culture et économie - departement13.fr
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« ECONOMIE ET CULTURE DANS LA PERSPECTIVE DE
MARSEILLE-PROVENCE 2013 CAPITALE EUROPEENNE
DE LA CULTURE »
LE RAPPORTEUR : PHILIPPE LANGEVIN
LE PRESIDENT : M. LUCIEN CAPELLA
LES VICE-PRESIDENTS : M. GILBERT JAUFFRET
M. ROGER MONGEREAU
LE JEUDI 1ER
SEPTEMBRE 2011
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I - CULTURE ET ECONOMIE
L’idée suivant laquelle la culture est un facteur de développement économique est trop banale
pour être rappelée. Il est peu contestable que la culture crée des emplois, contribue à
l’attractivité des territoires, améliore leur image, fasse appel à de la sous-traitance, soit un
facteur de développement touristique et un élément fondamental de l’aménité du cadre de vie
des habitants. La culture est aussi un facteur de cohésion sociale autour de grandes
manifestations et un facteur d’insertion pour des actifs en difficulté. A ce titre, elle contribue à
la restauration des quartiers urbains dégradés et des espaces ruraux délaissés.
La culture de notre territoire, c’est aussi une ethnographie bien particulière construite sur des
conceptions spécifiques de l’espace et du temps, deux miroirs qui reflètent une identité que
sont l’eau et la chasse, des comportements spécifiques par rapport au travail, à l’argent, à la
vie quotidienne. Ce sont des habitudes alimentaires, un mobilier spécifique, un art inégalé de
la faïence et de la terre cuite, le mélange de fêtes religieuses et de leurs traductions païennes.
C’est aussi une langue déclinée en de nombreux dialectes. C’est une littérature étonnamment
riche, une peinture, une musique, une passion du vocal, une cuisine, une façon de vivre. C’est
une économie enfin qui dépend encore largement de cette histoire. La culture régionale se
retrouve aujourd’hui dans l’extraordinaire expansion touristique, le caractère davantage
commercial qu’industriel de ses actifs, la force des nouvelles technologies, la puissance de ses
cités et la diversité de ses paysages. Aucune action publique n’y échappe. Et toutes les
politiques conduites par les acteurs publics s’appuient, parfois sans le vouloir, sur ces
spécificités que l’on pourrait appeler identité si ce mot ne faisait pas courir le risque d’être
assimilé à l’idée de fermeture aux autres.
Au-delà de ces généralités, il convient de distinguer la culture de l’action culturelle et de
l’économie de la culture.
1-Questions de définition
1-Approches de la culture
La définition de la culture est impossible et dépasse le cadre de notre réflexion. Nous devons
cependant exprimer notre conception de la culture dans ses rapports avec le territoire et le
développement durable.
E. Tylor (1871) :« La culture est un tout complexe qui inclut les connaissances, les croyances,
l’art, la morale, le droit, les coutumes ainsi que tout autre disposition et habitude acquise par
l’homme en tant que membre d’une société »
UNESCO : « La culture est l’ensemble des mœurs, des traditions, des croyances, des valeurs
intellectuelles, spirituelles et affectives, des normes formelles et informelles influençant la
façon de percevoir et d’agir sur le monde, caractérisant un groupe particulier de personnes et
souvent lié à une région géographique ou à un groupe social. La culture offre une dimension
éthique au développement humain »
J. Testard « La civilisation est un processus encore largement inachevé, fondé sur la culture,
c'est-à-dire le déploiement de langages articulés, de savoirs faire, de rites, de coutumes, de
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croyances, de représentations du monde, de dessins, de constructions, de fabrications,
d’interventions et d’accumulation de connaissances empiriques et théoriques ».
Revue Développement durable et Territoires- Avril 2010 : « La culture englobe les valeurs
partagées par la population, la tolérance envers l’autre, les orientations et les préférences
sociales, les croyances, la langue, les idées, le savoir. Elle s’étend à l’ensemble des us et
coutumes d’une société, à son vécu, à son histoire, à son patrimoine. Prise dans son sens étroit
et visuel, elle désigne l’ensemble des formes par lesquelles une société s’exprime à travers les
arts et les lettres. Ainsi comprise, la notion de culture alterne donc entre un sens total ou
existentiel et un sens résiduel ou institutionnel »
Déclaration de Fribourg (2007) : « Le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, les
convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, instituions et modes de vie par
lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à
son existences et à son développement »
La commission Européenne, dans une communication récente1, souligne les difficultés de la
définition du concept : « La culture est un concept difficile à définir. Elle peut renvoyer aux
beaux arts, ce qui inclut tout un ensemble d’œuvres d’art, de biens et de services culturels. Le
mot a aussi une signification anthropologique. La culture est la base d’un mode symbolique
de sens, de croyances, de valeurs et de traditions qui s’expriment dans le langage, l’art, la
religion et les mythes. A ce titre, elle joue un rôle fondamental dans le développement humain
et dans le tissu complexe des identités et des habitudes des individus et des communautés ».
On peut aussi assimiler la culture aux contenus diffusés par les institutions (ministère de la
culture, action culturelle, entreprises culturelles, émissions culturelles…), contenus qui
concernent la création littéraire et artistique, envisagée à la fois comme connaissance d’un
donné patrimonial et comme production du patrimoine de demain. On peut également retenir
une approche par dimension en relevant les grands domaines qui font l’objet de politiques
culturelles : le patrimoine, les archives, les musées, le théâtre, le spectacle vivant,
l’architecture, la musique, la danse, l’art, les bibliothèques, l’audio- visuel…
Olivier Py2 voit dans la culture une architecture de l’espérance car la définition de la culture
dans le champ politique ne peut se limiter à un jugement esthétique. Il faut qu’elle soit pensée
à l’aune de la justice sociale dont nul n’est le garant… Il n’y a pas une place pour la culture,
toute la place est pour la culture. Culture veut dire apprentissage, recherche, découverte,
engagement politique, ouverture, tolérance, reconnaissance des différences, élaboration des
conditions de paroles, mise en commun des éléments du sens, pratique des arts,
agrandissement de la vie intérieure, rencontre…Ne nous enfermons pas dans une idée de la
culture qui ne serait faite que de chefs d’œuvre sous vitres, ni dans un tout culturel qui
ressemble à un atelier ergo-thérapeutique. La culture, ce n’est ni l’érudition, ni le
divertissement, c’est l’énergie pour aller vers le sens ».
On conviendra néanmoins que culture et territoire sont intimement liés. Une culture s’exprime
sur un territoire donné, même si les territoires administratifs des collectivités territoriales ne
recouvrent généralement pas une culture spécifique.
1 Communication de la commission relative à un agenda européen de la culture à l’ère de la mondialisation- 10-
5-07 2 O. Py Pour une architecture de l’espérance- La Rochelle 28 août 2010
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2-Approches de l’action culturelle
L’action culturelle renvoie à la politique culturelle dans une branche d’activité fortement
subventionnée. D’une façon plus générale, la politique culturelle est « l’ensemble des actions
visant à développer de nouveaux signes, comportements, valeurs et références, au sein d’une
collectivité »3. En fait, le mot « culture » est généralement considéré dans une acceptation
plus étroite, partant de la création artistique pour s’étendre à l’ensemble des activités où elle
s’exprime. Plusieurs approches sont possibles pour ne pas décomposer la politique culture en
une suite d’actions culturelles : politique du théâtre, du cinéma, des arts de la rue, de la
musique, des musées…
L’approche en termes de conservation est conduite avec la volonté de protéger un patrimoine
(bâtiments, langues régionales, paysages…) au nom de valeurs jugées permanentes. Cette
politique de valorisation des actifs culturels échappe en grande partie au marché. Elle est
plutôt centralisée.
L’approche en termes de production cherche à faciliter l’expression de nouvelles valeurs
artistiques sous des formes matérielles (monuments, musées, bibliothèques…) ou
immatérielles (musique, peinture, théâtre, festival…). Cette politique est « ouverte » en
associant patrimoine et création, centralité et actions locales, acteurs publics et acteurs privés.
L’approche en termes de diversité cherche à rapprocher les cultures les une des autres en
jouant sur l’hybridation des ressources. La situation de la ville de Marseille, dans la
complexité de ses cultures, en constitue un bon exemple que l’on peut élargir au niveau
international. « Marseille, passeur international » proclame la revue Marseille4 ; ce qui n’est
pas sans rappeler le « melting pot » Américain.
La politique culturelle de la France, plutôt modeste, aspire à valoriser ces approches. Elle
proclame de grands objectifs, dégage des moyens financiers importants mais n’a guère
modifié les conditions de l’accès à la culture, de la création artistique. Elle participe de ce que
l’on nomme aujourd’hui la société de la connaissance, tout en se traduisant pas de sévères
coupes budgétaires ou l’exercice du pouvoir du prince dans les nominations importantes. La
société créative est bouleversée par la numérique et l’interactivité où la consommation
effective suit la consommation virtuelle.
Depuis une dizaine d’années, les collectivités territoriales sont devenues des acteurs majeurs
de l’action culturelle. Prenant le relais d’un Etat défaillant, elles ont fortement investi dans ce
champ en se positionnant comme appui incontournable à la création et à la diffusion des
œuvres, aide considéré comme facteur essentiel d’attractivité et de développement local.
3-Approches de l’économie de la culture
L’économie de la culture ne s’intéresse pas au contenu, c'est-à-dire au fondamental, mais aux
coûts de cette activité considérée comme n’importe quelle autre, aux revenus qu’elle génère,
aux emplois qu’elle crée. L'économie de la culture est une branche de l'économie s'intéressant
aux aspects économiques de la création, de la distribution et de la consommation d'œuvres
d'art. Longtemps cantonné aux beaux-arts et aux spectacles vivants dans la tradition anglo-
3 La politique culturelle en France- X. Greffe La documentation française-2009
4 La revue culturelle de la ville de Marseille- N° 218-Septembre 2007
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saxonne, son spectre s'est élargi depuis le début des années 1980 à l'étude des particularités
des industries culturelles (cinéma, édition de livres ou de musique) ainsi qu'à l'économie des
institutions culturelles (musées, bibliothèques, monuments historiques…). La culture en effet
coûte de plus en plus cher. Les budgets des expositions, des tournages, des festivals, les frais
de fonctionnement d’un orchestre, d’un théâtre, d’une médiathèque sont de plus en plus
importants. Beaucoup d’emplois dans la culture sont précaires comme l’éternel débat sur les
intermittents du spectacle le rappelle à chaque grande manifestation. Et dans une économie en
crise, lourdement endettée, la culture est souvent le premier secteur d’activité affecté par les
restrictions budgétaires. Ses retombées sur l’économie locale sont certainement fortes en
termes d’attractivité. Elles ne sont pas raisonnablement mesurables. L’idée, défendue
notamment par la CCIMP selon laquelle un € investi dans la culture en génère six ne s’appuie
sur aucun fondement scientifique.
La création artistique est un acte risqué. L’offre nouvelle qu’elle représente n’est pas certaine
de rencontrer une demande intéressée et solvable. C’est notamment le cas du cinéma, du
théâtre ou de la littérature. Les retombées sont dans le temps long, les budgets dans le temps
court. Toute œuvre n’est pas reconnue. L’impact des dispositifs d’aide à la création sont
pourtant nombreux : la formation5 (écoles de musique, écoles de danse, écoles supérieures
d’art dramatique, écoles des beaux arts…), les aides aux structures (théâtres nationaux,
compagnies dramatiques indépendantes), les aides aux œuvres (cinéma, audiovisuel,
commandes publiques en arts plastiques..) sont difficiles à évaluer.
La démocratisation de la culture n’est pas qu’un défi esthétique sur la capacité du plus grand
nombre à avoir accès aux œuvres et à les apprécier. C’est aussi un défi économique qui
renvoie sur une politique de tarifs compatible avec le pouvoir d’achat du plus grand nombre.
Eviter que le prix ne soit un obstacle, instaurer des mécanismes de gratuité dans les musées et
les monuments, promouvoir le spectacle vivant, réglementer le prix du livre se traduisent
toujours par un sur- coût pour la collectivité.
La mise en patrimoine des ressources culturelles n’est pas que dans la protection des
monuments historiques. Le patrimoine s’étend dorénavant aux paysages, aux milieux naturels,
aux sites historiques, aux espaces urbains, à ce que l’on appelle le petit patrimoine : chapelles,
lavoirs, remparts, fontaines, oratoires, témoignages du passé et regards sur l’avenir. Cette
mise en patrimoine coûte cher, notamment dans les travaux de restauration et de mise en
valeur. Des choix s’imposent.
L’impact des activités culturelles sur l’emploi n’est pas considérable. Statistiquement, le
nombre d’emplois a même tendance à baisser. Les emplois publics sont tributaires de la
politique nationale, stables mais sécurisés. Les emplois privés sont instables et non sécurisés.
Le secteur associatif, qui porte un grand nombre d’activités culturelles, est en grande
difficulté. Le statut d’artiste n’est pas toujours confortable et les emplois saisonniers ou
occasionnels sont les plus nombreux.
Le rôle de la culture dans le développement territorial ne s’appréhende pas en termes
d’emploi, même si la qualité de la vie culturelle crée une dynamique du territoire .L’action
culturelle se présente sous trois aspects distincts :
- le premier est lié à l’identité des territoires, à la qualité de leur image, à la beauté de
leur cadre de vie, à leurs services, à leur attractivité. Tous les territoires en
5 Voir sur de point « Les formations du secteur culturel en Provence- Alpes Côte d’Azur’- Mission Régionale »
2009
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développement s’appuient sur cette dimension, mélange d’authenticité et de
modernité
- le deuxième aspect est dans le tourisme culturel. Les festivals, musées, spectacles,
salons, rencontres, quand ils sont bien construits et mis en réseaux, sont de puissants
facteurs d’attractivité pour des touristes qui ne limitent pas leur séjour au farniente.
- Le troisième aspect est lié aux métiers d’art et à l’exportation de produits culturels. Il
est particulièrement développé dans des régions à forte identité comme la Bretagne, le
pays Basque, la Corse ou l’Occitanie.
Une évaluation sérieuse des effets de la culture sur le développement territorial impliquerait
de savoir prendre en compte l’impact de la culture sur le monde des hôpitaux, des prisons, des
écoles. C’est dans les entreprises non culturelles qu’on peut observer une utilisation croissante
de compétences culturelles. Comme le souligne Xavier Greffe6, c’est l’économie en général
qui tend à se culturaliser. Le design, à l’interface de la culture et de l’économie, est ainsi un
facteur majeur de la compétitivité des territoires. Comme, en Provence- Alpes Côte d’Azur la
référence à des images de cartes postales souvent caricaturales, à un accent volontiers
caricaturé, l’éternel champ de lavande à l’ombre des oliviers font vendre n’importe quoi.
6 La politique de la culture en France- Xavier Greffe- La Documentation française-2009
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Ce graphe issu d’un travail de la Mission Régionale7 souligne tous les impacts économiques
de la culture et les quatre familles qu’elle porte.
2-La culture en Provence dans tous ses états
1-Une offre culturelle conséquente
L’offre culturelle en Provence- terme préféré aux Bouches-du-Rhône aussi pour des raisons
culturelles- est d’une grande richesse. A ce titre, la région vient en deuxième position, après
Paris évidemment. Une liste complète ne relève pas de ce travail. Mais on peut relever des
atouts qui ne sont pas tous valorisés
Sont présentes sur ce territoire une grande diversité d’activités artistiques et culturelles entre
culture académique et culture populaire, entre culture Provençale et culture du monde, entre
professionnels et amateurs. N’oublions pas qu’une grande partie de la culture ne relève pas de
l’économie et s’exprime dans les pratiques quotidiennes de la vie. Le comportement par
rapport à l’emploi, à la solidarité, à la consommation, aux échanges sont aussi des
comportements culturels. L’O.M. ou « Plus belle la vie » sont des produits culturels.
L’économie de bazar, le travail au noir, les échanges informels ne sont pas vertueux. Mais
relèvent incontestablement d’une culture spécifique qu’il serait erroné de considérer comme
marginale. C’est ainsi que pratiquement coexistent dans les Bouches-du-Rhône toutes les
formes de culture, des plus officielles aux moins reconnues, comme toutes les formes
d’activité que ce soit dans le patrimoine (archives, bibliothèques, art contemporain,
conservatoires et écoles de musique, danse, beaux arts, musées) ou dans le spectacle vivant
(théâtre, opéra, opérette, musiques, danse, fêtes populaires, arts de la rue…). Pierre Echinard
le souligne : « Les Marseillais doivent savoir qu’ils sont à la fois les enfants de Pythéas, de
Puget et de Scotto, des fils de la Méditerranée, dans une cité où, depuis vingt six siècles,on
respire l’air de toutes les nations 8».
Un grand nombre d’établissements culturels ont une longue pratique des échanges et des
partenariats entre Europe et Méditerranée. De Pythéas le massaliote à Puget le méditerranéen,
d’Henri Tomasi à Antonin Artaud, la culture est ici ouverte sur le monde. De nombreuses
associations s’engagent dans des projets de coopération décentralisés avec des pays de l’autre
rive de la Méditerranée comme Ecume dans les musiques traditionnelles, le Centre Culturel
Méditerranéen ou l’ADCEI. L’atelier du patrimoine à Marseille coordonne un réseau de 115
sites archéologiques ou historiques autour du bassin Méditerranéen. Il suit, à la demande du
comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, la réhabilitation de 40 sites méditerranéens
inscrits au patrimoine mondial. Les programmes européens, et notamment Interreg, ont
permis de construire des politiques culturelles partenariales au sein de l’Union et en relation
avec la Méditerranée. Les rencontres d’Avéroes constituent depuis 1994 le rendez vous
incontournable de ceux qui veulent « penser la Méditerranée des deux rives ». La Pensée de
Midi est une revue réputée sur les cultures en Méditerranée.
Les équipements et les activités culturelles ne sont pas concentrés à Marseille. La richesse
d’Aix-en-Provence et de son festival lyrique n’est plus à démontrer. Le musée Ziem de
Martigues, le patrimoine romain d’Arles, les rencontres de la photographie dans cette même
7 L’économie culturelle en Provence-Alpes Côte d’Azur- Mission Régionale - 2009
8 Pierre Echinard « Les Marseillais et la vie de l’esprit »-Les cahiers de Marseille- N° 37- 2007
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ville, le festival de piano de la Roque d’Anthéron comme la pratique de la langue Provençale
dans le pays de Frédéric Mistral démontrent que tous les territoires des Bouches-du-Rhône
s’appuient sur la culture pour développer leur économie. La plupart des communes ont une
bibliothèque, des salles d’exposition et de spectacles, un théâtre, un musée, une école de
musique, un tissu associatif entreprenant et des fêtes locales au succès non démenti.
Marseille et de façon plus large les Bouches-du-Rhône accueillent une trentaine de
nationalités différentes qui cohabitent généralement sans difficulté. Chacune tient à son
histoire et, tout en s’intégrant avec plus ou moins de bonheur dans l’économe locale, marque
régulièrement son identité : Arméniens, Espagnols, Italiens Maghrébins, Comoriens ont leurs
fêtes et leurs rassemblements. La culture en Provence n’est pas un repli sur soi, elle est
ouverture au monde. C’est pourquoi, le Provençal n’est pas une langue minoritaire. C’est une
langue du monde.
Le patrimoine naturel et bâti du département est d’une grande richesse. Le patrimoine grec à
Marseille, latin à Arles, du XVIII° siècle à Aix-en-Provence, de la belle époque à Marseille
se retrouve dans une architecture spécifique trop souvent enserrée par la banalité des
constructions contemporaine. Les paysages de la Camargue, de la Crau, du pays d’Aix, des
Alpilles, de la sainte Victoire, de Marseille sont des atouts économiques majeurs immortalisés
par Picasso, Braque, Ziem, Van Gogh, Monticelli ou Cézanne.
2-Un tourisme culturel appuyé sur de grands équipements
Les festivals sont reconnus : rencontres d’Arles sur la photographie, Fiesta des suds et Babel
Med Music à Marseille, festival lyrique d’Aix-en-Provence, festival du documentaire à
Marseille, festival de piano à la Roque d’Anthéron, festival folklorique à Martigues, fête des
suds en Arles, festival de l’étang des Aulnes à Saint Martin de Crau sont autant d’occasions
de rencontres et d’attractivité touristique.
Les arts vivants sont extraordinairement développés. Grandes scènes à Marseille, Martigues,
Aix-en-Provence, Arles, opéras, associations de musique classique et sacrée, musiques
contemporaines. Marseille est devenue le berceau de la culture Hip Hop en France avec des
groupes comme IAM et le Fonky Family. La danse à Marseille et à Aix-en-Provence, le
cinéma à Marseille9 rejoignent toutes les richesses des fêtes urbaines et des fêtes de la
jeunesse partout dans le département. Les grands évènements comme la Massalia, la
Marcéleste, l’Odysée de la Canebière ou aux quais du large sont de grands succès populaires.
Marseille s’affirme comme une capitale des arts de la rue autour de la Cité des Arts de la Rue,
Lieux Publics, et des arts de la piste.
Marseille bénéficie de la plus forte densité de théâtres après Paris. Outre l’Opéra, les lieux de
concert et le Dôme, Marseille possède une trentaine de théâtres où s’expriment une centaine
de compagnies qui répondent au goût de tous les publics : lieux classiques (Théâtre National
de Marseille- la criée, Théâtre Toursky, le Gymnase, la Scène Nationale du Merlan… ou
nouveaux territoires de l’art : friche de la belle de Mai, Gare Franche ou le Comptoir des
Epices. Aix-en-Provence, Cabriès Vauvenargues, Istres, Arles, Martigues, Sénas… proposent
400 spectacles par an.
9 Soulignons le travail remarquable que conduit A.Benedetto à l’Alhambra, dans les quartiers nord de Marseille
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61 musées dont 13 à Marseille témoignent d’une grande diversité comme le tableau suivant le
souligne :
Principaux musées des Bouches- du Rhône
Commune Musée Commune Musée
Aix-en-Provence Atelier P. Cézanne Marignane des arts et traditions populaires
Aix-en-Provence des tapisseries Marseille Cantini
Aix-en-Provence du vieil Aix Marseille Archéologique marine
Aix-en-Provence Paul Arbaud Marseille Art contemporain
Arles Camarguais Marseille de la faïence
Arles du riz de Camargue Marseille des Docks Romains
Arles Réattu Marseille de la marine
Arles Arlaten Marseille de la moto
Arles Arles Antique Marseille des arts et traditions populaires
Aubagne de la légion étrangère Marseille des Beaux Arts
Auriol Martin Duby Marseille d'Histoire de Marseille
Cassis des arts et traditions populaires Marseille du vieux Marseille
Eygalières des amis du vieux Eygalières Marseille Grobet- Labadie
Fontvieille Moulin Alphonse Daudet Marseille Préau des Accoules
Graveson A. Chabaud Martigues Ziem
Graveson des parfums Saint- Cannat Suffren
Gréasque de la mine Saint-Chamas Paul Lafran
Istres Archéologique Salon de Provence l'Empéri
Jouques Rural d'histoire locale Salon de Provence de la Crau
La Ciotat Ciotaden Salon de Provence du savon de Marseille
La Roque d'Anthéron Géologie Provençale Salon de Provence Grévin de Provence
Les Baux de Provence des santons St Remy Archéologique
Les Baux de Provence d'Histoire Stes Maries de la mer Baroncelli
Les Baux de Provence Yves Brayer Tarascon du vieux tissu provençal
Maillane Frédéric Mistral
Les Bouches-du-Rhône constituent un pôle éditorial puissant. Une centaine de maisons
d’édition, 200 écrivains et auteurs fréquemment rassemblés dans des fêtes du livre, des
distributeurs importants (Harmonia Mundi et Actes Sud à Arles, Mariani Pinelli Provence aux
Pennes-Mirabeau, Calade Diffusion à Aix-en-Provence), des libraires renommées sans
compter les 150 bibliothèques, le centre international de poésie de Marseille témoignent du
dynamisme du livre et de la lecture.
Les sites et monuments historiques sont nombreux et diversifiés : de l’époque romaine (Arles,
Saint-Rémy-de-Provence) à l’époque médiévale (Les Baux, Tarascon, Les Saintes- Maries de
la Mer) aux temps modernes (Marseille) tous les styles sont présents et participent de l’image
du territoire.
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Sites et monuments historiques- Fréquentation- 2009
Site et monument Commune Fréquentation
Notre-Dame-de-la-Garde Marseille 800 000
Château des Baux Les Baux 262 000
Arènes et théâtre Antique Arles 170 000
Château d'If Marseille 115 300
Terrasse de l'Eglise Stes Maries de la Mer 102 000
Glanum St Rémy-de-Provence 84 300
Cloître Ste Trophime Arles 75 000
Château royal de Provence Tarascon 61 300
Cloître St Paul de Mausole St Rémy-de-Provence 50 000
Abbaye de Montmajour Arles 45 200
Abbaye de Sylvacane La Roque d'Anthéron 38 600
Les Alyscamps Arles 28 000
Musée Alphonse Daudet Fontvielle 26 700
Château de la Barben La Barben 25 500
Source : CRT 13
De nouveaux équipements ont ou vont considérablement amplifier l’offre culturelle dans tous
les domaines ; grand théâtre de Provence à Aix-en-Provence, friches de la Belle de Mai à
Marseille, mémorial de la marseillaise à Marseille et bientôt le silo d’Arenc et le musée des
civilisations de l’Europe et de la Méditerranée sur lesquels nous reviendrons.
3-Une fréquentation stable
Malgré toutes les potentialités que nous venons d’évoquer, toutes les études et enquêtes
démontrent que la fréquentation culturelle est stable et ne décolle globalement pas. Si le
nombre de visiteurs des sites et manifestations de plus de 10 000 entrées/an dans le
département est en légère augmentation, celui des musées, des sites et monuments historiques
et des festivals les plus fréquentés n’a pas varié depuis dix ans pour des raisons économiques,
dans un contexte de crise où la culture n’est pas la principale occupation des habitants. Mais
aussi parce que l’offre culturelle reste peu valorisée. Une étude récente de l’AGAM souligne :
- un manque d’actions coordonnées et une filière peu organisée en réseau : d’où une
multiplication des vecteurs d’image qui engendrent un isolement des acteurs et des
projets sur le territoire
- une insuffisance en termes d’équipements adaptés qui entrave le rayonnement et le
développement de certaines manifestations
- un recensement des évènements culturels aléatoire et imparfait qui rend difficile la
mise en valeur de l’offre culturelle.
En fait, on retrouve dans le champ culturel un problème lancinant dans le département, celui
de l’incapacité des acteurs concernés de s’entendre sur une politique commune. Le chemin à
parcourir est connu. Il passe par les actions suivantes :
- fédérer les acteurs autour de projets collectifs négociés et partagés
- favoriser le travail en réseau par l’organisation de rencontres des acteurs culturels, la
rédaction d’une charte de qualité de niveau métropolitain, la multiplication d’échanges
et la mutualisation de ressources
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- créer un lien entre les acteurs du tourisme et ceux de la culture au niveau du
département, les mettre en réseaux, les rapprocher, les accompagner
- améliorer la diffusion de l’information des produits culturels et de l’offre associée en
utilisant les moyens modernes de communication et en regroupant les différents outils
d’informations culturelles et touristiques existants qui ne sont pas reliés entre eux
- pallier la sur- fréquentation touristique en favorisant son étalement durant l’année, en
développant le tourisme culturel hors saison et en optimisant la répartition des
programmes pendant toute l’année.
Le Conseil Général conduit une politique culturelle qui mobilise 30 M€. Ses objectifs sont
louables dans sa volonté d’élargir et de diversifier les publics en démocratisant l’accès à la
culture et en ne soutenant que des actions de qualité d’un haut niveau culturel. Ses propres
établissements publics en bénéficient : archives départementales Gaston Deferre, Museon
Arlaten, Musée départemental d’Arles antique, galerie d’art d’Aix-en-Provence. Les
domaines départementaux (Château d’Avignon en Camargue, Domaine de l’étang des Aulnes
dans le pays d’Arles qui accueille par ailleurs une résidence d’artistes) participent à la
préservation du patrimoine naturel et bâti. Ses dispositifs contribuent à la diffusion culturelle :
Saison 13, les tournées des chants de Noël, l’opération collège au cinéma, les conférences
« échanges et diffusion des savoirs », l’itinéraire « arts plastiques, la création et la diffusion
artistique dans les collèges, l’aide à la réhabilitation des salles de spectacles. Il conduit des
partenariats privilégiés avec le festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, le festival
international de piano de la Roque d’Anthéron, la Fiesta des Suds de Marseille, les rencontres
internationales de la photographie d’Arles. Il s’implique dans les mesures à prendre pour les
artistes sans ressources. Il organise régulièrement des assises de la culture. Mais toutes ces
actions ne s’intègrent pas dans un véritable partenarial avec non seulement les services de
l’Etat et les autres collectivités territoriales mais aussi avec tous les acteurs privés des milieux
de la culture, eux-mêmes profondément divisés.
Alors vint la nouvelle l’inattendue : Marseille est retenue par l’Union Européenne en 2008
comme capitale européenne de la culture.
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II- MARSEILLE-PROVENCE 2013, CAPITALE EUROPEENNE DE
LA CULTURE
Premier logo
1-Les capitales européennes de la culture
La politique des capitales européennes de la culture a été définie en 1985 à l’initiative de
Mélina Mercouri , alors ministre grecque de la culture, sous la forme d’une manifestation
annuelle organisée par une ville Européenne conçue pour mettre en œuvre sa contribution à
l’héritage culturel commun de l’Europe. L’article 151 du traité de Maastricht en précise le
cadre : mettre en valeur la richesse, la diversité et les traits caractéristiques communs des
cultures européennes, contribuer à améliorer la connaissance sue les citoyens européens ont
les uns des autres par un projet culturel de dimension européenne principalement fondé sur la
coopération culturelle ». Chaque année, le Conseil, sur recommandation de la Commission et
après avis du parlement et un rapport de 12 experts, retient parmi celles qui lui sont présentées
par les pays hôte, les villes déclarées capitales européennes de la culture.
Ont ainsi été retenues en France les villes de Paris (1989), Avignon (2000), Lille (2004) et
Marseille pour 2013 avec Kosice en Slovaquie. Ce label s’accompagne d’une participation de
l’Union Européenne mais l’essentiel des financements sont nationaux. Marseille était en
concurrence avec Bordeaux, Lyon et Toulouse. Son projet se veut résolument Euro-
Méditerranéen : « Marseille-Provence 2013, d’Europe et de Méditerranée »
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1-Le dossier de candidature de 2007
Sept raisons ont été évoquées en faveur de la candidature de Marseille préparée pendant deux ans :
1- Marseille, parce qu’une partie de l’avenir de l’Europe se joue en Méditerranée et qu’elle
est l’un des grands ponts d’une future Union de la Méditerranée
2- Marseille, parce qu son cosmopolitisme, sa position géographique, la richesse de ses
activités et de ses coopérations internationales en font une place stratégique de la politique
euro méditerranéenne, un miroir et un modèle de ses enjeux
3- Marseille, parce qu’elle est une métropole en difficulté qui se redresse, qui mise sur
l’économie de la connaissance et de la création pour se développer, qui s’engage dans de
grands projets de rénovation pour devenir une métropole majeure des échanges
internationaux
4- Marseille, parce que la force de son histoire, la puissance de ses sites, le dynamisme de ses
acteurs, lui confèrent une attractivité potentielle qui doit être mise en valeur
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5- Marseille, parce qu’elle est une ville généreuse, accueillante qui pratique depuis toujours
l’entente et le dialogue des cultures, qui expérimente des voies pour résoudre les
nombreuses difficultés d’harmonisation des grandes métropoles en développement 6- Marseille, parce qu’elle poursuit une grande ambition culturelle
o Une ambition culturelle européenne et méditerranéenne dont témoignent l’ampleur,
le nombre, la diversité des évènements, des partenariats, des projets internationaux
tout au long de ces dernières années o Une ambition culturelle pour le renouveau de la cité et du territoire dont
témoignent les grands projets artistiques de rénovation urbaine, la qualité du
mariage entre cultures savantes et cultures populaires, l’exemplarité des efforts de
démocratisation culturelle, l’ancrage de la création dans la vie des quartiers, la
volonté de recherche, d’innovations tant dans les écritures que dans les rapports aux publics, à la ville, à la société
7- Marseille, parce que ses efforts méritent d’être mieux connus et que la perspective d’être
Capitale Européenne de la Culture stimulerait :
o l’accomplissement des grands chantiers culturels d’ores et déjà engagés pour 2013 o la fédération des acteurs et des forces autour de projets plus collectifs dont le
rayonnement doit être accru o la création d’activités artistiques euro méditerranéennes nouvelles et pérennes
dans la logique des accords de Barcelone de 1995
Soulignons que la référence au processus de Barcelone, enterré depuis longtemps, et à l’Union de
la Méditerranée qui a pris le même chemin, n’est plus d’actualité aujourd’hui avec le printemps difficile des pays Arabes.
Dans cet esprit, comme le souligne le dossier de candidature, le projet de Capitale Européenne
de la culture permettra de corriger des points faibles, conclusions de notre analyse précédente :
- une trop grande dispersion des forces et des activités, un relatif isolement des acteurs
- une insuffisance à Marseille d’évènements de référence internationale
- une médiocre mise en valeur, tant en termes de communication locale que nationale et
internationale de la qualité et de l’exemplarité des programmes, des expériences et des
résultats
- de vraies difficultés de coopération entre collectivités territoriales et la nécessité
d’instaurer de nouveaux modes de gouvernance commune pour les grands projets
- des handicaps urbains qui sont désormais pris en compte, mais dont les efforts de
correction devront être accrus : animation nocturne des centres villes, propreté des
espaces public, desserte par les transports collectifs.
2-Les buts à atteindre
But N°1 : Enrichir le volet culturel du processus de Barcelone et de la Politique Européenne
de Voisinage en constituant à Marseille une plate forme pérenne de dialogue interculturel euro
méditerranéenne
But N° 2 : Développer l’activité artistique et culturelle comme force de renouvellement de la
cité en conjuguant quatre dimensions : qualité de l’espace public, irrigation du territoire,
participation des citoyens, attractivité de la métropole
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Le concept de base est celui des Ateliers de la Méditerranée.
3-Les deux axes de construction du projet
Axe 1 correspondant au but 1 : Le partage des midis sur la dimension culturelle de
développement méditerranéen décliné en 8 thèmes :
- création et créateurs en Euroméditerranée
- migrations exils, voyages
- partage et conflits de mémoire
- racines et actualités religieuses
- masculin-féminin
- valeurs et figures communes
- gastronomie nord- sud
- partage de l’eau
Axe 2 correspondant au but 2 : La cité radieuse comme levier de la régénération urbaine
déclinée en 7 thèmes :
- l’art dans l’espace public
- promeneurs et nomades
- chemins de traverse
- mille et une nuits
- cities on the Edge
- nouveaux commanditaires, nouvelles écritures
- tous acteurs
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Axe 1 Ateliers de la Méditerranée
Thèmes Programmes
1-Création et créateurs en
Euroméditerranée
1-L’art de la transmission, la transmission de l’art
2-Un, deux, trois soleils- Cinéma et audiovisuel en
Méditerranée
3-InterMed, festival des arts en Méditerranée
4-Artistes dans les entreprises
5-Les arts hors la loi
6-Forums et rencontres
7-Partenaires d’Europe et de Méditerranée
2-Migrations, exils,
voyages
1-Sur les chemins de l’exil et les routes du travail, l’attraction
de Marseille
2-Le temps des ports
3-Terreurs et frissons en Méditerranée
4-L’exotisme et l’imaginaire colonial- Mythes et clichés
5-Navigateurs
3-Partage et conflits de
mémoire
1-La fluidité et la force des images
2-la magie des histoires, petits et gros secrets des aînés
3-Les échanges, les belles équipes
4-Racines et actualités
religieuses
1-Une exposition
2-Un pôle de recherche
3-Un collège populaire de croyances
4-Un rendez vous annuel des musiques populaires et sacrées
5-Masculin-Féminin 1-Six films pour un grand projet cinématographique
2-L’image de la femme en Méditerranée
6-Valeurs et figures
communes
1-Athènes et Jérusalem
2-Les cent ans de Camus
3De Delacroix à Picasso
7-Gastronomie Nord-Sud 1-Passer les plats
2-Marchés de nuit
3-Deux caravanes du goût
8-Le partage de l’eau 1-Une exposition de vaste ampleur
2-Un programme scientifique
3-Un programme artistique
4-Une fête de l’eau
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Axe 2 La cité radieuse
Thèmes Programmes
1-L’art dans l’espace
public
1-Un estival pérenne : « via Marseille »
2-Métropolis
2-Promeneurs et nomades 1-Découvrir Marseille-Provence- Parcours thématiques
2-Images et musiques dans les grands sites
3Artistes et œuvres nomades
3-Chemins de traverse 1-Chemins de traverse
4-Mille et une nuits 1-Appel à proposition pour un programme artistique et festif à
travers le territoire de la candidature
5-Cities on the Edge 1-Rebel lectures
2-Serious and Organized Crime
3-Football
4-Music on the Edge
6-Nouveaux
commanditaires, nouvelles
écritures
1-Nouveaux commanditaires
2-Nouvelles écritures
7-Tous acteurs 1-L’art à l’école, au collège, au lycée
2-Jeunesse en action
3-Vive les amateurs !
4-Quartiers lumière
5-Spectateurs associés
6-Tous chercheurs
7-Football-Calcio-Futbol-Kourat Qadam
4-La gouvernance du projet
La gouvernance du projet est assumée par une association qui assure la maîtrise d’ouvrage de
l’opération. Jacques Pfister, président de la CIMP en assure la présidence. Bernard Latarjet en
a assuré la direction jusqu’en avril 2011. Il a été remplacé par Jean-François Chougnait qui
dispose d’une équipe de 59 salariés
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Conseil d'administration Association Marseille Provence 2013
1-Collectivités Ville de Marseille
Conseil Régional Provence- Alpes Côte d'Azur
Conseil Général des Bouches-du-Rhône
Communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole
Ville d'Aix-en-Provence
Communauté du pays d'Aix
Ville d'Istres
Communauté d'agglomération du Pays de Martigues
Ville de Salon de Provence
Communauté Arles Crau Camargue Montagnette
Ville d'Arles
Communauté d'agglomération du Pays d'Aubagne et de l'étoile
Ville de Gardanne
2-Institutions Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence
Club Entreprises Top 20
Euroméditerranée
Grand Port Maritime de Marseille
Aéroport Marseille-Provence
Université de Provence
Université Paul Cézanne
Université de la Méditerranée
Université du sud Toulon- Var
3-Etat Français
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4-Territoire
Le territoire du projet, après le retrait de Toulon, recouvre le département des Bouches-du-
Rhône.
Nouveau logo
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5-Budget
Le Budget spécifique en 2011, en dehors des programmes de construction et de réhabilitation,
est de 90 M€ sur la période 2009-2013 après le retrait de Toulon
Budget de l’opération
Dépenses Recettes
Projets 60 Europe 2,25
Communication 20 Etat 11,25
Fonctionnement de
l’association
10 Collectivités locales 63,25
Privé 13,25
Total 90 M € Total 90 M €
6-Les opérations et manifestations
Les estimations budgétaires directement attribuées aux manifestations (en 2009) sont de 60 M.
€, 66 % du budget
Phase de sélection : 2010
Phase de mise en œuvre : 2011 et 2012
500 à 600 projets devraient être retenus fin 2011 sur les 2 200 déposés à ce jour.
Le label sera ouvert à tous les porteurs de projets, personnes morales qui répondent aux
objectifs des thèmes et projets structurants du dossier 2013. Les projets seront évalués à partir
de plusieurs critères :
- la concordance avec le projet Marseille-Provence 2013
- une « qualité artistique et exemplarité culturelle »
- une ouverture à tous les publics, en particulier les plus défavorisés
- des projets à long terme qui pourront se pérenniser au-delà de 2013
- des projets qui se répartissent de façon équilibrée, tant sur le territoire qu’entre
disciplines artistiques
- capacité à fédérer des acteurs différents et à établir des coproductions
- respecter les contraintes budgétaires
2-Les opérations prévues en février 2011
1-Les évènements spectaculaires
Ces évènements rassembleront en plein air et dans de grands sites des visiteurs dans des
moments privilégiés :
- fêtes d’ouverture
- parades urbaines et maritimes
- spectacles dans l’espace public
- grand concours et bals populaires
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2-Les expositions
Plus de 30 expositions dans les musées ou des espaces inédits seront organisées. Les 9 plus
importantes sont les suivantes.
Lieu Thème Commissaire
MUCEM Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen
Au bazar du genre
T. Fabre
D. Chevallier
J1-Port de Marseille Navigations et Méditerranées Y. Bacot
Panorama- Friche de la
Belle de Mai
Ici, ailleurs- Art contemporain en
Méditerranée
Musée Granet d’Aix-en-
Provence
Cadavre exquis E. Artaud
B. Ely
Musée départemental de
l’Arles Antique
Rodin, l’ombre de l’Antique
Fonds Régional d’Art
contemporain
Ulysse et un parcours de plusieurs escales
sur le territoire de Marseille-Provence 2013
FRAC
Musée Granet d’Aix-en-
Provence et musée des
Beaux Arts de Marseille
Le grand atelier du midi B.Ely
M.P. Vial
Albert Camus, l’étranger qui nous
ressemble
B. Stora
3-Les évènements structurants
1- Ouverture : deux jours de fêtes et de découvertes
2- Révélations : feuilleton pyrotechnique, plein feux sur les beautés du territoire, série de
rendez vous pour de grands spectacles dans des lieux insolites
3- Temps du cirque : rassemblement des opérateurs des spectacles du cirque sur le
territoire, création et circulation des oeuvres
4- Les nouvelles scènes « spectacles vivant »de la Méditerranée en partenariat avec des
opérateurs de l’autre rive : théâtres, scènes, compagnies d’artistes- Créations
originales
5- Rencontres et colloques autour de 4 thèmes : migrations et mémoires, valeurs et
croyance, des sexes et des genres, un rêve méditerranéen d’hier à demain
6- Nouveaux commanditaires : action proposée par la Fondation de France pour
permettre à des citoyens (associations, hôpitaux, collèges…) d’associer des artistes
contemporains à leur préoccupation en leur passant commande d’une œuvre
7- Les Tréteaux : deux spectacles itinérants, « Abraham » et « Club Silencio »et
commandes passées auprès de personnalités du théâtre et de la danse
8- Salons de lecture. Lecture de textes essentiels dans des sites exceptionnels
9- Au fil de l’eau : exposition internationale d’art numérique, commande d’œuvre in situ,
projet pôle art/sciences du Puits Morandat à Gardanne
10- Les bals : quatre bals des quatre saisons : créations inédites avec la participation du
public
11- This is (not) music, formes de cultures populaires au Cabaret aléatoire de la friche de
la Belle de Mai
12- La folle histoire des Arts de la Rue ; Edition spéciale Cité des arts de la rue
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13- Transhumance, inviter la nature à célébrer la Capitale Européenne de la culture, le plus
grand rassemblement animalier d’Europe : des milliers de chevaux, de cavaliers, de
moutons, d’attelages
14- GR 2013, sentier de grande randonnée en forme de huit de 200 kms dont le centre est
la gare d’Aix TGV
15- Campus 2013. Réflexions sur la transmission de l’art et le devenir des jeunes artistes
16- Concerts en plein air dans le théâtre Sylvain, la cour du conservatoire, les carrières de
la Ciotat, le Grand Saint-Jean
17- Métamorphoses, des utopies en archipel. Réinventer l’espace à travers une série
d’installations monumentales et contemporaines aux endroits les plus inattendus
18- Jeunes publics. Exposition Cartographies imaginaires de commandes passées à des
illustrateurs jeunesse
19- actOral 2013. Commande de projets d’écriture à dix auteurs du bassin Méditerranéen
et 5 auteurs du nord de l’Europe
20- Street food ; Création de 13 carrioles imaginées par des artistes comme des cantines
ambulantes proposant des variations sur les goûts du territoire
21- Eden Théâtre. Réhabilitation du plus ancien cinéma du monde et de la gare, point de
départ d’un parcours sur l’histoire du cinéma
22- Kosice, 2° ville de Slovaquie, l’autre capitale européenne de la culture (240 000
habitants), co-productions artistiques.
4-Les actions de participation citoyenne
Faits et gestes invite les habitants à constituer, à partir de leur vie quotidienne, un « glossaire
méridional » pensé comme un portrait fragmenté d’un territoire, de ses langues, de ses valeurs
et de ses usages.
Quartiers créatifs mobilise des équipes artistiques, appuyées par une démarche participative,
pour révéler un territoire urbain en pleine mutation en imaginant la ville de demain.
Atelier du Large est un espace ouvert à tous au J1, dernier vestige de la gare maritime, pour
accueillir, dans des scénographies adaptées, les différentes formes de restitutions issues des
appels à contribution.
5-Les grands chantiers
60 chantiers de réhabilitation, reconversion ou construction sont engagés pour une ouverture
d’ici 2013. Ils représentent un investissement de 660 M € dont 160 M€ Etat, 110 M€ Région,
83 M€ Conseil Général, 148 M€ ville de Marseille, 60 M€ autres communes et 100 M€ de
partenaires privés. Ces opérations étaient déjà prévues avant l’obtention du label qui a facilité
le déblocage des crédits
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Le tableau suivant indique les plus importants :
Chantier Contenu Coût
Musée départemental de
l’Arles Antique
Extension du musée sur 750 m² 10 M€
Parc des Ateliers- Arles Espaces de création et d’expositions
CeReM Centre Régional de
la Méditerranée- Marseille
Construction sur le J 4- 10 000 m² 70 M€
Fonds Régional d’Art
Contemporain- Marseille
Nouveau bâtiment de 5 400 m² 25 M€
Friche Belle de Mai-
Marseille
Première tranche d’aménagement de 40 000 m² de
l’ilôt 3-Pôle Arts et Spectacles vivant
23 M€
Musée des Beaux Arts-
Palais Longchamp-
Marseille
Réhabilitation
Galerie de 1 300 m²
13,3M€
J1-Grand Port Maritime de
Marseille entre le silo et le
J4
Plateau polyvalent de 6 000 m² 5 M€
Le Silo- Marseille Création d’une salle de spectacle polyvalente
de 2 200 places
30 M€
Cité des Arts de la Rue- Les
Aygalades- Marseille
Transformation des anciennes huileries l’abeille-
36 000 m² dont 11 000 m² bâtis
19,8
M€
MuCEM- Musée des
Civilisations d’Europe et de
la Méditerranée- Marseille
Nouveau bâtiment sur le J4 de 12 550 m²
Aménagement paysager du fort Saint-Jean 15 000
m²
Centre Conservation et de Ressources Belle de
Mai
216 M€
Musée Borély- Marseille Restauration de la bastide Borély pour accueillir le
futur musée des arts décoratifs
18 M€
Camp des Milles Réhabilitation et création d’espaces 15 000 m² sur
7 ha de terrains
16,9
M€
Conservatoire de musique-
Forum des Arts d’Aix-en-
Provence
Nouveau conservatoire de musique 22,65
M€
Grand Saint Jean d’Aix-en-
Provence
Aménagement du domaine 1,8 M€
Extension du musée
Granet- Chapelle des
pénitents blancs- Aix-en-
Provence
Extension du musée Granet 700 m² 5,3 M€
EDEN Théâtre- La Ciotat Rénovation de la salle de cinéma 5 M€
Extrait du site Marseille 2013, capitale Européenne de la culture
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Les Grands Chantiers
Une Capitale sort de terre
Outre une programmation hors du commun de manifestations artistiques et culturelles,
l’année 2013 marquera durablement le territoire de Marseille-Provence par l’inauguration de
nouveaux espaces dédiés à la culture et la création de paysages urbains. Musées, salles de
concerts et d’exposition, ateliers d’artistes, … des architectes contemporains, provençaux ou
internationaux, ont dessiné de nouveaux lieux de création et de rencontres à Marseille, Arles,
Aix, Aubagne : après Zaha Hadid, Stefano Boeri, Kengo Kuma, Patrick Bouchain, Rudy
Riccioti, Franck Gehry apporteront la contribution de l’architecture contemporaine à la
Capitale, et à son rayonnement durable.
Marseille transformée :
A Marseille, c’est une nouvelle façade maritime qui fera se rencontrer la ville et son port. Un
port plus vivant que jamais, accueillant des passagers et croisiéristes toujours plus nombreux,
désormais directement en prise avec la ville. Sur les 1,5 kilomètre du nouveau front de mer, le
Mucem, le CRM, le nouveau FRAC, la station sanitaire maritime, le Silo seront les jalons
culturels de cette nouvelle union entre le port, ses activités, et ses habitants.
Le J1 – Marseille
Très symboliquement situé, le J1 sera un cœur vivant de la Capitale en 2013 ; un espace de
mixité où l’activité portuaire côtoie la culture et la création. Cet immense hangar ouvert sur la
mer continuera d’assurer les embarquements et arrivées des passagers venus de toute la
Méditerranée, et les ferrys accosteront toujours sur ses flancs. En 2013, le dernier étage du J1,
accueillera sur 8000 m2 à la fois les grandes expositions produites par Marseille-Provence
2013, les pôles d’information du public et des artistes, et l’Atelier du large, le lieu vivant où
seront présentées les créations produites par les Ateliers participatifs de la Capitale.
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Le MuCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) – Marseille
Le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, « le MuCEM », sera inauguré
en 2013. Situé à la charnière entre le Vieux Port et les nouveaux espaces urbains de la Joliette,
le MuCeM associe le Fort Saint Jean, ses tours vénérables et ses jardins surplombant la mer,
au spectaculaire bâtiment de Rudy Ricciotti, en cours de construction. Au total 26 000 m2
consacrés aux rencontres entre les civilisations euro-méditerranéennes : les traces de leur
histoire, l’actualité de leurs échanges et la vitalité de leurs cultures.
Architecte : Rudy Ricciotti
Le Silo – Marseille
Édifié en 1926, le silo d’Arenc, témoigne d’une histoire industrielle et symbolique forte : le
stockage et la transformation du blé à Marseille. La Mairie de Marseille a transformé ce
bâtiment, inscrit au patrimoine en 2004, en nouveau lieu de vie, de travail et de culture.
Une salle de spectacle audacieuse et spectaculaire : 3 balcons avec vue directe sur la mer
accueilleront une programmation permanente permettant d’accueillir 2000 spectateurs.
Un tiers de sa surface bâtie est transformée en bureaux, déjà occupés par des entreprises
technologiques et culturelles.
Architectes : Eric Castaldi et Roland Carta
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Le Centre Régional de la Méditerranée – Marseille 1er
Autre geste architectural et culturel audacieux, le Centre régional de l’Euroméditerranée.
Ici, c’est le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur qui apporte sa contribution, avec
une espace dédié totalement aux échanges culturels, artistiques entre les rives de la
Méditerranée : expositions, concerts, projections, rencontres, …
Stefano Boeri a imaginé un spectaculaire encorbellement au dessus de la darse, avec son
volume symétrique sous marin : une salle sous l’eau
Architecte : Stefano Boeri
Fond Régional d’Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur – Marseille
Ce nouveau bâtiment sera le premier FRAC situé en plein centre ville : à la jonction entre le
très vénérable quartier du Panier et la nouvelle façade maritime de la Joliette, le bâtiment de
Kengo Kuma et de l’agence Toury Vallet fera jouer le verre et la lumière du port. Transition
douce entre la ville et les espaces culturels, l’architecture invitera les habitants et les visiteurs
à découvrir la vitalité de la création contemporaine.
A partir de 2013, le nouveau FRAC proposera à la fois la présentation de son fond, déjà riche
et représentatif de toutes les tendances de l’art contemporain, et organisera l’accueil
d’expositions, de résidences d’artistes, d’écrivains, de philosophes, etc.
Situé au 10 boulevard de Dunkerque (périmètre EuroMéditerranée), il comprendra une salle
de spectacle de 250 places.
Architecte : Kengo Kuma
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KLAP Maison pour la Danse – Marseille
KLAP Maison pour la danse ouvrant ses portes fin 2011 est aussitôt opérationnel pour
s’engager vers la Capitale culturelle et vers les acteurs du spectacle vivant. Le programme
architectural initié par Michel Kelemenis – un investissement de 3,7 millions d’euros de la
ville de Marseille – se déploie sur 1900 mètres carrés articulés autour de 3 espaces dédiés à la
danse et ses frictions transdisciplinaires. KLAP favorise le dialogue des artistes avec la
société : son projet général est basé sur des résidences de création, le soutien aux artistes
locaux et la venue vers Marseille de plus de danse et d’artistes chorégraphiques internationaux.
Autres chantiers urbains et créations architecturales :
La Cité des Arts de la Rue – Marseille Nord
Implantée dans les quartiers nord de Marseille, sur l’ancien site du jardin du château des
Aygalades, cet immense laboratoire scénique réunira sept structures jusqu’ici dispersées
géographiquement. Toutes interviennent sur l’écriture artistique de l’espace public. Sur 36
000 m2, dont 11 000 m2 de bâti, l’endroit s’apprête à accueillir environ 150 personnes par
jour. Ce grand projet s’articule autour de deux institutions nationales au rayonnement
européen : Lieux Publics, Centre national de création des arts de la rue, et la Formation
avancée et itinérante pour les arts de la rue (FAIAR).
Architectes : Isnardon, Lacube, Rendondo.
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La Friche La Belle de Mai / Panorama – Marseille 3ème
Première tranche d’aménagement des 40 000 m2 de l’îlot 3- Pôle Arts et Spectacle vivant.
Construction et réhabilitation de la Tour-Panorama (4 800 m2 de surface dédiée à la création
contemporaine pluridisciplinaire). Réhabilitation des « magasins » – 13 300 m2 pour les 70 structures
de production artistique qui ont fondé la Friche.*
Architectes : ARM Architecture / Matthieu Poitevin & Pascal Reynaud / Patrick Bouchain
Musée Regards de Provence – Marseille
La création du Musée Regards de Provence constitue le plus important équipement culturel
privé parmi les grands chantiers qui s’érigent pour Marseille et le territoire à l’occasion de
l’année Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture en 2013. Ce projet de création
porte sur la réhabilitation de l’ancienne Station Sanitaire, construite par les architectes
Champollion, Fernand Pouillon et René Egger en 1948. Ce bâtiment, labellisé Patrimoine du
XXème siècle, est entièrement repensé sur le plan scientifique et culturel sous couvert d’une
muséographie moderne pour être consacrée à la collection de la Fondation Regards de
Provence, à des expositions temporaires d’art moderne et contemporain et à l’histoire du lieu
par des documents et photos inédits. Situé sur le front de mer au cœur d’un véritable pôle de
vie et de culture, sur le périmètre de la Cité de la Méditerranée à côté de la Cathédrale de la
Major face au MuCEM et au Centre Régional de la Méditerranée (Avenue Vaudoyer), le
Musée Regards de Provence, doté de 2300 m2 de surface, dont 1215 m2 dédiés aux
expositions, participe activement au réaménagement, à l’embellissement de la façade
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maritime, à l’amélioration d’une offre culturelle plus dynamique, conjointement avec les
programmes ambitieux d’Euroméditerranée, des collectivités et du Ministère de la Culture.
Architectes : Guy Daher, architecte grand prix de Rome du Cabinet Atelier 9, assisté de Thierry
Durousseau
Autres équipements culturels créés ou réaménagés à Marseille :
Le Musée des Beaux Arts
Le Musée d’histoire de Marseille
Le Musée Borély
La Buzine
Le Pôle Instrumental Contemporain, PIC, à l’Estaque (ancien Rio) / Ensemble
Télémaque
Conservatoire de Musique – Aix-en-Provence
Établissement public d’enseignement artistique créé en 1849, il s’agit de l’un des plus ancien
conservatoire de danse et de musique de France, qui porte depuis 1972 le nom du célèbre
compositeur aixois Darius Milhaud. Trop petit pour accueillir élèves et enseignants, il a été
confié à l’architecte Kengo Kuma le soin de dessiner le nouveau bâtiment qui viendra
s’intégrer au sein du Forum culturel d’Aix-en-Provence dès 2013.
Architecte : Kengo Kuma.
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Grand Saint-Jean – Aix-en-Provence
Ce domaine de 420 hectares regroupe patrimoines architecturaux et paysagers de la ville
d’Aix-en-Provence. Terres cultivées, nature sauvage, espaces verts, chapelle romane, château
et bergerie se côtoient sur cet ancien oratoire Salyen (tribus gauloise du 2ème siècle av. J-C.)
Depuis 1999 il accueille, dans son théâtre en plein air, le Festival d’Art lyrique de la ville.
Musée Granet – Chapelle des pénitents blancs – Aix-en-Provence
On retrouve, sur 4500 m², des collections d’archéologie, des peintures allant de la fin du
Moyen-Age au 20ème siècle, des arts graphiques, des objets d’art ainsi qu’un ensemble
important de sculptures des 18ème-19ème siècles. Pour ce qui est des arts plastiques
européens ils sont présentés dans La Chapelle des pénitents blancs, depuis sa restauration. Un
vaste projet de décoration avait été entamé par Folon jusqu’à son décès en octobre 2005 puis
confié en 2007 à des artisans. La chapelle est constituée d’une mosaïque, de 4 vitraux, de 8
toiles, de 2 sculptures et de la réfection du sol en galets de marbre blancs.
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Camp des Milles – Aix-en-Provence
Oublié jusque dans les années 1980, ce bâtiment en très bon état de conservation, est unique
en France. Camp de transit, d’internement et de déportation durant la seconde guerre
mondiale ce mémorial est un élément majeur de l’histoire européenne. En 2002 est lancé le
projet « Mémoire du Camp des Milles » qui vise à ouvrir le bâtiment d’internement au public
et à aménager le site dans une optique pédagogique. Pour cela un parcours en trois temps est
prévu: historique, mémoriel et réflexif auquel viendront s’ajouter des activités culturelles,
permanentes ou ponctuelles ainsi que des débats, conférences, concerts, prestations théâtrales,
lectures…
Le Centre International de la Photographie et de l’Image au sein du Parc des Ateliers – Arles
Déjà mis en valeur lors des dernières éditions des Rencontres internationales de la
photographie, le parc des Ateliers sera bientôt le siège d’une véritable Cité des images. Avec
une architecture signée Frank Géry et Edwin Chan, ce centre arlésien sera un site permanent
dédié à l’image et aux arts numériques (expositions, conservation et création). Le lieu devrait
également accueillir dans un deuxième temps des activités musicales, les éditions Actes Sud,
des salles de cinéma ainsi que des structures hôtelières.
Architectes : Frank Géry et Edwin Chan.
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Extension du Musée Départemental de l’Arles Antique – Arles
Ce bâtiment a été pensé par Henri Cipriani autour de l’idée de « Cité muséale », invitant les
spectateurs à y circuler comme dans une ville. Sur une base triangulaire se déploient les trois
activités principales du musée, à savoir l’aile collections permanentes, l’aile culture et l’aile
scientifique pour offrir une vision globale de l’histoire de cette ville romaine aux visiteurs.
Architecte : Henri Ciriani.
Eden Théâtre – La Ciotat
En cours de réhabilitation, cette ancienne salle de projection est un lieu majeur du 7ème art.
Inaugurée le 16 juin 1889, c’est entre ses murs qu’a eu lieu la première projection privée des
frères Lumière en 1898, suivie de nombreuses projections publiques dès 1899. De fait, c’est la
plus vieille salle de cinéma encore existante au monde ce qui lui value d’être classée aux
Monuments Historiques en 1996. Il faudra patienter jusqu’en mai 2013 pour découvrir ou
redécouvrir ce lieu mythique.
Architecte : Marius Dessault.
3- Impacts économiques de Marseille-Provence 2013, capitale Européenne
de la culture
1-Impacts directs
1-L’opération Marseille capitale Européenne de la culture 2013 représente un investissement
important au bénéfice du territoire du projet et notamment de Marseille.
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660 M. € pour les constructions neuves et les réhabilitations de friches
90 M€ pour le fonctionnement et les projets retenus. La CCIMP estime qu’un € investi devrait
générer 6 € de recettes10
. Dans cette hypothèse, non démontrée, la manifestation pourrait
rapporter 600M€ au territoire.
2-Au-delà, des investissements spécifiques, l’opération a permis d’accélérer et de débloquer
de nombreux chantiers à Marseille qui devraient être terminés pour 2013et notamment :
- le remodelage du Vieux-Port et sa semi –piétonisation
- une ligne de tramway Belsunce-Castellane
- le Pavillon Marseille qui sera à la fois une plate- forme culturelle et économique et une
vitrine du savoir faire local
- Euromed Center, centre d’affaire et de séminaires avec hôtel 4* et un multiplexe de 15
salles
- Les Terrasses du port, vaste centre commercial de 45 000 m² face aux Docks et à la
mer
- La rénovation du Centre- Bourse et l’expansion sur 5 000 m²
- La construction du nouvel hôpital Ambroise Paré- Paul Desbief
- La transformation de l’Hôtel Dieu en hôtel intercontinental 4* luxe
- La modification de l’arrivée de l’autoroute A7 et le réaménagement de la place d’Aix
- Le tunnel Prado Sud dans le prolongement de Prado Carénage
La Buzine, transformée en « Maison des cinématographes de la Méditerranée » a ouvert ses
portes en mai 2011 à Saint-Menet dans le 11° arrondissement de Marseille. Elle est dotée
d’une salle de projections de 350 places, d’un espace d’exposition et d’une vidéothèque
Le mémorial la Marseillaise, récemment ouvert, est une exposition permanente au 23-25 rue
Thubaneau, siège du club des Jacobins d’où partirent les Fédérés Marseillais pour le palais
des Tuileries à Paris en entonnant le chant de l’Armée du Rhin qui deviendra la Marseillaise.
La réhabilitation de l’espace Julien, dont la salle de concert pourra recevoir 1000 personnes,
va transformer tout le quartier. Les agents immobiliers observent une augmentation des pris
dans le quartier.
Deux grands projets « hors les murs » sont décidés :
- la Cité de l’Image en Arles
- le mémorial du camp des Milles à Aix-en-Provence
2-Impacts indirects
1- Il est indéniable que la richesse de la vie culturelle est un vecteur d’attractivité d’un
territoire. L’ensemble des manifestations prévues va améliorer l’image de Marseille et
pourra avoir sur son développement futur des effets très positifs.
2- Marseille- Provence attend 10 millions de visiteurs en 2013. Avec des dépenses
moyennes estimées à 41 € par personne et par jour et en extrapolant la nature des
touristes dans le département, le comité départemental du tourisme des Bouches-du-
Rhône évalue à 2 milliards d’€ les sommes dépensées par les touristes en 2013. En
l’absence d’une connaissance fine de la méthodologie retenue, ce chiffre doit être
10
Ce calcul a été fait à partir de l’évaluation de grandes manifestations culturelles, et notamment l’exposition
Picasso à Aix-en-Provence en 2009.
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analysé avec précaution. Il dépend du nombre effectif de visiteurs et de leurs
véritables dépenses, inconnues évidemment à ce jour.
3- La mobilisation d’architectes réputés peut avoir un effet positif sur l’image de
Marseille : Franck Gehry (parc des ateliers, Arles), Sfefano Boeri (CRM), Kengo
Kuma (FRAC), Mathieu Poitevin (Friche de la Belle de Mai), JF Bodin (Palais
Longchamp), Eric Castaldi (Le Silo), Rudy Riccioti, François Botton et Corinne
Vezzoni (MUCEM), François Botton (Musée Borély)…
3-Hypothèses sur la fréquentation touristique
Si tout se passe comme prévu, on peut attendre :
- 1,5 millions de touristes en plus, soit un potentiel de 500 millions d’€ de dépenses
touristiques supplémentaires à comparer aux 2 milliards de recettes touristiques
annuelles dans les Bouches-du-Rhône
- 3 millions de touristes supplémentaires si on veut mettre la barre plus haut dans le
cadre d’un plan stratégique touristique 2009-2020 et en réalisant entre 30 et 60 M €
d’investissements hôteliers supplémentaires.
Plus récemment, le délégué spécial de la mairie de Marseille pour la préparation de l’année
2013 évaluait à 10 millions le nombre de personnes attendues à Marseille en 2013
Un Benchmarking réalisé auprès d’anciennes capitales Européennes de la culture a dégagé les
10 facteurs clé du succès :
1- Préparation du concept bien en amont
2- Engagement public ferme et constant
3- Capacité financière et administrative suffisante pour la structure
4- Modalité de sélection des partenaires et de projets
5- Implication des acteurs du monde culturel, socio- économique et de la population locale
6- Consultation des acteurs de terrain du monde culturel
7- Mise en relief des particularités du territoire
8- Un programme tourné vers l’avenir
9- Un « après » capitale à concevoir « avant » l’année
10- Une indépendance du directeur artistique et de la structure en charge.
La CCIMP a réalisé une comparaison11
des atouts de dix métropoles européennes qui ont fait
de la culture un des axes de développement. Des leçons peuvent en être tirées.
Comparaison des facteurs de réussite
Thématique Premier Challenger
Technologies et arts numériques Linz Lyon
Ateliers d'artistes Götaland Rennes
Tourisme Glasgow Valence
International Bilbao Hambourg
Esprit Client Liverpool Valence
Mécénat Lille Liverpool
11
Benchmarking 2013- CCIMP
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Une étude en cours commandée à la maison de l’emploi de Marseille au cabinet BPI propose
quelques éléments sur les impacts possibles de Marseille 2013 sur l’économie locale.
4-Impacts en termes d’emplois
Il est extrêmement difficile d’évaluer l’impact du projet en termes d’emploi. La seule source
disponible à ce jour est une étude encore e cours confiée par la Maison de l’emploi de
Marseille au cabinet BPI. Ses conclusions sont modestes et incertaines.
1-L’étude repère tout d’abord les emplois des branches d’activité concernées directement
on indirectement par l’opération en 2008.
Activité Bouches-du-Rhône Part relative
Production-Edition
artistique
1 198 0,8%
Gestion des activités
artistiques
2 492 1,7%
Hôtellerie-restauration 22 835 15,8%
Services 26 963 18,6%
Transports 2 825 2,0%
Commerce de détail
alimentaire
21 914 15,2%
Construction 37 234 25,8%
Total 144 589 100%
En comparant avec les emplois créés à Lille, capitale européenne de la culture 2004, et
uniquement sur le territoire de Marseille-Provence-Métropole, avec le même ratio, une
première estimation évalue à 2 073 les emplois créés en 2013. Rien ne garantit leur pérennité.
Emplois Coefficient
Lille
MPM 2008
brut
MPM 2013
emplois créés
Part relative
Activités
culturelles
18% 2 209 398 19,2%
Hôtellerie 15% 2 057 309 14,9%
Restauration 7% 9 260 648 31,2%
Commerce de
détail
3% 23 945 718 34,7%
Total 5,5% 37 471 2 073 100%
2-Analyse par secteurs d’activité en 2010- Bouches-du-Rhône
Secteur de la culture
Demande d’emploi Offre d’emploi
Métiers du spectacle 5 174 (dont 1 198 musique et
chant)
5 608 (dont 5 307 art
dramatique)
Métiers du multimédia 2 998(dont 768 en
communication)
812 (dont 222 en
communication)
Techniciens 1 643 74
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Dans ce secteur, la gestion de l’emploi est spécifique :
- les employeurs occasionnels sont les plus nombreux
- recours important aux contrats aidés
- forte présence des intermittents
- des recrutements par cooptation au sein de réseaux
- des ressources locales peu mobilisées par les évènements culturels produits hors
région qui se déroulent en région (tournage de films)
Il ne faut pas s’attendre à de fortes créations d’emplois dans le secteur de la culture :
- les structures locales dépendent des fonds publics
- les autres structures ont leur propre personnel
Secteur de l’accueil : pas de données exploitables
- importance des bénévoles (17 800 ambassadeurs bénévoles recrutés à Lille en 2004)
- 23 220 postes de travail dans les secteurs de la sécurité et du nettoyage en 2010 dans
les Bouches-du-Rhône. Besoins supplémentaires estimés à 1200 ( pendant l’année
2013, non pérennes)
- dans l’accueil en 2010 : 1 629 offre d’emplois et 2 568 demandes
Secteur du tourisme
Le tourisme offre 24 500 emplois dans les Bouches-du-Rhône. Le secteur des hôtels, cafés et
restaurants en représente 80%.
Demande d’emploi hôtellerie- restauration 2010 : 8 457
Offre d’emploi hôtellerie- restauration 2010 : 10 013
- offres dans le personnel de cuisine et le service en restauration
- forte saisonnalité de l’emploi
- conditions de travail difficiles
- peu de créations attendues en 2013 sauf des extras pour des besoins ponctuels
3-Vers un plan d’action emplois pour « faire de Marseille Provence Capitale Européenne
de la culture 2013 une opportunité de développement des emplois sur les secteurs
impactés »
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Axes Caractéristiques Difficultés Enjeux Action
Axe 1 :
Sensibiliser les
filières
professionnelles
ciblées aux
enjeux de MP
2013
L’impact de MP
2013 v dépendre
des actions
conduites par les
filières
professionnelles
-diversité du
secteur culturel
- incertitude sur
le tourisme
Mobiliser et
sensibiliser les
filières
Contacts avec les
filières
Campagnes de
sensibilisation
Axe 2 :
Renforcer
l’emploi dans la
culture
-secteur non
structuré
-modèle
économique
fragile
-importance des
intermittents et
des contrats aidés
-ressources
locales difficiles
à mobiliser
-recrutement
hors pôle
emploi
-marché du
travail difficile
à suivre
-structurer
l’emploi local
-répondre aux
besoins de
techniciens
(décors,
éclairage, régie,
montage)
-coiffure et
maquillage
Création d’une
« plate forme
recrutement/
intermittence MP
2013 »
Axe 3 Les
métiers de
l’accueil
Marché de
l’emploi fluide et
métiers
structurés autour
de 5 volets
-billetterie,
réservation
-orientation,
médiation
-accueil sur les
lieux des
manifestations
-sécurité
-gardiennage
Attente de la
programmation
La question des
bénévoles
Faire de MP
2013 une
opportunité
d’insertion et
d’accès à
l’emploi
Création d’une
équipe Emploi
MP 2013 accueil/
évènements :
médiation
Accompagnement
des
« ambassadeurs
bénévoles »
Axe 4
Accompagner
le
développement
de l’emploi
dans le
tourisme
Attractivité du
département
Impact modeste
attendu
Tensions sur les
emplois
traditionnels
Barrière de la
langue
Difficulté pour
le logement des
saisonniers
Métiers en
tension
Sensibilisation
des organismes
de formation
Promouvoir une
démarche
qualité- emploi
Mise en place
d’actions de
formation
Promouvoir des
démarches de
qualité de
l’accueil
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5- Une évaluation ex post
Un groupe de travail a été mis en place par l’association pour évaluer les conséquences de
l’évènement. Il comprend les directeurs de l’évaluation des collectivités partenaires et la
CCIMP. Une méthodologie est en cours de définition pour apprécier l’impact économique, la
dimension Euro Méditerranéenne, les modalités du partenariat et la participation du public de
l’opération. Seront aussi évalués la perception du territoire, les impacts de Marseille-Provence
2013 sur le cadre de vie et l’efficacité de la gouvernance du projet.
6-La mobilisation des entreprises
La CCIMP a lancé son Club 2013 « 2013, tous mécènes » en mars 2011 pour mobiliser les
entreprises sur l’opération. Trois nouvelles délégations ont été mises en place : tourisme,
international et ateliers de la Méditerranée pour les renseignements sur le mécénat et le
sponsoring. L’objectif est de recueillir 15M. €. 250 entreprises sont déjà prêtes à soutenir
l’opération. Deux grands mécènes se sont déjà engagés : R. Llanes, directeur régional de la
poste et E. Barthelemy, président du directoire de la société marseillaise de crédit à hauteur
de 1,5 M € chacun. Quinze partenaires « grands projets » à hauteur de 300 000 à 600 000 €
doivent être trouvés. Le reste des donateurs devra fournir de 1000 à 100 000 €. Une charte du
club des entreprises 2013 définit les conditions de ce partenariat dont le droit d’entrée est de
1 000 €.
La CCIMP a organisé en juin 2011 une tournée de mobilisation « Tous mécènes Tour » à
Salon, Aubagne, Martigues et Aix-en-Provence qui ont rassemblé chaque fois une centaine
d’entrepreneurs invités à se mobiliser sur cette manifestation.
Les Ateliers de l’Euro- Méditerranée constituent une originalité dans la démarche. Il s’agit de
solliciter les entreprises, publiques ou privées, pour accueillir un artiste en résidence dans
l’objectif de créer une œuvre nouvelle qui sera présentée dans le cadre des manifestations.
Cette invitation aux artistes à poser un nouveau regard sur l’entreprise l’interroge sur sa
fonction sociale et constitue une forme originale de mécénat. Ces Ateliers représentent une
plate-forme de production d’œuvres. Une centaine d’ateliers sont prévus. Parmi la quinzaine
qui ont été retenus :
Artiste Entreprise Projet
Marie Reinert Transports maritimes Maffret Vidéo
Antoine d’Agata Archives départementales Suivi par photo de 9 migrants
Compagnie le Phun La Tour du Vallat Installation/ Théâtre
Zineb Sedira Grand Port Maritime de
Marseille
Installation vidéo
Anne- Valérie Gasc Entreprise de démolition
Gasc
Film sur le foudroyage
Cécile Houdart et Sébastien
Roux
Puits Morandat Gardanne Parcours sonore sur la Sainte
Victoire
40/40
7-Difficultés et interrogations
Une opération aussi lourde ne pouvait pas se conduire facilement sur un consensus général
1-La politique culturelle de la ville de Marseille est mise en question : la grande bibliothèque
de l’Alcazar n’a toujours pas de directeur après 3 démissions successives. La direction des
musées n’a pas de successeur après le départ de Mme Vial nommée à Paris. La gestion de
l’opéra est sévèrement critiquée par le ministre de la culture. L’espace du groupe de recherche
et d’improvisation musicale Montevidéo ne peut plus recevoir de publics. Le Centre
International de Poésie a eu son budget amputé de 30 000 € pour 2011.
2-Peu de personnes sont bien informées sur un projet estimé « opaque, parisien et associant
trop peu les artistes locaux ».C’est pourquoi, certains d’entre eux (Eric Pringels, Antoine
Dussot, Serge Assier, et Martin Carrese) ont lancé l’idée d’un « off » dans le cadre de
l’association M2K13. Les projets sont déposés sur Marseille 2013.org. Beaucoup d’artistes
marseillais sont persuadés de ne pouvoir être retenus dans l’opération.
3-De plus en plus
d’associations et de petites
structures culturelles sont
financièrement très
vulnérables avec la perte de
subventions publiques nécessaires à leur fonctionnement. Par exemple, le théâtre Marie-
Jeanne, l’A.M.I. de la friche de la Belle de Mai, la revue de la pensée du Midi, le cinéma
Polygone étoilé, le Centre International de la poésie, le lieu associatif Point de Bascule, le
Comptoir de la Victorine sont au bord de la cessation de paiement. Le nombre d’associations
culturelles augmente régulièrement
4-Les collectivités territoriales baissent leurs crédits affectés à la culture : moins 2 M€ pour la
Région Provence-Alpes Côte d’Azur. L’Etat fait de même. Certains estiment que les
partenaires financiers du projet siphonnent leurs interventions classiques pour garantir leur
participation à Marseille 2013.
5-Après bien des hésitations, Aix-en-Provence a finalement maintenu sa participation après
avoir obtenu le siège du PRES de l’université unique. Mais la communauté d’agglomération
de Toulon- Provence-Méditerranée s’est retirée du projet.
6-Le départ brutal du directeur, Bernard Latarjet, qui reste cependant conseiller spécial du
président Pfister et son remplacement par Jean-François Cougnet, son ancien numéro 2 à la
Villette, a été très mal ressenti par les partenaires du projet, et notamment les collectivités
territoriales qui se sont estimées écartées des décisions. Le Conseil Général a menacé de se
retirer du projet.