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Département CASER - R2S2
CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS
Centre de Paris
RAPPORT DE STAGE
Présenté en vue d’obtenir le
Diplôme de licence professionnelle
« Intervenant en évaluation et gestion des risques pour
la santé / sécurité de l’Homme dans les entreprises »
Par
Florent CHESNÉ
« Proposition d’une démarche de prévention contre le risque
alcool au travail »
Soutenu le 23 septembre 2011
Président du Jury : William DAB Assesseurs : Jean-Luc BONNET, Jean-Jacques LE MIGNOT, Dominique VACHER Maître de Stage : Isabelle MENONI
Licence professionnelle LP025 2/35 F.CHESNÉ
Remerciements
Je tiens à remercier :
Madame Martine COURTOIS et Monsieur William DAB, professeurs à la chaire d’hygiène et sécurité
du Conservatoire national des arts et métiers, pour leur aide et leur disponibilité.
Monsieur Patrick PELLE, directeur de l’entreprise GRTgaz- Région Val de Seine pour son accueil au
sein de la société.
Madame Isabelle MENONI, anciennement chef du département Appui au Systèmes de Management
de l’entreprise GRTgaz-Région Val de Seine, pour son encadrement pendant le stage.
Les salariés de l’entreprise GRTgaz-Région Val de Seine, pour leur coopération.
Mademoiselle Emilie POUPART, ma compagne, pour son aide et son soutien.
Licence professionnelle LP025 3/35 F.CHESNÉ
SOMMAIRE
Remerciements ....................................................................................................................................... 2
Table des figures ...................................................................................................................................... 4
Introduction ............................................................................................................................................. 5
1 Présentation du contexte ................................................................................................................ 6
1.1 De quoi parle t-on ? ................................................................................................................. 6
1.2 Enjeux de l’alcool en santé publique et en santé au travail .................................................... 7
1.2.1 Effets et risques de la consommation d’alcool................................................................ 7
1.2.2 Un enjeu de santé publique ............................................................................................ 9
1.2.3 Un enjeu de santé/sécurité au travail ........................................................................... 12
1.3 Problématique de l’alcool à GRTgaz ...................................................................................... 14
1.3.1 Présentation de la société ............................................................................................. 14
1.3.2 Constats ......................................................................................................................... 17
1.3.3 Dispositions déjà mises en œuvre ................................................................................. 18
2 Objectifs et méthodologie ............................................................................................................. 19
2.1 Du cadre général aux objectifs poursuivis ............................................................................. 19
2.2 Méthodologie mise en œuvre ............................................................................................... 20
3 Analyse du risque alcool ................................................................................................................ 22
3.1 Quels sont les obstacles ?...................................................................................................... 22
3.2 Etat des lieux autour de la problématique ............................................................................ 23
3.2.1 Approches théoriques ................................................................................................... 23
3.2.2 Approches pratiques ..................................................................................................... 23
3.3 Résumé des entretiens .......................................................................................................... 24
4 Proposition pour la prévention ..................................................................................................... 26
Conclusion ............................................................................................................................................. 32
Bibliographie.......................................................................................................................................... 33
Table des annexes ................................................................................................................................. 35
Licence professionnelle LP025 4/35 F.CHESNÉ
Table des figures
Figure 1 : Consommation totale d’alcool pure (en litres), par habitant (âgé de plus de 15 ans) en 2005
(12) ........................................................................................................................................................ 10
Figure 2 : Consommation d’alcool des Français âgés de 15 ans ou plus entre 1990 et 2008 (en litres
d’alcool pur par habitant) (13) .............................................................................................................. 10
Figure 3 : Carte des régions administratives de la société GRTgaz. ...................................................... 16
Figure 4 : Carte du réseau et des infrastructures de GRTgaz – Région Val de Seine. ........................... 17
Licence professionnelle LP025 5/35 F.CHESNÉ
Introduction
Les consommations occasionnelles ou répétées d’alcool mettent en danger la santé et la sécurité des
travailleurs. Le Code du travail mettant l’obligation de santé et de sécurité de résultat à la charge de
l’employeur, la prévention et la prise en charge des addictions sont donc nécessaires dans les
entreprises.
Généralement, deux situations sont à distinguer : soit le salarié consomme de l’alcool sur le lieu de
travail, soit il arrive sur le lieu de travail en état d’ébriété après avoir consommé de l’alcool en dehors
des horaires de travail. Pour l’entreprise, le résultat est identique. Le salarié ivre, ou dans un état
proche de l’être, doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des dirigeants de
l’organisation.
Or, à ce stade, la résolution du problème peut être plus fastidieuse pour la société car si maladie il y
a, celle-ci peut être déjà bien ancrée dans la personne et la thérapie durer plusieurs mois voir
plusieurs années ; d’où la nécessité d’intervenir précocement, c’est-à-dire avant que le problème ne
s’installe.
L’objectif du stage réalisé au sein de l’entreprise GRTgaz – Région Val de Seine a été de proposer une
démarche globale de prévention et de traitement du risque alcool afin de doter la société d’une
méthode, de nature à mieux gérer les situations à risque et ce, à tous les niveaux de prise en charge.
Dans un premier temps, nous nous attacherons à préciser les éléments contextuels liés au problème
de l’alcool dans l’entreprise. Puis, nous verrons la méthode de la démarche qui a été utilisée.
L’analyse du risque sera développée et expliquée. Enfin, nous terminerons sur la finalité du travail,
c’est-à-dire sur la proposition d’actions pour la prévention.
Licence professionnelle LP025 6/35 F.CHESNÉ
1 Présentation du contexte
Il faut bien reconnaître une réalité culturelle et économique : les relations humaines se nourrissent
de convivialité et consommer de l’alcool fait partie de nos traditions et de notre culture. Avant de
rentrer dans le vif du sujet et afin d’éviter les amalgames, il est nécessaire d’expliciter brièvement
quelques points.
1.1 De quoi parle t-on ?
Consommé, l'alcool (ou éthanol) est une substance toxique induisant des effets néfastes sur la santé
(1). C’est aussi une substance psycho-active à l'origine d'une dépendance qui dépend de son usage.
Ces dernières sont de quatre ordres (2) :
L'usage simple : également appelé « usage d’alcool à risque faible ». Il peut être
expérimental, occasionnel ou régulier, à condition qu'il soit modéré.
L'usage à risque : susceptible d'entraîner des dommages à plus long terme dont la
dépendance.
En 1980, un Comité d’experts de l’Organisation Mondiale de la Santé mettait en évidence (3) que les risques liés à la consommation de boissons alcoolisées augmentaient au-delà de certains seuils. Ces seuils ont depuis été repris par plusieurs institutionsi dont le Ministère de la Santé en 2003 :
- Pour les consommations régulières :
o pas plus de 2 verres standard (ou unités d’alcool) par jour en moyenne pour les
femmes, soit 14 verres standard par semaine.
o pas plus de 3 verres standard (ou unités d’alcool) par jour en moyenne pour les
hommes, soit 21 verres standard par semaine.
- Pour les consommations occasionnelles :
o pas plus de 4 verres standard (ou unités d’alcool) en une seule occasion.
- Au moins un jour par semaine sans alcool.
L'usage nocif : est caractérisé par la consommation répétée d'alcool au-delà de la
modération.
L'usage avec dépendance : la personne est devenue incapable de réduire ou d'arrêter sa
consommation, malgré la persistance des dommages. De nombreux symptômes apparaissent
lors de la consommation ou de l'arrêt : tremblements, crampes, anorexie, troubles du
comportement.
Ce dernier stade de la consommation d’alcool est dit « alcoolo-dépendant ». L’OMS reconnaît la
maladie alcoolique ou « alcoolisme » dans le langage courant comme une maladie et le définit
comme des troubles mentaux et troubles du comportement liés à l'utilisation d'alcoolii (4).
i On peut citer la British Medical Association (31), la Société Française d’Alcoologie, l’INPES, la MILDT.
Licence professionnelle LP025 7/35 F.CHESNÉ
Cependant, contrairement à une idée répandue, l’alcoolisme ne recouvre pas seulement cette
notion. Ainsi, l'alcoolisme est classé selon l’OMS en deux types : la forme chronique que nous venons
de voir, et l'alcoolisme aigu correspondant à une consommation occasionnelle, plus ou moins
intense (comme le « binge drinkingiii ») et qui ne comporte pas en règle générale de phénomène de
dépendance, contrairement à l'alcoolisme chronique.
Aujourd'hui, la notion de maladie est de plus en plus remise en question, la personne alcoolique
étant considérée comme sous l'emprise d'une drogue. Ce point de vue ouvre la voie à de nouvelles
méthodes de sevrage qui ne déresponsabilisent pas la personne dépendante et ne considèrent plus
l'alcoolisme comme une fatalité contre laquelle on doit lutter toute sa vie (5).
Dans tous les cas, il s’agit pour être efficace, de prévenir la maladie et cette conception répond à
plusieurs enjeux.
1.2 Enjeux de l’alcool en santé publique et en santé au travail
L'usage nocif de l'alcool a des répercussions majeures sur la santé publique. Selon l’OMS, il s’agit
même du troisième facteur de risque de décès prématuré et d'incapacité dans le monde (6). Il y a
donc lieu de détailler dans un premier temps la nature de ces risques.
1.2.1 Effets et risques de la consommation d’alcool
Les risques à court terme :
L'éthanol, une fois ingéré, est directement absorbé au niveau du tube digestif et ne nécessite pas de
processus de digestion. Il provoque à très court terme, une augmentation du taux d'alcoolémie
sanguine et une ivresse aiguë. L'ivresse, ou état d'ébriété, se caractérise par un ralentissement des
réflexes, une diminution de la vigilance, un état d'euphorie ou, au contraire, de tristesse, une
mauvaise appréciation des situations, des troubles de l'équilibre ainsi qu'une vasodilatation. L'ivresse
peut conduire jusqu'au coma éthylique, situation pouvant amener au décès.
À court terme, la consommation d'éthanol peut provoquer :
une gastrite ;
un reflux gastro-œsophagien ;
une hépatite aiguë alcoolique ;
des nausées, vomissements ;
le syndrome de « gueule de bois » en effet secondaire.
L'alcool a un effet dit anxiolytique à court terme ; à long terme, il engendre souvent angoisses et
dépression.
ii Dans la classification internationale des maladies de l'OMS (CIM-10), il s’agit du code F10.0.
iii Terme désignant un mode de consommation excessif de grandes quantités de boissons alcoolisées sur une
courte période de temps, par épisodes ponctuels ou répétés visant à obtenir un état d'ivresse rapidement.
Licence professionnelle LP025 8/35 F.CHESNÉ
Les risques à moyen et long terme :
Une consommation chronique (au-delà des seuils de 2 à 3 verres par jour) d'éthanol augmente le
risque de répercussions directes sur différentes fonctions et organes du corps :
système nerveux : neuropathie alcoolique, névrite optique rétro bulbaire, encéphalopathie
hépatique, démences alcooliques, hallucinose alcoolique ;
foie : cirrhose avec insuffisance hépatocellulaire ;
pancréas : pancréatite : pancréatite aiguë ou pancréatite chronique, insuffisance
pancréatique exocrine (mal digestion) et endocrine (diabète) ;
système cardiovasculaire : hypertension artérielle, cardiopathie, hypertension portale avec
varices gastriques et œsophagiennes, insuffisance veineuse.
appareil sexuel : perte du désir sexuel, impuissance, éjaculation précoce, anorgasmie,
dyspareunies, aménorrhée...
La consommation chronique augmente également le risque de cancers (7) : globalement un cancer
sur dix chez l'homme et un sur trente chez la femme sont attribuables à l'alcool (8). Ce sont
essentiellement des :
cancer du foie, cancer du pancréas ;
cancers des voies aérodigestives supérieures : cancer de la bouche (langue, cavum, lèvres),
cancer de l'œsophage, cancer de l'estomac ;
cancer du sein : une femme consommant 50 grammes d'alcool par jour (5 pintes de bière ou
5 verres de vin) augmente son risque de développer un cancer du sein de 50%. Pour 18g/jour
(2 verres) son risque se voit augmenté de 7%.
La consommation d’alcool peut exposer à des risques majeurs :
Diminution de la vigilance, souvent responsable d'accidents de la circulation, d'accidents du
travail ;
Pertes de contrôle de soi qui peuvent conduire à des comportements de violence, à des
passages à l'acte, agressions sexuelles, suicide, homicide ;
Exposition à des agressions en raison d'une attitude parfois provocatrice ou du fait que la
personne en état d'ébriété n'est plus capable de se défendre.
Alcool et grossesse :
Une consommation, même occasionnelle ou faible, d'alcool pendant la grossesse n'est pas anodine
et peut entraîner des risques pour l'enfant à naître. L'alcool passe du sang maternel au sang du
fœtus, sans que le placenta ne joue le rôle de "filtre" : les concentrations d'alcool chez le fœtus sont
donc très proches des concentrations dans le sang maternel.
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Une consommation quotidienne, même très faible, ou des ivresses épisodiques peuvent entraîner
des complications durant la grossesse (retards de croissance, accouchements prématurés), ainsi que
des troubles des fonctions cognitives.
Le syndrome de l'alcoolisation fœtale est l'atteinte la plus grave de l'exposition prénatale à l'alcool. Il
se manifeste notamment par des anomalies dans la croissance, des anomalies faciales, des
dommages du système nerveux central susceptibles d'entraîner des déficits fonctionnels tels que le
retard mental ou l'hyperactivité.
Il est donc indispensable de s'abstenir de consommer toute boisson alcoolisée tout au long de la
grossesse.
Inégaux face à l’alcool :
Face à la consommation d'alcool, chacun réagit différemment selon sa corpulence, son état de santé
physique et psychique, que l'on soit un homme ou une femme, et selon le moment de la
consommation. Le seuil de tolérance dépend donc de la personne et du contexte.
Cependant, si les effets diffèrent selon les individus, de nombreuses conséquences collectives
apparaissent.
1.2.2 Un enjeu de santé publique
Sur le plan international :
25 ans après la première déclaration de l’Assemblée mondiale de la Santé en 1979 reconnaissant les
méfaits de l’alcooliv (9), l’OMS en 2005 émet une opinion analogue (10)v « l’usage nocif de l’alcool
compte parmi les principales causes sous jacentes de maladie, de traumatisme, de violence – en
particulier de violence familiale contre les femmes et les enfants –, d’incapacité, de problèmes sociaux
et de décès prématurés, est associé à des problèmes de santé mentale, a de graves conséquences sur
le bien-être des individus, des familles, des communautés et de la société en général, et contribue aux
inégalités sociales et sanitaires ».
Ainsi, l’usage nocif de l’alcool a de nombreuses répercussions sur la santé publique dans le monde
(11), à savoir:
Près de 4% des décès sont liés à l’alcool. La plupart résultent de traumatismes, de cancers, de
maladies cardio-vasculaires et de cirrhoses du foie.
6,2% des décès d’hommes sont liés à l’alcool contre 1,1% des décès de femmes.
iv « les problèmes liés à la consommation, et en particulier à la consommation excessive, d’alcool figurent au
nombre des principaux problèmes de santé publique mondiaux ». Résolution WHA32.40 de la Trente deuxième
Assemblée mondiale de la Santé. 1979 v Résolution WHA58.26 de la Cinquante huitième Assemblée mondiale de la Santé. 2005. p.110.
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Figure 1 : Consommation totale d’alcool pure (en litres), par habitant (âgé de plus de 15 ans) en 2005 (12)
Source : OMS, 2005, p.4.
Sur le plan national :
En France, même si la consommation diminue régulièrement depuis plusieurs décennies (Figure 2), le
niveau de la consommation moyenne d’alcool par habitant demeure une caractéristique française,
par son importante quantité.
Figure 2 : Consommation d’alcool des Français âgés de 15 ans ou plus entre 1990 et 2008 (en litres d’alcool pur par habitant) (13)
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Ainsi, parmi les pays membres de l’Union européenne en 2003, la France occupait le 5ème rang pour
ce qui est de la consommation annuelle d’alcool pur par habitant âgé de plus de 15 ans, derrière la
République Tchèque, le Luxembourg, l’Irlande et la Hongrie (13).
Par ailleurs, selon le Baromètre Santé 2010 de l’INPES (14), on estime que 28 % des 18-75 ans sont
des buveurs à risque ponctuel et 9 % à risque chronique (c’est-à-dire 37% de la population qui peut
mettre sa santé en danger, à court ou long terme).
Au total, le nombre de décès annuels attribuables à l'alcool en France est évalué à 30 000, dont près
des deux tiers par psychose alcoolique, cirrhose et cancers des voies aéro-digestives supérieures (15).
Ceci en fait la deuxième cause de mortalité évitable de notre pays (après le tabac).
De ce fait, l’excès de consommation d’alcool est à l’origine d’une part importante de la morbidité et
de la mortalité prématurée. En 2006, parmi les 27 pays de l’Union européenne, la France enregistre
pour les hommes le taux de mortalité évitable le plus élevé ; elle se place après les nouveaux
adhérents d’Europe centrale, les Pays Baltes et la Belgique, devant l’Autriche et le Portugal. Son taux
de décès est presque deux fois supérieur à celui du Royaume-Uni (13).
1.2.2.1 Boire de l’alcool : une habitude ancrée socialement
La consommation d’alcool, profondément ancrée dans les usages sociaux, se retrouve également en
milieu de travail. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, l’alcool est reconnu comme faisant
partie de la culture du milieu professionnel par 31% des dirigeants (16). Les « pots » célébrant une
promotion, un départ, la signature d’un contrat, ou encore les repas d’affaires, favorisent l’usage
d’alcool, voire le légitiment. Globalement, près d’un salarié sur 4 consommerait régulièrement de
l’alcool au travail avec ses collègues ou ses clients (17).
De plus, les consommateurs d’alcool se caractérisent par des conditions sociales plus précaires que
celles de l’ensemble de la population française (15).
1.2.2.2 La prise d’alcool n’épargne aucune classe socio-professionnelle
Il y a 50 ans, l’alcoolisation sur le lieu du travail était souvent une réponse aux conditions de travail
physiquement difficiles (empoussièrement, chaleur, travail physique), l’alcool étant un moyen
d’hydratation. De nos jours, les modifications de l’outil de travail dans les entreprises ont remplacé la
charge physique du travail par une augmentation importante de la charge mentale, psychologique et
du stress. L’alcool peut alors être utilisé comme anti-stress ou anxiolytique.
D’après la littérature internationale, l’ennui rendrait plus vulnérable face à l’alcool au travail. La
pénibilité physique (bâtiment, agriculture, manutention…) et le contact fréquent avec le public
(artisans, commerçants, chefs d’entreprise) restent également des facteurs favorisant la
consommation d’alcool (17).
En France, plusieurs études ont été menées ces dernières années pour apprécier la prévalence de
l’alcoolisation en milieu du travail. Même si des différences subsistent selon les entreprises,
globalement, la consommation d’alcool observée chez les salariés est similaire à celle de la
population générale d’âge comparable (17).
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1.2.3 Un enjeu de santé/sécurité au travail
Le monde du travail est une des sphères sociales où le « privé » et le « public » se confrontent en
permanence. S’alcooliser à son domicile ou pendant la journée peut aussi avoir des conséquences
néfastes sur son lieu de travail.
1.2.3.1 Le cadre juridique : l’obligation de santé/sécurité de résultat de l’employeur
Dans certaines situations de consommations occasionnelles ou de conduites addictives, il existe un
réel danger pour la vie ou la santé d’un ou de plusieurs salariés. Celles-ci peuvent être à l’origine
d’accidents de travail ou d’autres risques professionnels (violences, harcèlement, stress, chutes de
plain-pied ou de hauteur, etc.).
L’employeur, en vertu de l’article L.4121-1 du Code du travail (18) est tenu de protéger ses salariés à
l’occasion de leur travail : « L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent :
1° Des actions de prévention des risques professionnels ;
2° Des actions d'information et de formation ;
3° La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
L'employeur veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances
et tendre à l'amélioration des situations existantes. »
Par ailleurs, un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 28 février 2002, condamnant
une entreprise à propos de risques liés à l’amiante, a jugé : « Attendu qu’en vertu du contrat le liant à
son salarié, l’employeur est tenu envers celui-ci d’une obligation de résultat. Le manquement à cette
obligation a le caractère d’une faute d’inexcusable au sens de l’article L.452-1 du Code de la sécurité
sociale, lorsque l’employeur avait ou aurait du avoir conscience du danger auquel était exposé le
salarié, et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver »vi.
Une formule identique a été transposée pour les accidents du travailvii.
Pénalement, l'inobservation des dispositions des articles L.4121-1 et suivants du Code du travail n'est
pas directement sanctionnée. Le Code pénal prévoit néanmoins la responsabilité pénale de
l'employeur qui commet une "maladresse, imprudence, inattention, négligence ou (un) manquement
à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement" en cas d'homicide
(Code pénal, art. 221-6) ou de blessures involontaires (Code pénal, art. 222-19). L'article 4-1 du Code
de procédure pénale prévoit qu'un salarié victime d'un accident du travail ou d'une maladie
vi Cour de Cassation, Chambre sociale, du 28 février 2002, pourvoi n°99-17.201, Publié au bulletin 2002 V N°
81 p. 74. et autres (Cass.Soc.28 février 2002.ETERNIT/DELCOURT-MAROUSEZ-CHAVATTE
GAILLARDIN) vii
Cass.Soc.11 avril 2002.EDRISSI/Camus Industrie et A.
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professionnelle, peut désormais faire reconnaître la faute inexcusable de son employeur devant les
juridictions de sécurité sociale alors même que le délit non intentionnel de l'article 121-3 du Code
pénal n'a pas été retenu contre celui-ci.
Autre arrêt :
L’évolution de la jurisprudence sanctionne dorénavant l’inaction de l’employeur.
Une décision de la Cour de Cassation du 29 juin 2005viii relative au tabagisme passif a réaffirmé ce
principe : « L’employeur ne peut pas faire comme si la pratique addictive n’existait pas. ».
L’alcool et le Code du travail :
Le Code du travail stipule qu’ « Aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le
poirée n’est autorisée sur le lieu de travail.»ix. Cette législation est ancienne (une partie date de 1913)
et manifestement inadaptée. Bien souvent, elle n’est pas appliquée. Le règlement intérieur, lorsqu’il
existe, ne comporte pas souvent la prévention du risque alcool (17).
Parmi les autres articles, on peut notamment citer :
« Il est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état
d’ivresse. » (art. R.4228-21),
« L’employeur met à la disposition des travailleurs de l’eau potable et fraîche pour la boisson. »
(art. R.4225-2 et suivants).
1.2.3.2 La prise d’alcool altère les conditions de travail
Lors de tests psychotechniques et sensoriels, on a noté que de faibles alcoolémies, entre 0,25 et 0,5
grammes par litre, entraînent des modifications sensibles des résultats. A partir de ce taux
d'alcoolémie, le temps de réaction est plus long, la fréquence d'erreurs en réponse aux stimulus
visuels ou auditifs plus forte et le champ visuel périphérique est rétrécie. Outre le risque d'accidents
qui devient plus important, les capacités intellectuelles, d'apprentissage et de mémorisation sont
altérées.
Chaque cas d’alcoolisation aiguë, ou d’alcoolisme chronique, est ainsi vécu difficilement par le chef
d’entreprise, la hiérarchie, les collègues de travail. En effet, ces situations influencent de manière
négative la motivation des collègues et déstabilisent le climat de travail (agressivité liée à
l’alcoolisation, dysfonctionnements supportés par les autres salariés, intolérance) (17).
1.2.3.3 La responsabilité managériale
La hiérarchie est en tension entre le souci de la production, le respect du Code du travail, sa
jurisprudence, et le légitime souci d’accompagner les salariés en difficulté.
viii
Cour de Cassation, Chambre sociale, du 29 juin 2005, 03-44.412, Publié au bulletin 2005 V N° 219 p. 192. ix
Art. R.4228-20.
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La problématique de l’alcool s’intègre aujourd’hui spécifiquement dans le champ de la responsabilité
légale des chefs d’entreprises. Selon l’enquête BVA/Inpes/ANPAA (16), la consommation d’alcool
occupe le 3ème rang des préoccupations des Directeurs des Ressources Humaines (DRH) et chefs
d’entreprise en matière de santé au travail, derrière les accidents du travail et les risques
professionnels. Près des deux tiers (62%) des entreprises de plus de 50 salariés ont été confrontées à
des problèmes avec leurs salariés sur l’alcool. Dans 45% des cas, les dirigeants se sentent démunis
face à ce sujet.
1.2.3.4 Un coût économique pour les entreprises
A côté de ces effets physiques et immédiats, des processus plus insidieux apparaissent : pertes de
temps, moindre qualité, retards répétés, arrêts de travail fréquents, etc. Ceux-ci impliquent une
perte de productivité.
Les effets répétés de l’alcool peuvent également entraîner une détérioration mentale, y compris chez
les jeunes, atteignant la mémoire, les facultés d’abstraction et de coordination.
Une étude (19) portant sur 243 salariés ayant des difficultés avec l’alcool a permis d’évaluer que les
personnes dépendantes de l’alcool ont en moyenne :
- une durée d’absence dans l’entreprise 3,3 fois plus longue que les salariés non buveurs,
- une fréquence d’arrêt de travail 1,4 fois plus élevée que celle de l’ensemble du personnel.
Parmi les autres coûts supportés par l’entreprise, on dénombre :
- le coût des accidents, comportant éventuellement l’indemnisation des tiers et la réparation
des dégâts matériels,
- la mobilisation de travailleurs sociaux pour aider les personnes en difficulté.
Bien que ne disposant pas de récentes statistiques officielles, on estime que l’alcoolisation sur les
lieux de travail aurait occasionné quelques 16 milliards d’euros de perte de productivité pour les
entreprises nationales en 2000.
Ce contexte fait apparaître des enjeux forts pour de nombreux intervenants et montre la nécessité
de mettre en œuvre des actions de prévention du risque alcool en entreprise.
1.3 Problématique de l’alcool à GRTgaz
1.3.1 Présentation de la société
1.3.1.1 Les missions
Dans le cadre de la libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité, les opérateurs historiques de
gaz naturel et d’électricité ont séparé leurs activités production/fourniture des activités de gestion
des réseaux de transport et de distribution.
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GRTgaz, filiale à 100% du groupe GDF-SUEZ, est le gestionnaire du réseau de transport de gaz naturel
possédé précédemment par Gaz de France. Propriétaire du réseau et responsable de sa
commercialisation, GRTgaz a été créé pour agir en toute équité avec l’ensemble des opérateurs
souhaitant entrer sur le marché français.
Présent sur 85% du territoire français (cf. Figure 3), GRTgaz exploite, entretient et développe le
réseau de transport de gaz naturel.
Il accomplit pour cela une double prestation :
GRTgaz assure les prestations d’acheminement pour le compte des expéditeurs de gaz
naturel, fournisseurs de gaz naturel sur le marché français ou traders négociant l’achat-vente
de gaz naturel sur les marchés européens. L’acheminement consiste en la réception en un ou
plusieurs points d’entrée du réseau de transport d’une quantité définie de gaz naturel et la
restitution d’une quantité de gaz d’égal contenu énergétique en un ou plusieurs points de
livraison de ce réseau.
GRTgaz assure le raccordement et la livraison de gaz naturel auprès des clients industriels
raccordés sur le réseau de transport et auprès des réseaux de distribution.
En tant que transporteur, GRTgaz a l’obligation de dimensionner son réseau pour faire face aux
besoins en gaz naturel au risque 2%, soit en cas de froid tel qu’il se produit tous les 50 ans. Il s'agit
d'une obligation de service public.
1.3.1.2 L’organisation
GRTgaz s’appuie sur 4 entités régionales (Val de Seine, Nord-Est, Centre-Atlantique, Rhône-
Méditerranée) et un Centre d’Ingénierie.
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Figure 3 : Carte des régions administratives de la société GRTgaz.
1.3.1.3 La Région Val de Seine
GRTgaz Région Val de Seine couvre les départements des régions administratives de la Haute et
Basse Normandie, de l’Île-de-France et les départements de l’Oise et de l’Eure-et-Loir.
GRTgaz Région Val de Seine est chargée de l’exploitation industrielle et commerciale d’ouvrages de
transport de gaz naturel. Elle se compose de :
- 556 salariés,
- 6 140 km de réseau de transport de gaz naturel à haute pression,
- 206 postes de pré-détente,
- 3 stations de compression,
- 11 stations d’interconnexions,
- 1394 points de livraison dont 1157 distributions publiques,
- 187 clients pour des quantités de gaz naturel transportées sur le territoire de la Région Val
de Seine à 213 TWh sur 665 TWh au total soit 32%,
- 62 millions d’euros d’investissement en 2008.
Licence professionnelle LP025 17/35 F.CHESNÉ
Figure 4 : Carte du réseau et des infrastructures de GRTgaz – Région Val de Seine.
1.3.2 Constats
En observant la typologie de la Région Val de Seine (Figure 4), on constate que cette dernière dispose
d’un important réseau d’infrastructures variées et étendues sur l’ensemble de son territoire de
compétence. Cette diversité n’en est pas moins problématique. En plus d’être confrontée à de
multiples travaux nécessitant la manipulation de matériaux lourds et encombrants dans un
environnement peu propice (au milieu d’un champ ou à proximité d’une route par exemple),
l’entretien de ces installations à risque génère de nombreux déplacements pour les travailleurs. Les
agents de GRTgaz Région Val de Seine sont ainsi particulièrement exposés au risque routier comme
le corrobore en 2008 le Document Unique d’évaluation des risques professionnels. Celui-ci place le
risque de circulation à 4 sur une échelle de 5 et touche toutes les 10 grandes familles de métiers
recensées au sein de la Région Val de Seine (cf. Annexe 1). De plus, en 2007, 23 sinistres automobile
avec responsabilité GRTgaz à 100% ont été recensés (cf. Annexe 2).
Or, en 2009 pour la population générale française, la part des accidents de la route avec un taux
d’alcool positif représente 10,6% des accidents corporels et 29,6% pour les accidents mortels (près
d’un accident mortel sur trois) (20). Plus généralement, on estime que l'alcool est responsable de 10
à 20 % des accidents de travail (17).
Par ailleurs, le document unique de la Région Val de Seine met en évidence le travail
particulièrement physique (manutention, levage) et/ou psychique (situations particulièrement
Licence professionnelle LP025 18/35 F.CHESNÉ
stressantes) de certains métiers. Or, l’expertise collective de l’INSERM relative aux dommages
sociaux de l’alcool publiée en 2003 (17) a conclu que des consommations d’alcool sont constatées
dans les professions physiquement les plus pénibles (bâtiment, agriculture, manutention) (et les
professions en contact avec le public : artisans, commerçants, chefs d’entreprise).
Enfin, il semblerait que la thématique de l’alcool au travail ait déjà été abordée en séance de CHSCT.
En effet, quelques évènements répétés ou le vécu de situations dégradées ont été rapportés
notamment au travers du décès d’un agent. Ce dernier serait décédé, à la suite d’un arrêt maladie
prolongé consécutif à son état alcoolo-dépendant. Ces faits, qui ont marqué le collectif de travail, ont
ainsi placé la Région Val de Seine en « état de vigilance » quant à la problématique de l’alcool.
1.3.3 Dispositions déjà mises en œuvre
La Région Val de Seine dispose d’un règlement intérieur (21) (cf. Annexe 3). Celui-ci intéresse
notamment les questions d’alcool au travail. Ne se contentant pas seulement de se réapproprier
certains articles du Code du travail comme « (…) Il est interdit de pénétrer dans l’établissement et en
tout lieux où s’exerce le contrat de travail en état d’ivresse ou sous l’emprise de produits illicites. (…)
»x, le règlement intérieur va plus loin. Ainsi, « (…) Il est interdit d’introduire, de distribuer et de
consommer des produits illicites ou des boissons alcoolisées en tout lieux où s’exerce le contrat de
travail » et « lors de tous repas ou manifestations conviviales organisés et pris en charge par
l’établissement en dehors des lieux de travail. (…) »xi.
Par ailleurs, conformément au Code du travail (art. L. 1321-1), l’employeur a édicté dans son
règlement intérieur, la possibilité de vérifier le taux d’alcoolémie d’un salarié dans le but de prévenir
ou de faire cesser une situation dangereuse uniquement (pas de sanction possible si positif)xii. Pour
cela trois conditions doivent être réunies :
Seuls les salariés affectés à des travaux à risques (cf. liste exhaustive dans le règlement
intérieur) ou qui conduisent des véhicules sont concernés ;
Le salarié est averti de son droit de solliciter la présence d’un tiers ;
Le salarié a la possibilité de demander qu’il soit procédé à une contre-expertise au moyen
d’analyses et examens médicaux, chimiques et biologiques.
Ces dispositions du règlement intérieur semblent conformes aux textes jurisprudentiels en la
matièrexiii.
Enfin, la région Val de Seine dispose d’un groupe de veille concernant la prévention des risques
psychosociaux. Piloté par l’équipe de direction et régit par une « Charte de fonctionnement du
groupe de veille, d’écoute, d’alerte et de propositions pour la prévention des risques psychosociaux à
x Article. 5.1.1 du Règlement Intérieur s’apparentant à l’article R.4228-21 du Code du travail.
xi Article. 5.1.1 du Règlement Intérieur.
xii art. 5.2.10 du Règlement Intérieur.
xiii Cour de Cassation, Chambre sociale, du 22 mai 2002, pourvoi n°99-45.878, Publié au bulletin 2002 V N° 176
p. 175. Même si le contrôle de l’alcoolémie vise avant tout à faire cesser une situation dangereuse, cette
jurisprudence admet que l’alcootest pratiqué sur le lieu de travail peut entraîner des conséquences disciplinaires :
son résultat positif peut relever d’une faute grave justifiant un licenciement.
Licence professionnelle LP025 19/35 F.CHESNÉ
RVS. » (cf. Annexe 4), il est composé de médecins du travail, de représentants du personnel issus des
CHSCT, de managers, de préventeurs et de membres du service des ressources humaines.
Ce groupe a deux principales missions :
- L’appui pour la prévention des risques psychosociaux dans la durée,
- L’appui à la détection et à l’orientation des situations de crise individuelle et collective.
Bien que l’initiative soit favorable, il semblerait que l’utilité de ce groupe soit remise en question par
la difficulté qu’il ait à se réunir et à proposer des actions de prévention.
Afin de faire des propositions d’action, il est nécessaire de définir quelques objectifs et de s’appuyer
sur une méthodologie.
2 Objectifs et méthodologie
Afin de construire une démarche globale de prévention et de traitement du risque alcool, il est
nécessaire de s’engager vers une approche pluridisciplinaire, une volonté de transparence et une
forte implication managériale.
2.1 Du cadre général aux objectifs poursuivis
Fort des résistances psychologiques, culturelles et sociales, le sujet de la prise d’alcool doit être
démystifié. Le cadre général s’attache donc avant toute chose à convaincre et à faire évoluer les
représentations liées à cette problématique. Pour cela, il s’avère indispensable d’engager une prise
de conscience collective. En effet, la question de l’alcool au travail (de par ses consommations ou ses
effets) doit concerner à terme tous les agents de la Région Val de Seine, afin de faire accepter une
réalité complexe qui ne pourra être traitée que dans la durée et ce, en fonction de plusieurs
paramètres :
l’intérêt des salariés,
l’intérêt de l’employeur,
la culture singulière du collectif de travail,
la nécessité de débloquer du temps et des moyens pour engager un travail collectif en
profondeur,
la place spécifique de chaque acteur pour travailler en bonne intelligence.
L’objectif de la mise en place d’une démarche de prévention lui, est de décrire les actions de
prévention qui peuvent être mises en œuvre. La stratégie à mettre en place se construit ainsi par
l’élaboration d’une démarche collective associée à une prise en charge individuelle en passant par un
appui pratique au management. Il faut notamment aboutir à un protocole accepté par tous dans
l’entreprise : les modes d’intervention, les moyens à mettre en œuvre, les limites et les rôles de
Licence professionnelle LP025 20/35 F.CHESNÉ
chacun doivent être connus. Des actions d’information et de sensibilisation doivent être menées de
façon à faire prendre conscience de la réalité des enjeux.
L’élaboration de la démarche de prévention est indissociable de l’esprit de concertation. Celle-ci est
d’autant mieux acceptée et appliquée que la direction et l’ensemble des salariés, des représentants
du personnel et de l’encadrement ont été associés à son élaboration dans un esprit
d’accompagnement et de soutien. Le rôle des instances représentatives du personnel (CHSCT, DP) est
dans ce cadre essentiel. L’ensemble des salariés doit être conscient que cette démarche concerne
tous les agents et pas seulement ceux qui se trouvent en difficulté. A cette fin, le langage et les
approches doivent être adaptés à l’ensemble des salariés. Les facteurs d’échec les plus fréquemment
évoqués sont de rester dans une logique répressive ou d’intervenir en juge de comportements
privés.
Il peut aussi être fait appel à des organismes ou associations spécialisés dans la prise en charge des
addictions pour des actions de sensibilisation et/ou de formation.
Les médecins du travail ont un rôle primordial à jouer dans l’élaboration et la mise en place de la
démarche tant collective qu’individuelle. Des structures de soutien ou de soins spécialisés seront
identifiées le plus tôt possible dans l’objectif d’organiser la prise en charge individuelle quand elle est
nécessaire.
2.2 Méthodologie mise en œuvre
La convention de stage établie avec GRTgaz exprime une attente vis-à-vis de la démarche à adopter
pour prévenir et combattre le risque alcool au sein de la Région Val de Seine : « Elaboration d’un plan
d’action pour la prise en charge du risque alcool » (cf. Annexe 5).
Pour répondre le mieux possible à cette préoccupation, plusieurs élargissements nous sont apparus
nécessaires avec la pilote du projet Isabelle Ménoni. D’abord, il était clair qu’il ne nous serait pas
possible d’effectuer le bouclage des actions proposées lors du temps imparti. En effet, la durée de
trois mois étant bien trop courte pour comprendre le sujet, proposer des actions aux décideurs, les
mettre en œuvre, et enfin en évaluer leur pertinence. Il était donc plus réaliste de proposer les
grandes lignes de la démarche afin de convaincre les esprits de la nécessité de se préoccuper de ce
problème sensible.
Ensuite, s’en tenir à la seule proposition d’actions classiques de prévention de nature managériale
semblait réductrice eu égard à la transversalité des difficultés rencontrées. Si on admet que les
obstacles sont vécus par de nombreux acteurs, que l’on est face à un sujet qui peut engendrer un
certain émoi et qui dépasse la simple sphère professionnelle, alors il faut d’emblée traiter le sujet de
manière pluridisciplinaire et concertée.
Pour accomplir ma mission, j’ai donc tenté dans le temps qui m’était imparti d’associer le plus de
personnes possibles avec les difficultés de disponibilités que l’on peut rencontrer.
Pour cela, une douzaine de personnes sélectionnées en concertation avec Isabelle Ménoni ont été
sollicitées et auditionnées. Une trame (cf. Annexe 6) de plusieurs questions ouvertes ayant été
préparée afin de diriger au mieux les entretiens.
Licence professionnelle LP025 21/35 F.CHESNÉ
Après une première phase d’appropriation du sujet via une revue documentaire et les retours
d’expérience d’autres sociétés ou collectivités, j’ai pu procéder à un examen interne et externe par
des entretiens (janvier à mai 2009) avec :
Le MANAGEMENT
- Mme Ménoni, pilote du projet,
- M. Valibus, adjoint au directeur (28/01),
- M. Caillol, directeur des ressources humaines et de la communication (26/02),
- M. Delmas, chef de département Intervention travaux SRT (07/05).
La FILIERE QSE
- M. Gauriat, ingénieur sécurité RVS (27/01),
- M. Macchabée, ingénieur sécurité à MQSE (05/02).
- Mme Urbain-Leclercq, ingénieur sécurité à RNE (26/02),
Les SERVICES MEDICO-SOCIAUX
- Dr Desmur, médecin du travail (29/01),
- Melle Dumaine, assistante sociale (05/02),
- Dr Aboulker, médecin conseil Ile-de-France des IEG (06/03).
Les AUTRES PARTENAIRES
- M. Fauquenot, consultant et chargé de formation ANPAA (27/01),
- M. Arlot, secrétaire CHSCT (30/01),
- Participation à une réunion d’information sur l’alcool au travail (projection
de l’audiovisuel Alcool, drogues et travail. Des fonctions, des usages, des
risques (INRS) (22) suivi d’un débat),
- Participation à une réunion du Réseau Addictions Val de Marne Ouest
(RAVMOxiv) avec le Dr Desmur, médecin du travail (06/03).
Les consultations ont ainsi permis d’établir une trame de travail fixant les grands principes de la
démarche. Cette dernière a été présentée (le 12 mars 2009) devant le Comité Médico-Technique
(CMT) composée de la médecine du travail, de la direction et de représentants de la filière QSE.
Pendant la phase de consultation, ce groupe a permis de préciser la problématique à traiter et de
valider le processus général.
La troisième étape a ensuite été consacrée à l’élaboration de la démarche en tant que telle et à la
description des phases de travail (février à mai).
xiv
Le réseau RAVMO est une association loi 1901 regroupant des professionnels du champ médico-psycho-
social intéressés aux problèmes des patients souffrant de conduites addictives, ainsi que des représentants
d'associations d'usagers (mouvements d'entraide autour de la maladie alcoolique, d'anciens usagers de drogues,
...). Il vise à améliorer le repérage et la prise en charge précoce des conduites addictives (tabac, alcool, cannabis,
autres drogues, médicaments, poly-consommations) et de leurs complications.
Licence professionnelle LP025 22/35 F.CHESNÉ
Enfin, quelques outils ont pu être élaborés (avril à mai) afin de pouvoir éclairer et engager la
démarche de manière à ne pas partir de zéro (cf. Annexe 7).
La finalité de ma tâche s’est vue concrétisée, avec l’appui indispensable d’Isabelle Ménoni, par
l’exposition de mon travail devant la Réunion d’Equipe de Direction (RED) le 8 juin 2009. Lors de
cette instance, formée des directeurs d’unité, de la direction régionale, du chef de département
d’Appui au Système de Management (également pilote du projet), et qui a pour vocation de valider
(ou non) les actions proposées, de nombreux points (notamment les constats) ont été discutés. Ainsi,
une partie seulement des actions présentées a pu obtenir l’adhésion des membres ce qui reflète les
difficultés à aborder cette thématique en entreprise.
3 Analyse du risque alcool
3.1 Quels sont les obstacles ?
Les réactions des hommes face à un facteur de risque psychosocial ne sont pas aussi
systématiques que celles de ses poumons face à l'amiante. Aussi, une autre difficulté pour les
entreprises françaises impliquées dans la prévention des risques professionnels est qu’elles se
sont surtout concentrées dans la gestion des risques à effets immédiats (accidents) plutôt que
dans celle des risques à effets décalés (maladies). En effet, contrairement aux maladies, le
« manquement à la sécurité a une sanction immédiatement visible : l’accident, dont la survenue
provoque un sentiment de culpabilité et une mobilisation pour qu’il ne se reproduise pas » (23).
Ainsi, le problème de l’alcool en entreprise a surtout été vécu comme un facteur pouvant
provoquer un accident, aggravant de fait un risque professionnel déjà connu, mais beaucoup
moins comme une véritable maladie que l’entreprise aurait à gérer. En effet, la santé, « est une
notion beaucoup plus complexe et moins appréhendable » (23) que la sécurité. La pensée
d’Epictète permet de résumer cette notion, "ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les
hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu'ils portent sur ces choses".
De cette façon, le fait que la pathologie de l’alcoolisme soit multifactorielle, impliquant des
facteurs familiaux, socio-économiques, culturels, psychologiques et/ou physiologiques, a
souvent servi de prétexte pour imputer cette maladie à la sphère privée et pour nier le rôle du
travail.
Enfin, et quand bien même l’alcoolisme trouverait ses causes dans une sphère extérieure au
travail, cette pathologie aurait indéniablement un impact sur l’activité directe et indirecte de
l’entreprise. Les maladies chroniques ignorent malheureusement les frontières des sphères de
vie des individus et mépriser leurs conséquences peut s’avérer désastreux.
En guise de résumé, on peut mentionner le rapport Bien-être et efficacité au travail (24) « si
l’entreprise ne fait pas toujours partie du problème, elle fait toujours partie des solutions ».
Licence professionnelle LP025 23/35 F.CHESNÉ
3.2 Etat des lieux autour de la problématique
3.2.1 Approches théoriques
Selon l’INRS (25), la prévention doit faire participer tous les intervenants et pas seulement le
médecin du travail. Les principes d’actions proposés sont les suivants :
- Mise en place d’un comité de pilotage.
- Faire un constat préalable.
- Construire un document écrit référent.
- Déterminer ou clarifier les rôles de chacun dans l’entreprise.
- Déterminer des signaux ou des indicateurs d’alerte et de suivi.
- Travailler avec des relais extérieurs expérimentés.
- Préciser la conduite à tenir en cas de problème individuel.
La guide pratique « L’alcool sur les lieux de travail » (26) qui considère la consommation d’alcool
comme un facteur aggravant du risque professionnel définit des phases similaires, à savoir :
1- Constat de départ.
2- Création d’un comité de pilotage (groupe décideur).
3- Présentation du projet pour avis aux représentants du personnel.
4- Création d’un groupe de prévention alcool interne à l’entreprise (groupe acteur).
5- Formation à l’alcoologie.
6- Actions.
7- Evaluation.
Sans prétendre pouvoir régler totalement le problème de l’alcool en entreprise, la grande majorité
des démarches sérieuses dirigent leur champ d’action autour de trois axes :
1- La prévention primaire, qui a pour but d’agir en amont afin de réduire l’apparition de
nouveaux cas. Ses moyens sont l’éducation et la formation aux problèmes induits par la
consommation d’alcool.
2- La prévention secondaire consiste à réduire la durée d’évolution et la gravité des
conséquences des alcoolisations au travail en agissant notamment via l’encadrement.
3- La prévention tertiaire permet elle d’agir en aval pour limiter les conséquences de
l’alcoolisation chronique afin d’éviter les rechutes de salariés en difficultés et de faciliter une
réinsertion professionnelle et sociale.
Les facteurs d’échec les plus fréquemment évoqués sont de rester dans une logique du « tout
répressif » ou de sanction ou d’intervenir en juge des comportements privés.
3.2.2 Approches pratiques
Exemples de démarches (27) :
Au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) de Saclay, les actions de prévention ont porté sur trois
niveaux (28) :
Licence professionnelle LP025 24/35 F.CHESNÉ
Le niveau du tissu social et culturel de l’entreprise :
- en situant l’alcool dans notre culture, son statut ambivalent (glorifié et banni),
tout comme dans l’entreprise où il est toléré et tabou ;
- en apportant un certain nombre de données sur le produit et ses risques, en
abordant le phénomène de l’alcoolisation et de la dépendance.
Le niveau de la loi :
- en précisant les aspects législatifs et rappeler le rôle essentiel de l’encadrement
pour poser des limites dans les comportements ;
- en rappelant l’importance de travailler en relais avec le médecin du travail.
Le niveau de la relation individuelle à la boisson :
- en faisant réfléchir chacun sur son rapport avec l’alcool et en mettant en
évidence le fait qu’une personne alcoolique peut s’en sortir ;
- en rencontrant les différents intervenants susceptibles de parler de l’alcool dans
l’entreprise : médecins du travail, assistantes sociales, alcoologues…
A la SNCF, on estime que l’alcool est présent dans 20% des 13 500 accidents du travail qui
surviennent chaque année. Il a cependant été constaté que la plupart de ces accidents concernaient
des agents non dépendants de l’alcool.
Une politique de prévention des risques liés à l’alcool a été mise en place. L’objectif est de toucher
les 95% du personnel qui n’est pas malade de l’alcool mais pour lequel toute surconsommation
pourrait être dangereuse.
Des actions d’information sont menées auprès des jeunes recrutés et du personnel pour leur
expliquer leurs obligations dans l’entreprise au sujet de l’alcool. Des actions plus précises informent
sur ce qu’il convient de faire lorsque l’on constate l’état problématique d’un collègue.
Une importance capitale est donnée au rôle de l’encadrement et des collègues de travail pour
détecter le plus tôt possible les cas à traiter, avant que ne se pose le problème de la dépendance à
l’alcool.
Autre cas (29), celui de la Française de Mécanique, entreprise de production de moteurs
automobiles, qui a mis en place en 2005 une action préventive concernant l’alcool sur les lieux de
travail. Auparavant toléré par la direction pour accompagner les repas ou lors d’occasions
particulières (réception, pots de départ, anniversaire…), l’alcool a été interdit. Ainsi, les apéritifs ont
été remplacés par des petits –déjeuners. A cette mesure, se sont ajoutés des messages d’information
auprès de l’ensemble du personnel et une plaquette de prévention a été distribuée.
3.3 Résumé des entretiens
Suite aux entretiens (cf. Annexe 8) menés avec :
Le MANAGEMENT
La FILIERE QSE
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Les SERVICES MEDICO-SOCIAUX
Les AUTRES PARTENAIRES (représentant du personnel, associations spécialisées)
Plusieurs points ont pu être relevés :
Constats/problèmes :
De manière générale, il existe un consensus autour de la communication sur le sujet du risque alcool
au travail. En effet, il existe un silence de tous les acteurs par rapport à cette problématique.
Il est notamment mentionné des difficultés à dialoguer entre le corps médico-social (médecin du
travail, médecin traitant, Service d’Accueil et d’Urgence des hôpitaux, assistante social) et le
management par manque de proximité ou de disponibilité. Ceci rendrait le travail transversal très
difficile voir impossible.
Mais il ne s’agit pas du seul obstacle. Il est également relevé des soucis à échanger avec le malade lui-
même afin de lui faire accepter la réalité, ceci par peur de sanction.
De même, tous les acteurs indiquent que l’alcoolisation (aigüe ou chronique) dans la sphère privée
ou professionnelle a des répercussions sur le travail (absences répétées, manque d’efficacité
affectant le collectif, survenue d’accidents de travail).
Actions/idées :
Globalement, les personnes auditionnées insistent sur la nécessité de prévenir les situations à risque.
Cependant, les moyens proposés diffèrent. Tandis que pour le management, la filière QSE et le
représentant du personnel, la prévention primaire doit d’abord être pilotée par le groupe de
prévention des risques psychosociaux (afin de rester vigilant et de communiquer face à ces
problèmes), le corps médico-social lui, préfère l’intervention de partenaires spécialisés (associations,
consultants).
En outre, il est proposé de clarifier les rôles de chacun (quitte à les annexer au règlement intérieur),
et notamment celui du manager. Il est ainsi suggéré de sensibiliser et/ou former au préalable les
encadrants de terrain afin de prendre conscience du problème et déterminer une véritable stratégie
d’intervention ou de coordination dans certains cas (exemple : établir des fiches de conduites à
tenir). De plus, le corps médico-social et les autres partenaires avancent l’idée selon laquelle il n’est
pas forcément nécessaire d’interdire strictement la consommation d’alcool (cf. la Prohibition) mais
que celle-ci doit être mieux encadrée (lors de pots rares, organisés et sous la responsabilité de
quelqu’un). En outre, pour le représentant du personnel, il est nécessaire de communiquer « en
douceur » vis-à-vis des salariés, à l’exemple d’une aide et non d’une contrainte.
Enfin, tous les acteurs mettent en avant le besoin de gérer les cas avérés afin de ne pas aggraver
certaines situations. Pour le management et la filière QSE, il s’agit d’accompagner et d’entourer le
malade et le manager de spécialistes afin qu’ils puissent détecter, gérer les situations individuelles
voir sanctionner à bon escient. Pour le corps médico-social, il ne s’agit plutôt que de convaincre et
d’orienter le malade vers des structures spécialisées, car « faire participer c’est faire accepter ».
L’objectif de cette analyse est de proposer une démarche de prévention en tenant compte du
contexte de ce secteur et de celui de l’entreprise afin qu’elle soit adaptée.
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4 Proposition pour la prévention
Suite à l’appropriation du sujet via la documentation et aux consultations menées en interne et en
externe à l’entreprise, l’élaboration de la démarche a pu commencer. En voici tout d’abord la
doctrine :
La démarche de prévention : du collectif à l’individuel, les principes d’action :
1. Mobiliser des acteurs pluridisciplinaires (médecins et infirmières du travail, managers,
préventeurs, assistantes sociales, CHSCT, partenaires extérieurs spécialisés), attendu que le
management ne peut pas agir seul.
2. S’appuyer sur les retours d’expériences (internes et externes) en la matière afin de dégager
les bonnes pratiques à réaliser.
3. Etablir un diagnostic préalable avec l’appui des acteurs concernés, et le faire partager au sein
de la Région.
4. Engager des actions adaptées au contexte particulier de la Région (rappels réglementaires,
informations et communication, formation et sensibilisation, fiches action, cellule d’aide,
etc.)
5. Mettre en œuvre un suivi de la pertinence de la démarche (indicateurs, REX), et
communiquer régulièrement auprès des instances ad hoc (CHSCT, CMT, etc.) sur les actions
entreprises.
Il est ainsi décidé d’articuler les actions autour de 3 axes :
Instaurer un climat préventif connu et partagé de tous,
Donner des outils au management permettant de bien gérer les situations avérées,
Construire un réseau d’aide et d’accompagnement en lien avec le groupe de prévention
des risques psychosociaux.
Ce socle doit servir de référence aux actions proposées ci-dessous :
Licence professionnelle LP025 27/35 F.CHESNÉ
PROPOSITION DE MISE EN PLACE D’UN DISPOSITIF D’ACTION VIS-À-
VIS DU RISQUE ALCOOL
BUT : engager une prise de conscience collective pour que la question de l’alcool concerne à terme
tout le monde et faire accepter que l’on est face à une réalité complexe qui ne pourra être traitée
que dans la durée en tenant compte de :
l’intérêt des salariés,
l’intérêt de l’employeur,
la culture singulière du collectif de travail,
la nécessité de débloquer du temps et des moyens pour engager un travail collectif en
profondeur,
la place spécifique de chaque acteur pour travailler en bonne intelligence.
Pour cela :
1- Faire un constat préalable accepté par tous afin d’éviter tout déni
possible :
- Faire un diagnostic de la Région en se basant sur des données chiffrées. Avancer des
éléments factuels provenant des différents interlocuteurs interviewés (managers, filière
QSE, services médico-sociaux, représentants salariés) permettant de convaincre la
direction de la nécessité de mettre en place un projet global de prévention du risque
alcool.
- Action possible : chiffrage du nombre de personnes vues par les médecins du travail (lors
des visites médicales d’embauches, périodiques, de reprises, etc.) présentant une
consommation à risque selon les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé (plus de
2 verres/j pour les femmes et plus de 3 verres/j pour les hommes).
Mise en œuvre : entretiens avec le management, la filière QSE, les services médico-sociaux,
représentants des salariés, associations spécialisées (cf. Annexe 8).
Coordinateur : ASM.
Calendrier : juin 2009.
2- Constituer le projet et le faire valider par la direction :
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- Obtenir l’adhésion et le soutien actif de la direction. Dans le cas contraire, il sera
impossible de convaincre les managers, d’impulser des actions collectives et d’engager
des moyens. Placer la résolution du problème alcool comme une action en marge de la
prise en compte des autres risques professionnels
- Actions possibles :
o Présenter un constat du risque alcool à la Région,
o Préciser les enjeux : rappels législatifs et réglementaires, conditions de travail,
management, productivité.
o A l’issue, proposer une politique alcool (cf. Annexe 9) et obtenir une liste de
membres du groupe ressource.
Mise en œuvre : réunion de sensibilisation, débat autour du problème.
Coordinateur : ASM.
Calendrier : Réunion d’Equipe de Direction (RED) du 08/06/2009 (cf. Annexe 10).
3- Créer une synergie management, organismes statutaires (CHSCT) et
personnel médico-social :
Mise en place d’un groupe dédié :
Suite aux entretiens réalisés avec des interlocuteurs diversifiés et vu la complexité du problème, il est
recommandé de constituer un « groupe Ressource » spécialisé dans la résolution de ce problème. Ce
dernier va élaborer et coordonner la démarche, clarifier les rôles des différents acteurs et
communiquer à toutes les étapes de l’avancement des travaux. Il peut être composé a minima (souci
de pouvoir le réunir aisément) :
- d’un animateur membre du département Appui Système de Management,
- d’un médecin du travail,
- d’un représentant du management,
- d’un représentant des salariés.
Rappel : les membres devront êtres proposés lors de la RED du 08/06/09.
Déterminer ou clarifier les rôles de chacun dans l’entreprise :
Afin d’obtenir une visibilité sur les actions transversales proposées par la suite, le rôle des
intervenants amenés à collaborer à la démarche doit être précisé par le groupe ressource. Il est
notamment recommandé d’insister sur l’importance du rôle des premiers niveaux d’encadrement
(comme suggéré par le management lors des entretiens), des services de santé au travail, du CHSCT
et des structures de soutien collectif (assistantes sociales, associations spécialisées). Le rôle d’alerte
Licence professionnelle LP025 29/35 F.CHESNÉ
de l’ensemble des salariés doit être rappelé. Il ne s’agit pas d’un rôle de délation mais de
responsabilisation de chacun. A cette fin, il est nécessaire d’aborder la question de la différence
entre alerte et dénonciation.
Mise en œuvre : réunion du groupe Ressource, prise de connaissance de la Politique alcool, clarifier les
rôles de chacun, présenter les enjeux.
Coordinateur : ASM.
Calendrier : juin 2009.
4- Former le groupe ressource en charge de la thématique :
La place de l’alcool en milieu du travail est le reflet de celle qu’il occupe dans la société. Intervenir sur
le risque alcool au travail peut s’avérer sensible et une formation adaptée des acteurs agissant sur ce
risque peut donc apparaître nécessaire. Cette formation brève, réalisée par un partenaire spécialisé
(ex : Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie=ANPAA) (cf. Annexe 11)
permettra aux membres d’appréhender la complexité du phénomène « alcool-psychotropes » dans
la réalité du travail et la méthodologie de projet d’action dans ce domaine.
Mise en œuvre : formation externe.
Coordinateur : ASM.
Calendrier : septembre-octobre 2009.
5- Le groupe Ressource impulse l’ouverture de 3 chantiers :
Conformément à la politique alcool qui donne les grandes orientations stratégiques, le groupe
ressource s’attellera à définir et à coordonner (il proposera aux différents acteurs des actions à
mettre en place) la conduite tenue par l’entreprise pour tout ce qui concerne les champs de la
prévention, de l’appui au management et de l’aide et l’accompagnement individuel.
1) Celui de la prévention, qui aura pour but de faire évoluer les représentations.
Mise en œuvre : supports de communication : articles dans Flashinfo, affiche, bande dessinée,
dépliants à disposition des agents, mises en situation théâtrale, forums d’échanges/débats avec un
intervenant extérieur (cf. Annexe 10), témoignages d’agents, etc.
Coordinateur : ASM.
Calendrier : 2ème semestre 2009.
2) Celui du management dans le triple objectif que le collectif de travail :
Dispose des règles respectueuses du droit du travail, applicables à tous ;
Licence professionnelle LP025 30/35 F.CHESNÉ
Mise en œuvre : diffusion auprès du management d’un rappel législatif et réglementaire (cf. Annexe
7), des enjeux.
Coordinateur : ASM.
Calendrier : 2ème semestre 2009.
Qu’il se donne les moyens de les faire appliquer en étant attentif aux besoins des
salariés (qualité de l’accompagnement managérial, adaptation du poste, respect,
valorisation du travail). Besoins qui s’ils n’étaient pas satisfaits, risqueraient de
mettre les salariés en situation de transgression des règles et/ou de souffrance
psychique ;
Qu’il fasse en sorte qu’en cas de transgression des règles, une réponse
immédiate et progressive soit mis en œuvre (rappel de la règle, aide aux
difficultés de travail, accompagnement managérial et, lorsque l’on est en
situation de chronicité, sanctions progressives justes et explicitées accompagnées
d’une proposition d’aide médico-sociale).
Il est important que tout salarié dans l’entreprise sache, après les avoir identifiées, réagir face à des
situations individuelles susceptibles de mettre en danger un salarié ou son entourage, suite à une
supposée consommation occasionnelle ou répétée. Certains indices peuvent permettre de repérer
de façon précoce (avant qu’il n’y ait pas mise en danger) les personnes en difficulté avec une possible
consommation.
Certaines situations devraient par ailleurs faire l’objet d’une vigilance accrue. Les études mettent en
évidence que les consommations seraient plus élevées ou plus fréquentes chez les personnes qui
sont affectées à des postes à risques ou à fortes contraintes (tâches à risque, métiers pénibles ou
difficiles, postes à responsabilités, etc.).
Mise en œuvre : proposer un guide des bonnes pratiques managériales : comment détecter une
situation à risque, comment la gérer efficacement à court et moyen terme, à qui faire appel ?
(position à adopter par le manager, logigramme de conduite à tenir, conseils pour conduire un
entretien, annuaire de contacts).
Coordinateur : ASM.
Calendrier : 2ème semestre 2009.
3) Enfin, le chantier de l’aide et de l’accompagnement afin de définir une procédure et
un réseau permettant à tout salarié en difficulté de trouver une réponse adaptée à la
singularité de son besoin. Le but étant pour l’agent de retrouver un équilibre
personnel satisfaisant qui lui permette de préserver sa place dans l’entreprise. Ce
protocole peut permettre de :
Définir quelles sont les conditions du retrait ou du maintien au poste,
Faire le point sur la façon dont sont gérées les urgences individuelles en
rapport avec les consommations occasionnelles ou répétées,
Licence professionnelle LP025 31/35 F.CHESNÉ
Lister les relais externes qui assurent prise en charge et suivi.
Mise en œuvre : formaliser un protocole d’aide et de prise en charge médico-sociale faisant intervenir
médecin et infirmière du travail, médecin conseil, assistante-sociale, relais extérieurs spécialisés.
Mettre en place un annuaire sanitaire et social.
Coordinateur : Services de santé au travail.
Calendrier : 2ème semestre 2009.
6- Terme de bouclage : mettre en œuvre un suivi de la pertinence de la
démarche :
Des indicateurs sont utiles pour évaluer l’efficacité de la démarche mise en œuvre (Retour
d’Expérience). Ils peuvent être discutés au cas par cas et comporter des données utilisées par le
service des ressources humaines ou les services de santé au travail. D’autres peuvent aussi être
utilisés.
A court terme, on peut citer l’évaluation du nombre de salariés sensibilisés, l’envoi d’un
questionnaire de satisfaction avant et après mise en place de la démarche auprès des salariés et des
encadrants. A moyen et long terme, il peut être intéressant de comparer le nombre d’accidents et en
particulier ceux de la circulation (travail et trajet). Sur le plan médico-social, de nombreux outils de
repérage de situations à risque ont été développés. Il s’agit d’auto-questionnaires d’évaluation de la
consommation d’alcool : CDA (Consommation Déclarée d’Alcool), DETA (acronyme français de CAGE
signifiant : Diminuer, Entourage, Trop, Alcool), AUDIT (Alcohol Use Disorders Identification Test). Ces
tests pourraient être systématisés par les médecins et ainsi indiquer l’état de la consommation
moyenne dans l’entreprise (donnée pouvant apparaître dans la fiche d’entreprise).
Dans tous les cas, il est recommandé de communiquer régulièrement les indicateurs auprès des
instances ad hoc (CHSCT, CMT, etc.) afin que la résolution de cette problématique se poursuive dans
la durée.
Licence professionnelle LP025 32/35 F.CHESNÉ
Conclusion
L’objet de ce travail a été de proposer une démarche pour la prévention du risque alcool. Cela a pu
être réalisé dans l’entreprise GRTgaz Région Val de Seine dont l’activité principale est de raccorder et
d’acheminer le gaz pour ses clients à travers son réseau de transport. Celui-ci étant très étendu, il
génère au sein de la société de nombreux déplacements pour les agents amenés à le développer et à
l’entretenir. Cette particularité est à mettre en relation avec les risques rencontrés lors de
consommations occasionnelles ou répétées d’alcool.
En effet, même si la consommation d’alcool fait partie intégrante de notre culture comme étant
génératrice de moments de convivialité, l’étude de la balance bénéfice/risque nous montre que cette
consommation est très dépressive en termes de morbidité et de mortalité prématurée.
Outre les effets sur la santé, la consommation d’alcool a des répercussions non négligeables sur la
sphère professionnelle : conséquences juridiques, managériales, impacts sur les conditions de travail,
impacts économiques, autant d’éléments qui placent la prévention du risque alcool comme un enjeu
fort d’entreprise.
La méthode choisie a permis d’identifier les attentes des différents intervenants et de proposer
plusieurs grandes phases nécessaires à la prévention de cette problématique en profondeur. Pour
cela, 3 axes doivent être privilégiés : l’instauration d’un climat préventif au travers de la formation et
de l’information des salariés, la délivrance d’outils pratiques pour le management lui permettant de
réagir correctement et en adéquation avec la Politique d’entreprise, enfin la construction d’un
réseau d’aide et d’accompagnement médico-social pour faciliter la réintégration professionnelle de
l’individu.
Cependant, nous découvrons que l’analyse de ce risque psychosocial n’est pas aussi aisée qu’elle n’y
paraît. Agir sur les habitudes, les comportements aussi ancrés soient-ils peut s’avérer délicat. Bien
que le collectif de travail puisse pâtir durablement des conséquences de la prise d’alcool par un
agent, nous rencontrons des résistances dans leur prévention au travail. Ainsi, seul le programme de
formation du groupe de prévention des risques psychosociaux et des actions de sensibilisation et
d’information a été validé en Réunion d’Equipe de Direction.
Licence professionnelle LP025 33/35 F.CHESNÉ
Bibliographie
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Licence professionnelle LP025 34/35 F.CHESNÉ
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31. British Medical Association. Alcohol: guidelines on sensible drinking. London : WileyBlackwell,
1995. 0727909363.
Licence professionnelle LP025 35/35 F.CHESNÉ
Table des annexes
Annexe 1 : Actualisation du Document Unique RVS fin 2008 V2 ............................................................ A
Annexe 2 : GRTgaz Région Val de Seine. Faits marquants 2007. ............................................................ B
Annexe 3 : Règlement intérieur de la société GRTgaz-Région Val de Seine modifié au 1er mars 2007. C
Annexe 4 : Charte de fonctionnement du groupe de veille, d’écoute, d’alerte et de propositions pour
la prévention des risques psychosociaux à RVS. ................................................................................. D
Annexe 5 : Convention de stage. ............................................................................................................. E
Annexe 6 : Trame de questions pour les entretiens. ...............................................................................F
Annexe 7 : Mémento réglementaire. ...................................................................................................... G
Annexe 8 : Résumé des entretiens 06-03-09. ......................................................................................... H
Annexe 9 : Proposition de Politique alcool. ............................................................................................. I
Annexe 10 : Présentation du projet en Réunion d’Equipe de Direction (RED) le 08/06/2009. ............... J
Annexe 11 : Point sur l’offre de formation. ............................................................................................. K
Licence professionnelle LP025 A F.CHESNÉ
Annexe 1 : Actualisation du Document Unique RVS fin 2008 V2.
Licence professionnelle LP025 B F.CHESNÉ
Annexe 2 : GRTgaz Région Val de Seine. Faits marquants 2007.
Licence professionnelle LP025 C F.CHESNÉ
Annexe 3 : Règlement intérieur de la société GRTgaz-Région Val de Seine
modifié au 1er mars 2007.
Licence professionnelle LP025 D F.CHESNÉ
Annexe 4 : Charte de fonctionnement du groupe de veille, d’écoute, d’alerte et
de propositions pour la prévention des risques psychosociaux à RVS.
Licence professionnelle LP025 E F.CHESNÉ
Annexe 5 : Convention de stage.
Licence professionnelle LP025 F F.CHESNÉ
Annexe 6 : Trame de questions pour les entretiens.
Licence professionnelle LP025 G F.CHESNÉ
Annexe 7 : Mémento réglementaire.
Licence professionnelle LP025 H F.CHESNÉ
Annexe 8 : Résumé des entretiens 06-03-09.
Licence professionnelle LP025 I F.CHESNÉ
Annexe 9 : Proposition de Politique alcool.
Licence professionnelle LP025 J F.CHESNÉ
Annexe 10 : Présentation du projet en Réunion d’Equipe de Direction (RED) le
08/06/2009.
Licence professionnelle LP025 K F.CHESNÉ
Annexe 11 : Point sur l’offre de formation.