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Baromètre santé en province de Liège : le diabète Conférence de presse - 24 octobre 2018

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Baromètre santé en province de Liège : le diabèteConférence de presse - 24 octobre 2018

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Sommaire

1. Les maladies chroniques

1.1 Qu’est-ce qu’une maladie chronique ?

1.2 Facteurs déterminants : l’âge et le niveau socio-économique

1.3 Hausse du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques

1.4 Ménage avec maladie chronique VS ménage sans maladie chronique

2. Focus sur le diabète2.1 Qu’est-ce que le diabète ?

2.2 Symptômes

2.3 Dépistage et facteurs de risque

2.4 Prévention

2.5 Complications

3. Analyse des dépenses des médicaments utilisés en cas de diabète

4. Qu’en est-il en province de Liège ?

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1. Les maladies chroniques

Les malades chroniques représentent la principale cause de mortalité dans le monde. En Europe, 80 % de la

population meurt d’une maladie chronique. En Belgique, plus d’une personne sur trois de 65 ans ou plus souffre

d’une ou plusieurs maladies chroniques importantes.

Source : MC-information 266 - décembre 2016

1.1 Qu’est-ce qu’une maladie chronique ?

On peut décrire une maladie chronique comme une affection de longue durée avec une progression généra-

lement lente. Les personnes souffrant d’une telle affection requièrent des soins de longue durée. Il peut s’agir

d’affections non transmissibles (telles que le diabète, le cancer), d’affections transmissibles (par ex. le VIH-Sida),

d’affections mentales (par ex. la psychose), de limitations anatomiques ou fonctionnelles (par ex. la cécité), d’af-

fections rares, de limitations résultant d’un accident (par ex. la paralysie), de patients en soins palliatifs, etc. Les

affections chroniques s’accompagnent souvent d’une multimorbidité, à savoir l’apparition de plus d’une maladie

chez une même personne au cours d’une période déterminée. Les caractéristiques les plus communément rete-

nues sont leur caractère incurable, à l’origine de dérangements fonctionnels, d’incapacités et de détérioration

de la qualité de vie.

Liste des maladies chroniques > mc.be/maladie-chronique

1.2 Facteurs déterminants : l’âge et le niveau socio-économique

Le risque de maladie chronique augmente avec l’âge. L’âge est un facteur déterminant important.

Selon la dernière enquête de santé de l’ISP (Institut scientifique de santé publique, 2013) le pourcentage de per-

sonnes avec une maladie chronique passe de 9,6 % chez les jeunes de 15-24 ans à 52,6 % chez les personnes

âgées de 75 ans et plus (Figure 1).

• Alzheimer• Arthrose, arthrite, polyarthrite• Asthme• Bronchite chronique• Cancer• Crohn et recto-colite ulcéro-hémorragique• Diabète• Epilepsie• Fatigue chronique• Fibromyalgie• Hépatite• Incontinence urinaire• Insuffisance rénale• Intolérance au gluten

• Lupus Erythémateux• Maladie de Verneuil• Maladies rares ou orphelines• Parkinson• Psoriasis• Santé mentale : dépression• Scléroses en plaques• Sida/VIH

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Figure 1 : Pourcentage de la population (de 15 ans et plus) qui souffre d’une ou de plusieurs maladies de longue durée, d’affections de longue durée ou de handicaps, en fonction du sexe et de l’âge, Enquête de santé, Belgique, 2013

La plupart des maladies chroniques sont plus fréquentes auprès des populations moins instruites. En effet, les

inégalités sociales de santé se remarquent particulièrement dans la problématique des maladies chroniques : les

individus de faible niveau socio-économique sont plus sujets à développer des comportements à risque et donc à

développer les maladies chroniques. De plus, la pauvreté est aussi induite par le fait d’être malade.

Le gradient social, basé sur le dernier diplôme obtenu, est marqué :

Proportion d’hommes et de femmes (15 ans et +) déclarant souffrir d’une maladie chronique selon le dernier diplôme obtenu

Au fur et à mesure que le niveau d’éducation augmente, le pourcentage de personnes qui rapportent une maladie

chronique diminue. Ces différences entre les niveaux d’éducation diminuent après standardisation pour le sexe

et l’âge mais elles restent significatives malgré tout.

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1.3 Hausse du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques

La cause de l’augmentation des affections chroniques ne réside pas uniquement dans la hausse de l’espérance

de vie (une chose positive en soi) et le vieillissement de la population, mais également dans certains styles de

vie néfastes, (mauvaises habitudes alimentaires, tabac, alcool, inactivité physique). Cela explique l’importance

considérable de la prévention et de la promotion de la santé. Souvent, les malades chroniques n’ont pas que des

exigences médicales, mais aussi un besoin de soutien sur le plan psychologique, social et spirituel/existentiel.

1.4 Ménage sans malade chronique VS ménage dont un membre souffre d’une maladie chronique

En 2015, 7 % des ménages déclaraient avoir renoncé à entamer un traitement pour raisons financières. Ce chiffre

atteignait 40 % pour les ménages dont un membre souffre de maladie chronique.

En 2015, les ménages belges ont dû débourser (après intervention de la mutuelle et d’une éventuelle assurance

hospitalisation) une moyenne de 1 276 € pour leurs soins médicaux, soit 12 % environ du revenu annuel net d’un

ménage moyen. Cette proportion atteint 18 % du revenu pour les ménages dont un membre souffre d’une maladie

chronique.

Source: Test-achats, 2015

2. Focus sur le diabète

Le diabète est une maladie fréquente. En Belgique, on estime à environ 600 000 le nombre de personnes atteintes,

sans compter celles qui l’ignorent !

2.1 Qu’est-ce que le diabète ?

Le diabète est une maladie chronique caractérisée par un taux de sucre trop élevé dans le sang. Le pancréas se

charge de la production d’insuline. Grâce à cette hormone, les cellules du corps peuvent puiser du sucre dans le

sang. Lorsque le pancréas produit trop peu ou aucune insuline, le sucre s’amoncelle dans le sang, provoquant ce

que l’on appelle le « diabète ».

Il existe plusieurs types de diabète : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète de grossesse.

• Le diabète de type 1 débute plus fréquemment chez les enfants et les adultes de moins de 30 ans. Il concerne 10 à 15 % des personnes diabétiques. Les symptômes de ce type de diabète apparaissent brusquement. En raison d’un dysfonctionnement du système immunitaire, la personne diabétique de type 1 ne produit plus du tout d’insuline suite à la destruction de certaines cellules de son pancréas.

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• Le diabète de type 2 débute en général chez les plus de 40 ans. Il concerne 85 à 90 % des personnes diabé-tiques. Ce type de diabète est beaucoup plus fréquent et est non seulement influencé par l’hérédité, mais souvent aussi par le surpoids et le manque d’exercice physique. Contrairement au diabète de type 1, dans ce cas-ci, le pancréas produit encore de l’insuline. Cependant, la quantité d’insuline est insuffisante ou les cellules du corps y sont moins sensibles.

• Lors du diabète de grossesse, les cellules qui produisent l’insuline dans le pancréas ne parviennent plus à suivre l’augmentation de la demande d’insuline. Par conséquent, les tissus peinent à absorber le sucre prove-nant du sang et le sucre s’amoncelle plus rapidement dans le sang. 2 à 5 % des femmes enceintes présentent un diabète temporaire durant la grossesse. Il est indispensable de contrôler et de traiter ce diabète afin de diminuer les risques de fausse couche et de mise au monde d’un bébé de trop gros poids pouvant notamment compliquer l’accouchement. Dans la plupart des cas, le taux de glycémie revient à la normale peu après l’accouchement. Il est essentiel de prévoir un bon suivi pendant, mais aussi après la grossesse. En effet, il a été déterminé que le diabète de grossesse renforce le risque de développer un diabète de type 2 plus tard.

2.2 Symptômes

Trois signes peuvent faire penser au diabète : une envie fréquente d’uriner, une soif anormale et un amaigris-

sement sans raison apparente. Ces signes apparaissent de façon évidente dans le diabète de type 1. Car, en

l’absence d’insuline, l’excès de sucre est éliminé via les reins et le corps utilise ses réserves de graisses pour

fournir l’énergie nécessaire aux tissus et organes.

Par contre, dans le diabète de type 2, les symptômes sont beaucoup plus difficiles à repérer car la quantité d’insu-

line qui persiste dans le corps réussit à les masquer.

Les symptômes les plus courants sont :• la fatigue,• une envie fréquente d’uriner,• la soif,• des troubles de la vue,• une guérison lente des plaies,• des démangeaisons aux organes génitaux.

Souvent, ce diabète est découvert par hasard lors d’une analyse d’urine ou de sang, ou lors du diagnostic d’une

complication (problème au cœur, aux yeux ou aux reins…).

2.3 Dépistage et facteurs de risque

Près de la moitié des patients diabétiques ignorent qu’ils souffrent de cette maladie. En effet, peu d’entre eux

prêtent attention aux premiers symptômes et perdent ainsi un temps précieux. Le diabète est une maladie silen-

cieuse d’où l’importance du dépistage, surtout pour les groupes à risque.

Un test de dépistage est recommandé pour :• Les personnes âgées de plus de 40 ans, tous les 3 ans• Les personnes qui présentent un ou plusieurs facteurs de risque, tous les ans

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Les causes exactes du diabète ne sont pas encore connues. Cependant, des facteurs reforcent les risques :• Hérédité : si l’un de vos parents souffre de diabète, le risque de diabète augmente de 40 % ;• Âge : le risque de diabète augmente avec l’âge. Les personnes de plus de 45 ans ou de plus de 35 ans ayant

des membres de leur famille diabétiques courent un risque accru ;• Surpoids (avoir un indice de masse corporel (IMC) de plus de 25): un surpoids sévère constitue un important

facteur de risque de diabète de type 2 et ce, indépendamment de l’âge. Le risque est plus grand pour les femmes en surpoids que pour les hommes souffrant des mêmes troubles.

• Accumulation de graisse au niveau du ventre : avoir une circonférence abdominale de plus 88 cm (pour les femmes) ou de plus de 102 cm (pour les hommes) ;

• Trop peu d’exercices physiques, surtout lorsque cela va de pair avec un surpoids ;• Taux de glycémie élevés par le passé : si des taux de glycémie élevés avaient déjà été diagnostiqués par le

passé, le risque de diabète est considérablement plus élevé ;• Diabète de grossesse : les femmes qui ont souffert d’un diabète de grossesse présentent un risque plus élevé

de souffrir plus tard d’un diabète de type 2. Il y a 50 % de chance de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans qui suivent la grossesse ;

• Avoir mis au monde un bébé de plus de 4.5kg ;• Tabagisme : les fumeurs courent 50 % de risques en plus de souffrir d’un diabète.

2.4 Prévention

Pour le diabète de type 2, un mode de vie sain, une vie sans tabac, une alimentation équilibrée, un contrôle du

poids et des activités physiques régulières permettent de diminuer le risque de développer la maladie.

Ces bonnes habitudes sont valables pour tous car elles sont bénéfiques à plusieurs titres : non seulement pour

diminuer l’incidence du diabète, mais aussi pour la santé du cœur et des vaisseaux sanguins, ainsi que pour le

bien-être de la personne.

Pour le diabète de type 1, des recherches sont en cours pour repérer et enrayer le processus immunitaire anor-

mal des personnes à risque, mais les applications pratiques ne sont pas encore à l’ordre du jour.

2.5 Complications

Des complications graves peuvent survenir quelques années après l’apparition du diabète. Il peut s’agir, entre

autres, de maladies cardiovasculaires, problèmes rénaux, maladies des yeux, détérioration du système nerveux

et des terminaisons nerveuses (picotements, engourdissement, douleurs, paralysies, troubles de l’érection), gin-

givite et parodontite.

Des problèmes graves peuvent également survenir au niveau des pieds. Si les terminaisons nerveuses sont tou-

chées, le patient diabétique peut perdre une partie ou l’intégralité des sensations dans ses pieds. Par conséquent,

il ne ressentira plus la douleur et il ne remarquera pas qu’il souffre d’une blessure ou que ses chaussures lui font

mal. En raison du rétrécissement des vaisseaux sanguins, il risque de souffrir plus rapidement de blessures, qui

guériront aussi plus lentement. Sans traitement adéquat, ces petites blessures se propagent rapidement et pro-

voquent la mort du tissu. Souvent, ce phénomène entraîne une amputation totale ou partielle du pied.

Enfin, les infections au niveau de la peau, du système urinaire, des organes génitaux et de la bouche sont plus

fréquentes.

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Le diabète augmente le risque de problème cardiovasculaire. Les autres facteurs de risque doivent donc être

surveillés de près : hypertension artérielle, hyperlipidémie (trop de cholestérol et de triglycérides dans le sang),

tabagisme, manque d’exercice physique…

Il est possible de minimiser, voire d’éviter ces complications. Pour cela, il convient de maintenir les valeurs de

glycémie dans des limites acceptables, par un traitement et une surveillance adaptés. Le traitement a pour but de

maintenir les valeurs de glycémie dans la normale pour éviter les complications et maintenir une bonne qualité

de vie.

Pour tous les diabétiques, le traitement comprend : un mode de vie sain (une alimentation adéquate, une activité

physique régulière, une vie si possible sans tabac), des soins attentifs des pieds, une surveillance de la glycémie,

des contrôles et des examens réguliers (tension artérielle, prise de sang, examens des yeux, des reins, du cœur,

des pieds) pour détecter les complications à temps. Une fois le diabète diagnostiqué, il est important d’adopter un

comportement de prévention par rapport aux éventuelles complications.

Pour certains diabétiques de type 2, ce traitement suffit; pour d’autres, des traitements complémentaires sont

nécessaires (médicaments ou insuline). Toutefois, sans une alimentation équilibrée, des exercices physiques

en suffisance et un poids stable, toute forme de traitement sera insuffisante pour garder le contrôle du diabète.

3. Analyse des dépenses des médicaments en cas de diabète

En 2014, en Belgique, la note pour l’assurance obligatoire soins de santé des médicaments a pour la première

fois dépassé les quatre milliards d’euros (sans compter les tickets modérateurs et suppléments payés par les

patients) – en 2016, près de 4,4 milliards d’€. C’est près d’un milliard de plus en une décennie. La hausse atteint en

fait 27% depuis 2005. Cette hausse est due à un certain nombre de phénomènes: la croissance démographique,

le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de patients atteints de maladies chroniques… Il y

a aussi l’arrivée sur le marché de nouvelles molécules coûteuses censées améliorer la qualité de vie et l’espoir

d’éradication d’une maladie.

La MC a analysé les données de ses membres. Les chiffres ont été obtenus sur base des dépenses à charge de

l’assurance obligatoire soins de santé (AO), connues dans les bases de données de la MC pour les spécialités

pharmaceutiques remboursées. Ces dépenses ont ensuite été extrapolées à l’échelle nationale (sur base de la

part des dépenses de la MC dans les dépenses totales à charge de l’AO).

Nos données donnent des informations sur le remboursement des médicaments et non pas la consommation

effective. Cette remarque a son importance vu que les traitements médicamenteux souffrent parfois d’une

mauvaise observance thérapeutique. En effet, si quelqu’un achète une boîte de médicaments, il peut ne pas la

consommer entièrement, voire ne pas la consommer du tout. Il y a donc une différence entre le remboursement et

la consommation de médicaments. Si nous parlons parfois de consommation, c’est par facilité sémantique : nous

faisons bien référence à des données de remboursements.

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En Belgique, les dépenses pour les médicaments délivrés par les officines publiques, remboursés par l’INAMI (et

tarifés via le circuit Pharmanet) s’élèvent en 2016 à près de 2,7 milliards d’euros.

Parmi les dix groupes thérapeutiques les plus importants en termes de dépenses, nous retrouvons à la 5e place

les « médicaments utilisés en cas de diabète ». En 2016, ce groupe thérapeutique représente un peu plus de 6

% de la totalité des remboursements INAMI pour les médicaments vendus en officines, soit un peu plus de 167

millions d’euros.

La consommation de médicaments peut parfois être évitée. En effet, la consommation des médicaments utilisés

en cas de diabète est liée, pour une part non négligeable parfois, à nos (mauvaises) habitudes de vie mais aussi

à un contexte, un environnement qui est loin d’être toujours favorable.

Tableau 1 : Médicaments utilisés en cas de diabète en fonction des dépenses à charge de l’assurance obligatoire soins de santé (AO).

Tableau 2 : Evolution des dépenses à charge de l’assurance obligatoire soins de santé (AO) et du nombre de patients entre 2010 et 2016

La croissance des dépenses à charge de l’AO peut provenir d’un effet de volume dû à l’augmentation du nombre

de patients et aussi d’un effet de coûts dû à la mise sur marché de nouveaux médicaments.

Il est important de regarder l’évolution du nombre de patients qui consomment l’un ou l’autre médicaments. En

effet, le volume de dépenses à charge de l’INAMI peut être un mauvais indicateur de l’état de la consommation

de médicament dans notre pays. La diminution programmée du prix de certains médicaments, l’apparition de

nouvelles molécules moins chères ou de génériques peuvent pousser les dépenses vers le bas, ce qui apparaîtra

comme une bonne nouvelle. C’est bien sûr le cas. Néanmoins, il ne faudrait pas que cela cache l’augmentation du

nombre de patients consommant ces molécules.

Tableau 3 : Evolution du nombre de patients entre 2010 et 2016, en pourcentage de la population belge

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Tableau 4 : Pourcentage de patients au sein de la population belge par catégorie d’âge en 2016 (chiffres MC extrapolés)

médicaments utilisés en cas de diabète

0-17 ans 0,21%18-64 ans 3,41%65 + ans 17,77%

Les médicaments contre le diabète sont surtout délivrés aux 65 ans et plus : 370 000 patients, soit 18 % des per-

sonnes appartenant à cette tranche d’âge.

En Belgique, 600 000 personnes souffrent du diabète (ou sont traitées comme telles). La maladie se traite par

médicaments notamment. L’INAMI en a remboursés pour plus de 167 millions d’euros en 2016 (chiffres MC extra-

polés). Cela représente une croissance annuelle de 5% sur cinq ans. Deux types de diabètes existent : le type 1

et le type 2. La prévalence du diabète de type 2 est très fortement majoritaire (90%). Or, 80% des diabètes de type

2 sont liés à l’obésité (indice de masse corporelle égal ou supérieur à 30). Un mode de vie plus sain, une alimenta-

tion équilibrée, de l’activité physique permettraient d’en réduire la prévalence. La promotion d’une bonne hygiène

de vie doit être renforcée, et ce à tous les niveaux de la politique publique de santé. Par exemple, une mention

simple des teneurs en sucres, en même temps que des graisses et du sel, doit être imposée sur les aliments, via

un système de codes couleurs, par exemple. De plus, l’école peut et doit jouer un rôle dans la prévention de l’obé-

sité, mais il est intéressant que toute la population soit visée par des politiques de prévention.

Au niveau curatif, l’adhésion est primordiale pour que le traitement ait les meilleurs effets bénéfiques (et qu’il n’y

ait pas un surcoût de soins de santé pour le patient et la société dans le cas où le traitement n’est pas bien suivi).

Du coté curatif, comme pour beaucoup de traitements médicamenteux, un gros problème vient de la mauvaise

observance (ou compliance) du traitement (= la capacité à prendre correctement son traitement, c’est-à-dire tel

qu’il est prescrit par le médecin). La mauvaise adhésion peut venir, entre autres, de la surconsommation, sous-

consommation ou du fait que les patients ne vont jamais chercher leurs médicaments à la pharmacie, à cause

du prix de ceux-ci par exemple. Conséquence : l’OMS évalue à 50% l’observance correcte des patients des pays

développés à des thérapies médicamenteuses de long terme contre une maladie chronique.

D’un point de vue financier, la mauvaise observance du/des traitement(s) entraînait une augmentation des hospi-

talisations, de la mortalité et une diminution de la qualité de vie en général. Bien que les coûts de la médication

soient plus élevés en cas de bonne observance, les coûts totaux (hospitalisations, consultations, etc.) sont plus

faibles pour les patients qui respectent bien les prescriptions de leur traitement. Une observance incorrecte pro-

voque donc un surcoût à la fois pour la société (coûts des traitements, baisse de productivité) et pour le patient

(à travers des tickets modérateurs ou éventuels suppléments).

Malheureusement, le taux d’adhésion n’est guère meilleur pour les traitements antidiabétiques qu’il l’est pour

d’autres maladies chroniques.

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Dans les faits: • 1/3 des patients diabétiques se procurerait et consommerait leurs médicaments selon la prescription. • 1/3 les achèterait mais ne suivrait pas le traitement.• 1/3 ne se les procurerait même pas.

Encore une fois, la bonne observance est associée avec des risques réduits de complications, mortalité et sur-

coût pour le patient.

Différents paramètres explicatifs peuvent être avancés pour expliquer ce non suivi correct de traitement : le

coût et la compréhension du traitement. Dans le cas du diabète, le facteur coût ne devrait pas entrer en ligne

de compte car l’assurance soins de santé et indemnités (ASSI) offre certains avantages, tels que la gratuité de

l’insuline et des antidiabétiques oraux, et le remboursement des seringues à hauteur de 50 %.

4. Qu’en est-il en province de Liège ?

Prévalence du diabète par province

La Province de Liège est plus touchée que le reste de la Belgique.

Province Prévalence diabète (en %)Anvers 5,1Brabant Wallon 5,3Brabant Flamand 5,4Limbourg 5,5Bruxelles-Capitale 5,6Flandre Orientale 5,7Flandre Occidentale 6,1Namur 6,8Luxembourg 7,2Hainaut 7,7Liège 9,2

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Prévalence du diabète

• Par commune

• Par commune de la province de Liège

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Au sein même de notre province, nous observons de grandes disparités entre les différentes communes, le pour-

centage de la prévalence du diabète pouvant varier de 5 % à 12%, soit près de 2,5x plus !

Prévalence du diabète 65-74 ans - par Province de la Région wallonne

La prévalence du diabète augmentant avec l’âge, il est intéressant d’analyser la prévalence du diabète pour les

65-74 ans afin d’effacer le biais de la structure d’âge au sein des communes : les communes à forte population

âgée ont un taux de prévalence du diabète plus élevé que les communes avec une population plus jeune.

Prévalence du diabète 2014 – Provinces de la Région wallonne

Source : http://www.aim-ima.be

Région wallonne : 20,9%Belgique : 17,5%

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Prévalence du diabète 65-74 ans - par commune de la province de Liège

Au sein même de notre province, nous observons de grandes disparités entre les différentes communes, le pour-

centage de la prévalence du diabète pour les 65-74 ans pouvant varier de 12,6 % à près de 30%, soit près de 2,5x

plus !

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Évolution dans le temps de la prévalence du diabète en province de Liège

• En presque 10 ans, le nombre de personne touchée par le diabète a augmenté de 35 % dans notre province, passant de 6,5% en 2006 à près de 9 % en 2016.

• Même si la prévalence du diabète augmente surtout avec l’âge, on observe également une augmentation de la prévalence du diabète chez les plus jeunes. Le taux de croissance du diabète a augmenté de 50% chez les 0-24 ans alors qu’il a augmenté de 32% chez les 65-74 ans pour la même période.

Diabète et niveau socio-économique (BIM)

La prévalence du diabète suit un gradient socio-économique. Aussi bien chez les jeunes (0-24 ans) qu’auprès des

65-74 ans, la proportion de personnes diabétiques est plus élevée chez les personnes avec le statut BIM*.

• Par catégorie d’âge et BIM 2015

0-24 ans, avec BIM

0-24 ans, sans BIM

Nombre par 1000

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*L’intervention majorée donne droit à un remboursement plus élevé dans les soins de santé.

Qui a droit au statut BIM?

• DROIT AUTOMATIQUEles bénéficiaires du RIS (CPAS), de la GRAPA, d’une allocation aux personnes handicapées, des allocations familiales majorées / les mineurs étrangers non accompagnés / les orphelins.

• DROIT NON AUTOMATIQUEAvec enquête sur les revenus (plafond actuel : 19.108.58€ brut / an + 3.536.95€/PAC) pour les veufs, invalides, pensionnés, handicapés, chômeurs complets et/ou en IT depuis au moins un an, familles monoparentales.

Avec enquête sur les revenus (plafond 18.335.43€ brut/an + 3.394.38€/PAC) pour les bas revenus.

65-74 ans, avec BIM

65-74 ans, sans BIM

Nombre par 1000

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Consommation des médicaments utilisés en cas de diabète (membres MC en province de Liège)

Classement des communes de la province de Liège où le taux est le + élevé et le + bas par rapport à la consom-

mation de médicaments anti-diabétiques en 2013 (et évolution par rapport à 2003).

En 10 ans, les disparités ont augmenté : en 2003, l’écart entre les communes à plus faible ou à plus forte consom-

mation de médicament variait de 3% à 7% et en 2013, cet écart variait de 3% à 11%.

Le consommation est plus importante à partir de 65 ans car la prévalence du diabète augmente avec l’âge. Pour

les 65 ans et plus, nous observons une hausse très importante de la consommation des médicaments antidiabé-

tiques en 10 ans : le pourcentage a plus que triplé à Tinlot, a triplé à Engis et a doublé à Flémalle, Verlaine et Dison.

Par contre, certaines communes arrivent à stabiliser voire diminuer le taux de consommation des médicaments

anti-diabétiques (Wasseiges, Lincent, Donceel).

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• Diabète : consommation de médicaments chez les 65 ans et +