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Hubert de Vauplane avocat associé Contrôle interne: les apports de la jurisprudence des commissions de sanction ACP/AMF Sommaire Jurisprudence AMF Jurisprudence ACP

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Hubert de Vauplane

avocat associé

Contrôle interne: les apports de la jurisprudence

des commissions de sanction ACP/AMF

Sommaire

Jurisprudence AMF

Jurisprudence ACP

Jurisprudence AMF

Indépendance

La fonction de contrôle des risques doit être exercée defaçon indépendante des activités risquées

Condamnation de la SGP lors de la crise de liquidité desOPCVM pour manque d’indépendance de la fonction degestion des risques:

Le département des risques, en intervenant dans le processusdécisionnel de gestion et de valorisation des actifs illiquides, s’estéloigné de son rôle essentiel de contrôle. Il s’est donc révélé êtreune force de proposition et de coordination opérationnelle et nepouvait plus exercer la mission qui lui était dévolue, de sorte que lepremier échelon de contrôle n’a pas pu fonctionner

Sanction AMF, 7 octobre 2011, Société Générale Asset Management:1 M €

Jurisprudence AMF

Externalisation

La SGP doit en permanence disposer de moyens,

d’une organisation et de procédures de contrôle

Condamnation de la mise en cause qui avait

entièrement dévolu à un cabinet externe les

vérifications liées au contrôle interne

Le cabinet n’effectuait que quelques revues par an

N’assurait pas un contrôle suffisamment exhaustif et

régulier de l’activité de gestion

Sanction AMF, 23 oct. 2008, St Européenne de Gestion privée:

avertissement + 100 000 €

Jurisprudence AMF

Permanence des moyens matériels, financiers et

humains - Externalisation

La SGP doit utiliser en permanence des moyens, notamment

matériels, financiers et humains adaptés et suffisants

L’externalisation de tâches ou fonctions opérationnelles

essentielles ou importantes ne doit pas être faite de manière qui

nuise sensiblement à la qualité du contrôle interne

Condamnation de la mise en cause pour insuffisance de moyens

humains car:

Absence de convention instituant de manière permanente

l’externalisation du contrôle interne

Intervention du consultant extérieur limité à 2 demi-journées par

an

Sanction AMF, 17 juin 2010, St CMI France & autres: 25 000 € +

5000 € pour 2 pers. phy.

Jurisprudence AMF

Carence dans l’organisation et manque de

moyens

Les opérations contraires à l’intérêt des porteurs (taux de

rotation anormalement rapide du portefeuille et

dépassements répétés du ratio de division des risques) sont

révélatrice de l’insuffisance du contrôle interne

Condamnation de la société car elle ne disposait pas de

l’organisation, des moyens et des procédures de contrôle

en adéquation avec les activités exercées

Sanction AMF, 13 mars 2008, St JP Klein Investissement & M. Porte:

blâme + 80 000 €

Jurisprudence AMF

Permanence du dispositif

L’absence de vérification des ratios d’engagement et

l’absence de suivi des positions caractérisent à elles

seules une insuffisance du contrôle interne et

déontologique

Aucun contrôle systématique du respect des ratios

Déontologue qui n’était qu’exceptionnellement présent

dans les locaux

Les moyens doivent exister en permanence et le

déontologue est soumis à ce principe de permanence

Sanction AMF, 15 mai 2008, St Agilis Gestion: 20 000 €

Jurisprudence AMF

Permanence du dispositif

Condamnation pour contrôle interne défaillant

Comptes-rendus de gestion erronés envoyés aux clients ne

reflétant pas correctement les risques encourus

Contrôle insuffisant des mouvements entre les portefeuilles

gérés et les comptes des gestionnaires

Cependant, le grief tiré de ce que la SGP n’aurait pas

disposé de moyens et de l’organisation interne adaptée à

ses activités n’est pas retenu:

Le manquement n’est pas caractérisé, dès lors qu’il n’est pas

démontré que les défaillances du contrôle interne aient été la

conséquence d’une insuffisance de moyens ou d’une organisation

inadéquate

Sanction AMF, 7 oct. 2010, St X, M. A et B: 30 000 € + 1000 € & 5000

€ pour M. B & A

Jurisprudence AMF

Insuffisance de moyens matériels et humains – Permanence du dispositif –

Valorisation – Indépendance vis-à-vis de l’émetteur

Une SGP doit utiliser en permanence des moyens matériels, financiers

et humains adaptés et suffisants

Elle doit être en mesure d’effectuer sa propre valorisation des

instruments financiers de son portefeuille

La réglementation n’impose toutefois aucun dispositif spécifique de

valorisation

Condamnation de la société:

Elle ne disposait pas de moyens adaptés et suffisants pour satisfaire à l’obligation

d’effectuer sa propre valorisation

Carence dans la mise en place d’un dispositif de contre-valorisation (tests de son

dispositif et modalités de validation de ses modèles)

Les données alimentant les calculs de valorisation provenaient de l’émetteur, d’où

une dépendance à son égard

Sanction AMF, 7 avril 2011, Société X: 100 000 €

Jurisprudence AMF

Insuffisance de moyens humains et matériels – Valorisation -

Indépendance vis-à-vis de l’émetteur

Une SGP doit utiliser en permanence des moyens, notamment matériels, financiers et humains

adaptés et suffisant

Elle doit pouvoir mesurer à tout moment les risques associés aux positions prises dans le cadre de la

gestion des portefeuilles de l’OPCVM ou du mandant et la contribution de ces positions au profil de

risque général de ces portefeuilles

Il est fait grief à SGP de n’avoir pas mesuré ces risques, ayant été dans l’incapacité de valoriser par

ses propres moyens les EMTN émis par Landsbanki Island HF, dont elle a maintenu la valorisation à

100% dans ses comptes-rendus de gestion semestriels, y compris au moment où l'émetteur a fait

défaut

Elle n’était pas dotée du dispositif qui lui aurait permis de procéder elle-même à la valorisation des

instruments non cotés entrant dans la composition des portefeuilles gérés, tels que les titres d’un

EMTN

Bien qu’il n’entrait pas dans la mission de la SGP de procéder à la valorisation des EMTN (elle

n’était pas agréée pour traiter ce type de titres), le fait de ne pas avoir disposé des moyens humains et

matériels d’évaluation et d’expertise indispensables au suivi d’un tel investissement et de s’en être

remise aux évaluations de l’arrangeur, sans exercer le moindre contrôle, constitue une circonstance

aggravante du grief relatif à la violation de son programme d’activité

Sanction AMF, 3 mai 2012, Société GSD Gestion, Mm. Jacques Gautier et Thierry Gautier: blâme +

150.000 €

Jurisprudence AMF

Carence de la fonction de la conformité

Contexte de crise de liquidité des OPCVM. Condamnation de la mise

en cause:

La réunion, sous une même responsabilité, des risques et de la conformité,

bien qu’autorisée, a cependant nuit aux fonctions de contrôle

La branche conformité ne disposait pas des moyens humains et des outils

informatiques indispensables à sa mission (3 personnes seulement dédiées

à la fonction de conformité)

La fonction conformité a été totalement mise à l’écart et n’a pu exercer

son contrôle sur les mesures de gestion de crise ni remplir son rôle de

contre-pouvoir

La SGAM ne disposait pas d’outils d’alerte de dépassement des ratios et

n’apporte pas la preuve de l’existence d’un suivi de ces dépassements

Sanction AMF, 7 octobre 2011, Société Générale Asset Management

précitée: 1 M €

Jurisprudence AMF

Carence du contrôle des risques

Une SGP doit pouvoir mesurer à tout moment les

risques associés à ses positions

Condamnation de la société:

Elle n’a pas informé immédiatement l’AMF de la

démission de son contrôleur des risques

Constatation d’une carence totale du contrôle des

risques d’autant plus grave que la gestion alternative

pratiquée par SGP exigeait une surveillance accrue

Sanction AMF, 2 octobre 2008, St Fininfor et Associés Multigestion:

Blâme + 50 000 €

Jurisprudence AMF

Carence du contrôle des risques

La structure du contrôle des risques de la mise en cause était organisée

autour du comité « risques et compliance » et du directeur des risques

et des contrôles permanents, structures affectées à l’ensemble du

groupe

Le fonds concerné était affecté par une combinaison de facteurs de

risques importants ce qui imposait un contrôle renforcé

Le grief tiré de l’insuffisance du contrôle des risques est néanmoins

écarté:

Les diligences qu’appelait cette situation ont été mises en œuvre en sus du

reporting mensuel, de la communication sur le site internet du fonds des

performances hebdomadaires et mensuelles

4 visites et 6 réunions téléphoniques ont été spécialement organisées selon une

périodicité mensuelle

Il en résulte que la SGP avait ainsi une connaissance précise de la situation

Sanction AMF, 8 avril 2010, Crédit Agricole Asset Management Alternative

Investments: avertissement + 300 000 €

Jurisprudence AMF

Carence des fonctions risques et conformité (1)

Il était reproché à la SGP un défaut d’organisation des

fonctions risques et conformité illustré par de nombreux

dépassements des ratios réglementaires applicables aux

OPCVM, par l’incapacité à gérer, contrôler et régulariser

ces ratios

Condamnation de la mise en cause:

Nombre très élevé de dépassement des ratios dans des proportions

importantes

Le contrôle des ratios s’effectuait seulement à partir d’outils mis à

disposition par le valorisateur des OPCVM, d’où un manque

d’indépendance et de fiabilité

Ce contrôle a été quasi inexistant sur plus d’un an

Jurisprudence AMF

Carence des fonctions risques et conformité (2)

Il était en outre reproché à la SGP d’avoir voulu régulariser

certains dépassements de ratios avec des Total Return

Swaps (TRS)

Condamnation de la mise en cause:

Ces opérations, qui avaient pour effet de régulariser en apparence

les dépassements de ratios de certains fonds, ne diminuaient en

rien les risques auxquels étaient exposés les porteurs de parts

La mise en place de TRS visait à contourner le respect de la

réglementation en occultant les dépassements

Sanction AMF, 7 octobre 2011, Société Générale Asset Management

Alternative Investments: 1.5 M€

Jurisprudence AMFInsuffisance du dispositif de conformité et défaillance du contrôle des

risques en matière de pratiques commerciales

Il était reproché à l’entreprise d’investissement d’avoir souscrit des parts d’un fonds non autorisé

à la commercialisation en France dans le cadre d’un mandat de gestion individuel qui n’autorisait

pas d’opérations sur ce type d’instrument financier

Il lui était également reproché d’avoir autorisé ses préposés à investir par le biais de mandats de

gestion dans des actions d’une SICAV luxembourgeoise non coordonnée alors que les

souscriptions à un tel fonds étaient exclues par les mandats qui lui avaient été confiés et que les

lettres de décharges remises aux contrôleurs pour justifier de ces investissements émanaient de

clients hors mandat et ne pouvaient se substituer à l’accord exprès et spécial des mandants.

Condamnation de la mise en cause:

Elle ne s’était pas dotée d’un dispositif de contrôle et de conformité suffisamment efficace

pour détecter et prévenir les pratiques de commercialisation active de fonds non autorisés à la

commercialisation en France alors que la fonction de contrôle interne doit établir et maintenir

opérationnelle une fonction de conformité efficace exercée de manière indépendante

Le dispositif de conformité et de contrôle des risques de l’entreprise d’investissement s’est

avéré insuffisant pour détecter et prévenir une transgression de ses obligations

professionnelles, notamment celle de respecter l’interdiction de toute commercialisation

active en France d’un fonds étranger non coordonné

Sanction AMF, 21 septembre 2012, M. B. et Société X venant aux droits de la société Y: 180.000 €

à l’égard de la Société X + 20.000 € à l’égard de M. B

Jurisprudence AMFAccords de composition administrative (ACA)

ACA du 6 juillet 2012, Société Sunny Asset Management

Grief tiré de ce que, compte tenu de moyens techniques et humains inadaptés, la Société avait été incapable de gérer les

risques liés à la gestion financière d’instruments financiers en dehors du champ de son programme d’activité

Engagement de la Société à payer 20.000 €

ACA du 10 juillet 2012, Société Carmignac Gestion

La société n’avait pas mis en œuvre un contrôle des risques adapté à son activité. En particulier elle n’employait qu’un seul

contrôleur des risques, alors que son programme d’activité en annonçait deux, et elle n’avait pas averti l’AMF de la

modification du rattachement hiérarchique de ce dernier. De plus, en appréciant les risques en recourant à la méthode

linéaire et non à la méthode de la Value at Risk (VaR), comme elle l’avait indiqué à l’AMF, la Société n’avait pas mis en

œuvre une procédure permettant d’identifier de manière adaptée et suffisante tous les risques liés aux stratégies de gestion

mises en œuvre, compte tenu notamment du recours à certains instruments financiers à terme complexes. Elle n’avait pas

procédé à un suivi et une analyse des risques de liquidité suffisants

Engagement de la Société à payer 500.000 €

ACA du 21 mai 2012, Société Assya Asset Management

Instabilité et sous-dimensionnement du dispositif de conformité de la Société: la fonction de la conformité et du contrôle

interne (« RCCI ») a été assurée de manière discontinue depuis octobre 2008, année de création de la société et jusqu’en

2010, puisque les personnes en charge de cette fonction, l’ont exercée soit sans autorisation à titre temporaire, soit sans être

titulaires de la carte professionnelle prévue à l’article 313-31 du règlement général de l’AMF, soit les deux

Absence de continuité et d’efficacité dans l’exercice de la fonction RCCI

Engagement de la Société à payer 15.000 €

ACA du 14 mars 2012, Société Alis Capital Management

Défaut de permanence de moyens humains à l’origine d’une absence partielle ou totale de gestion effective d’un fonds

Engagement de la Société à payer 20.000 €

Jurisprudence ACP

Décision de la commission des sanctions n°2010-01 du 10

janvier 2011, Caisse de Crédit municipal de Toulon

Organisation des fonctions de contrôle permanent et de contrôle périodique

Les entreprises assujetties au règlement n°97-02 du 21 février 1997 du CRBF doivent mettre en place un contrôle permanent

assuré par certains agents exclusivement dédiés à cette fonction et d’autres exerçant des activités opérationnelles, et un contrôle

périodique exercé par encore d’autres agents. Les unités en charge du contrôle périodique doivent exercer leurs missions de

manière indépendante à l’égard de l’ensemble des entités et services qu’elles contrôlent

Le dispositif de contrôle interne de la caisse de crédit municipal était avant tout formel, son organisation manquait de clarté et se

caractérisait par une confusion entre les différents niveaux et dans la répartition des contrôles entre les agents concernés

L’intervention du responsable du contrôle interne se limitait à des contrôles récurrents de premier degré dans les services

opérationnels, suppléant dans certains cas l’absence de contrôles permanents de premier degré

Si l’agent comptable était en principe responsable du contrôle périodique, il effectuait des contrôles permanents, responsabilité en

principe confiée au contrôleur interne

Manquement établi

Séparation des fonctions d’engagement et de validation

Le règlement n°97-02 impose une stricte indépendance entre les unités chargées de l’engagement des opérations et les unités

chargées de leur validation

Il arrivait de manière récurrente que les agents comptables subordonnés soient amenés à remplacer les chefs d’agence et procèdent à

la validation des opérations

Manquement établi

Les moyens alloués au contrôle interne

Le règlement n°97-02 prescrit à tout établissement de s’assurer que le nombre et la qualification des personnes en charge du

contrôle permanent et du contrôle périodique ainsi que les moyens mis à leur disposition sont adaptés à ses activités, à sa taille

et à ses implantations

Il est relevé par l’ACP une faiblesse des moyens consacrés au contrôle interne, tant en nombre qu’en qualification

Manquement établi

Blâme et sanction pécuniaire de 150.000 €

Jurisprudence ACP

Décision de la commission des sanctions n°2010-05 du 26

mai 2011, établissement de crédit A (1/2)

Séparation des fonctions d’engagement et de validation

Le règlement n°97-02 impose une stricte indépendance entre les unités chargées de l’engagement des opérations et les unités

chargées de leur validation

Malgré la dimension réduite de l’activité titres, largement sous-traitée à un prestataire externe, le fait que le back-office ne soit mis à

même d’exercer aucun contrôle sur l’activité titres avant l’exécution des ordres n’est pas conforme au principe réglementaire de

séparation entre l’engagement et la validation des opérations, qui s’applique même au cas d’appel à un prestataire externe

La responsable de l’activité titres disposait dans l’applicatif comptable d’un profil d’habilitation étendu, l’autorisant notamment à opérer

des transferts de titres ou à modifier directement les données résultant de l’interfaçage des relevés d’exécution de A

Même si l’intéressée n’a fait usage de cette habilitation qu’à 4 reprises entre 2003 et 2009 pour corriger des erreurs matérielles du teneur

de compte, il reste que l’existence même de cette habilitation, qui lui aurait permis théoriquement d’intervenir sans contrôle dans la

comptabilité, méconnaissait à la lettre les dispositions du règlement n°97-02

Manquement établi

L’organisation et les moyens des fonctions de contrôle permanent et de contrôle périodique

Selon le règlement n°97-02, le contrôle permanent de la conformité, de la sécurité et de la validation des opérations réalisées et du

respect des diligences liées à la surveillance des risques doit être assuré, avec un ensemble de moyens adéquats, d’une part par des

agents exclusivement dédiés à cette fonction et, d’autre part, par d’autres agents exerçant des activités opérationnelles

Tout établissement doit s’assurer que le nombre et la qualification des personnes en charge du contrôle permanent et du contrôle

périodique, ainsi que les moyens mis à leur disposition, sont adaptés aux activités, à la taille et aux implantations de l’entreprise

Il est relevé par l’ACP que les fonctions de responsable du contrôle permanent et de l’audit (contrôle périodique) étaient assurée par le

contrôleur interne, directement rattaché à la direction générale. En l’absence d’une personne chargée exclusivement du contrôle

permanent du groupe employant 271 personnes, cette fonction était assurée par les responsables hiérarchiques, voire épisodiquement par

le contrôleur interne

Manquement établi

Jurisprudence ACP

Décision de la commission des sanctions n°2010-05 du 26

mai 2011, établissement de crédit A (2/2)

L’élaboration et la mise à jour de manuels de procédures

Les entreprises assujetties au règlement n°97-02 doivent élaborer et tenir à jour des manuels de procédure décrivant notamment les

modalités d’enregistrement, de traitement et de restitution des informations, les schémas comptables et les procédures d’engagement

des opérations

L’établissement n’avait pas mis à jour son instruction d’avril 2005 relative à l’enregistrement des conversations téléphoniques, n’avait pas

établi de manuel de procédures comptables et avait présenté des schémas comptables incomplets

Manquement établi

Avertissement

Jurisprudence ACP

Décision de la Commission des sanctions n°2010-06 du 16

décembre 2011, établissement de crédit A (1/2)

Contrôles de second niveau

Les entreprises assujetties au règlement n°97-02 du 21 février 1997 du CRBF doivent disposer d’agents réalisant les contrôles

conformément aux dispositions ci-après: le contrôle permanent de la conformité, de la sécurité et de la validation des opérations

réalisées est assuré, avec un ensemble de moyens adéquats, par, d’une part, certains agents, au niveau des services centraux et

locaux, exclusivement dédiés à cette fonction, et d’autre part, par d’autres agents exerçant des activités opérationnelles

Le contrôle a relevé que les résultats économiques quotidiens des opérations de marché n’étaient calculées que par le seul front office,

ensuite qu’aucune procédure formalisée ne décrivait les modalités du contrôle de ces résultats quotidiens et qu’aucune entité

indépendante ne s’assurait de leur fiabilité à l’issue du processus de récupération des données de marché, et enfin qu’aucun contrôle

de second niveau n’était réalisé sur les calculs effectués par le service en charge du suivi de marché (« middle office ») au sein de

l’établissement A pour déterminer tant le résultat économique mensuel des activités de marché que le montant de l’exigence

réglementaire en fonds propres impliquée par ces activités

Manquement établi

Moyens affectés au contrôle permanent

Aux termes du premier alinéa de l’article 9 du règlement n°97-02 « les entreprises assujetties s’assurent que le nombre et la

qualification des personnes mentionnées à l’article 6, ainsi que les moyens mis à leur disposition, en particulier les outils de

suivi et les méthodes d’analyse de risques, sont adaptés aux activités, à la taille et aux implantations de l’entreprise »

En l’absence de personnel dédié, le contrôle permanent de premier niveau de la salle des marchés était exclusivement assuré par le

responsable de la salle et son adjoint

La direction chargée des risques (chargée du contrôle de second niveau de l’ensemble des risques financiers) ne disposait pas, avec

un petit nombre de collaborateurs seulement en sus du directeur, des ressources suffisantes pour assumer cette charge, en sorte que,

par exemple, elle ne contrôlait pas les résultats de la salle, et ne procédait pas à la supervision ou à l’analyse contradictoire des

travaux du middle office (notamment politique de réfactions, récupération des paramètres de marché). L’insuffisance de ses moyens

affaiblissait l’autorité dont elle devrait disposer vis-à-vis du front office (relevant de la direction des marchés) et du middle office

(rattaché à la direction financière)

Manquement établi

Jurisprudence ACP

Décision de la Commission des sanctions n°2010-06 du 16

décembre 2011, établissement de crédit A (2/2)

Moyens dédiés au contrôle périodique

Aux termes du b) de l’article 6 du règlement n°97-02, « le contrôle périodique de la conformité des opérations, du niveau de

risque effectivement encouru, du respect des procédures, de l’efficacité et du caractère approprié des dispositifs mentionnés au

a) est assuré au moyen d’enquêtes par des agents au niveau central et, le cas échéant, local, autres que ceux mentionnés au

point a) ci-dessus ». Aux termes du second alinéa de l’article 9 du même règlement « les moyens affectés au contrôle

périodique au titre des dispositifs mentionnés au b) de l’article 6 doivent être suffisants pour mener un cycle complet

d’investigations de l’ensemble des activités sur un nombre d’exercices aussi limité que possible : un programme des missions de

contrôle doit être établi au moins une fois par an en intégrant les objectifs annuels de l’organe exécutif et de l’organe

délibérant en matière de contrôle »

Les moyens de l’inspection générale de l’établissement A étaient insuffisants compte tenu de l’importance des activités de marché :

elle ne disposait que d’une seule personne affectée au contrôle des opérations de marché, ce qui ne permettrait pas d’assurer

l’ensemble des audits programmés. Après l’appel à d’autres fonctions en juin 2007 de l’auditeur confirmé dans le domaine des

activités de marché, l’auditeur qui participait à ses côtés aux missions relatives à ces activités était resté seul et sans renforts

supplémentaires jusqu’en juillet 2009, tout en assurant d’autres tâches. En outre, la présence d’un petit nombre de personnes

désormais affectées au contrôle périodique restait insuffisant compte tenu du périmètre à couvrir

Manquement établi

L’analyse et la mesure du risque de contrepartie

Selon l’article 17 du règlement n°97-02, les assujettis « mettent en place des systèmes d’analyse et de mesure des risques en les

adaptant à la nature et au volume de leurs opérations afin d’appréhender les risques de différentes natures auxquels ces

opérations les exposent, et notamment les risques de crédit, de marché, de taux d’intérêt global, d’intermédiation, de règlement

et de liquidité »

La nature complexe d’une opération de marché, si réduit qu’en soit le volume, exclut que le risque qui y est attaché, notamment

celui de contrepartie, ne soit pas complètement appréhendé

En s’abstenant, eu égard à la complexité des produits concernés, de calculer lui-même son risque de contrepartie (s’en remettant alors

à la valorisation du produit déterminée par sa contrepartie) l’établissement A a méconnu les dispositions précitées de l’article 17, qui

ne distinguent pas selon qu’une banque a ou non la qualité de teneur de marché ou choisit de manière prudente ses contreparties

Manquement établi

Avertissement et sanction pécuniaire de 800.000 €

Jurisprudence ACP

Décision de la Commission des sanctions n°2011-01 du 29

juin 2012, Banque Populaire des Alpes (BPA)

Le dispositif de contrôle interne en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du

terrorisme (LCB-FT)

Le a) de l’article 6 du règlement n°97-02 du 21 février 1997 modifié dispose que le contrôle permanent de la conformité, de la

sécurité et de la validation des opérations réalisées et du respect des diligences liées à la surveillance des risques doit être assuré,

avec un ensemble de moyens adéquats, d’une part par des agents exclusivement dédiés à cette fonction, et d’autre part, par

d’autres agents exerçant des activités opérationnelles. Le point 9 de l’article 11-7 de ce règlement impose aux établissements

assujettis d’exercer un contrôle permanent du dispositif de LCB-FT, lequel fait partie du dispositif de contrôle de la conformité.

Selon l’alinéa 2 du 9 de cet article, il incombe au responsable du contrôle de la conformité de veiller au caractère adapté de ce

dispositif et notamment au respect des obligations prévues aux articles L. 561-10-2, L. 561-15 et R. 561-31 du COMOFI. Selon

l’article 9.1 du règlement n° 97-02 modifié : « Les entreprises assujetties définissent des procédures qui permettent : a) De

vérifier l’exécution dans des délais raisonnables des mesures correctrices qui ont été décidées par les personnes compétentes dans

le cadre du dispositif de contrôle interne ; b) Au responsable du contrôle périodique d’informer directement et de sa propre

initiative le comité d’audit de l’absence d’exécution des mesures correctrices décidées »

La mise en œuvre du contrôle permanent de premier niveau par les directeurs d’agence

Insuffisance du contrôle permanent de premier niveau sur le traitement des alertes par les conseillers clientèle

Contrôle insuffisant des ouvertures de comptes par les directeurs d’agence: ils n’exerçaient aucun contrôle sur la manière dont leurs

collaborateurs vérifiaient la validité des pièces recueillies lors de l’identification des nouveaux clients

Manquement établi

Les contrôles de second niveau exercés par la Cellule de sécurité financière (CSF) et le contrôle hiérarchique des activités

du CSF

Absence de contrôle par la CSF du traitement des alertes en matière de gel des avoirs

Le contrôle hiérarchique des activités de la CSF, chargée de piloter le dispositif de LCB-FT, n’était pas en place au moment de

l’inspection. L’obligation de soumettre un service de contrôle de second niveau au contrôle permanent de sa propre hiérarchie résulte du

simple bon sens et s’impose donc alors même que les textes ne la prévoient pas

Manquement établi

Blâme et sanction pécuniaire de 200.000 €