Compte-rendu sortie formation interne DV

du jeudi 11 au mardi 23 février 2010 Participants :

• Elisabeth Doutre • Philippe Alibert • Dominique Schwebel • Santo Trama • Jean-Claude Edet

Bateau : Sun Fast 35 Alizé Location au départ de St Mandrier.

Avant le stage, les stagiaires avaient opté à l’unanimité pour une navigation

hauturière avec comme but la Corse, quitte à faire moins de ronds dans l’eau et de manœuvres.

Alors, avant de quitter Grenoble, JC avait peaufiné l’évolution de la météo et

des fichiers GRIB sur la zone : la météo semblait assez pessimiste, mais une fenêtre semblait possible le dimanche/lundi suivant, pour « sauter » en Corse avant de se planquer.

Vu que l’on descendait à 5 dans une seule voiture (+ remorque),

l’avitaillement avait été prévu à St Mandrier. En prévision des quarts, Dominique & JC avaient emporté 5 harnais auto-

gonflants. On en fit donc l’échange avec le stock du bateau qui passa la durée de la croisière dans la remorque, pour gagner de l’espace à bord.

Chronologie de la sortie :

Jeudi 11 : Descente à 5 dans la confortable voiture de Dominique, on n’a finalement mis

personne dans la remorque, mais seulement les bagages. Arrivée pas trop tardive après une escale au courte-paille de Toulon ou

Dominique, affamé, a failli mordre la serveuse qui n’arrivait pas.

Vendredi 12 : Inventaire et courses à St Mandrier . Il aurait probablement été préférable de sauter en Corse à peine arrivés, mais il

n’est pas dans mes habitudes de traverser de suite, car je privilégie la prise en main du bateau et l’amarinage.

Temps maussade, averses, petit temps. Caillante. Moteur puis voile pour aller passer la nuit à Porquerolles, car inutile de préciser que les mouillages par ce temps ne font guère envie. Au fur et à mesure que la journée passe, l’envie d’une prise 220V augmente pour se réchauffer et tout faire sècher. Samedi 13 :

Temps couvert, averses, et de la grêle pour les deux qui étaient dehors pendant le repas. En effet, avec cette caillante, on faisait des quarts pour manger à l’intérieur. Voile (petit temps d’E/NE, voire N) et un peu de moteur pour finir à St Tropez. Dimanche 14 :

Les prévisions météo-France du jour referment la fenêtre pour sauter en Corse et les prévisions Zygrib à 7 jours nous permettent encore d’aller visiter l’Italie en côtier.

Temps pluvieux, Est 2/3,

finissant 5/6 avant d’arriver à Cannes. Arrivée légèrement musclée, annonçant ce qui se prépare pour le soir et la nuit.

Les prévisions du soir à la VHF

sont tellement mauvaises que l’on décide de ne pas aller plus loin, car il faudra revenir. On reviendra sur nos pas dès que le baston se calmera.

Le froid diminue, mais pas l’humidité. Il faut fabriquer un étendage à l’intérieur du bateau.

Tous les matins, voire, pendant

la nuit, scéance d’essuyage de la condensation, si l’on veut pas qu’il nous pleuve dessus.

Lundi 15, mardi 16 :

Baston d’est avec des trombes d’eau. Une grosse « caisse » a embarqué nos pendilles, et le taquet TBD du ponton a été arraché. Fais moi un « prussik » …… Dehors, Est 8/9. J’appelle Alizé pour les prévenir qu’on ne traverse pas et qu’on ne va pas plus loin.

En vrac :

Douches à Cannes, dehors (en ville) comme dedans ( payantes à la capitainerie). Photos de famille sur les marches du palais du festival. Le Marché couvert est sympa. Promenade dans la Citadelle. Un tour dans le port pour voir quelques belles bêtes …..

Resto le mardi soir, « Lilly » (c’est la copine à Dominique) était full, on est allé chez sa collègue ou Santo a retrouvé une « pays » (Annecy, en Sicile). Mais là, j’ai pas tout compris dans les explications de Dominique : il parait que c’est Philippe qui a la carte et Santo le Ticket. Pour positiver, cette halte forcée nous permet de voir Cannes, et cela se réchauffe nettement A noter que pendant ces 2 jours, c’est Dominique qui jouait au skipp….. Donc, pas d’apéro avant d’avoir visé/révisé l’hydro/aéro dynamique et la composition des vecteurs, des forces et des vitesses.

Mercredi 17 : L’accalmie prévue est au rendez-vous, mais seul le vent a faibli, pas la houle.

Grosse mer, après être sorti de la baie de Cannes, pour rallier St Raphael au portant …. qui ne porte pas assez.

Concours de slalom à la barre avec la houle ¾ BBD arrière …. ou travers quand on loffe trop au sud, envie de soleil oblige, vers la Tunisie.

En prime, test de l’étanchéité des cirés et vestes de quart. Celui de Santo fait dernier, par contre, si le test du slip, c’est parfois d’éponger, c’est lui qui gagne.

L’entrée N et le bassin du même nom à Santa Lucia sont bien abrités, ça fait du bien quand on arrive au calme. C’est marrant, mais avec cette barre franche, non content de confondre gauche et droite, on a aussi tendance à confondre AV. et AR. …. à la manette des gaz. Manœuvre pour culer à quai, reprise en main par le « chef ».

Jeudi 18 :

Belle journée de navigation, la seule, toute la toile, au près, puis au travers.

On rallie Bormes ou l’on sait qu’on va devoir rester bloqués, vu la renverse d’ouest F9/10 annoncée au large en toutes zones. Vendredi 19, samedi 20 :

Planqués à Bormes par beau temps cette fois … mais ça piaule comme annoncé. On a mis 2 pendilles, loin du quai, avec une passerelle empruntée au voisin.

Avec notre moteur, pas question de passer bout au vent avant que la houle ne se forme. En effet, on pourrait aller jusqu’au Bénat avec un « slip », mais ensuite, il serait fort probable que l’on recule. Je rappelle Alizé pour les rassurer : on est bien planqués, on rentrera dans la prochaine fenêtre météo. En vrac :

Promenades sur le sentier côtier. Dégustation de Blanc, Rosé et Rouge chez le fabriquant d’anches. Visite d’un merveilleux Bavaria 32…. ou une Bretonne séduite par un Germain. Vous croyez qu’elle le baptisera « astérix » ? Douches chez les femmes. Exercices de Navigation … ou comment rentrer à St Mandrier en tirant des bords de près serré. (Idem, pas d’apéro avant).

Dimanche 21 : Retour St Mandrier par fin de mistral.

En tirant des bords comme dans l’exo de Nav « à Santo » de la veille. Mais la pratique ne colle jamais à la théorie : au milieu de la baie d’Hyères, fini le mistral et route directe au moteur. Après la passe, le vent se lève Sud et monte doucement.

Pour se défouler, le chef fait une démo de prise de ris, tout seul. Le soir, resto du port, (nettement mieux que le courte-paille, mais il faut les

prévenir pour une arrivée le soir avant 22 H). La météo annonçant re-pluie, on décide de rentrer maison.

Lundi 22 : Nuit agitée à St Mandrier, car la houle rentre. Savonnage du bateau (la pluie s’étant arrêtée pour nous narguer). Arrivée de bonne heure à Grenoble. Mardi 23 : Du coup, mardi DV.

Concernant le bateau :

• Bateau VVVM (Vif sous Voiles (surtout après qu’il sera caréné) et Veau au Moteur).

• Voiles en bon état et haut de gamme (Hydranet). Mais ses (seulement) 2 ris et sa tendance à gîter le limitent à des météos pas trop au-delà de F7.

• Comme beaucoup de voiliers sans épontille (à mât traversant), on a droit aux cascades d’eau le long du mât jusque dans les fonds.

• TB frigo puisqu’il congèle tout ce qui est au fond. • Le pilote et la girouette/anémomètre vont devoir retourner chez le mécano,

pourtant, selon Dominique, ils en sortent. • Impossible de dévisser le bouchon du LOCH qui doit être sale, alors, un petit

coup de « tuning » avec la doc Raymarine pour multiplier la valeur affichée par le coeff. max. de 1,5.

• Dominique me propose une réduc sur le prix de la sortie, initialement négociée pour 1400 € jusqu’au mardi soir. On l’apprendra ensuite, la réduc se montera à 500 €.

• Et puis, c’est promis, Dominique va rajouter une capote et installer un nouveau pilote sur le secteur de barre.

Concernant l’équipage :

• Malgré les conditions, la vie à bord fut très sympa et l’intendance : nickel. • La mise en situation pour skipper a été fortement perturbée par les conditions

météo, car il est plus facile de démarrer dans des conditions plus maniables. • La barre franche, de moins en moins pratiquée, reste un handicap. • La synchronisation … et la lenteur des manœuvres restent encore un point à

travailler.

• Toujours savoir ou l’on est pour définir ou l’on va � de la Nav, de la Nav, et encore de la Nav, pour ne pas se perdre sans GPS. Cela aide aussi de douter d’une certitude trop hâtive et de recouper diverses informations.

• Faudra qu’on refasse des MOB sous voiles…. ainsi que des manœuvres de port.

• Malgré tout une sortie intéressante pour vivre ce genre de conditions. (Leçon à tirer pour un futur skipp. � chasser les lamentations et faire voir le bon côté des choses, car seulement bloqué 2 fois 2 jours, c’est peu : les « anciens » ont fait nettement mieux ….).

Variante de l’exeVariante de l’exeVariante de l’exeVariante de l’exercice de Navrcice de Navrcice de Navrcice de Nav :::: Mon bateau

caréné marche au près serré à 7 Nd et à 40° du

vent apparent ; à cette allure, il dérive toujours

de 7°. On subit un courant constant de 1 Nd qui

porte à l’Est. Le vent est plein Ouest 20 Nd

comme dans l’exo précédent, il ne tourne pas ni

ne faiblit (pour simplifier !!!). Faire une route détaillée de Bormes à

St Mandrier qui prévoit la route fond ainsi que

les indications à donner au barreur.

Nota : il n’y a pas qu’une solution, et

on ne s’arrête pas à l’anse Méjean, mais l’heure

d’arrivée est toujours à peu près la même,

quelque soient les options.

A vos carnets pour vous auto-évaluer, je ramasse les carnets ensuite.

Glossaire * : Rosé : Breuvage recommandé à bord ainsi qu’une passerelle.

Bœuf Bourguignon : Il en existe au monde deux recettes, l’une Annicéenne, l’autre Auxerroise, mais aussi excellentes l’une que l’autre.

Amarinage : Etat de grâce atteint par les équipiers au bout d’un « certain temps », qui leur permet de ne pas vomir la définition précédente. Nous avons tous atteint cet état sans problème.

Cabine double : le Sun Fast 35 n’en a qu’une………. pour le président. Spi : Peut servir de couette. Chercher du vent : Expression généralement utilisée par le barreur pour signifier qu’il a trop abattu ou trop loffé. Il faut s’attendre à se que sa correction ne soit pas la bonne, puisqu’en réalité, il ne sait plus d’où vient le vent. Nœud de Chaise : Faut que le serpent fasse le tour du tronc et rentre dans le puits. Si on n’y arrive pas, on supprime le serpent et le tronc ; et on fait un puits qui rentre dans le puits.…. Douche : Endroit pour se laver ; généralement payant dans les ports. En bateau, quand la douche est gratuite, c’est qu’il pleut ou que le barreur négocie mal la houle. Nous avons largement profité des deux. Slip : En voile, cela signifie qu’on a la flemme (ou que c’est souvent impossible) de gréer le Tourmentin ou la trinquette ; alors, on déroule un bout de gènois à l’avant. Cette expression est péjorative (on dit aussi bout de torchon). Egalement utilisé pour désigner un sous-vêtement masculin. Nous avons hissé les deux, le second pour sècher... Les penons : Si cette expression est suivie de « bordel », c’est qu’ils ne sont plus à l’horizontale depuis un bout de temps. MOB : Man Over Board …. (Homme à la Mer). La température de l’eau et de l’air ont été un élément déterminant en faveur du port du harnais. On aurait aussi pu en louer une pour faire du tourisme.

Capote : Indispensable sur un voilier, en hiver, pour se protéger du vent et des embruns et accessoirement de la pluie en Méditerranée. Terme également utilisé, entre autres dans la marine Britanique, pour un usage plus intime. Nous n’avions ni l’une ni l’autre.

Toute plaisanterie ou astuce vaseuse n’est pas fortuite, mais directement en rapport avec des faits réels.

Pour l’équipage , signé JC.