cours de formation sur - europagmo-crl.jrc.ec.europa.eu/capacitybuilding/manuals/manual...le...
TRANSCRIPT
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
COURS DE FORMATION SUR
ANALYSE D’ECHANTILLONS ALIMENTAIRES POUR LA PRESENCE D’ORGANISMES GENETIQUEMENT
MODIFIES
MANUEL D’UTILISATION
Édité par Maddalena Querci, Marco Jermini et Guy Van den Eede
La présente publication est également disponible en ligne à l’adresse :
http://mbg.jrc.ec.europa.eu/capacitybuilding/documentation.htm
ISBN: 92-79-02126-5
Numéro de catalogue: LB-X1-06-033-FR-C
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
COURS DE FORMATION SUR
ANALYSE D’ECHANTILLONS ALIMENTAIRES POUR LA PRESENCE D’ORGANISMES GENETIQUEMENT
MODIFIES
MANUEL D’UTILISATION
Édité par Maddalena Querci, Marco Jermini et Guy Van den Eede
La présente publication est également disponible en ligne à l’adresse : http://mbg.jrc.ec.europa.eu/capacitybuilding/documentation.htm
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
II
Ni la Commission Européenne ni aucune personne agissant au nom de la Commission n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations données ci-après.
De nombreuses autres informations sur l'Union Européenne sont disponibles sur Internet
via le serveur Europa http://europa.eu
Luxembourg: Office des Publications Officielles des Communautés Européennes, 2006
ISBN-92-79-02126-5
© Communautés Européennes, 2006
Reproduction autorisée, moyennant mention de la source
Printed in Italy
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
III
ÉDITEURS Maddalena QUERCI Commission européenne Centre commun de recherche Institut pour la santé et la protection des consommateurs Unité Biotechnologie et OGM Chef du secteur Recherche Biotechnologique E-mail: [email protected] Marco JERMINI Repubblica e Cantone Ticino http://www.ti.ch Dipartimento della sanità e della socialità Divisione della salute pubblica Laboratorio Cantonale - Bellinzona E-mail: [email protected] Guy VAN DEN EEDE Commission européenne Centre commun de recherche Institut pour la santé et la protection des consommateurs Unité Biotechnologie et OGM Chef d’unité E-mail: [email protected]
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
V
Avant-propos L’Institut pour la Santé et la Protection des Consommateurs du Centre Commun de
Recherche de la Commission Européenne et le Programme de Sécurité Alimentaire
du Centre Européen pour l’Environnement et la Santé (ECEH) de l’Organisation
Mondiale de la Santé, établi à Rome, ont organisé ensemble une série de cours de
formation portant sur «l’analyse d’échantillons alimentaires pour la présence
d’organismes génétiquement modifiés».
Le Centre Commun de Recherche fournit aux politiques de l’UE un appui scientifique
et technique par le biais d’une collaboration avec les directions générales de la CE
et d’une interaction avec les institutions, les organisations et les industries
européennes par la mise en réseau des laboratoires des États Membres. L’ECEH de
l’OMS a pour mission générale de fournir un soutien total et coordonné tant aux
décideurs qu’aux citoyens européens dans le domaine de la santé
environnementale. Les présents cours de formation s’inscrivent dans le cadre des
efforts de collaboration déployés par les deux institutions dans le but de promouvoir
les questions liées à la sécurité alimentaire dans la région européenne de l’OMS, à
l’intérieur et au delà des frontières actuelles de l’UE, en tenant compte en particulier
des pays candidats à l’adhésion, ainsi que des pays de l’Europe centrale et orientale
aux économies en transition.
Les cours de formation s’adressent au personnel des laboratoires de contrôle et
doivent leur permettre de se familiariser avec les techniques de détection
moléculaire et d’adapter leurs installations et leurs programmes de travail en y
incluant des analyses conformes aux règlements internationaux dans le domaine de
la biotechnologie. Ces cours ont été conçus pour un personnel de laboratoire
disposant d’une bonne connaissance des techniques analytiques, mais d’aucune ou
quasiment aucune expertise dans ce domaine spécifique.
Le Centre Commun de Recherche s’est engagé à fournir une formation à la
détection et à la quantification des OGM et offre en sus des cours de formation,
comme il l’a déjà fait dans le passé, une formation individuelle en fonction des
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
VI
besoins spécifiques. Le thème de la présente formation répond à une demande
croissante liée à l’importance du cadre législatif européen actuel et en
développement, et de la nécessité croissante de s’y conformer.
Au fil du temps, l’Unité Biotechnologie et OGM a acquis une connaissance
approfondie des différents aspects associés à la détection et à la quantification
d’OGM et a conçu, adapté ou validé des méthodes pour leur détection et leur
quantification.
La connaissance de ces techniques a été transférée à des laboratoires
collaborateurs par le biais de publications, de projets de collaboration, de formations
individuelles ou de cours spécifiques. Les détails techniques ont également été
communiqués aux stagiaires sous la forme de présentations orales ou de brèves
explications écrites. Conscient de la nécessité de disposer d’une source permanente
d’informations, le personnel de l’Unité Biotechnologie et OGM a élaboré le présent
manuel qui décrit certaines des techniques utilisées dans notre laboratoire.
Les cours couvrent les domaines suivants :
- l’extraction d’ADN de matériaux bruts ou transformés,
- la recherche d’OGM dans des aliments par la technique de la réaction de
polymérisation en chaîne (PCR) et de la réaction de polymérisation en chaîne
nichée (nested PCR),
- la quantification d’OGM dans des ingrédients par la réaction de polymérisation
en chaîne en temps réel,
- et la quantification d’OGM dans des ingrédients par immunoabsorption
enzymatique.
Rédigé par l’Institut pour la Santé et la Protection des Consommateurs (IHCP) du
Centre Commun de Recherche (CCR), le présent manuel doit être considéré par les
participants aux cours comme un document de référence qui vise à leur offrir des
informations théoriques et pratiques sur les méthodologies et protocoles
actuellement en usage. La matière du cours couvre une grande diversité de
techniques de détection, d’identification, de caractérisation et de quantification
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
VII
d’OGM et inclut des informations théoriques jugées importantes pour toute personne
désireuse d’entrer et de travailler dans le domaine de la détection des OGM.
Nous espérons que la structure et le contenu du présent manuel permettront aux
participants (ainsi qu’à d’autres utilisateurs) de transmettre et de diffuser leurs acquis
dans les différents environnements de travail en fonction des besoins.
Le présent manuel n’entend nullement concurrencer les manuels scolaires ou les
revues scientifiques et n’a d’autre ambition que de compléter les informations
disponibles dans la littérature spécialisée.
Afin de faciliter la diffusion et la consultation, le présent ouvrage est également
publié sur Internet à l’adresse:
http://mbg.jrc.ec.europa.eu/capacitybuilding/documentation.htm.
Les membres du personnel du CCR qui ont collaboré à la préparation du présent
manuel sous la supervision de Maddalena Querci sont mentionnés dans la table des
matières au regard de leurs contributions.
Sans les citer nommément, nous souhaitons exprimer notre gratitude et nos
remerciements sincères à tous les membres de l’unité Biotechnologie et OGM qui
ont contribué à la préparation de ce manuel.
Nous remercions également Chrystele Delobel pour son soutien et sa collaboration à
la révision du présent manuel.
Dr Maddalena Querci
Coordinatrice du cours
Juin 2006
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
VIII
Remarques introductives de l’Organisation Mondiale de la Santé L’Organisation Mondiale de la Santé accorde une grande priorité à l’utilisation et à
l’application en toute sécurité de la biotechnologie moderne dans la production et la
transformation alimentaires. Depuis les années 1990, l’OMS collabore, dès lors, très
activement à l’organisation de consultations d’experts sur la sécurité des aliments
issus de la biotechnologie. En mai 2000, la 53e Assemblée de la santé mondiale a
adopté une résolution encourageant l’OMS à offrir son soutien aux États membres
en vue de leur permettre d’étoffer la base scientifique des décisions sanitaires
portant sur les aliments génétiquement modifiés. Le comité exécutif de l’OMS a, par
ailleurs, envisagé l’exploration d’autres aspects pertinents en collaboration avec
d’autres agences.
La Commission du Codex Alimentarius (CCA) a été instituée en tant qu’organisme
intergouvernemental dans le but d’établir des normes internationales en matière
d’aliments. Elle a pour mission première de protéger la santé des consommateurs et
de garantir l’application de pratiques équitables dans le commerce alimentaire.
L’OMS est l’une des organisations parentes de la CCA depuis son établissement en
1963. Dans le cadre de l’activité du Codex Alimentarius, l’OMS et son organisation
sœur des Nations Unies, la FAO, participent au groupe de travail
intergouvernemental spécial du Codex sur les aliments dérivés des biotechnologies,
au comité du Codex Alimentarius sur l’étiquetage des aliments et au comité du
Codex Alimentarius sur les méthodes d’analyse et d’échantillonnage.
Le Programme de Sécurité Alimentaire de l’OMS en Europe collabore avec le Centre
Commun de Recherche (CCR) de la Commission Européenne depuis 2000 à
l’organisation de cours de formation aux techniques de détection des organismes
génétiquement modifiés (OGM) dans les aliments. Ces cours ont pour but de fournir
au personnel de laboratoire de contrôle alimentaire les aptitudes requises en
biotechnologie analytique et de promouvoir l’utilisation de méthodes de détection
des OGM validées et harmonisées en Europe et au niveau international.
Des méthodes adéquates d’analyse et d’échantillonnage sont indispensables pour
garantir un étiquetage correct des aliments de façon à accroître la transparence sur
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
IX
les procédés de fabrication et à faciliter la traçabilité en contribuant ainsi à renforcer
les systèmes de sécurité alimentaire. Afin de permettre un accès plus large à ces
méthodes, il a été décidé de mettre le manuel des travaux dirigés utilisé durant les
cours de formation conjoints du CCR et de l’OMS à disposition sur l’Internet. Les
méthodes présentées dans ce manuel sont conformes aux recommandations du
comité du Codex Alimentarius sur les méthodes d’analyse et d’échantillonnage.
Reconnaissant l’importance d’une collaboration avec le Centre Commun de
Recherche de la Commission Européenne, une institution scientifique de renommée
mondiale dans le domaine des OGM, le Programme de Sécurité Alimentaire de
l’OMS en Europe s’efforcera de promouvoir les activités de renforcement des
capacités en ce qui concerne les méthodes de détection des OGM dans les aliments
en Europe et dans d’autres régions.
Dr Cristina Tirado, DMV Conseillère régionale pour la sécurité alimentaire, Centre Européen de l’OMS
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
X
COURS DE FORMATION SUR :
L’analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
MANUEL D’UTILISATION
Édité par Maddalena Querci, Marco Jermini et Guy Van den Eede
Table des matières Module Titre Auteurs
1
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE
M. Querci, G. Van den Eede, M. Jermini
2 Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours
M. Querci
3
Échantillons utilisés durant le cours
M. Querci, N. Foti
4
Extraction et purification de l’ADN
M. Somma
5 Électrophorèse sur gel d’agarose M. Somma, M. Querci
6 La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) M. Somma, M. Querci
7 Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176
M. Querci, M. Mazzara
8
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel
M. Querci, M. Mazzara
9
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR
M. Querci, M. Maretti, M. Mazzara
10
PCR quantitative pour la détection d’OGM
F. Weighardt
11 Détection quantitative du soja Roundup Ready® par PCR en temps réel
N. Foti
12 Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA
F. Eyquem
Annexe
Exemple de programme de travail
M. Querci
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 1
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM),
législation de l’UE
M. Querci, G. Van den Eede, M. Jermini
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Table des matières
Module 1
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE
INTRODUCTION 3 MODIFICATION GENETIQUE DANS LES PLANTES 4 LEGISLATION DE L’UE, 5 LA SECURITE ET L’ETIQUETAGE DES ALIMENTS DERIVES DE LA BIOTECHNOLOGIE MODERNE : LE
POINT DE VUE DE L’OMS 14 ANNEXE 1 – LEGISLATION DE L’UE REGISSANT LA MISE SUR LE MARCHE D’OGM, Y COMPRIS
LES PROGRAMMES D’ETIQUETAGE ET DE CONTROLE ASSOCIES 19
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Introduction
En dehors de la plage des lignées de culture génétiquement modifiées qui poussent
dans différentes parties des régions agricoles de la planète, tous les cultivars
exploités à l’heure actuelle sont les produits de la domestication intensive, subissant
à partir de leur état sauvage original une sélection continue et une culture sous
contrôle pour en faire des espèces plus productives et plus résistantes aux parasites
ou un produit d’une qualité meilleure ou différente par rapport aux variétés
ancestrales dont ils sont issus. Ces changements, qui interviennent depuis la
première domestication des végétaux pour l’exploitation par l’homme, impliquent
l’échange ou la recombinaison de caractéristiques souhaitées, également appelés
« gènes », par le croisement continu dans le temps au sein d’une même espèce ou
entre des groupes d’espèces sexuellement compatibles et étroitement liés. Ces
dernières décennies ont permis d’assister à la production non seulement de
croisements entre des végétaux à compatibilité croisée naturelle, mais aussi entre
des végétaux dont le croisement naturel est considéré comme stérile. Parmi les
exemples de techniques utilisées dans de tels cas, citons les techniques de
sauvetage embryonnaire, la culture embryonnaire in vitro/in vivo, les cultures
ovariennes et ovulaires, la pollinisation in vitro et la fertilisation in vitro. Des
changements mutationnels ont également pu être obtenus, par exemple, par
l’irradiation de semences.
Les procédures traditionnelles d’hybridation et de sélection présentent plusieurs
inconvénients, dont l’un est le désir souvent exprimé par les cultivateurs d’introduire
des caractéristiques sélectionnées uniques plutôt que transférer et de recombiner
des génomes entiers. Un autre inconvénient est la lenteur du processus de sélection
et de tri de variétés génétiquement stables.
L’application des technologies de l’ADN recombinant et de la transformation semble
avoir quelque peu remédié à ces inconvénients. Le terme « organisme
génétiquement modifié » (OGM) a été introduit dans le but de décrire des
organismes dont le matériel génétique a été modifié d’une façon qui ne se produit
pas dans la nature, dans des conditions naturelles de croisement ou de
recombinaison naturelle. L’OGM en soi doit être une unité biologique capable de se
reproduire ou de transmettre le matériel génétique. Lorsqu’il est appliqué aux
cultures, le terme fait référence à des plantes dans lesquelles un ou plusieurs gènes
issus d’espèces différentes ont été introduits de façon stable dans un génome hôte à
l’aide de techniques de transfert génétique et dans lesquelles il est apparu que les
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
gènes ainsi introduits ont donné naissance, dans la majorité des cas, à un produit
génétique (une protéine). Le processus consistant à introduire des gènes dans des
espèces non apparentées et à les rendre opérationnels s’appelle « transformation
génétique ».
L’analyse des notifications à des fins de dissémination expérimentale au sein de l’UE
montre que les caractéristiques les plus fréquemment testées sont les suivantes :
tolérance aux herbicides, restauration de la stérilité/fertilité mâle, résistance aux
insectes dérivés de la souche Bt, résistance aux virus, résistance fongique et
altération de la biosynthèse de l’amidon (pour plus de détails, cf.
http://gmoinfo.jrc.ec.europa.eu/).
Modification génétique dans les plantes
Bien que le thème de la transformation végétale se décline en de nombreuses
variations, le nombre de méthodes principales de modification génétique des plantes
est limité. Développée dans les années 1980, la plus précoce des technologies
utilise une espèce bactérienne (Agrobacterium tumefaciens) pour introduire le gène
d’intérêt dans la plante hôte.
L’Agrobacterium, un microorganisme pathogène chez la plante, est connu depuis le
début du 20e siècle. Par nature, A. tumefaciens a la capacité exceptionnelle de
transférer un segment d’ADN particulier (ADN-T) de son plasmide inducteur de
tumeur (Ti) vers le noyau de cellules infectées où il est ensuite intégré de façon
stable dans le génome hôte et transcrit, provoquant la maladie de la galle du collet.
Le fragment d’ADN-T est flanqué de répétitions directes de 25 bp agissant en tant
que signal d’élément cis-régulateur pour l’appareil de transfert.
Les scientifiques profitent du fait que tout ADN étranger placé entre ces bordures
d’ADN-T peut être transféré aux cellules végétales pour développer des souches
d’Agrobacterium dans lesquelles les gènes provoquant la maladie ont été remplacés
par un ADN sélectionné de manière spécifique.
Depuis cette découverte, des progrès considérables ont été réalisés dans la
compréhension du processus du transfert génétique aux cellules végétales dirigé par
Agrobacterium. À l’état naturel, l’Agrobacterium tumefaciens n’infecte cependant que
les plantes dicotylédones de sorte que la manipulation génétique est restée
inaccessible à un grand nombre de végétaux importants sur le plan économique, y
compris des céréales (qui sont des monocotylédones). Pour ces cas-là, des
méthodes alternatives de transformation directe ont été élaborées telles que le
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
transfert médié par le polyéthylène glycol, la microinjection, le protoplaste,
l’électroporation de cellule intacte et la technologie du pistolet génétique (biolistique).
La transformation dirigée par Agrobacterium offre toutefois divers avantages par
rapport aux méthodes de transformation directes. Premièrement, elle réduit le
nombre de copies du transgène, réduisant potentiellement le nombre de problèmes
résultant de la cosuppression de transgène et l’instabilité.
Dans les deux cas, les cellules (qu’elles soient infestées par Agrobacterium ou
bombardées à l’aide du pistolet « biolistique ») sont régénérées en végétaux entiers
porteurs du nouveau ou des nouveaux gènes d’intérêt. Ces végétaux sont testés et
reproduits de manière intensive pour fournir, en finalité, la semence qui servira à une
nouvelle génération de lignées végétales génétiquement modifiées.
Législation de l’UE1,2
L’utilisation d’organismes génétiquement modifiés, en l’occurrence leur dissémination
dans l’environnement, leur culture, leur importation et en particulier leur utilisation en
tant qu’aliments ou ingrédients alimentaires, est régie par un ensemble de
procédures strictes au sein de l’Union Européenne. Les premiers instruments
juridiques communautaires (Directive 90/220/CEE du Conseil et Directive
90/219/CEE du Conseil) ont été établis en 1990 et avaient pour objet spécifique la
protection de la santé de l’homme et de l’animal et l’environnement.
Le principal instrument communautaire, qui constitue le cadre légal horizontal
régissant la biotechnologie au sein de l’UE, est la Directive 2001/18/CE du
Parlement Européen et du Conseil du 12 mars 2001 relative à la dissémination
volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement. La Directive
2001/18/CE abroge la Directive 90/220/CEE du Conseil et renforce les règles qui
existaient au préalable concernant la dissémination d’OGM dans l’environnement,
notamment l’introduction de principes d’évaluation des risques pour l’environnement,
le contrôle (environnemental) obligatoire après la mise sur le marché, l’information
obligatoire du public, l’étiquetage obligatoire et la traçabilité à tous les stades de la
mise sur le marché et l’établissement d’un registre moléculaire.
Les consentements délivrés au titre de la Directive 90/220/CEE du Conseil et
toujours en vigueur sous la Directive 2001/18/CE doivent être renouvelés afin d’éviter
toutes disparités et de tenir pleinement compte des conditions de consentement
prévues par la Directive 2001/18/CE. Le consentement (renouvelable) est octroyé
1 Cf. la liste quasi-complète, mais non exhaustive des règlements/directives de l’Union Européenne se rapportant aux OGM en annexe 1. 2 Situation au 9 juin 2004
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
pour une durée de dix ans au maximum à partir de la date d’émission dudit
consentement.
Suite à la mise sur le marché d’un OGM en tant que ou dans un produit, le notifiant
veillera à ce que le contrôle et le rapport suivant la mise sur le marché soient
exécutés conformément aux conditions spécifiées dans le consentement.
La Directive 2001/18/CE, qui est mise en œuvre dans chaque État Membre par des
réglementations nationales, traite à la fois des essais à petite échelle sur le terrain
(disséminations volontaires exécutées à des fins expérimentales, traités sous la
partie B de la directive) et des dispositions de commercialisation d’OGM (traitées
dans la partie C). Dix-huit OGM, énumérés dans le Tableau 1, ont été autorisés au
titre de l’ancienne procédure 90/220/CEE (quinze des dix-huit végétaux concernés,
dont trois consentements donnés par des États membres). À ce jour, plus de vingt-
cinq demandes d’autorisation de mise sur le marché d’OGM ont été introduites au
titre de la Directive 2001/18/CE (pour obtenir des informations actualisées à ce sujet
et connaître le statut des dossiers: http://gmoinfo.jrc.ec.europa.eu/).
Une directive « sœur » régit l’utilisation confinée d’organismes génétiquement
modifiés (Directive 98/81/CE du Conseil du 26 octobre 1998 modifiant la Directive
90/219/CEE du Conseil relative à l’utilisation confinée d’organismes génétiquement
modifiés).
En plus des directives susmentionnées, une série d’instruments juridiques ont été
élaborés et mis en œuvre au fil du temps, traitant plus spécifiquement de
l’autorisation et de l’utilisation sûre d’OGM destinés à la consommation humaine. La
mise sur le marché de la Communauté de nouveaux aliments ou de nouveaux
ingrédients alimentaires était réglementée jusqu’il y a peu par une législation
verticale, en l’occurrence le Règlement (CE) 258/97 qui concernait spécifiquement :
- les aliments et ingrédients alimentaires contenant des organismes génétiquement
modifiés au sens de la Directive 90/220/CEE ou consistant en de tels organismes ;
- les aliments et ingrédients alimentaires produits à partir d’organismes
génétiquement modifiés, mais n’en contenant pas ;
- les aliments et ingrédients alimentaires présentant une structure moléculaire
primaire nouvelle ou délibérément modifiée ;
- les aliments et ingrédients alimentaires composés de micro-organismes, de
champignons ou d’algues ou isolés à partir de ceux-ci ;
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Tableau 1. Plantes génétiquement modifiées autorisées à la mise sur le marché au sein de l’UE au titre de la Directive 90/220/CEE
Produit Lignée Notifiant Principales caractéristiques
Décision de la Commission n°/date
Œillet Florigène Couleur de fleur modifiée 20.10.98 (autorisation EM)
Œillet Florigène Durée de vie en vase modifiée 20.10.98 (autorisation EM)
Œillet Florigène Couleur de fleur modifiée 01/12.97 (autorisation EM)
Maïs Zea mays L. lignée MON 810
Monsanto Expression du gène Bt cryIA(b)
98/294/CE du 22 avril 1998
Maïs* Zea mays L. lignée Bt-11
Novartis Tolérance au glufosinate-ammonium et expression du gène Bt cryIA(b)
98/292/CE du 22 avril 1998
Maïs Zea mays L. T25 AgrEvo Tolérance au glufosinate-ammonium
98/293/CE du 22 avril 1998
Colza de printemps*
Brassica napus L. ssp. Oleifera
AgrEvo Tolérance au glufosinate-ammonium
98/291/CE du 22 avril 1998
Colza Brassica napus L. oleifera Metzg. MS1, RF2
Plant Genetic Systems
Tolérance au glufosinate-ammonium
97/393/CE du 6 juin 1997
Colza Brassica napus L. oleifera Metzg. MS1, RF1
Plant Genetic Systems
Tolérance au glufosinate-ammonium
97/392/CE du 6 juin 1997
Maïs Zea mays L. lignée Bt-176 (maïs Maximizer)
Ciba-Geigy Tolérance au glufosinate-ammonium et expression du gène endotoxine Bt
97/98/CE du 23 janvier 1997
Chicorée stérile male**
Cichorium intybus L. Bejo-Zaden BV
Tolérance au glufosinate-ammonium
96/424/CE du 20 mai 1996
Soja* Glycine max L. (Roundup Ready)
Monsanto Tolérance au glyphosate 96/281/CE du 3 avril 1996
Colza Brassica napus L. oleifera Metzg. MS1Bn x RF1Bn
Plant Genetic Systems
Tolérance au glufosinate-ammonium
96/158/CE du 6 février 1996
Tabac Variété ITB 1000 OX
SEITA Tolérance au bromoxynil 94/385/CE du 8 juin 1994
* Culture non autorisée au sein de la CE ; ** Pour la production de semence uniquement
- les aliments et ingrédients alimentaires composés de végétaux ou isolés à partir de
ceux-ci et les ingrédients alimentaires isolés à partir d’animaux, à l’exception des
aliments et des ingrédients alimentaires obtenus par des pratiques de multiplication
ou de reproduction traditionnelles et dont les antécédents sont sûrs en ce qui
concerne l’utilisation ;
- les aliments et ingrédients alimentaires auxquels a été appliqué un procédé de
production qui n’est pas couramment utilisé, lorsque ce processus entraîne dans la
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
composition ou dans la structure des aliments ou des ingrédients alimentaires des
modifications significatives de leur valeur nutritive, de leur métabolisme ou de leur
teneur en substances indésirables.
La question spécifique de l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés a été
traitée par plusieurs instruments légaux. Des exigences d’étiquetage ont été
mentionnées pour la première fois dans le Règlement (CE) 258/97 (règlement relatif
aux nouveaux aliments), mais les lignées de maïs et de soja GM spécifiques ont été
soumises à l’étiquetage ultérieurement par l’introduction du Règlement (CE) 1139/98
du Conseil.
Deux OGM (soja Roundup Ready® et maïs Maximizer) ayant été mis sur le marché
avant l’entrée en vigueur du Règlement (CE) 258/97, les exigences d’étiquetage
spécifiques à ces OGM ont été traitées a posteriori par le Règlement (CE) 1139/98 du Conseil.
Dans le Règlement (CE) 258/97, des exigences d’étiquetage spécifiques ont été
établies dans le but de garantir que le consommateur final serait informé de tout
changement intervenant dans les caractéristiques ou les propriétés alimentaires
telles que la composition, la valeur nutritive ou les effets nutritionnels ou l’usage
auquel l’aliment est destiné qui aurait pour conséquence que l’aliment nouveau ou le
nouvel ingrédient alimentaire n’est plus équivalent à l’aliment ou l’ingrédient
alimentaire existant. Des produits issus de dix-sept événements GM ont été
approuvés à l’heure actuelle et peuvent être mis légalement sur le marché de l’UE
(cf. Tableau 2). Un soja GM et un maïs GM ont été approuvés au titre de la Directive
90/220/CEE avant l’entrée en vigueur du Règlement sur les nouveaux aliments. Les
autres ingrédients, en l’occurrence des aliments transformés dérivés, entre autres,
de sept colzas GM, cinq maïs GM et de l’huile tirée de deux semences de coton GM,
ont tous été notifiés en tant qu’ingrédients substantiellement équivalents
conformément au règlement sur les nouveaux aliments et autorisés via la procédure
simplifiée.
Le Règlement (CE) 1139/98 du Conseil a fourni un modèle pour l’étiquetage sur la
base du principe qu’un aliment ou ingrédient alimentaire GM n’est plus considéré
comme un ingrédient non GM ou existant si l’ADN ou la protéine résultant de la
modification génétique est détectable. Les additifs ont été exclus des exigences
d’étiquetage jusqu’à l’introduction du Règlement (CE) 50/2000 de la Commission.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Le Règlement (CE) 1139/98 a ensuite été modifié par le fameux « règlement des
seuils » (Règlement (CE) 49/2000 de la Commission du 10 janvier 2000 modifiant le
Règlement (CE) 1139/98 du Conseil) qui a essayé de faire face au problème de la
contamination involontaire et a introduit le concept de seuil.
Ce règlement stipulait que les denrées alimentaires ne sont pas soumises aux
exigences spécifiques d’étiquetage supplémentaires lorsque du matériel issu des
organismes génétiquement modifiés est présent dans leurs ingrédients alimentaires
dans des proportions ne dépassant pas 1% des ingrédients considérés
individuellement.
Pour établir que la présence de ce matériel est accidentelle, les opérateurs doivent
être en mesure de démontrer qu’ils ont pris les mesures appropriées pour éviter
d’utiliser les organismes génétiquement modifiés.
Plusieurs raisons, notamment l’avis controversé de différentes associations
d’utilisateurs en rapport avec les OGM, une difficulté dans l’interprétation et
l’application des instruments légaux publiés au fil du temps, le fait qu’aucune
législation européenne spécifique aux aliments GM n’était en place, entre autres, a
mis en lumière la nécessité d’instruments juridiques unifiés, actualisés et complets
sur cette question. Enfin, en octobre 2003, deux règlements modifiant ou abrogeant
les précédents instruments légaux ont été publiés et ont fourni une orientation plus
complète et informative sur ces questions.
Il s’agit plus spécifiquement du Règlement (CE) 1829/2003 du Parlement Européen
et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les
aliments pour animaux génétiquement modifiés et du Règlement (CE) 1830/2003 du
Parlement Européen et du Conseil du 22 septembre 2003 concernant la traçabilité et
l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés et la traçabilité des produits
destinés à l’alimentation humaine ou animale produits à partir d’organismes
génétiquement modifiés, et modifiant la Directive 2001/18/CE.
Dans le Règlement (CE) 1829/2003, les règles pour l’évaluation de la sécurité ont
été renforcées et étendues. Ce règlement introduit pour la première fois des règles
spécifiques sur les aliments pour animaux GM et contient des exigences d’étiquetage
pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux GM qui n’étaient couverts
jusque là que partiellement par le Règlement (CE) 1139/98 du Conseil et le
Règlement (CE) 49/2000 de la Commission.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Tableau 2. Aliments génétiquement modifiés (GM) autorisés au sein de l’Union Européenne3
Événement Culture Demandeur Caractéristique Usages Alimentaires Potentiels Date Base
Légale
1 GTS 40/3/2 Soja Monsanto Tolérance aux insecticides et aux herbicides
Aliments à base de soja. Ceux-ci peuvent inclure les boissons à base de soja, le tofu, l’huile de soja, la farine de soja et la lécithine.
03.04.1996 Dir. 90/220/CEE Art. 13
2 Bt 176 Maïs Ciba-Geigy Tolérance aux insecticides et aux herbicides
Aliments à base de maïs. Ceux-ci peuvent inclure les grains, l’huile, la farine de maïs, le sucre et le sirop.
23.01.1997 Dir. 90/220/CEE Art. 13
3 TOPAS 19/2 Colza AgrEvo Tolérance aux herbicides 24.06.1997 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
4 MS1 / RF2 Colza Plant Genetic Systems
Tolérance aux herbicides 24.06.1997 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
5 MS1 / RF1 Colza Plant Genetic Systems
Tolérance aux herbicides 24.06.1997 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
6 GT 73 Colza Monsanto Tolérance aux herbicides
Huile de colza. Les produits fabriqués à base d’huile de graines de colza peuvent inclure les aliments frits, les produits cuisinés et les en-cas.
21.11.1997 Règl. (CE) 258/97 Art. 5
7 MON 810 Maïs Monsanto Protection contre les insectes
06.02.1998 Règl. (CE) 258/97 Art. 5
8 T 25 Maïs AgrEvo Tolérance aux herbicides 06.02.1998 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
9 Bt 11 Maïs Novartis Protection contre les insectes
06.02.1998 Règl. (CE) 258/97 Art. 5
10 MON 809 Maïs Pioneer Protection contre les insectes
Dérivés du maïs. Ceux-ci peuvent inclure l’huile de maïs, la farine de maïs, le sucre et le sirop. Les produits fabriqués à base de dérivés de maïs peuvent inclure les en-cas, les aliments cuisinés, les aliments frits, les bonbons et les boissons sucrées.
23.10.1998 Règl. (CE) 258/97 Art. 5
11 Falcon GS 40/90 Colza Hoechst /
AgrEvo Tolérance aux herbicides 08.11.1999 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
12 Liberator L62 Colza HŒchst / AgrEvo
Tolérance aux herbicides 08.11.1999 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
13 MS8/RF3 Colza Plant Genetic Systems
Tolérance aux herbicides
Huile de graines de colza. Ceux-ci peuvent inclure les aliments frits, les aliments cuisinés et les en-cas. 26.04.2000 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
14 1445 Coton Monsanto Tolérance aux herbicides 19.12.2002 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
15 531 Coton Monsanto Protection contre les insectes
Huile de graines de coton. Les produits fabriqués à base d’huile de graines de coton peuvent inclure les aliments frits, les aliments cuisinés et les en-cas.
19.12.2002 Règl. (CE) 258/97 Art. 5
16 pRF69/pRF93 Bacilles subtilisa
F. Hoffmann La Roche Riboflavine Vitamine B2 23.03.2000 Règl. (CE)
258/97 Art. 5
17 Bt11 Maïs Syngenta Résistance aux insectes Maïs sucré 19.05.2004 Règl. (CE)
258/97 Art. 7
3 Source: Commission Européenne (http://ec.europa.eu/food/dyna/gm_register/index_en.cfm) (Janvier 2010)
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
En guise caractéristique principale, ce règlement met en œuvre l’approche « une
porte, une clé » : une seule autorisation couvre à la fois l’usage en tant que denrée
alimentaire et l’usage en tant qu’aliment pour animaux, comblant ainsi le vide
juridique pour l’autorisation des produits entrant dans la composition des denrées
animales, tout en abandonnant la procédure simplifiée basée sur le concept de
« substantiellement équivalent ».
Au titre du Règlement (CE) 1829/2003 (en vigueur depuis le 18 avril 2004), le
demandeur soumettra un dossier complet, y compris une méthode de détection de
l’événement génétiquement modifié particulier. Le dossier, et en particulier, les
parties consacrées à l’évaluation du risque de sécurité environnementale et à
l’évaluation du risque de sécurité alimentaire seront évalués par l’Autorité
Européenne de Sécurité Alimentaire (établie par le Règlement (CE) 178/2002 du
Parlement Européen et du Conseil du 28 janvier 2002). Les méthodes de détection
prévues par le demandeur seront évaluées et validées par le Laboratoire
Communautaire de Référence (établi par le Règlement (CE) 1829/2003).
Le règlement arrête de nouveaux seuils de minimis pour l’étiquetage. Le seuil de 1%
spécifié sous le Règlement (CE) 49/2000 de la Commission pour la présence
accidentelle d’OGM autorisés a été abaissé à 0,9%. En outre, un seuil de 0,5% pour
la présence accidentelle d’OGM non autorisés a été établi à titre temporaire, pour
autant qu’ils aient bénéficié d’un avis favorable du comité scientifique compétent.
L’UE reconnaît le droit des consommateurs à l’information et à l’étiquetage en tant
qu’outil pour faire un choix informé. Depuis 1997, l’étiquetage indiquant la présence
d’OGM comme tel ou dans un produit est obligatoire. Le Règlement (CE) 1830/2003 renforce toutefois les règles d’étiquetage actuelles pour les aliments GM :
l’étiquetage obligatoire est étendu à toutes les denrées alimentaires et tous les
aliments pour animaux indépendamment de la détectabilité et définit la traçabilité
comme étant la capacité de suivre des OGM et des produits élaborés à partir
d’OGM, à tous les stades de leur mise sur le marché, le long de la chaîne de
production et de distribution.
Des méthodes s’imposent, dès lors, non seulement pour détecter la présence
éventuelle d’un OGM dans une matrice alimentaire, mais aussi pour identifier l’OGM
spécifique et en quantifier la quantité dans les différents ingrédients composant les
denrées alimentaires et les aliments pour animaux.
Des méthodes de détection qualitatives peuvent être utilisées en tant que dépistage
initial de produits alimentaires afin d’examiner si des composants spécifiques aux
OGM (ADN ou protéines) sont présents. L’analyse qualitative pourrait donc se faire
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
sur des produits, échantillonnés à partir des rayons des supermarchés, des stocks
d’entrepôts ou de points situés plus en amont dans la chaîne d’approvisionnement.
Si l’analyse qualitative fournit une indication de la présence d’OGM, un test
quantitatif subséquent pourrait fournir une réponse décisive concernant l’exigence
d’étiquetage.
Comme indiqué précédemment, un nouveau composant intégral essentiel de la
procédure législative s’inscrit dans le cadre statutaire : le Laboratoire
Communautaire de Référence (CRL). Dans le contexte du Règlement (CE)
1829/2003, le CCR, assisté du Réseau Européen de Laboratoires pour les OGM, a
été nommé en tant que Laboratoire Communautaire de Référence (http://gmo-
crl.jrc.ec.europa.eu/).
Le CRL a pour mandat d’évaluer et de valider les méthodes analytiques de façon à
garantir qu’elles « garantissent la conformité au cadre réglementaire » et de formuler
des avis scientifiques et techniques en cas de litiges.
Un thème faisant partie intégrante de la législation demande la disponibilité de
méthodes d’analyse saines, précises et fiables. Ceci exige une activité de recherche
pour aider à garantir une approche harmonisée et standardisée et un ensemble de
procédures et de performances analytiques dans tous les laboratoires de mise en
œuvre et de contrôle des OGM au sein de l’UE.
Le CCR a déjà identifié la nécessité d’une harmonisation et d’une standardisation
des procédures et des performances au sein des laboratoires de contrôle européens
en tant qu’élément essentiel du succès de tout élément de la législation de contrôle
depuis quelques années.
Depuis 1999, l’Unité Biotechnologie et OGM de l’Institut de la Santé et de la
Protection des Consommateurs du CCR propose et encourage, en effet, la formation
d’un réseau de mise en œuvre composé de laboratoires impliqués dans les
questions associées aux OGM.
Le Réseau Européen de Laboratoires pour les OGM (ENGL) a été officiellement
inauguré en décembre 2002 (http://engl.jrc.ec.europa.eu/). La direction et le
fonctionnement du secrétariat sont coordonnés par la Commission Européenne (DG
Centre Commun de Recherche - CCR). Englobant initialement 47 laboratoires de
contrôle issus des États Membres, l’ENGL a été élargi à 71 laboratoires récemment
suite à l’ajout de 24 établissements représentant les nouveaux adhérents. La
présidence et le secrétariat du réseau relèvent de la responsabilité de l’Unité
Biotechnologie et OGM de l’Institut de la Santé et de la Protection des
Consommateurs du CCR.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Le Réseau Européen de Laboratoires pour les OGM a pour mission de créer une
plate-forme unique permettant aux experts impliqués dans l’échantillonnage, la
détection, l’identification et la quantification d’OGM dans les semences, les graines,
les denrées alimentaires, les aliments pour animaux et les prélèvements, et lorsque
des éléments techniques peuvent être avancés et discutés, assurant notamment :
le développement de méthodes pour l’analyse qualitative et quantitative ;
le transfert de technologies, la formation et le renforcement des capacités ;
des études de validation et d’expertise de méthodes convenant soit au dépistage
de diverses matrices pour la présence d’OGM, soit à l’estimation des quantités
d’OGM présents ;
la fourniture des matériaux de référence (la responsabilité de ces tâches relève
de l’Institut des Matériaux et Mesures de Référence du CCR) ;
la mise à disposition de stratégies et de procédures d’échantillonnage pour
différents produits OGM (semences, graines, matériau brut, produits destinés aux
consommateurs finaux et aux restaurateurs de masse) ;
des bases de données et outils de bioinformatique, ainsi que des exigences pour
l’identification unique d’OGM et la mise en place de bases de données contenant
de telles données moléculaires.
Dans le cadre des activités de réseau, les cours de formation doivent être considérés
comme l’un des principaux outils pour atteindre les objectifs susmentionnés.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
La sécurité et l’étiquetage des aliments dérivés de la biotechnologie moderne : le point de vue de l’OMS4
La dissémination d’OGM dans l’environnement et la commercialisation d’aliments à
base d’OGM ont déclenché un débat public dans de nombreuses parties du monde.
Ce débat devrait se poursuivre, probablement dans le contexte plus large d’autres
utilisations de la biotechnologie (par exemple, en médecine humaine) et de leurs
conséquences pour les sociétés humaines. Bien que les questions débattues soient
généralement de nature très similaire (coûts et bénéfices, questions de sécurité),
l’issue du débat diffère d’un pays à l’autre. Sur les questions telles que l’étiquetage et
la traçabilité des aliments GM en tant que moyen pour répondre aux préoccupations
des consommateurs, aucun consensus ne s’est dégagé à ce jour, comme on a pu
s’en apercevoir lors des discussions qui se sont tenues au sein de la Commission du
Codex Alimentarius ces dernières années. La Commission du Codex Alimentarius
(Codex: http://www.codexalimentarius.net/web/index_en.jsp) est l’organisme conjoint
de la FAO et de l’OMS qui est chargé d’établir les normes, les codes de bonne
pratique, les lignes directrices et les recommandations qui constituent le Codex
Alimentarius, c’est-à-dire le code alimentaire international. Malgré le manque de
consensus sur ces thèmes, d’importants progrès ont été réalisés dans
l’harmonisation des points de vue concernant l’évaluation du risque. Le Codex est
toutefois sur le point d’adopter des principes concernant l’évaluation de risques
préliminaires à la mise sur le marché, révélant une compréhension croissante au
niveau international (cf. publication anticipée des « Principes pour l’analyse des
risques liés aux aliments dérivés des biotechnologies modernes », CAC/GL 44-2003
à l’adresse: ftp://ftp.fao.org/es/esn/food/princ_gmfoods_en.pdf).
Différents organismes GM incluent différents gènes insérés de diverses manières.
Ceci implique que les aliments GM individuels et leur sécurité devraient être évalués
au cas par cas et qu’il n’est guère possible de formuler des déclarations générales
sur la sécurité de tous les aliments GM. Selon l’OMS, les aliments GM actuellement
disponibles sur le marché international ont réussi les évaluations de risques et ne
devraient, dès lors, présenter aucun risque pour la santé de l’homme. La
consommation de tels aliments par la population générale dans les pays où ils ont
été approuvés n’a, en outre, révélé aucun effet sur la santé de l’homme. L’utilisation
4 Pour des informations exhaustives sur les activités de l’OMS et des autres agences des NU sur les aliments dérivés des biotechnologies modernes, cf. http://www.who.int/foodsafety/en/.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
continue d’évaluations de risques basées sur les principes du Codex et incluant, le
cas échéant, le contrôle après la mise sur le marché, devrait constituer la base de
l’évaluation de la sécurité des aliments GM.
L’étiquetage d’aliments produits par la biotechnologie peut être associé ou non à la
sécurité alimentaire en soi, mais l’OMS le considère comme un outil pour accroître la
transparence des procédés de production alimentaire. Un tel étiquetage peut
également stimuler le développement de stratégies de traçabilité qui pourraient être
perçues comme une contribution à l’amélioration de programmes nationaux de
sécurité alimentaire et donc une contribution indirecte à la sécurité alimentaire en
général. L’importance de méthodes adéquates d’analyse et d’échantillonnage est
ainsi évidente.
L’OMS participe activement au développement de principes et de recommandations
pour la sécurité et l’évaluation de risques de denrées alimentaires dérivées de la
biotechnologie. Les résultats développés au cours de diverses consultations
d’experts constituent la base de lignes directrices élaborées au niveau national et
sont, dès lors, intégrées aujourd’hui dans des lignes directrices internationalement
reconnues. L’approche basée sur le principe du « substantiellement équivalent » a
été développée pour évaluer la sécurité de la première génération de cultures
génétiquement modifiées (GM) et a été perçue par un grand nombre de personnes
comme une approche adéquate. Le concept est toutefois soumis à des critiques
permanentes. Les activités contemporaines doivent prendre ces arguments en
considération et contribuer au développement d’adaptations et d’améliorations
basées sur la science.
La consultation experte de l’OMS/FAO sur les aspects de la salubrité des aliments
génétiquement modifiés d’origine végétale, qui s’est tenue en 2000, a reconnu que le
concept de l’équivalence substantielle peut être utilisé comme une approche
comparative se concentrant sur les similitudes et les différences entre les aliments
génétiquement modifiés et leur contrepartie traditionnelle. Parallèlement, elle a
estimé que le concept de l’équivalence substantielle n’est ni une évaluation de la
sécurité en soi ni une finalité, mais simplement le point de départ de l’évaluation de
la sécurité (http://www.fao.org/ag/agn/food/risk_biotech_aspects_en.stm).
La génération suivante d’aliments GM se composera de cultures ayant une valeur
nutritionnelle améliorée et traversant ainsi la limite vers les aliments fonctionnels et
les nutraceutiques. Les futures stratégies d’évaluation de la sécurité alimentaire
devront faire face à des changements métaboliques plus complexes provoqués par
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
les modifications génétiques données. Les évaluations devront tenir compte de plus
en plus de l’impact d’un aliment GM sur le statut nutritionnel global en prenant en
considération les différents besoins dans les pays développés et en développement.
Aucun système réglementaire international spécifique n’est actuellement en place.
Plusieurs organisations internationales sont toutefois impliquées dans le
développement de protocoles pour les OGM. Comme indiqué ci-dessus, le Codex
développe des principes pour l’analyse des risques des aliments GM pour la santé
de l’homme. Les hypothèses sur lesquels sont ébauchés ces principes produisent
une évaluation préalable à la commercialisation, réalisée sur une base de cas par
cas et incluant une évaluation tant des effets directs (du gène inséré) que des effets
indésirables (pouvant découler de l’insertion d’un nouveau gène). Les principes en
sont à un stade avancé de développement, mais n’ont pas encore été adoptés (cf.
publication anticipée des « Principes pour l’analyse des risques liés aux aliments
dérivés des biotechnologies modernes », CAC/GL 44-2003 à l’adresse:
ftp://ftp.fao.org/es/esn/food/princ_gmfoods_en.pdf). Ces principes, ainsi que d’autres
principes du Codex en cours d’élaboration (notamment ceux qui portent sur les
méthodes d’analyse et l’échantillonnage) n’ont pas d’effet contraignant sur les
législations nationales, mais il y est fait spécifiquement référence dans l’Accord
sanitaire et phytosanitaire (accord SPS) de l’Organisation Mondiale du Commerce
qui peut être utilisé comme référence en cas de litige commercial.
Tenant compte des travaux publiés entre 1999 et 2003 par le groupe de travail
intergouvernemental spécial du Codex sur les aliments dérivés des biotechnologies
(http://www.fao.org/ag/agn/agns/biotechnology_codex_en.asp), le comité du Codex
Alimentarius sur l’étiquetage des aliments et le comité du Codex Alimentarius sur les
méthodes d’analyse et d’échantillonnage, le développement de lignes directrices
généralement acceptées pour l’évaluation de la sécurité des aliments dérivés des
biotechnologies, la notification des risques (par exemple, l’étiquetage) et, partant de
là, le développement de méthodes d’analyse adéquates resteront un point de
concentration pour les activités de l’OMS.
L’OMS continue donc d’organiser des consultations d’experts
(http://www.who.int/foodsafety/biotech/consult/en/) dans le but d’élaborer des
principes et méthodologies d’évaluation des risques, de gestion du risque et de
communication du risque associé aux aliments produits par la biotechnologie et
coordonne la collaboration entre les pays développés et les pays en développement
dans le domaine des méthodes de détection.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Le département de la sécurité alimentaire de l’OMS apporte la touche finale à une
étude, basée sur des preuves, des implications de la biotechnologie alimentaire
moderne sur la santé humaine et le développement. L’étude a été inspirée par une
résolution de la 53e Assemblée mondiale de la santé, tenue en mai 2000, prévoyant
que l’OMS devrait renforcer sa capacité d’aide aux États Membres dans le but
d’établir la base scientifique des décisions sur la biotechnologie alimentaire moderne
et de garantir la transparence, l’excellence et l’indépendance des avis fournis.
L’étude (http://www.who.int/foodsafety/biotech/who_study/en/index.html) vise à
compléter les efforts déployés par d’autres agences internationales en recueillant les
informations déjà existantes et en les analysant dès lors qu’elles concernent le
mandat de l’OMS. Afin de promouvoir la transparence dans le processus, l’OMS a
collaboré avec la FAO et a impliqué toute une fourchette de parties prenantes et de
groupes d’intérêt. L’objectif primaire est de créer une base de connaissances
accessible pour aider les États Membres, les organismes internationaux de
normalisation et les autres parties prenantes à parvenir à un consensus transparent
et complet sur l’évaluation et l’application de la biotechnologie. Enfin, l’OMS cherche
à établir les fondements, étayés par des preuves, d’une évaluation plus holistique de
la biotechnologie à l’avenir.
Cette étude cherchait à replacer dans un contexte la contribution globale que la
biotechnologie alimentaire moderne peut apporter à la santé et au développement de
l’homme. Elle inclut l’application de la biotechnologie alimentaire moderne aux micro-
organismes, aux végétaux et aux animaux. Une approche (holistique) intégrée a été
adoptée afin d’identifier les grandes questions qui ont un impact direct ou indirect sur
la santé et le développement de l’homme et d’asseoir les preuves disponibles. Les
grandes questions pour lesquelles des preuves ont pu être obtenues incluaient :
la recherche et le développement,
l’impact sur la santé de l’homme (sécurité alimentaire et effets sur
l’environnement),
la sécurité alimentaire, les coûts et l’accès à la technologie,
les questions éthiques, légales et sociales et
les initiatives de renforcement des capacités.
Les informations ont été recueillies par le biais d’une littérature détaillée, d’une
cyberenquête basée sur des questionnaires soutenue par 120 réponses environ à un
questionnaire distribué à une vaste plage de parties prenantes et d’experts en mai
2002. Les observations reçues lors d’une discussion électronique entre différentes
acteurs entre janvier et avril 2003 ont également été intégrées. Les avis de
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
participants se composant de représentants du gouvernement, des consommateurs,
de l’industrie, du secteur de la recherche et d’organisations non gouvernementales
(ONG) en provenance des pays développés et en développement qui ont participé à
une réunion de parties prenantes les 5 et 6 juin 2003 à Genève ont également été
pris en compte.
Le rapport établi à partir de ce processus de consultation sera utilisé directement par
l’OMS afin de planifier ses activités futures en ce qui concerne l’utilisation et
l’application de la biotechnologie moderne dans la santé et le développement de
l’homme.
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Annexe 1 – Législation de l’UE régissant la mise sur le marché d’OGM, y compris les programmes d’étiquetage et de contrôle associés
Directive 90/220/CEE du Conseil, du 23 avril 1990, relative à la dissémination volontaire
d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement
(JO L 117, 8.5.1990, p. 15)
Abrogée par :
Directive 2001/18/CE du Parlement Européen et du Conseil du 12 mars 2001 relative à la
dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement et
abrogeant la Directive 90/220/CEE du Conseil
(JO L 106, 17.4.2001, p. 1)
Directive 90/219/CEE du Conseil, du 23 avril 1990, relative à l’utilisation confinée de micro-
organismes génétiquement modifiés
(JO L 117, 8.5.1990, p. 1)
Modifiée par :
Directive 98/81/CE du Conseil du 26 octobre 1998 modifiant la Directive 90/219/CEE relative
à l’utilisation confinée de micro-organismes génétiquement modifiés
(JO L 330, 5.12.1998, p. 13)
Règlement (CE) 258/97 du Parlement Européen et du Conseil du 27 janvier 1997 relatif aux
nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires
(JO L 43, 14.2.1997, p. 1)
Règlement (CE) 178/2002 du Parlement Européen et du Conseil du 28 janvier 2002
établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire,
instituant l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments et fixant des procédures relatives à
la sécurité des denrées alimentaires
(JO L 31, 1.2.2002, p. 1)
Règlement (CE) 1139/98 du Conseil du 26 mai 1998 concernant la mention obligatoire, dans
l’étiquetage de certaines denrées alimentaires produites à partir d’organismes
génétiquement modifiés, d’informations autres que celles prévues par la Directive
79/112/CEE
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
(JO L 159, 3.6.1998, p. 4)
Directive 97/4/CE du Parlement Européen et du Conseil du 27 janvier 1997 modifiant la
Directive 79/112/CEE relative au rapprochement des législations des États Membres
concernant l’étiquetage et la présentation des denrées alimentaires ainsi que la publicité
faite à leur égard
(JO L 43, 14.2.1997, p. 21)
Directive 96/21/CE du Conseil, du 29 mars 1996, modifiant la Directive 94/54/CE de la
Commission relative à l’indication sur l’étiquetage de certaines denrées alimentaires d’autres
mentions obligatoires que celles prévues par la directive 79/112/CEE
(JO L 88, 5.4.1996, p. 5)
Directive 94/54/CE de la Commission, du 18 novembre 1994, relative à l’indication sur
l’étiquetage de certaines denrées alimentaires d’autres mentions obligatoires que celles
prévues dans la Directive 79/112/CEE du Conseil
(JO L 300, 23.11.1994, p. 14)
Règlement (CE) 49/2000 de la Commission, du 10 janvier 2000, modifiant le Règlement
(CE) 1139/98 du Conseil concernant la mention obligatoire, dans l’étiquetage de certaines
denrées alimentaires produites à partir d’organismes génétiquement modifiés, d’informations
autres que celles prévues par la Directive 79/112/CEE
(JO L 006, 11.1.2000, p. 13)
Règlement (CE) 50/2000 de la Commission, du 10 janvier 2000, concernant l’étiquetage des
denrées et ingrédients alimentaires contenant des additifs et arômes génétiquement
modifiés ou produits à partir d’organismes génétiquement modifiés
(JO L 006, 11.1.2000, p. 15)
Directive 89/397/CEE du Conseil, du 14 juin 1989, relative au contrôle officiel des denrées
alimentaires
(JO L 186, 30.06.1989, p. 23)
Directive 93/99/CEE du Conseil, du 29 octobre 1993, relative à des mesures additionnelles
concernant le contrôle officiel des denrées alimentaires
(JO L 290, 24.11.1993, p. 14)
Vue d’ensemble, présentation générale des organismes génétiquement modifiés (OGM), législation de l’UE 21
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 1
Recommandation de la Commission du 25 janvier 2002 relative à un programme coordonné
pour le contrôle officiel des denrées alimentaires pour 2002 (2002/66/EC)
(JO L 26, 30.1.2002, p. 8)
Règlement (CE) 1829/2003 du Parlement Européen et du Conseil du 22 septembre 2003
concernant les denrées alimentaires et les aliments pour animaux génétiquement modifiés
(JO L 268, 18.10.2003, p. 1)
Règlement (CE) 1830/2003 du Parlement Européen et du Conseil du 22 septembre 2003
concernant la traçabilité et l’étiquetage des organismes génétiquement modifiés et la
traçabilité des produits destinés à l’alimentation humaine ou animale produits à partir
d’organismes génétiquement modifiés, et modifiant la Directive 2001/18/CE
(JO L 268, 18.10.2003, p. 24)
Règlement (CE) 641/2004 de la Commission du 6 avril 2004 fixant les modalités
d’application du Règlement (CE) 1829/2003 du Parlement Européen et du Conseil en ce qui
concerne la demande d’autorisation de nouvelles denrées alimentaires et de nouveaux
aliments pour animaux génétiquement modifiés, la notification de produits existants et la
présence fortuite ou techniquement inévitable de matériel génétiquement modifié ayant fait
l’objet d’une évaluation du risque et obtenu un avis favorable
(JO L 102, 7.4.2004, p. 14)
Directive 79/112/CEE du Conseil, du 18 décembre 1978, relative au rapprochement des
législations des États membres concernant l’étiquetage et la présentation des denrées
alimentaires destinées au consommateur final ainsi que la publicité faite à leur égard
(JO L 33, 8.2.1979, p. 1)
Règlement (CE) 65/2004 de la Commission du 14 janvier 2004 instaurant un système pour
l’élaboration et l’attribution d’identificateurs uniques pour les organismes génétiquement
modifiés
(JO L 10, 16.1.2004, p. 6)
Règlement (CE) 882/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relatif aux
contrôles officiels effectués pour s'assurer de la conformité avec la législation sur les
aliments pour animaux et les denrées alimentaires et avec les dispositions relatives à la
santé animale et au bien-être des animaux
(JO L 165, 30.4.2004, p. 141)
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 2
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours
M. Querci
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Table des matières
Module 2
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours
COMMENT DETECTER LES OGM 3 AVANTAGES INHERENTS ET LIMITATIONS DES APPROCHES BASEES SUR L’ADN ET SUR LES
PROTEINES 4 REMARQUES GENERALES ET PRESENTATION DU MANUEL 7 REFERENCES 11
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Comment détecter les OGM
Comme indiqué précédemment, les végétaux transgéniques se caractérisent par
l’insertion d’un nouveau gène (ou d’un nouvel groupe de gènes) dans leur génome.
Les nouveaux gènes sont ensuite transcrits et la nouvelle protéine est exprimée.
Ceci donne au végétal une nouvelle caractéristique telle que la résistance à certains
insectes ou la tolérance aux herbicides. La base de tout type de technologie de
détection d’OGM consiste à exploiter la différence entre la variété non modifiée et la
plante transgénique. Ceci peut se faire en détectant le nouvel ADN transgénique qui
a été introduit ou la nouvelle protéine exprimée ou, si la protéine joue le rôle
d’enzyme, en procédant à une analyse chimique pour détecter le produit de la
réaction enzymatique.
Deux approches scientifiques sont généralement utilisées aujourd’hui pour détecter
la modification génétique dans des cultures telles que le soja, le blé, le coton et
d’autres. L’une d’elles, ELISA (essai d’immunoabsorption enzymatique), implique la
recherche de la présence de protéines spécifiques en exploitant la spécificité de
liaison entre l’antigène exprimé et l’anticorps cible ; l’autre, la PCR (réaction de
polymérisation en chaîne), repose sur la détection de nouvelles séquences d’ADN
insérées dans le génome de plantes cultivées. Ces méthodes révèlent l’absence ou
la présence d’OGM dans l’échantillon, mais peuvent aussi fournir une indication sur
la quantité (pourcentage) présente dans un échantillon testé.
La première méthode validée au niveau de l’UE était une technique de contrôle
basée sur la PCR qui permettait de détecter la plupart des OGM actuellement
approuvés pour la commercialisation (Lipp et al., 1999). Mise au point par Pietsch et
al. (1997), cette méthode repose sur la détection des séquences de contrôle qui
accompagnent le gène nouvellement introduit, en l’occurrence le promoteur 35S et le
terminateur nos. La validation a été coordonnée par l’Unité Produits Alimentaires et
Biens de Consommation de l’IPSC du Centre Commun de Recherche, et exécutée
en collaboration avec l’Institut des Matériaux et des Mesures de Référence (IRMM)
du CCR, qui était responsable de la production de matériaux de référence certifiés.
Comme indiqué ci-dessus, des efforts de recherche ont été également dirigés vers le
développement de méthodes reposant sur les protéines. Une méthode très
spécifique à l’examen du soja Roundup Ready® basée sur le test ELISA a été
validée (Lipp et al., 2000), tandis que d’autres ont été mises au point
(http://mbg.jrc.ec.europa.eu/home/ict/methodsdatabase.htm).
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Avantages inhérents et limitations des approches basées sur l’ADN et sur les protéines
L’approche basée sur l’ADN
L’utilisation des méthodes analytiques basées sur la technologie PCR pour détecter
des séquences d’ADN associées aux OGM est de plus en plus courante.
La PCR permet d’amplifier sélectivement des fragments spécifiques d’ADN qui se
trouve en faible quantité dans un mélange complexe d’autres séquences d’ADN.
Dans la PCR, les petits éléments d’ADN complémentaires sont appelés des amorces
et s’utilisent en paires. Ces amorces sont conçues pour s’hybrider sur des sites de
reconnaissance de séquence complémentaires situés sur le brin opposé du gène
d’intérêt. Par le biais d’une série de cycles thermiques différentiels répétitifs, un
enzyme de polymérase d’ADN aide à répliquer et à amplifier la séquence de manière
exponentielle entre la paire d’amorces. Ces gènes amplifiés sont enfin soumis à une
électrophorèse sur gel standard de manière à pouvoir en détecter la présence en se
basant sur la détermination de leur taille.
Diverses méthodes basées sur la PCR ont été élaborées dans le but de détecter et
de quantifier les OGM dans des espèces cultivées pour l’alimentation humaine et
animale. La détermination de l’identité génétique permet, en outre, la ségrégation et
la traçabilité (préservation de l’identité) sur toute la chaîne d’approvisionnement des
cultures GM.
Afin de pouvoir détecter les OGM, il est essentiel de connaître le type de modification
génétique, notamment la constitution moléculaire du gène introduit et les éléments
régulateurs connexes (promoteurs et terminateurs). Une quantité minimale du
matériau d’échantillon contenant un ADN intact comportant le gène cible s’impose
pour pouvoir procéder à l’analyse.
La PCR est une technique de laboratoire qui nécessite un personnel formé et un
équipement spécialisé.
Les caractéristiques principales du diagnostic PCR sont, entre autres, les suivantes :
- Il peut être extrêmement sensible, capable de détecter une ou plusieurs répliques
d’un gène ou d’une séquence cible d’intérêt dans le matériel génétique complet d’un
organisme (ou génome). Cette sensibilité élevée a pour résultat que des taux de
contamination accidentelle très faibles peuvent produire de faux positifs. En
conséquence, il est très important de veiller à prévenir toute contamination croisée.
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
- Par rapport aux essais immunologiques (synthèse de l’amorce par rapport à la
production d’anticorps), il requiert un temps de développement par réactif
relativement limité.
- La plupart des réactifs nécessaires sont disponibles dans le commerce et peuvent
être aisément obtenus auprès d’un grand nombre de fournisseurs. Une licence est
toutefois parfois réclamée afin de pouvoir utiliser certains de ces réactifs dans des
applications diagnostiques commerciales.
- L’analyse de l’échantillon prend environ un jour.
- La PCR peut établir une distinction entre divers types de modification génétique
(également appelés « événements de transformation ») si elle est correctement
développée. Les méthodes diagnostiques permettant d’identifier des événements de
transformation spécifiques requièrent un temps de développement et des efforts de
validation supplémentaires.
L’approche basée sur les protéines La méthode de test basée sur les protéines utilise des anticorps spécifiques à la
protéine d’intérêt. Le test ELISA détecte ou mesure la quantité de protéine d’intérêt
présente dans un échantillon, lequel peut en contenir diverses autres. Le test ELISA
utilise un anticorps unique pour établir la liaison avec la protéine spécifique, un
second anticorps pour amplifier la détection (facultatif) et un anticorps conjugué à un
enzyme dont le produit génère une réaction colorée facile à visualiser et à quantifier
en la comparant à une courbe standard de la protéine d’intérêt.
Pour être correct, l’essai doit être exécuté par un personnel dûment formé sur un
équipement spécialisé.
Les caractéristiques principales du test ELISA sont les suivantes :
- Une moins grande sensibilité que la PCR et donc un moins grand risque de « faux
positifs » induits par de faibles niveaux de contamination.
- Des coûts en amont élevés pour le développement des essais et la génération des
anticorps et des protéines de référence.
- Un coût peu élevé par échantillon à partir du moment où les réactifs sont
développés.
- Il ne peut établir de différence entre des modèles et des modes d’expression
différents entre divers événements transgéniques exprimant des caractéristiques
protéiniques similaires.
- Les méthodes basées sur les protéines ont un temps de production important pour
le développement des réactifs et la mise au point de la méthode.
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
- Les essais basés sur les protéines constituent une méthode de test efficace et
pratique lorsqu’une protéine détectable est produite. Certains produits issus de
modification génétique ne s’expriment cependant qu’au cours de certains stades de
développement ou dans certaines parties du végétal et il est, dès lors, improbable
qu’un test ELISA permette une détection aisée de ces OGM. La transformation
industrielle dénature, par ailleurs, facilement les protéines, ce qui peut poser
problème lors de l’utilisation de la méthode ELISA pour analyser des fractions
d’aliments transformés.
Compte tenu de tous ces éléments, il est clair que le test ELISA et la PCR devraient
être considérés comme complémentaires plutôt que comme des méthodes
s’excluant l’une l’autre.
Tableau 1 : synthèse comparative des méthodes ELISA et PCR
Méthode Élément testé
Durée Facilité d’utilisation Résultats
ELISA Protéine 2 à 8 heures Moyenne ; nécessite une familiarité avec les pratiques de laboratoire ; les tests sont spécifiques et varient en fonction de la culture et de la variété.
Confirment la modification génétique spécifique et permettent de quantifier.
PCR ADN 1 à 3 jours Difficile ; nécessite un équipement et une formation spécialisés.
Très sensibles avec un risque de faux positifs ; confirment la présence d’ADN GM et permettent de quantifier.
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Remarques générales et présentation du manuel
La méthode de validation est capitale tant pour les laboratoires que pour les
autorités de contrôle. Dans l’idéal, le contrôle de la performance de chaque méthode
devrait être confirmée par un nombre limité de laboratoires spécialisés afin d’obtenir
des résultats reproductibles, sensibles et spécifiques. Le Centre Commun de
Recherche de la Commission Européenne a été le premier à valider l’utilisation des
méthodes ELISA et PCR pour tester les matières premières composées de soja
Roundup Ready® et d’une méthode PCR pour le maïs Maximizer (Bt-176) et à
valider une méthode PCR pour le soja Roundup Ready® et le maïs Maximizer (Bt-
176) dans des fractions d’aliments transformés (Lipp et al., 1999, 2000 et 2001).
Depuis lors, plusieurs autres méthodes d’analyse qualitative et quantitative ont été
développées et validées. Afin d'obtenir des informations actualisées sur les
méthodes validées en vue de la détection et la quantification d’OGM, veuillez
consulter le site : http://mbg.jrc.ec.europa.eu/home/ict/methodsdatabase.htm. La
préparation d’un échantillon est essentielle pour la détection et la quantification tant
avec la méthode basée sur l’ADN qu’avec celle reposant sur la protéine. Il est
important de connaître les limitations de chaque procédure en fonction de la réponse
souhaitée (ex. : qualitative ou quantitative). Tant la taille de l’échantillon que les
procédures d’échantillonnage influencent considérablement les conclusions à tirer de
chacune de ces méthodes de test.
Une exigence fondamentale pour chacune des méthodes de détection est la
disponibilité de matériaux de référence certifiés. Produits par l’IRMM du CCR
(Trapmann et al., 2002 et 2001), les échantillons utilisés durant la formation sont des
matériaux de référence certifiés. Les caractéristiques et les certificats
correspondants sont présentés dans le module 3. Un autre élément critique, sur
lequel nous ne nous attarderons pas durant ce cours, mais qu’il est important de
mentionner, est l’homogénéisation de l’échantillon.
La Figure 1 résume les différentes étapes suivies durant le cours. L’extraction d’ADN optimisée est fondamentale pour garantir la présence et la qualité de l’ADN
extrait et amplifiable par le biais de la PCR. Cet aspect est particulièrement
important, car la majorité des denrées alimentaires présentes sur le marché et
fabriquées à partir de soja ou de maïs ont subi une importante transformation. Il est
notoire que l’ADN peut se dégrader considérablement durant la transformation
alimentaire, en particulier sous l’influence d’un traitement thermique effectué en
présence d’eau. Plus l’aliment est transformé, plus la quantité de fragments d’ADN
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
suffisamment longs et renfermant, à l’état intact, la cible dont on a besoin pour
détecter des OGM dans l’aliment transformé, risque d’être limitée. Une méthode
d’extraction d’ADN adéquate et correcte devrait, en outre, veiller à supprimer les
substances inhibitrices présentes dans l’échantillon. Ce point sera abordé dans le
module 4. Plusieurs méthodes d’extraction de l’ADN ont été élaborées et diverses
entreprises commerciales ont mis au point des kits spécialisés, prêts à l’emploi. La
performance et la validité des différents protocoles disponibles seront présentés
durant le cours. Afin d’éviter toutes implications directes avec une quelconque firme
commerciale, il a toutefois été décidé de procéder à l’extraction d’ADN en utilisant la
méthode au CTAB, un protocole validé et souple qui a fait ses preuves avec une
grande variété de matrices.
Après l’extraction d’ADN, les échantillons (ainsi que les produits de la PCR) seront
analysés par l’électrophorèse sur gel d’agarose (module 5).
Les principes, les avantages et les inconvénients de la réaction de polymérisation en chaîne seront présentés dans le module 6.
Comme mentionné ci-dessus, l’utilisation efficace de techniques modernes pour la
détection d’OGM dépend de la disponibilité d’informations précises. La détection
d’OGM nécessite au minimum une connaissance partielle de la séquence génétique
cible et du type de modification génétique. Les caractéristiques spécifiques des
lignées transgéniques du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup
Ready® seront présentées dans le module 7.
Différentes approches de la PCR ont été élaborées pour la détection d’OGM
autorisés. La spécificité de la PCR dépend du choix précis des amorces. Les
amorces de PCR peuvent être dirigées vers différents éléments utilisés dans le
processus de transformation. Une « vaste gamme » de systèmes de détection PCR,
généralement appelés « méthodes de criblage », peut être obtenue en désignant des
amorces spécifiques aux séquences les plus fréquemment utilisées dans la
transformation. Il s’agit généralement de séquences régulatrices (promoteurs et
terminateurs). Des végétaux génétiquement modifiés peuvent aussi être subdivisés
en « catégories » en fonction du gène structurel qui y est inséré. Un moyen
supplémentaire pour diriger la spécificité de la réaction consiste à choisir des
amorces spécifiques aux séquences d’ADN situées dans divers éléments génétiques
(par exemple, promoteur-gène structurel ou gène structurel-terminateur). Enfin, pour
autant que l’on dispose d’informations spécifiques et complètes sur la séquence afin
d’obtenir des méthodes réellement spécifiques à une plante génétiquement modifiée,
il est possible de mettre au point des systèmes « spécifiques de la lignée » (ou de
l’événement de transformation) en sélectionnant une combinaison de séquences
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
« uniques » présentes exclusivement dans cette lignée transformée. Pour y parvenir,
on conçoit des amorces s’hybridant dans la région de l’ADN qui établit la jonction
avec le site d’insertion. La jonction entre l’ADN inséré (ADN-T) et l’ADN hôte offre
une séquence de nucléotides unique qui constitue une cible idéale pour la réalisation
d’un test PCR très spécifique. Les méthodes utilisées durant le cours sont résumées
dans la Figure 1 et seront décrites en détail dans le module 8. La partie
expérimentale des méthodes et des protocoles est reprise dans le module 9.
Comme indiqué ci-dessus, la nécessité de quantifier la quantité d’OGM présents
dans un échantillon a conduit au développement de nombreux protocoles basés sur
la PCR, qui fournissent non seulement une réponse qualitative (présence/absence),
mais aussi une indication plus ou moins précise (en fonction de la méthode choisie)
de la quantité relative d’OGM présents dans un échantillon donné. Les deux
approches basées sur l’ADN les plus courantes sont la PCR compétitive et la PCR en temps réel (module 10). Cette dernière s’effectue à l’aide d’instruments
spécifiques et sophistiqués qui ne sont disponibles actuellement qu’auprès de
quelques entreprises commerciales. Les protocoles qui seront appliqués durant la
formation sont décrits dans le module 11.
Enfin, le module 12 présente, dans les grandes lignes, l’approche sérologique de la
détection d’organismes génétiquement modifiés. La technique ELISA y sera en
particulier exposée, tandis que le protocole permettant d’exécuter un test ELISA
spécifique au Roundup Ready® sera détaillé.
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Non exécutée durant le
cours Matériaux bruts et matériaux transformés
PCR des gènes de la lectine pour le soja et de la zéine pour le maïs
ADN végétal présent Pas d’ADN végétal détectable
Détection d’éléments régulateurs (promoteur 35S et terminateur nos)
Végétal GM Végétal non GM
Figure 1 : schéma des méthodes appliquées durant le cours
Extraction d’ADN
Contrôle de l’ADN du végétal par PCR
+
PCR de dépistage
Homogénéisation de l’échantillonnage
-
+ -
Détection spécifique d’OGM par la PCR nichée
Quantification de l’OGM par la PCR
en temps réel
Quantification de l’ADN par
spectrophotométrie
Détection d’OGM avec la méthode
ELISA
Présentation du manuel, méthodes de travail et introduction au cours 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 2
Références
Lipp, M., Anklam, E. and Stave, J.W. (2000). Validation of an immunoassay for
detection and quantification of a genetically modified soybean in food and food
fractions using reference materials: Interlaboratory study. Journal of AOAC
International 83, 919–927.
Lipp, M., Bluth, A., Eyquem, F., Kruse, L., Schimmel, H., Van den Eede, G. and
Anklam, E. (2001). Validation of a method based on polymerase chain reaction
for the detection of genetically modified organisms in various processed
foodstuffs. European Food Research Technology 212, 497-504.
Lipp, M., Brodmann, P., Pietsch, K., Pauwels, J. and Anklam, E. (1999). IUPAC
collaborative trial study of a method to detect genetically modified soy beans and
maize in dried powder. Journal of AOAC International 82, 923–928.
Pietsch, K., Waiblinger, H.-U., Brodmann, P. and Wurz, A. (1997). Screening-
Verfahren zur Identifizierung „gentechnisch veränderter” plfanzlicher
Lebensmittel. Deutsche Lebensmittel Rundschau 93, 35–38.
Trapmann. S., Catalani, P., Conneely, P., Corbisier, P., Gancberg, D., Hannes, E.,
Le Guern, L., Kramer, G. N., Prokisch, J., Robouch, P., Schimmel, H., Zeleny, R.,
Pauwels, J., Van den Eede, G., Weighardt, F., Mazzara, M. and Anklam, E.
(2002). The certification of reference materials of dry-mixed soja powder with
different mass fractions of Roundup Ready™ soja. Certified Reference Materials
IMMR-410S.
(https://irmm.jrc.ec.europa.eu/html/reference_materials_catalogue/catalogue/atta
chements/ERM-BF410_report.pdf). (Dernière connection Janvier 2010)
Trapmann, S., Le Guern, L., Prokisch, J., Robouch, P., Kramer, G. N., Schimmel, H.,
Pauwels, J., Querci, M., Van den Eede, G. and Anklam, E. (2001). The
certification of reference materials of dry mixed maize powder with different mass
fractions of MON810 maize. Certified Reference Materials IMMR-413.
(https://irmm.jrc.ec.europa.eu/html/reference_materials_catalogue/catalogue/atta
chements/ERM-BF413_report.pdf). (Dernière connection Janvier 2010)
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 3
Échantillons utilisés durant le cours
M. Querci, N. Foti
Échantillons utilisés durant le cours 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Table des matières
Module 3
Échantillons utilisés durant le cours
MATERIAUX DE REFERENCE CERTIFIES 3 COMPOSITION DES MATERIAUX BRUTS ET TRANSFORMES DISTRIBUES AUX PARTICIPANTS 4 LISTE DES ECHANTILLONS DISTRIBUES DURANT LE COURS 6 RESULTATS ESCOMPTES PAR PCR 6 REFERENCES 7
Échantillons utilisés durant le cours 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Échantillons utilisés durant le cours
Durant le cours, nous testerons différentes méthodes permettant de détecter la
présence de maïs MON810 et de soja Roundup Ready® dans divers matériels. Pour
cela nous utiliserons des mélanges de maïs (MON810) et de graines de soja (soja
Roundup Ready®) GM et non GM respectivement en différentes concentrations.
Deux types de matériau seront utilisés :
• d’une part, des matériels de référence certifiés
• et d’autre part, différents matériels bruts et transformés qui seront distribués
aux participants.
Matériels de Référence Certifiés
Les extraits de végétaux bruts qui seront utilisés durant le cours sont des Matériels
de Référence Certifiés (CRM) IRMM-410S (soja Roundup Ready®) et IRMM-413
(maïs MON810). L’IRMM-410S et l’IRMM-413 se composent deux séries de CRM à
base de poudre déshydratée de soja et de maïs respectivement avec différentes
fractions de masse (0, 0,1, 0,5, 1, 2 et 5%) de poudre déshydratée préparée à partir
de soja Roundup Ready® et de maïs MON810 génétiquement modifiés. Les CRM
ont été fabriqués par l’Institut de Matériaux et de Mesures de Référence (IRMM -
http://irmm.jrc.ec.europa.eu/html/homepage.htm) pour le compte de Fluka Chemie
AG (Buchs, Suisse) dans le cadre d’une collaboration avec l’Institut de la Santé et de
la Protection des Consommateurs (IHCP -http://ihcp.jrc.ec.europa.eu/) du Centre
Commun de Recherche de la Commission Européenne (Ispra, Italie) (Trapmann et
al., 2002 et 2001). Ces matériels servent à valider les méthodes utilisées pour
détecter les aliments génétiquement modifiés. Vu que la quantification de l’ADN ou
des protéines peut dépendre des variétés, il convient de faire preuve de prudence au
moment de tirer des conclusions quantitatives à partir des mesures effectuées sur
des échantillons inconnus.
La poudre de soja déshydratée à base de Roundup Ready® génétiquement modifié
est produite à partir de graines entières d’une lignée de soja non modifiée (Asgrow
A1900) et de soja Roundup Ready® 40-3-2 issu de l’événement génétiquement
modifié (lignée Asgrow AG5602 RR). La poudre de maïs déshydratée à base de
maïs GM MON810 a été obtenue à partir de grains entiers du cultivar DK512 non
modifié et du cultivar MON810 DK513.
Échantillons utilisés durant le cours 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Composition des matériels bruts et transformés distribués aux participants
Nous testerons différents matériels : des biscuits, des petits gâteaux cuits, des en-
cas écrasés et de la farine.
Matériels bruts
Farine mélangée : afin d’obtenir 0,5% de chaque événement OGM (poids total sec),
1% de soja RR (IRMM-410S) a été ajouté à 1% de maïs MON810 (IRMM-413). 50
mg des deux farines ont été pesés et ajoutés directement dans des tubes de réaction
prêts pour l’extraction d’ADN. La farine MON810 à 1% est un matériau de référence
certifié IRMM-413 (1% de maïs MON810).
En-cas écrasés Cet échantillon est tiré de tests d’aptitude de détection d’OGM (système GeMMA,
Round 06, matériel de test GMO-06B). Le matériau a été préparé à partir d’en-cas
déshydraté à base de soja sans GM disponibles dans le commerce et d’en-cas à
base de soja GM.
En-cas écrasé
1372 g d’en-cas écrasé sans GM, 28 g d’en-cas écrasé avec GM
Avant d’être malaxés, les deux matériels ont été moulus, puis tamisés afin d’obtenir
un mélange de mie homogène, puis mélangés pendant la nuit. Le mélange a enfin
été malaxé pendant environ une heure dans un malaxeur rotatif. Les matériels ont
été conservés à -20 °C.
Biscuits Le matériel a été produit par l’Institut de la santé et de la protection des
consommateurs du CCR et utilisé en vue de valider une méthode PCR pour le soja
Roundup Ready® et pour le maïs Maximizer (Bt-176) dans des fractions d’aliment
transformé (Lipp et al., 2001).
Le soja déshydraté et la farine extraite du maïs ont été pesés et mélangés avec les
autres ingrédients dans les proportions indiquées ci-dessous.
Les ingrédients ont été soigneusement mélangés avec 600 ml d’eau jusqu’à
obtention d'une masse homogène.
Échantillons utilisés durant le cours 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Biscuits n° 1
250 g de maïs (0% d’OGM), 250 g de soja (0% d’OGM), 300 g de farine de
froment, 200 g de sucre, 100 g de beurre, 10 g de sel, 16 g de poudre
fermentante à la vanille, 2 œufs
Celle-ci a ensuite été étalée uniformément sur une plaque de cuisson, puis cuite
pendant 10 minutes dans un four à chaleur tournante préchauffé à 180°C. La masse
a été retirée du four, couverte en vue d’éviter toute contamination et mis à refroidir
jusqu’à température ambiante. La conservation s’est faite à -20°C.
Poudre de lait de soja Cet échantillon provient du test d’aptitude de détection d’OGM Round 05 GeMMA.
1 700 g de poudre de lait de soja d’origine américaine ont été mélangés pendant
toute la nuit avec 300 g d’isolat de protéine de soja Roundup Ready®. Des sous-
échantillons individuels (10 g) ont été dispersés dans des récipients en plastique
fermés par un bouchon à visse, puis stockés à température ambiante avant la
distribution.
Biscuits MON810 Ce matériel est issu de la fabrication de l’unité Biotechnologie et OGM du CCR.
De la farine extraite de maïs déshydraté a été pesée et mélangée aux autres
ingrédients dans les proportions indiquées ci-dessous.
Biscuits MON810
200 g de farine de froment, 100 g de farine de maïs* (2*% OGM), 150 g de
sucre, 100 g de beurre, 1 œuf
* La farine de maïs MON810 à 2% a été obtenue en ajoutant de la farine de maïs
conventionnel à de la farine 100% MON810 et en malaxant le tout pendant 30
minutes.
Les ingrédients ont été soigneusement mélangés, puis étalés uniformément sur une
plaque et cuits pendant 10 minutes dans un four à chaleur tournante préchauffé à
180°C. Le matériel a ensuite été retiré du four, puis couvert pour éviter la
contamination et mis à refroidir jusqu’à température ambiante. La conservation s’est
faite à 4°C aussi longtemps que nécessaire.
Échantillons utilisés durant le cours 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Liste des échantillons distribués durant le cours
Caractéristiques % d’OGM (ingrédient spécifique)
Échantillon
Soja RR Maïs MON810
Biscuits #1 0% 0% Farine mélangée 1% 1% Farine MON810 - 1% En-cas écrasé 2,2% - Poudre de lait de soja 8,9% - Biscuits MON810
- 2%
Résultats escomptés par la PCR
Échantillon zéine lectine 35S nos E35S/hsp70(b) CTP/EPSPS
IRMM- 410S-0 (0%) - + - - - - IRMM- 410S-1 (0,1%) - + + + - + IRMM- 410S-2 (0,5%) - + + + - + IRMM- 410S-3 (1%) - + + + - + IRMM- 410S-4 (2%) - + + + - + IRMM- 413-0 (0%) + - - - - - IRMM- 413-1 (0,1%) + - + - + - IRMM- 413-2 (0,5%) + - + - + - IRMM- 413-3 (1%) + - + - + - IRMM- 413-4 (2%) + - + - + - Biscuits #1 + + - - - - Farine mélangée + + + + + + Farine MON810 + - + - + - En-cas écrasé - + + + - + Poudre de lait de soja - + + + - + Biscuits MON810
+ - + - + -
Échantillons utilisés durant le cours 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 3
Références
Lipp, M., Bluth, A., Eyquem, F., Kruse, L., Schimmel, H., Van den Eede, G. and
Anklam, E. (2001). Validation of a method based on polymerase chain reaction
for the detection of genetically modified organisms in various processed
foodstuffs. European Food Research Technology 212, 497-504.
Lipp, M., Brodmann, P., Pietsch, K., Pauwels, J. and Anklam, E. (1999). IUPAC
collaborative trial study of a method to detect genetically modified soy beans and
maize in dried powder. Journal of AOAC International 82, 923–928.
Trapmann. S., Catalani, P., Conneely, P., Corbisier, P., Gancberg, D., Hannes, E.,
Le Guern, L., Kramer, G. N., Prokisch, J., Robouch, P., Schimmel, H., Zeleny, R.,
Pauwels, J., Van den Eede, G., Weighardt, F., Mazzara, M. and Anklam, E.
(2002). The certification of reference materials of dry-mixed soja powder with
different mass fractions of Roundup Ready™ soja. Certified Reference Materials
IRMM-410S.
(https://irmm.jrc.ec.europa.eu/html/reference_materials_catalogue/catalogue/atta
chements/ERM-BF410_report.pdf). (Dernière connection Janvier 2010)
Trapmann, S., Le Guern, L., Prokisch, J., Robouch, P., Kramer, G. N., Schimmel, H.,
Pauwels, J., Querci, M., Van den Eede, G. and Anklam, E. (2001). The
certification of reference materials of dry-mixed maize powder with different mass
fractions of MON810 maize. Certified Reference Materials IRMM-413.
(https://irmm.jrc.ec.europa.eu/html/reference_materials_catalogue/catalogue/atta
chements/ERM-BF413_report.pdf). (Dernière connection Janvier 2010)
GeMMA Scheme-GMO analysis Round 06. GMO Proficiency Testing, (October
2001). Report N. GMO 06.
GeMMA Scheme-GMO analysis Round 05. GMO Proficiency Testing, (October
2001). Report N. GMO 05.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 4
Extraction et purification de l’ADN
M. Somma
Extraction et purification de l’ADN 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Table des matières
Module 4
Extraction et purification d’ADN
INTRODUCTION 3
METHODES D’EXTRACTION 4 METHODES DE PURIFICATION 4 METHODE D’EXTRACTION ET DE PURIFICATION AU CTAB 6 QUANTIFICATION DE L’ADN PAR SPECTROPHOTOMETRIE 9 PRINCIPES DE LA DETERMINATION SPECTROPHOTOMETRIQUE DE L’ADN 10 DETERMINATION DE LA CONCENTRATION EN ACIDES NUCLEIQUES 11 EXPERIENCE 14
REFERENCES 18
Extraction et purification de l’ADN 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Introduction
L’extraction et la purification des acides nucléiques sont les premières étapes dans la
plupart des études de biologie moléculaire et dans toutes les techniques d’ADN
recombinant. L’objectif des méthodes d’extraction des acides nucléiques dans le cas
présent est d’obtenir des acides nucléiques purifiés, tirés de sources diverses, afin
de pouvoir mener une analyse spécifique de détection d’OGM en utilisant la réaction
de polymérisation en chaîne (PCR). La qualité et la pureté des acides nucléiques
comptent parmi les facteurs les plus critiques pour l’analyse PCR. Afin d’obtenir des
acides nucléiques hautement purifiés exempts de tout contaminant visibles, des
méthodes d’extraction adéquates devraient être appliquées. Les contaminants
susceptibles d’inhiber la réaction PCR sont énumérés dans le Tableau 1. Afin d’éviter
un résultat « faux-négatif » du fait de la présence d’inhibiteurs de PCR dans
l’échantillon, il est vivement recommandé de réaliser une expérience de contrôle
visant à tester l’inhibition de la PCR. On recourt généralement à cette fin à une
analyse PCR spécifique pour les végétaux (eucaryotes ou chloroplastes) ou
spécifique à l’espèce.
Tableau 1. Quelques inhibiteurs de la PCR
Inhibiteur Concentration inhibitriceSDS > 0,005% Phénol > 0,2% Éthanol > 1% Isopropanol > 1% Acétate de sodium > 5 mM Chlorure de sodium > 25 mM EDTA > 0,5 mM Hémoglobine > 1 mg/ml Héparine > 0,15 i.m/ml Urée > 20 mM Mélange de réactifs > 15%
Vu qu’il existe une grande diversité de méthodes d’extraction et de purification des
acides nucléiques, le choix de la technique la plus adéquate repose généralement
sur les critères suivants :
• L’acide nucléique cible,
• L’organisme source,
• Le matériel de départ (tissu, feuille, graine, matériel transformé, etc.),
• Les résultats escomptés (rendement, pureté, temps de purification requis, etc.),
Extraction et purification de l’ADN 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
• L’application en aval (PCR, clonage, étiquetage, transfert d’ADN, RT-PCR,
synthèse d’ADNc, etc.)
Les principes de certaines des méthodologies les plus utilisées aujourd’hui pour
extraire et purifier des acides nucléiques sont décrits dans les sections suivantes.
Méthodes d’extraction
L’extraction d’acides nucléiques d’un matériau biologique requiert la lyse cellulaire,
l’inactivation des nucléases cellulaires et la séparation de l’acide nucléique souhaité
de débris cellulaires. La procédure de lyse idéale est souvent un compromis de
techniques et doit être suffisamment rigoureuse pour briser le matériau de départ
complexe (par exemple, le tissu), mais suffisamment douce pour préserver l’acide
nucléique cible. Les procédures de lyse courantes sont les suivantes :
• le rupture mécanique (ex. : broyage ou lyse hypotonique),
• le traitement chimique (ex.: lyse détergente, agents chaotropiques, réduction des
thiols)
• et la digestion enzymatique (ex.: protéinase K).
La rupture de la membrane et l’inactivation des nucléases intracellulaires peuvent
être combinées. À titre d’exemple, une solution simple peut contenir des détergents
pour solubiliser les membranes cellulaires et des sels chaotropiques puissants pour
inactiver les enzymes intracellulaires. Après la lyse cellulaire et l’inactivation du
nucléase, les débris cellulaires peuvent être aisément retirés par filtrage ou par
précipitation.
Méthodes de purification
Les méthodes de purification des acides nucléiques issus d’extraits cellulaires sont
généralement des combinaisons de deux ou plusieurs des techniques suivantes :
• extraction/précipitation,
• chromatographie,
• centrifugation et
• séparation par affinité.
Une brève description de ces techniques sera donnée dans les paragraphes suivants
(Zimmermann et al., 1998).
Extraction et purification de l’ADN 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Extraction/Précipitation
L’extraction par solvants est souvent utilisée pour éliminer les contaminants d’acides
nucléiques. À titre d’exemple, une combinaison de phénol et de chloroforme sert
fréquemment à supprimer les protéines. La précipitation par l’isopropanol ou l’éthanol
est généralement utilisée pour concentrer les acides nucléiques. Si la quantité
d’acides nucléiques cibles est faible, un véhicule inerte (tel que le glycogène) peut
être ajouté au mélange afin d’accroître l’efficacité de la précipitation. D’autres
méthodes de précipitation des acides nucléiques incluent la précipitation sélective à
l’aide de fortes concentrations de sel (« relargage ») ou la précipitation de protéines
en utilisant les changements au niveau du pH.
Chromatographie
Les méthodes chromatographiques peuvent utiliser différentes techniques de
séparation, telles que la filtration sur gel, l’échange d’ions, l’adsorption sélective ou la
liaison par affinité. La filtration sur gel exploite les propriétés du tamisage moléculaire
de particules de gel poreuses. Une matrice avec des pores d’une taille définie permet
aux petites molécules de traverser les pores par diffusion, tandis que les plus
grosses molécules sont exclues et éluées. Les molécules sont donc éluées afin de
diminuer la taille moléculaire. La chromatographie par échange d’ions est une autre
technique qui a recours à l’interaction électrostatique entre une molécule cible et un
groupe fonctionnel sur la matrice à colonne. Les acides nucléiques (polyanions
linéaires à forte charge négative) peuvent être élués des colonnes d’échange d’ions
grâce à de simples tampons de sel. Dans la chromatographie par adsorption, les
acides nucléiques sont fixés sélectivement par adsorption sur des silices ou du verre
en présence de certains sels (ex. : des sels chaotropiques), alors que d’autres
molécules biologiques ne se fixent pas. Un tampon ou une eau faible en sels peut
ensuite éluer les acides nucléiques et produire ainsi un échantillon à utiliser
directement dans des applications en aval.
Centrifugation
La centrifugation sélective est une méthode de purification puissante. À titre
d’exemple, l’ultracentrifugation isopycnique en gradients de CsCl à des forces g
élevées a été longtemps utilisée pour la purification de plasmides. La centrifugation
est souvent combinée à une autre méthode. Un exemple d’une telle utilisation est la
chromatographie à colonne rotative qui combine la filtration sur gel et la
centrifugation afin de débarrasser l’ADN ou l’ARN des contaminants de plus petit
Extraction et purification de l’ADN 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
format (sels, nucléotides, etc.), pour l’échange de tampon ou pour la sélection de
taille. Certaines procédures combinent l’adsorption sélective sur matrice
chromatographique (cf. paragraphe ci-dessus « Chromatographie ») à l’élution
centrifuge pour purifier sélectivement un type d’acide nucléique.
Séparation par affinité
Ces dernières années, un nombre croissant de méthodes de purification ont combiné
l’immobilisation par affinité d’acides nucléiques à la séparation magnétique. À titre
d’exemple, des poly(A) + mARN peuvent être liés à des particules magnétiques
revêtues de streptavidine par des oligo(dT) marqués à la biotine et le complexe de
particules peut être extrait de la solution (et des contaminants non liés) à l’aide d’un
aimant. Cette technique à phase solide simplifie la purification de l’acide nucléique,
étant donné qu’elle peut remplacer plusieurs étapes de la centrifugation, de
l’extraction organique et de la séparation de phase par une opération de séparation
magnétique unique et rapide.
Méthode d’extraction et de purification au CTAB
élaboré pour la première fois par Murray et Thompson en 1980 (Murray et
Thompson, 1980), le protocole du test au cétyltriméthylammonium bromure (CTAB) a
été publié ultérieurement, et plus précisément en 1987, par Wagner et ses collègues
(Wagner et al., 1987). La méthode convient pour l’extraction et la purification d’ADN
de végétaux et d’aliments tirés des végétaux et convient particulièrement pour la
suppression des polysaccharides et des composés polyphénoliques qui affectent la
pureté de l’ADN et donc la qualité. Cette procédure a été largement appliquée dans
la génétique moléculaire des végétaux et a déjà été testée dans des essais de
validation dans le but de détecter les OGM (Lipp et al., 1999; 2001). Plusieurs autres
variantes ont été élaborées dans le but d’adapter la méthode à une vaste plage de
matrices alimentaires brutes et transformées (Hupfer et al., 1998; Hotzel et al., 1999;
Meyer et al., 1997; Poms et al., 2001).
Principes de la méthode au CTAB : lyse, extraction et précipitation
Des cellules végétales peuvent être lysées en utilisant le détergent ionique
cétyltriméthylammonium bromure (CTAB), qui forme un complexe insoluble avec les
acides nucléiques dans un environnement à faible teneur en sels. Dans ces
Extraction et purification de l’ADN 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
conditions, les polysaccharides, les composés phénoliques et les autres
contaminants restent dans le liquide surnageant et peuvent être lavés. Le complexe
d’ADN est solubilisé en élevant la concentration en sels et précipité avec de l’éthanol
ou de l’isopropanol. Nous décrirons dans cette partie les principes des trois
principales étapes, à savoir la lyse de la membrane cellulaire, l’extraction de l’ADN
génomique et sa précipitation.
Lyse de la membrane cellulaire : comme nous l’avons mentionné précédemment,
la première étape de l’extraction d’ADN est la rupture de la cellule et de la membrane
nucléaire. À cette fin, l’échantillon homogénéisé est tout d’abord traité avec le
tampon d’extraction contenant de l’EDTA, du Tris/HCl et du CTAB. Toutes les
membranes biologiques ont une structure générale commune comprenant des
molécules de lipide et de protéines maintenues ensemble par des interactions non
covalentes.
Figure 1. Représentation simplifiée des membranes cellulaires1
Comme le montre la Figure 1, les molécules de lipides sont agencées sous forme de
double couche continue dans laquelle les molécules de protéine sont « dissoutes ».
Les extrémités des molécules de lipides se composent de « têtes » hydrophiles et de
« queues » hydrophobes. Dans la méthode au CTAB, la lyse de la membrane est
accomplie par le détergent (CTAB) contenu dans le tampon d’extraction. Comme la
composition des lipides et celle du détergent sont semblables, le composant CTAB
du tampon d’extraction a pour fonction de piéger les lipides qui constituent la cellule
et la membrane nucléique. Le mécanisme de solubilisation des lipides en utilisant un
détergent est illustré dans la Figure 2.
1 Les illustrations reprises sur cette page et sur les pages suivantes ont été mises à disposition par le Genetic Science Learning Center de l’université d’Utah, http://gslc.genetics.utah.edu.
Extraction et purification de l’ADN 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Figure 2. Solubilisation des lipides
La Figure 3 montre comment le détergent piège les lipides et les protéines,
autorisant ainsi la libération de l’ADN génomique, lorsque la membrane cellulaire est
exposée au tampon d’extraction au CTAB. Dans une concentration salique (NaCl)
spécifique, le détergent forme un complexe insoluble avec les acides nucléiques.
L’EDTA est un composant de chélation qui lie le magnésium, entre autres métaux.
Le magnésium est un cofacteur pour la DNAse. En liant le Mg à l’EDTA, l’activité de
la DNAse présente est diminuée. La combinaison Tris/HCl donne à la solution une
capacité d’atténuation du pH (un pH faible ou un pH élevé endommage l’ADN). Il est
important de souligner qu’étant donné le risque de dégradation aisée des acides
nucléiques à ce stade de la purification, le temps écoulé entre l’homogénéisation de
l’échantillon et l’ajout de la solution tampon au CTAB devrait être limité. La
purification de l’ADN est réalisée dès que la cellule et les membranes de l’organelle
(comme celles qui entourent les mitochondries et les chloroplastes) sont séparées.
Figure 3 : rupture de la membrane cellulaire et extraction de l’ADN génomique
Extraction : dans cette phase, les polysaccharides, les composés phénoliques, les
protéines et les autres lysats cellulaires dissous dans la solution aqueuse sont
séparés du complexe acide nucléique / CTAB. L’élimination des polysaccharides,
ainsi que des composés phénoliques est particulièrement importante en raison de
leur capacité à inhiber un grand nombre de réactions enzymatiques. Dans une
concentration à faible teneur en sels (< 0,5 M NaCl), les contaminants du complexe
Extraction et purification de l’ADN 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
d’acide nucléique ne précipitent pas et peuvent être enlevés par l’extraction hors de
la solution aqueuse au moyen de chloroforme. Ce dernier dénature les protéines et
facilite la séparation des phases aqueuses et organiques. Normalement, la phase
aqueuse constitue la phase supérieure. Mais si la phase aqueuse est dense, en
raison de sa concentration en sels (> 0,5 M), elle constituera la phase inférieure.
L’acide nucléique aura, en outre, tendance à se dissoudre dans la phase organique
si le pH de la solution aqueuse n’a pas été équilibré comme il se doit à une valeur de
pH comprise entre 7,8 et 8,0. Au besoin, l’extraction au chloroforme est répété deux
ou trois fois afin d’enlever complètement les impuretés de la couche aqueuse. Pour
parvenir à la meilleure récupération possible de l’acide nucléique, une rétro-
extraction de la phase organique peut être réalisée à l’aide d’une solution aqueuse
qui est ajoutée ensuite à l’extrait précédent. Une fois que le complexe d’acide
nucléique a été purifié, la dernière étape de la procédure peut être accomplie. Il s’agit
de la précipitation.
Précipitation : à ce stade final, l’acide nucléique est libéré du détergent. À cette fin,
la solution aqueuse est tout d’abord traitée à l’aide d’une solution de précipitation
composée d’un mélange de CTAB et de NaCl à concentration élevée (> 0,8 M NaCl).
Le sel est indispensable à la formation d’un précipité d’acide nucléique. L’acétate de
sodium peut être préféré au NaCl pour sa capacité de tamponnage. Dans ces
conditions, le détergent, qui est plus soluble dans l’alcool que dans l’eau, peut être
élué, tandis que l’acide nucléique précipite. Le traitement successif par 70%
d’éthanol permet une purification ou élution supplémentaire des sels résiduels.
Quantification de l’ADN par spectrophotométrie
L’ADN, l’ARN, les oligonucléotides et même les mononucléotides peuvent être
mesurés directement dans des solutions aqueuses sous forme diluée ou non diluée
en mesurant l’absorption A (également définie comme état la densité optique, DO)
en lumière ultraviolette (mais aussi dans le spectre visible). Si l’échantillon est pur
(autrement dit, s’il ne contient pas de quantité significative de contaminants tels que
des protéines, du phénol ou de l’agarose), la mesure spectrophotométrique de la
quantité de rayons ultraviolets absorbés par les bases est une opération facile et
précise. L’idéal pour cette méthode sont des tampons aqueux à faibles
concentrations ioniques (par exemple, un tampon TE). La concentration d’acides
nucléiques est généralement déterminée par une mesure effectuée à 260 nm contre
un échantillon appelé « blanc ». L’interférence par des contaminants se reconnaît par
Extraction et purification de l’ADN 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
calcul d’un « ratio ». Les protéines absorbant à 280 nm, le ratio A260/A280 est utilisé
pour estimer la pureté de l’acide nucléique. L’ADN pur devrait avoir un ratio d’environ
1,8, tandis que l’ARN pur devrait avoir une valeur d’environ 2,0. L’absorption à 230
nm reflète la contamination de l’échantillon par des substances telles que les
hydrates de carbone, les peptides, les phénols ou les composés aromatiques. Dans
le cas d’échantillons purs, le ratio A260/A230 devrait être d’environ 2,2.
Une méthode alternative, en l’occurrence la méthode de la plaque d’agarose au
bromure d’éthidium, est utile lorsqu’on ne dispose que de faibles quantités d’acide
nucléique. La quantité d’acide nucléique peut être estimée par comparaison à une
gamme de concentrations en utilisant l’intensité de la fluorescence émise par le
bromure d’éthidium lorsque celui-ci est irradié par la lumière UV.
Principes de la détermination spectrophotométrique de l’ADN
Un spectrophotomètre utilise la transmission de la lumière à travers une solution
pour déterminer la concentration d’un soluté à l’intérieur de la solution. L’appareil
fonctionne suivant un principe simple dans lequel de la lumière d’une longueur
d’onde connue traverse un échantillon et où la quantité d’énergie lumineuse
transmise est mesurée à l’aide d’une cellule photoélectrique placée de l’autre côté de
l’échantillon.
Comme le montre la Figure 4, la conception du spectrophotomètre à simple faisceau
implique l’utilisation d’une source lumineuse, d’un prisme, d’un support d’échantillon
et d’une cellule photoélectrique. Les mécanismes électriques ou mécanismes
adéquats pour contrôler l’intensité d’éclairage, la longueur d’onde et la conversion
d’énergie reçue au niveau de la cellule photoélectrique à diverses tensions sont
reliés à chacun des composants. La fluctuation des tensions s’affiche ensuite sur une
échelle exprimée en mètres ou est enregistrée sur un ordinateur à l’aide d’une
connexion en vue d’un examen ultérieur.
Figure 4. Représentation schématique de la transmission lumineuse
Extraction et purification de l’ADN 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Toutes les molécules absorbent de l’énergie radiante à une longueur d’onde
spécifique à partir de laquelle il est possible d’extrapoler la concentration d’un soluté
à l’intérieur d’une solution. Selon la loi de Beer-Lambert, il existe une relation linéaire
entre l’absorption A (également appelée densité optique, DO) et la concentration de
la macromolécule qui est donnée par l’équation suivante :
A = OD = εlc, (1)
où ε est égal au coefficient d’extinction molaire, c indique la concentration et l
représente la longueur de parcours de la cuvette. Les protéines et les acides
nucléiques absorbent la lumière dans la plage des ultraviolets dans des longueurs
d’onde comprises entre 210 et 300 nm. Comme expliqué précédemment,
l’absorbance maximale de solutions ADN et ARN est fixée à 260 nm, tandis que
l’absorbance maximale de solutions à base de protéines est de 280 nm. Dès lors,
tant les solutions d’ADN que les solutions d’ARN absorbent partiellement la lumière à
280 nm, tandis que les solutions de protéines l’absorbent partiellement à 260 nm. Le
ratio entre les valeurs à 260 nm et à 280 nm (A260/A280) fournit une estimation du
degré de pureté des acides nucléiques. Des préparations pures d’ADN et d’ARN ont
des valeurs à A260/A280 de 1,8 et 2,0 respectivement. Sur une longueur de parcours
de 10 mm avec une longueur d’onde de 260 nm, l’absorption A = 1 correspond à
environ 50 µg/ml de dsADN, environ 37 µg/ml de ssADN, 40 µg/ml d’ARN ou environ
30 µg/ml d’oligonucléotides. En cas de contamination par une protéine, le rapport
A260/A280 sera nettement inférieur aux valeurs données ci-dessus et une
quantification précise de la quantité d’acide nucléique ne pourra être envisagée. Il est
important de préciser ici que des impuretés dans les solutions d’ADN provoqués par
l’ARN ne peuvent être identifiées de manière fiable par la spectrophotométrie. Une
absorbance de 325 nm peut être utilisée pour indiquer la présence de débris dans la
solution ou révéler que la cuvette elle-même est sale.
Détermination de la concentration en acides nucléiques
Choix de la cuvette : la quantité de solution d’acide nucléique utilisée pour mesurer
l’absorbance A dépend de la capacité de la cuvette. Pour être adéquate, la cuvette
devrait être sélectionnée en fonction du taux de concentration de l’échantillon, du
facteur de dilution et du volume d’échantillon disponible. Dans la majorité des
procédures utilisées pour détecter les OGM, le volume d’ADN génomique recueilli se
situe entre 50 et 100 µl. Plusieurs types de cuvette à microvolume, d’une capacité
Extraction et purification de l’ADN 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
comprise entre 5 et 70 µl, sont utilisés pour la quantification spectroscopique de
petits volumes d’acides nucléiques.
Réglage : afin de calibrer le spectrophotomètre, il est essentiel de :
• sélectionner la longueur de chemin optique de la cuve,
• choisir le bon facteur (faire une sélection entre dsADN, ssADN, ARN),
• mesurer une solution vierge (référence) constituée soit d’eau, soit d’une solution
tampon (A260 = 0),
• veiller à ce que la référence réglée soit renouvelée périodiquement,
• mesurer une quantité connue d’acide nucléique pur afin de contrôler la fiabilité de
la référence fixée.
Mesure d’un échantillon inconnu : en fonction de la capacité de la cuvette utilisée,
des quantités spécifiques de solution d’ADN sont utilisées afin d’évaluer la
concentration (par exemple, pour une cuvette d’une capacité inférieure à 0,2 ml, on
dilue 5 µl d’ADN dans 195 µl d’eau). Après étalonnage du spectrophotomètre et de la
solution d’acide nucléique à ajouter, la cuvette est bouchonnée, la solution est
mélangée et l’absorbance est mesurée. Afin de réduire les erreurs de pipetage, la
mesure devrait être répétée au minimum deux fois en utilisant à chaque fois 5 µl de
la solution d’ADN au minimum. Des valeurs A260 inférieures à 0,02 ou comprises
entre 1 et 1,5 (en fonction de l’instrument utilisé) ne sont pas recommandées en
raison du risque d’une marge d’erreur élevée.
La concentration c d’un acide nucléique spécifique présent dans une solution se
calcule à l’aide des équations suivantes :
• ADN monobrin: c(pmol/µl) = A260/0,027
• ADN à double brin: c(pmol/µl) = A260/0,020
• ARN monobrin c(pmol/µl) = A260/0,025
• Oligonucléotide: c(pmol/µl) = A260100/1,5NA+0,71NC+1,20NG + 0,84NT
où A260 désigne l’absorbance mesurée à 260 nm.
Un exemple de valeurs d’absorbance d’ADN dans un ris de veau (calf thymus)
hautement purifié en suspension dans un tampon de TNE (1x) en partant du principe
que l’ADN de référence est dsADN où A260 = 1 pour 50 µg/ml dans une cuvette d’une
longueur de parcours de 10 mm est illustré dans le Tableau 2. La concentration
nominale de l’ADN était de 25 µg/ml.
Extraction et purification de l’ADN 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Tableau 2. Valeur d’absorbance de l’ADN de ris de veau hautement purifié dans un tampon de TNE (1x)
Longueur d’onde
Absorbance A260/A280 Conc. (µg/ml)
325 0,01 - - 280 0,28 - - 260 0,56 2,0 28 230 0,30 - -
Extraction et purification de l’ADN 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Expérience
Matériel
REMARQUE Tout le matériel utilisé doit être stérilisé avant son utilisation et tout résidu d’ADN doit
être éliminé. Afin d’éviter toute contamination, il est recommandé d’utiliser des
embouts de pipette stériles avec barrière aérosol.
• Instruments réducteurs tels qu’une lame de scalpel stérile ou un mortier
• Bain-marie ou bloc chauffant
• Microcentrifugeuse
• Micropipettes
• Mixer Vortex
• Tubes de 1,5 ml pour microcentrifugeuse
• Plateaux de pesage ou équivalents
• Spatules
• Une balance d’une précision de 0,01 g
• Tigettes
• Rack pour tubes de microcentrifugeuse
• Facultatif: dessiccateur sous vide pour sécher les culots d’ADN
Réactifs
REMARQUE Tous les produits chimiques devraient être de qualité de biologie moléculaire. L’eau
déionisée et les tampons devraient être stérilisés à l’autoclave avant leur utilisation.
Tous les produits chimiques devraient, en outre, être exempts d’ADN et d’ADNase.
• Bromure de cétyltriméthylammonium (CTAB) CAS 124-03-8
• Chloroforme
• Isopropanol
• Na2EDTA CAS 6381-92-6
• Éthanol
• NaCl
Extraction et purification de l’ADN 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
• Protéinase K
• RNAse A
• Hydrochlorure de tris(hydroxyméthyl)aminométhane (Tris-HCl)
• Eau déionisée stérile
Tampon au CTAB
20 g/l CTAB 4 g
1,4 M NaCl 16,4 g
0,1 M Tris-HCl 3,5 g
20 mM Na2EDTA 1, g
• Ajoutez 100 ml d’eau déionisée.
• Ajustez le pH à 8,0 en ajoutant 1M NaOH.
• Complétez pour obtenir 200 ml et stérilisez.
• Conservez le tampon à 4°C pendant maximum 6 mois.
Solution de précipitation au CTAB
5 g/l CTAB 1 g
0,04 M NaCl 0,5 g
• Ajoutez 100 ml d’eau déionisée.
• Ajustez le pH à 8,0 en ajoutant 1M NaOH.
• Complétez pour obtenir 200 ml et stérilisez.
• Conservez le tampon à 4°C pendant maximum 6 mois.
NaCl 1,2 M
• Dissolvez 7,0 g de NaCl dans 100 ml d’eau déionisée.
• Stérilisez et conservez à température ambiante.
Solution d’éthanol 70 % (v/v)
Mélangez 70 ml d’éthanol pur à 30 ml d’eau déionisée stérile.
RNase A 10 mg/ml Conservation à -20 °C
Extraction et purification de l’ADN 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Protéinase K 20 mg/ml Conservation à -20 °C
Procédure
La procédure requiert des conditions stériles. La contamination peut être évitée
durant la préparation des échantillons en utilisant un équipement à usage unique et
des solutions de décontamination et en évitant la formation de poussières.
• Transférez 100 mg d’un échantillon homogène dans un tube stérile de 1,5 ml
pour microcentrifugeuse.
• Ajoutez 300 µl d’eau déionisée stérile et mélangez avec une tigette
• Ajoutez 500 µl de tampon au CTAB et mélangez avec une tigette.
• Ajoutez 20 µl de protéinase K (20 mg/ml), mélangez et placez dans un incubateur
à 65°C pendant 30 à 90 minutes*. • Ajoutez 20 µl de RNAse A (10 mg/ml), mélangez et laissez incuber à 65°C
pendant 5 à 10 minutes*. • Centrifugez pendant 10 minutes à environ 16 000 xg.
• Transférez le liquide surnageant dans un tube pour microcentrifugeuse contenant
500 µl de chloroforme. Mélangez pendant 30 secondes.
• Centrifugez pendant 10 minutes à 16 000 xg jusqu’au moment où la séparation
de phase se produit.
• Transférez 500 µl de la couche supérieure dans un nouveau tube de
microcentrifugation contenant 500 µl de chloroforme et mélangez.
• Centrifugez pendant 5 minutes à 16 000 xg.
• Transférez la couche supérieure dans un nouveau tube de microcentrifugation.
• Ajoutez 2 volumes de solution de précipitation au CTAB et mélangez par
pipetage.
• Laissez incuber pendant 60 minutes à température ambiante.
• Centrifugez pendant 5 minutes à 16 000 xg.
• Jeter le liquide surnageant.
* Ces étapes facultatives supplémentaires sont désormais reprises communément dans la méthode d’extraction au CTAB afin d’améliorer le rendement de l’ADN génomique à partir de matrices très complexes.
Extraction et purification de l’ADN 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
• Dissolvez le précipité dans 350 µl NaCl (1,2 M).
• Ajoutez 350 µl de chloroforme et mélangez pendant 30 secondes.
• Centrifugez pendant 10 minutes à 16 000 xg jusqu’à ce que la séparation de
phase se produise.
• Transférez la couche supérieure dans un nouveau tube de microcentrifugation.
• Ajoutez 0,6 volume d’isopropanol et mélangez.
• Centrifugez pendant 10 minutes à 16 000 xg.
• Jetez le liquide surnageant.
• Ajoutez 500 µl de solution d’éthanol à 70% et mélangez délicatement.
• Centrifugez pendant 10 minutes à 16 000 xg.
• Jeter le liquide surnageant.
• Séchez les culots et redissolvez l’ADN dans 100 µl d’eau stérile déionisée.
La solution d’ADN peut être conservée au réfrigérateur pendant deux semaines au
maximum ou au congélateur à -20 °C pendant des périodes plus longues.
Extraction et purification de l’ADN 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
Références
Hotzel, H., Müller, W. and Sachse, K. (1999). Recovery and characterization of
residual DNA from beer as a prerequisite for the detection of genetically modified
ingredients. European Food Research Technology 209, 192-196.
Hupfer, C., Hotzel, H., Sachse, K. and Engel, K.H. (1998). Detection of the genetic
modification in heat-treated products of Bt maize by polymerase chain reaction.
Zeitschrift für Lebensmittel-Untersuchung und -Forschung A 206, 203-207.
Lipp, M., Bluth, A., Eyquem, F., Kruse, L., Schimmel, H., Van den Eede, G. and
Anklam, E. (2001). Validation of a method based on polymerase chain reaction
for the detection of genetically modified organisms in various processed
foodstuffs. European Food Research Technology 212, 497-504.
Lipp, M., Brodmann, P., Pietsch, K., Pauwels, J. and Anklam, E. (1999). IUPAC
collaborative trial study of a method to detect genetically modified soy beans and
maize in dried powder. Journal of AOAC International 82, 923–928.
Meyer, R. and Jaccaud, E. (1997). Detection of genetically modified soya in
processed food products: development and validation of PCR assay for the
specific detection of glyphosate-tolerant soybeans. In Amadò, R. Battaglia
(Eds.). Proceedings of the ninth European conference on food chemistry (Vol. 1).
Authenticity and adulteration of food-the analytical approach. 24-26 September
1997. Interlaken 1, 23-28. ISBN : 3-9521414-0-2.
Murray, M.G. and Thompson, W.F. (1980). Rapid isolation of high molecular weight
plant DNA. Nucleic Acids Research 8, 4321–4325.
Poms, R.E., Glössl, J. and Foissy, H. (2001). Increased sensitivity for detection of
specific target DNA in milk by concentration in milk fat. European Food Research
Technology 213, 361-365.
Wagner, D.B., Furnier, G.R., Saghay-Maroof, M.A., Williams, S.M., Dancik, B.P. and
Allard, R.W. (1987). Chloroplast DNA polymorphisms in lodgepole and jack pines
Extraction et purification de l’ADN 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 4
and their hybrids. Proceedings of the National Academy of Science USA 84,
2097–2100.
Zimmermann, A., Lüthy, J. and Pauli, U. (1998). Quantitative and qualitative
evaluation of nine different extraction methods for nucleic acids on soya bean
food samples. Zeitschrift für Lebensmittel-Untersuchung und -Forschung A 207,
81–90.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 5
Électrophorèse sur gel d’agarose
M. Somma, M. Querci
Électrophorèse sur gel d’agarose 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Table des matières
Module 5
Électrophorèse sur gel d’agarose
INTRODUCTION 3
PRINCIPES PHYSIQUES DE L’ELECTROPHORESE SUR GEL D’AGAROSE 3 COMPOSANTS DE L’ELECTROPHORESE SUR GEL D’AGAROSE 6 EXPERIENCE 8
REFERENCES 12
Électrophorèse sur gel d’agarose 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Introduction
L’électrophorèse sur gel est une méthode de séparation des macromolécules en
fonction de leur taille, de leur charge électrique et d’autres propriétés physiques. Le
terme « électrophorèse » décrit la migration de particules chargées sous l’influence
d’un champ électrique. Le préfixe « électro » fait référence à l’électricité et la racine
« phorèse » vient du grec phoros, qui signifie « porter d’un côté à l’autre ».
L’électrophorèse sur gel fait référence à une technique où les molécules sont
obligées de traverser une couche de gel sous l’impulsion d’un courant électrique.
L’énergie motrice de l’électrophorèse est la tension qui est appliquée à des
électrodes placées de part et d’autre de la couche de gel. Les propriétés d’une
molécule déterminent la rapidité avec laquelle un champ électrique peut traverser un
milieu gélatineux.
Diverses macromolécules biologiques importantes (ex.: acides aminés, peptides,
protéines, nucléotides et acides nucléiques) possèdent des groupes ionisables qui, à
un pH donné, se transforment en espèces chargées électriquement sous forme
tantôt de cations (+), tantôt d’anions (-). En fonction de la nature de la charge du
réseau, les particules chargées migreront soit vers la cathode, soit vers l’anode. À
titre d’exemple, lorsqu’un champ électrique traverse un gel de pH neutre, les groupes
de phosphates chargés négativement de l’ADN provoquent la migration de celui-ci
vers l’anode (Westermeier, 1997).
L’électrophorèse à travers l’agarose est une méthode utilisée de façon standard pour
séparer, identifier et purifier des fragments d’ADN. La technique est simple et facile à
réaliser et peut dissoudre des fragments d’ADN que d’autres procédures ne
permettent pas de séparer correctement. La position de l’ADN dans le gel peut, par
ailleurs, être déterminée en teintant celui-ci avec une faible concentration de bromure
d’éthidium, un fluorochrome s’intercalant entre les bases de l’ADN.
Les paragraphes suivants présenteront les principes physiques, les composants
(matrice du gel, tampon, tampon de charge et marqueur) et les méthodes de
préparation de l’électrophorèse sur gel d’agarose (Sambrook et al., 1989).
Principes physiques de l’électrophorèse sur gel d’agarose
La technique de l’électrophorèse sur gel est utilisée pour séparer les acides
nucléiques et les protéines. La séparation de macromolécules dépend de deux
variables : la charge et la masse. Lorsqu’un échantillon biologique tel qu’un ADN est
mélangé à une solution tampon et appliqué sur un gel, il se produit une interaction
Électrophorèse sur gel d’agarose 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
des deux variables. Les molécules repoussées d’un côté par le courant électrique
produit par une électrode sont attirées simultanément par le courant produit par
l’autre électrode. La force de friction du matériau composant le gel joue le rôle de
« tamis moléculaire » et sépare les molécules en fonction de leur taille. Durant
l’électrophorèse, les macromolécules sont poussées à travers les pores. Leur vitesse
de migration à travers le champ électrique dépend des facteurs suivants :
• la résistance du champ,
• la taille et la forme des molécules,
• l’hydrophobicité relative des échantillons,
• la force ionique et la température du tampon dans lequel les molécules se
déplacent.
Afin de bien comprendre la séparation des particules chargées dans l’électrophorèse
sur gel, il est important d’examiner de plus près les équations simples applicables à
l’électrophorèse. Lorsqu’une tension est appliquée entre les électrodes, un gradient
de potentiel E est généré et peut être exprimé par l’équation
E = V/d (1)
où V, mesuré en volts, désigne la tension appliquée et d, la distance en cm entre les
électrodes.
Lorsque le gradient de potentiel E est appliqué, une force F est générée sur une
molécule chargée et exprimée par l’équation :
F = Eq (2)
où q est égal à la charge en coulombs qui pèse sur la molécule. C’est cette force,
mesurée en newtons, qui pousse une molécule chargée vers une électrode.
Il existe également une résistance de friction qui ralentit le mouvement des
molécules chargées. Cette force de friction est fonction de :
• la taille hydrodynamique de la molécule,
• la forme de la molécule,
• la taille de pore du milieu dans lequel se produit l’électrophorèse,
• la viscosité du tampon.
La vélocité v d’une molécule chargée dans un champ électrique est fonction du
gradient de potentiel, de la charge et de la force de friction de la molécule et peut
être exprimée par l’équation :
v = Eq / f (3)
où f indique le coefficient de friction.
La mobilité électrophorétique M d’un ion peut alors être définie par la vélocité de l’ion
divisée par le gradient de potentiel :
Électrophorèse sur gel d’agarose 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
M = v / E (4)
L’équation (3) permet, en outre, de voir que la mobilité électrophorétique M peut être
exprimée de manière équivalente comme étant la charge de la molécule q divisée
par le coefficient de friction f :
M = q / f. (5)
Lorsqu’une différence potentielle s’applique, les molécules dotées de différentes
charges globales vont commencer à se séparer en raison de leur mobilité
électrophorétique différente. Cette mobilité électrophorétique est un paramètre
important et caractéristique d’une molécule ou d’une particule chargée et dépend de
la valeur pK du groupe chargé et de la taille de la molécule ou de la particule. Même
des molécules ayant des charges similaires commenceront à se séparer si elles ont
des tailles moléculaires différentes, attendu qu’elles auront des forces de friction
différentes. L’ADN linéaire à deux brins traverse les matrices de gel à des vitesses
qui sont inversement proportionnelles au log10 du nombre de paires de base. Les
molécules de plus grosse taille migrent plus lentement en raison de leur plus grande
traînée de frottement et de leur mouvement moins efficace à travers les pores du gel.
Le courant traversant la solution entre les électrodes est conduit principalement par
les ions du tampon, une faible proportion étant conduite par les ions de l’échantillon.
La relation entre le courant I, la tension V et la résistance R est exprimée comme
dans la loi d’Ohm :
R = V / I. (6)
Cette équation démontre que pour une résistance donnée R, il est possible
d’accélérer une séparation électrophorétique en augmentant la tension V appliquée,
ce qui pourrait engendrer une augmentation correspondante de la circulation du
courant I. La distance parcourue lors de la migration sera proportionnelle au courant
et au temps. L’augmentation de la tension V et l’augmentation correspondante du
courant I provoqueront cependant l’un des principaux problèmes posés par la plupart
des formes d’électrophorèse, en l’occurrence la génération de chaleur. Ceci peut être
illustré par l’équation suivante où le courant W (mesuré en watts) généré durant
l’électrophorèse est égal au produit de la résistance multiplié par le carré du courant :
W = I2R. (7)
Vu que la plus grande partie de l’électricité produite dans le processus
électrophorétique est dissipée sous forme de chaleur, les effets préjudiciables
suivants peuvent se produire:
• un taux accru de diffusion d’ions d’échantillon et d’ions de tampon, entraînant un
élargissement des échantillons séparés ;
Électrophorèse sur gel d’agarose 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
• la formation de courants de convection, ce qui conduit à un mélange
d’échantillons séparés ;
• l’instabilité thermique des échantillons qui sont plutôt sensibles à la chaleur (ex.:
dénaturation de l’ADN) ;
• une diminution de la viscosité du tampon et donc une réduction de la résistance
du milieu.
Composants de l’électrophorèse sur gel d’agarose
Agarose
L’agarose, un colloïde naturel extrait d’une algue, est un polysaccharide linéaire
(masse moléculaire moyenne : ~12 000 Da) composé de l’unité de répétition
fondamentale agarobiose, elle-même composée d’unités alternantes de galactose et
de 3,6-anhydrogalactose. L’agarose est très fragile et se détruit facilement sous
l’effet de manipulations. Les gels d’agarose ont de grands « pores » et sont utilisés
essentiellement pour séparer les grandes molécules d’une masse moléculaire
supérieure à 200 kDa.
Les gels d’agarose se transforment rapidement, mais avec une résolution limitée,
étant donné que les liens qui s’y forment ont tendance à être flous/diffus et à s’étaler
en se disloquant. Ceci est dû au format du pore et ne peut être contrôlé. Les gels
d’agarose sont obtenus en mettant la poudre d’agarose déshydraté en suspension
dans un tampon aqueux, puis en faisant bouillir le mélange jusqu’à ce que l’agarose
se transforme en une solution claire. Celle-ci est ensuite versée sur un moule et
mise à refroidir à température ambiante jusqu’à formation d’un gel rigide. En
durcissant, l’agarose forme une matrice dont la densité est déterminée par sa
concentration.
Tampon d’électrophorèse
La mobilité électrophorétique de l’ADN est affectée par la composition et la
résistance ionique du tampon d’électrophorèse. En l’absence d’ions, la conductance
électrique est minimale et l’ADN migre lentement, voire pas du tout. Dans un tampon
à résistance ionique élevée, la conductance électrique est très efficace et une
quantité importante de chaleur est générée. Dans le pire des cas, le gel se met à
fondre et l’ADN se dénature.
Il existe plusieurs tampons pour l’électrophorèse de l’ADN natif double brins. Ces
tampons contiennent de l’EDTA (pH 8,0) et du tris-acétate (TAE), du tris-borate
Électrophorèse sur gel d’agarose 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
(TBE) ou du tris-phosphate (TPE) à une concentration avoisinant les 50 mM (pH 7,5-
7,8). Les tampons d’électrophorèse sont généralement préparés sous forme de
solutions concentrées et conservés à température ambiante. Le TBE a été utilisé
initialement à une force de travail d’1x pour l’électrophorèse sur gel d’agarose. Une
solution fonctionnelle de 0,5x a toutefois déjà un pouvoir tampon plus que suffisant et
la quasi-totalité des électrophorèses sur gel d’agarose sont désormais exécutées en
utilisant cette concentration tampon.
Concentration d’agarose
Un fragment d’ADN d’une taille donnée migre à travers des gels à différents taux en
fonction de la concentration d’agarose. En fonction de la concentration spécifique de
l’agarose ou du tampon, des segments d’ADN contenant entre 20 et 50 000 bp
peuvent être séparés. Dans les gels horizontaux, l’agarose est généralement utilisé à
des concentrations comprises entre 0,7% et 3% (cf. Tableau 1).
Tableau 1. Concentration de gel d’agarose recommandée pour différencier des molécules d’ADN linéaires
% d’agarose Éventail de tailles d’ADN (bp)
0,75 10 000 – 15 000
1,0 500 – 10 000
1,25 300 – 5 000
1,5 200 – 4 000
2,0 100 – 2 500
2,5 50 – 1 000
ADN marqueur
La distance de migration, pour une tension, un gel d’agarose et des concentrations
de tampon donnés, dépend du poids moléculaire du matériau de départ. Les puits
situés à gauche et à droite du gel devraient, dès lors, être remplis avec un ADN
marqueur d’une taille connue. Un marqueur contient généralement un nombre défini
de fragments d’ADN connus, ce qui permet de déterminer plus facilement la taille
des ADN inconnus si une distorsion systématique du gel devait se produire en cours
d’électrophorèse.
Électrophorèse sur gel d’agarose 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Tampon de chargement
Les échantillons d’ADN à charger sur le gel d’agarose sont tout d’abord mélangés à
un tampon de chargement composé généralement d’eau, de saccharose et d’une
teinture (par exemple, du xylène cyanol, du bleu de bromophénol, du vert de
bromocrésol, etc.). La quantité maximale d’ADN pouvant être chargée dépend du
nombre de fragments. La quantité minimale d’ADN pouvant être détectée par la
photographie des gels teintés au bromure d’éthidium tourne autour des 2 ng sur une
bande de 0,5 cm de largueur. Si une largeur de bande renferme plus de 500 ng
d’ADN, le sillon sera surchargé, ce qui produira une traînée. Le tampon de
chargement a un triple objectif :
• il augmente la densité de l’échantillon en faisant en sorte que les gouttes d’ADN
tombent de façon harmonieuse dans le puits ;
• il ajoute de la couleur à l’échantillon, simplifiant ainsi le processus de
chargement ;
• il attribue une teinture à l’échantillon qui, dans un champ électrique, évolue vers
l’anode à une vitesse prévisible.
Expérience
Attention : le bromure d’éthidium est un mutagène/carcinogène puissant et modérément toxique. Veillez à toujours porter des gants lors de la manipulation de solutions et de gels contenant du bromure d’éthidium.
Matériel
• Une unité d’électrophorèse horizontale avec bloc d’alimentation électrique
• Un four à micro-ondes ou un agitateur chauffant
• Des micropipettes
• Des tubes de réaction de 1,5 ml
• Une balance précise à 0,1 g
• Des spatules
• Un rack pour tubes de réaction
• Une verrerie de laboratoire
• Un diaphanoscope (rayons UV, 312 nm)
• Du matériel d’enregistrement (par exemple, un appareil photo Polaroid ou une
caméra vidéo)
Électrophorèse sur gel d’agarose 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Réactifs
• Agarose convenant pour l’électrophorèse d’ADN
• Tris[hydroxyméthyl] aminomethane (Tris) CAS 77-68-1
• Acide borique
• Na2EDTA CAS 6381-92-6
• Bromure d’éthidium CAS 1239-45-8
• Saccharose
• Xylène cyanole FF CAS 2650-17-1
• Marqueurs d’ADN:
Lambda ADN EcoRI/HindIII digéré (ou un autre marqueur similaire
adéquat)
Marqueur d’ADN de 100 bp
10x tampon TBE (1 litre)
Tris[hydroxymethyl] aminomethane (Tris) 54,0 g
Acide borique 27,5 g
Na2EDTA 7,44 g
• Mélangez le réactif à l’eau déionisée afin d’obtenir une solution d’un litre à pH de 8,3.
• Conservez à température ambiante.
6x tampon de chargement (10 ml)
Xylène cyanole FF 0,025 g
Saccharose 4 g
• Ajoutez du saccharose et du xylène cyanole FF à de l’eau déionisée afin d’obtenir 10
ml de solution.
• Mélangez la solution, passez à l’autoclave et conservez à 4°C.
Électrophorèse sur gel d’agarose 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Procédure
• À l’aide d’une bande adhésive ou d’un autre moyen, scellez les extrémités d’un
moule en plastique propre et sec. Positionnez le peigne adéquat de façon à
former des puits complets au moment de couler la solution d’agarose.
• Diluez le tampon TBE 10x afin de préparer la quantité adéquate de tampon TBE
de 0,5 pour remplir le réservoir d’électrophorèse et préparez le gel.
• Pesez l’agarose en poudre en suivant les indications du Tableau 2 et ajoutez-y
une quantité adéquate de 0,5 x tampon TBE dans un Erlenmeyer garni d’un
couvercle lâche (généralement 150 ml de solution à base de gel pour un moule
de 15 x 15 cm et 100 ml de gel pour un moule à gel de 15 x 10 cm).
Tableau 2. Concentrations de gel d’agarose utilisées durant le cours
GM
O3
GM
O4
ZEIN
3
ZEIN
4 p3
5S-c
f3
p35S
-cr4
H
A-n
os11
8-f
HA
-nos
118-
r C
RYI
A3
CR
YIA
4 G
M07
GM
08
mg3
mg4
A
DN
géno
miq
ue
0,8 - 1% X
1,5% X X
2,0% X X X X X
• Chauffez la masse dans un four à micro-ondes ou dans un bain-marie jusqu’à
dissolution de l’agarose (contrôlez le volume de la solution après l’avoir
chauffée).
• Laissez refroidir le mélange jusqu’à une température de 50-60 °C, puis ajoutez
du bromure d’éthidium (avec une solution de réserve de 10 mg/ml) afin d’obtenir
une concentration finale de 0,2 µg/ml et mélangez le tout convenablement.
• Versez la solution sur le moule du gel et laissez le gel se figer. La quantité de gel
utilisée devrait correspondre à une épaisseur d’environ 3 à 5 mm.
• Lorsque le gel est complètement figé, retirez soigneusement le peigne et la
bande adhésive et placez le gel dans un réservoir d’électrophorèse.
• Ajoutez un tampon de 0,5 x TBE en quantité suffisante dans l’unité
d’électrophorèse pour recouvrir le gel d’une épaisseur de 2 à 5 mm.
Électrophorèse sur gel d’agarose 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Préparez les échantillons et un marqueur pour l’ADN génomique en procédant comme suit :
Échantillon Marqueur
eau 3 µl eau 6 µl tampon de chargement 2 µl tampon de charge 2 µl échantillon 5 µl λ DNA EcoR I / Hind III 2 µl 10 µl 10 µl
Préparez les échantillons et un marqueur pour les produits PCR en procédant comme suit:
Échantillon Marqueur
tampon de chargement 2 µl Marqueur ADN 100 bp 15 µl échantillon 8 µl
10 µl
• Chargez 10 µl de chaque échantillon dans des puits consécutifs et placez le
marqueur d’ADN adéquat dans le premier et le dernier puits.
• Fermez le couvercle du réservoir à gel et raccordez les fils électriques jusqu’au
moment où l’ADN migre vers l’anode, puis appliquez une tension de 5 à 10 V/cm.
• Faites migrer le gel jusqu’au moment où le xylène cyanole a migré à l’intérieur du
gel sur la distance voulue (± 40 à 60 minutes).
• Coupez le courant, retirez les fils et ôtez le couvercle du réservoir à gel.
Positionnez le gel sur une boîte d’éclairage UV et photographiez le gel.
• Jetez le gel dans la poubelle pour déchets solides à base de bromure d’éthidium
qui a été fournie.
Électrophorèse sur gel d’agarose 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 5
Références
Sambrook, J., Fritsch, E.F. and Maniatis, T. (1989). Gel electrophoresis of DNA. In:
Sambrook, J., Fritsch, E.F. and Maniatis, T. (Eds.) Molecular Cloning: a
Laboratory Manual. New York: Cold Spring Harbor Laboratory Press, Cold Spring
Harbor, NY, USA, chapter 6.
Westermeier, R. (1997). Electrophoresis in Practice: a Guide to Methods and
Applications of DNA and Protein Separation, VCH, Weinheim.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 6
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
M. Somma, M. Querci
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Table des matières
Module 6
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
INTRODUCTION 3
CONSTITUANTS, STRUCTURE ET REPLICATION DE L’ADN 3 PRINCIPES DE LA PCR 8 INSTRUMENTATION ET COMPOSANTS POUR LA PCR 12 CONCEPTION DES AMORCES POUR LA PCR 17 PCR SPECIALISEE 22 LA PCR DANS LA PRATIQUE 23
REFERENCES 30 BIBLIOGRAPHIE COMPLEMENTAIRE 32
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Introduction
La mise au point de la technique de réaction de polymérisation en chaîne (PCR) par
K. Mullis et ses collaborateurs en 1985 a révolutionné la biologie moléculaire et la
médecine moléculaire (Saiki et al., 1985). La réaction de polymérisation en chaîne
est une technique in vitro utilisée pour amplifier à l’aide d’enzymes une région
déterminée de l’ADN qui se trouve entre deux régions de séquence ADN connue.
Alors qu’autrefois seules de très petites quantités d’un gène spécifique pouvaient
être obtenues, la PCR permet maintenant d’amplifier même une seule copie de gène
à un million d’exemplaires en quelques heures.
Les techniques PCR sont devenues essentielles pour beaucoup de procédures
communes, telles que le clonage de fragments d’ADN spécifiques, la détection et
l’identification de gènes à des fins de diagnostic et en médecine légale ainsi que
dans la recherche sur les modes d’expression génique. Plus récemment, la PCR a
permis l’exploration de nouveaux domaines, tels que le contrôle de l’authenticité de
denrées alimentaires, la présence d’ADN génétiquement modifié et la contamination
microbiologique. Pour comprendre les principes de la PCR et de ses applications, il
faut examiner d’abord la nature de la molécule d’ADN. C’est pourquoi la structure et
la réplication de l’ADN sont décrites dans la section suivante.
Constituants, structure et réplication de l’ADN
Constituants. Une molécule d’ADN est constituée de deux brins complémentaires
enroulés sous forme d’hélice et composés alternativement d’acide phosphorique et
de désoxyribose, reliés transversalement par des bases (purines et pyrimidines),
prenant la forme d’une structure hélicoïdale droite qui porte des informations
génétiques encodées dans la séquence des bases. Dans les cellules eucaryotes, la
majeure partie de l’ADN est contenue dans le noyau et est appelée ADN
chromosomique. Il est séparé du reste de la cellule (cytoplasme) par une double
membrane (l’enveloppe nucléaire). D’autre part, les mitochondries et les
chloroplastes contiennent de l’ADN extrachromosomique.
Les éléments constitutifs de l’ADN, appelés nucléotides, sont les suivants:
• dATP, désoxyadénosine triphosphate;
• dGTP, désoxyguanosine triphosphate;
• dTTP, désoxythymidine triphosphate;
• dCTP, désoxycytidine triphosphate.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Par commodité, ces quatre nucléotides sont appelés dNTP (désoxynucléoside
triphosphates). Un nucléotide comporte essentiellement les trois parties suivantes:
une base purine (adénine, A, et/ou guanine, G) ou une base de pyrimidine (cytosine,
C, et/ou thymine, T), une molécule de sucre pentose (désoxyribose) et un groupe
triphosphate. Comme le montre la Figure 1, une base purine ou pyrimidine est liée à
un cycle pentose par une liaison N-glucosidique et un groupe phosphate est lié à
l’atome de carbone 5 du sucre par une liaison diester. Dans l’acide ribonucléique,
ARN, la thymine est remplacée par l’uracile (U) et la molécule de désoxyribose est
remplacée par le ribose.
Figure 1. Les composants des nucléotides (image: Andy Vierstraete, 1999)
Structure. La Figure 2 montre comment les nucléotides forment une chaîne d’ADN.
L’ADN se forme par le couplage des nucléotides entre le groupe phosphate d’un
nucléotide (qui est situé sur le cinquième atome C de la molécule de sucre) avec
l’hydroxyle sur le troisième atome C de la molécule de sucre du nucléotide
précédent. À cet effet, un groupe diphosphate se détache (avec libération d’énergie).
Cela signifie que de nouveaux nucléotides sont toujours ajoutés du côté 3' de la
chaîne. La Figure 3 montre que l’ADN est bicaténaire (sauf dans certains virus) et
que les deux brins s’apparient de manière très précise. Chaque base dans un brin
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
s’appariera avec un seul type de base dans le brin opposé pour former une paire de
bases (pb): A est toujours apparié à T par deux liaisons hydrogène; C est toujours
apparié à G par trois liaisons hydrogène. De cette façon, les deux chaînes sont
complémentaires entre elles et une chaîne peut servir de modèle pour la production
de l’autre.
Figure 2. Formation d’une chaîne d’ADN à partir des nucléotides (image: Andy Vierstraete, 1999)
Les bases forment un noyau hydrophobe à l’intérieur de la double hélice. Les sucres
et les groupes phosphate (sous leur forme anionique) constituent la couche
hydrophile externe de la molécule. Dans les conditions physiologiques, l’hélice
d’ADN bicaténaire est plus stable qu’une hélice d’ADN monocaténaire.
Réplication. L’ADN contient l’information génétique complète qui définit la structure
et la fonction d’un organisme. Trois processus différents sont responsables de la
transmission de l’information génétique:
• la réplication;
• la transcription;
• la traduction.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Figure 3. Structure de l’ADN dans une cellule (image: Andy Vierstraete, 1999)
Au cours de la réplication, un acide nucléique bicaténaire est dupliqué pour donner
des copies identiques. Ce processus perpétue l’information génétique. Lors de la
transcription, un segment d’ADN constituant un gène est lu et transcrit en une
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
séquence monocaténaire d’ARN. L’ARN se déplace du noyau vers le cytoplasme.
Enfin, pendant la traduction, la séquence d’ARN est traduite en séquence d’acides
aminés lors de la formation de la protéine (Alberts et al., 1983).
La réplication de l’ADN est le processus sur lequel la PCR est basée, et est décrite
en détail ci-après.
Pendant la réplication, la molécule d’ADN se déroule, chaque brin devenant un
modèle (matrice) pour la synthèse d’un nouveau brin complémentaire. Chaque
molécule fille, consistant en un ancien et un nouveau brin d’ADN, est une copie
exacte de la molécule parent.
Figure 4. La fourche de réplication
Plusieurs enzymes sont nécessaires pour dérouler la double hélice et pour
synthétiser un nouveau brin d’ADN. La topoisomérase et l’hélicase sont
responsables du déroulement de l’ADN par rupture de la structure superenroulée et
coupure d’un seul brin de l’ADN. Ensuite, la primase (une partie d’un agrégat de
protéines appelé primosome) fixe une petite amorce d’ARN sur l’ADN
monocaténaire, pour servir d’extrémité 3’OH à partir de laquelle l’ADN polymérase
commence la synthèse. Cette amorce d’ARN est finalement enlevée par la RNase H
et la brèche est comblée par l’ADN polymérase I. À ce stade, l’ADN
polymérase progresse le long d’une molécule monocaténaire d’ADN, incorporant des
dNTP libres pour les lier par liaison hydrogène à leur dNTP complémentaire
approprié sur le brin solitaire (A avec T et G avec C), formant une liaison
phosphodiester covalente avec le nucléotide précédent du même brin. L’énergie
stockée dans le triphosphate est utilisée pour lier de manière covalente chaque
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
nouveau nucléotide au deuxième brin en cours de formation. Il y a différentes formes
d’ADN polymérase, mais c’est l’ADN polymérase III qui est responsable de la
synthèse progressive de nouveaux brins d’ADN. L’ADN polymérase n’agit que de 5'
vers 3'. Comme un brin de la double hélice est de sens 5'-3' et l’autre de sens 3'-5',
l’ADN polymérase synthétise une deuxième copie du brin 5'-3' (brin retardé) par
petits fragments (fragments d’Okazaki) (Ogawa et Okazaki, 1980). La synthèse des
nouvelles copies du brin 5'-3' est montrée à la Figure 4. L’autre brin (brin avancé)
peut procéder à la synthèse directement, de 5' vers 3', à mesure que l’hélice se
déroule. L’ADN polymérase ne peut pas commencer à synthétiser ex novo sur un
brin unique nu, mais a besoin d’une amorce avec un groupe 3’OH libre sur lequel il
peut fixer un dNTP.
Une ligase catalyse la formation d’une liaison phosphodiester entre l’hydroxyle en 3’
et le phosphate en 5’. Le trou qui se forme lorsque l’amorce d’ARN est éliminée peut
ainsi être comblé. Il convient de noter que les protéines de liaison monocaténaires
sont importantes pour maintenir la stabilité de la fourche de réplication. Comme
l’ADN monocaténaire est très labile, c’est-à-dire instable, ces protéines s’y
fixent alors qu’il reste monocaténaire, le protégeant ainsi contre la dégradation.
Principes de la PCR
La PCR est basée sur le mécanisme de la réplication de l’ADN in vivo: l’ADN
bicaténaire est déroulé en ADN monocaténaire, puis dupliqué et «réenroulé». Cette
technique comprend les cycles répétitifs suivants:
• dénaturation de l’ADN par fusion à haute température pour convertir l’ADN
bicaténaire en ADN monocaténaire;
• hybridation à l’ADN cible de deux oligonucléotides utilisés comme amorces;
• extension de la chaîne d’ADN par addition de nucléotides à partir des
amorces en utilisant l’ADN polymérase comme catalyseur en présence d’ions
Mg2+.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Les oligonucléotides consistent généralement en séquences relativement courtes qui
sont différentes les unes des autres et complémentaires des sites de
reconnaissance flanquant le segment d’ADN cible à amplifier. Les étapes de
dénaturation de la matrice, d’hybridation des amorces et d’extension des amorces
constituent un «cycle» dans la méthode de réaction de polymérisation en chaîne. La
Figure 5 illustre les trois étapes principales du processus d’amplification PCR.
Figure 5. Les étapes de l’amplification PCR (image: Andy Vierstraete, 1999)
Après chaque cycle, les brins d’ADN nouvellement synthétisés peuvent servir de
matrices dans le cycle suivant. Comme le montre la Figure 6, le principal produit de
cette réaction exponentielle est un segment d’ADN bicaténaire dont les extrémités
sont définies par les extrémités 5' des amorces d’oligonucléotides et dont la longueur
est définie par la distance entre les amorces. Les produits d’un premier cycle
d’amplification réussi sont des molécules d’ADN de taille hétérogène dont la
longueur peut dépasser la distance entre les sites de fixation des deux amorces.
Dans le deuxième cycle, ces molécules produisent des brins d’ADN de longueur
définie qui s’accumuleront de façon exponentielle lors de cycles d’amplification
ultérieurs et formeront les produits dominants de la réaction. Ainsi, l’amplification, en
tant que nombre final de copies de la séquence cible, est exprimée par l’équation
suivante:
(2n-2n)x (1)
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
où n est le nombre de cycles, 2n est le premier produit obtenu après le premier cycle
et le deuxième produit obtenu après le deuxième cycle avec une longueur indéfinie,
et x est le nombre de copies de la matrice originelle. Potentiellement, après 20 cycles
de PCR, il y aura une amplification d’un facteur de 220, en supposant une efficacité
de 100 % pendant chaque cycle. L’efficacité d’une PCR variera d’une matrice à
l’autre et selon le degré d’optimisation atteint.
Une description détaillée des trois étapes de l’amplification PCR (dénaturation de la
matrice, hybridation des amorces et extension) est donnée dans les paragraphes ci-
après (Sambrook et al., 1989).
Figure 6. L’amplification exponentielle de l’ADN dans la PCR
Dénaturation de la matrice
Au cours de la dénaturation, le double brin s’ouvre pour donner de l’ADN
monocaténaire, et toutes les réactions enzymatiques s’arrêtent (c’est-à-dire
l’extension d’un cycle précédent). Les deux chaînes complémentaires sont séparées
par une augmentation de température. C’est ce qu’on appelle la dénaturation. Pour
obtenir la dénaturation de l’ADN, on augmente généralement la température à
environ 93 – 96 °C. De cette façon, les fortes liaisons H sont rompues et le nombre
de bases non appariées augmente. La réaction est complète lorsque tout l’ADN
bicaténaire est devenu de l’ADN monocaténaire. La température à laquelle la moitié
de l’ADN bicaténaire devient monocatenaire est appelée température de fusion, Tf.
Le type de solvant, la concentration de sel et le pH utilisés influencent le processus
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
de dénaturation. Par exemple, à faible concentration de sel, à pH élevé et en
présence de solvants organiques tels que le formaldéhyde, la température de fusion
Tf diminue. La concentration de G/C et T/A peut également influencer la valeur de la
Tf. La Tf de la structure de l’ADN contenant une quantité élevée de G/C est
supérieure à celle de l’ADN riche en T/A. Par exemple, Serratia marecescens a une
concentration de G/C approximativement d’environ 60 % et une Tf d’environ 94 °C,
tandis que Pneumococcus a approximativement 40 % de G/C et une Tf d’environ
85 °C.
Hybridation des amorces
L’hybridation, ou réhybridation, des brins d’ADN a lieu à une température plus basse
(généralement 55 – 65 °C). Une fois que la température est abaissée, les deux
chaînes complémentaires d’ADN monocaténaire se reformeront en une molécule
d’ADN bicaténaire. Au cours de cette phase, les amorces se déplacent librement et
des liaisons ioniques sont constamment formées et rompues entre l’amorce
monocaténaire et la matrice monocaténaire. Les liaisons plus stables durent un peu
plus longtemps (amorces qui correspondent exactement à l’ADN matrice) et sur ce
petit morceau d’ADN bicaténaire (matrice et amorce), la polymérase peut se fixer et
commencer à copier la matrice. Une fois que quelques bases sont incorporées, la
liaison ionique est si forte entre la matrice et l’amorce qu’elle ne se rompra pas.
Extension des amorces
Au cours de cette étape, les amorces sont étendues sur la séquence cible en
utilisant une ADN polymérase thermostable (souvent l’ADN polymérase Taq) en
présence de dNTP, ce qui aboutit à une duplication du matériel cible de départ. La
température de travail idéale pour l’ADN polymérase Taq est 72 °C. Lorsque les
amorces ont été étendues de quelques bases, elles possèdent une plus forte
attraction ionique pour la matrice, ce qui réduit la probabilité de survenue du
processus inverse. Les amorces qui ne correspondent pas exactement se détachent
de nouveau (en raison de la température plus élevée) et n’entraînent pas une
extension du fragment. Les bases (complémentaires de la matrice) sont couplées à
l’amorce du côté 3’ (la polymérase ajoute des dNTP de 5’ vers 3’ en lisant la matrice
de 3’ vers 5’). La durée des étapes d’extension des amorces peut être augmentée si
la région de l’ADN à amplifier est longue; cependant, pour la majorité des réactions
PCR, une durée d’extension de 1 minute est suffisante pour obtenir une extension
complète.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Instrumentation et composants pour la PCR
Instruments
Deux progrès majeurs ont permis d’automatiser le processus de la PCR:
a. L’utilisation d’ADN polymérases thermostables, qui résistent à l’inactivation aux
hautes températures. Ainsi, une partie aliquote initiale de polymérase peut durer
pendant un grand nombre de cycles du protocole.
b. Le développement des bains de température, qui peuvent augmenter et abaisser
rapidement leur température de manière automatisée et programmée. On les
appelle des thermocycleurs ou machines PCR.
Plusieurs types de dispositifs de variation de la température sont utilisés. Par
exemple: chauffage et refroidissement par des fluides, chauffage par résistance
électrique et refroidissement par un fluide, chauffage par résistance électrique et
refroidissement par semi-conducteurs. La Figure 7 montre un profil typique de cycles
de température pour un protocole en trois étapes.
Figure 7. Profil de cycles de température PCR
Les paramètres des cycles de température, comme la dénaturation, l’hybridation des
amorces et l’extension des amorces, déjà mentionnés, ainsi que les composants
utilisés et le nombre de cycles, décrits dans les paragraphes ci-dessous, sont
essentiels pour le succès de la PCR.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
ADN cible
En principe, la PCR peut être effectuée si au moins une copie intacte du gène cible
est présente. Un plus grand nombre de copies cibles améliore la probabilité de
succès l’amplification de l’ADN. Tout dommage, tel qu’une entaille dans l’ADN cible,
bloquera la PCR. La taille de la séquence cible peut se situer entre moins de 0,1 et
quelques kilobases. La quantité totale d’ADN généralement utilisée pour la PCR est
de 0,05 à 1,0 µg, ce qui permet la détection de copies uniques de la séquence cible.
Même si un échantillon ne doit pas être hautement purifié, certains contaminants,
tels que l’héparine, des hèmes, le formol, des chélateurs Mg2+, ainsi que des
détergents, doivent être éliminés pour éviter l’inhibition du processus d’amplification.
Amorces
D’une façon générale, les amorces utilisées ont une longueur de 16–30 nucléotides,
ce qui autorise une température d’hybridation raisonnablement élevée. Les amorces
doivent être exemptes de suites de séquences de polybases (poly-dG, par exemple)
ou de motifs répétitifs, ceux-ci pouvant s’hybrider de manière inadéquate avec la
matrice. Il convient d’éviter les séquences répétées inversées afin d’empêcher la
formation de structures secondaires dans l’amorce, ce qui empêcherait l’hybridation
avec la matrice. Les séquences complémentaires d’autres amorces utilisées dans la
PCR devraient également être évitées afin d’empêcher l’hybridation entre amorces
ou la formation de dimères d’amorce (particulièrement important pour l’extrémité 3’
de l’amorce). Si possible, l’extrémité 3’ de l’amorce devrait être riche en bases de G
et C pour une meilleure hybridation de l’extrémité qui sera étendue. La distance entre
les amorces devrait être inférieure à 10 Kb. En général, on observe une réduction
substantielle du rendement lorsque les amorces sont distantes de plus de 3 Kb
environ. Des oligonucléotides sont généralement utilisés à la concentration de 1 µM
dans la PCR, ce qui est suffisant pour au moins 30 cycles d’amplification. Une
concentration plus élevée d’oligonucléotides peut entraîner l’amplification de
séquences non cibles indésirables. Inversement, la PCR est inefficace lorsque la
concentration d’amorce est trop faible.
ADN polymérase
La méthode PCR originelle utilisait le fragment Klenow de l’ADN polymérase d’E. coli
(Saiki et al., 1985). Toutefois, cette enzyme se dénature à des températures plus
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
basses que celle requise pour la dénaturation de la plupart des matrices
bicaténaires. Ainsi, dans les premières expériences, de l’enzyme fraîche devait être
ajoutée à la réaction après chaque cycle. En outre, les échantillons devaient être
déplacés d’un bain de température à un autre pour permettre les différentes étapes
de dénaturation, d’hybridation et de polymérisation. Il est évident que l’utilisation
d’ADN polymérase thermorésistante a facilité le processus, car l’ajout d’enzymes
après chaque étape de dénaturation n’est plus nécessaire. En général, les ADN
polymérases ne peuvent incorporer que des nucléotides de l’extrémité 3’ d’un
polynucléotide. La première ADN polymérase thermostable utilisée était l’ADN
polymérase Taq, isolée dans la bactérie Thermus aquaticus (Saiki et al., 1988). Bien
que cette enzyme soit probablement celle qui est la plus largement utilisée dans les
applications de la PCR, plusieurs autres ADN polymérases sont commercialisées. Le
Tableau 1 indique les propriétés de certains ADN polymérases thermostables
actuellement utilisées pour la PCR (Newton et Graham, 1994).
Tableau 1. Caractéristiques de certaines ADN polymérases utilisées pour la PCR
Taq/ AmpliTaq® Vent™ Deep-
Vent™ Pfu Tth UITma™
Source Thermus aquaticus
Thermo-coccus litoralis
Pyrococcus GB-D
Pyrococcus Furiosus
Thermus thermophilus
Thermotoga maritima
Application
Taq: AmpliTaq naturelle: pour génie génétique
Pour génie génétique
Pour génie génétique Naturelle Pour génie
génétique Pour génie génétique
T½ d’activité à 95 ºC (mn) 40 1380 400 >120 20 >50a
Activité exonucléase 5’ 3’
Oui
Non
Non
Non
Oui
Non
Activité exonucléase 3’ 5’
Non
Oui
Oui
Oui
Non
Oui
Processivité 50-60 ? 7 ? 30-40 ? Vitesse d’extension (nt/s)
75 ? >80 60 >33 ?
Extrémités d’ADN résultantes
3’A >95 % franches
>95 % franches ? 3'A franches
PM en kDa 94 ? ? 92 94 70
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
ADN polymérase Taq/AmpliTaq®. Comme indiqué plus haut, cette enzyme a été
isolée chez la bactérie Thermus aquaticus, qui vit dans une source thermale dans le
parc national Yellowstone aux États-Unis, à des températures proches de 85 °C. La
température de travail optimale de cette enzyme est de 70–80 °C. À cette
température, la bactérie synthétise l’ADN à une vitesse de 35–100
nucléotides/seconde. Le nombre moyen de nucléotides qu’une enzyme incorpore
dans l’ADN avant de se détacher de la matrice est appelé processivité. L’ADN
polymérase AmpliTaq® est une enzyme génétiquement modifiée exprimée par E.
coli. Comme AmpliTaq® est recombinante, la pureté et la reproductibilité de cette
enzyme sont plus élevées que celles du type sauvage. Toutefois, une contamination
potentielle peut se produire pendant l’amplification de l’ADN avec certaines
séquences homologues d’E. coli. Dans ce cas, il est recommandé d’utiliser une ADN
polymérase qui n’a pas été exprimée, avec E. coli comme organisme hôte. Les ADN
polymérases tant Taq qu’AmpliTaq® possèdent une activité exonucléase 5’ 3’, qui
élimine les nucléotides en avant de la chaîne en progression.
ADN polymérases Vent™, DeepVent™, Pfu et UITma™. Ces enzymes ont une
activité exonucléase 3’ 5’ qui permet l’élimination des résidus mésappariés jusqu’à
ce qu’il se forme un terminus à bases correctement appariées. Cependant, l’activité
exonucléase 3’ 5’ peut causer une dégradation des amorces. Par conséquent, il
convient de n’ajouter l’enzyme qu’après que la réaction a commencé ou d’utiliser des
amorces chimiquement modifiées.
ADN polymérase AmpliTaqGold™. Cette enzyme consiste en une ADN
polymérase AmpliTaq inactive à la température ambiante et ne peut être activée
qu’au cours d’une période d’incubation à 94 °C. Dans ce cas, le programme du
thermocycleur devrait comprendre une période de pré-incubation à une température
de 92–95 °C. Pour la PCR « à libération contrôlée », la pré-incubation peut être
éliminée, mais au moins 10 cycles de plus que dans la PCR classique doivent être
exécutés.
Tampons de réaction et MgCl2 dans les réactions PCR
Outre les réactifs qui interviennent directement dans la réaction, la PCR requiert un
tampon approprié. La composition du tampon dépend du type et des caractéristiques
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
de l’enzyme utilisée et la plupart des fournisseurs fournissent généralement un
tampon 10x pour utilisation avec l’enzyme respective. Le tampon de réaction le plus
couramment utilisé avec l’ADN polymérase Taq/AmpliTaq® contient:
• 10 mM de Tris, pH 8,3
• 50 mM de KCl
• 1,5-2,5 mM de MgCl2
La présence de cations bivalents dans la PCR est essentielle. La concentration de
MgCl2 dans le mélange de réaction final est généralement de 0,5 à 5,0 mM, et la
concentration optimale est déterminée empiriquement (Innis et Gelfand, 1990).
Les ions Mg2+:
• forment un complexe soluble avec les dNTP, ce qui est essentiel pour
l’incorporation des dNTP,
• stimulent l’activité polymérase,
• augmentent la Tf de l’interaction amorce/matrice (et stabilisent par conséquent
l’interaction entre les deux chaînes).
En général, une faible concentration de Mg2+ conduit à un faible rendement (ou à une
production nulle), alors qu’une concentration de Mg2+ élevée entraîne une
accumulation de produits non spécifiques («mésamorçage»). Il est important d’éviter
la présence, dans la solution d’ADN matrice, d’une concentration élevée de
chélateurs tels que l’EDTA ou de groupes ioniques à charge négative tels que le
phosphate. On trouve dans la littérature actuelle des discussions sur différents
tampons et suppléments PCR, tels que le DMSO, le PEG 6000, le formamide, le
glycérol, la spermidine et des détergents non ioniques, utilisés pour accroître la
spécificité ou l’efficacité de la réaction (Roux, 1995). Certaines ADN polymérases
atteindront en effet leur niveau d’activité optimal (Rolfs et al., 1992) seulement en
présence de ces suppléments.
Désoxyribonucléoside triphosphates
Des désoxyribonucléoside triphosphates libres (dNTP) sont nécessaires pour la
synthèse de l’ADN. Les concentrations de dNTP pour la PCR devraient être de 20 à
200 µM pour chaque dNTP et les quatre dNTP devraient être utilisés à des
concentrations équivalentes pour réduire au minimum les erreurs de
mésincorporation (Innis et al., 1988). Des dNTP de grande pureté sont fournis par
plusieurs fabricants sous forme soit de quatre stocks individuels, soit de mélange des
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
quatre dNTP. Les solutions de stock de dNTP (généralement 100 mM) devraient être
ajustés à un pH de 7,0–7,5 avec 1 M de NaOH pour que le pH de la réaction finale
ne tombe pas au-dessous de 7,1 (Sambrook et al., 1989); cependant, beaucoup de
solutions de stock de dNTP sont maintenant fournies avec un pH déjà ajusté.
Nombre de cycles et effet plateau
Le nombre de cycles d’amplification nécessaires pour produire une bande visible sur
un gel dépend en grande partie de la concentration initiale d’ADN cible. Pour
amplifier 50 molécules cibles, 40–45 cycles sont recommandés, tandis que 25–30
cycles sont suffisants pour amplifier 3x105 molécules de la même concentration
(Innis et Gelfand, 1990). Cette non-proportionnalité est due à l’effet plateau, qui est
l’atténuation du taux exponentiel d’accumulation de produit dans les dernières étapes
d’une PCR, lorsque le produit atteint 0,3–1,0 nM. Cela peut être dû à la dégradation
des réactifs (dNTP, enzyme), à l’épuisement de réactifs (amorces – problème avec
les produits courts, dNTP – problème avec les produits longs), à l’inhibition du
produit final (formation de pyrophosphate), à la compétition pour les réactifs par les
produits non spécifiques, compétition pour la liaison avec les amorces par
réhybridation du produit concentré (10 nM) (Innis et Gelfand, 1990). Si le produit
désiré n’est pas obtenu en 30 cycles, un petit échantillon (1 µl) du produit amplifié
devra être prélevé, mélangé et ré-amplifié en 20–30 cycles dans un nouveau
mélange réactif, plutôt que d’augmenter le nombre de cycles. Dans certains cas où la
concentration de matrice est faible, cette ré-amplification peut produire un bon
produit, contrairement à la prolongation à 40 cycles ou plus.
Conception des amorces pour la PCR
La conception des amorces est sans doute le paramètre le plus important pour le
succès de la PCR. Toutes choses égales par ailleurs, une amorce mal conçue peut
empêcher le fonctionnement de la réaction PCR. La séquence d’amorce détermine
plusieurs choses, telles que la position et la longueur du produit, sa température de
fusion et finalement le rendement (Innis et Gelfand, 1994). Une amorce mal conçue
peut conduire à une production faible, voire nulle, en raison d’une amplification non
spécifique et/ou à la formation de dimères d’amorce, qui peuvent devenir
suffisamment compétitifs pour inhiber la formation de produit. Cette note
d’application a pour but d’établir des règles dont il convient de tenir compte lors de la
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
conception d’amorces pour la PCR. Ce sujet est traité plus en détail dans d’autres
publications (Dieffenbach et al., 1995).
Sélection des amorces
Plusieurs variables doivent être prises en considération lors de la conception des
amorces pour la PCR. En voici quelques-unes des plus importantes:
• longueur de l’amorce,
• température de fusion (Tf),
• spécificité,
• séquences d’amorce complémentaires
• teneur en G/C et suites polypyrimidine (T, C) ou polypurine (A, G),
• séquence à l’extrémité 3’.
Chacun de ces éléments essentiels est examiné dans les sections suivantes.
Longueur de l’amorce
Comme la spécificité, la température et le temps d’hybridation dépendent en partie
de la longueur de l’amorce, ce paramètre est essentiel pour le succès de la PCR. En
général, les oligonucléotides entre 18 et 24 bases sont extrêmement spécifiques de
la séquence, à condition que la température d’hybridation soit optimale. La longueur
de l’amorce est également proportionnelle à l’efficacité de l’hybridation. En général,
plus l’amorce est longue, moins l’hybridation est efficace. Le nombre de matrices
amorcées diminuant à chaque étape, cela peut aboutir à une diminution sensible de
produit amplifié. Les amorces ne devraient toutefois pas être trop courtes, à moins
que l’application l’exige spécifiquement. Comme indiqué ci-dessous, l’objectif est de
concevoir une amorce dont la température d’hybridation est d’au moins 50 °C.
La relation entre la température d’hybridation et la température de fusion est l’une
des «boîtes noires» de la PCR. Une règle générale est d’utiliser une température
d’hybridation qui est 5 °C plus basse que la température de fusion. Souvent, la
température d’hybridation déterminée de cette façon ne sera pas optimale et il faudra
procéder empiriquement pour déterminer la température optimale. À cet effet, le plus
facile est d’utiliser un thermocycleur à gradient.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Température de fusion (Tf)
Il est important de se rappeler que deux amorces sont ajoutées à une PCR dirigée
sur un site ou une cible. Les deux amorces d’oligonucléotides doivent être conçues
de sorte qu’elles aient des températures de fusion semblables. Si les amorces ne
concordent pas en termes de Tf, l’amplification sera moins efficace ou peut ne pas
fonctionner du tout, car l’amorce avec la Tf la plus élevée haut va mésamorcer aux
basses températures et l’amorce avec la Tf plus basse peut ne pas fonctionner aux
hautes températures. Les températures de fusion des oligonucléotides sont
déterminées le plus exactement à l’aide de calculs thermodynamiques du type «plus
proches voisins» avec la formule suivante:
Tfamorce = ∆H [∆S+ R ln (c/4)] -273.15°C + 16.6 log 10 [K+] (2)
où H est l’enthalpie et S est l’entropie pour la formation de l’hélice, R est la constante
molaire des gaz et c est la concentration d’amorces.
Le plus simple est d’utiliser les logiciels de conception d’amorces déjà disponibles
sur le marché (Sharrocks, 1994). Heureusement, une bonne approximation de cette
valeur (généralement valide pour les oligonucléotides de 18–24 bases) peut être
obtenue à l’aide de la formule suivante:
Tf = 2(A+T) + 4(G+C) (3)
où A, T, G et C sont les bases purine et pyrimidine.
Au Tableau 2 figurent des valeurs calculées pour des amorces de différentes
longueurs à l’aide de cette équation (appelée formule de Wallace) et en supposant
une teneur en GC de 50 % (Suggs et al., 1981).
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Tableau 2. Calcul de la température de fusion des amorces avec l’équation de Wallace
Longueur de l’amorce
Tf = 2 (A+T) + 4(G+C)
Longueur de l’amorce
Tf = 2 (A+T) + 4(G+C)
4 12 °C 22 66 °C
6 18 °C 24 72 °C
8 24 °C 26 78 °C
10 30 °C 28 84 °C
12 36 °C 30 90 °C
14 42 °C 32 96 °C
16 48 °C 34 102 °C
18 54 °C 36 108 °C
20 66 °C 38 114 °C
Les températures calculées à l’aide de la règle de Wallace sont imprécises pour les
valeurs extrêmes de ce Tableau. Lors du calcul des températures de fusion des
amorces, il convient de veiller à ce que la température de fusion du produit est
suffisamment basse pour obtenir une fusion de 100 % à 92 °C. Bien que ce
paramètre contribue à assurer une PCR plus efficace, il n’est pas toujours
nécessaire pour le succès de la PCR. En général, les produits entre 100 et 600
paires de base sont efficacement amplifiés dans de nombreuses réactions PCR. En
cas de doute, la Tf du produit peut être calculée à l’aide de la formule suivante:
Tf =81.5 + 16.6 (log10[K+] + 0.41 (%G+C)-675/longueur (4)
Spécificité
Comme mentionné plus haut, la spécificité de l’amorce dépend au moins
partiellement de la longueur de l’amorce. Il est évident qu’il y a beaucoup plus
d’oligonucléotides uniques à 24 paires de bases qu’à 15 paires de bases. Ceci dit,
les amorces doivent être choisies de telle sorte qu’elles aient une séquence unique
dans l’ADN matrice qui doit être amplifié. Une amorce conçue avec une séquence
hautement répétitive conduira à une traînée lors de l’amplification d’ADN génomique.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 21
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Toutefois, la même amorce peut donner une bande unique si un clone unique d’une
bibliothèque génomique est amplifié. Comme l’ADN polymérase Taq est active dans
une large gamme de températures, l’extension de l’amorce se produira aux basses
températures d’hybridation. Si la température est trop basse, un amorçage non
spécifique peut se produire, qui peut être étendu par la polymérase s’il y a
une homologie courte à l’extrémité 3’. En général, une température de fusion de 55–
72 °C donne les meilleurs résultats (à noter que cela correspond à une longueur
d’amorce de 18–24 bases avec la règle de Wallace).
Séquences d’amorce complémentaires
Les amorces doivent être conçues absolument sans aucune homologie intra-amorce
au-delà de 3 paires de bases. Si une amorce possède une telle région d’auto-
homologie, des structures partiellement doubles brin en «épingles à cheveux»
peuvent se former, qui perturberont l’hybridation avec la matrice. Un autre risque
connexe est l’homologie inter-amorce. L’homologie partielle dans les régions
centrales de deux amorces peut interférer avec l’hybridation. Si l’homologie se situe
à l’extrémité 3’ de l’une ou de l’autre amorce, la formation de dimères d’amorce se
produira, ce qui, par compétition, empêchera le plus souvent la formation du produit
désiré.
Teneur en G/C et suites polypyrimidine (T, C) ou polypurine (A, G)
Les amorces devraient être composées à 45-55 % de GC. La séquence d’amorce
doit être choisie de telle sorte qu’il n’y ait aucune suite poly-G ou poly-C pouvant
promouvoir une hybridation non spécifique. Les suites poly-A and poly-T doivent
également être évitées, car elles «respireront» et ouvriront des parties du complexe
amorce-matrice. Cela peut réduire l’efficacité de l’amplification. Les suites
polypyrimidine (T, C) et polypurine (A, G) devraient également être évitées.
Idéalement, l’amorce présentera un mélange presque aléatoire de nucléotides, une
teneur de 50 % en GC et une longueur d’environ 20 bases. La Tf se situera alors
entre 56 et 62 °C (Dieffenbach et al., 1995).
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 22
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Séquence à l’extrémité 3’
Il est établi que la position terminale 3’ dans les amorces PCR est essentielle pour
empêcher le mésamorçage. Le problème des homologies d’amorce se produisant
dans ces régions a déjà été examiné. Une autre variable à considérer est l’inclusion
d’un résidu G ou C à l’extrémité 3’ des amorces. Ce « crampon GC » contribue à la
fixation correcte à l’extrémité 3’ en raison de la liaison hydrogène plus forte des
résidus G/C. Cela contribue également à une plus grande efficacité de la réaction en
réduisant au minimum la «respiration» qui pourrait se produire.
PCR spécialisée
Outre l’amplification d’une séquence d’ADN cible par les procédures PCR habituelles
déjà décrites, plusieurs types spécialisés de PCR ont été mis au point pour des
applications spécifiques.
PCR nichée
Des séries d’amorces successives peuvent être utilisées pour améliorer le
rendement PCR de la séquence d’ADN cible (Newton et Graham, 1994). La PCR
nichée est effectuée en 15 à 30 cycles avec une série d’amorces, puis en 15 à 30
cycles supplémentaires avec une deuxième série d’amorces, pour une région interne
du premier produit ADN amplifié. Ainsi, le plus grand fragment produit lors des
premiers cycles de la PCR est utilisé comme matrice pour la seconde PCR. La PCR
nichée peut augmenter considérablement la sensibilité et la spécificité de
l’amplification de l’ADN. La spécificité est particulièrement améliorée parce que cette
technique élimine presque toujours tout faux produit d’amplification non spécifique.
Cela est dû au fait qu’après la première PCR il est peu probable que les produits non
spécifiques soient suffisamment complémentaires des amorces successives pour
pouvoir servir de matrice pour une amplification supplémentaire, la séquence cible
désirée étant dès lors amplifiée préférentiellement. Toutefois, le risque accru de
contamination est un inconvénient de cette sensibilité extrême et l’exécution de ces
PCR doit avoir lieu avec le plus grand soin, particulièrement en laboratoire
diagnostique.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 23
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
PCR multiplex
Alors que la PCR standard utilise généralement une paire d’amorces pour amplifier
une séquence spécifique, la PCR multiplex utilise des paires multiples d’amorces
pour amplifier simultanément un grand nombre de séquences. La présence de
nombreuses amorces PCR dans un seul tube pourrait poser beaucoup de
problèmes, tels que la formation accrue de produits PCR mésamorcés, de dimères
d’amorce et la discrimination d’amplification de fragments d’ADN plus longs (Atlas et
Bey, 1994).
Pour ce type d’amplification PCR, on choisit des amorces ayant des températures
d’hybridation semblables. Les longueurs des produits amplifiés devraient être
semblables; de grandes différences de longueur des ADN cibles favoriseront
l’amplification de la cible courte par rapport à la cible longue, ce qui aboutit à des
différences de rendement de produits amplifiés. En outre, les tampons utilisés pour la
PCR multiplex contiennent la polymérase Taq, qui diminue la compétition entre les
amplicons et la discrimination de fragments d’ADN plus longs pendant la PCR
multiplex.
Les produits de la PCR multiplex peuvent subir une hybridation supplémentaire avec
une sonde spécifique du gène pour vérification.
La PCR dans la pratique
Comme déjà indiqué dans les sections précédentes, la PCR est une puissante
technique analytique et préparatoire qui est largement utilisée. Cependant, en raison
de la nature de cette procédure, des traces de contaminants de l’ADN pourraient
servir de matrices, ce qui conduirait à l’amplification du mauvais acide nucléique
cible (faux positifs). Par conséquent, il est essentiel d’effectuer l’amplification PCR
dans un environnement exempt d’ADN. Les zones de travail physiquement séparées
et dotées d’équipements spécialisés réduisent le risque de contamination. Le respect
strict des exigences en matière de décontamination (décontamination des acides
nucléiques, prévention des aérosols, etc.) est la condition préalable la plus
importante pour réduire au maximum le taux de faux positifs. La contamination PCR
peut provenir de plusieurs sources:
• paillasses de laboratoire, équipements et dispositifs de pipetage, qui peuvent
être contaminés par des préparations ADN précédentes ou par des fragments
de restriction épurés,
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 24
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
• contamination croisée entre échantillons,
• produits d’amplifications PCR précédentes.
Cette section contient un certain nombre de recommandations, le but étant de définir
les exigences habituelles pour l’établissement et l’entretien d’un environnement
propre pour tout système de dosage basé sur la PCR, indépendamment du nombre
d’échantillons traités (Roth et al., 1997).
Méthodes physiques de prévention
Équipements de laboratoire. Afin d’éviter une contamination, des zones de travail
physiquement séparées devront être établies de la manière suivante.
1. Zone de préparation des échantillons
Cette pièce consiste en une zone où ont lieu toutes les étapes précédant
l’amplification de l’ADN matrice (par exemple, isolement et purification de l’ADN).
2. Zone de préparation de la PCR
Cette pièce «propre» est consacrée aux procédures de préparation de la PCR
(par exemple, mastermix, dilution des amorces, etc.).
3. Zone post-PCR
La zone est consacrée à l’amplification de la séquence d’ADN cible ainsi qu’à la
détection et à l’analyse des produits PCR.
En outre, il convient de respecter les règles générales suivantes.
• Toutes les pièces doivent contenir des équipements spécialisés (tabliers, gants,
réactifs et fournitures).
• Les réactifs et appareils doivent être étiquetés avec indication du contenu et de la
date de préparation.
• Utiliser un système de flux unidirectionnel, c’est-à-dire ne jamais transférer des
matières, des échantillons ou des équipements des zones post-PCR vers les
zones pré-PCR.
• Utiliser des tubes PCR jetables qui sont exempts de DNase et de RNase.
• Utiliser des embouts de pipette spéciaux résistants aux aérosols et un ensemble
de pipettes réservé exclusivement à la PCR, de préférence des pipettes à
déplacement positif.
• Si possible, préparer la PCR sous une hotte d’aspiration équipée d’un éclairage
UV. Sous la hotte d’aspiration, placer une microcentrifugeuse et des gants
jetables utilisés uniquement pour la PCR.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 25
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
• Laver périodiquement les paillasses et les étagères à l’eau de Javel à 10 %, puis
à l’éthanol à 70 %.
Manipulation des échantillons
• Toujours utiliser des techniques stériles et porter des gants neufs lors du travail
dans les zones décrites précédemment. Changer les gants fréquemment,
particulièrement si on suspecte qu’ils ont été contaminés par des solutions
contenant l’ADN matrice.
• Toujours utiliser des ustensiles en verre/plastique et des pipettes neufs ou
stérilisés pour la préparation des réactifs PCR et de l’ADN matrice.
• Stériliser à l’autoclave tous les réactifs et solutions qui peuvent subir ce
traitement sans problème pour leur performance. Bien sûr, les amorces, les
dNTP et l’ADN polymérase Taq ne devront pas être stérilisés à l’autoclave.
• Avoir à disposition son propre ensemble de réactifs et de solutions PCR qui ne
sont utilisés que pour la PCR, et stocker ces réactifs en petites parties aliquotes.
• Lors du pipetage d’ADN, éviter de créer des aérosols qui peuvent transporter des
contaminants.
• Toujours prévoir des réactions de contrôle, par exemple un contrôle négatif («pas
d’ADN») qui contient tous les composants de la réaction sauf l’ADN matrice, et
un contrôle positif qui a été utilisé avec succès dans des PCR antérieures.
Méthodes biochimiques de prévention
Uracile-ADN glycosylase. La PCR peut amplifier un milliard de fois une seule
molécule. Par conséquent, même des quantités infimes d’un contaminant peuvent
être amplifiées et conduire à un faux positif. Ces contaminants sont souvent des
produits d’amplifications PCR antérieures (contamination par transfert). C’est
pourquoi des méthodes permettant d’éviter cette contamination ont été mises au
point.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 26
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Une méthode couramment utilisée consiste à substituer le dUTP au dTTP pendant
l’amplification PCR pour produire de l’ADN contenant de l’uracile (U-ADN) (Longo et
al., 1990). Le traitement des mélanges PCR par l’uracile-ADN glycosylase (UNG)
avant l’amplification PCR, suivi du clivage des polynucléotides pyrimidine à haute
température (95 °C) dans des conditions alcalines (pendant l’étape de dénaturation
initiale) débarrassera l’échantillon de l’U-ADN contaminant (voir Figure 8).
Figure 8. Réaction à l’uracile-ADN glycosylase
Cette méthode exige bien sûr que toutes les PCR dans le laboratoire soient
effectuées avec le dUTP au lieu du dTTP.
Remarques concernant l’utilisation de produits PCR contenant du dUTP dans les
applications en aval:
• les performances des produits PCR contenant du dUTP sont aussi bonnes que
celles des produits contenant du dTTP lorsqu’ils sont utilisés comme cibles
d’hybridation ou comme matrices pour le séquençage didésoxy;
• les produits PCR contenant du dUTP peuvent être clonés directement s’ils sont
transformés en hôtes bactériens reconnaissant l’UNG;
• un substrat contenant du dUTP est aisément digéré par certaines enzymes de
restriction courantes (EcoR I et BamH I, par exemple), tandis que d’autres
présentent une activité réduite (Hpa I, Hind II, Hind III, par exemple) sur ces
substrats;
• l’utilisation d’ADN contenant du dUTP n’est pas recommandée pour les études
sur la fixation des protéines ou les interactions ADN-protéines.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 27
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
DNase I, exonucléase III. D’autres méthodes biochimiques sont basées sur le
traitement de l’ADN contaminé par la DNase I, l’exonucléase III ou par une enzyme
de restriction contenant une séquence de reconnaissance dans l’ADN cible.
Cependant, en raison des strictes conditions de réaction exigées, ces enzymes
présentent l’inconvénient de réduire l’efficacité de l’amplification PCR.
Préparation du mélange pour la réaction PCR (mastermix)
Les composants réactifs essentiels pour la PCR sont l’eau, le tampon de réaction,
une ADN polymérase thermostable, des amorces d’oligonucléotides, des
désoxynucléotides (dNTP), de l’ADN matrice (cible) et des ions magnésium (Mg2+).
En général, tous les réactifs (sauf l’ADN matrice) sont mélangés dans un seul tube
en quantités suffisantes pour le nombre de réactions à effectuer (mastermix). Le
mastermix est ensuite réparti en parties aliquotes dans plusieurs tubes et l’ADN
matrice est ajouté. L’utilisation d’une solution mastermix réduit le risque de
contamination et améliore la performance de la réaction PCR pour les raisons
suivantes:
• une qualité uniforme de la solution est garantie pour tous les réactifs pour une
série d’analyses,
• le risque de contamination du parent et des solutions résultantes est réduit,
• de plus grands volumes peuvent être prélevés par pipette,
• les pipetages sont moins nombreux, ce qui fait gagner du temps.
Le succès de l’amplification de la région d’intérêt dépend de la quantité et de la
qualité de l’ADN matrice. La quantité de matrice nécessaire dépend de la complexité
de l’échantillon d’ADN. Étant donné que la taille du génome nucléaire varie d’un
organisme à l’autre, la concentration en ADN doit être maintenue constante
(généralement 10 ng/µl). Au Tableau 3 figure une comparaison de la taille du
génome d’espèces végétales fréquemment utilisées dans la transformation de
plantes et du nombre correspondant de copies du génome dans une quantité définie
d’ADN.
Par exemple, dans un plasmide de 4 kb contenant un insert de 1 kb, 25 % de l’ADN
de départ constituent la cible d’intérêt. Inversement, un gène de 1 kb dans le génome
du maïs (5 x 109 pb) représente approximativement 0,00002 % de l’ADN de départ.
Environ 1 000 000 plus d’ADN génomique de maïs est nécessaire pour maintenir le
même nombre de copies cibles par réaction. Pour des résultats optimisés, plus de
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 28
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
104 copies de la séquence cible doivent être utilisées comme matrice initiale pour
obtenir un signal en 25–30 cycles.
Tableau 3. Comparaison de la taille du génome de certaines espèces végétales et copies correspondantes du génome dans une quantité définie d’ADN
Échantillon Taille du
génome
Copies du génome dans
1 µg d’ADN
Copies du génome dans
1 ng d’ADN
Maïs 5 x 109 pb 1,85 x 105 185
Soja 1,55 x 109 pb 5,98 x 105 598
Tabac 3,8 x 109 pb 2,43 x 105 245
Riz 4 x 108 pb 2,31 x 106 2 310
Même si, dans la pratique, moins de 10 copies d’une séquence cible peuvent être
amplifiées, dans ce cas davantage de cycles PCR peuvent être nécessaires pour
détecter un signal par électrophorèse sur gel. Les protocoles généraux couramment
appliqués considèrent un certain nombre de cycles de 30 à 40. Il convient d’être
prudent lorsqu’on augmente encore le nombre de cycles, car cela peut accroître
l’amplification non spécifique.
Contrôles
Comme indiqué dans la section précédente, on trouve des sources potentielles de
contamination partout dans le laboratoire. Les échantillons, le personnel du
laboratoire, la climatisation, les équipements et les réactifs peuvent tous être une
source de contamination. Parmi les agents contaminants, on peut citer les suivants:
1. contamination par transfert d’ADN cible amplifié lors de PCR antérieures;
2. contamination croisée entre échantillons, ce qui conduit au transfert d’ADN cible
d’un échantillon à l’autre;
3. ADN génomique de préparations d’échantillons antérieures;
4. produits de dégradation de réactions de décontamination.
Alors que les trois premières formes de contamination produisent des faux positifs, le
dernier type conduit à des faux négatifs. Cette forme de contamination, observée
pour la première fois par Niederhauser et collaborateurs en 1994, provoque
l’inhibition des réactions PCR (Niederhauser et al., 1994). En fait, la décontamination
selon la méthode UNG favorise la formation de complexes avec les amorces.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 29
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Pour obtenir des résultats fiables, des contrôles tant positifs que négatifs doivent
toujours être utilisés pendant une réaction PCR. Le Tableau 4 indique quelques-uns
des contrôles les plus couramment utilisés pour assurer la performance des
procédures d’amplification d’acide nucléique.
Tableau 4. Contrôles à introduire dans les tests basés sur la PCR
Contrôle Méthode
Contamination des réactifs par l’ADN cible
Contrôle négatif sans ADN matrice (seulement mastermix)
Spécificité de la réaction Contrôles pour trouver les produits secondaires et non spécifiques
Développement et sensibilité de la réaction
Contrôles positifs/négatifs pour vérifier que les conditions et les rendements désirés sont obtenus
Intégrité du mélange PCR Contrôle positif pour l’ADN
Contrôles positifs
L’efficacité de l’extraction de l’ADN et de son amplification doit être vérifiée au moyen
de contrôles positifs. Idéalement, les limites de détection devraient être données en
tant qu’équivalents génomiques, ce qui permettrait la production de contrôles à
sensibilité définie, avec de petits nombres de copies. En règle générale, il faut
disposer d’une préparation de référence contenant une concentration connue de
l’ADN cible à l’étude.
Contrôles négatifs
Une contamination (transfert de produits ou acides nucléiques amplifiés) peut se
produire pendant l’isolement et la purification de l’ADN cible, ainsi que pendant la
préparation du mélange de la réaction d’amplification. Il est donc nécessaire
d’ajouter un contrôle négatif au mélange de la réaction d’amplification.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 30
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Références
Alberts, B., Bray, D., Lewis, J., Raff, M., Roberts, K. and Watson, J.D. (1983).
Molecular biology of the cell. Garland Publishing, Inc., New York.
Atlas, R.M. and Bej, A.K. (1994). Polymerase Chain Reaction. In: Gerhardt, P.,
Murrey, R.G.E., Wood, W.A. and Krieg, N.R., (Eds.) Methods for general and
molecular bacteriology. Washington, D.C.: American Society for Microbiology, pp.
418–435.
Dieffenbach, C.W., Lowe, T.M.J. and Dveksler, G.S. (1995). General Concepts for
PCR Primer Design. In: Dieffenbach, C.W, and Dveksler, G.S. (Eds.) PCR
Primer: a Laboratory Manual. New York: Cold Spring Harbor Laboratory Press,
Cold Spring Harbor, NY, USA, pp. 133–155.
Innis, M.A. and Gelfand, D.H. (1990). Optimization of PCRs. In: Innis, M.A., Gelfand,
D.H., Sninsky, J.J., and White, T.J. (Eds.) PCR Protocols: a Guide to Methods
and Applications. New York: Academic Press, pp. 3–12.
Innis, M.A., and Gelfand, D.H. (1994). Optimization of PCRs. In: Innis, M.A., Gelfand,
D.H., Sninsky, J.J., and White, T.J. (Eds.) PCR Protocols: a Guide to Methods
and Applications. London: CRC Press, pp. 5–11.
Innis, M.A., Myambo, K.B., Gelfand, D.H. and Brow, M.A. (1988). DNA sequencing
with Thermus aquaticus DNA polymerase and direct sequencing of polymerase
chain reaction-amplified DNA. Proceedings of the National Academy of Science
USA 85, 9436-9440.
Longo, M.C., Berninger, M.S. and Hartley, J.L. (1990). Use of uracil DNA glycosylase
to control carry-over contamination in polymerase chain reaction. Gene 93, 125–
128.
Newton, C.R. and Graham, A. (1994). PCR. BIOS Scientific Publishers, Limited,
Oxford.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 31
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Niederhauser, C., Höfelein, C., Wegmüller, B., Lüthy, J. and Candrian, U. (1994).
Reliability of PCR Decontamination Systems. PCR Methods and Applications 4,
117–123.
Ogawa, T. and Okazaki, T. (1980). Discontinuous DNA replication. Annual Review of
Biochemistry 49, 421–457.
Roux, K.H. (1995). Optimization and troubleshooting in PCR. PCR Methods and
Applications 4, 185-194.
Rolfs, A., Schuller, I., Finckh, U. and Weber-Rolfs, I. (1992). Substances affecting
PCR: Inhibition and enhancement, 51-58. In: PCR: Clinical diagnostics and
research, Springer.
Roth, A., Mauch, H. and Göbel, U. (1997). Nucleic Acid Amplification Techniques –
Recommendations for Employing Molecular Methods in Diagnostic Routine
Microbiology Laboratories and Measures for Internal Quality Assurance. Gustav
Fischer Verlag, Stuttgart.
Saiki, R.K., Scharf, S.J., Faloona, F., Mullis, K.B., Horn, G.T., Erlich, H.A. and
Arnheim, N. (1985). Enzymatic amplification of ß-globin genomic sequences and
restriction site analysis for diagnosis of sickle cell anemia. Science 230, 1350.
Saiki, R.K. et al. (1988). Primer-directed enzymatic amplification of DNA with a
thermostable DNA polymerase. Science 239, 487.
Sambrook, J., Fritsch, E.F. and Maniatis, T. (1989). In vitro Amplification of DNA by
the Polymerase Chain Reaction. In: Sambrook, J., Fritsch, E.F. and Maniatis, T.
(Eds.) Molecular Cloning: a Laboratory Manual. New York: Cold Spring Harbor
Laboratory Press, Cold Spring Harbor, NY, USA, chapter 14.
Sharrocks, A.D. (1994). The design of primers for PCR. In: Griffin, H.G. and Griffin,
A.M (Eds.) PCR Technology: Current Innovations. London: CRC Press, pp. 5–11.
La réaction de polymérisation en chaîne (PCR) 32
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 6
Suggs, S.V., Hirose, T., Miyake, E.H., Kawashima, M.J., Johnson, K.I., and Wallace,
R.B. (1981). Using Purified Genes. In ICN-UCLA Symp. Developmental Biology,
Vol. 23, Brown, D.D. Ed., Academic Press, New York, 1981, 683.
Bibliographie complémentaire
Gayer-Herkert, G., (1992). Molekularbiologische Methoden für den Nachweis von
Mikroorganismen in Mischpopulationen – eine Literaturstudie. Bioengineering 5 + 6, 55–64.
Horton, H., Moran, L., Ochs, R., Rawn, J. and Scrimgeour, K., (1994). Principes de
Biochimie. De Boeck – Wesmael, S.A., Bruxelles.
Knippers, R. (1995). Molekulare Genetik. Georg Thieme Verlag, Stuttgart.
Kwok, S., Kellog, D.E., McKinney, N., Spasic, D., Goda, L., Levenson, C. and
Sninsky, J.J. (1990). Effects of primer-template mismatches on the polymerase
chain reaction: Human Immunodeficiency Virus 1 model studies. Nucleic Acids
Research 18, 999–1005.
Larzul, D. (1993). Le PCR: un procédé de réplication in vitro. Tec & Doc-Lavoisier,
Paris.
Stryer, L. (1991). Biochemie. Spektrum Akademischer Verlag, GmbH, Heidelberg.
Watson, D.J., Hopkins, N., Roberts, J., Steitz, J. and Weiner, A. (1988). Molecular
Biology of the Gene. The Benjamin/Cummings Publishing Company, Inc., New
York.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 7
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176
M. Querci, M. Mazzara
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Table des matières
Module 7
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176
CARACTERISTIQUES DU SOJA ROUNDUP READY® 3 CARACTERISTIQUES DU MAÏS MON810 8 CARACTERISTIQUES DU MAÏS BT-176 12
REFERENCES 18
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Caractéristiques du soja Roundup Ready®1
Identification
Désignation GTS 40-3-2
Demandeur Monsanto Canada Inc.
Espèce végétale Glycine max L. (soja)
Nouvelles
caractéristiques Tolérance nouvelle au glyphosate, matière active
de l’herbicide Roundup®
Méthode d’introduction
des caractéristiques Accélération de particules (biolistique)
Utilisation proposée Production de soja pour l’alimentation animale
(essentiellement de la farine déshuilée grillée et
des flocons) et la consommation humaine
(essentiellement de l’huile, des fractions
protéiques et des fibres alimentaires).
Contexte
Monsanto Canada Inc. a mis au point la lignée de soja GTS 40-3-2 afin de permettre
l’utilisation de glyphosate en tant que solution alternative pour le désherbage dans le
cadre de la production de soja.
La mise au point de la lignée GTS 40-3-2 repose sur la technique de l’ADN
recombinant, le principe consistant à introduire dans la variété commerciale de soja
« A5403 » (société Asgrow Seed) un gène EPSPS (5-énolpyruvyl-shikimate-3-
phosphate synthétase) tolérant au glyphosate, isolé de la souche CP4
d’Agrobacterium tumefaciens.
1 Source : Agence Canadienne d’Inspection des Aliments, Décision DD95-05.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Description des nouvelles caractéristiques
Tolérance au glyphosate
Le glyphosate, matière active du Roundup®, est un désherbant systémique de post-
levée utilisé dans le monde entier en tant qu’herbicide total. Le glyphosate agit en
tant qu’inhibiteur compétitif de la synthétase 5-énolpyruvyl-shikimate-3-phosphate
synthétase (EPSPS), une enzyme essentielle de la voie métabolique du shikimate,
qui joue un rôle dans la production des acides aminés aromatiques phénylalanine,
tyrosine et tryptophane (Figure 1). Cette inhibition de l’EPSPS provoque un arrêt de
la croissance ainsi que la mort de la plante.
Le gène inséré conférant la tolérance au glyphosate code une version bactérienne
(dérivée de la souche CP4 de l’Agrobacterium tumefaciens) de cette enzyme
essentielle, omniprésente chez les végétaux, les champignons et les micro-
Phosphoénolpyruvate + Eritrose-4-phosphate
Shikimate-3-phosphate
Phosphoénolpyruvate
Phénylalanine Tyrosine Tryptophane
Glyphosate (Roundup) N-(phosphonométhyl) glycine
5-énolpyruvyl-shikimate-3-phosphate
Figure 1 L’EPSPS catalyse la réaction du shikimate-3-phosphate et du phosphoénolpyruvate (PEP) pour former du 5-énolpyruvyl-shikimate-3-phosphate (EPSP) et du phosphate. L’EPSP est un élément intermédiaire dans le cadre de la synthèse des acides aminés aromatiques. Suite à l’inhibition de cette voie métabolique, la synthèse des protéines est interrompue, provoquant la mort de la plante. L’EPSPS est la seule cible physiologique du glyphosate dans les plantes, et aucune autre enzyme utilisant du PEP n’est inhibée par le glyphosate.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
organismes, et est extrêmement insensible au glyphosate, répondant ainsi aux
besoins métaboliques de la plante en matière d’acides aminés aromatiques.
Le gène EPSPS est sous le contrôle d’un puissant promoteur constitutif du virus de
la mosaïque du chou-fleur (P- CaMV E35S) et se termine par le terminateur du gène
de la nopaline synthase (T-nos) d’Agrobacterium tumefaciens (Figure 2). Une
séquence d’ADN d’origine végétale codant un peptide de transport vers les
chloroplastes (CTP4 de Petunia hibrida) a été clonée au 5’ du gène de tolérance au
glyphosate. Ce peptide signal, associé au gène EPSPS, facilite l’importation de
l’enzyme nouvellement traduite dans les chloroplastes, où sont situés à la fois la voie
métabolique du shikimate et les sites d’activité du glyphosate. Après son importation,
le peptide de transport est éliminé et rapidement dégradé par une protéase
spécifique.
L’EPSP synthétase est omniprésente dans la nature et ne devrait pas avoir d’effet
toxique ou allergène. Dans le cadre d’analyses comparatives avec des bases de
données sur les séquences de polypeptides toxiques ou allergènes, la séquence
d’acides aminés de l’enzyme ne présentait d’homologie majeure avec aucune toxine
ni aucun allergène connus.
Figure 2. Représentation schématique de la cassette génique du soja Roundup Ready® (modifié par Padgette et al., 1995).
Méthode de développement
La variété commerciale de soja A5403 (société Asgrow Seed) a été transformée par
le biais d’un processus de bombardement de particules d’or, à l’aide du vecteur
plasmidique PV-GMGT04 recueilli sur Escherichia coli (cf. Figure 3). Le plasmide PV-
GMGT04 contenait le gène EPSPS CP4 codant la tolérance au glyphosate, le gène
gus pour la production de ß-glucuronidase en tant que marqueur de sélection, et le
gène nptII pour l’antibiorésistance (kanamycine). Le transformant original sélectionné
présentait deux sites d’intégration, l’un avec le marqueur de sélection gus et l’autre
avec le gène de la tolérance au glyphosate. Il y a eu ségrégation indépendante de
CTP4 P-E35S CP4 EPSPS T-nos
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
ces deux sites à la génération sexuée suivante et une analyse a montré que la lignée
GTS 40-3-2 ne présentait qu’un seul site d’insertion dans lequel est uniquement
intégré le gène de la tolérance au glyphosate.
Figure 3. Carte plasmidique comprenant les éléments génétiques du vecteur PV-GMGT04 mis en œuvre dans le cadre de la transformation de la lignée 40-3-2 du soja RR (source : Monsanto, 2000)
Stabilité de l’insertion des nouvelles caractéristiques
Les données initiales (Padgette et al., 1995, 1996) indiquaient que la lignée GTS 40-
3-2 contenait une cassette génique fonctionnelle EPSPS CP4 unique, comprenant le
promoteur E35S du virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV), un peptide de
transport vers les chloroplastes, la séquence codante de l’EPSPS CP4 et le signal de
polyadénylation nos.
Aucune intégration d'une région codante de l’extérieur du gène de fusion par le
vecteur plasmidique original n’a été observée. Les générations suivantes n’ont révélé
aucune ségrégation supplémentaire du gène de fusion décrit ci-dessus, indiquant
que la lignée GTS 40-3-2 était homozygote pour ce dernier. Des analyses d’ADN sur
six générations ont démontré que l’intégration était stable.
Des études de caractérisation plus récentes ont montré que lors de l’introduction de
l’ADN, plusieurs réaménagements sont survenus, et qu’outre l’insert fonctionnel
primaire, la lignée 40-3-2 du soja Roundup Ready® contient deux petits segments
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
non fonctionnels d’ADN inséré, respectivement de 250 bp et 72 bp (Monsanto, 2000 ;
Windels et al., 2001).
Décision réglementaire
Le soja Roundup Ready® (RR) est actuellement la seule lignée de soja transgénique
homologuée pouvant être commercialisée dans l’UE. Après avoir été autorisée aux
Etats-Unis en 1994, l’importation dans l’Union Européenne a également été
accordée suite à la Décision 96/281/CE de la Commission du 3 avril 1996. Cette
décision prévoit l’importation de graines dans l’UE en vue de leur transformation en
produits non viables, englobant exclusivement l’alimentation animale, les produits
alimentaires et tout autre produit contenant des fractions de soja.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Caractéristiques du maïs MON8102
Identification
Désignation Maïs MON810 (appellation commerciale
YieldGard®)
Demandeur Monsanto Canada Inc.
Espèce végétale Zea mays L. (maïs)
Nouvelles
caractéristiques Résistance à la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis)
Méthode d’introduction
des caractéristiques
Accélération de particules (biolistique)
Utilisation proposée Production de Z. mays destiné à la consommation
humaine (mouture sèche ou humide ou huile de
graines), la production de farine et l’ensilage pour
l’alimentation animale.
Contexte
La société Monsanto Canada Inc. a créé une lignée de maïs MON810 (YieldGard®)
résistant spécifiquement à la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), permettant ainsi de
réduire les pertes de rendement dues aux dégâts causés par la chenille de pyrale,
sans avoir à recourir aux pesticides classiques.
La lignée MON810 a été mise au point par la technique de l’ADN recombinant et en
bombardant les cellules végétales de microprojectiles, ce qui permet d’y introduire un
gène codant la production d’une protéine insecticide naturelle (dérivée du Bacillus
thuringiensis ssp. kurstaki). Cette protéine lutte activement contre certaines espèces
de lépidoptères (ordre d’insectes comprenant les papillons et les mites), dont la
pyrale du maïs. Plus précisément, la protéine de la lignée MON810 est une forme
tronquée de la protéine insecticide δ-endotoxine CRYIA(b), qui protège les plants de
maïs contre les dégâts dus à l’alimentation de la chenille de la pyrale au niveau des
feuilles et des tiges.
2 Source : Agence Canadienne d’Inspection des Aliments, Décision 97-19.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Description des nouvelles caractéristiques
Résistance à la pyrale du maïs
Le Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki est une bactérie terricole à Gram positif qui
produit des endospores. Au stade de la sporulation, il produit (outre les endospores)
plusieurs cristaux de protéines insecticides, dont la protéine δ-endotoxine CRYIA(b),
qui lutte activement contre certains insectes lépidoptères comme la pyrale du maïs,
la tordeuse des bourgeons de l’épinette, la livrée, le bombyx disparate (connu
également sous le nom de spongieuse), la fausse teigne des crucifères, l’arpenteuse
du chou, la noctuelle verdoyante et la piéride du chou. Il a été démontré à maintes
reprises que cette protéine n’est pas toxique pour les humains, les autres vertébrés
et les insectes utiles (Lee et al., 1995).
La lignée MON810 a été transformée avec une copie du gène cryIA(b) sous le
contrôle du puissant promoteur constitutif 35S amélioré du virus de la mosaïque du
chou-fleur, et la séquence de tête de l’intron HSP70 du maïs (Figure 4).
La séquence codante cryIA(b) de la souche HD-1 du Bacillus thuringiensis ssp.
kurstaki a été modifiée afin d’optimiser l’expression de la protéine δ-endotoxine
CRYIA(b) des plantes. La protéine devient toxique pour les chenilles de lépidoptères
suite à une scission en plusieurs fragments, dont le noyau bioactif qui résiste à la
trypsine. On pense que l’activité insecticide résulte du fait que le fragment actif se
fixe à des récepteurs spécifiques situés au niveau des cellules épithéliales de
l’intestin moyen des insectes sensibles, ce qui provoque la formation de pores,
déséquilibre l’équilibre osmotique et finit par entraîner la lyse des cellules. Les
lépidoptères ravageurs du maïs spécifiquement sensibles à la protéine sont la pyrale
du maïs et le ver de l’épi de maïs.
La séquence d’acides animés de la toxine exprimée dans le maïs modifié s’est
révélée être identique à la séquence naturelle, et équivalente à la protéine produite
en tant que biopesticide répandu dans l’industrie des aliments biologiques.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Figure 4. Représentation schématique du gène chimère cryIA(b) du plasmide PV-ZMBK07 utilisé dans le cadre de la transformation de la lignée MON810, y compris le promoteur 35S amélioré du virus de la mosaïque du chou-fleur, l’intron 1 hsp70 du maïs et le gène synthétique δ-endotoxine cryIA(b) suivi du terminateur nos (modifié par le BATS, 2003).
Méthode de développement
La lignée MON810 résulte du génotype Hi-II du maïs à la suite d’une transformation
biolistique avec un mélange d’ADN plasmidiques : le plasmide PV-ZMBK07 porteur
du gène cryIA(b) (Figure 5) et le plasmide PV-ZMGT10 porteur des gènes EPSPS
CP4 et gox. Les deux plasmides étaient également porteurs du gène nptII (pour la
sélection bactérienne) sous le contrôle d’un promoteur bactérien, et une origine de
réplication d’un plasmide pUC (ori-pUC) nécessaire pour la réplication des plasmides
dans E. coli. Les deux vecteurs ont été introduits dans des cellules végétales
cultivées par bombardement de microprojectiles. Les cellules ayant ainsi acquis une
tolérance au glyphosate ont été sélectionnées puis cultivées dans un milieu de
culture tissulaire en vue de la régénération du végétal (Armstrong et al., 1991).
Des analyses moléculaires fournies par les auteurs indiquent que seuls les éléments
du gène chimère PV-ZMBK07 ont été intégrés dans le génome de la lignée MON810
en tant qu’insert unique, comprenant le promoteur 35S amélioré du virus de la
mosaïque du chou-fleur, la séquence de tête de la hsp70 et le gène tronqué cryIA(b).
Le signal de terminaison nos 3’, présent dans le plasmide PV-ZMBK07, s’est perdu
suite à une troncature 3’ de la cassette génique et n’a donc pas été intégré dans le
génome hôte (BATS, 2003).
Stabilité de l’insertion des nouvelles caractéristiques
Les données fournies par les auteurs montrent que la ségrégation et la stabilité
correspondaient avec un site d’insertion unique du gène cryIA(b) dans le génome
P-E35S hsp70 cryIA(b) T-nos
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
MON810. La stabilité de l’insertion a été confirmée par de nombreuses générations
de croisement.
Figure 5. Représentation schématique du plasmide PV-ZMBK07 utilisé pour la modification de la lignée MON810 (source : base de données Agbios sur la biosécurité essentielle)
La lignée de maïs a été croisée avec divers génotypes de maïs pendant 4
générations et a conservé ses propriétés de résistance contre la pyrale du maïs. La
lignée MON810 est issue de la troisième génération de rétrocroisement. La stabilité
de l’intégration de l’insert unique a été démontrée dans les trois générations par
analyse Southern Blot.
Décision réglementaire
Les plantations de maïs (lignée MON810) ont été approuvées aux Etats-Unis en
juillet 1996 par l’Agence pour la protection de l’environnement. La commercialisation
de cette lignée de maïs dans l’Union Européenne a été autorisée suite à la Décision
98/294/CE de la Commission du 22 avril 1998.
L’Agence Canadienne d’Inspection des Aliments a émis la Décision 97-19 en vue de
son homologation en tant qu’aliment et fourrage. La lignée MON810 est également
homologuée en Argentine, en Australie, au Japon, en Afrique du Sud et en Suisse.
Cette lignée de maïs est destinée à la consommation humaine (mouture humide ou
sèche ou huile de graines), la production de farine et l’ensilage pour l’alimentation
animale.
CryIA(b)
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Caractéristiques du maïs Bt-1763
Identification
Désignation Maïs Bt-176
Demandeur Ciba Seeds, filiale de Ciba-Geigy et Mycogen
Corporation
Espèce végétale Zea mays L. (maïs)
Nouvelles
caractéristiques
Résistance à la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) ;
tolérance à l’herbicide glufosinate-ammonium
Méthode d’introduction
des caractéristiques Bombardement d’embryons immatures par
accélération de particules (biolistique)
Utilisation proposée Culture à titre de maïs-grain hybride
Contexte
Ciba Seeds et Mycogen Corporation ont mis au point conjointement une lignée de
maïs résistant à la pyrale du maïs. Cette lignée, baptisée Bt-176, a été transformée
par la technique de l’ADN recombinant et par bombardement d’embryons au moyen
de microprojectiles, afin qu’elle produise une protéine insecticide issue de Bacillus
thuringiensis ssp. kurstaki, active contre certaines espèces de lépidoptères (ordre
d’insectes comprenant les papillons et les mites), dont la pyrale du maïs. Cette
protéine, forme tronquée de la δ-endotoxine CRYIA(b), protège spécifiquement les
plants de maïs contre les dégâts dus à l’alimentation des chenilles de pyrale. De
plus, cette lignée de maïs a été co-transformée par l’ajout d’un gène conférant une
tolérance à l’herbicide glufosinate-ammonium, utilisé pour sélectionner les plantes
transformées à un stade très précoce de leur développement.
Description des nouvelles caractéristiques
Résistance à la pyrale du maïs
Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki est une bactérie terricole à Gram positif qui
produit des endospores. Au stade de la sporulation, il produit (outre les endospores)
plusieurs cristaux de protéines insecticides, dont la protéine δ-endotoxine CRYIA(b),
3 Source : Agence Canadienne d’Inspection des Aliments, Décision DD96-09.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
active contre certains insectes lépidoptères comme la pyrale du maïs, la tordeuse
des bourgeons de l’épinette, la livrée, le bombyx disparate (connu également sous le
nom de spongieuse), la fausse teigne des crucifères, l’arpenteuse du chou, la
noctuelle verdoyante et la piéride du chou. Il a été démontré à maintes reprises que
cette protéine n’est pas toxique pour les humains, les autres vertébrés et les insectes
utiles (Lee et al., 1995).
Un gène synthétique cryIA(b) a été élaboré à partir de la souche HD-1 de Bacillus
thuringiensis ssp. kurstaki, codant une forme tronquée de la δ-endotoxine CRYIA(b),
et modifié de manière à mieux s’exprimer chez le maïs. Ce gène synthétique
présente une homologie d’environ 65% au niveau des nucléotides avec le gène
naturel (Koziel et al., 1993). La protéine CRYIA(b) tronquée conserve la région
insecticide de la CRYIA(b) naturelle. On pense que l’activité insecticide résulte du fait
que le fragment actif se fixe à des récepteurs spécifiques situés au niveau des
cellules épithéliales de l’intestin moyen des insectes sensibles, ce qui provoque la
formation de pores, déséquilibre l’équilibre osmotique, entraîne la lyse des cellules,
interrompt l’alimentation de l’insecte et finit par le tuer.
Le maïs Bt-176 a été transformé par l’ajout de deux gènes chimères cryIA(b)
synthétiques. L’un est lié au promoteur de transcription de la phosphoénolpyruvate
carboxylase du maïs (P-PEPC), assurant son expression dans les tissus verts. Le
second est lié au promoteur d’une protéine kinase du maïs dépendante du calcium
(P-CDPK), assurant son expression dans le pollen. Ces deux chimères se terminent
par un terminateur du virus de la mosaïque du chou-fleur (T-CaMV 35S) et
comprennent également un intron 9 du gène phosphoénolpyruvate carboxylase du
maïs (cf. Figure 6 et Figure 7).
Figure 6. Représentation schématique du gène synthétique cryIA(b) sous le contrôle du promoteur CDPK (source : Matsuoka et al., 2000).
L’expression de la protéine CRYIA(b) dans les tissus verts vise à rendre la plante
résistante contre les chenilles de la pyrale de la première génération, qui se
P-CDPK cryIA(b)
Intr. PEPC N° 9
T-35S
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
nourrissent de feuilles. Son expression dans le pollen vise les chenilles de la pyrale
de la seconde génération, qui consomment du pollen.
La protéine CRYIA(b) produite par les feuilles de maïs Bt-176 a été soumise à des
essais de digestibilité in vitro en présence de substances simulant les sucs
gastriques des mammifères. On a constaté que cette protéine est digérée de la
même manière que les protéines normalement présentes dans le régime alimentaire.
Figure 7. Représentation schématique du gène synthétique cryIA(b) sous le contrôle du promoteur PEPC (source : Matsuoka et al., 2000).
Tolérance à l’herbicide glufosinate-ammonium
Le gène bar, conférant une tolérance au glufosinate-ammonium, provient d’une
bactérie terricole commune : Streptomyces hygroscopicus. Ce gène code la
phosphinotricine acétyltransférase (PAT) sous le contrôle de transcription du
promoteur constitutif 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur, actif dans tous les
tissus de la plante, à l’exception du pollen. La phosphinotricine, un inhibiteur de la
glutamine synthétase, est la partie active du glufosinate-ammonium. L’activité
herbicide de la phosphinotricine se caractérise par une inhibition de la glutamine
synthétase, ce qui provoque une accumulation létale d’ammoniaque dans la plante.
La PAT catalyse l’acétylation de la phosphinotricine, éliminant ainsi l’activité
herbicide de cette dernière.
L’isomère L de la phosphinotricine (L-PPT) est couramment utilisé en tant
qu’herbicide total. Le L-PPT est la matière active de l’herbicide glufosinate-
ammonium mis au point par Hoechst et est connu sous le nom de BASTA. Cet
isomère est un analogue structural du glutamate, le substrat de la glutamine
synthétase (cf. la comparaison entre le L-PPT et le glutamate à la Figure 8).
T-35S cryIA(b)
Intr. PEPC N° 9
P-PEPC
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
O H H
CH3 — P — CH2 — CH2 — C — COOH HOOC — CH2— CH2 — C— COOH
OH NH2 NH2
Figure 8. L’isomère L de la phosphinotricine (à gauche) comparé au glutamate (à droite)
Le L-PPT était initialement isolé de Streptomyces viridochromogenes, qui synthétise
uniquement l’isomère L de la phosphinotricine. Le glufosinate-ammonium synthétique
est un mélange racémique équimolaire des isomères D et L du PPT (le D-PPT ne
présente aucune activité herbicide). On a démontré que la PAT agit spécifiquement
sur la phosphinotricine, aucune autre activité n’ayant été observée pour les autres
substrats ordinaires d’acétyltransférase, dont le pyruvate, la choline ou la sérine.
La PAT produite par E. coli a été soumise à des essais de digestibilité in vitro en
présence de substances simulant les sucs gastriques des mammifères. On a
constaté que cette protéine est digérée de la même manière que les protéines
normalement présentes dans le régime alimentaire.
Le gène de tolérance au glufosinate-ammonium a été co-introduit en tant que
marqueur de sélection afin que les embryons transformés puissent être identifiés en
milieu sélectif et que les gènes introduits puissent être suivis durant la sélection des
plantes. Selon un rapport de l’organisme Food Standards Australia New Zealand
(FSANZ, 2000), les données moléculaires ont révélé que la lignée Bt-176 contient
une copie du gène bar, sous le contrôle de transcription du promoteur 35S et du
terminateur 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur (respectivement P-CaMV 35S
et T-CaMV 35S) (Figure 9).
Figure 9. Représentation schématique du gène bar (source : Matsuoka et al., 2000)
P-35S
bar T-35S
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Méthode de développement
Le maïs Bt-176 résulte de la transformation biolistique de la lignée de maïs
consanguine CG00526 (Zea mays L.) avec deux plasmides. Les deux gènes
chimères synthétiques cryIA(b) ont été insérés par clonage dans un même vecteur
plasmidique (pCIB4431). Un second vecteur plasmidique (pCIB3064) renfermait le
gène bar conférant la tolérance à l’herbicide, isolé de la bactérie terricole
Streptomyces hygroscopicus. Ces deux vecteurs ont ensuite été introduits dans la
lignée de maïs CG00526 par bombardement d’embryons immatures au moyen de
microprojectiles. Des analyses moléculaires de la plante transformée ont révélé
qu’au moins deux copies de chaque construction plasmidique ont pu s’insérer dans
le génome de la lignée de maïs. Des essais ainsi que des analyses Northern Blot ont
révélé que le gène conférant la résistance à l’ampicilline (gène bla), sous le contrôle
d’un promoteur bactérien (utilisé pour la sélection des vecteurs dans les milieux
bactériens) ne s’est exprimé ni dans les feuilles, ni dans le pollen de la plante. Deux
lignées de maïs transgénique indépendantes ont été sélectionnées en vue
d’améliorer le croisement et la caractérisation : 171 et 176 (Koziel, et al., 1993).
Des études de caractérisation supplémentaires ont confirmé la présence dans le
maïs Bt-176 des gènes cryIA(b) (Koziel et al 1993), bar et bla (Privalle, 1994). Les
données communiquées par Food Standards Australia New Zealand (FSANZ, 2000)
ont également révélé qu’il peut y avoir jusqu’à six copies des gènes cryIA(b) et bla
présents dans le Bt-176, et au moins deux copies du gène bar (avec le promoteur
35S), comme démontré par l’analyse de transfert d’ADN de type Southern contre
l’ADN du maïs Bt-176 (Privalle, 1994).
Stabilité de l’insertion des nouvelles caractéristiques
Selon Food Standards Australia New Zealand (FSANZ, 2000), la production de
protéines CRYIA(b) et PAT dans les feuilles et le pollen des plantes de serre a été
jugée stable sur quatre générations de rétrocroisement successives. Des analyses
de ségrégation ont révélé une co-ségrégation mendélienne des caractéristiques de
résistance à la pyrale du maïs et de tolérance à l’herbicide. Une étude de 3240
plantes a révélé que seules cinq d’entre elles (0,15%) ont été identifiées comme
étant tolérantes au glufosinate-ammonium mais susceptibles de subir des dégâts
causés par la chenille de la pyrale du maïs.
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Décision réglementaire
En août 1995, l’Agence pour la protection de l’environnement aux Etats-Unis a
approuvé à certaines conditions la commercialisation du maïs dérivé de la lignée
176, jusqu’à l’an 2000.
La commercialisation de cette lignée de maïs a été autorisée dans l’UE suite à la
décision 97/98/CE de la Commission du 23 janvier 1997. Cette lignée de maïs est
destinée à la culture, à la production de graines, à l’ensilage, à la production de
fourrage pour l’alimentation animale et à la production de graines en vue d’un
traitement industriel (Décision 97/98/CE de la Commission).
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Références
Agbios database on Essential Biosafety. Molecular Characterization of MON810
inserted DNA. http://www.agbios.com/main.php (Dernière connection Janvier '10)
Armstrong, C. L., Green, C. E. and Phillips, R.L. (1991). Development and availability
of germplasm with high type II culture formation response. Maize Genetics
Cooperation NewsLetter 65, 92-93.
BATS (2003). Genetically Modified (GM) Crops: molecular and regulatory details.
http://www.bats.ch/gmo-watch/index.php (Dernière connection Janvier 2010)
Canadian Food Inspection Agency, Plant Products Directorate, Plant Biosafety
Office. Decision Document DD96-09: Determination of Environmental Safety of
Event 176 Bt Corn (Zea mays L.) Developed by Ciba Seeds and Mycogen
Corporation. http://www.inspection.gc.ca/english/plaveg/bio/dd/dd9609e.shtml
(Dernière connection Janvier 2010)
Canadian Food Inspection Agency, Plant Products Directorate, Plant Biosafety
Office. Decision Document DD95-05: Determination of Environmental Safety of
Monsanto Canada Inc.'s Glyphosate Tolerant Soybean (Glycine max L.) Line GTS
40-3-2. http://www.inspection.gc.ca/english/plaveg/bio/dd/dd9505e.shtml (Dernière
connection Janvier 2010)
Canadian Food Inspection Agency, Plant Products Directorate, Plant Biosafety
Office. Decision Document 97-19: Determination of the Safety of Monsanto
Canada Inc.'s YieldgardTM Insect Resistant Corn (Zea mays L.) Line MON810.
(http://www.inspection.gc.ca/english/plaveg/bio/dd/dd9719e.shtml) (Dernière
connection Janvier 2010)
Décision 97/98/CE de la Commission du 23 janvier 1997 concernant la mise sur le
marché de maïs génétiquement modifié (Zea mays L.) ayant subi la modification
combinée lui assurant les propriétés insecticides conférées par le gène Bt-
endotoxine et une meilleure tolérance à l’herbicide glufosinate-ammonium, en
application de la directive 90/220/CEE du Conseil (JO L 31, 1.2.1997, p. 69).
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
Décision 96/281/CE de la Commission du 3 avril 1996 concernant la mise sur le
marché de fèves de soja (Glycine max L.) génétiquement modifiées pour
améliorer la résistance à l’herbicide glyphosate, présentée conformément à la
directive 90/220/CEE du Conseil (JO L 107, 30.4.1996, p. 10).
Décision 98/294/CE de la Commission du 22 avril 1998 concernant la mise sur le
marché de semences de maïs génétiquement modifié (Zea mays L. lignée
MON810) en application de la directive 90/220/CEE du Conseil (JO L 131,
5.5.1998, p. 33).
Food Standards Australia New Zealand – FSANZ (formerly Australia New Zealand
Food Authority - ANZFA) (2000). Draft risk analysis report. Food produced from
insect-protected Bt-176 corn. Application 385.
http://www.foodstandards.gov.au/_srcfiles/A385%20FA.pdf (Dernière connection
Janvier 2010)
Koziel, M.G. et al. (1993). Field performance of elite transgenic maize plants
expressing an insecticidal protein derived from Bacillus thuringiensis.
BIO/Technology 11, 194–200.
Lee, T.C., Zeng, J., Bailey, M., Sims, S.R., Sanders, P.R. and Fuchs, R.L. (1995).
Assessment of equivalence of insect protected corn- and E. coli-produced B.t.k.
HD-1 protein. Plant Physiol. Suppl. 108, 151.
Matsuoka, T., Kawashima, Y., Akiyama, H., Miura, H., Goda, Y., Kusakabe, Y.,
Isshiki, K., Toyota, M., and Hino, A. (2000). A method of detecting Recombinant
DNAs from four lines of genetically modified maize. Journal of Food Hygienic
Society of Japan 41, 137-143.
Monsanto Company (2000). Updated Molecular Characterization and Safety
Assessment of Roundup Ready Soybean Event 40-3-2. Monsanto Report,
Product Safety Centre.
Padgette, S.R., Kolacz, K.H., Delannay, X., Re, D.B., LaVallee, B.J., Tinius, C.N.,
Rhodes, W.K., Otero, Y.I., Barry, G.F., Eichholtz, D.A., Peschke, V.M., Nida, D.L.,
Taylor, N.B. and Kishore, G.M. (1995). Development, identification, and
Caractéristiques du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du maïs Bt-176 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 7
characterization of a glyphosate-tolerant soybean line. Crop Science 35, 1451–
1461.
Padgette, S.R., Re, D.B., Barry, G.F., Eicholtz, D.E., Delannay, X., Fuchs, R.L.,
Kishore, G.M., and Fraley, R.T. (1996). New weed control opportunities:
Development of soybeans with a Roundup Ready gene. In Duke, S.O. (ed.)
Herbicide-Resistant Crops. Agricultrual, Economic, Regulatory and Technical
Aspects. CRC Lewis Publishers., pp 53-84.
Privalle, L. (1994). Quantification of Cry1A(b) and PAT proteins in Bt corn (corn)
tissues, whole plants and silage. Performing laboratory: Ciba Seeds Agricultural
Biotechnology Research Unit, Ciba-Geigy Corporation, Research Triangle Park,
NC, USA. Study No CAB-009-94
Windels, P., Taverniers, I., Depicker, A., Van Bockstaele, E. and De Loose, M.
(2001). Characterisation of the Roundup Ready soybean insert. European Food
Research Technology 213, 107-112.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 8
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel
M. Querci, M. Mazzara
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Table des matières
Module 8
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel
CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES PCR QUALITATIFS DECRITS DANS LE MANUEL 3 PCR SPECIFIQUE AUX PLANTES 3 DETECTION DU GENE LECTINE 3 DETECTION DU GENE ZEIN 3 METHODE DE CRIBLAGE : DETECTION DU PROMOTEUR CAMV 35S ET DU TERMINATEUR NOS 4 DETECTION DU PROMOTEUR CAMV 35S 5 DETECTION DU TERMINATEUR NOS 5 PCR SPECIFIQUE AUX OGM 7 DETECTION SPECIFIQUE DE LA CASSETTE GENIQUE CTP/EPSPS DANS LE SOJA ROUNDUP
READY® 7 DETECTION DU GENE SYNTHETIQUE CRYIA(B) DU MAÏS BT-176 7 DETECTION SPECIFIQUE DE LA CASSETTE PROMOTEUR E35S/EXON-INTRON HSP70 DU MAÏS
MON810 9
REFERENCES 11
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel
Dans le cadre de cette formation, différents systèmes de détection seront utilisés :
1) des amorces spécifiques aux plantes seront utilisées pour confirmer la présence
et la qualité (amplifiabilité) de l’ADN extrait des échantillons ; 2) la méthode dite « de
criblage », basée sur la détection spécifique des séquences régulatrices les plus
courantes, du promoteur 35S et du terminateur nos. Ces deux méthodes seront
appliquées suivant un protocole PCR simple. Enfin, les amorces spécifiques aux
OGM seront utilisées dans la technique dite de « PCR nichée » pour la détection et
l’identification sélectives des différentes lignées transgéniques. Ce chapitre contient
une brève introduction aux différents systèmes utilisés pour la détection et la
caractérisation du soja Roundup Ready®, du maïs MON810 et du gène cryIA(b)
contenu dans le maïs Bt-176. Pour de plus amples informations concernant les
séquences et la composition des amorces, cf. la module 9.
PCR spécifique aux plantes
Détection du gène lectine
Pour identifier l’ADN du soja, on utilisera les amorces GMO3 et GMO4 (Meyer et al.,
1996), qui amplifient un fragment du gène lectine (Le1), spécifique du soja.
Comme indiqué ci-dessus, l’objectif consiste à confirmer la présence et la qualité de
l’ADN issu d'échantillons contenant du soja, où la qualité de l’ADN vise ici
l’amplifiabilité par PCR. Les amorces GMO3 et GMO4 utilisées dans ce test sont
issues de la PCR nichée (la seconde PCR de soja) présentée par Meyer et Jaccaud
(1997) sur l’ADN issu d'aliments traités. Le produit escompté est un amplicon de 118 bp.
Détection du gène zein
Les amorces ZEIN3 et ZEIN4 (Studer et al., 1997) spécifiques du gène zein du maïs
(Ze1, codant une protéine 10-kb) seront utilisées pour confirmer la présence et la
qualité de l’ADN issu des échantillons contenant du maïs. Comme pour le gène
lectine, les amorces ZEIN3 et ZEIN4 ont été conçues initialement en tant qu’amorces
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
internes (PCR secondaire) dans un système de PCR nichée en vue de détecter
l’ADN du maïs issu d'aliments transformés. Si l’ADN cible extrait est présent, intact et
amplifiable, on peut s'attendre à l’amplification d’une bande de 277 bp.
Méthode de criblage : détection du promoteur CaMV 35S et du terminateur nos
La détection du promoteur 35S et du terminateur nos par PCR constitue la méthode
dite « de criblage » en vue de l’identification d’aliments d’origine végétale
génétiquement modifiés. L’utilisation du promoteur 35S et du terminateur nos en tant
que séquences cibles permet de détecter la plupart des aliments génétiquement
modifiés, étant donné qu’ils sont présents jusqu’à présent dans quasiment toutes les
plantes génétiquement modifiées approuvées par l’UE (Hemmer, 1997). Les
caractéristiques de certaines lignées de maïs approuvées pour être commercialisées
dans l’UE sont listées dans le Tableau 1 à titre d’exemple. Les amorces spécifiques
au promoteur 35S et au terminateur nos employées dans le cadre de la formation ont
été utilisées pour valider une méthode PCR de détection du soja Roundup Ready®
et le maïs Maximizer (Bt-176) dans des fractions d’aliments transformés (Lipp et al.,
2001).
Tableau 1. Caractéristiques de certaines lignées de maïs transgénique dont la mise sur le marché dans l'UE est autorisée
Nom Société Nature Promoteur Gène(s) introduit(s) Terminateur
Lignée 176 Ciba-Geigy Bt, bar 35S
PEPC CDPK
bar cryIA(b)/int.9 PEPC cryIA(b)/int.9 PEPC
35S 35S 35S
Lignée Bt-11 Novartis Bt, pat 35S cryIA(b)/int. IVS6 nos
Lignée T25 AgrEvo pat 35S pat 35S
Lignée MON810 Monsanto Bt E35S
E35S cryIA(b)/int.hsp70 cryIA(b)/int.hsp70
- -
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Détection du promoteur CaMV 35S
Ce promoteur régule l’expression génique d’un grand nombre de plantes
transgéniques, par exemple le soja Roundup Ready® et la lignée de maïs Bt-176.
Les amorces p35S-cf3 et p35S-cr4 seront utilisées en vue de sa détection
spécifique (Lipp et al., 2001). L’amplicon escompté est un fragment de 123 bp
comme indiqué ci-dessous à la Figure 1, où les amorces p35S-cf3 et p35S-cr4 ont
été placées dans la région correspondante de la séquence du promoteur CaMV 35S. ID A18053_3; parent: A18053 AC A18053; FT promoteur 396..1779 FT /note="séquence promoteur 35S3 résultant du virus FT de la mosaïque du chou-fleur isolé CabbB-JI" SQ Séquence 1384 BP; nnnnnnnnnnn nnnnnnnnnn nnnnnnnnnn nnnnnnnnnn nnnnnnnnn nnnnnnnnn 1140 ctgccgacag tggtcccaaa gatggacccc cacccacgag gagcatcgtg gaaaaagaag 1200 acgttccaac cacgtcttca aagcaagtgg attgatgtga catctccact gacgtaaggg 1260 p35S-cf3 atgacgcaca atcccactat ccttcgcaag acccttcctc tatataagga agttcatttc 1320 p35S-cr4 atttggagag gacacgctga aatcaccagt ctctctctat aaatctatct ctctctctat 1380 aacc 1384 //
Figure 1. Séquence partielle du promoteur 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV) et sites d’hybridation des amorces p35S-cf3 et p35S-cr4
Détection du terminateur nos
Les amorces HA-nos118-f et HA-nos118-r (Lipp et al., 2001) sont utilisées pour
détecter le terminateur nos. Le terminateur nos est présent dans le soja Roundup
Ready® et d'autres lignées de plantes transgéniques (par ex. lignée de maïs Bt-11).
L’amplification du terminateur nos entraînera la production d’un fragment d’ADN de
118 bp. Dans la Figure 2, les amorces HA-nos118-f et HA-nos118-r ont été placées
à l’intérieur de la séquence de la partie transgénique du soja Roundup Ready®.
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Soja Roundup Ready® de Monsanto Séquence de la partie transgénique selon le brevet WO 92/04449
HA-nos118-r > 151 nnnnnnnnnn nnnnnnnnga tccccgatct agtaacatag atgacaccgc
201 gcgcgataat ttatcctagt ttgcgcgcta tattttgttt tctatcgcgt
< HA-nos118-f 251 attaaatgta taattgcggg actctaatca taaaaaccca tctcataaat
301 aacgtcatgc attacatgtt aattattaca tgcttaacgt aattcaacag
351 aaattatatg ataatcatcg caagaccggc aacaggattc aatcttaaga
/ / 1601 gatccaggtg tcgccttcct tacggatcct ggcgcccatg gcctgcatgg
1651 ccttgcccgt attgatgacg tcctcgcctt ccagaaggcc ggtgatgcgc
GM09 > 1701 gtttcaccgc tcgcgagacc gccgaacatg aaggaccggt gggagatcga
1751 cttgtcgccg ggaatgcgga cggttccgga aaggccagag gatttgcggg
1801 cggttgcggg ccggctgctt gcaccgtgaa gcatgcaggc tgtagccact
1851 gatgctgaaa tcctaaagga acaaaacttt tgcataaaaa ttgaatcttt
1901 tttcaaaacc aacatagaat ttgctgaatt tttcagtttt ttagatccaa
GM08 > 1951 aaacaagaaa acttgaagat ttaggaactt ggggtttatg gaaattggaa
2001 ttgggattaa gggtttgtat cccttgagcc atgttgttaa tttgtgccat
p35S-cr4 > 2051 tcttgaaaga tctgctagag tcagcttgtc agcgtgtcct ctccaaatga
< GM07 2101 aatgaacttc cttatataga ggaagggtct tgcgaaggat agtgggattg
< GM05 < p35S-cf3 2151 tgcgtcatcc cttacgtcag tggagatatc acatcaatcc acttgctttg
2201 aagacgtggt tggaacgtct tctttttcca cgatgctcct cgtgggtggg
2251 ggtccatctt tgggaccact gtcggcagag gcatcttcaa cgatggcctt
2301 tcctttatcg caatgatggc atttgtagga gccaccttcc ttttccacta
2351 tcttcacaat aaagtgacag atagctgggc aatggaatcc gaggaggttt
2401 ccggatatta ccctttgttg aaaagtctca catcg
Figure 2. Séquence de la partie transgénique du soja Roundup Ready® de Monsanto selon le brevet WO 92/04449
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
PCR spécifique aux OGM
Les amorces d’amplification utilisées pour l’identification du soja Roundup Ready®,
du maïs Bt-176 et du maïs MON810 ont été choisies pour leur capacité à détecter
d’une manière spécifique la structure génétique insérée respectivement dans les
génomes du soja Roundup Ready®, du maïs Bt-176 et du maïs MON810.
Détection spécifique de la cassette génique CTP/EPSPS dans le soja Roundup Ready®
Les paires d’amorces GMO9/GMO5 et GMO8/GMO7 ont été conçues en vue de la
détection spécifique du transgène de soja Roundup Ready® par PCR nichée (Meyer
et Jaccaud, 1997). Les amorces externes GMO9 et GMO5 sont complémentaires de
la séquence d’ADN correspondant au gène EPSPS CP4 et au promoteur CaMV 35S.
L’amplification d’ADN avec ces deux amorces entraîne un amplicon de 447 bp. Les
amorces internes, GMO8 et GMO7, sont complémentaires du gène pétunia epsps et
du promoteur CaMV 35S. L’amplification d’ADN avec ces amorces internes entraîne
un fragment de 169 bp, comme indiqué à la Figure 2.
Détection du gène synthétique cryIA(b) du maïs Bt-176
Les paires d’amorces CRYIA1/CRYIA2 et CRYIA3/CRYIA4 ont été conçues pour la
détection spécifique du gène synthétique cryIA(b) par PCR nichée (Studer et al.,
1997). Les amorces externes CRYIA1 et CRYIA2 ainsi que les amorces internes
CRYIA3 et CRYIA4 sont complémentaires de la séquence d’ADN du gène cryIA(b).
Comme indiqué à la Figure 3, les deux amorces externes (CRYIA1/CRYIA2)
délimitent un fragment de 420 bp, tandis que les amorces CRYIA3/CRYIA4
produisent un fragment de 189 bp.
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
ID I41419 standard; ADN; UNC; 1947 BP. AC I41419; ……… DE Séquence 3 du brevet US 5625136. ……… RA Koziel M.G., Desai N.M., Lewis K.S., Kramer V.C., Warren G.W., Evola S.V., RA Crossland L.D., Wright M.S., Merlin E.J., Launis K.L., Rothstein S.J., RA Bowman C.G., Dawson J.L., Dunder E.M., Pace G.M., Suttie J.L.; RT "Séquence d’ADN synthétique ayant une activité insecticide améliorée dans le maïs"; RL Brevet N° US5625136-A/3, 29-AVR-1997. ……… FT source 1..1947 FT /db_xref="taxon:12908" FT /organisme="non classifié" SQ Séquence 1947 BP; 412 A; 729 C; 528 G; 278 T; 0 autre; atggacaaca accccaacat caacgagtgc atcccctaca actgcctgag caaccccgag 60 gtggaggtgc tgggcggcga gcgcatcgag accggctaca cccccatcga catcagcctg 120 agcctgaccc agttcctgct gagcgagttc gtgcccggcg ccggcttcgt gctgggcctg 180 gtggacatca tctggggcat cttcggcccc agccagtggg acgccttcct ggtgcagatc 240 gagcagctga tcaaccagcg catcgaggag ttcgcccgca accaggccat cagccgcctg 300 gagggcctga gcaacctgta ccaaatctac gccgagagct tccgcgagtg ggaggccgac 360 cccaccaacc ccgccctgcg cgaggagatg cgcatccagt tcaacgacat gaacagcgcc 420 ctgaccaccg ccatccccct gttcgccgtg cagaactacc aggtgcccct gctgagcgtg 480 tacgtgcagg ccgccaacct gcacctgagc gtgctgcgcg acgtcagcgt gttcggccag 540 cgctggggct tcgacgccgc caccatcaac agccgctaca acgacctgac ccgcctgatc 600 ggcaactaca ccgaccacgc cgtgcgctgg tacaacaccg gcctggagcg cgtgtggggt 660 cccgacagcc gcgactggat caggtacaac cagttccgcc gcgagctgac cctgaccgtg 720 ctggacatcg tgagcctgtt ccccaactac gacagccgca cctaccccat ccgcaccgtg 780 agccagctga cccgcgagat ttacaccaac cccgtgctgg agaacttcga cggcagcttc 840 cgcggcagcg cccagggcat cgagggcagc atccgcagcc cccacctgat ggacatcctg 900 aacagcatca ccatctacac cgacgcccac cgcggcgagt actactggag cggccaccag 960 atcatggcca gccccgtcgg cttcagcggc cccgagttca ccttccccct gtacggcacc 1020 CRYIA1 amorce avant PCR ext. atgggcaacg ctgcacctca gcagcgcatc gtggcacagc tgggccaggg agtgtaccgc 1080 accctgagca gcaccctgta ccgtcgacct ttcaacatcg gcatcaacaa ccagcagctg 1140 CRYIA3 amorce avant PCR interne (nichée) agcgtgctgg acggcaccga gttcgcctac ggcaccagca gcaacctgcc cagcgccgtg 1200
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
taccgcaaga gcggcaccgt ggacagcctg gacgagatcc cccctcagaa caacaacgtg 1260 CRYIA4 amorce inverse PCR interne (nichée) ccacctcgac agggcttcag ccaccgtctg agccacgtga gcatgttccg cagtggcttc 1320 agcaacagca gcgtgagcat catccgtgca cctatgttca gctggattca ccgcagtgcc 1380 gagttcaaca acatcatccc cagcagccaa atcacccaga tccccctgac caagagcacc 1440 CRYIA2 amorce inverse PCR externe aacctgggca gcggcaccag cgtggtgaag ggccccggct tcaccggcgg cgacatcctg 1500 cgccgcacca gccccggcca gatcagcacc ctgcgcgtga acatcaccgc ccccctgagc 1560 cagcgctacc gcgtccgcat ccgctacgcc agcaccacca acctgcagtt ccacaccagc 1620 atcgacggcc gccccatcaa ccagggcaac ttcagcgcca ccatgagcag cggcagcaac 1680 ctgcagagcg gcagcttccg caccgtgggc ttcaccaccc ccttcaactt cagcaacggc 1740 agcagcgtgt tcaccctgag cgcccacgtg ttcaacagcg gcaacgaggt gtacatcgac 1800 cgcatcgagt tcgtgcccgc cgaggtgacc ttcgaggccg agtacgacct ggagagggct 1860 cagaaggccg tgaacgagct gttcaccagc agcaaccaga tcggcctgaa gaccgacgtg 1920 accgactacc acatcgatca ggtgtag
Figure 3. Gène cryIA(b) optimisé inséré dans le maïs Bt-176 : séquence du gène cryIA(b) SEQ ID N° 3 selon le brevet US N° 5625136 et Accès à la Banque de Gènes N° 141419
Détection spécifique de la cassette promoteur E35S/exon-intron hsp70 du maïs MON810
Les paires d’amorces mg1/mg2 et mg3/mg4 ont été conçues pour la détection
spécifique de la cassette E35S/exon-intron 1 hsp70 par PCR nichée (Zimmermann et
al., 1998). Cette construction génique est spécifique au maïs MON810. Les amorces
externes mg1 et mg2 s’hybrident respectivement à la séquence du promoteur E35S
et de la région intron 1 de la hsp70, tandis que les amorces internes sont
respectivement complémentaires de la séquence d’ADN du promoteur E35S et de la
région exon 1 de la hsp70. Comme indiqué à la Figure 4, les deux amorces externes
(mg1/mg2) produisent un fragment de 401 bp, tandis que les amorces mg3/mg4
produisent un fragment de 149 bp.
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Figure 4. Représentation schématique d’une partie de la cassette du maïs MON810, y compris le promoteur CaMV 35S amélioré et l’intron hsp70 du maïs, et position relative des amorces mg1, mg2, mg3, et mg4 (modifié par Zimmermann et al., 1998)
Plant ADN
401 bp
149 bp mg1 mg2
mg3 mg4
P-E35S
exon 1 hsp70
exon 2 hsp70
intron 1 hsp70
intron hsp70
Caractéristiques des systèmes PCR qualitatifs décrits dans le manuel 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 8
Références
Hemmer, W. (1997). Foods Derived from Genetically Modified Organisms and
Detection Methods. Biosafety Research and Assessment of Technology Impacts
of the Swiss Priority Program Biotechnology – Report 2/97, 61 pages.
http://www.bats.ch/bats/publikationen/1997-2_gmo/index.php (Dernière
connection Janvier 2010)
Lipp, M., Bluth, A., Eyquem, F., Kruse, L., Schimmel, H., Van den Eede, G. and
Anklam, E. (2001). Validation of a method based on polymerase chain reaction
for the detection of genetically modified organisms in various processed
foodstuffs. European Food Research Technology 212, 497-504.
Meyer, R., Chardonnens, F., Hubner, P. and Luthy, J. (1996). Polymerase chain
reaction (PCR) in the quality and safety assurance of food: detection of soya in
processed meat products. Zeitschrift für Lebensmittel-Untersuchung und -
Forschung A 203, 339-344.
Meyer, R. and Jaccaud, E. (1997). Detection of genetically modified soya in
processed food products: development and validation of a PCR assay for the
specific detection of Glyphosate-Tolerant Soybeans. Proceedings of the EURO
FOOD CHEM IX Conference, Interlaken, Switzerland, Event No. 220 1, 23–28.
Studer, E., Dahinden, I., Lüthy, J. and Hübner, P. (1997). Nachweis des
gentechnisch veränderten “Maximizer"-Mais mittels der Polymerase-
Kettenreaktion (PCR). Mitteilungen aus dem Gebiet der Lebensmittel und
Hygiene 88, 515–524.
Zimmermann, A., Liniger, M., Lüthy, J. and Pauli, U. (1998). A sensitive detection
method for genetically modified MaisGardTM corn using a nested-PCR system.
Lebensm.-Wiss. U.-Technol. 31, 664-667.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 9
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR
M. Querci, M. Maretti, M. Mazzara
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Table des matières
Module 9
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR
EXPERIMENTATION 3
INTRODUCTION 3
PCR SPECIFIQUE AUX PLANTES : LECTINE DE SOJA 6 PCR SPECIFIQUE AUX PLANTES : ZEIN DU MAÏS 10 METHODE DE CRIBLAGE POUR LA DETECTION DE PLANTES GENETIQUEMENT MODIFIEES 13 DETECTION DU PROMOTEUR 35S 13 DETECTION DU TERMINATEUR NOS 16 DETECTION SPECIFIQUE DU MAÏS MON810, DU MAÏS BT-176 ET DU SOJA ROUNDUP READY® PAR
PCR NICHEE 19 DETECTION DU MAÏS MON810 19 DETECTION DU MAÏS BT-176 23 DETECTION DU SOJA ROUNDUP READY® 27
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Expérimentation
Introduction Les protocoles suivants sont des méthodes basées sur la technique PCR permettant le
criblage des OGM (à l’aide du promoteur 35S et du terminateur nos) ainsi que la détection
d’OGM spécifiques (soja Roundup Ready®, maïs MON810 et maïs Bt-176) dans les
matières premières et transformées, en les comparant avec des échantillons correspondants
qui ne sont pas génétiquement modifiés (soja et maïs).
Les méthodes suivantes permettent uniquement d’obtenir un résultat qualitatif indiquant la
présence ou l’absence de la séquence cible dans l’échantillon.
Equipement
• Micropipettes
• Thermocycleur
• Microcentrifugeuse
• Agitateur vortex
• Portoir pour tubes de réaction
• Tubes de réaction PCR de 0,2 ml
• Tubes microcentrifuges de 1,5 ml
• Chambre stérile séparée avec capot UV
REMARQUE L’ensemble de l’équipement doit être exempt d’ADN et, dans la mesure du possible, stérilisé
avant toute utilisation.
Afin d’éviter toute contamination, il convient d’utiliser des pipettes dont les extrémités
comportent des filtres de protection contre la formation éventuelle d’aérosols.
Réactifs
• dATP CAS1923-31-7
• dCTP CAS102783-51-7
• dGTP CAS93919-41-6
• dTTP CAS18423-43-3
• Tampon PCR 10x (généralement livré par le même fournisseur que l’ADN
polymérase Taq)
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
• 25 mM de MgCl2
• ADN polymérase Taq
• Oligonucléotides amont et aval
• Huile minérale (requise en cas d’utilisation d’un thermocycleur sans couvercle chaud)
• Eau exempte de nucléase
Solution mère de 4 mM de dNTP
• Les dNTP peuvent être fournis en solutions pré-mélangées, contenant des
concentrations équivalentes de dATP, de dCTP, de dGTP et de dTTP, ou séparés en
solutions concentrées individuelles. Si les solutions individuelles sont utilisées,
chaque dNTP doit être dissous dans de l’eau déionisée stérile afin d’obtenir une
solution mère finale de 4 mM de dNTP.
• Diviser en parties aliquotes et conserver à -20 °C. Les dNTP restent stables pendant
plusieurs mois.
Solution d’amorce de 20 µM
Les oligonucléotides d’amorce sont généralement fournis sous forme lyophilisée et doivent
être dilués jusqu’à une concentration finale de 20 µM.
• Préparer une solution d’amorce de 20 µM en tenant compte des consignes du
fournisseur.
- 1 µM = 1 pmol/µl so 20 µM = 20 pmol/µl
- Xnmol d’amorce + 10X µl d’eau stérile = 100 pmol/µl = 100 µM
- Incuber pendant 5 mn à 65 °C, remuer et incuber pendant encore 3 mn à 65 °C
- Dilution 1:5 → Préparer 1 tube microcentrifuge avec 400 µl d’eau stérile et ajouter
100 µl de la solution d’amorce (100 µM) → Concentration finale : 20 µM
• Diviser en petites parties aliquotes et conserver à -20 °C. Les parties aliquotes
conservées à -20 °C restent stables pendant au moins 6 mois ; les amorces
lyophilisées restent stables à -20 °C pendant trois ans maximum.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Tampon PCR 10x
• En général, le tampon PCR 10x, contenant 500 mM de KCl, 100 mM de Tris-HCl
(pH 9,0 à 25 °C) et 1% de Triton X-100 est fourni avec l’ADN polymérase Taq et est
prêt à être utilisé. Le tampon doit être mélangé et centrifugé rapidement avant
chaque utilisation.
• Les parties aliquotes sont stockées à -20 °C et restent stables pendant plusieurs
mois.
Solution de 25 mM de MgCl2
Une solution de MgCl2 de « classe PCR » est généralement fournie avec l’ADN polymérase
Taq et est prête à être utilisée. La solution doit être mélangée (vortex) avant chaque
utilisation et centrifugée rapidement (destruction du gradient de concentration pouvant se
former en cas de conservation prolongée). Conserver à -20 °C.
Parties aliquotes d’eau exempte de nucléase
Les parties aliquotes d’eau déionisée stérile exempte de nucléase sont préparées pour le
Mastermix et la dilution de l’ADN. Il convient d’utiliser une nouvelle partie aliquote pour
chaque série d’analyses.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
PCR spécifique aux plantes : lectine de soja L’identification de l’ADN du soja s’effectue en ciblant le gène lectine.
La PCR avec les amorces GMO3/GMO4 permet de déterminer si l’échantillon contient ou
non de l’ADN de soja amplifiable.
Caractéristiques des amorces GMO3 et GMO4
GMO3 Séquence GCCCTCTACTCCACCCCCATCC Longueur 22 Poids moléculaire (g/mol) 6471,6 Point de fusion * (G/C) 65,1
GMO4 Séquence GCCCATCTGCAAGCCTTTTTGTG Longueur 23 Poids moléculaire (g/mol) 6981,1 Point de fusion * (G/C) 59,6
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Contrôles
Il est impératif d’effectuer des essais pour chaque analyse PCR. Les contrôles négatifs
permettent de vérifier si les réactifs PCR sont contaminés par de l’ADN. Les contrôles
positifs avec des échantillons caractérisés sont également essentiels pour déterminer
l’efficacité et la spécificité de la PCR.
Les contrôles suivants doivent être effectués dans le cadre de l’analyse réalisée avec la
PCR :
• Contrôle positif : ADN pur, isolé du soja classique
• Contrôle négatif : ADN pur, isolé des autres variétés, exempt du gène lectine
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Préparation du Mastermix
Les réactifs requis pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 1.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix
GMO3/GMO4 et 2 µl d’une solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la
glace durant la préparation du Mastermix.
Tableau 1. Mastermix GMO3/GMO4
Concentrationfinale
Mastermix pour un
échantillon
Mastermix pour 10
échantillons Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO3 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO4 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl
TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs suivant les consignes énoncées dans le Tableau 1
• Mélanger doucement le Mastermix GMO3/GMO4 en pipetant et centrifuger brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Programme PCR* (GMO3/GMO4)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn
Dénaturation 95 ˚C 30 s Hybridation 63 ˚C 30 s Extension 72 ˚C 30 s Nombre de cycles 40 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Suite à l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
* Note : Durant la formation, les thermocycleurs Perkin Elmer Gene Amp PCR system
9600, ABI 9700 seront utilisés. L’utilisation d’autres modèles ou marques de
thermocycleurs permettra d’obtenir les mêmes résultats, à condition que les
programmes PCR soient adaptés et testés en conséquence1.
Analyse des produits de PCR
Après amplification de la séquence cible, les produits de la PCR sont analysés par
électrophorèse sur gel d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl d’une PCR sont
mélangés avec 2 µl de tampon de charge ; les échantillons sont ensuite chargés sur le gel
d’agarose (1,5%). La migration s’effectue à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons
de masse moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin
de déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
1 Le CCR et l’OMS n’approuvent aucun équipement utilisé dans le cadre des formations ou mentionné dans ce manuel. Les analyses effectuées dans nos laboratoires doivent pouvoir être reproduites facilement à l’aide d’équipements différents, à condition de prendre en compte les caractéristiques divergentes du système utilisé.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Interprétation des résultats
La paire d’amorces GMO3/GMO4 pour la détection du gène lectine naturel est utilisée en
tant que contrôle du système ; la présence d’une bande spécifique lectine à 118 pb confirme
la qualité de l’ADN extrait.
Le contrôle positif amplifiera une bande à 118 pb. Le contrôle négatif et l’absence de matrice
ne devraient pas donner de bande visible.
Si les contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon n’a pas de bande à
118 pb, cela signifie que cet échantillon ne contient pas d’ADN de soja amplifiable. Il est à
noter que ce protocole ainsi que d’autres protocoles décrits dans ce module sont des
méthodes qualitatives et ne permettent par conséquent d’obtenir que des résultats qualitatifs
(oui/non).
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
PCR spécifique aux plantes : zein du maïs
L’identification de l’ADN du maïs implique le ciblage du gène zein.
La PCR avec les amorces ZEIN3/ZEIN4 détermine si l’échantillon contient de l’ADN de maïs
présentant une qualité suffisante pour son amplification.
Caractéristiques des amorces ZEIN3 et ZEIN4
ZEIN3 Séquence AGTGCGACCCATATTCCAG Longueur 19 Poids moléculaire (g/mol) 5772,3 Point de fusion * (G/C) 55,2
ZEIN4 Séquence GACATTGTGGCATCATCATTT Longueur 21 Poids moléculaire (g/mol) 6410,9 Point de fusion * (G/C) 51,7
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Contrôles
• Contrôle positif : ADN pur, isolé du maïs classique
• Contrôle négatif : ADN pur, isolé des autres espèces, exempt de gène zein
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Préparation du Mastermix
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 2.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix
ZEIN3/ZEIN4 et 2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la glace
durant la préparation du Mastermix.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Tableau 2. Mastermix ZEIN3/ZEIN4
Concentrationfinale
Mastermixpour un
échantillon
Mastermix pour 10 échantillons
Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides ZEIN3 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides ZEIN4 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 2
• Mélanger doucement le Mastermix ZEIN3/ZEIN4 en pipetant et centrifuger brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Programme PCR (ZEIN3/ZEIN4)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 96 ˚C 1 mn Hybridation 60 ˚C 1 mn Nombre de cycles 40 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Analyse des produits de la PCR
Après amplification de l’ADN, les produits de la PCR sont analysés par électrophorèse sur
gel d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2
µl de tampon de charge. Le mélange est ensuite chargé sur un gel d’agarose (1,5%). La
migration doit s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse
moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de
déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
Interprétation des résultats
La paire d’amorces ZEIN3/ZEIN4 est utilisée pour détecter le gène zein naturel du maïs en
tant que contrôle de la qualité d’amplification de l’ADN extrait. Si la qualité d’amplification de
l’ADN extrait est suffisante, une bande spécifique zein de 277 pb sera observée sur le gel.
Le contrôle positif doit également s’amplifier en présentant une taille de bande de 277 pb.
Le contrôle négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de bande visible.
Si les contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon n’a pas de bande à
277 pb, cela signifie que cet échantillon ne contient pas d’ADN de maïs amplifiable.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Méthode de criblage pour la détection de plantes génétiquement modifiées Les gènes sont régulés par des promoteurs et des terminateurs. Les séquences les plus
répandues pour la régulation d’un transgène sont le promoteur 35S (dérivé du CaMV) et le
terminateur nos (dérivé du Agrobacterium tumefaciens). L’identification de l’une de ces
séquences régulatrices dans un échantillon contenant du soja et/ou du maïs dont le cas est
à l’étude indique la présence d’OGM.
Dans le cas du soja Roundup Ready®, l’identification du promoteur 35S et du terminateur
nos est possible, alors que seul le promoteur 35S est présent dans les lignées de maïs Bt-
176 et MON810.
Détection du promoteur 35S
Caractéristiques des amorces p35S-cf3 et p35S-cr4
p35S-cf3 Séquence CCACGTCTTCAAAGCAAGTGG Longueur 21 Poids moléculaire (g/mol) 6414,5 Point de fusion * (G/C) 57,4
p35S-cr4 Séquence TCCTCTCCAAATGAAATGAACTTCC Longueur 25 Poids moléculaire (g/mol) 7544,2 Point de fusion * (G/C) 56,3
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Contrôles
• Contrôle positif : ADN de la matière de référence (maïs 0,5% GM)
• Contrôle négatif : ADN de la matière de référence (maïs 0% GM)
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Préparation du Mastermix
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 3.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix p35S-
cf3/p35S-cr4 et 2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la glace
durant la préparation du Mastermix.
Tableau 3. Mastermix p35S-cf3/p35S-cr4
Concentrationfinale
Mastermix pour un échantillon
Mastermix pour 10
échantillons
Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides p35S-cf3 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides p35S-cr4 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 3
• Mélanger doucement le Mastermix p35S-cf3/p35S-cr4 en pipetant et centrifuger
brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Programme PCR (p35S-cf3/p35S-cr4)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 25 s Hybridation 62 ˚C 30 s Extension 72 ˚C 45 s Nombre de cycles 50 Extension finale 72 ˚C 7 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Analyse des produits de la PCR
Après l’amplification, les produits de la PCR sont analysés par électrophorèse sur gel
d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2 µl
de tampon de charge ; la solution est ensuite chargée sur le gel d’agarose (2,5%). La
migration doit s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse
moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de
déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
Interprétation des résultats
La paire d’amorces p35S-cf3/p35S-cr4 est utilisée pour détecter le promoteur CaMV 35S,
produisant un fragment de 123 pb. Ce promoteur régule l’expression génique d’un grand
nombre de plantes transgéniques comme le soja Roundup Ready® soja et la lignée de maïs
Bt-176.
Le produit d’amplification du contrôle positif présentera une bande à 123 pb. Le contrôle
négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de bande visible. Si les contrôles
positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des échantillons
sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon donne une bande à
123 pb, cela signifie que cet échantillon contient de l’ADN modifié.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Détection du terminateur nos
Caractéristiques des amorces HA-nos 118-f et HA-nos 118-r
HA-nos 118-f Séquence GCATGACGTTATTTATGAGATGGG Longueur 24 Poids moléculaire (g/mol) 7462,8 Point de fusion * (G/C) 56,2
HA-nos 118-r Séquence GACACCGCGCGCGATAATTTATCC Longueur 24 Poids moléculaire (g/mol) 7296,9 Point de fusion * (G/C) 61,2
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Contrôles
• Contrôle positif : ADN de la matière de référence (RRS 0,5% GM)
• Contrôle négatif : ADN de la matière de référence (soja 0% GM)
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Préparation du Mastermix
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 4.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix HA-nos118-
f/HA-nos118-r et 2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la glace
durant la préparation du Mastermix.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Tableau 4. Mastermix HA-nos118-f/HA-nos118-r
Concentrationfinale
Mastermixpour un
échantillon
Mastermix pour 10 échantillons
Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides HA-nos118-f 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides HA-nos118-r 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 4
• Mélanger doucement le Mastermix HA-nos118-f/HA-nos118-r en pipetant et centrifuger
brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Programme PCR (HA-nos118-f/HA-nos118-r)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 25 s Hybridation 62 ˚C 30 s Extension 72 ˚C 45 s Nombre de cycles 50 Extension finale 72 ˚C 7 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Analyse des produits de la PCR
Après l’amplification, les produits de la PCR sont analysés par électrophorèse sur gel
d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2 µl
de tampon de charge ; la solution est ensuite chargée sur un gel d’agarose (2,5%). La
migration doit s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse
moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de
déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
Interprétation des résultats
La paire d’amorces HA-nos118-f/HA-nos118-r est utilisée pour détecter le terminateur nos,
produisant un fragment de 118 pb. Ce terminateur est présent dans le soja Roundup
Ready® et d’autres lignées de plantes transgéniques (par ex. la lignée de maïs Bt-11).
Le contrôle positif s’amplifiera en présentant une bande à 118 pb.
Le contrôle négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de bande visible.
Si les contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon donne une bande à
118 pb, cela signifie que cet échantillon contient de l’ADN modifié.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Détection spécifique du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR nichée
Détection du maïs MON810 Le système de détection est spécifique au maïs MON810. Les éléments cibles sont le
promoteur CaMV 35S et la région exon1/intron1 hsp70, qui sont respectivement une
séquence régulatrice constitutive et un gène de protéine de choc thermique pour un niveau
de transcription accru.
Caractéristiques des amorces mg1, mg2, mg3 et mg4
mg1 Séquence TATCTCCACTGACGTAAGGGATGAC Longueur 25 Poids moléculaire (g/mol) 7665,1 Point de fusion * (G/C) 59,6
mg2 Séquence TGCCCTATAACACCAACATGTGCTT Longueur 25 Poids moléculaire (g/mol) 7560,2 Point de fusion * (G/C) 57,9
mg3 Séquence ACTATCCTTCGCAAGACCCTTCCTC Longueur 25 Poids moléculaire (g/mol) 7472,2 Point de fusion * (G/C) 61,2
mg4 Séquence GCATTCAGAGAAACGTGGCAGTAAC Longueur 25 Poids moléculaire (g/mol) 7722,9 Point de fusion * (G/C) 59,6
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Contrôles
• Contrôle positif : ADN de la matière de référence (MON810 0,1%)
• Contrôle négatif : ADN de la matière de référence (maïs 0% GM)
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Préparation du Mastermix n° 1
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 5.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix mg1/mg2 et
2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans de la glace durant la
préparation du Mastermix.
Tableau 5. Mastermix mg1/mg2
Concentrationfinale
Mastermixpour un
échantillon
Mastermix pour 10 échantillons
Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides mg1 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides mg2 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 5
• Mélanger doucement le Mastermix mg1/mg2 en pipetant et centrifuger brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 21
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Programme PCR (mg1/mg2)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 45 s Hybridation Extension
60 ˚C 72 ˚C
50 s 50 s
Nombre de cycles 35 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Préparation du Mastermix n° 2
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons sont mélangés conformément
aux instructions du Tableau 6. La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant
49 µl de Mastermix mg3/mg4 et 1 µl de solution d’ADN pré-amplifiée de la première PCR.
Toutes les solutions sont conservées dans la glace durant la préparation du Mastermix.
Tableau 6. Mastermix mg3/mg4
Concentrationfinale
Mastermixpour un
échantillon
Mastermix pour 10 échantillons
Eau déionisée stérile 33,75 µl 337,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides mg3 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides mg4 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 49 µl 490 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 6
• Mélanger doucement le Mastermix mg3/mg4 en pipetant et centrifuger brièvement
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 22
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 49 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 1 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Programme pour la PCR nichée (mg3-mg4)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn
Dénaturation 95 ˚C 45 s Hybridation Extension
60 ˚C 72 ˚C
50 s 50 s
Nombre de cycles 40 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Analyse des produits de la PCR
Après l’amplification, les produits de la PCR sont analysés par électrophorèse sur gel
d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2 µl
de tampon de charge ; la solution est ensuite chargée sur un gel d’agarose (2,5%). La
migration doit s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse
moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de
déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
Interprétation des résultats
Les paires d’amorces mg1/mg2 et mg3/mg4 ont été mises au point pour détecter
spécifiquement la lignée MON810 par PCR nichée, produisant un fragment final de 149 pb.
La spécificité réside dans le fait que les amorces sont conçues dans la région couvrant le
promoteur E-35S et le gène exon/intron hsp70. Le contrôle positif s’amplifiera en présentant
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 23
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
une bande à 149 pb. Le contrôle négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de
bande visible.
Si les contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon donne une bande à
149 pb, cela signifie que cet échantillon contient de l’ADN de maïs MON810.
Détection du maïs Bt-176 Le gène cible est le gène cryIA(b), qui protège la plante contre les insectes tels que la pyrale
du maïs.
Caractéristiques des amorces CRYIA1, CRYIA2, CRYIA3 et CRYIA4
CRYIA1 Séquence CGGCCCCGAGTTCACCTT Longueur 18 Poids moléculaire (g/mol) 5394,6 Point de fusion * (G/C) 59,5
CRYIA2 Séquence CTGCTGGGGATGATGTTGTTG Longueur 21 Poids moléculaire (g/mol) 6519,2 Point de fusion * (G/C) 57,6
CRYIA3 Séquence CCGCACCCTGAGCAGCAC Longueur 18 Poids moléculaire (g/mol) 5397,6 Point de fusion * (G/C) 61,7
CRYIA4 Séquence GGTGGCACGTTGTTGTTCTGA Longueur 21 Poids moléculaire (g/mol) 6479,2 Point de fusion * (G/C) 57,6
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 24
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Contrôles
• Contrôle positif : ADN de la matière de référence (Bt-176 0,1%)
• Contrôle négatif : ADN de la matière de référence (maïs 0% GM)
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Préparation du Mastermix n° 1
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 7. La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix
CRYIA1/CRYIA2 et 2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la
glace durant la préparation du Mastermix.
Tableau 7. Mastermix CRYIA1/CRYIA2
Concentrationfinale
Mastermix pour un échantillon
Mastermix pour 10
échantillons Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides CRYIA1 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides CRYIA2 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 5
• Mélanger doucement le Mastermix CRYIA1/CRYIA2 en pipetant et centrifuger
brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 25
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Programme PCR (CRYIA1/CRYIA2)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 40 s Hybridation Extension
60 ˚C 72 ˚C
40 s 40 s
Nombre de cycles 25 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Préparation du Mastermix n° 2
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons sont mélangés conformément
aux instructions du Tableau 8.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 49 µl de Mastermix
CRYIA3/CRYIA4 et 1 µl de solution d’ADN pré-amplifiée de la première PCR. Toutes les
solutions sont conservées dans la glace durant la préparation du Mastermix.
Tableau 8. Mastermix CRYIA3/CRYIA4
Concentrationfinale
Mastermixpour un
échantillon
Mastermix pour 10
échantillons Eau déionisée stérile 33,75 µl 337,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides CRYIA3 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides CRYIA4 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 49 µl 490 µl
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 26
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 6
• Mélanger doucement le Mastermix CRYIA3/CRYIA4 en pipetant et centrifuger
brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 49 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 1 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Programme pour la PCR nichée (CRYIA3/CRYIA4)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn
Dénaturation 95 ˚C 40 s Hybridation Extension
60 ˚C 72 ˚C
40 s 40 s
Nombre de cycles 35 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Analyse de produits PCR
Suite à l’amplification, les produits PCR sont analysés par électrophorèse sur gel d’agarose
en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2 µl de tampon
de charge ; la solution est ensuite chargée sur un gel d’agarose (2,5%). La migration doit
s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse moléculaire (15 µl
d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de déterminer avec précision
la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination avec lumière UV permet de
visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin de fournir un enregistrement
permanent du résultat de l’essai.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 27
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Interprétation des résultats
Les paires d’amorces CRYIA1/CRYIA2 et CRYIA3/CRYIA4 ont été mises au point pour
détecter spécifiquement le gène cryIA(b) synthétique par PCR nichée, produisant un
fragment de 189 pb. Ce gène est présent dans la lignée de maïs Bt-176 et d’autres lignées
(par ex. Bt-11).
Le contrôle positif s’amplifiera en présentant une bande à 189 pb.
Le contrôle négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de bande visible.
Si les contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon donne une bande à
189 pb, cela signifie que cet échantillon contient de l’ADN de maïs Bt-176.
Détection du soja Roundup Ready®
La cible est le gène EPSPS CP4, qui confère la résistance à l’herbicide Roundup®.
Caractéristiques des amorces GMO5, GMO9, GMO7 et GMO8
GMO5 Séquence CCACTGACGTAAGGGATGACG Longueur (pb) 21 Poids moléculaire (g/mol) 6479,4 Point de fusion * (G/C) 59,5
GMO9 Séquence CATGAAGGACCGGTGGGAGAT Longueur (pb) 21 Poids moléculaire (g/mol) 6559,4 Point de fusion * (G/C) 59,5
GMO7 Séquence ATCCCACTATCCTTCGCAAGA Longueur (pb) 21 Poids moléculaire (g/mol) 6309,6 Point de fusion * (G/C) 55,8
GMO8 Séquence TGGGGTTTATGGAAATTGGAA Longueur (pb) 21 Poids moléculaire (g/mol) 6579,8 Point de fusion * (G/C) 51,7
*sur la base d’un [Na+] de 50 mM
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 28
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Contrôles
• Contrôle positif : ADN de la matière de référence (RRS 0,1% GM)
• Contrôle négatif : ADN de la matière de référence (soja 0% GM)
• Absence de matrice : contrôle négatif du Mastermix, où l’ADN est remplacé par
de l’eau
Préparation du Mastermix n° 1
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons (y compris les contrôles
positifs/négatifs/absence de matrice) sont mélangés conformément aux instructions du
Tableau 9.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 48 µl de Mastermix
GMO5/GMO9 et 2 µl de solution d’ADN. Toutes les solutions sont conservées dans la glace
durant la préparation du Mastermix.
Tableau 9. Mastermix GMO5/GMO9
Concentrationfinale
Mastermix pour un
échantillon
Mastermix pour 10
échantillons Eau déionisée stérile 32,75 µl 327,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO5 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO9 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl
TOTAL 48 µl 480 µl
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 7
• Mélanger doucement le Mastermix GMO5/GMO9 en pipetant et centrifuger brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 48 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 2 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 29
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Programme PCR (GMO5/GMO9)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 30 s Hybridation 60 ˚C 30 s Extension 72 ˚C 40 s Nombre de cycles 25 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Préparation du Mastermix n° 2
Les réactifs nécessaires pour une série de 10 échantillons sont mélangés conformément
aux instructions énumérées dans le Tableau 10.
La procédure suivante s’applique à un échantillon contenant 49 µl de Mastermix
GMO7/GMO8 et 1 µl de solution d’ADN pré-amplifiée de la première PCR. Toutes les
solutions sont conservées dans la glace durant la préparation du Mastermix.
Tableau 10. Mastermix GMO7/GMO8
Concentrationfinale
Mastermix pour un
échantillon
Mastermix pour 10
échantillons Eau déionisée stérile 33,75 µl 337,5 µl Tampon PCR 10x 1x 5 µl 50 µl 25 mM de MgCl2 2,5 mM 5 µl 50 µl 4 mM de dNTP 0,2 mM 2,5 µl 25 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO7 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl 20 µM d’oligonucléotides GMO8 0,5 µM 1,25 µl 12,5 µl ADN polymérase Taq 0,025 U/µl 0,25 µl 2,5 µl TOTAL 49 µl 490 µl
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 30
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml
• Ajouter les réactifs dans l’ordre indiqué au Tableau 8
• Mélanger doucement le Mastermix GMO7/GMO8 en pipetant et centrifuger brièvement
• Diviser le Mastermix en parties aliquotes de 49 µl dans des tubes de réaction PCR de
0,2 ml
• Ajouter 1 µl de la solution d’ADN aux parties aliquotes précédentes
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Placer les tubes de réaction PCR dans le thermocycleur
Programme pour la PCR nichée (GMO7/GMO8)
Température Durée Dénaturation initiale 95 ˚C 3 mn Dénaturation 95 ˚C 30 s Hybridation 60 ˚C 30 s Extension 72 ˚C 40 s Nombre de cycles 35 Extension finale 72 ˚C 3 mn 4 ˚C ∞
Après l’amplification, les échantillons sont centrifugés brièvement et placés dans la glace.
Analyse des produits de la PCR
Après l’amplification, les produits de la PCR sont analysés par électrophorèse sur gel
d’agarose en présence de bromure d’éthidium. 8 µl de la solution sont mélangés avec 2 µl
de tampon de charge ; la solution est ensuite chargée sur un gel d’agarose (2,5%). La
migration doit s’effectuer à 100 V pendant une durée d’1 heure. Des étalons de masse
moléculaire (15 µl d’échelle 100 pb) migrent dans les puits adjacents du gel afin de
déterminer avec précision la taille des amplicons. Après l’opération, une transillumination
avec lumière UV permet de visualiser l’ADN dans le gel. Le gel peut être pris en photo afin
de fournir un enregistrement permanent du résultat de l’essai.
Détection qualitative du maïs MON810, du maïs Bt-176 et du soja Roundup Ready® par PCR 31
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 9
Interprétation des résultats
Les paires d’amorces GMO5/GMO9 et GMO7/GMO8 ont été mises au point pour détecter
spécifiquement le gène chimère du soja Roundup Ready® par PCR nichée, produisant un
fragment de PCR nichée de169 pb. Les amorces GMO5 et GMO7 sont complémentaires du
promoteur CaMV 35S, l’amorce GMO9 s’hybride avec le gène EPSPS CP4 de la souche
CP4 du Agrobacterium sp. et l’amorce GMO8 avec le gène EPSPS CTP.
Le contrôle positif s’amplifiera en présentant une bande à 169 pb.
Le contrôle négatif et l’absence de matrice ne devraient pas donner de bande visible. Si les
contrôles positifs/négatifs ne donnent pas les résultats escomptés, l’analyse PCR des
échantillons sélectionnés n’est pas valable.
Si les contrôles donnent les résultats escomptés et si l’échantillon donne une bande à
169 pb, cela signifie que cet échantillon de soja Roundup Ready® contient de l’ADN.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 10
PCR quantitative pour la détection d’OGM
F. Weighardt
PCR quantitative pour la détection d’OGM 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Table des matières
Module 10
PCR quantitative pour la détection d’OGM
INTRODUCTION 3
METHODES DE QUANTIFICATION PCR 4
HISTORIQUE DES TECHNIQUES DE PCR EN TEMPS REEL 7
PRINCIPES DE PCR EN TEMPS REEL 7
PRINCIPES DE QUANTIFICATION AVEC PCR EN TEMPS REEL 13
REFERENCES 20
PCR quantitative pour la détection d’OGM 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Introduction
Lorsqu’un produit alimentaire est déterminé positif pour une ou plusieurs lignées GM
(soja Roundup Ready®, maïs Bt-176, maïs Bt-11, maïs MON810 et maïs T25), les
étapes analytiques suivantes consistent à évaluer la conformité avec la législation en
vigueur (Règlement (CE) 1829/2003, Règlement (CE) 1830/2003) en mesurant la
quantité de chaque lignée d’OGM présente dans chaque ingrédient (Figure 1).
Les règlements susmentionnés disposent que tous les produits contenant des OGM,
consistant en de tels organismes ou produits à partir d’OGM doivent être marqués en
conséquence.
L’étiquetage n’est pas requis pour les produits à base de matières contenant des
OGM, consistant en OGM ou produits à partir d’OGM dans une proportion ne
dépassant pas 0,9 % des ingrédients alimentaires pris individuellement, à condition
qu’une telle présence soit fortuite ou techniquement inévitable.
Tous les ingrédients (farine, huile, etc.) dérivés d’une espèce unique (par ex. maïs,
soja, colza, etc.) sont considérés collectivement en tant qu’ingrédient unique (par ex.
maïs).
Figure 1. Aucun marquage requis. La quantité de soja GM et de maïs GM est inférieure au seuil autorisé.
Par exemple, si un ingrédient dérivé exclusivement du maïs contient moins de 0,9 %
de maïs GM, aucun étiquetage n’est nécessaire pour les aliments dérivés de ce
dernier. En revanche, s’il contient plus de 0,9 % de maïs GM, les produits
alimentaires dérivés doivent être étiquetés en conséquence. Cela vaut également si,
en tenant compte de l’ensemble des ingrédients dérivés de variétés différentes (par
ex. soja et maïs), la quantité relative de maïs GM tombe en dessous de 0,9 % dans
Maïs non GM 99,4%
Maïs GM 0,6%Soja non GM
99,4%
Soja GM 0,6%
PCR quantitative pour la détection d’OGM 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
le produit final. Si au moins deux variétés de maïs GM sont présentes, leurs
concentrations respectives doivent être ajoutées et le pourcentage total utilisé pour
déterminer l’exigence pour l’étiquetage (Figure 2). Si le résultat est inférieur à 0,9 %,
aucun étiquetage n’est requis.
Figure 2. Etiquetage requis pour l’ingrédient maïs. Les sommes des lignées Bt-11 (0,6 %) et Bt-176 (0,6 %) dépassent le seuil de 0,9 % requis pour l’étiquetage.
La teneur relative en OGM (sous forme de pourcentage) est déterminée en divisant
le nombre de copies de séquences spécifiques de l’OGM par le nombre de copies de
gènes spécifiques d’une plante (par ex. lectine pour le soja et invertase ou zéine pour
le maïs). Le pourcentage d’OGM qui en résulte s’exprime par conséquent sous la
forme suivante : OGM (%) = ADN GM/ADN référence x 100.
Méthodes de quantification PCR
Un des inconvénients majeurs de la PCR classique réside dans le manque
d’informations quantitatives précises en raison de l’efficacité de l’amplification. Si
l’efficacité de la réaction pour chaque cycle d’amplification demeure constante, la
concentration d’ADN après la PCR serait directement proportionnelle à la quantité
d’ADN cible initiale. Malheureusement, l’efficacité de l’amplification varie en fonction
des diverses réactions, ainsi que dans les cycles consécutifs au cours d’une seule et
même réaction. En particulier, lors des derniers cycles de la PCR, les résultats de
l’amplification sont générés de manière non exponentielle à un rythme de réaction
inconnu.
Maïs non GM 98,8%
Maïs Bt 176 0,6%
Soja non GM 100%
Maïs Bt 11 0,6%
PCR quantitative pour la détection d’OGM 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
La quantification d’ADN basée sur une PCR classique repose sur des mesures de
valeurs limites pour obtenir une sensibilité optimale, lorsque l’amplification atteint le
rendement maximum (appelé « phase stationnaire »). A ce stade, la réaction a
dépassé la phase exponentielle, notamment en raison de la diminution des réactifs et
de l’inactivation thermique progressive de la polymérase utilisée. La corrélation
résultante entre la concentration de produit finale et le nombre de molécules cibles
initiales est ainsi limitée.
Afin de surmonter ce problème, des techniques telles que la PCR quantitative
compétitive et la PCR en temps réel ont été mises au point pour résoudre les
problèmes liés à l’établissement d’un rapport entre la concentration d’ADN cible et la
quantité de produit PCR résultant de l’amplification.
PCR quantitative compétitive L’une des premières méthodes PCR quantitatives mises au point est celle de la PCR
quantitative compétitive (Giacca et al., 1994 ; Studer et al., 1998 ; Hardegger et al.,
1999). Cette méthode est basée sur la co-amplification de la matrice d’ADN cible et
de quantités données d’un ADN standard interne (compétiteur) portant les mêmes
sites de fixation d’amorces. Etant donné que la quantité initiale du compétiteur est
connue et que les niveaux d’amplification de la cible et de l’ADN compétiteur sont les
mêmes, la quantité des deux produits PCR, déterminée par ex. par électrophorèse
sur gel, est représentative du taux d’ADN cible et de compétiteur présents dans
l’échantillon de réaction avant l’amplification.
En règle générale, un compétiteur est un plasmide linéarisé porteur de la même
séquence de nucléotides que l’ADN cible, à l’exception d’une suppression ou d’une
insertion afin d’obtenir, après co-amplification, deux bandes de tailles distinctes après
électrophorèse sur gel standard.
ADN amplifié de la cible
ADN amplifié du compétiteur
Figure 3. Co-amplification d’une quantité fixe d’ADN cible avec différentes quantités d’ADN compétiteur.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
La PCR compétitive a été mise en œuvre avec succès pour quantifier à la fois l’ADN
et l’ARN, mais sa plage dynamique est limitée à un taux cible/compétiteur situé
approximativement entre 1:10 et 10:1. En fait, pour obtenir une précision optimale, il
convient de trouver le point d’équivalence auquel le taux cible/compétiteur est de 1:1
(Figure 3). A cet effet, plusieurs dilutions doivent être testées pour obtenir un taux
cible/compétiteur approprié.
Un autre inconvénient de cette approche réside dans la nécessité de construire et de
caractériser un compétiteur différent pour chaque cible à quantifier. En fait, la
moindre différence au niveau de l’efficacité de l’amplification compromettra
sérieusement la précision d’une quantification par PCR quantitative compétitive.
Enfin, à la fin de la réaction, la PCR compétitive nécessite une quantification précise
des amplicons de la cible et du compétiteur, ce qui implique généralement des
étapes de traitement post-PCR laborieuses.
La PCR compétitive est une méthode semi-quantitative qui implique une
comparaison entre un standard (le compétiteur) et l’échantillon. Les résultats ne
peuvent indiquer qu’une valeur inférieure, égale ou supérieure à une concentration
standard donnée.
Le système de PCR compétitive comporte toutefois l’avantage suivant : les
laboratoires n’ont pas besoin d’acquérir un équipement spécialisé, étant donné qu’on
utilise généralement du matériel de laboratoire standard pour les processus PCR et
de biologie moléculaire.
PCR en temps réel Il existe une technique de PCR quantitative plus précise et plus répandue : la PCR
en temps réel. Contrairement aux mesures de valeurs limites, les systèmes de PCR
en temps réel contrôlent la réaction en temps réel, au fur et à mesure qu’elle se
déroule. Avec ce type de système, la PCR est couplée à l’émission d’un signal
fluorescent proportionnel à la quantité de produit PCR généré au cours de cycles
consécutifs. Ce signal augmente proportionnellement à la quantité de produit PCR
généré au cours de chaque cycle de réaction successif. L’enregistrement de la
quantité d’émission fluorescente lors de chaque cycle permet de contrôler la PCR
durant sa phase exponentielle. La première augmentation de fluorescence majeure
correspond à la quantité initiale de matrice cible. (Ahmed, 2002)
PCR quantitative pour la détection d’OGM 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Historique des techniques PCR en temps réel
Higuchi et al. (1992, 1993) ont été les premiers à analyser la cinétique de la PCR en
mettant au point un système capable de détecter les produits PCR au fur et à mesure
de leur accumulation. Ce système « en temps réel » comprenait l’intercalant bromure
d’éthidium dans chaque mélange réactionnel. Les opérations étaient effectuées à
l’aide d’un thermocycleur approprié permettant d’irradier les échantillons de lumière
UV et de détecter la fluorescence résultante à l’aide d’une caméra CCD refroidie
(caméra à dispositif de transfert de charge) assistée par ordinateur. Lors du
processus d’amplification, des quantités croissantes d’ADN double brin généré et
intercalé en présence de bromure d’éthidium entraînaient un accroissement de la
fluorescence. En restituant graphiquement le rapport entre l’émission de lumière
fluorescente et le nombre de cycles, le système générait des graphiques
d’amplification donnant un tableau plus complet du processus de la PCR qu’une
analyse de l’accumulation du produit après un nombre de cycles fixe.
Principes de la PCR en temps réel
La spécificité d’une méthode de PCR en temps réel dépend à la fois des principes
chimiques utilisés pour générer et contrôler la réaction d’amplification et l’équipement
utilisé pour contrôler le signal. Divers principes chimiques ont été mis au point à cet
effet : intercalants (bromure d’éthidium, SYBR Green I) et sondes d’hybridation
(sondes TaqMan, sondes de transfert d’énergie entre molécules fluorescentes,
balises moléculaires, sondes Scorpion et sondes TaqMan MGB).
PCR en temps réel à base de colorant SYBR Green I La première application de la PCR en temps réel est directement dérivée des
expériences de Higuchi et al. (1992, 1993), consistant à remplacer le bromure
d’éthidium par un agent intercalant d’ADN double brin fluorescent moins toxique, plus
spécifique et plus sensible (de 10 à 25 fois), le SYBR Green I (Haugland, 2002).
Le colorant SYBR Green I se lie au petit sillon de l’ADN double brin, mais pas à
l’ADN simple brin. Suite à cette liaison, la fluorescence (excitation env. 488 nm et
254 nm ; émission env. 560 nm) augmente considérablement (de 800 à 1000 fois
env.). Au début de la PCR, la quantité croissante d’ADN nouvellement synthétisé
génère un signal fluorescent croissant (Figure 4). Une limitation du système de
détection de séquence à base de SYBR Green I est représentée par son mode de
reconnaissance d’ADN non spécifique. En fait, chaque molécule d’ADN double brin
PCR quantitative pour la détection d’OGM 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
présente dans une PCR est quantifiée, y compris donc les produits PCR non
spécifiques et les dimères d’amorce. Afin de surmonter le problème et de soustraire
l’élément de quantification dû aux ADN non spécifiques et aux dimères d’amorce sur
certains dispositifs, il est possible d’effectuer une analyse de la courbe de fusion.
Après l’étape finale de la PCR, les produits sont dissociés lentement et les données
relatives à la fluorescence sont recueillies. Étant donné que chaque ADN double brin
possède une température de fusion spécifique, il est possible de quantifier les
éléments ayant différentes températures de fusion dans un seul et même mélange
réactionnel, et par conséquent d’éliminer les éléments non spécifiques de la
quantification.
Méthodes de PCR en temps réel basées sur des sondes spécifiques de la séquence
Le problème de la spécificité de détection par fluorescence des amplicons a été
résolu par l’utilisation de sondes spécifiques des séquences avec un marquage
fluorescent conçu à l’intérieur de la paire d’amorces PCR. Le processus d’hybridation
des sondes (et leur dégradation finale) n’interfère généralement pas avec
l’accumulation exponentielle du produit de la PCR. Plusieurs principes différents sont
maintenant utilisés pour réaliser des réactions de quantification basées sur une PCR
en temps réel spécifique.
Sondes de transfert d’énergie entre molécules fluorescentes Le transfert d’énergie entre molécules fluorescentes (FRET) est basé sur le transfert
d’énergie d’un fluorophore donneur à un fluorophore accepteur (Figure 4) (Haugland,
2002). Les conditions de base pour le FRET sont les suivantes :
• Les molécules donneuses et accepteuses doivent être proches l’une de l’autre
(généralement 10 à 100 Å).
• Le spectre d’absorption de l’accepteur doit chevaucher le spectre d’émission de
fluorescence du donneur.
• Les orientations des dipôles de transition du donneur et de l’accepteur doivent être à
peu près parallèles.
Si le fluorophore donneur et le fluorophore accepteur sont proches l’un de l’autre,
l’excitation du donneur avec de la lumière bleue génère un transfert d’énergie vers
l’accepteur, qui peut alors émettre une longueur d’onde lumineuse plus importante.
La formation de produits PCR peut être contrôlée en utilisant deux sondes
PCR quantitative pour la détection d’OGM 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
oligonucléotidiques spécifiques de la séquence avec un marquage fluorescent,
appelées sondes d’hybridation, en plus des amorces PCR. Les sondes d’hybridation
sont conçues en tant que paire, l’une des sondes étant marquée avec le donneur (3’-
fluorescéine) et l’autre avec l’accepteur (5’-Red 640 ou 5’-Red 705). Étant donné que
le FRET est proportionnel à l’inverse de la puissance 6 de la distance, les sondes
d’hybridation doivent être conçues de manière à s’hybrider avec les régions
adjacentes de l’ADN matrice (elles sont généralement séparées par un intervalle de
1 à 5 nucléotides). Si les deux sondes s’hybrident, les deux colorants sont
rapprochés et le FRET vers le colorant de l’accepteur se traduit par un signal
mesurable par fluorimétrie.
Sondes de dégradation (principe TaqMan) L’essai TaqMan exploite l’activité exonucléase 5’-3’ de l’ADN polymérase Taq pour
cliver une sonde de dégradation durant la PCR (Lie et Petropoulos, 1998). La sonde
de dégradation (ou TaqMan) est généralement un oligonucléotide d’une longueur de
20-30 bases (habituellement avec une température de fusion de 10 °C plus élevée
que celle des amorces) contenant un colorant fluorescent rapporteur à l’extrémité 5’
et un colorant d’extinction de fluorescence à l’extrémité 3’ (Figure 4). Étant donné
que l’extrémité 3’ est bloquée, la sonde ne peut être prolongée comme une amorce.
Durant la PCR, en présence d’une cible, la sonde s’hybride spécifiquement entre les
sites d’hybridation des deux amorces. Lorsque la sonde est intacte, la proximité du
colorant rapporteur par rapport au colorant d’extinction de fluorescence entraîne la
suppression de la fluorescence du rapporteur essentiellement par transfert d’énergie
de type Forster (Forster, 1948 ; Lakowicz, 1983). Pendant la réaction, l’activité
exonucléase 5’-3’ de l’ADN polymérase Taq dégrade la sonde entre le colorant
rapporteur et le colorant d’extinction de fluorescence seulement si la sonde s’hybride
avec la cible. Cela entraîne un accroissement de la fluorescence au fur et à mesure
de l’amplification. L’accumulation de produit PCR est détectée en contrôlant
l’augmentation de fluorescence du colorant rapporteur. Ce processus survient durant
chaque cycle et n’interfère pas avec l’accumulation exponentielle de produit.
Contrairement aux sondes FRET, les sondes de dégradation libèrent des
fluorochromes à chaque cycle, ajoutant un nouveau colorant au colorant libéré
précédemment. Par conséquent, le signal fluorescent augmente considérablement à
chaque cycle. Dans l’essai TaqMan, on utilise des paramètres de cycles thermiques
et des conditions de réaction PCR universels. Une exigence spécifique applicable
aux sondes fluorogéniques est qu’il ne peut y avoir de G à l’extrémité 5’. Un « G »
PCR quantitative pour la détection d’OGM 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
adjacent au colorant rapporteur éteint la fluorescence du rapporteur, même après
division.
Balises moléculaires Les balises moléculaires sont des sondes d’ADN conçues pour contenir une
structure en forme d’épingle à cheveux. La séquence de la boucle est
complémentaire de la cible spécifique de la sonde et les séquences des bras sont
conçues de manière à être complémentaires l’une de l’autre (Figure 5) (Tyagi et
Kramer, 1996). Les extrémités 5’ et 3’ de la sonde sont liées de façon covalente à un
fluorophore et à un extincteur. Lorsque la structure en épingle à cheveux est fermée,
le fluorophore et l’extincteur sont rapprochés. Dans ce cas, tous les photons émis par
le fluorophore sont absorbés par l’extincteur. En présence d’une séquence
complémentaire, la sonde se déploie et s’hybride avec la cible. Le fluorophore est
déplacé par l’extincteur et la sonde commence à fluorescer.
Figure 4. Différents principes de PCR en temps réel. I. Vert SYBR I. II. Sondes de transfert d’énergie de résonance par fluorescence. III. Sondes de dégradation TaqMan 5`-3`.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Figure 5. Principe des balises moléculaires.
Scorpions La famille des sondes appelées « Scorpions » constitue une évolution
supplémentaire. Une sonde Scorpion comprend une séquence de sonde spécifique
avec une structure en épingle à cheveux (Figure 6) (Thelwell et al., 2000). Un fluorophore fixé à l’extrémité 5’ émet un signal fluorescent qui est désactivé dans
la configuration en épingle à cheveux par une fraction attachée à l’extrémité 3’.
L’épingle à cheveux est liée à l’extrémité 5’ d’une amorce. Après l’élongation de
l’amorce Scorpion, durant l’amplification, la séquence de sonde spécifique est
capable de se lier à son complément dans le même brin d’ADN. Cette hybridation
ouvre la boucle en épingle à cheveux, de telle sorte que la fluorescence n’est plus
désactivée et un accroissement du signal est observé. Un stoppeur PCR entre
l’amorce et la séquence des bras évite la translecture de la boucle en épingle à
cheveux, ce qui pourrait entraîner l’ouverture de celle-ci en l’absence de la séquence
cible spécifique. La nature monomoléculaire de l’hybridation comporte des avantages
par rapport aux systèmes de sondes homogènes. Contrairement aux balises
moléculaires, aux essais TaqMan ou FRET, les essais Scorpion ne nécessitent pas
de sonde séparée en plus des amorces.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Figure 6. Principe des sondes Scorpion.
Sondes MGB TaqMan Une sonde MGB (Minor Groove Binder) est une petite molécule en forme de
croissant qui s’insère parfaitement dans le petit sillon de l’ADN double brin (Kutyavin
et al., 2000). Dans les sondes TaqMan, le groupe MGB est attaché à l’extrémité 3’
avec le colorant d’extinction de fluorescence (Figure 7). Lorsque la sonde TaqMan
s’hybride, le MGB stabilise l’hybridation en se déployant dans le petit sillon de l’ADN
double brin créé entre la sonde et la séquence cible. La stabilisation est beaucoup
plus efficace lorsque les doubles brins sont parfaitement appariés (c’est-à-dire
lorsqu’il n’y a pas de mésappariement de séquence). Outre le pouvoir discriminant
accru, la plus grande stabilité signifie que les sondes TaqMan MGB sont très courtes
(généralement 13 à 20 mer) par rapport aux sondes TaqMan standard (généralement
18 à 40 mer), tout en satisfaisant aux exigences de conception. Les sondes TaqMan
MGB présentent plusieurs avantages en ce qui concerne la PCR quantitative,
notamment pour les essais multiplex. La performance spectrale améliorée permet
une précision et une cohérence accrues entre les essais individuels et la spécificité
d’hybridation accrue assure une plus grande discrimination des cibles. Par ailleurs, la
PCR quantitative pour la détection d’OGM 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
sonde plus petite peut faciliter la conception des essais en offrant plus de possibilités
dans des régions cibles plus courtes, telles que les « fenêtres » de consensus de
conservation ou de divergence de séquence. La taille des amplicons peut être
réduite au maximum en utilisant des sondes MGB plus courtes pouvant améliorer
davantage la cohérence inter-essais.
Figure 7. Principe des sondes MGB.
Principes de quantification par PCR en temps réel
Quantification relative La teneur en OGM d’un échantillon peut être exprimée comme étant la quantité de
matière génétiquement modifiée dans la quantité de matière totale. Pour déterminer
cette valeur dans un système PCR en temps réel, il faut évaluer le nombre de
séquences d’ADN d’un gène de référence endogène (en vue d’une utilisation en tant
que « normalisateur ») ainsi que le nombre de séquences d’ADN cible spécifique de
l’OGM. Le gène de référence doit être sélectionné de manière à ce qu’il soit
spécifique de l’espèce, présent en copie unique par génome haploïde, stable au sein
de différentes lignées de la même espèce et ayant les mêmes propriétés
d’amplification que les OGM analysés (bien que cela soit plutôt dû à une bonne
conception des sondes d’amorces). Un problème dans la quantification relative
résulte de l’interprétation du pourcentage de teneur en OGM non stipulé par la
PCR quantitative pour la détection d’OGM 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
législation ; par conséquent, la teneur en OGM (en pourcentage) peut être
considérée comme étant le poids de l’ingrédient modifié divisé par rapport au poids
total de l’ingrédient pur (par ex. poids du maïs GM divisé par le poids total de
l’ensemble du maïs contenu dans l’échantillon). Du point de vue analytique, il
convient de calculer le pourcentage d’OGM en termes de nombre de copies d’ADN
cible par rapport au nombre de copies spécifiques de taxon cible, mais cette
définition ne tient pas compte de certaines caractéristiques importantes des lignées
d’OGM ; par conséquent, les paramètres suivants doivent être soigneusement pris
en compte lors de l’interprétation des résultats :
a. la ploïdie de la lignée. Il est possible que la ploïdie de la lignée GM soit différente
de celle de la lignée wt (par ex. tétraploïde au lieu de diploïde) ;
b. la zygotie de la lignée. La caractéristique GM pourrait être homozygote ou
hétérozygote ;
c. le nombre d’insertions par génome haploïde d’une construction génique artificielle
unique. Une construction pourrait être insérée en une seule copie par génome
haploïde ou en plusieurs copies.
Le point c. peut être contourné en concevant le système de sonde-amorce à la limite
de l’insertion de la construction dans le génome. Étant donné que les séquences
flanquantes sont uniques, cela confère au système le double avantage d’être
spécifique à la lignée et d’exclure de la quantification les insertions multiples de la
même construction. On contourne les points a. et b. empiriquement en utilisant des
matériaux de référence homogènes avec l’échantillon (par ex. matériaux de
référence sous forme de farine de maïs pour quantifier la farine de maïs).
Alternativement, des étalons de référence différents des matériaux de référence
certifiés (par ex. séquences d’ADN clonées ou mélanges d’ADN génomiques)
peuvent être calibrés par rapport à ces matériaux de référence certifiés afin de
corriger les divergences moléculaires dans la quantification. Une solution courante
aux problèmes liés aux points a. et b. consiste à exprimer le pourcentage d’OGM en
termes de génomes haploïdes.
Dans tous les cas, cet aspect de la quantification doit être pris en compte lors de la
mise au point d’une méthode, étant donné que la limite de détection et la limite de
quantification sont influencées par le nombre effectif de copies à quantifier.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Conception d’une expérience de quantification d’OGM en temps réel La conception d’une analyse PCR en temps réel doit inclure les éléments suivants :
- Un système PCR capable de détecter une séquence d’ADN cible spécifique de
l’OGM.
- Un second système PCR capable de détecter une séquence de référence
endogène, préférentiellement spécifique de l’espèce, mais pouvant être utilisée en
tant que « normalisateur » dans les calculs des concentrations relatives d’OGM.
- Les courbes d’étalonnage pour la cible et la référence endogène. Pour chaque
échantillon expérimental, la quantité de cible et de référence endogène est
déterminée à partir de la courbe d’étalonnage correspondante. La quantité de cible
est normalisée avec la quantité de référence endogène pour obtenir la concentration
relative de la cible. Pour qu’elles répondent aux exigences statistiques, les courbes
d’étalonnages doivent comprendre au moins 4 points de concentration différents.
Chaque point de la courbe d’étalonnage, ainsi que l’échantillon, doivent être chargés
au moins en trois exemplaires.
En outre, un contrôle négatif (NTC – contrôle sans matrice) doit être ajouté tant pour
la quantification du gène de référence et que pour celle des OGM. D’autres contrôles
peuvent être utilisés (par ex. contrôle ADN cible négatif, contrôle ADN cible positif).
Enfin, la quantification du gène de référence et la quantification de la séquence
spécifique de l’OGM doivent être effectuées au cours de la même opération PCR
(co-amplification) et non en plusieurs opérations, afin d’éviter toute fluctuation
statistique entre différentes expériences.
PCR multiplexe en temps réel En fonction des propriétés chimiques et de l’appareillage utilisé pour la quantification,
il est possible de concevoir des PCR en temps réel pour effectuer la quantification
des séquences de référence et d’OGM séparément dans des tubes distincts ou dans
les mêmes tubes en tant que réaction « multiplexée ».
Les deux options présentent à la fois des avantages et des inconvénients : les
réactions multiplexées permettent d’économiser du temps et des réactifs (il est
possible d’analyser le double d’échantillons en une seule et même expérience),
d’éviter les erreurs de configuration entre la mesure de la référence et du gène cible
de l’OGM, étant donné qu’elles ont lieu dans le même tube, mais elles sont moins
sensibles (en termes de limite de quantification) en raison de l’interférence entre les
deux réactions et des différences de consommations de réactifs entre les deux
PCR quantitative pour la détection d’OGM 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
réactions. D’un autre côté, des réactions séparées pour mesurer le gène de
référence et le gène cible de l’OGM sont plus sensibles en termes de limite de
quantification, mais nécessitent deux fois la quantité de réactifs et de tubes
réactionnels sur l’appareillage de PCR en temps réel et sont plus exposées par ex.
aux risques d’erreur de pipetage lors de la mesure d’un échantillon. La disponibilité
de colorants rapporteurs multiples pour les sondes TaqMan permet de détecter
l’amplification de plusieurs cibles dans le même tube. Le colorant rapporteur (FAM)
se distingue de l’autre (VIC) car ils ont des longueurs d’onde d’émission maximale
différentes. Par exemple, la disponibilité de colorants multiples ayant des longueurs
d’onde d’émission distinctes (FAM, TET, VIC et JOE) permet d’effectuer des essais
TaqMan multiplex. Le colorant TAMRA est utilisé comme extincteur sur la sonde et le
colorant ROX comme référence passive dans le mélange réactionnel. Pour obtenir
les meilleurs résultats, la combinaison FAM (cible) et VIC (contrôle endogène) est
recommandée, étant donné qu’ils présentent la plus grande différence en termes
d’émission maximale. D’un autre côté, il convient de ne pas combiner JOE et VIC.
Les essais TaqMan multiplex peuvent être effectués sur les systèmes de détection
de séquence ABI PRISM 7700, 7900, 7500, 7300 et 7000 en raison de leur capacité
à détecter des colorants multiples ayant des longueurs d’ondes d’émission distinctes.
Analyse graphique des données de la PCR en temps réel Au cours d’une PCR en temps réel, les données de fluorescence (valeurs Rn)
recueillies permettent de tracer un graphique représentant la quantité de signal par
rapport au nombre de cycles (ou au temps). En général, le graphique est tracé sur
une échelle semi-logarithmique. Dans la PCR en temps réel, on peut distinguer trois
phases différentes : une première phase de « retard » avec de légères fluctuations
des courbes correspondant au signal de fond ; une seconde phase exponentielle
avec des courbes parallèles croissantes, et une troisième phase où les courbes ont
tendance à atteindre un palier (Figure 8).
PCR quantitative pour la détection d’OGM 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Figure 8. Graphique de PCR en temps réel. Les phases typiques de PCR en temps réel sont mises en relief.
La force de la PCR en temps réel réside dans le fait que la quantification survient non
pas à la phase terminale de la PCR (palier), mais à l’étape où la croissance
exponentielle de la quantité d’ADN amplifié (valeur Rn) atteint un point
significativement plus élevé que le signal résiduel. Cette technique de mesure
augmente considérablement la précision de la quantification, étant donné qu’il y a
une corrélation directe entre la quantité de matrice initiale et la phase durant laquelle
l’amplification commence à devenir exponentielle. Dans la PCR en temps réel, un
cycle seuil (CT) est défini à titre expérimental comme le cycle auquel le signal de
fluorescence atteint la moyenne des signaux de fluorescence mesurés entre le
troisième et le quinzième cycle plus dix écarts types. Plus la quantité initiale d’ADN
génomique est élevée, plus le produit accumulé est détecté rapidement dans le
processus PCR, et plus la valeur CT est basse. En pratique, le choix de la ligne de
seuil dans la détermination de la valeur CT incombe souvent à l’opérateur,
représentant l’un des éléments subjectifs de la PCR en temps réel. La ligne de seuil
doit être placée au-dessus de toute activité de base et dans la phase d’augmentation
exponentielle, qui paraît linéaire dans la transformation logarithmique (toutes les
courbes sont parallèles). Dans tous les cas, la ligne de seuil doit être placée au
niveau auquel les courbes des répliquâts commencent à coïncider le plus. En fait, il
arrive parfois que les répliquâts présentent, dans la toute première partie de la phase
exponentielle, une légère divergence qui diminue ou disparaît totalement alors que la
réaction se poursuit.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Calcul de la teneur en OGM Le rendement de la PCR en temps réel est une valeur ∆Rn, qui correspond à la
différence entre Rn+ (le signal de fluorescence comprenant l’ensemble des éléments)
et Rn- (le signal de fond de la réaction – référence ou lecture d’un échantillon NTC).
La teneur en OGM d’un échantillon peut être déterminée de deux manières
différentes :
1. Tracé de deux courbes standard sur la base de différentes quantités d’ADN :
- la première courbe avec un système de quantification spécifique du gène de
référence ;
- la seconde courbe avec un système de quantification spécifique de la cible GM.
Pour chaque échantillon, les quantités de cible spécifique et de gène de référence
sont déterminées par interpolation avec la courbe standard. La teneur en ADN des
OGM (sous forme de pourcentage) est ensuite calculée comme étant le rapport entre
la quantité de séquence cible GM et la quantité de séquence du gène de référence
(GM/référence * 100).
Il convient de noter que les échantillons analysés doivent forcément se situer entre
les limites supérieure et inférieure des deux courbes standard. Les valeurs
aberrantes doivent être exclues, étant donné qu’elles sont sujettes à des erreurs de
quantification.
2. La méthode CT comparative (∆∆CT) : cette méthode n’utilise pas une quantité
connue de standards mais compare la quantité relative de la séquence cible d’OGM
à la séquence du gène de référence. La courbe standard est obtenue en chargeant
une série d’échantillons à différentes concentrations connues d’OGM (par ex.
matériaux de référence certifiés de l’IRMM). Le résultat est une courbe standard de
valeurs ∆∆CT (∆CT = CT gène de référence - CT OGM). La valeur de la teneur en OGM est
obtenue en calculant la valeur ∆CT de l’échantillon et en la comparant aux valeurs
obtenues avec les standards.
Pour que cette méthode soit fructueuse, les efficacités d’amplification des systèmes
PCR cible et de référence doivent être semblables. À cet effet, une méthode sensible
de contrôle consiste à examiner la manière dont ∆CT (la différence entre les deux
valeurs CT de deux PCR pour la même quantité de matrice initiale) varie en fonction
de la dilution de la matrice. Si les efficacités des deux amplicons sont
approximativement équivalentes, la représentation graphique logarithmique de la
quantité d’entrée par rapport à ∆CT serait une ligne presque horizontale (pente
<0,10). Cela signifie que les deux PCR ont la même efficacité dans la plage de
quantités de matrice initiales. Si le graphique montre une efficacité inégale, la
méthode de la courbe standard doit être utilisée pour la quantification des OGM. La
PCR quantitative pour la détection d’OGM 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
plage dynamique doit être déterminée à la fois pour (1) les concentrations minimale
et maximale des cibles pour lesquelles les résultats sont exacts et (2) les rapports
minimum et maximum de deux quantités de gènes pour lesquelles les résultats sont
exacts. Dans la PCR en temps réel compétitive classique, la plage dynamique est
limitée à un rapport cible/compétiteur d’environ 10:1 à 1:10 (la précision optimale est
obtenue pour un rapport de 1:1). La PCR en temps réel est capable de générer une
plage dynamique beaucoup plus importante.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Références
Règlement (CE) n° 1829/2003 du Parlement Européen et du Conseil du 22
septembre 2003 concernant les denrées alimentaires et les aliments pour
animaux génétiquement modifiés. JO L 268, 18.10.2003, pp. 1-23.
Règlement (CE) n° 1830/2003 du Parlement Européen et du Conseil du 22
septembre 2003 concernant la traçabilité et l’étiquetage des organismes
génétiquement modifiés et la traçabilité des produits destinés à l’alimentation
humaine ou animale produits à partir d’organismes génétiquement modifiés, et
modifiant la Directive 2001/18/CE. JO L 268, 18.10.2003, pp 24-28.
Ahmed, F.E. (2002). Detection of genetically modified organisms in foods.
Trends in Biotechnology 5, 215-23.
Forster, T. (1948). Zwischenmolekulare Energiewanderung und Fluoreszenz. Ann
Phys (Leipzig) 2, 55-75.
Giacca, M., Zentilin, L., Norio, P., Diviacco, S., Dimitrova, D., Contreas, G., Biamonti,
G., Perini, G., Weighardt, F., Riva, S. and Falaschi, A. (1994). Fine mapping of a
replication origin of human DNA. Proceedings of the National Academy of
Science USA 91, 7119-23.
Hardegger, M., Brodmann, P. and Hermann, A. (1999). Quantitative detection of the
35S promoter and the nos terminator using quantitative competitive PCR.
European Food Research Technology 209, 83–87.
Haugland, R.P. (2002). The Handbook of Fluorescent Probes and Research
Products, Ninth Edition. Molecular Probes, Inc.
http://www.invitrogen.com/site/us/en/home/References/Molecular-Probes-The-
Handbook.html (Dernière connection Janvier 2010).
Higuchi, R., Dollinger, G., Walsh, P.S. and Griffith, R. (1992). Simultaneous
amplification and detection of specific DNA sequences. Biotechnology 10, 413–
417.
PCR quantitative pour la détection d’OGM 21
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 10
Higuchi, R., Fockler, C., Dollinger, G. and Watson, R. (1993). Kinetic PCR: Real-time
monitoring of DNA amplification reactions. Biotechnology 11, 1026–1030.
Kutyavin, I.V., Afonina, I.A., Mills, A., Gorn, V.V., Lukhtanov, E.A., Belousov, E.S.,
Singer, M.J., Walburger, D.K., Lokhov, S.G., Gall, A.A., Dempcy, R., Reed, M.W.,
Meyer, R.B. and Hedgpeth, J. (2000). 3'-minor groove binder-DNA probes
increase sequence specificity at PCR extension temperatures. Nucleic Acids
Research 28, 655-61.
Lakowicz, J.R. (1983). Principles of Fluorescence Spectroscopy, Plenum Press, New
York, chapter 2.
Lie, Y. S. and Petropoulos, C. J. (1998). Advances in quantitative PCR technology: 5'
nuclease assays. Current Opinion Biotechnol 9, 43-48.
Studer, E., Rhyner, C., Lüthy, J. and Hübner, P. (1998). Quantitative competitive
PCR for the detection of genetically modified soybean and maize. Zeitschrift für
Lebensmittel-Untersuchung und -Forschung A 207, 207–213.
Thelwell, N., Millington, S., Solinas, A., Booth, J. Zeitschrift für Lebensmittel-
Untersuchung und -Forschung A and Brown, T. (2000). Mode of action and
application of Scorpion primers to mutation detection. Nucleic Acids Research 28, 3752-3761.
Tyagi, S. and Kramer, F.R. (1996). Molecular Beacons: Probes that fluoresce upon
hybridisation. Nature Biotechnology 14, 303-308.
Vaïtilingom, M., Pijnenburg, H., Gendre, F. and Brignon, P. (1999). Real-time
quantitative PCR detection of genetically modified Maximizer maize and Roundup
Ready soybean in some representative foods. Journal of Agricultural Food
Chemistry 47, 5261–5266.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L’EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 11
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par PCR en temps réel
N. Foti
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Table des matières
Module 11
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par PCR en temps réel
INTRODUCTION 3
PCR EN TEMPS REEL UTILISANT LE THERMOCYCLEUR ABI PRISM® 7700 3
PCR EN TEMPS REEL UTILISANT LE THERMOCYCLEUR LIGHTCYCLER® (ROCHE) 9
REFERENCES 15
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Introduction
Les protocoles suivants sont des méthodes basées sur la PCR en temps réel pour la
quantification d’une lignée de soja GM spécifique (le soja Roundup Ready®) dans
les matières premières et les produits transformés. Les quantifications par PCR en
temps réel s’effectuent au moyen de deux thermocycleurs différents équipés pour
détecter une amplification en temps réel en mesurant la fluorescence : le
thermocycleur ABI PRISM® 7700 SDS (Applied Biosystèmes) et le thermocycleur
LightCycler® (Roche).
La PCR en temps réel est utilisée pour amplifier une séquence d’ADN cible de
référence endogène (spécifique du soja), plus une séquence cible d’ADN indiquant la
présence de soja génétiquement modifié (soja Roundup Ready®).
Les deux essais impliquent deux systèmes PCR indépendants, chacun ayant des
amorces d’ADN spécifiques et des sondes marquées par un fluorochrome. L’un des
systèmes PCR détecte une séquence d’ADN cible spécifique de l’OGM, l’autre est un
système de référence endogène conçu pour servir de référence quantitative
détectant le soja GM et non GM.
Remarque : les protocoles qui figurent dans ce manuel ont été sélectionnés à des
fins didactiques et doivent être considérés comme des exemples de base de
quantification d’OGM par la méthode de la PCR en temps réel. Nous recommandons
de consulter périodiquement les sources et la littérature pertinentes afin d’obtenir des
informations sur les derniers protocoles mis au point et validés. Veuillez noter
également que ces protocoles ont été sélectionnés en fonction de l’équipement
disponible dans notre laboratoire. Le CCR et l’OMS n’encouragent en aucun cas le
recours exclusif à une société ou à une marque spécifique.
PCR en temps réel utilisant le thermocycleur ABI PRISM® 7700
Protocole de PCR en temps réel spécifique du soja RR : méthode PCR multiplexe
Cette méthode consiste en une amplification/quantification du gène de référence de
la lectine et d’une partie du transgène inséré dans le soja RR au moyen d’une PCR
multiplexe (deux réactions PCR dans le même tube) (Foti et al., 2006). Les sondes
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
TaqMan de lectine et de RR sont marquées respectivement avec les fluorochromes
VIC et FAM, ce qui permet de détecter l’amplification de plusieurs cibles dans le
même tube. Le fluorochrome rapporteur (FAM) se distingue du fluorochrome VIC en
raison de leurs différentes longueurs d’ondes d’émission maximale. Le thermocycleur
ABI PRISM® 7700 SDS est capable de détecter des fluorochromes multiples avec
différentes longueurs d’ondes d’émission.
La quantité de fluorochrome (FAM) du soja RR est normalisée par rapport à la
quantité de fluorochrome végétal (VIC) détecté dans chaque échantillon. On obtient
ainsi une valeur ∆CT, dont la moyenne est établie pour les échantillons répétés. Ces
valeurs sont comparées à une courbe d’étalonnage générée par le ∆CT des
standards de concentration connue de soja RR (méthode comparative CT, ou ∆∆CT).
Cette procédure a été mise en œuvre avec succès pour diverses matières premières,
ingrédients et aliments contenant du soja (par ex. aliments pour animaux, boissons à
base de soja, yaourts, farine, lécithine, etc.).
La performance analytique de la méthode a été contrôlée avec succès dans le cadre
de plusieurs procédures d’essai d’aptitude (par ex. FAPAS®, GIPSA).
Équipement et réactifs
• Sequence Detector System ABI PRISM® 7700 (Applied Biosystems)
• Plaques de réaction MicroAmp Optical à 96 cupules (Cat. N° N801-0560)
• Couvercles MicroAmp Optical (Cat. N° N801-0935)
• TaqMan® Universal Mastermix (Cat. N° 4304437) 2X contenant : tampon TaqMan 2x
AmpliTaq Gold® ADN polymérase (5 U/µl), UNG AmpErase® (1 U/ml), dNTP 200
µM avec dUTP, référence passive 1
• Microcentrifugeuse
• Centrifugeuse réfrigérée pour tubes coniques de 15 ml
• Micropipettes
• Agitateur vortex
• Portoir pour tubes de réaction
• Tubes microcentrifuges de 1,5 ml
• Tubes centrifuges coniques de 15 ml en polypropylène
• Eau exempte de nucléase
• Amorces (Le-F et Le-R) et sonde (sonde Le) spécifiques du gène de référence
• Amorces (RR-F et RR-R) et sonde (sonde RR) spécifiques du transgène
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Caractéristiques des amorces et de la sonde pour le gène de référence
Caractéristiques des amorces et de la sonde pour le transgène
RR-F Séquence GCC ATG TTG TTA ATT TGT GCC AT Longueur (pb) 23 Poids moléculaire 7014
RR-R Séquence GAA GTT CAT TTC ATT TGG AGA GGA C Longueur (pb) 25 Poids moléculaire 7712
Sonde RR Séquence 5’-(FAM)-CTT GAA AGA TCT GCT AGA GTC
AGC TTG TCA GCG-(TAMRA)-3’ Longueur (pb) 33 Poids moléculaire 10137
Le-F Séquence TCC ACC CCC ATC CAC ATT T Longueur (pb) 19 Poids moléculaire 5586,0
Le-R Séquence GGC ATA GAA GGT GAA GTT GAA GGA Longueur (pb) 24 Poids moléculaire 7532
Sonde Le Séquence 5’-(VIC)-AAC CGG TAG CGT TGC CAG CTT
CG-(TAMRA)-3’ Longueur (pb) 23 Poids moléculaire 7019,0
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Préparation du Mastermix
• Décongeler, mélanger doucement et centrifuger la quantité de réactifs requise pour
la réaction. Conserver les réactifs décongelés dans la glace.
• Dans un tube de 15 ml conservé dans la glace, ajouter les éléments suivants dans
l’ordre indiqué ci-dessous (à l’exception de l’ADN) pour préparer les mastermix.
Chaque extrait d’ADN est analysé en « tripliquât » (3 répétitions). Veuillez noter que
quatre mélanges réactionnels supplémentaires sont préparés afin de faciliter le calcul
des erreurs de pipetage dues à la viscosité de la solution.
Tableau 1. Préparation du mastermix pour une plaque d’essai PCR multiplexe.
Concentration
PCR
Mastermix pour cuve
de réaction (µl)
Mastermix pour un
échantillon (3 répétitions)
Mastermix pour une plaque
(32+4 échantillons)
Eau déionisée stérile 18,3 54,9 1976,4 TaqMan Universal Mastermix 2X 1x 25 75 2700 Amorce Le-F (20 µM) 40 nM 0,1 0,3 10,8 Amorce Le-R (20 µM) 40 nM 0,1 0,3 10,8 Amorce RR-F (20 µM) 100 nM 0,25 0,75 27 Amorce RR-R (20 µM) 100 nM 0,25 0,75 27 Sonde Le (10 µM) 100 nM 0,5 1,5 54 Sonde RR (10 µM) 100 nM 0,5 1,5 54 ADN 50-250 ng 5 15 TOTAL 50 150
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement.
• Préparer un tube microcentrifuge de 1,5 ml pour chaque échantillon d’ADN à tester :
échantillons de courbe standard (soja RR CRM à 0,1, 0,5, 1,2, et 5 %) échantillons
inconnus et échantillons de contrôle (0 % soja RR, ADN de soja RR et contrôle sans
matrice).
• Ajouter à chaque tube microcentrifuge la quantité de mastermix requise pour 3
répétitions (135 µl de mastermix). Ajouter à chaque tube la quantité d’ADN requise
pour 3 répétitions (c’est-à-dire 15 µl d’ADN). Passer chaque tube au moins trois fois
pendant env. 10 secondes dans l’agitateur vortex. Cette étape est primordiale, car
elle contribue à réduire au maximum la variabilité entre les trois répliquâts de chaque
échantillon.
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
• Centrifuger brièvement. Placer la plaque de réaction à 96 puits dans une base et
aliquoter 50 µl dans chaque cupule horizontalement de gauche à droite. Après avoir
ajouté les mastermix à une rangée verticale de puits, les couvrir avec des bouchons
au moyen de l’outil prévu à cet effet.
NB : ne rien écrire sur la plaque optique et ne pas toucher les bouchons.
• Veiller à ce que les parties aliquotes de mastermix déposées se trouvent au fond des
puits, et à ce qu’il n’y ait aucune éclaboussure ou bulle sur le côté ou à l’intérieur des
bouchons.
• Placer la plaque dans le thermocycleur ABI PRISM® 7700 ; ouvrir une nouvelle
fenêtre de configuration de plaque afin d’assigner le type d’échantillon à chaque
puit : le type d’échantillon IPC est associé au fluorochrome VIC et l’échantillon UNKN
(inconnu) à la couche FAM.
• Soumettre les échantillons aux cycles décrits au Tableau 2.
Tableau 2. Programme de cycles pour l’essai multiplex du soja RR dans le thermocycleur ABI PRISM® 7700 SDS Configuration : mode PCR en temps réel
Volume de réaction : 50 µl
Étape Phase T °C Durée Acquisition Cycles 1 UNG 50 oC 120 s Non 1x 2 Dénaturation initiale 95 oC 600 s Non 1x 3 Amplification Dénaturation 95 oC 15 s Non 45x 4 Hybridation &
Élongation 60 oC 60 s Mesure
Analyse des données et interprétation des résultats
Une fois l’opération terminée, les données sont analysées à l’aide du logiciel ABI
PRISM® 7700 SDS pour déterminer les valeurs CT du fluorochrome rapporteur
respectif de chaque échantillon.
Il est essentiel de numéroter correctement les échantillons dans la fenêtre de
configuration des plaques du logiciel SDS. Chaque cupule doit se voir affecter un
numéro unique dans le champ « Replicate » ; les répliquâts d’un même échantillon
doivent se voir attribuer le même numéro.
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Procéder à l’analyse en sélectionnant « analyse » dans le menu Analyse pour
accéder automatiquement aux courbes d’amplification ; régler la valeur de seuil pour
les couches FAM et VIC.
Après analyse, exporter les résultats dans un fichier Microsoft® Excel. A l’ouverture
du fichier, un tableau contenant deux séries de données correspondant aux couches
de fluorochromes FAM et VIC indique les valeurs CT correspondant à chaque puit.
Calculer les moyennes CT (FAM) et CT (VIC) de chaque groupe de répliquâts pour
déterminer les valeurs ∆CT (CT FAM – CT VIC).
Pour chaque échantillon, le pourcentage d’OGM est calculé en analysant le ∆CT de
l’échantillon, en le comparant à la série de valeurs log (% OGM) et aux valeurs ∆CT
obtenues pour les échantillons de la courbe standard.
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
PCR en temps réel en utilisant le thermocycleur LightCycler® (Roche)
Protocole de PCR en temps réel spécifique du soja RR
La méthode consiste en une amplification/quantification du gène de référence de la
lectine et d’une partie du transgène inséré dans le soja RR, réalisée en deux
réactions PCR indépendantes (BgVV, Rapport d’appel d’offres UE, 2000). Les deux
systèmes PCR utilisent des sondes marquées par le fluorochrome FAM.
Pour chaque échantillon, la quantité de séquences spécifiques du soja GM et la
séquence du gène de référence (gène de la lectine) sont déterminées à partir des
courbes standard appropriées, élaborées à la fois pour le transgène et le gène de
référence. La teneur en soja GM est divisée par la quantité de gène de référence afin
d’obtenir une valeur de soja GM normalisée.
Équipement et réactifs
• Système de thermocycleur LightCycler® Roche
• Capillaires pour échantillons LightCycler®. Roche, cat. N° 1909339
• Adaptateur de capillaires LightCycler®. Roche, cat. N° 1909312
• Sondes d’hybridation LightCycler® FastStart DNA Master. Roche, cat. N° 3003248,
contenant : ADN Polymérase Taq FastStart, mélange dNTP (avec dUTP au lieu de
dTTP) et tampon de réaction, conc. 10x ; eau stérile, classe PCR
• Sérumalbumine bovine (SAB), exempte de nucléase (exempte de DNase et de
RNase), par ex. Promega, cat. N° R9461 (1 µg/µl)
• ADN Polymérase Taq Platinum 5 U/µl (avec le tampon 10x original et 50 mM de
MgCl2). Invitrogen – Life Technologies cat. N° 10966026
• Microcentrifugeuse
• Micropipettes
• Agitateur vortex
• Portoir pour tubes de réaction
• Tubes microcentrifuges de 1,5 ml
• Eau exempte de nucléase
• Amorces (GM1-F et GM1-R) et sonde (sonde GM1) spécifiques du gène de
référence
• Amorces (GM2–F, GM2-R) et sonde (sonde GM2) spécifiques du transgène
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Caractéristiques des amorces et de la sonde pour le gène de référence
GM1-F Séquence 5’-CCA GCT TCG CCG CTT CCT TC-3’
GM1-R Séquence 5’-GAA GGC AAG CCC ATC TGC AAG CC-3’
Sonde GM1 Séquence 5’-(FAM)-CTT CAC CTT CTA TGC CCC TGA CAC -(TAMRA)-3’
Caractéristiques des amorces et de la sonde pour le transgène
GM2-R Séquence 5’-GAG CCA TGT TGT TAA TTT GTG CC-3’
Sonde GM2 Séquence 5’-(FAM)-CAA GCT GAC TCT AGC AGA TCT TTC (TAMRA)-3’
Courbes standard
Pour chaque série, les deux courbes standard sont obtenues avec 5 dilutions
différentes d’ADN de référence (étalonnage). Une seule réaction est effectuée avec
chaque ADN standard d’étalonnage avec les deux mastermix.
Les courbes standard pour la quantification d’ADN de soja et de la séquence
spécifique de l’OGM sont obtenues avec des solutions d’ADN standard d’étalonnage
à des valeurs de concentration décroissantes partant de 2 % d’ADN de soja RR avec
un tampon TE (0,1 M, pH 8,0). Environ 100 ng d’ADN sont utilisés pour le premier
point des courbes standard. Les dilutions et les concentrations des courbes standard
sont indiquées au Tableau 3.
GM2-F Séquence 5’-CAT TTG GAG AGG ACA CGC TGA-3’
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Tableau 3. Quantité d’ADN et dilutions des courbes standard.
Quantité d’ADN (ng)/réaction
% d’ADN de soja
% d’ADN GM
Facteur de dilution
STD 1 100 100 2 STD 2 50 50 1 1:2 STD 3 25 25 0,5 1:4 STD 4 12,5 12,5 0,25 1:8 STD 5
6,25 6,25 0,125 1:16
Préparation du Mastermix
• Décongeler, mélanger doucement et centrifuger la quantité d’éléments requise.
Conserver les réactifs décongelés dans la glace.
• Pour chaque système, ajouter les éléments suivants dans l’ordre indiqué ci-dessous
(à l’exception de l’ADN) à un tube microcentrifuge de 1,5 ml dans la glace afin de
préparer les mastermix. Veuillez noter que deux mélanges réactionnels comprennent
un excès de volume pour tenir compte des erreurs de pipetage dues à la viscosité de
la solution.
Tableau 4. Préparation du mastermix pour le système GM1.
Composant Concentration PCR µl/réaction Total µl (pour 18 réactions)
Pol.ase Taq Platinum Tampon 10x MgCl2 (50 mM) dATP, dGTP, dCTP,dTTP (4 mM) Amorce GM1-F (20 µM) Amorce GM1-R (20 µM) Sonde GM1 (10 µM) SAB exempte de nucléase (1 µg/µl)Pol.ase Taq Platinum (5 U/µl) Eau exempte de nucléase ADN
1x
4 mM 0,8 mM 500 mM 500 nM 200 nM
0,1 mg/ml 0,8 U
#
2
1,6 4
0,5 0,5 0,4 2
0,16 6,85
2
36
28,8 72 9 9
7,2 36 2,9
123,5
Volume total : 18 µl+2 µl ADN 324,2 µl (sans ADN)
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Tableau 5. Préparation du mastermix pour le système GM2
Composant Concentration PCR µl/réaction Total µl (pour 18 réactions)
Pol.ase Taq Platinum Tampon 10x MgCl2 (50 mM) dATP, dGTP, dCTP,dTTP (4 mM) Amorce GM2-F (20 µM) Amorce GM2-R (20 µM) Sonde GM2 (10 µM) SAB exempte de nucléase (1 µg/µl) Pol.ase Taq Platinum (5 U/µl) Eau exempte de nucléase ADN
1x
4 mM 0,8 mM 500 mM 500 nM 200 nM
0,1 mg/ml 0,8 U
#
2
1,6 4
0,5 0,5 0,4 2
0,16 6,85
2
36
28,8 72 9 9
7,2 36 2,9
123,5
Volume total : 18 µl+2 µl ADN 324.2 µl (sans ADN)
• Mélanger doucement et centrifuger brièvement
• Préparer deux tubes de réaction de 0,5 ml (un pour le système GM1 et un pour le
système GM2) pour chaque échantillon d’ADN à tester (échantillons de courbe
d’étalonnage et échantillons inconnus)
• Ajouter à chaque tube de réaction la quantité de mastermix requise pour 2 répétitions
(36 µl de mastermix). Ajouter à chaque tube la quantité d’ADN requise pour 2
répétitions (c’est-à-dire 4 µl d’ADN). Passer chaque tube au moins trois fois pendant
env. 10 secondes dans l’agitateur vortex. Cette étape est primordiale, car elle
contribue à réduire au maximum la variabilité entre les répliquâts de chaque
échantillon.
• Placer les capillaires dans l’adaptateur centrifuge préalablement refroidi.
• Pipeter 20 µl du mastermix dans chaque capillaire conformément au procédé prévu à
cet effet (cf. le Tableau 6 « Configuration de la plaque – ordre de chargement » -
carrousel LightCycler® standard)
• Centrifuger à basse vitesse (env. 1150 tr/mn). Cette étape assure la concentration du
volume total du mélange réactionnel dans l’extrémité du capillaire
• Transférer les capillaires dans le carrousel LightCycler® (Roche)
• Soumettre les échantillons aux cycles décrits au Tableau 7
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Tableau 6. Configuration de la plaque – ordre de chargement du carrousel LightCycler® : positions 1 à 16 = système GM1, positions 17 à 32 = système GM2. Chaque échantillon d’ADN en double pour les systèmes du gène de référence et du transgène (OGM)
Position Échantillon (%) Position Échantillon
(%) Position Échantillon (%)
1 STD (100) 13 U2 25 STD (0,125)
2 STD (100) 14 U2 26 STD (0,125)
3 STD (50) 15 NTC 27 U1
4 STD (50) 16 NTC 28 U1
5 STD (25) 17 STD (2) 29 U2
6 STD (25) 18 STD (2) 30 U2
7 STD (12,5) 19 STD (1) 31 NTC
8 STD (12,5) 20 STD (1) 32 NTC
9 STD (6,25) 21 STD (0,5)
10 STD (6,25) 22 STD (0,5)
11 U1 23 STD (0,25)
12 U1 24 STD (0,25)
Tableau 7. Programme de cycles pour le système LightCycler® Réglage : pente 20 °C/s à tous les paliers.
Mode d’affichage fluorescent : F1/1
Dénaturation :
Cycles: 1 Type: None Fluorescence Display Mode: F1/1 Segment Number
Temp. Time Slope 2° Target Temp.
Step Size
Step Delay (Cycles)
Acquisition Mode
1 96 °C 120 sec 20 °C/sec 0 °C 0 °C 0 None
Cycles: Cycles: 45 Type: Quantification Fluorescence Display Mode: F1/1 Segment Number
Temp. Time Slope 2° Target Temp.
Step Size
Step Delay (Cycles)
Acquisition Mode
1 95 °C 5 sec 20 °C/sec 0 °C 0 °C 0 None 2 60 °C 15 sec 20 °C/sec 0 °C 0 °C 0 Single 3 72 °C 15 sec 20 °C/sec 0 °C 0 °C 0 None
Refroidissement: Cycles: 1 Type: None Fluorescence Display Mode: F1/1 Segment Number
Temp. Time Slope 2° Target Temp.
Step Size
Step Delay (Cycles)
Acquisition Mode
1 40 °C 30 sec 20 °C/sec 0 °C 0 °C 0 None
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Durant l’opération, cliquer sur le bouton EDIT SAMPLE et introduire les noms des
échantillons dans l’écran de chargement. Définir toutes les positions (y compris l’ADN
d’étalonnage) comme « Unknowns ».
Analyse des données et interprétation des résultats
• Pour l’analyse des données, sélectionner « Fluorescence » F1/F2 dans la fenêtre
avant d’analyse des données.
• Pour la quantification, cliquer sur le bouton quantification.
• Le logiciel LightCycler® propose deux méthodes de quantification différentes : la
méthode « Second Derivative Maximum » et la méthode « Fit Points ». Pour la
quantification avec le kit de détection d’ADN de soja RR, il est préférable d’appliquer
la méthode « Fit Points ». Opérer les réglages suivants : réglage de base =
« Proportionnal » ; nombre de points = 2.
• Sélectionner la courbe standard avec toutes les réactions d’échantillons inconnus
correspondantes.
• Ouvrir le dossier « Step 2: Noise Band ».
• Placer le seuil de bruit de fond à une de position 0,1. Le seuil de bruit de fond peut
être déplacé manuellement à l’aide de la souris ou en appuyant sur le bouton en
dessous du bouton « Chance Graph Settings ». Ce bouton ouvre la fenêtre « Manual
Cursor Adjustment » (réglage manuel du curseur) et la valeur du curseur peut être
réglée sur 0,1.
• Ouvrir le dossier « Step 3: Analysis ».
• A l’étape 3, les points d’intersection ainsi que les concentrations correspondantes de
solutions étalon et de matrices d’ADN inconnues sont calculés.
• Contrôler la valeur « r » de la courbe standard. Les valeurs r ≥ -0,98 sont
acceptables ; valeur « r » optimale = -1.
Détection quantitative su soja Roundup Ready® par PCR en temps réel 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 11
Références
EU Tender Report. (2000). Development of qualitative as as well quantitative
detection methods to identify a genetic modification in soybean and maize
products. Report of the EU tender n. XXIV/98/A3/001.
LightCycler® Operator’s Manual, version 3.0 (Roche Molecular Biochemicals).
User Bullettin #2. Relative quantitation of gene expression. ABI PRISM® 7700
Sequence Detection System. PE Applied Biosystems, 1997.
User Bullettin #5. Multiplex PCR with TaqM VIC probes .ABI PRISM 7700 Sequence
Detection System. PE Applied Biosystems, 1998.
Foti, N., Onori, R., Donnarumma, E., De Sanctis, B., and Miraglia, M. (2006). Real-
Time PCR multiplex method for the quantification of Roundup Ready soybean in
raw material and processed food. European Food Research and Technology
Journal 222, 209-216.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Module 12
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA
F. Eyquem
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Table des matières
Session 12
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA
INTRODUCTION 3
LA TECHNIQUE ELISA 8
EXPERIMENTATIONS 11
REFERENCES 22
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Introduction La détection immunologique spécifique d’une nouvelle protéine synthétisée par un
gène introduit au cours d’une transformation constitue une approche alternative pour
l’identification de plantes génétiquement modifiées. Il est à noter, toutefois, qu’une
modification génétique n’est pas toujours spécifiquement axée sur la production
d’une nouvelle protéine et ne génère pas systématiquement des niveaux
d’expression protéinique suffisants pour être détectés. Par ailleurs, certaines
protéines peuvent être exprimées uniquement dans certaines parties de la plante
(des promoteurs à spécificité tissulaire sont déjà utilisés à des fins spécifiques) ou
exprimées à différents niveaux dans diverses parties ou au cours de différentes
phases du développement physiologique.
On a constaté que les niveaux d’expression des produits transgéniques se situent
dans une fourchette de 0 à 2 % de la protéine soluble totale, même lorsque de
puissants promoteurs constitutifs ont été utilisés pour activer l’expression (Longstaff,
1995). Dans la plupart des cas, cependant, les niveaux d’expression signalés (par
ex. pour les cultures GM approuvées) sont inférieurs à la limite supérieure de 2 %
(Hemmer, 1997).
Les immuno-essais sont des systèmes de mesure analytiques dans lesquels des
anticorps sont utilisés comme réactifs. Les anticorps sont des protéines spécifiques
isolées du sérum d'animaux qui ne se lient physiquement qu’à la substance ayant
déclenché leur production. Les anticorps sont générés en injectant la substance à
détecter (par ex. CP4 EPSPS, la protéine qui confère la résistance à l’herbicide
Roundup) à des animaux, tels que des lapins et des souris, dont les cellules
reconnaissent la substance comme étant « étrangère » et répondent en produisant
des anticorps. Les anticorps sont purifiés, liés à un marqueur détectable puis utilisés
en tant que réactifs pour détecter la substance d'intérêt.
Une condition requise pour l’élaboration de méthodes de détection immunologiques
est de disposer d‘anticorps extrêmement spécifiques dirigés contre la nouvelle
protéine à détecter. Par ailleurs, l’échantillon ou les protéines d'intérêt ne doivent pas
être dégradés de façon significative.
Les anticorps sont des outils puissants qui permettent aux biologistes de détecter et
de quantifier les antigènes dans des mélanges complexes. Tous les immuno-essais
sont basés sur la fixation spécifique d’un anticorps à un antigène.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Interactions anticorps/antigène
Lorsque les immunologistes décrivent les propriétés des anticorps en tant protéines,
la plupart incluent une description de la capacité de ces molécules à précipiter des
antigènes dans une solution, même si la précipitation d’anticorps n’est désormais
que rarement utilisée pour isoler ou détecter des antigènes expérimentalement et les
anticorps précipitent rarement les antigènes in vivo, excepté dans certaines maladies
auto-immunes. La valeur pédagogique de la réaction de précipitation des anticorps,
comme illustré à la Figure 1, est qu’elle reflète parfaitement un grand nombre de
propriétés fondamentales et universelles des anticorps. Cette technique démontre
entre autres que :
• les anticorps sériques (IgG) sont bivalents dans leurs réactions avec les
antigènes et ont la capacité de ponter ces derniers ;
• les antigènes sont souvent multivalents dans leurs interactions avec les
anticorps ;
• les anticorps sériques sont généralement polyclonaux ; et
• les anticorps sont extrêmement spécifiques en termes de structures qu’ils
reconnaissent au niveau des molécules antigéniques.
Figure 1. Courbe de précipitation d’un système comprenant un antigène et ses
anticorps
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
La représentation graphique de la quantité d’anticorps précipités par rapport à la
concentration croissante d’antigènes (pour un total d’anticorps constant) révèle trois
zones :
Une « zone d’excès d’anticorps » dans laquelle la précipitation est inhibée et
l’excès anticorps peut être détecté dans le surnageant.
Une « zone d’équivalence » de précipitation maximale dans laquelle les anticorps et
les antigènes constituent de grands complexes insolubles et ni les anticorps ni les
antigènes ne peuvent être détectés dans le surnageant.
Une « zone d’excès d’antigènes » dans laquelle la précipitation est inhibée et
l’excès d’antigènes peut être détecté dans le surnageant.
Bien que la réaction de précipitation soit particulièrement appropriée pour
caractériser les interactions entre les anticorps polyclonaux et les antigènes
multivalents, elle ne s’avère généralement pas très utile pour caractériser les
interactions entre les antigènes et les anticorps monoclonaux, à moins que les
antigènes ne présentent des épitopes identiques multiples (comme structures
glucidiques répétitives présentes dans les polysaccharides). Ce n’est que dans ces
conditions qu’un anticorps monoclonal monospécifique pourra ponter et précipiter un
antigène. Toutefois, les anticorps monoclonaux sont généralement caractérisés par
des types de mesures plus affinés fournissant des informations détaillées sur
l’interaction anticorps/antigène, comme la constante d’équilibre et les taux cinétiques.
L’utilité des anticorps dans la détection et l’isolation des antigènes est démontrée par
le large éventail d’applications extrêmement puissantes mises au point au fil des
années. L’utilité des anticorps est aussi considérablement améliorée par leur relative
stabilité dans diverses réactions de modification chimique qui modifient la structure
des anticorps sans détruire leur capacité à fixer les antigènes. On a utilisé des
anticorps marqués chimiquement par des composants fluorescents, magnétiques,
radioactifs et autres afin de faciliter la détection ou l'isolement d'antigènes dans
diverses conditions expérimentales.
Préparation d'anticorps monoclonaux
Les substances étrangères à l'organisme, comme les bactéries et virus d'autres
agents infectieux, appelés antigènes, sont identifiées par le système immunitaire du
corps comme étant indésirables. Nos défenses naturelles contre ces agents
infectieux sont les anticorps, des protéines qui recherchent les antigènes et
contribuent à leur destruction.
Les anticorps présentent deux caractéristiques très utiles. Premièrement, ils sont
extrêmement spécifiques ; plus précisément, chaque anticorps se fixe et s'attaque à
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
un antigène particulier. Deuxièmement, une fois activés par l’apparition d’une
maladie, certains anticorps continuent à conférer une résistance contre cette
maladie.
La seconde caractéristique des anticorps permet d’élaborer des vaccins. Un vaccin
est une préparation de bactéries ou de virus tués ou atténués qui, une fois introduits
dans l'organisme, stimulent la production d’anticorps contre les antigènes qu’ils
contiennent.
C’est dans la première propriété des anticorps, leur spécificité, que réside toute
l’importance de la technologie des anticorps monoclonaux. Non seulement les
anticorps peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques pour protéger contre les
maladies, mais ils peuvent également contribuer à déceler toute une palette de
maladies ainsi que la présence de drogues, produits virologiques et bactériologiques
ainsi que d’autres substances inhabituelles ou anormales dans le sang.
Etant donné la diversité des utilisations de ces substances de lutte contre les
maladies, leur production en quantités pures est depuis longtemps le centre de mire
d’enquêtes scientifiques. La méthode conventionnelle consistait à injecter un
antigène à un animal de laboratoire puis, après la formation des anticorps, à recueillir
ces anticorps dans le sérum (un sérum contenant des anticorps est appelé
antisérum). Cette méthode présente deux inconvénients : elle génère de l’antisérum
contenant des substances indésirables et fournit une quantité très limitée d’anticorps
utilisables.
La technologie des anticorps monoclonaux permet de produire des quantités
importantes d’anticorps purs en utilisant des cellules qui produisent des anticorps
naturellement ainsi qu’une catégorie de cellules pouvant se développer sans
interruption en culture cellulaire. Si nous constituons un hybride combinant la
caractéristique d’« immortalité » et la capacité de produire la substance souhaitée,
nous disposons de fait d’un système capable de produire des anticorps en
permanence.
Dans la technologie des anticorps monoclonaux, des cellules tumorales pouvant se
reproduire continuellement sont fusionnées avec des cellules de mammifères
produisant des anticorps. Cette fusion cellulaire engendre un « hybridome », qui
produira continuellement des anticorps. Ces anticorps sont qualifiés de monoclonaux
parce qu'ils proviennent d’un seul type de cellule, la cellule hybridome ; en revanche,
les anticorps produits par les méthodes conventionnelles découlent de préparations
contenant de nombreux types de cellules ; c’est la raison pour laquelle on les qualifie
de polyclonaux. Un exemple d'obtention d’anticorps monoclonaux est décrit ci-
dessous.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 7
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Production d’anticorps monoclonaux
Un myélome est une tumeur de la moelle osseuse qui peut être adaptée de manière
à se développer continuellement en culture cellulaire. Lorsque des cellules
myélomateuses ont été fusionnées avec des cellules spléniques de mammifères
produisant des anticorps, on a constaté que les cellules hybrides résultantes (ou
hybridomes) produisent de grandes quantités d’anticorps monoclonaux. Ce produit
de fusion cellulaire allie les qualités souhaitées des deux différents types de cellules :
la capacité de se développer continuellement et la capacité de produire de grandes
quantités d’anticorps purs.
Etant donné que les cellules hybrides sélectionnées ne produisent qu’un anticorps
spécifique, les anticorps sont plus purs que les anticorps polyclonaux produits à
l'aide de techniques conventionnelles. Ils sont potentiellement plus efficaces que les
médicaments traditionnels utilisés pour lutter contre les maladies, étant donné que
ces derniers attaquent non seulement la substance étrangère, mais également les
propres cellules de l'organisme, ce qui entraîne parfois des effets secondaires
indésirables, comme par exemple des réactions allergiques. Les anticorps
monoclonaux attaquent uniquement la molécule cible et entraînent peu, voire aucun
effet secondaire.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 8
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
La technique ELISA
Définition
Enzyme-Linked ImmunoSorbent Assay (essai d’immunoabsorption enzymatique) :
tout essai immunoenzymatique utilisant un immunoréactif enzymatique (antigène ou
anticorps) et un immunoadsorbant (antigène ou anticorps lié à un support solide). Il
existe toute une série de méthodes (par ex. liaison compétitive entre le réactif
marqué et l’inconnu non marqué) permettant de mesurer la concentration inconnue.
La technique ELISA (Clark & Adams, 1977) repose sur les interactions spécifiques
entre les anticorps et les antigènes. Les réactifs clés dans le cadre des tests ELISA
sont les anticorps, des protéines solubles produites par le système immunitaire en
réponse à une infection engendrée par une substance étrangère (appelée
« antigène »). Dans le cas de la détection des OGM, l’antigène peut être la protéine
récemment synthétisée.
La technique ELISA a souvent été mise en œuvre pour évaluer, à un stade
expérimental, le niveau d’expression des protéines synthétisées par le gène
récemment introduit. Des informations concernant la production et l’utilisation
d’anticorps spécifiques peuvent ainsi être trouvées dans de nombreux articles
décrivant les développements de plantes transgéniques (Mohapatra et al., 1999).
Seuls quelques anticorps spécifiques dirigés contre les protéines résultant des
transgènes utilisés dans les cultures génétiquement modifiées autorisées sont
disponibles dans le commerce: quelques exemples sont les anticorps contre le
produit du gène nptII, NPTII, ou APH(3')II et contre le produit du gène gus.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 9
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Il existe 3 manières différentes d’effectuer un Test ELISA :
Une méthode ELISA permettant la détection spécifique du soja Roundup Ready® a
été mise au point, testée et validée par Lipp et al. (2000).
Cette méthode repose sur l’utilisation d’anticorps spécifiques dirigés contre la
protéine CP4-EPSPS (5-énolpyruvyl-shikimate-3-phosphate synthase, enzyme issue
de la souche CP4 de l’Agrobacterium sp.) (Padgette et al., 1995), la protéine qui
confère la tolérance à l’herbicide Roundup du soja Roundup Ready®. Les résultats
préliminaires indiquent que cette méthode (qui consiste à utiliser un kit ELISA
disponible dans le commerce) est capable de détecter la présence d’OGM dans le
soja brut à des concentrations comprises entre 0,3 % et 5 %.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 10
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Principe
La technique ELISA directe en sandwich permet de détecter la protéine CP4 EPSPS
comme illustré sur les figures ci-dessous :
La surface d’une plaque de microtitration est recouverte d’un anticorps de capture
monoclonal spécifique.
Lorsque l’échantillon considéré est ajouté, l’anticorps de capture fixe l’antigène. Les
composants libres de l’échantillon sont éliminés par lavage.
Après le lavage, un anticorps polyclonal lié par covalence à la peroxydase de raifort
(HRP) est ajouté, et est spécifique pour un second site antigénique sur la protéine
CP4 EPSPS liée.
Surface couverte Y Anticorps monoclonaux
Surface couverte
Antigène
Surface couverte
HRP
Anticorps détecteur
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 11
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Après le lavage, un chromogène est ajouté, à savoir de la tétraméthylbenzidine pour
peroxydase de raifort. La peroxydase de raifort génère un signal de couleur qui est
proportionnel à la concentration d’antigènes dans une plage linéaire. Pour arrêter le
développement de la couleur, une solution d’arrêt est ajoutée. Le degré de couleur
généré est mesuré à une longueur d’onde de 450 nm.
Expérimentation
(Analyse des ingrédients alimentaires génétiquement modifiés, Manuel d’utilisation
du Kit Soja (1999). Strategic Diagnostics, Inc., Rév. 052099, Vers. 1.8.)1
Introduction
Le protocole suivant expose une méthode ELISA permettant de déterminer la
présence de la protéine CP4 EPSPS exprimée dans le soja Roundup Ready® dans
les produits agricoles bruts tels que les farines de soja et les isolats de protéine de
soja.
Cette méthode s’applique aux échantillons pour lesquels peu, voire aucun traitement
n’a été effectué et la protéine CP4 EPSPS n’est ainsi pas dénaturée. Par exemple, la
température à laquelle les ingrédients alimentaires sont transformés peut avoir un
impact sur la capacité de détection des protéines. Les données indiquent que des
1 Le kit décrit dans ce module était le seul protocole homologué disponible dans le commerce au moment où les formations étaient organisées et ce Manuel préparé. Le CCR et l’OMS ne promeuvent en aucun cas une marque spécifique de kits disponibles dans le commerce.
Surface couverte
TM TM
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 12
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
températures de traitement ne dépassant pas 65°C pendant au maximum 60 minutes
permettent une détection fiable des protéines.
Cette méthode a été validée pour la détection de la protéine CP4 EPSPS et peut être
mise en œuvre afin de déterminer la concentration de la protéine dans l’échantillon
dans une gamme allant de 0,3% à 5% (pds/pds) en utilisant des matériaux de
référence spécifiques. Le kit peut également être opéré à des niveaux de détection
plus bas de 0,05% à 0,3% en utilisant un protocole modifié.
Equipement
Tubes centrifuges coniques de 15 ml en polypropylène
Eprouvettes en verre de 12 X 75 mm
Film en plastique ou feuille d’aluminium
Bande de plastique ou nettoyeur de plaque manuel
Pissettes, par ex. 500 ml
Pipettes de précision capables de fournir de 20 µl à 500 µl
Agitateur vortex
Coupelles ou équivalents
Spatules
Balance capable d’effectuer des mesures de 0,01 g
Centrifugeuse avec une capacité de 5000 à 10000 tr/mn
Lecteur de plaque de microtitration capable de relever l’absorbance à 450 nm
Incubateur capable de maintenir une température de 37°C
Tamis avec ouverture de 450 µm, ou équivalent
Tamis avec ouverture de 150 µm (maille 100), ou équivalent
Pipette multicanaux, par ex. de 50 µl à 300 µl (en option)
Réservoirs à réactif pour distribution multicanaux (en option)
Nettoyeur de plaque automatique (en option)
Portoirs pour tubes centrifuges de 15 ml (en option)
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 13
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Réactifs
Généralités
Sauf spécification contraire, utiliser exclusivement durant l’analyse des réactifs de
catégorie analytique convenable et de l’eau déionisée ou distillée.
Toute déviation par rapport aux critères de performance définis peut indiquer un
manque de stabilité des réactifs. Si les composants du substrat ont déjà changé de
couleur, passant de clair à bleu, ce réactif doit être éliminé. N’utiliser en aucun cas de
solution tampon trouble.
Tous les composants du kit doivent être stockés à une température comprise entre
2°C et 8°C. La durée de vie des composants du kit est indiquée (cf. la date limite). En
fonction des essais de stabilité dans des conditions de dégradation accélérée, la date
d’expiration du kit d’essai a été fixée à 9 mois à une température comprise entre 2°C
et 8°C.
La solution mère de conjugué d’anticorps « conjugué de soja » ainsi que la solution
de travail de conjugué d’anticorps doivent être conservées à une température
comprise entre 2°C et 8°C jusqu’à la date de péremption du kit. Le tampon de lavage
dilué doit être stocké à une température comprise entre 2°C et 8°C, au plus tard
jusqu’à la date d’expiration du kit.
Réactifs généralement fournis avec le kit d’essai
Tampon d’extraction de soja, tampon de borate de sodium, pH 7.5
Tampon d’essai de soja, solution saline tamponnée au phosphate, Tween 20, sérum
albumine bovine, pH 7.4
Cupules à bande enduite (12 bandes contenant chacune 8 cupules enduites avec les
anticorps de capture monoclonaux et 1 support de bande)
Conjugué de soja, protéine anti-CP4 EPSPS de lapin, sous forme lyophilisée
Support de conjugué de soja, 10% de sérum de souris inactivé thermiquement
Substrat chromogène, K-BlueTM, tétraméthylbenzidine (TMB), peroxyde d’hydrogène,
5% de diméthylformamide en tant que solvant de base
Solution d’arrêt, 0,5% d’acide sulfurique
Concentré de tampon de lavage 10x, solution saline tamponnée au phosphate,
Tween 20, pH 7.1
Etalons de référence négatifs et positifs
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 14
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Procédure
Limitation de la procédure
Ce système d’essai ELISA se limite aux échantillons pour lesquels l’expression de la
protéine CP4 EPSPS peut être mise en corrélation avec le niveau de matière GM
présente dans les étalons de référence utilisés.
Le kit d’essai ELISA est conçu de manière à fournir des performances optimales à
des températures ambiantes comprises entre 15°C et 30°C. L’absorbance de l’étalon
de référence le plus élevé doit être supérieure à 0,8 et ne doit pas dépasser la plage
linéaire du spectromètre (la limite supérieure varie en fonction des différents
spectromètres). Il est important de tenir compte du fait que les valeurs OD
augmentent plus rapidement lorsque les températures sont supérieures à 30°C. Par
conséquent, si les températures sont élevées, un temps d’incubation réduit du
substrat s’avérera nécessaire. Lorsque les températures sont basses (moins de
15°C), le temps d’incubation du substrat doit être augmenté.
Mesures permettant d’éviter toute contamination durant la préparation des échantillons
Généralités. Le test OGM ELISA est une technique extrêmement sensible qui est
capable de détecter des quantités infimes de contamination GM. Il est donc impératif
de nettoyer minutieusement l’ensemble du matériel utilisé pour traiter les échantillons
de soja entre les différents lots d’échantillons. La procédure suivante implique une
première étape d’élimination physique d’un maximum de particules. La seconde
étape, un nettoyage à l’alcool, permet de dénaturer l’échantillon et de le rendre non
réactif dans le cadre de l’essai â toute protéine GM ayant pu demeurer sur
l’équipement.
Nettoyage du broyeur ou du mélangeur. Nettoyer de façon périodique à l’aide
d’une brosse souple et laisser tremper dans une solution alcoolisée. Sécher la
brosse avant toute utilisation ultérieure en l’essuyant à l’aide d’un chiffon doux ou
d’une serviette de laboratoire.
Rincer avec de l’alcool, qui peut être stocké et pulvérisé à l’aide d’un flacon de
pulvérisation ou d’injection. Deux rinçages ou pulvérisations sont recommandés.
Ensuite, rincer minutieusement à l’eau. Sécher à l’air ; en cas de réutilisation rapide,
sécher à l’aide d’un sèche-cheveux disponible dans le commerce.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 15
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Nettoyage du tamis. La poudre de soja a tendance à sécher et à se coller sur le
tamis. Tapoter énergiquement le tamis contre une surface dure afin d’éliminer toute
matière sèche collée dessus.
Brosser à l’aide d’une brosse souple et propre. Nettoyer la brosse de façon
périodique et laisser tremper dans une solution alcoolisée pendant au moins 1
minute. Sécher la brosse avant toute utilisation ultérieure en l’essuyant avec un
chiffon doux.
Laisser tremper dans de l’alcool pendant au moins 5 minutes et rincer
soigneusement à l’eau . Sécher à l’air ; en cas de réutilisation rapide, sécher à l’aide
d’un sèche-cheveux disponible dans le commerce.
Méthode alternative : utiliser un bain à ultrasons suivi par un séchage à l’air.
Propreté de la zone de travail. La propreté de la zone de travail est également
capitale. Etant donné que l’essai est extrêmement sensible, la moindre contamination
du tube par une faible quantité de poussière OGM pourrait entraîner un résultat
positif erroné. Eviter toute contamination à la poussière de soja dans la zone de
travail. Ne pas laisser de la poussière de soja contaminer l’équipement devant être
utilisé dans le cadre d’une opération ultérieure. Pour des performances optimales,
effectuer l’essai dans une salle séparée de l’installation de broyage et de préparation
de l’échantillon afin d’éviter toute contamination de poussière éventuelle.
Préparation de l’échantillon
Un sous-échantillon homogène représentatif doit être prélevé sur l’échantillon de
laboratoire.
Si l’échantillon est du soja brut, placer au moins 500 g dans un broyeur approprié et
broyer pendant environ 3 minutes ou jusqu’à ce qu’il soit suffisamment fin pour
traverser les tamis. Pour l’analyse quantitative, une dimension de particule inférieure
à 150 µm doit être obtenue et moins de 450 µm pour l’analyse qualitative. Afin
d’éviter toute contamination, procéder en faisant preuve de la plus grande vigilance
durant l’étape de tamisage. Veiller également à éviter tout chauffage excessif.
L’échantillon sera mélangé et broyé par le broyeur. Prélever de la matière broyée un
sous-échantillon d’environ 100 g et le passer à travers un tamis avec des pores de
450 µm (maille 40). Faire passer au moins 90% de ce sous-échantillon à travers le
tamis de 450 µm. Pour un essai qualitatif, cette matière peut être utilisée
immédiatement ; pour un essai quantitatif, la matière tamisée doit l’être davantage à
l’aide d’un tamis ayant des pores de 150 µm. Il a été démontré que la matière
traversant le tamis de 450 µm est homogène ; il est donc nécessaire de tamiser juste
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 16
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
assez de matière pour obtenir un échantillon final à travers le tamis de 150 µm. Il
suffit de passer la quantité de matière requise pour l’échantillon final.
D’autres types d’échantillons peuvent être traités de la même manière, bien que des
tailles d’échantillons plus petites puissent être utilisés.
Procédure d’essai
Laisser l’ensemble des réactifs atteindre la température ambiante avant toute
utilisation.
Oter les bandes enduites et retirer le support du sac en aluminium. Veiller
systématiquement à refermer hermétiquement le sac en aluminium après avoir retiré
le nombre de bandes approprié. Dix cupules sont nécessaires pour les étalons de
référence et les « blancs ». Chaque plaque aura ses propres étalons et contrôles.
En cas de nettoyage manuel, sceller à l’aide d’un ruban adhésif les bords de
l’ensemble des bandes requises pour une opération au support de bandes afin
d’éviter toute chute accidentelle des bandes hors du support pendant les étapes de
nettoyage.
Préparation du conjugué d’anticorps
Solution mère de conjugué d’anticorps. Pipeter 1 ml de diluant de conjugué de
soja de la bouteille dans le tube correspondant. Vortexer pendant environ 10
secondes.
Solution de travail de conjugué d’anticorps. Transférer à nouveau 240 µl de
conjugué de soja reconstitué dans le flacon de diluant de conjugué de soja. Etiqueter
le flacon en indiquant la date et mélanger en le retournant 20 fois.
Préparation du tampon de lavage
Laisser le concentré de tampon de lavage 10X atteindre la température ambiante.
Diluer le concentré de tampon de lavage 10X dans de l’eau déionisée pour préparer
le tampon de lavage de travail (par ex. 50 ml de concentré de tampon de lavage 10X
dans 450 ml d’eau déionisée).
Ajouter au nettoyeur de plaque automatique ou à la pissette.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 17
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Extraction d’échantillons et étalons de référence
Les échantillons et les étalons de référence négatifs et positifs sont extraits dans les
mêmes conditions en deux exemplaires, comme décrit ci-après.
Lors du pesage des échantillons, peser chaque étalon de référence par ordre
croissant de concentration, puis les échantillons.
Peser 0,5 g ± 0,01 g de chaque étalon de référence et l’échantillon dans des tubes
individuels de 15 ml en polypropylène. Afin d’éviter toute contamination, nettoyer la
spatule avant toute nouvelle pesée.
Ajouter 4,5 ml de tampon d’extraction de soja dans chaque tube contenant 0,5 g
d’échantillon et vortexer pendant 10 secondes.
Centrifuger les mélanges à environ 5000 tr/mn pendant 15 minutes.
A l’aide d’une pipette de transfert, retirer soigneusement le surnageant sans aspirer
les particules et placer le surnageant dans un tube propre de 15 ml étiqueté.
Avant de procéder à l’essai, diluer les extraits d’échantillon et d’étalon de référence
avec le tampon d’essai de soja conformément au Tableau 1.
Les extraits de protéine doivent être stockés à une température comprise entre 2°C
et 8°C, pendant une journée au maximum.
Tableau 1. Plages de dilution en fonction de la matrice
Matrice Dilution
Soja Farine de soja
Farine de soja dégraisséeIsolat de protéine
1:300 1:300 1:300 1:10
Dilution des extraits d’échantillon Pour le contrôle négatif extrait, pour chaque contrôle positif extrait et pour chaque
échantillon, deux tubes à essai de 12 X 75-mm sont nécessaires pour effectuer la
dilution.
Pipeter 280 µl du tampon d’essai de soja dans l’un des tubes à essai de 12 x 75-mm.
Pipeter 380 µl du tampon d’essai de soja dans l’autre tube à essai de 12 x 75-mm.
Etiqueter le tube de 280 µl tube « 1:15 » et celui de 380 µl « 1:300 ».
Pipeter 20 µl de chaque extrait d’échantillon dans le tube étiqueté « 1:15 » et
vortexer.
Transférer 20 µl du tube « 1:15 » mélangé vers celui étiqueté « 1:300 » et vortexer.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 18
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Répéter ces étapes pour le contrôle négatif, chaque référence positive et les extraits
d’échantillon.
Procédure d’immuno-essai ELISA
Généralités
Le kit d’essai ELISA peut être opéré dans différents formats en utilisant n’importe
quel numéro de bandes de 8 cupules. Il est recommandé de suivre un plan de
chargement aléatoire.
Deux exemplaires sont nécessaires pour l’ensemble des cupules de réaction et la
valeur d’absorbance moyenne de chaque cupule est calculée. Chaque opération
comprend le blanc (tampon d’essai), le contrôle négatif et les étalons de référence
positifs.
Lorsqu’un essai est entamé, toutes les étapes doivent être effectuées sans
interruption.
Ajout d’échantillon
Ajouter 100 µl d’extraits dilués ainsi que le blanc aux cupules appropriées.
Utiliser des pointes jetables séparées pour chaque étape de pipetage afin d’éviter
toute contamination croisée. Couvrir la plaque avec un film en plastique ou une
feuille d’aluminium afin d’éviter toute contamination ou évaporation.
Incubation de l’échantillon
Incuber la plaque de microtitration à 37°C pendant 1 heure.
Lavage
Laver 3 fois à l’aide de 300 µl de tampon de lavage.
Lavage manuel. Vider les cupules en les retournant au-dessus d’un évier ou d’un
récipient approprié. A l’aide d’une pissette de 500 ml contenant une solution de
lavage de travail, remplir chaque cupule à ras bord, laisser reposer pendant 60
secondes, puis vider la plaque comme décrit ci-dessus. Répéter l’étape de lavage 3
fois. Eliminer le liquide résiduel ainsi que les bulles en tapotant à l’envers sur
plusieurs couches de papier.
Eviter toute chute des bandes hors du cadre en utilisant du ruban adhésif.
Lavage automatique. A la fin de la période d’incubation, aspirer le contenu de
l’ensemble des cupules à l’aide d’un nettoyeur de microcupule, puis remplir les
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 19
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
cupules avec du tampon de lavage. Répéter l’étape d’aspiration/remplissage 3 fois.
Enfin, utiliser le nettoyeur de microcupule pour aspirer l’ensemble des cupules, puis
tapoter la plaque à l’envers sur une pile de serviettes en papier afin d’éliminer toute
goutte résiduelle ainsi que les bulles du tampon de lavage.
Ne pas laisser sécher la cupule, cela risquerait d’affecter les performances de l’essai.
Un lavage insuffisant entraînera des résultats erronés. Quel que soit le type de
nettoyeur utilisé (manuel ou automatique), veiller impérativement à ce que chaque
cupule d’essai soit nettoyée avec des volumes identiques à toutes les autres
cupules.
Ajout d’un conjugué d’anticorps
Ajouter 100 µl de solution de travail de conjugué d’anticorps à chaque cupule.
Couvrir la plaque afin d’éviter toute contamination ou évaporation.
Incubation
Incuber la plaque de microtitration à 37°C pendant 1 heure.
Lavage
A la fin de la période d’incubation, répéter les étapes de lavage comme décrit ci-
dessus.
Ajout de substrat
Ajouter 100 µl de la solution colorée à chaque cupule.
Mélanger doucement la plaque et incuber pendant 10 minutes à température
ambiante.
L’ajout de substrat chromogène doit être effectué sans interruption. Conserver la
même séquence et le même intervalle de temps à l’étape de pipetage. Protéger la
plaque de microtitration contre les rayons du soleil, sans quoi cela influerait sur
l’intensité de la couleur.
Ajout d’une solution d’arrêt
A la fin de la période d’incubation, ajouter 100 µl de solution d’arrêt à chaque cupule,
pipeter la solution d’arrêt dans la même séquence que l’ajout du réactif de couleur.
L’ajout d’une solution d’arrêt doit être effectué sans interruption. Protéger la plaque
de microtitration contre les rayons du soleil, sans quoi cela influerait sur l’intensité de
la couleur.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 20
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Lecture de l’absorbance
A l’aide d’un lecteur de plaque de microtitration équipé d’un filtre permettant
d’effectuer une lecture à 450 nm, mesurer l’absorbance de chaque cupule d’essai.
Tous les relevés doivent être effectués dans un délai de 30 minutes suivant l’ajout de
la solution d’arrêt.
Enregistrer les résultats obtenus et calculer les valeurs d’absorbance moyennes ou
utiliser un programme informatique à cet effet.
Evaluation
Les valeurs des étalons doivent être utilisées pour réaliser la courbe d’étalonnage. La
valeur du blanc doit être ôtée de l’ensemble des valeurs pour les échantillons et
étalons de référence. Les valeurs corrigées moyennes de chaque point de référence
en double doivent être utilisées pour réaliser la courbe d’étalonnage. Les données
moyennes de chaque échantillon en dupliquât doivent ensuite être utilisées pour
déterminer leur concentration sur la base de cette courbe.
Application des critères d’admissibilité/de rejet
Chaque opération devra respecter les critères d’admissibilité/de rejet dans le cadre
de la procédure pour être valable. L’opération comprend les éléments suivants : tare
d’essai (blanc), extraction de chaque étalon OGM de référence, contrôle négatif et
chaque échantillon inconnu. Tous les extraits de protéine ainsi que la tare d’essai
seront traités en deux exemplaires. Si une procédure n’observe pas les critères
d’admissibilité de l’essai, l’opération tout entière sera renouvelée.
Opération Critères
Tare de tampon d’essai A450nm < 0,30
0% norme GM A450nm < 0,30
2,5% Référence A450nm > 0,8
Toutes les normes positives CV des doubles < 15%
Echantillons inconnus CV des doubles < 20%
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 21
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Schéma de fonctionnement
Etablissement d’un schéma de fonctionnement de l’extraction d’échantillon et de la référence standard
Procédure Volume/poids Description
Pesage 0,5 g Pesage des échantillons, tare d’essai, étalons de référence
Ajout 4,5 ml Ajout du tampon d’extraction
Mélange Mélange de l’échantillon avec le tampon d’extraction jusqu’à ce qu’il soit homogène
Centrifugation 5000 tr/mn Centrifuger l’échantillon à 5000 tr/mn pendant 15 minutes Eliminer le surnageant et le placer dans un tube propre
Dilution 1:300 ou 1:10 en fonction de la matière examinée
Diluer les échantillons et les étalons de référence
Etablissement d’un schéma de fonctionnement de la procédure d’immuno-essai ELISA
Procédure Volume Description
Ajout 100 µl Pipeter les extraits d’échantillons dilués, étalons de référence et tare d’essai dans une cupule d’essai appropriée
Incubation Incuber pendant 1 heure à 37°C
Lavage Laver 3 fois à l’aide du tampon de lavage
Ajout 100 µl Ajouter le conjugué d’anticorps dans chaque cupule d’essai
Incubation Incuber pendant 1 heure à 37°C
Lavage Laver 3 fois à l’aide du tampon de lavage
Ajout 100 µl Ajouter la solution de couleur dans chaque cupule
Incubation Incuber pendant 10 minutes à température ambiante
Ajout 100 µl Ajouter la solution d’arrêt dans chaque cupule d’essai
Mesure de l’absorbance
Mesurer la valeur de l’absorbance de chaque cupule d’essai dans le lecteur de plaque à 450 nm
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 22
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
Références
Clark, M.F. & Adams, A.N. (1977). Caractéristiques de la méthode de dosage
immunoenzymatique avec microplaque en vue de la détection de phytovirus.
Journal of General Virology 34, 475–483.
Hemmer, W. (1997). Aliments dérivés d’organismes génétiquement modifiés et
méthodes de détection. Biosafety Research and Assessment of Technology
Impacts of the Swiss Priority Program Biotechnology – Rapport 2/97, 61 pages.
http://www.bats.ch/bats/publikationen/1997-2_gmo/index.php (Dernière
connection Janvier 2010).
Lipp, M., Anklam, E. & Stave, J.W. (2000). Validation d’un immuno-essai en vue de la
détection et de la quantification de soja génétiquement modifié dans des aliments
et fractions de denrées alimentaires à l’aide de matières de référence. Journal of
AOAC International 83, 919–927.
Longstaff, M., Edmonds, H.S. & Newell, C.A. (1995). Méthode améliorée pour la
détection et la quantification de protéine recombinante dans les plantes
transgéniques. Plant Molecular Biology Reporter 13, 363–368.
Mohapatra, U., Mccabe, M.S., Power, J.B., Schepers, F., Vanderarend, A. & Davey,
M.R. (1999). L’expression du gène bar confère à la laitue transgénique une
résistance à l’herbicide. Transgenic Research 8, 33–44.
Padgette, S.R., Kolacz, K.H., Delannay, X., Re, D.B., LaVallee, B.J., Tinius, C.N.,
Rhodes, W.K., Otero, Y.I., Barry, G.F., Eichholtz, D.A., Peschke, V.M., Nida, D.L.,
Taylor, N.B. & Kishore, G.M. (1995). Mise au point, identification et caractérisation
d’une lignée de soja tolérante au glyphosate. Crop Science 35, 1451–1461.
Autres références
Brett, G.M., Chambers, S.J., Huang, L. & Morgan, M.R.A. (1999). Conception et mise
au point d’immuno-essais en vue de la détection de protéines. Food Control 10,
401–406.
Détection quantitative du soja Roundup Ready® par ELISA 23
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Module 12
directive 79/700/CEE de la Commission du 24 juillet 1979 fixant des méthodes
communautaires de prélèvement d’échantillons pour le contrôle officiel des
résidus de pesticides sur et dans les fruits et légumes. JO L 239, 22.9.1979, p. 24.
Rogan, G.J. Dudin, Y.A., Lee, T.C., Magin, K.M., Astwood, J.D., Bhakta, N.S., Leach,
J.N., Sanders, P.R. & Fuchs, R.L. (1999). Méthodes immunodiagnostiques en vue
de la détection de la 5-énolpyruvyl-shikimate-3-phosphate synthase dans le soja
Roundup Ready®. Food Control 10, 407–414.
Stave, J. W. (1999). Détection de protéines nouvelles ou modifiées dans les
nouveaux aliments issus d’OGM – besoins futurs. Food Control 10, 367–374.
Van der Hoeven, C., Dietz, A. & Landsmann, J. (1994). Variabilité de l’expression
génique spécifique aux organes des plantes de tabac transgéniques. Transgenic
Research 3, 159–165.
WORLD HEALTH ORGANIZATION REGIONAL OFFICE FOR EUROPE WELTGESUNDHEITSORGANISATION REGIONALBÜRO FÜR EUROPA
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE BUREAU REGIONAL DE L'EUROPE
ВСЕМИРНАЯ ОРГАНИЗАЦИЯ ЗДРАВООХРАНЕНИЯ
ЕВРОПЕЙСКОЕ РЕГИОНАЛЬНОЕ БЮРО
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés
Annexe
Exemple de programme de travail (Base pour un cours d’une semaine)
M. Querci
Exemple de programme de travail 2
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Annexe
1ER JOUR : LUNDI
9:00 Présentation du cours, des organisateurs et des participants
9:30 Théorie : Introduction consacrée aux procédures générales de détection
d’OGM et contenu du cours
PREPARATION D’ECHANTILLONS : EXTRACTION D’ADN 10:00 Pratique : Extraction d’ADN par la méthode CTAB (1e partie)
10:30 Pause café
11:00 Théorie : Electrophorèse sur gel pour l’analyse d’acides nucléiques
Pratique : Préparation des gels d’agarose
12:00 Pratique : Extraction d’ADN par la méthode CTAB (2e partie)
13:00 Déjeuner
14:00 Pratique : Extraction d’ADN par la méthode CTAB (3e partie)
15:15 Pratique : Chargement des échantillons sur gels d’agarose
16:00 Pause café
16:20 Théorie : Présentation générale de la configuration d’un laboratoire de PCR :
problèmes, etc. …
17:20 Pratique : Interprétation des gels d’agarose
Exemple de programme de travail 3
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Annexe
2E JOUR : MARDI
PCR QUALITATIVE 9:00 Théorie : Introduction à la réaction de polymérisation en chaîne (PCR) et à
l’utilisation de la PCR pour l’analyse de maïs et de soja transgéniques
9:30 Pratique : Application de la PCR pour le maïs MON810 et le soja Roundup
Ready®
Tests spécifiques de l’espèce : détection des gènes de la zéine et de la
lectine
10:15 Pause café
10:40 Préparation des gels d’agarose
11:00 Présentation : Echantillonnage et validation : concepts de base
12:30 Déjeuner
14:00 Chargement des échantillons sur gels d’agarose
14:30 Théorie : Caractéristiques du soja Roundup Ready® et du maïs MON810 et
introduction à la PCR nichée spécifique aux OGM
15:15 Interprétation des gels d’agarose (PCR spécifique à la zéine et à la lectine)
16:00 Pause café
16:15 Pratique: PCR pour le maïs MON810 et le soja Roundup Ready®
Tests spécifiques aux OGM : détection du promoteur 35S et du
terminateur nos
17:00 Présentation : Introduction à la législation européenne sur les OGM
Exemple de programme de travail 4
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Annexe
3E JOUR : MERCREDI
PCR QUALITATIVE 9:00 Pratique : PCR nichée pour l’analyse spécifique du maïs MON810 et du soja
Roundup Ready® (1e réaction PCR)
10:00 Préparation des gels d’agarose
10:30 Pause café
11:00 Présentation : Détection d’OGM et management de la qualité
12:00 Chargement des échantillons sur gels d’agarose (PCR du promoteur 35S et
du terminateur nos)
12:30 Déjeuner
13:30 Pratique : PCR nichée pour la détection spécifique de maïs MON810 et de
soja Roundup Ready® (2e réaction PCR)
14:00 Interprétation des gels d’agarose (PCR du promoteur 35S et du terminateur
nos)
15:00 Pratique : Préparation des gels d’agarose
15:30 Pause café
15:45 Pratique : Chargement des échantillons sur gels d’agarose (PCR nichée)
16:00 Théorie : Introduction à la PCR en temps réel (RT-PCR) pour la détection et
la quantification d’OGM
17:30 Pratique : Interprétation des gels d’agarose (PCR spécifique du maïs
MON810 et du soja Roundup Ready®)
Exemple de programme de travail 5
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Annexe
4E JOUR : JEUDI
PCR QUANTITATIVE EN TEMPS REEL (RT-PCR) 9:00 Pratique : Quantification de l’ADN et préparation d’échantillons pour la PCR
en temps réel (RT-PCR)
9:30 Pratique : PCR en temps réel (RT-PCR) pour l’analyse spécifique du soja
Roundup Ready® à l’aide
du LightCycler (Roche) (groupe 1) de l’ABI PRISM 7700 (Applied Biosystems) (groupe 2)
Pause café
13:00 Déjeuner
14:00 Pratique : PCR en temps réel (RT-PCR) pour l’analyse spécifique du soja
Roundup Ready® en utilisant
le LightCycler (Roche) (groupe 2) l’ABI PRISM 7700 (Applied Biosystems) (groupe 1)
15:30 Théorie : Analyse de données : Introduction à quelques outils statistiques
16:30 Pause café
17:00 Pratique : Poursuite de la PCR en temps réel (RT-PCR) pour l’analyse
spécifique du soja Roundup Ready®
Exemple de programme de travail 6
Analyse d’échantillons alimentaires pour la présence d’organismes génétiquement modifiés Annexe
5E JOUR : VENDREDI
ANALYSE QUANTITATIVE DU SOJA ROUNDUP READY® PAR LA METHODE ELISA
9:00 Théorie : Approche sérologique de la détection d’OGM
9:20 Pratique : ELISA 1e partie
10:00 Pause café
10:30 Présentation : Approche sérologique de la détection d’OGM
11:30 Pratique : ELISA 2e partie
12:00 Déjeuner
13:00 Pratique : ELISA 3e partie
14:00 Interprétation des résultats
15:00 Présentation : Domaines de discussions internationales concernant
l’utilisation en toute sécurité d’organismes génétiquement modifiés
16:00 Discussion générale et conclusions
Mission du CCR La mission du Centre Commun de Recherche est de fournir un soutien scientifique et technique à la conception, à l'élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des politiques communautaires en répondant aux demandes de celles-ci. En tant que service de la Commission européenne, le Centre Commun de Recherche joue pour l'Union le rôle de centre de référence en matière de science et de technologie. Proche du processus d'élaboration des politiques, il sert l'intérêt commun des Etats membres tout en étant indépendant des intérêts particuliers, privés ou nationaux.
LB-X
1-06-033-FR-C