contrat cadre mare/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins...

110
DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse d’impacts Lot 3 – Évaluations rétrospectives et prospectives relatives à la dimension externe de la politique commune de la pêche Contrat spécifique n° 09 Analyse de la dynamique économique des flottes thonières de l'Union européenne impliquées dans des activités de pêche encadrées par des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) ou par des accords de partenariat dans le secteur de la pêche (APP) Décembre 2015 MUL166R02B Ref. Ares(2015)6000478 - 22/12/2015

Upload: buikhuong

Post on 12-Sep-2018

219 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse d’impacts

Lot 3 – Évaluations rétrospectives et prospectives relatives

à la dimension externe de la politique commune de la pêche

Contrat spécifique n° 09

Analyse de la dynamique économique des flottes thonières de l'Union européenne impliquées dans des

activités de pêche encadrées par des organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) ou par des

accords de partenariat dans le secteur de la pêche (APP)

Décembre 2015

MUL166R02B

Ref. Ares(2015)6000478 - 22/12/2015

Page 2: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page ii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Ce rapport a été préparé avec l’appui financier de la Commission européenne.

Ce rapport fait suite à la Note de méthode (Ref : MUL166R01B) préparée dans le cadre du même Contrat spécifique et validée en décembre 2014 par les services de la Commission européenne.

Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Commission européenne ou de ses services.

Le contenu de ce rapport, ou partie de celui-ci, ne peut être reproduit sans référence explicite à la source.

Le rapport doit être cité de la manière suivante :

COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2015. Rapport d’analyse de la dynamique économique des flottes thonières de l'Union européenne impliquées dans des activités de pêche encadrées par des ORGP ou par des APP. Contrat cadre MARE/2011/01 - Lot 3, contrat spécifique n° 09. Bruxelles, 110 p

COFREPECHE : 32 rue de Paradis, 75010 Paris, France. [email protected]

Rapport final

version B

Référence : MUL166R02B

Nombre total des pages (incluant les annexes) : 110

Date de transmission :

Décembre 2015

Action Prénom Nom Société Poste

Auteurs Sophie Des Clers

COFREPECHE

Chef d’équipe, expert en économie des pêches

Jean-Pierre Silva Expert financier

Etienne Jarry Expert des pêcheries thonières, coordinateur de l’étude

Révision par un pair Laurent Barranger COFREPECHE Economiste des pêches

Relecture - édition Catherine Lecouffe COFREPECHE Chargée d’études

Validation Etienne Jarry COFREPECHE Point focal du Consortium

Page 3: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page iii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Résumé

1. Le présent rapport correspond à la deuxième phase d’une étude visant à l’analyse de la dynamique économique des flottes thonières de l’Union européenne (UE) impliquées dans des activités de pêche encadrées par des Organisations Régionales de Gestion des Pêches (ORGP) ou des Accords de Partenariat dans le secteur de la Pêche (APP - APPD depuis 2014) entre 2008 et 2013. La première phase a permis l’élaboration d’une Note de méthode (COFREPECHE et al, 2014), qui propose une standardisation de la collecte et de l’analyse des données économiques pour les évaluations ex post (ou rétrospective) et ex ante (ou prospective) préalables aux négociations des accords de pêche ou des protocoles associés et pour toute autre analyse qui leur serait liée. La présente étude vise à appliquer la note de méthode aux flottilles thonières.

Systèmes halieutiques et flottilles étudiées

2. Les segments ‘thoniers’ de la flotte externe de l’UE active au sein des APP sont de trois types entre 2008 et 2013, les senneurs (92 navires en 2013), les canneurs (8 navires en 2013) et les palangriers (41 navires en 2013). Elles ciblent principalement les thonidés et les espèces pélagiques de grandes tailles, ou 3 groupes d’espèces : i) les thons tropicaux, le listao (SKJ Katsuwonus pelamis), l’albacore (YFT Thunnus albacares) et le thon obèse (BET Thunnus obesus), ii) les grandes espèces pélagiques autres que les thonidés notamment l'espadon (SWO Xiphias gladius) et les requins peau bleue (BSH Prionace glauca) et taupe bleue (SMA Isurus oxyrinchus), et iii) les thons tempérés dont le germon (ALB Thunnus alalunga).

3. Les thoniers de l’UE opèrent dans la zone intertropicale, tout autour du globe, approximativement entre 20°N et 20°S dans les trois bassins océaniques, i) l’Atlantique Est inclus dans la zone de la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA), ii) l’ouest de l’océan Indien inclus dans la zone de la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI) et dans une mesure moindre iii) l’océan Pacifique central et occidental compris dans la zone de la Commission des Pêches pour le Pacifique Occidental et Central (WCPFC). Dans chacune de ces zones, des APP permettent l’accès aux ressources thonières dans des eaux sous juridiction des États côtiers concernés.

4. Les pêcheries thonières tropicales sont océaniques, avec une composante côtière qui peut être très importante. Des concentrations des trois espèces principales de thons tropicaux peuvent nager en association avec des objets flottants, notamment des dispositifs concentrateurs de poissons (DCP), qui peuvent aussi regrouper d'importantes quantités de juvéniles de thon obèse et d’albacore. Des bancs libres d’adultes d’albacore et de listao sont également fréquents dans certaines zones durant certaines saisons. Les thons tropicaux sont généralement très féconds et peuvent se reproduire toute l'année lorsque les conditions environnementales et océanographiques sont favorables.

5. Les canneurs sont parmi les plus anciens métiers ciblant les thonidés tropicaux. Leurs prises sont composées à hauteur de 80 % de listao et d’albacore. La pêche à la canne dans le cadre des APP n’est pratiquée que dans l’océan Atlantique par une flottille restreinte de navires espagnols (7 en 2013) et français (1 en 2013) opérant entre le Maroc et la Guinée (Conakry) depuis Dakar au Sénégal. Les canneurs ne produisent qu’une fraction faible des captures totales en comparaison de celles de thoniers senneurs et des palangriers mais ils peuvent être très nombreux hors de l’UE, notamment dans la partie orientale de l'océan Indien (Maldives, Indonésie etc.). Les captures mondiales combinées de ce métiers sont d’environ 400 000 tonnes de thons tropicaux (listao, albacore et thon obèse et, dans une moindre mesure, de germon).

6. Les palangriers peuvent être divisés en trois sous-flottilles en fonction des principales espèces cibles : i) les palangriers ciblant le thon obèse, l'albacore et le germon qui opèrent en haute mer avec des capacités de surgélation, ii) les palangriers qui opèrent près des côtes et débarquent des thons frais, et iii) les palangriers ciblant l'espadon, les requins (requin peau bleu et requin taupe bleu) et d’autres grandes espèces pélagiques (espadon, voiliers, marlins, etc.). Les palangriers ont une aire d’activité beaucoup plus étendue que les deux autres métiers ciblant les thonidés et ils représentent une prise annuelle combinée de près de 600 000 tonnes de grands pélagique (thons, porte-épée et requins) dans les trois bassins

Page 4: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page iv Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

océaniques. Historiquement, les palangriers ciblant les thons, surgelés et frais, étaient principalement asiatiques (japonais, taïwanais, chinois et coréens). Les flottilles de l’UE opèrent principalement dans l’Atlantique et dans l’océan Indien, et de façon marginale dans le Pacifique. Elles sont constituées de navires espagnols, portugais, français et britanniques. En 2013, 11 palangriers espagnols étaient actifs au sein des APP dans la zone CICTA, et 20 dans la zone CTOI, aucun dans la zone WCPFC. Les captures des palangriers sont bien inférieures à celles des senneurs mais représentent des valeurs très élevées étant donné la valorisation plus importante sur le marché du sashimi et des thons de qualités supérieures en Asie, aux États-Unis et dans l’UE.

7. Les thoniers senneurs pratiquent une pêche multi-spécifique capturant principalement 72 % de listao, 22 % d’albacore et 5 % de thon obèse et de germon. Le volume total des captures de thons réalisées par les senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant les espèces de thonidés et avoisine les 2,5 millions de tonnes par an. Ces captures sont destinées principalement à l'industrie de la conserve. Les flottilles de l’UE sont composées de navires espagnols, français et italiens. Une partie des armements gérant ces navires possèdent des senneurs et des navires d’appui, généralement sous d’autres pavillons (hors de l’UE), qui opèrent conjointement avec les navires de l’UE. En 2013, 40 senneurs UE opéraient au sein des APP dans l’Atlantique (zone CICTA), 52 dans l’océan Indien (CTOI) et 4 dans le Pacifique (WCPFC).

8. Dans l’ensemble, les stocks de thons tropicaux dans les trois régions de l'étude sont à des niveaux d’abondance supérieurs à la biomasse assurant une productivité au rendement maximum durable (RMD), à l'exception du stock de thon obèse dans la région du Pacifique occidental et central (WCPFC), et des stocks de germon et de thon obèse dans la région Atlantique (CICTA). L’impact des DCP dont l'utilisation a contribué à une diminution marquée de la taille moyenne des individus capturés pour les principaux stocks de thons tropicaux est actuellement une question importante au sein des trois ORGP impliquées.

9. Les populations de certaines espèces, comme le requin peau bleu et le requin taupe bleu semblent être stables (évaluations CICTA) et les indices d'abondance calculés sur base des statistiques de pêche montreraient une stabilité, voire une très légère hausse dans l'océan Indien. D’autres, comme les requins soyeux (FAL Carcharhinus falciformis) et océaniques à pointes blanches (OCS Carcharhinus longimanus) semblent être en déclin au cours des dernières années dans le Pacifique et des évaluations récentes indiquent qu'ils sont soumis à la surpêche. Enfin, d'autres espèces, comme le requin obèse, le requin renard et le requin marteau qui sont classées comme "vulnérable" par l'UICN font l’objet de recommandations CICTA et résolutions CTOI favorisant leur protection.

10. Plusieurs accords internationaux existent et contraignent les États membres de l’UE ainsi que les ORGP qui assurent la gestion des stocks hautement migratoires et chevauchants qui réunissent les pays côtiers et les pays pratiquant la pêche hauturière lointaine. On peut citer la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982, l’Accord de conformité pour la pêche en haute mer de la FAO de 1993, l’Accord des nations Unies sur la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs de 1995 et l’Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’État du Port de 2009.

11. Les trois ORGP thonières couvrant la zone géographique de la présente étude (CICTA, CTOI et WCPFC) ont adopté un nombre de mesures techniques et spécifiques de gestions des stocks de thons tropicaux et de grands pélagiques en application des conventions qui les régissent. De manière générale, les ORGP établissent un cadre de gestion contraignant pour toutes les parties contractantes et coopérantes, qu'elles soient État côtier ou État de pavillon. En dehors de mesures techniques de conservation spécifiques, il est relativement rare que des dispositions des législations nationales aillent au-delà de celles arrêtées par l'ORGP en matière d'encadrement de la mortalité par pêche. De fait, les flottes de pêche sont donc le plus souvent en conformité avec les règlements nationaux des États côtiers avec lesquels sont conclus les APP.

12. L’UE est une destination majeure pour le marché des thons et autres poissons. Le règlement de l'UE sur la pêche Illicite Non déclarée et Non réglementée (INN) a été introduit en 2010 dans le but d’éradiquer la pêche INN. L’application de ces mesures implique que chaque produit halieutique entrant sur le territoire

Page 5: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page v Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

de l'UE soit associé à un certificat de capture. Le certificat doit garantir le statut légal des navires impliqués dans la capture et la conformité avec les mesures de gestion applicables.

13. La transformation des produits de la pêche thonière concerne surtout les thons tropicaux (listao, albacore et dans une moindre mesure le thon obèse) pêchés à la senne. Ces produits peuvent être transformés en conserve ou en longes à fins de réexportation et de transformation complémentaire. Les produits issus de la flotte palangrière asiatique sont pour la plupart de l’albacore et du thon obèse de qualité, en frais ou congelé pour la réexportation vers les marchés asiatiques, des États-Unis ou de l’UE. Les palangriers de l’UE débarquant de l’espadon et des requins transbordent les carcasses vers l’UE et les ailerons sont ensuite exportés vers le marché asiatique.

Typologie et activités des flottes

14. Les informations dont dispose la DG MARE sont fournies par les États membres et rassemblées, entre autres, dans trois bases de données distinctes i) les autorisations de pêche et caractéristiques techniques individuelles des navires pour chaque APP, ii) le détail des quantités capturées dans chacune des zones de pêche des APP, par espèce et par chaque navire autorisé, et iii) les données soumises au Comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) dans le cadre du Règlement DCF pour les différents segments de la flotte externe, qui rassemblent les données économiques et les quantités et valeurs des captures par espèces, par segments selon la taille des navires et par année. Les données détaillées sont fournies par les armateurs aux administrations nationales dans le cadre de leurs obligations règlementaires. Elles sont ensuite regroupées pour préserver l’anonymat des entreprises privées et soumises par les États membres aux services de la Commission européenne (CE), DG MARE ou JRC, au CSTEP et aux ORGP dans le cadre des obligations liées à l’accès aux ressources et de lutte contre la pêche INN.

15. La typologie des flottilles de pêche externes de l’UE initialement proposée dans la Note de méthode était établie sur la base des caractéristiques techniques des navires et des engins, et de leurs stratégies d’exploitation. Cependant, seules les caractéristiques individuelles de base (longueur, jauge brute et puissance du moteur principal) des navires et le type d’engins ou de navires de pêche (palangriers, canneurs, senneurs) sont renseignés. Pour établir une typologie détaillée, Il est important d’enregistrer et de suivre d’autres caractéristiques techniques de production (nombre de DCP, de navires auxiliaires, capacité de congélation/surgélation, capacité de stockage) qui permettraient d’expliquer les captures (volumes, valeurs par espèces) en terme de stratégies de production, par segment et sous-segment de flottille. Une analyse plus approfondie nécessiterait également de pouvoir disposer des données d'effort et de captures (par espèces et éventuellement par taille de capture) et par carré statistiques et par l’ensemble des thoniers de la flotte externe.

16. Pour les thoniers autorisés dans les APP ‘thoniers’ ou ‘mixtes’ entre 2008 et 2013, un maximum de 140 navires actifs a déclaré des captures au sein des APP, 4 dans l’océan Pacifique, et à peu près la moitié des navires restant dans l’océan Atlantique et dans l’océan Indien. Certains navires ont déplacé leurs activités d’un océan vers un autre au cours des 6 années étudiées, mais très peu de navires ont été actifs dans deux basins océaniques lors d’une même année.

Page 6: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page vi Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Navires thoniers UE actifs entre 2008 et 2013, par APP, ORGP et zone FAO

ORGP Etats côtiers 2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA 34 Maroc 7 11 15 CICTA 34 Mauritanie 12 11 11 10 21 23 CICTA 34 Cap Vert 24 25 37 39 36 27 CICTA 34 Guinée Bissau 25 20 22 28 27 CICTA 34 Guinée (Conakry) 20 17 CICTA 34 Côte d'Ivoire 19 20 20 21 21 20 CICTA 34 Sao Tomé e Principe 16 12 8 20 14 11 CICTA 34 Gabon 23 26 28 29 12

Total CICTA (zone FAO 34) 62 68 81 65 54 40

CTOI 51 Seychelles 36 29 21 21 24 22 CTOI 51 Comores 28 22 19 19 19 18 CTOI 51 Mozambique 34 32 31 23 9 10 CTOI 51 Madagascar 58 62 50 48 49 44

Total CTOI (Zone FAO 51) 69 66 56 50 52 52

Navires CICTA et CTOI 3 4 1 0 1 0

Total CICTA + CTOI 128 130 136 115 105 92

WCPO 71 Iles Salomon 4 WCPO 71 Kiribati 4 4 4 4 4 4

Total WCPO (Zone FAO 71) 4 4 4 4 4 4

17. Les navires des États membres de l’UE actifs au sein des APP par océan ont diminué en nombre entre 2008 et 2013, pour les 3 types de flottilles (palangriers, canneurs et senneurs). En 2013, 145 thoniers étaient actifs au sein des APP, dont 41 palangriers, 8 canneurs et 96 senneurs (40 dans l’Atlantique CICTA, 52 dans l’océan Indien CTOI et 4 dans le Pacifique Centre Ouest WCPO).

Navires thoniers UE actifs dans les APP entre 2008 et 2013, par type et ORGP

ORGP Type 2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA Palangriers 25 26 37 34 25 11

CTOI Palangriers 35 38 35 29 28 30

CICTA Canneurs 17 20 23 9 8 8

CICTA Senneurs 62 68 81 65 54 40

CTOI Senneurs 69 66 56 50 52 52

WCPO Senneurs 4 4 4 4 4 4

Total 209 218 235 191 170 145

18. Les données de captures par flottille (type de navire et Pavillon) dans chaque APP varient fortement d’une année sur l’autre. Entre 2008 et 2013 en moyenne, plus de 100 000 tonnes annuelles de thons et autres grandes espèces pélagiques ont été pêchées au sein des APP. Pour chaque type de navire, les flottilles espagnoles dont les navires sont généralement plus nombreux et de plus grandes tailles, produisent plus que les flottilles françaises ou portugaises.

Quantités capturées (t) par les thoniers de l’UE actifs dans les APP entre 2008 et 2013, par type de navire, Pavillon et ORGP

ESP+GBR FRA PRT ESP FRA ESP FRA+ITA

LL LL LL PL PL PS PS Total

CICTA 27 941 3 085 37 599 6 343 97 155 51 613 223 736

CTOI 8 965 5 944 930 171 618 110 794 298 250

WCPFC 89 240 89 240

Total 36 906 5 944 4 015 37 599 6 343 358 013 162 407 611 226

Page 7: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page vii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

19. L’importance des APP pour la profitabilité des entreprises varie d’une année à l’autre, suivant que les flottilles pêchent, et que les ressources se trouvent, principalement dans les zones couvertes par des APP ou en dehors. Pour la période étudiée (2008-2013), les palangriers pêchent en moyenne 20 % de leur production au sein des APP dans l’Atlantique, et près de 2 fois plus dans l’océan Indien. Les canneurs européens, qui ne sont présents que dans l’Atlantique, capturent en moyenne 50 % de leur production annuelle au sein des APP. Les senneurs capturent près de 25 % au sein des APP de l’Atlantique et de l’océan Indien, et plus de 40 % dans le Pacifique. Ces moyennes cachent d’importantes variations annuelles, qui semblent plus marquées dans l’Atlantique que dans l’océan Indien ou le Pacifique. On note également des tendances à la hausse pour les APP de l’Atlantique, et à la baisse pour ceux de l’océan Indien depuis 2012 (et qui ce sont confirmées en 2014), qui pourraient correspondre à des changements dans l'historique des accès garantis au travers des APP et des protocoles associés (ex. fermeture de l'accès à la zone gabonaise) ainsi qu’à des changements de distribution des thons au sein des régions.

Importance moyenne (2008-2013) des captures APP dans les captures totales, par type de navire et ORGP

CICTA CTOI WCPFC

Palangriers 20 % 39 % Canneurs 50 % Senneurs 26 % 24 % 43 %

20. Les données de captures par espèce, par flottille (type de navire et Pavillon) et par APP montrent l’importance des espèces de thons tropicaux (listao, albacore et thon obèse) dans les captures des 3 types de flottilles. Cependant, les canneurs et les senneurs espagnols au sein des APP pêchent relativement plus de listao que les français qui pêchent relativement plus d’albacore. Au sein des APP, les palangriers espagnols, portugais et français ciblent tous l’espadon, ainsi que les requins pour les flottilles espagnoles et portugaises, le thon obèse, albacore et le germon pour la flottille française. Les profils de composition des captures par espèces suggèrent des stratégies de pêche différentes par flottille, qui avaient été identifiée dans les évaluations de certains APP. Cependant, il n’est pas possible de confirmer une typologie basée sur les stratégies de pêche sans informations plus précises sur les engins, les lieux de pêche (y compris les profondeurs), sur l’utilisation de DCP et stratégies similaires permettant de fixer une mate de thons sous les navires (y compris pour les canneurs), de navires auxiliaires ou autres intrants.

21. Les données d’effort de pêche et de temps passé dans les zones APP et autres (accords privés, haute mer) sont nécessaires pour analyser les tonnages produits dans chaque zone en terme de rendements biologiques et économiques, et pour établir les coûts et bénéfices de chaque APP et de la combinaison de plusieurs APP dans chaque région. Les données d’effort de pêche sont soumises aux ORGP thonières, et devraient être soumises au CSTEP sous forme agrégée avec les données économiques d’une manière plus complète.

Dynamique économique des flottes thonières de l’UE

22. L’étude rétrospective de l’ensemble des flottilles thonières opérant au sein des APP entreprise dans cette étude présente un défi particulier, puisqu’il s’agit d’analyser les données collectées en routine par les administrations nationales et les services de la CE et les ORGP, et d’en faire une synthèse en s’appuyant sur les avis d’experts et informations récoltées lors des évaluations et du suivi des APP et des synthèses régionales.

23. La Note de méthode développée dans le cadre de ce projet a pour but une standardisation de l’analyse de la flotte externe de l'UE pêchant dans le cadre des APP, notamment pour les évaluations (ex ante, ex post) et le suivi de ceux-ci. Elle a servi de base à l’analyse économique des différents segments thoniers de la flotte externe (palangriers, canneurs et senneurs) autorisés dans l’ensemble des APP ‘thoniers’ et ’mixtes’ comportant des opportunités pour les thoniers.

24. La segmentation des flottilles qui est utilisée pour les données économiques soumises chaque année dans le cadre des analyses économiques du CSTEP utilise 4 classes selon la longueur des navires (12-18m, 18-24m, 24-40m et 40m+). On note que cette segmentation est mal adaptée à l’analyse des flottilles

Page 8: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page viii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

thonières opérant dans le cadre des APP, basée sur des strates d'échantillonnage qui ne comprennent pas suffisamment de navires. Cette segmentation devrait être abandonnée, car elle conduit à des pertes substantielles d’information puisque les données économiques des segments regroupant moins de 3 à 5 navires (selon les années) sont soit remplacées par des données modélisées, des moyennes historiques soit regroupées (en ‘clusters’) avec celles de navires d’une classe de taille voisine, mais qui ne fréquentent pas nécessairement les mêmes pêcheries. De plus, les 'clusters' n'apparaissent pas stables d’une année sur l’autre. On note également que la codification du type de navire (engin ‘HOK’) n’est pas adaptée aux thoniers, puisqu’elle regroupe les palangriers et les canneurs qui ont des productions et des coûts d’exploitation très différents.

25. Enfin, la région ‘OFR’ attribuée aux flottilles externes de l’UE dans les données CSTEP, qui regroupe l’ensemble des régions océaniques (Atlantique, océans Indien et Pacifique), et au sein de celles-ci, l’ensemble des zones de pêche FAO doit être revue. Elle rend impossible la comparaison entre les captures observées pour les segments économiques (ensemble des océans pour certains segments et/ou zones FAO multiples et non concernées par les APP thoniers) et celles observées et disponibles pour les flottilles thonières actives au sein des APP. Une ventilation des produits ou des charges selon la décomposition volume et prix n’a donc pas été possible.

26. Une segmentation simple par type de navire et d’engins, et pour les captures par zone de pêche FAO, en harmonie avec celles des ORGP (palangriers, canneurs et senneurs) permettrait une analyse économique beaucoup plus complète.

27. L’analyse des données économiques par segment a révélé des incohérences, par rapport à des données d’exploitation types de ces flottilles, ainsi que de nombreuses données manquantes. Ainsi :

Sept des neufs segments retenus n’ont pas de données économiques pour l’année 2008. Les segments retenus sont analysés sur les cinq années entre 2009 et 2013, de manière à adopter une année de départ commune aux analyses de l’ensemble des segments.

On note également que les nombres de jours de mer sont, soit manquants, soit visiblement incohérents avec ce que l'on sait par ailleurs de l'activité des flottilles concernées. Il est donc impossible de développer des modèles dynamiques puisque ces données sont indispensables afin de créer une modélisation fiable qui permette de calculer le seuil de rentabilité (point mort économique) élément clé de la détermination de la formation du résultat et de ses extrapolations.

28. L’analyse du cycle d’exploitation est possible pour les segments retenus pour lesquels on dispose de trois ans de données au moins. Etant donné le petit nombre d’années disponibles et la période de faible inflation correspondante, la série DCF est utilisée en euros courants, sans indexation sur la variation des prix. En se rapportant à la Note de méthode, trois types de données détaillées sont nécessaires à l’analyse : i) les caractéristiques techniques, ii) les activités de pêche, et iii) les données économiques de base, des recettes et les coûts. Les indicateurs retenus pour le cycle d’exploitation permettent de générer, dans un cadre comptable normatif, des analyses comparatives entre segments, et de mesurer les éventuels écarts de performances entre flottilles.

29. Les analyses des données économiques présentées dans cette étude constituent, à notre connaissance, la première tentative menée pour l’ensemble des segments thoniers de la flotte externe de l’UE. Il n’est donc pas surprenant que des problèmes de validation et de cohérence des données persistent, qui pourraient certainement être réglés par les États membres concernés lors de soumissions et validation annuelles futures des données CSTEP.

30. Pour les informations qui ont pu être analysées, le tableau ci-dessous fourni une première présentation de la rentabilité économique des différents segments de flottilles (par pavillon et type (HOK = palangriers + canneurs + senneurs). La couleur verte indique les estimations de rentabilité économique qui sont positives, en orange celles qui sont négatives, et en gris les données qui demandent à être vérifiées avant de pouvoir être analysées, en blanc les données manquantes. le nombre de navires actifs au sein des APP répartis dans les segments DCF (HOK = LL palangriers + LP canneurs ; PS senneurs, et VL classe de taille des navires en m).

Page 9: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page ix Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Tableau résumé des analyses économiques par segment 2009-2013

EM Fishing_tech. Segments 2009 2010 2011 2012 2013

ESP HOK VL1218 LP - 2 - - - ESP HOK VL1824 LP 1 - - - - ESP HOK VL2440 LP 17 20 8 7 7

FRA HOK VL1218 LL 13 13 13 9 12 ESP HOK VL1824 LL 2 2 3 2 - ESP HOK VL2440 LL 26 32 26 24 19 PRT HOK VL2440 LL 3 10 7 5 2 ESP HOK VL40XX LL 4 3 4 3 3 PRT HOK VL40XX LL 2 2 2 2 -

ESP PS VL40XX 26 25 27 26 27 FRA PS VL40XX 19 17 16 16 16

Légende

xx Données nécessitant un contrôle de cohérence

Rentabilité positive

Rentabilité négative xx : nombre de thoniers actifs au sein des APP inclus dans le segment

31. Les nombres indiqués correspondent aux thoniers actifs au sein des APP, qui sont moins nombreux que les navires inclus dans les segments CSTEP, mais qui montrent cependant la pertinence de la démarche. Il convient de considérer ces analyses comme préliminaires, mais certains résultats concordent avec des observations indépendantes d’experts, comme les coûts supplémentaires et la diminution des opportunités de captures sur une partie de la zone dans l’océan Indien pour les senneurs en 2009 (et 2008) en raison d’une recrudescence de la piraterie. De même, les analyses détaillées des coûts d’exploitation des flottilles espagnoles, par rapports aux flottilles françaises correspondraient aux différentes stratégies possibles d’utilisation accrue de DCP.

32. Avant tout, l’analyse de la rentabilité économique des flottilles thonières illustre clairement les bénéfices d’une méthodologie standardisée qui permet une première analyse comparative et qui fournit des résultats préliminaires informatifs.

Conclusions et recommandations

33. Cette étude est une première tentative d’estimation de la profitabilité des différents segments thoniers de la flotte externe de l’UE opérant dans le cadre des APP entre 2008 et 2013 dans l’Atlantique Est et Sud, le Sud-Ouest de l’océan Indien et le Centre Ouest du Pacifique.

34. Une segmentation de la flotte, sur la base des données disponibles et qui prennent en compte des stratégies de pêche identifiées lors des analyses et évaluations détaillées des APP n’a pas été possible, en raison d’un manque de données. Cette étude recommande notamment :

a. Une description des caractéristiques techniques des navires permettant une typologie plus précise des modes et de la capacité de production telles que description des engins suivant les typologies adoptées par les différentes ORGP, puissance des moteurs (principal et auxiliaire), volume des cales, capacité journalière de congélation/surgélation, utilisation de DCP, de navires de support etc. ;

b. Une amélioration de la quantité et de la qualité des données d’activités, de production et des données économiques soumises par les parties prenantes (armateurs et les administrations responsables des statistiques et autorités compétentes en matière de contrôle), en conformité avec les obligations déclaratives et les règlements européens relatifs au contrôle et à la pêche INN qui s’appliquent à la flotte externe de l’UE.

35. Cependant, cette étude démontre l’utilité d’une méthode standardisée de collecte et d’analyse des données économiques à partir de la Note de méthode, qui à l’avenir va permettre de collecter et d’analyser les

Page 10: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page x Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

données économiques nécessaires pour chaque APP, comme illustré par l’évaluation récente du protocole de l’APP avec le Gabon (COFREPECHE et al, 2015). A terme, l’approche méthodologique standardisée devrait permettre donc de disposer d’un jeu de données validées suffisamment complet pour formuler des modèles économiques dynamiques dans les synthèses et les analyses régionales des APP dans chaque bassin océanique, qui fourniraient des informations essentielles aux négociations des protocoles des Accords de Partenariat Pêche Durable.

Page 11: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xi Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Executive summary

1. This report is for the second phase of the study analysing the economic dynamics of the European (EU) distant tuna fleet involved fishing in area regulated by Regional Fisheries Management Organisations (RFMO) or through Fisheries Partnership Agreements (FPA – SFPA from 2014) between 2008 and 2013. The first phase proposed a common methodology (COFREPECHE et al, 2014) to standardise the collection and analysis of economic data for ex-post (or retrospective) and ex-ante (or prospective) evaluations prior to the negotiation of fisheries agreements and their associated protocols, and any other analyses of said FPA. In the second phase the methodology is applied to the external tuna fleets.

Fleets and fisheries

2. The EU external tuna fleet can be split into three segments active within FPAs between 2008 and 2013, seiners (92 vessels in 2013), pole and line vessels (8 in 2013) and longliners (41 vessels in 2013 ). They mainly target tuna and large pelagic species, or three groups of species: i) tropical tunas, skipjack (SKJ Katsuwonus pelamis), yellowfin tuna (YFT Thunnus albacares) and bigeye (BET Thunnus obesus), ii) large pelagics other than tuna including swordfish (SWO Xiphias gladius) and blue sharks (BSH Prionace glauca) and shortfin mako (SMA Isurus oxyrinchus), and iii) temperate tunas including albacore (ALB Thunnus alalunga).

3. EU tuna fishing vessels operate in the tropics around the globe, roughly between 20°N and 20°S in the three ocean basins i) the Eastern Atlantic included in the International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas area (ICCAT), ii) the western Indian Ocean included in the Indian Ocean Tuna Commission area (IOTC) and, to a lesser extent iii) the central and western Pacific Ocean included in the Western and Central Pacific Fisheries Commission area (WCPFC). In each of these areas, FPAs allow access to tuna resources in waters under the jurisdiction of coastal States.

4. The tropical tuna fisheries are oceanic, with coastal components that can be very important. Concentrations of the three main tropical tuna species can associate with floating objects, including Fish Aggregating Devices (FADs), which can also attract large quantities of juvenile bigeye and yellowfin tuna. Free schools of adult yellowfin and skipjack are also common in certain areas during certain seasons. Tropical tunas are usually very fertile and can reproduce all year round when environmental and oceanographic conditions are favourable.

5. Pole and line vessels were among the first gear types to target tropical tunas. Their catches are comprised of up to 80% skipjack and yellowfin tuna. Within the framework of FPAs, pole and line fishing is only carried out in the Atlantic Ocean by a small fleet of Spanish vessels (7 in 2013) and French (1 in 2013) operating between Morocco and Guinea (Conakry) from Dakar, Senegal. Pole and line vessels only produce a small fraction of total catches in comparison with those of tuna seiners and longliners but apart from EU vessels, they can be very numerous, particularly in the eastern part of the Indian Ocean (Maldives, Indonesia etc.). The combined global catch of pole and line vessels is approximately 400,000 tonnes of tropical tuna (skipjack, yellowfin and bigeye, and to a lesser extent, albacore).

6. Longliners can be divided into three sub-fleets according to the main target species: i) longliners targeting bigeye, yellowfin and albacore operating on the high seas with freezing capabilities, ii) longliners operating close to shore that land fresh tuna, and iii) longliners targeting swordfish, sharks (blue shark and shortfin mako) and other large pelagic fish (swordfish, sailfish, marlin, etc.). Longliners have a much wider activity area than the other two gear types targeting tuna and they represent a combined annual catch of nearly 600,000 tonnes of large pelagics (tuna, billfish and sharks) in the three ocean basins. Historically, tuna longliners were mainly Asian (Japanese, Taiwanese, Chinese and Korean). EU fleets operate mainly in the Atlantic and the Indian Ocean, and marginally in the Pacific. They are made up of Spanish, Portuguese, French and British vessels. In 2013, 11 Spanish longliners were active in the FPA in the ICCAT area, and 20 in the IOTC area, none in the WCPFC area. Longline catches are well below those of seiners but have a very high monetary value due to a higher valuation on the sashimi and high quality tuna markets in Asia, the United States and the EU.

Page 12: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

7. Tuna seiners target mainly 72% skipjack, 22% yellowfin and 5% bigeye and albacore. The total tonnage of tuna caught by purse seiners in the three ocean basins is very much higher than those of other gear types targeting tuna species and is around 2.5 million tonnes per year. They are mainly destined to the canning industry. EU fleets are composed of Spanish, French and Italian vessels. Some operators own purse seiners and support vessels, but these are usually registered in a non-EU country and operate in conjunction with EU vessels. In 2013, 40 EU purse seiners operated in the FPAs in the Atlantic (ICCAT area), 52 in the Indian Ocean (IOTC) and 4 in the Pacific (WCPFC).

8. Overall, stocks of tropical tunas in the three regions of the study are at higher abundance levels than the biomass ensuring productivity is at Maximum Sustainable Yield (MSY), with the exception of bigeye tuna stock in the Western and Central Pacific (WCPFC), and stocks of albacore and bigeye tuna in the Atlantic (ICCAT). The impact of FADs, which use has contributed to a marked decrease in the average size of individuals caught for major tropical tuna stocks, is currently a major issue in the three RFMOs.

9. The populations of some shark species, such as blue shark and shortfin mako appear to be stable (ICCAT assessments) and the abundance indices based on fisheries statistics would suggest stable or slightly increasing populations in the Indian Ocean. Other species, such as silky sharks (FAL Carcharhinus falciformis) and oceanic white tip (OCS Carcharhinus longimanus) appear to be in decline in recent years in the Pacific and recent assessments indicate that they are subject to overfishing. Finally, other species such as bigeye shark, thresher shark and hammerhead sharks that are classified as "vulnerable" by the IUCN are the subject of ICCAT recommendations and IOTC resolutions promoting their protection.

10. There are several binding international agreements for EU Member States and RFMOs managing highly migratory and straddling stocks that bring together the coastal States and those practicing high-seas fishing. These include the United Nations Convention on the Law of the Sea (UNCLOS) 1982, the Compliance Agreement for fishing on the high seas FAO 1993, the United Nations Agreement on the Conservation and Management of Straddling Fish Stocks and Highly Migratory Agreement of 1995 and Port State Measures, FAO 2009.

11. The three tuna RFMOs covering the geographic area of the present study (ICCAT, IOTC and WCPFC) adopted a number of technical and specific management measures for stocks of tropical tuna and large pelagic species. Usually, RFMOs establish a binding management framework for all contracting and cooperating parties, whether coastal or flag States. Apart from specific technical conservation measures, it is relatively rare that provisions of national laws go beyond those adopted by RFMOs in relation to managing fishing mortality. Therefore, the fishing fleets are usually in accordance with national regulations of coastal states with which FPAs are agreed.

12. The EU is a major market for tuna and other fish. The EU regulation on Illegal, Unreported and Unregulated fishing (IUU) was introduced in 2010 in order to eradicate IUU fishing. The application of these measures means that every fish product entering the EU territory is associated with a catch certificate. The certificate must guarantee the legal status of vessels involved in the capture and compliance with applicable management measures.

13. The main tuna products processed are purse seine caught tropical tuna (skipjack, yellowfin and to a lesser extent bigeye tuna). They can be processed into cans or loins for re-export and further processing. The Asian longline fleet mostly catch high quality yellowfin and bigeye tuna, fresh or frozen for re-export to Asian markets, the United States or the EU. EU longliners landing swordfish and sharks tranship carcasses to the EU and the fins are then exported to the Asian market.

Fleet typology and activities

14. The information available to DG MARE are provided by Member States and compiled in three separate databases i) fishing authorisations and vessel technical details for each FPA, ii) detailed quantities caught in each of the fishing zones of FPA, by species and each authorised vessel and iii) the data submitted to the Scientific, Technical and Economic Committee for Fisheries (STECF) under the DCF regulation by segments for the external fleet that bring together economic data and the quantities and values of catches

Page 13: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xiii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

by species, by segment according to vessel size and by year. Detailed data are provided by operators to national administrations as part of their regulatory obligations. They are then aggregated to preserve the anonymity of private companies and submitted by Member States to the European Commission (EC) DG MARE, JRC, STECF and to the RFMOs as part of their obligations related to resource access and the fight against IUU fishing.

15. The typology of EU external fleets initially proposed in the methodology was established on the basis of the vessel and gear technical details, and their operating strategies. However, only basic individual vessel details (length, gross tonnage and power of main engine) and gear type (longliner, pole and line, seiner) are noted. To establish a detailed typology, it is important to record and track other technical production characteristics (number of FADs, auxiliary vessels, freezing capacity, storage capacity) that would explain catches (abundance, value per species) in terms of production strategies for each segment and sub-segment of the fleet. Further analyses would also require access to catch and effort data (by species and possibly fish size) and per statistical rectangle, for the entire external tuna fleet.

16. Of all tuna vessels authorised access through 'tuna' and ‘mixed’ FPAs between 2008 and 2013, a maximum of 140 active vessels declared catches in FPAs, 4 in the Pacific Ocean, and about half of the remaining vessels in the Atlantic Ocean and the Indian Ocean. Some vessels moved their area of operation from one ocean to another during the six years studied, but very few vessels were active in two oceanic basins during the same year.

Active EU tuna vessels between 2008 and 2013, by FPA, RFMO and FAO area

RFMO Coastal States 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ICCAT 34 Morocco 7 11 15 ICCAT 34 Mauritania 12 11 11 10 21 23 ICCAT 34 Cap Verde 24 25 37 39 36 27 ICCAT 34 Guinea Bissau 25 20 22 28 27 ICCAT 34 Guinea (Conakry) 20 17 ICCAT 34 Ivory Coast 19 20 20 21 21 20 ICCAT 34 Sao Tomé e Principe 16 12 8 20 14 11 ICCAT 34 Gabon 23 26 28 29 12

Total ICCAT (zone FAO 34) 62 68 81 65 54 40

IOTC 51 Seychelles 36 29 21 21 24 22 IOTC 51 Comoros 28 22 19 19 19 18 IOTC 51 Mozambique 34 32 31 23 9 10 IOTC 51 Madagascar 58 62 50 48 49 44

Total IOTC (FAO Zone 51) 69 66 56 50 52 52

Vessels ICCAT and IOTC 3 4 1 0 1 0

Total ICCAT + IOTC 128 130 136 115 105 92

WCPO 71 Salomon Islands 4 WCPO 71 Kiribati 4 4 4 4 4 4

Total WCPO (FAO Zone 71) 4 4 4 4 4 4

17. EU Vessels active in FPAs in each ocean have decreased in number between 2008 and 2013 for the three types of fleets (longliners, pole and line and purse seiners). In 2013, 145 tuna fishing vessels were active in FPAs, of which, 41 longliners, 8 pole and line and 96 seiners (40 in the ICCAT area, 52 in the IOTC area and 4 in the western central Pacific WCPO area).

Page 14: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xiv Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Active EU tuna vessels in FPAs between 2008 and 2013 by type and RFMO

RFMO Type 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ICCAT Longliners 25 26 37 34 25 11

IOTC Longliners 35 38 35 29 28 30

ICCAT Pole and line 17 20 23 9 8 8

ICCAT Seiners 62 68 81 65 54 40

IOTC Seiners 69 66 56 50 52 52

WCPO Seiners 4 4 4 4 4 4

Total 209 218 235 191 170 145

18. Tonnage caught by fleet (type of vessel and flag State) in each FPA vary greatly from one year to another. Between 2008 and 2013, on average, more than 100 000 tonnes of tuna and other large pelagic species were caught annually through FPAs. The Spanish fleet, which generally has more and larger vessels, produced more than the French and Portuguese fleets for every vessel type.

Catch (t) by EU tuna vessels active in FPAs between 2008 and 2013, by type of vessel, flag state and RFMOs

ESP+GBR FRA PRT ESP FRA ESP FRA+ITA

LL LL LL PL PL PS PS Total

ICCAT 27,941 3,085 37,599 6,343 97,155 51,613 223,736

IOTC 8,965 5,944 930 171,618 110,794 298,250

WCPFC 89,240 89,240

Total 36,906 5,944 4,015 37,599 6,343 358,013 162,407 611,226

19. The importance of FPAs for the firms’ profitability varies from year to year, depending on whether the fleets and the resources are in the areas covered by FPAs or outside of these. For the period studied (2008-2013), longliners made on average 20% of their catches within the Atlantic FPAs, and almost twice as much in the Indian Ocean FPAs. European pole and line vessels, which are present only in the Atlantic, made on average 50% of their annual catches in FPAs. Purse seiners made approximately 25% of their catches through the Atlantic and Indian Ocean FPAs, and over 40% in the Pacific. These averages hide significant annual variations, which appear more pronounced in the Atlantic than in the Indian or Pacific Ocean. There are also some upward trends for Atlantic FPAs, and downward trends for those in the Indian Ocean since 2012 (which were confirmed in 2014), which may correspond to changes in access granted through FPAs and their protocols (eg. access closed to Gabon's waters) as well as changes in the distribution of tunas within regions.

Average catch (2008-2013) within FPAs related to overall catches, by vessel type and RFMO ICCAT IOTC WCPFC

Longliners 20% 39% Pole and line 50% Seiners 26% 24% 43%

20. Catch data by species, fleet (type of vessel and flag State) and FPA show the importance of tropical tuna species (skipjack, yellowfin and bigeye) in the catch of three fleet types. However, Spanish purse seiners and pole and line vessels fishing within FPAs catch significantly more skipjack than French vessels; and French vessels catch significantly more yellowfin tuna than Spanish vessels. Within FPAs, the Spanish, Portuguese and French longliners all target swordfish as well as sharks for the Spanish and Portuguese fleets, and bigeye, yellowfin and albacore for the French fleet. Catch composition by species suggest different fishing strategies by fleet, which had been identified in the assessments of some FPAs. However, it was not possible to confirm a typology based on fishing strategies without more detailed information on gear, fishing grounds (including depths), the use of FADs or similar strategies to increase tuna concentrations around vessels (including pole and line vessels), auxiliary vessels or other inputs.

Page 15: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xv Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

21. Fishing effort data and time spent in FPAs and other areas (private agreements, high seas) are required in order to analyse tonnage produced in each area in terms of biological and economic returns, and to establish the costs and benefits of each FPA and of combinations of several FPAs in each region. Fishing effort data are submitted to tuna RFMOs, and should be submitted in their entirety to the STECF in an aggregated format with economic data.

Economic dynamics of the EU tuna fleets

22. The retrospective study of tuna fleets operating within the FPAs presented here brought specific challenges, in particular to analyse data collected routinely by national administrations and EC services and RFMOs, and propose a synthesis based on expert opinion and information collected for individual FPA evaluations and monitoring, and from regional syntheses.

23. The methodology developed as part of this project aims to standardise the analysis of EU external fleets fishing within FPAs, including evaluations (ex-ante, ex-post) and their monitoring. It has been used as a basis for the economic analysis of the various segments of the external tuna fleet (longliners, pole and line vessels and purse seiners) which have access to the 'tuna' and 'mixed' FPAs with opportunities for tuna fishing vessels.

24. The fleet segmentation used for economic data submitted each year within the framework of the STECF economic analysis uses four categories based on vessel length (12-18m, 18-24m, 24-40m and 40m +). This segmentation is ill-suited to the analysis of the tuna fleets operating within FPAs, resulting in sampling strata that include very few vessels. This segmentation should be dropped, since it leads to substantial loss of information as economic data gathering of segments with three to five vessels (depending on the year) are either replaced with modelled data, historical averages or grouped (in clusters) with vessels in an adjacent size category that are not necessarily in the same fisheries. In addition, the clusters do not appear stable from one year to another. We also note that the vessel type code (gear 'HOK') is not suitable for tuna fishing vessels, since it groups longliners and pole and line vessels which have very different production and operating costs.

25. Finally, the 'OFR' region attributed to EU external fleets in STECF data, which includes all ocean regions (Atlantic, Indian and Pacific oceans), and within these, all FAO fishing areas, must be reviewed. It makes it impossible to compare the catches recorded for the economic segments (all oceans for some segments and / or multiple FAO zones and not affected by tuna FPAs) and those observed and available for active tuna fleets in FPAs. A breakdown of income or expense by volume and prices was therefore not possible.

26. A simple segmentation by type of vessel and gear, and catches by FAO fishing area, in accordance with those of RFMOs (longliners, pole and line vessels and purse seiners) would allow a much more complete economic analysis.

27. The analysis of economic data by segment revealed inconsistencies with respect to typical operational data of the fleets, as well as numerous missing data:

Seven of the nine segments identified have no economic data for the year 2008. The selected segments are analysed over the five years between 2009 and 2013 in order to adopt a common starting year for all segments.

We also note that days at sea data are either missing or clearly inconsistent with what we know of the activities of the fleets concerned. It is therefore impossible to develop dynamic models because these data are essential in order to create a reliable model to calculate the breakeven point (economic neutrality), which is key to determining the formation of profit and its extrapolations.

28. Analysis of the operating cycle is possible for selected segments with data available for at least three years. Given the small number of years available and the corresponding period of low inflation, the DCF series is used in current Euro prices without correction. Regarding the methodology, three types of detailed data are required for the analysis: i) vessel/gear technical details, ii) fishing activities, and iii) basic economic data, revenues and costs. In a normative accounting framework, the indicators used for the operating cycle can

Page 16: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xvi Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

generate comparative analyses between segments and measure differences in economic performance between fleets.

29. The analysis of economic data presented in this study is, to our knowledge, the first attempt conducted for all segments of the EU external tuna fleet. It is therefore not surprising that issues of validation and data consistency remain. They could certainly be addressed by the Member States concerned in future annual submissions and validation of their data to STECF.

30. For data that could be analysed, the table below provides a first summary of the profitability of different fleet segments (by flag and type (HOK = Longliners + Pole and line + Seiners). Green indicates positive profitability estimates, orange - negative, and grey indicates data that need to be verified before they can be analysed, white missing data. The number of vessels active in FPAs are divided into the DCF segments (HOK = LL Longliners + PL Pole and line; PS Seiners and VL- size vessel category in m).

Summary table of economic analysis by segment 2009-2013

MS Fishing_tech. Segments 2009 2010 2011 2012 2013

ESP HOK VL1218 PL - 2 - - - ESP HOK VL1824 PL 1 - - - -

ESP HOK VL2440 PL 17 20 8 7 7

FRA HOK VL1218 LL 13 13 13 9 12 ESP HOK VL1824 LL 2 2 3 2 - ESP HOK VL2440 LL 26 32 26 24 19 PRT HOK VL2440 LL 3 10 7 5 2 ESP HOK VL40XX LL 4 3 4 3 3 PRT HOK VL40XX LL 2 2 2 2 -

ESP PS VL40XX 26 25 27 26 27 FRA PS VL40XX 19 17 16 16 16

Legend

xx Data requiring a consistency check

Positive profitability

Negative profitability xx : number of tuna fishing vessels active within FPAs included in the segment

31. The numbers shown are for tuna vessels active in the FPAs, of which there are less than the vessels included in the STECF segments, but they demonstrate the relevance of the approach. These analyses should be considered as preliminary, but some results are consistent with independent observations of experts, such as additional costs and lower catch opportunities in part of the Indian Ocean for the purse seiners in 2009 (and 2008) due to piracy. Similarly, the detailed analysis of the operating costs of Spanish fleets, in relation to those of the French fleet corresponds to possible differences in strategies linked to increased use of FADs.

32. Above all, the analysis of the economic viability of tuna fleets clearly illustrates the benefits of a standardised methodology that allows a first comparative analysis and provides informative preliminary results.

Conclusions and recommendations

33. This study is a first attempt to estimate the profitability of the various segments of the EU’s external tuna fleet operating under FPAs between 2008 and 2013 in the eastern and southern Atlantic, the southwest Indian Ocean and the western central Pacific.

34. A segmentation of the fleet, on the basis of available data and taking into account fishing strategies identified during analysis and detailed FPA assessments was not possible due to a lack of data. This study recommends:

a. A description of the of vessels technical details allowing a more accurate typology of production modes and capacity, such as description of the gear according to the different typologies

Page 17: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xvii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

adopted by RFMOs, engine power (main and auxiliary), hold volume, daily freezing, use of FADs, support vessels etc.;

b. An improvement in the quantity and quality of activity data, production and economic data submitted by stakeholders (vessel operators and the competent authorities on statistics and control), in accordance with the reporting requirements and European regulations relating to reporting and IUU fishing that apply to the EU's external fleet.

35. However, this study demonstrates the usefulness of a standardised method of collection and analysis of economic data as proposed in the methodology, which in future should allow collecting and analysing economic data required for each FPA, as illustrated by the recent evaluation of the FPA protocol with Gabon (COFREPECHE et al, 2015). Eventually, the standardised methodology should allow a full set of validated data to be available to build dynamic economic models in the syntheses and regional analyses of FPAs in each ocean basin, which would provide critical information to negotiations on protocols for Sustainable Fishing Partner Agreements.

Page 18: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xviii Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Table des matières

Résumé .......................................................................................................................................................... iii

Executive summary ...................................................................................................................................... xi

Table des matières .................................................................................................................................... xviii

Introduction .................................................................................................................................................... 1

1. Systèmes halieutiques et production des flottilles ............................................................................. 2

1.1 Description des flottilles de l’UE impliquées dans la pêche thonière .................................................. 2

1.1.1 Océanographie ........................................................................................................................... 3

1.1.2 Pêcheries par zone géographique .............................................................................................. 3

1.2 Espèces cibles et les captures accessoires – Etat actuel des stocks ................................................. 5

1.2.1 Etat des stocks exploités ............................................................................................................ 5

1.2.2 Impacts sur les écosystèmes - Espèces accessoires et non ciblées par les pêcheries.............. 6

1.3 Etats des espèces capturées dans les prises accessoires ................................................................. 9

1.3.1 Requins ...................................................................................................................................... 9

1.3.2 Istiophoridés ..............................................................................................................................10

1.3.3 Mesures de gestion et recommandations pour les prises accessoires ......................................10

1.4 Cadre de gestion : organisations et mesures en place ......................................................................10

1.4.1 Les accords internationaux .......................................................................................................10

1.4.2 Les organisations de pêches régionale .....................................................................................10

1.4.3 Autres organisations régionales et sous régionales ..................................................................13

1.4.4 Suivi, contrôle et surveillance ....................................................................................................15

1.4.5 L’Union européenne et les règlements nationaux .....................................................................16

1.4.6 Accords de Partenariat dans le secteur de la Pêche Durable (APP/APPD) ..............................16

1.5 Unités de productions : modes et stratégies de pêche ......................................................................16

1.5.1 Engins de pêche et stratégies ...................................................................................................17

1.5.2 Unités de production par région ................................................................................................18

1.5.3 Unités sociales de production....................................................................................................21

1.6 Flux de produits, transformations et marchés finaux .........................................................................23

1.6.1 Produits transformés dans les régions d’origines ......................................................................23

1.6.2 Transbordements et les ports de débarquements dans les différentes régions ........................25

2 Typologie des flottilles thonières de pêche externe de l'UE ............................................................ 26

2.1 Segmentations proposées pour les flottilles entre 2008 et 2013 .......................................................26

2.1.1 Méthodologie .............................................................................................................................26

2.1.2 Navires actifs au sein des APP .................................................................................................26

2.1.3 Captures et stratégies des palangriers et des canneurs (segment DCF HOK) .........................31

2.1.4 Captures et stratégies de pêche des senneurs (segment DCF PS) ..........................................36

2.2 Autorisations, activités et captures ....................................................................................................40

Page 19: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xix Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

2.2.1 Données disponibles .................................................................................................................40

2.2.2 Effort de pêche et captures .......................................................................................................41

2.3 Données économiques CSTEP .........................................................................................................45

2.3.1 Segmentation CSTEP ...............................................................................................................45

2.3.2 Données CSTEP disponibles ....................................................................................................45

2.4 Discussion et recommandations........................................................................................................46

3 Dynamique économique des flottilles thonières de pêche externe de l'UE .................................... 49

3.1 Données économiques ......................................................................................................................49

3.1.1 Données CSTEP utilisables ......................................................................................................50

3.1.2 Autres données .........................................................................................................................51

3.2 Modélisation économique ..................................................................................................................51

3.2.1 Charges d'exploitation et valeur ajoutée....................................................................................51

3.2.2 Modèle dynamique ....................................................................................................................52

3.3 Résultats économiques et financiers des différents segments ..........................................................53

3.3.1 Choix des cas d’étude et analyse du cycle d’exploitation ..........................................................53

3.3.2 Canneurs (LP) et palangriers (LL) espagnols de 12 à 18 mètres ..............................................55

3.3.3 Palangriers français de 12 à 18 mètres .....................................................................................57

3.3.4 Palangriers et canneurs espagnols de 18 à 24 mètres .............................................................59

3.3.5 Palangriers et canneurs espagnols entre 24 et 40 mètres ........................................................61

3.3.6 Palangriers portugais entre 24 et 40 mètres .............................................................................63

3.3.7 Palangriers espagnols de plus de 40 mètres.............................................................................65

3.3.8 Palangriers portugais de plus de 40 mètres ..............................................................................67

3.3.9 Senneurs espagnols de plus de 40 mètres ...............................................................................69

3.3.10 Senneurs français de plus de 40 mètres ...................................................................................71

3.4 Données économiques comparées ...................................................................................................72

3.4.1 Canneurs (PL) et palangriers (LL) de 12 à 18 mètres ...............................................................72

3.4.2 Palangriers (LL) et canneurs (PL) de 24 à 40 mètres ................................................................73

3.4.3 Palangriers de plus de 40 mètres ..............................................................................................74

3.4.4 Senneurs de plus de 40 mètres.................................................................................................75

3.4.5 Récapitulation et discussion des analyses économiques ..........................................................75

4 Discussion et recommandations générales ...................................................................................... 77

5 Références ............................................................................................................................................ 79

5.1 Bibliographie .....................................................................................................................................79

5.2 Références électroniques ..................................................................................................................80

Annexes ........................................................................................................................................................ 81

Page 20: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xx Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Liste des figures et tableaux

Figures

Figure 2.1 : Nombres de navires actifs dans le cadre des APP entre 2008 et 2013 par métier et pavillon (zones CICTA et CTOI) ........................................................................................................................................30

Figure 2.2 : Composition des captures par espèces pour les palangriers ESP et PRT dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) ........................................................................................................................................................33

Figure 2.3 : Composition des captures par espèces pour les palangriers ESP+GBR, FRA et PRT dans la région CTOI, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CTOI (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) ........................................................................................................................................................34

Figure 2.4 : Composition des captures par espèces pour les canneurs ESP et FRA dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) 36

Figure 2.5 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP et FRA dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) 38

Figure 2.6 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP et FRA+ITA dans la région CTOI, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CTOI (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) .................................................................................................................................................................39

Figure 2.7 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP dans la région WCPFC dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la WCPFC (droite) (pourcentage sur total 2008-2013) ..39

Figure 2.8 : Composition spécifique des captures APP (tonnes) par espèce, flottille et ORGP (total 2008-2013) .................................................................................................................................................................44

Tableaux

Tableau 1.1 : Navires ciblant les thonidés tropicaux par métier et bassin océanique (2011-2012) .................... 4

Tableau 1.2 : Etats des stocks selon les dernières évaluations des ORGP (CICTA, CTOI et WCPFC) ........... 8

Tableau 1.3 : Tableau récapitulatif des principales mesures en place par ORGP.............................................12

Tableau 1.4 : APP de l’UE et possibilités de pêche thonière .............................................................................18

Tableau 1.5 : Captures par espèces, engins et région en 2013, tous pavillons confondus ...............................20

Tableau 2.1 : Navires thoniers UE actifs entre 2008 et 2013, par APP, ORGP et zone FAO ...........................27

Tableau 2.2 : Nombre moyen d’APP par navire/ APP existants entre 2008-2013, par ORGP et métier ...........28

Tableau 2.3 : Palangriers UE actifs au sein des APP entre 2008 et 2013 .........................................................28

Tableau 2.4 : Canneurs UE actifs au sein des APP (zone CICTA) entre 2008 et 2013 ....................................29

Tableau 2.5 : Senneurs UE actifs au sein des APP entre 2008 et 2013 ...........................................................29

Tableau 2.6 : Caractéristiques techniques des thoniers UE actifs au sein des APP (moyennes 2008-2013)* ..31

Tableau 2.7 : Captures (t) des Palangriers (LL) UE sous APP entre 2008 à 2013 (tonnes) ..............................32

Tableau 2.8 : Captures (t) des Palangriers (LL) UE par ORGP et EM entre 2008 à 2013 (tonnes) ..................32

Tableau 2.9 : Pourcentage des captures totales sous APP pour Palangriers (LL-ELL) UE 2008-2013 ............32

Tableau 2.10 : Captures (t) des Canneurs (LP) UE dans le cadre des APP (2008-2013) .................................35

Tableau 2.11 : Captures totales (t) des Canneurs (LP) UE en zone CICTA entre 2008 à 2013 (tonnes) ..........35

Page 21: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page xxi Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Rapport final

Tableau 2.12 : Pourcentage des captures totales dans le cadre des APP pour les Canneurs (LP) UE par rapport aux captures totales enregistrées en zone CICTA – période 2008-2013 .................................................35

Tableau 2.13 : Captures (t) des Senneurs (SP) EU dans le cadre des APP (2008-2013) .................................37

Tableau 2.14 : Captures (t) des Senneurs (SP) UE dans les zones couvertes par les ORGP thonières (2008-2013) ........................................................................................................................................................37

Tableau 2.15 : Pourcentage des captures totales sous APP pour les Senneurs (SP) UE par rapport aux captures totales enregistrées en zones CICTA, CTOI & WCPFC – période 2008-2013 .........................................38

Tableau 2.16 : Captures totales (t) enregistrées par APP, flottille et État membre, entre 2008 et 2013 ............42

Tableau 2.17 : Captures globales des espèces les plus déclarées (APP 2008-2013) ......................................43

Tableau 2.18 : Captures moyennes annuelles (t) par navire et métier au sein des APP (2008-2013) ..............44

Tableau 2.19 : Données de captures par État membre pour OFR, HOK et PS dans le fichier CSTEP 2015 ....46

Tableau 2.20 : Captures déclarées (t) par les flottilles portugaises HOK VL2440 et 40XX ...............................46

Tableau 3.1 : Nombre de navires inclus dans les segments des données CSTEP utilisées .............................49

Tableau 3.2 : Nombre de navires actifs dans les APP pour les segments CSTEP analysés ............................50

Tableau 3.3 : Synthèse des données technico-économiques par segment de métier .......................................52

Tableau 3.4 : Synthèse des hypothèses de la modélisation économique .........................................................53

Tableau 3.5 : Segments DCF retenus pour l’analyse économique....................................................................53

Tableau 3.6 : Comparaison ESP – FRA des canneurs et palangriers de 12 à 18 mètres .................................73

Tableau 3.7 : Comparaison ESP – PRT des canneurs et palangriers de 24 à 40 mètres .................................74

Tableau 3.8 : Comparaison ESP – PRT des palangriers de 40 mètres et plus .................................................74

Tableau 3.9 : Comparaison ESP – FRA des senneurs de 40 mètres et plus ....................................................75

Tableau 3.10 : Tableau résumé des analyses économiques par segment CSTEP ...........................................76

Annexe B : Fichiers de données utilisés et consultés

Annexe B - Tableau 1 : Données du fichier des autorisations de pêche par accord .........................................84

Annexe B - Tableau 2 : Informations publiques du fichier Navires de 20 m ou plus CICTA ..............................84

Annexe B - Tableau 3 : Informations publiques du fichier Navires CTOI ...........................................................85

Annexe B - Tableau 4 : Segments de flotte DCF ..............................................................................................85

Annexe B - Tableau 5 : Codes engins UE-DCF ................................................................................................86

Annexe B - Tableau 6 : Codes Engins CICTA ...................................................................................................86

Annexe B - Tableau 7 : Codes Engins CTOI .....................................................................................................86

Annexe B - Tableau 8 : Noms des espèces les plus déclarées pour l’ensemble des captures au sein des APP 2008-2013 ................................................................................................................................................86

Annexe B - Tableau 9 : Noms des espèces les plus déclarées des palangriers dans l’océan Indien (LLE – CTOI Area 51 APP) entre 2008-2013 ................................................................................................................87

Annexe B - Tableau 10 : Navires opérants dans les OFR, fichier CSTEP 2015 et ‘cluster’ ..............................89

Page 22: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Introduction

La Note de méthode pour l’analyse de la dynamique économique des flottilles thonières de l'Union européenne (UE) opérant dans le cadre des accords de partenariat dans le secteur de la pêche (APP) propose une standardisation de la collecte et de l’analyse des données économiques pour les évaluations ex post (ou rétrospective) et ex ante (ou prospective) préalables aux négociations de protocoles de chaque APP (COFREPECHE et al, 20141). Pour chacun de ces accords, l’approche préconisée porte notamment sur la première mise sur le marché, les charges d’exploitation, les résultats économiques et financiers, et pour les entreprises de transformation associées aux flottilles européennes, une analyse de la valeur ajoutée et de sa répartition.

Depuis la réforme de la politique commune des pêches (PCP) de l’UE en janvier 2014 les accords de pêche de l’UE avec des pays tiers sont dénommés accords de partenariats dans le domaine de la pêche durable (APPD). Toutefois, l’étude concernant l’analyse de données antérieures à 2014, le terme « APP » sera conservé dans le présent rapport.

Les bénéfices d’une approche standardisée ont été démontrés en 2015 pour la première fois pour les évaluations du Protocole de l’APP entre l’UE et la République gabonaise (COFREPECHE et al, 20152). Au fur et à mesure des analyses des APP et protocoles offrant des opportunités de pêche aux flottilles thonières, cette approche permettra de comparer les aspects plus complexes de la dynamique économique des flottilles. Les différentes études réalisées dans le cadre des évaluations durant ces dernières années ne répondant pas à une méthodologie standardisée, il n’a pas été possible de s’appuyer sur ces travaux pour définir avec précision la profitabilité des flottilles européennes au sein de l’ensemble des APP thoniers. Les résultats issus de l’étude des APP de chaque bassin océanique ne peuvent être qu’indicatifs. Cependant, ils permettent i) d’illustrer les avantages et la mise en œuvre d’une approche standardisée pour l’ensemble des APP thoniers, ii) de dégager des éléments de typologie des flottilles, et iii) d’émettre des recommandations pour améliorer l’analyse, le suivi et les évaluations de la dynamique économique des flottilles à l’échelle des Organisations Régionales de Gestion des Pêcheries (ORGP) concernées (la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique - CICTA, la Commission des Thons de l’Océan Indien - CTOI et la Commission des Pêches pour le Pacifique Occidental et Central - WCPFC).

Le rapport comporte trois parties, une présentation des systèmes halieutiques et des activités des flottilles, une typologie des flottilles de pêche thonière externe de l’UE basée sur les données d’activité et de production entre 2008 et 2013, et une analyse des résultats économiques des flottilles.

1 COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2014. Analyse économique de la flotte thonière de l’UE – Note de méthode. Contrat cadre MARE/2011/01 – Lot 3, contrat spécifique n°09. Bruxelles, 32 p. Document consultable en ligne sur le site de la DG MARE : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/tuna-fleets-rfmo-fpa/doc/tuna-fleets-methodological-note_fr.pdf 2 COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2015. Évaluation rétrospective et prospective du protocole de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l’Union européenne et la République gabonaise. MARE/2011/01 – Lot 3, contrat spécifique n°14. Bruxelles, 162 p. Document consultable en ligne sur le site de la DG MARE : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/gabon/doc/report-gabon_fr.pdf

Page 23: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 2 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1. Systèmes halieutiques et production des flottilles

Les informations détaillées dans cette partie ont été actualisées à partir des travaux réalisés dans le cadre des trois évaluations régionales conduites dans l’océan Pacifique (POSEIDON et al, 20133), l’océan Atlantique Est (COFREPECHE et al, 20134) et dans l’océan Indien (POSEIDON et al, 20145).

1.1 Description des flottilles de l’UE impliquées dans la pêche thonière

Les flottilles « thonières » externes de l’UE sont de trois types, senneurs, canneurs et palangriers. Elles ciblent principalement les thonidés et espèces pélagiques de grandes tailles, ou trois groupes d’espèces : i) les thons tropicaux, ii) les grandes espèces pélagiques autres que les thonidés6, et iii) les thons tempérés qui ne sont pas inclus dans cette étude7.

Les thons dits « tropicaux » regroupent trois espèces, l’albacore (YFT Thunnus albacares), le listao (SKJ Katsuwonus pelamis) et le patudo ou thon obèse (BET Thunnus obesus). Les pêcheries8 ciblant ces espèces sont localisées dans une bande de latitude continue autour du globe, approximativement entre 20°N et 20°S, avec quelques variations locales comme dans l’Atlantique où la limite nord de répartition atteint 10°N. L’aire de distribution des thons tropicaux couvre en fait une zone encore plus vaste, allant approximativement des latitudes 50°N à 50ºS, là où les températures de l'eau dépassent les 18ºC environ, le seuil de tolérance thermique moyenne minimum du listao et de l’albacore, alors que le thon obèse peut être trouvé dans des températures plus froides et le germon (ALB Thunnus alalunga) est une espèce de milieux tempérés.

Les pêcheries thonières tropicales sont océaniques, avec une composante côtière très importante dans l’ouest de l'océan Indien. Des concentrations très importantes des trois espèces principales peuvent nager en association avec des objets flottants, qui peuvent aussi regrouper d'importantes quantités de juvéniles de thon obèse et d’albacore. Des bancs libres d’adultes d’albacore et de listao sont également fréquents dans certaines zones durant certaines saisons. Les thons tropicaux sont généralement très féconds et peuvent se reproduire toute l'année lorsque les conditions environnementales et océanographiques sont favorables.

Les palangriers peuvent être divisés en sous-flottilles, en fonction des principales espèces cibles (albacore, thon obèse, germon, espadon et / ou requins) :

les palangriers ciblant le thon obèse, l'albacore et du thon germon opérant en haute mer avec des capacités de surgélation, ou

les palangriers opérant plus près des côtes et débarquant des thons frais, et

les palangriers ciblant l'espadon (SWO) et d’autres grandes espèces pélagiques avec des prises accessoires de requins significatives voir même comme cibles principales.

En général, les palangriers ont une aire d’activité beaucoup plus étendue que les deux autres métiers ciblant les thonidés. Historiquement, les palangriers ciblant les thons, surgelés et frais, sont principalement asiatiques (japonais, taïwanais, chinois et coréens). Ils représentent une prise annuelle combinée de près de 600 000 tonnes de thon et d'espadon dans l'Atlantique Est, le Pacifique central et occidental et l’ouest de l’océan Indien. Les captures des palangriers sont bien inférieures à celles de la pêche à la senne mais représentent

3 POSEIDON, MRAG, COFREPECHE et NFDS, 2013. Review of tuna fisheries in the Pacific Ocean (Framework contract MARE/2011/01 – Lot 3, specific contract 6). Brussels, 118p. Document consultable en ligne sur le site de la DG MARE : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/tuna_west_and_central_pacific/tuna-fisheries-western-and-central-pacific_en.pdf 4 COFREPECHE, POSEIDON, MRAG et NFDS, 2013. Revue des pêcheries thonières dans l’océan Atlantique Est (Contrat cadre MARE/2011/01 – Lot 3, contrat spécifique 5). Bruxelles, 123p. Document consultable en ligne sur le site de la DG MARE : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/tuna-east-atlantic/report-tuna-fisheries-in-the-east-atlantic_fr.pdf 5 POSEIDON, MRAG, NFDS et COFREPECHE, 2014. Review of tuna fisheries in the western Indian Ocean (Framework contract MARE/2011/01 – Lot 3, specific contract 7). Brussels, 165p. Document consultable en ligne sur le site de la DG MARE : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/tuna-western-indian-ocean/report-tuna-fisheries-western-indian-ocean_en.pdf 6 Telles que marlins, espadons, istiophoridea. 7 Tels que le thon rouge le germon. 8 Le terme pêcherie utilisé dans ce présent rapport reprend la définition proposée dans le cahier des charges, à savoir : pêcheries considérées comme un ensemble bio-géographique plus ou moins homogène en terme physique et biologique.

Page 24: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 3 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

une valeur beaucoup plus élevée étant donné la valorisation plus importante sur le marché du sashimi et des thons de qualités supérieures en Asie, aux États-Unis et dans l’UE.

Les canneurs sont parmi les plus anciens métiers ciblant les thonidés tropicaux. Leurs prises sont composées principalement de listao (80 %) et d’albacore. La pêche à la canne des flottilles de l’UE n’est pratiquée que dans l’océan Atlantique et reste mineure en terme de captures. Par contre, les canneurs sont très nombreux dans la partie orientale de l'océan Indien (Maldives, Indonésie etc.). Les captures sont mineures en comparaison de celles de thoniers senneurs et des palangriers. Les captures mondiales combinées sont d’environ 400 000 tonnes de thons tropicaux et, dans une moindre mesure, de germons.

Les thoniers senneurs pratiquent une pêche multi-spécifique capturant principalement le listao (72 %), l’albacore (22 %) et un peu de thon obèse (5 %) et de germon. Le volume total des captures de thons réalisées par les senneurs dans les trois régions océaniques de l'étude avoisinent 2,5 millions de tonnes par an. Ces captures sont destinées principalement à l'industrie de la conserve.

1.1.1 Océanographie

Au niveau de chaque bassin océanique, la distribution des thonidés est localisée autour des zones à forte production primaire. Ces dernières sont habituellement associées à des structures océanographiques telles que confrontations de masses d’eau, et remontées d'eau (upwellings). Les modèles de la température de surface de la mer indiquent également les zones de présence des thons tropicaux.

Dans les régions tropicales de l'Atlantique Est, des zones de productivité plus élevée se développent en raison des grandes surfaces de l'océan couplées à des courants sous-marins notamment en face du Gabon et plus globalement dans le golfe de Guinée.

Dans l'océan Indien, durant la saison de la mousson, les processus d’upwellings se produisent principalement le long de la côte somalienne à la suite d'une circulation générale dans la mer d'Oman, et inversement par le nord, contribuant au bloom du phytoplancton et ce deux fois par an. Dans l'ouest de l’océan Pacifique la pêche tropicale est fortement influencée par les principaux systèmes de courant équatoriaux. L’interaction entre le courant équatorial et les alizés crée l'upwelling équatorial, qui apporte à la surface une eau riche en nutriments fournissant les conditions pour une production primaire élevée.

Une autre caractéristique océanographique commune des pêcheries ciblant les thonidés tropicaux est leur localisation proche d’une thermocline relativement peu profonde, de 50 à 100 mètres, entrainant une agrégation des thons proche de la surface permettant leurs captures par les différents engins dans les zones avec une température de surface de l'ordre de 25ºC. Cette température semble être liée au regroupement des thons tropicaux notamment pendant la période de ponte.

Les pêcheries détaillées ci-dessous ciblent les thons tropicaux, et autres grandes espèces pélagiques et requins, dont les aires de distribution chevauchent celle de la pêche de thons tropicaux.

1.1.2 Pêcheries par zone géographique

1.1.2.1 Océan Atlantique Est

Dans l’océan Atlantique Est, les métiers à la palangre opèrent dans l’ensemble de l'océan Atlantique entre les latitudes 50°N et 40°S. Les palangriers ciblant le germon opèrent sur les zones tempérées nord et sud. La pêche du thon à la palangre chevauche celle à la senne coulissante, entre la côte africaine, 30°O et 20°N et 20°S. La pêche à la palangre de surface qui cible l'espadon et les requins est distribuée entre 10ºN et 40°S dans l'océan Atlantique.

La pêche à la canne capture principalement du listao (plus de 80 %) ainsi que l'albacore. Dans l'Atlantique cette pêcherie est principalement localisée au large du Sénégal, de la Mauritanie et du Ghana, des canneurs sont basés dans les zones autour des îles Canaries et de Madère.

La pêche à la senne est réalisée au niveau de la zone équatoriale, dans le golfe de Guinée et les eaux côtières des pays d’Afrique de l’ouest, allant du Maroc au nord, jusqu’à l’Angola au sud. Bien que quelques senneurs

Page 25: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 4 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

interviennent dans l’Atlantique Ouest, la majorité de l’activité est localisée entre la côte africaine et 30° de latitude Ouest.

1.1.2.2 Ouest de l’océan Indien

Dans l’océan Indien, les métiers à la palangre ciblant le thon obèse et l’albacore opèrent au large des côtes somaliennes et dans le bassin somalien. Les pêcheries débarquant du poisson frais opèrent en dessous de 10°S à l’Est de Madagascar et autour de l’Ile Maurice. La pêche à l’espadon a une distribution similaire, s’étendant au sud vers le canal du Mozambique et jusqu’à 30°S.

La pêche à la canne est presque exclusivement réalisée par les navires des Maldives à l’intérieur de la Zone Economique Exclusive (ZEE) et ne comprend pas de navires de l'UE. Les captures de cette pêche sont considérables (autour de 90 000 tonnes). Certaines unités (en très petit nombre) pourraient opérer localement dans d’autres ZEE.

Les métiers à la senne sont réparties dans trois grandes zones principales, qui sont par ordre d’importance, la ZEE des Seychelles et les eaux internationales l’entourant, le bassin somalien jusqu’à 15°N – 20°N qui correspond à la zone de pêche sur DCP la plus active, et le canal du Mozambique dans lequel des pêches sont réalisées sur une base saisonnière.

Enfin, bien que de petites embarcations pêchant avec un filet maillant opèrent dans toutes les régions océaniques, les métiers de la pêche artisanale côtière qui ciblent les thons sont particulièrement importants, mais partiellement documentées. Une pêche traditionnelle au filet maillant saisonnière est pratiquée dans la péninsule arabique. Les captures sont majoritairement composées d’albacore et de listao. Les captures totales se montent à 170 000 tonnes de thons tropicaux et de germon. Un important métier artisan à la ligne côtière saisonnière qui cible les thons lorsqu’ils approchent du rivage existe, dont les captures représentaient 82 000 tonnes de thons tropicaux et quelques prises mineures de germon en 2013.

1.1.2.3 Pacifique occidental et central

Dans l'océan Pacifique, la pêche à la palangre représente de 10 à 15 % des captures réalisées dans l'océan Pacifique occidental. Les palangriers congélateurs exploitent les ressources thonières principalement dans la bande de latitude 10°N et 10ºS. Des petites unités pêchant à la palangre le germon pour une valorisation en thon frais travaillent dans la zone du Pacifique central et autour de 10ºS.

La pêche à la canne est surtout pratiquée par des navires battant pavillon japonais qui capturent 160 000 tonnes dans les eaux Pacifique occidental et central (WCP) et dans leur propre ZEE.

La pêche à la senne dans le Pacifique occidental et central est la plus étendue dans le monde. Elle est importante à la fois en termes de volume des captures et d’étendue géographique. Elle est répartie au long de l'axe équatorial, avec la plus forte concentration de l'effort de pêche entre les longitudes 150°E et 160ºE.

Un résumé du nombre de navires totaux et de l'UE par région océanique et par type d’engin est présenté dans le Tableau 1.1.

Tableau 1.1 : Navires ciblant les thonidés tropicaux par métier et bassin océanique (2011-2012)

Atlantique Est Océan Indien Pacifique central et

occidental

Types de navire TOTAL UE TOTAL UE TOTAL UE

Thoniers senneurs 65 23 64 29 280 4

Palangriers 420 ≈ 150 2 041 25 ≈ 3 500 3

Canneurs * 8 698 0 ≈ 150 n/a

(*) pas d'estimation fiable disponible Source : Compilation à partir des rapports régionaux

Page 26: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 5 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1.2 Espèces cibles et les captures accessoires – Etat actuel des stocks

1.2.1 Etat des stocks exploités

Dans l’ensemble, les stocks de thons dans les trois régions à l'étude sont à des niveaux d’abondance supérieurs à la biomasse assurant une productivité au rendement maximal durable (RMD)9, à l'exception du stock de thon obèse dans la région du Pacifique occidental et central de la WCPFC, et des stocks de germon et de thon obèse dans la région Atlantique de la CICTA. Un bref résumé pour chaque stock est donné ci-dessous, et une synthèse dans est détaillée à la suite de ce résumé dans le Tableau 1.2.

D’une façon générale, il faut noter que la productivité des stocks d’albacore et de thon obèse pourrait avoir été considérablement réduite en raison de la part plus importante des juvéniles dans les captures des thoniers senneurs, suite notamment à l'accroissement de l'activité de pêche de ces navires sur DCP.

1.2.1.1 Océan Atlantique

Il existe deux stocks (oriental et occidental) de listao (SKJ - Katsuwonus pelamis) dans l'océan Atlantique. Le stock oriental est capturé de façon beaucoup plus importante et produit la majorité des listao dans les pêcheries de la CICTA. Le stock a été évalué pour la dernière fois en 2014 et est estimé ne pas être surexploité et ne pas être soumis à la surpêche.

La dernière évaluation du stock d'albacore (YFT - Thunnus albacares) de l'Atlantique a été menée en 2011. Il est possible que le stock puisse faire l'objet d'une surpêche. Le Comité permanent pour la recherche et les statistiques de la CICTA (SCRS) a recommandé que les captures de juvéniles d'albacore soient réduites (captures associées aux DCP). Les projections ont montré que des captures totales inférieures à 110 000 tonnes permettraient la restauration de la biomasse du stock reproducteur au niveau du RMD d'ici 2016 avec une probabilité de 60 %. Le SCRS a donc recommandé d'adopter 110 000 tonnes comme Total admissible de capture (TAC) annuel pour cette espèce. Les captures moyennes d’albacore de ces dernières années (144 000 tonnes) ont été au-delà de la limite de référence du RMD.

La plus récente évaluation du stock de thon obèse (BET - Thunnus obesus) conduite en 2015 suggère que le stock est actuellement surexploité et en surpêche. Suite à la dernière réunion ordinaire de la CICTA en novembre 2015 et fort de cette conclusion, de nouvelles mesures techniques vont donc être mise en place (limites de capture, limites à la capacité de pêche, une régulation de la pêche sous DCP, des fermetures spatio-temporelles, etc.). Il est à noter que le TAC a été diminué à 65 000 tonnes pour les prochaines années (il était de 85 000 tonnes précédemment).

Pour le germon (ALB - Thunnus alalunga), la dernière évaluation des stocks Nord et Sud a été réalisée en 2013. Concernant le stock Nord, il n’est pas considéré en surpêche mais la biomasse du stock reproducteur est surexploitée. La Recommandation de la CICTA 13-05 établi un TAC de 28 000 tonnes de 2014 à 2016, suivant l'avis du SCRS. Cependant, les captures autorisées en vertu de la recommandation [13-05] dépassent les 28 000 tonnes, en raison de captures autorisées pour certaines parties contractantes et qui ne sont pas inclues dans la table d'allocation. Pour le stock du Sud, d’importantes incertitudes persistent sur l’état du stock. Le scénario le plus probable indique que le stock est surexploité et fait l’objet d’une surpêche10. Suite à l'avis du SCRS, le TAC a été abaissé à 24 000 tonnes (recommandations de la CICTA 11-05 et 13-06). Là aussi, les captures autorisées en vertu de la Rec. 13-06 dépassent de fait les 24 000 tonnes en raison d'allocations individuelles non inscrites dans la table d’allocation. La recommandation prévoit également d'améliorer la surveillance et les déclarations des captures.

9 Le rendement maximal durable (RMD) est le rendement moyen d’un stock qui peut être prélevé pendant une période indéterminée dans des conditions environnementales constantes tout en garantissant le renouvellement de la ressource. Surpêche : le niveau de la mortalité par pêche estimé est supérieur à celui associé à une productivité du stock au RMD. Surexploitation : le niveau de la biomasse estimée est inférieur à celui associé à une productivité du stock au RMD. 10 La probabilité du scenario décrit dans le corps du texte est de 57 %. Il faut toutefois noter qu’il existe une probabilité de 30 % que la biomasse soit supérieure aux objectifs de la CICTA et que la mortalité par pêche soit inférieure à ceux-ci. Enfin une probabilité de 13 % que le stock soit surexploité ou fasse l’objet de surpêche (l’une ou l’autre probabilité). D’après le rapport du SCRS : (http://www.iccat.int/Documents/SCRS/ExecSum/ALB_FR.pdf).

Page 27: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 6 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1.2.1.2 Océan Indien

La dernière évaluation du stock de listao (SKJ) a été réalisée en 2014 avec un résultat similaire à celle conduite en 2011. Basée sur la moyenne des captures au cours des cinq années précédentes (2009-2013 représentant environ 401 000 tonnes) qui sont restées inférieures à celles estimées pour atteindre le RMD, il est ainsi déterminé que le listao n’est pas surexploité et ne fait pas l'objet de surpêche. Néanmoins, certaines préoccupations se posent par rapport aux tendances à la hausse du nombre de DCP utilisés et à la diminution des captures de listao sur bancs libres. Ces indicateurs sont mal compris et nécessitent une approche de précaution.

Les résultats de la plus récente évaluation du stock d’albacore (YFT) réalisée en 2014 suggèrent que le stock n’est actuellement pas surexploité, bien qu'il soit possible que les points de référence cibles puissent avoir été dépassés pendant la période de fortes captures notamment entre 2003 et 2006. La diminution des efforts de pêche à la palangre et à la senne, particulièrement entre 2008 et 2010 en raison de la piraterie dans la région, ont considérablement réduit la pression sur le stock de l'océan Indien dans son ensemble, contribuant à ramener le niveau de la mortalité par pêche sous le niveau associée à une productivité du stock au RMD. Le stock n’était donc pas surexploité et ne faisait pas l'objet de surpêche. Cependant cette tendance s’est maintenant inversée et les captures totales enregistrées en 2013 dépassaient le niveau du RMD de 17 %.

L’évaluation la plus récente pour le thon obèse (BET) a été réalisée en 2013, et mise à jour en 2014 avec les nouveaux indicateurs. Les résultats sont conformes aux évaluations précédentes et le stock est considéré être en bonne état, ne faisant l'objet ni de surexploitation, ni de surpêche. La diminution de l'effort de pêche des flottilles palangrières a réduit la pression sur ce stock. Le niveau actuel de la pression de pêche actuelle paraît pouvoir être maintenue sans que crainte d'un risque de surexploitation dans un proche avenir.

Les évaluations indiquent que le stock de germon (ALB) n’est pas surexploité et pas soumis à la surpêche, bien que cette estimation doive être prise avec prudence en raison de l'incertitude dans les résultats. Le maintien de l'effort de pêche actuel sur le stock de germon se traduirait par des baisses futures de la population. Cette situation est en partie due à une délocalisation de la flotte des palangriers en raison de la piraterie vers les lieux de pêche du germon plus au sud.

1.2.1.3 Pacifique occidental et central

Dans l'évaluation la plus récente du stock de listao (SKJ) dans la région (à partir de 2014), il a été déterminé que le stock ne subit ni surexploitation, ni surpêche. Les prises récentes sont légèrement au-dessus du niveau du RMD de référence. Les captures de cette espèce dans la région WCPFC représentent plus de 35 % des captures mondiales.

Les captures d’albacore (YFT) sont proches voir légèrement au-dessus du RMD (estimé à 590 000 tonnes). Cependant, le stock n’est pas considéré comme surexploité ni soumis à la surpêche. En termes de perspectives, il est estimé que le stock ne peut pas supporter de nouvelles hausses de captures étant probablement proche de sa pleine exploitation.

L'évaluation la plus récente du thon obèse (BET) a été réalisée en 2014 par les scientifiques du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (SPC), avec un certain nombre de variations dans le modèle et les hypothèses à l'égard de l'évaluation précédente. Les résultats indiquent que le stock de thon obèse est surexploité et est soumis à la surpêche. La mortalité par pêche devrait être réduite de 36 % par rapport aux niveaux de 2008-2011.

1.2.2 Impacts sur les écosystèmes - Espèces accessoires et non ciblées par les pêcheries

1.2.2.1 La pêche à la palangre

En dehors des thonidés et autres grandes espèces pélagiques, les requins représentent une part importante des prises des palangriers, soit en tant qu’espèces cibles (représentant une majorité des captures de certaines flottes comme les palangriers portugais et espagnols) soit en tant que prises accessoires ou involontaires.

Page 28: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 7 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les tortues sont aussi capturées à la palangre, en particulier les palangres de surface. Le nombre global de tortues capturées en association avec les pêcheries à la palangre est incertain, bien que des observations scientifiques menées dans l'océan Indien indiquent un taux de capture de l’ordre de 0,02 tortues par 1 000 hameçons déployés. Ces prises accessoires de tortues peuvent avoir un effet très préjudiciable sur leurs populations en raison de leur croissance lente et reproduction tardive. Certaines de ces espèces sont listées comme vulnérables par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (Gilman et Lundin, 2008).

1.2.2.2 La pêche à la canne

Les canneurs, du fait même du fonctionnement de la pêche présentent un très faible niveau de prises accessoires. Les appâts utilisés sont comptabilisés comme des captures accessoires. Il s’agit normalement de petites espèces pélagiques ou des espèces récifales. Il est estimé qu’il faut 11,6 % d'appât en poids par tonne de thon capturée.

Certaines pêcheries peuvent capturer un nombre important de thons juvéniles, du même ordre que les captures des senneurs pêchant en association avec les DCP.

1.2.2.3 La pêche à la senne

L'impact de la pêche à la senne est largement tributaire de la stratégie de pêche. Les impacts les plus importants sont observés dans le cas des opérations sur DCP. Les captures sont alors composées d’un grand pourcentage de juvéniles (spécialement d’albacore et de thon obèse) et de nombreuses espèces non-ciblées sont capturées. Les captures sur bancs libres ont un pourcentage beaucoup plus faible de captures accessoires, d'espèces non-ciblées ou de thons juvéniles. L’impact négatif de la pêche sur DCP sur les juvéniles a justifié des mesures de gestion spécifiques mises en œuvre dans toutes les ORGP (zones de fermeture spatio-temporelle de la CICTA et de la CTOI – même si elle n’est plus en vigueur, et fermeture de la pêche sur DCP dans la WCPFC).

Page 29: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 8 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 1.2 : Etats des stocks selon les dernières évaluations des ORGP (CICTA, CTOI et WCPFC)

Espece

captures les

plus

récentes

(2013) en

tonnes

RMD en

tonnesAvis

captures les

plus

récentes

(2013) en

tonnes

RMD en

tonnesAvis

captures les

plus

récentes

(2013) en

tonnes

RMD en

tonnesAvis

Listao (Katsuwonus

pelamis)203 500

~160 000

(Stock de

l'Atlantique Est)

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

1 729 000 1 619 000

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation

ni d'une surpêche

424 600 684 000

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

Albacore (Thunnus

albacares)92 615 144 600

Potentiellement

surexploité mais ne

faisant pas l'objet

d'une surpêche

513 000 586 400

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation

ni d'une surpêche

402 100 344 000

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

Thon obèse

(Thunnus obesus)63 100 92 000

Sureploité et en

surpêche139 000 108 500

Sureploité et en

surpêche109 500 132 000

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

Germon (Thunnus

alalunga)

24 500 (N)

19 200 (S)

31 700 (N)

25 200 (S)

Les deux stocks sont

sureploités mais seul

le stock sud fait l'objet

d'une surpêche

84 700 99 000

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation

ni d'une surpêche

38 300 47 600

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

Espadon (Xiphias

gladius)

11980 (N) 7800

(S)

13660 (N)

Inconnu (S)

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

10 456 (Stock du

Pacifique Sud)8175

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation

mais potentiellement

en surpêche

31 800 39 400

Ne fait pas l'objet

d'une sureploitation ni

d'une surpêche

Requin peau bleu

(Prionacea glauca)n/a

Incertain / non

estiméInconnu

36 500 (N)

26 000 (S)Inconnu

Stock Nord

probablement non

surexploité et non

surpêché. Le statut

du Stock Sud est

inconnu.

70 000 Inconnu Non évalué / Incertain

Requin taupe bleu

(Isurus oxyrinchus )n/a

Incertain / non

estiméInconnu

2 900 (N)

3 200 (S)Inconnu

Les deux stocks ne

sont pas

surexploités ni

surpêchés.

43 700 Inconnu Non évalué / Incertain

Source: CICTA 2014 SCRS report , CTOI 2014 Scientific Comitee report, WCPFC 2014 Scientific Committee report

WCPFCCICTA CTOI

Page 30: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 9 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les impacts de la pêche à la senne sur les espèces non ciblées sont relativement modestes en termes de pourcentage par rapport au total des captures. Cependant, il y a lieu de se montrer vigilant du fait de l’importance du volume des captures totales réalisées par cet engin (2,5 millions de tonnes par an dans les 3 zones). Les prises accessoires totales pour cet engin sont comprises entre 2 % et 12 %, selon que d'autres espèces de thon sont comptabilisées comme prises accessoires. Les espèces non-ciblées concernent principalement les requins, les raies, les poissons osseux, dont les marlins (Annexe B - Tableau 8). En ce qui concerne les requins, les requins soyeux (FAL) sont les espèces prédominantes associées aux opérations de pêche sur des DCP, suivis par le requin océanique. Les ancres flottantes des DCP artificiels, lorsqu'elles sont constituées de nappes de filets conservant leur caractère maillant ou emmêlant, induisent également une mortalité accidentelle de requins. Des niveaux inquiétants de mortalité de requins ont été estimés par le biais de l’emmêlement dans ces nappes de filets (480 000 à 900 000 individus pour l'océan Indien). Toutefois, des mesures ont été adoptées dans ORGP (CICTA et CTOI) pour interdire l'usage de DCP artificiels dont les ancres flottantes ou les matériaux du radeau conserveraient un caractère maillant ou emmêlant. De la même façon, l'usage de DCP artificiels biodégradables est également encouragé et fait l’objet de travaux de réflexion poussés.

Pendant certaines saisons, en particulier dans le golfe de Guinée et également pendant la saison de pêche dans le canal du Mozambique, les requins-baleines (Rhincodon typus) peuvent être encerclés pendant les opérations de pêche et peuvent servir de DCP vivant. Ils sont généralement relâchés avec un très faible taux de mortalité. L'industrie a adopté des manœuvres spécifiques pour assurer leur libération en toute sécurité et minimiser leur mortalité.

Un petit nombre d'istiophoridés (BIL - marlins, voilier, lanciers ou poissons-pique) sont capturés en association par la senne coulissante. D’autres espèces non-ciblées comprennent un assortiment d’ostéichtyens (FIN), et des espèces telles que des balistes.

Les interactions entre les mammifères marins et la pêche à la senne sont mineures, et rarement mentionnés dans les rapports des observateurs embarqués ou les journaux de bord. Toutefois, il existe une pêche à la senne coulissante associée avec les dauphins, mais qui se déroule en dehors des régions couvertes par les APP, dans le Pacifique Est (zone IATTC - Commission Interaméricaine du thon tropical), et soumise à une gestion en termes de limites sur la mortalité des dauphins. La réglementation actuelle de l'UE interdit les opérations de pêche en association avec des mammifères marins.

Il n’y a quasiment aucun impact sur les oiseaux de mer dans les opérations à la senne, et d’après les observations scientifiques, la mortalité des tortues marines du fait des DCP est très faible.

1.2.2.4 Les pêches traditionnelles

Les pêcheries artisanales sont d'une importance considérable dans l'océan Indien, elles font parties des principales composantes de l’exploitation des stocks de thon aussi bien au niveau de la côte que de la haute mer qui est fréquentée notamment par les fileyeurs. Cependant, très peu d'informations sont disponibles pour les espèces cibles et autres de ces pêcheries. Les prises accessoires dans la pêche au filet maillant sont supposées être élevées, mais très peu d’informations sont disponibles sur la composition des espèces ou des quantités. Ce défaut de renseignement est particulièrement prégnant sur la côte Atlantique de l’Afrique concernant particulièrement les captures de thons néritiques (ou thons mineurs).

1.3 Etats des espèces capturées dans les prises accessoires

1.3.1 Requins

Les populations de certaines espèces, comme le requin peau bleu (BSH) et le requin taupe bleu (SMA)11 malgré un degré d’incertitude relativement élevé semblent être stables (évaluations CICTA), voire en légère hausse dans l'océan Indien. D’autres, comme les requins soyeux (FAL) et océaniques à pointes blanches (Carcharhinus longimanus) semblent être en déclin au cours des dernières années, dans le Pacifique et des évaluations récentes indiquent qu'ils sont soumis à la surpêche. Enfin, d'autres espèces, comme le requin obèse, le requin

11 On note que seules SMA et BSH sont autorisées à être débarquées par les flottilles de l’UE à partir de 2015.

Page 31: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 10 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

renard et le requin marteau montre des tendances à la diminution préoccupante ou sont déjà classés comme « vulnérable » par l'UICN.

1.3.2 Istiophoridés

Ce groupe comprend les marlins et les voiliers (BIL). Peu d'informations sont disponibles. Des évaluations ont été conduites par le SCRS (CICTA) et portent donc sur l’état des stocks en Atlantique. En général, l’état des stocks est mal connu, avec des estimations indiquant une pleine exploitation des marlins dans le Pacifique occidental et central et une diminution des populations dans l'océan Indien. Dans l’Atlantique, les indices sont contradictoires et ne permettent pas de faire émerger un avis.

1.3.3 Mesures de gestion et recommandations pour les prises accessoires

En plus des mesures de gestion pour les espèces cibles, des recommandations sont en place à la CICTA, la CTOI et la WCPFC pour les tortues, les requins et les espèces non ciblées sur toutes les pêcheries concernées. Ces ORGP entérinent des recommandations générales et encouragent la libération et l'utilisation d'engins avec un impact moindre (DCP non maillant, utilisation d'hameçons circulaires pour réduire l'impact sur les tortues, mesures d’atténuation pour les oiseaux de mer, etc.).

Les trois organisations européennes des opérateurs de la pêche à la senne, ont mis en place des plans spécifiques à l’attention des équipages ayant pour objectif d'atténuer les impacts de leurs activités en particulier liés aux DCP. Cela se traduit aussi par l'élaboration de codes de bonnes pratiques, qui devraient également s’appliquer, d’après les professionnels, de façon obligatoire aux navires sous pavillon tiers travaillant étroitement avec les navires de l’UE (cf. Poisson et al, 2014).

1.4 Cadre de gestion : organisations et mesures en place

1.4.1 Les accords internationaux

Plusieurs accords internationaux existent, qui sont des instruments contraignants au niveau international pour les États et organisations :

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) de 1982 ;

L’Accord de conformité pour la pêche en haute mer de la FAO de 1993 ;

L’Accord des nations Unies sur la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs de 1995 ;

L’Accord de la FAO relatif aux mesures du ressort de l’État du Port de 2009.

De plus, le Code de Conduite pour une Pêche Responsable de la FAO12 (CCPR) a été adopté par le conseil de la FAO en 1994. C’est un instrument basé sur le volontariat est couvert par la plupart des ORGP et transposé en droit national. Il convient de signaler que le CCPR n’a pas été ratifié par un certain nombre de pays côtiers13.

1.4.2 Les organisations de pêches régionale

La gestion des thonidés faisant l’objet de cette étude entre dans le champ d’intervention des ORGP pour les stocks hautement migratoires et chevauchants. Ils regroupent au sein d’une même organisation les pays côtiers et les pays opérant ou pratiquant la pêche dans ces régions par l’intermédiaire d’une flotte éloignée (comme c’est le cas pour l’UE). Ils partagent aussi un intérêt commun à la gestion de ces zones au sens large et plus spécifiquement à la gestion et la préservation des espèces migratrices voyageant entre les différentes ZEE des pays membres ainsi que dans les eaux internationales.

12 http://www.fao.org/fishery/code/fr ; http://www.fao.org/docrep/005/V9878F/V9878F00.HTM 13 Sur la façade Atlantique, seul le Maroc a adopté les différents plans d’actions de ce Code de Conduite.

Page 32: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 11 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Ils réunissent des pays côtiers et les nations les eaux de pêche lointaine opérant dans la région ou participant à la pêche. Ils partagent un intérêt commun pour la gestion d'une certaine zone et les espèces en vertu de leur mandat, la migration à travers différents membres de la ZEE et les eaux internationales.

Trois ORGP thonières sont pertinentes pour cette étude. Ce sont des organisations intergouvernementales, qui regroupent les États côtiers et des représentants des États des flottes de pêche lointaine exploitant les stocks sous mandat de ces ORGP. Des mesures de gestion sont adoptées dans le cadre de réunions des Commission, le plus souvent par consensus. Les mesures adoptées sont généralement basées sur l’avis des comités scientifiques de ces Organisations, qui synthétisent le travail réalisé par les scientifiques et les spécialistes en évaluation de stocks qui ont pour mission de fournir un avis scientifique au comité de gestion des pêcheries. Des comités de conformité traitant des données et des statistiques existent dans chacune des ORGP.

1.4.2.1 Océan Atlantique Est : Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA)

La gestion du thon en Atlantique relève de la compétence de la CICTA. Actuellement, 50 membres (parties contractantes) font partie de la Commission. L’organisation gère 30 espèces de thonidés et son aire de convention inclut la Méditerranée, la mer Noire, la mer du Nord, la Baltique, les Caraïbes et le golfe du Mexique et l’Atlantique Sud. En plus des espèces de thon tropical et des grandes espèces pélagiques, l’organisation couvre la gestion de stocks important des thons dans les eaux tempérées comme le thon rouge.

1.4.2.2 Océan Indien Ouest : la Commission des Thons de l’Océan Indien (CTOI)

La CTOI est composé de 32 états membres. L’objectif de la Commission est d’assurer par une gestion appropriée la conservation et l’utilisation optimale des stocks couverts par la convention et d’encourager le développement durable des pêcheries basées sur ces stocks. Ce sont 16 espèces qui sont gérés par la CTOI.

1.4.2.3 Océan Pacifique Occidental et Centre : la Commission des Pêches pour le Pacifique Occidental et Central (Western and Central Pacific Fisheries Commission - WCPFC)

La WCPFC est l’ORGP qui couvre l’aire géographique la plus large. La Commission s’occupe de la plus grande pêcherie mondiale de thons en termes de capture totale. Elle compte 25 membres représentant les Etats des îles du Pacifique et ceux des pays pratiquant la pêche lointaine. Les espèces relevant de son mandat sont les grands migrateurs, définis comme les stocks des espèces listés dans l’Annexe I de la CNUDM de 1982.

Les trois ORGP thonières ont adopté un nombre de mesures techniques et spécifiques de gestions des stocks de thons tropicaux et de grands pélagiques en application des conventions qui les régissent. Ces mesures sont résumées au Tableau 1.3 (les acronymes listés dans le tableau sont détaillés dans la suite du rapport).

Page 33: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 12 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 1.3 : Tableau récapitulatif des principales mesures en place par ORGP

Source: Compilation à partir des évaluations régionales

LES OUTILS DE GESTION POUR LES THONIDES PAR REGION

Atlantique Est Ocean Indien Ouest Pacifique Occidental et Central

Accords

internationaux

concernant la

gestion des espèces

thonières

- Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM) de 1982

- Accord de conformité pour la pêche en haute mer de la FAO de 1993

- Accord sur les stocks chevauchants et poissons grands migrateurs de 1995

- Accord sur les mesures du ressort de l'Etat du port de 2009

ORGP thonières CICTA IOTC WCPFC

autres organisations

régionales CPCO, COREP, CSRP, COPACE, COMHAFAT SWIOFC, SIOFA,WIOTO,IOC PNA, FFA,TVA, SPC, PIFS, MSG. Niue Treaty

Mesures de

contrôle

Listes INN , VMS, documentation des captures,

embarquement d'observateurs durant les périodes de

fermeture spatio-temporellece et les transbordements

Listes INN, VMS, documentation des captures,

embarquement d'observateurs couvrant les

transbordements

Listes INN, VMS, documentation des captures,

100% de couverture des thoniser senneurs et des

transbordements par des observateurs

Les différents types

d'accès aux zones

de pêche

- APP/APPD de l'UE

- Accords bilatéraux

- Accords commerciaux privés entre les groupements

étrangers ou des entreprises et les gouvernements de la

région (il s'agit du type d'accord le plus communément

utilisé dans l'Afrique de l'ouest par les armateurs thoniers

lorsqu'il n'y a pas d'APP/APPD

- Accords privés entre deux sociétés (conserveries et

pêcheurs par exemple)

- APP/APPD de l'UE

- Accords bilatéraux

- Accords commerciaux privés entre les

groupements étrangers ou des entreprises et les

gouvernements de la région

- Changement de pavillon, affrétement, co-

entreprise ou tout autre arrangement similiaire

entre des pays riverains et des investisseurs

- APP/APPD de l'UE

- Traité de pêche entre les gouvernements de

certains des pays du Pacifique et les USA

- Accords commerciaux privés entre les

groupements étrangers ou des entreprises et les

gouvernements de la région

- Changement de pavillon, affrétement, co-

entreprise ou tout autre arrangement similiaire

entre des pays riverains et des investisseurs

étrangers

Page 34: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 13 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1.4.3 Autres organisations régionales et sous régionales

1.4.3.1 Océan Atlantique

L’aire de la convention de la CICTA couvre plusieurs organisations sous régionales le long de la côte atlantique de l’Afrique de l’Ouest, listée ci-dessous. Elles sont chargées d’harmoniser les règlements nationaux sur la pêche et de promouvoir la coopération régionale pour assurer le développement durable des ressources halieutiques des parties contractantes. Ces organisations ne sont pas responsables de la gestion des pêcheries d’espèces hautement migratrices, mais leurs missions et travaux contribuent à faciliter la gestion, le suivi et la collecte des données dans les pêcheries côtières ou hauturières aux démersaux ou aux petits pélagiques, qui constituent parfois des ressources partagées et exploitées par plusieurs États côtiers. Les évaluations et recommandations de gestion émises par certaines d'entre elles peuvent avoir une incidence sur l'activité de quelques métiers aux thons, principalement les canneurs.

On recense du Nord au Sud :

La Conférence ministérielle sur la Coopération halieutique entre les États africains riverains de l’océan Atlantique (COMHAFAT) qui regroupe les 22 pays de la façade Atlantique, du Maroc au nord à la Namibie au sud ;

La Commission Sous Régionale des Pêches (CSRP) composé de 7 membres de l’Afrique de l’Ouest, basée à Dakar, au Sénégal ;

Le Comité des Pêches du Centre Ouest du golfe du Guinée (CPCO) composé de 6 membres, basé à Tema, au Ghana ;

la Commission Régionale des Pêches du golfe de Guinée (COREP) composé de 6 états membres avec l’Angola et la Guinée Equatoriale comme observateur ;

Finalement la Commission des Pêches Pour l’Atlantique Centre-Ouest (COPACO), le Comité des Pêches de l'Atlantique Centre-Est (COPACE) et l’Organisation des pêches de l'Atlantique du Sud-Est (OPASE) ont des rôles consultatifs.

1.4.3.2 Océan Indien Occidental

La Commission des pêches pour le Sud-Ouest de l’Océan Indien (CPSOOI) est un organe consultatif, établit sous l’égide de la FAO en 2004. La zone de juridiction est limitée par les ZEE des états impliqués. Actuellement, il n’y a pas de mandat de gestion bien que ses membres ont convenu en Février 2013 d’engager un processus afin de le convertir en organisme de gestion, toujours sous l’égide de la FAO.

La Communauté de Développement d’Afrique Australe (Southern African Develoment Community - SADC) est une organisation régionale économique intergouvernemental établit en 1992, composée de 15 pays de l’Afrique australe. Son objectif est d’harmoniser les législations nationales en particulier celles faisant références à la pêche et à la gestion des ressources partagées. La SADC prévoit la mise en place prochaine d’un Centre Régional de Surveillance, Contrôle et Suivi (SCS) des Pêches à Maputo eu Mozambique.

La Commission économique régionale de l’océan Indien (COI) est composée exclusivement d’États insulaires. Ses activités sont organisées autour de six composantes dont deux sont i) La Pêche, l’Agriculture et l’Énergie et ii) l’Environnement et les Ressources Naturelles sont pertinents pour la gestion des pêcheries thonières côtières. La COI est engagée dans de nombreux projets en lien avec la pêche, appuyés par des financements européens : marquage des thons tropicaux, programme régional de surveillance des pêches (PRSP), SmartFish14, et plus récemment, par la Banque mondiale (SWIOFish) pour appuyer la Commission des pêches pour le Sud-Ouest de l'océan Indien (SWIOFC) et la CTOI.

14 Le programme SmartFish vise à contribuer à élever le niveau de développement social, économique et environnemental et à accroitre l’intégration régionale dans la région d’Afrique Orientale et Australe -Océan Indien grâce à l’amélioration des capacités pour l’exploitation durable des ressources halieutiques, http://commissionoceanIndien.org/activites/smartfish/.

Page 35: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 14 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1.4.3.3 Océan Pacifique occidental et central

Les Parties à l’accord de Nauru (PNA) comprennent les États fédérés de Micronésie, Kiribati, les îles Marshall, Nauru, les Palaos, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon et Tuvalu. Ils gèrent l’accès aux zones couvertes par l’accord et visent à encadrer le régime de gestion de la pêche au listao à la senne. Le PNA coordonne la mise en place des mesures de gestion dans l’optique d’augmenter les bénéfices économiques provenant de la pêcherie (PNA, 1982).

Les parties s’accordent sur un accès et un régime de gestion commun grâce à l'adoption de modalités d'application. Ces mesures sont imposées comme des obligations pour autoriser la pêche à chacun de ces membres. Jusqu'à présent, ceux-ci ont traduit dans les mesures suivantes :

Le Régime de jours-navire (Vessel Day Scheme - VDS) fait partie intégrante de la gestion de la pêche à la senne dans cette région. Adopté en 2006, dans le cadre de l’accord de Palau pour la gestion de la pêche à la senne (PNA, 2004), il établit un système d’échange de jours pêche alloués aux Parties appelé Party Allowable Effort (PAE). L’Accord a été établit afin de réguler le nombre de senneurs pouvant obtenir une licence à un moment donné, répondant aux conseils scientifiques concernant la durabilité de l'exploitation des ressources et aux afflux rapides de senneurs étrangers (coréens, taiwanais et chinois notamment – les navires de l’UE n’étant pas impliqués) dans la région de l’océan Pacifique occidental et central. Le régime jours navire est actuellement géré par l’office du PNA (PNAO). Il est intéressant de noter une augmentation significative de l’effort de pêche dans la région, et notamment dans les eaux du PNA, depuis son introduction témoignant du manque d’efficacité de ce système dans l'encadrement des capacités et des efforts de pêche.

Des conditions minimales d’obtention de licences, incluant des rapports, des inspections et des observations à bord, l’identification des bateaux et l’inscription en bonne et due forme au registre des navires au Forum Fisheries Agency (FFA). En plus de ces conditions, le VMS (Vessel Monitoring System) obligatoire, des rapports d’activité en haute mer et une interdiction de transbordement en mer, les arrangements d’accès préférentiels parmi les parties, la limitation de la pêche à la senne, dans un premier temps en limitant le nombre de navires, puis par le mécanisme du VDS (décrit ci-dessus). Il faut noter que le système VDS n'a pas d'incidences sur le nombre des navires.

Mise en place des fermetures saisonnières de la pêche sur DCP, 100 % de couverture d'observateur sur tous les senneurs, obligation de conserver la totalité des captures et l’interdiction des rejets de thon dans les ZEE du PNA pour la pêche à la senne, et l’interdiction de pêcher dans certaines zones de haute mer pour les navires autorisés.

D’autres éléments en attente sont à inclure comme l’interdiction de capturer les requins baleine, l’introduction de fermetures supplémentaires de pêche en haute mer et l’augmentation de la taille du maillage minimal des filets des senneurs à 90 mm.

L’Agence des pêches (FFA) du Forum des Iles du Pacifiques est basée à Honiara, aux îles Salomon 17 membres regroupant tous les états insulaires du Pacifique incluant l’Australie et la Nouvelle Zélande sont membres de ce Forum. Il s’agit d’un organe consultatif qui fournit expertises, assistance technique et autre support à ses membres. L’Agence est capable de prendre des décisions souveraines concernant les ressources en thon et participe aux prises de décisions régionales sur la gestion du thon à travers des agences comme la WCPFC. Le FFA a développé un ensemble de « Termes et conditions minimum harmonisés (HMTCs) » pour l’accès aux pêcheries thonières en particulier, y compris la gestion du système VMS régional, à appliquer aux navires étrangers autorisés par ses pays membres et les territoires (à la WCPFC les parties contractantes deviennent membres de la commission).

Le SPC – basé à Nouméa, Nouvelle-Calédonie est une organisation scientifique intergouvernementale qui fournit des avis scientifiques et techniques ainsi qu’en matière de politique des pêches. Le SPC assure également un appui aux États insulaires membres du Forum du Pacifique, principalement sous forme d’assistance technique, de programmes de formations et de recherche.

Page 36: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 15 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Traité de Niue – Le traité est un accord pour la coopération des états membres du FFA sur le suivi, le contrôle et la surveillance de la pêche et inclut les dispositions concernant l’échange d’informations et procédures pour la coopération afin dans la surveillance, la poursuite et la pénalisation des navires de pêche illégaux.

1.4.4 Suivi, contrôle et surveillance

Le cadre du SCS offre une série d’outils qui permettent aux États d’établir un mécanisme de vérification du respect i) des mesures de gestion et de conservation adoptées à un niveau régional (ex résolutions de la CTOI), ii) tout autres mesures pouvant être adoptées dans le législation nationale, et iii) les conditions associées aux accords d’accès par les tierces parties. L'essentiel du présent chapitre traite des mesures de SCS définies dans un cadre multilatéral et applicables à l'échelle des trois bassins océaniques étudiés. Cependant, il faut également rappeler l'importance des mesures SCS qui peuvent également être adoptée par certains États côtiers ou certains États de pavillon et qui sont applicables dans les eaux sous leur juridiction ou à leur flotte de pêche.

Concernant les mesures applicables, pour la CTOI comme pour la CICTA, l'analyse du respect des mesures de gestion en place sont de la responsabilité des comités d’application respectifs. Le comité technique et de contrôle du WCPFC traite des infractions au règlement et s’assure du respect des mesures de gestion dans la région. Il doit être noté que ces comités ne sont en charge que de déterminer les possibles violations mais ne possèdent pas les ressources nécessaires pour le suivi des activités de la flotte, qui reste de la responsabilité de l’État de pavillon ou de l’État côtier ou bien encore des deux et cela quel que soit l’outil de contrôle régional mis en place comme le VMS de la FFA dans le cas de la WCPFC.

Un nombre d’éléments relevant du SCS est commun au sein des trois régions de l’étude :

Les mesures du ressort de l’État du port : pour la CICTA et la CTOI, un plan des mesures du ressort de l’État du port a été adopté conformément avec les recommandations de la FAO. Cependant, sa mise en place est quelque peu affaiblie au niveau de la CTOI, dû à un manque de moyens suffisants dans la région. Pour le WCPFC, il existe des mesures pour les inspections du Port mais elles restent très éloignées des recommandations de la FAO. Les mesures d’inspection des pays membres de la Convention FFA en matière de surveillance des pêches et de l'application de la loi, y compris à travers le Traité de Nioué sont conjointes.

Les programmes d’observateurs : il existe des programmes d’observateurs en place dans chaque ORGP en association avec des tâches scientifiques ou de contrôle. Dans le cas de la CTOI, un plan d’Observateur Régional existe, celui-ci requiert la couverture de 5 % des navires de grande taille (ce programme a été suspendu lors de dernière année pour cause de piraterie) avec comme objectif principal d’obtenir une meilleure estimation des captures par espèce dans toutes les pêcheries thonières. Pour la CICTA, une combinaison de programmes d’observateurs sont en place, le premier couvrant un minimum de 5 % de la flotte grande taille et le deuxième pour la surveillance de l’application de fermeture temporelles de la pêche sur DCP. Le WCPFC a mis en place un programme d’observateur couvrant 100 % des thoniers senneurs et 5 % de la flottille de palangriers. Dans la région du Pacifique Occidental et Central, le FFA contrôle et gère deux programmes d’observateurs régionaux : the US Treaty Observer Programme; et le Federated States of Micronesia (FSM) Arrangement Programme. Aussi, les opérations de transbordements en mer des palangriers de grande taille vers les cargos sont suivies dans chacune des trois ORGP, ces programmes ayant pour but de prévenir le blanchiment de poissons à travers les activités de transbordements en mer. En effet, le poisson capturé en contravention des mesures de gestion dans une zone, peut être transbordé dans un cargo et déclaré comme capturé ailleurs évitant ainsi le suivi qui normalement devrait être réalisé lors du débarquement aux ports de la région.

Un équipement avec un système de suivi des navires (VMS) est obligatoire dans la zone de la CICTA pour tout navire de plus de 20 mètres. Dans le cas de la CTOI, une résolution similaire est en place pour la mise en œuvre du VMS, un centre de contrôle régional du suivi des navires de pêche a été proposé mais non adopté. Dans la zone de la WCPFC, le FFA appui la mise en œuvre des VMS par l’intermédiaire d’installation mutualisées.

Page 37: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 16 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

De plus en plus, les ORGP publient une liste de navires autorisés à pêcher dans leurs eaux et garde une « liste noire » pour les navires reconnus comme ayant pratiqué des activités de pêche Illicites, Non-déclarées et Non-réglementées (INN) afin de le partager avec les autres organisations.

Plan d’échantillonnage des ports : des programmes d’échantillonnage pour les espèces et la composition par taille sont en place dans la zone du WCPFC, de la CICTA et de la CTOI. Ces programmes alimentent des bases de données qui sont fondamentales à des fins scientifiques pour l’évaluation des stocks.

Le cadre du SCS actuel couvre des zones clés dans les trois ORGP. Cependant, pour le cas particulier de la CTOI et de la CICTA où des niveaux conséquent de pêche INN ont été estimés par le passé, les capacités de suivi de la pêche industrielle du thon, bien qu’amélioré, reste quelque peu limité. Contrairement au WCPFC qui possède un solide plan de SCS, renforcé par l’assistance du FFA avec le système régional de suivi de navires en place. Il est à noter que les eaux internationales de l’Atlantique Est et de l’océan Indien Sud-Ouest, où se situent une partie importante des pêcheries thonières, couvrent une très large superficie éloignée des côtes et sont donc difficiles à surveiller. Toutefois il existe un programme régional de surveillance dans le sud-ouest de l’océan Indien qui est basé sur une coordination des moyens humains, navals et aériens et qui est financé par l'UE. Un projet similaire pourrait bien voir le jour à l'échelle du golfe de Guinée, voire même des côtes d'Afrique de l'Ouest, là encore grâce à un financement UE15.

1.4.5 L’Union européenne et les règlements nationaux

L’UE est une destination majeure pour le marché des thons et autres poissons. Le règlement européen sur la pêche INN a été introduit en 2010 dans le but d’éradiquer la pêche INN. L’application de ces mesures implique que chaque produit halieutique entrant sur le territoire de l'UE soit associé à un certificat de capture. Le certificat doit garantir le statut légal des navires impliqués dans la capture et la conformité avec les mesures de gestion applicables.

Le respect de la conformité au regard de la pêche INN est maintenant considéré par l'UE comme une un élément central des discussions avec les pays tiers pour ce qui est de la négociation ou de renouvellement des APPD et de leur protocoles des APP.

De manière générale, les ORGP établissent un cadre de gestion contraignant, opposable à toute les parties contractantes et coopérantes, qu'elles soient État côtier ou État de pavillon. En dehors de mesures techniques de conservation spécifiques, telles que des limitations ou des fermetures spatio-temporelles limitant l'activité et l'accès de certaines flottes à certaines zones dans les eaux sous juridiction de certains États côtiers, il est relativement rare que des dispositions des législations nationales aillent au-delà de celles arrêtées par l'ORGP en matière d'encadrement de la mortalité par pêche. De fait, les flottes de pêche sont donc le plus souvent en conformité avec les règlements nationaux. Les études régionales ne fournissent pas le détail des règlementations nationales, qui sont décrites dans les rapports d’évaluation des APP.

1.4.6 Accords de Partenariat dans le secteur de la Pêche Durable (APP/APPD)

Les opportunités de pêche actuellement disponibles via les protocoles des APP sont résumées dans le Tableau 1.4. L’utilisation de ces opportunités par les flottilles thonières de l’UE est détaillée dans le chapitre suivant (section 2.2).

1.5 Unités de productions : modes et stratégies de pêche

La pêche thonière est une des plus ancienne au monde, notamment avec les premières madragues pour la pêche au thon rouge en méditerranée, une méthode toujours utilisée aujourd’hui. Son développement à un niveau industriel sur les thons tropicaux a débuté vers le milieu du 20e siècle dans l’Atlantique et dans le Pacifique, se propageant une dizaine d’année plus tard à l’océan Indien. Dans les trois régions océaniques concernées par cette étude, la pêcherie des thonidés est composée dans sa majorité de senneurs et de palangriers.

15 Source: DG MARE –com pers.

Page 38: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 17 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les caractéristiques et stratégies des flottilles sont introduites ci-dessous. Certaines, pour les flottilles actives au sein des APP, seront présentées plus en détail dans le chapitre 2.

Les canneurs représentent une faible part de l'activité et des captures dans les pêcheries thonières, avec une exception pour l’océan Indien où son rôle est important, en particulier pour la flottille des Maldives. Dans cette pêcherie, le métier à la palangre est le fait d'unités battant majoritairement pavillons asiatiques. La composante « senneurs » dans ces pêcheries est dominée par l’UE et les bateaux battants pavillons tiers mais sous intérêt économique d’opérateurs de l’UE dans l’océan Atlantique16 et l’océan Indien, alors que dans l’océan Pacifique la flotte de l'UE est très peu présente, la majorité de senneurs battant pavillons des États-Unis d’Amérique, chinois, taiwanais et autres pavillons de la région.

La synthèse régionale estimait qu’en Atlantique en 2010-11, environ 60 senneurs opéraient dans la zone dont 23 sont sous pavillon d'États membres de l'UE et 17 sous d’autres pavillons, sous intérêt économique des armements de l’UE et ce Corée notamment ; auxquels s’ajoutaient approximativement 400 palangriers dont 150 sous pavillon de l’UE et quelques 100 canneurs, dont une partie sous pavillon d'États membres de l'UE (COFREPECHE et al, 2013).

1.5.1 Engins de pêche et stratégies

La pêche au thon à la palangre utilisée par les flottes hauturières industrielle implique des navires de 30 à 70 m de long. Les grands palangriers asiatiques possèdent des capacités pour le stockage efficace de thons congelés. Ces grands navires spécialisés peuvent rester loin de leurs ports d’attache pendant une durée de 10 à 24 mois et transbordent habituellement en haute mer. Les palangriers de l'UE qui visent l’espadon sont de plus petite taille et opèrent avec des capacités de congélation plus conventionnelle. Les espadons et requins sont pour la plupart préparés à bord. La règlementation de l'UE exige cependant que les requins soient débarqués avec leurs ailerons attachés, et que l’ablation des ailerons soit faite au port sur les carcasses congelées.

La pêche des canneurs opèrent dans des zones spécifiques, leur rayon d'action étant limité par leur longueur. Les navires débarquent du poisson frais et, combiné pour certains avec l’utilisation d’appât frais, ils opèrent relativement près des ports et des unités de stockage réfrigérées. Pour la capture des listao, l’engin est composé d’une canne solide et d’une ligne réduite à l’extrémité de laquelle se trouve un hameçon sans barbe avec un leurre à plume. Le pêcheur généralement tient la canne en permanence. Environ une dizaine ou vingtaine de pêcheurs pêchent en même temps le long d’une plateforme à l’arrière du bateau. Afin de ramener à bord de gros voir très gros thons (albacore ou même thon rouge), une ligne peut être attachée à 2 cannes, tenue par deux pêcheurs (exceptionnellement 3) ou bien l’extrémité de la canne peut être attachée à une corde tirée par un autre pêcheur quand il y a besoin de force supplémentaire.

La senne tournante coulissante est composée d’un grand filet utilisé pour encercler le banc de thons et se ferme par le fond pour les emprisonner. Le haut du filet est composé de flotteurs et le fond d’un lest consistant en une chaine de fer avec des anneaux métalliques dans lesquels coulisse un câble permettant la fermeture de la poche. La pêcherie utilise deux stratégies : la pêche sur le banc de poisson libre ou la pêche avec DCP. Le banc de poisson libre est la méthode traditionnelle utilisée par les senneurs, qui consiste à chercher le banc de poisson et de l’encercler avec le filet. Le DCP utilise le comportement naturel des thons, qui cherchent à se regrouper sous des objets flottants. Des balises GPS sont placées sur des objets flottants naturels ou artificiels pour les récupérer plus tard. Les DCP artificiels munis d’équipement de localisation sont déployés en grand nombre. Les DCP artificiels de nouvelle génération sont également équipés de sondeurs, permettant d'estimer la biomasse fixées sous le radeau. L'équipement électronique de ces auxiliaires de pêche (GPS et sondeurs) contribue très certainement à modifier l'efficacité de l'effort de pêche. Le rapport entre temps de route, temps de recherche et temps de pêche en est considérablement modifié, comme l'est également le rapport entre effort nominal et effort effectif.

16 Dans cette zone, il existe aussi une flotte de senneurs battant pavillon du Ghana sous capitaux coréens.

Page 39: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 18 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 1.4 : APP de l’UE et possibilités de pêche thonière

ORGP Pays

Nature de l'accord

possibilités pêche Date

d'expiration du protocole

CICTA

Maroc Multi-espèces dont 27 palangriers 27/02/15

Mauritanie Multi-espèces dont 25 thoniers senneurs, 15 canneurs et palangriers

15/11/19

Sénégal Thonier 28 thoniers senneurs, 8 palangriers, 8 canneurs 19/11/19 Cap-Vert Thonier 28 thoniers senneurs, 30 palangriers, 13 canneurs 22/12/18

Guinée-Bissau Multi-espèces dont 28 thoniers senneurs, 12 palangriers, 12 canneurs

23/11/17

Liberia Thonier 28 thoniers senneurs, 6 palangriers 08/12/20 Côte d'Ivoire Thonier 28 thoniers senneurs, 10 palangriers 30/06/18 São Tomé et Principe Thonier 28 thoniers senneurs, 6 palangriers 22/05/18 Gabon Thonier 27 thoniers senneurs, 8 canneurs 23/07/16

CTOI

Seychelles Thonier 40 thoniers senneurs, 6 palangriers 17/01/20 Comores Thonier 42 thoniers senneurs, 20 palangriers 31/12/16 Mozambique Thonier Protocole inactif depuis le 31/01/2015 Madagascar Thonier 40 thoniers senneurs, 56 palangriers 31/12/18 Maurice Thonier 41 thoniers senneurs, 45 palangriers 27/01/17

WCPFC

Kiribati Thonier Protocole inactif depuis le 16/09/2015 Micronésie Thonier Protocole inactif depuis le 25/02/2010 îles Salomon Thonier Protocole inactif depuis le 09/10/2012

Source : Liste publiée sur le site de la DG MARE

1.5.2 Unités de production par région

1.5.2.1 Atlantique Est

Les palangriers ont été introduit dans l’océan Atlantique par la flotte japonaise, suivi ensuite par les flottes taiwanaise et coréenne, qui visaient principalement le thon germon dans les eaux tempérées entre le Nord et le Sud de l’Atlantique. Un autre groupe, représentant un segment mineur dans l’océan Atlantique vise principalement l’espadon et le requin. Environ 320 palangriers au-dessus de 200 GT de jauge brute et une centaine avec une jauge brute au-dessus de 600 GT opèrent actuellement dans l’Atlantique entre 60° Nord et 50° Sud, et entre les côtes africaines et sud-américaines. Les palangriers espagnols et portugais opèrent entre 30-40° Nord et 20-40° Sud et ciblent principalement les espadons, des quantités importantes de requins et un peu de thons. Près de 13 000 tonnes d’espadons sont capturées par les palangriers espagnols et 1 100 tonnes par la flottille portugaise. Ils opèrent à partir des ports de Mindelo (Cap-Vert), Montevideo (Uruguay), des Açores, Canaries et Madère, où des transbordements ont lieu.

La flottille de canneurs sous pavillon européen s’est considérablement réduite depuis les années 1960. Ces dernières années, les activités des canneurs en Atlantique se sont concentrés autour de la ZEE du Ghana (pavillon ghanéen), le Sénégal (pavillons espagnol, français et sénégalais), les îles Canaries, Açores et Madère (pavillons espagnol et portugais). Actuellement, 8 unités opèrent depuis Dakar, 20 unités sous pavillon espagnol opèrent depuis les îles Canaries et plus de 20 unités sous pavillon portugais opèrent depuis Madère et les Açores (hors APP). Les canneurs dans la zone du Sénégal sont très dépendants des appâts et de leurs disponibilités. Leur stratégie peut être différente si ces appâts sont fournis directement par les pêcheurs artisans locaux ou directement pêcher par le navire. Les captures approchent les 17 000 tonnes et sont principalement composé de listao (10 000 tonnes) suivi d’une part plus petite de thons albacore et obèse. En termes de stratégie, ceux-ci sont basés à Dakar et opèrent dans la zone située entre Dakar, la Mauritanie et le Maroc. Leur zone d’opération est principalement conditionnée par les accords de pêche permettant l’accès des navires d’une ZEE à l’autre.

Page 40: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 19 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

La flottille de senneurs dans l’Atlantique Est s’est développée dans les années 1960. Au commencement, les senneurs partageaient avec les canneurs la même zone de pêche. Assez rapidement, les senneurs se sont répandus dans l’Atlantique et ont développées leurs propres stratégies autour de DCP. En 2012, la flottille de senneurs dans l’océan Atlantique était composée de 65 navires, les captures étant principalement effectuées dans le golfe de Guinée et dans les eaux proches de la Côte d’Ivoire. Des captures importantes sont aussi observées selon les années dans les zones de pêche du Gabon et de la Mauritanie.

Les captures des senneurs sont principalement composées de listao et d’albacore avec une faible part de thon obèse. La stratégie de pêche est basée sur deux modes de pêche, le banc libre et les DCP, ce qui explique une différence dans la composition spécifique des captures, particulièrement la composition par taille et les prises accessoires. La flottille de senneurs dans l’Atlantique est dans l’ensemble plus vétuste que le reste de la flotte externe de l’UE, mais produit un tiers des captures totales. La stratégie de pêche varie en fonction des zones de captures (zones de pêche arrêtées dans le APP, eaux internationales), en fonction du chemin migratoire de l’espèce cible et de l’utilisation des DCP, qui est cependant moins importante dans la région. La flottille espagnole utilise plus les DCP et a donc une zone de distribution géographique plus étendue plus que celle des senneurs français.

1.5.2.2 Océan Indien

Le cas de l’océan Indien est unique par rapport aux autres bassins océaniques puisqu’une large part des captures de thons est réalisée par la petite pêche ou pêche artisanale côtière par opposition aux pêches industrielles (le rapport de capture est inversé dans les deux autres zones décrit dans cette synthèse). Les engins sont peu échantillonnées et es données de capture sont très incomplètes. Elles représentent pourtant des quantités significatives de capture.

La piraterie a eu un effet important dans l’océan Indien particulièrement entre 2008 et 2010 en termes de mouvements des flottes. De nombreux senneurs et palangriers ont quitté la zone qu’ils fréquentaient assidument. Les opérations de pêche des navires plus petits semblent avoir été tout autant affectées. Les flottilles de l’UE et sous des pavillons tiers opérant pour le compte d’armements de l’UE avaient transféré certaines de leurs unités vers l’océan Atlantique en raison de la piraterie, mais progressivement, les navires sont revenus dans la zone. Les senneurs de l'UE actifs dans l’océan Indien sont similaires en termes de caractéristiques techniques. Ce sont des navires de 80 à 100 mètres, capacité de stockage de 1500 m3 avec une puissance moteur d’environ 3 500 KW.

Les senneurs dépendent largement des pêches autour d’objets flottants, particulièrement les flottes espagnoles et seychelloises (pour ces navires, environ 80 % des captures sont réalisées sur DCP). En effet, les navires sous pavillon Seychellois sont principalement menés par des équipages espagnols et ont donc la même stratégie que la flottille espagnole. La flottille française historiquement dépend moins des objets flottants (65 % des captures). La pêche à la senne dans l’océan Indien Occidental est dominée par les activités des navires de l'UE, qui comptent pour 66 % des captures totales à la senne. Par le passé la stratégie de la flotte française a été très fortement liée à un système de rémunération de l'équipage en fonction de la valeur du total débarqué, qui ciblait prioritairement le thon albacore avec un prix supérieur et dépendait donc moins des DCP. Par opposition, les navires espagnols rémunèrent les équipages en fonction de la proportion du tonnage total débarqué incitant de fait les navires à pêcher sous DCP. Ces différences semblent maintenant s’estomper.

Les mouvements des navires des flottilles espagnols et françaises sont comparables dans la mesure où elles suivent les mêmes ressources. Une forte concentration des débarquements à Victoria (Seychelles) s’explique par l’importance actuelle des captures pêchées dans les internationales au large de la Somalie et des Seychelles. Les débarquements à Maurice et à Madagascar17 se produisent lorsque les navires opèrent plus au sud. L’utilisation de navires support est une stratégie commune des flottilles espagnoles et seychelloises. Avec un équipage d’environ 10 ou 12 personnes (dont 8 à 9 ressortissants des pays ACP - Afrique, Caraïbes et Pacifique), les navires de support fournissent une assistance et assurent le maintien des DCP, ils permettent

17 La conserverie basée à Antsiranana bénéficie également de débarquements effectués à Victoria et rapatriés par cargo à Madagascar.

Page 41: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 20 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

des opérations plus efficaces et des économies de carburant d’autant plus que les navires espagnols sont plus grands que les navires français et ont donc une consommation plus importante.

La flotte palangrières est composée principalement de navires japonais, taiwanais, seychellois (sous capitaux taiwanais) et dans une bien moindre mesure de navires de l’UE (espagnols-britanniques, français et portugais). Les captures des palangriers se concentrent sur le germon, le thon obèse, l’albacore et les espadons. Les grands palangriers japonais et taiwanais ciblent principalement le thon obèse et le thon albacore. Leurs activités ont été considérablement affectées par la piraterie ces dernières années dans leur zone d’activité principale, le bassin somalien. Ils se sont donc redirigés vers des zones plus au sud et ciblent l’albacore. La flotte japonaise opère dans le nord du canal du Mozambique. La flottille de l'UE cible principalement l’espadon et certaines espèces de requins, peau bleue et taupe bleue.

La pêche à la canne est la pêcherie la plus traditionnelle dans l’océan Indien. Le principal pays producteur de pêche dans la région est les Maldives. Les canneurs aux Maldives restent un métier artisan malgré les développements technologiques. Ceux-ci approchent les 1 000 navires avec un déclin notable ces dernières années. Leur zone d’opérations est la ZEE maldivienne où ils utilisent un réseau de DCP ancrés, ce qui augmente leur taux de capture. Aucun canneur de l’UE n’opère actuellement dans l’océan Indien.

Les filets maillants et la pêche à la ligne ne sont pas bien documentés avec un niveau de déclaration inégal, en particulier la pêche à la ligne qui reste en majorité artisanale. La pêche aux filets maillants est une pêche traditionnelle dans le nord de la mer d’Arabie, avec des captures de thon albacore principalement. Le Pakistan, l’Inde, Oman et l’Iran ont tiré profit de cette pêche saisonnière.

Quelques métiers à la ligne sont connus pour contribuer à la capture importante d’espèce cibles clés. Le Yémen possède une large flotte de plus de 2 000 petits navires mécanisés, et le métier à la ligne est pratiqué par 300 unités maldiviennes.

Tableau 1.5 : Captures par espèces, engins et région en 2013, tous pavillons confondus

Engin Espèces Océan Pacifique Centre Ouest

Océan Indien Atlantique

Senneurs

SKJ 1 476 855 125 613 180 567

YFT 344 141 136 362 69 265

BET 73 826 27 468 22 868

ALB 4 180 500 180

Palangriers

SKJ 1 267 20 159 1 272

YFT 65 492 79 378 16 210

BET 62 600 69 770 31 703

ALB 100 800 31 733 21 895

SWO 17 850 24 400 29 190

Canneurs

SKJ 161 220 92 948 41 831

YFT 21 806 24 045 7 478

BET 4 906 344 8 977

ALB 33 783 - 10 197

Autres (filet et ligne à main)

SKJ

115 000

YFT 131 802

BET 5 555

SWO 3 338 Source : CICTA données de tâche I, CTOI captures 2013, WCPFC 2014 Yearbook 2013

1.5.2.3 Océan Pacifique central et occidental

Les palangriers dans la pêche tropicale de l’océan Pacifique occidental central (WCPO) sont d’environ 3 000 unités, dont environ 780 navires « intérieurs » des iles Pacifiques opèrent dans les eaux des iles Pacifique. A cela s’ajoute 500 navires étrangers opérant spécifiquement en haute mer. Quatre types de métiers à la palangre sont pratiqués par des unités de pêche lointaine qui opèrent dans la zone du WCPO. Les flottes

Page 42: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 21 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

de grands palangriers qui ciblent l'albacore et le thon obèse pour le marché du sashimi. Les flottilles palangrières qui ciblent le thon germon et les petits palangriers qui réalisent une pêche hauturière dans le Pacifique Sud, en ciblant exclusivement l'espadon.

La pêche à la senne dans l’océan Pacifique central et Occidental s’est développée à partir d’une série d’essai japonais conduit dans les 60 et début 70. Actuellement, la flotte de senneurs opérant dans cette zone excède les 280 navires.

Taiwan, le Japon, les États-Unis d’Amérique et la Corée ont petit à petit augmenté le nombre de navires jusqu’à atteindre 130 unités en 2012, 14 des bateaux battants pavillons des États-Unis d’Amérique étant détenu par les intérêts taiwanais. La flotte des iles du Pacifiques totalisaient 71 navires en 2012. A ces navires s’ajoutent de nouveaux pays, comme les navires de l’UE, perçus comme des nouveaux acteurs dans la région, alors que la présence de ces navires se limite uniquement aux 4 navires espagnols qui pêchent actuellement, mais aussi la Nouvelle Zélande et la Chine et une augmentation plus récente des navires de l’Équateur et du Salvador (ces derniers appartenant à des opérateurs espagnols).

La flotte cible principalement le listao atteignant 79 % des captures totales. La flotte de l'UE, qui est particulièrement tributaire des DCP, réalise des captures plus importantes de thon obèse (19 %) que les autres flottes. Ceci est principalement dû à la zone d’opérations pour cette flotte, qui se concentre dans la zone centrale du Pacifique où elle bénéficie de l’APP avec Kiribati et où une abondance relative de thon obèse semble être plus importante.

Les canneurs dans la région WCPO n’ont pas été traités de façon approfondie dans le cadre de cette étude, cette pêcherie ayant une importance mineure dans la région. Les captures sont principalement le fait de flottes japonaises dans leur ZEE ainsi que de la flotte indonésienne à l’ouest de la zone, rapportant environ 150 000 tonnes de listao pour la majorité. Aucun canneur battant d'un État membre de l'UE n’opère dans la partie occidentale du Pacifique.

1.5.3 Unités sociales de production

Les trois rapports régionaux présentent peu d'information en ce qui concerne les détails logistiques des opérations les emplois correspondant. Des informations ont été compilées spécifiquement pour ce rapport.

1.5.3.1 La pêcherie palangrière

La flotte espagnole est composée d’une vingtaine de palangriers (palangre dérivante de surface) qui sont représentés par différentes associations comme :

Asociación Armadores Buques de Pesca de Marin ;

Organización Palangreros Guardeses (ORPAGU) ;

Asociación Empresarial Espaderos Guardeses ;

Asociación Nacional de Armadores de Buques Palangreros de Altura (ANAPA).

La flotte de palangriers de l’UE opère avec un équipage allant de 10 à 20 personnes selon la taille du navire. L’équipage est composé de nationalités différentes selon la zone d’opération de pêche, bien que la plupart des marins soit de nationalité indonésienne. Les navires en Atlantique emploient des personnels du Cap-Vert, d’Amérique latine (Pérou) et parfois du Sénégal et de la Namibie. Dans le Pacifique, l’équipage est essentiellement composé de péruviens alors que dans l’océan Indien, la majorité est représentée par des indonésiens. Les officiers et capitaines, 5 ou 6 par bateau, sont généralement des ressortissants de l’UE.

On estime que 100 emplois européens et 200 emplois dans les pays tiers sont créés grâce aux activités des palangriers de l’UE dans l’océan Indien Occidental. Dans le Pacifique Ouest, où au plus une quinzaine de navires pêchent, l’impact local reste très limité. Les transbordements ont lieu généralement au Pérou et éventuellement à Tahiti. Il n’y a pas de répercussions dans l’océan Pacifique Occidental et Central, des captures d’espadon faites par les navires de l’UE sauf pour les services de manutention et ceux en relation avec le transbordement des captures dans la région, qui sont limités. Le marché en aval et les activités de transformation

Page 43: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 22 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

se passent principalement en Amérique du Sud, dans l’UE et en Asie (Chine et Hong Kong), basé sur le flux de produits pêchés dans les eaux de l’océan Pacifique Occidental et Central. Les navires de l’UE transforment l’espadon directement à bord. Ces unités de production sont donc relativement éloignées du territoire de l’UE.

Le secteur de la palangre a été relocalisé ces dernières années en Atlantique et dans d’autres zones. D’après les opérateurs, cela s’explique par le coût élevé des opérations dans l’océan Pacifique Occidental et Central et des rendements d’espadons plus faibles. Il est à noter que les possibilités de pêche à la palangre prévues par le protocole de l’APP Kiribati pour l’Espagne et le Portugal n’ont pas été utilisées. Cependant le Portugal a exprimé son intérêt pour la pêche de 2 ou 3 palangriers sous de futurs protocoles d’APP dans le Pacifique.

1.5.3.2 La pêcherie à la canne

Le secteur de la pêche à la canne sous pavillon des États membres de l’UE et opérant dans le cadre des APP signés entre l’UE et les pays tiers reste marginal. Les unités actuelles, qui n’opèrent que dans l’Atlantique, sont regroupées au sein de l’organisation espagnole DAKARTUNA, avec 8 navires associés, 7 sous pavillon espagnol et 1 sous pavillon français. Un équipage d’environ 15 personnes est embarqué sur chacun de ces navires, 11 étant ressortissants des pays ACP (sénégalais). Cette pêcherie est très dépendante de l’approvisionnement des appâts, souvent fournis par des petits bateaux de pêche artisanaux/locaux sénégalais, avec lesquels un contrat a été passé dans ce but.

1.5.3.3 La pêcherie à la senne

Les opérateurs de senneurs battant pavillon des États membres de l’UE, comme ceux battant pavillons tiers mais directement liés à des intérêts économiques de l’UE, sont actuellement regroupés sous la houlette de trois organisations professionnelles :

OPAGAC/AGAC : organisation espagnole. Ses membres regroupent à la fois des entreprises de pêche (au

sens stricte) et des entreprises impliquées dans les activités de pêche ainsi que des activités de

transformation et de conserverie. Ses membres opèrent à travers les 3 océans au sein des 4 ORGP. Avec

un total de 37 navires associés dont 12 sous pavillon des États membres de l’UE, le reste sous pavillon de

l’Équateur, Curaçao, Panama, Kiribati, El Salvador, Guatemala, Seychelles et Cap Vert.

ANABAC : organisation espagnole. Leurs membres sont les entreprises de pêche. Avec un total de

26 navires associés dont 15 sous pavillon des États membres de l’UE, ils opèrent exclusivement dans

l’océan Atlantique et dans l’océan Indien. La majorité des navires des armateurs affiliés sont sous pavillon

des États membres de l'UE, et quelques-uns sous pavillon des Seychelles.

ORTHONGEL : organisation française. Les associés sont des entreprises impliquées dans la pêche et dans

les activités de transformation. Ils regroupent un total de 26 navires opérant dans l’océan Indien et dans

l’Atlantique. Leurs membres sont exclusivement des navires sous pavillon des États membres de l'UE.

Les organisations défendent les intérêts de leurs affiliés à un niveau institutionnel et gèrent les accords d’accès nationaux ou privés pour leurs adhérents lorsqu'il n'a pas été signé APP entre l'État tiers concerné et l'UE.

Sur les senneurs de l'UE, l'équipage est généralement composé d'une trentaine de personnes par navire. Une des dispositions communes aux différents APP conduit à ce que l’équipage des navires de l’UE opérant dans l’océan Atlantique et dans le Pacifique soit composé d'un minimum de 20 % de personnes ressortissantes des pays ACP. Ce pourcentage minimum est largement respecté sur tous les navires de l'UE, parfois même dépassé, puisque le personnel originaire des pays ACP représente en moyenne entre 40 % et 60 % de la composition de l'équipage, la majorité étant de nationalité sénégalaise ou ivoirienne. Les officiers à bord sont des ressortissants européens en conformité avec les exigences de l'UE sur la composition des équipages. Pour la flotte française, le pourcentage de ressortissants des pays ACP dans l’équipage est traditionnellement plus élevé.

Les flottes sous pavillons tiers opérant dans l’Atlantique et gérées par les armements de l'UE (Curaçao, Cap-Vert, Salvador, Guatemala, Panama), le Pacifique occidental et central (Équateur, Panama, Salvador, Kiribati)

Page 44: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 23 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

et l’océan Indien (Seychelles) suivent les mêmes stratégies et opèrent de façon similaire que les navires battant pavillon de l’UE, car ils relèvent de la même gestion et arrangements logistiques.

Les autres flottes de senneurs dans l’Atlantique, comme la large flotte ghanéenne sont sous intérêt coréens. L’équipage qui regroupe 30 personnes est principalement composé de ghanéen. Les officiers sont coréens, occasionnellement de nationalité russe. La flotte opère depuis le port de Tema.

Pour une flotte d'environ 56 navires UE actuellement en exploitation, on peut estimer que 1 700 emplois (environ 800 emplois de l'UE) sont créés par les senneurs dans le secteur de la pêche. Un petit nombre d'emplois dans l'UE sont également créées dans les domaines de la gestion des navires et de la représentation, dans les ports des opérations ainsi que dans la base de l’armement sur le territoire de l'UE.

Enfin, le rapport régional pour l’Atlantique Est estime qu’environ 3 500 emplois sont impliqués par les conserveries d’Abidjan, dont 80 % de femmes, auquel il faut ajouter quelques 35 000 emplois générés indirectement dans les secteurs de services associés.

Il est peu probable que les senneurs français opérant actuellement dans l’océan Atlantique et l’océan Indien cherchent à pêcher dans l’océan Pacifique dans un futur proche du fait du coût de la logistique nécessaire (lieus de débarquement, organisation de la relève des équipages, approvisionnement, dimensions des navires, etc.). En outre, dans l’océan Indien, la capacité totale autorisée par l’UE pour les senneurs français est à un niveau très proche de la capacité actuelle.

Les captures des senneurs de l’UE génèrent des niveaux élevés de transformations des captures dans l’océan Indien Occidental, amenant des bénéfices importants aux pays de la région. Les conserveries et usines de mises en longes du thon génèrent environ 6 000 emplois dans l’océan Indien Occidental. Le rapport régional océan Indien estime à environ 3 900 le nombre d’emplois créés dans la transformation à terre du fait de l’activité des senneurs français dans l’océan Indien Occidental. Dans les Seychelles à elles seules, on estime à environ 750 le nombre de personnes employées à temps partiel afin de décharger les captures débarquées localement. A cela s’ajoute environ 620 employés à temps partiel dans le reste des ports régionaux.

En ce qui concerne l’océan Pacifique Occidental et Central, la flotte de senneurs de l’UE reste un opérateur mineur (4 navires) représentant environ 2 % de la pêche à la senne dans cette zone. L’impact reste limité, puisque les navires ne fournissent pas les industries de transformations dans la région. Les transbordements ont généralement lieu à Kiritimati (Kiribati) où un nombre de manutentionnaires sont employés dans ce but. Les matières premières sont fournies depuis l’extérieur de la région au site de transbordement.

Il est peu probable que le secteur espagnol de la pêche à la senne dans le Pacifique cherche à développer l’actuelle flotte (composée de 4 navires), mais la pérennisation des activités dans la région au travers notamment des accords d’accès aux ZEE dans la région (Tokelau, Tuvalu, Cook) reste d’actualité. Cependant, les baisses récentes de prix du listao et l’augmentation continue des coûts d’accès peuvent poser un problème pour les plus grands navires, notamment opérant sur DCP, qui pourraient devoir se déplacer vers l’océan Indien voir l’océan Atlantique. Ceci dépend largement de l’évolution du protocole de Kiribati et si le PNA continue d’imposer des conditions plus onéreuses.

1.6 Flux de produits, transformations et marchés finaux

1.6.1 Produits transformés dans les régions d’origines

La transformation des produits de la pêche thonière concerne surtout les thons tropicaux (listao, albacore et dans une moindre mesure le thon obèse) pêchés à la senne. Ces produits peuvent être transformés en conserve ou en longes à fins de réexportation et de transformation complémentaire.

Les produits issus de la flotte palangrière asiatique sont pour la plupart de l’albacore et du thon obèse de qualité, en frais ou congelé pour la réexportation vers les marchés asiatiques, d’Amérique du Nord ou de l’UE. Les navires de pêche de l’UE armés à la palangre débarquent de l’espadon et des requins. Les carcasses sont transbordées et envoyées vers l’UE et les ailerons sont ensuite exportés vers le marché asiatique.

Page 45: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 24 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les capacités de transformation par région sont indiquées ci-dessous. Pour les produits, les principaux débouchés pour chaque région sont :

Pour les régions de l’océan Pacifique Occidental et Central et l’océan Indien Occidental, le marché de l’Amérique du Nord (dont 30 % de produits transformés en Thaïlande), suivi de celui de l’UE, du Moyen-Orient et de l’Amérique du Sud.

Pour la région de l’Atlantique Est, la destination principale est principalement l’UE, suivi par l’Asie (Japon) et de petites quantités consommées dans la région.

1.6.1.1 Atlantique

Pour la région de l’Atlantique Est, environ 80 000 tonnes sont transformées dans les conserveries de l’ouest africain, principalement au Ghana (Tema) et en Côte d’Ivoire (Abidjan) et dans une moindre mesure au Sénégal (Dakar). La majorité de ces captures est fournie par les flottilles de senneurs de l’UE. A cela s'ajoutent quelques 15 000 tonnes de thons capturés comme prises accessoires et débarqués par des senneurs pour commercialisation et consommation locales, le plus souvent sous l'appellation faux poissons. De plus, les palangriers de l’UE transbordent environ 15 000 tonnes d’espadon et de requins à fin de commercialisation dans les marchés de l’UE ainsi qu’en Asie pour les ailerons.

1.6.1.2 Océan Indien

L’océan Indien Occidental est de loin la région qui transforme la plus large proportion de thons capturés dans la région même. Les conserveries aux Seychelles transforment environ 30 % des captures des senneurs de l’océan Indien Occidental (250 000 tonnes) soit entre 70 000 et 80 000 tonnes de thon mis en conserve annuellement. S’ajoute deux conserveries basées à Maurice qui transforment environ 100 000 tonnes annuellement. Une proportion plus faible des captures (10 % du total de capture des senneurs) est transformée à Mombasa au Kenya et entre 10 000 et 15 000 tonnes annuelles sont transformées à Antsiranana à Madagascar. Les prises des palangriers (61 000 tonnes) sont destinées au marché asiatique lorsqu’il s’agit de thons, à l’UE pour les espadons et carcasses de requins, et vers l’Asie pour les ailerons.

Il faut noter que des pêcheries spécifiques à la région et sans équivalent dans les autres bassins océaniques18 (pêche à la canne aux Maldives, pêche à la ligne, filets maillants, etc.) représentent des flux substantiels. Ainsi, environ 70 000 tonnes provenant des canneurs maldiviens sont en partie dirigées vers le marché de l’UE via une transformation en Afrique du Sud, congelés ou en frais. 80 000 tonnes venant de la pêche à la ligne sont filetées et envoyées vers les marchés du Moyen-Orient ou de l'UE. Les captures aux filets maillants atteignent 68 000 tonnes et sont transformées en majorité au Yémen, en Iran et Oman pour les marchés du Moyen Orient, le reste étant consommé localement.

1.6.1.3 Océan Pacifique Occidental et Central

Dans l’océan Pacifique Occidental, la transformation est encore relativement limitée, et la plupart des produits sont destinés à des conserveries et centres de filetage en dehors de la région. Ceci pour deux raisons principales : i) une capacité de transformation limitée dans la région et ii) de nombreux pays dans la région ne possèdent pas les agréments sanitaires ou n'ont pas démontré leur capacité à lutter efficacement contre des pratiques de pêches INN. La Papouasie Nouvelle Guinée (PNG), les îles Salomon, Fiji, les îles Marshall et les Samoa américaines possèdent des usines de transformation, mais qui ne fonctionnent pas toutes à leur capacité maximale.

Le flux des produits des senneurs (1,66 millions de tonnes) provenant de l’océan Pacifique Occidental et Central peut être réparti comme suit : 37 % sont transbordés vers les conserveries thaïlandaises ; 50 % sont transbordés vers d’autres conserveries et centre de filetage principalement en Équateur, aux Philippines, dans

18 En tout cas pas comme pêche hauturière, mais dans l'Atlantique, la pêche côtière aux thonidés (thons néritiques ou mineurs et porte-épée) en utilisant des lignes et des filets maillants, n'est cependant pas négligeable et présente un intérêt certain, notamment pour les États côtiers d'Afrique de l'Ouest, voire pour certains Etats insulaires de la Caraïbe ou certains Etats d'Amérique du Sud.

Page 46: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 25 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

d'autres pays du continent Américain et en Corée ; et 13 % sont filetés ou mis en conserves dans les États côtiers de la région.

1.6.2 Transbordements et les ports de débarquements dans les différentes régions

1.6.2.1 Océan Indien Occidental

Victoria (Seychelles) est actuellement le port le plus important dans l’océan Indien Occidental, en particulier pour les senneurs qui y débarque 80 % de leur capture. Une usine de transformation « Indian Ocean Tuna » est basée à Victoria. Une partie des captures débarquées par les senneurs français et espagnols dans d’autres ports est envoyée par cargo vers cette conserverie afin d’y être transformée. Port-Louis (Maurice) est le deuxième port de débarquement en volume et le port de choix des flottilles palangrières qui opèrent plus au sud, ainsi que Durban en Afrique du Sud qui est également important pour les flottilles de l’UE. Deux grandes usines de transformation sont situées à Port-Louis : « Princes Tuna » et « Thons des Mascareignes » avec une activité de 100 000 tonnes par an. Antsiranana (Madagascar) du fait de la présence de la conserverie « Pêche et Froid Océan Indien » est aussi un port d’intérêt lors de la saison de la pêche à la senne notamment des navires de l’UE dans le canal du Mozambique. Il est également utilisé par les palangriers asiatiques plutôt que par la flotte palangrière de l’UE semble-t-il. Les unités espagnols, portugaises et britanniques fréquenteraient plutôt Durban, enfin les unités françaises de la Réunion, ont tenté, semble-t-il, d'utiliser les services portuaires de Tolañaro et Toliara ainsi que ceux de Toamasina à Madagascar. Le port de Mombasa au Kenya, qui a vu ses activités réduites par les risques de piraterie, a également une usine de transformation « Wanaichi Marine ».

1.6.2.2 Océan Pacifique Occidental et Central

Sachant l’importance majeure des transbordements dans cette région ainsi que le fait que plus de 75 % des prises sont transformées en dehors de la zone, en Amérique du Sud et en Thaïlande notamment, les grands ports avec des installations de transformation sont les suivants :

Pour les senneurs, trois industries de transformations à Madang (PNG) représentent actuellement une capacité combinée de 400 tonnes/an. Suite à la dérogation consentie par l'UE à la règle standard d'origine pour les produits de la PNG, les capacités de traitement devraient croître. Les Îles Salomon, avec 8 000 tonnes par an de traitement, Fidji, les Îles Marshall et Samoa américaines ont une capacité de traitement combinés de 150 000 tonnes par an. Les flottilles de l’UE (et autres navires gérés par les opérateurs de l’UE) transbordent la plupart de leurs captures à Kirimati (Kiribati). Ces captures sont ensuite transformées pour la plupart en Amérique du Sud (Equateur, Salvador et Pérou).

Pour les palangriers, Fidji (plus au sud) est le point central des transbordements, en particulier pour les flottilles asiatiques. Un autre port important en particulier pour la pêche à la palangre de surface dérivante est le port de Papeete en Polynésie française.

1.6.2.3 Océan Atlantique

Mindelo (Cap-Vert) est le port le plus important pour les palangriers de l’UE pêchant à la palangre de surface dérivante dans l’Atlantique Est, avec environ 15 000 tonnes de transbordement.

Pour les senneurs, Abidjan (Côte d’Ivoire) est le principal port en Atlantique Est ainsi que le port majeur pour le transbordement et le débarquement des flottilles de l’UE. Trois conserveries sont basées sur place. Tema (Ghana) est le deuxième port d’importance pour le débarquement des senneurs en Afrique de l’Ouest (flotte des senneurs de l’UE comprise). Environ 77 000 tonnes ont été débarqués en 2012. Dakar (Sénégal) arrive en troisième place avec une tendance à la baisse dans les débarquements et transformations ces dernières années.

Page 47: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 26 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

2 Typologie des flottilles thonières de pêche externe de l'UE

La typologie des flottilles de pêche externe de l’UE proposée dans la Note de méthode est établie sur la base des caractéristiques techniques des navires et des engins, et de leurs stratégies d’exploitation pour les senneurs. Les informations fournies par les États membres sont rassemblées, entre autres, dans trois bases de données distinctes i) les autorisations de pêche et caractéristiques techniques individuelles des navires pour chaque APP, ii) le détail des quantités capturées par espèce pour chaque navire autorisés dans le cadre des APP, et iii) les données soumises au Comité Scientifique, Technique et Economique de la Pêche (CSTEP) dans le cadre de la DCF19, qui rassemblent les données économiques par flottille et les quantités et valeurs des captures correspondantes par espèces. L’ensemble de ces données détaillées est fourni par les armateurs aux administrations nationales dans le cadre de leurs obligations règlementaires. Elles sont ensuite regroupées pour préserver l’anonymat des entreprises privées et soumises par les États membres aux services de la Commission européenne, au CSTEP et aux ORGP dans le cadre des obligations liées à l’accès aux ressources et de lutte contre la pêche INN.

2.1 Segmentations proposées pour les flottilles entre 2008 et 2013

2.1.1 Méthodologie

Plusieurs segmentations sont possibles pour les flottilles thonières externes de l’UE, sur la base :

Des segments utilisés dans les autorisations de pêche (type de navire + APP) et des déclarations de captures pour les navires actifs au sein des APP ;

Des segments permettant de compilation des données DCF économiques et de captures (type de navire + classe de taille des navires) ;

Des données de déclarations de captures auprès des ORGP (type de navire + puissance ou capacité + zone) ;

Une autre possibilité, mentionnée en exemple pour les thoniers dans la Note de méthode serait de distinguer les différentes stratégies de pêche des 3 grands types de navires (canneurs, palangriers et senneurs) sur la base des espèces ciblées.

Ces possibilités de segmentation sont examinées pour les navires actifs entre 2008 et 2013 au sein des APP et ceux inclus dans les données économiques soumises au CSTEP pour les flottilles externes de l’UE20.

2.1.2 Navires actifs au sein des APP

Le Tableau 1.4 du chapitre précédent donne les possibilités actuelles de pêche thonière au sein des APP pour les flottilles externes de l’UE. Pour chaque APP, les demandes d’autorisations de pêche par navire sont consignées dans un fichier interne à la Commission européenne (DG MARE). Elles fournissent les caractéristiques techniques de l’ensemble des navires ayant fait une demande d'autorisation pour l'une des catégories prévues par les APP en vigueur. La description des informations disponibles dans le fichier est détaillée dans l’Annexe B - Tableau 1.

Les autorisations individuelles pour chaque APP permettent d’obtenir une première indication de la taille potentielle des flottilles par État membre, mais elles concernent aussi les navires ayant versés un premier droit d’accès forfaitaire permettant l'accès à zone de pêche arrêtée dans le cadre de l’APP, mais qui n’ont finalement pas pêché, pour des raisons diverses, dans la zone concernée.

Pour obtenir une liste des navires actifs au sein des APP « thoniers » ou mixtes comprenant des thoniers, les services de la Commission européenne ont établi une compilation des captures déclarées par les États membres par espèces, par navire et pays tiers, pour les flottilles autorisées dans le cadre des APP21 entre 2007 et 2013, ainsi que pour 2014. Les nombres de navires qui opéraient au sein des 11 accords dits ‘thoniers’ et

19 Data Collection Framework - DCF (EC) 199/2008. 20 Dans la catégorie « OFR » Other Fishing Regions. 21 Remerciements à C. Tritten (DG MARE) pour sa patience et son conseil concernant les données et fichiers disponibles.

Page 48: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 27 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

des 3 accords dits ‘mixtes’ (Maroc, Mauritanie, Guinée Bissau)22 actifs entre les années 2008 et 2013, sont donnés dans le Tableau 2.1.

Seules les données entre 2008 et 2013 sont analysées dans cette étude, car le protocole de collecte des données économiques appliqué à partir de 2008 n’est pas comparable à celui des années antérieures23, et les données économiques récoltées pour 2014 sont encore incomplètes.

Le nombre d’APP en vigueur est plus important le long de la façade Atlantique du continent africain (8 APP entre 2008 et 2013) que dans l’océan Indien (4 APP) ou le Pacifique (2 APP). Les nombres de navires sont similaires pour l’Atlantique et l’océan Indien, mais ils sont plus constants d’une année sur l’autre dans l’océan Indien, du fait de la suspension ou du non-renouvellement de protocoles associés à des APP signés avec certains pays d’Afrique Centrale et de l’Ouest comme avec le Maroc (2011-2013), la Guinée Bissau (2013), la Guinée Conakry (2010-2013), la Mauritanie (2015) ou le Gabon (2012). Seul le protocole de l’APP avec Kiribati dans l’océan Pacifique était actif pendant les six ans entre 2008 et 2013, celui avec les Iles Salomon uniquement en 2010, ensemble ils ont concerné 4 senneurs.

Dans tous les cas, les navires pêchent généralement au sein de plusieurs accords, en moyenne 2 APP par navire pour l’ensemble des métiers dans les trois régions océaniques, mais généralement plus pour les senneurs et moins pour les canneurs (Tableau 2.2). Il s’agit d’une particularité de la pêche thonière, dont les navires suivent les migrations des espèces qu’ils ciblent au cours de l’année, sur des distances qui peuvent être considérables, comme par exemple pour les 4 navires pêchant dans l’océan Pacifique en 2010 dans les eaux des îles Kiribati et des îles Salomon, distantes de près de 2 000 km. Mis à part les APP de l’UE, les flottilles opèrent aussi sous accords ou sous autorisations de pêche privés dans les zones des États côtiers pour lesquels l’UE n’a pas d’APP et surtout pêchent dans les eaux internationales au-delà de la limite des ZEE revendiquées.

Tableau 2.1 : Navires thoniers UE actifs entre 2008 et 2013, par APP, ORGP et zone FAO

ORGP Etats côtiers APP 2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA 34 Maroc MAR 7 11 15

CICTA 34 Mauritanie MRT 12 11 11 10 21 23

CICTA 34 Cap Vert CPV 24 25 37 39 36 27

CICTA 34 Guinée Bissau GNB 25 20 22 28 27

CICTA 34 Guinée (Conakry) GIN 20 17

CICTA 34 Côte d'Ivoire CIV 19 20 20 21 21 20

CICTA 34 Sao Tomé e Principe STP 16 12 8 20 14 11

CICTA 34 Gabon GAB 23 26 28 29 12

Total CICTA 34 62 68 81 65 54 40

CTOI 51 Seychelles SYC 36 29 21 21 24 22

CTOI 51 Comores COM 28 22 19 19 19 18

CTOI 51 Mozambique MOZ 34 32 31 23 9 10

CTOI 51 Madagascar MDG 58 62 50 48 49 44

Total CTOI 51 69 66 56 50 52 52

Navires CICTA et CTOI 3 4 1 0 1 0

Total CICTA + CTOI 128 130 136 115 105 92

WCPO 71 Iles Salomon SOL 4

WCPO 71 Kiribati KIR 4 4 4 4 4 4

Total WCPO 71 4 4 4 4 4 4

Source : Elaboration consultant, bases de données DG MARE, les cellules vides indiquent l’absence de protocoles actifs

22 http://ec.europa.eu/fisheries/cfp/international/agreements/index_fr.htm 23 Data Collection Regulation - DCR (EC) No 1543/2000 cf. MRAG et al, 2012 : 52.

Page 49: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 28 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les données de capture totale par espèce et par navire pour l’ensemble des zones, y compris des APP et dans les eaux internationales, sont soumises par les États membres en réponse à l’appel DCF. Elles sont examinées dans la section 2.3.2.

Tableau 2.2 : Nombre moyen d’APP par navire/ APP existants entre 2008-2013, par ORGP et métier

ORGP Palangrier Canneur Thonier senneur

CICTA 1,40 / 7 1,69 / 5 5,32 / 7

CTOI 1,38 / 3 - 3,75 / 4

WCPFC - - 2,00 / 2 Source : Elaboration du consultant à partir des captures au sein des APP (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015)

On note aussi que très peu de navires sont actifs à la fois dans les océans Atlantique et Indien au cours d’une même année, il s’agit de 4 navires (sous pavillon français) sur 130 en 200924 (ligne CICTA+CTOI Tableau 2.1). En tenant compte de ces 4 navires qui ont changé de région au cours de 2009, une conclusion importante des données présentées dans ce tableau est le nombre très réduit de navires par État membre, type et région. Tout au plus, sans compter les 4 navires actifs dans la région Pacifique Centre Ouest (WCPFC), les flottilles thonières de l’UE actives hors des eaux de l'Union et opérant dans le cadre des APP comprennent au plus pour une année donnée 136 navires (2010), répartis à peu près pour moitié entre l’Atlantique et l’océan Indien.

Pour les trois types de flottilles thonières externes, palangriers (LL), canneurs (LP) et senneurs (SP), les nombres de navires actifs entre 2008 et 2013 sont donnés par État membre dans les trois tableaux qui suivent pour les zones CICTA, CTOI et WCPFC. On note que les navires actifs des tableaux qui suivent correspondent aux navires qui ont reporté des captures au sein des APP. Certains navires pêchent hors des ORGP, mais seules les données de captures totales sont disponibles auprès des ORGP (voir section 2.2.1). Les seuls États membres concernés par les APP thoniers sont l’Espagne (ESP), la France (FRA), l’Italie (ITA), le Royaume-Uni (GBR) et le Portugal (PRT)25.

Les palangriers (LL) sont actifs en nombres similaires dans l’Atlantique (CICTA) et l’océan Indien (CTOI). On note que le nombre opérant dans les APP diminue entre 2008 et 2013, surtout pour les palangriers espagnols (ESP) qui opèrent en zone CICTA, et les palangriers français (FRA) dans la zone CTOI (Tableau 2.3). Les palangriers britanniques (GBR) dans l’océan Indien, qui sont en fait gérés par des intérêts espagnols, sont considérés sous le code ESP pour le reste des analyses de captures, de manière à préserver les seuils de confidentialité tout en conservant les informations techniques qui les caractérisent et bien que les données économiques correspondantes ne soient pas disponibles. On note aussi que la France n’a pas de palangriers dans la zone CICTA et que les flottilles portugaises (PRT) ne comportent que des palangriers. Aucun palangrier de l'UE n’était actif au sein des APP dans la zone Pacifique WCPFC entre 2008 et 2013.

Tableau 2.3 : Palangriers UE actifs au sein des APP entre 2008 et 2013

ORGP EM Catégorie 2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA ESP Palangriers 23 22 27 26 20 11

CICTA PRT Palangriers 2 4 10 8 5 0

Total CICTA 25 26 37 34 25 11

CTOI ESP Palangriers 10 10 9 7 9 11

CTOI GBR* Palangriers 1 3 1 0 0 0

CTOI FRA Palangriers 23 24 23 21 17 17

CTOI PRT Palangriers 1 1 2 1 2 2

Total CTOI 35 38 35 29 28 30

Total 60 64 72 63 53 41 *GBR ci-après inclus avec ESP ; Source : Elaboration du consultant, les cellules vides indiquent l’absence de captures déclarées au sein des APP

24 Les senneurs qui ont pêchés dans CICTA+CTOI sont 2008 : 2 ESP ; 2009 : 4 FRA ; 2010 1 FRA ; 2012 1 FRA. 25 Pour les tableaux.

Page 50: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 29 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les canneurs (LP) de l'UE sont soit espagnols (ESP), soit français (FRA) et opèrent uniquement dans l’océan Atlantique. La synthèse régionale pour la région Atlantique Est (COFREPECHE et al, 2013) met en évidence une diminution progressive des captures des canneurs pour l’ensemble de l’Atlantique (zone CICTA) depuis le début des années 2000. On note que le nombre de canneurs actifs au sein des APP diminue au moins de moitié entre 2008 et 2013 (Tableau 2.4).

Tableau 2.4 : Canneurs UE actifs au sein des APP (zone CICTA) entre 2008 et 2013

EM 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Espagne 14 18 22 8 7 7

France 3 2 1 1 1 1

Total CICTA 17 20 23 9 8 8 Source : Elaboration du consultant à partir des captures au sein des APP

Les senneurs (SP) de l'UE sont les plus nombreux parmi les trois types de flottilles, aussi bien dans l’Atlantique que dans l’océan Indien et les senneurs espagnols sont plus nombreux que les senneurs français. Un senneur italien (ITA) est actif dans l’océan Indien en 2008 et 2009. Ce navire est en fait géré par des intérêts français est considéré sous le code FRA pour le reste des analyses de manière à préserver les seuils de confidentialité tout en conservant les informations techniques qui les caractérisent et bien que les données économiques correspondantes ne soient pas disponibles (Tableau 2.5). Entre 2008 et 2013, 4 senneurs ESP étaient actifs dans le Centre Ouest de l’océan Pacifique (zone WCPFC) dans le cadre de l’APP avec Kiribati et en 2010 dans le cadre de celui avec les Iles Salomon (Tableau 2.1).

Tableau 2.5 : Senneurs UE actifs au sein des APP entre 2008 et 2013

ORGP EM Catégorie 2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA ESP Senneurs 13 12 12 14 13 13

CICTA FRA Senneurs 7 9 9 8 8 8

Total CICTA 62 68 81 65 54 40

CTOI ESP Senneurs 17 14 13 13 14 14

CTOI FRA Senneurs 16 13 8 8 10 8

CTOI ITA* Senneurs 1 1

Total CTOI 69 66 56 50 52 52

WCPFC ESP Senneurs 4 4 4 4 4 4

Total 128 130 136 115 105 92 *ITA ci-après inclus avec FRA ; Source : Elaboration du consultant, les cellules vides indiquent l’absence de captures déclarées au sein des APP

L’évolution de la taille des flottilles au cours des six années est plus simplement illustrée par la Figure 2.1, qui montre une relative stabilité au sein des APP du nombre de senneurs toutes tailles confondues dans l’Atlantique (zone CICTA) et l’océan Indien (zone CTOI) pour les navires espagnols (ESP) ainsi que pour les français (FRA) depuis 2010. Cependant les nombres de palangriers et de canneurs ont diminué, de sorte qu’en 2013, aucune des flottilles actives par État membre ne comporte plus de 15 navires en zone CICTA, ou plus de 20 navires en zone CTOI.

La segmentation actuelle de l’ensemble des flottilles de l'UE distingue chaque flottille en fonction de la taille des navires (12-18 m, 18-24 m, 24-40 m et 40 m et plus) pour les besoins de collecte et d’anonymisation des données, du suivi de la capacité de pêche et des analyses économiques (voir section 3.3).

Sur l’ensemble des six années étudiées de 2008-2013, 105 navires différents ont été actifs au sein des APP dans la zone CICTA, 86 dans la zone CTOI et 4 dans la zone WCPFC (Tableau 2.5). Les navires regroupés par États membres (ESP+GBR, FRA+ITA et PRT) et par segments en fonction de leur longueur (VL 12-18, 18-24, 24-40, 40XX m) présentent les caractéristiques moyennes suivantes :

Les palangriers (LL) espagnols (ESP) sont plus grands dans l’océan Indien (CTOI, y compris GBR) que dans l’Atlantique (CICTA) ;

Page 51: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 30 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Dans l’océan Indien, les palangriers (LL) espagnols (ESP+GBR) sont plus grands que les palangriers français (FRA) mais de tailles similaires aux palangriers portugais (PRT) ;

Les canneurs (LP) espagnols sont principalement de grande taille (24-40 m), de même que les que les trois canneurs français (FRA) ;

Les senneurs (SP) pêchant dans le cadre des accords sont tous de grande taille (VL40XX : 40 m et plus) ;

o Dans l’Atlantique, les SP espagnols (ESP) et français (FRA) sont de tailles similaires ; o Les senneurs de l’océan Indien sont nettement plus grands que ceux qui opèrent dans

l’Atlantique. Particulièrement les senneurs espagnols (ESP) qui sont près d’un tiers plus grands que leurs homologues dans l’Atlantique.

Figure 2.1 : Nombres de navires actifs dans le cadre des APP entre 2008 et 2013 par métier et pavillon (zones CICTA et CTOI)

Source : Elaboration du consultant (4 senneurs ESP actifs chaque zone WCPFC)

On note aussi des différences de tonnage de jauge brute (GT) qui pourrait fournir une indication de la capacité de stockage des cales réfrigérées, et de puissance du moteur principal (POW en KW), qui sont plus grands pour les navires de mêmes segments dans l’océan Indien (et le Pacifique) que dans l’Atlantique. De même que l’absence de canneurs et la plus grande taille des senneurs dans la zone Sud-Ouest de l’océan Indien (SOIO)

0

5

10

15

20

25

30

2008 2009 2010 2011 2012 2013

CICTA ESP Canneurs CICTA ESP Palangriers CICTA ESP Senneurs

CICTA FRA Canneurs CICTA FRA Senneurs CICTA PRT Palangriers

0

5

10

15

20

25

30

2008 2009 2010 2011 2012 2013

CTOI ESP Palangriers CTOI ESP Senneurs CTOI FRA Palangriers

CTOI FRA Senneurs CTOI PRT Palangriers

Page 52: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 31 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

de la CTOI que dans l’Atlantique, suggèrent des stratégies de production spécifiques à chaque bassin océanique. Dans la mesure où ces différences sont liées aux opportunités d’accès et à l’abondance ainsi qu’à la distribution géographique des ressources et/ou à l’implantation des infrastructures à terre, elles seraient à même de limiter la mobilité des flottilles entre les trois océans. Ces différences pourraient donc réduire la profitabilité des navires qui seraient obligés de quitter leur région de pêche, par exemple lors de la recrudescence de la piraterie en Afrique de l’Est en 2008 et 2009, qui a poussé des senneurs UE basés dans l’océan Indien à changer de région et à pêcher dans l’Atlantique toute ou partie de l’année.

Tableau 2.6 : Caractéristiques techniques des thoniers UE actifs au sein des APP (moyennes 2008-2013)*

ORGP CICTA CTOI WCPFC

Segments Nb GT POW LOA (m) Nb GT POW

LOA (m) Nb GT POW

LOA (m)

ESP LP VL1218 2 34 155 17

ESP LP VL1824 2 63 114 21

ESP LP VL2440 22 184 470 32

FRA LP VL2440 3 334 634 34

FRA LL VL1218 14 33 235 15

ESP LL VL1824 4 133 218 22

FRA LL VL1824 8 146 406 23

ESP LL VL2440 31 215 316 29 12 342 455 34

FRA LL VL2440 3 241 544 25

PRT LL VL2440 10 228 472 28 2 306 534 33

ESP LL VL40XX 8 605 782 45

PRT LL VL40XX 3 573 831 43 3 592 796 43

ESP SP VL40XX 15 1 710 2 620 68 17 2

934 4

159 91 4 3 243 3 837 97

FRA SP VL40XX 13 1 565 2 759 68 19** 1

883 3

241 75

105 86 4 Source : Elaboration du consultant, les cellules vides indiquent l’absence de captures déclarées au sein des APP, *segments CSTEP uniquement

2.1.3 Captures et stratégies des palangriers et des canneurs (segment DCF HOK)

La segmentation actuelle de l’ensemble des flottilles de l'UE rassemble les navires qui utilisent des hameçons, dont les palangriers (LL) et les canneurs (LP) en un segment unique (DCF HOK) pour les besoins de collecte des données, du suivi de la capacité de pêche et des analyses économiques. Pourtant, les analyses des APP et les synthèses régionales montrent que les palangriers et les canneurs ciblent des ressources très différentes. Il serait important, pour les flottilles externes d’obtenir du CSTEP une segmentation qui traite les deux flottilles séparément.

Les nombres des palangriers (LL) qui opèrent dans les APP diminuent entre 2008 et 2013, pour les palangriers espagnols qui opèrent dans les zones Atlantique (CICTA), et les palangriers français (FRA) dans l’océan Indien (CTOI, Tableau 2.3). De même les captures des palangriers FRA actifs dans le cadre des APP diminuent de près de moitié entre 2008 et 2013 pour la zone CTOI (Tableau 2.7), mais ce n’est pas le cas pour les captures des palangriers ESP dans la zone CICTA. Cette différence permet de rappeler que les statistiques de captures des palangriers dans le cadre des APP ne fournissent qu’une image partielle de leurs activités puisqu’ils opèrent également dans les eaux internationales et, par le biais d’accords privés, dans des ZEE pour lesquelles aucun APP n'a été négocié par l'UE. Le Tableau 2.8 montre les données de captures des ORGP par État membre. Cependant, comme ces données ne sont pas associées à des informations portant sur le nombre de jours passés dans les zones APP, il est difficile de comparer les captures d’une année à l’autre ou entre Etats membres. Ainsi, le nombre de palangriers espagnols actifs au sein des APP passe de 20 à 11 entre 2012 et 2013 (Tableau 2.3), alors que le tonnage capturé augmente de plus de 1 000 tonnes entre 2012 et 2013.

Page 53: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 32 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 2.7 : Captures (t) des Palangriers (LL) UE sous APP entre 2008 à 2013 (tonnes)

EM et ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 4 129 4 132 5 626 3 836 4 534 5 683

PRT 2 1425 647 826 184 0

Total CICTA 4 131 5 558 6 273 4 662 4 718 5 683

ESP 1 580 2 224 2 152 1 037 674 1 275

FRA 1 343 1 066 1 131 980 727 697

PRT 6 180 352 82 153 157

Total CTOI 2 930 3 469 3 635 2 100 1 554 2 130 Source : Elaboration du consultant

Tableau 2.8 : Captures (t) des Palangriers (LL) UE par ORGP et EM entre 2008 à 2013 (tonnes)

EM et ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 15 566 20 637 21 787 23 788 21 016 16 473

PRT 6 186 6 999 7 673 8 773 3 247 2 181

Total CICTA26 21 752 27 636 29 461 32 562 24 264 18 654

ESP 3 709 3 598 3 382 3 411 4 846 5 802

FRA 2 236 1 868 1 966 2 052 1 659 1 604

PRT 477 584 1 113 807 777 1 165

Total CTOI27 2 930 3 469 3 635 2 100 1 554 2 130 Source : Elaboration du consultant, données CICTA et CTOI

On note, que les captures des palangriers ESP dans la zone CICTA ont effectivement diminué, mais aussi que la proportion des captures au sein des APP par rapport aux captures totales dans les zones CICTA et CTOI sont très variables entre flottilles et d’une année à l’autre (Tableau 2.9). Les variations observées sont dues en partie à l'historique des protocoles en application dans la région, qui contribue à augmenter ou à restreindre les zones de pêche accessibles dans le cadre des APP, aussi bien dans l’Atlantique que dans l’océan Indien (Tableau 2.1). Enfin, le nombre de palangriers français actifs au sein des APP de l’océan Indien est en diminution depuis 2011 (Tableau 2.3).

Pour les palangriers, on note que le pourcentage des captures au sein des APP diminue entre 2008 et 2013 pour les trois flottilles ESP, FRA et PRT pour la région CTOI (zone FAO 51), mais reste plus importante (43 % en 2013) pour les palangriers français (FRA) qui sont en fait basés à la Réunion. Ces pourcentages indiquent donc un taux de dépendance du segment (ici LL FRA) par rapport à l’ensemble des APP rejoints dans une ORGP donnée.

Tableau 2.9 : Pourcentage des captures totales sous APP pour Palangriers (LL-ELL) UE 2008-2013

EM et ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 27 % 20 % 26 % 16 % 22 % 34 % PRT 0 % 20 % 8 % 9 % 6 % Total CICTA 19 % 20 % 21 % 14 % 19 % 30 %

ESP 43 % 62 % 64 % 30 % 14 % 22 % FRA 60 % 57 % 58 % 48 % 44 % 43 %

PRT 1 % 31 % 32 % 10 % 20 % 13 %

Total CTOI 46 % 57 % 56 % 33 % 21 % 25 % Source : Elaboration du consultant, les cellules vides indiquent l’absence de captures déclarées au sein des APP

Enfin, il est possible d’analyser la composition spécifique des captures qui sont déclarées au sein des APP en terme de stratégie de pêche par segment de flottille, et surtout de la comparer avec la composition spécifique des captures du même segment pour l'ensemble de l’année fournie dans les fichiers des ORGP.

26 Captures dans les zones CICTA : ATE, ATL et ATS 27 Code ELL – Palangre Espadon, zone F51 (SWIO)

Page 54: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 33 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

En prenant l’exemple des palangriers espagnols et portugais opérants dans la zone CICTA (Atlantique Est, Atlantique et Atlantique Sud), les profils spécifiques sont établis pour les flottilles de chaque État membre en calculant le pourcentage du tonnage de chaque espèce par rapport au total sur les 6 années entre 2008 et 2013, dans les données de captures au sein des APP d’une part, et d’autre part dans celles des captures du fichier de la CICTA (LL, zones Atlantique Est - ATE, Atlantique - ATL et Atlantique Sud - ATS).

On note, pour les captures au sein des APP, une prédominance de requins (peau bleue BSH et taupe bleue SMA), d’espadon (SWO), et de faibles proportions de thonidés (ALB, YFT, TUN et autres). On note une différence pour la flottille espagnole qui cible l’espadon plus que les palangriers portugais. On note également des différences pour les deux flottilles, entre les espèces capturées au sein des APP et celles capturées pour l’ensemble des zones ICCAT, avec notamment une plus grande proportion de lista (SKJ) et d’albacore (YFT) pour la flottille espagnole.

APP LL ESP CICTA ICCAT EU.España LL ATE, ATL, ATS

APP LL PRT CICTA ICCAT UE.Portugal LL ATE, ATL, ATS

Figure 2.2 : Composition des captures par espèces pour les palangriers ESP et PRT dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite) (pourcentage sur total

2008-2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et ICCAT

De manière similaires pour les palangriers actifs dans le sud-ouest de l’océan Indien (zone FAO 51), les profils spécifiques sont établis pour les flottilles de chaque État membre en calculant le pourcentage du tonnage de

BSH

SWO

SMA

ALB

SAI

YFT

BUM

WHM

SPF

POR

BSH

SKJ

YFT

FIN

SWO

SMA

BET

OTH

TUN

BIL

BSH

SMA

YFT

SWO

SAI

ALB

BUM

SKJ

WHM

BSH

OCC

DPS

SWO

SMA

HKE

MZZ

SQC

FAL

Page 55: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 34 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

chaque espèce par rapport au total sur les 6 années entre 2008 et 2013, dans les données de captures au sein des APP d’une part, et dans celles des captures du fichier de la CTOI (LL, zone 51).

APP LL ESP CTOI CTOI UE.ESPAGNE ELL F51

APP LL FRA CTOI CTOI UE.FRANCE.RÉUNION ELL F51

APP LL PRT CTOI CTOI UE.PORTUGAL ELL F51

Figure 2.3 : Composition des captures par espèces pour les palangriers ESP+GBR, FRA et PRT dans la région CTOI, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CTOI (droite)

(pourcentage sur total 2008-2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et CTOI

Pour les captures des flottilles ESP, FRA et ESP au sein des APP sur la période 2008-2013, on remarque des profils spécifiques similaires, avec une prédominance de l’espadon (SWO), de requins (peau bleue BSH, taupe bleue SMA, requin soyeux FAL), de thon obèse (BET) et autre thonidés (TUN, YFT et ALB). On note une

SWO

BSH

TUN

INC

SMA

BET

FIN

BIL

SWO

BSH

SMA

ALB

BET

YFT

LEC

SFA

SWO

BET

YFT

ALB

OTH

DOL

BIL

SFA

SWO

ALB

BET

YFT

DOL

MARL

SKH

SFA

SWO

BSH

FAL

YFT

SMA

BET

ALB

DOL

SWO

BSH

SMA

BET

YFT

FAL

BUM

OIL

Page 56: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 35 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

différence pour la flottille française qui ne cible pas les requins, et pour qui après l’espadon, les thons (BET, YFT, ALB) forment près de 50 % des captures (Figure 2.3).

En prenant compte de l’ensemble des captures dans la région (partie SOIO de la CTOI), les compositions spécifiques ne changent pas notablement, sauf pour les flottilles espagnole (ESP) et portugaise (PRT) qui capturent relativement plus de peau bleue (BSH) en dehors des zones des APP. L’ensemble des codes et noms d’espèce sont donnés dans l’Annexe B - Tableau 9.

Pour conclure, il est possible d’inférer des éléments de stratégie pour les flottilles sur la base de leurs déclarations de captures lorsqu’elles opèrent au sein de l’APP. Cependant la valeur des informations en ce qui concerne les stratégies pour l’ensemble de l’année dépendra i) du pourcentage de captures réalisées au sein des APP par rapport aux captures totales, et ii) de la différence entre les opportunités au sein des APP et celles dans d’autres zones notamment en haute mer.

Pour permettre des analyses rigoureuses, il est donc important d’obtenir, en plus des données pour les navires actifs au sein des APP, l’ensemble des données de captures couvrant les eaux internationales et les ZEE hors APP, ainsi que les données d’effort de pêche détaillées par zone de pêche.

Les flottilles de canneurs (LP) de l'UE n’opèrent que dans l’Atlantique (CICTA). Elles sont soit espagnoles (ESP) soit françaises (FRA) (Tableau 2.4). Les navires actifs au sein des APP sont peu nombreux (7 ESP et 1 FRA en 2013) et entre 2008 et 2013 sont relativement grands (longueur hors tout comprise entre 24 et 40 m de long (Tableau 2.6). Pour les flottilles ESP comme FRA, les captures au sein des APP (Tableau 2.10) sont en diminution depuis 2011, alors que le nombre de canneurs actifs reste stable.

Tableau 2.10 : Captures (t) des Canneurs (LP) UE dans le cadre des APP (2008-2013)

CICTA 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 4 165 5 759 7 651 10 541 4 180 5 304

FRA 970 924 1 180 1 497 1 266 506

Total CICTA 5 135 6 683 8 831 12 038 5 446 5 809 Source : Elaboration du consultant d’après les bases de données de DG MARE

Les captures figurant dans la base des données CICTA par État membre et flottille (Tableau 2.11 ; BB pour « Bait Boat », voir codes Annexe B - Tableau 6) sont de 1 à 5 fois plus importantes que celles déclarées au sein des APP. Cependant, entre 2008 et 2013, les captures des canneurs (LP) au sein des APP représentaient entre 20 % et 90 % des captures totales (Tableau 2.12) confirmant la dépendance de cette flottille pour les APP due entre autres, à la faible mobilité de ces navires mentionnée plus haut.

Tableau 2.11 : Captures totales (t) des Canneurs (LP) UE en zone CICTA entre 2008 à 2013 (tonnes)

EM 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 11 242 10 769 10 581 15 264 20 806 10 975

FRA 1 054 1 677 1 365 1 614 1 727 784

Total CICTA 12 297 12 445 11 946 16 878 22 533 11 759 Source : Données CICTA, flottilles BB28 ; zones ATE, ATL, ATS

Tableau 2.12 : Pourcentage des captures totales dans le cadre des APP pour les Canneurs (LP) UE par rapport aux captures totales enregistrées en zone CICTA – période 2008-2013

EM 2008 2009 2010 2011 2012 2013

ESP 37 % 53 % 72 % 69 % 20 % 48 %

FRA 92 % 55 % 86 % 93 % 73 % 65 %

Total CICTA 42 % 54 % 74 % 71 % 24 % 49 % Source : Élaboration propre

28 see https://www.iccat.int/Documents/SCRS/Manual/CH3/CHAP%203_1_5_BB_ENG.pdf

Page 57: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 36 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Etant donné les zones d’activité et caractéristiques techniques similaires des flottilles de canneurs ESP et FRA opérant au sein des APP, on attend des profils de captures par espèces similaires dans ces zones, comme confirmé par la Figure 2.4. On reconnaît les trois espèces de thons tropicaux pour les captures au sein des APP, avec en plus du thon rouge (BFT) pour les canneurs espagnols et français qui opèrent certainement dans la partie nord de la zone Atlantique Centre-Est. Cependant on note des différences pour les navires français et espagnols, avec une plus forte proportion de listao (SKJ) pour les espagnols, et d'albacore (YFT) pour les français, qui pourraient correspondre à une utilisation des DCP par les canneurs espagnols, similaires aux stratégies des senneurs espagnols et français décrites section 2.1.4, et qui sont certainement importantes pour les stratégies de production de ces flottilles.

APP LP ESP CICTA EU.Espagne BB

APP LP FRA CICTA EU.France BB

Figure 2.4 : Composition des captures par espèces pour les canneurs ESP et FRA dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite)

(pourcentage sur total 2008-2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et CICTA

2.1.4 Captures et stratégies de pêche des senneurs (segment DCF PS)

Les senneurs (SP) sont beaucoup plus grands que les palangriers et les canneurs, 68 m de longueur hors tout (LOA) en moyenne dans l’Atlantique, 75 m et 91 m dans l’océan Indien et 97 m dans le Pacifique. On note aussi que les senneurs espagnols sont plus grands en moyenne que les senneurs français (Tableau 2.6). Les senneurs opèrent dans de vaste aire géographique incluant les zones hauturières, et pêchent des quantités très supérieures aux canneurs et aux palangriers. Ils ciblent le listao (SKJ), l’albacore (YFT) et le thon obèse (BET).

SKJ

YFT

BET

FIN

BSH

SWO

OTH

SMA

FRI

SKJ

YFT

BFT

FRI

BON

LTA

SKJ

YFT

BET

OTH

SKJ

YFT

BFT

LTA

FRI

ALB

BON

Page 58: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 37 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les captures des senneurs de l'UE dans le cadre des APP se situent entre 85 et 100 000 tonnes par an. Elles sont généralement plus importantes dans l’océan Indien que dans l’Atlantique ou le Pacifique, et pour les flottilles espagnoles dont les senneurs sont les plus grands dans les trois régions océaniques (Tableau 2.6). Les variations entre années et entre les flottilles espagnole et française reflètent entre autres, les opportunités offertes par les APP et celles qui sont utilisées (Tableau 2.1). On note également des changements concernant l’abondance des thons qui semble en augmentation dans les zones sous APP de l’Atlantique et inversement en diminution dans celles de l’océan Indien, culminant en 2013 et semble-t-il se confirmant en 2014.

Tableau 2.13 : Captures (t) des Senneurs (SP) EU dans le cadre des APP (2008-2013)

ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Total

Espagne 11 211 9 005 8 332 12 154 24 877 31 577 97 156

France 5 392 4 841 13 104 10 197 4 660 13 419 51 613

CICTA 16 603 13 845 21 436 22 351 29 536 44 996 148 767

Espagne 24 186 22 519 35 189 38 280 29 747 21 718 171 639

France 33 769 17 344 17 626 16 385 14 273 11 396 110 793

CTOI 57 955 39 864 52 815 54 665 44 020 33 114 282 433

WCPFC Espagne 12 896 10 690 12 658 18 592 13 307 21 097 89 240

Total 87 454 64 399 86 909 95 609 86 864 99 207 520 442 Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE

Les captures des senneurs de l'UE dans les zones CICTA, CTOI et WCPFC (Tableau 2.13) sont généralement plus stables d’une année sur l’autre que pour les APP, et atteignent près de 365 000 tonnes en 2013, dont près des deux tiers dans l’océan Indien (zone sud-ouest de l’océan Indien, Tableau 2.15).

Tableau 2.14 : Captures (t) des Senneurs (SP) UE dans les zones couvertes par les ORGP thonières (2008-2013)

ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Total

EU.Espagne 52 053 63 305 59 385 66 158 67 789 70 139 378 829

EU.France 19 973 26 554 34 931 35 599 32 446 36 763 186 266

CICTA 72 026 89 859 94 316 101 757 100 235 106 902 565 095

UE.Espagne 123 911 110 254 130 502 130 253 108 605 146 798 750 323

UE.France+Italie 85 013 68 999 65 344 68 968 66 157 65 740 420 221

CTOI 208 924 179 253 195 846 199 221 174 762 212 538 1 170 544

WCPFC Espagne 36 211 26 612 29 497 39 470 32 179 45 041 209 010

Total 317 161 295 724 319 659 340 448 307 176 364 486 1 944 654 Source : Élaboration propre : CTOI PS zone 51 ; CICTA SP ATE, ATL, ATS ; WCPFC S ES

La part des captures au sein des APP par rapport aux captures totales des flottilles dans chaque région varie autour de 25 % pour les zones CICTA et CTOI, et plus de 40 % pour la zone WCPFC (Tableau 2.16). Des pourcentages similaires pour les flottilles ESP et FRA dans l’océan Indien chaque année semblent refléter une répartition spatiale des thons dans et hors des zones APP. Par contre, dans l’Atlantique certaines variations annuelles entre flottilles ESP et FRA (2010, 2012) correspondent probablement à des stratégies d’utilisation de zones différentes par les flottilles, mais également à l'évolution de l'accès aux zones de pêche, fonction de l'existence ou non de protocoles associés à certains accords (ex. suspension du protocole Gabon, laps de temps entre deux protocoles en Mauritanie). Il faut aussi noter la variabilité de la disponibilité de la ressource dans les zones des APP, ainsi l’augmentation dans les eaux Mauritaniennes (MRT) en 2013 correspondrait à une situation observée au début des années 2000, fait augmenter les pourcentages capturés au sein des APP CICTA de manière significative (42 % contre 29 % en 2012, Tableau 2.15). Par contre, l’inverse se produirait dans l’océan Indien, avec une diminution nette en 2013 (16 % contre 25 % en 2012).

Page 59: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 38 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 2.15 : Pourcentage des captures totales sous APP pour les Senneurs (SP) UE par rapport aux captures totales enregistrées en zones CICTA, CTOI & WCPFC – période 2008-2013

ORGP 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Total

Espagne 22 % 14 % 14 % 18 % 37 % 45 % 26 % France 27 % 18 % 38 % 29 % 14 % 37 % 28 % CICTA 23 % 15 % 23 % 22 % 29 % 42 % 26 %

Espagne 20 % 20 % 27 % 29 % 27 % 15 % 23 % France 40 % 25 % 27 % 24 % 22 % 17 % 26 %

CTOI 28 % 22 % 27 % 27 % 25 % 16 % 24 %

WCPFC 36 % 40 % 43 % 47 % 41 % 47 % 43 % Source : Élaboration propre, bases de données DG MARE, CICTA, CTOI, WCPFC

La composition par espèce des captures indiquent des différences de stratégies entre flottilles ESP et FRA, au sein des APP et en général pour les parties de la zone CICTA considérées (ATLE, ATL, ATLS). On note ainsi une plus grande proportion de listao (SKJ) pour la flottille de senneurs espagnols (Figure 2.5) qui utilisent les DCP de façon plus marquée que les senneurs français entre 2008 et 2013.

APP CICTA SP ESP CICTA ATE+ATL+ATS PS EU.España

APP SP CICTA FRA CICTA ATE+ATL+ATS PS EU.France

Figure 2.5 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP et FRA dans la région CICTA, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CICTA (droite) (pourcentage sur

total 2008-2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et CICTA

La proportion d’albacore (YFT) dans les captures déclarées par les senneurs français (FRA+ITA) s'avère plus élevée que dans les captures déclarées par les senneurs espagnols, que ce soit dans le cadre des APP comme dans l'ensemble de la zone CICTA.

SKJ

YFT

BET

OTH

FRI

FRZ

LTA

SKJ

YFT

FRI

LTA

ALB

SKJ

YFT

OTH

BET

ALB

LTA

SKJ

YFT

FRI

LTA

ALB

BON

Page 60: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 39 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

APP SP CTOI ESP CTOI EU.ESPAGNE F51 SP

APP SP CTOI FRA+ITA CTOI EU.FRANCE+ITA F51 SP

Figure 2.6 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP et FRA+ITA dans la région CTOI, dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la CTOI (droite) (pourcentage

sur total 2008-2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et CTOI

Pour l’océan Indien, les profils de captures par espèces sont remarquablement similaires entre zone APP et CTOI dans l’ensemble (zone 51 SOIO) pour les senneurs ESP et FRA (Figure 2.6). Comme pour l’Atlantique, les senneurs espagnols capturent plus de listao que les senneurs français, ce qui correspond à leur stratégie de production.

APP SP WCPFC ES WCPFC ES S

Figure 2.7 : Composition des captures par espèces pour les Senneurs ESP dans la région WCPFC dans le cadre des APP (gauche) et dans l’ensemble de la WCPFC (droite) (pourcentage sur total 2008-

2013)

Source : Élaboration propre, d'après les bases de données DG MARE et WCPFC YB_WCP_CA.XLS

SKJ

YFT

BET

ALB

BON

SWO

BSH

INC

SKJ

YFT

BET

ALB

BON

OTH

SJK

FRZ

SKJ

YFT

BET

OTH

ALB

SKJ

YFT

BET

ALB

FRZ

SKJ

YFT

BET

SKJ

YFT

BET

BLM

BUM

Page 61: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 40 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Pour la région Pacifique centre ouest (WCPFC), les 4 senneurs espagnols pêchent plus de 40% de leurs captures dans les zones des APP de Kiribati et des Iles Salomon (en 2010 uniquement), Tableau 2.1, qui semblent aussi offrir une plus grande proportion de thon obèse (BET), Figure 2.7.

Sur la base d’analyses détaillées des compositions de captures par zone, par espèce et par taille, il serait possible de proposer une segmentation des flottilles de senneurs en terme de stratégie de production. En termes de stratégie de pêche, on note que pour la période étudiée, les flottilles espagnoles utilisent plus de DCP et plus systématiquement, avec un soutien concomitant de navires de d'appui.

La consommation de carburant est de loin la part la plus importante des coûts opérationnels variables (mouvement du bateau, installations frigorifiques). La taille de l’équipage, les opérations au port, le coût des licences, etc. sont relativement moindres. La consommation de carburant est directement liée à la puissance du moteur, bien que les thoniers français les plus récents soient équipés de propulseurs électriques qui remplacent le moteur principal lorsque le bateau est en pêche, entrainant des économies importantes de fuel.

D’après les compilations régionales des évaluations des APP, la flotte espagnole applique un mode de rémunération de son équipage basé sur la quantité capturée, qui encourage une stratégie de capture avec de gros tonnages, atteints plus efficacement par une utilisation systématique de nombreux DCP. On note en 2013, une augmentation conséquente des quantités de listao dans les captures des navires de l’UE dans les trois bassins océaniques. Une stratégie « DCP » implique un investissement important, correspondant à l’acquisition de balises GPS, de sondeurs et à la fabrication et au déploiement de DCP artificiels, et pour certains armements un navire d’appui dédié à cette tâche. Les coûts opérationnels découlant de l'utilisation de navires d'appui sont normalement affectés au segment de senneurs concernés et devraient donc apparaître dans les comptes de résultats desdits senneurs.

Par contraste avec la flottille espagnole, la flottille française applique un mode de rémunération de l’équipage basé sur la valeur du produit débarqué. Ce mode de rémunération encourage une recherche active et ciblée des espèces à plus haute valeur. Dans le cas de la pêche à la senne, il s’agit du thon albacore, capturé principalement en banc libre. Ces dernières années, cette stratégie a été atténuée par une l’augmentation de valeur du listao dont les plus gros rendements sont obtenus par la pêche sous DCP. Comme le prix du listao augmente, le différentiel avec l’albacore en bancs libres diminue et les DCP deviennent plus attractifs. Une stratégie « mixte », qui correspond aux navires combinant à la fois la pêche sur banc libre et sur DCP de manière opportuniste semble en augmentation. Pour la période 2008-2013, une partie de la flottille de senneurs de l'UE, comprenant l'intégralité des navires battant pavillon français et certains navires battant pavillon espagnol, avait une stratégie « mixte » et l'autre partie, comprenant le reste de la flotte espagnole, une stratégie « DCP ». L’augmentation récente des prix du listao semble cependant encourager certains navires français vers une stratégie « DCP ».

2.2 Autorisations, activités et captures

2.2.1 Données disponibles

Le fichier des autorisations de pêche par navires et par APP et celui des captures indiquent le type de navire et l’engin de pêche principal, ainsi que des caractéristiques techniques de base. Le fichier des captures est renseigné pour trois types de navires, les senneurs et les canneurs qui pêchent les espèces tropicales en surface, et les palangriers dont les lignes dérivantes pêchent plus profond, y compris dans les zones subtropicales. Les navires thoniers espagnols (ESP) sont les plus nombreux, suivis par les français (FRA) et les portugais (PRT). Trois autres États membres étaient représentés avant 2012, la Royaume Uni, l’Italie et Malte. De ces trois, le navire italien est passé sous pavillon français (entre 2012 et 201329) et deux navires britanniques autorisés jusqu’en 2014 dans l’océan Indien sont opérés par des intérêts économiques espagnols. Leurs données techniques et de captures sont analysées avec les données FRA et ESP. Cependant, aucune donnée économique n’est disponible pour les segments flottilles de moins de 5 navires (CSTEP, 2015). Par conséquent, les APP du Pacifique ne peuvent pas être analysés en détail. Cependant, même si les données économiques

29 Le senneur ITA-FRA est repassé sous registre ITA en décembre 2014.

Page 62: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 41 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

ne sont pas disponibles pour les palangriers britanniques et le senneur italien opérant dans l’océan Indien, les résultats de l’analyse économique des flottilles ESP et FRA sont présentés pour un navire type par segment, et sont pertinents dans la mesure où les stratégies d’exploitation des navires sont similaires.

Les modèles de production sont très différents selon que le navire thonier est un palangrier, un canneur ou un senneur. Les types de navire et d’engin de pêche figurant au fichier des autorisations de pêche comportent plusieurs codifications. Les ORGP peuvent aussi avoir des codes pour les types de navires et catégories d’engins spécifiques. D’une manière générale, les caractéristiques techniques correspondant à la puissance de production des navires sont mal codifiées et rarement validées30. Pour les indicateurs disponibles (tonnage de jauge brute-GT, puissance du moteur principale POW-KW et longueur hors tout LOA-m) certaines validations ou corrections ont pu être faites pour cette étude, entre les caractéristiques techniques des différents fichiers de la DG MARE, des États membres (autorisations de pêche, captures), des ORGP ou des entreprises des pêches.

Les classes de taille pour chaque segment correspondent à celles utilisées pour la compilation des données économiques (voir chapitre 3). Pour celles-ci, les navires utilisant des hameçons (HOK) regroupent à la fois les canneurs (LP) et les palangriers (LL). De même, la segmentation actuelle ne différencie pas les régions océaniques d’activité (ORGP : CICTA et CTOI). Cet aspect sera rediscuté avec les résultats des analyses des données économiques, mais on peut noter que, pour l’ensemble des segments sauf un (ESP LL VL2440), les nombres de navires actifs dans le cadre des APP sont souvent inférieurs à 20 navires par segment, comme c'est le cas pour les canneurs et les palangriers pris séparément, ou bien par région océanique. Or 20 navires correspondent au nombre minimum permettant d'obtenir des données désagrégées directement auprès des États membres.

Sans une validation plus poussée des données concernant le type de navire et les engins utilisés, il est difficile d’analyser les caractéristiques techniques des flottilles plus avant. La production des navires thoniers dépend aussi de leur autonomie par rapport aux ports de débarquement et d’avitaillement qui est fonction de la taille du navire, du mode de production en frais ou congelé et, le cas échéant, d’un support par des navires d'appui.

Actuellement le fichier des autorisations APP ne fournit pas d’autres indicateurs, tels que la capacité de congélation/ surgélation journalière ou le volume de stockage en cale, qui sont déterminantes pour expliquer les variations de prix de première vente. Cependant, ces données sont collectées en routine et demanderaient à être analysées de manière à suivre les changements possibles de production. Enfin, les données disponibles ne concernent que les navires enregistrés comme navires de pêches des États membres de l’UE, à l’exclusion d’autres navires contrôlés par des investissements de l'UE mais qui opèrent sous d'autres pavillons en Atlantique (Maroc, Cap-Vert, Guinée Conakry, Ghana) comme dans l’océan Indien (Seychelles, Mayotte31, Oceanic Développement, MegaPesca, 2009 : 14 et section 1.5 ci-dessus).

2.2.2 Effort de pêche et captures

Il faut noter que, en dehors des données soumises par FRA, les données par navire fournies directement par les États membres dans le cadre du suivi des APP concernent uniquement les captures par espèces, sans indication d’effort de pêche. On note également l’absence d’information décrivant l’engin ou les engins et auxiliaires de pêche utilisés (comme par exemple les DCP et les navires de soutien) dans les données fournies. Ces omissions devraient être à rectifier à l’avenir, puisque les données sont collectées et transmises par les états membres aux ORGP et celles concernant l’effort de pêche sont soumises chaque année au CSTEP (de manière agrégée) avec les données économiques (voir section 3.3). L’absence d’indicateurs d’effort, d’indicateurs de capacité de congélation, de stockage en froid et l’absence de description détaillée des engins de pêche et des modes opératoires (navires d'appui, nombres de DCP pour les senneurs, nombre d’hameçons pour les ligneurs par exemple) ne permettent pas d’analyser en détail les productions par flottille ou leur évolution au cours du temps. Une analyse de l’ensemble des captures par navire et par zone (APP et hors APP)

30 On note, des données manquantes, non concordantes entre autorisations, des types de navires et d’engins incohérents. 31 Le changement de statut de Mayotte, de Territoire français à Territoire de l’UE à partir de 2014

Page 63: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 42 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

permettrait certainement d’isoler les facteurs liés à des choix ou à des contraintes d’exploitation de ceux liés la distribution spatiale des ressources.

Parmi les APP Atlantiques, les volumes déclarés, qui dépendent entre autres du nombre de bateaux, de leur capacité de pêche et du temps passé dans les eaux couvertes par les APP, en plus de l’abondance des ressources dans chaque zone, sont plus importants globalement en Mauritanie et au Gabon, et pour l’océan Indien, aux Seychelles et à Madagascar (Tableau 2.12, PL=canneurs, LL=palangriers, PS=senneurs). Les quantités plus importantes produites par les flottilles espagnoles dans l’Atlantique s’expliquent entre autres, par des prises importantes dans la zone mauritanienne, et notamment celles des canneurs (Tableau 2.12).

Tableau 2.16 : Captures totales (t) enregistrées par APP, flottille et État membre, entre 2008 et 2013

ESP FRA PRT ESP FRA ESP FRA ESP FRA

LL LL LL PL PL PS PS Total Total Total

CICTA

Maroc 772 1 028 1 800 1 800

Mauritanie 5 199 790 31 398 5 713 45 890 5 82 487 5 718 88 995

Cap Vert 15 625 1 866 685 60 7 605 322 23 915 382 26 164

Guinée Bissau 213 33 4 345 570 3 980 3 424 8 538 3 994 12 565

Guinée Conakry 484 142 2 180 1 673 2 806 1 673 4 479

Côte d'Ivoire 1 051 9 066 10 668 10 117 10 668 20 785

Sao Tomé 721 318 1 170 5 996 1 891 5 996 8 204

Gabon 3 877 77 27 264 29 525 31 142 29 525 60 744

CICTA Total 27 941 3 085 37 599 6 343 97 155 51 613 162 695 57 956 223 736

CTOI

Comores 10 422 6 310 10 422 6 310 16 732

Madagascar 3 472 5 944 409 35 223 16 200 38 694 22 143 61 247

Mozambique 5 198 521 6 220 5 164 11 418 5 164 17 102

Seychelles 295 119 753 83 120 120 049 83 120 203 169

CTOI Total 8 965 5 944 930 171 618 110 794 180 582 116 738 298 250

WCPFC

Kiribati 88 158 88 158 88 158

Iles Salomon 1 082 1 082 1 082

WCPFC Total 89 240 89 240 89 240

Total 36 906 5 944 4 015 37 599 6 343 358 013 162 407 432 517 174 694 611 226 Source : Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015)

Les quantités produites dans le cadre des APP concernent, après des corrections élémentaires, 120 espèces ou groupes d’espèces entre 2008 et 2013. Les espèces pêchées sont indiquées par le code en trois caractères alphanumériques du système ASFIS de la FAO. Les noms indiqués en clairs dans le fichier des captures ont été recodés. On note les catégories « autres » (OTH, « others ») et « poissons » (FIN, « finfish »), qui représentent des quantités relativement importantes puisqu’il s’agit des 5e et 7e plus fort tonnages globaux dans le fichier des captures entre 2008 et 2013. Les noms des 19 catégories les plus produites sont donnés Tableau 2.17. Les catégories génériques mises à part, on note des tonnages de langoustes, pieuvres et crevettes roses par des palangriers zone CICTA qui sont certainement des erreurs de transcription ou d’extraction de données.

Un nouveau système informatique de base de données de suivi des captures a été mis en place en 2014, pour permettre à la Commission européenne un suivi rigoureux et systématique des APP/APPD.

Mis à part les erreurs de codification de certaines données, les compositions spécifiques correspondent aux compositions attendues pour les types de navire en question. Les canneurs (LP) et les senneurs (SP) ciblent les thonidés en surface dans les eaux tropicales autour de l’équateur, et déclarent principalement des espèces tropicales que sont la bonite/ listao (SKJ), l’albacore (YFT) et le thon obèse (BET, Figure 2.8). On note une part bien plus importante de l’albacore (YFT) dans les captures des senneurs de l’océan Indien (CTOI) que pour ceux qui opèrent dans l’Atlantique (CICTA).

Page 64: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 43 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les palangriers (LL) déclarent un nombre beaucoup plus important d’espèces, puisqu’ils exploitent les ressources d’espaces océaniques relativement beaucoup plus étendus et divers en latitude, longitude et profondeurs que les senneurs et les canneurs.

Pour les navires actifs, dans leur ensemble on note (Figure 2.8) :

Essentiellement des captures de thons tropicaux pour les senneurs et les canneurs (YFT, SKJ et BET, un peu de ALB) ;

Des captures d’espadons (SWO) et de marlins/ makaires (BIL) pour les palangriers ;

La prédominance de multiples espèces de requins (Peau bleue BSH, Taupe bleue SMA, FAL, MAK voir Figure 2.2) dans les captures des palangriers de la zone CICTA, mais également dans l’océan Indien (zone CTOI Figure 2.3).

Tableau 2.17 : Captures globales des espèces les plus déclarées (APP 2008-2013)

FAO Français Latin* Total (t)

SKJ Listao; Bonite à ventre rayé Katsuwonus pelamis 260 711

YFT Albacore Thunnus albacares 173 855

BET Patudo; Thon obèse Thunnus obesus 39 564

BSH Peau bleue Prionace glauca 16 448

OTH Autres 10 661

SWO Espadon Xiphias gladius 9 396

FIN Poissons téléostéens nca Osteichthyes 2 664

ALB Germon Thunnus alalunga 1 611

FRI Auxide Auxis thazard 1 529

SMA Taupe bleue Isurus oxyrinchus 1 501

TUN Thonidés nca Thunnini 898

BIL Makaires, marlins, voiliers nca Istiophoridae 482

FAL Requin soyeux Carcharhinus falciformis 337

INC Langouste unicorne Palinustus unicornutus 330

DOL Coryphène commune Coryphaena hippurus 251

OCC Pieuvre Octopus vulgaris 183

DPS Crevette rose du large Parapenaeus longirostris 160

MAK Taupes Isurus spp 127

Reste Autres espèces 1 277 * Noms en anglais et espagnol sont donnée en annexe B Source: Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015) et Codes ASFIS FAO (2015)

En l’absence de données d’effort de pêche correspondant aux zones des APP, il n’est pas possible de d’interpréter les données de captures par navire, par espèce et par an en terme de taux de production, (Tableau 2.17) puisque d’une manière générale, les navires opèrent aussi dans d’autres zones chaque année. Pour cette raison entre autres, il ne sera pas possible d’établir un lien direct entre les données de captures détaillées fournies pour le suivi des APP et les données économiques du fichier CSTEP.

Les tonnages déclarés par flottilles (cf. Tableau 2.18) rapportés aux nombres de navires (Tableau 2.2) varient significativement d’une année sur l’autre dans les zones CICTA et CTOI (Tableau 2.7).

Il faudrait une analyse détaillée des captures et de l’effort de pêche par navire et par flottille pour séparer la part des variations dues aux stratégies de production et celle due à l’abondance des ressources. Cette analyse devra être basée sur l’ensemble des captures et des activités de chaque navire dans chacun des bassins océaniques, et non pas uniquement sur les captures au sein des APP.

Certainement, le faible nombre de navires par flottille est un facteur supplémentaire de variabilité, qui est amplifié par l’utilisation des multiples segments CSTEP/DCF (Tableau 2.3).

Page 65: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 44 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Figure 2.8 : Composition spécifique des captures APP (tonnes) par espèce, flottille et ORGP (total 2008-2013)

Source : Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015)

Tableau 2.18 : Captures moyennes annuelles (t) par navire et métier au sein des APP (2008-2013)

CICTA 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Canneurs 302 318 384 1 338 681 726

Palangriers 165 214 170 137 189 517

Senneurs 830 659 1 021 1 016 1 406 2 143

CTOI 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Palangriers 84 92 104 72 55 71

Senneurs 1 705 1 423 2 515 2 603 1 834 1 505 Source : Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015)

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

SKJ

YFT

BET

BSH

OTH

SWO

FIN

ALB FR

I

SMA

TUN

BIL

FAL

INC

DO

L

OC

C

DP

S

MA

K

Re

ste

Canneurs_ICCAT Senneurs-ICCAT Senneurs-IOTC

0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

SKJ

YFT

BET

BSH

OTH

SWO

FIN

ALB FR

I

SMA

TUN

BIL

FAL

INC

DO

L

OC

C

DP

S

MA

K

Re

ste

Palangriers_ICCAT Palangriers_IOTC

Page 66: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 45 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

2.3 Données économiques CSTEP

Les données détaillées compilées par le Joint Research Center (JRC - Centre de recherche européen à Ispra, Italie) suite aux appels à données DCF32 lancés auprès des États membres depuis 2008 dans le cadre des analyses économiques conduites par le CSTEP et présentées dans le rapport économique annuel (AER) de la flotte européenne (CSTEP, 2014 et 2015) sont disponibles publiquement33. Elles sont collectées suivant un protocole standardisé, qui vise à permettre un suivi annuel et une modélisation des dynamiques des performances économiques des flottilles de pêche européennes à partir d’indicateurs clairement définis.

2.3.1 Segmentation CSTEP

En théorie, les données de base, pour les indicateurs économiques et le tonnage et la valeur de la production par espèce et zone géographique, sont soumises au JRC par les États membres et discutées par des experts mandatés en mars ou avril chaque année, visant à finaliser la validation et publication des données disponibles par année calendaire. Ainsi, les données de 2013 ont été compilées et validées – pour celles qui ont été soumises – au printemps 2015, pour une publication de l’AER et du fichier MS Excel33 associé en août/septembre 2015 (CSTEP, 2015).

On note que les États membres sont censés soumettre annuellement au moins cinq années de données consécutives, en remontant jusqu’à 2008 ou 2009, la première année pour laquelle les données économiques standardisées ont été collectées. Cette règle permet aux États membres d’effectuer des corrections rétrospectives tout en conservant une série chronologique validée.

En pratique, la pertinence des données économiques collectées dans le cadre de la DCF et disponibles pour les flottilles thonières européennes opérant en dehors des eaux de l’UE est actuellement limitée par les facteurs suivants :

Les États membres ne soumettent pas tous les indicateurs et données économiques requis (cf. chapitre 3) ;

Plusieurs États membres n’ont pas soumis leurs données en 2015, notamment les captures détaillées par segment (quantités et valeurs par zone par espèce) pour certaines années entre 2008 et 2013 ;

La définition des segments de flottilles UE n’est pas adaptée au contexte des APP et des ORGP, qui concernent relativement peu de navires. Certains segments basés sur la taille de navires sont regroupés (‘cluster’ en anglais), mais le choix des groupes peut changer d’une année sur l’autre (Annexe B - Tableau 8 et Annexe B - Tableau 10).

2.3.2 Données CSTEP disponibles

Pour l‘analyse économique qui concerne cette étude, les données CSTEP sont le point de départ. Les données les plus récentes présentées dans l’AER de 2015 correspondent aux informations pour l’année 2013 (CSTEP, 2015).

Pour les données économiques, les thoniers pêchant en dehors des eaux des États membres de l'UE font partie de la flotte externe de l’UE et sont regroupés sous le code OFR34. Les navires sont regroupés dans deux catégories d’engins, soit les navires utilisant des hameçons (HOK pour les ligneurs et canneurs), soit les senneurs (PS). Les données individuelles des navires sont ensuite regroupées en segments de flottille sur la base de la longueur des navires (0-12 m, 12-18 m, 18-24 m, 24-40 m et +40 m). Cette procédure d’agrégation par segment de flotte permet de garantir la confidentialité des informations économiques annuelles récoltées par navire, et permet aussi, dans une certaine mesure, d’atténuer la variabilité entre navires.

Les nombres de navires pour lesquels des données économiques sont disponibles entre 2008 et 2013 sont donnés en annexe B, par État membre, type d’engin principal et segment en classes de taille (Annexe B -

32 Le DCF (Data Collection Framework) a été mis en place en 2008, les données collectées jusqu’en 2007 sur base du la DCR (Data Collection Regulation) ne sont pas directement comparables. 33 https://stecf.jrc.ec.europa.eu/data-reports. 34 Other Fishing Regions – EU Distant Water fleet.

Page 67: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 46 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 10). Pour préserver la confidentialité des données commerciales, les segments qui ont moins de 10 navires sont le plus souvent, soit regroupés en ‘cluster’ avec un segment voisin identifié par le signe, soit les données sont remplacées par des moyennes ou autre modélisation avant d’être soumises au JRC. Dans les deux cas les données économiques deviennent inutilisables. Le CSTEP a émis des recommandations pour éviter la perte systématique d’information due au regroupement des données, et surtout des changements de groupes d’une année sur l’autre et entre États membres lorsque les entreprises sont peu nombreuses, indiquant qu’il est possible de maintenir une confidentialité dès qu’ils y a plus de deux observations (CSTEP, 201135).

En théorie, il serait possible de séparer données économiques agrégées pour chaque navire inclus dans les segments pour les deux régions océaniques (Atlantique et océan Indien) et pour les deux métiers de la catégorie HOK (canneurs et palangriers), en analysant les profils de captures par espèce des segments détaillés et agrégés. En effet, le fichier CSTEP 2015 comporte le détail des captures par an, par espèce et par zone géographique, compilé pour chaque segment par les États membres. En pratique, une grande partie de ces données de captures détaillées (tonnage et valeurs) est absente du fichier CSTEP 2015 pour les flottilles thonières. Des trois États membres concernés, les données n’ont été soumises pour l’ensemble des années 2008-2013 que par le Portugal. L’Espagne (ESP) et la France (FRA) n’ont soumis que trois et deux années de données de captures par segment respectivement (PRT, Tableau 2.19).

Tableau 2.19 : Données de captures par État membre pour OFR, HOK et PS dans le fichier CSTEP 2015

EM 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Espagne X X X

France X X

Portugal X X X X X X Source : extraction fichier STECF, 2015 https://stecf.jrc.ec.europa.eu/data-reports

Malheureusement, les flottilles HOK portugaises ne concernent que très peu de navires actifs au sein des APP (Tableau 2.3). De plus ces navires ont des activités irrégulières d’une année sur l’autre et relativement peu de captures effectuées dans les zones régies par des APP entre 2008 et 2013 (3 300 tonnes - Tableau 2.20).

Tableau 2.20 : Captures déclarées (t) par les flottilles portugaises HOK VL2440 et 40XX

APP 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Mauritanie 67 37

Cap Vert - 647 517 568 134

Guinée Bissau 33

Sao Tomé 2 201 115

Gabon 15 62

Mozambique 6 180 214 3 118

Madagascar 138 80 153 39

Grand Total 8 1 043 998 837 286 157

Pour les données disponibles en 2015 Il faudra donc se limiter à analyser les résultats économiques et leur dynamique, indépendamment du détail des captures ou de la conjoncture de production naturelle des écosystèmes océaniques.

2.4 Discussion et recommandations

La Note de méthode développée dans le cadre de ce projet a pour but une standardisation de l’analyse des flottes distantes pêchant dans le cadre des APP, notamment pour les évaluations (ex post et ex ante) et le suivi de ceux-ci.

L’étude rétrospective de l’ensemble des flottilles thonières opérant au sein des APP entreprise ici présente un défi particulier, puisqu’il s’agit d’analyser les données collectées en routine par les administrations nationales et

35 Les notes du fichier de données STECF 2015 indique un minimum nécessaire de 3 navires par segment

Page 68: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 47 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

les services de la Commission et les ORGP, et d’en faire une synthèse en s’appuyant sur les avis d’experts et informations récoltées lors des évaluations et du suivi des APP et des synthèses régionales.

La segmentation des flottilles qui est utilisée pour les données économiques soumises chaque année dans le cadre des analyses économiques du CSTEP utilise 4 classes selon la longueur des navires (12-18 m, 18-24 m, 24-40 m et 40 m+). On note que cette segmentation est mal adaptée à l’analyse des flottilles thonières opérant dans le cadre des APP, basée sur des strates d'échantillonnage qui ne comprennent pas suffisamment navires. Cette segmentation devrait être abandonnée, car elle conduit à des pertes substantielles d’information puisque les données économiques des segments regroupant moins de 3 à 5 navires (selon les années) sont soit remplacées par des données modélisées, des moyennes historiques soit regroupées (en ‘clusters’) avec celles de navires d’une classe de taille voisine, mais qui ne fréquentent pas nécessairement les mêmes pêcheries. De plus, les 'clusters' n'apparaissent pas stables d’une année sur l’autre. On note également que la codification du type de navire (engin ‘HOK’) n’est pas adaptée aux thoniers, puisqu’elle regroupe les palangriers et les canneurs qui ont des productions et des coûts d’exploitation très différents.

Enfin, la région ‘OFR’ attribuée aux flottilles externes de l’UE dans les données CSTEP, qui regroupe l’ensemble des régions océaniques (Atlantique, océans Indien et Pacifique), et au sein de celles-ci, l’ensemble des zones de pêche FAO doit être revue. Elle rend impossible la comparaison entre les captures observées pour les segments économiques (ensemble des océans pour certains segments et/ou zones FAO multiples et non concernées par les APP thoniers) et celles observées et disponibles pour les flottilles thonières actives au sein des APP. Une ventilation des produits ou des charges selon la décomposition volume et prix n’a donc pas été possible.

Une segmentation simple par type de navire et d’engins, et pour les captures par zone de pêche FAO, en harmonie avec celles des ORGP (palangriers, canneurs et senneurs) permettrait une analyse économique beaucoup plus complète.

Une première analyse des données disponibles pour les navires autorisés dans l’ensemble des APP ‘thon’ ou mixtes comportant des opportunités pour les thoniers permet de dégager les points suivants, qui seront repris dans l’analyse économique dans le chapitre suivant :

Entre 2008 et 2013, un maximum de 140 thoniers ont été actifs au sein des APP européens, 4 dans l’océan Pacifique, et à peu près la moitié des navires restant dans l’océan Atlantique et l’océan Indien ;

Pour un océan donné, les mêmes navires opèrent au sein de plusieurs ou tous les APP existants. Lorsqu’il n’y a pas d’APP ou bien que le protocole n’est plus opérationnel, les navires opèrent à travers des accords privés. Ils opèrent également en dehors des ZEE. Pour ces derniers les données de captures par navire ne sont pas disponibles. Il est fortement recommandé que l‘ensemble des données de captures, par espèces, ORGP et zone soit rendu disponible pour permettre à la DG MARE d’opérer un suivi – évaluation annuel des APP ;

Pour les segments étudiés, les APP représentent autour de 25 % des captures (palangriers LL et senneurs SP), jusqu’à plus de 40 % pour les canneurs (LP). Les profils de captures par espèce au sein des APP d’une région océanique par rapport à l’ensemble sont similaires ;

Entre 2008 et 2013, le nombre total de thoniers actifs dans les APP a diminué de plus de 25 % ;

Seules les caractéristiques individuelles de base (Longueur, jauge brute et puissance du moteur principal) des navires et le type d’engins de pêche sont renseignés. D’autres caractéristiques techniques de production (nombre de DCP, de navires auxiliaires, capacité de congélation/ surgélation, capacité de stockage) seraient importantes à analyser expliquer les captures (volumes, valeurs par espèces) en terme de stratégies de production, par segment et sous-segment de flottille ;

Les données de captures par navire, par espèces et APP fournies par les États membres permettent de déterminer les espèces cibles des différentes flottilles (palangriers, canneurs et senneurs). Les données d’effort de pêche et de temps passé dans chaque zone (APP, accords privés, haute mer) sont nécessaires pour analyser les captures dans chaque zone en terme de rendements biologiques et

Page 69: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 48 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

économiques, et pour établir les coûts et bénéfices de chaque APP et de la combinaison de plusieurs APP dans chaque région. Les données d’effort de pêche sont soumises aux ORGP thonières, et à l’avenir doivent être soumises au CSTEP sous forme agrégée avec les données économiques d’une manière plus complète ; Enfin,

La segmentation des flottilles utilisée pour les données économiques soumises chaque année dans le cadre des analyses économiques du CSTEP est mal adaptée à l’analyse des flottilles thonières opérant dans le cadre des APP et demande à être révisée. Les thoniers européens sont peu nombreux, et la séparation de flottilles en segments par engins et classe taille, qui sont à la fois pas assez détaillés (engin HOK regroupe les palangriers et les canneurs ; la région OFR regroupe l’océan Atlantique et l’océan Indien) et beaucoup trop détaillés (classes de longueurs des navires) conduit à des pertes substantielles d’information, qui limite les possibilités de l’analyse économique (chapitre 4). Une segmentation simple par type de navire et d’engins, en harmonie avec celles des ORGP (LL, LP et PS) permettrait une analyse économique plus complète.

Page 70: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 49 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3 Dynamique économique des flottilles thonières de pêche externe de l'UE

L’analyse des résultats économiques et financiers concerne les segments thoniers pratiquant trois types de métiers ciblant le thon, à savoir les senneurs, les palangriers et les canneurs. Les trois États Membres pour lesquels des données économiques sont disponibles sont l’Espagne (ESP), la France (FRA) et le Portugal (PRT) qui ont des navires capturant du thon dans les zones de l’océan Atlantique Centre-Est (Zone FAO 34), l’Atlantique Sud-Ouest (Zone FAO 47) et de l’océan Indien-Ouest (Zone FAO 51). Les quelques palangriers britanniques (GBR) et le senneur italien (ITA) opérant dans l’océan Indien ne disposent pas de données économiques, pas les analyses des segments ESP et FRA correspondants seront pertinentes.

3.1 Données économiques

Les données économiques spécifiques collectées dans le cadre du programme DCF36 suivent les principes généraux de segmentation retenus à l’échelle européenne qui ne permettent pas toujours d’isoler les résultats économiques des flottilles thonières pour chaque année, chaque État membre et chaque zone. Les données CSTEP disponibles du point de vue des caractéristiques des navires, et des captures sont revues dans la section précédente.

Laissant de côté les navires de moins de 12 m qui ne correspondent pas à des unités pratiquant des métiers au thon dans le cadre des APP, ainsi que les segments et les années inclus regroupés en « clusters », les nombres de navires pour lesquels des données économiques sont disponibles sont indiqués dans le Tableau 3.1. On note que ce tableau ne concerne que les segments pour lesquels les données économiques sont disponibles, et donc pas l’ensemble des navires indiqués dans le Tableau 2.1.

Tableau 3.1 : Nombre de navires inclus dans les segments des données CSTEP utilisées

Technique EM Segments 2008 2009 2010 2011 2012 2013

HOK Espagne VL1218 - 28 17 21 25 24

France VL1218 19 18 18 19 15 15

Espagne VL1824 - 23 14 17 12 -

France VL1824 8 - 8 - 7 -

Espagne VL2440 96 100 117 99 112 -

Portugal VL2440 19 18 20 18 17 12

Espagne VL40XX 33 35 34 30 30 28

Portugal VL40XX 8 5 6 5 5 5

PS Espagne VL40XX - 33 33 32 - 32

France VL40XX - 18 16 16 18 17 Source : extraction fichier CSTEP 2015 http://stecf.jrc.ec.europa.eu/data-reports

Cependant, tous les navires pratiquant des métiers aux hameçons (HOK) ne correspondent pas à des thoniers, contrairement à ceux d'une longueur hors tout de plus de 40 m et armés à la senne (PS). Les nombres de thoniers actifs au sein des APP entre 2008 et 2013 sont répertoriés dans le Tableau 2.9. Par rapport aux données CSTEP disponibles et en comparant les données des deux tableaux ci-dessus on note que certains segments CSTEP comportent relativement très peu de thoniers notamment les segments suivants :

Les segments espagnols HOK VL1218 18-24 et 40XX qui regroupent moins de cinq navires, et

Les segments portugais HOK VL2440 et 40XX.

36 Data Collection Framework » (Règlement n° 199/2008 du Conseil de l’UE du 25 février 2008

Page 71: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 50 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 3.2 : Nombre de navires actifs dans les APP pour les segments CSTEP analysés

HOK – Palangriers et canneurs

Technique de pêche

EM Segments 2008 2009 2010 2011 2012 2013

HOK ESP VL1218 LP - - 2 - - -

FRA VL1218 LL 12 13 13 13 9 12

HOK ESP VL1824 LL 3 2 2 3 2 -

VL1824 LP 1 1 - - - -

FRA VL1824 LL 8 8 7 7 7 2

HOK ESP VL2440 LL 29 26 32 26 24 19

VL2440 LP 13 17 20 8 7 7

PRT VL2440 LL 2 3 10 7 5 2

HOK ESP VL40XX LL 4 3 4 3 3

PRT VL40XX LL 2 2 2 2 - Senneurs

Technique de pêche

EM Segments 2008 2009 2010 2011 2012 2013

PS ESP VL40XX 28 26 25 27 26 27

FRA VL40XX 22 19 17 16 16 16 Source : Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015)

De plus, la catégorie HOK regroupe des canneurs avec les ligneurs, dans les classes de taille 12-18 (2), 18-24 (2) et 24-40 (22 navires différents, Tableau 2.9), alors que les zones de pêche fréquentées et que les espèces capturées par les canneurs sont similaires à celles des senneurs mais très différentes de celles des palangriers. Pour les palangriers notamment, la composition mixte des segments dans les données CSTEP implique aussi des navires opérant dans des zones géographiques (zones de pêche FAO) très diverses et en dehors de zones de pêches thonières.

On note enfin que pour les thoniers et généralement toutes les flottilles externes opérant au sein des APP, la segmentation par classe de taille entraine une perte d’information car les effectifs par segment sont souvent trop faibles. De plus, bien que l’effet longueur du navire sur la capacité de production soit pertinent, c’est surtout d’autres caractéristiques techniques qui peuvent s’avérer plus intéressantes telles que le détail des engins de pêche, la puissance des moteurs (principal mais aussi auxiliaire), et la capacité des cales réfrigérées pour les bateaux opérant en frais et la capacité de congélation/surgélation pour les autres, ainsi que d’autres indicateurs du mode de production, tels que la taille de l’équipage.

3.1.1 Données CSTEP utilisables

En ce qui concerne les données économiques, le rapport annuel économique du CSTEP (2015 : 429) souligne les problèmes suivants :

Les flottilles de l’Espagne (ESP) et de la France (FRA) sont exclues des analyses d’évolution temporelle sur la période 2008-2013 car i) pour la France certaines données essentielles ne sont pas disponibles, telles que les données d’effort de pêche, de captures et les coûts du capital en 2008 et 2009 et ii) pour l’Espagne certaines données essentielles telles que l’effort de pêche et les coûts du capital ne sont pas disponibles non plus sur l’ensemble de la période ;

L’agrégation des données entre flottilles n’est pas toujours faite de manière consistante sur l’ensemble de la période, un problème déjà signalé dans le chapitre précédent.

A ces considérations d’ensemble s’ajoutent des problèmes de manque de données et des incohérences évidentes dans le fichier CSTEP 2015 et notamment :

Segment HOK 12-18 FRA : résultats moyens ne reflétant pas à une exploitation normale de par notre expérience sectorielle sur ce segment, les ‘jours de mer’ 2009-2011 sont manquants ; PRT en 2008

Page 72: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 51 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

sont des navires de Madère (donc exclus car opérant en dehors des APP) ; ESP 2008 cluster, donc regroupement de différentes typologies de flottilles (voir détail en Annexe B – Tableau 10) ;

Segment HOK 18-24 ESP : résultats moyens 2011 ne reflétant pas à une exploitation normale ; FRA : une seule année exploitable car clusters pour les autres années ; PRT 2008 navires de Madère (sont exclus car opérant en dehors des APP) ;

Segment HOK 24-40 PRT : ‘jours de mer’ incohérents car supérieurs à 365 jours et masse salariale 2009 ne reflétant pas à une exploitation normale

Segment HOK 40XX FRA : incohérence des données pour les ‘autres coûts variables’ en 2009 et « jours de mer » en 2012 ;

Segment PS 40XX : FRA 2008 absence de données ; ESP 2008 cluster, donc regroupement de différentes typologies de flottilles (le détail des groupes est présenté Annexe B – Tableau 10).

Sept des neufs segments retenus n’ont pas de données pour l’année 2008. Il est donc décidé d’adopter une année de départ commune aux analyses de l’ensemble des segments, et d’analyser pour les segments retenus les cinq années entre 2009 et 2013.

On note également que les nombres de jours de mer sont, soit manquants, soit visiblement incohérents (supérieurs à 365 jours par exemple). Il sera donc impossible de développer des modèles dynamiques. En effet, ces données quantitatives sont indispensables afin de créer une modélisation fiable qui permette de calculer le seuil de rentabilité (point mort économique) élément clé de la détermination de la formation du résultat et de ses extrapolations.

3.1.2 Autres données

Les données standardisées nécessaires à l’analyse économique, qui sont détaillées dans la Note de méthode, doivent être récoltées par chaque État membre et soumises chaque année au CSTEP dans le cadre de la DCF (voir chapitre 2). Lorsque ces données ne sont pas disponibles et pour des analyses détaillées au niveau d’un APP, des données supplémentaires sont recueillies auprès des organisations qui représentent des groupements d’armateurs et qui sont présentées dans la section 1.5.3. Un des inconvénients principaux de cette approche est l’impossibilité de répliquer les données, mais également l’impossibilité d’établir une série chronologique ou de comparer des APP entre eux. De plus, étant donnée l’envergure de cette étude, qui concerne les contributions et résultats économiques d’entreprises européennes opérant des navires thoniers dans trois types de flottilles (palangriers, canneurs et senneurs) au sein des quatorze protocoles d’APP existants entre 2008 et 2013, la collecte d’autres données économiques aurait demandé des ressources en temps et personnes considérables sans garantie de résultats, la qualité des données recueillies ne pouvant pas être certifiées.

3.2 Modélisation économique

3.2.1 Charges d'exploitation et valeur ajoutée

Les indicateurs économiques d’exploitation permettent une description analytique de la formation du résultat opérationnel (ou résultat d’exploitation) des différents segments de flotte de pêche thonière à partir de l’ensemble des coûts fixes et variables supportés par les entreprises de pêche.

Cette approche vise à mesurer les éventuels écarts de performances entre flottilles et poursuit deux objectifs :

Mesurer la richesse réellement créée par la structure productive (valeur ajoutée - VA) d’une part ; et

évaluer la répartition de cette richesse entre les différents acteurs contribuant à la rentabilité opérationnelle (masse salariale/part du résultat revenant à l’entreprise).

La définition d’indicateurs harmonisés à l’échelle européenne introduite dans la Note de méthode offre la possibilité d’approches comparatives entre segments pour un même État membre, et entre État membre pour un même segment de métier, mais aussi la perspective de pouvoir comparer les performances des flottilles établies pour les évaluations des protocoles d’APP.

Page 73: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 52 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 3.3 : Synthèse des données technico-économiques par segment de métier

1. Données techniques Indicateur DCF retenu

Age moyen de la flotte (années) avgage

Longueur moyenne des navires (m) avgloa

Capacité de la flotte (KW) totkw

Tonnage des navires (GT) totgt

Nombre de navires totves

2. Données d'activité

Nombre de jours de mer totseadays

Consommation de carburant (tonnes) totenercons

Nombre de marins employés totjob

3. Données économiques

Chiffre d'affaires des navires totlandginc

Autres produits tototherinc

Subventions d'exploitation totdirsub

a - Total des produits

b - Coût du carburant totenercost

c - Coût fixes totnovarcost

d - Autres coûts variables totvarcost

e - Coût d'entretien & réparations totrepcost

Valeur ajoutée (a-(b+c+d+e))

f -Masse salariale & charges sociales totcrewwage

Résultat opérationnel (VA-f)

Source : élaboration propre du Consultant

Les indicateurs qui permettent de décrire les différents modèles d’exploitation par segment de flotte sont construits à partir de la base d’information pluriannuelle (2009 à 2013) des données issues du programme européen de collecte de données économiques sur le secteur des pêches (DCF). Les indicateurs retenus sont donnés dans le Tableau 3.3. Ils concernent :

Les caractéristiques techniques et administratives des navires du segment de flotte (longueur, puissance, jauge, type d’engins, année de construction, licence de pêche communautaire, autorisations de pêche, etc.), port d’attache, utilisation de navires auxiliaires et transbordements ;

Les données d’activité se rapportant aux différents modes d’exploitation du navire, son utilisation (route/ pêche/ entretien, jours de mer par Zone FAO), cycle énergétique (volume de carburant/huile) et l’effort de pêche déployé par métiers pratiqués (zone et temps de pêche/temps de route, effectif embarqué par type d’engin) ;

Les données économiques d’exploitation qui permettent une analyse du résultat d’exploitation à partir des coûts fixes et variables de manière à mesurer la richesse réellement créée par la structure productive (VA) et d’évaluer la répartition de cette richesse entre l’équipage embarqué (masse salariale) et l’armateur (résultat opérationnel).

3.2.2 Modèle dynamique

Le résultat d’exploitation d’une entreprise de pêche peut être amené à évoluer dans le temps en fonction soit de sa structure de production (modification des quantités et espèces cibles et niveaux de prix) soit de sa structure de coûts (coûts fixes et coûts variables). La construction du modèle économique dynamique consiste tout d’abord à ventiler chaque composante économique du cycle d’exploitation en fonction de sa nature fixe ou variable. Dans un second temps, pour chacune des composantes variables, les unités de variation et la part de variabilité sont définies.

Page 74: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 53 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Par nature, le chiffre d’affaires (CA) est variable selon deux composantes, le volume et le prix par espèce.

Concernant les coûts d’exploitation la ventilation est réalisée en considérant séparément :

Les coûts fixes (ou charges de structure) : ils sont constants quel que soit le niveau d’activité.

Les coûts variables : ils augmentent ou diminuent en fonction du volume d’activité et peuvent être distingués en deux sous-catégories :

- Opérationnels (en fonction de l’activité du navire) : dans ce cas, l’unité de variation est le nombre de jours de mer ;

- Proportionnels (en fonction CA) : dans ce cas, l’unité de variation est la combinaison Volume et/ou Prix.

Une analyse des différentes composantes du modèle d’exploitation par segment de métier conduit aux hypothèses suivantes de la modélisation économique (Tableau 3.4).

Tableau 3.4 : Synthèse des hypothèses de la modélisation économique

Données économiques Part fixe Part variable Unité de variation (UOV)

Produits

Chiffre d'affaires des navires 100 % Volume et prix

Charges

Coût du carburant 100 % Nombre de jours de mer et prix

Coût fixes 100 %

Autres coûts variables 100 % Volume et prix

Coût d'entretien & réparations 50 % 50 % Nombre de jours de mer

Masse salariale & charges sociales 20 % 80 % Volume et prix

Source : élaboration propre du Consultant, compte tenu des connaissances sectorielle de la structure et de la formation des comptes de résultat

3.3 Résultats économiques et financiers des différents segments

3.3.1 Choix des cas d’étude et analyse du cycle d’exploitation

Au final neuf segments font l’objet de cas d’études pour l’analyse économique. Les segments et années retenus pour l’analyse économique sont indiqués dans le Tableau 3.5. Certains n’ont pas de données disponibles et/ou exploitables pour l’ensemble de la période des cinq années, d’autres (indiqués en italique) ne concernent potentiellement que peu de thoniers. Ces points sont repris dans les analyses détaillées.

Tableau 3.5 : Segments DCF retenus pour l’analyse économique

EM Fishing_tech. Segments 2009 2010 2011 2012 2013

ESP HOK VL1218 X X X X X

FRA HOK VL1218 X X X X

ESP HOK VL1824 X X X X

ESP HOK VL2440 X X X X

PRT HOK VL2440 X X X X X

ESP HOK VL40XX X X X X X

PRT HOK VL40XX X X X X X

ESP PS VL40XX X X X X

FRA PS VL40XX X X X X X

L’analyse du cycle d’exploitation est possible pour les segments ci-dessus pour lesquels on dispose de trois ans de données au moins. Etant donné le petit nombre d’années disponibles et la période de faible inflation correspondante, la série DCF est utilisée en euros courants dans les tableaux qui suivent, sans indexation sur la variation des prix. En se rapportant à la Note de méthode, trois types de données détaillées sont nécessaires à l’analyse :

Page 75: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 54 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

1. Les caractéristiques techniques ;

2. Les activités de pêche ;

3. Les données économiques de base, des recettes et les coûts.

Les indicateurs retenus pour le cycle d’exploitation donnés dans le Tableau 3.3 permettent de générer, dans un cadre comptable normatif, des analyses comparatives entre segments, et de mesurer les éventuels écarts de performances entre flottilles.

AVERTISSEMENT

Pour une bonne analyse des modèles économiques présentés ci-après le lecteur doit être avisé des limites de l’étude du fait des incertitudes relevées quant à la fiabilité des données traitées. On cite notamment :

1) Des données indispensables à une analyse rigoureuse qui sont absentes pour de nombreux segments,

telles qu’une série continue de jours de mer ;

2) Des données qui ne peuvent pas être traitées du fait de l’incertitude de leur composition (« unpaid

labour » : travail non-rémunéré, « sea days » : jours de mer, etc.) ;

3) La composition des coûts variables/fixes n’est pas standardisée entre les différents États membres de

ce fait une analyse comparative demeure actuellement difficile ;

4) Il conviendra de définir un dictionnaire explicite de la composition des différents postes à harmoniser

entre les États membres.

Page 76: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 55 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.2 Canneurs (LP) et palangriers (LL) espagnols de 12 à 18 mètres

3.3.2.1 ESP HOK-VL1218 – Canneurs (LP) et palangriers (LL) espagnols de 12 à 18 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL1218 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 28 17 21 25 24

dont navires actifs dans APP (LP) - 2 - - -

Navire type

Age moyen de la flotte 17,0 16,0 15,0 17,0 20,0

Longueur moyenne des navires 14,7 14,2 13,6 14,8 14,0

Capacité moyenne (KW) 84,5 72,8 87,7 91,3 85,0

Tonnage moyen (GT) 21,3 18,1 15,9 19,7 18,8

Données énergétiques

HOK-VL1218 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres)

24 740 -.- 10 478 - 18 735 + 61 950 + 27 442 -

Coût du carburant 11 493 -.- 5 844 - 12 880 + 24 053 + 16 400 -

Prix moyen du litre (€/litre)

0,46 -.- 0,56 + 0,69 + 0,39 - 0,60 +

Données sociales

HOK-VL1218 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 29 622 3 931 72 310 98 062 32 435

Nombre de marins employés 4,4 2,9 5,3 4,5 4,8

Salaire moyen par marin 6 767 1 371 13 742 21 791 6 828

Les navires espagnols de ce segment fréquentent principalement l’océan Atlantique Centre-Est qui correspond à la zone de pêche 34 de la FAO. L’Espagne n’a pas de flottilles de petits palangriers (12-18 m) opérant au sein

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Page 77: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 56 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

des APP. De ce segment seulement deux canneurs ont rapporté des captures dans le cadre de l’APP avec le Maroc en 2010.

Le nombre d’unités est globalement stable sur la période observée, et il en est de même du tonnage (GT) et de la puissance motrice (KW) moyens. On note que le niveau de consommation de carburant est très variable sur la période et ne permet pas de dégager de tendances.

Un contrôle de cohérence des données liées à l’énergie et des données sociales est requis avant de pouvoir analyser les données de cette flottille. De plus, la flottille ne présente qu’une pertinence limitée pour l’analyse des flottilles thonières opérant au sein des APP. Les données économiques ci-dessous ne sont pas exploitables.

Données économiques

HOK-VL1218 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

70 954 16 029 169 292 227 541 110 086

Autres produits 0 159 0 0 0

Subventions d'exploitation

6 735 157 16 479 2 546 997

Total des Produits

77 689 100 % 16 344 100 % 185 771 100 % 230 087 100 % 111 083 100 %

Coût du carburant

11 493 15 % 5 844 36 % 12 880 7 % 24 053 10 % 16 400 15 %

Coût d'entretien & réparations

7 743 10 % 2 324 14 % 3 388 2 % 4 630 2 % 3 926 4 %

Masse salariale & charges sociales

29 622 38 % 3 931 24 % 72 310 39 % 98 062 43 % 32 435 29 %

Coûts fixes 3 690 5 % 121 1 % 36 765 20 % 9 723 4 % 4 698 4 %

Autres coûts variables

10 232 13 % 2 487 15 % 36 844 20 % 10 805 5 % 38 073 34 %

Total des charges

62 781 81 % 14 707 90 % 162 188 87 % 147 273 64 % 95 532 86 %

Rentabilité économique

14 908 19,19 % 1 638 10,02 % 23 583 12,69 % 82 814 35,99 % 15 551 14,00 %

Page 78: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 57 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.3 Palangriers français de 12 à 18 mètres

3.3.3.1 FRA HOK-VL1218 - Palangriers français de 12 à 18 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL1218 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 18 19 15 15

dont navires actifs dans APP (LL) 13 13 13 9 12

Navire type

Age moyen de la flotte 9,7 12,1 12,0 13,0

Longueur moyenne des navires 14,3 14,2 14,4 14,4

Capacité moyenne (KW) 247,6 226,5 237,5 237,5

Tonnage moyen (GT) 30,8 30,0 31,9 31,9

Données énergétiques (par année et tendance par rapport à l’année précédente)

HOK-VL1218 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres)

79 894 -.- 45 061 72 474 + 90 062 +

Coût du carburant 37 048 -.- 66 587 57 908 - 65 478 +

Prix moyen du litre (€/litre) 0,46 -.- 1,48 0,80 - 0,73 -

Données sociales

HOK-VL1218 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 98 022 102 036 86 219 109 846

Nombre de marins employés 3,8 4,8 5,0 5,0

Salaire moyen par marin 25 664 21 258 17 244 21 969

Les palangriers français de ce segment fréquentent exclusivement l’océan Indien (zone de pêche FAO 51). Le nombre d’unités est en diminution sur la période observée. Au cours de la période, le nombre d’unité du segment est légèrement supérieur aux palangriers UE actifs au sein des APP qui sont indiqués (en italique) pour mémoire. La différence entre 6 et 3 unités selon les années semble correspondre à des palangriers de surface ciblant

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Page 79: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 58 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

l’espadon et les requins qui sont basés à la Réunion (unités de 10 à 16 m, CTOI 2014), mais opérant dans les eaux côtières en dehors des APP.

Les tonnages (GT) et puissances motrices (KW) moyens du segment FRA HOK-VL1218 suivent une évolution inverse (+6 % et +5 % respectivement entre 2011 et 2013). Sur la période, le niveau de consommation de carburant est instable et ne permet pas de dégager de tendances. En revanche, l’augmentation du coût de l’énergie a globalement accentué la dépendance énergétique de la flottille.

Le salaire moyen, toutes fonctions à bord confondues et augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, est normalement indexé sur le CA du navire. Les effectifs sont stables depuis 2011.

Données économiques

HOK-VL1218 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

270 528 285 480 289 139 374 685

Autres produits 3 280 0 9 452 608

Subventions d'exploitation

0 11 419 31 096 32 297

Total des Produits 273 808 100 % 296 899 100 % 329 687 100 % 407 590 100 %

Coût du carburant 37 048 14 % 66 587 22 % 57 908 18 % 65 478 16 %

Coût d'entretien & réparations

21 210 8 % 31 634 11 % 30 315 9 % 31 657 8 %

Masse salariale & charges sociales

98 022 36 % 102 036 34 % 86 219 26 % 109 846 27 %

Coûts fixes 78 820 29 % 25 993 9 % 23 080 7 % 33 363 8 %

Autres coûts variables

29 177 11 % 111 592 38 % 93 659 28 % 104 305 26 %

Total des charges 264 277 97 % 337 841 114 % 291 181 88 % 344 650 85 %

Rentabilité économique

9 531 3,48 % -40 943 -13.79 % 38 506 11,68 % 62 940 15,44 %

La série étudiée porte sur les années 2009 à 2013 avec une rupture en 2010. Elle permet de dégager une impression de relative homogénéité des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés.

Hormis pour la période 2011, les exercices dégagent une rentabilité positive.

Page 80: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 59 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.4 Palangriers et canneurs espagnols de 18 à 24 mètres

3.3.4.1 ESP HOK-VL1824 - Palangriers et canneurs espagnols de 18 à 24 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL1824 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 23 14 17 12

dont navires actifs dans APP (LL) 2 2 3 2 -

Canneurs (LP) 1 - - - -

Navire type Age moyen de la flotte 16,0 16,0 11,0 17,0 Longueur moyenne des navires 21,2 21,4 21,8 21,5 Capacité moyenne (KW) 189,4 198,4 198,3 179,0 Tonnage moyen (GT) 91,3 105,5 98,5 98,0

Données énergétiques

HOK-VL1824 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres) 91 800 -.- 190 575 + 242 475 + 173 676 -

Coût du carburant 47 501 -.- 96 712 + 167 252 + 129 316 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,52 -.- 0,51 - 0,69 + 0,74 +

Données sociales

HOK-VL1824 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 127 718 54 264 181 434 191 564

Nombre de marins employés 6,6 14,3 11,5 9,0

Salaire moyen par marin 19 326 3 798 15 777 21 220

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Page 81: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 60 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les zones de pêche FAO fréquentées par les navires espagnols correspondent au carroyage des zones 21, 27, 31 et 34 (océan Atlantique Nord-Est, Nord-Ouest et Centre-Est). Pour les navires de ce segment opérant au sein des APP il s’agit en tout de 2 canneurs (en 2010 APP Maroc) et de 4 palangriers différents pêchant dans la zone du Cap-Vert entre 2009 et 2012.

Le nombre d’unités est en diminution sur la période observée. Les tonnages moyens (GT) augmentent légèrement tandis que les puissances motrices (KW) diminuent sur la dernière période. Sur la période, le niveau de consommation de carburant est très variable et ne permet pas de dégager de tendances. Un contrôle de cohérence est requis avant l’analyse des données de cette flottille.

Un contrôle de cohérence des données liées à l’énergie et des données sociales est requis avant de pouvoir analyser les données de cette flottille qui ne concerne qu’un nombre très limité de navires thoniers opérant au sein des APP. Les données économiques ci-dessous ne sont pas exploitables.

Données économiques

HOK-VL1824 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

290 501 301 672 739 928 530 394

Autres produits 0 0 837 121 0

Subventions d'exploitation

4 391 3 574 0 12 150

Total des Produits 294 892 100 % 305 246 100 % 1 577 049 100 % 542 544 100 %

Coût du carburant 47 501 16 % 96 712 32 % 167 252 11 % 129 316 24 %

Coût d'entretien & réparations

22 405 8 % 35 297 12 % 297 041 19 % 55 760 10 %

Masse salariale & charges sociales

127 718 43 % 54 264 18 % 181 434 12 % 191 564 35 %

Coûts fixes 105 208 36 % 18 270 6 % 85 336 5 % 32 410 6 %

Autres coûts variables

68 796 23 % 142 773 47 % 577 407 37 % 223 727 41 %

Total des charges 371 627 126 % 347 316 114 % 1 308 471 83 % 632 777 117 %

Rentabilité économique

-76 735 -26,02 % -42 070 -13,78 % 268 579 17,03 % -90 234 -16,63 %

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Page 82: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 61 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.5 Palangriers et canneurs espagnols entre 24 et 40 mètres

3.3.5.1 ESP HOK-VL2440 - Palangriers et canneurs espagnols entre 24 et 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL2440 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 100 117 99 112

dont navires actifs dans APP : Palangriers CICTA 20 25 23 18 13

Palangriers CTOI 6 7 3 6 6

Canneurs CICTA 17 20 8 7 7

Navire type Age moyen de la flotte 14,0 16,0 14,0 16,0 Longueur moyenne des navires 30,2 30,0 30,1 30,2 Capacité moyenne (KW) 382,0 369,0 362,1 362,9 Tonnage moyen (GT) 248,3 244,6 250,0 239,6

Données énergétiques

HOK-VL2440 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres) 429 664 -.- 481 401 + 377 919 - 460 248 +

Coût du carburant 199 630 -.- 234 014 + 246 285 + 241 560 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,46 -.- 0,49 + 0,65 + 0,52 -

Données sociales

HOK-VL2440 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 238 370 309 651 318 137 241 304

Nombre de marins employés 14,6 16,2 15,4 11,1

Salaire moyen par marin 16 0319 19 063 20 692 21 708

Les zones de pêche FAO fréquentées par les navires espagnols de ce segment correspondent à un carroyage attestant d’une présence sur les 3 océans (océan Atlantique, océan Indien et océan Pacifique), avec une activité principale dans la zone FAO Atlantique Centre-Est (Zone FAO 34). Les navires espagnols de cette taille actifs

Page 83: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 62 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

au sein des APP regroupent des canneurs actifs dans la zone FAO 34 (Maroc 2009-2010, Mauritanie de 2009 à 2013, Cap-Vert 2010-2013, Guinée Bissau 2009-2012, Guinée 2008) et des palangriers pour les accords précédents ainsi que Sao Tome et Principe (2009 et 2011-2013) et Gabon (2009-2012) et pour l’océan Indien (Madagascar 2009-2013 et Mozambique 2009-2011 et 2013).

Le nombre d’unités est légèrement instable sur la période observée, avec près de 120 unités en 2010 et moins de 100 unités en 2011. En revanche les tonnages moyens (GT) et les puissances motrices moyennes (KW) sont en légère diminution sur la période. Sur la période le niveau de consommation de carburant est très variable et ne permet pas de dégager de tendances. En revanche, les augmentations successives du prix de l’énergie ont globalement accentué la dépendance énergétique de la flottille.

Le salaire moyen, toutes fonctions à bord confondues et augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, a progressé sur la période du fait notamment de la baisse des effectifs moyens.

Données économiques

HOK-VL2440 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

1 031 053 1 145 086 1 484 972 1 000 693

Autres produits 0 18 487 73 713 715

Subventions d'exploitation

16 507 1 867 1 117 8 260

Total des Produits

1 047 560 100 % 1 165 439 100 % 1 559 802 100 % 1 009 668 100 %

Coût du carburant

199 630 19 % 234 014 20 % 246 285 16 % 241 560 24 %

Coût d'entretien & réparations

83 390 8 % 85 553 7 % 97 649 6 % 88 314 9 %

Masse salariale & charges sociales

238 370 23 % 309 651 27 % 318 137 20 % 241 304 24 %

Coûts fixes 84 915 8 % 55 985 5 % 118 888 8 % 90 760 9 %

Autres coûts variables

384 404 37 % 416 729 36 % 675 985 43 % 392 204 39 %

Total des charges

990 709 95 % 1 101 932 95 % 1 456 943 93 % 1 054 142 104 %

Rentabilité économique

56 851 5,43 % 63 507 5,45 % 102 859 6,59 % -44 474 -4,40 %

Les navires de ce segment opérant dans les APP sont cependant peu nombreux par rapport à la composition du segment CSTEP. Il s’agit de 22 canneurs et 32 palangriers qui ont opéré dans la région Atlantique (CICTA), correspondant à un maximum de 7 par an pour l’océan Indien (région CTOI) entre 2009 et 2013 (cf. tableau des données techniques ci-dessus).

Malgré la diversité de ce segment comprenant des palangriers opérant dans les zones CICTA et CTOI, et les deux types de palangriers opérant en surface et en profondeur regroupés avec des canneurs, la série étudiée donne une impression de stabilité dans la structure des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés sur les années 2009 à 2012. La rentabilité estimée pour cette flottille reste relativement faible (voire négative en fin de période) du fait en particulier de coûts variables particulièrement élevés. Une analyse plus approfondie de la composition de ces coûts variables serait utile pour une meilleure compréhension de la performance de cette flottille et de son évolution.

Page 84: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 63 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.6 Palangriers portugais entre 24 et 40 mètres

3.3.6.1 PRT HOK-VL2440 - Palangriers portugais entre 24 et 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL2440 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 18 20 18 17 12

dont navires actifs dans APP 3 10 7 5 2

Navire type Age moyen de la flotte 15,8 16,6 17,4 19,4 19,1 Longueur moyenne des navires 32,1 31,6 32,2 32,0 32,8 Capacité moyenne (KW) 583,3 564,5 576,2 571,6 583,2 Tonnage moyen (GT) 305,6 295,4 305,2 299,0 308,6

Données énergétiques

HOK-VL2440 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres)

394 352 -.- 434 818 + 414 891 - 342 447 - 329 415 -

Coût du carburant

184 685 -.- 237 607 + 261 765 + 232 369 - 195 857 -

Prix moyen du litre (€/litre)

0,47 -.- 0,55 + 0,63 + 0,68 + 0,59 -

Données sociales

HOK-VL2440 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 95 720 150 001 173 040 92 391 112 448

Nombre de marins employés 12,0 9,9 11,4 10,4 12,3

Salaire moyen par marin 7 977 15 229 15 194 8 924 9 179

Les zones de pêche FAO fréquentées par les palangriers portugais correspondent à un carroyage attestant d’une présence sur 2 océans (océan Atlantique et océan Indien) avec une activité principale dans l’Atlantique Sud-ouest (zone FAO 41). Dans ce segment, 10 navires maximum par an ont pêché au sein des APP dans

Page 85: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 64 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

l’Atlantique (de la Mauritanie au Gabon), et généralement 2 dans l’océan Indien (2009-2012, 3 en 2013, Mozambique et Madagascar) une partie de l’année.

Le nombre d’unités du segment diminue sur la période observée avec seulement 12 unités en 2013 contre 20 unités en 2010. En revanche les tonnages moyens (GT) et les puissances motrices moyennes (KW) sont globalement stables sur la période. Sur la période, la dépendance énergétique de la flottille a tendance à diminuer du fait en particulier de la baisse des volumes moyens consommés.

Le salaire moyen, toutes fonctions à bord confondues et augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, est très instable et faible. Ceci s’explique à la fois par l’évolution erratique du CA (+/- 50 % sur la période) sur lesquels les salaires sont indexés, et par la composition moyenne de l’effectif embarqué qui varie de +20 à -40 % selon les années.

Données économiques

HOK-VL2440 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche 835 871 1 080 712 947 401 644 397 761 723

Autres produits 4 910 4 009 23 121 2 980 4 246

Subventions d'exploitation 2 631 9 051 1 553 0 0

Total des Produits 843 412 100 % 1 093 772 100 % 972 074 100 % 647 377 100 % 765 969 100 %

Coût du carburant 184 685 22 % 237 607 22 % 261 765 27 % 232 369 36 % 195 857 26 %

Coût d'entretien & réparations 65 790 8 % 66 468 6 % 69 534 7 % 52 745 8 % 43 545 6 %

Masse salariale & charges sociales 95 720 11 % 150 001 14 % 173 040 18 % 92 391 14 % 112 448 15 %

Coûts fixes 24 912 3 % 66 492 6 % 16 366 2 % 29 078 4 % 32 482 4 %

Autres coûts variables 186 295 22 % 320 080 29 % 249 348 26 % 213 579 33 % 216 224 28 %

Total des charges 557 401 66 % 840 648 77 % 770 053 79 % 620 162 96 % 600 556 78 %

Rentabilité économique 286 011 34 % 253 124 23 % 202 021 21 % 27 215 4 % 165 414 22 %

La série étudiée, qui porte sur les années 2009 à 2013, donne une impression d’homogénéité de la structure des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés. La rentabilité dégagée par cette flottille est supérieure en moyenne à 20 % (voir 30 % en 2009) et reste donc significative.

Page 86: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 65 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.7 Palangriers espagnols de plus de 40 mètres

3.3.7.1 ESP HOK-VL40XX - Palangriers espagnols de plus de 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 35 34 30 30 28

dont navires actifs dans APP 4 3 4 3 3

Navire type Age moyen de la flotte 8,0 9,0 9,0 10,0 10,0 Longueur moyenne des navires 44,7 44,6 44,6 44,6 44,5 Capacité moyenne (KW) 743,5 729,7 739,7 739,7 734,0 Tonnage moyen (GT) 606,2 602,5 610,3 611,0 610,7

Données énergétiques

HOK-VL40XX 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres) 619 495 -.- 858 500 + 658 209 - 1 040 151 + 703 598 -

Coût du carburant 286 733 -.- 468 944 + 438 927 - 646 894 + 398 261 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,46 -.- 0,55 + 0,67 + 0,62 - 0,57 -

Données sociales

HOK-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 262 701 431 690 395 547 356 995 193 567

Nombre de marins employés 21,9 28,8 33,4 24,3 17,0

Salaire moyen par marin 11 990 15 015 11 843 14 674 11 386

Les zones de pêche FAO fréquentées par les palangriers espagnols de plus de 40 m attestent d’une présence sur les 3 océans (océan Atlantique, océan Indien et océan Pacifique), avec une activité principale en dehors des APP dans la zone FAO 87 du Pacifique Sud-Est. Les quelques navires actifs au sein des APP, 4 au maximum entre 2009 et 2013, opèrent dans l’océan Indien (Madagascar, Mozambique, Seychelles).

Page 87: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 66 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Le nombre d’unités diminue sur la période observée avec 28 unités en 2013 contre 35 unités en 2010. En revanche les tonnages moyens (GT) et les puissances motrices moyennes (KW) sont globalement stables sur la période. La dépendance énergétique de cette flottille est très variable. Au-delà de l’évolution du prix moyen du carburant, les volumes moyens consommés sont instables d’une année sur l’autre, il est donc difficile d’en dégager de réelles tendances.

Le salaire moyen, toutes fonctions à bord confondues, augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, reste faible autour de 10 à 15 K€ par an. Ceci s’explique à la fois par l’évolution erratique du CA (jusqu’à +70 % et -50 % sur la période) sur lesquels les salaires sont indexés et par la composition moyenne de l’effectif embarqué qui peut osciller entre 17 et 33 marins selon les années, variation importante et qui paraît anormale.

Données économiques

HOK-VL40XX 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

1 539 583 2 517 850 2 526 308 2 268 261 1 232 871

Autres produits 0 166 610 207 523 0 10 696

Subventions d'exploitation

17 053 8 840 810 15 80

Total des Produits

1 556 636 100 % 2 693 300 100 % 2 734 640 100 % 2 268 276 100 % 1 243 647 100 %

Coût du carburant

286 733 18 % 468 944 17 % 438 927 16 % 646 894 29 % 398 261 32 %

Coût d'entretien & réparations

49 775 3 % 166 953 6 % 246 184 9 % 111 196 5 % 72 689 6 %

Masse salariale & charges sociales

262 701 17 % 431 690 16 % 395 547 14 % 356 995 16 % 193 567 16 %

Coûts fixes 138 892 9 % 208 771 8 % 115 910 4 % 208 725 9 % 110 341 9 %

Autres coûts variables

582 106 37 % 1 362 456 51 % 1 216 573 44 % 832 931 37 % 662 948 53 %

Total des charges

1 320 206 85 % 2 638 815 98 % 2 413 142 88 % 2 156 741 95 % 1 437 807 116 %

Rentabilité économique

236 430 15,19 % 54 486 2,02 % 321 499 11,76 % 111 535 4,92 % -194 160 -15,61 %

La série étudiée porte sur les années 2009 à 2013. Elle ne permet pas d’identifier une structure type des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés, probablement du fait de l’hétérogénéité des sous-composantes de cette flottille, très largement distribuées entre les océans. La rentabilité dégagée par cette flottille est très instable sur la période.

Page 88: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 67 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.8 Palangriers portugais de plus de 40 mètres

3.3.8.1 ESP HOK-VL40XX - Palangriers portugais de plus de 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

HOK-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 5 6 5 5 5

dont navires actifs dans APP 2 2 2 2 -

Navire type Age moyen de la flotte 21,0 24,0 28,8 29,8 30,8 Longueur moyenne des navires 43,1 44,4 45,0 45,0 45,0 Capacité moyenne (KW) 778,3 844,8 833,7 833,7 833,7 Tonnage moyen (GT) 534,4 572,7 582,0 582,0 582,0

Données énergétiques

HOK-VL40XX 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres) 434 568 -.- 529 348 + 672 642 + 613 151 - 616 318 +

Coût du carburant 179 179 -.- 267 715 + 473 499 + 438 658 - 410 579 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,41 -.- 0,51 + 0,70 + 0,72 + 0,67 -

Données sociales

HOK-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 95 667 123 000 162 696 182 683 218 396

Nombre de marins employés 7,8 12,7 17,6 16,0 15,2

Salaire moyen par marin 12 265 9 711 9 244 11 418 14 368

Les zones de pêche FAO fréquentées par les navires portugais correspondent à un carroyage attestant d’une présence sur les 3 océans (océan Atlantique, océan Indien et océan Pacifique) avec une activité principale dans la zone FAO 87, du Pacifique Sud-Est et dans la zone FAO 51 du Sud-Ouest de l’océan Indien. Les trois navires

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Page 89: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 68 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

de ce segment qui sont actifs aux seins des APP (avec un maximum de deux chaque année) ont tous combinés des prises dans l’Atlantique et dans l’océan Indien (Mozambique/ Cap-Vert, et Madagascar/ Mozambique/ Sao Tomé et Principe*2) pour une même année. Le nombre d’unités reste stable sur la période observée, il en est de même des tonnages (GT) et des puissances motrices (KW). Les caractéristiques de taille, capacité et tonnage des navires sont proches de celles des navires espagnols du même segment, mais les navires portugais presque trois fois plus âgés. Une analyse comparée est présentée dans la section suivante (3.4) de ce rapport. Ces navires parcourent d’énormes distances entre et dans leurs zones de pêche. Certaines années, les coûts de carburant peuvent dépasser 30 % du chiffre d’affaire. Les augmentations successives du prix de l’énergie ont été généralement compensées par les économies liées à la consommation.

Le salaire moyen, toutes fonctions à bord confondues, et augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, est indexé sur le CA du navire.

Données économiques

HOK-VL40XX 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

872 012 1 147 531 1 341 330 1 519 982 1 533 951

Autres produits 0 11 990 3 320 9 030 230

Subventions d'exploitation

8 416 18 480 0 0 0

Total des Produits

880 428 100

% 1 178 001

100 %

1 344 650 100 % 1 529 012 100 % 1 534 181 100 %

Coût du carburant

179 179 20 % 267 715 23 % 473 499 35 % 438 658 29 % 410 579 27 %

Coût d'entretien & réparations

75 366 9 % 103 501 9 % 148 966 11 % 159 350 10 % 161 634 11 %

Masse salariale & charges sociales

95 667 11 % 123 000 10 % 162 696 12 % 182 683 12 % 218 396 14 %

Coûts fixes 65 381 7 % 67 895 6 % 69 578 5 % 65 139 4 % 156 402 10 %

Autres coûts variables

74 527 8 % 212 662 18 % 107 993 8 % 138 689 9 % 361 185 24 %

Total des charges

490 119 56 % 774 774 66 % 962 732 72 % 984 520 64 % 1 308 197 85 %

Rentabilité économique

390 309 44 % 403 227 34 % 381 918 28 % 544 492 36 % 225 984 15 %

La série étudiée portant sur les années 2009 à 2013 donne une impression d’homogénéité des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés. Les exercices dégagent une rentabilité tout à fait significative, en diminution sensible cependant sur la dernière période analysée (2013) du fait de l’augmentation importante des coûts fixes et variables pour la flottille. Ceci est en net contraste avec le segment espagnol examiné plus haut, dont la rentabilité est plus modeste et instable.

Page 90: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 69 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.9 Senneurs espagnols de plus de 40 mètres

3.3.9.1 ESP PS-VL40XX - Senneurs espagnols de plus de 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

PS-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 33 33 32 32

dont navires actifs dans APP – CICTA 12 12 14 13 13

- CTOI 17 14 14 13 14

- WCPFC 4 4 4 4 4

Navire type Age moyen de la flotte 18 19 20 22 Longueur moyenne des navires 81,7 81,7 82,3 82,3 Capacité moyenne (KW) 3 453 3 453 3 485 3 485 Tonnage moyen (GT) 2 429 2 429 2 469 2 469

Données énergétiques

PS-VL40XX 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres)

2 634 945 -.- 3 325 632 + 3 812 291 - 3 563 215 -

Coût du carburant

1 455 008 -.- 1 772 405 + 2 469 392 + 2 446 623 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,55 -.- 0 53 - 0,65 + 0,69 +

Données sociales

PS-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 1 235 493 1 430 424 1 497 516 1 760 662

Nombre de marins employés 37,8 32,2 29,7 31,2

Salaire moyen par marin 32 685 44 423 50 421 56 431

Page 91: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 70 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Les zones de pêche FAO fréquentées par les navires espagnols correspondent à un carroyage attestant d’une présence sur les 3 océans (océan Atlantique, océan Indien et océan Pacifique) avec une activité principale dans la zone FAO 51, Sud-Ouest de l’océan Indien. Le nombre d’unités reste stable sur la période observée, il en est de même des tonnages (GT) et des puissances motrices (KW). Le salaire moyen toutes fonctions à bord confondues, augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, est indexé sur le CA du navire.

Données économiques

PS-VL40XX 2009 % 2010 % 2011 % 202 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

6 453 874 8 795 925 10 478 302 14 946 392

Autres produits

5 496 110 987 14 588

Subventions d'exploitation

77 303 194 378 133 849 127 460

Total des Produits

6 531 177 100 % 8 995 799 100 % 10 723 138 100 % 15 088 440 100 %

Coût du carburant

1 455 008 22 % 1 772 405 20 % 2 469 392 23 % 2 446 623 16 %

Coût d'entretien & réparations

493 977 8 % 590 008 7 % 675 248 6 % 994 603 7 %

Masse salariale & charges sociales

1 235 493 19 % 1 430 424 16 % 1 497 516 14 % 1 760 662 12 %

Coûts fixes 771 169 12 % 727 501 8 % 808 436 8 % 936 027 6 %

Autres coûts variables

3 277 308 50 % 3 288 112 37 % 3 230 373 30 % 4 064 229 27 %

Total des charges

7 232 955 111 % 7 808 450 87 % 8 680 965 81 % 10 202 144 68 %

Rentabilité économique

-701 778 -11 % 1 187 349 13 % 2 042 173 19 % 4 886 296 32 %

La série étudiée porte sur les années 2009 à 2013, avec une rupture en 2012. Elle permet de dégager une impression d’homogénéité des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés. Hormis pour la période 2009, qui correspond avec 2008 aux problèmes de piraterie dans l’océan Indien, et dans une moindre mesure jusqu’en 2010, les exercices suivants dégagent une rentabilité significative.

Page 92: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 71 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.3.10 Senneurs français de plus de 40 mètres

3.3.10.1 FRA PS-VL40XX - Senneurs français de plus de 40 mètres

Zones de pêche

Sources : d’après données captures UE 2008-2013

Données techniques

PS-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre de navires du segment 18 16 16 18 17

dont navires actifs dans APP - CICTA 7 10 10 9 9

- CTOI 18 15 8 8 10

Navire type Age moyen de la flotte 19.2 19.8 19.3 17.5 18.5 Longueur moyenne des navires 71.5 71.1 72.2 73.3 75.2 Capacité moyenne (KW) 3 046 3 027 3 074 3 078 3 197 Tonnage moyen (GT) 1 731 1 714 1 748 1 816 1 907

Données énergétiques

PS-VL40XX 2009 tend. 2010 tend. 2011 tend. 2012 tend. 2013 tend.

Consommation de carburant (litres) 2 937 494 -.- 3 011 492 + 2 955 994 - 2 556 786 - 2 461 084 -

Coût du carburant 1 164 140 -.- 1 387 083 + 1 780 168 + 1 756 561 - 1 748 175 -

Prix moyen du litre (€/litre) 0,40 -.- 0,46 + 0,60 + 0,69 + 0,71 +

Données sociales

PS-VL40XX 2009 2010 2011 2012 2013

Masse salariale & charges sociales 1 517 972 1 722 869 2 230 434 2 267 927 2 362 494

Nombre de marins employés 27,1 25,9 27,4 22,9 24,3

Salaire moyen par marin 56 014 66 520 81 403 99 036 97 222

Les zones de pêche FAO fréquentées par les navires français correspondent au carroyage des zones 34 et 51 (océan Atlantique Centre-Ouest et océan Indien). Le nombre d’unités reste stable sur la période observée, il en est de même des tonnages (GT) et des puissances motrices (KW). Les augmentations successives du prix de l’énergie ont été compensées par les économies liées à la consommation. Le salaire moyen, toutes fonctions à

Page 93: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 72 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

bord confondues et augmenté des charges sociales et taxes assises sur la masse salariale, est indexé sur le chiffre d’affaires du navire.

Données économiques

PS-VL40XX 2009 % 2010 % 2011 % 2012 % 2013 %

Chiffre d'affaires Pêche

4 642 958 5 595 349 7 614 756 8 333 356 8 189 124

Autres produits

Subventions d'exploitation

Total des Produits

4 642 958 100 % 5 595 349 100 % 7 614 756 100 % 8 333 356 100 % 8 189 124 100 %

Coût du carburant

1 164 140 25 % 1 387 083 25 % 1 780 168 23 % 1 756 561 21 % 1 748 175 21 %

Coût d'entretien & réparations

986 344 21 % 914 960 16 % 1 157 408 15 % 1 267 822 15 % 1 250 683 15 %

Masse salariale & charges sociales

1 517 972 33 % 1 722 869 31 % 2 230 434 29 % 2 267 927 27 % 2 362 494 29 %

Coûts fixes 961 027 21 % 958 655 17 % 1 038 655 14 % 1 101 154 13 % 1 056 390 13 %

Autres coûts variables

496 475 11 % 184 655 3 % 137 584 2 % 263 817 3 % 311 077 4 %

Total des charges

5 125 958 110 % 5 168 222 92 % 6 344 249 83 % 6 657 281 80 % 6 728 819 82 %

Rentabilité économique

-483 000 -10 % 427 127 8 % 1 270 507 17 % 1 676 075 20 % 1 460 305 18 %

La série étudiée portant sur les années 2009 à 2013 permet de dégager une impression d’homogénéité des coûts d’exploitation en fonction des produits dégagés. Hormis pour la période 2009, qui correspond aux problèmes de piraterie (2008-2010) dans l’océan Indien, les exercices suivants dégagent une rentabilité significative.

3.4 Données économiques comparées

Il est possible de comparer les premiers résultats présentés ci-dessus entre les mêmes flottilles de plusieurs Etats membres.

3.4.1 Canneurs (PL) et palangriers (LL) de 12 à 18 mètres

États membres étudiés : Espagne, France

Le segment HOK-VL1218 regroupe canneurs et palangriers espagnols en Afrique de l’Ouest (zone FAO 34). Deux canneurs (et aucun palangriers) espagnols sont impliqués dans les APP. La flottille française est constituée des palangriers basés dans l’océan Indien (zone FAO 51), dont la plupart opèrent dans le cadre des APP.

Les données du segment espagnol ont des problèmes de stabilité et de cohérence, celles du segment français ont aussi ce problème mais dans une moindre mesure. Une comparaison de la répartition des charges par poste montre des différences entre le segment espagnol et le segment français qui sont certainement dues en partie à des structures de coûts différentes entre canneurs (espagnols) et palangriers, par exemple les coûts variables élevés des palangriers pour l’achat des appâts.

Correction erreur manifeste de double imputation des coûts fixes

Page 94: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 73 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Energie : Sur la période, le niveau de consommation de carburant est assez instable et ne permet pas de dégager de tendances. Même si la fin de période semble présenter une structure de coût plus homogène, un contrôle de cohérence est requis pour poursuivre une l’analyse comparée détaillée des données.

Entretien : Des contrôles de cohérence préalables sont requis afin de mener à bien une analyse comparée des données.

Salaires et Charges sociales : Les pourcentages liés au coût des équipages semblent relativement homogènes entre les deux Etats Membres pour les séries observées.

Coûts fixes & Coûts variables : Nous ne sommes pas en possession de la composition de ces variables néanmoins leur composition ne semble pas homogène entre les deux États membres analysés. Des contrôles de cohérence sont préalablement requis afin de mener à bien une analyse comparée des données.

Tableau 3.6 : Comparaison ESP – FRA des canneurs et palangriers de 12 à 18 mètres

2009 2010 2011 2012 2013

HOK-VL1218 ESP FRA ESP FRA ESP FRA ESP FRA ESP FRA

Total des produits 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

Coût du carburant 15 % 14 % 36 % 7 % 22 % 10 % 18 % 15 % 16 % Coût d'entretien & réparations

10 % 8 % 14 % 2 % 11 % 2 % 9 % 4 % 8 %

Masse salariale & charges sociales

38 % 36 % 24 % 39 % 34 % 43 % 26 % 29 % 27 %

Coûts fixes 5 % 29 % 1 % 20 % 9 % 4 % 7 % 4 % 8 % Autres coûts variables

13 % 11 % 15 % 20 % 38 % 5 % 28 % 34 % 26 %

Total des charges 81 % 97 % 90 % 87 % 114 % 64 % 88 % 86 % 85 %

Rentabilité économique

19 % 3 % 10 % 13 % -14 % 36 % 12 % 14 % 15 %

Rentabilité Economique : Des contrôles de cohérence sont requis afin de mener à bien une analyse comparée des données pour tant qu’elle soit pertinente, puisque le segment espagnol ne concerne que deux canneurs opérant une seule année dans le cadre des APP. La structure des coûts et recettes des palangriers opérant en dehors des APP dépasse le cadre de l’étude.

3.4.2 Palangriers (LL) et canneurs (PL) de 24 à 40 mètres

États membres étudiés : Espagne, Portugal

Energie : Les pourcentages liés au coût de l’énergie sont relativement homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Entretien : Les pourcentages liés au coût de l’entretien sont homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Salaires et Charges sociales : L’impact du niveau du CA sur la masse salariale semble moins important au Portugal.

Coûts fixes & Coûts variables : Les pourcentages liés au coût fixes et variables sont relativement homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Page 95: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 74 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Tableau 3.7 : Comparaison ESP – PRT des canneurs et palangriers de 24 à 40 mètres

2009 2010 2011 2012 2013

HOK-VL2440 ESP PRT ESP PRT ESP PRT ESP PRT ESP PRT

Total des produits 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

Coût du carburant 19 % 22 % 20 % 22 % 16 % 27 % 24 % 36 % 26 % Coût d'entretien & réparations

8 % 8 % 7 % 6 % 6 % 7 % 9 % 8 % 6 %

Masse salariale & charges sociales

23 % 11 % 27 % 14 % 20 % 18 % 24 % 14 % 15 %

Coûts fixes 8 % 3 % 5 % 6 % 8 % 2 % 9 % 4 % 4 % Autres coûts variables

37 % 22 % 36 % 29 % 43 % 26 % 39 % 33 % 28 %

Total des charges 95 % 66 % 95 % 77 % 93 % 79 % 104 % 96 % 78 %

Rentabilité économique

5 % 34 % 5 % 23 % 7 % 21 % -4 % 4 % 22 %

Rentabilité Economique : L’exploitation sur les exercices dégage une rentabilité économique généralement positive, tout en demeurant à un niveau assez bas en ce qui concerne l’Espagne. Elle est nettement supérieure pour le Portugal.

3.4.3 Palangriers de plus de 40 mètres

États membres étudiés : Espagne, Portugal

Energie : Les pourcentages liés au coût de l’énergie sont relativement homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Entretien : Les pourcentages liés au coût de l’entretien sont homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Salaires et Charges sociales : La masse salariale (salaires et charges sociales) représente une part plus importante du CA des navires espagnols comparés aux navires portugais. Cette constatation est valable pour l’ensemble de la période étudiée.

Coûts fixes & Coûts variables : La masse des coûts fixes/variables est nettement supérieure pour l’Espagne sur l’ensemble de la période traitée.

Tableau 3.8 : Comparaison ESP – PRT des palangriers de 40 mètres et plus

2009 2010 2011 2012 2013

HOK-VL40XX ESP PRT ESP PRT ESP PRT ESP PRT ESP PRT

Total des produits 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

Coût du carburant 18 % 20 % 17 % 23 % 16 % 35 % 29 % 29 % 32 % 27 % Coût d'entretien & réparations

3 % 9 % 6 % 9 % 9 % 11 % 5 % 10 % 6 % 11 %

Masse salariale & charges sociales

17 % 11 % 16 % 10 % 14 % 12 % 16 % 12 % 16 % 14 %

Coûts fixes 9 % 7 % 8 % 6 % 4 % 5 % 9 % 4 % 9 % 10 % Autres coûts variables

37 % 8 % 51 % 18 % 44 % 8 % 37 % 9 % 53 % 24 %

Total des charges 85 % 56 % 98 % 66 % 88 % 72 % 95 % 64 % 116 % 85 %

Rentabilité économique

15 % 44 % 2 % 34 % 12 % 28 % 5 % 36 % -16 % 15 %

Rentabilité Economique : L’exploitation sur les exercices dégage une rentabilité économique généralement positive, qui est nettement supérieure pour le Portugal.

Page 96: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 75 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

3.4.4 Senneurs de plus de 40 mètres

États membres étudiés : Espagne, France

Energie : Les pourcentages liés au coût de l’énergie sont relativement homogènes entre les États membres pour les séries observées.

Entretien : La part des dépenses d’entretien des navires français est très supérieure à celle de la flotte espagnole.

Salaires et Charges sociales : Le coût global du travail est plus élevé en France. L’impact du niveau du CA sur la masse salariale semble moins important en Espagne.

Coûts fixes & Coûts variables : Nous ne sommes pas en possession de la composition de ces variables néanmoins leur composition ne semble pas homogène entre les deux États membres analysés. La masse des coûts fixes/variables est nettement supérieure pour l’Espagne sur l’ensemble de la suite traitée.

Tableau 3.9 : Comparaison ESP – FRA des senneurs de 40 mètres et plus

2009 2010 2011 2012 2013

PS-VL40XX ESP FRA ESP FRA ESP FRA ESP FRA ESP FRA

Total des produits 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %

Coût du carburant 22 % 25 % 20 % 25 % 23 % 23 % 16 % 21 % Coût d'entretien & réparations

8 % 21 % 7 % 16 % 6 % 15 % 7 % 15 %

Masse salariale & charges sociales

19 % 33 % 16 % 31 % 14 % 29 % 12 % 29 %

Coûts fixes 12 % 21 % 8 % 17 % 8 % 14 % 6 % 13 % Autres coûts variables

50 % 11 % 37 % 3 % 30 % 2 % 27 % 4 %

Total des charges 111 % 110 % 87 % 92 % 81 % 83 % 68 % 82 %

Rentabilité économique

-11 % -10 % 13 % 8 % 19 % 17 % 32 % 18 %

Rentabilité Economique : Mise à part l’année 2009 qui est déficitaire pour les deux Etats membres, l’exploitation sur les autres exercices dégage une bonne rentabilité économique.

Les charges d’exploitation des navires français sont supérieures principalement au niveau du coût social et du coût de l’entretien.

3.4.5 Récapitulation et discussion des analyses économiques

Ce chapitre a permis de présenter une première analyse de l’ensemble des données économiques se rapportant aux flottilles thonières externes de l’UE opérant dans le cadre des APP entre 2009 et 2013. L’analyse économique se base sur la Note de méthode développée dans le cadre du même projet, qui recommande une approche analytique standardisée.

La collecte des données permettant l’analyse des performances économiques des flottilles de pêche se confronte à des défis spécifiques. Dans leur forme actuelle, les données qui doivent être soumises au CSTEP annuellement par les États membres dans le cadre de la DCF ne sont récoltées que depuis 2008 ou 2009. Les analyses présentées dans ce chapitre constituent, à notre connaissance, la première tentative d’analyse qui soit. Il n’est donc pas surprenant que des problèmes de validation et de cohérence des données persistent, ce qui pourrait certainement être réglé par les États membres concernés lors de soumissions et validation annuelles futures.

Pour les informations qui ont pu être analysées, le Tableau 3.10 présente le nombre de navires actifs au sein des APP répartis dans les segments DCF (HOK = LL palangriers + LP canneurs ; PS senneurs, et VL classe de taille des navires en m). La couleur verte indique les estimations de rentabilité économique qui sont positives,

Page 97: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 76 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

en rouge celles qui sont négatives, et en orange les données qui demanderaient à être vérifiées avant de pouvoir être analysées.

Les nombres indiqués sont uniquement les thoniers actifs au sein des APP, qui sont bien moins nombreux que les navires inclus dans les segments CSTEP. Il convient donc de considérer ces analyses comme préliminaires. Cependant, les bénéfices d’une méthodologie standardisée sont clairement illustrés et certains des résultats préliminaires permettent une première analyse comparative et paraissent robustes.

Tableau 3.10 : Tableau résumé des analyses économiques par segment CSTEP

EM Fishing_tech. Segments 2009 2010 2011 2012 2013

ESP HOK VL1218 LP - 2 - - -

FRA HOK VL1218 LL 13 13 13 9 12

ESP HOK VL1824 LL 2 2 3 2 -

VL1824 LP 1 - - - -

ESP HOK VL2440 LL 26 32 26 24 19

VL2440 LP 17 20 8 7 7

PRT HOK VL2440 LL 3 10 7 5 2

ESP HOK VL40XX LL 4 3 4 3 3

PRT HOK VL40XX LL 2 2 2 2 -

ESP PS VL40XX 26 25 27 26 27

FRA PS VL40XX 19 17 16 16 16

Légende

Données nécessitant un contrôle de cohérence

Rentabilité positive

Rentabilité négative

Page 98: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 77 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

4 Discussion et recommandations générales

Cette étude est une première tentative d’estimation de la profitabilité des flottilles thonières externes de l’UE opérant dans le cadre des APP. Les flottilles européennes sont présentes dans l’Atlantique Est et Sud, le Sud-Ouest de l’océan Indien et le Centre Ouest du Pacifique.

Ce rapport introduit tout d’abord les pêcheries dans lesquelles les flottilles européennes sont actives, et pour chaque région océanique, les espèces ciblées et les effets des pêcheries sur l’écosystème, l’état des stocks et les mécanismes de gestion. Les stratégies de pêche par flottille, les flux de produits, transformations et marchés finaux sont brièvement décrits en mettant à jour les principales informations compilées pour les revues synthétiques des APP par région océanique (l’océan Pacifique et l’océan Atlantique Est en 2013 et l’océan Indien en 2014).

La deuxième partie, examine plusieurs possibilités de segmentation des flottilles, sur la base des données disponibles et qui prennent en compte, si possible, des stratégies de pêche identifiées lors des analyses et évaluations détaillées des APP. L’analyse critique des données communiquées aux services de la Commission pour suivre et évaluer les performances économiques des flottilles thonières a permis d’isoler des problèmes de transmission et de validation des données de base soumises annuellement par les États membres. Des recommandations sont émises, pour une description plus complète des caractéristiques techniques des navires limitant la production (volume des cales, capacité journalière de congélation/ surgélation, utilisation de DCP, de navires de support, etc.), ainsi que pour une amélioration de la quantité et qualité des données d’activités, de production et des données économiques soumises par les parties prenantes (armateurs, administrations responsables des statistiques et autorités compétentes en matière de contrôle), qui reprennent en partie celles du CSTEP. Des règles spécifiques d’anonymisation des données sont aussi recommandées, car les règles d’agrégation des données économiques qui s’appliquent à l’ensemble des flottilles européennes sont mal adaptées aux faibles nombres de navires thoniers des pêcheries externes de l’UE. Ces règles entrainent des pertes systématiques d’informations existantes, qui en plus sont amplifiées par des soumissions incomplètes (voire erronées) des données de captures et d’effort par zone de pêche.

La troisième partie du rapport présente, sur la base de la Note de méthode pour chaque APP (COFREPECHE et al, 2014), un modèle économique dynamique pour ventiler les coûts variables par unité d’œuvre, et notamment les coûts d’exploitation ainsi que les différentes charges indirectes, comme celles liées à l’utilisation de navires de support pour les thoniers, ou à la gestion des armements. La formulation du modèle est basée sur une description et des données suffisantes et cohérentes, par flottille ou segment. Une fois le modèle validé, il serait possible d’explorer l’impact de changements combinés de stratégie de pêche, d’abondance des ressources, de prix des intrants ou autres.

Pour cette première étude comparative des flottilles au niveau des régions océaniques, une modélisation dynamique n’a pas été possible, du fait surtout :

de l’absence de données sur le nombre de jours de mer pour certains segments de flotte, et pour les autres

segments de la présence de données non continues ou incohérentes. Il n’a donc pas été possible de ventiler

les postes de charges liés à l’intensité d’utilisation du navire ; et enfin

de la non-concordance entre les captures des navires observées pour les segments économiques

(ensemble des océans pour certains segments et/ou zones FAO non concernées) et celles observées et

disponibles pour les flottilles thonières actives au sein des APP. Une ventilation des produits ou des charges

selon la décomposition volume et prix n’a donc pas été possible.

Cependant, à l’avenir, l’utilisation d’une méthode standardisée de collecte et d’analyse des données

économiques à partir de la Note de méthode pour chaque APP va permettre de collecter et d’analyser les

données économiques nécessaires, comme illustré par l’évaluation récente du protocole de l’APP avec le Gabon

(COFREPECHE et al, 2015). A terme, l’approche méthodologique standardisée permettra donc de disposer

d’un jeu de données validées suffisamment complet pour formuler ces modèles économiques dynamiques dans

Page 99: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 78 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

les synthèses et les analyses régionales des APP dans chaque bassin océanique et informer les bases de

négociation des protocoles des APP.

Page 100: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 79 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

5 Références

5.1 Bibliographie

COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2014. Analyse économique de la flotte thonière de l'UE – Note de méthode. Contrat cadre MARE/2011/01 - Lot 3, contrat spécifique n° 09. Bruxelles, 32 p.

COFREPECHE, POSEIDON, MRAG et NFDS, 2013. Revue des pêcheries thonières dans l’océan Atlantique Est (Contrat cadre MARE/2011/01 - Lot 3, contrat spécifique n° 5). Bruxelles, 123 p.

COFREPECHE, MRAG, NFDS et POSEIDON, 2015. Évaluation rétrospective et prospective du protocole de l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'Union européenne et la République gabonaise. Contrat cadre MARE/2011/01 - Lot 3, contrat spécifique n° 14. Bruxelles, 162 p.

CTOI, 2015. France-territoiresRapport national destiné au Comité scientifique de la Commission des thons de l’océan Indien, 2015. IOTC–2015–SC18–NR07, 18p. http://www.iotc.org/documents /france-ot-–-national-report-2015

ECA, 2015. Are the Fisheries Partnership Agreements well managed by the Commission? (pursuant to Article 287(4), second subparagraph, TFEU). Special report, European Court of Auditors, 62p.

Gilman, E. et Lundin, C. 2008 (In Press). Minimizing Bycatch of Sensitive Species Groups in Marine Capture Fisheries: Lessons from Commercial Tuna Fisheries. IN: Grafton, Q., Hilborn, R., Squires, D., Tait, M., Williams, M. (Eds.). Handbook of Marine Fisheries Conservation and Management. Oxford University Press. https://cmsdata.iucn.org/downloads/ minimizing_bycatch_of_sensitive_species.pdf

ICCAT. 2014. Report of the Standing Committee on Research and Statistics, September 29 to October 3, 2014. Madrid, Spain.

ICCAT, 2015. ICCAT Manual 2006-2015. International Commission for the Conservation of Atlantic Tuna, ICCAT Publications [on-line]. Updated 2015. [Cited 02/12/2015]. http://www.iccat.int/en/ICCATManual.asp, ISBN (Electronic Edition): 978-92-990055-0-7

IOTC-CTOI, 2014. Rapport de l’Union européenne pour le Comité Scientifique de la CTOI de 2014 (Données 2013). IOTC-2014-SC17-NR06, received 26 November 2014, 84p.

IOTC. 2014. Report of the Seventeenth Session of the Scientific Committee. Seychelles, 8-12 December 2014.

MRAG et al, 2012. DG MARE - The evaluation of the Data Collection Framework (DCF). Lot 2: Retrospective and prospective evaluation on the common fisheries policy, excluding its international dimension, 477p. http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/retrospective-and-prospective-evaluation-on-common-fisheries-policy_en.pdf

Oceanic Développement, MegaPesca, 2009. Etude sectorielle de la filière thonière européenne. Contrat cadre pour la réalisation d'évaluations, d'études d'impact et de suivi concernant les accords de partenariat dans le domaine de la pêche (FPA) conclus entre la Communauté européenne et les pays tiers, et plus généralement sur le volet externe de la Politique Commune de la Pêche, 168p.

Poisson F., Vernet A. L., Séret B., Dagorn L. 2014. Good practices to reduce the mortality of sharks and rays caught incidentally by the tropical tuna purse seiners. EU FP7 project #210496 MADE, Deliverable 7.2., 30p.

POSEIDON, MRAG, COFREPECHE and NFDS, 2013. Review of tuna fisheries in the Pacific Ocean (Framework contract MARE/2011/01 – Lot 3, specific contract 6). Brussels, 118p.

POSEIDON, MRAG, NFDS and COFREPECHE, 2014. Review of tuna fisheries in the Western Indian Ocean (Framework contract MARE/2011/01 – Lot 3, specific contract 7). Brussels, 165p.

STECF, 2011. Review of economic data collected in relation to the DCF and harmonisation of sampling strategies (STECF-11-19), E. Sabatella and J. Virtanen eds. 165p.

Page 101: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 80 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

STECF, 2014. The 2014 Annual Economic Report on the EU Fishing Fleet (STECF-14-16). 2014. Publications Office of the European Union, Luxembourg, EUR 26901 EN, JRC 92507, 363 pp.

STECF, 2015. The 2015 Annual Economic Report on the EU Fishing Fleet (STECF-15-07), Scientific, Technical and Economic Committee for Fisheries (Publications Office of the European Union, Luxembourg, EUR 27428 EN, JRC 97371, 434 pp.

WCPFC, 2014. Tuna Fishery Yearbook from https://www.wcpfc.int/system/files/WCPFC_YB_2013.pdf

Williams, P. and P. Terawasi. 2014. Overview of tuna fisheries in the western and central Pacific Ocean, including economic conditions – 2013. Document WCPFC -SC10-2014/GN WP-1.

5.2 Références électroniques

STECF 2015 http://stecf.jrc.ec.europa.eu/data-reports

http://www.magrama.gob.es/es/estadistica/temas/estadisticas-pesqueras/pesca-maritima/encuesta-economica-pesca-maritima/

http://sirs.agrocampus-ouest.fr/atlas_thoniers/ jusqu’en 2013

http://sih.ifremer.fr/Publications/Syntheses/Synthese-par-quartier-region-et-facade/Outre-Mer/La-Reunion

https://www.iccat.int/fr/accesingdb.htm

http://www.iotc.org/documents/nominal-catch-species-and-gear-vessel-flag-reporting-country

Page 102: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 81 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Annexes

Page 103: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 82 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Annexe A : Liste des abréviations et des acronymes (équivalent anglais)

ACP Afrique, Caraïbes et Pacifique (pays) AER rapport économique annuel (annuel economic report) ALB Germon ANAPA Asociación Nacional de Armadores de Buques Palangreros de Altura APP Accords de Partenariat dans le secteur de la Pêche (FPA) APPD Accords de partenariat dans le secteur de la Pêche Durable (SFPA) BB Bait Boat - canneur BET Thon obèse BFT Thon rouge BIL Istiophoridés (Billfish) BSH Requin peau bleu CA Chiffre d’Affaires CCPR Code de Conduite pour une Pêche Responsable (de la FAO) CICTA Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (ICCAT) CNUDM Convention des Nations Unies sur le droit de la mer COI Commission économique régionale de l’océan Indien COMHAFAT Conférence ministérielle sur la Coopération halieutique entre les États africains riverains de

l’océan Atlantique COPACE Comité des Pêches de l'Atlantique Centre-Est COPACO Commission des Pêches Pour l’Atlantique Centre-Ouest COREP Commission Régionale des Pêches du golfe de Guinée CPCO Comité des Pêches du Centre Ouest du golfe du Guinée CPSOOI Commission des pêches pour le Sud-Ouest de l’Océan Indien CSRP Commission Sous Régionale des Pêches CSTEP Comité Scientifique, Technique et Economique de la Pêche (STECF) CTOI Commission des Thons de l’Océan Indien (IOTC) DCF Règlement Cadre UE sur la collecte des données (Data Collection Framework) DCP Dispositif de Concentration de Poissons (FAD) EM État Membre de l’Union européenne (MS) ESP Espagne FAL Requin soyeux FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FFA Forum Fisheries Agency FIN Ostéichtyens FRA France FSM Federated States of Micronesia GBR Grande Bretagne (Great Britain) GT Tonnage de Jauge Brute des navires (Gross Tonnage) HMTC Termes et conditions minimum harmonisés HOK Palangriers & Canneurs (segment DCF - vessel using hooks : LL+LP) IATTC Commission Interaméricaine du thon tropical INN pêche Illicites, Non-déclarées et Non-réglementées (IUU) ITA Italie KW kilo Watt puissance du moteur principal des navires LL Palangrier (longliner) LP Canneurs (PL Pole and Line) OFR Autres régions – pour les flottilles distantes (DCF - Other Fishing Regions) OPASE Organisation des pêches de l'Atlantique du Sud-Est ORGP Organisations Régionales de Gestion des Pêches (RFMO) ORPAGU Organización Palangreros Guardeses

Page 104: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 83 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

PAE Party Allowable Effort PCP Politique Commune de la Pêche de l’UE (CFP) PNA Parties à l’accord de Nauru PNAO Office du PNA PNG Papouasie Nouvelle Guinée PRSP Programme régional de surveillance des pêches PRT Portugal PS Senneur (Purse seiner) RMD Rendement Maximum Durable (MSY) SADC Communauté de Développement d’Afrique Australe (Southern African Develoment

Community) SCRS Comité permanent pour la recherche et les statistiques (CICTA) SCS Suivi, contrôle et surveillance (MCS) SMA Requin taupe bleu SOIO Sud-Ouest de l’océan Indien SPC Secrétariat général de la Communauté du Pacifique SKJ Listao SWIOFC Commission des pêches pour le sud-ouest de l'océan Indien (Southwest Indian Ocean

Fisheries Commission) SWIOFish South West Indian Ocean Fisheries SWO Espadon TAC Total Admissible de Captures (TAC) UE Union Européenne (EU) UICN Union Internationale pour la conservation de la nature UO Unité d’Œuvre VA Valeur Ajoutée (VA) VDS Vessel Day Scheme Régime de jours-navire VL Longueur hors tout du navire (m, Vessel Length) VMS Vessel Monitoring System WCPFC Commission des pêches pour le Pacifique occidental et central (Western and Central Pacific

Fisheries Commission) WCPO Océan Pacifique occidental central YFT Albacore ZEE Zone Economique Exclusive (EEZ)

Page 105: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 84 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Annexe B : Fichiers de données utilisés et consultés

Annexe B - Tableau 1 : Données du fichier des autorisations de pêche par accord

Abréviations Description Codification

AGR_CODE Code Accord année Pays(3car)._aaaa

FISH_CAT_CODE Code Accord code engin 3car_ mult_car

FISH_CAT_DESC Type de navire mult_car

START_DATE Date de début de l’autorisation jj-mm-aaaa

END_DATE Date de fin de l’autorisation jj-mm-aaaa

WITHDRAWAL_DATE Date de sortie de l'accord jj-mm-aaaa

FLAG État membre 3 car.

VESSEL_NAME Nom du navire en clair texte

CFR Matricule UE 3car+num

EXT_MARKING_MOD Matricule sur la coque (IMO?)

IRCS International Radio Callsign

TON_GT Jauge (IGRT) num

POWER_MAIN Puissance (KW) num

LOA Longueur hors tout (m) num

STATUS_VALUE Statut de l’autorisation 3 car.

Annexe B - Tableau 2 : Informations publiques du fichier Navires de 20 m ou plus CICTA

Informations Informations (suite)

Current Flag Autho To (SWO-MED)

IRCS Notified (SWO-MED)

Registry Number Days Left Active (Carrier Vessels)

Current Name Autho From (Carrier Vessels)

IntRegNumber Autho To (Carrier Vessels)

IntRegNType Notified (Carrier Vessels)

LengthM Chartered To

Type of length Days Left Active (Chartering)

Tonnage Autho From (Chartering)

Type of Tonnage Autho To (Chartering)

Days Left Active (Positive List) Notified (Chartering)

Autho From (Positive List) Vessel Type

Autho To (Positive List) Gear Type

Notified (Positive List) Previous Name

Days Left Active (BFT Catching) Previous Flag

Autho From (BFT Catching) Owner Name

Autho To (BFT Catching) Owner Address

Notified (BFT Catching) Owner City

Catch Quota Owner Zip Code

Catch Year Owner Country

Days Left Active (BFT Other) Operator Name

Autho From (BFT Other) Operator Address

Autho To (BFT Other) Operator City

Notified (BFT Other) Operator Zip Code

Days Left Active (BET-YFT) Operator Country

Autho From (BET-YFT)

Autho To (BET-YFT)

Page 106: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 85 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Informations Informations (suite)

Notified (BET-YFT)

Days Left Active (SWO-MED)

Autho From (SWO-MED)

Autho To (SWO-MED)

Notified (SWO-MED) Source : Registre CICTA des navires de 20 mètres ou plus et registre des navires de charge https://www.iccat.int/fr/vesselsrecord.asp

Annexe B - Tableau 3 : Informations publiques du fichier Navires CTOI

Source : CTOI fichier navires

Annexe B - Tableau 4 : Segments de flotte DCF

Classes de taille LOA (m VESSEL_LENGTH)

VL0012 Moins de 12 mètres

VL1218 Entre 12 mètres et 18 mètres

VL1824 Entre 18 mètres et 24 mètres

VL2440 Entre 24 mètres et 40 mètres

VL40XX 40 mètres et plus Source : STECF 15-07_2015_EU Fleet Economic and Transversal data fleet segment level

La codification des engins dans les fichiers fait référence à deux systèmes différents, mélangeant les codifications abrégées anglaises et françaises. Les codes de la FAO, adoptés en 1980 et revus en 201037 sont utilisés par les ORGP et par la plupart des pays côtiers, et correspondent, pour les flottilles thonières, aux codes de la Directive Européenne Cadre pour la collecte de données (DCF)38.

37 Voir http://www.fao.org/fishery/geartype/search/en 38 Council Regulation (EC) No 199/2008 of 25 February 2008.

Code (anglais puis français) Exemple

FlSort 13

FlCde EUFRA

Fleet EU.FRANCE

Flotte UE.FRANCE

Year_An 2010

TFCde IND

TypeFishery Industrial Fishing

TypePêcherie Pêcheries industrielles

GrSort 1

GrCde PS

Gear Purse seine

Engin Senne tournante aux thons

GrGroup Purse Seine

GrGroupe Senne tournante

GrMult F

LOA_LHT 80 m-100 m

noBoats_nBateaux 5

Page 107: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 86 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Annexe B - Tableau 5 : Codes engins UE-DCF

Code Engin (français) Gear (anglais)

LHP Lignes à main et lignes à cannes (manœuvrées à la main)

Hand lines and pole lines (hand operated)

LHM Lignes à main et lignes avec cannes (mécanisées)

Hand lines and pole lines (mechanised)

LLD Palangres dérivantes Longlines (drifting)

LLS Palangres calées Set longlines

FPO Nasses (casiers) Pots and traps

GNS Filets maillants calés (ancrés) Set (anchored) gill nets

PS Sennes coulissantes Purse seines Source : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:346:0037:0088:EN:PDF#page=25

Annexe B - Tableau 6 : Codes Engins CICTA

GearID GearCode GearName Code Name

1 LL Longline LL longline

2 LLMB Longline: With mother boat LL longline

3 LLFB Longline: Foreign-based LL longline

4 LLHB Longline: Home-based LL longline

5 PSG Purse seine: Large scale (over 200 MT capacity) PS purse seine

6 PS Purse seine PS purse seine

7 PSS Purse seine: Small scale (less than 50 MT capacity) PS purse seine

8 PSD Purse seine: Double-boats PS purse seine

41 LLALB Longline: targeting ALB (Spain) LL longline

42 LLJAP Longline: japanese (Spain) LL longline

43 LLPB Longline:"Stone-ball" (Spain) LL longline

45 LLBFT Longline: Targeting BFT (used by Italy) LL longline

46 LLSWO Longline: Targeting SWO (used by Italy) LL longline

47 LL-deri Longline: Derivante (used by Italy) LL longline

48 LL-surf Longline: Surface(used by Italy) LL longline

49 TRAPM Trap: non-fixed trap TP trap

50 GILLALB Gillnet: Targeting ALB GN gillnet

51 GILLSWO Gillnet: Targeting SWO GN gillnet

52 BBALB Baitboat: Targeting ALB BB baitboat

BB Correspondance code DCF for : LP Pole and Line

Annexe B - Tableau 7 : Codes Engins CTOI

ELL Palangre à espadon

LL Palangre dérivant au-dessus de 1 800 hameçons

PS Senne tournante aux thons

Annexe B - Tableau 8 : Noms des espèces les plus déclarées pour l’ensemble des captures au sein des APP 2008-2013

FAO Français Latin Anglais Espagnol

SKJ Listao; Bonite à ventre rayé

Katsuwonus pelamis Skipjack tuna Listado

YFT Albacore Thunnus albacares Yellowfin tuna Rabil

BET Patudo; Thon obèse Thunnus obesus Bigeye tuna Patudo

BSH Peau bleue Prionace glauca Blue shark Tiburón azul

Page 108: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 87 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

FAO Français Latin Anglais Espagnol

OTH Autres Others Altras

SWO Espadon Xiphias gladius Swordfish Pez espada

FIN Poissons téléostéens nca

Osteichthyes Finfishes nei Peces de escama nep

ALB Germon Thunnus alalunga Albacore tuna Atùn blanco

FRI Auxide Auxis thazard Frigate tuna Melva

SMA Taupe bleue Isurus oxyrinchus Shortfin mako Marrajo dientuso

TUN Thonidés nca Thunnini Tunas nei Atunes nep

BIL Makaires, marlins, voiliers nca

Istiophoridae Marlins,sailfishes,etc. nei

Agujas,marlines,peces vela nep

FAL Requin soyeux Carcharhinus falciformis

Silky shark Tiburón jaquetón

INC* Langouste unicorne Palinustus unicornutus Unicorn blunthorn lobster

Langosta unicornia

DOL Coryphène commune Coryphaena hippurus Common dolphinfish Lampuga

OCC Pieuvre Octopus vulgaris Common octopus Pulpo común

DPS Crevette rose du large Parapenaeus longirostris

Deep-water rose shrimp

Gamba de altura

MAK Taupes Isurus spp Mako sharks Marrajos

Reste Code de l’étude pour : Espèces restantes Remainder Residuo Source : Fichier licences et captures (DG MARE requête spécifique, 28 août 2015) et Codes ASFIS FAO (2015)

*En italique, code espèces erronés dans le fichier des captures

Annexe B - Tableau 9 : Noms des espèces les plus déclarées des palangriers dans l’océan Indien (LLE – CTOI Area 51 APP) entre 2008-2013

SpCde Species name

SWO Swordfish

BSH Blue shark

ALB Albacore

BET Bigeye tuna

SMA Shortfin mako

YFT Yellowfin tuna

DOL Common dolphinfish

SFA Indo-Pacific sailfish

LEC Escolar

MARL Marlins nei

ESCL Black escolar

SCK Kitefin shark

MLS Striped marlin

BUM Blue Marlin

FAL Silky shark

SKH Sharks various nei

SBF Southern bluefin tuna

OIL Oilfish

CWZ Carcharhinus sharks nei

MAK Mako sharks

OCS Oceanic whitetip shark

BRO Copper shark

BIL Marlins and sailfish and spearfish nei

SSP Short-billed spearfish

Page 109: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 88 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

SpCde Species name

GEP Snake mackerels and escolars nei

TUX Tuna-like fishes nei

NTAD Non targeted, associated and dependent species

SPN Hammerhead sharks nei

BAR Barracudas

MZZ Marine fishes nei

BLM Black Marlin

WAH Wahoo

TUS True tunas nei

YTC Yellowtail amberjack

OTHR Other non tuna-like fishes nei

GRO Groundfishes

SKJ Skipjack tuna

CCP Sandbar shark

RSK Requiem sharks nei

WHM Atlantic white marlin

SPL Scalloped hammerhead

BFT Northern bluefin tuna

LMA Longfin mako

CCL Blacktip shark

DUS Dusky shark

SBL Bluntnose sixgill shark

BIP Striped bonito

SPZ Smooth hammerhead

BTH Bigeye thresher

AMB Greater amberjack

POR Porbeagle

KAW Kawakawa

BVV Yellowmouth barracuda

POL Pollack

SPF Longbill spearfish

YRS European Baracuda

TIG Tiger shark

AMX Amberjacks nei

BRA Brama

BUK Butterfly kingfish

CCG Galapagos shark

GAM Mouse catshark

LAG Opah

SWA White seabream

THR Thresher sharks nei

Page 110: Contrat cadre MARE/2011/01 Évaluation et analyse … · senneurs dans les trois bassins océaniques est très largement supérieur à ceux des autres métiers ciblant

DG MARE 2011/01/Lot 3 – CS9 Décembre 2015, MUL166R02B

Page 89 Consortium : COFREPECHE (chef de file) – MRAG – NFDS – POSEIDON Analyse économique de la flotte thonière de l'Union européenne – Rapport final

Annexe B - Tableau 10 : Navires opérants dans les OFR, fichier CSTEP 2015 et ‘cluster’

Row Labels 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Total

ESP OFR HOK VL0010 63 63 63

ESP OFR HOK VL1012 24 11 23 11

ESP OFR HOK VL1012° 3 4 3

ESP OFR HOK VL1218 28 17 21 25 24 17

ESP OFR HOK VL1824 23 14 17 12 12

ESP OFR HOK VL1824° 2 2

ESP OFR HOK VL2440 96 100 117 99 112 96

ESP OFR HOK VL2440° 6 6

ESP OFR HOK VL40XX 33 35 34 30 30 28 28

ESP OFR PS VL0010 59 59

ESP OFR PS VL0010° 7 7

ESP OFR PS VL1012 12 12

ESP OFR PS VL1218° 1 5 1 1 1 1

ESP OFR PS VL40XX 33 33 32 32 32

ESP OFR PS VL40XX° 1 1 1

FRA OFR HOK VL0010 543 498 481 467 421 437 421

FRA OFR HOK VL1012 24 23 25 28 25 25 23

FRA OFR HOK VL1218 19 18 18 19 15 15 15

FRA OFR HOK VL1824 8 8 7 7

FRA OFR HOK VL1824° 7 1 1 1

FRA OFR HOK VL2440 3 3 3

FRA OFR PS VL0010 31 29 21 43 31 27 21

FRA OFR PS VL40XX 18 16 16 18 17 16

GBR OFR HOK VL2440° 2 2 1 1 1 1

GBR OFR HOK VL40XX° 2 2

GBR OFR PS VL40XX° 1 1

ITA OFR PS VL40XX 1 1 1

PRT OFR HOK VL2440 19 18 20 18 17 12 12

PRT OFR HOK VL40XX 8 5 6 5 5 5 5

° Les cadres indiquent le segment sous lequel les données sont regroupées (‘cluster’ en anglais)