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3132 ntlia vela k U k N° 42 avril - mai - juin 2006 De la lettre au nombre La numérisation en marche… Application Bibliotheca-tholosana

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N° 42 avril - mai - juin 2006

De la lettre au nombre

La numérisation en marche…

Application Bibliotheca-tholosana

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rabesques n° 42 avril - mai - juin 2006

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Couverture«Application Bibliotheca-tholosana»Réalisation informatique de la société PASS-TECH (www.pass-tech.fr) pour l’équipe Élire

Sommaire3

Pleins feux sur…la FMSHEntre aujourd’hui et demain : la bibliothèque de la Fondation Maison des sciences de l’hommeAlain d’Iribarne

De Braudel à BabyloneMartine Ollion

Chiffres-clés du Sudoc

ctu

genda

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ÉditorialRaymond Bérard

Dossier De la lettre au nombreLa numérisation en marche…

De la lettre au nombre Découvrir sur Internet la richesse des collections de l’enseignement supérieur et de la rechercheChristine Fleury

Collections anciennesLa numérisation de livres anciens au SICD de ToulouseAnne BlandinNathalie Dauvois-LavialleMarielle MourancheFanny Népote-Desmarres

De la numérisation en AquitaineNumérisation en histoire des sciencesJoëlle DucosPascal DurisCatherine Etienne

Mission PatrimoinePierre Chalve

Persée : un programme de numérisation et un portail

open source pour les SHSNathalie Fargier

L’INA numérise et valorise ses collectionsJosiane Faïta-Hugues a interviewé Jean-Marc Bordes, directeurgénéral délégué de l’INA.

Un moyen d’intégration !Numériser et UnireCarine Elbekri-Dinoird

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ÉditorialJ’ai l’honneur de diriger l’ABES depuis le 1er janvier 2006. Arrivé en 1993 dans les

bibliothèques universitaires, je connaissais cette maison au travers des services qu’elle fournitaux établissements, principalement le SUDOC, et de ma participation à quelques journées réseau.C’est-à-dire que je la connaissais très mal. Derrière ces services qui nous apparaissent si naturels,j’ai découvert à Montpellier des équipes riches de compétences, d’expertise, de projets et avidesd’améliorer les outils et services proposés à la communauté des universités et de la recherche. J’aidécouvert des informaticiens, des bibliothécaires et des administratifs unis et travaillant dans lamême direction.Car c’est bien la notion de service qui est au cœur de la mission de l’ABES. Notre rôle, c’est de bienvous connaître, de bien comprendre vos attentes et de faire évoluer les outils et services quel’ABES met à votre disposition. Notre ambition, c’est aussi de mieux faire connaître notre capital dematière grise et de compétences, nos projets et expérimentations.

Le catalogue constitue le fonds de commerce de l’ABES. S’il occupe une place éminente et reconnuedans le dispositif documentaire français, cela ne signifie pas pour autant que son évolution estachevée : son développement doit être poursuivi par l’extension de son périmètre etl’enrichissement de son contenu (c’est l’objet du chantier en cours du Catalogue général desmanuscrits). Il doit aussi s’adapter aux évolutions des usages, des outils et de la technologie, et auweb tel qu’il se développe aujourd’hui.

Alors que le catalogue produit de l’information secondaire, les usagers-clients veulent desdocuments primaires. C’est pour faciliter l’accès aux documents primaires (périodiquesélectroniques, thèses, productions de la recherche) que l’ABES, porteuse de produits et de services,a développé le portail, toujours en chantier, et est appelée à jouer un rôle dans la mise en œuvred’une plateforme de dépôt de la production scientifique commune aux universités et auxorganismes de recherche. C’est aussi dans cette perspective que l’agence joue un rôle croissant,aux côtés de Couperin, dans la coordination du groupement de commandes pour faciliterl’acquisition de ressources électroniques par les établissements.

Le développement foisonnant des initiatives dans le secteur de la documentation électronique ouvrede nombreuses voies à explorer pour l’ABES, dont la vocation est de faciliter et mutualiser l’accèsaux ressources documentaires en développant la synergie entre ses différents outils.

L’action de l’ABES doit obéir à un double impératif :- s’inscrire dans le cadre de la politique menée par la SDBD dont l’ABES est l’opérateur ;- répondre aux besoins des établissements et notamment s’articuler avec les projets et les outilsqu’ils développent.C’est ce dialogue qui est le garant du succès de l’agence et en fera un établissement riche, réactifet créatif.

La tâche n’est pas simple : comment assurer de front le fonctionnement du catalogue (dont lepérimètre ne cesse de s’étendre) et du portail et la mise en œuvre de nouveaux projets (Star, outilde production du CGM, base des manuscrits numérisés…) ? À l’ABES de trouver l’organisation et lesajustements pour y parvenir : c’est un chantier prioritaire pour l’année 2006.

Raymond BérardDirecteur de l’ABES

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« La numérisation est la conversion d’un objet réel en une suite de nombrespermettant de représenter cet objet(…) » (in Wikipedia – article : numéri-sation)

Qu’il s’agisse de faire découvrir unfonds patrimonial (grâce à la numé-

risation de livres anciens ou de manuscrits)ou de mettre en valeur la production scien-tifique universitaire d’un domaine du savoir(par la numérisation de revues de réfé-rence), toute opération de numérisationa pour objectif d’offrir au public l’accèsà des ressources documentaires rares, pré-cieuses ou fragiles et, comme plus-value,la mutualisation de documents parfoisoubliés dans les réserves des biblio-thèques. Cependant, on s’accordera à direque la richesse du fonds lui-même – vertupremière et indiscutable – est un préalablemais se révèle insuffisant si l’on souhaiteoptimiser cette démarche de valorisation.En effet, il serait, ô combien dommageable,de voir ces fonds sortir d’un oubli pourtomber dans un autre…

Toute entreprise de numérisation repré-sente un travail conséquent :outre les opé-rations de numérisation elles-mêmes,coûteuses en moyens humains et financiers,l’analyse des fonds pour une structurationadéquate, leur (ré)indexation, leur enri-chissement par un apparat critique adé-quat, le reformatage des données des-criptives, la mise en œuvre de services derecherche adaptés sont autant d’étapes àinvestir pour faire exister ce fonds sur latoile. De plus, la souplesse offerte par leweb, ses protocoles et ses formats stan-dard, permet d’étendre et de multiplier lespoints d’accès aux fonds numérisés.À titred’exemple, on évoquera l’interconnexionentre les fonds numérisés Medic@, Perséeet PôLiB (présentés ci-dessous) et le por-tail Sudoc, rendant possible une interro-gation simultanée de ces trois fonds. Defait, il s’agit de pouvoir adapter un fondsnumérisé tant à un besoin spécialisé(comme, par exemple, le portail demathématiques Linum - http://math-doc.ujf-grenoble.fr/LiNuM/) qu’aux ambi-tions d’une bibliothèque numérique euro-péenne.Destiné à favoriser le rapprochement entreles différentes initiatives, l’inventaire desfonds numérisés de l’enseignement supé-rieur (NUMES), qui sera prochainementmis en œuvre par les équipes de l’ABES,permettra le repérage et la description desfonds numérisés ou en cours de numéri-sation dans les bibliothèques des établis-sements de l’enseignement supérieur et dela recherche. Présenté par Jean-ÉmileTosello-Bancal les 26 et 27 janvier der-niers, lors de la réunion des directeursorganisée annuellement par la SDBD, cetinventaire, conçu selon la même logiqueque le catalogue des fonds culturels numé-risés s’inscrit dans la perspective du projetMichael (inventaire multilingue du patri-moine culturel européen). Lancé en juin2004 pour une période de trois ans, leprojet Michael vise à proposer un accèssimple et rapide aux collections numéri-sées des services du patrimoine, desmusées, des bibliothèques et des archivesde différents pays européens. En tant queplateforme multilingue dotée d’un moteurde recherche, il sera possible d’obtenir lesinformations sur des collections dispersées

De la lettre au nombre

Cf. Persée �� www.persee.fr (voir article p.14)Table des matières d’un numéro de revue, L’HOMME, Éditions de l’EHESS

Nous numérisons, vous numérisez, ilsnumérisent… Tout le monde numérise.Arabesques ne pouvait manquerd’aborder ce passage de la lettre aunombre. Le sommaire de ce numéroindique la diversité des angles ; lesarticles relatent des expériences tousazimuts, en Aquitaine et dans lesArdennes, des livres anciens auxrevues, des SHS à l’audiovisuel. Lanumérisation est même un moyend’intégration… dans l’université. L’articleintroductif à ce dossier sur « la numérisation en marche » recenseune dizaine de sites à « découvrir surInternet » ; les disciplines les plusvariées y sont représentées : les étudesgrecques et les mathématiques, les artset métiers et la médecine, les scienceshumaines et sociales et les étudesmédiévales…Avec ce numéro, ce sont aussi lesdébuts de nouvelles rubriques : un grosplan sur un établissement – cetrimestre*, Pleins feux sur… la MSH deParis – et les chiffres-clés du Sudoc.Et, comme toujours – depuis dix ans ? –toutes les critiques, positives,négatives, constructives, sontbienvenues. S. Salvit

* Pleins feux sur… votre établissement ?C’est possible ; contactez-nous…[email protected]

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dans des lieux et sur des serveurs diffé-rents, ce qui facilitera l’accès aux fondsnumérisés en provenance des biblio-thèques de l’enseignement supérieur et dela recherche, peut-être plus confidentielsque les collections issues des biblio-thèques à vocation patrimoniale.La sélec-tion qui suit - que les lecteurs d’Arabesquesdécouvriront, nous l’espérons, avec plaisiret intérêt - illustre la richesse de ces fondset témoignent de la dynamique de l’en-seignement supérieur et de la recherche ence domaine.

CEFAELhttp://cefael.efa.grLes collections de l’École françaised’Athènes – CEFAEL – regroupent l’in-tégralité des ouvrages publiés par l’écoledepuis 1877. Premier portail de publica-tions électroniques sur les études grecques,CEFAEL constitue un patrimoine scien-tifique considérable, produit par plus de 1 100 auteurs.Le projet visait tout d’abord à la mise enligne de la « Chronique des fouilles ».Rapi-dement élargi à la mise en ligne du « Bul-letin de correspondance hellénique » puisde l’ensemble des monographies,CEFAELoffre à la consultation un ensemble de prèsde 500 volumes, soit près de 250 000pages.De façon très fluide, il est possible de par-courir les différents ouvrages numérisés ensélectionnant un feuilletage par auteur oupar série. Par ailleurs, trois modes derecherche sont proposés : la « recherchesimplifiée », qui offre deux index dérou-lants (séries et noms de l’éditeur),la « recherche par page », qui permet d’accéder à une page dans son contexte,et « la recherche approfondie »,qui permetla combinaison de huit clés de recherche.

CNUMhttp://cnum.cnam.fr/La mise en oeuvre du projet de bibliothèquevirtuelle,Conservatoire numérique des artset métiers (CNUM) est le fruit d’un par-tenariat entre trois institutions du Centrenational des arts et métiers (CNAM) : labibliothèque, le centre d’histoire des tech-

niques (CDHT/EHESS) et le centred’études et de recherche en informatique(CEDRIC) du CNAM.Grâce à la numérisation des ouvrages rares,fragiles, précieux conservés dans lesréserves de la bibliothèque du CNAM etde périodiques francophones traitant dessciences et des techniques, de l’économieet de la sociologie appliquées, le CNAMouvre au public le fonds patrimonial de sabibliothèque. Le conservatoire numériques’adresse aux chercheurs et aux enseignantsen histoire des sciences et des techniques,en épistémologie, en didactique, en offrantà la fois des textes et une documentationiconographique spécifiques.Le CNUM fait aussi acte de vulgarisationscientifique en remplissant l’une des mis-sions fondamentales du CNAM, la diffu-sion du savoir et la reconnaissance du patri-moine scientifique et technique francophone.Associée à un ensemble d’outils biblio-graphiques, la bibliothèque numérique offrela possibilité de multiplier les recherchesà l’intérieur d’un corpus de textes, de ras-sembler et de confronter simultanémenttextes et images.

Liberfloridushttp://liberfloridus.cines.fr/textes/cines.htmlFruit d’une collaboration entre les biblio-thèques détentrices de fonds médiévaux,le CNRS (Institut de recherche et d’his-toire des textes), le Centre informatiquenational de l’enseignement supérieur, leministère de l’éducation nationale, de l’en-seignement supérieur et de la recherche(SDBD), le fonds Liberfloridus a pourambition de proposer la consultation del’ensemble des enluminures des manuscritsmédiévaux conservés dans les biblio-thèques de l’enseignement supérieur.Le fonds Liberfloridus recense, pourl’heure, les manuscrits enluminés issus descollections des bibliothèques Mazarine etSainte-Geneviève. Il représente près de1 600 manuscrits et 31 000 images, toutesconsultables par feuilletage.Un travail d’indexation de ces enluminuresest en cours de réalisation pour permettred’effectuer des recherches iconographiquesprécises sur ce vaste corpus.

Maison de l’Orient et de la MéditerranéeJean-Pouillouxhttp: / /www.mom.fr /b ibliotheque/bibnum/La bibliothèque de la Maison de l’Orientet de la Méditerranée a initié un projet denumérisation couvrant les thèmes derecherche de ses équipes. Pour l’instant,une cinquantaine d’ouvrages, datant pourla plupart du XIXe et du début du XXe siècle,ont été sélectionnés et mis en ligne dansles domaines de l’égyptologie et de la civi-lisation gréco-latine,qu’il s’agisse d’histoire,d’archéologie ou de textes classiques.Pour accéder aux documents, il est possibled’effectuer un feuilletage à partir d’une listeà trois entrées (auteur/titre/année), chaquecritère offrant une possibilité de tri. Sontégalement proposées : la « rechercheavancée » (combinaison de huit critères,dont deux critères « mot sujet »), et larecherche « parcours géographique », lesdocuments qui traitent des zones géogra-phiques concernées (Monde gréco-romain,Proche-Orient et Égypte) étant présélec-tionnés et classables également par titre,auteur, année.

Medic@http://www.bium.univ-paris5.fr/hist-med/medica.htmRéalisée par le service d’histoire de lamédecine de la bibliothèque interuniver-sitaire de médecine (BIUM), la collectionMedic@ réédite, sous forme électroniqueaccessible gratuitement en ligne, desdocuments anciens appartenant pour laplupart au fonds de la bibliothèque :mono-graphies, thèses, articles, périodiques,manuscrits.Pour faciliter la recherche au sein de cevaste corpus, la collection Medic@ eststructurée en différentes séries, elles-mêmes subdivisées en dossiers.Le « Corpusdes médecins de l’Antiquité » rassembleles éditions majeures des auteurs anciens(Hippocrate, Galien, Oribase...) établiesdepuis la Renaissance jusqu’au XXe siècleet possédées par la BIUM.La série « Spécialités, doctrines,domaines » rassemble les textes fondateurs

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Découvrir sur Internet la richesse des collections de l’enseignement supérieuret de la recherche

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des spécialités, des doctrines, desdomaines ; la série « Médecins et savants »regroupe des dossiers monographiquesconsacrés aux œuvres de personnalitésremarquables ; la série « Épidémies, mauxet maladies » contient des dossiers consa-crés à des pathologies ou des maux, la série« Histoire de la médecine et de ses insti-tutions » est consacrée aux ouvrages d’his-toire ou à des sources concernant les ins-titutions.Différents modes de recherche sont pro-posés (recherche par mot du titre, nomd’auteur, année ; accès à des dossiers puisrebonds sur des lots de notices ; rechercheplein texte au sein des dictionnairesnumérisés).

NORDNUMhttp://nordnum.univ-lille3.fr/Porté par le service commun de la docu-mentation de Lille-III, l’objectif du projetNordnum est la constitution d’une biblio-thèque numérique d’histoire régionaleréunissant un corpus d’ouvrages du XIXe etdu début du XXe siècle, libres de droit etaccessibles en texte intégral sur Internet.La numérisation doit s’opérer sur une cen-taine de titres par an tout en assurant desopérations « à la carte » pour répondreà des besoins d’enseignement ou derecherche. Ces fonds, numérisés dans undouble souci de valorisation et de conser-vation, offrent au public des textes rareset difficilement accessibles. Les ouvrageset périodiques du fonds de la « Sociétéindustrielle », par exemple, sont menacésde destruction étant donné la fragilité despapiers.Ce projet concerne un public divers : étu-diants (de nombreux mémoires de maîtrisesont soutenus en histoire régionale),enseignants-chercheurs, érudits et cher-cheurs locaux, chercheurs en histoire destechniques.Grâce à une structuration des données etdes documents s’appuyant sur le langageXML, différentes fonctionnalités derecherche sont offertes : recherche en modetexte sur les notices, les index et les tablesdes matières des documents numérisés.Outre l’affichage et le feuilletage, il est pos-sible d’imprimer la ou les pages recherchéesainsi que de télécharger les ouvrages.

NUMDAMhttp://www.numdam.org/Piloté par la cellule MathDoc pour lecompte du CNRS, le programmeNUMDAM propose la numérisation rétros-pective de fonds mathématiques publiés enFrance.La première phase de numérisation aconcerné six revues françaises de mathé-matiques : les « Annales de l’Institut Fou-rier » - depuis 1949, les « Annalesscientifiques de l’École normale supé-rieure » - depuis 1864, le « Bulletin dela Société mathématique de France » -depuis 1873, la revue « Journées Équa-tions aux dérivées partielles » - depuis1975, « Mémoires de la Société mathé-matiques de France » - depuis 1964,« Publications mathématiques de l’Insti-tut des hautes études scientifiques » -depuis 1959.Pour chaque revue concernée, la totalitédes volumes publiés jusqu’en l’an 2000 aété convertie au format numérique. Lesarticles eux-mêmes sont disponibles pourla consultation en ligne. Actuellement,253 000 pages ont ainsi été numérisées.Pour favoriser le libre accès aux donnéesbibliographiques et au texte des articles quiy sont parus, il est possible de rechercherdirectement un article par nom d’auteur,mots du titre ou mots-clés présents dansle texte. Il est également possible de feuille-ter les sommaires de l’ensemble desvolumes.

Persée http://www.persee.fr/Lancé à l’initiative du ministère de l’édu-cation nationale, de l’enseignement supé-rieur et de la recherche avec le soutien tech-nologique du Centre informatique nationalde l’enseignement supérieur (CINES), etréalisé par un consortium d’établissementspublics piloté par l’université Lyon-II, leportail Persée a pour objectif d’accroîtrela visibilité de la recherche française ensciences humaines et sociales (SHS) etd’améliorer son intégration dans l’offrescientifique internationale.La première démarche entreprise a été lanumérisation de collections rétrospectivesd’une dizaine de revues emblématiques de

différentes disciplines en SHS parmi les-quelles les « Annales d’histoire économiqueet sociale », les « Archives de sciencessociales des religions », la revue « Biblio-thèque de l’École des chartes », la revue« L’Homme », la « Revue française desciences politiques », la revue « Vingtièmesiècle », la « Revue économique », la« Revue de l’art », « Matériaux pour l’his-toire de notre temps », « Mélanges de l’École française de Rome ».Le portail Persée associe à la diffusion enmode image et en mode texte de l’inté-gralité de ces collections, des services spé-cifiques de consultation et de rechercheadaptés aux besoins de la communautéscientifique. Son accès est libre et gratuit,dans le respect des droits des auteurs - dontl’accord pour une diffusion électronique deleurs contributions est requis.*

PôLiBhttp://polib.poleuniv-lille-npdc.fr/Avec le fonds PôLiB, le Pôle universitaireeuropéen Lille-Nord-Pas-de-Calais a l’am-bition de permettre la (re)constitution defonds thématiques reflétant les principalesdisciplines universitaires et leur évolutiondans l’histoire.Par la numérisation directe et la mise enligne de livres imprimés avant 1820, il s’agitde mettre en valeur un patrimoine fragileet difficilement communicable au public.Les ouvrages numérisés proviennent dufonds de la réserve ancienne commune auxuniversités Lille-I, Lille-II et Lille-III,conservée dans le SCD de Lille-III. Parmiles fonds associés, on trouve égalementceux des bibliothèques municipales deDouai, de Lille ainsi que de la bibliothèquede l’Université catholique de Lille.La plus-value apportée au fonds PôLiB estofferte par l’accompagnement scientifiquedes ouvrages mis en ligne, inclus dans l’in-dexation des ouvrages. Il est ainsi possibled’aborder les documents sous leurs aspectsles plus divers.

Christine Fleury� [email protected]

*Voir art. p.14 et liste des revues p.16

.../... De la lettre au nombreDécouvrir sur Internet la richesse des collections de l’enseignement supérieur et de la recherche

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Le service interétablissements decoopération documentaire de Tou-

louse est chargé depuis sa création, en1995, d’assurer la conservation et la miseen valeur des fonds anciens des universi-tés toulousaines, environ 50 000 volumesantérieurs à 1815. Une politique de numé-risation, portant notamment sur lesfonds anciens, a été mise en place dansle courant de l’année 2001. La définitiondu projet a imposé des choix stratégiques,scientifiques, documentaires et tech-niques pour répondre aux objectifs ini-tiaux.

La numérisation d’ouvrages anciensLes enjeux. Mettre à disposition d’un trèslarge public des ouvrages rares et souventessentiels pour des recherches spécifiquesou des thèmes d’étude particuliers, pré-server des ouvrages d’une consultationtrop intensive qui les détériore, permettreaux usagers à distance et à partir de n’im-porte quel poste de travail de consulterles ouvrages sous forme numérique, telssont les enjeux auxquels les nouvelles tech-nologies permettent de faire face.Une base de documents numérisés acces-sible sur Internet peut proposer différentsmodes d’accès en fonction des usages etdivers services : téléchargement du docu-ment complet, consultation en page àpage, impression… Une interface deconsultation ergonomique dotée d’indexde recherche pertinents par rapport auxthématiques traitées fera de la base ainsiconstituée un outil indispensable com-plétant agréablement la consultationdes ouvrages originaux.Des initiatives multiples. Depuisquelques années dans de nombreusesbibliothèques universitaires, des projets denumérisation voient le jour qui partici-pent largement à la valorisation de leurpatrimoine culturel. Plus récemment, cesont des outils de signalement qui ont étémis en place de façon à recenser les pro-jets, si possible de manière exhaustive,dans le but de faciliter la consultation parle public et le travail des professionnelsde l’information. Il est important parexemple, de s’assurer, lors de la mise enplace d’un corpus, que la numérisation n’a

pas déjà été faite ailleurs. D’où la com-plémentarité au niveau national ou pluslargement sur des projets similaires. Letravail en commun, dans ce domaine par-ticulier comme dans de nombreuses dis-ciplines liées aux NTIC, donnera une plus-value importante aux informations misesà disposition. Les projets de numérisationsont motivés par des besoins locaux à ins-crire, si l’occasion en est donnée, dans unréseau de partage.Vers l’utilisation de standards.Pour faci-liter l’interopérabilité entre les projets, lesinstitutions qui les mettent en œuvre sontencouragées à utiliser des standards :• en termes de numérisation : format TIFF• en termes de codage de l’information :XML• en termes de protocole de communica-tion : Z39.50, OAIou des règles communes de nomenclature :« nommage » des fichiers, identifiantsuniques pour les documents…Il est nécessaire de trouver un compromisentre la visibilité des projets qui passe parl’utilisation des standards et la complexitéde mise en œuvre de ces standards pourdes institutions ayant des besoins très spé-cifiques.Un matériel haute performance. Desnumériseurs adaptés aux livres anciens entermes de manipulation et de reproductionsous forme numérique sont apparus pro-gressivement, munis des éléments indis-pensables à cette problématique particu-lière : des plateaux compensateurs àhauteur réglable permettent de numériserdes ouvrages dont la reliure s’ouvre peuou difficilement, les prises de vues sonteffectuées à l’aide d’une caméra dotéed’une lumière froide qui n’abîme pas lepapier.La retouche d’images se fait ensuite à l’aided’un logiciel adapté qui permet notammentde redresser les courbures de pages, d’ef-facer les tâches, de supprimer l’encre quitransparaît sur le verso des pages, deconserver un maximum de détails de ladéfinition graphique des documents touten allégeant le poids des fichiers.Les choix techniques.La mise en œuvrede la numérisation impose des choix tech-niques : mode image ou mode texte, réso-

lution optimale ou dégradée, critères delisibilité, niveaux de gris ou noir et blanc,niveau de retouches… il est là aussinécessaire de trouver un compromis entrela qualité des documents numérisés etl’utilisation qui doit en être faite.La numérisation en mode image fournitune reproduction fidèle des documentsoriginaux mais elle ne permet pas d’ac-cès à leur contenu. La numérisation enmode texte fournit quant à elle un accèsau texte intégral, moyennant la saisiemanuelle des textes ou l’utilisation, surles fichiers issus de la numérisation, d’unlogiciel d’OCR (reconnaissance optiquede caractères).Une question essentielle est celle enfindu stockage des données et de l’archivagepérenne des travaux. La lecture des infor-mations stockées sur les cédéroms et« dvdroms » n’est pas garantie sur le longterme même si ces supports constituentactuellement le moyen le plus facile desauvegarder les documents numérisés.

Le projet mené par le SICD de ToulouseLes premières réflexions sur le projet denumérisation ont été menées fin 1999.En 2001, le choix a été fait de procéderà la numérisation en interne, pour plu-sieurs raisons : maîtrise du processus, pasde déplacement des documents, possibi-lité d’offrir un service de numérisationà la demande. Le projet s’est concrétiségrâce à l’acquisition d’un numériseurhaute performance dédié à la numérisa-tion d’ouvrages précieux et fragiles.Dans la phase de démarrage, les per-sonnes impliquées dans le projet ont suivi

Collections anciennes La numérisation de livres anciens au SICD de Toulouse

Grotte d’Aurignac, Haute-GaronneLithographie d’après Édouard LartetUniversité Toulouse-I (SCD)

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une formation à l’utilisation de l’outil etont établi des procédures de réalisation etdes règles de travail. Fin 2003, une réor-ganisation interne permettant l’affectationde moyens humains supplémentaires, à lafois pour les prises de vue et le travail scien-tifique,a permis une montée en charge signi-ficative. Depuis le lancement du projet,70 000 pages ont été numérisées et 100ouvrages sont accessibles en ligne.Les objectifs- répondre aux demandes de reproductiond’ouvrages anciens et pallier l’interdictionde la photocopie ;- préserver des ouvrages fragiles dont lacommunication est remplacée par laconsultation de documents numérisés ;- valoriser et développer les activités derecherche sur les fonds sélectionnés.Pour répondre à ces objectifs, quatre acti-vités sont menées de front :- numérisation à la demande ;- numérisation de corpus thématiques éla-borés en collaboration avec des enseignants-chercheurs ;- participation à des projets toulousains denumérisation ;- numérisation et diffusion de cataloguesde fonds spécifiques.Une bibliothèque numérique est constituéepeu à peu, soit à partir des corpus, soit àpartir des documents numérisés pour leslecteurs.Les ouvrages peuvent être consul-tés à l’adresse http://www.biu-toulouse.frrubrique « Les fonds anciens, documentsnumérisés ».

Les corpus à numériser. Le choix descorpus est fait selon les thèmes derecherche des universitaires et les ressourcesdes fonds anciens. La liste des textes estétablie conjointement par les universitaireset des conservateurs du SICD et des SCDconcernés.Des modifications s’avèrent par-fois nécessaires en raison de l’état desouvrages (volumes ou pages manquantes,ouvrages trop détériorés…).Chaque corpus et certains ouvrages doiventfaire l’objet d’introductions, rédigées pardes chercheurs, qui apportent une « plus-value » à la numérisation.Les actions en cours sont réparties entreles universités Toulouse-I (Sciencessociales),Toulouse-II (Lettres et scienceshumaines),Toulouse-III (Sciences et méde-cine).Les thématiques proposées sont actuelle-ment les suivantes :- le patrimoine culturel toulousainXVIe - XVIIIe siècles ;- les juristes toulousains ;- des ouvrages scientifiques ;- la figure du saint et ses représenta-tions au Siècle d’or espagnol ; cethème fait partie des axes de recherche del’équipe mixte CNRS/Université du Mirail« France méridionale et Espagne (Fra-mespa) » ; les ouvrages sélectionnés pro-viennent du fonds de livres religieux espa-gnols conservés à la bibliothèqueuniversitaire du Mirail ; les textes intro-ductifs en français et en espagnol sont rédi-gés pour chaque titre ;- les papiers d’Édouard et Louis Lartet(préhistoire, paléontologie, géologie,a n t h r o p o l o g i e ) w w w . b i u -toulouse.fr/num150/lartet/index.htm ; cetravail est mené avec des chercheurs desuniversités Toulouse-II et III, à partir dufonds de papiers scientifiques acquis en1902 par la bibliothèque universitaire deToulouse appartenant à Édouard Lartet etson fils Louis, figures importantes de l’his-toire de la préhistoire et de la paléonto-logie. Ce fond localisé à la bibliothèque del’Arsenal (SCD de Toulouse-I) comprend68 volumes, soit près de 5 000 feuillets.La numérisation de ces documents est des-tinée à mieux faire connaître l’œuvre deces deux scientifiques et à susciter desrecherches à partir des sources inédites dans

le domaine.Le catalogue de l’ensemble descarnets d’Édouard et les textes manuscritsnumérisés sont accessibles en ligne,des ana-lyses et des transcriptions sont ajoutées pro-gressivement,avec présentation simultanéedu texte et de la transcription. Sera miseen ligne également une présentation de lavie et de l’œuvre d’Édouard et Louis Lartet.Le développement de partenariats per-mettra d’étendre le projet, notamment surle plan de l’iconographie.Catalogues et bibliographies. Sont pro-posés en version numérisée des cataloguesde fonds particuliers.• Le catalogue de l’ancienne Faculté dethéologie protestante de MontaubanLe catalogue numérisé est celui de la biblio-thèque de la Faculté de théologie protes-tante de Montauban, publié en 1890. Lescollections, très riches en livres anciens,sontactuellement partagées entre la BU de l’Ar-senal (SCD de Toulouse-I) et la Faculté dethéologie protestante de Montpellier.La ver-sion numérisée permet de réunir virtuelle-ment des collections géographiquement dis-persées tout en précisant leur localisationactuelle.Un lien hypertexte permet de navi-guer entre la table systématique située endébut de volume et les notices bibliogra-phiques du catalogue.• Le catalogue des plaquettes du fondsPifteauIl s’agit d’un fonds de plus de 4 000 bro-chures rassemblées par Fernand Pifteau,bibliophile passionné par l’histoire del’imprimerie toulousaine.Leur catalogue faitl’objet de six fichiers numérisés : le pre-mier fichier contient la table des matières,les cinq autres fichiers répertorient de façonsystématique l’ensemble des plaquettes clas-sées suivant la classification Brunet.Un lienhypertexte permet de naviguer entre lesthèmes et sous-thèmes de la table desmatières et les notices bibliographiquesdécrivant chaque plaquette.• Le SICD participe à un projet d’édi-tion en ligne de la Bibliographie desimpressions toulousaines du XVIIe siècle.Elle se situe dans la lignée du Répertoirebibliographique des livres imprimés enFrance au XVIIe siècle, (par villes, et noticesclassées chronologiquement) dont la publi-cation sur papier à Baden-Baden a débutéautour des années 1980.

.../... Collections anciennesLa numérisation de livres anciens au SICD de Toulouse

Guillaume LE LIÈVRE. Ars memorativa… - Toulouse, 1523SCD de l’université Toulouse-I. Cliché SICD - Service reprographie

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Le corpus auteurs-anonymes de la biblio-graphie toulousaine a été rédigé pour l’es-sentiel en 1983 et complété depuis.*Aujourd’hui, les rétroconversions de plusen plus nombreuses dans le Système uni-versitaire de documentation, et dans descatalogues publics sur Internet, peuventpermettre de récupérer quelques autreslocalisations,et,peut-être,des notices d’ou-vrages encore inconnus... Il restera bien sûrà dépouiller manuellement des fonds derecueils factices peu connus comme parexemple celui de la bibliothèque Inguem-bertine à Carpentras, des archives dépar-tementales de Marseille... dans l’espoird’une trouvaille nouvelle. Cela pourrafaire l’objet de mises à jour transparentes,évitant ainsi à l’usager le maniement incom-mode de suppléments imprimés successifs.Ce corpus est en cours de saisie car les4 000 fiches étaient manuscrites. Environla moitié a déjà été saisie, en format XMLselon la DTD BiblioML— Parallèlement,un fichier d’autorités le concernant est encours de constitution dans le SUDOC . Labibliographie fournit la description des édi-tions, émissions ou états avec leurs parti-cularités, les citations bibliographiques etles localisations.Elle sera accessible à termepar le biais de l’outil de diffusion sur lequeldes index spécifiques permettront unerecherche par auteurs, titres, imprimeurset dates.La recherche plein texte est prévuesur le titre et les notes.La bibliographie sera complétée ultérieu-rement afin d’enrichir le corpus auteurs etle classement chronologique par noms d’im-primeurs et par dates d’édition.Un lien serafait sur ce projet à partir de la plate-formeBibliotheca-tholosana d’édition critique enligne d’ouvrages du XVIIe siècle.Accès aux documents.Des liens sont créésdans le champ 325 des notices Unimarc pouraccéder aux documents numérisés via leSUDOC et Archipel,catalogue commun desBU toulousaines (logiciel Horizon).La bibliothèque virtuelle peut être consul-tée sur le site internet du réseau des biblio-thèques universitaires de Toulouse(http://www.biu-toulouse.fr, rubrique « Lesfonds anciens / Documents numérisés ») àpartir d’une liste alphabétique ou thématique.La page est accessible par les moteurs derecherche.

Choix scientifiques et documentaires.Les choix se font selon plusieurs critères :- ne pas refaire ce qui est fait ailleurs ;- numériser des documents en bon état et com-plets ;- privilégier autant que possible les spécifi-cités de nos fonds ou des universités.Les deux premiers critères énoncés parais-sent aller de soi mais ne sont pas toujourssimples à mettre en place. Il manque desoutils qui permettraient de répondre à unequestion qui paraît si simple : ce livre a-t-ildéjà été numérisé et est-il accessible en lignequelque part ? Pour savoir si un livre estaccessible en ligne,le premier réflexe est biensûr de le chercher sur Gallica.En cas d’échec,il reste un moyen empirique : recourir à unmoteur de recherche.Avec un peu de patience,on peut ainsi apprendre que la splendide Florede Jacquin sur le jardin du palais impérialde Schöbrunn,numérisée en noir et blanc surGallica a été numérisée en couleurs en Répu-blique tchèque et est accessible en ligne.Unbon nombre de consultations de nos docu-ments sont la conséquence d’une recherchesur… un moteur de recherche, grâce à l’in-dexation de nos pages web.Parfois, les conservateurs sont là égalementpour rappeler que les sélections théoriquesdoivent se soumettre à une réalité trèsconcrète : l’état de conservation desouvrages.Pour l’hagiographie espagnole,nousavons accepté de numériser des ouvrages par-fois en assez mauvais état (papier très jauniet tâché, petites lacunes…), ce qui a néces-sité un travail de retouche important. Maison n’a pas pu numériser des ouvrages incom-plets ou trop délabrés ou qui auraient tropsouffert des manipulations.Le souci de privilégier la spécificité de nosfonds et des recherches universitaires tou-lousaines a conduit parfois à renoncer à cer-tains projets :un projet de corpus sur la phar-macopée ancienne a été abandonné faute dechercheurs sur ce domaine et en raison dufait que l’on peut trouver ces ouvragesailleurs. En revanche, la numérisation desmanuscrits Lartet s’effectue par définitionsur des documents uniques et a des liens évi-dents avec les universités toulousaines ;LouisLartet a été enseignant à l’université de Tou-louse.Le corpus sur l’hagiographie espagnolecomprend des textes peu présents dans lesbibliothèques françaises et l’Université du

Mirail est réputée pour ses recherches dansle domaine hispanique.Partage des compétences.Pour faire ceschoix techniques ou intellectuels,on ne peutagir seul.La numérisation au SICD reposeprincipalement sur un quatuor de profes-sions : chercheurs, conservateurs, informa-ticiens, techniciens (l’ordre de ces termesest alphabétique et ne présume pas de laprépondérance de l’un ou l’autre.) La com-munication et le partage entre ces profes-sions ne sont pas toujours faciles mais appor-tent beaucoup.Dans un contexte universitaire, un projetde numérisation doit se faire tout natu-rellement avec les enseignants-chercheurs.La collaboration entre conservateurs etchercheurs se fait principalement pour lasélection et la mise en ligne des corpus :la connaissance des fonds et du livre ancienvient compléter la connaissance dudomaine.Les chercheurs apprécient de pou-voir disposer de cédéroms pour travaillersur les textes anciens et apportent unevaleur ajoutée à la numérisation en rédi-geant des textes d’accompagnement.L’exemple le plus frappant de partage decompétences est peut-être celui du fondsLartet. Pour la refonte du catalogue misen ligne, les compétences en paléontolo-gie étaient aussi précieuses que celles enpaléographie.Ce travail en commun nécessite une réelleimplication, dans le projet, des chercheurspour qui ces tâches viennent en plus dureste et ne sont pas toujours prioritaires.Il est très utile qu’un coordinateur soit dési-gné. D’autre part, certaines recherches,encadrées dans des programmes,disposentd’une durée prédéterminée.Si le projet n’estpas terminé dans les temps, il risque derester inachevé. Autre inconvénient : les

…/…

Luis MUÑOZ. Vida y virtudes del […] P. maestro Juan de Avila […] – Madrid, 1635SCD de l’université Toulouse-II. Cliché SICD - Service reprographie

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.../... Collections anciennes La numérisation de livres anciens au SICD de Toulouse

thèmes retenus peuvent paraître trop poin-tus et susceptibles d’intéresser trop peu depersonnes.Mais nous sommes là sans doutedans le rôle d’une bibliothèque universitaire.Les échanges avec les techniciens de lanumérisation sont très importants. Lesconservateurs doivent transmettre leurconnaissance des livres anciens,de leur fra-gilité, de leurs spécificités, des besoins dela recherche ou de l’histoire du livre.Les techniciens doivent trouver les procédéspermettant d’obtenir les meilleurs résultats,et expliquer les contraintes techniques.La col-laboration avec les informaticiens est incon-tournable dans ce domaine.Un gros effort decompréhension est certes nécessaire de partet d’autre mais le résultat peut être très gra-tifiant.À l’intérieur de chaque profession,des échangessont également nécessaires :collaboration avecles autres institutions patrimoniales,collaborationentre les chercheurs pour décloisonner les dis-ciplines (Lartet par exemple réunit des paléon-tologues,des géologues et historiens de la pré-histoire),collaboration entre les informaticiens.Partage des collections.Privilégier les spé-cificités des collections ne doit pas nous empê-cher de recourir éventuellement à des docu-ments qui ne font pas partie de nos fonds pourrespecter la logique de certains corpus.Pourles juristes toulousains,il est prévu de faire appelà des documents de la bibliothèque municipalede Toulouse. Pour les documents sur Lartet,un lien avec un ouvrage numérisé par le Pôleinternational de la Préhistoire est prévu.L’exemple le plus abouti de partage de col-lections est celui de Bibliotheca-tholosana (cf.paragraphe « Quelques réalisations »). Lessources pour constituer le corpus sont trèsdiverses : la bibliothèque municipale de Tou-louse constitue le noyau,complété par de nom-breuses bibliothèques, dont la Bibliothèquenationale de France.Celle-ci a accepté de numé-riser certains documents qui seront accessiblessur le site de Bibliotheca-tholosana.Il est prévuque Gallica signale et créé un lien vers le site.Pour les autres bibliothèques, les ouvragesseront sans doute numérisés au SICD.Bien évidemment, d’autres partenariats,moins « intellectuels »,sont aussi essentiels,les partenariats financiers.C’est un domaineque nous devons développer, même s’il n’estpas toujours facile de faire rentrer ces projetsdans des cadres existants.

Quelques réalisations universitaires en lien avec le SICDLe SICD a participé à des travaux uni-versitaires au titre de la numérisation desdocuments et de l’expertise technique pourla mise en œuvre des corpus numériques.• Projet Bibliotheca-tholosanaversion provisoire http://www.bibliotheca-tholosana.fr/index.htmBibliotheca-tholosana propose, sur la ver-sion numérisée de fonds patrimoniauxlocaux, entre XVIe et XVIIIe siècle :- une édition scientifique en ligne, présen-tant simultanément, par un premier jeu defenêtres, un texte original – imprimé oumanuscrit –, sa transcription et/ou sa tra-duction, ainsi qu’une annotation critique ;un deuxième jeu de fenêtres, accessible àla demande, permet d’avoir accès àdiverses notices (biographiques, bibliogra-phiques...), index, etc.- une exploration contextuelle à deux degrés,grâce à des liens hypertexte, à l’intérieurmême du site Bibliotheca-tholosana, et àl’extérieur du site (pour l’heure principa-lement avec BNF-Gallica) :à partir du textede référence, on accédera aux textesnumérisés, ou aux représentations pictu-rales, qui entrent en relation avec lui (cor-respondants,personnages,ou œuvres cités,etc.) ; ainsi pourront être reconstitués lesréseaux culturels qui fondent cette pro-duction ; Bibliotheca-tholosana s’attacheà constituer un corpus,à explorer ses impli-cites et à corréler les données ; donc, au-delà de l’accès d’un large public à des textesméconnus, la démarche scientifique pour-suivie a pour objet de révéler les décen-

trements possibles du regard habituellementporté sur les textes, afin de mettre en pers-pective les problématiques culturelles desXVIe-XVIIe et XVIIIe siècles, et la complexitédes enjeux de la période.• Projet Horacehttp://www.univ-tlse2.fr/elire/horaceo-pera/index_prov.htmlObjectifs du projet Horace.L’ambition duprojet est de donner à lire le texte d’Horacetel que, souvent, les hommes de la Renais-sance le lisaient,i.e. accompagné de ses com-mentaires. La plupart des commentateursont commencé par faire cours sur l’œuvred’Horace et ont ensuite publié leur com-mentaire.On peut ainsi mesurer l’importancede l’héritage et du capital hérité : nombred’éditions humanistes collationnent lescommentaires des scholiastes anciens,notamment ceux d’Acron et Porphyrion, etleur ajoutent les commentaires humanistesqui eux-mêmes commentent leurs prédé-cesseurs.Quand Horace est cité par Érasme,dans ses Adages, ou par Budé, il l’est sou-vent avec les commentaires dont il a fait l’ob-jet.Il nous a donc semblé important de choi-sir une édition qui reflète ce travail destratification. Celle de Bâle de 1555,même si elle ne comprend pas les com-mentaires de Josse Bade auquel nous ren-verrons à l’occasion, présente l’avantaged’être très lisible, de donner à lire les com-mentaires d’Acron et de Porphyrion,et ceuxde Landino et donne également accès à ungrand nombre de remarques d’autres com-mentateurs.Sa composition en deux volumesest caractéristique de cette reconstitutionpar l’édition de deux âges du commentaireet de ces effets d’échos d’un commentateurà l’autre.

SICD-service numérisation Projet Horace (équipe Élire)

L’application Bibliotheca-tholosana et le projet Horace ont été mis en œuvre

par l’équipe Élire.

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Choix et méthode. Au-delà d’une simplenumérisation des éditions commentées, enmode image, nous avons choisi de traduirecertains de ces commentaires, de manièrequasi exhaustive à tire d’exemple pour la pre-mière ode,en premier lieu les commentairesd’Acron et Porphyrion, commentateurs del’Antiquité et de Landino,premier commen-tateur humaniste. Puis de Josse Bade et deDenis Lambin.L’édition en ligne permettantune mise en ligne progressive des traductions,nous ajouterons au fur et à mesure du tra-vail accompli des traductions complémen-taires. Notre but n’est pas de traduire tousles commentaires,ce qui serait fastidieux pourle traducteur comme pour le lecteur,mais dedonner une idée de la démarche.Choix du corpus.Nous avons choisi de tra-duire de manière privilégiée, pour commen-cer,des extraits des commentaires des odes.La réception de l’art poétique d’Horace a eneffet d’ores et déjà fait l’objet d’un travailcritique important et le rôle des odesHorace dans la réinvention du genre lyriqueà partir de la Renaissance nous a paru déter-minant. Il ne suffit peut-être pas en effet dedire qu’Horace est un nom et que le seul patro-nage de ses odes institue poète lyrique. Lescommentaires de ces odes nous ont paru denature à pouvoir éclairer la définition du genrelyrique,de la lyre française que les poètes s’ap-pliquent à refonder en France avec et avantla Pléiade.

PerspectivesSur le plan scientifique.De nouveaux corpusseront élaborés dans le cadre des travaux denumérisation par le biais de nouveaux par-tenariats, notamment avec les équipes derecherche des universités toulousaines ou avecd’autres bibliothèques ou institutions.Sur le plan technique.Une plate-forme d’ac-cès aux documents basée sur la technologieXML et les logiciels libres est en cours dedéveloppement.Cette plateforme s’appuie surl’outil SDX (Système documentaire XML),fédération d’outils fournissant un moteur derecherche et un générateur de pages XML,l’objectif étant de pouvoir interroger simul-tanément des éléments hétérogènes et dis-parates (texte intégral,images,liens URL…).L’application offre une possibilité d’indexa-tion à partir de plusieurs DTD.SDX consti-tue un outil de recherche pour les documents

XML quelle que soit leur structure, prenanten entrée les informations issues des plate-formes de production (OCR,XML,XML enri-chi…) et produisant en sortie des documentsXML compatibles avec les exigences des por-tails de diffusion.La plateforme permettra de rechercher lesouvrages par auteurs,par titres,par sujets ; ilsera possible d’accéder directement aux tablesdes matières, aux index, avec liens entre lestables et/ou index et les pages correspon-dantes… Le protocole OAI sera implémenté.

Anne BlandinNathalie Dauvois-Lavialle

Marielle MourancheFanny Népote-Desmarres

Les activités mentionnées dans l’article ci-contre réunissent donc différentes formations, spécialisations et implications…Anne Blandin, ingénieur d’études en documentation, coordonne le projet.Nathalie Dauvois-Lavialle est professeur delittérature française de la Renaissance àl’Université de Toulouse-Le Mirail.Marielle Mouranche, conservateur, est responsable des corpus.Fanny Népote-Desmarres est professeur delittérature française du XVIIe siècle à l’Université de Toulouse-Le Mirail.*Et Élisabeth Coulouma ([email protected]),conservateur, a rédigé la bibliographie desimpressions toulousaines du XVIIe siècle.

[email protected]� 05 34 45 61 53 ou 61 35 � 61 50� [email protected][email protected][email protected]

CocontractanceLe service interétablissements de coopération documentaire de Toulouse, rattaché à Toulouse-I,

concerne six établissements.

Henry Roussillon, président de l’université Toulouse-I – Sciences socialesMarie-Dominique Heusse, directrice du SCD

� 11 rue des Puits-creusés 31070 TOULOUSE CEDEX 07

Rémy Pech, président de l’université Toulouse-II – Toulouse-Le-MirailJean-Claude Annezer, directeur du SCD

� 5 allée Antonio-Machado 31058 TOULOUSE CEDEX 9

Jean-François Sautereau, président de l’université Toulouse-III – Paul-SabatierPierre Chourreu, directeur du SCD � 118 route de Narbonne TOULOUSE CEDEX 4

Gilbert Casamatta, président de l’Institut national polytechnique – INPCatherine Forestier, directrice du SCD

� BP 34038 - 6 allée Émile-Monso 31029 TOULOUSE CEDEX 4

Louis Castex, directeur de l’Institut national des sciences appliquées – INSAFrançoise Labrosse � BIB’INSA – 135 avenue de Rangueil 31077 TOULOUSE CEDEX 4

Jean-Louis Darréon,directeur du centre universitaire de formation et de recherche – ChampollionFlorence Lunardi � SCD – Place de Verdun 81012 ALBI CEDEX 9

Marie-Dominique Heusse, directrice du service interétablissements de coopération documentaireSICD ✆ 05 34 45 61 35 ou 34 ou 40� BP 7093 - 11 rue des Puits-Creusés 31070 TOULOUSE CEDEX 07

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La bibliothèque universitaire dessciences et techniques (BUST),héritièrede l’ancien fonds général constitué dès lacréation de la faculté des sciences en1838, est détentrice d’un fonds patrimo-nial d’ouvrages scientifiques dont les plusanciens datent de la fin du XVe siècle. Ilsconstituent une source essentielle pour laconnaissance de l’histoire des sciences.Le service commun de la documentationde l’université Bordeaux-I, afin de faireconnaître ce fonds et d’en faciliter laconsultation, et dans le cadre d’opérationsde valorisation du patrimoine soutenueset réalisées par le SICOD (Service inter-établissements de coopération documen-taire des universités de Bordeaux), a choiside numériser certains de ces ouvrages.Les six premiers*, disponibles sur le weben mode image (http://thesis.bu.u-bor-deaux1.fr/ouvrages/numerise.html), etque le lecteur peut feuilleter en ligne outélécharger sont des documents du XVIIIe

et du XIXe siècles, à dominante sciences bio-logiques et géologiques.Les titres à numé-riser ont été choisis par Pascal Duris, dulaboratoire Épistémé de l’universitéBordeaux-I. C’est également grâce à lui,et à Joëlle Ducos, du centre de recherchesphilosophiques sur la nature (CREPHI-NAT) de l’université Bordeaux-III, que leSCD a pu mener à bien et présenter, dansle cadre de la « Fête de la Science » et« Lire en fête », du 10 au 28 octobre2005, une exposition intitulée :D’Aristote à Einstein... des livres quiont marqué l’histoire des sciences.La mise en ligne des ouvrages numérisésa coïncidé avec l’inauguration de l’expo-sition, l’exemplaire conservé dans lefonds ancien de la BUST et la versionnumérisée de ces différents ouvrages étantprésentés conjointement.Les historiens dessciences, Joëlle Ducos et Pascal Duris, ontconvié, à cette occasion, les visiteurs à desparcours-conférences autour des textesessentiels ou fondateurs, témoignant del’évolution permanente des sciences.

Catherine EtienneCatherine Etienne est directrice du service commun de la documentationde Bordeaux-I.� [email protected] ✆ 05 40 00 89 91 � 05 56 37 56 36

De la numérisation en AquitaineNumérisation en histoire des sciences

*BERT, Paul. Leçons sur la physiologie comparée de la respiration. Paris, 1870LUC, Jean-André de. Lettres physiques et morales sur les montagnes . La Haye, 1778HOOKE, Robert. The Posthumous works. Londres, 1705LINNE, Carl von. Philosophia botanica. Vienne, 1763NEEDHAM, John Turberville. Nouvelles observation microscopiques. Paris, 1750SENEBIER, Jean. Physiologie végétale. Genève, an VIII (1800)

LINNÉ, Carl von. Philosophia botanica. Vienne, 1763Tab. VIIILa numérisation a été effectuée par la société Arkhênum.

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Feuilletez en ligne…

Robert HOOKEThe Posthumous Works réunit des mémoires inédits du physicien et astronome anglais Robert Hooke (1635-1703), notamment surla philosophie naturelle, la nature et les propriétés de la lumière, les comètes, les tremblements de terre. Ces Œuvres posthumes s’ou-vrent par une notice biographique de l’auteur et sont illustrées d’une vingtaine de planches. Membre éminent de la Royal Society deLondres, Hooke est le premier à observer au microscope des cellules végétales et à en donner une figure.

John Turberville NEEDHAM Membre lui aussi de la Royal Society, ami de Réaumur et de Buffon, l’abbé anglais John Turber-ville Needham (1713-1781) est un autre grand microscopiste. Il est surtout le premier à réaliserdes expériences pour tenter d’élucider la question de l’origine des infusoires (protozoaires microsco-piques) dont il décrit soigneusement les conditions dans son livre de 1750. Needham affirme qu’ilsnaissent par génération spontanée, point de vue matérialiste difficile à concilier avec les convictionsd’un homme d’Église pour qui Dieu est le seul à pouvoir créer la vie.

Carl von LINNÉLa Philosophia botanica du naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), dont la premièreédition date de 1751, expose par une suite d’aphorismes et dans un langage laconique caractéris-tiques de l’auteur les règles et dogmes auxquels doivent se plier les botanistes pour décrire, classeret nommer correctement les plantes. Linné est l’inventeur de la nomenclature binomiale des espècestoujours en usage aujourd’hui.

Jean-André de LUCLes Lettres du voyageur et naturaliste genevois Jean-André de Luc (ou Deluc) (1727-1817),adressées à la « Reine de la Grande Bretagne », sont son œuvre majeure. C’est là qu’il utilise pourla première fois le mot « géologie ». Deluc est l’un des premiers à comprendre l’importance des fos-siles en stratigraphie.

Jean SÉNEBIER Comme en témoigne son livre de 1800, le physiologiste suisse Jean Sénebier (1742-1809) a prin-cipalement travaillé sur la physiologie végétale. Il a notamment étudié l’effet de la lumière sur lesplantes. Il établit que l’émission d’oxygène en journée est commune à toutes les plantes vertes.

Paul BERTEnfin, le livre de Paul Bert (1833-1886), physiologiste et homme politique français – il estministre de l’Instruction publique à la fin de 1881 sous Gambetta –, contient la démonstration expé-rimentale que la respiration est un processus tissulaire, et même intracellulaire, et non pas sanguincomme le soutient son maître Claude Bernard. Tous les êtres vivants respirent, qu’ils aient ou non dusang. P. Duris

« Je questionne la science d’hier pour mieux comprendre celle d’aujourd’hui. » P. DurisPascal Duris est maître de conférences en épistémologie et histoire des sciences à l’université Bordeaux-I.

Recherche sur l’archéologie du livre scientifique :histoire d’un genre et élaboration d’une banque de donnéesLes exemplaires conservés à la BUST constituent un ensemble révélateur d’une culture scientifique ancienne, particulièrementprésente en Aquitaine. D’autres fonds importants existent, à la BM de Bordeaux et dans d’autres bibliothèques, mais leur disper-sion et leur caractère souvent méconnu empêchent d’en mesurer toute l’étendue dans une région où la vie scientifique, de Mon-taigne à Pierre Duhem, a été particulièrement vivante. De cette situation est née l’idée d’un projet de recherche sur l’archéologiedu livre scientifique qui s’accompagne d’un inventaire et d’une mise à disposition de ces fonds par la création d’une banque dedonnées. Il s’agit de dégager une définition du livre scientifique en montrant comment l’écriture de la science s’inscrit dans uncontexte épistémologique et intellectuel et en croisant des approches différentes – historiens et philosophes des sciences, litté-raires, philologues, linguistes, historiens du livre et spécialistes de la représentation. Ce projet, mené avec des enseignants-cher-cheurs de Bordeaux-III, Bordeaux-I, Paris-IV, Louvain-la-Neuve et de l’EPHE, et soutenu par la MSH d’Aquitaine, est conduiten collaboration avec l’École nationale des chartes, l’Observatoire de Paris et en partenariat avec le SCD de Bordeaux-I, la BMde Bordeaux et les archives municipales de Bordeaux. Entre 2007 et 2010, il doit permettre une réflexion commune entre cher-cheurs, partenaires des différentes bibliothèques, et techniciens chargés de la plateforme technologique pour élaborer la banquede données numérisées qui mette à la disposition des chercheurs des livres représentatifs de la culture scientifique de 1450 à1850. Les livres numérisés de la BUST en constitueront une base préliminaire, car le principe de sélection à l’origine de leurnumérisation est également celui du projet de recherche. J. Ducos

« Comment le Moyen Âge expliquait-il la pluie, le vent et l’arc-en-ciel ? » J. DucosJoëlle Ducos est professeur de langue et littérature médiévales à l’université Bordeaux-III.

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Jean SÉNEBIERBibliothèque publiqueet universitaire de GenèveCentre d’iconographie genevoise�[email protected]

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PERSÉE : un programme denumérisation et un portailopen source pour les SHS

Mission PatrimoineLe service interétablissements de coopé-ration documentaire des universités de Bor-deaux, chargé de la mission Patrimoine,a conduit une réflexion sur la numérisa-tion des ouvrages anciens.Définir une thématique, des publics, despartenariats avec les enseignants via lesquatre services communs de la docu-mentation, des outils de mise en ligne etdes solutions techniques ont été autantde questions qui se sont posées. Elles sem-blent maintenant résolues dans les choixici exposés. Une vitrine ayant pour filconducteur la documentation patrimonialebordelaise ou plus largement régionale apu très vite voir le jour. Parfois directe-ment liée à cette notion géographique(Fonds Brutails), elle peut aussi concer-ner la personnalité du donateur (membreinfluent de la société bordelaise, profes-seur éminent des universités ).Le service commun de la documentationde l’université Bordeaux-I travaille en col-laboration avec des enseignants impliquésdans le choix des ouvrages devant figurerdans la vitrine Aquitaine.À titre d’exemple,nous pouvons déjà mentionner, de Jean-Pierre Grateloup (1782-1862), l’Essai surla distribution géographique, orogra-phique et statistique des mollusques ter-restres et fluviatiles vivant dans ce dépar-tement, imprimé à Bordeaux en 1858. LeSCD de l’Université Victor-Ségalenconserve, dans la bibliothèque de l’UFRdes sports, les ouvrages d’un émériteconservateur à la société d’anthropologiede Bordeaux et du Sud-Ouest. Citons-endeux : Les Aliénés voyageurs : essaimédico-psychologique. – 1887 et L’Édu-cation physique : au point de vue histo-rique, scientifique, technique, critique, pra-tique et esthétique. – 1901.Le SCD de l’Université Michel-de-Mon-taigne offrira principalement deux fonds :le fonds Jean-Auguste-Brutails (1859-1926) en histoire de l’art (2 000 photo-graphies peu légendées de monumentsaquitains) et le Recueil des idiomes de larégion gasconne de 1895 – la parabole del’Enfant prodigue retranscrite dans les par-lers de 4444 communes des dix départe-ments de langue gasconne.Le fonds ancien juridique de Bordeaux-IVtrouve son origine dans le legs du baron Fré-

déric de Portal (1878). Ce legs est prin-cipalement constitué par la bibliothèque deson père, le baron Barthélémy.Ministre dela marine et des colonies, cette personna-lité bordelaise (cf. Cours Portal) a étéconseiller municipal et adjoint au maire deBordeaux.Outre des ouvrages de droit romain, d’his-toire religieuse ou des recueils de coutumes,on trouve de nombreux volumes et des pério-diques qui vont de 1787 à la fin du XIXe

siècle.Le public concerné par ce site est à la fois« grand public », et public spécialiséc’est-à-dire qu’il est destiné à l’usage deschercheurs,des enseignants et des étudiants.La nature scientifique des documents pré-sentés vise naturellement un public de cher-cheurs. Ils sont étroitement associés auchoix des documents et participent à la des-cription et à la mise en valeur de ces fonds.Les documents numérisés peuvent servird’appui pour les cours ; les étudiants aurontà leur disposition des matériaux autrefoispeu ou pas communicables.C’est le cas desmanuels de droit pour les étudiants de Bor-deaux-IV, manuels dont l’état interdisaittoute communication quotidienne. Demême les linguistes de Bordeaux-III et audelà (des étudiants espagnols en ont déjàfait la demande) pourront avoir accès auRecueil des idiomes de la région gasconne.Enfin, des expositions « grand public »seront possibles, mêlant éléments didac-tiques,photos et illustrations.Le fonds Bru-tails se prêterait tout particulièrement à cetexercice,alliant photographies et documentslocaux témoignant du passé régional de lafin du XIXe siècle.En conclusion , il faut souligner que la réa-lisation d’une « vitrine » constitue unepremière étape destinée avant tout à inté-resser le public des enseignant-chercheursde l’université , comme les instances cul-turelles de la Région, aux richesses conte-nues dans les bibliothèques universitaires.En même temps, cette première étape apour objet de constituer au sein duSICOD, une expertise en la matière et demettre en place une infrastructure au ser-vice des SCD de Bordeaux.

Pierre Chalve

[email protected]✆ 05 56 84 86 89 � 86 96

La direction de l'enseignement supé-rieur, dans le cadre de sa mission de défi-

nition et de mise en œuvre d’une politique dedéveloppement et de valorisation de l’infor-mation scientifique et technique, a lancé enmars 2003 un appel d’offres pour sélection-ner un établissement public qui prendrait encharge la réalisation et la gestion d’un por-tail de diffusion de revues scientifiques enSHS – sciences humaines et sociales. Lanumérisation et la mise en ligne d’un tel corpusrépondent à un triple objectif de valorisationdes publications scientifiques en langue fran-çaise,de promotion de l’accès libre aux résul-tats de la recherche et au patrimoine scien-tifique et de mise à disposition de lacommunauté scientifique d’un outil derecherche et de consultation. Le projet pré-senté par le consortium d’établissementsregroupant l’Université Lumière, la Maisonde l’Orient et de la Méditerranée et l’Universitéde Nice-Sophia Antipolis,a été retenu.* Cettesélection a inauguré une période de 14 moisde développements et le traitement de septrevues « pionnières ». L’une des ambitionsde PERSÉE,au-delà de la numérisation descollections imprimées de revues scientifiqueset de leur diffusion en ligne, est d’offrir desservices et des outils permettant une exploi-tation riche des documents sans que l’in-ternaute ne perçoive de rupture notableavec ce qui lui est proposé pour l’éditioncourante. Ce souhait d’assurer une qualitéde consultation et de services comparable àcelle existant pour les portails d’édition cou-rante s’accompagne d’une volonté de garan-tir l’interopérabilité avec les autres projets dumême type et de mettre en œuvre des solu-tions technologiques capables de supporter desévolutions à venir. La première phase deconception et de réalisation s’est achevée en

Christine Girard, directrice du service interétablissements de coopération documentaireSICD � [email protected] � http://www.sicod.u-bordeaux.fr/ ✆ 05 56 84 86 86 � 4 avenue des Arts 33607 PESSAC

.../... De la numérisation en Aquitaine

PERSÉE est un programme denumérisation et de publication électronique de revues scientifiquesen sciences humaines et sociales de langue française initié par leministère de l’éducation nationale,de l’enseignement supérieur et de la recherche, et réalisé par desétablissements publics.http://www.persee.fr

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janvier 2005 avec l’ouverture au public du por-tail PERSÉE et le début d’une nouvelle phased’enrichissement du contenu diffusé des fonc-tionnalités d’utilisation du corpus numérisé.

Un accès ouvert à l’information scientifiqueLe portail PERSÉE a été conçu en confor-mité avec les attentes des chercheurs français.Il offre un accès libre et gratuit à l’ensembledes collections numérisées dans une logiquede diffusion non exclusive et dans le respectdu droit des auteurs dont l’accord est indivi-duellement requis.L’éditeur ou le diffuseur de la revue peut déter-miner une période d’une durée maximale decinq années pendant laquelle les numéros nesont pas librement diffusés sur l’internet.Cettepériode de non diffusion est un moyen de garan-tir la commercialisation des numéros les plusrécents et de préserver l’équilibre économiquedes revues.

Technologies libres et respect des normes et des standardsDans une même logique d’ouverture,les solu-tions technologiques retenues reposent surdes normes et des standards ouverts. En2006, le résultat des développements infor-matiques effectués sera disponible et docu-menté, sous licence open source.PERSÉE repose sur un certain nombre denormes et de standards qui garantissent uneutilisation optimale du site web par tout inter-naute, l’interopérabilité du portail et des pos-sibilités étendues de mutualisaton avecd’autres outils du même domaine :• XML constitue le pivot du programmePERSÉE ;• les recommandations du W3C sont res-pectées ;• les bibliothèques peuvent intégrer à leurcatalogue des références bibliographiques dePERSÉE grâce à la norme Z39.50 ;• enfin, le portail PERSÉE peut être« moissonné » par toute organisation res-pectant le protocole OAI PMH.D’un point de vue documentaire, le schémaMETS, les formats bibliographiques MARCet MODS et le jeu de métadonnées DC etle schéma Érudit article ont été retenus pourdécrire les différents niveaux de granularité

des revues que sont la collection, le numéroet l’article.** La collection de chaque revueest une entité décrite et présentée en tantque telle ; elle englobe des numéros ayantune cohérence éditoriale propre et com-prenant des unités documentaires – édito-rial,article,compte rendu,note critique.L’article identifié,décrit et pouvant être struc-turé et finement documenté, constituel’unité documentaire de base du portailPERSÉE.

Un outil pour les chercheursEn rupture avec une vision muséographiquede la mise en ligne de corpus patrimoniaux,PERSÉE offre un ensemble d’outils d’ex-ploitation et de réappropriation des contenusnumérisés qui permet de pallier la contrainteinitiale imposée par le support imprimé et lanumérisation en mode image. Sur le portailPERSÉE, les utilisateurs disposent d’outils leurpermettant de naviguer dans les collections derevues, d’accéder au sommaire et à la tabledes matières numériques de tous les numéros,d’accéder au fac-similé de la revue, derechercher un item particulier,d’utiliser le modetexte à des fins de citation et d’obtenir des réfé-rences bibliographiques précises (titre,auteur,année, volume, numéro, pagination, typed’unité documentaire et conditions d’accès autexte intégral).L’outil de recherche permet d’ef-fectuer des requêtes plus ou moins complexes,sur le texte intégral du corpus (issu d’un logi-ciel de reconnaissance optique de caractères)ou sur les métadonnées qui sont associées àla collection d’une revue,à un numéro et enfinà un article.Tous les utilisateurs ont la possi-bilité de télécharger, en format PDF, sur leur

poste de travail les documents qui les intéressentet de les imprimer.Le terme « portail » est usité dans la mesureoù PERSÉE fédère l’accès à un bouquet derevues qui ont fait l’objet d’une sélection etrépondent à un certain nombre critères denature éditoriale et scientifique.PERSÉE estdoté d’un comité de suivi,présidé par le repré-sentant du Ministère de l’éducation nationale,de l’enseignement supérieur et de la recherche.Il est composé,à parité,de membres de troiscollèges rassemblant des représentants des ins-titutions et des établissements publics associésà la réalisation et au développement dePERSÉE,des scientifiques,des directeurs depublications en sciences humaines et socialeset des éditeurs,et des experts choisis pour leurscompétences scientifiques,techniques ou juri-diques sur les problématiques de diffusion etde publication électroniques de revues. Cecomité de suivi a entre autres pour missionsde veiller au respect des orientations scienti-fiques de PERSÉE et de se prononcer sur lesdemandes de partenariat émanant de revues,d’éditeurs et de diffuseurs. Outre l’offre d’unaccès fédéré et de fonctionnalités de naviga-tion et de recherche dans les corpus de revues,PERSÉE est un portail car il offre des ser-vices spécifiques destinés à des utilisateurs quiont choisi de s’authentifier. Les utilisateursauthentifiés bénéficient d’outils permettant desauvegarder d’une session à l’autre lesrequêtes qui ont pu être lancées et les docu-ments consultés et d’être alertés par courrierélectronique de la diffusion via PERSÉE denouveaux documents correspondant à leurscentres d’intérêt.Enfin,des outils comme lesforums permettent d’initier des communautésde lecteurs et de lecture…

Fac-similé d’un article faisant apparaître les termes recherchés

Cf. Revue L’Homme, Éditions del’EHESS-Portail Persée

www.persee.fr

…/…

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Une logique de collaboration et un impératif de diffusionLe modèle PERSÉE se distingue d’une simpleprestation de service reposant sur une exter-nalisation de toutes les tâches de la rédac-tion de la revue vers l’équipe PERSÉE. Ilrepose sur un principe fondamental de coopé-ration et d’échange, les parties prenantesintervenant en fonction de leurs compétencesrespectives.Les revues,acteur essentiel duprogramme,décident de la description intel-lectuelle de la publication, participent à laproduction des données et les valident avantleur mise en ligne.Elles prennent égalementen charge les demandes d’autorisation de dif-fusion adressées à leurs auteurs ; quant àl’équipe PERSÉE,elle assure l’expertise tech-nique, la numérisation et la publication élec-tronique des collections imprimées. Desaccords de coopération sont en cours avecles principaux portails francophones assu-rant la diffusion de la production courantede revues scientifiques en sciences humaineset sociales – revues.org, CENS, CAIRN,Armand Colin.L’objectif est d’offrir aux lec-teurs une continuité dans la consultation desfonds lorsque la partie patrimoniale de larevue est disponible sur PERSÉE et que lapartie courante est accessible sur un autresite en utilisant le protocole OAI.

Actuellement, les internautes peuvent accé-der sur PERSÉE à plus de 25 000 docu-ments,dont 8 200 articles scientifiques.L’objectif est de multiplier les points d’ac-cès afin d’assurer la plus grande diffusion decette information scientifique sur le réseau.L’indexation par les moteurs de recherchede type Google Scholar est une premièreétape qui sera complétée, en 2006, par desliens avec les bases de données bibliogra-phiques d’éditeurs privés. La conformité auprotocole OAI-PMH constitue le meilleur vec-teur de diffusion avec la propagation desmétadonnées. PERSÉE est notamment« moissonné » par le portail du Sudoc (Sys-tème universitaire de documentation) et parOAIster** qui « moissonne » plus de 400archives à travers le monde.

Nathalie Fargier� [email protected]� 04 78 69 74 71 ou 70 00Programme Persée � Université Lyon-II 86 rue Pasteur 69365 LYON CEDEX 07

* L’université Lyon-II s’est donné le nom des FrèresLumière, la Maison de l’Orient et de la Médi-terranée, celui de Jean Pouilloux et l’universitéde Nice s’est adjoint celui de Sophia Antipolis.

**METSMetadata Encoding and Transmission Standard,http://www.loc.gov/standards/mets/MARCUnimarc, http://www.ifla.org/VI/8/up.htm etMarc21, http://www.loc.gov/marc/MODSMetadata Object Description Schema,http://www.loc.gov/standards/mods/DCDublin Core, http://dublincore.org/OAIsterhttp://oaister.umdl.umich.edu/o/oaister/

.../... Persée

Les partenairesLe Ministère de l’éducation nationale, del‘enseignement supérieur et de la recherche(MENESR), à travers la direction del‘enseignement supérieur en concertation avecla direction de la recherche et la directionde la technologie, finance et coordonne leprojet ; il assure le suivi du développementdu portail.PERSÉE est doté d’un comité de suivi, pré-sidé par le représentant du MENESR. Il estcomposé, à parité, de membres de trois col-lèges.Le consortium d’établissements regroupel’Université Lumière, la Maison de l’Orientet de la Méditerranée et l’Université de Nice-Sophia Antipolis ; conduit par Lyon-II, ilassure les développements technologiques liésà la plate-forme de production et au portailde diffusion, la gestion des outils dévelop-pés, la numérisation des collections et l’or-ganisation du traitement des revues enconcertation avec ces dernières.Le CINES – Centre informatique nationalde l’enseignement supérieur – assure la dif-fusion et l’archivage pérenne des collections.

Les revuesRevues actuellement disponibles sur le portail PERSÉE

Annales, histoire, sciences sociales, Éditions de l’EHESSAnnales de géographie, Armand Colin

Archives de sciences sociales des religions, Éditions de l’EHESSBibliothèque de l’École des chartes, Société de l’Écoles des chartes

L’Homme, Éditions de l’EHESSMatériaux pour l’histoire de notre temps,Association des amis de la BDIC et du Musée

Mélanges, Éditions de l’École française de RomeRevue de l’art, CNRS - périodique jusqu’en 2004

Revue économique, Presses de Sciences PoRevue française de science politique, Presses de Sciences Po

Revue internationale de droit comparé, Société de législation comparéeVingtième siècle, Presses de Sciences Po

Revues qui vont intégrer le portail PERSÉEActes de la recherche en sciences sociales, Éditions du SeuilAnnée psychologique, PUF - jusqu’en 2005Bulletin de correspondance hellénique, Éditions de l’École française d’AthènesCahiers d’études africaines, Éditions de l’EHESSCahiers du monde russe, Éditions de l’EHESSCritique internationale, Presses de Sciences PoLangages, Armand ColinLangue française, Armand ColinPolitique étrangère, IFRI / Armand ColinPolitix, Armand ColinRevue de l’OFCE, Presses de Sciences PoRevue d’économie industrielle, Éditions techniques et économiquesRevue du Louvre, Réunion des musées nationauxRomantisme, Armand Colin

BDIC - Bibliothèque de documentation internationale contemporaineCENS - Centre d’édition numérique scientifique du CNRSEHESS - École des hautes études en sciences sociales

Cf. www.persee.fr

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Menacées par l'usure du temps, lesarchives de l'INA font l’objet d’un

ambitieux plan de sauvegarde depuis2001. Depuis 2000 on sait que la duréede vie des supports vidéo est estiméeaujourd’hui à cinq ans et celle des sup-ports film et radio à dix ans. De plus, àla dégradation physicochimique dessupports analogiques, s’ajoute égalementl’obsolescence des équipements de lec-ture. URGENCE !Pour ses lecteurs, Arabesques a contactéJean-Marc Bordes, directeur généraldélégué de l’INA chargé du pôle patri-moine et de la direction de la rechercheet de l’expérimentation. Il a bien voulurevenir sur le projet de migration desdonnées de l’analogique vers le numé-rique appelé Plan de sauvegarde et denumérisation - PSN.

Avant tout, Jean-Marc Bordes insiste surle fait qu’il ne s’agit pas de restaura-tion mais bien de sauvetage d’archives.« On restaure un programme lors-qu’on souhaite améliorer la qualité del’enregistrement (suppression des rayuresd’un film, des parasites d’un enregis-trement sonore, reconstitution d’imagesou de sons manquants) en vue d’une édi-tion sonore ou vidéo, ou de la rediffu-sion d’une fiction. C’est une opérationcoûteuse, car très minutieuse, qui estengagée dans la perspective d’une

exploitation commerciale. En revanche,la sauvegarde est une opération systé-matique d’une nature quasi industrielle »L’objectif est clair, toutes les archivesmenacées seront sauvegardées, les docu-ments en danger immédiat seront trai-tés prioritairement.

L’échéancier est annoncé.Fin 2004, 22 % du fonds menacé estsauvé soit 181 000 heures d’archives.Fin 2009, 52 % du fonds menacé serasauvé soit 433 000 heures d’archives.Fin 2015, 100 % du fonds menacé serasauvé soit 835 000 heures d’archives.

Au cours de cette numérisation, lesarchives menacées sont systématique-ment visionnées ce qui permet, à terme,le contrôle des données de catalogageet de description des contenus, leur enri-chissement par les documentalistes del’INA et des découvertes de documentsrares ou inédits.Le travail entrepris alimente les basesde données de l’INA pour la recherchedocumentaire. Plus de cinq millions denotices documentaires sont aujourd’huidisponibles qui décrivent les fonds,nationaux et régionaux , propriété del’INA.

L’INA numérise et valorise ses collectionsConstat alarmant en 1999 : 80 % des archives de l'INA sont menacées de disparition d'ici 20 ansObjectif ambitieux en 2004 : 100 % des archives de l'INA seront sauvegardées en 2015

L’INA en bref

Statut L’Institut national de l’audiovisuel est un établissement public à caractère industriel et commercial(EPIC), créé par la réforme de l’audiovisuel menée en 1974 et mis en place le 6 janvier 1975.

Missions -La conservation du patrimoine audiovisuel national-L’exploitation et la mise à disposition de ce patrimoine-L’accompagnement des évolutions du secteur audiovisuel à travers ses activités de recherche, de pro-duction et de formation

Budget et personnel 103 M€ et 945 personnes Dépôt légal Loi du 20 juin 1992

L’INA a pour mission le dépôt légal des programmes radiodiffusés et télédiffusés.Collections 2 500 000 heures d’archives composées des émissions des radios nationales et privées, chaînes de

télévision publiques et privées, hertziennes, câblées et satellitesINA : 1re banque mondiale d’images numérisées.

Inathèque 1995 : création de l’Inathèque de France1998 : l’inathèque ouvre son centre de consultation à la BNF

INA – Salle de consultation à la BNF Copyright INA avril 2002 – Photo : J-M. Briardhttp://www.ina.fr/presse/phototheque/photos/ina/BnF_consultation03.jpg

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En fait, le Plan de sauvegarde et denumérisation des archives a pour effetd’accélérer et de développer l’accessi-bilité des archives grâce au numérique.Fin 2005 ce sont déjà 250 000 heuresde vidéo qui sont disponibles en consul-tation et visionnage pour les profes-sionnels (producteurs, chaînes de TV,etc.) sur Internet à travers le servicewww.inamedia.com.De plus, avec l’attribution à l’INA dudépôt légal des programmes radiodif-fusés et télédiffusés, un champ nouveaude diffusion a été ouvert en direction despublics scientifiques, chercheurs et uni-versitaires.En 1998, l’Inathèque a ouvert uncentre de consultation à la Bibliothèquenationale de France et doit ouvrir sixnouvelles implantations équivalentes enrégion afin de rendre la mémoire acces-sible pour le grand public d’ici 2009.La question de la pérennité des nouveauxproduits créés par la numérisation s’estbien évidemment posée. Jean-MarcBordes précise que le format Mpeg s’estimposé, Mpeg1 pour le visionnage,Mpeg2 pour la qualité broadcast ; lesoutils utilisés sont des encodeurs Mpegalimentés par cinq robots de la marqueFlexiCard.On le voit, l’INA historiquement desti-née aux diffuseurs et producteurs pro-fessionnels de l’audiovisuel a considé-rablement valorisé ses fonds et les rendprogressivement accessibles au grandpublic. La numérisation, la réindexationdes documents ont créé de la valeur ajou-tée qui permet à l’INA de passer d’unstatut de grand musée de la mémoire àcelui d’un lieu de référence vivant etriche.

Propos recueillis par Josiane Faïta-Hugues� [email protected]

Jean-Marc Bordes, directeur généraldélégué de l’INAINA � http://www.ina.fr� 01 49 83 26 68 � 25 90� 4 avenue de l’Europe 94366 BRY-SUR-MARNE

Le projet de système d’informationdocumentaire de l’université de

Reims – Champagne-Ardenne –, l’URCA,a été inauguré en février 2005. Le por-tail documentaire est devenu une pierrede l’édifice numérique de l’université etdes nouveaux services proposés auxenseignants-chercheurs et aux étudiants.Ce projet a été réalisé dans le cadre ducontrat quadriennal État-Université 2004-2007. Il est toujours l’objet de dévelop-pements nouveaux et s’enrichira encoreà l’avenir de nouvelles fonctionnalités. Ils’est notamment intégré dans le nouveausite institutionnel de l’université ouvert endécembre 2005 et dans le bureau virtuelde l’étudiant en janvier 2006. Ce bureauvirtuel, réalisé au sein du consortium d’uni-versités UNIRE (Universités numé-riques interrégionales de l’Est) permetaussi un accès en ligne d’actualités per-sonnalisées, au dossier de scolarité, auxnotes, au calendrier des examens, à descours en ligne. L’objectif recherché pourla partie documentaire est d’offrir un dis-positif simple à nos usagers pour l’accèsà l’ensemble de la documentation dispo-nible au service commun de la documen-tation quel que soit son support. Il offreégalement aux enseignants-chercheurs etaux doctorants la possibilité de diffusersous forme électronique leurs travauxscientifiques.Ce portail propose égalementde nouveaux services en ligne permettantune meilleure communication à distanceavec nos lecteurs : suggestions d’acqui-sition et demandes de prêts entre biblio-thèques sont maintenant gérées en partiepar ce canal. Il nous permet également demettre en ligne des parcours documen-taires illustrant des thématiques étudiées,par exemple lors des conférences des« Jeudis de la Science » organisées parla bibliothèque de sciences.

Recherche numérisation en espérantLe portail permet d’accéder en ligne à l’in-tégralité du catalogue avec des optionsavancées de recherche ; il s’ouvre égale-ment vers les ressources électroniques.Cesdernières recherches peuvent s’effectuerde trois façons : par titre de revue, par

sujet ou par plan de classement. Ilpermet de prendre connaissance desnouveautés des tests en cours et de faci-liter la présentation et la valorisation denotre politique documentaire en lamatière. Un mode de recherche multi-source permet également d’effectuer desrecherches simultanées sur plusieurssources : bases de données, ressourcesinternes du SCD et ressources externes.Un des points forts du portail est d’avoirmis à la disposition de notre communautéuniversitaire une base de gestion élec-tronique de documents et de permettred’offrir un outil simple de diffusion et devalorisation. Le conseil scientifique del’URCA a voté à l’unanimité en mai 2004la charte de diffusion électronique desthèses et cette décision a été confirméepar le conseil d’administration le 5 juillet2004. Dès cette date, nous avons reçuquelques thèses sous forme numérique etdepuis mars 2005,64 thèses ont été misesen ligne. Un moteur de recherche perfor-mant permet également de rechercher surle texte intégral du document. Le circuiten local est maintenant bien ancré dansles habitudes des deux écoles doctoralesde l’université.Une formation pour les doc-torants a été organisée par les bibliothé-caires et conservateurs du SCD. Elle leurpermet de s’approprier cette forme depublication dès le début de leur thèse. LeSCD souhaite bien sûr exporter l’ensemblede ces documents (fichiers et métadon-nées) dans STAR et en assurer ainsi unemeilleure diffusion et un archivagepérenne.

Les presses universitaires en ligneCette fonctionnalité nous a permis éga-lement de proposer aux enseignants-cher-cheurs une base permettant de diffuserleurs propres documents ou productions.C’est ainsi que la revue Imaginaires,éditée par les Presses universitaires deReims depuis 1996 à raison d’un numéroannuel a été mise en ligne en collabora-tion avec le directeur de la publication,une professeure de littérature anglaise etle centre de recherche interdisciplinairessur les langues, les littératures, la lecture

Un moyen d’intégration !Numériser et Unire

.../... L’INA numérise et valorise ses collections

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et l’élaboration de la pensée. En colla-boration avec le centre de recherche surl’histoire et études des mouvements étu-diants, s’élabore une maquette pour la dif-fusion de la revue T.HEME qui diffuserales résultats des travaux des chercheurset doctorants de ce centre de recherche.Une charte de diffusion respectant lesdroits d’auteur a été mise en ligne etencadre la diffusion de ces documents.Cette base permet également la diffusiondu BUlletin, lettre d’information duSCD à l’usage de ses lecteurs ainsi queses rapports d’activité. Ce module permetégalement de diffuser en ligne les annalesd’examen de l’UFR de droit et sciencespolitiques jusque là uniquement consul-tables sur place et sur format papier.

Hydrologie et technologieNumériser le fonds ancien de l’École demédecine de Reims vise à valoriser unepartie du patrimoine écrit régional spécialiséen médecine en donnant accès au texte inté-gral d’un certain nombre d’ouvrages sélec-tionnés parmi les collections de la biblio-thèque universitaire de Reims et de labibliothèque municipale de Reims – Biblio-thèque Carnegie. La mise en ligne de cepatrimoine aura pour avantage de ras-

sembler virtuellement des collections quel’histoire a séparées et de restaurer ainsileur unité thématique et intellectuelle. Letravail est en cours. Il s’est agit dans unpremier temps de trouver une thématiquecommune aux deux collections susceptiblede rassembler un corpus d’ouvrages inté-ressant un large public et complémentairedes travaux de numérisation déjà achevés,notamment par la BIUM dans Medic@ oupar la BNF dans Gallica. La thématiqueretenue sera celle des eaux minérales ; lecorpus comporte des études hydrologiquessur les cours d’eaux de la région mais aussides travaux de médecins champardennais.En collaboration avec l’université de tech-nologie de Troyes et dans le cadre d’ap-pel à projets de la région Champagne-Ardenne, le SCD développe une réflexionet une étude de faisabilité de façon à pro-poser à nos étudiants respectifs un guichetde référence en ligne de type « Interrogerun bibliothécaire ». Les questions serontpartagées entre nos deux établissements sur

les thématiques et disciplines respectivementenseignées dans l’une ou l’autre.Le guicheten ligne, accessible à partir des portailsdocumentaires des deux universités per-mettra aux différents utilisateurs de poserleurs questions de recherche documentaireet d’y voir très rapidement une réponse. Ilne s’agit pas pour les bibliothécaires dedonner des réponses précises mais desconseils d’orientation, des parcours docu-mentaires, des pistes bibliographiques cor-respondant pleinement à leurs missions età leurs fonds. Il pourra également êtredonnés des conseils de réorientation versd’autres services ou d’autres établissements.C’est la continuité du traditionnel servicede référence,sous une forme actuelle et plusen rapport avec les usages des utilisateurs.Le portail nous ouvre bien des chemins versle travail en réseau et à distance. Il faci-lite de façon évidente notre intégrationdans l’université et nous permet vraimentde valoriser nos collections.

Carine Elbekri-Dinoird

Gérard Mary, président de l’université de Reims – Champagne-ArdenneCarine Elbekri-Dinoird, directrice du service commun de la documentationSCD � 03 26 91 39 28 � 39 30� Campus Croix-Rouge – Avenue François-Mauriac 51095 REIMS CEDEX

À l’URCA en 2006L’Université de Reims-Champagne-Ardenne, ce sont 21 000 étudiants et 1 200 enseignants-chercheurs sur trois campus et des délocalisationsen région à Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières et Troyes.Les quatre sections du SCD1. Droit et lettres – Bibliothèque Robert-de-Sorbon*2. Santé3. Sciences exactes et STAPS4. Une antenne délocalisée intégrée dans la médiathèque de TroyesL’URCA bénéficiera d’une nouvelle bibliothèque sur le campus Croix-Rouge, qui compte10 000 étudiants répartis en trois UFR, de droit, desciences économiques et de lettres et sciences humaines. Cette bibliothèque de 9 000 m2, construite selon la démarche HQE (Haute qualitéenvironnementale) et intégrant les nouvelles technologies de l’information et de la communication proposera à ses lecteurs 1 000 places assisesdont 175 équipées de postes multimédias, 500 prises réseaux et électrique ainsi que 4 bornes WIFI – Cabinet d’architectes Les ateliers Chabannede Lyon. Cette ouverture sera la consécration de plusieurs années de réflexion sur l’organisation d’une bibliothèque, d’un dialogue constant avecles architectes et la maîtrise d’ouvrage (Région Champagne-Ardenne). Ce nouvel équipement nous aura permis de mettre en œuvre une véritableréflexion sur l’organisation des collections et l’accueil du public. Le déménagement s’effectuera entre juin et septembre 2006.

*Robert de Sorbon (1201-1274). Né dans les Ardennes, chanoine de Cambrai, puis chapelain de saint Louis, Robert de Sorbon est l’auteurde plusieurs traités, parmi lesquels De consciencia, De confessione, De matrimonio. Et chacun sait qu’il est le «fondateur d’un collège qui(était devenu), en un clin de ciboire, tribunal ecclésiastique… » Cf. Chronique de Francis Marmande, Le Monde, 16.3.2006

Bandeau du portail documentaire de l’URCA � www.univ-reims.fr/BU

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Pleins feux sur… la FMSHEntre aujourd’hui et demain : la bibliothèque de la Fondation Maison des sciences de l’homme

En se plaçant d’un point de vue enquelque sorte génétique,on aurait envie

de dire que la bibliothèque de la FMSH aun statut particulier qui s’inscrit dans laconception de l’agencement des espaces del’immeuble du 54 boulevard Raspail où elleest implantée. En effet, suivant la volontéde son géniteur,l’immeuble de verre qui abritela Fondation a été conçu autour de « l’ou-vrage ».Plus précisément, sa morphologieagence,plateau par plateau,des cellules deproduction de pensée – des bureaux et dessalles de réunion pour chercheurs – au pour-tour d’un espace central de traitement et demise à disposition d’ouvrages et de revues– la bibliothèque – verticalement relié pardes monte-charges avec des magasins-réserves installés en sous-sols où sont stoc-kés la plupart des documents. Ainsi conçu,cet ensemble était destiné à combiner à tra-vers une association fonctionnelle entre ver-ticalité et horizontalité, les exigences ges-tionnaires d’une mutualisation des fondsdocumentaires avec la volonté des chercheursde disposer, au plus près, des fonds spécia-lisés correspondant à leurs activités. L’ou-vrage – livre ou revue – était considérécomme le principal outil de travail du cher-cheur en SHS,l’attractivité de la bibliothèqueétant déterminée par la richesse et l’acces-sibilité de son fonds. Dès lors, la questionprincipale qui se posait à une « Maison »exclusivement vouée à la recherche, qui sevoulait pluridisciplinaire et ouverte sur la glo-balité du monde, était celle de ses moyens– moyens financiers pour acquérir lesouvrages, moyens humains pour les traiteret les mettre à disposition –, au regard deses ambitions.Face à cette contrainte budgétaire et touten essayant de la desserrer en augmentantses dotations et en cherchant à réduire lecoût de ses acquisitions, la Fondation a clas-siquement recherché une certaine spéciali-sation de son fonds documentaire de façonà disposer d’une « richesse » – à défautd’une excellence – dans des domaines plusspécifiques,et une organisation « efficace »de la gestion de ce fonds. Ainsi s’expliquela trajectoire de la bibliothèque qui s’inscritdans une perspective continuelle de « rationalisation » de son activité à traversses politiques d’acquisition d’ouvrages etd’abonnement à des revues,mais aussi à tra-

vers sa politique d’informatisation et d’in-corporation dans des réseaux, la dernièreétape en la matière étant son entrée dansle SUDOC en juin 2006.Toutefois, aujourd’hui, il n’y a pas besoind’être un grand clerc,pour se rendre compteque cette bibliothèque, comme toutes lesautres bibliothèques et en particulier lesbibliothèques universitaires de rechercheautant que d’enseignement, se trouveconfrontée à une nouvelle situation qui vaintroduire une inflexion plus ou moins vio-lente dans sa trajectoire.De façon assez pro-saïque, cette inflexion sera liée à la néces-sité, face à l’augmentation des coûtsd’acquisition des ouvrages et surtout desrevues internationales au regard de l’évo-lution de ses ressources budgétaires,de pro-céder à une amplification des processus de« rationalisation » des acquisitions suivantune véritable logique de campus interéta-blissements implantés dans une même zonegéographique.Mais, surtout, cette inflexion découlera dela numérisation généralisée des processusde production des connaissances et du déve-loppement à venir du multimédia.Pour cesprochaines années, le principal problème quiest ainsi posé collectivement aux biblio-thèques est celui de la place que gardera lesupport papier dans la chaîne de productionet de consignation des connaissances,au côtédes supports numériques, le problème,pour chaque bibliothèque singulière, étantde définir une stratégie qui lui soit propre.En effet,alors que la notion de bibliothèquevirtuelle était avancée depuis longtemps pourdésigner une accessibilité aux supports dela connaissance à travers l’internet et les sitesweb,alors qu’étaient expérimentés avec plusou moins de succès des « e-books » et quecommençaient à apparaître des revues scien-tifiques électroniques téléchargeables au-delàdes publications « off line » sur cédérom,la situation a brusquement évolué avec l’ini-tiative annoncée par Google. Il est signifi-catif que la réplique ne s’est pas faite sousla forme d’une incrédulité vis-à-vis de la fai-sabilité du projet, mais sous la forme del’émergence de contre-projets, expressiond’un refus d’une domination, soit par unconcurrent,comme pour Microsoft,soit parune entreprises privée étrangère,comme pourle président de la BNF qui milite pour une

contre-offensive publique européenne. Leshostilités au projet sont plus liées à des ques-tions de droit de propriété,de droit d’auteur,de « business model », de pouvoir et d’in-dépendance… ou de choix de moteur derecherche,qu’à des questions d’intérêt et decapacité à réaliser le projet.La question n’estdonc plus de savoir si ce projet se fera,maisdans quelles conditions il se fera. En effet,pour la France seule qui n’est pas particu-lièrement en avance dans ce domaine, onconnaît les éditions en ligne de revues.org,on connaît le projet en cours de démarragedu portail commun de publications scienti-fiques basé sur la plateforme HAL et déve-loppé par le CCSD*, on connaît desmoteurs de recherche comme Électre ouQuaero ;enfin,on connaît le développementde Gallica sur le site de la BNF.Compte tenu des orientations de la Fonda-tion Maison des sciences de l’homme quivisent à favoriser le développement « d’unespace numérique de travail pour les cher-cheurs »,qui toucheront aussi bien ses acti-vités de recherche et développement qued’édition et de diffusion,et qui intéresserontle multimédia, la bibliothèque devrait pou-voir constituer un lieu d’expérimentation tantà travers ses équipements,qu’à travers l’amé-nagement de ses espaces physiques ou qu’àtravers l’organisation des services suscep-tibles d’être offerts aux chercheurs. Il luifaudra donc déterminer à terme,l’importancedes fonds dont elle voudra – ou devra – dis-poser en propre et qui seront consultablesen local. Elle devra définir la place qu’ellefera aux possibilités d’accéder à des publi-cations en ligne dans ses salles de lectureet d’éditer sur place les pages qui serontdemandées. Mais elle devra aussi préciserla place qu’elle sera susceptible de faire,aucoté des publications traditionnelles, à dessupports multimédias. Elle devra, enfin,penser les services d’accompagnementqu’elle souhaitera offrir aux chercheurs,cesservices pouvant se limiter à ses visiteurs enlocal,ou aller,par exemple, jusqu’à une assis-tance en ligne pour des chercheurs inscritsà la bibliothèque et ne s’y trouvant pas.On voit donc que s’ouvre,à ce type de biblio-thèque,une grande variété de perspectivesqui,en fonction des options qui seront prises,pourront déboucher dans des délais relati-vement courts – par exemple aux échéances

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de 2010 – sur des modifications profondesde configuration, de nature d’activité et,d’une certaine façon, de profil de métiers.Il en résulte que le personnel de la biblio-thèque,en coopération avec les chercheurs,développeurs d’outils et utilisateurs, seraamené à conduire des réflexions en ce sens.On ne peut que souhaiter qu’elles soientmenées en collaboration avec d’autres…

Alain d’Iribarne* HAL - Hyper article en ligneCCSD - Centre pour la communication scientifiquedirecte

De Braudel à Babylone. Créée au début des années soixante, installée depuis 1970 au 54 boulevard Raspail, dans le 6e

arrondissement de Paris, la bibliothèque de la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH) se veut, comme le souhaitait son ini-tiateur, Fernand Braudel, attentive aux besoins et aux évolutions de la communauté scientifique, un lieu d’accueil et de ressources parti-culièrement adapté au travail des chercheurs en sciences humaines et sociales. La bibliothèque possède environ cent quarante mille titresde monographies, dont la moitié en langues étrangères : anglais, allemand, principalement, et aussi italien, espagnol, portugais… Sont pri-vilégiés les ouvrages en langue originale, et les approches théoriques des principales disciplines des sciences humaines et sociales : histoire,sociologie, philosophie, anthropologie et ethnologie, économie, linguistique, psychologie et psychanalyse, sciences politiques… Des fonds spé-cifiques ont été développés et enrichis au cours des années : fonds d’études nord-américaines, fonds d’histoire ouvrière et sur l’autogestion,fonds sur les rapports sociaux de sexe (études sur le genre), linguistique théorique, philosophie analytique, et un fonds allemand, riche enhistoire et philosophie – l’enrichissement de ces derniers est une des priorités de la bibliothèque. Le fonds d’ouvrages de références compteprès de cinq mille titres : catalogues de grandes bibliothèques françaises et étrangères, bibliographies analytiques rétrospectives et cou-rantes, encyclopédies et dictionnaires spécialisés, répertoires biographiques. Un nombre croissant de ces outils est accessible sur cédéromou via l’internet. La bibliothèque met également à la disposition de ses lecteurs plus de six mille thèses, soutenues – en quasi totalité – àl’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) depuis 1987, de nombreux rapports de recherche, des tirés à part, ainsi que descollections de publications universitaires provenant d’institutions avec lesquelles la FMSH entretient des partenariats scientifiques. Le fondsde périodiques, déjà signalé dans le Système universitaire de documentation, comprend environ dix mille titres, dont mille huit cents cou-ramment reçus. Les trois quarts sont en langues étrangères, anglais et allemand principalement. Les années anciennes de certaines revuesont été acquises en réimpression. Cinq cents titres sont d’ores et déjà, partiellement ou totalement, consultables en ligne. Le développementde l’accès électronique aux périodiques constitue une des priorités de la bibliothèque. Les acquisitions – en moyenne trois mille cinq centstitres par an – sont faites en concertation avec des chercheurs spécialistes des différents domaines des SHS, afin de suivre au plus près l’ac-tualité et les nouvelles orientations de la recherche et d’assurer la cohérence et le niveau des fonds. Les achats sont appuyés par de nom-breux dons et legs, parmi lesquels des bibliothèques de travail de chercheurs : Raymond Aron, Pierre Bourdieu, Jean-Louis Flandrin,Lucien Febvre, Lucette Valensi… Le catalogue de la bibliothèque de la FMSH est informatisé depuis 1998, avec un service intégré degestion de bibliothèque (SIGB Horizon de la société SirsiDynix) dont tous les modules complètement développés sont installés et utilisés.Un partenariat a été mis en place avec deux bibliothèques de l’EHESS, celle du Centre de recherche politique Raymond-Aron et celle duLaboratoire de démographie historique dont les catalogues sont consultables en ligne, comme celui de la bibliothèque de la FMSH, sous unportail commun, Babylone. La bibliothèque est accessible, gratuitement, à un public de niveau postdoctoral français et étranger, aux ensei-gnants du supérieur et aux chercheurs institutionnels de toutes disciplines. Elle reçoit les étudiants inscrits en doctorat sous la directiond’un enseignant de l’EHESS. Elle accueille également des lecteurs occasionnels – majoritairement des étudiants d’universités, à la recherchede documents spécifiques qu’ils ne peuvent trouver dans les bibliothèques auxquelles ils ont normalement accès. Un grand tiers du lectoratde la bibliothèque est constitué de chercheurs et d’enseignants étrangers invités par la FMSH dans le cadre de ses programmes de recherche,ou par l’EHESS, et de bénéficiaires de bourses – Diderot, Mellon, Braudel… La consultation des documents (dont la plupart sont conser-vés en magasins) se fait ordinairement sur place : la salle de lecture offre plus d’une centaine de places assises. Le prêt des ouvrages estconsenti aux membres des équipes de recherche domiciliées à la FMSH ou à l’EHESS, ainsi qu’aux chercheurs invités par la Fondation.La bibliothèque compte à ce jour plus de trois mille lecteurs inscrits.

Les activités de la bibliothèque de la FMSH sont réparties en 5 secteurs.� 01 49 54 20 60 � 01 45 48 83 53Acquisitions - Florence Rouiller � [email protected] - Yveline Moreau � [email protected] - Annie Gérandi � [email protected] & Jeanne Longevialle � [email protected] Périodiques - Danièle Valette � [email protected] public - Martine Ollion � [email protected]

Alain d’Iribarne, administrateur de la Fondation Maison des sciences de l’hommeDirecteur de la bibliothèque � [email protected] � 01 49 54 20 00 � 21 33 � 54 bd Raspail 75270 PARIS CEDEX 06

La salle de lecture de la bibliothèqueaprès évacuation – des êtres vivants – en

respect du droit à l’image…Photo de Christine Aubrée © FMSH, 2006

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Chiffres-clésdu Sudoc

État de la base

La base au 1er avril

6 556 422 notices

bibliographiques localisées

1 484 793 notices d’autorité

20 085 285 localisations*

État de l’activité

Activité pendant

le trimestre… du 1er janvier

au 31 mars

435 711 connexions

professionnelles

4 693 049 recherches

publiques

80 213 demandes de prêts

entre bibliothèques - 62 969

demandes satisfaites

Cf. Stéphane Rey, administrateur de

« Webstats », la base de statistiques du

Sudoc

[email protected]

* Une localisation correspond au signalement

d’un document dans un établissement RCR du

réseau du Sudoc sans tenir compte du

nombre d’exemplaires – RCR : Répertoire des

centres de ressources.

ctu

2006 : l’année des PRES ?

Tout un dossier est consacré à cette ques-tion dans un tout nouveau magazine, l’Of-ficiel de la recherche et du supérieur,l’ORS,« une publication de l’AEF, la seuleagence de presse spécialisée sur la jeu-nesse, l’éducation, l’enseignement supé-rieur, l’emploi et la formation profes-sionnelle ».� www.Lors.fr« Quels sont les traits spécifiques de larépartition de l’enseignement supé-rieur et de la recherche sur le terri-toire ? En quoi consistent les Pôles derecherche et d’enseignement supérieur(PRES) ? […]Un “Tour de France”des projets de PRESest l’occasion d’esquisser une typologie,et de revenir également sur les […] Fon-dations de coopération scientifique ouencore les EPCS,ainsi que (sur) des fichesprésentant les GIP, les Fondations, et lesÉtablissements publics de coopérationintercommunale (EPCI).[…] Ce dossier vous permettra de mieuxcomprendre ce qui devrait être le “débat”majeur de l’année 2006. » Cf. le no 3 duMagazine de l’ORS (5.1.2006), Jean-Michel Catin� [email protected]� 01 53 10 39 48

Les BU séduites par le numérique

« Après des débuts lents et timides, lesouvrages électroniques renforcentaujourd’hui leur présence dans les biblio-thèques universitaires, soutenus par lesbibliothécaires et convoités par les opé-rateurs privés qui commencent à s’inté-resser sérieusement à ce marché.“Il a fallu du temps pour changer les habi-tudes, mais maintenant personne nereviendrait en arrière.”Pascal Schmitt, bibliothèque de l’université de Bourgogne.»Cf. La lettre de Livres Hebdo (formatHTML) 12 janvier 2006

Lancement d’unelettre de liaisonmensuelle

« L’Agence bibliographique nationale adécidé de lancer une lettre de liaisonélectronique, pour mieux communiqueravec les professionnels du livre. Elle seraenvoyée mensuellement aux abonnés […](et) consultable sur le site de la BNF,dansla rubrique “Professionnels”. »Cf. Agence bibliographique nationale(5.1.2006), Élisa Kiremitdjian � [email protected]

genda

École de l’institut d’histoire du livre

Graphisme : Olivier Umecker

AvrilDu lundi 3 au jeudi 6

École de l’Institut d’histoire du livreÀ Lyon, la 5

eséance annuelle de

l’École de l’Institut d’histoire du livreoffre, en collaboration avec la RareBook School, Université de Virginie,quatre cours de perfectionnement des-tinés aux spécialistes de l’histoire dulivre et de la communication graphique.Cf.� [email protected] IHL � Musée de l’imprimerie 13 rue de la Poulaillerie 69002 LYON CEDEX

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…/……/…

Du vendredi 9 au lundi 12 Congrès de l’ABF – le LIIe (52) !« Demain la bibliothèque » tel est le titre de ce congrès de l’Association des biblio-thécaires de France, qui fêtera le centenaire de l’association et qui a pour ambition dedessiner les bibliothèques du futur, avec un colloque international, un salon profession-nel, un forum de l’innovation et… la grande fête du centenaire !� Congrès de l’ABF à Paris – Porte de VersaillesAssociation des bibliothécaires français - ABF � [email protected] � 01 55 33 10 30 � 10 31 � 31 rue de Chabrol 75010 PARIS

Lundi 19 Les sept de 2006Les établissements de la 5e vague débutent dans le Sudoc. Après neuf semaines depréparation (consacrées à l’inventaire des postes à déployer, aux procédures d’inscrip-tions aux formations et à la définition du périmètre des bibliothèques) et dix semainesde déploiement (consacrées aux formations des catalogueurs, des responsables deprêt entre bibliothèques et des coordinateurs locaux) les sept nouveaux établissements* font officiellement leur entrée dans leréseau du Sudoc, et peuvent commencer à cataloguer leurs nouvelles acquisitions dans la base.

*Une vague d’originalité :quand les septde 2006 apportent du sang neuf(Voir Arabesques n° 41, janv. - fév. - mars2006).Parallèlement à leurs missions documen-taires, assurées avec sérieux et rigueur, lesbibliothèques de ces établissements nous sur-prennent par des initiatives originales ou despositionnements courageux et innovants :- à la MSH Paris, c’est la même personne,Alain d’Iribarne, qui occupe les fonctionsd’administrateur de l’établissement et dedirecteur de la bibliothèque ;- à l’École française d’Athènes, avant ledéploiement, les périodiques étaient déjà

signalés dans le catalogue du Sudoc, grâce autravail d’Emmanuelle Rauzy, responsable du centre régional 67 ;- à l’IUFM de Bretagne, le livre était au cœurd’un cycle de conférences, de janvier à mars2006 ;- à l’IUFM de Paris, les ressources en lignesont mises à l’honneur, et pour chaque disci-pline, le futur enseignant trouvera une offrede documents pédagogiques numérisés ;- à HEC,des guides méthodologiques, géné-raux et thématiques, sur la recherche docu-mentaire sont à la disposition des étudiants ;- à l’ENS-Ulm, les lecteurs peuvent« adopter » un livre : en participant aux frais

d’entretien et de reliure, ils sont ainsi associésà sa restauration ;- au GET (Groupe des écoles des télécommu-nications), une grande importance est accor-dée aux archives, pour des raisons administra-tives et juridiques,mais aussi pour répondreaux besoins des historiens : un service spécia-lisé, l’@rchivithèque, s’occupe de prodiguerconseils et renseignements auxarchivistes…et aux autres.Avec cet inventaire à la Prévert, nous voulionssaluer ces collègues, qui, comme beaucoupd’autres bibliothécaires du réseau, continuentà faire rimer profession avec passion.

gendaLes CR du Sudoc-PS

à l’ABESLa plupart des bibliothèques françaises participent au Sys-tème universitaire de documentation pour les publications ensérie, par l’intermédiaire de leurs centres régionaux (CR).Leurs responsables se réunissent annuellement, à l’invitationde l’ABES, pour évoquer les missions qui leur sont dévolues.Cette année, ce sont les missions d’animation et d’informa-tion, ainsi que d’administration du réseau des bibliothèquesqui sont au programme, et sur lesquelles interviennent res-pectivement les responsables du CR 40 – Limousin (Cathe-rine Gandois) et du CR 46 – Midi-Pyrénées (Hervé Petit).Parallèlement, un point est fait sur le prêt entre bibliothèquespour les établissements non déployés, sur « Webstats », l’ou-til statistique du Sudoc, sur la création par l’ABES de pro-duits dérivés à la demande, et sur l’ISSN.

Journées réseau Sudoc à MontpellierAu programme des Journées réseau 2006 : les évolutions duSudoc et de son architecture technique, le point sur la nor-malisation, la présentation de l’application et du réseau STAR,les nouveautés du portail du Sudoc, la conversion rétrospec-tive du Catalogue général des manuscrits (CGM) et le cata-logage multiécriure.À l’issue de ces journées, les présentations sont disponiblesen ligne sur le site de l’ABES.

Juin

MaiLe mercredi 31 mai et le jeudi 1er juin

i-expo 2006Ce salon de l’information numérique et de la veille et intelli-gence économiques avait reçu plus de6 000 visiteurs de 32 pays en 2005.Il rassemble 102 exposants dontl’ABES qui accueillera les visiteurssur son stand situé allée D.

L’AG de l’ADBS L’Association des professionnels del’information et de la documentationtiendra son assemblée générale le 31mai de 12 h à 14 h à l’occasion du salon i-expo au CNIT-La Défense. Cette réunion est ouverteaux adhérents de l’ADBS.

� I-expo 2006 au CNIT Paris-La Défense

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Direction de la rédaction : Sylvette Salvit � [email protected]

Comité de rédaction

A. Bretagnolle - É. Coulouma - J. Faïta-Hugues - C. Fleury - L. Piquemal - S. Salvit

ABES ✆ 04 67 54 84 10 � 04 67 54 84 14 � http://www.abes.fr

Directeur de la publication

Raymond Bérard

� BP 84308

227 avenue Professeur-Jean-Louis-Viala

34193 MONTPELLIER CEDEX 5

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gence bibliographique de l’enseignement supérieur

ISSN 1269-0589

ETD à QuébecDu 7 au 10 juinà Québec – CanadaLe IXe symposium international sur lesthèses et mémoires électroniques(ETD 2006) se tient à Québec et a pourthème : « Ouvrir l'accès à la communicationsavante: les mémoires et thèses électroniques,les dépôts institutionnels et leurs créateurs »Organisé par le Networked DigitalLibraries of Thesis and Dissertations(NDLTD) et la bibliothèque de l'Uni-versité de Laval, le programme est orga-nisé autour de cinq axes :

Open Access Open Source Propriété intellectuelle Dépôt institutionnel et thèses électroniques Questions techniques et normatives

C'est la première fois qu'une conférencesur les thèses électroniques (ETD) se tientdans une région francophone, fournissantainsi une occasion unique d'étendre lacommunauté des ETD et de découvrircomment les universitaires francophonesabordent les questions propres auxthèses électroniques et à la propriété intel-lectuelle dans notre contexte actuel d'unaccès de plus en plus ouvert.À noter : deux propositions de commu-nications ont été effectuées, une parl’ABES afin de présenter STAR, outil designalement et d’archivage des thèsesélectroniques françaises, une autre autitre du groupe AFNOR, concernant larecommandation TEF, métadonnées desthèses électroniques françaises.Pour information : afin de faciliter lepartage d'expériences, la conférenceoffrira un service de traduction simul-tanée (anglais/français). Les préins-criptions sont ouvertes jusqu’au 28avril. Tous les renseignements sontaccessibles à l’adresse suivante :http://www6.bibl.ulaval.ca:8080/etd2006/pages/etdawards.jsfToutes les conférences ont lieu :Hôtel Palace Royal,775 av.Honoré-MercierVieux-Québec,Québec,Canada,G1R 6A5.

À l’international

LIBER à Uppsala

Juillet 2006Du mardi 4 au samedi 8à Uppsala – SuèdeLe congrès de la Ligue européennedes bibliothèques de recherche – LIBER – aura lieu cette année du4 au 8 juillet à Uppsala (Suède).Le thème : « Turning the libraryinside out » – La bibliothèque sensdessus dessousLe programme détaillé et le formulaire d’inscription setrouvent sur : http://www-conference.slu.se/LIBER/index.htmDate limite d’inscription : 10 mai2006

Interviendront à Uppsala, entre autres :

Jean-Noël Jeanneney, président de la BNF

Christiane Baryla (BNF) sur la politique de prévention des désastres naturels

à la BNF

Ronald Milne, directeur de la BU d’Oxford, sur le projet Google

Eva Muller (BU d’Uppsala - projet DIVA) sur les thèses électroniques

Stephen Town (Université de Cranfield) sur Libqual

Kaisa Sinikara (Université d’Helsinki) sur l’évaluation dans les BU

Gitte Larsen (École royale des bibliothèques et sciences de l’information de

Copenhague) sur le rôle de la formation continue pour anticiper le nouveau rôle

des bibliothèques de recherche

Daniel Renoult, doyen de l’Inspection générale des bibliothèques, sur l’organi-

sation des BU françaises

Hans Roes (BU de Brême) sur le développement des collections dans le

contexte de l’accès ouvert et de la numérisation de masse

Klaus Kempf (Bibliothèque de l’État de Bavière) sur Vascoda

Wim van Drimmelen (Bibliothèque royale de La Haye) sur le rôle d’archivage

électronique de la Bibliothèque royale…

«LIBER représente et encourage lesintérêts des bibliothèques de rechercheen Europe. Le but général de LIBERest d'aider les bibliothèques derecherche en Europe à organiser unréseau fonctionnel par-delà les frontières nationales […].»

LIBER compte 360 membres dont 40 en FranceCf. http://www.kb.dk/liber/