“décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur” · ... expériences des pea au bénin...

“Décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur”Recherche‐action sur leviers pour rendre les chaines de valeur

ajoutée maïs plus compétitives, durables et inclusives

ÉTUDE SUR LE FONCTIONNEMENT DES PÔLES

D’ENTREPRISES AGRICOLES AUTOUR DU MAÏS

Septembre 2011 Silvère TOVIGNAN, Guy CHINA

Latifou DAKIN, Georges OGOUDEDJI

Définition des sigles

CAPAM: Caisse Agricole des Producteurs de l’Association Monwossokpo

CASE: Competitive Agricultural Systems and Enterprises

CeCPA: Centre Communal pour la Production Agricole

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

CMB : Coopérative Maïs de Borgou

CUMA : Coopérative d’Utilisation des Matériels Agricoles

FUPRO-Bénin: Fédération des Unions des Producteurs au Bénin

GARDEC: Groupe d’Action et de Recherche pour le Développement économique

GERDID: Groupe d’Etude de Recherche et de Développement des Initiatives Durables

GIFS : Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols

IFDC: International Fertilizer Development Center

IMF : Institution de Micro Finance

OPADEB: Organisation pour la Promotion de l’Agriculture et du Développement à la Base

PEA : Pôle d’Entreprises Agricole

REPFED: Réseau des Paysans Féminins pour le Développement

SAADA: Strategic Alliance for Agricultural Development in Africa

SEPO : Succès Echec Opportunités et Menaces

SNV : Service Néerlandais de Développement

SWOT : Strenght Weakness Opportrunity and Treathen

UCP: Union Communale des Producteurs

UGAM : Union des Groupements d’Agriculteurs Monwossokpo

Etude sur le fonctionnement des pôles d’entreprises agricoles (PEA) autour du maïs

1

Sommaire

Sommaire ....................................................................................................................................... 1

Résumé .......................................................................................................................................... 3

1- Introduction et définition de concepts ...................................................................................... 4

1.1- Contexte .............................................................................................................................. 4

1.2- Définition des concepts ....................................................................................................... 5

2- Méthodes de collecte et d’analyse des données ........................................................................ 6

2.1- Méthodologie de collecte des données ............................................................................... 6

2.2- Méthode d’analyse des données ......................................................................................... 6

3- Situation actuelle des PEA-Maïs et tendances observées .......................................................... 7

3.1- Genèse de l'approche PEA et fonctionnement ................................................................... 7

3.2 - Expériences des PEA au Bénin ......................................................................................... 8

3.3- Récapitulatif sur les PEA-Maïs au Bénin .......................................................................... 16

3.4- Acteurs et fonctions dans les PEA Maïs ........................................................................... 17

3.5- Bénéfices et position des producteurs dans les PEA étudiés ............................................ 19

3.6 Expériences spécifiques développées dans les PEA étudiés .............................................. 22

3.7- Analyse institutionnelle des PEA Maïs au Bénin .............................................................. 22

3.8 Tendance observée ............................................................................................................ 26

3.9 Expériences des PEA dans la sous-région .......................................................................... 27

4. Leçons apprises et facteurs de succès d’un PEA ..................................................................... 29

4.1 Leçons apprises .................................................................................................................. 29

4.2 Facteurs de succès d’un PEA ............................................................................................. 30

5- Plan d’actions pour une redynamisation des PEA-Maïs au Bénin .......................................... 31

5.1- Analyse SWOT ................................................................................................................. 31

5.2- Problèmes, défis, stratégies, objectifs de développement et options possibles ................. 34

6- Conclusions et recommandations ........................................................................................... 37

Références : .................................................................................................................................. 38

Sites web ...................................................................................................................................... 38

Annexe 1: Personnes rencontrées ............................................................................................... 39

Annexe 2: Termes de Référence de l’étude ................................................................................ 40

Liste des tableaux Tableau 1: Quelques Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA) au Bénin .......................................... 9

Tableau 2: Cartographie des PEA-Mais ...................................................................................... 17

Tableau 3 : Chaînes de valeurs observées par PEA .................................................................... 17

Tableau 4: Niveau d’organisation des PEA maïs étudiés ............................................................ 19

Tableau 5 : Evolution des superficies et des productivités moyennes de maïs (2009 et 2011) .. 20

Tableau 6 : Evolution de la quantité moyenne d’engrais consommée par les champs de maïs

2009-2010-2011. .......................................................................................................................... 21

Tableau 7: Comparaison des marges brutes des producteurs et des commerçants de maïs. ..... 21


2

Tableau 8: Rôle et responsabilité des acteurs dans un PEA qui fonctionne parfaitement. ........ 25

Tableau 9 : Quelques Pôles d’Entreprises Agricoles recensés en Afrique ................................. 27

Tableau 10 : Résultats de l'analyse SWOT ................................................................................. 31

Tableau 11 : Problèmes, Défis, Stratégies, Objectifs de développement et Options possibles .. 34

Tableau 12: Etude de faisabilité des options possibles ............................................................... 35

Liste des photos

Photo 1: Champ de maïs traité avec de l’urine en fumure de fonds à Lalo .................................. 9

Photo 2 : Farine de maïs en sachets à Ifangni ............................................................................. 13

Photo 3: Epi de maïs jaune au champ à Ifangni………………………………………………………………..15

Photo 4: Acteurs du PEA Maïs de N’Dali .................................................................................. 14

Photo 5 : Champ de sésame à Sissili (Burkina-Faso) .................................................................. 28

Photo 6: Champ de niébé irrigué à Namari (Niger) .................................................................... 29


3

Résumé L’étude sur le fonctionnement des pôles d’entreprises agricoles autour du maïs a été initiée

dans le cadre de la mise en place d’un programme de développement des filières agricoles

vivrières, notamment les chaînes de valeur ajoutée maïs. Elle vise à identifier les facteurs

déterminant le bon fonctionnement des Pôles d’Entreprise Agricole (PEA) autour du Maïs au

Bénin. La collecte des données a été rendue possible grâce à la revue documentaire et à des

entretiens avec les parties prenantes des pôles existants. Les données collectées sont surtout de

nature qualitative. L’analyse comparative des marges brutes et des productivités agricoles a

permis de révéler les avantages des PEA. Le diagramme de Venn a été l’outil d’analyse des

acteurs et de leurs interrelations. Les analyses SWOT et SEPO ont permis de formuler les

défis, les orientations stratégiques, les objectifs de développement, les options possibles sur la

base des contraintes, des facteurs de succès et d’échec tirés des études de cas.

A l’issue de cette étude, sur les 36 PEA répertoriés au Bénin, il en existe quatre (4) autour du

maïs. Il s’agit des PEA-maïs d’Ifangnin, de Miniki, de N’Dali et de Klouékanmè-Lalo.

D’une manière générale, sur la base des études de cas, les bénéfices tirés par les acteurs dans les

PEA sont l’amélioration de la production et de la productivité agricole, l’obtention des

meilleurs prix de vente auprès des partenaires commerciaux et l’amélioration des conditions de

vie des parties prenantes aux pôles.

Quelques facteurs conditionnent le succès des PEA, dont les plus importants sont le caractère

spontané de leur initiation, le niveau d’accès aux services essentiels, le dynamisme et leadership

des parties prenantes, la contractualisation des transactions et la collaboration renforcée entre

les parties prenantes.

De l’analyse croisée des contraintes et des facteurs de succès, il s’ensuit que les défis à relever

concernent surtout la correction des erreurs liées à la genèse des PEA, la réforme de l’approche

d’intervention des facilitateurs, l’amélioration du niveau d’accès aux services essentiels (intrants,

crédits, formations, marchés, etc.) rendus par les PEA aux parties prenantes, l’appui aux

producteurs pour une bonne maîtrise des informations sur le marché de maïs et la promotion

du respect des contrats entre acteurs.

Tous ces défis convergent vers une seule orientation stratégique qui se résume en

l’institutionnalisation des relations gagnant-gagnant entre les parties prenantes des Chaînes de

Valeur maïs. Les objectifs de développement liés à cette orientation concernent la promotion

des expériences des pôles nés spontanément, l’appui aux ONG facilitatrices à remplir

effectivement leur mission de mise en relation des parties prenantes concernées par le produit

maïs, l’amélioration du niveau d’accès aux services essentiels (intrants, crédits, formations,

marchés, etc.) rendus par les PEA aux acteurs, la mise en place d’un système d’information sur

les prix au sein des PEA, l’amélioration du niveau de respect des contrats.

Les options d’actions susceptibles d’aider à atteindre les objectifs de développement sont

comme suit : répertorier et accompagner les expériences de pôles d’agri business spontanées

réussies sans intervention extérieure, renforcer le système de suivi des ONG facilitatrices en

impliquant les parties prenantes à l’évaluation de leur performance, créer et animer des cadres

de concertations des acteurs des PEA existants, institutionnaliser la contractualisation des

transactions entre acteurs des PEA.


4

1- Introduction et définition de concepts

1.1- Contexte

Le Bénin à l'instar de la plupart des pays Ouest Africains a vécu au cours de la première

décennie des années 2000 un cycle de pénurie céréalière. En réponse les gouvernements ont

initié des programmes d'urgence en vue d'accroître la production et la productivité agricole. Ces

programmes ont focalisé les efforts sur l'accès aux intrants (semences, engrais, herbicides et

insecticides) des producteurs par des subventions diverses, le renforcement de l'encadrement

technique et la facilitation de la commercialisation. Certaines organisations paysannes voyant

venir la fin des interventions massives étatiques, veulent être à l'avant garde pour pérenniser les

acquis afin d'éviter une résurgence des déficits alimentaires. C'est, entre autres, une des raisons

qui amènent la FUPRO-Benin à envisager avec ses partenaires la mise en place d'un

programme de développement des filières agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur

ajoutée maïs.

Pour ce faire, un ensemble de thèmes de recherche-action ont été initiés pour fournir des

éléments de base pour la conception dudit programme. La présente étude aborde la question

spécifique sur le fonctionnement des Pôles d'Entreprises Agricoles (PEA) autour du maïs.

Ainsi, l'objectif principal visé est d’identifier les facteurs déterminant le bon fonctionnement des

Pôles d’Entreprise Agricole autour du Maïs au Bénin.

De façon spécifique, il s’agit de :

Identifier les facteurs qui permettent aux organisations de producteurs d’établir les liens

d’affaire fiables avec les acheteurs ;

Evaluer l’impact des PEA (collaboration multi acteurs) sur la productivité agricole ;

Analyser l’environnement institutionnel (appui et facilitation) des PEA;

Identifier les expériences développées et les contraintes liées au fonctionnement des

PEA ;

Formuler des objectifs de développement et des orientations stratégiques.

Avant d'aborder l'approche méthodologique mise en œuvre pour atteindre ces objectifs, nous

allons procéder à la définition de quelques concepts fondamentaux et qui constituent un

préalable pour la compréhension du reste de ce rapport.


5

1.2- Définition des concepts

Pour faciliter la compréhension de ce rapport, il s'avère nécessaire de clarifier les concepts de

PEA, de CASE et de chaîne de valeur ajoutée.

En effet, le Pole d'Entreprises Agricoles (PEA) est un concept qui trouve son fondement dans

notion de Chaînes de valeur ajoutée. Les agriculteurs individuellement sont considérés comme

des entreprises agricoles qui doivent produire pour un marché bien défini. Le ou les acheteurs

des produits des agriculteurs sont aussi considérés comme des entreprises avec qui les

agriculteurs en association ont des contrats. Entre ces groupes d'acteurs, il y a tout un groupe

d'acteurs aussi considérés comme des entreprises qui facilitent suivant des règles données

l'accès aux intrants, aux capitaux et aux technologies. Tout cet ensemble d'entreprises est

supposé, localisé dans un environnement géographique autour d'un ou de plusieurs produits

finis. Autrement dit, une ou plusieurs chaînes de valeur ajoutée peuvent se retrouver au sein

d'un PEA. Dans le cadre de cette étude, les concepts de PEA, de cluster et de pôle d’agro

business ont la même signification et par conséquent sont substituables.

Quant à l'approche CASE (Competitive Agricultural system and Enterprises), il s'agit d'une

stratégie d'intervention qui reconnaît que la compétitivité des entreprises agricoles ne peut se

réaliser s'il n'y a pas une bonne collaboration entre elles. L'approche se fonde sur la création

d'un partenariat gagnant-gagnant entre les différentes entreprises agricoles impliquées dans un

PEA. Pour un meilleur fonctionnement de ce partenariat, un environnement institutionnel

favorable au renforcement de capacité des différents acteurs (agriculteurs, fournisseurs

d'intrants, Micro finance, commerçants, transformateurs, chercheurs, vulgarisateurs...) est

nécessaire. Ainsi, cette approche de mise en œuvre des programmes d'agriculture durable ne

considère pas seulement les groupes d'agriculteurs comme bénéficiaires mais tout l'ensemble.

Enfin, la notion de Chaîne de Valeur Ajoutée est définie par J.-M. Chevalier (2000) « comme

une séquence organisationnelle qui, en partant de la valeur initiale des matières premières (ou

de produits immatériels comme le savoir), ajoute de la valeur au cours de différentes étapes de

transformation, fabrication, transport, stockage, mise à disposition pour aboutir finalement à la

vente d’un produit ». Selon Sohinto and al. (2010) c’est un dispositif institutionnel formalisé et

opérationnel, qui lie et coordonne l’ensemble des producteurs, industriels, prestataires de

services, négociants et distributeurs d´un produit spécifique


6

Ce rapport est organisé en partie: l'approche méthodologique, la situation actuelle des PEA en

général, la situation actuelle des PEA- maïs au Bénin, l’analyse de la situation actuelle, les

contraintes, défis, options stratégique et objectifs de développement.

2- Méthodes de collecte et d’analyse des données

2.1- Méthodologie de collecte des données

La méthodologie utilisée dans la réalisation de l’étude a consisté en premier lieu à prendre

contact avec les responsables d’ONG ayant signé des contrats de prestation de service au

PEA maïs avec l’IFDC dans le cadre de la mise en œuvre du projet 1000s+. Ensuite, nous

avons rédigé un guide d’entretien et un questionnaire d’enquête socioéconomique, sur la base

des TDR de l’étude. Ces deux fiches de collecte de données ont été testées et corrigées avant

de passer à la collecte proprement dite des données. La collecte des données s’est déroulée

dans quatre PEA maïs. Il s’agit des PEA maïs de Ifangni, de Klouékanmè-Lalo, de Miniki et de

N’dali. Après la phase de collecte des données, nous avons rencontré le Coordonnateur

national du projet 1000s+. Cette séance nous a permis de discuter en général des grandes

tendances observées sur le terrain relatives au fonctionnement des PEA maïs. Les tendances

observées ont été confirmées. Un rapport provisoire a été rédigé et soumis au commanditaire

de l’étude. Une séance de présentation des résultats a été organisée et après cette séance les

différentes recommandations et observations faites par le comité (constitué des responsables de

la FUPRO Bénin et de la SNV) ont été intégrées au cours de la rédaction du rapport provisoire

de l’étude. L’approche d’analyse adoptée est l’approche systémique. Le PEA étant un système

multi acteurs, chaque acteur a été pris et analysé dans le but d’apprécier les points forts et

faibles. Les marges brutes moyennes des producteurs et des commerçants ont été calculées

pour apprécier les conditions des différents marchés d’écoulement. Pour analyser l’effet induit

par l’approche PEA sur la productivité agricole, nous avons procédé au calcul de rendement

moyen de 2009 à 2010.

2.2- Méthode d’analyse des données

Les méthodes d’analyse utilisées dépendent des objectifs spécifiques de l’étude.

Ainsi, en ce qui concerne l’identification des facteurs qui permettent aux organisations de

producteurs d’établir les liens d’affaire fiables avec les acheteurs, l’analyse SEPO a été utilisée

afin de dégager les facteurs de succès des PEA maïs.


7

Pour évaluer l’impact des PEA sur la productivité agricole, l’analyse comparative des

productivités agricoles de 2009 à 2011 a été effectuée. Le calcul des marges brutes des

producteurs et des commerçants nous a permis de situer les producteurs dans le pôle

d’agro business.

Pour procéder à l’analyse de l’environnement institutionnel des PEA, nous avons fait des

tableaux mettant en évidence les rôles des acteurs des PEA ; l’outil diagramme de Venn a

été également utilisé pour mettre en évidence les relations entre acteurs de PEA.

Afin d’identifier les expériences développées et les contraintes liées au fonctionnement des

PEA, les méthodes utilisées concernent la documentation et les enquêtes terrain à travers

des interviews.

La formulation des options, des objectifs de développement et des orientations stratégiques

a été rendue possible grâce à l’utilisation d’une méthodologie déclinée en cinq grandes

étapes appelée démarche d’élaboration des options pour la promotion des PEA maïs. Ce

sont (1) l’analyse SWOT qui consiste à identifier les forces, faiblesses, opportunités et

menaces des PEA maïs (2) l’identification des problèmes majeurs qui débouche sur la

formulation des problématiques de développement des PEA maïs en se basant sur les

forces, faiblesses, opportunités et menaces (3) la formulation des orientations stratégiques

sur la base des problématiques identifiées (4) la détermination des objectifs stratégiques en

rapport avec les orientations stratégiques (5) la définition et planification des actions à

court, moyen et long termes.

3- Situation actuelle des PEA-Maïs et tendances observées

3.1- Genèse de l'approche PEA et fonctionnement

Vers la fin de 2005, le Centre International pour la Fertilité des Sols et le Développement

Agricole (IFDC) et la Direction Générale de la Coopération Internationale des Pays Bas

(DGIS) ont conclu une alliance stratégique appelée SAADA (Strategic Alliance for Agricultural

Development in Africa). Le projet 1000s+ « des Milliers aux Millions » est l'une des principales

composantes de cette alliance. Il vise à accélérer l’intensification agricole et la croissance

économique en Afrique de l’Ouest à travers la diffusion à grande échelle de l’approche CASE

(Competitive Agricultural Systems and Entreprises’) dans 7 pays ouest africains à savoir le

Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Togo. Au Bénin, le projet


8

1000s+ a permis l’organisation et le développement de trente six (36) Pôles d’Entreprises

Agricoles (PEA) autour des produits végétaux et animaux.

Le PEA désigne un groupe d’acteurs, dans une zone bien déterminée, qui sont en inter action

autour d’un produit défini. Dans le cadre de cette étude, le produit est le maïs. Le PEA est

souvent constitué d’acteurs tels que les fournisseurs d’intrants agricoles, les producteurs et leurs

Organisations Paysannes - OP (qui produisent avec des options technologiques durables

respectueuses de l’environnement), les commerçants de produits, les transformateurs locaux,

les banques locales ou des institutions de micro finance (IMF) et les Services d’Appui aux

Entreprises (SAE) que sont les Organisations Non Gouvernementales (ONG), les services

étatiques ou paraétatiques de recherche et de vulgarisation agricole, les bureaux d’étude, les

universités et OP ayant un bureau exécutif et fournissant des services de renforcement des

capacités à leurs membres et à d’autres OP. Dans le PEA, les producteurs constituent le

maillon central (le champion). En amont de cet acteur clé, nous avons des acteurs tels que les

fournisseurs d’intrants, les services d’appuis techniques et financiers, les prestataires et en aval,

existent les transformateurs, les commerçants (grossistes et semi grossistes) les transporteurs etc.

Le fonctionnement des PEA est régit par l’approche CASE. Cette approche encourage la

compétition et la coordination entre les acteurs d’un même PEA et d’une même chaîne de

valeur pour un investissement simultané par tous les acteurs de la chaîne. Elle milite pour une

concurrence saine gage de toute innovation technologique et institutionnelle.

Dans la mise en œuvre du projet 1000s+, l’IFDC a privilégié l’approche « faire faire ». Ainsi,

dans chaque PEA, il existe une ONG ou une association qui est en contrat de partenariat avec

l’IFDC. Cette dernière a pour mission d’organiser de façon participative la rédaction du plan

d’action annuel, de renforcer les capacités des acteurs du pôle à travers des formations et de

conduire les actions de plaidoyer/lobbying visant à créer un environnement institutionnel

favorable aux acteurs du PEA.

3.2 - Expériences des PEA au Bénin

Au Bénin, l’IFDC a travaillé avec plusieurs pôles d’entreprises agricoles. Le tableau 1 fait le

point des PEA et montre les zones de couverture.


9

Tableau 1: Quelques Pôles d’Entreprises Agricoles (PEA) au Bénin

PEA Zones de couverture

PEA Elevage des bovins Commune de Gogounou

PEA Riz Collines, Alibori, Ouémé, et Mono

PEA Niébé Klouékanmè

PEA Maïs Ifangni, N’dali, Miniki, Klouékanmè-Lalo

PEA Soja Djakotomey

PEA Arachide Toviklin

PEA Ananas Bopa

PEA Oignon Ouémé et Mono

PEA Palmier à huile Plateau

PEA Manioc Atlantique

Source: IFDC, 2011

Photo 1: Champ de maïs traité avec de l’urine en fumure de fonds à Lalo Source: Extrait de REPFED (2010). Rapport annuel d’activités PEA maïs 2010. IFDC/projet 1000+


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PEA-Maïs Klouékanmè-Lalo

Genèse

Le PEA Maïs de Klouékanmè-Lalo est né en 2008 sous l’initiative du projet 1000s+ qui est le fruit de la coopération IFDC, Agritera

et ROPPA. Le REPFED (Réseau des Paysans Féminins pour le Développement) est l’ONG facilitateur du PEA. Il organise chaque

année, de façon participative, la rédaction du plan d’action annuel du pôle et reçoit une subvention de la part du projet 1000s+ pour

accompagner l’exécution des activités définies. Les acteurs du PEA sont dans la logique de valoriser la filière maïs dans le

département du Couffo. Le prix moyen du maïs est de 110 francs le kg. Le rendement moyen a atteint 1,720 t/ha. La

commercialisation du maïs se fait en général sur les marchés de Klouékanmè, Hlassamè, Lalo et Dogbo.

Acteurs et organisation des acteurs

Les acteurs rencontrés dans ce PEA sont les producteurs en groupements villageois, les commerçants, le CeCPA et l’ONG d’appui.

Ces acteurs bénéficient de plusieurs formations et accompagnements techniques. Cependant, le niveau d’organisation demeure

faible. En effet, ils opèrent dans un environnement institutionnel très peu favorable, caractérisé par l’absence d’IMF et de

fournisseurs d’intrants. Dans ce contexte, les productrices sont obligées de s’approvisionner en intrant en rang dispersé sur le marché

et dans des circuits informels. En conséquence ils achètent parfois des intrants de mauvaise qualité, quasi inefficaces. L’absence

d’institution de micro finance dans le Pôle a amené les productrices à un groupe de tontine pour engrais. La transformation du maïs

reste toujours embryonnaire étant donné qu’il n’existe aucune structure de transformation agroalimentaire qui utilise le maïs comme

matière première. Après la récolte, les producteurs vendent généralement leurs productions aux commerçantes (locales et étrangères

à la zone du PEA). Certains commerçants stockent le produit pour le revendre pendant les périodes de rareté ou de soudure. Les

producteurs ou commerçants n’ont pas encore pu cibler un segment de marché pour écouler leur produit. En dehors des chaînons

manquants, il faut souligner que les liens entre les acteurs du PEA maïs Klouékanmè-Lalo demeurent faibles et méritent d’être

renforcés.

Expériences développées

Les acteurs du PEA ont reçu plusieurs formations. Les formations reçues portent sur les thématiques comme la pratique de la vente

groupée, les pratiques GIFS, l'itinéraire technique de production maïs, de l’élaboration des comptes d’exploitation, l’approche

CASE, technique de négociation commerciales et stratégies marketing. Parmi ces formations, celle relative aux itinéraires techniques

de production de maïs a réellement influencé la productivité. Par contre, les autres séries de formation ont très peu impacté les

acteurs du pôle en raison du niveau d’organisation faible et de l’absence des services financier et de fourniture d’intrant. Une

expérience inédite développée dans ce PEA est la « tontine pour engrais » qui permet aux membres de certains groupements de

producteurs de cotiser hebdomadairement 1000 FCFA. Le montant rassemblé est utilisé pour acquérir des engrais en groupe et

chaque membre reçoit la quantité correspondant à sa cotisation.

Perspectives

Le PEA maïs Klouékanmè-Lalo envisage la pratique de la vente groupée. En effet, les producteurs ont toujours voulu initier le

warrantage dans le PEA mais les conditions nécessaires (existence d’un magasin de stockage, d’une IMF et d'une OP) ne sont pas

réunies. Ainsi, les acteurs du pôle souhaitent avoir un appui pour réunir ces conditions favorables à la pratique de la vente groupée.

Aussi, ils désirent effectuer des visites d’échange d’expérience avec des PEA très avancés dans la pratique du warrantage. Le

renforcement des liens entre les acteurs est aussi une préoccupation majeure. L’implication effective des acteurs absents dans le

système permettrait d’accroître le chiffre d’affaire des autres acteurs. Enfin, les producteurs désirent produire pour un segment du

marché bien précis (Maïserie de Bohicon par exemple).


11

PEA-Maïs Ifangni

Genèse

L’UCP d’IFANGNI est une association de groupements à vocation coopérative, constituée de plusieurs filières dont la filière maïs.

Au cours de ses premières années d’expériences, mes membres de l'UCP ont produit la variété DMR blanc avec différents résultats

où le rendement ne dépassait guère 1t/ha. La participation de l'UCP au projet GIFS (Gestion Intégré de la Fertilité des Sols) depuis

1998 a énormément contribué à améliorer les rendements. La liaison difficile avec le marché a conduit l'UCP à adhérer au projet

1000+ de l'IFDC.

L'adoption du maïs jaune et de l’approche CASE qui a consisté à sécuriser le marché avant d’envisager la production et à identifier

d’autres acteurs à y impliquer afin de saisir une opportunité de marché. Le PEA s'est formalisé en 2010 avec 16 producteurs qui ont

mis en œuvre leur première année d’expérience de Warrantage. Cette expérience a permis à chaque membre de déposer dans le

magasin de l'UCP un minimum de 3 sacs de maïs (le sac de maïs faisant environ 100 kg) pour garantir l'accès à un minimum

d'engrais pour 1 ha de maïs qui est payé au comptant par la CLCAM..

Acteurs et organisation

La cartographie du PEA maïs Ifangni montre que les acteurs qui le composent sont les producteurs (le maillon central). En amont

de ceux-ci, il faut noter les partenaires d’encadrement (le CeCPA et l’ONG OPADEB) tandis qu’en aval il y a les commerçants, les

transformatrices, les IMFs et les consommateurs.

Les producteurs membres de l'UCP constituent l’élément principal du PEA. Ils produisent essentiellement deux variétés de maïs :

l’une de couleur blanche très apprécié pour la préparation de la pâte et de l’akassa et l’autre de couleur jaune très utilisé pour

alimenter les volailles. Les producteurs sont expérimentés dans la pratique de la vente groupée. Ainsi, ils ont vendu en décembre

2010 au groupe Veto-service 7,5 tonnes de maïs jaune et en juillet 2011, 3,125 tonnes de maïs jaune au responsable de la ferme

Djidjidovo. Certains producteurs sont semenciers (07). Ces derniers multiplient les semences de base afin de les rendre plus

disponibles.

Le CeCPA fournit des semences et des engrais de façon circonstancielle aux producteurs. Il appuie les producteurs du PEA dans le

respect des itinéraires techniques, la transformation du maïs et les techniques de stockages et conservation. L’IFDC a renforcé la

collaboration entre les producteurs du PEA et le CeCPA. Toutefois, il faut noter qu’aucun contrat formel de partenariat n’existe

entre les producteurs et le CeCPA. La collaboration entre ces deux acteurs du PEA est qualifiée de « contrat programme ». Par

ailleurs, il faut souligner que le CeCPA participe régulièrement aux ateliers de formation organisés par l’IFDC.

Pour le bon fonctionnement du PEA, le CeCPA suggère :

- La formalisation des liens entre le CeCPA et le PEA

- La mise à disposition des agents du CeCPA des matériels de suivi tel que les GPS

- La mise à disposition du CeCPA d’un fonds de garantie pour les engrais afin de résoudre les problèmes liés au

retard des intrants fournis par la SONAPRA.

Les producteurs du PEA collaborent avec deux IMFs. Il s’agit de la CLCAM et de la CREP mais il faut noter que la CLCAM est

plus fréquentée. La collaboration entre les acteurs du PEA et la CLCAM a commencé en 2010. Cette année, le volume de crédit

octroyé par la CLCAM aux acteurs du PEA est de 2.940.000 FCFA. Le taux d’intérêt mensuel est de 2%.

Les commerçants Les producteurs ne font généralement pas la vente groupée de toute leur production. Une partie de la production

est vendue aux commerçants grossistes et semi grossistes.


12

PEA-Maïs Ifangni (suite)

Les transformatrices sont en effectif réduit. Le maïs est transformé en sous produits tels que la provende destinée à l’alimentation des

animaux d’élevage (ferme Djidjidovo, Veto Service, Agrisach) et en farine de maïs conditionnée dans des sachets de 500 grammes

pour les bébés.

Expériences développées

Les différentes expériences développées par le PEA- maïs Ifangni, sont présentées dans le tableau ci-dessous :

Périodes Opérations Bénéficiaires membres PEA Résultats

Mars 2009 - Achat de 750 kg de semences

QPM jaune (fermes kétou) ;

- Mise à disposition de 2 tonnes de

semences PUASA (QPM blanc)

Un producteur dans chaque

et 45 autres membres

- 41 parcelles multiplicatrices dans

la commune ;

- 25 ha de mais jaune installés ;

- 50 ha de mais blanc installés.

Mars 2010 - Mise à disposition de 5 tonnes de

semences PUASA (QPM blanc)

-279 producteurs membres

du PEA

- 75 ha de mais jaune installés ;

- 125 ha de mais blanc installés.

Juillet 2010 - vente groupée mais jaune - Groupe véto services

(Cotonou)

- 7,5tonnes de mais jaune livrés

Aout 2010 Achat de 400kg de semences

(CeCPA Savalou)

-7 producteurs semenciers - 20ha de champs semences sont

installés

Décembre 2010 - vente groupée mais jaune - ferme Djidjidovo (Hèvié

kpota)

-8,5 tonnes de mais jaune livrés

Mars 2011 - Warrantage (constitution de

stock)

- 12 producteurs membres de

7 GVPMs

- 200 sacs de 102 kg stockés

Avril 2011 - vente groupée de semences

QPM jaune

- Ferme Agrisach ;

- UCP Adjarra ;

- UCP Dangbo ;

- UCP Ifangni

- 450kg ;

- 250kg ;

- 125kg ;

- 850kg.

Juin 2011 - vente groupée mais jaune - ferme Djidjidovo (Hèvié

kpota)

- 3,125 tonnes

Juillet 2011 - vente du stock warranté - commerçantes locales ;

- ferme Djidjidovo (Hèvié

kpota)

- 1,5 tonne du stock warranté;

- 19 tonnes du stock warranté.

Source: Données de UCP Ifangni

Perspectives

Les acteurs du PEA désirent renforcer l’expérience de la vente groupée du maïs. Ils souhaitent aussi passer progressivement à la

mécanisation de la culture du maïs. L’octroie des crédits adaptés (en particulier le crédit - fonds de roulement) et la mise en place à

bonne date des intrants constituent également une priorité.


13

Photo 2 : Farine de maïs en sachets à Ifangni Photo 3 : Epi de maïs jaune au champ à Ifangni

PEA- Maïs N’Dali

Genèse

Le PEA maïs N’Dali est constitué par les CUMA qui sont des coopératives d'utilisation des machines agricoles. Les producteurs de

ce PEA sont localisés dans les communes de N’Dali, de Bèmbérèkè, de Sinendé et de Nikki. Ils ont formalisé leur présence au sein

de ce PEA à travers la Coopérative Maïs du Borgou (CMB) avec l'appui de L’ONG GERDID (Groupe d’Etude de Recherche et de

Développement des Initiatives Durables) qui s'occupe de la mobilisation et la sensibilisation. Le projet 1000+ a assuré au cours de

l'année 2010 leur formation sur différents thématiques relatifs à l'approche CASE.

Organisation des acteurs

Les producteurs actuellement touchés sont membres de 240 ménages. Ils sont de grands producteurs avec des superficies pouvant

atteindre 40 ha de maïs. Ils maîtrisent les itinéraires techniques de production de maïs et produisent sur deux chaînes de valeur: celle

du maïs semence et celle du maïs pour l'alimentation humaine en général. Les producteurs qui respectent les itinéraires techniques

obtiennent un rendement d'au moins 2 tonnes/hectare.

Le CeCPA assure la mise à disposition par l'intermédiaire de la SONAPRA les intrants (semences, engrais et herbicides) et s'occupe

de l'encadrement technique. La SDI est aussi impliquée dans la distribution des intrants agricoles, en particulier les engrais et les

herbicides. Les producteurs font observer que les intrants agricoles à eux fournis sont insuffisants ou n’arrivent pas à bonne date. Les

quantités d'intrants demandés par producteur étant assez importantes au vu des superficies, il n'existe pas une organisation pour un

approvisionnement en groupe, chacun de façon individuelle va chercher ses intrants.

Les Commerçants locaux ou externes à la zone du PEA collectent le maïs auprès des producteurs et les convoient vers Cotonou

ou/et Porto-Novo. Il existe aussi des producteurs qui sont en même temps des commerçants. Les producteurs n'ont jusqu'ici aucune

expérience de vente groupée ou de contrat de vente.

Selon les producteurs, la CLCAM de N’Dali est confrontée à des problèmes financiers et n’octroie plus de crédit aux producteurs

malgré le taux d’intérêt annuel de 24% qu'ils jugent trop élevé. Ils s'organisent actuellement pour demander des prêts en commun au

niveau de la BOA Parakou.

Perspectives

Les producteurs du PEA envisagent initier et développer la vente groupée, la construction d'un magasin de stockage.


14

Photo 4: Acteurs du PEA Maïs de N’Dali

Source : Extrait du rapport de GERDID – ONG (2010)


15

PEA- Maïs Miniki

Genèse

Le PEA Maïs collines est né en 2009 sous l’initiative du projet 1000s+ qui vise non seulement à atteindre un nombre important de

producteurs mais aussi à intensifier l’agriculture dans la sous région. L’ONG GARDEC basée à Abomey calavi joue le rôle de

facilitateur dans la mise en œuvre du projet. Le nombre de village impliqué dans le PEA a évolué et passe de sept (07) villages au

démarrage du projet en 2009 à quatorze (14) villages en 2011.

Acteurs et organisation des acteurs

Plusieurs acteurs collaborent dans le PEA à travers l’approche CASE. Il s’agit des producteurs membres de l'UGAM, les

commerçants, la CAPAM, GARDEC ONG, les éleveurs de lapin et la ferme de Songhaï à Savalou. Tous ces acteurs collaborent

pour une meilleure organisation de la filière maïs dans le département des collines.

Les producteurs : ils constituent le maillon essentiel du pôle. Ils cultivent deux variétés améliorées de maïs (la variété QPM et le maïs

jaune). La commercialisation du produit n’est pas organisée. Les producteurs travaillent dans le respect des normes des itinéraires

techniques. Ils appliquent au mieux les connaissances reçues à travers les formations. Ils ont développé une bonne expérience en

matière d'agroforesterie et de la restauration de la fertilité des sols, les plantes utilisées sont le samania saman, le leucena

lecocephala, l’albizia chevaleri et le mucuna.

Les commerçants : ils sont catégorisés en commerçants semi grossistes et en grossistes. Les commerçants s’approvisionnent en maïs

chez les producteurs et se font aider parfois dans leur activité par les intermédiaires qui collectent le maïs chez les producteurs. Ils se

positionnent de façon à acheter les récoltes aux producteurs pendant les périodes où ces derniers ont le plus besoin d'argent afin de

leur offrir des prix assez bas.

Les transformateurs : la transformation du maïs n’est pas une activité développée dans le PEA. Une grande partie de maïs transformé

entre dans l’alimentation des ménages et dans la fabrication de provende pour nourrir les animaux. Ainsi, les transformateurs sont

surtout des éleveurs de lapin et la ferme de Songhai.

L’IMF qui collabore avec les acteurs du PEA est une structure endogène créée par les producteurs et dénommée la CAPAM. Le

nombre d’adhérent est de deux cent (200) personnes environ pour un capital circulant de 10 000 000 FCFA. La CAPAM est le fruit

de la coopération entre la ville de Bordeaux et Miniki. Cette caisse est beaucoup plus adaptée aux besoins des acteurs du pôle en ce

sens qu’elle est très flexible avec une procédure allégée d'octroie de crédit comparativement à la CLCAM. La CAPAM assure aux

producteurs l’approvisionnement en intrant dans la limite de ses moyens. Le tableau ci-dessous montre l’évolution des différentes

opérations d’octroie de crédit et d’achat d’engrais en fonction des bénéficiaires. De plus, ce tableau montre également l’évolution des

superficies destinées à recevoir les commandes d’intrant.

Année Crédit alloué Bénéficiaires

(nombre de

personnes)

Quantité engrais

achetée (T)

Superficie

couverte (ha)

Bénéficiaires d’engrais

(nombre de personnes)

2007 1.116.000 20 - - -

2008 2.975.000 83 - - -

2009 2.636.180 69 7 21,75 59

2010 4.116.000 72 7 49,5 61

2011 5.200.000 120 6,5 46,35 65


16

PEA-Maïs Miniki (suite)

3.3- Récapitulatif sur les PEA-Maïs au Bénin

L’analyse du tableau 3 montre que le nombre et la catégorie d’acteurs varient d’un PEA à un

autre. Il en est de même pour les liens entre les acteurs des pôles étudiés. Ces acteurs énumérés

par PEA reconnaissent l’existence d’une collaboration réelle entre eux, même si les liens ne

sont pas toujours formels. L’absence du CeCPA dans certains PEA s’explique par le fait que ce

dernier n’est pas informé de la collaboration entre les acteurs en partenariat. Toutefois, il faut

noter que les producteurs de ces PEA bénéficient toujours d’encadrement technique de la part

des agents du CeCPA. Le processus de renforcement des liens entre les acteurs se poursuit à

travers la formation des acteurs de chaque pôle sur l’approche CASE.

Expérience développée

Ils ont expérimenté en vain la vente groupée sur contrat avec des commerçants locaux et la ferme de Songhaï. Les commerçants

ayant renoncé au contrat parce que le prix sur le marché au moment où les transactions devaient avoir lieu était inférieur au prix

convenu dans le contrat préalablement signé.

En l'absence d'une structure formelle pour assurer l'accès au micro crédit, les producteurs ont initié avec l'ONG GARDEC et

l'Association Miniki de Bordeau la CAPAM qui assure assez efficacement cette fonction. Cependant, la capacité financière de la

CAPAM est encore assez limitée.

Les différentes formations reçues ont permis aux acteurs du PEA d’améliorer leurs connaissances et pratiques diverses. Les

producteurs par exemple respectent les itinéraires techniques de la culture du maïs. L’utilisation de la matière organique (fiente de

poulet, croc de lapin) et de certaines plantes améliorantes entre progressivement dans l’habitude des producteurs. Ces pratiques ont

été apprises lors de la mise en œuvre du projet GIFS (1998-2005) et ont été renforcées par l’approche PEA. L’esprit de collaboration

entre acteurs du pôle s’est également développé même si les liens entre les acteurs du PEA ne sont pas forts à l’étape actuelle.

Perspectives

Les perspectives en vue pour l’amélioration du fonctionnement du PEA priorisent l’organisation de la commercialisation du maïs.

Les producteurs souhaitent désormais pratiquer le warrantage afin de vendre leur récolte à un prix meilleur au kg. Aussi, ils

souhaitent passer progressivement de la production manuelle à la mécanisation. Le financement des intrants fait partir aussi des

priorités visées par les acteurs du pôle.


17

Tableau 2: Cartographie des PEA-Mais

PEA Maïs PEA Ifangni PEA Klouékanmè-Lalo PEA Miniki PEA N’dali

Année de

création

2009 2008 2009 2010

Nombre

d’acteurs

06 03 05 03

Type

d’acteurs

- Producteurs

- Commerçants

- Transformateurs

- CLCAM

- CeCPA

- ONG OPADEB

- Producteurs

- Commerçants

-ONG REPFED

- Producteurs

- Commerçants

-Transformateurs

- IMF (endogène)

-ONG GARDEC

- Producteurs

- Commerçants

-GERDID

ONG

Source: Données d'enquête, 2011.

3.4- Acteurs et fonctions dans les PEA Maïs

Chaque PEA est caractérisé par la présence d’une ONG facilitatrice. Cette ONG est en contrat

avec l’IFDC et assure le renforcement des capacités des acteurs à travers des formations sur des

thématiques bien définies. En général, l’ONG recense les besoins en formation auprès des

acteurs qu’elle exprime au partenaire sur le projet. Ainsi, la plupart des acteurs des PEA ont

reçu des formations sur la vente groupée, l’approche CASE, les techniques de négociation et

stratégies marketing, les pratiques de la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et les

itinéraires techniques de production de maïs. L’ONG rédige de façon participative le plan

d’action annuel du PEA. Ainsi, les activités prévues dans le plan d’actions annuel sont ensemble

définies. Le tableau 4 montre le nombre de chaîne de valeur qui traverse chaque PEA.

L’analyse de ce tableau montre que le nombre de chaînes de valeur varie d’un PEA à un autre.

Tableau 3 : Chaînes de valeurs observées par PEA

PEA Chaînes de valeurs observées

PEA Ifangni

CV maïs blanc pour consommation humaine en général

CV maïs blanc pour farine de bébé

CV maïs jaune pour provende

CV maïs semence

PEA Klouekanme-Lalo CV maïs blanc pour consommation humaine en général

PEA Miniki CV maïs blanc pour consommation humaine en général

CV maïs jaune pour provende

PEA N’Dali CV maïs blanc pour consommation humaine en général

CV maïs semence



18

Le tableau 5 montre le niveau d’organisation des PEA étudiés. De l’analyse de ce tableau, il

ressort que le niveau d’organisation du PEA Ifangni est plus élevé. En effet, c’est le seul PEA

qui a pu expérimenter avec succès la vente groupée. Les producteurs sont organisés en Union

Communale des producteurs (UCP Ifangni) qui s’est fait enregistrer officiellement au CeCPA.

Cet enregistrement le rend beaucoup plus crédible auprès des institutions telles que la

CLCAM, Veto service et le groupe Agrisatch. L’UCP entretien des liens avec le CeCPA qui

l’approvisionne de façon circonstancielle en engrais. L’approvisionnement en semence

constitue un problème dans le PEA. La plupart des semences utilisées proviennent des CeCPA

Ifangni, Kétou et Savalou.

Dans les communes de Klouékanmè-Lalo, les producteurs sont en groupement villageois non

enregistrés. Malgré les formations reçues, les liens entre les acteurs sont faibles et les contrats

entre producteurs et commerçants sont quasi verbaux. L’absence de fournisseur d’intrants

oblige les producteurs à s’approvisionner en rang dispersé sur le marché et dans des circuits

informels. En conséquence ils achètent parfois des intrants de mauvaise qualité, quasi

inefficaces. L’absence d’institution de micro finance dans le cluster amène les acteurs à

collaborer avec des IMFs qui sont en dehors de la zone du PEA (Toviklin, Djakotomey et

Aplahoué). La transformation du maïs reste toujours embryonnaire étant donné qu’il n’existe

aucune structure de transformation agroalimentaire qui utilise le maïs comme matière

première. Après la récolte, les producteurs vendent généralement leurs productions aux

commerçantes (locales et étrangères). Certains commerçants stockent le produit pour le

revendre pendant les périodes de rareté ou de soudure. Les producteurs ou commerçants n’ont

pas encore pu cibler un segment de marché pour écouler leur produit.

A Miniki et environs, les producteurs sont organisés en Union des Groupements d’Agriculteurs

Monwossokpo (UGAM). Ce PEA présente une particularité. En effet les acteurs du pôle ont su

créer des services ou fonctions absentes. A ce titre, la CAPAM qui est une institution de micro

finance localement créée suite au partenariat Miniki-Bordeaux assure non seulement la

fonction de micro crédit mais aussi la fonction d’approvisionnement en intrant malgré ses

moyens limités. Une action extérieure pourrait consister à développer cette initiative endogène.

La vente groupée a été expérimentée avec échec. Les producteurs vendent leur production aux

commerçants, à la ferme songhaï et quelques cuniculteurs.


19

A N’Dali, les producteurs sont organisés en CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériels

Agricoles). Ils emblavent de grande superficie et consomment par conséquent une quantité

importante d’intrant. Le maïs produit est essentiellement vendu aux commerçants. Ce PEA est

caractérisé par l’absence d’IMF et de transformateurs. L’approvisionnement en intrant se fait en

rang dispersé.

Au total, les acteurs fréquemment rencontrés dans les chaînes de valeur sont les producteurs,

les commerçants et les transformateurs. Le maillon le plus faible est celui des transformateurs.

Ce maillon est même absent dans certains PEA. C’est le cas par exemple des PEA N’Dali et

celui de Klouékanmè-Lalo. La plupart des contrats entre les acteurs sont verbaux et ne

garantissent pas un fonctionnement correct du système. Si cette tendance se poursuit jusqu’en

2015, les PEA étudiés risquent de disparaître. La formalisation des liens entre les acteurs, le

renforcement des maillons faibles et l’implication des services absents sont des facteurs

favorables à la viabilité à long terme des PEA étudiés.

Tableau 4: Niveau d’organisation des PEA maïs étudiés


3.5- Bénéfices et position des producteurs dans les PEA étudiés

Les superficies moyennes emblavées de 2009 à 2011 ont globalement augmenté. Elles passent

de 3,44 hectares à 5,69 hectares. Il en est de même pour les productions et les rendements qui

passent respectivement de 7,65 T à 8,98T et de 2,02T/hectare à 2,29 T/hectare. Ces statistiques

PEA Maïs au Bénin PEA Ifangni PEA Klouekammey-Lalo

PEA Miniki PEA N’dali

Production primaire UCP Producteurs en groupement villageois

UGAM CUMA

Fourniture d’intrant SONAPRA SONAPRA SONAPRA SONAPRA/SDI

Transformation -Veto service -Ferme Djidjidovo -Agrisatch

- Songhaï Cuniculture

-

Encadrement technique CeCPA CeCPA - CeCPA

Types de contrat Formels et verbaux

Contrats verbaux Formels et verbaux

Contrats verbaux

Mobilisation/formation OPADEB REPFED GARDEC GERDID


20

montrent que l’approche PEA a induit une amélioration de la productivité agricole. Les

formations reçues et la collaboration multi acteurs ont alors amélioré le niveau de connaissance

des producteurs qui respectent les itinéraires techniques de la production du maïs. Toutefois,

ces résultats auraient pu être meilleurs si les acteurs des PEA disposaient suffisamment de

moyen et opéraient tous dans un environnement favorable. Autrement dit, l’absence de certains

services dans certains PEA limite significativement leur potentialité. Par ailleurs, il est important

de souligner que l’amélioration du rendement observé ne rend pas encore compte des

performances effectives des variétés améliorées de maïs cultivées (variété QPM de couleur

blanche et le maïs jaune). Le tableau 5 présente l’évolution des superficies moyennes emblavées

et des productivités.

Tableau 5 : Evolution des superficies et des productivités moyennes de maïs (2009 et 2011)

Les valeurs entre parenthèses sont des écart-types.


Une analyse du tableau 6, montre que la quantité d’engrais consommée de 2009 à 2011 a

diminué de près de la moitié. Trois facteurs expliquent ce résultat. Le premier est lié à la mise

en place tardive de l’intrant qui fait que certains producteurs sont obligés de renoncer à son

usage étant donné que la période propice pour l’épandage est dépassée. Le second facteur est

relative au payement au comptant des engrais subventionnés par l'Etat. Ceci est exigé aux

producteurs et leurs associations car les expériences antérieures ont enregistré un taux élevé

d'impayé. Le troisième est lié au fait que certains producteurs combinent l’engrais organique et

l’engrais minéral dans l’optique de minimiser considérablement les charges d’achat des engrais.

C’est ainsi que les fientes de poulet, les crocs de lapin, les résidus de récolte sont fortement

valorisés. Dans le PEA Miniki par exemple, certains producteurs utilisent des plantes telles le

mucuna, le samania saman, le leucena lecocephala, l’albizia chevaleri pour restaurer la fertilité

des champs de maïs.

Variables 2009 2011

Superficie (ha) 3,44

(4,37)

5,69

(11,04)

Production (T) 7,65

(11,73)

8,98

(13,42)

Rendement (T/ha) 2,02

(0,91)

2,29

(1,07)


21

Tableau 6 : Evolution de la quantité moyenne d’engrais consommée par les champs de maïs

2009-2010-2011.

Consommation d'engrais 2009 2010 2011

Quantité moyenne par ha

(en sacs de 50 kg)

3,54

(4,46)

2,4

(3,49)

1,79

(1,56)

NB: Les valeurs entre parenthèses sont des écart-type.


Le calcul des marges brutes des producteurs et des commerçants a permis de connaître le gain

moyen au kilogramme de maïs produit/vendu par ces acteurs. Le tableau 7 renseigne non

seulement sur la marge brute moyenne au kilogramme des producteurs et des commerçants

mais également sur l’accroissement du gain moyen des commerçants par rapport à celui des

producteurs. De l’analyse du tableau, il ressort que les producteurs gagnent en moyenne 26,44

francs par kilogramme de maïs produit alors que les commerçants gagnent en moyenne 37,79

francs par kilogramme de maïs commercialisé. Le calcul du taux d’accroissement de la marge

brute des commerçants à celle des producteurs a permis de mieux comprendre l’évolution de

la valeur ajoutée en passant des producteurs aux commerçants. En effet, le rapport de la marge

brute moyenne des commerçants à celle des producteurs donne 30%. Ce qui signifie que les

commerçants gagnent 30% de marge de plus que les producteurs.

Somme toute, il faut noter que l’approche PEA a induit un engouement particulier chez les

producteurs. Cet engouement se traduit par l’augmentation sensible des superficies emblavées

et la mise en pratique des connaissances acquises à travers les formations dont la conséquence

majeure est l’amélioration de la productivité. Toutefois, malgré ces efforts accrus des

producteurs, ils demeurent lésés par rapport à la répartition des bénéfices le long de la chaîne.

Tableau 7: Comparaison des marges brutes des producteurs et des commerçants de maïs.

Désignations Montant (FCFA)

Producteurs

Superficie (ha) 5

Rendement (Kg/ha) 1440

Production (Kg) 7200

Prix de vente (F/kg) 92

Produit Brut (FCFA) 662400

Charges de production (FCFA) 472000

Marge brute (FCFA) 190400


22

Désignations Montant (FCFA)

Marge brute par ha (FCFA/ha) 38080

Marge brute par kg de maïs produit (FCFA/Kg) 26,44

Commerçants Quantité commercialisée (kg) 33600 Prix d’achat total (FCFA) 3966200 Charges de transport (FCFA) 560000 Prix de vente total (FCFA) 5880000 Marge brute (FCFA) 1269800 Marge brute par Kg de maïs commercialisé en (FCFA/Kg) 37,79


3.6 Expériences spécifiques développées dans les PEA-Maïs étudiés

Dans le PEA Ifangni, les producteurs sont enregistrés au CeCPA et vendent sur contrat à la

ferme Djidjidovo, à Veto service et à Agrisatch. Aussi, la pratique du warrantage garantit l’accès

aux intrants.

A Klouékanmè, certaines femmes productrices ont développé la pratique de la « tontine pour

engrais ». Il s’agit d’une cotisation périodique qui permet à ces productrices de s’approvisionner

en engrais au moment opportun.

Dans le PEA maïs de Miniki, la CAPAM qui est une institution de micro finance (créée et

gérée par les producteurs eux même) assure dans les limites de ses moyens

l’approvisionnement en intrant des producteurs membres du PEA.

Le PEA maïs de N’Dali s'est formalisé institutionnellement en Coopérative dénommée

"Coopérative Maïs du Borgou (CMB)".

Dans les PEA étudiés, les producteurs occupent en général une position stratégique. Ce sont

eux qui produisent pour faire fonctionner les différentes chaînes de valeur qui traversent le

pôle. Plusieurs facteurs favorisent la position et le bénéfice des producteurs. Entre autres, nous

pouvons citer l’accès au crédit et à un encadrement technique adéquat, l’accès aux intrants à

bonne date, la pratique de la vente groupée et l’enregistrement formel qui facilite leur accès à

plusieurs services.

3.7- Analyse institutionnelle des PEA Maïs au Bénin

L’environnement institutionnel d’appui et de facilitation joue un rôle important dans le

fonctionnement du PEA. Il est représenté par l’ONG facilitatrice, le CeCPA, l’IMF et la

recherche si cette dernière est située dans la zone du PEA. Ces acteurs sont perçus comme des


23

« éclaireurs ». Ils offrent non seulement des services aux acteurs du PEA maïs, mais ils sont

aussi suffisamment mûrs pour aider les autres acteurs à mener les actions de plaidoyer ou de

lobbying visant à lever les goulots d’étranglement.

Un PEA idéal peut être défini comme un espace géographique dans lequel les producteurs, les

semenciers, les distributeurs d’intrants, les transformateurs et les commerçants se retrouvent

autour d’un produit commun (le maïs par exemple) pour discuter des clauses de partenariat

gagnant-gagnant entre eux en vue d’un développement durable des chaînes de valeur. Les IMF,

les ONG nationales et internationales ainsi que les structures d’encadrement telles que les

CeCPA constituent des facilitateurs pour le fonctionnement du PEA. La figure 1 et le tableau 8

présentent un PEA idéal et clarifient les rôles et responsabilités des acteurs dans un PEA idéal.


24

PEA

Figure 1 : Diagramme d’un PEA maïs idéal

Union des Producteurs

(faîtière) Partenaires Techniques et

Financiers Recherche agricole

Semenciers

Producteurs

Commerçants

Transformateurs

Distributeurs

d’Intrants

IMF

Structures d’encadrement

technique (CeCPA)

Mobilisation sociale

(ONG)


25

Tableau 8: Rôle et responsabilité des acteurs dans un PEA qui fonctionne parfaitement.

Acteurs Rôle des acteurs

Producteurs

Produisent du maïs qui répond aux normes du marché visé. Ils sont

organisés en un groupement officiellement reconnu. Ce qui facilite l’accès

à certains services essentiels tels que le crédit et l’encadrement technique

requis. Ils sont formés régulièrement par une ONG d’intermédiation ou

une structure compétente

Commerçants

Ils sont organisés en un groupement officiellement reconnu, entretiennent

des liens formels (contractuels) avec les producteurs. Ils bénéficient aussi

des services de micro crédit et des formations nécessaires pour la

prospérité de leur affaire

Intermédiaires commerciaux

(collecteurs)

Ils sont organisés en groupement ou association reconnu formellement.

Ils assurent la collecte du produit pour les commerçants grossistes. Ils

peuvent également bénéficier des formations afin d’accroître leur

efficacité dans le système.

Transformateurs

Il s’agit des fermes d’élevage pouvant transformer le maïs en ration

alimentaire pour les animaux, des firmes ou unités de transformation agro

alimentaires qui utilisent du maïs comme matière première. Ils sont

officiellement reconnus (enregistrés). Ils entretiennent des liens formels

(contractuels) avec soit les producteurs directement, soit avec les

commerçants (grossistes ou semi grossistes). Ces unités de transformation

agro alimentaire sont soit dans la zone du PEA ou en dehors.

CeCPA

C’est une structure située en amont aux producteurs. Il assure

l’encadrement technique des producteurs. Il met à la disposition des

producteurs des semences améliorées.

Semenciers

Ils sont choisis dans le groupe des producteurs. Ils sont formés sur les

techniques rapides de multiplication des semences. Ceci permet d’éviter

des situations de rupture de semence. Ces semenciers sont en relation

avec le CeCPA.

Fournisseur d’intrant :

Il s’agit de sociétés agréées. Elles sont en relation directe avec les


26

Acteurs Rôle des acteurs

producteurs ou les responsables de leur organisation. Elles sont

officiellement reconnues et assurent la fourniture d’intrants aux

producteurs à bonne date. Une organisation faîtière des producteurs

comme la FUPRO peut prendre d'importantes responsabilités dans ce

processus.

Recherche

Elle est chargée de mettre à la disposition des producteurs des variétés de

semences répondant aux normes exigées par le marché. Ces semences

peuvent être confiées au CeCPA qui sera chargé de les distribuer aux

producteurs ou responsable de leur organisation. La recherche doit

contrôler la qualité des intrants (engrais, herbicide, produits de stockage

et conservation) qui sont mis à la disposition des producteurs. Elle peut

avoir une représentation dans la zone du PEA afin de mieux s’imprégner

des problèmes des producteurs et autres acteurs.

N.B : Ces différents acteurs doivent opérer dans le PEA sur la base de contrats formels

respectant l’éthique des chaînes de valeur.

3.8 Tendance observée

De l’analyse de la situation actuelle, on conclut que l’ancienneté n’est pas synonyme de maturité

du pôle. On en déduit que le parcours des PEA maïs est encore jonché de quelques goulots

d’étranglement qui persistent. Au nombre de ces obstacles, on peut citer l’absence de certains

acteurs importants dans les PEA (CeCPA, IMF, Transformateurs), le faible lien entre les

acteurs de PEA, la pertinence des services rendus aux acteurs et la faible contractualisation des

transactions quand elles existent, la genèse des PEA et l’approche d’intervention des ONG

pour la mobilisation. L’absence du CeCPA et d’IMF dans certains PEA fragilise

l’environnement institutionnel d’appui. Il en est de même pour les unités de transformation qui

limitent les possibilités d’écoulement du maïs produit. Le faible lien entre les acteurs affaiblit la

collaboration entre ces derniers. Quant à l’approche d’intervention, il faut noter que certaines

ONG n’ont pas pleinement joué leur rôle de facilitateur. En effet les ONG ont quatre missions

fondamentales. Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs, de consolider les liens entre les

acteurs en les familiarisant à l’approche CASE, d’aider les acteurs du pôle à s’enregistrer

formellement, d’associer tous les acteurs du pôle à la rédaction du plan d’action annuel,

d’impliquer dans le pole les acteurs manquants à travers des plaidoyers. La plupart des ONG


27

ont failli par rapport à la dernière. Ces situations observées ne sont pas encourageantes et ne

répondent pas à l’un des objectifs de l'approche PEA qui est de responsabiliser les acteurs à un

moment donné en les rendant indépendants de l’ONG d’intermédiation sociale. En outre, la

genèse des PEA au Bénin est un phénomène suscité par l’IFDC à travers le projet 1000+ qui

s’est achevé en 2010. En conséquence, la constitution de ces pôles ne répond pas forcément à

une aspiration profonde des acteurs. Or, la survie des organisations suscitées est hypothétique

surtout en l’absence d’intervention comme c’est le cas pour les PEA. A l’heure actuelle, il

apparaît que si rien n’est fait jusqu’en 2015, la situation observée va se détériorer davantage.

Ainsi les PEA existants risquent de disparaître.

3.9 Expériences des PEA dans la sous-région

Des expériences de PEA existent dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso,

Ghana, Mali, Niger, Nigeria et Togo). En Afrique de l’Est, quelques expériences de PEA

existent au Rwanda et au Kenya. Le tableau 9 présente quelques Pôles d’Entreprises Agricoles

recensés en Afrique.

Tableau 9 : Quelques Pôles d’Entreprises Agricoles recensés en Afrique

PAYS PEA Zone de couverture

MALI

Maïs Mandé

Oignon

Miel Bélédougou (Ouolodo)

Arachide Koulikoro (Didiéni)

NIGER Poivron Diffa

Niébé Namari

BURKINA-FASO

Oignon Sissili

Césame

Arachide Tanguin-Dassouri

RWANDA

Pomme de terre

Musange Maïs

Miel

Miel Burera

Pomme de terre, blé Rulindo

Gicumbi

Riz Rwamagana

Bugesera

Manioc

Kamonyi Riz

Maïs

Blé Nyamagabe


28

PAYS PEA Zone de couverture

Huye

Maïs

Rusizi Manioc

Miel

Maïs Nyabihu

Rubavu

Miel Ngororero

Rutsiro

Source: IFDC, 2011 De ces expériences, la documentation a permis d’obtenir de détails sur les PEA sésame de la province de Sissili au Burkina Faso et niébé irrigué du Niger.

PEA sésame à Sissili au Burkina-Faso, un exemple de réussite

Dans la sous région, cas est fait de l’expérience du PEA sésame de la région de Sissili au Burkina-Faso. La société SOPAC crée

l'union Yawala dans la province de la Sissili, dans le but de booster la production de sésame pour l'acheter et le vendre. La

SOPAC met gratuitement à la disposition de Yawala pour distribution à ses membres 8 100 kg de semences, 800 bâches de 9

m² et 6 000 sacs de 100 kg. Elle propose également un meilleur prix d'achat, appuie la production en payant quatre agents

techniques d'agriculture. Elle ne s'arrête pas là puisqu'elle subventionne la production et paie la récolte au comptant. Ainsi les

producteurs de sésame se rendent compte que le sésame peut devenir une culture de rente, et ils sont incités à en produire

plus. La FEPPASI, qui est la Fédération provinciale des professionnels agricoles de la Sissili, unit différents groupements

s'occupant de toutes productions agricoles. La FEPPASI ne s'est jamais spécialement intéressée au sésame, mais voit qu'avec

l'apparition de la SOPAC, le sésame peut être une filière intéressante, rapportant de l'argent. La Fédération se met en contact

avec la DTE, une entreprise agro-industrielle d'achat et de vente qui – elle aussi – est intéressée à acheter du sésame. Cette

entreprise met à la disposition de la FEPPASI un fonds de collecte pour le sésame et des semences. Les résultats obtenus

montrent un gain substantiel à plusieurs points de vue. Ainsi, en quatre ans les acteurs du PEA sésame de la Sissili ont vu leur

chiffre d’affaire évoluer. En effet, le chiffre d’affaire des fournisseurs d’intrants est passé de 450 000 Fcfa à 6 268 300 Fcfa, celui

de l’union Yawala est de 222 180 000 Fcfa (pour sa 1re expérience), celui de la FEPASSI est passé de 7 800 000Fcfa à 48 300

000 Fcfa (en l'espace de 4 ans) et le volume du crédit total octroyé est passé de 18 000 000Fcfa à 46 000 000 Fcfa.

L’augmentation du volume d’affaire du PEA est essentiellement liée à trois réussites à savoir l’accroissement significatif de la

production (de 30 tonnes à 638 tonnes) ; le respect des engagements contractuels (producteurs-OP, Union – commerçant) et

l’obtention de meilleurs prix de vente (260 000 FCFA à 460 000 FCFA/tonne).

Photo 5 : Champ de sésame à

Sissili (Burkina-Faso)

Source: Extrait de ENRC /IFDC-

Burkina (2008).


29

PEA Niébé irrigué à Namari au Niger

En 1992 GTZ a appuyé les hommes et les femmes de Namari,

pour soutenir des activités de maraîchage destinées à la

consommation de la famille. Il a fallu 2008 pour voir Oxfam Novib

(dans sa démarche de promotion de la filière niébé dans la

Commune Rurale de Baleyara) aider au renforcement des capacités

des membres de ce groupement et appuyer la mise en place des

intrants agricoles (semences améliorées) et matériels aratoires,

charrettes et charrues. Aussi, en 2009 ces hommes et femmes de

Namari ont bénéficié d’un renforcement de capacité du Projet

1000S+, d’où l’idée de PEA niébé de contre saison. En effet, le

nombre des adhérents à l’innovation est passé de 57 dont 5

hommes à 250 dont 25 hommes répartis dans Huit villages. Le

groupement comptabilise pour ses membres, un site grillagé de

deux hectares avec cinq puits en ciment et 4 autres clôturés en tiges

de mil avec un puits en ciment chacun sur fonds propres. Les

revenus des membres se sont largement accrus avec l’initiative des

tontines.

Photo 6: Champ de niébé irrigué à Namari (Niger) Source : Extrait de Salifou M. L. (2011).

4. Leçons apprises et facteurs de succès d’un PEA

De l’analyse de la situation des PEA au Bénin et dans la sous région, on retient de grands

enseignements dont émergent des facteurs de succès.

4.1 Leçons apprises

L’analyse de la situation actuelle, de la tendance observée et des expériences amène à tirer de

grands enseignements relatifs au fonctionnement actuel des PEA que sont :

La mise en œuvre de l’approche CASE nécessite la mise en commun de plusieurs

compétences dans plusieurs domaines ce qui requiert de l’énergie et du temps. Les résultats

obtenus au niveau des PEA étudiés (faible impact), bien que peu satisfaisants peuvent se

justifiés dans le temps.

L’approche d’intervention via les ONGs en lieu et place d’une intervention directe de

l’IFDC s’avère plus durable. Toutefois, dans la mise en œuvre de la stratégie, beaucoup

reste à faire en termes de procédure de sélection des ONGs, de méthodes de renforcement

de leurs capacités, d’outils de suivi-évaluation et d’outils d’évaluation du niveau de

satisfaction des acteurs de PEA;


30

La participation des femmes aux activités de PEA reste encore faible (15% pour le PEA

d’Ifangni), ceci confirme la mise en relation faible des acteurs des pôles car les femmes sont

reconnues très actives dans les activités de commercialisation et de transformation du maïs ;

Les formations dispensées sont surtout orientées vers les producteurs alors qu’un pôle par

définition comporte plusieurs autres acteurs dont les capacités nécessitent d’être renforcées

pour faire converger les intérêts des uns et des autres. Beaucoup reste à faire pour une

bonne planification des formations: une méthode efficace d’identification des besoins en

formations par groupe d’acteurs et de la planification des activités de formations s’avère

indispensable pour la suite.

Beaucoup de nouvelles technologies ont été vulgarisées au sein des PEA et influent sur la

fertilité des sols et la productivité agricole. Ceci a eu pour conséquence l’augmentation de

l’effectif des acteurs par endroit et l’augmentation de la production, de la productivité au

sein des pôles.

4.2 Facteurs de succès d’un PEA

La bonne fonctionnalité d’un PEA dépend d’un certain nombre de facteurs dont les plus importants sont : Caractère spontanéité (down top) de la création du PEA: c’est un aspect très important

pour le bon fonctionnement des PEA. En effet, le PEA doit être une initiative émanant des

acteurs à la base et non suscitée par un projet.

Dynamisme et leadership des acteurs : En relation avec le caractère spontané de la

naissance d’un PEA, lorsque l’initiative est portée par un acteur (exemple des producteurs

pour la plupart des PEA étudiés au Bénin), le dynamisme de cet acteur moteur et le

leadership dont il fait montre dépeignent sur la viabilité du pôle.

Services (bénéfices) : c’est un facteur qui accroît l’effectif des différents acteurs du pôle. Le

nombre de service est en corrélation positive avec le nombre d’acteurs du PEA. Les

avantages liés à l’appartenance au PEA expliquent l’adhésion des acteurs (cas des PEA maïs

étudiés).

Contractualisation (confiance) : elle permet de formaliser les liens entre les acteurs opérant

dans le PEA. La plupart des contrats dans les quatre PEA étudiés sont verbaux et dénotent

de la faiblesse des liens d’affaire entre les acteurs.

Relation d’affaire renforcée entre institutions et acteurs : c’est la principale mission des

ONG. De façon générale, cette mission n’a pas été bien assurée au niveau des PEA étudiés


31

car à ce niveau, les résultats sont mitigés. La qualité de ces relations d’affaire dépend

toutefois de plusieurs facteurs. Les IMF ne sont pas, pour la plupart des cas, bien connectés

aux pôles.

5- Plan d’actions pour une redynamisation des PEA-Maïs au Bénin

5.1- Analyse SWOT

Tableau 10 : Résultats de l'analyse SWOT

Forces

Faiblesses

Formations dispensées ;

Visites d’échanges organisées ;

Savoir-faire et expérience des producteurs dans les zones ayant bénéficié des appuis du PUASA, de la SONAPRA et autres projets-programmes ;

Existence de structure de facilitation (ONG) ;

Acteurs pas toujours conscients de leur appartenance au PEA

Valeur Ajoutée inégalement répartie entre les acteurs du PEA

Faible utilisation de variété améliorée et d’engrais organiques

Faible utilisation d’équipements modernes.

Difficulté d’accès à la terre surtout pour les femmes ;

Rendement à l’hectare encore faible en milieu paysan ;

Faible taux d’adoption des technologies améliorées de production ;

Insuffisance de communication et d’information entre producteurs et opérateurs ;

Manque d’information sur le marché extérieur et sur la politique des exportations et des transformations au niveau des producteurs ;

Pas d’organisation au niveau du groupe des commerçants

Non respect des contrats entre producteurs et commerçants ;

Faible pratique de la vente groupée: vente en rang dispersé dominante

Taux élevé d’analphabétisme des acteurs (producteurs et commerçants surtout)

Faibles liens entre les acteurs du PEA

Faible implication des transformateurs, des IMFs et des services fournisseurs d’intrants

Retard dans l'approvisionnement des intrants

Accès limité au crédit

Pression des commerçants intermédiaires


32

Opportunités Menaces

Existence d’expériences réussies de pôles d’entreprises d’agri business au Bénin et dans la sous région ;

Existence des techniciens d’appui-conseils aux producteurs formés et présents dans tous les centres communaux de promotion agricoles

Présence des institutions de recherche (DAGRI, INRAB…) au niveau régional

Marchés potentiels pour l’exportation dans la sous région (Nigéria, Niger, etc. ) ;

Développement d’unités de transformation (broyage, provenderie, minoterie…) ;

Existence de l’approche CASE au niveau du projet 1000s+

Existence des services d’encadrement au niveau local (CeCPA)

Catastrophes naturelles : inondations, sécheresse, invasions d'acridiens, …

Concurrence: Nigeria, Ghana, Côte-d’Ivoire, Afrique du Sud, Mozambique, Zimbabwe, USA, Argentine, ….

Aléas climatiques

Effets de la crise financière internationale ;

Source: Résultats d'enquête, 2011.

De façon générale, plusieurs problèmes ont été identifiés à travers l’analyse SWOT. Ces

problèmes peuvent être regroupés en cinq.

La genèse suscitée des PEA : la plupart des PEA maïs sont suscités par l’intervention de

l’IFDC. En conséquence, il n’est pas évident qu’ils répondent à un besoin exprimé par

les acteurs eux-mêmes ; et les résultats (mitigés) auxquels on parvient sont les

conséquences de cette genèse suscitée.

L’Approche d’intervention des ONGs facilitatrices : La mission principale des ONGs

facilitatrices est de réussir à mettre en relation d’affaires des acteurs autour du produit

maïs. Cet objectif n’est pas atteint pour le moment. Ceci pourrait être dû au mode de

sélection des ONG, à la méthode de suivi de ces dernières et au mode d’évaluation

(implication des acteurs afin d’évaluer leur degré de satisfaction).

Le niveau d’accès des acteurs aux services essentiels : Le premier service est celui liée à

l’approvisionnement en intrants (engrais et semences). En effet, les producteurs sont

parfois confrontés au fait que les intrants sont mis à leur disposition tardivement. Ce

retard a pour conséquence le non respect des recommandations techniques relatives à


33

l’application d’engrais. Le retard dans la mise en place des semences améliorées

entraîne généralement l’utilisation des semences non certifiées pour le semis. Le second

service est celui lié à l’accès au crédit inadapté. Les acteurs des PEA estiment que les

crédits octroyés ne sont pas suffisants. Le volume de crédit dont ils bénéficient est faible

et ne leur permet pas de couvrir les charges relatives aux facteurs de production tels que

l’achat des intrants et la main d’œuvre. La pire des situations a été observée dans les

PEA Klouékanmè-Lalo et Ndali, caractérisés par l’absence d’IMF.

La non maîtrise des informations sur le marché de maïs : Les informations sur le

marché de maïs sont peu connues et partagées (en particulier des producteurs). Un

point d’attention devra être accordé aux informations sur le prix de maïs, et sa variation

dans le temps afin de permettre aux acteurs du pôle d’anticiper le marché et de faire de

bonnes affaires.

Le non respect des contrats : La plupart des contrats rencontrés sont verbaux. Plusieurs

facteurs empêchent la signature des contrats entre les acteurs des Pôles d’Entreprises

Agricoles. Entre autres, l’étude a identifié la fluctuation des prix, la peur d’être poursuivi

par la justice en cas de non respect des clauses du contrat, l’ignorance de l’importance

d’un contrat et le fait que la signature des contrats n’est une habitude en milieu rural.


34

5.2- Problèmes, défis, stratégies, objectifs de développement et options possibles

Tableau 11 : Problèmes, Défis, Stratégies, Objectifs de développement et Options possibles Problèmes Défis Orientations

stratégiques

Objectifs de développement Options possibles

Genèse suscitée des PEA Corriger les erreurs liées à la genèse des

PEA

Promouvoir les expériences des

pôles spontanés

- Organiser des visites d’échanges

- Répertorier les expériences nationales

réussies (exemple PEA ananas de

Toffo)

- Accompagner ces expériences

Approche d’intervention des

facilitateurs

Réformer l’approche d’intervention des

facilitateurs

Promouvoir

l’institutionnalisation

des liens entre les

parties prenantes

des Chaînes de

Valeur maïs

Amener les ONG à remplir

effectivement leur mission

- Renforcer le système de suivi des

ONG

- Impliquer les acteurs dans l’évaluation

des performances des ONG

facilitatrices

Accès limité des parties

prenantes concernées par le

maïs aux services essentiels

Améliorer le niveau d’accès aux services

essentiels (intrants, crédits, formations,

marchés, etc.) rendus par les PEA aux

parties prenantes

Améliorer le niveau d’accès aux

services essentiels (intrants, crédits,

formations, marchés, etc.) rendus

par les PEA aux acteurs

- Créer et animer un cadre de

concertation entre parties prenantes

- Aider acteurs concernés à définir leurs

besoins en services essentiels

- Aider à identifier les structures offrant

ces services

- Appuyer la mise en relation des divers

acteurs

Non maîtrise des information

sur le marché de maïs

Amener les producteurs à maîtriser les

informations sur le marché de maïs

Mettre en place un système

d’information sur les prix au sein

des PEA

Créer et gérer une base de données sur

les prix du maïs

Non respect des contrats

Promouvoir le respect des contrats entre

acteurs

Améliorer le niveau de respect des

contrats

Institutionnaliser la formalisation des

transactions sous forme de contrats

Source: Conception des consultants


35

Tableau 12: Etude de faisabilité des options possibles

Problèmes Défis Options possibles Facteurs de succès Facteurs d’échec Stratégies

Genèse suscitée

Approche

d’intervention

des facilitateurs

Corriger les erreurs

liées à la genèse

des PEA

- Organiser des visites

d’échanges

- Répertorier les expériences

nationales réussies (exemple

PEA ananas de Toffo)

- Accompagner ces

expériences

- Existence d’expériences de

PEA sur le territoire national;

- Caractère spontané de la mise en

association de ces acteurs ;

- La confiance qui règne entre ces

acteurs

- Coût des visites d’échanges

- Répertorier les expériences de

pôles en marche ;

- Identifier les points forts et les

éléments de faiblesse de ces pôles ;

- Renforcer ces pôles au vu des

points faibles ;

- Répercuter les expériences de ces

derniers sur les PEA existants

Approche

d’intervention

des facilitateurs

Réussir la mise en

relation effective des

acteurs opérant sur

les chaînes de valeur

maïs

- Renforcer le système de

suivi des ONG

- Impliquer les acteurs dans

l’évaluation des

performances des ONG

facilitatrices

- Expériences réussies dans la sous

région

- Résistance des ONG - Revoir les critères de sélection, de

suivi et d’évaluation des ONG

facilitatrices ;

- Tenir compte de la perception

des acteurs sur les résultats atteints

par ces ONG lors de l’évaluation

Accès limité des

acteurs aux

services

essentiels

Améliorer le niveau

d’accès aux services

essentiels (intrants,

crédits, formations,

marchés, etc.) rendus

par les PEA aux

acteurs

- Créer et animer un cadre

de concertation entre parties

prenantes ;

- Aider acteurs concernés à

définir leurs besoins en

services essentiels ;

- Aider à identifier les

structures offrant ces

services ;

- Appuyer la mise en

relation des divers acteurs

- Existence des demandes de maïs

sous toutes ses formes ;

- Existence des acteurs

géographiquement éloignés ;

- Mise en relation des acteurs est

inscrite dans la mission des ONG

facilitatrices ;

- Individualisme de certains

acteurs ;

- Implication pas assez

suffisante de certains acteurs

fournisseurs de services (IMF,

Transformateurs,

Commerçants)

- Organiser des visites d’échanges

d’expériences avec PEA en

marche ;

- Identifier les acteurs susceptibles

de se mettre en ensemble dans le

milieu ;

- Créer le premier contact entre ces

acteurs à travers une rencontre

d’échange et de sensibilisation en

insistant sur les avantages de

chaque catégorie d’acteurs

Non maîtrise

des informations

sur le marché de

maïs

Amener les

producteurs à

maîtriser les

Créer et gérer une base de

données sur les prix du maïs

- Existence de base de prix près

CeCPA et ONASA ;

- CeCPA acteur de PEA ;

- Acteurs commerçants très avertis

- aléas (climat et invasion

insectes, etc.)= crise

alimentaire

- crise financière ;

- Réaliser des scénarios (optimistes,

moyens et pessimistes) sur les prix

de maïs ;

- Les acteurs concernés doivent


36

Problèmes Défis Options possibles Facteurs de succès Facteurs d’échec Stratégies

informations sur le

marché de maïs

sur cette question être forcément en relation ;

- Faire circuler ces informations

aux acteurs concernés ;

- Organiser des réflexions sur le

sujet

Non respect des

contrats entre

acteurs

Promouvoir le respect

des contrats entre

acteurs

Institutionnaliser la

formalisation des

transactions sous forme de

contrats

- Garantie qu’offrent les contrats

formels (confiance en la justice);

- Réticence de certains acteurs

(surtout commerçants et

producteurs selon le cas)

-

Lorsque la mise en relation des

acteurs serait réussie, le niveau de

respect des contrats qu’ils soient

verbaux ou écrits se verrait

amélioré.


37

6- Conclusions et recommandations

L’étude sur le fonctionnement des PEA maïs au Bénin a permis de comprendre que le maillon

des acteurs producteurs est plus visible. Même s'il est encore trop tôt de parler en terme

d'impact de l'approche PEA, on peut tout de même observer que les investissements effectués

en milieu paysan à travers la mise en œuvre du projet 1000+ ont induit une organisation plus

accrue des producteurs et un début d'amélioration de la productivité du maïs. Le bon

fonctionnement des PEA maïs demeure encore un grand défi et les facteurs qui entravent leur

bon fonctionnement sont relatifs au caractère suscité de la création des PEA existants, à

l’approche d’intervention des ONG intermédiaires facilitatrices, au niveau d’accès aux services

rendus par les PEA aux parties prenantes, au faible lien entre les parties prenantes concernées

et la faible contractualisation des transactions.

Si la FUPRO devait s'inspirer de l'approche PEA pour ses futurs programmes, les

recommandations ci-après méritent d'être considérées:

Promouvoir les expériences des PEA nés de façon spontanée ;

Renforcer le suivi des ONG facilitatrices, la FUPRO peut aussi se positionner pour

assurer ces fonctions en cas de besoin;

Institutionnaliser et animer les concertations entre parties prenantes concernées par le

produit (ici le maïs): le principe de ces concertations devra reposer sur des partenariats

gagnant-gagnant;

Encourager et renforcer les relations d’échange entre les producteurs et des entreprises

de transformation et celles utilisant le mais comme une consommation intermédiaire,

(affaiblir le lien avec les commerçants);

Faciliter la circulation des informations commerciales (en particulier sur les prix),

Impliquer fortement la FUPRO dans le service d'approvisionnement en intrants

agricoles (semence et engrais) pour ses membres, une fonction qui est conforme à sa

mission;

Promouvoir la contractualisation des transactions entre acteurs de PEA.


38

Références : 1. Alidou M., Lem N., Schrader T., Zeeuw F. (2010). Local entrepreneurship,

agribusiness cluster formation and the development of competitive value chains :

Evaluation of the Strategic Alliance for Agricultural Development in Africa (SAADA

program) 2006-2009. Wageningen UR 2. CYIZA & al. (2008). Témoignages et expériences des organisations paysannes membre du

Roparwa dans la professionnalisation des producteurs agricoles au Rwanda, 60p-pdf

3. ENRC /IFDC-Burkina (2008). Appui au développement d’un Pôle d’Entreprises

Agricoles autour de la chaîne de valeur sésame dans la Province de la Sissili - Burkina

Faso. Série de documents de travail No.134. 4. Diallo (2010). Rapport annuel ADAF/Gallè- 56p-pdf

5. GARDEC (2010). Rapport technique des activités du PEA maïs Collines. IFDC/projet 1000+

6. OPADEB (2010). Rapport d’activités 2010. IFDC/projet 1000+

7. REPFED (2010). Rapport annuel d’activités PEA maïs 2010. IFDC/projet 1000+

8. Salifou M. L. (2011). Rapport de l’atelier d’information et de formation sur

l’entreprenariat agricole. Consortium des Organisations Paysannes (COP) Niger/ Programme

d’appui à la promotion de l’entreprenariat agricole.

9. Sohinto D., Aïna M. (2011). Etude de la rentabilité économique de cinq chaînes de valeur maïs.

ProCGRN/GTZ/MAEP.

10. Ton, Van der K. (2008). Formation Développement Chaînes de Valeur au Ruanda.

Rapport de Mission, du 7 au 17 Novembre 2008, ICCO. 11. Yerbanga, (2008). Apprendre à innover ensemble : le cas du pôle d’entreprise agricole (PEA)

sésame dans la province de la Sissili, Burkina-Faso, doc-3p

Sites web (consultés 22 aout 2011) 1. http://www.k4health.org/system/files/Togo%20Food%20Sec%20Conference.Final%20Report.pd

f

2. http://www.agro-info.net/?view=project&menu=projects&project_id=23701

3. www.inter-reseaux.org/IMG/pdf/ROPARWA_Livre_Vert-2.pdf

4. http://api.ning.com/files/ozKmogQlLa7KTOElwLdCrY5C4k9Vxp5zIZBLLW9pZPvHufADD

qDWyr-

RFZ*Ptm4HwvG1SdI2mXzWsi2DlZpgjBn6eEDSQsb/Annex1RapportdefIPERjuin09.pdf


39

Annexe 1: Personnes rencontrées

Noms et prenoms Adresse

ADEOTI karim Ifangni

NOUDEVIWA Médard Ifangni

OGOUTOSSE Firmin Ifangni

ROKO Valentin Ifangni

MEDEDJI Annick Ifangni

ADEYEMI Rachidi Ifangni

ADEWALE Félicien Ifangni

Montcho Aristide CLCAM Ifangni

AYELESSO CeCPA Ifangni

TCHEOU Michelline Klouekanmè

AGOSSA Cécile Klouekanmè

NOUMONVI Margueritte Klouekanmè

MEDEGNI Ouedjigui Klouekanmè

DJOSSOU Delphine Klouekanmè

MIOMIN Pélagie Klouekanmè

ADISSO Crésus RCPA Klouékanmè

DANSI Felix REPFED Klouékanmè

DANSIGA Clotilde REPFED Klouékanmè

KAZOTTI Eusèbe REPFED Klouékanmè

DJAGO Yaou Coordonnateur GARDEC

GBAMETON Etienne Miniki

OGA Antonin Miniki

ADOUKONOU Janvier Miniki

LOKE Célestin Miniki

GANDE Abraham CUMA (Parakou)

SDI N'Dali

RCPA N'Dali

ABOUDOU Djafarou N'Dali

SABI KOBI Sounon N'Dali

SEKO SABI Kéri N'Dali

TAMBA Issa N'Dali

DJINGUILI Yacoubou N'Dali

LAFIA Bio N'Dali

SINA GNINSIRE Abou N'Dali

GOUNOU K,B, Saka N'Dali

SARE BAGOUDOU Pierre N'Dali

GOUNOU Sava djibril N'Dali

AHOUNOU Mathias IFDC (Cotonou)


40

Annexe 2: Termes de Référence de l’étude

Etude sur le fonctionnement des pôles d’entreprises agricoles autour du maïs

- Termes de Référence -

Introduction

Les présents Termes de Référence concernent une étude spécifique sur le fonctionnement des Pôles d’Entreprises

Agricoles (PEA), particulièrement autour du maïs. L’étude s’inscrit dans le cadre d’un ensemble des thèmes de

recherche-action qui devront fournir des éléments de base pour un programme de développement des filières

agricoles vivrières, notamment les chaînes de valeur ajouté maïs.

Il est important de noter que la recherche-action, dont cette étude spécifique fait partie, recueille et analyse d’une

manière systématique de données empiriques, à travers des méthodes quantitatives et qualitatives, qui permettent

de préparer des actions concrètes du futur programme de développement des filières agricoles vivrières. A cet

effet, les études de cas constituent un élément clé de la méthodologie à suivre afin d’assurer le caractère empirique

et concret de l’étude.

Les présents TdR techniques comprennent cinq parties : (i) les paramètres techniques de l’étude spécifique à

mener ; (ii) la méthodologie globale à suivre par le consultant afin de définir davantage et d’affiner les paramètres

techniques ; (iii) les méthodes de recherche recommandées ; (iv) la structure du rapport d’étude à fournir par le

consultant ; (v) le profil du consultant.

1. Les paramètres techniques de l’étude

Le tableau suivant présente les paramètres techniques de l’étude. Ils sont en quelque sorte des paramètres

provisoires qui sont à affiner par le consultant avant d’entamer la phase terrain (étude de cas).

Paramètres Contenu

Question clé à répondre Quels sont les facteurs qui déterminent le bon fonctionnement des Pôles d'Entreprises

Agricoles (PEA) ?

Objectif principal (objectif de

développement)

Les facteurs qui déterminent le bon fonctionnement des PEA sont identifiés.

Objectifs spécifiques (objectifs de

l’étude) Identifier les facteurs qui permettent aux organisations de producteurs d’établir des

liens d’affaires fiables avec les acheteurs des produits vivriers.

Précision du sujet (éléments à

transformer et compléter en

questions de recherche)

‐ Expériences en la matière dans les pays de la sous-région. ‐ Etablissement des PEA (origine, étapes, dispositif). ‐ Position des producteurs dans le PEA. ‐ Bénéfices tirés par les producteurs. ‐ Facteurs qui favorisent/défavorisent la position et les bénéfices des producteurs ‐ Facilitation des PEA (personnes, attitude, connaissances, capacités)

Sites Différents sites IFDC dans le pays

A compléter par le consultant Acteurs Acteurs des PEA existantes : les producteurs et leurs organisations, les commerçants

(grossistes et détaillants), les fournisseurs d'intrants et autres

IFDC

A compléter par le consultant Période (+ date limite) Août/Septembre

15 Sept 2011


41

Paramètres Contenu

Estimation hommes-jour ‐ ?

Préparations nécessaires pour

lancer la recherche

‐ Identification et résumé des informations disponibles à l’IFDC (expériences dans la sous-région et au Bénin).

‐ Inventaire des PEA. ‐ Sélection raisonnée des cas à étudier. ‐ Elaboration des check-lists et guides d’entretien.

Commentaires :

Le Pôle d’Entreprises Agricoles (PEA) est une approche méthodologique employée par l’IFDC dans le but établir

des liens entre des producteurs agricoles (vendeurs) et des entreprises de transformation ou de commerce autour

d’un produit agricole spécifique. Les deux groupes ont un intérêt économique commun qui les incite à collaborer.

D’autres acteurs s’y greffent en fournissant des services techniques (conseil agricole, gestion d’entreprise) et

financier (crédits de campagne, plan d’investissement). L’ensemble forme un pôle d’entreprises agricoles car les

acteurs sont animés pour une volonté de promouvoir l’entreprenariat paysan. Le pôle et la collaboration multi-

acteur sont facilités par un facilitateur externe au pôle.

2. La méthode globale à suivre par le consultant

Le schéma suivant présente la méthodologie à suivre par le consultant. La méthodologie contient neuf (9) étapes.

Le suivi rigoureux de ces étapes est obligatoire car cela permettra de :

Assurer la cohérence méthodologique et technique avec les autres études spécifiques menées ;

Affiner les questions à répondre ;

Définir les options à étudier et les études de cas à sélectionner ;

Sélectionner et développer les outils de collecte et d’analyse à employer ;

Les textes en caractères gras sont les repères pour le consultant pour bien mener l’étude spécifique.

Etapes Activités à mener par le consultant

1. Situation actuelle et

tendances observées

(informations existantes)

‐ Partir des informations des documents de base* sur le thème et faire une synthèse des

points essentiels.

‐ Faire une revue documentaire supplémentaire et au besoin une recherche Internet afin

d’approfondir la situation actuelle et les tendances observées.

‐ Partager les documents complémentaires recueillis avec la FUPRO.

2. Défis posés ‐ Procéder à une analyse critique de la situation actuelle et des tendances observées, de la

perspective des producteurs (et au besoin de transformateurs, commerçants et d’autres

acteurs).

‐ Faire une liste de défis majeurs, formuler d’une manière active (commençant avec un

verbe).

3. Orientations stratégiques et

objectifs visés ‐ Imaginer la situation en 2015 si la situation actuelle et tendances observées se

poursuivent. Comment sera la situation future (pour les producteurs et leurs

partenaires) si les tendances actuelles ne changent pas ? En d’autres mots : qu’est-ce qui

se passe si l’on n’adresse pas les défis posés ?

‐ Formuler les objectifs de développement visés par rapport à la situation souhaitée

(formuler des objectifs SMART).

‐ Définir les orientations stratégiques : principales pistes d’action. Quels chemins sont

envisageables pour atteindre les objectifs visés ?

4. Options possibles ‐ Faire un aperçu complet des options pour atteindre les objectifs visés selon les

orientations stratégiques.

‐ Analyser de manière ex ante la pertinence, la faisabilité et l’impact possible de ces

options.

‐ Identifier les options qui sont pratiquées au Bénin.

5. Identifier les cas (options

pratiquées) à étudier ‐ Identifier les cas pour étudier les options pratiquées.

‐ Indiquer – pour chaque option - quels sites concernés et acteurs à impliquer.

6. Préparer les outils de

collecte et d’analyse (voir ch. ‐ Définir et préciser, sur la base des éléments d’attention (cf. paramètres techniques), les

questions à répondre par les études de cas.


42

Etapes Activités à mener par le consultant

‐ Sélectionner et élaborer les outils à employer pour collecter les informations (‘réponses’).

7. Organiser les études de cas ‐ Prendre les contacts et rendez-vous.

‐ Planifier les déplacements.

‐ Collecter les informations.

‐ Prendre des photos des pratiques innovatrices rencontrées sur le terrain (à fournir avec

le rapport)

8. Analyser les informations

collectées ‐ Organiser et structurer les informations collectées.

‐ Formuler les réponses aux questions de recherche, soutenues par les informations

collectées/analysées.

9. Rédiger le rapport d’étude ‐ Voir Structure du rapport à fournir

* Les documents de base sont fournis par la FUPRO

Le terme « options » réfèrent aux pratiques et arrangements institutionnels qui sont effectivement développés et

utilisés par les producteurs et productrices. Les options ont souvent un caractère innovateur et pratique car elles

sont les réponses endogènes de la part des producteurs aux défis qui se posent.

Enfin, le suivi de cette méthodologie permettra au commanditaire de l’étude (FUPRO) d’intégrer les résultats dans

le futur programme de développement des filières agricoles vivrières. Après la sélection du consultant, il lui est

demandé de fournir un plan de travail sur la base de la méthodologie (étapes).

3. Les méthodes de recherche recommandées

Le tableau suivant présente une liste de méthodes de recherche parmi lesquelles le consultant sélectionnera les

méthodes qui sont les plus appropriées pour répondre aux exigences de l’étude.

Méthodes Observations Importance Etapes concernées

Etude documentaire

avec grille de lecture

‐ Recueil et exploitation de documents

‐ Bibliographie bien fournie avec brèves annotations

‐ Analyse systématique du contenu des documents

1 et 4

Entretiens semi-

structurés avec

personnes ressources

‐ Basé sur liste avec points d’attention

‐ Permet d’avoir un entretien ‘naturel’

‐ Demande une bonne capacité d’interviewer

‐ Dépouillement plus difficile et laborieux

1 et 4

6 et 7

Echantillonnage ‐ Augmente la représentativité des données d’enquête

‐ Echantillonnage aléatoire et raisonné

4 et 5

7

Questions brûlantes ‐ Ce que les gens disent à chaud s’approche souvent à la

réalité

1 et 4

7

Etude de cas ‐ Cas spécifique d’une innovation ou option pratiquée

‐ Cas spécifique d’un producteur ou une organisation

‐ Contient données quantitatives et qualitatives

‐ Peut se présenter dans un encadré

4 et 5

Typologie chaînes de

valeur ajoutée

‐ Montre diversité de chaînes de valeur

‐ 1, 2, 3 et 4

Inventorier / visualiser

acteurs impliqués

‐ Inventaire avec rôles et relations

‐ Diagram Venn ou dessin

3 et 4

7 et 8

Analyse FFOM

(SWOT)

‐ Outil connu pour analyser forces et faiblesses et

opportunités et menaces

‐ Peut être utilisé dans beaucoup de situations

4

7 et 8

SEPO (succès, échec,

potentialité et

opportunité)

‐ Outil connu pour analyser options

4

7 et 8


43

Méthodes Observations Importance Etapes concernées

Dessins riches ‐ Outil participatif très utile pour entretiens avec acteurs

locaux.

‐ Permet d’explorer des sujets / situations

1 et 4

7

« Que pouvez vous

faire »

‐ Lié à l’identification rapide de questions brûlantes.

Interpelle acteurs à se prononcer sur des actions

concrètes qu’ils sont en mesure de mener

4 et 7

Comparaison à paire ‐ Comparaison systématique d’options 4

Triangulation ‐ C’est la combinaison de méthodes (pluralisme

méthodologique)

‐ Questions posées à plusieurs acteurs ou évaluation

faite par différentes personnes.

1 à 4

7 et 8

Analyse genre ‐ Sensibilise sur différences entre situations pour

hommes et femmes

1 à 4

7 et 8

Analyse stratification ‐ Sensibilise sur différences entre catégories socio-

économiques (‘riches – pauvres’) 1 à 4

Photos ‐ Images ‘parlent’ et rendent rapport attractif Tout le rapport

Cartes ‐ Visualise la localisation des activités, infrastructures,

innovations, ....

1 et 4

7

Cartoons / dessins ‐ Rend messages clés très attractifs / compréhensibles Tout le rapport

4. La structure du rapport d’étude à fournir

Le rapport d’étude à fournir comportera les éléments suivants :

a) Les grands chapitres du rapport sont :

‐ Situation actuelle et tendances observées

‐ Défis posés

‐ Orientations stratégiques et objectifs de développements visés

‐ Options possibles

‐ Options étudiées et études de cas réalisées

‐ Méthodes de collecte et d’analyse des données

‐ Résultats obtenus

‐ Conclusions et recommandations.

Les chapitres sont structurés en paragraphes numérotés (style rapports FAO et FIDA) ; il n’y aura pas de sous-

paragraphes (comme 1.2.3 ou 3.4.5.2).

b) Le rapport contient en plus (avant le premier chapitre) :

Un titre attractif

Une table des matières

Une liste des sigles et abréviations utilisés

Un résumé (qui est en même temps ‘conclusions et recommandations’).

c) Et en outre il contient (après le dernier chapitre)

Une liste des documents et personnes consultés

La description du document est dans l’ordre : auteur(s) ; année ; titre du document et (au besoin) nom du journal ou site internet.

d) Enfin, le consultant fournira, sur flashdisk, des photos digitales prises lors des visites de terrain.

5. Le profil du consultant

Le consultant doit avoir le profil suivant :


44

Critères Contenu

Aptitude ‐ Avoir un esprit curieux

‐ Disposé à travailler dans le secteur agricole

‐ Raisonner de la perspective ‘entrepreneur’

Connaissance de base ‐ Formation diplômante en sociologie rurale/économie rurale

‐ Connaissance du secteur agricole, du sous-secteur maïs et du secteur privé du Bénin

‐ Connaissance des activités de l’IDC dans la sous-région

Compétences ‐ Montage de projet de recherche-action

‐ Maîtrise des outils de recherche participative

‐ Capacité de rédaction de rapports d’études

‐ Connaissance des concepts et outils d’agri-business et de facilitation des processus multi-acteur

‐ Maitrise des outils WORD, EXCEL, PowerPoint

Expériences

professionnelles

‐ Avoir travaillé dans le secteur privé agricole : > 10 ans

‐ Avoir collaboré avec l’IFDC

‐ Avoir conduit des recherches en milieu rural

‐ Avoir présenté des résultats de recherche/consultations pour un grand public

“décortiquer le maïs pour créer des liens de valeur” · ... expériences des pea au bénin...

Documents