dEuropeau cours de la mme priode, mais un moindre degr. De plus, laproduction par habitant, qui limine les effets de limmigration et de lacroissance naturelle de la population, a augment plus vite aux tats-Unis que dans les autres grandes conomies de la zone de lOCDEdurant les annes 90, et plus particulirement dans la seconde moiti

    de cette dcennie. Par consquent, la question de savoir pourquoilconomie amricaine sest montre plus performante reste ouverte.

    Mesure hdoniquedes prixAvec les mesureshdoniques des prix,on ajuste les prix de march

    des biens pour tenir comptedes modifications descaractristiques de cesbiens. lheure actuelle,on utilise surtout lesmesures hdoniques pourtenir compte du rythmerapide de changement quicaractrise les ordinateurset les logiciels.

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    20

    Croissance effective du PIB

    1970-1980 1980-1990 19901-2000 1996-2000 1

    tats-Unis 3.2 3.2 3.2 4.2Japon 4.4 4.1 1.3 0.7Allemagne3 2.7 2.2 1.6 2.0France 3.3 2.4 1.8 2.9Italie 3.6 2.2 1.6 2.1Royaume-Uni 1.9 2.7 2.3 2.9Canada 4.3 2.8 2.8 4.4Autriche 3.6 2.3 2.3 2.7Belgique 3.4 2.1 2.1 3.2Danemark 2.2 1.9 2.3 2.8Espagne 3.5 2.9 2.6 4.1Finlande 3.5 3.1 2.2 5.3Grce 4.6 0.7 2.3 3.7Irlande 4.7 3.6 7.3 10.4Islande 6.3 2.7 2.6 4.6Luxembourg 2.6 4.5 5.9 7.1Norvge4 4.4 1.5 2.8 2.6Pays-Bas 2.9 2.2 2.9 3.8Portugal 4.7 3.2 2.7 3.6Sude 1.9 2.2 1.7 3.3Suisse 1.4 2.1 0.9 2.2Turquie 4.1 5.2 3.6 3.1Australie 3.2 3.2 3.5 4.2Nouvelle-Zlande 1.6 2.5 2.6 2.2Mexique 6.6 1.8 3.5 5.6Core 7.6 8.9 6.1 4.3Hongrie .. .. 2.3 4.7Pologne .. .. 3.6 4.9Rpublique tchque .. .. 1.5 0.1Rpublique slovaque .. .. 4.6 3.6Moyennes pondres :UE 15 3.0 2.4 2.0 2.9OCDE245 3.4 3.0 2.5 3.2cart type :UE 15 0.92 0.86 1.62 2.19OCDE245 1.17 0.96 1.38 1.92

    La croissance ingale du PIB dans les pays de lOCDETaux de variation annuelle moyen, 1970-2000

    Tableau1.1

    1. 1991 pour lAllemagne et la Hongrie, 1992 pour la Rpublique tchque, 1993 pour la Rpublique slovaqu2. 1991 pour lAllemagne, 1992 pour la Rpublique tchque et la Hongrie, 1993 pour la Rpublique slovaqu3. Allemagne occidentale avant 1991.

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    21

    Croissance effective du PIB Croissance tendancielle du PIBpar habitant par habitant

    1970-1980 1980-1990 19902-2000 1996-2000 1980-1990 19902-2000 1996-2000

    2.1 2.2 2.2 3.3 2.1 2.3 2.83.3 3.5 1.1 0.5 3.3 1.4 0.92.6 2.0 1.3 2.0 1.9 1.2 1.72.7 1.8 1.4 2.6 1.6 1.5 1.93.1 2.2 1.4 1.9 2.3 1.5 1.71.8 2.5 1.9 2.4 2.2 2.1 2.32.8 1.5 1.7 3.5 1.4 1.7 2.63.5 2.1 1.8 2.6 2.1 1.9 2.33.2 2.0 1.8 3.0 2.0 1.9 2.31.8 1.9 2.0 2.4 1.9 1.9 2.32.5 2.6 2.5 4.0 2.3 2.7 3.23.1 2.7 1.8 5.0 2.2 2.1 3.93.6 0.2 1.9 3.5 0.5 1.8 2.73.3 3.3 6.4 9.2 3.0 6.4 7.95.2 1.6 1.6 3.4 1.7 1.5 2.61.9 3.9 4.5 5.7 4.0 4.5 4.63.8 1.1 2.2 2.0 1.4 2.0 2.22.1 1.6 2.2 3.2 1.6 2.4 2.73.4 3.1 2.5 3.2 3.1 2.8 2.71.6 1.9 1.4 3.2 1.7 1.5 2.61.2 1.5 0.2 1.8 1.4 0.4 1.11.8 2.8 1.8 1.5 2.1 2.1 1.91.5 1.7 2.3 3.0 1.6 2.4 2.80.5 1.9 1.2 1.4 1.4 1.2 1.83.3 -0.3 1.7 4.2 0.0 1.6 2.75.8 7.6 5.1 3.3 7.2 5.1 4.2.. .. 3.4 5.1 .. 2.3 3.5.. .. 3.5 4.9 .. 4.2 4.8.. .. 1.6 0.2 .. 1.7 1.4.. .. 4.4 3.5 .. .. ..

    2.6 2.1 1.7 2.6 2.0 1.8 2.22.5 2.3 1.8 2.6 2.2 1.9 2.2

    0.70 0.85 1.39 1.88 0.79 1.35 1.561.02 0.81 1.21 1.72 0.74 1.17 1.37

    vaque.vaque.

    4. Partie continentale uniquement.5. Sans la Rpublique tchque, la Hongrie, la Core, le Mexique, la Pologne et la Rpublique slovaque.

    Source:OCDE (2001), Perspectives conomiques de lOCDE, n 70.

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    Rle de la main-duvre

    Comme on la indiqu prcdemment, une progression de la production

    conomique peut sexpliquer en partie par une augmentation desfacteurs de production, essentiellement le capital et le travail. Lacroissance nest pas seulement fonction de laugmentation de lapopulation totale, qui fait bien entendu progresser loffre de travail, maisaussi de lvolution de la pyramide des ges. Laugmentation ou la baissede la population active et du taux demploi expliquent donc une partiedes diffrences de taux de croissance du PIB dun pays lautre. Dunefaon gnrale, la croissance du PIB par habitant sest ralentie dans lesconomies o le taux dutilisation de la main-duvre est faible oudiminue, cause du recul des capacits de production qui en a rsult.Nanmoins, dans la plupart des pays de lOCDE, lexception notablede la Turquie et de lIrlande, lvolution du poids de la population dgeactif par rapport la population totale au cours des dix dernires annesa eu des effets assez faibles. Pour lconomie irlandaise, le schmatraditionnel dmigration nette sest invers, ce qui a contribu uneacclration de la croissance de la production dans les annes 90.Lvolution des taux demploi a eu beaucoup plus de rpercussions surla croissance du PIB par habitant dans la plupart des pays, avec toutefoisdes diffrences trs marques dun pays lautre. Les taux demploiont normment acclr la croissance du PIB par habitant en Espagne,en Irlande et aux Pays-Bas, alors quils lont ampute en Finlande, enSude et en Turquie [aFig.1.1].

    Si lon limine les effets du cycle conomique, de lvolutiondmographique ainsi que de la structure et de la modification des tauxdemploi, on obtient un indicateur sommaire de la productivit du travail,le PIB par personne employe, qui reprsente au moins la moiti de lacroissance du PIB par habitant dans la plupart des pays de lOCDE durantles annes 90. Toutefois, la production est galement fonction delvolution du nombre dheures travailles par personne employe, quia gnralement flchi au cours de la dernire dcennie. La diminutionde la dure moyenne de travail hebdomadaire, quelle rsulte de la loi

    ou des conventions collectives, sest conjugue au dveloppement dutravail temps partiel, qui tient notamment une plus forte activit desfemmes. La productivit du travail par heure travaille a donc augmentplus rapidement que lindicateur de productivit qui se fonde sur lenombre de personnes employes. Par rapport la dcennie prcdente,la productivit horaire du travail a augment aux tats-Unis, en Australie,en Norvge, au Portugal, en Allemagne, en Finlande et en Sude, alorsquelle a diminu dans les autres pays.

    Ces volutions se sont nanmoins doubles de profils demploi diffrentsdun pays lautre. Parmi les conomies du G-7, la nette progression

    de lemploi observe aux tats-Unis (ainsi quau Canada et au Japon,mais sans acclration de la productivit) contraste avec le recul constaten Allemagne et en Italie. Les diffrences sont encore plus marques

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200422

    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Mesurer la croissance:

    cadre analytique

    Rle de la main-duvre

    Indices pondration fixeLa mthode la plus simpleconsiste utiliser les pond-rations correspondant la part

    des diffrentes composantesdans la production totale pourune anne de rfrence. Aveccette mthode, lanne de rf-rence est gnralement modifie peu prs tous les cinq anspour tenir compte de lvolutionde la structure des prixdans lconomie considre.Mais cette mthode souffre dunbiais de substitution: pourles annes suivant lanne de

    rfrence, elle tend surestimerla contribution des secteurso les prix sont en baisseet o la production saccrot doncplus rapidement. Par rapport auxautres mthodes, les mesuresdu PIB reposant sur des indices pondration fixe ont tendance faire apparatre des tauxde croissance plus levs pourles annes qui suivent lannede rfrence et des taux

    de croissance plus faiblespour les annes qui prcdentlanne de rfrence.

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    23

    -1.0 -0.5 0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 6.5

    Taux d'accroissement du PIB par habitant

    En pourcentage

    Contribution la croissance du PIB par habitant des variations tendancielles :

    du PIB par personne occupe

    du rapport emploi / population en ge de travailler

    du rapport population en ge de travailler / population totale

    Irlande

    Core

    Luxembourg

    PortugalEspagne

    Australie

    Pays-Bas

    tats-Unis

    Finlande

    Turquie

    Royaume-Uni

    Norvge1

    Autriche

    Belgique

    Danemark

    Union europenne

    Grce

    Canada

    Mexique

    France

    IslandeItalie

    Sude

    Japon

    Allemagne2

    Nouvelle-Zlande

    Suisse

    Moteurs de la croissance du PIB par habitantSries tendancielles, variation annuelle moyenne en pourcentage, 1990-2000

    1. Partie continentale uniquement.2. 1991-2000.

    Fig.1.1

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    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Mesurer la croissance:

    cadre analytique

    Rle de la main-duvre

    entre certains petits pays: la forte hausse des taux demploi en Irlande,aux Pays-Bas et en Espagne tranche avec la diminution enregistre en

    Finlande, en Sude et en Turquie.

    Comme les variations de la quantit de travail utilise dans la production,les variations de la qualit du travail (niveau dinstruction, exprience etqualification) influent sans aucun doute sur la production par personneemploye. Ces variations de la qualit du travail tant difficiles mesurer,la contribution de lvolution du capital humain la croissanceconomique nest pas aisment dissociable de celle des autres facteurs.Si lon veut nanmoins valuer ce phnomne de faon approximative,on peut tablir un indicateur de lapport en main-duvre (mesur enunits defficience) qui totalise les parts des diffrentes catgories

    de main-duvre selon leur niveau dinstruction, pondres par leursalaire relatif. Lide est que des salaris nayant pas les mmesqualifications ou le mme niveau dinstruction contribuent probablementaux activits productives des degrs divers ; or, on ne dispose pas dedonnes sur ces niveaux relatifs de productivit. Utiliser les taux desalaire pour dterminer ces contributions relatives, cest supposer queles carts de salaire reprsentent un indicateur raisonnable de laproductivit relative, ce qui peut tre contest. Mais comme cettemthode est applique systmatiquement tous les pays tudis, ellene fait aucunement obstacle une comparaison internationale et permetainsi de mieux cerner leffet de lvolution de la qualit du travail.

    aFig.1.2 illustre les rsultats de cet exercice. Dans certains pays, enparticulier en Europe, laugmentation du niveau gnral dinstruction dela population active a eu un impact positif sur la production par personneemploye. Dans de nombreux cas, lamlioration du niveau gnraldinstruction des salaris a toutefois entran une aggravation duchmage dans les catgories faiblement qualifies. Autrement dit, cetteamlioration tient en partie la mauvaise situation du march du travail,qui a encourag les employeurs recruter un personnel dun niveaudinstruction plus lev tout en licenciant ou en sabstenant dembaucherdes salaris moins qualifis. En revanche, les tensions sur le march

    du travail en Irlande et aux Pays-Bas ont largi la base demploi, lespnuries de main-duvre ayant contraint les employeurs embaucherdes travailleurs faiblement qualifis. En consquence, le niveau moyendinstruction des salaris a diminu dans ces pays, et la modificationde la composition de la population active a eu un effet ngatif sur lacroissance globale de la productivit du travail.

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200424

    Indices-chanesCette mthode consiste utiliser des pondrations

    calcules selon la moyennegomtrique des prix delanne en cours et de lanneprcdente. On tient donccompte des variations des prixrelatifs entre les annessuccessives, en vitant ainsile biais de substitution.On obtient galement engnral un taux de croissancedu PIB plus faible quavec

    la mthode des indices pondration fixe.Nanmoins, la mthode desindices-chanes est plus difficile mettre en uvre et prsentelinconvnient suivant: commeon utilise des moyennesgomtriques, les composantescalcules du PIBne sont pas additives.

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 25

    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Contribution des TIC la croissance

    la croissanceLimpact conomique des TIC est troitement li au degr de diffusiondes diffrentes TIC dans les conomies de lOCDE. Cela tient en partieau fait quil sagit de technologies de rseau : plus ses utilisateurs,individus ou entreprises, sont nombreux, plus le rseau a des effetsbnfiques. Actuellement, la diffusion des TIC varie considrablementau sein de lOCDE, certains pays ayant investi davantage ou plus ttdans ces technologies.

    La part des TIC dans linvestissement est lun des principaux indicateursde leur diffusion. Linvestissement dans les TIC cre les infrastructures

    qui permettent dutiliser les TIC (les rseaux de TIC) et procureaux entreprises des quipements et des logiciels productifs.Linvestissement dans les TIC sest acclr dans la plupart despays de lOCDE au cours de la dernire dcennie, mais son rythmevarie notablement. Les donnes montrent quil est pass de moins de15% de linvestissement non rsidentiel total des entreprises, au dbutdes annes 80, une fourchette allant de 15 30% en 2001. En 2001,la part de linvestissement consacre aux TIC tait particulirementleve aux tats-Unis, au Royaume-Uni, en Sude, aux Pays-Bas, auCanada et en Australie [aFig.1.3]. Dans de nombreux pays europens,les investissements consacrs aux TIC ont t bien moins importantsquaux tats-Unis.

    La forte croissance des investissements dans les TIC a t alimentepar la chute rapide des prix relatifs du matriel informatique etpar la multiplication des applications des TIC. En raison des progrstechnologiques rapides dans la production des principales TIC,notamment les semi-conducteurs, et de la forte pression concurrentiellecaractrisant cette production, leurs prix ont baiss de 15 30 % paran, ce qui a rendu linvestissement dans les TIC intressant pour lesentreprises. Les effets positifs de la baisse des prix des TIC se sont faitsentir dans toute la zone de lOCDE : elle a bnfici la fois auxentreprises qui ont investi dans ces technologies et aux consommateurs

    qui ont achet des biens et des services lis aux TIC. Mais le cot nestpas le seul lment prendre en considration : les TIC peuventgalement offrir aux entreprises dimportantes retombes positives, parexemple en amliorant les flux dinformations et la productivit.

    La taille du secteur des TIC, cest--dire du secteur qui produit les bienset services des TIC, constitue un deuxime lment dterminant limpactconomique des TIC. Disposer dun secteur des TIC peut jouer un grandrle, car leur production sest caractrise par des progrs technologiquesrapides et a bnfici dune trs forte demande. Le secteur des TIC adonc connu une croissance trs rapide et a largement contribu lacroissance conomique, lemploi et aux exportations. En outre,

    Contribution des TIC

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    26

    -1 0 1 2 3 4

    Croissance tendancielle du PIB par personne employe

    Contribution la croissance du PIB par personne employe1 :PIB horaire par unit efficiente de travail

    Capital humainHeures travailles

    Irlande2Finlande

    SudeDanemark

    PortugalAustralie

    tats-UnisRoyaume-UniItalie

    Norvge3Allemagne4

    CanadaFrance

    Pays-BasNouvelle-Zlande

    En pourcentage

    Lamlioration du capital humain contribue la croissance de la productivit du travailVariation annuelle moyenne en pourcentage, 1990-2000

    Fig.1.2

    1. Avec la dcomposition suivante: croissance du PIB par personne employe = (variations du PIB horaire parunit efficiente de travail) + (variations du nombre moyen dheures travailles) + (variations du capital humain).

    2. 1990-1999.3. Partie continentale uniquement.4. 1991-2000.

    199020011

    1980

    3025201510

    50

    Portu

    gal

    Autri

    che

    Irlande

    Espa

    gne

    Italie

    Grc

    eJapon

    Allem

    agne

    Belgi

    que

    Finlan

    de

    Danema

    rk

    Austr

    alie

    Cana

    da

    Pays

    -Bas

    Sud

    e

    Royaum

    e-Un

    i

    Franc

    e

    tats-

    Unis

    Note:Les estimations de linvestissement en TIC ne sont pas encore compltement normalises au niveau international,principalement en raison des diffrences dans la capitalisation des logiciels dans diffrents pays. Voir Ahmad (2003).1. Ou dernire anne disponible.

    Source:OCDE, Base de donnes de lOCDE sur la productivit.

    Fig.1.3Investissements dans les TIC dans un chantillon de pays de lOCDEEn pourcentage de la formation brute de capital fixe non immobilier, ensemble de lconomie

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    28/182

    27

    * 1999 ** 1998.1. Exclut la location de TIC (CITI 7123).2. Inclut les services postaux.3. Exclut le commerce de gros des TIC (CITI 5150).4. Ninclut quune partie des activits rattaches aux activits informatiques.5. 2000-2001.

    Source:OCDE (2002), Measuring the Information Economy 2002, Paris, www.oecd.org/sti/measuring-infoeconomy

    Fig.1.4En pourcentage

    20

    15

    10

    5

    0

    Irland

    e*1

    Core*1

    tats-U

    nis

    Nouv

    elle-Zl

    ande2

    Sud

    e

    Hongrie

    *

    Royaum

    e-Un

    i

    Pays

    -Bas

    Belgiq

    ue1

    OCDE

    25

    Japon3,4

    Rpubli

    quetch

    que1,3

    Norv

    ge

    Canada**UE

    14

    Danem

    ark

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    Franc

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    al*1

    Autr

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    lie5

    EspagneIta

    lie

    Allemag

    ne*1,3

    Mexiqu

    e

    Rpubli

    queslovaq

    ue*1,3

    Grce*1,2

    ,3

    Part du secteur des TIC dans la valeur ajoute,secteur des entreprises non agricoles, 2000

    40

    30

    20

    10

    0

    Services

    jurid

    ique

    s

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    s

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    Imprim

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    Finance,a

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    Comm

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    Services

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    ,gaz

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    degros

    Industriesextra

    ctive

    s

    Transports

    Agricul

    ture

    ,sylv

    iculture

    ,pche

    En pourcentage

    Part de linformatique en pourcentagede lensemble du stock matriel et logiciel, tats-Unis, 2001

    Fig.1.5

    Source:Bureau of Economic Analysis, US Department of Commerce, Fixed Assets Tables (tableaux des immobilisations),www.bea.doc.gov

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

    29/182

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200428

    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Contribution des TIC la croissance

    A1 OCDE (2002),Measuring the Information Economy,www.oecd.org/sti/measuring-infoeconomy

    A2 Solow, R.M. (1987),

    Wed Better Watch Out,New York Times, 12 juillet,Book Review, n. 36.

    A3 Pilat, D.F. Lee et B. van Ark (2002),Production et utilisation des TIC:perspectives sectoriellessur la croissance de la productivitdans la zone de lOCDE,Revue conomique de lOCDE, n. 35.

    lexistence dun solide secteur des TIC peut aider les entreprisesdsireuses dutiliser ces technologies, car la proximit de producteursde TIC peut comporter des avantages pour le dveloppementdapplications spcifiques des TIC. Elle peut aussi contribuer crerles qualifications et les comptences ncessaires pour tirer parti delutilisation des TIC. Elle peut enfin se traduire par des essaimages,comme dans le cas de la Silicon Valley ou dautres concentrationsdentreprises de haute technologie.

    Malgr une croissance rapide au cours des annes 90, le secteur desTIC est relativement petit dans la plupart des pays de lOCDE. En 2000,la valeur ajoute dans ce secteur reprsentait entre 4 et 17 % delensemble de la valeur ajoute des entreprises [aFig.1.4]. On peut en

    outre attribuer la production de TIC environ 6 7% de lemploi totaldes entreprises dans la zone de lOCDE. Les changes de TIC se sonteux aussi dvelopps trs rapidement, passant dun peu plus de 12 %de lensemble des changes en 1990 prs de 18% en 2000 [A1].

    Le troisime facteur dterminant limpact des TIC dans les diffrentspays de lOCDE est la rpartition de ces technologies au sein delconomie. Contrairement la fameuse observation de Solow selonlaquelle les ordinateurs sont partout, sauf dans les statistiques deproductivit [A2], les ordinateurs sont en fait fortement concentrsdans le secteur des services, commeaFig.1.5 latteste pour les tats-Unis. Cette figure montre, par secteur dactivit, la part que reprsententles TIC dans lensemble du stock de matriels et de logiciels (horsmatriel de communication). On voit quelle dpasse 30 % dans lesservices juridiques, les services aux entreprises et le commerce de gros.La part du capital de TIC est galement relativement importante dansles secteurs de lducation, des services financiers, de la sant et ducommerce de dtail, ainsi que dans diffrentes industries manufacturires(instrumentation ; imprimerie et dition). La moyenne pour lensembledu secteur priv est lgrement suprieure 11 %. Les secteursproducteurs de biens (agriculture, industries extractives, industriesmanufacturires et construction) utilisent les TIC bien moinsintensivement, et dans plusieurs dentre eux moins de 5% du stock de

    matriels et de logiciels relve des TIC.

    La rpartition relative des investissements dans les TIC selon les secteursnest pas trs diffrente dans les autres pays de lOCDE [A3] ; engnral, les secteurs des services tels que le commerce de gros et lesservices financiers sont les plus gros utilisateurs de TIC. On pourrait endduire que limpact des TIC sur les performances conomiques devraittre plus visible dans les services que dans le reste de lconomie.Cependant, les TIC sont gnralement considres comme destechnologies gnriques, car tous les secteurs conomiques utilisentlinformation dans leurs processus de production, ce qui veut dire que

    tous sont mme de bnficier de lutilisation des TIC.

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

    30/182

    29

    Les performances des pays delOCDE en matire de croissance

    Principales conclusions

    Les performances de lOCDE

    en matire de croissance:

    P r i n c i p a l e sc o n c l u s i o n s La production et lutilisation

    de nouvelles technologies expliquentdans une large mesure laugmentationde la productivit dans certains pays

    (tats-Unis, Royaume-Uni et Sude,par exemple).

    Les politiques menes dans certains payspour rintgrer les travailleurspeu qualifis ont permis dlargirla base demploi et daccrotrele potentiel de croissance. Cetteamlioration des performancesen matire demploi a toutefois eu

    pour contrepartie daffectertemporairement la croissancede la productivit.

    29

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Analyse au niveaumacroconomique

    Principaux dterminantsde la croissance

    ducation

    Innovation

    Drglementationet investissement

    Linfluencede la politique conomiqueet du cadre institutionnelsur la croissance

    InflationPolitique budgtaire

    changes internationaux

    Systme financier

    Impact global

    Contribution des TICau niveau macroconomique

    Principales conclusions

    Chapitre2

    P r i n c i p a l e sq u e s t i o n s Quel rle lducation et les autres composantes

    du capital humain jouent-elles dans la croissance?

    Quelle est la contribution de linnovation?

    Quelles rpercussions les politiques et les conditions

    macroconomiques, notamment linflationet les changes, ont-elles sur la croissance conomique?

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Analyse au niveaumacroconomiqueLe rle de la politique conomiqueet des autres facteurs structurels

    Lorsquon examine les principaux moteurs de la croissanceconomique long terme, on constate que la politique conomiqueet les autres dterminants de lenvironnement conomiquedes entreprises peuvent dans une large mesure expliquerles diffrences de performance en matire de croissance.

    On analysera dans ce chapitre lincidence exerce sur lefficienceconomique par le capital humain, lactivit de R-D, la politiquemacroconomique et structurelle, la politique commercialeet les marchs financiers.

    On valuera en outre limpact indirect que ces facteurspeuvent avoir sur la croissance en agissantsur les dpenses dinvestissement.

    Examiner les liens existant entre ces facteurs et la croissancepermet galement destimer les perspectives de croissance

    moyen terme des pays qui ont modifi rcemment leur cadrede politique conomique, pays dans lesquels ces rformesnont sans doute pas encore produit tous leurs effets.

    Chapitre2

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Analyse au niveaumacroconomique

    Principaux dterminantsde la croissance

    ducation

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200432

    Chapitre2 Analyse au niveau macroconomique:Le rle de la politique conomique et des autres facteurs structurels

    Principaux dterminants de la croissance

    ducation

    Cette analyse montre que le capital humain a un effet notable sur lacroissance: on pourrait linterprter en affirmant que le rendement delinvestissement dans lducation est plus important pour lensemblede lconomie que pour lindividu. Sil en tait ainsi, cela pourrait tred des effets dexternalit tels que le lien positif existant entre leniveau dinstruction et le progrs technologique, travers lesquels lecapital humain ninfluerait pas seulement sur le niveau long terme dela production par habitant, mais aurait aussi une incidence plus durablesur son taux de croissance. Les dpenses consacres lducation et la formation pourraient par consquent avoir des effets plus durablessur la croissance si linnovation tait conforte par un niveau lev dequalification et par la formation, acclrant ainsi le progrs technologique,ou si lexistence dune main-duvre trs qualifie facilitait ladoptiondes nouvelles technologies. En effet, le progrs technologique estsouvent troitement li lducation, surtout dans le cas de lenseignementsuprieur. Il est donc probable que lducation contribue la croissancenon seulement en amliorant la qualit de la main-duvre, mais

    galement travers linnovation. Dans ces conditions, les politiquesencourageant les individus tudier plus longtemps seraient manifestementbnfiques pour lconomie dans son ensemble, et pas seulement pourles individus concerns.

    Cette interprtation des rsultats appelle toutefois certaines rserves.Limpact de lducation est peut-tre surestim, lindicateur de capitalhumain pouvant agir partiellement comme une reprsentation dautresvariables. De plus, les indicateurs du capital humain utiliss dans lanalysesont relativement sommaires et plutt restreints : ils ne tiennent pascompte des aspects qualitatifs de lenseignement institutionnel ou

    dautres lments importants du capital humain comme la formation enentreprise. Enfin, allonger la dure de lenseignement institutionnel nestpeut-tre pas la manire la plus efficace dassurer des qualificationsprofessionnelles, et cette vocation du systme ducatif doit galementtre mise en balance avec dautres objectifs. Par consquent, pour lespays qui sont en pointe en matire dducation, le dividende de croissancequi rsulterait du dveloppement de lenseignement institutionnel pourraittre moins substantiel que ce quindique cette analyse.

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 33

    Analyse au niveaumacroconomique

    Principaux dterminantsde la croissance

    Innovation

    Innovation

    Au niveau macroconomique, linnovation contribue aux trois vecteurs

    de la croissance de la production : le capital, le travail et la productivitmultifactorielle (PMF). Les pays qui ont connu une croissance suprieure la moyenne dans les annes 90 ont gnralement cr davantagedemplois, accumul plus de capital, amlior la qualit de leur main-duvre et, dans de nombreux cas, accru leur PMF. On sait depuislongtemps que linnovation contribue la croissance de la PMF : uneamlioration de la PMF reflte une plus grande efficience globale danslutilisation de la main-duvre et du capital. Cette amlioration a pourorigine des facteurs technologiques et non technologiques: de meilleurespratiques de gestion, de nouveaux modes dorganisation et une productionplus efficace des biens et services, rpondant lvolution des besoinsdes consommateurs et de la socit. Mais linnovation cre galementde nouveaux produits faisant partie du stock de capital utilis par lesentreprises pour leur propre production conomique. Les entreprisesdu secteur des TIC ont t la composante la plus dynamique du secteurdes entreprises et ont amplement contribu la croissance conomiquedans un grand nombre de pays en forte expansion ; ces entreprisesont enregistr un rythme dinnovation technologique extrmementrapide au cours de la dernire dcennie. De mme, lamlioration dela qualit de la main-duvre a souvent rpondu aux besoins desentreprises qui se montraient novatrices dans la mise au point ouladoption de nouvelles technologies.

    Limportance du rle jou par linnovation dans la croissance apparatlorsquon compare divers indicateurs de la contribution de linnovationau taux de croissance. Le taux de progression du nombre des dptsde brevets a gnralement t suprieur la moyenne dans les payso la croissance de la PMF sest acclre entre les annes 80 et lesannes 90 (Australie, Canada, Danemark, tats-Unis, Finlande, Irlande,Nouvelle-Zlande, Norvge et Sude). Cest notamment vrai pour lestats-Unis, o le taux de dpts de brevets tait pourtant lev audbut des annes 90, ce qui ne leur a cependant pas pos davantage

    de difficults pour augmenter leur taux de dpts de brevets et leurtaux de croissance, contrairement ce quon aurait pu attendre. Bienentendu, les brevets ne mesurent pas directement linnovation, maisparce quils reprsentent une fraction substantielle de lactivit inventive,ils donnent un aperu significatif des performances dans le domainede linnovation. La hausse des taux de dpt de brevets et la partcroissante des biens de haute technologie dans les changes entre lespays de lOCDE laissent galement penser que linnovation joue unrle de plus en plus grand dans la croissance conomique.

    Les dpenses de R-D peuvent tre considres comme un investissement

    dans le savoir, qui peut se traduire par de nouvelles technologies etpar des modes plus efficients dutilisation des ressources existantes.Si ces rsultats sont obtenus, on peut donc penser quune augmentation

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    des dpenses de R-D se traduira par une hausse des taux de croissance.En raison deffets dexternalit, linnovateur ne recueillera pas tous les

    fruits de ses nouvelles ides, ce qui implique que les dpenses deR-D du secteur priv natteindraient probablement pas le niveausocialement optimal si les pouvoirs publics nintervenaient pas. Celapeut justifier leur intervention la fois sous la forme de travaux directsde R-D et de financements, mais aussi travers des mesures indirectesdencouragement la R-D prive telles que les avantages fiscaux et laprotection des droits de proprit intellectuelle.

    Les dpenses totales de R-D en pourcentage du PIB sont en lgreaugmentation depuis les annes 80 dans la plupart des pays [aFig.2.1],essentiellement du fait dune progression de la R-D dans le secteur des

    entreprises, qui reprsente la majorit des dpenses de R-D dans laplupart des pays de lOCDE. Au contraire, la part de la R-D des entreprisesfinance sur fonds publics a diminu au cours de la dernire dcennie[A1].

    Dans loptique des politiques mener, il est important de se demandersil existe entre la R-D publique et la R-D prive une relation decomplmentarit ou une relation de substitution. Autrement dit, lesdpenses publiques de R-D sajoutent-elles linvestissement total dansce secteur ou ne font-elles que remplacer des activits que le secteurpriv aurait entreprises? Les tudes empiriques disponibles apportent

    des rponses contradictoires. Certaines confirment lhypothse de lacomplmentarit, mais dautres citent des exemples o la R-D financement public vince linvestissement priv [A2]. Il faut enfinnoter que la R-D publique vise souvent raliser des progrs dans desdomaines comme la dfense et la recherche mdicale, pour lesquelslincidence sur la croissance de la production est indirecte et peut trediffuse et tardive. Au total, lorsquon considre lactivit de R-D commeune forme supplmentaire dinvestissement, on devrait donc galementsintresser aux interactions possibles entre les diffrents types dedpenses de R-D et les divers modes de financement.

    Les rsultats empiriques, validant les constats antrieurs, permettentde conclure que la R-D a un effet significatif sur le processus de croissance.De plus, les rgressions qui comportent des variables distinctes pourla R-D ralise par les entreprises et pour celle manant dautresinstitutions (essentiellement les organismes publics de recherche)montrent que cest la R-D du secteur des entreprises qui explique larelation positive entre lintensit totale de la R-D et la croissance de laproduction. De fait, lanalyse laisse penser que la R-D publique a unimpact ngatif sur la croissance de la production, ce qui parat corroborerlhypothse de lviction, selon laquelle la R-D du secteur public remplaceraitpurement et simplement celle du secteur priv. Nanmoins, des

    consquences plus complexes peuvent se faire sentir par des voiesque les calculs de rgression ne permettent pas didentifier. Par exemple,alors que la R-D des entreprises vise sans doute plus directement

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200434

    A1 OCDE (2001),Tableau de bord de lOCDE de la science,de la technologie et de lindustrie:vers une conomie fonde sur le savoir.

    A2a David, P.A.,B.H. Hall, and A.A. Toole (1999),Is Public R&D a Complementor Substitute for Private R&D?A Review of the Econometric Evidence,NBER Working Papers, n. 7373.

    2b Guellec, D.et B. van Pottelsberghe (2000),Lincidence des dpenses publiquesde R-D sur la R-D des entreprises,Document de travail de la Direction de lascience, de la technologie et de lindustriede lOCDEn. 2000/4.

    Analyse au niveaumacroconomique

    Principaux dterminantsde la croissance

    Innovation

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    35

    Dpenses de R-D des entreprises prives

    Dpenses de R-D du secteur public

    3.02.50.0 0.5 1.0 1.5 2.0 3.5

    Portugal1980-1990

    Espagne1980-1990

    Italie1980-1990

    Irlande1980-1990

    Norvge1980-1990

    Danemark1980-1990

    Pays-Bas1980-1990

    Royaume-Uni1980-1990

    France1980-1990

    Allemagne1980-1990

    tats-Unis1980-1990

    Suisse1980-1990

    1990-2000Japon1980-1990

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    Finlande1980-19901990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    Belgique 1980-19901990-2000

    Australie1980-19901990-2000

    Canada1980-19901990-2000

    Autriche1980-19901990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    1990-2000

    Grce1980-19901990-2000

    1990-2000Sude1980-1990

    Pourcentage

    La R-D des entreprises a augment,les budgets publics de R-D ont diminuDpenses totales de R-D en pourcentage du PIB, annes 80 et annes 90

    Fig.2.1

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Analyse au niveaumacroconomique

    Principaux dterminantsde la croissance

    Drglementationet investissement

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200436

    linnovation et lapplication de nouveaux procds de production (amliorantrapidement la productivit), dautres formes de R-D (par exemple dans

    lnergie, la sant ou la recherche universitaire) nentranent pas forcmentune augmentation sensible du niveau technologique court terme. Maiselles peuvent tre lorigine de connaissances fondamentales susceptiblesdavoir des retombes technologiques. Ces retombes sont difficiles identifier, ne serait-ce quen raison des longs dlais en cause et desinteractions possibles avec lamlioration du capital humain et avecdautres facteurs influant sur la croissance.

    Drglementation et investissement

    Au sein des pays de lOCDE, les diffrences de taux de croissance du

    PIB ont t trs marques au cours de la dernire dcennie. Une descomparaisons les plus frappantes, et les plus souvent cites, concerneles tats-Unis, o la croissance moyenne du PIB a atteint 4.3% durantla seconde moiti des annes 90, et les grands pays dEurope continentale(Allemagne, Italie et France), o elle na t que de 2%. On expliquegnralement cette diffrence par le fait quune rglementation desmarchs plus rigoureuse a empch une croissance plus forte dans ungrand nombre de pays europens, surtout au cours des annes 90.Divers indicateurs de la rglementation des marchs de produits sonten corrlation ngative avec linvestissement. Or, linvestissement estlun des moteurs essentiels de la croissance.

    Depuis une dizaine dannes, la plupart des pays de lOCDE ont,sous une forme ou sous une autre, rform leur rglementation(drglement, pour simplifier), ce qui sest traduit par une libralisationde lentre sur le march et par des privatisations. Mais la chronologie,lampleur, la nature et le dbut de ces rformes ont vari dun pays lautre. Les tats-Unis ont ainsi commenc de drglementer avant laplupart des autres pays, au dbut des annes 70. En 1977, 17% du PIBdes tats-Unis taient produits par des industries entirement rgules; en1988, la proportion ntait plus que de 6.6%. La Nouvelle-Zlande et leRoyaume-Uni ont men tt damples rformes, alors que lItalie et la

    France ont tard.

    En se fondant sur ces volutions diffrentes, on a examin leseffets des rformes de la rglementation dans les secteurs qui,traditionnellement, taient les plus protgs contre la concurrenceet qui ont fait lobjet, des moments diffrents et des degrsdivers, de mesures de drglementation et de privatisation dans uncertain nombre de pays. On a en particulier examin les effets de larglementation sur linvestissement dans les transports (transportsariens, routes, marchandises et chemins de fer), les communications(tlcommunications et poste) et les secteurs dutilit publique (lectricit

    et gaz). La rglementation a t mesure laide dun ventail dindicateursvariables dans le temps qui prennent notamment en compte les barrires lentre et la taille du secteur public.

    Retombes technologiquesCertains des effets bnfiquesdu dveloppement techno-logique se concrtisent dunefaon difficile quantifier, enpartie cause des limites desdonnes. La recherchefondamentale financementpublic, par exemple, peut jeterles bases dune rechercheindustrielle plus spcifique,plus axe sur la production etayant un impact plus directsur la croissance. Ces effets de

    retombe ou de transfert detechnologie font galementpartie intgrante du processusde rattrapage dont onconsidre quil stimule lacroissance dans les pays endveloppement. Ces effetssont favoriss par linvestis-sement direct tranger etdautres activits se traduisantpar ladoption de technologies

    plus avances ou de pratiquesplus efficaces de gestion,importes dconomies plusdveloppes.

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

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    Analyse au niveaumacroconomique

    Linfluencede la politique conomiqueet du cadre institutionnelsur la croissance

    Inflation

    OCDE 2004 Comprendre la croissance conomique 37

    Taux minimal de rentabilitCest le taux de rentabilit

    quune entreprise ou unparticulier juge ncessairepour raliser uninvestissement. Une forteinflation et des taux dintrtlevs ont tendance fairemonter le taux minimal derentabilit: ce taux minimaldoit tre suprieur au cot delemprunt ou au taux derentabilit obtenu en affectant

    diffremment les fondsdisponibles (sous la forme dedpts ou dautres placements faible risque, par exemple).

    On constate que les rformes de la rglementation ont eu un effetpositif significatif sur laccumulation de capital dans les transports, les

    communications et les industries dutilit publique. Cest sur linvestissementpriv que la libralisation de lentre sur les marchs potentiellementconcurrentiels semble avoir eu leffet le plus marqu et le plus significatif.Leffet des privatisations est moins tranch. Si la privatisation peutdboucher sur un plus grand nombre de possibilits de profit pour lesentreprises prives, les entreprises publiques peuvent surinvestirlorsquelles poursuivent des objectifs politiques et/ou lorsqueleurs dirigeants ne sont pas soumis la discipline des marchsfinanciers. Certains lments montrent galement que leffet marginalde la drglementation sur linvestissement est plus prononc si larforme est de grande envergure et si elle intervient un moment o

    le niveau de rglementation est dj faible. Autrement dit, procder des rformes de faible envergure dans un contexte trs rglementnaura probablement gure dimpact.

    Linfluence de la politique conomique etdu cadre institutionnel sur la croissance

    Ces dernires annes, la plupart des pays de lOCDE ont bien avancdans la voie dune rduction de linflation et dune amlioration desfinances publiques. Selon plusieurs tudes, cette volution vers des

    politiques macroconomiques privilgiant davantage la stabilit a eudes effets bnfiques, au moins pendant un moment, sur la croissanceconomique. Trois problmes doivent particulirement retenir lattention:les avantages du maintien dune inflation faible et stable, lincidencedes dficits publics sur linvestissement priv et les effets ngatifsque peut exercer sur la croissance un secteur public de dimensionexcessive (notamment cause de la lourde fiscalit ncessaire aufinancement de fortes dpenses publiques).

    Inflation

    Pour reprendre des arguments habituellement invoqus, des tauxdinflation plus faibles et plus stables rduisent lincertitude conomiqueet favorisent une meilleure efficacit du mcanisme des prix. Linflationpeut tre considre comme une taxe sur linvestissement, car unefaible inflation peut rduire le taux de rentabilit exig pour le lancementdun projet dinvestissement (cest ce quon appelle le taux minimalde rentabilit de linvestissement). Une faible inflation pourrait doncavoir un effet positif sur laccumulation de capital physique.

    Thoriquement, linflation peut galement influencer laccumulation decapital par le biais de ses effets sur lincertitude conomique, car si

    linflation est faible, elle est gnralement plus stable et la volatilit desprix est moindre. Par ailleurs, une moindre incertitude conomique peut

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

    39/182

    Analyse au niveaumacroconomique

    Linfluencede la politique conomiqueet du cadre institutionnelsur la croissance

    Inflation

    se traduire par une croissance plus stable de la production et unenvironnement plus favorable pour les dcisions dinvestissement dusecteur priv. On notera en particulier que si linvestissement estirrversible (cas, par exemple, dune machine installe qui na pas dautreusage), une plus grande stabilit de la croissance de la production peutinciter les entreprises augmenter leurs dpenses en capital.

    Quen est-il dans la ralit? Une simple comparaison des taux dinflationet de croissance dans les pays de lOCDE montre que le lien entrele rythme dinflation et la croissance de la production nest pas trstroit [aFig.2.2]. Il en est de mme pour le lien entre la variabilitde linflation et lvolution des taux moyens de croissance entre lesannes 80 et les annes 90 [a Fig.2.3]. Mais, dans ce derniercas, deux exceptions manifestes (lIrlande et la Grce) affaiblissentla relation. Si lon exclut ces deux pays, la relation est plutt ngative.Toutes choses gales par ailleurs, au cours des annes 90 la croissancesest mieux maintenue dans les pays qui sont parvenus faire reculersensiblement la variabilit de leur inflation.

    Toutefois, lanalyse empirique montre que ces observations simplessous-estiment le lien entre linflation et la croissance, en partie parcequelles ne prennent pas en compte linfluence dautres facteurs. Enfait, ltude de lOCDE sur la croissance montre que la variabilit delinflation est trs prjudiciable la production par habitant. Cela confirmelhypothse que lincertitude quant lvolution des prix nuit la croissanceen raison de ses consquences sur lefficience conomique, par exempleen aboutissant un choix sous-optimal de projets dinvestissementpotentiels ayant un rendement moyen infrieur. En revanche, leffet durythme dinflation est moins net : dans les spcifications du modleenrichies des changes, le niveau dinflation semble avoir un impactngatif non ngligeable sur le niveau de PIB par habitant ltat stationnaire,probablement par le biais de ses rpercussions sur la comptitivit.Mais cette relation nest plus valable lorsquon exclut la variable concernantles changes. Linstabilit de la relation entre le niveau dinflation et la

    croissance tient peut-tre tout simplement au fait que linflation estactuellement faible dans beaucoup de pays de lOCDE et ne provoquedonc pas dans lallocation des ressources des distorsions susceptiblesde freiner la croissance. Au demeurant, la thorie conomique incite penser que le lien entre linflation et la croissance est probablementplus incertain quand linflation est faible [A3]. Certes, on peut soutenirquune diminution supplmentaire ramenant linflation zro (ou, defaon plus rigoureuse, une stabilit continue des prix) aurait encore deseffets bnfiques [A4]. Mais cela pourrait entraner des effets ngatifssur la croissance en raison dune rigidit des salaires nominaux nocivepour lefficience des marchs [A5].

    Comprendre la croissance conomique OCDE 200438

    A3a Edey, M. (1994),Cots et avantages du passage dune faible

    inflation la stabilit des prix,

    Revue conomique de lOCDE, n. 23.3b Bruno, M. et W. Easterly (1998), Inflation Crises and Long-run Growth,

    Journal of Monetary Economics, vol. 41.

    A4 Feldstein, M. (1996),The Costs and Benefits of Goingfrom Low Inflation to Price Stability,

    NBER Working Papers, n. 5469.

    A5 Akerlof, G.A.,W.T. Dickens and G.L. Perry. (1996),

    The Macroeconomics of Low Inflation,Brookings Papers on Economic Activity,

    vol. 1.

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

    40/182

    0.40.81.2

    1.62.02.42.83.23.64.0

    -5 0 10 15 25 355 20 30 40Inflation, en points de pourcentage

    Coeff. de corrlationt de Student

    -0.69-6.26

    PIB par habitant,croissance en points

    de pourcentage

    Lien entre le rythme dinflation et la croissance conomiqueCroissance moyenne et inflation mdiane dans des chantillons(de taille gale) de donnes annuelles dinflation et de croissance

    Note:Les observations sont faites dans diffrents pays, diffrents moments. Elles sont dabord classes en fonction du niveaudinflation. Ces observations classes, accompagnes des donnes correspondantes de taux de croissance du PIB par habitant,sont ensuite subdivises en groupes successifs de 20 observations. Les points qui apparaissent sur le graphique reprsententlinflation mdiane de chaque groupe et la croissance moyenne correspondante du PIB par habitant.

    Fig.2.2

    39

    -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3

    IRL

    GRC

    USA

    SWE

    NZL

    NOR

    NLD

    JPN

    ITA GBRFRA

    FINESP

    DNK

    CHE

    CANBELAUS

    AUT

    PRT DEU1

    Variation de lcart-type de linflation,en pourcentage

    Coeff.de corrlationt de Student

    -0.32-1.49

    -3

    -2

    -1

    0

    1

    2

    3

    Variation du tauxde croissance moyen,

    en pourcentage

    Variabilit de linflation et croissanceentre les annes 80 et les annes 90

    1. Allemagne occidentale avant 1991.

    Fig.2.3

  • 8/3/2019 Comprendre la croissance conomique

    41/182

    Analyse au niveaumacroconomique

    Linfluencede la politique conomiqueet du cadre institutionnelsur la croissance

    Politique budgtaire

    Les rsultats montrent galement quune forte inflation, travers seseffets sur linvestissement, a un effet ngatif indirect sur la croissance.

    Contrairement ce que lanalyse montre pour les effets directs sur lacroissance, cest ici le niveau de linflation, et non sa variabilit, qui alimpact ngatif le plus marqu sur linvestissement. En effet, une forteinflation modifie probablement la composition des investissements enfavorisant ceux qui sont les moins risqus, mais aussi les moins rentables.Ce constat est conforme lide que lincertitude qui entoure linflation,telle quelle se traduit par la variabilit de cette dernire, influe principalementsur la croissance par le biais des distorsions dans lallocation desressources (voir ci-dessus), plutt quen dcourageant les dpensesdinvestissement. Un niveau lev dinflation rduit quant lui lpargneet linvestissement.

    Politique budgtaire

    La plupart des formes de dpenses publiques influent probablementsur la croissance conomique directement (par exemple, traverslaccumulation de capital prenant la forme de logements, dinfrastructuresurbaines, ainsi que de moyens de transport et de communication) ouindirectement, en pesant sur lincitation du secteur priv investir.Toutes ces dpenses doivent tre finances. Lanalyse de limpact desdpenses publiques sur la croissance ne va pas de soi, notammentparce que les mcanismes peuvent tre complexes et parfois lents

    oprer. Mais certains lments portent croire que le lien de causalitpeut jouer en sens inverse: la demande de prestations publiques commela sant, lducation et la scurit publique, a tendance augmenter mesure que lconomie devient plus riche. Il se pourrait donc que cesoit la croissance qui influe sur le niveau des dpenses publiques, etnon linverse.

    Lorsque la consommation publique ou les transferts sociaux sont financspar des dficits, on justifie traditionnellement un resserrement de lapolitique budgtaire par la ncessit dviter des effets dviction delinvestissement priv. De plus, si lon considre que la politique budgtaire

    est en contradiction avec les objectifs de la politique montaire, lefficacitde cette dernire peut tre compromise, ce qui entranera une haussedes taux dintrt et des pressions sur les taux de change. Un relvementdes impts pour financer les dpenses de ltat risque de fausser lesincitations, daboutir une rpartition moins efficace des ressourceset de freiner la croissance de la production court terme. Au pire, seloncertains modles de la croissance tenant compte des effets endognes,relever les impts peut avoir une incidence ngative durable sur lacroissance. Quoi quil en soit, ces effets ngatifs sont sans doute plusmanifestes quand les dpenses sont