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1 IUFM de BOURGOGNE Concours de Recrutement: professeur certifié CYBER-ÉCHANGE ENTRE LE LYCÉE ALAIN COLAS ET LAUREL HIGH SCHOOL M lle Laure ROBLIN ANGLAIS M. Christophe LAMALLE

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IUFM de BOURGOGNE

Concours de Recrutement: professeur certifié

CYBER-ÉCHANGE

ENTRE

LE LYCÉE ALAIN COLAS

ET

LAUREL HIGH SCHOOL

Mlle Laure ROBLIN

ANGLAIS M. Christophe LAMALLE

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Année 2004 03STA16130SOMMAIRE

INTRODUCTION p.1

CHAPITRE I – INTERNET, UN OUTIL PEDAGOGIQUE A PART ENTIERE A. Les atouts p.3

1) Authenticité et motivation2) Autonomisation et responsabilité 3) Les enjeux de l’éducation à la citoyenneté

B. Objectifs, savoir-faire et compétences mis en œuvre p.6

C. D’autres utilisations possibles p.81) Les webquests2) Les sites de discussion en direct3) Les voyages virtuels4) La création d’une vidéo

CHAPITRE II – LA MISE EN ŒUVRE A. L’organisation spatiale et temporelle p.11

B. La correspondance et la démarche pédagogique choisie p.121) Le choix de la langue2) Les thèmes abordés lors de la correspondance

C. La progression en terme d’intégration et d’apprentissage p.13

D. La gestion de l’erreur p.151) L’inter-correction2) De l’annotation à la correction

E. L’évaluation p.19

CHAPITRE III – LE PROJET ET AUTOUR DU PROJETA. Décembre 2003 – Le B. A.-BA et les présentations individuelles p.20

B. Janvier 2004 – Your Daily Routine, You and Cigarettes p.22

C. Février-Mars 2004 – Le voyage virtuel à Laurel, Maryland, USA p.24

D. Avril 2004 – Stéréotypes et préjugés p.25

E. Mai 2004 – Réalisation d’une vidéo et autres projets p.26

CONCLUSION p.28

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ANNEXES p.30

BIBLIOGRAPHIE p.35

INTRODUCTION

Voyager dans le pays dont on étudie la langue est le rêve de tout un chacun ;

pourtant ce rêve ne peut pas toujours se concrétiser. A défaut de pouvoir se rendre sur

place, Internet permet d’apporter une touche d’authenticité à l’apprentissage d’une langue.

Il permet aux élèves de s’évader du cadre rigide de la salle de classe pour s’immerger

davantage dans l’univers de la langue cible. Mon rôle étant de donner à mes élèves l’envie

de perfectionner leur anglais et de découvrir la culture des pays où il est parlé, je pense

qu’Internet est un outil formidable pour mener à bien cette mission, notamment dans le

cadre de son utilisation pour la correspondance électronique.

L’idée de mettre en place cet échange électronique a une double origine : tout

d’abord personnelle et depuis peu professionnelle. Il y a de cela trois ans j’ai assisté à

Nevers au colloque de l’association Cyber-Langues puis à nouveau à Bordeaux l’année

suivante. A l’époque je préparais le CAPES et j’étais la seule étudiante parmi une centaine

de professeurs qui voyaient en Internet l’outil idéal pour motiver leurs élèves. Pendant

trois jours, il n’était question que des TICE (les Technologies de l’Information et de la

Communication), des trésors pédagogiques qu’elles recèlent et de propositions

d’intégration de tels projets pédagogiques en classe.

La raison professionnelle qui a motivé cet échange électronique vient de mes

élèves de Seconde. Ils souhaitaient vivement qu’un voyage scolaire soit organisé en

Angleterre ou aux Etats-Unis. Comme ceci n’était pas envisageable, je me disais que je

tâcherai de trouver un moyen pour leur faire découvrir de manière un peu plus

approfondie que de coutume un des pays dont ils apprenaient depuis cinq ans la langue.

Deux mois plus tard, je leur annonçais qu’ils allaient correspondre avec des lycéens

américains du Maryland (cf annexe 1).

C’est grâce au site ePALS que j’ai pu trouver une classe partenaire. Lors de

l’inscription de ma classe de seconde, j’ai précisé son profil (nombre d’élèves et âge) et

mes attentes (correspondance via Internet afin de découvrir quelques aspects de la culture

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du pays anglophone). Quelques jours plus tard je faisais la connaissance d’un collègue

américain qui de son côté cherchait une classe française qui correspondrait avec ses

élèves. Nous nous sommes mis d’accord pour demander à nos élèves de se présenter le

plus objectivement possible afin de les associer par paire. Une fois les binômes choisis, j’ai

pu ouvrir une adresse Internet pour chacun de mes élèves car le site ePALS met

également à disposition un logiciel de messagerie. Dès lors, ils ont pu choisir un mot de

passe pour accéder à leur boîte aux lettres. Ils disposent ainsi d’un répertoire personnel où

ils archivent les messages envoyés et reçus et peuvent conserver leurs brouillons (cf

annexe 2). Rien de plus classique à la différence près que le site ePALS me permet de

visionner chacun des messages de mes élèves. Ainsi, lorsque les élèves envoient leurs

messages, ils transitent d’abord par ma boîte aux lettres (de même pour les messages

envoyés par les lycéens américains). Ainsi, les messages des élèves ne sont réellement

transmis à leurs correspondants qu’une fois que je les ai validés. Ce droit de regard sur les

messages de mes élèves et sur ceux qu’ils reçoivent me permet de veiller à ce que ni d’un

côté ni de l’autre de l’Atlantique quiconque ne soit offusqué par quelque propos que ce

soit. Début décembre, tout était mis en place pour commencer l’échange.

L’exploitation pédagogique des TICE nécessite de s’interroger sur la manière

d’intégrer efficacement Internet dans les pratiques pédagogiques. C’est à cette question

que je réponds en décrivant le chemin que j’ai parcouru pour mettre en place une

correspondance électronique.

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INTERNET, UN OUTIL PEDAGOGIQUE A PART ENTIERE

Je propose tout d’abord de montrer pourquoi j’ai choisi de mettre en place cette

correspondance électronique. Répondre à cette question revient à montrer en quoi

l’utilisation pédagogique des TICE permet l’apprentissage de l’anglais. « Mettre l’élève à

même de comprendre, de parler, de lire et d’écrire toujours plus et toujours mieux un

anglais contemporain authentique » est un des objectifs principaux de la classe de langue

énoncé dans les Instructions Officielles. Or Internet est à même de fournir aux élèves les

moyens de construire leurs connaissances et de développer des capacités intellectuelles qui

leur permettront d’apprendre tout au long de leur vie. Dans ce sens, le programme

d’anglais du lycée de 2003 préconise l’utilisation des TICE : « L’enseignement des langues

vivantes prend en compte les technologies de l’information et de la communication »

comme la vidéo et Internet. Je vais donc présenter les multiples avantages que présente un

tel projet pour les élèves d’un point de vue pédagogique.

A. Les atouts

1) Authenticité et motivation

Internet donne une dimension authentique à l’apprentissage de l’anglais. L’échange

électronique permet de se rapprocher d’une vraie situation de communication puisqu’il

s’effectue entre deux locuteurs réels. La maîtrise de la langue étrangère devient donc une

nécessité. Il n’est plus question de mises en situations artificielles entre deux élèves

(comme les jeux de rôle) mais d’un échange entre deux jeunes du même âge qui peuvent

partager les mêmes goûts et les mêmes préoccupations : le sens des phrases retrouve toute

son importance aux yeux des élèves. Il s’agit d’une part pour l’élève d’écrire une lettre sur

un sujet motivant, un sujet qui le concerne, et de se faire comprendre par son

correspondant, et d’autre part, de lire le courrier de son correspondant pour y trouver une

réponse originale et personnalisée.

Les élèves trouvent ainsi une motivation accrue pour l’anglais à travers un contact

personnel avec un natif. Le facteur émotionnel est omniprésent : l’élève est toujours

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conscient que son courrier va être lu, donc jugé. Il se soucie alors de la qualité de ses

productions. Il fait appel à ses acquis et intègre des notions nouvelles d’autant plus

facilement qu’elles sont nécessaires pour transmettre des messages. De même les

messages qu’il reçoit sont très importants puisqu’ils sont transmis à lui seul et signifie qu’à

plus de 6000 km de là son correspondant a pris le temps de lui répondre. Recevoir un

message est ainsi gratifiant pour les élèves et ils prennent conscience du rôle de la langue

comme vecteur indispensable de la communication. Les activités d’écriture et de lecture

deviennent alors naturelles. Un tel projet permet un apport de réalité au contenu de

l’enseignement.

Ce que je viens d’expliquer s’applique tout à fait à une correspondance épistolaire

traditionnelle. Dans ce cas, qu’est-ce qu’Internet apporte de plus ? Outre le fait

qu’Internet exerce une sorte de fascination pour l’élève par son aspect ludique, cet outil

permet un échange à moindre coût et rend possible une communication rapide voire

instantanée. Une fois sauvegardées, les productions des élèves peuvent à tout moment et

n’importe où (en classe, au CDI) être récupérées pour être modifiées ou relues. Internet

permet une gestion plus facile du courrier et pour l’élève et pour moi. Ma boîte aux lettres

centralise toutes les données et je peux à n’importe quel moment du cours savoir où en

sont les élèves. De plus, une fois le cours fini, je peux imprimer leur production et y

porter des annotations pour la « session » suivante. Internet permet également d’avoir

recours à des aides en ligne comme je l’expliquerai plus loin.

2) Autonomisation et responsabilité

Les deux exigences fondamentales de la classe, à savoir l’unité de lieu et l’unité de

temps peuvent être rompues. Ceci favorise le travail autonome dans la mesure où l’élève

se retrouve seul devant l’écran d’ordinateur : le professeur n’est plus là pour surveiller à

chaque instant ce qu’il écrit. L’élève est mis dans une situation qui le pousse à acquérir les

notions d’autonomie, il doit prendre son apprentissage en main. Il dispose pour cela d’un

cadre qu’il adapte selon ses besoins : des consignes (objectifs, tâches à réaliser), des

stratégies d’apprentissage (fiche de vocabulaire et de communication), et des aides

(dictionnaires en ligne, outils de recherche) qui peuvent l’aider à mieux surmonter, seul, à

son rythme, ses propres difficultés. On peut ainsi parler d’une individualisation des

apprentissages. Elle est d’autant plus efficace qu’une certaine marge de liberté est laissée à

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l’élève qui comprend ainsi que c’est vraiment lui qui tient les rennes de sa formation.

Il s’établit une sorte de contrat tacite entre les élèves et moi-même. Ils savent qu’ils

doivent avoir atteint un certain objectif à la fin de la séance mais libre à eux d’exercer leur

imagination quant aux consignes, libre à eux de choisir le vocabulaire qu’ils veulent utiliser

pourvu qu’ils notent les mots nouveaux et les mots-clefs, libre à eux d’avoir recours à une

aide plutôt qu’à une autre. Dès lors, les élèvent deviennent acteurs de leur formation, une

formation à leur mesure et à leur rythme et c’est ainsi qu’ils se responsabilisent.

3) Les enjeux de l’éducation à la citoyenneté

Selon les Instructions Officielles de 1995, « l’éducation civique n’est pas une

discipline à enseigner en tant que telle ». Or travailler avec Internet permet aux élèves de

prendre conscience de la responsabilité de chacun dans le groupe classe. La

correspondance et les diverses activités impliquent le respect de soi comme de l’autre et le

devoir de responsabilité.

Paradoxalement, alors qu’Internet permet aux élèves de gagner en autonomie vis-à-

vis du professeur, cet outil favorise la coopération entre les élèves et le partage des

connaissances. Les séances sont plus interactives et sont donc propices à l’entraide voire

aux formes de travail en équipe. Les élèves se donnent volontiers des idées ou des

conseils. Par exemple, pour faciliter la sauvegarde des recherches sur le voyage virtuel, un

élève a pris l’initiative de créer un dossier word pour toute la classe. L’aide mutuelle ne se

limite pas aux difficultés d’ordre technique. Lors des activités en binôme les élèves se

corrigent mutuellement et se partagent les tâches par alternance (les phases de recherche

et celles de rédaction).

La correspondance électronique repose entièrement sur la réciprocité du travail. A

chaque réception de message, l’élève se doit d’y répondre bien évidemment mais

également d’en tenir compte (quel que soit le nouveau thème), de répondre aux

éventuelles questions, de donner des conseils quant à la qualité du français pour les

Américains et vice versa. Les élèves vont bientôt travailler sur le thème des stéréotypes.

Ce travail fera appel à leur tolérance et devrait compléter ou élargir leurs points de vue en

leur faisant prendre conscience de leurs préjugés. A terme, ils auront très certainement un

autre regard sur eux-mêmes et sur autrui.

Enfin, Internet est un média réputé libre et comme les élèves travaillent en ligne en

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quasi autonomie, il convient également de mentionner ici les dangers de la face cachée

d’Internet (la pornographie, les mouvements fascisants). A ce sujet, une charte

d’utilisation d’Internet a été élaborée pour que chacun prenne conscience de ses droits et

de ses responsabilités. Les productions de mes élèves sont contrôlées via le logiciel de

gestion du courrier ePALS qui dispose d’un modérateur. Ce verrou me permet de vérifier

le contenu des messages avant de les expédier définitivement outre Atlantique.

B. Objectifs, savoir-faire et compétences mis en œuvre

L’échange de courriel et les activités périphériques répondent aux exigences du

programme d’anglais du lycée puisqu’ils permettent aux élèves de travailler les objectifs

linguistiques, communicationnels et culturels, d’améliorer leurs quatre savoir-faire sur le

plan de l’expression et de la compréhension et enfin de développer des compétences

méthodologiques et techniques.

En ce qui concerne les objectifs linguistiques et communicationnels,

l’apprentissage de la langue se fait à chaque instant du projet et de manière intégrée

puisque le projet est à la fois la finalité et le véhicule linguistique pour les élèves. Quant à

l’objectif culturel, Internet permet d’une part l’accès à une documentation variée et

constamment remise à jour, et d’autre part, le rapprochement de gens des quatre coins du

monde. Les élèves sont encouragés par le dialogue avec leur correspondant à développer

leur propre point de vue tout en comprenant d’autres perspectives. Le jumelage leur

permet d’accroître leur connaissance et leur curiosité envers d’autres peuples et d’autres

cultures. Parce que les élèves ont un contact direct et personnel avec des jeunes

Américains de leur âge, ce qu’ils apprennent grâce à eux les touche plus et ce qu’ils ont

appris auparavant prend réellement sens. L’adage de Socrate « Nul n’apprend jamais rien,

qu’il ne découvre pas par lui-même » correspond bien à cette situation.

Concernant les quatre savoir-faire, l’échange de courriels permet de réhabiliter les

« classiques » que sont l’écriture et la lecture dans notre civilisation où l’oral prédomine.

En effet les élèves écrivent tous leurs messages en anglais et, lors des recherches sur

Internet, ils sont amenés à lire des pages Web pour y trouver des informations

pertinentes. Cependant, loin de se limiter à développer les capacités de compréhension

écrite et d’expression écrite, cet échange permet également de développer les deux autres

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capacités : celle de l’expression orale et par conséquent celle de la compréhension orale.

Dès que les élèves ont récolté assez d’informations sur leur correspondant, ils les

présentent oralement sous forme d’une prise de parole en continu. L’activité sur le thème

des stéréotypes fera l’objet d’un débat. Enfin, je projette de faire un échange de fichiers

sons qui fera l’objet d’un travail de compréhension orale à proprement parler. Chaque

élève parlera dans sa langue maternelle pour pouvoir à son tour écouter de l’anglais

authentique. Il s’agira de courriels vocaux ou « voicemails » dont la qualité sonore des

messages est très bonne : ils seront enregistrés grâce au logiciel gratuit Talksender Voice

Emailer. Les élèves recevront leurs messages vocaux dans leur boîte aux lettres comme un

courriel classique. Avec un simple casque et un microphone les élèves pourront écouter

les messages de leur correspondant pour exercer leur compréhension orale ou s’entraîner

à parler en anglais avec le magnétophone (ils pourront s’enregistrer puis écouter leur

production…). Cela permettra de mettre en œuvre un travail phonologique et de leur faire

prendre conscience qu’une mauvaise prononciation peut être un obstacle à la

compréhension.

L’utilisation d’un micro-ordinateur pour accéder aux savoirs et produire des

énoncés implique une formation technique de base et on peut à ce titre parler

d’interdisciplinarité. Pour correspondre, les élèves doivent à saisir, envoyer, relever,

archiver leurs messages et à gérer leur carnet d’adresses électroniques. Lors des

recherches, les élèves développent leur capacité à savoir accéder eux-mêmes aux

informations, soit sur des sites présélectionnés par moi-même, soit grâce aux moteurs de

recherches qui les mettent en relation avec des puits de savoir. Enfin, lors de certaines

activités, les élèves pratiquent le traitement de texte.

L’intérêt des recherches sur Internet relève également de l’ordre méthodologique.

Internet donne accès à un flot d’informations à partir desquelles les élèves sont amenés à

se documenter. Pour cela ils doivent apprendre à prélever de l’information et donc à

exercer leur capacité de discrimination. Ils doivent ensuite trier l’information, la classer et

en rendre compte lors de la reformulation. Les élèves acquièrent ainsi des stratégies

d’apprentissage.

Les TICE permettent de solliciter et donc de développer toutes les compétences

nécessaires à la future autonomie de l’élève.

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C. D’autres utilisations possibles

La correspondance électronique constitue le noyau dur du travail avec Internet

mais autour de ce noyau peuvent se greffer de multiples activités toujours en rapport avec

les lycéens américains de Laurel.

1) La webquest

La « webquest » consiste en une recherche guidée, une sorte de parcours fléché que

les élèves effectuent grâce à une « worksheet » où se trouvent les adresses des sites

présélectionnés, les liens à utiliser, des consignes, des questions et des conseils. Cette

activité permet aux élèves de découvrir à leur rythme un sujet d’actualité ou un lieu en

image et avec du son. Les élèves exercent leurs facultés de discernement pour découvrir

des indices et prélever l’information nécessaire à la rédaction en anglais des réponses.

Cette activité permet de travailler lecture, écriture et compréhension orale.

Les aspirateurs de site tel « teleport pro » permettent de télécharger des sites entiers

pour travailler sur l’ordinateur sans qu’aucune connexion avec Internet soit établie. Ceci

permet d’éviter maints problèmes : sites momentanément inaccessibles, problèmes de

connexions, perte de temps pendant le téléchargement, etc. Les aspirateurs sont

indispensables pour travailler efficacement avec des collégiens ou des lycéens trop

nombreux et facilement tentés par la possibilité d’aller surfer sur des sites sans rapport

avec l’activité en cours.

2) Les sites de discussion en direct

Le site ePALS permet d’accéder à un “chat room” pour des discussions en direct.

Etant donné le décalage horaire de six heures entre les deux pays, l’emplois du temps de

mes élèves et celui des Américains ne coïncident pas et nous ne pouvons pas utiliser cette

fonctionnalité. Mais on peut s’interroger sur la faisabilité d’une telle activité pour certains

élèves de secondes trop faibles. En effet le « chat » nécessite une certaine fluidité : il faut

écrire relativement vite et comprendre rapidement le message du correspondant. Enfin, se

pose le problème du choix de la langue. Ecrire dans sa langue maternelle pour un exercice

de compréhension semble la tâche la plus facile à réaliser mais elle impose l’emploi d’un

vocabulaire relativement simple qui ne découragera pas les lecteurs.

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3) Le voyage virtuel

Le voyage virtuel consiste à faire imaginer aux élèves un voyage dans un pays

anglophone pour qu’ils en découvrent les aspects les plus divers. Un tel projet donne

priorité à l’objectif culturel puisque les élèves découvrent une région qu’ils ne

connaissaient pas auparavant ; mais les objectifs communicationnels et linguistiques sont

loin d’être occultés puisque ce genre d’activité peut déboucher sur la réalisation de

panneaux ou sur la préparation d’exposés. De plus, le travail en binôme permet aux élèves

de s’exprimer à chaque étape du projet en anglais. La langue étudiée constitue alors une

langue de travail et n’est plus ressentie comme une langue à assimiler dans le cadre d’un

programme scolaire.

Par ailleurs, pour que ce voyage virtuel devienne un sorte de défi et soit vraiment

motivant, il faut qu’il soit bien cadré avec un budget limité, une durée à respecter, un

itinéraire varié…

Cette activité oblige ainsi les élèves à recueillir des informations sur différents sites

(touristiques, de compagnies de transport…) qu’il faut impérativement avoir sélectionnés

auparavant pour éviter tout éparpillement. Il existe de nombreux sites d’où l’on peut

imprimer des cartes tel le site http://mapquest.com (qui permet de visualiser à la rue près

n’importe quel lieu sur terre) ou encore des sites plus spécifiques comme

http://www.ukguide.org/london/londonmap.html.

Suivant les compétences du professeur et des élèves, un tel projet peut faire l’objet

d’une présentation classique sur papier, sous Word, sous Powerpoint, voire sur des pages

Web ce qui implique la création d’un site.

Le voyage virtuel, tout comme la correspondance, constitue une très bonne

préparation pour un voyage réel. Ce dernier sera d’autant plus porteur de fruits que les

élèves se seront déjà familiarisés avec le pays qu’ils s’apprêtent à visiter. Il existe d’ailleurs

des activités prêtes à l’emploi comme « A Family Trip to London » sur le site

http://webpublic.ac-dijon.fr/pedago/langues/anglais/index.htm qui nous a été présenté

lors d’un cours IUFM à Mâcon. Ce dernier s’adresse tout particulièrement à des

collégiens. Une dizaine d’activités (association de photos de lieux célèbres et de leur nom,

visualisation de ces derniers sur une carte, texte à trous…) enrichissent les connaissances

des élèves et leur permettront d’apprécier pleinement Londres.

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4) La création d’une vidéo

Dans le cadre de l’échange épistolaire, mon collègue américain et moi-même, nous

avons décidé de réaliser une cassette vidéo sur nos lycées respectifs pour présenter le

déroulement d’une journée de classe que vivent nos élèves. Nous n’utiliserons pas

Internet à moins que des problèmes de compatibilité des systèmes de vidéo (NTSC aux

Etats-Unis et PAL-SECAM en France) ne nous y contraignent. Dans ce cas, nous

réaliserons un film très court afin qu’il soit facilement téléchargeable.

A ce sujet, la P@P (Plate-forme d’@ssistance Pédagogique) du CDDP de Mâcon

aide les enseignants à réaliser des vidéos à des fins pédagogique (et à créer des sites Web

également). Comme je travaille au Lycée de la Communication de Nevers cette année, j’ai

la chance d’avoir un collègue professeur de cinéma-audiovisuel qui a bien voulu travailler

avec moi. Ainsi, deux de ses élèves se chargeront de la réalisation du film (montage,

mixage…) pendant que je travaillerai avec mes élèves sur le script du film.

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LA MISE EN OEUVRE

Chaque élève se trouvant en quasi autonomie devant son poste, Internet

permettrait-il à l’enseignant de « respirer » un peu par rapport à un cours traditionnel ?

Non, bien au contraire, de tels cours nécessitent une importante préparation préalable

afin d’assurer une organisation rigoureuse pendant la séance : gare aux imprévus d’ordre

technique…, aux absences de réponses de la part des correspondants... Ainsi, ma

présence est toujours aussi évidente mais de manière plus effacée. Je navigue d’un élève à

l’autre en fonction des demandes. Je regarde comment évolue leur travail et parfois selon

leur progression, je juge qu’une pause pour l’ensemble de la classe s’impose afin de faire

des rappels d’ordre linguistique, communicationnel ou culturel. Je propose donc de

montrer comment s’organisent les séances où Internet est intégré dans la classe de langue.

A. L’organisation spatiale et temporelle

J’ai choisi de mettre en place ce projet pendant les heures de module – pour des

raisons d’effectifs – selon une fréquence hebdomadaire ou parfois tous les quinze jours

selon les besoins du moment ou les contraintes (je partage la salle multimédia avec

d’autres collègues). J’avoue que la perspective de la rédaction du mémoire m’a peut-être

obligée à précipiter les choses à certains moments (appréhension de ne pas avoir assez de

« matière »), donc à l’avenir je pense opter pour un rythme d’une semaine sur deux, une

fréquence qui laisse le temps à tous les correspondants de répondre. Dès leur arrivée

dans la salle de classe, les élèves ne se ruent pas sur les ordinateurs (disposés en U) mais

prennent place à une table pour écouter les consignes, réfléchir, chercher des idées,

rédiger, s’entraîner, prendre des notes ou corriger leur message comme je l’expliquerai par

la suite. Finalement, une fois les consignes données, tout dépend des besoins des élèves

(des aides qu’ils préfèrent utiliser), de leur niveau de progression dans leur projet et bien

sûr de l’activité du jour (message à rédiger, recherches à faire…). Ainsi, ils vont passer de

leur table à l’ordinateur comme ils le souhaitent en gardant en mémoire l’objectif qu’ils

doivent avoir atteint à la fin de l’heure.

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B. La correspondance et la démarche pédagogique choisie

1) Le choix de la langue

Avec nos classes respectives, mon collègue américain et moi avons convenu que

nos élèves s’écriraient dans la langue cible. Nous avons fait ce choix du tout anglais pour

les Français et du tout français pour les Américains pour deux raison : d’une part nos

élèves sont des lycéens et ont désormais les bases suffisantes pour être à la hauteur de

l’exercice et d’autre part ceci leur permet de prendre confiance en eux quant à leur

capacité à rédiger dans une langue étrangère. De plus, chaque élève va à son propre

rythme et vise progressivement la rédaction de lettres de plus en plus longues et de qualité

croissante. Je pense qu’ils seront à l’avenir beaucoup plus sereins lorsqu’il leur faudra

écrire des « essays ».

J’ai opté pour cette solution d’autant plus que les élèves ne sont pas livrés à eux-

mêmes : je suis toujours là pour leur donner des conseils individuels comme je suis plus

disponible, ils s’entraident volontiers et ils ont à leur disposition leur manuel et des

dictionnaires classiques ou en ligne comme http://wordreference.com qui est non

seulement gratuit mais a l’avantage d’être à la fois bilingue et unilingue.

D’autres enseignants n’interdisent pas à leurs élèves d’écrire dans leur langue

maternelle mais l’encouragent au contraire comme Christine Reymond. Ils préconisent

des lettres bilingues pour deux raisons. Imposer l’anglais comme langue d’écriture

freinerait l’expression spontanée alors que faire rédiger les messages moitié en anglais,

moitié en français, présenterait plus d’avantages. Par exemple, ceci permettrait aux élèves

français de recevoir de l’anglais comme un jeune Américain le parle et d’apprendre à partir

de ce modèle de nouvelles formulations. De plus, comme il est plus facile d’exprimer les

nuances dans sa langue maternelle, ceci permettrait d’élever le niveau de la conversation.

Chaque élève écrirait ainsi environ la moitié du message en langue cible et le reste en

langue source. A mon avis, je crains que les élèves soient dans ce cas tentés d’écrire le plus

simple en anglais et le reste en français, ce qui pourrait poser des difficultés de

compréhension pour le correspondant. Dans un autre contexte, je serai cependant peut-

être tentée par cette méthode de travail. Dans le cadre de Travaux Pratiques Encadrés au

lycée ou d’Itinéraires de Découvertes au collège avec un professeur de lettres, cette

stratégie obligerait les élèves à être très attentifs au modèle fourni et cela permettrait

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d’engendrer de réels progrès en français comme en anglais.

2) Les thèmes abordés lors de la correspondance

Pour l’élève, l’intérêt d’Internet comme moyen de communiquer est de pouvoir

partager quelques aspects de la vie d’un jeune de son âge, d’acquérir des connaissances sur

sa ville, sa région, son pays et de pouvoir réaliser des projets avec lui. Ainsi les thèmes

choisis éveillent à la fois l’intérêt des élèves et cadrent avec un contexte de classe

puisqu’ils répondent au programme anglais de seconde dont le contenu culturel s’articule

autour du thème « vivre ensemble en société ». La correspondance permet en effet

d’aborder une multitude de sujets. Certains sont plutôt personnels comme les loisirs et la

vie quotidienne …, d’autres plus généraux tels les thèmes géographiques et historiques, les

traditions et les fêtes, la gastronomie, les personnages célèbres, les monuments, l’art…

Quelques sujets peuvent être polémiques comme les stéréotypes et les clichés.

Ce projet vise l’intégration de tous les sujets mentionnés précédemment. On

pourrait comparer le correspondant à un guide qui permet à l’élève français d’avoir une

vision non plus kaléidoscopique des Etats-Unis mais une vision d’ensemble même si elle

est filtrée à travers le regard d’un jeune Américain. Il convient évidemment de préserver

les élèves contre toute exagération ou généralisation hâtive. Quoi qu’il en soit, le fait que

ce soient les correspondants qui leur parlent de leur pays aura beaucoup plus d’impact

pour les élèves que l’étude d’un texte.

C. La progression en terme d’intégration et d’apprentissage

A chaque nouvelle activité ses besoins. Le plus souvent, il s’agit d’un manque de

vocabulaire. Ainsi, au fur et à mesure de la séance, les élèves élaborent une fiche

thématique de vocabulaire. Au début de l’heure, je note quelques termes clefs au tableau

et selon les idées des uns, les besoins des autres, la liste s’allonge. A chaque séance les

élèves sont tenus de noter le vocabulaire nouveau, d’en employer le plus possible et de s’y

référer lors des séances suivantes.

Des pauses sont souvent nécessaires pour attirer l’attention de l’ensemble de la

classe en début ou en cours de séance pour faire des rappels d’ordre linguistique ou

communicationnel et des entraînements ciblés. En effet, les activités font appel à des

structures linguistiques indispensables pour discuter d’un sujet particulier. Par exemple,

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dans leur premier message les élèves étaient amenés à parler de leur goût. Ce thème nous

a conduit à revoir des structures telles que « like + V-ing » et à les mettre en parallèle avec

des structures comme « like + BV ». De tels rappels permettent aux élèves de se corriger,

de prévenir les erreurs, de mieux se rendre compte du poids d’opérateurs comme -ING

ou TO car les élèves sont responsabilisés : être lus par leur correspondant est un enjeu

important pour eux, par conséquent le sens de leur message doit être clair.

D’autres rappels ne nécessitent pas de « pause » ; je les qualifie plutôt « d’échos ». Il

s’agit de l’application de ce qui a été vu en cours traditionnel pour un besoin réel de

communication. En effet, les élèves se rendent compte que ce qui a été étudié auparavant

peut être fort utile. L’un des objectifs d’une séquence en octobre concernait les

propositions infinitives. Deux mois plus tard, les lycéens pouvaient utiliser cette structure

pour exprimer ce qui leur tenait à cœur à la fin de leur premier message : « I would like to

correspond with a girl/boy… ».

Ce qui a été vu en cours traditionnel peut être rebrassé lors des séances en salle

multimédia et la réciproque est également vraie. Ainsi les messages peuvent être exploités

pendant les cours traditionnels, par exemple pour faire travailler en situation l’expression

du contraste et de l’opposition : « The Americans don’t attend school in the afternoon whereas we

do. » ou l’expression de la similitude : « We are fond of the same kind of music. ». Les sujets

abordés lors de la correspondance constituent un véritable réservoir dans lequel je peux

puiser diverses situations et qui permettent de pratiquer un fait de langue ou un outil

communicationnel en cours d’apprentissage. Non seulement les situations sont parlantes

pour les élèves mais en plus, ils sont fiers de pouvoir parler de choses qu’ils ont apprises

grâce à leur correspondant.

Finalement, le but de l’apprentissage de l’anglais lors des échanges de courriel est

avant tout d’apprendre une langue, et non de « faire le programme ». Mais un minimum

d’intégration est nécessaire. Pour valoriser les acquis, les élèves tiennent donc un portfolio

avec tous les messages envoyés et reçus, les fiches de vocabulaire, les rappels

grammaticaux et communicationnels (sauf s’ils ont déjà fait déjà l’objet d’un travail lors

d’un cours traditionnel) et les fiches de correction. A partir de ces documents l’élève

travaille à son rythme et poursuit sa propre progression. Le portfolio me sert de base pour

les entretiens de conseils, qui permettent de lier le travail de l’élève aux objectifs de la

classe et de l’aider à progresser.

17

D. La gestion de l’erreur

L’erreur fait partie intégrante de l’apprentissage : elle est la trace extérieure des

hypothèses linguistiques de l’élève qui procède par tâtonnement avant de parvenir à

mobiliser de façon adéquate les savoirs et les savoir-faire. S’il ne faut certes pas dramatiser

l’erreur, il est indispensable de mettre en œuvre des stratégies pour y remédier. Faire

prendre conscience aux élèves de leurs erreurs par l’analyse et les guider vers la correction

devrait leur permettre de progresser. Mais l’intérêt de la correspondance est que ce sont

les élèves qui jouent le rôle du professeur lors de la réception du message de leur

correspondant.

1) L’inter-correction

L’inter-correction repose sur l’autonomie et la réciprocité puisqu’il s’agit d’une

forme d’apprentissage auto-dirigé où la paire de correspondants s’entraide. Je n’ai pas

encore pu mettre en place cette méthode de travail faute de réponses suffisamment

fréquentes de la part des lycéens américains mais j’espère pouvoir la mettre en œuvre à

l’avenir.

L’avantage pour les élèves de rédiger leurs messages en langue cible est qu’ils

peuvent jouer le rôle de « professeur-correcteur » pour leur correspondant. Cette stratégie

d’apprentissage à l’intérêt d’être tout aussi formatrice pour le correcteur que pour celui

dont le message est corrigé. Cette méthode est d’ailleurs doublement formatrice. Le

correcteur est amené à réfléchir sur sa langue maternelle puisque qu’il doit corriger les

fautes de son correspondant, et ce faisant, il est amené plus ou moins consciemment à

comparer les deux systèmes langagiers. A condition que l’élève ait déjà été sensibilisé aux

faits de langue concernés, lorsqu’il cherchera à comprendre pourquoi son correspondant a

commis telle ou telle erreur, l’élève prendra certainement conscience des différences et

des similitudes entre l’anglais et le français. Cette réflexion devrait augmenter les chances

de l’élève d’éviter des erreurs à l’avenir. Par exemple si un élève doit réfléchir sur l’erreur

suivante de son correspondant : « Mon père est un architecte et ma mère est un médecin. », il se

souviendra qu’à la différence du français on emploie en anglais l’article indéfini devant les

noms de métier.

Il y a plusieurs degrés de correction possible ; je vais prendre en exemple un

message qu’un de mes élèves a reçu pour expliciter les différentes démarches.

18

Bonjour Vincent,Ça va? Je lis tu lettre, c’etait interessant. J’arrive dans l’ecole à sept heures quinze du matin.Dans l’ecole, J’ai des classes beacoup. J’en ai six (sont bonne amies), et je vais au classe avec mesaimies. Mon classe favorite sont Française, Mathematique, L’Histoire, et Anglaise. Apres l’ecole,je voudrais aller chez moi. Dans le weekend, je vais au Centre Commercial. Oui, j’y vais seulemens le weekends. J’acheté lesvetement beacoup! J’en ai ahete deux baskets, un chaussures. Aussi, Je vais à l’eglise pour un balavec mes cousines et la jeunesse de l’eglise. En Etats-Unis, ce n'est fumee pas dans une placepublique, example bibliothique, l’ecole etc. Aurvoir, Maame

L’élève peut corriger intégralement le message de son correspondant en surlignant

les erreurs. La phase de réflexion sur les erreurs est dans ce cas très limitée voire

inexistante puisque rien n’oblige l’élève à s’interroger sur l’origine des erreurs. Quant à

l’élève corrigé, il est lui aussi plutôt passif – à moins qu’il ne compare la correction avec le

message original et cherche à comprendre pourquoi il s’est trompé.

Bonjour Vincent,Ça va? J’ai lu ta lettre, c’était intéressant. J’arrive à l’école à sept heures quinze du matin. Al’école, j’ai beaucoup d’heures de cours. J’en ai six (ils sont biens ?), et je vais en classe avec mesamies. Mes cours préférés sont le Français, les Mathématiques, l’Histoire, et l’Anglais. Aprèsl’école, je rentre chez moi. Le weekend, je vais au Centre Commercial. Oui, j’y vais seulement le weekend. J’achète beaucoupde vêtements! (Le weekend dernier ?) j’ai acheté deux paires de baskets, des chaussures. Aussi,je vais à l’église pour un bal ? avec mes cousines et les jeunes de l’église. Aux Etats-Unis, on nepeut pas fumer pas dans les places publiques, par exemple à la bibliothèque, à l’école etc. Au revoir, Maame

On se rend compte que corriger un message n’est pas facile, surtout lorsque l’on

n’arrive pas à deviner ce que l’élève voulait dire. Certains points d’interrogation pourraient

faire l’objet de questions à la suite du message corrigé pour que le correspondant

s’explique différemment. Par ailleurs, la tentation est grande de tout corriger mais cela

présente un double inconvénient : non seulement cela prend beaucoup de temps au

correcteur mais cela peut aussi décourager le correspondant. C’est pourquoi l’élève

pourrait demander à son correspondant de ne se concentrer que sur un certain type de

fautes comme les verbes, les articles ou les prépositions – choix qui pourrait correspondre

à l’objectif d’un cours ou qui pourrait être plus personnel.

Au lieu de corriger tout le message, l’élève pourrait entreprendre une sorte

d’analyse du message de son correspondant. Il pourrait sélectionner, classer et expliquer

quelques erreurs flagrantes.

19

Je lis j’ai lu : erreur de tempsbeacoup beaucoup, bibliothique bibliothèque, seulement, au revoir : erreurs d’orthographeaimies amies : erreur d’orthographe provenant certainement de la prononciation for example par exemple : calque de l’anglaisfavorite préférés, classes les cours, on the weekend le weekend : traduction littérale

Cette méthode privilégie la phase de réflexion pour le correcteur comme pour celui

qui est corrigé. De plus, on peut penser que les remarques provenant d’un autre jeune

auront plus d’impact que celles venant du professeur. On peut cependant s’interroger sur

la faisabilité de ce genre d’exercice en terme de temps (c’est un exercice plutôt

chronophage) et en terme de difficulté (savoir qualifier puis classer les erreurs même s’il

s’agit de sa propre langue).

2) De l’annotation à la correction

A défaut d’avoir pu mettre en place les méthodes que j’ai décrites ci-dessus,

j’interviens en tant que correcteur. Comme il m’est impossible de superviser

exhaustivement les messages que les élèves écrivent à leurs correspondants pendant

l’heure de cours, j’imprime leur production pour y faire quelques annotations.

20

Il s’agit là d’un des tous premiers messages que j’ai annoté et je trouve que je l’ai

trop corrigé. Depuis, j’ai mis en place un système de remédiation à leurs erreurs qui me

semble plus efficace. Je corrige intégralement un minimum d’erreurs, celles qui ne

nécessitent pas vraiment un travail de réflexion de la part des élèves (les fautes

d’orthographe par exemple). La plupart du temps je me contente de pointer les erreurs en

utilisant un maximum de codes (« pl » pour « pluriel », « prep° » pour « préposition », etc)

avant de redistribuer aux élèves leur production. L’intérêt est qu’ils soient plus actifs lors

de la correction. Une fois que je leur ai rendu leur message, les élèves se corrigent seuls,

entre eux, ou font appel à mon aide et ils se constituent une « Fiche de correction »

répertoriant toutes les erreurs qu’ils ont faites.

21

L’intérêt d’une telle fiche est double : faire réfléchir les élèves sur leurs erreurs et

leur permettre de s’y référer pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ainsi dans leur

22

portfolio, les élèves archivent tous les messages reçus et ceux envoyés suivis de leur

« Fiche de correction ». Ils sont ainsi encouragés à réutiliser ce qu’ils ont appris

précédemment et progressent ainsi à leur rythme en spirale.

Je n’avais pas corrigé les premières lettres de mes élèves avant de les envoyer mais

je projette de leur rendre une première version annotée avant d’envoyer définitivement

leur lettre – la correction aura plus d’intérêt à leurs yeux puisqu’elle ne visera pas

seulement leurs progrès personnels mais également une meilleure compréhension pour

leur correspondant. Une fois corrigé, l’élève enverra derechef son message. Par ailleurs,

ces annotations ne garantissent pas d’autres fautes lors de la dactylographie du document

mais l’important pour les récepteurs est que le message soit entièrement intelligible.

Comme je l’ai expliqué plus haut, le site ePALS me permet de recevoir dans ma

boîte aux lettres tous les messages envoyés par mes élèves et mais également ceux qu’ils

reçoivent. Je peux ainsi exploiter certaines erreurs des Américains comme « je suis treize

ans », erreur que nous avons observée dans beaucoup de lettres et qui a rappelé à tous la

construction anglaise.

E. L’évaluation

L’utilisation d’Internet d’un point de vue pédagogique pose des questions

fondamentales lorsqu’il s’agit d’évaluer les élèves. En effet, Internet autorise un travail à la

fois plus individuel (il est donc plus difficile de comparer les élèves entre eux) et plus

collectif (il n’est pas évident de quantifier la part de travail de chacun). J’ai choisi d’évaluer

les élèves individuellement mais en privilégiant la dimension formative de l’apprentissage

par rapport à l’aspect sommatif mesurant des compétences ponctuelles.

Le travail sur la correspondance fait l’objet d’une évaluation en continu. Les trois

quarts de la note correspondent à l’évolution des capacités et des compétences de chacun

des élèves. Comme je dispose de toutes les productions de mes élèves, je peux mesurer les

progrès réalisés entre leur premier message et les derniers (diminution des erreurs qui

étaient récurrentes au début, réutilisation du vocabulaire, respect des consignes,

adéquation entre la production de l’élève et les objectifs linguistiques et

communicationnels). Le quart restant consiste en la bonne tenue du portfolio de l’élève

(tous les messages doivent y figurer, les fiches de vocabulaire et de correction doivent être

dûment complétées).

23

Les prises de paroles en continu, les divers exposés et la participation orale lors des

débats font l’objet d’une note d’expression orale. Enfin, au fur et à mesure du travail sur

le voyage virtuel les élèves élaborent un dossier illustré que j’évaluerai.

24

LE PROJET ET AUTOUR DU PROJET

Mon objectif premier en mettant en place la correspondance électronique entre

mes vingt-et-un élèves du lycée Alain Colas et ceux de Laurel High School était de leur

permettre d’avoir un contact authentique avec la culture américaine et ainsi d’élargir leur

horizon et de leur faire prendre conscience des différences et des similitudes entre nos

deux cultures. Outre l’aspect culturel, c’est la pratique « quasi » naturelle de la langue

anglaise que je recherchais. L’anglais devenant pour les élèves le vecteur indispensable de

la communication, ils deviennent demandeurs de moyens pour exprimer leurs idées. C’est

l’occasion rêvée pour leur faire rebrasser les structures linguistiques et

communicationnelles et enrichir leur vocabulaire.

Je propose de passer en revue les mois qui se sont écoulés depuis que j’ai mis en

place la correspondance électronique pour montrer en quoi le projet a consisté,

notamment quels ont été les thèmes abordés, et comment d’autres activités se sont

greffées autour de ce projet. Les diverses activités ont permis de faire appel aux deux

utilisations possibles d’Internet, à savoir Internet comme moyen de communiquer et

comme source d’information, mais elles ont également permis l’utilisation d’autres outils

multimédia.

A. Décembre 2003 – Le B. A.-BA et les présentations individuelles

J’ai consacré les toutes premières séances à préparer mes élèves à mieux travailler

sur le Net. La première séance a consisté à les familiariser à l’outil informatique en anglais

(cf annexe 3). Ce cours a permis de rebrasser le vocabulaire de base concernant de le

thème de l’ordinateur tout en faisant manipuler les élèves. Contrairement à ce que l’on

pourrait croire, tous les élèves n’étaient pas à l’aise avec les fonctionnalités les plus

élémentaires. Cette séance s’est donc révélée doublement efficace. Au terme du drill, les

élèves avaient non seulement gagné en rapidité quant à l’utilisation de l’ordinateur mais en

plus, connaissaient le vocabulaire indispensable pour comprendre les consignes et

employer un « classroom English » peu usité d’ordinaire. Ainsi je peux leur dispenser des

25

conseils en anglais « You should save your draft. », et eux m’en demander : « Can I print the

message I received today ? ».

La seconde séance a été consacrée à l’élaboration d’une fiche communicationnelle

sur la correspondance pour donner aux élèves les moyens de s’adresser de manière

appropriée à des jeunes de leur âge (cf annexe 4). Nous avons passé en revue les en-têtes,

les formules de politesse et quelques expressions qui pouvaient leur être utiles pour

remercier leur correspondant, leur demander des services, s’enquérir de leur santé,

exprimer leur impatience…

La mise en pratique ne se fit pas attendre puisque les élèves ont dû écrire une lettre

à mon collègue dans laquelle ils devaient se présenter le plus objectivement possible dans

le but d’être associé à un Américain.

Assignement n°1: Introduce yourself▪ Where do you live? (in town vs countryside)▪ Describe yourself physically (age/date of birth, height…).▪ Tell about your character.▪ Tell about your likes and dislikes.▪ What are your hobbies? Your pets?▪ Tell with whom you would like to correspond.

Les élèves exercent leur capacité d’expression écrite à chaque fois qu’ils rédigent un

message ; ce qui diffère en revanche d’une lettre à l’autre est ce qui relève de chacun des

trois objectifs fondamentaux. Pour ce qui est de l’objectif communicationnel, cette

activité permet aux élèves de revoir les notions ayant trait à l’expression des goûts

(l’éventail de termes de « adore » à « loathe » est passé en revue, et surtout la différence entre

les structures en « V + -ing » et celles en « V + TO » est travaillée) et d’enrichir leur

vocabulaire sur les passe-temps et sur celui permettant de décrire la personnalité des gens.

Du point de vue linguistique, les élèves sont amenés à employer le présent simple à valeur

générique (ils parlent de leurs habitudes et de caractéristiques qui leur sont propres) et la

proposition infinitive (I would like to…/ I want my penpal to…).

Une fois que mon collègue et moi avons choisi les binômes nous avons remis à

nos élèves les lettres de leur futur correspondant et leur adresse électronique. Comme ils

désiraient ardemment savoir qui était avec qui et comment il/elle était, c’était l’occasion

de leur faire décrire leur correspondant oralement. Ils ont reformulé sous forme de notes

l’essentiel sur leur correspondant et ont fait une présentation devant toute la classe. Outre

26

la traduction, l’intérêt était également de leur faire pratiquer la 3ème personne du singulier

du présent simple.

A l’approche des vacances d’hiver, le dernier cours de module de l’année a

concerné l’élaboration d’une lettre sur Noël en France.

Assignement n°2: Christmas in France▪ Tell how you usually celebrate Christmas. ▪ What are your plans for the holidays?▪ Ask your epals about his holidays.

L’intérêt de cette activité du point de vue linguistique était de travailler l’expression

du futur (notamment la différence entre l’emploi de « will » et de « be going to ») et

également les questions (fermées et ouvertes). Au niveau communicationnel, les élèves

ont recours à des expressions pour exprimer les sentiments (boring, wonderful, be eager to do

sth…). Enfin, pour ce qui est de l’aspect culturel, comme souvent dans les lettres, c’est la

réponse des correspondants qui est enrichissante : ils ont réalisé combien les familles aux

Etats-Unis sont dispersées et ont constaté que la gastronomie américaine ne se limitait pas

au hamburger !

B. Janvier 2004 – Your Daily Routine, You and Cigarettes

Le thème de la vie quotidienne permet aux élèves de comparer les systèmes

scolaires français et américains ; j’ai exploité plus tard en cours traditionnel cette situation

de communication pour travailler l’expression du contraste.

Assignement n°3: Your Daily Routine▪ Describe a week day from the morning to the evening.▪ Tell about your school day.▪ Tell about what you usually do on the weekend.

Du point de vue communicationnel, les élèves ont revu tout le vocabulaire ayant

trait aux occupations quotidiennes du matin et du soir (have breakfast/lunch/dinner, brush

one’s teeth…) et l’expression de l’habitude (be used to doing, frequency adverbs). La dernière

question permettait aux élèves de réinvestir le vocabulaire vu lors de la première lettre. Le

thème de l’éducation a également travaillé (have/take a class in sth…) : les élèves devaient

attacher à leur message un fichier présentant leur emploi du temps.

Ils furent très surpris par les conditions de travail des élèves Américains : ils ont

huit cours différents qui s’alternent (4 le jour A, 4 autres le jour B) et qui se terminent à

27

2h25, ils n’ont qu’une demie-heure pour manger le midi, certains vont dans différentes

sortes de clubs l’après-midi alors que d’autres vont travailler après l’école.

Pour avoir passé un an de ma vie aux Etats-Unis, je garde un très bon souvenir de

l’absence totale de cigarettes. En effet, je faisais une Terminale dans une petite ville non

loin de Boston et je me trouvais au cœur de « l’Amérique puritaine » – en surface en tout

cas. Toujours est-il que fumer était totalement interdit dans tous les lieux publics et que

c’était surtout très mal vu, même par les jeunes. C’est ce qui m’a incitée à donner un tel

sujet à mes élèves. Mon collègue m’avait dit que la tabagisme posait tout de même un

problème auprès des élèves de son lycée. Lorsque les lettres des correspondants sont

arrivées, tous mes doutes quant à un changement dans la mentalité américaine étaient

effacés: ce sont de véritables plaidoyers contre le tabagisme que les lycéens américains ont

envoyés! Voici un extrait d’un message : « Nous, les enfants, devons preserver notre avenir des

inconvenients de la cigarettes. Bref, la cigarette tue comme elle consume. Fumee n'est pas bonne. » J’ai donc

donné le sujet suivant à mes élèves :

Assignement n°4: You and Cigarettes▪ Do you smoke? Why?▪ Tell about the law in France.▪ Tell about the school rules and regulations.

L’intérêt de cette lettre du point de vue communicationnel était de travailler

l’expression de l’interdiction avec « mustn’t » (à différencier de « not have to » qui exprime

la non-obligation), l’expression de l’opinion (to my mind, as far as I am concerned) et le

vocabulaire ayant trait à la santé (lethal, health, damage, spoil, lungs…). Les expressions

permettant de donner des conseils étaient également indispensables (should, shouldn’t, ought

to, it’s advisable to, it’s better to).

Cette lettre était également intéressante pour ce qui est de l’objectif linguistique

puisqu’elle faisait appel au Present Perfect et au Prétérit. Ainsi, les élèves ont manipulé des

énoncés tels que « I’ve never tried to smoke. », « I’ve smoked since I was fifteen. », « I started to

smoke last year but I am trying to quit now. », « I used to smoke but on New Year’s Eve I decided to

stop smoking. »…

28

C. Février-Mars 2004 – Le voyage virtuel à Laurel, Maryland, USA

Afin de mieux cerner l’environnement géographique et culturel de leurs

correspondants, j’ai proposé à mes élèves d’imaginer qu’ils étaient allés à Laurel en voyage

scolaire lors des vacances de la Toussaint. Cette activité ne relève pas de la

correspondance à proprement parler mais cette dernière n’est pas exclue pour autant. En

effet, j’ai encouragé les élèves à écrire à leur correspondant pour leur demander de l’aide.

Pour la première fois, mes élèves avaient à utiliser Internet comme source d’informations.

Pour qu’ils ne perdent pas de temps, je leur ai donné les adresses de sites nécessaires pour

réaliser les différentes étapes du projet.

Assignement n°5: Your virtual trip to Laurel, MA▪ Imagine you went to Laurel to visit your epals during the October break ▪ So as to make the trip as realistic as possible, find images, maps, tickets, tell about the

weather…▪ Tell about:

1. the trip 2 days cf: www.americanairline.com (airport, length, price, time, company, anecdotes…) 2. geography: where is Laurel exactly? (maps…) cf: www.map-quest.com 3. your host family 2 days (place of living, job, a meal, choose a destination for the weekend) 4. your experience at Laurel High School 1 days (map, how you get there, subject, how long?…) 5. a visit of Laurel 1 day cf: http://www.laurel.md.us (history, monuments…) 6. pick up 2 sports activities 2 days cf: www.mdisfun.org (boating, skiing) 7. a trip to Washington D.C. 2 days cf: www.lonelyplanet.com (hotel…, most famous things to visit: history) 8. how did you like your trip? (wishes, regrets)

Cette activité permet de faire travailler plusieurs capacités : l’expression écrite (les

élèves doivent rédiger des textes descriptifs et informatifs à partir des ressources Internet

et de leur imagination), la compréhension écrite (ils doivent dénicher des informations

adaptées aux consignes) et enfin l’expression orale (cette activité fera l’objet d’un exposé).

L’objectif culturel est la ligne directrice du travail des élèves. Grâce à ce projet ils

vont mieux appréhender la géographie des Etats-Unis et découvrir la capitale. Les

questions 3 et 4 leur permettent de piocher dans les lettres qu’ils ont reçues ou de

demander des renseignements supplémentaires à leur correspondant. En ce qui concerne

l’objectif communicationnel, cette activité fait appel à une multitude de notions-fonctions.

Par exemples les élèves sont incités à exprimer leurs émotions (how + adj, wonderful,

29

exciting), leurs souhaits et leurs regrets (I wish we had…) et bien sûr à employer le

vocabulaire relatif au voyage (trip, jet lag, take off, travel, visit, culture gap…). Au niveau

linguistique, cette activité se prête à l’emploi du prétérit de narration, du prétérit en BE +

-ing (par raconter des anecdotes: « we were walking when suddenly… »), du present perfect

(bilan du voyage: « It’s best trip I’ve ever done. », « I’ve improved my English. »…), et du past

perfect (bilan au cours du voyage). Enfin, sur le plan méthodologique, les élèves

apprennent à travailler ensemble en anglais (par paire) : l’accent est mis sur la prise de

parole et la prise de décision.

D. Avril 2004 – Stéréotypes et préjugés

Le programme d’anglais des classes de première et de terminale met les

enseignants en garde contre « les simplifications trompeuses et les clichés ». Les

stéréotypes sont pourtant inévitables. Je vais lancer un débat sur ce thème puis les élèves

approfondiront le sujet avec leur correspondant. Les élèves vont échanger des

informations sur ce qu’ils ressentent. Ces activités devraient permettre de débusquer les

stéréotypes afin de les relativiser. Les élèves vont être amenés à réévaluer leurs croyances

au sujet de la culture américaine. Ce projet vise deux objectifs : d’une part permettre la

constitution d’une véritable culture grâce à une analyse des réponses des correspondants

et d’autre part promouvoir la tolérance et le respect. Les stéréotypes des Américains

envers les Français seront eux aussi intéressants. Confrontés à l’image que les Américains

ont de nous, les élèves seront amenés à développer leur sens de relatif et à affermir leur

propre identité.

Je pense que j’initierai le débat à partir d’un stéréotype sur les Français : « French

people are crazy drivers. » par exemple. A partir de cet exemple, ils vont définir ce qu’est un

stéréotype. Ils devraient progressivement prendre conscience que les stéréotypes sont des

généralités, qu’ils sont fondamentalement faux puisqu’ils ne tiennent pas compte de

l’individualité de chaque personne, mais que dans tout stéréotype il y a une part de vérité.

Faut-il alors éviter les stéréotypes à tout prix parce qu’ils sont dangereux ou les évoquer

en tenant compte alors des nombreuses exceptions ? Sur ce, je vais leur proposer de

réfléchir aux clichés qui existent envers les Américains, qu’ils les partagent ou non.

30

Avant que les élèves écrivent à leur correspondant, je leur donnerai un travail

préliminaire pour les aider à rassembler leur idées et leur donner les moyens de les

exprimer et surtout leur rappeler que les stéréotypes ne sont pas nécessairement négatifs !

Assignement n°6: How would you characterise the Americans?▪ Find the translation of the following adjectives and explain what they mean.▪ Highlight the adjectives that you think apply to Americans (as stereotypes). sympathiques: vaniteux: conformistes: fiers:ouverts: pressés: fidèles: ambitieux:avares: courageux: tolérants: paresseux:aventureux: intellectuels: matérialistes: superficiels:conservateurs: bien élevés: violents: croyants:travailleurs: individualistes: mal élevés: patriotes:

Une fois ce travail terminé, les élèves devront justifier leur choix, trouver d’autres

stéréotypes ; puis à l’oral, ils confronteront leur idées. Je pense qu’ils seront alors en

mesure d’envoyer un premier message.

Assignement n°6’: Do you hold stereotypes towards the Americans?▪ Choose 5 of the common stereotypes people usually have towards the Americans.▪ Say whether you agree or not with them.▪ Ask your e-pal to give you his/her opinion about it (so as to find out if those

stereotypes are true, where they come from or to correct them if they are wrong).

L’objectif culturel sera à nouveau au cœur de l’activité. Les élèves devrons

confronter leurs préjugés aux explications de leur correspondant. Ils enrichiront ainsi leur

culture tout en cassant l’image fausse qu’ils avaient des Etats-Unis. Sur le plan

communicationnel ils auront à exprimer leur opinion, à se justifier et à brasser le

vocabulaire relatif aux stéréotypes (be stereotyped as, reinforce/get rid of stereotypes, chauvinist,

biased, prejudiced against, narrow-minded ≠ broad-minded, open-minded, be an eye-opener for s.o., change

perceptions).

E. Mai 2004 – Réalisation d’une vidéo et autres projets

Les élèves réaliseront une vidéo sur “Une journée dans un lycée français”, ou

plutôt “A Typical Day in a French High School” puisqu’elle sera réalisée en anglais. Les

élèves pourront ainsi s’exprimer oralement dans le souci constant de la qualité. Pour être

bien compris il leur faudra avoir un débit naturel, une prononciation claire et une

intonation porteuse de sens (intonation montante ou descendante selon le type de

questions, les énoncés affirmatifs ou exclamatifs…). Comme pour les échanges de

courrier, le film réalisé par les Américains enrichira leur culture. Du point de vue

31

linguistique, ce projet permettra de travailler les questions qu’elles soient directes ou

indirectes (how often ?, when ?, how many ?…).

Une première séance sera consacrée au choix des sujets que les élèves

souhaiteraient présenter aux Américains. J’ai déjà des idées (arrivée le matin : descente du

bus ; présentation du lycée : extérieur/intérieur ; une heure de cours/une salle de classe ;

la cantine ; le gymnase ; la cours/les pauses ; la bibliothèque ; les casiers et lieux de

travail…) mais j’attends leurs propositions. Les élèves se répartiront les sujets puis au sein

de chaque groupe, un élève jouera le rôle de journaliste. Une fois les thèmes attribués,

chaque groupe écrira le script de son intervention, s’entraînera oralement pour être

opérationnel lorsque le moment sera venu de filmer.

Assignement n°7: How about shooting a film about your school?▪ Choose whether you’ll be the journalist or the interviewee.▪ Work in pairs and imagine a dialogue or an oral presentation for the subject you’ve

chosen.

Enfin, je pense que nous aborderons d’autres sujets de correspondance. Il serait

intéressant de travailler sur le thème de la télévision qui tient tant de place dans la vie des

élèves. Beaucoup de questions se posent : quand la regardent-ils, combien de temps,

combien de postes ont-ils, que regardent-ils ? Cette dernière question permet de rebondir

sur l’influence de la publicité (brainwashing…) et de la télé-réalité, sur les productions

étrangères…

32

CONCLUSION

Loin d’être un gadget, Internet permet grâce au Web d’intégrer de nouvelles

ressources aux séquences pédagogiques et surtout de créer de nouvelles situations

d’apprentissage qui sollicitent toutes les capacités des élèves et les incitent à perfectionner

leur anglais (leur message seront lus ou écoutés par des jeunes de leur âge) et à s’ouvrir sur

le monde. Ces situations d’apprentissage sont d’autant plus efficaces qu’elles sont

appréciées par les élèves. Certains élèves dont il n’est pas facile de canaliser l’attention en

cours « classique » s’investissent complètement dans les cours en salle d’informatique au

point d’y rester pendant la pause pour poursuivre leur travail. L’élève s’implique

davantage dans le processus d’apprentissage, il est acteur et non spectateur du Web.

Je ne serais pas étonnée qu’à la fin de l’année certains élèves échangent leur adresse

électronique personnelle avec leur correspondant pour prolonger la correspondance en

dehors du lycée. La correspondance sera alors un réel plaisir puisque rien ne leur sera

imposé mais ils auront les moyens de communiquer en autonomie grâce aux stratégies

d’apprentissage qu’ils aurons pratiquées en classe (dictionnaire en ligne, entraide…).

Ce cyber-échange est largement positif et au fur et à mesure que ce projet évolue,

j’apprends certaines choses qui me permettront de mieux gérer de tels cours dans la suite

de ma carrière. Par exemple les lycéens Américains n’écrivent pas assez régulièrement aux

Français. Quelques-uns de mes élèves n’ont reçu que deux messages ce qui peut les

frustrer par rapport à leurs camarades qui en ont reçus davantage. A l’avenir, lors de la

recherche d’une classe anglophone, je m’assurerai que mon collègue souhaite lui aussi

mettre en place une correspondance avec un groupe d’élèves encadrés et que des heures

de cours seront régulièrement consacrées à l’échange. Si la fiabilité des collègues s’avèrent

demeurer un problème, je pense que je ne me limiterai pas à un seul correspondant. De

plus, recevoir plusieurs réponses ne fera qu’enrichir l’exploitation.

Cette expérience m’a vraiment enthousiasmée (j’espère pouvoir la renouveler)

même si je suis consciente que de tels cours ne sauraient remplacer les cours classiques.

En effet, j’ai toujours gardé à l’esprit que l’utilisation de l’ordinateur devait se justifier par

l’impossibilité de faire les mêmes activités avec les moyens dits « classiques ». D’ailleurs,

33

les Instructions Officielles du lycée précisent que « l’enseignement à partir des TICE ne

constitue qu’un moyen, intégré à une démarche de cours construite et structurée, et qu’il

reste au service de cette dernière. ». Autrement dit, la classe de l’enseignement simultané

reste l’unité de choix pour le système éducatif. Internet permet de compléter les supports

plus traditionnels de façon à ce que les élèves puissent consolider de manière plus

autonome leurs acquis culturels et linguistiques.

34

ANNEXES

A1. carte de l’état du Maryland : Laurel se trouve à mi-chemin entre Washington DC etBaltimore

A2. pages web du site ePALS

Profil de la classe américaine:

Laurel High School - USAProfile name: Laurel High SchoolCreated by: David NoyesLanguage(s): English, FrenchAge range: 14-18Number of participants: 51-60City/town: LaurelState/province: MarylandCountry: USA

Description:My students are in grades 9-12 and are taking French classes at a variety of levels. Moststudents are native speakers of English and would like to correspond in French and English.We would like to hear from students from francophone countries. International issues,discussions and projects are our overall objective. Several students are interested in beinginvolved with international discussion groups and projects.

35

Page d’accueil du site ePALS :

ALOR Dossiers d’un élève:

36

Messages reçus par une élève:

37

A3. Fiche de vocabulaire

COMPUTERS and Co.

a screen , un écrana disc drive un lecteur de disquettea floppy disc , une disquettea keyboard , un claviera mouse , une sourisa printer , une imprimante

(v) turn on, switch on allumer(v) turn off, switch off éteindre(v) save enregistrer, sauvegarder(v) print imprimer(v) file classer(v) delete effacer(v) scroll down/up faire défiler vers le bas/haut(v) enter saisir (au clavier)

a file un fichiera password un mot de passea login un identifiant, un pseudonymea space un espace

the Internet, the Web Internetonline ≠ off line en ligne ≠ hors lignea website un site weba web address une adresse Interneta search engine un moteur de recherchea keyword un mot-clefa (hypertext) link un lien (hypertexte)e-mail le courriel, le courrier électroniquean inbox ≠ an outbox une boîte de réception ≠ une boîte d’envoi

(v) e-mail correspondre par mail(v) log onto the Internet se connecter(v) connect ≠ (v) disconnect se connecter ≠ se déconnecter(v) click on cliquer sur(v) surf the Net surfer sur Internet(v) search chercher(v) browse naviguer(v) send ≠ (v) receive envoyer, recevoir(v) reply répondre(v) search chercher(v) highlight sélectionner(v) copy and paste copier et coller(v) download télécharger

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A4. How to write a letter to a friend

The opening formula▪ Dear + firstname

How to say thank you▪ Thank you for your letter…▪ It was nice to hear from you.

How to express your wishes and ask for something▪ I hope you’re doing fine.▪ I hope you’ll write to me soon.▪ I wish you all the best for…▪ What did you mean when you mentioned … ?

How to say you’re sorry▪ Sorry for answering so late, but I…▪ I’m very sorry I haven’t written for so long, and I hope you will forgive me…▪ It’s such a long time since we’ve been in touch, that I felt I must write a few lines.

How to talk about special events▪ I wish you a Happy Birthday.▪ Merry Christmas to you.▪ Happy New Year.▪ My best wishes at Easter.▪ Good luck with your exam.▪ Get well quickly.▪ Congratulations on you success.

How to take leave▪ That’s all for now.▪ I’ve got to go now.▪ I’m looking forward to hearing from you. ▪ I hope we’ll keep in touch.

The closing formula▪ Yours, ▪ Best wishes, + firstname▪ Bye,

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BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

▪ Sylvia AVRAND-MARGOT et Anne MAGRET-CHELOT, Les 500 sites Internet, Anglais,Guide Belin, 2003

▪ Olivier COLAS, Anglais et multimédia, des outils pour les élèves au collège, CRDP de Grenoble,2003▪ Jean-Louis DURPAIRE, Internet à l’école en France, 1994-1996, 1ère époque, CRDP Poitou-Charentes, 1997, 175 pp

▪ Daniel LE ROUZIC, Introduire Internet dans ses pratiques pédagogiques, Bertrand-Lacoste,Paris, 1997, 191 pp

▪ Ludovic MARTIN, 50 activités pour apprivoiser Internet à l’école et au collège, CDDP Aveyron,CRDP Midi-Pyrénées, 1998, 308 pp

▪ Christine REYMOND & TARDIEU, Guide Tandem dans le secondaire, CRDP de Haute-Normandie, 2001

▪ Roy SPRENGER, Internet et les cl@sses de l@ngues, Ophrys, 2002

Textes officiels

▪ Programmes - Anglais, Classe de seconde générale et technologique, CNDP, 2003

▪ Programmes - Anglais, Classes de première et terminale, CNDP, 2003

Sites Web

▪ http://www.crdp-poitiers.cndp.fr

▪ http://tandem.ac-rouen.fr

▪ http://cyberlangues.online.fr

▪ http://wordreference.com → dictionnaire bilingue et unilingue en ligne

▪ http://www.talksender.com → logiciel permettant de réaliser de la correspondancesqqffffffffffffffffffffffffffffffffffdnnnddvocale

▪ http://enchantedlearning.com → site pédagogique anglophone adapté à des collégiens

▪ http://mapquest.com → cartes du monde entier

▪ http://www.lonelyplanet.com → accès à des présentations de lieux importants, idéal pour les webquests niveau lycée

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CYBER-ÉCHANGE ENTRE LE LYCÉE ALAIN COLAS ET LAUREL HIGH SCHOOL

Résumé : Comment intégrer l’usage d’Internet et plus particulièrement celui du courrierélectronique dans les pratiques pédagogiques de la classe d’anglais ? Ce mémoirerépond à cette question en s’appuyant sur une expérience réelle. Suite à uneprésentation des avantages de la correspondance électronique et des autres utilisationspossibles d’Internet, les aspects concrets du cyer-échange sont développés : la manièredont l’échange se déroule et ce en quoi il consiste.

Mots clés :- échange- correspondance- courriel- Internet

Etablissement et niveau : Lycée Alain Colas, classe de seconde

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AUTORISATION DE DIFFUSION ELECTRONIQUE DES MEMOIRES DES STAGIAIRESDE L’IUFM DE BOURGOGNE:

Je, soussignée ……………………………Autorise, sans limitation de temps, à diffuser mon mémoire professionnel, soutenu àl’IUFM de Bourgogne, dans les conditions suivantes (1):

OUI* NON*

Les éventuelles restriction de diffusion de mes travaux ne s’étendent pas à leursignalement bibliographique dans les catalogues des médiathèques accessibles sur place oupar réseaux.

Lieu et date Signature de l’auteur

(1) sous réserve de l’accord du jury de soutenance* barrer la mention inutile