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Des étudiants côté cours et côté jardinPa
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Archives L’Alsace/Dom Poirier
Supplément spécial du journal L'Alsace, réalisé par des lycéens. Ne peut être vendu. Mercredi 7 octobre 2015
J J1JOURNALISTE D’UN JOUR
Depuis cet été, la situation en Syrie et en Irak devient de plus en plus criti-que : la guerre y fait rage. Près de 4 millions de personnes l’ont quittée pour trouver, en partie, refuge en Eu-rope. En Alsace, des dispositifs d’ac-cueil se mettent en place. L’Universitéde Strasbourg, fidèle à ses habitudes humanistes, est prête à accompagnerdes réfugiés dans leurs études supé-rieures.
Pour Mathieu Schneider, l’établisse-ment dont il est le vice-président, a toujours eu pour tradition de promou-voir la solidarité dans un esprit d’ouverture sur le reste du monde. Il s’est déjà illustré, par exemple, en ap-portant une aide matérielle et scienti-fique aux victimes des séismes d’Haïtien 2010 et d’Aquila en 2009.
Solidarité et cours de français
Les étudiants syriens et irakiens qui arriveront à Strasbourg disposeront ainsi d’un accueil préparé à l’universi-té.
Après avoir reçu le titre de réfugiés, ils pourront s’inscrire gratuitement dans la faculté de leur choix. « Leur inscription sera aiguillée par des vo-
lontaires arabophones qui serviront de traducteurs. Un guichet d’accueil aégalement été mis en place sur le campus de l’Esplanade, au rez-de-chaussée du bâtiment le Platane », explique Mathieu Schneider. Il va per-mettre aux nouveaux arrivants de bé-néficier d’un espace multi-services regroupant des informations sur la vie universitaire et les services so-ciaux.
Les étudiants qui n’ont aucune con-naissance de la langue française de-vront suivre une année entière de « français langue étrangère » (FLE), à raison de dix-huit heures de cours par semaine. Ils pourront poursuivre le cursus universitaire débuté dans leur pays ou en commencer un autre l’an-née suivante. Ceux qui auront au moins un niveau B1 en français, qui leur permet d’être autonomes, conti-
nueront directement leurs études en-treprises auparavant dans leur pays. Ils auront néanmoins la possibilité de perfectionner leur français en suivant des cours de FLE.
Marion Reinbolt, la responsable de l’Espace Accueil des relations interna-tionales à l’université, précise égale-ment que ces étudiants disposeront d’une aide du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Strasbourg (CROUS). Ce dernier leur apportera une aide financière leur permettant de subvenir à leurs be-soins quotidiens. Des logements se-ront éventuellement mis à leur disposition en cas d’extrême urgence.
Cet élan de solidarité, doit permettre aux réfugiés à continuer facilement leurs études. « Certains peuvent con-sidérer que ces réfugiés sont néfastes mais nous, nous considérons que c’est une chance, car l’histoire l’a sou-vent démontré », pointe Mathieu Schneider. Demain peut-être, grâce à cette mobilisation, des hommes et des femmes désespérés ayant tout perdu pourront retrouver leur dignité dans la capitale des droits de l’Hom-me.
Mélina Valverdé et Cemile Özkan
L’Université de Strasbourg fera appel à des étudiants arabophones pour servirde traducteurs aux réfugiés. Photo Cemile Özkan
L’université prête à former les réfugiés
La classe de 1ère ES du lycée Louis-Pasteur de Strasbourg a planché surle thème « Société » à la Maison dela Région.
Les élèves de 1re ES :
Helin Akinci, Laura Antonucci,Evrim Atak, Jawed Baidouni, AchtaBintou Boukar Limane, Marianne
Bussod, Abdoulaye Cisse, Imane Da-rifi, Alice Dwamena, Léa El Bouana-ni, Mehdi Fakiri, Louise Gandrieau,Anaïs Haehnel, Tom Huber, ManonIssifou, Asma Jallabi, Mariam Kara-petyan, Magomed Karsamaouli,Selin Kiziltepe, Ines Knoll, JordanMeier, Olivia Nagy, Lydia Ouanzar,Cemile Ozkan, Célia Renard, Isa-beau Roquart, Nicolas Samir Bec-
ker, Luca Silva, Géraldine Steiner,Mikaïl Turan, Mélina Valverde, Pa-loma Vitaliano, Auriane Wespiser,Théo Winter, Mucahit Yilmaz.
Professeurs accompagnateurs :Laura Quenderff (enseignante en lettres), Benoît Leclercq (ensei-gnant en sciences économiques etsociales).
Journalistes : Sonia de Araujo, Philippe Wendling,Olivier Arnal.
Techniciens du lycée Charles-Poin-tet de Thann : Mehdi Chalghoumi, Rron Beqiraj.
Responsable de site : Jovan Veljkovic.
L’équipe J1J de Strasbourg
Les élèves de 1re ES du lycée Louis Pasteur de Strasbourg. Photo L’Alsace/Philippe Wendling.
SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR2
Samedi 10 octobre aura lieu unegrande marche en l’honneur desdroits des filles (les moins de 18ans), place Kléber à Strasbourg.Elle s’inscrit dans le cadre de lajournée de la femme qui a lieu lelendemain.
Barbara Dias Pais, déléguée res-ponsable de l’association PlanInternational, travaille sur ceprojet depuis un an et mèneaussi une campagne depuis 2012afin de sensibiliser le public auxnombreuses discriminations quitouchent les filles. « 62 millionsde filles dans le monde n’ont pasaccès à l’éducation, cela entraî-ne des difficultés parce qu’ellesne peuvent pas décider de leurvie », explique la responsable.
Le but de cet événement est demobiliser le plus de monde pos-sible autour de cette cause etdénoncer les discriminationsdont les filles sont régulière-ment victimes.
L’ONG travaille dans plus de 50pays en Afrique et en AmériqueLatine. Sur place, les associa-tions font en sorte de permettreaux enfants d’aller à l’école, de
former des professeurs, d’amé-liorer les services de santé etsurtout de sensibiliser aux droitsdes enfants. « On veut permet-tre aux enfants de devenir desadultes libres », lance la délé-
guée de l’association Plan Inter-national.
Barbara Dias Pais précise qu’il yavait déjà eu, depuis 2012, plu-sieurs marches en l’honneur des
femmes à Strasbourg. « L’annéedernière, nous avons mené unecampagne ciblée sur les maria-ges précoces et forcés », expli-que-t-elle.
« Les filles devraientavoir le même droitque les garçons »
Une fois de plus, les filles sontdonc sorties du cadre scolaire, lesymbole de l’émancipation. « El-les devraient avoir le même droitque les garçons, une vie normaleen quelque sorte. »
Cette année, le thème principalde la marche sera en rapportavec le travail domestique (leménage, la cuisine) qui est unfrein, encore, à l’éducation desjeunes filles dans le monde.« 11,3 millions de filles sontobligées de travailler comme do-mestiques, souvent à partir deleur plus jeune âge », regretteBarbara Dias Pais. Rendez-vous ce samedi à 13 h,place Kléber. Tout le monde estbien évidemment le bienvenupour soutenir les « filles ».
Manon Issifou et Asma Jallabi
Une grande marche pour le droit des filles
Barbara Dias Pais de l’association Plan international donne rendez-vous samedià 13 h, place Kléber. Photo Manon Issifou
Société JOURNALISTE D'UN JOUR 3
« Le cannabis, c’est souventsimplement pour essayer oudans le cadre d’une fête », con-fie Sébastien Jarach, policier for-m a t e u r a n t i d r o g u e àStrasbourg.Vu comme ça, le cannabis nesemble pas représenter un réeldanger. Mais ce n’est que lapartie visible de l’iceberg, car lapartie immergée, elle, est bienplus sombre. C’est surtout unedrogue qui rend rapidement leconsommateur régulier dépen-dant. Et les conséquences sontbien plus graves.
La dépendance se forme, selonSébastien Jarach, « sur des ter-rains favorables, » c’est-à-diredes personnes influençables, etdonc tout particulièrement lesadolescents. « Ils voient souventle cannabis comme une porte desortie à leurs problèmes », souli-gne le policier.
Un cercle vicieux
Et c’est le cercle vicieux : ilsentrent dans une véritableeuphorie après en avoir consom-
mé. Ce sentiment éprouvé lorsde la prise entraîne chez leconsommateur un fort détache-ment de la réalité. Vient ensuiteun grand sentiment de mal-êtrequi le pousse à en reprendre.Ainsi sa consommation devient
régulière, voir excessive.« Certaines personnes en vien-nent à consommer neuf jointspar jour ! Ils ne se rendent plusvraiment compte de la dangero-sité de leurs actes », affirmeSébastien Jarach. Le cannabis
engendre aussi d’intenses mi-graines, dilate les vaisseaux cequi entraîne l’effet des yeuxrouges.
Les traces de cannabis peuvent« se retrouver dans l’urine oudans les cellules capillaires (che-veux, poils…), jusqu’à deuxmois après une simple consom-mation. »
Ces traces de cannabis sontrelevées lors d’une prise de sangsuite à une arrestation, ou uncontrôle de police durant lequeldes preuves de possessions decannabis ont été trouvées surl’individu.
Anais Haehnel, Tom Huber,Helin Akinci et Laura Antonucci
S’INFORMER Plusieurs associa-tions sont disponibles pour vousinformer ou même vous aidertout en conservant votre anony-mat : La maison des adolescentsà Strasbourg : 03 88 11 65 65 etdrogues info services : 0 800 2313 13, ces services sont gratuits.
En pétard contre le cannabis
Le policier formateur antidrogue Sébastien Jarach intervient dans les établisse-ments scolaires à Strasbourg. DR
À Strasbourg, « les jeunes sontde plus en plus à s’intéresser auvin », précise Matthieu Benyou-nes, caviste de Vino Strada.Dans le quartier de la cathédra-le, où se situe son commerce, levisage des visiteurs s’est rajeunidepuis quelques années.
S’il vend plus cher qu’en grandesurface, il compte aussi sur laqualité pour faire la différence.« En général, les jeunes achè-tent une bouteille entre 7 et15 euros pour faire un cadeaulors de fêtes ou lors de repasentre amis », souligne-t- i l .Outre les fêtards, la clientèle« jeune » est notamment com-posée d’étudiants en hôtellerie.
Plus généralement, il constate« une augmentation de la con-sommation de vin chez les jeu-nes » depuis trois ans. Mêmes’ils n’ont pas vraiment d’idéeprécise sur ce qu’ils veulent enpoussant les portes de la cave.Matthieu Benyounes est donc làpour les aider à faire un choix.
« Quand je vais chez des amis,on m’offre toujours un verre devin et j’aime ça », explique Jor-dan Meier, 17 ans, fils de cour-tier en vin. C’est souvent sous labienveillance des grands-pa-rents et des parents que l’ap-
prentissage du vin se fait.D’ailleurs, Matthieu Benyounesne « fait pas de publicité » di-rectement auprès des jeunes,car même s’ils sont de plus enplus nombreux à consommer -avec modération - du vin, ce nesont pas les principaux ache-teurs.
Olivia Nagy et Jordan Meier
Les jeunes aiment le vin
Les 18-25 ans ont un budget serrépour l’achat du vin.
Dessin Tatiana Nagy
Si leur existence n’est pas enco-re très connue, leurs bienfaitseux sont reconnus. Destinées àoffrir un accueil personnaliséet de qualité aux enfants pré-maturés et à leur maman, desunités « Kangourou » existentdans les hôpitaux en Francedepuis 1987.
Le CHU de Hautepierre proposequatre chambres de ce typedepuis 2004.
Éviter la séparation précoceentre l’enfant et sa mère
On trouve dans chacune d’en-tre elles « un lit, une couveuseet un meuble pour enfant, inté-grant baignoire et matelas àlanger, précise Catherine Ich-ter, cadre des sages-femmes duservice. Ces chambres sont des-tinées aux enfants prématurésn’ayant pas de problème neu-rologique, cardiaque et respira-toire mais prend en compted’autres pathologies. La mèreprend une part active à l’ali-
mentation et la toilette dubébé et peut, lorsqu’elle ledésire, utiliser la méthode depeau à peau et le portage dubébé. »
L’unité Kangourou permetd’éviter la séparation précoceentre l’enfant et sa mère. « Ellefavorise aussi les liens entrel’enfant et le père, ce dernierpouvant prendre place dans lachambre. Il devra, dans ce cas,payer les tarifs de prestation.
Ainsi les liens entre les parentset leur enfant sont renforcés »,poursuit Catherine Ichter. Lesvisites des frères et sœurs sontégalement les bienvenues pourcréer de bons liens familiaux.
La bonne gestion d’une unitéKangourou nécessite une im-portante équipe soignante. AuCHU de Hautepierre, celle-ciest constituée d’une sage-fem-me, de pédiatres, de puéricul-t r i c e s , d ’a u x i l i a i r e s d epuériculture, d’une assistantesociale et d’une psychologue.
Lydia Ouanzaret Selin Kiziltepe
Les enfants prématurés s’éveillent à l’unité Kangourou
SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR4
L’association strasbourgeoise Bret-z’Selle a pour but de mettre à dispo-sition un lieu, des outils et destechniques aux cyclistes voulant ré-parer eux-mêmes leur vélo dans uncadre de solidarité et de partage.
La structure, qui va fêter en févrierprochain son cinquième anniversai-re, dispose d’un local pour ses acti-vités au 10 rue des Bouchers. Elleorganise également des ateliersmobiles dans les différents quar-tiers de Strasbourg et aide d’autresassociations à proposer leur proprelieu.
« L’essaimage est l’objectif de notreassociation, car si nous voulons in-téresser les gens, il faut limiter ladistance entre eux et nos ateliers.Nous devons aussi impliquer les ha-bitants au cœur de leur quartierpour que nos activités perdurent etque nous puissions créer des em-plois », explique Sacha Pelletier,l’un des trois mécaniciens em-ployés par Bretz’Selle.
Cette dernière a déjà accompagnél’ouverture de l’atelier de répara-tion autonome « les A’Cro du vélo »à Cronenbourg. Elle planche actuel-
lement sur plusieurs projets. L’unporte sur une ouverture sur le cam-pus à l’Esplanade : le projet « Air &Huile », et un autre pour une créa-tion à Koenigshoffen. Une implan-tation dans le quartier de la gare,très couru par les adeptes du vélo,est également souhaitée.
Salariés, bénévoles et adhérents
« La camaraderie est le mot clé deBretz’Selle », poursuit Sacha Pelle-tier. Ainsi en plus de ses employés,l’association existe grâce à l’impli-cation d’une cinquantaine de béné-
voles. « Chacun d’entre eux nousfait profiter de ses connaissances,de ses qualités, de ses compétenceset de son savoir-faire, explique lemécano. Parmi eux, nous avonsaussi bien des designers que despeintres, des webmasters et des me-nuisiers. Tous sont importants. » Bretz’Selle compte par ailleurs1 400 adhérents. Ils sont considérésnon pas comme des figurants, maisbien comme des acteurs à part en-tière de l’association. Ainsi, beau-coup d’entre eux n’hésitent pas à« mettre les mains dans le cam-bouis » pour aider d’autres adhé-rents à bricoler leur vélo.
Ces adhérents sont aussi bien desactifs que des chômeurs. Près de60 % d’entre eux néanmoins sontdes étudiants, du fait notammentque Strasbourg est une ville étu-diante et que le siège de Bretz’Sellesoit situé non loin du campus. Pouradhérer, plusieurs tarifs annuelsspécifiques sont proposés. Ils vontde 15 € pour les étudiants à 25 €pour les actifs. Une cotisation existeaussi pour ceux qui veulent s’inves-tir davantage.
Jawad Baidouni et Evrim Atak
Tout roule pour les mécanos du vélo de Bretz’Selle
Le mécanicien Sacha Pelletier devant les locaux de Bretz’Selle au 10, rue desBouchers, à Strasbourg. Photo Evrim Atak
« On aime le café, on aime lesgens. » Telle est la devise de« Oh my Goodness », un nouveaucafé associatif ouvert, depuis lafin du mois de juin, aux 13 rue dela Première-Armée à Strasbourg.
Son nom anglophone, que l’onpeut traduire par « Oh monDieu », n’a pas été choisi auhasard. Il vise à amplifier l’idéeque tout ce que l’on y trouve estbon, de l’ambiance aux produits.
« L’idée est de créer un lieuconvivial, chaleureux, qui seraitplutôt un lieu de rencontre etd’échange », explique ColetteSchrodi, la pâtissière en chef.
Échanges et solidarité
Les papilles ne sont pas oubliées.On trouve, par exemple, des car-rot cake, des cheesecake, desmuffins, du cappuccino, du thé,bière, vin ou encore des lunchsbox à des prix abordables. Maisle plus original reste le statutassociatif du lieu. Pour créer cecafé, une vingtaine de personnes
se sont regroupées dans uneassociation appelée « Un cœurpour Strasbourg ». Elles ont pudébuter leurs activités grâce àdes dons, des prêts et une levée
de fonds via le site internet« www. Kisskissbankbank.com ». Outre un barista salarié, l’éta-blissement est principalementanimé de façon bénévole par les
membres de l’association. Cer-tains s’occupent du service,d’autres de la caisse ou se met-tent derrière les fourneaux. Cet-te par t i cu la r i té cont r ibueégalement à l’ambiance, toutcomme de nombreuses anima-tions.
Dans un cadre cosy, entre vinta-ge et moderne, des soirées etdes ateliers en tout genre y sontproposés : discussions linguisti-ques, soirées débats, ateliersbroderies, concerts, gospel, im-provisations théâtrales, etc.
Le café « Oh my Goodness » estaussi solidaire. Grâce à un nou-veau concept, « les cafés suspen-dus », un client peut payerd’avance un café ou autre chosepour une personne qui ne pour-rait pas se l’offrir.
Un café associatif avec des va-leurs universelles à partager, dela solidarité, du bon, de l’échan-ge et tout ça à Strasbourg.
Alice Dwamenaet El Bouanani Léa
L’un des bénévoles du café associatif « Oh my Goodness », situé rue de laPremière-Armée à Strasbourg. Photo Alice Dwamena
Oh Jesses Gott ! Un café associatif
Société JOURNALISTE D'UN JOUR 5
À 57 ans, Martine Maréchal estinfirmière anesthésiste depuis 26ans aux Hôpitaux Universitairesde Strasbourg. Un métier exi-geant.
Avant d’intégrer ce service, laMosellane de naissance a travaillépendant neuf ans comme infirmiè-re en réanimation médicale. Tou-tes ces années de service, enbinôme avec un médecin anesthé-siste, lui ont apporté la reconnais-sance des patients et de sescollègues. « Nous faisons une pro-fession valorisée, explique-t-elle.Et ce métier est moins contrai-gnant qu’un infirmier : les gardesde nuit sont moins fréquentes. »
Une infirmière anesthésiste estdiplômée d’État après une forma-tion de deux ans qui comporte descours à l’école, des stages prati-ques et des recherches au seind’une unité de recherches.
Pour accéder au concours d’en-trée, il faut avoir travaillé auminimum deux ans dans un servi-ce de soins intensifs ou de réani-mation. Un infirmier anesthésisten’est pas un médecin, mais iltravaille en collaboration avec lui.
Durant une intervention chirurgi-cale, il gère le sommeil du pa-tient, vérifie ses paramètresvitaux telle que la tension artériel-le ou la fréquence cardiaque etdoit savoir réagir en cas de problè-me au bloc opératoire. « Noussommes comme des pilotes deligne devant leurs ordinateurs »,précise Martine Maréchal.
Dans trois ans, l’heure de la retrai-te va sonner. Un moment qu’ellen’attend pas avec impatience.
Louise Gandrieau et Mehdi Fakiri
Les pilotes de ligne du bloc
Martine Maréchal est infirmière anes-thésiste depuis plus de vingt ans. DR
Plus besoin d’avoir 16 ans pourcommencer la conduite accom-pagnée ! Un décret qui a étépublié le 31 octobre 2014 auto-rise les jeunes de 15 ans àprendre le volant. Ils peuventainsi passer le permis à 17 anset demi. L’objectif est de renfor-cer la sécurité et de diminuerles accidents. Selon Bernard Ca-zeneuve, ministre de l’Intérieur,les jeunes « auront plus detemps pour intégrer les bonnespratiques ».
À Strasbourg, comme partouten France, cette décision faitdébat. Monitrice de l’auto-école« Next » à Ostwald, NathalieBoyer pense qu’une « Plus gran-de expérience diminue le nom-bre d’accidents. Ce dispositifpermet aussi de réduire les prixde l’examen et le coût des assu-rances ». Même si elle souligneégalement que « Les adoles-cents ne sont pas tout à faitconscients des risques de laroute, ils sont les plus touchéspar les accidents mortels de laroute ».
En permettant aux jeunes dedébuter la conduite plus tôt, legouvernement espère bien fairebaisser les chiffres de la mortali-té. Pour passer la conduite accom-pagnée, toujours selon NathalieBoyer, « Il est obligatoire derouler 20 h avec un moniteur.Après un bilan avec l’un ou lesdeux responsables légaux du
mineur, il décidera si le jeuneest apte à prendre le volantavec ses parents. Il faudra éga-lement que celui-ci passe lecode et qu’il fasse 3 000 kilomè-tres en une année pour s’inscri-re au permis de conduire ou,dans le cas contraire, continuerla conduite. »
Imane Darifi et Abdoulaye Cisse
Conduire à 15 ans, c’est possible !
On peut conduire dès 15 ans. Archives L’Alsace/Jean-François Frey
Depuis le printemps 2014 déjà, nous voyons circuler dans les ruesde Strasbourg d’étranges machi-nes, des gyropodes. Plus connussous le nom de Segway, ces enginsélectriques à deux roues peuventrouler jusqu’à 20 km/h et ont uneautonomie de 35 à 40 km. À Stras-bourg, nous retrouvons deux bouti-ques de Segway qui proposent deuxmodèles de machines différentsavec lesquels les clients peuvent fai-re des visites touristiques de la ville,sous la houlette d’un sympathiqueaccompagnateur expérimenté.
Le coût d’un Segway :9000 euros
« Le Segway connaît aussi d’autresusages. Il est utilisé par la policemunicipale de Nice ou par les res-ponsables de la sécurité dans desmagasins tels que Auchan, ou enco-re comme moyens de transport dans certains entrepôts », préciseVéronique Lienhardt, gérante de laboutique One City tours située 1 ruedu Vieux-Marché-aux-Vins, qui pos-sède 22 gyropodes.
Le Segway est agréable à diriger caril demande peu d’efforts physiquesmais il est nécessaire de peser plusde 35 kg pour pouvoir l’utiliser. Cet
engin est bon pour l’environne-ment tout comme pour la ville, car ilest écologique et silencieux. En re-vanche, « en raison de son prix éle-vé -9 000 euros- le Segway ne
remplacera pas le vélo », estime Vé-ronique Lienhardt.
Mariam Karapetyanet Magomed Karsamaouli
Un segway dans la ville
Le Segway possède une autonomie de 35 à 40 km. Dessin d’Arsen Karapetyan
SociétéJOURNALISTE D'UN JOUR6
Les élèves de terminale L du lycéeFreppel d’Obernai étaient hier à lamédiathèque de Sélestat pourl’opération Journaliste d’un jour.En plus de la rédaction d’articlessur le thème « culture », ils ontdistribué le journal dans les rues dela ville.
Terminale L : Ceyda Albayrak, Ar-pad Arnould, Alison Aubry, Zoé Bal-land, Yasmine Benkada, LouiseBentz, Barbara Boisier, PerrineBouchard, Pauline Burckel, JustineBurst, Mélissa Clar, Lou Decailloz,Élise Dugué, Héloïse Dumas, JulieFrering, Oriana Haegeli, Laura Koe-
nig, Clémence Leclerc, Zoé Neboit,Enya Nibel, Mélinda Ozbel, ZoéPierre, Émeline Steib, Laurine Tel-liez, Guilhem Téqui et Nesibe Yildiz.
Professeurs accompagnateurs :Thierry Ley, professeur d’histoire-géographie.
Responsable de site : Garance Riff.
Techniciens du lycée Charles Poin-tet : Christopher Goudou, SofianeHamchir et Sylvain Vigneron.
Journalistes : Armelle Bohn, Auré-lie Feix et Thierry Martel.
L’équipe de Sélestat
Les journalistes d’un jour du lycée Freppel d’Obernai. Photo L’Alsace/Armelle Bohn
Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 7
Moi, Enya Nibel, 17 ans, habi-tant Rosheim et élève de termi-nale littéraire au lycée Freppeld’Obernai, voici en exclusivitéma recette maison d’une« zombifiante » métamorpho-se.
Une motivation dévorante
Il vous faut tout d’abord unemotivation dévorante, des amisprêts à tout pour vous suivredans une folle après-midi. Quel-ques bases de maquillage com-me le fond de teint, la poudre etle crayon vous seront bien uti-les. Puis un petit peu plus loufo-que, du latex liquide avec dupapier toilette pour créer de lafausse peau.
Ne connaissant personne quitravaille dans un centre detransfusion sanguine, commentaurais-je pu obtenir ce liquidevermeil tant nécessaire à notremutation ? Il suffit pourtant depas de grand-chose : du miel etdu colorant alimentaire ferontbien l’affaire, mais nous attire-
ront quelques ennuis avec desguêpes.
Mordu de maquillage et ne re-culant devant rien, c’est à borddu train pour Strasbourg quenous achevons notre transfor-mation.
En compagnie de ma zombiejumelle, Lou Décailloz, égale-ment « revenante » pour la pre-m i è r e f o i s , n o u s n o u simmisçons dans ce monde terri-fiant des morts-vivants. C’est envoyant les 5 000 autres partici-pants que nous avons été rassu-rés, comme si nous n’étionsplus qu’une grande famille. Ellecomme moi ne nous sentionsplus faire partie des specta-teurs, vivants, qui nous dévisa-geaient.
À la fin de cette folle journée,Lou m’a glissé à l’oreille unephrase qui restera gravée dansmon cerveau : « Je me suis ja-mais sentie aussi vivante qu’enétant morte ».
Enya Nibel
Dans la peau (bleuâtre)d’un zombie
Photo Lou Décailloz
La Zombie Walk 2015 à Strasbourg a rassemblé plusieurs milliers de personnes.Archives L’Alsace/Jean-Marc Loos
Chaque année, au mois de septem-bre, une horde de morts-vivants en-vahit les rues de Strasbourg. LaZombie Walk marque l’ouverturedu Festival européen du film fantas-tique de Strasbourg (FEFFS) et a ras-s e m b l é c e t t e a n n é e , l e19 septembre, plus de 5 000 per-sonnes dans les rues de la capitaleeuropéenne. Malgré la multiplica-tion des Zombie Walk en Europe,celle de Strasbourg reste la plus an-cienne et la plus importante de France grâce aux plusieurs mois depréparation de l’équipe de DanielCohen, le directeur artistique.
Lors de cette septième édition, l’école de maquillage professionnelCandice Mack proposait ses servi-ces gratuitement sur la place Bro-glie à partir de 14 h afin que tout lemonde soit prêt pour répondre àl’appel du Zombie 0, incarné parBruno Dreyfürst, lancé à 15 h.
Plus que les moments forts de lamarche, Bruno, comédien, mem-bre de l’organisation, préfère les deux heures de maquillage car celalui permet de créer son personnageet de rentrer dans l’ambiance festi-ve et ensanglantée. Devenu chef demeute, il prend la tête du cortège
hurlant. C’est surplombant la fouleavec sa tronçonneuse vrombissan-te et son porte-voix qu’il haranguela foule depuis maintenant 6 ans.Une fois ressuscités, les revenantsse meuvent au rythme endiabléd’un orchestre.
Arrivés place de la Bourse c’est avecun tout autre breuvage que les par-ticipants ont pu se revigorer lors de
l’apéro géant animé par les grou-pes The Wolfgangs et Los DisidentesDel Sucio Motel, sollicités par unappel lancé sur les réseaux sociaux.
Après toutes ces années au servicede la dédramatisation de la mort,Bruno reste impressionné devant lenombre de participants et leur en-thousiasme. « De voir toute cettefoule minutieusement costumée,
cela me procure énergie et frissons,et pour cela, je les en félicite », dit lechef de meute.
Zombies et survivants, à vous devous exprimer librement ! Vousêtes attendus, aussi mort que vi-vant, pour la huitième édition aumois de septembre prochain !
Enya Nibel et Lou Décailloz
Mortellement vivant
Dessin Lou Décailloz
CultureJOURNALISTE D'UN JOUR8
Les événements du 7 janvier, l’atten-tat contre Charlie Hebdo, ont laissé un souvenir marquant dans l’esprit des Français et plus particulièrementdans celui de Pascal Lo Vecchio, origi-naire de Sainte-Marie-aux-Mines, dessinateur de presse et professeur d’arts plastiques au lycée Koeberlé de Sélestat et au collège de Benfeld.
Sa première réaction a été de contac-ter ses amis, en particulier Coco, des-sinatrice à Charlie Hebdo, pourprendre de leurs nouvelles. Il a été abasourdi d’apprendre qu’on pou-vait « tuer pour une simple image ».
L’humour est un état d’esprit
« Le plus extravagant et le plus terri-ble dans cet acte de violence, c’est qu’une image n’est pas la réalité, ellela reflète seulement », pense Pascal Lo Vecchio.
Le dessinateur ne s’impose pas de li-mites dans ses dessins, dans ses cari-catures. Ceux-ci n’ont jamais étécensurés car, en fonction des jour-naux pour qui il travaille et de l’ac-
tualité, il pratique une autocensure en avouant que les sujets politiques ou sociaux ne posent pas de problè-me contrairement à la religion, car les croyants les plus extrémistes sontmoins tolérants. Pour lui, faire ou créer un dessin, c’est « une responsabilité à prendre et à assumer ».
Le visuel d’une image peut gêner ou choquer les gens, car il est interprétédifféremment. « L’impact n’est pas lemême selon que l’information estdessinée ou mise en texte. Le journa-liste se retrouve moins en danger quele dessinateur », explique Pascal Lo Vecchio.
Dans ses dessins, il considère l’hu-mour comme un état d’esprit, cha-cun à son point de vue, chacun peut en rire, ou s’énerver, mais il fera en sorte que ses dessins fassent réflé-chir.
En effet depuis son enfance, il est ber-cé dans la lecture de bandes dessi-nées et avoue avoir été influencé par des albums comme Tintin, ou plus récemment avec L’Arabe du futur par
Riad Sattouf. Il n’a pas un domaine de prédilection et met tous ses des-sins sur un pied d’égalité en s’inspi-rant de l’actualité.
Pascal Lo Vecchio est le fondateur de Sélest’ival, qui au départ était un sa-lon qui rassemblait les dessinateurs humoristiques de la région Alsace. Lamunicipalité de Sélestat a été sédui-te et les a donc aidés financièrement et à se faire connaître. Petit à petit ils
ont invité des dessinateurs de toute la France, puis des pays frontaliers etdu monde comme l’Italie, la Suisse ou le Maroc.
Ils ont aussi cherché à faire émerger les jeunes talents. L’année prochai-ne, le festival aura lieu le premierweek-end de juillet.
Alison Aubry, Héloïse Dumaset Émeline Steib
Pascal Lo Vecchioet ses crayons de la liberté
À 60 ans, Pascal Lo Vecchio continue à dessiner l’actualité. Photo Alison Aubry
Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 9
Intermittent du spectacle depuissix ans, Gaël Sieffert, 35 ans, aune vision bien personnelle dumétier d’artiste et du quotidienqu’il implique. Originaire deRosheim, le trentenaire a tou-jours baigné dans l’univers musi-c a l d e p u i s s o n e n f a n c e ,notamment grâce à sa mère, pas-sionnée de musique. Très vite, ils’est mis au chant et de fil enaiguille son talent s’est révélé.Son assiduité lui a permis d’ac-quérir une technique musicaleque ce soit pour la guitare acous-tique, son instrument de prédilec-t i o n , o u p o u r l e c h a n t .Aujourd’hui, il vit de sa passion,accompagné de son groupe :To’Theme.
Sérénitéet ondes positives
Le nom du groupe a été choisi parses membres, Muriel Schreiber,chanteuse, joueuse de clavier etauteur des textes, Gaël Sieffert,guitares et chœurs, Jean-FrançoisUntrau à la basse et SébastienKanmacher, batteur. Ce nom,To’Theme, fait référence à la na-ture, au retour aux débuts del’être humain, à l’évacuation de
toutes les sources de stress asso-ciées au monde actuel. En effet,l’objectif de leur musique estd’apporter la sérénité, de diffuserdes ondes positives à travers unstyle principalement pop/rockavec des touches d’électro. Leurtitre Chaman illustre parfaite-ment cet état d’esprit. Les avanta-ges de ce statut sont nombreux :il permet aux artistes de se consa-crer à leur passion, offre du tempslibre pour la création et pour seplonger dans des projets. Maiscomme pour tout métier, il existeaussi des inconvénients. « La diffi-culté est de parvenir à effectuer507 heures de concert par an.Actuellement, nous n’arrivonsmalheureusement pas totalementà vivre de notre groupe et nousdevons participer à d’autres ani-mations musicales, afin de ga-gner notre vie », confie Gaël. Bienévidemment, être musicien nes’improvise pas et demande unlong travail de composition. L’in-termittent est plein d’ambition, ila pour projet avant tout de sefaire plaisir, et naturellement depouvoir vivre pleinement de samusique, se démarquer. « Nousespérons acquérir un minimum denotoriété, ne serait-ce que loca-
le », explique-t-il. To’Theme s’estdéjà produit plusieurs fois à Séles-tat lors de concerts estivaux, no-tamment l’an dernier en premièrepartie des Fatals Picards. Actuelle-ment, ils écrivent un album et
seront présents le 21 novembre àMutzig, lors de la seconde éditiondu Rock O Dôme.
Zoé Balland,Mélissa Clar et Zoé Pierre
Être artiste, et pas que par intermittence
Gaël Sieffert (en t-shirt noir) avec les musiciens du groupe To’Theme. Photo Raphaël Dovelos
Le chanteur et musicien JohnnyMiscevic, 26 ans, vit à Haguenau.Cette année, il a lancé le groupe« SJM » en s’entourant de trois mu-siciens.
Cette formation joue différents sty-les de musique, qui vont du roc-k’n’roll au gospel, en passant par lavariété française. Rencontre aveccet artiste autodidacte.
Johnny, comment vous est venue l’idée de monter un groupe ?
En voyant une amie se préparerseule à un concours de musique.Comme nous étions plusieurs co-pains à apprendre à jouer de diffé-rents instruments, l’idée était del’accompagner et de s’inscrire avecelle. Lors du concours, nous som-mes passés en premier. Nous étions tellement mauvaisque le public a cru qu’on étaitl’exemple à ne pas reproduire du-rant la soirée… Comique sur le mo-ment, démotivant pour certains,mais pour moi, cela a été le déclic.Après deux ans de travail, je repas-sais le même concours et je le rem-portais en tant que chanteur etguitariste, avec une première com-position.
Avez-vous déjà monté des grou-pes par le passé. Comment choi-sissez-vous vos musiciens ?
Mes premiers groupes ont toujoursété formés d’amis ou de membresde ma famille. Ce sont des person-nes qui ne faisaient pas de musi-que, et le lien amical qu’on pouvaitavoir s’est transformé en lien musi-cal.
Vous jouez de la guitare électri-que et acoustique, de la basse, de la batterie et du piano. D’où vous
vient cette passion pour la musi-que ?
Du ventre de ma mère. J’ai grandidans un univers musical, avec unpère qui chantait et jouait diffé-rents instruments. Je trouve qu’ilest plus facile de transmettre desémotions grâce à la musique et àtravers elle.
Écrivez-vous vos propres chansons ?
Oui, mais je crois aussi qu’il estimportant de faire des reprises. Les
auditeurs se projettent plus facile-ment et arrivent mieux à apprécierun morceau connu pour, ensuite,donner leur avis.
Le groupe SJM va-t-il se produire prochainement ?
Pour diffuser nos créations, les ré-seaux sociaux sont utiles et intéres-sants. Mais les vivre avec le publicreste ce qu’il y a de mieux. Doncoui, c’est prévu pour début 2016.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui veulent monter un groupe ?
Il faut être rigoureux, toujours gar-der l’idée de se faire plaisir, et sefixer un objectif. Comme par exem-ple se voir une fois par semainepour répéter. Il ne faut pas non pluss’éparpiller, et avoir un leader qui aen tête son projet musical bien défi-ni et qui doit être en parfaite har-monie avec ses musiciens.
Propos recueillis par Justine Burstet Guilhem Téqui
SURFER Page Facebook de « SJMSinger Johnny Miscevic »
Johnny Miscevic baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance. Photo Morgane Ritterbeck
« J’aime transmettre des émotions avec la musique »
CultureJOURNALISTE D'UN JOUR10
Depuis 2009, le livre se trouve faceà un nouvel adversaire : aprèsavoir survécu à la télévision, auxjeux vidéo et à internet, il doitaffronter la liseuse. Mais risque-t-elle réellement de faire disparaîtrele livre ? Daniel Krieg, libraire àObernai, a son avis sur la question.
Que pensez-vous des livres nu-mériques ?
Je ne me sens pas du tout concernépar les livres numériques, puisqueje n’ai reçu aucune demande demes clients.
Les avez-vous déjà testés ?
J’ai été formé, mais ça s’arrête là.L’investissement n’en vaut pas lecoup : pour l’instant, le numéri-que représente 2 % des ventes, etcela ne progresse pas beaucoupcar les gens aimaient venir dansles librairies.
Pensez-vous que les livres numé-riques pourraient inciter les gens à venir acheter en librairie ?
Non, pas trop, parce que les livresnumériques sont surtout utilisésactuellement par des chercheurs
et des universitaires. Depuis quel-ques années, les librairies mar-chent plutôt bien car les lecteursrestent fidèles au papier.
Constituent-ils une menace pour l’avenir des libraires ?
Le numérique va encore prendreun peu de temps. D’après le Syndi-cat National de l’édition, 18 % desFrançais sont équipés d’une tablet-te numérique, ce qui reste margi-nal. Mais je pense que cela
évoluera dans l’avenir. Le numéri-que pose un problème en ce quiconcerne la rémunération desauteurs, à cause du télécharge-ment illégal. C’est très compliqué,la société change.
Avec ce virage numérique, quel est votre plus gros concurrent ?
Les grandes structures commeAmazon ont mis le grappin sur lenumérique il y a 20 ans, et c’esteux qui en ont profité avec la
Kindle par exemple. À ce niveau-là,il n’y a pas de concurrence. Enrevanche, sur les délais de livrai-son, ils ont habitué les clients à unservice rapide. D’où une grosseconcurrence déloyale. Déloyale parce que les librairies possèdentdu personnel conseillant le client,alors que sur Amazon, il n’y a pasde relation humaine.
Heureusement, depuis 1981 et laloi Lang sur le prix unique, quevous alliez sur Amazon, la Fnac ouchez le Libr’Air, le livre est au mê-me prix. Cela protège les libraireset les petites librairies indépen-dantes.
Comment faites-vous pour attirer de nouveaux clients ?
Depuis 2 ans, on arrive à avoir leslivres 48 heures après la comman-de, on commence à être assezperformant au niveau de la rapidi-té de la livraison ce qui nous per-met de réduire la concurrence.Chaque livre qu’on a en magasin,on l’a choisi et cela influe beau-coup sur nos ventes.
Ceyda Albayrak, Louise Bentz,Laura Koenig et Laurine Telliez
On tourne une page avec le numérique
Dessin Laurine Telliez
Aujourd’hui, on peut trouverbeaucoup d’informations sur In-ternet. Pour autant, la médiathè-que de Sélestat ne ressent qu’une« légère baisse de fréquentation,car beaucoup d’usagers préfèrentse déplacer pour recevoir desconseils de lecture, d’informati-que », observe Jacques Divry, as-sistant de conservation ausecteur adultes depuis 2006.
Animations sur placepour les enfants
Certains s’y rendent aussi pourréviser au calme, d’autres y re-cherchent un simple contact hu-main. La médiathèque proposeégalement des animations surplace pour les enfants, et elle sedéplace dans des résidences pourpersonnes âgées, afin que cesdernières puissent consulter touttype de documentation.
Tout au long de l’année, desexpositions proposées par la com-mission de direction sont organi-sées au sein de la médiathèque.Elles sont renouvelées tous lesdeux mois. Le public a accès àune braderie permanente. La mé-diathèque vend, à prix réduit, ses
livres abîmés « ou qui ne corres-pondent plus aux collections pro-posées », indique Jacques Divry.Les livres trop abîmés sont jetés.
À Sélestat, les usagers peuventconsulter la presse ou accéder àdes applications thématiques viades tablettes numériques. Desliseuses peuvent être emprun-tées.
Depuis les attentats de janvier,on pourrait se demander si lamédiathèque a décidé de faireune croix sur certaines thémati-ques. Ce n’est pas le cas, d’autantque la structure se doit de propo-ser un large panel de sujets.
Plus de 7500 abonnés
Construite en 1997 par ChristianSchouvey et Jacques Orth, la mé-diathèque intercommunale de Sé-lestat fait partie d’un réseau,avec les bibliothèques de Châte-nois, Ebersheim, Scherwiller etBaldenheim. Ce qui représenteplus de 7 500 abonnés.
La médiathèque compte uneéquipe de vingt personnes. Lestâches sont variées : rangement,
étiquetage, acquisition de docu-ments, sélection de différentsmédias. Les choix s’effectuent lors de réu-nions, durant lesquelles l’équipefait le bilan de l’année passée etmet en place la commande del’année suivante.
« Les emprunts les plus fréquentssont les DVD, qui sont en prêtillimité durant la période desfêtes, précise Jacques Divry. Sui-vent les BD et les romans poli-ciers ».
La relation médiathèque-abonnésest très importante, car les usa-gers n’hésitent pas à demanderconseil ou à proposer de nou-veaux livres, documentaires oumédias audio-vidéo. Dans chaque secteur, des cahiersde suggestions sont mis à ladisposition du public. Ce qui permet éventuellement decompléter les rayonnages de lastructure.
Perrine Bouchard, Julie Freringet Oriana Haegeli
Les DVD sont les biens culturels les plus empruntés à la médiathèque, avant les
BD et les romans policiers. Archives L’Alsace
La médiathèque, lieu de culture et de conseil
Culture JOURNALISTE D'UN JOUR 11
Grâce à la plateforme de partagevidéo You Tube, depuis 2013, unenouvelle vague de vidéastes appa-raît en France avec des émissionsculturelles. Se cultiver grâce à desvidéos facilement accessibles sur leweb est devenu monnaie courante.You Tube est dorénavant un com-plément efficace en plus des profes-seurs, des livres, de la radio et de latélévision. La vidéo est-elle réelle-ment une alternative à l’acquisi-tion du savoir des Anciens ?
Madame Bovarysur le web
Depuis deux ans, des nouvelles chaînes font leur apparition venantse greffer au paysage du web fran-çais. Elles peuvent traiter de la litté-rature, l’histoire, la philosophie, laphysique, les mathématiques. Ouencore des sujets plus atypiquescomme la culture populaire, parexemple le jeu de rôle papier (maissi, vous savez, « Donjon et dra-gons »), les jeux vidéos, la bandedessinée, etc. Elles rencontrent ungrand succès et charment toutes
les tranches d’âges. Nota Bene, unvidéaste parlant d’histoire avan-ce : « Il y a même des professeursd’universités qui regardent mes vi-déos ». Et de rajouter : « Je suis an-xieux à chaque sortie de vidéo car àla moindre erreur, lesdits profes-seurs m’attendent au tournant ».
Ces « youtubeurs » adaptent lesthèmes de leurs vidéos en fonctionde leur public, de l’actualité. Parexemple on peut trouver un certainnombre de vidéos qui traitent de« Madame Bovary », œuvre au pro-gramme du baccalauréat de littéra-ture des terminales littéraire de2014 à 2016. Ainsi, le roman deFlaubert est sujet à des résumés etdes analyses burlesques pour aiderlors des révisions. Des thèmes re-liés aux programmes de philoso-phie des bacheliers font égalementl’objet de vidéos. Nota Bene pro-duit même du contenu pour les en-fants intitulé « les questionskids ».
Même en dehors du cadre scolaire,vous pouvez en apprendre plus sur
la culture, et la culture pop. Parexemple des chaînes sur le jeu derôle papier ou les jeux vidéos quideviennent un pan de la culturepopulaire. Il existe également des« youtubeurs » alsaciens à la noto-
riété grandissante, comme e-pen-ser, chaîne visant à vulgariser laPhysique et Arkey production trai-tant de jeu de rôle.
Arnould Arpad et Zoé Neboit
Et pour vous, la connaissance, c’est plutôt numérique ou livresque ?
Photo Arnould Arpad
You Tube, l’ouverture culturelle, personnaliséeet interactive
Les Tanzmatten de Sélestat ac-cueillent actuellement Ava, uneclown anticonformiste et moderne,en résidence depuis le 27 septem-bre et jusqu’au 13 octobre. Ava estune artiste aux multiples facettes :elle fait du cirque, du fakirisme, dela musique, du trapèze, du théâ-tre… Le tout agrémenté d’un dixiè-me degré à la pointe du burlesque.La femme, derrière ce personnage,c’est Orianne Bernard. Cette Stras-bourgeoise a commencé les arts ducirque à 33 ans, alors qu’elle ne fai-sait plus de sport depuis plusieursannées.
Enchaîner les performances
Et malgré les avis de son entourage,qui lui rétorquait qu’elle « n’y arri-verait pas », et comme pour prou-ver à la face du monde qu’avecconviction, rien n’est impossible, lajeune femme « a bossé comme unemalade ». Elle peut à présent en-chaîner performance sur perfor-mance, mêlant hauts niveaux degymnastique, musculation, équili-bre, souplesse. Orianne Bernard aconçu Ava avec son metteur en scè-
ne, Alexandre Pavlata. Le nom d’Avaest venu spontanément, après destravaux d’improvisation. Mais au fi-nal, il se réfère à « Ève, premièrefemme du monde ». De plus, il ren-voie à Ava Gardner. Le duo décrit sonpersonnage comme « glamour,classe, dans un univers très DavidLynch ». Et surtout, elle s’habille en
vert. Le vert, traditionnellement,au théâtre, ça porte malheur. MaisAva rétorque : « Je sais, mais je n’aipas le temps d’être superstitieuse ».Le personnage d’Ava existe depuis2011 et s’est fait, petit à petit, uneplace dans le monde du spectacle.Elle a participé à l’émission « laFrance a un incroyable talent » sur
M6 en décembre 2014. Elle y est al-lée de façon un peu « inconscien-te ». Et malgré son profil relativementopposé aux rouages des émissionsde télécrochet, elle déclenche unvéritable buzz et parvient à conti-nuer assez loin dans l’émission. « Jem’en suis pris plein la tronche, ra-conte-t-elle. J’ai mené un véritablebras de fer avec la production ». Avaa quand même réussi à « imposerdes trucs ». Ce fut un tremplin poursa carrière.L’artiste a lancé un projet sur KissKiss Bank Bank, un site de créationde campagne « crowdfunding » (fi-nancement participatif). Elle com-plète son projet à 115 %, succèsauquel Ava et son équipe ne s’atten-daient pas. Ainsi, son spectacle« Ava, sa vie, son œuvre » a pu êtrelargement financé.
Arnould Arpad et Zoé Neboit
Y ALLER Mardi 13 octobre aux Tanz-matten de Sélestat, à 14 h et à20 h 30. La prestation dure une heu-re et s’adresse à un public de plus de15 ans. Alors venez découvrir Ava,« clown, belle et sexy ».
La « Dame en vert » qui n’était pas superstitieuse
Orianne, son équipe et Ava. Photo Arnould Arpad
CultureJOURNALISTE D'UN JOUR12
Les terminales littéraires 1 et 2 dulycée Kirschleger de Munster ontparticipé, hier, à l’opération Journa-liste d’un jour sur le site de Colmar.
Élèves : Kellian Alonzo, Lory Bonne-tier, Anne Bravo, Lisa Calicchio, TomDa Fonseca, Clémence Delaitre,Claire Freidenberger, Angélique
Freydrich, Morgane Gschaedler,Déborah Guillet, Charles Herby-Funschilling, Éloïse Herque, TifennJacob, Pauline Kiefer, Arthur Koch,
Victor Meyer-Vacherand, Juliette Omeyer, Victor Oudot, Alban Papi-rer-Baudry, Tiphaine Pfitzenmeyer,Alison Romanelli, Éléonore Thoux,Emma Walther, Nina Berthaud,Marie Bonnand, Lea Bourblanc, Jo-hanna Buhl, Marie Butterlin, LisaCanevet, Jade Durand, Gaelle Fran-kenberger, Tristan Geyer, Messali-ne Graff, Dylan Grawey, MaëlGuichard, Bryan Hahn, MarineHennebelle, Chloé Herchin, ÉloïseJaeglin, Camille Kempf, Alain Kirs-tetter, Benoit Kormann, Lilian La-peyre, Océane Menettrier, MarieMeyer-Vacherand, Kenza Muller,Laura Oberzusser, Antoine Olry, Clé-ment Pauly, Léa Ribeiro, DelphineSaumon, Emmy Vieira, MathildeWagner.
Élèves techniciens du lycée Poin-tet : Teddy Samson et Tristan Fro-mion.
Professeurs : Frédérique Boniface,Nathalie Chardon, Anne Liz Drouot,Simon Hector, Jérémy Schmitt.
Journalistes : Marie-Lise Perrin, Pierre Gusz et Jean-Paul Frey.
Responsable du site : Mylène Lei-ninger.
L’équipe J1J de Colmar
Les terminales littéraires 1 et 2 du lycée Kirschleger prêts à partir sur le terrain. Photo L’Alsace/Pierre Gusz
À l’ère de la télévision et desjeux vidéo, le sport est de plusen plus délaissé au profit de cesloisirs dits « faciles ». Pour parerà cette situation, différents orga-nismes rivalisent d’ingéniositépour nous inciter à nous dépen-ser, en visant plus particulière-ment les jeunes. Ils ont pourobjectif de transformer l’imageparfois contraignante du sporten une activité ludique. Focussur ces événements qui plaisenttant.
« Colorer » les participants
Si vous étiez à Strasbourg le19 septembre dernier, vous avezpeut-être aperçu des coureursrecouverts de poudres multicolo-res. Ils participaient à « Color meRad », une course de 5 km quiconsiste, comme son nom l’indi-que, à « colorer » les partici-pants. Cette idée plutôt originales’inspire d’une fête nationaleindienne, et le concept, lancé en2012 aux États-Unis, s’est vitepropagée à travers le monde. Cetévénement haut en couleur adéjà conquis 53 000 participantsà travers la France, et continue
d’attirer les grandes villes quil’accueillent, à l’image de Stras-bourg. Selon Ayla et Gaëtan,deux lycéens « c’était plutôt unegrosse promenade où tout lemonde s’est éclaté. Le rassem-blement à la fin avec de lamusique, c’était un peu un mixde sport et de convivialité, uneoccasion de concilier festival et
rencontre sportive pour se sentirbien dans son corps et avecsoi-même ». Dans le même es-prit, l’« Electro Dash », qui s’estégalement tenu à Strasbourg lemois dernier, a habillé la ville deson univers lumineux. Un festi-val clôture là aussi la course,rassemblant différents DJ’s, unmélange équilibré entre rencon-
tre sportive et musique rythmée.Autre exemple de manifestationsportive et attractive, cette foisdans le Haut-Rhin. La course des« Mulhousiennes » a réuni finseptembre 4 000 femmes qui ontcouru pour la bonne cause (larecherche contre le cancer dusein). Manon, qui y a pris part,n’aime pas spécialement courirmais elle affirme que « l’ambian-ce était chaleureuse » et que lajournée a été placée sous lesigne de la solidarité. « Dès quej’avais l’intention d’arrêter, descoureuses m’encourageaient etme donnaient la force de conti-nuer ».
Ces trois manifestations enten-dent rassembler tout en faisantdu sport d’une manière décalée.Mais cela a un coût. C’estd’ailleurs la seule ombre au ta-bleau : comptez une trentained’euros pour « Color me Rad » etl’«Electro Dash », un peu moinspour les « Mulhousiennes ». Lesport dans la bonne humeur,oui, mais ce n’est pas gratuit.
Marie Meyer-Vacherand,Camille Kempf, Laura Oberzusser
et Mathilde Wagner
Le sport n’a pas d’âge au « Color me Rad ». Dessin Mathilde Wagner
Sors et bouge ton corps !
Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 13
Les « Mempapeurs » ne reculentdevant rien pour promouvoir leurdiscipline, la lutte : dans la neigeau Canada, ou sur un tatami auJapon face à une armée de sumos,les Sausheimois luttent sur tousles terrains dans le cadre d’un tourdu monde. Rencontre avec leurentraîneur, David Muller.
Pouvez-vous nous décrire la lutte en deux minutes :
La lutte est un sport de combat oudeux adversaires s’opposent surun tapis de lutte. Pour gagner, leprincipe est de mettre son adver-saire sur ses deux omoplates si-multanément pendant deuxsecondes, sinon le vainqueur seracelui qui aura marqué le plus depoints durant le combat. Un matchdure deux fois trois minutes.
Vous avez débuté un tour du monde sur des terrains atypi-ques : de la neige au Canada, face à des sumos au Japon. Vous cultivez l’originalité ?
Les « Mempapeurs », c’est un clubatypique. Effectivement chez les« Mempapeurs », l’objectif princi-pal est la pratique de la lutte dans
la joie et la bonne humeur, tout eninculquant la notion de respect.Un club au nom très original trou-vé par les enfants eux-mêmes.Nous avons également notre pro-pre mascotte géante et égalementnos propres pompom girls.
Qu’apporte votre sport dans votre vie ?
Pour moi, la lutte n’est pas unesimple passion, c’est toute ma vie.La première fois que j’ai été dans
une salle de lutte c’était dans uncouffin, quinze jours après manaissance et depuis, grâce à mesparents, je baigne dans ce sportqui m’apporte des valeurs fonda-mentales telles que le respect,l’humilité, le fair-play.
Quels sont votre palmarès et votre plus beau moment ?
J’ai été vingt fois champion deFrance, deuxième et troisième desJeux mondiaux, je suis également
lutteur en Bundesliga allemande.Mes plus beaux souvenirs sont lesJeux Olympique de Londres et letour du monde que j’effectue en cemoment, ainsi que le voyage auJapon.
Ce que vous avez le moins aimé ?
Faire des régimes pour avoir lepoids en compétition. En lutte onpeut perdre jusqu’à 8 kilos pourêtre dans sa catégorie, donc lesderniers jours, on ne mange etboit presque plus. C’est très dur,mais c’est le jeu.
Un conseil à donner à de jeunes lutteurs ?
La lutte est un sport très exigeant,un des sports le plus durs au mon-de, donc dans un premier temps ilfaut être passionné. Mais à celas’ajoute le plaisir. Il faut vraimentapprécier, sinon ça ne fonctionne-ra pas. Prendre du plaisir et s’amu-ser sont essentiels pour pratiquerson sport.
Juliette Omeyer, Victor Oudotet Alban Papirer
Les lutteurs face aux sumos
Lutte dans les neiges canadiennes (David Muller et Anaelle Hoff). Archives L’Alsace
Actuellement se déroule la Coupedu monde de rugby en Angleterre oùbon nombre de supporters la sui-vent.
Et la Coupe du monde de rugby fémi-nin, on en parle ? Elle s’est dérouléel’année dernière et est passée pres-que inaperçue. Un fait qui n’étonne pas, car seuls 7 % des matchs fémi-nins sont retransmis à la télévision. Rencontre avec Coralie, 15 ans, rug-bywoman depuis maintenant 6 ans.
Pourquoi à ton avis le rugby fémi-nin passe-t-il inaperçu dans les médias français ?
Les gens ne savent pas forcément que des équipes se forment, pen-sent que c’est un sport de brutes quine convient pas aux filles et donc ne s’y intéressent pas.
Pourquoi les Français ont le cliché de la rugbywoman imposante et masculine ?
Le rugby est un sport violent, quidemande à ne pas avoir peur du con-tact physique. Une fille qui fait at-tention à son image n’a pas sa place sur un terrain, c’est pour cela qu’ilspensent à une fille plutôt masculine.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de pratiquer ce sport ?
Le contact, le jeu un peu violent, la« bagarre ». Je suis un peu garçon manqué donc je me sens bien danscet univers, ça me défoule et me vi-de l’esprit, mais j’ai aussi été attirée par les valeurs, le respect. J’ai com-mencé à 9 ans. Dans ma ville, il n’y avait pas d’équipe féminine alors j’aijoué pendant quatre ans avec des garçons. À mes 13 ans j’ai arrêté car je n’avais pas le même gabaritqu’eux. J’ai attendu deux ans et j’ai pu intégrer une équipe de cadettes féminine. J’en suis maintenant à ma6e année.
Que dirais-tu aux filles qui hésitent à commencer ce sport ?
Lancez-vous ! Les premiers entraîne-ments seront difficiles, mais vous verrez qu’il n’y a que du plaisir. Unvéritable esprit d’équipe se dévelop-pera. Ce sport vous apporteraautant physiquement que mentale-ment.
Alison Romanelli, Éléonore Thoux,Pauline Kiefer et Emma Walther
Rugby : quand les filles s’en mêlent
Cette année, la Coupe du mondede rugby a débuté le 18 septembredernier au stade de Twickenham, àLondres et se terminera le 31 octo-bre. La France, déjà qualifiée pourles quarts de finale, a remportétrois victoires en autant de mat-ches. Le prochain l’opposera ce di-manche à l’Irlande.
Il s’agit de la 8e édition de cettecompétition disputée tous les qua-tre ans depuis 1987. Pour rappel,une équipe se compose de 15joueurs. Pour marquer des points,chaque équipe doit aller poser leballon ovale à l’autre extrémité duterrain. Il est aussi possible de mar-quer entre les deux grands poteauxsitués de part et d’autre. Aprèsl’élimination de l’Angleterre, l’Aus-
tralie, l’Afrique du Sud, la Nouvel-le-Zélande et la France sont lesprincipaux favoris. Selon ThierryBonnand, ancien joueur qui a prati-qué le rugby en Lorraine, les Bleuspeuvent aller loin. « Dans l’équipe,il y a une vraie cohésion entre lesjoueurs et peu d’individualités,alors oui, la France peut gagner. »Thierry Bonnand imagine déjà unefinale alléchante. « Si la France yparvient, elle pourrait tomber surles All Blacks, l’équipe de Nouvelle-Zélande. Ce serait leur troisièmeconfrontation. » Les deux derniè-res se sont soldées par une défaitede la France. Comme l’affirme ledicton, jamais deux sans trois ? Ré-ponse dès dimanche.
Marie Bonnand et Léa Ribeiro
Coupe du monde : la France a-t-elle ses chances ?
Match opposant l’Angleterre à l’Écosse, en 1880. DR
SportJOURNALISTE D'UN JOUR14
Même lorsqu’ils lisent, les Japo-nais arrivent à être sportifs. Leshéros de mangas évoluent par-fois dans un environnementsportif, une équipe de footballou de basket.
Ce genre, qui met en scèneprincipalement des hommes, at-tire pourtant surtout des lectri-ces. Un paradoxe ?
Parmi les sports qui se sontdéveloppés et qui sont toujours-pratiqués par un très grandnombre de personnes dans lespays asiatiques, on remarqueessentiellement les arts mar-tiaux : aïkido, judo, karaté ouencore sumo.
Un élément clé dans l’intégration
Dans le cas de ce dernier, ladiscipline s’est longtemps can-tonnée au Japon, avant de sediffuser dans les pays occiden-taux par l’intermédiaire desmangas.
Un exemple récent, paru enFrance au cours de l’année2014, du nom de Hinomaru
Zumou, écrit par Kawada. Ra-contant l’histoire d’un nouvelétudiant, qui cherchera à s’inté-grer en essayant d’entrer dansune équipe de sumo et n’ayantpas du tout le gabarit requispour cette discipline.
Pour les Japonais, le sport estun élément clé dans le domainede l’intégration, valeur reprisedans les mangas. En effet, l’es-prit d’équipe développé aucours des entraînements, per-met de tisser de solides liensentre les membres du club.
Renouveau et motivation
Généralement, les mangas met-tent en scène une équipe danslaquelle la symbiose de jeu nese fait pas et où les joueurs nesont pas soudés.
Vient alors le protagoniste quin’a pas forcément de grandescapacités, mais qui incarne unefigure du renouveau de la moti-vation.
Comme dans Olive et Tom, sérietélévisée de 1983, adapté du
manga Captain Tsubasa de Yôi-chi Takahashi ou encore dansKuroko no Basket, paru en des-sin animé en 2012 et réalisé parSchunsuke Tada, pour ne citerque deux exemples.
On peut regretter une disparitéhomme-femme flagrante. Puis-que les hommes sont les ac-teurs du récit, ce ne sont qu’euxqui pratiquent le sport alors queles femmes sont limitées à unrôle de soutien, d’encourage-ment et d’admiration.
Une société toujourstrès misogyne
C’est là le reflet d’une sociétéjaponaise toujours très misogy-ne encore aujourd’hui auXXIe siècle.
Contrairement à ce que l’onpourrait penser, ce genre viseessentiellement un public fémi-nin, mais les valeurs moralessont dirigées de manière univer-selle, elles visent tout le mon-de.
Anne Bravo, Angélique Freydrichet Morgane Gschaedler
Au Japon, des lecteurs « sportifs »
Dessin Anne Bravo
Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 15
« Le sport est bon pour la san-té ». Tout le monde le dit, onl’entend partout. Impossibled’échapper à ce message devenupresque… publicitaire.
Que ce soit dans des supportsmédiatiques, sur internet, à laradio et à la télévision… c’esttoujours la même affirmation.
Cependant le sport est moinsconnu pour ses aspects néfastes.Une pratique déséquilibrée peutentraîner blessures, accidents,voire même addiction. Bigre.Tous les corps ne seraient pasfaits pour le sport, ou plutôtpour certains sports. Vous n’êtespas faits pour la course ? Dom-mage, c’est obligatoire à l’école.
Cela ne s’arrange pas quand onest adulte. Le sport devient unecompétition contre soi et contreles autres, pas seulement sur unterrain. Mais aussi dans la(vraie) vie. « Perdez 3 kg en unmois ! », « dépassez vos limitespour être plus heureux » : tousles slogans sont bons pour van-ter le sport, devenu un produitde (sur) consommation commeun autre. À la télévision, TonyParker vend des brioches, Tson-ga des barres chocolatées. Coca-Cola® sponsor ise les Jeuxolympiques. Le mélange desgenres est complet.
Enjeux économiques
Pris dans un engrenage, le sportest devenu un enjeu économi-que. Il suffit de voir à combiens’échangent les droits télévisésdes grands événements de foot-ball pour comprendre qu’on alargement dépassé les limitesdu terrain. Des milliers d’em-plois dépendent du sport, deve-nu un tel enjeu que le critiquerest devenu politiquement incor-rect.
Alors quand certains médecinsen arrivent à demander à leurspatients, mordus de performan-ces, de ralentir la cadence, ilssemblent se retrouver seuls, fa-ce à l’empire économique qu’estdevenu le sport, surtout de per-formance, actuel.
Il est temps de réagir… Tous ànos canapés. Faisons la grève dusport pendant au moins unesemaine, juste pour voir, si no-tre santé s’en ressent vraiment.Chiche ?
Lory Bonnetieret Claire Freidenberger
Sport et santé : mythe et réalité
Le sport a toujours su réunir les hommes entre eux autour d’unemême dynamique, autour d’un mê-me objectif. C’est notamment le casdu tennis. Ses principes fédéra-teurs, ses valeurs communautairesont souvent contribué à un espritd’échange et d’entente dans la so-ciété et entre les peuples. Des pre-miers Jeux olympiques à nos jours,le sport a néanmoins bien évolué,posant ainsi de nouvelles probléma-tiques. Parmi elles, à l’heure d’unecrise écologique que l’on ne peutplus ignorer, la dimension économi-que du sport doit-elle prendre le passur l’environnement ?
C’est dans ce contexte, en pleine ré-gion parisienne, qu’un jardin bota-nique parmi les plus grands deFrance – recelant des espèces ayantdisparu de leur milieu naturel et partiellement classé Monumenthistorique –, est menacé de destruc-tion par le projet d’extension desinfrastructures de Roland Garros.
Un projet alternatif
En effet, depuis novembre 2010, laFédération française de tennis(FFT), épaulée par la mairie de Parisde Bertrand Delanoë à l’époque,ambitionne d’agrandir ses courts sur son flanc ouest, répondant ainsiau besoin d’affirmation grandissan-te de ce tournoi. Le projet, depuisson élaboration, a rencontré une vi-
ve contestation de la part de Francenature environnement (FNE), re-jointe par des associations de rive-rains soucieux d’avoir leur mot àdire, et plus tard d’Europe Écologie-Les-Verts (EELV), formant une oppo-sition certes hétéroclite maisdéterminée.
Ces derniers, loin de méconnaîtreles enjeux qu’implique la place deRoland Garros sur la scène interna-tionale, ont proposé un projet alter-natif épargnant le jardin tout en présentant de nets avantages éco-nomiques. Malgré la bonne volontédes organismes de protection de l’environnement et des militants,leur projet a été rejeté. Depuis, laFFT a multiplié les tentatives de pro-motion de son projet, dépensant aupassage plus de 500 000 euros dans
le cadre de campagnes publicitai-res.
Aujourd’hui, avec le soutien del’État et de la nouvelle maire de Pa-ris Anne Hidalgo, un permis de cons-truire a été accordé à la FFT. Lechantier a démarré en début d’an-née. Des concessions ont été accor-dées aux opposants, comme le déplacement de certaines espècesdans de nouvelles serres et le res-pect du cadre du jardin botaniqueen adaptant l’architecture descourts et des nouvelles serres. Cesconcessions ont permis d’éviter queles événements ne prennent la mê-me tournure dramatique qu’à No-tre-Dame-des-Landes.
Tristan Geyer, Benoît Kormann,Maël Guichard et Clément Pauly
Tennis : un revers pour les Verts
Extension de Roland Garros : partisans et opposants se renvoient la balle.
Le handball est un sport collectifoù deux équipes de sept joueurss’affrontent avec un ballon sur unterrain, séparé en deux camps.L’équipe du Handball-club de lavallée de Munster (HCVM), créé le27 février 1977 par Albert Arlen,s’est reconstituée après les gran-des vacances. Le groupe a partici-pé au championnat du Haut-Rhin,dans lequel il avait fini troisièmedu classement.
La saison 2015-2016 vient de re-prendre. Nous avons alors inter-v iewé quelques joueurs del’équipe 1 en catégorie « excellen-ce départementale », constituéede 12 ou 13 garçons licenciés, tousâgés de 16 à 18 ans. Leur motiva-tion première afin de gagner unmatch est l’esprit d’équipe et lacoordination entre les joueurs.Théo Muller, le capitaine de l’équi-pe, explique que ce n’est pas tou-jours chose simple car, commedans toutes les équipes, il y aquelques conflits et tensions au
sein du groupe, mais qu’au fil desannées, les joueurs ont évolué,permettant à l’équipe de restersoudée.
Un autre joueur, Florian Holder,explique que c’est un sport « vi-ril ». « À certains postes, il y a plusde contact entre les joueurs, no-tamment aux 6 mètres ». Durantla semaine, les joueurs de l’équipefanion s’entraînent quatre heuresen deux séances. La récompense
de ces efforts est le match duweek-end. Grâce à ce sport, lesjoueurs ont pu créer des liens. Lasaison 2015-2016 a repris le same-di 3 octobre. Les joueurs sont con-fiants. Ils ont gagné leur premiermatch 33 contre 15. Ils espèrentdevenir champions du Haut-Rhincette saison, un bel objectif.
Lisa Canevet,Gaëlle Frankenberger,
Chloé Herchin et Antoine Olry
Munster : la saison de handball reprend en force
Le Handball-club Munster espère un titre de champion. Archives L’Alsace
SportJOURNALISTE D'UN JOUR16
À l’occasion de la sortie du film« The Program », Lance Arms-trong, le champion cycliste aucoeur d’affaires de dopage, re-vient sur le devant de la scène !
Mais ce n’est pourtant pas lapremière fois que son véhiculeemblématique, le vélo, fait sa stardans le cinéma. L’outil sportif a su,d’années en années et contre tou-te attente, faire rire, pleurer, s’in-terroger.
Dans les comédies familiales, com-me « La grande boucle » de Lau-rent Tuel, où un homme participeau Tour de France quelques heuresavant sa clôture ; ou plus expéri-mentales, dans la dernière sé-quence de « Rubber » de QuentinDupieux.
Burlesque, réalisteou austère
Plus burlesque encore, « LesCracks » met en scène Bourvil,échappant à des créanciers grâceà une bicyclette révolutionnairede son invention. Plus proche duréel, le documentaire « Pour unmaillot jaune » du célèbre ClaudeLelouch, retranscrit avec fidélité le
Tour de France 1965 et fait unhommage unique au maillot jau-ne.
Dans le monde de l’animation,« Les Triplettes de Belleville » deSylvain Chomet – sélectionné auFestival de Cannes en 2003 –utilise le Tour de France commetrame de fond, dans un genre
particulièrement critique et lugu-bre.
Enfin, à la fois plus austère etexotique à nos regards européens,« Cyclo » de Anh Hung Tran, ra-conte l’histoire d’un cycliste dé-pouillé de son bien, et amené à seconfronter aux aléas de l’illégali-té.
Le réalisateur britannique Ste-phen Frears est donc le dernier endate à avoir porté le cyclisme augrand écran, en adaptant le livre« Seven Deadly Sins : My pursuitof Lance Armstrong », renomméau cinéma « The Program ».
Entreséductionet division
Déjà connu pour ses adaptationset biopics (The Queen, Les liaisonsdangereuses), le metteur en scènes’intéresse ici, d’une part, auxvictoires du célèbre coureur cyclis-te Lance Armstrong, de l’autre à lachasse aux preuves concernant saconsommation de substances in-terdites.
Avec Ben Foster dans le rôle dusportif et Lee Pace dans celui del’enquêteur.
Le film, qui se situe à la limiteentre fidèle reconstitution et bio-graphie fantasmée, semble sédui-re autant qu’il divise. En sallesdepuis le 16 septembre.
Charles Herby-Funfschilling,Tifenn Jacob, Arthur Koch,et Victor Meyer-Vacherand
Armstrong se Lance dans le cinéma
Dessin Arthur Koch
À dix mois du Tour de France 2016,les cyclistes s’entraînent déjà d’ar-rache-pied afin de réaliser lesmeilleures performances dans cequi est une l’une des compétitionsles plus reconnues au monde.C’est lors de cet événement que denombreux scandales liés au do-page ont éclaté. Une série d’aveuxet de contrôles ont donné uneforte visibilité au phénomène.
Un coureur alsacien, figurant dufilm « The Program » (réalisé parStephen Frears - lire ci-dessus), quiest sorti dans les salles mi-septem-bre, affirme que le dopage, « c’estincroyable comme ça peut trans-former un homme ». Il parle dequelque chose d’« indéniable », ledopage augmentant les capacitésphysiques.
L’arbre qui cachela forêt
En effet, se doper permettrait derendre une personne plus fortephysiquement et mentalement, dela pousser au-delà de ses limites.Selon le site cyclisme-dopage.com,en 48 ans d’histoire de dopagedans le Tour de France, 37.4 % des
participants auraient été contrôléspositifs au dopage. Surnommé« Le Boss », Lance Armstrong, con-vaincu de dopage, a su faire parlerde lui. Selon notre figurant quipréfère garder l’anonymat, ce se-rait « l’arbre qui cache la forêt ».
C’est en 1999, lorsque Lance Arms-trong est contrôlé positif auxdopants, que le scandale éclate.C’est ainsi qu’il sera radié à vie descompétitions et se fera retirer plu-sieurs médailles qu’il avait ga-gnées au long de sa carrière.
Mais notre coureur alsacien esti-me qu’au fond, « cela ne changerien, l’affaire est bouclée au boutde deux mois ». Les contrôles nesont pas toujours bien réalisés, onobserve souvent que ceux-ci sontétouffés, voire peu sanctionnés. Lecomble est de voir certains cou-reurs rejoindre la course, peu detemps après avoir été reconnuspositifs.
Si le dopage fait encore beaucoupparler de lui, il reste et restera unvéritable fléau, un cercle vicieuxpour nombre de pratiques sporti-ves. Toujours d’après cyclisme-do-
page.com, il est « un cancer quis’est généralisé dans un cyclismeaujourd’hui en assistance respira-toire ». Il n’en reste pas moins quele cyclisme demeure un sport aussidur physiquement que mentale-
ment. Il demande concentration,force et endurance. Et reste trèsbeau à voir.
Kenza Mulleret Delphine Saumon
Dessin Kenza Muller
Le cyclisme, vaste affaire de dopage ?
Sport JOURNALISTE D'UN JOUR 17
Les parents n’ont pas toujours lesmoyens de payer les activités ex-trascolaires de leurs enfants. Lavallée de Munster, en collabora-tion avec l’association périscolairede Munster « la Pépinière » etl’école primaire de la ville, a misen place tous les mardis de 13 h 30à 15 h 40 des activités pour lesenfants volontaires. Ces activitéssont à moindre coût pour les pa-rents : à seulement 18 euros letrimestre.
Des activités variées
La directrice des activités et desrépartitions des tâches pour lesanimateurs nous ont éclairé sur lefonctionnement et le déroulementdes activités. Chaque animateurest en charge d’une activité spéci-fique et s’occupe d’un groupe d’enfants. Les activités sportivessont notamment le ping-pong, leroller, le gymnastique-trampoline,la natation, le mini-basket, l’athlé-tisme, le football, le VTT, le cirqueet la marche nordique.
Si les enfants n’ont pas envie defaire de sport, l’association propo-se d’autres activités ludiques com-me des cours culinaires, du
secourisme, de la vannerie, duthéâtre ou des échecs. Elles leurpermettent de se dépenser aprèsl’école.
Au gré de leur choix, les enfants sedécouvrent ainsi des centres d’in-térêt cachés et apprennent à diver-sifier leurs horizons ; en outre,cela leur apprend à vivre ensem-ble, ce qui n’est pas facile pourcertains. Les enfants sont, en ma-jorité, par les activités comme la
cuisine, la gymnastique-trampoli-ne, la natation et le cirque. Cepen-dant, 13 parents sur 50 n’ont pasinscrit leurs enfants aux activitésmalgré le tarif proposé : il resteinaccessible à certains ou bienl’enfant ne veut pas y participer ouil fait déjà des activités ailleurs.
Au contraire, les parents qui ontinscrit leurs enfants dans ces acti-vités, pensent que cela les épa-nouit, tout en les amusant, leur
permet de prendre confiance ensoi, d’être plus responsables, derencontrer les autres classes, dedécouvrir de nouvelles activités,d’avoir des moments de conviviali-té, de se changer les idées et de sedépenser entre copains. Les en-fants, eux, sont contents de fairedes activités à l’école avec leursamis.
Buhl Johanna, Butterlin Marieet Hennebelle Marine
Munster : une pépinière d’activités
Dessin Buhl Johanna
Le mur d’escalade de la salle desport de Muhlbach a été entière-ment rénové il y a deux ans
Un an après, une salle de bloc (es-calade de mur de petite hauteur nenécessitant pas le port d’un bau-drier, a été construite, pour le bon-heur des grimpeurs. La salle estentretenue par l’association Sportet Loisir de Muhlbach. Un profes-seur de sport qui fréquente la salleet Nina Klinger, une sportive duclub, monitrice d’escalade témoi-gnent : « Le nouveau mur connaîtun réel succès ».
Grimper en autonomie
Le matériel est d’excellente quali-té, accessible à tous, il rend la prati-que du sport encore plus agréable :« Le mur est accessible à tous ni-veaux et permet aux plus confirmésde grimper en autonomie ». Descours d’escalade sont proposés ain-si que des formations de monitorataccessibles même aux jeunes.
Plusieurs compétitions sont orga-nisées, ainsi que des portes ouver-tes qui permettent de découvrir lasalle de façon plus ludique et moinscompétitive. L’édition 2016 est déjàen préparation. Elle comportera
des épreuves de blocs, de vitesse etde difficulté, tous les participantsse verront récompensés. L’espacepropose une approche du sportplus conviviale, en organisant ré-gulièrement des événements ba-sés sur les différentes fêtes del’année telles que Noël, carna-val etc. Prochain rendez-vous pourHalloween.
Messaline Graff, Éloïse Jaeglinet Océane Menettrier
Grimper sans prise de tête
Le mur d’escalade de Mulhbach-sur-Munster a été entièrement refait.
Photo Nina Klinger
Motards amateurs et confirmés ontpu se confronter lors de la deuxièmemanche de la 10e édition du Tro-phée de la vitesse à l’anneau du Rhin, le 20 septembre dernier àBiltzheim. L’occasion de croiser Ber-trand Stey, quadruple champion del’épreuve, sur un parcours de3,600 km qui autorise des pointes à300 km/h.
Bertrand Stey a assisté à la course leweek-end dernier : « Le dépasse-ment de soi est la première motiva-tion », il souligne aussi le fait que ledanger est supérieur selon la vites-se et le réflexe de chacun. « L’am-biance est bonne et bien sûr
compétitive. Le challenge pour unpilote n’est pas exceptionnel. Noussommes là pour montrer la difficul-té du travail à accomplir ainsi que ledanger ». Comme tout sportif, Ber-trand Stey cherche à tirer lemeilleur de lui-même et fait part dela satisfaction d’arriver à la find’une course à 300 km/h. La coursepermet de se défouler dans un cadresécurisé où les limitations de vites-se peuvent être pulvérisées. Un belendroit donc pour des rencontresentre esprits sportifs et passionnésde moto… ainsi que de vitesse !
Herqué Eloïseet Pfitzenmeyer Tiphaine
Le dépassement de soià grande vitesse
Au centre, dossard 387, l’Alsacien Cyprien Schmidt, vainqueur du trophée de lavitesse le 20 septembre dernier à Biltzheim. Photo Tiphaine Pfitzenmeyer
SportJOURNALISTE D'UN JOUR18
La réalisation des pages Environ-nement de cette édition de J1J etl’animation marketing dans lesrues de Mulhouse ont été assu-rées hier par les classes determinale TES1 et TES2 du lycéeépiscopal de Zillisheim.
Les élèves : Lucie Aubel, ClaireBoulou-Rietsch, Mathis Bruni-quet, Eliza Calici, Alexandra Des-bat, Pauline Dietschy, PaulineFarss i , Thomas Lombardo,Alexandre Lorazo, Mario Mele,Camille Muller, Emma Pfalzgraf,Delphine Thomas, Manon Adam,Sullivan Beyer, Juliette Boll,Alexia Copi-Muller, Lucile Cou-ret, Gautier Crepinleblond, Char-lotte Cronenberger, CynthiaEhret, Laureen Gressé-Denois, Li-sa Jaeckert, Louis Jung, JulietteKauffmann, Camille Kien, ElisaKlem, Thibaut Longhi, Lina Lou-hala, Camille Mies, Paul Oswald,Valent ine Pezzol i , Paul ineSchlienger, Orlane Simon, Ro-main Tran, Alexandre Tritter,Mélissa Vithiyananthan, Mathil-de Zanotta.
Professeurs accompagnateurs :Hanri Beltzung, Nicole Poinçot,Anthony Borey.
Responsable de site : Jessica Re-noir.
Encadrement rédactionnel :Christelle Himmelberger, SylvainFreyburger et François Fuchs
Assistance technique : Alex Pas-toors, Mallory Nussbaum et Ni-colas Hauss, élèves de terminale
Sen (systèmes électroniques nu-mériques) au lycée Charles-Poin-tet de Thann.
L’équipe J1J de Mulhouse
L’équipe du lycée de Zillisheim, hier, sur le site J1J de Mulhouse. Photo L’Alsace/Sylvain Freyburger
Mulhouse est l’une de ces villes où l’art tient une place importante. C’estce que veut montrer Pierre Fraenkel, plasticien exerçant sur le site DMC, dans le bâtiment de l’association Mo-toco, qui réunit un florilège d’artistes en tout genre. Ayant étudié à l’école des Beaux-arts de Paris, Pierre Fraen-kel exerce maintenant à Mulhouse, où l’on peut voir ses œuvres réparties aux quatre coins de la ville. Nous avons eu la chance de le rencontrer hier pour lui poser des questions et avons eu l’opportunité de le voir à l’œuvre.
Comment vous définiriez-vous ?
Je me définis tout simplement com-me un artiste, un plasticien.
Que recherchez-vous à travers vos œuvres ?
L’art est trop fermé, il devrait s’expo-ser à tout le monde. On retrouve trop souvent les œuvres enfermées dans
les musées. Moi ce qui m’intéresse, c’est d’entrer en relation avec les gens. Je retranscris à travers mes œuvres les difficultés quotidiennes et donc permet à tout le monde de s’identifier dans ce que je fais.
Et qu’est-ce qui vous a influencé ?
Tout a commencé avec les marqua-ges que je faisais au Tipp-Ex sur les tables du bahut. Les messages laisséspar les élèves étaient souvent des conneries mais voulaient toujours fai-re passer un message. C’est cet allia-ge entre le message et l’humour qui m’inspire.
Vous considérez-vous comme un street-artiste ?
Non, ce qui m’intéresse dans mon tra-vail, c’est le geste, et d’ailleurs, je ne signe jamais mes œuvres. Pour moi, signer a un rapport avec l’argent et je ne cherche pas à vendre, juste à m’ex-primer. Pêle-mêle, encore deux ex-
traits de nos échanges avec Pierre Fraenkel : « Mon but, c’est d’essayer de trouver de nouveaux trucs, sinon jeme fais chier », nous a-t-il confiés. « Je
ne viens pas de la rue, mais c’est elle qui m’intéresse », explique-t-il aussi.
Louis Jung et Alexandre Tritter
Pierre Fraenkel à côté d’une œuvre qu’il a réalisée devant nous hier. Photo Louis Jung
« L’art est trop fermé, il devrait s’exposerà tout le monde »
Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 19
La commune d’Ammertzwillers’intéresse de près à la protectionde son environnement. Soutenuepar ses habitants, elle met enœuvre différents projets pour leuraccorder un meilleur milieu devie, dont l’utilisation d’une planteassainissante.
Il y a quinze ans, des plantes dunom de miscanthus, encore trèspeu connues aujourd’hui, ont faitleur apparition en Alsace, à Am-mertzwiller. Elles y ont été inté-grées dans le cadre d’un pland’action qui vise à améliorer laqualité de l’eau sur le territoire,polluée par des nitrates et destraces de désherbant.
Sur 27 hectares
Vingt-sept hectares de miscanthuss’élèvent maintenant dans le pay-sage, agencés autour du captaged’eau. Le miscanthus est une gra-minée pérenne originaire d’Asiequi connaît un développementimportant en France ces dernièresannées, notamment pour des pro-jets de chauffage industriel.
Les nitrates sont des composésd’azote et d’oxygène et sont indis-pensables au développement desvégétaux. La plupart des eauxnaturelles contiennent normale-ment des nitrates à des doses
faibles de quelques milligrammespar litre. Cependant, de nombreu-ses eaux souterraines et de surfa-ce ont une concentration élevéeen nitrates du fait de l’enrichisse-ment des sols par les engrais ou
par les eaux usées domestiquesou industrielles.
Le miscanthus ne semble présen-ter aucun danger pour l’écosystè-me local, puisqu’il ne se propagepas et ne nécessite aucun traite-ment. Ses avantages ne s’arrêtentpas là : une fois broyé, il estvendu comme litière pour che-vaux ou comme paillage en jardi-nerie. Il sert également decombustible pour chauffer l’en-semble des bâtiments commu-naux dépendant d’une chaufferiecollective.
Les systèmes de traitement deseaux par les plantes de phyto-épu-ration sont une excellente alterna-tive au système traditionnel,souvent très cher et peu fiabledans le temps. On a pu constaterles bienfaits de la phyto-épurationà travers la découverte du ruis-seau du Krebsbach et des planta-t i o n s d e m i s c a n t h u s q u il’entourent à Ammertzwiller.
Charlotte Cronenbergeret Camille Kien
Le miscanthus,un concept nature à Ammertzwiller
Présent en Alsace à Ammertzwiller, le miscanthus se distingue par sa hauteurimposante. Photo Charlotte Cronenberger
En octobre 2010, suite à desdégradations liées à son ancien-neté, l’église catholique Saint-Lé-ger de Manspach a connu desrénovations intérieures, mais aus-si au niveau des combles et de latoiture, sur laquelle ont été ins-tallés près de 500 panneaux pho-tovoltaïques qui recouvrent unegrande partie de celle-ci. En effet,l’ancienne toiture amiante-ci-ment en bout de course dégradaitfortement l’ensemble de l’église,sous le regard impuissant de lacommunauté catholique du villa-ge.
Rentable après 11 ans
Ce projet a émergé d’une discus-sion entre le maire, Daniel Diet-mann, ancien professionnel dansle domaine de la bio-hydraulique,et le curé Raymond Ruhlmann,concernant le problème d’isola-tion de l’église. Cependant, unepartie du conseil municipal étaitréticente à l’idée de ce projet, enraison d’un risque de rentabilitétrop faible. Ce système photovol-taïque, produisant 36kWc (kilo-w a t t s - c r ê t e s ) p e r m e t , e nrevendant l’énergie électrique
produite à EDF, de bénéficier enmoyenne de 22 500 € par an. En2014, il a permis de récolter prèsde 23 500 €.
Néanmoins, ce projet ne serarentable qu’au bout de la onziè-me année. Pour l’instant, l’argentrécolté permet de rembourserl’emprunt bancaire (250 000 €).La mairie a aussi reçu des subven-t ions de la Région Alsace(20 000 €), du conseil général duHaut-Rhin (50 000 €) et du conseilde fabrique de l’église (25 000 €).Soit pas moins de 350 000 €. Cesfonds participeront au rembour-sement du prêt utilisé pour lar é n o v a t i o n d e l a m a i r i e(600 000 €).
« Ce projet s’inscrit dans l’air dutemps, souligne Daniel Dietmann.C’est une nouvelle manière deproduire de l’énergie durable-ment et dans le respect de l’envi-ronnement et des générationsfutures. »
Pour renforcer cette idée, le mai-re précise que les panneaux pho-tovoltaïques proviennent à 47 %de verre recyclé et que le restantde la toiture, c’est-à-dire les tui-
les, sont aussi issues de maté-riaux recyclés : briques de lait,packs de lessive, etc. Commequoi, il existe de nombreuxmoyens respectueux de l’environ-nement pour produire de l’éner-gie. « Nous devons préservernotre planète, car nous en som-mes loca-terre », confie DanielDietmann.
Ce projet de toit photovoltaïquese développe dans le monde en-tier. Il a notamment été unesource d’inspiration pour la cons-truction du stade de football deSao Paulo au Brésil pour la Coupedu monde l’an dernier.
Alexandre Lorazoet Mathis Bruniquet
L’église de Manspach, entre tradition et modernité. Photo Alexandre Lorazo
L’église de Manspach, source d’énergie
EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR20
Le 2 septembre dernier, la mai-son Wolfberger d’Eguisheims’est lancée dans les vendanges.Celle qui fut fondée en 1902produit des vins, crémants,eaux-de-vie et spiritueux d’Alsa-ce. Le vignoble de Wolfbergers’étend sur plus de 100 kilomè-tres, de Marlenheim au Nord, àThann au Sud. La coopérativeprend soin de ses terres et yconsacre du temps et de l’éner-gie. En 2013, Wolfberger s’estainsi vu décerner la certificationAgri-Confiance norme V01-007(qualité et environnement de laproduction agricole) pour 80 %de ses surfaces (soit 300 hecta-res). Un gage de confiance et deconcertation avec ses viticul-teurs. Aujourd’hui, 99 % dessurfaces sont certifiées.
Selon Hervé Schwendenmann,président vigneron, « cette cer-tification représente un investis-
sement significatif, financier,bien sûr, mais aussi humain entemps et en énergie car il s’agitd’un important travail de for-malisation et d’administratifpour nos vignerons. Mais celanous a permis de vraiment nousdifférencier pour satisfaire auxexigences du consommateur. Etl’équipe d’Agri Confiance® a étéun vrai soutien dans l’accompa-gnement de la mise en place deces normes. »
Réduire l’impact sur l’environnement
De plus, cet engagement enfaveur de l’environnement sepoursuit dans toute la chaîne enaval. Toutes les énergies em-ployées dans la production sontsuivies de près dans le proces-sus d’amélioration de la gestionde ces énergies consommées.Cet intérêt porté au développe-
ment durable a valu à la mai-son, en 2011, la certificationISO 50 001 qu’elle est l’une desrares à avoir décroché dans ledomaine viticole. Cela traduit lavolonté de l’entreprise de vou-loir réduire son impact sur l’en-vironnement.
Wolfberger a encore une foisété récompensée tout récem-ment par le label Alsace Excel-lence. Celui-ci a pour objectif dedistinguer les entreprises quiconnaissent le succès dansl’exercice de leur activité surtrois piliers : l’économie, le so-cial et bien sûr l’environnemen-tal. C’est donc avec fierté que lacoopérative Wolfberger invitechacun à savourer les richessesde la vigne avec tout le respectqu’elle lui porte.
Alexia Copi-Mulleret Lucile Couret
Wolfberger : la récolte des raisins et des labels
Planter des carottes entre deux cours, récolter une salade avant un TP, c’est possible ! L’IUT de Mulhouse voit quotidiennement son personnel et ses étudiants entretenir les bacs deson potager participatif, mis en place depuis octobre 2014. L’établissement, qui s’aventure sur lechemin du développement durable et de la prise de conscience des nou-veaux enjeux de notre société, a ins-tauré plusieurs actions en matière d’environnement. Le but pour les jardiniers en herbe ? Sensibiliser et encourager l’équipe pédagogique et scolaire de l’établis-sement à agir avec la main verte ! Comment l’idée a-t-elle germé dans l’esprit des étudiants ? En adhérant au projet Eco-campus depuis 2013, l’IUT a décidé de promouvoir la res-ponsabilité, le partage, le lien social
et l’écologie urbaine. L’objectif de cet-te installation est aussi de défendre des valeurs solidaires en faveur de la nature, l’interpellation des acteurs en tant que citoyens et l’instauration du développement durable comme pilier majeur de ses projets.
Responsabilité, solidaritéet alimentation locale
En outre, le jardin solidaire n’est pas le seul potager d’idées novatrices cul-tivé par l’IUT. Les économies d’éner-gie et le tri des déchets sont d’autres alternatives qu’a désormais adop-tées l’université mulhousienne. Ce projet, pour le moins original, sus-cite beaucoup d’engouement depuis un an et porte aujourd’hui les fruits de ses efforts. Avec le potager, « tout
le monde peut profiter d’un espace dedétente mais aussi d’un lieu d’expé-rience, d’échanges et de solidarité », s’enthousiasme Renaud Defiebre, jardinier en chef et référent du déve-loppement durable à l’IUT. En plus dedélicieuses cueillettes, les planta-tions ont permis de créer du lien en-tre les participants, qui se retrouvent autour de notions traditionnelles comme l’entraide et le don de soi. Grâce à cela, tous les acteurs du pro-jet ont été invités à consommer autrement, en produisant locale-ment. Responsabilité, solidarité et alimentation locale, cette réussite a tout pour charmer et faire rêver tous les ambitieux qui croient en un mon-de meilleur et plus bio !
Laureen Gressé-Denoiset Élisa Klem
Au jardin entre deux cours
L’IUT de Mulhouse voit quotidiennement son personnel et ses étudiants entretenir les bacs de son potager participatif. Photo Camille Kien
Des composts collectifs ont été mis en place ce printemps à Mulhouse, à côtéde l’église Sainte-Geneviève. Explica-tions avec Gilles Annenkoff, président de l’association des Tisserands Euro-pe-Bassin-Nordfeld.
Comment vous est venue l’idée de mettre en place des composts ?
Depuis mon enfance, je suis intéressé par la nature et donc par l’écologie. Avec mon association et le Sivom (Syndicat intercommunal à vocation multiple), nous avons eu l’idée de mettre en place ces composts pour permettre aux habitants de recycler leurs déchets organiques.
Comment avez-vous concrétisé cette idée ?
Il a fallu deux ans pour obtenir les autorisations nécessaires et mettre cesystème en place, avec l’aide du Si-vom, qui nous a accordé des subven-tions et du matériel.
Que pensent les habitants du quar-tier de ce projet ?
C’était important d’avoir leur avis, donc nous avons organisé une réu-nion. Nous avons été agréablement surpris par leur enthousiasme.
Qui peut utiliser ces composts ?
Seuls les membres de l’association, car les composts sont verrouillés par un cadenas, afin d’éviter que des per-sonnes déposent des produits d’origi-ne non-végétale. Actuellement, 65 familles participent à ce projet.
Pensez-vous que cette initiative va pouvoir s’étendre ?
Tout à fait : ces composts font partie d’un projet plus large. Nous avons ob-servé que cela pouvait fonctionner et nous souhaitons maintenant déve-lopper ce projet pour placer près de 50composts dans l’agglomération mul-housienne.
Propos recueillispar Thibaut Longhi et Thomas Tran
Compostage entre voisins
Les composts collectifs ont été instal-lés à côté de l’église Sainte-Geneviè-ve, à Mulhouse. Photo Thibaut Longhi
Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 21
L’augmentation de la populationmondiale s’accompagne d’uneaugmentation des besoins alimen-taires : la demande mondiale deviande a quintuplé depuis les an-nées 1950. Cette demande excessi-ve en produits animaux a entraînédifférentes dégradations de l’envi-ronnement.
L’un de ces problèmes est la défo-restation. Faute d’espace, l’indus-trie de la viande grignote deshectares de forêts tropicales humi-des et de forêts primaires. Il estimpossible de nourrir sept mil-liards de personnes ayant unealimentation riche en viande sanscréer un déficit de terres.
Un kilo de viande de veau équivautà un trajet automobilede 220 km
L’élevage industriel réclame desquantités astronomiques d’ali-ments qui monopolisent 29 % dela surface terrestre sous forme depâturages. C’est pour ces raisonsque les industriels détruisent desforêts entières.
La déforestation n’est pas le seulproblème majeur. L’agriculture utilise 70 % des ressources en eaudouce. L’eau utilisée comme bois-son ne représente que le millièmede l’eau utilisée pour produire
l’alimentation. En moyenne, unealimentation carnée nécessiteplus de 15 000 litres d’eau par jouret une alimentation végétarienne5000 litres. Un kilo de bœuf équi-vaut à une année de douche !
De plus, une alimentation carnéeest très gourmande en énergie. Levoyage que parcourt un morceaude viande pour arriver dans l’as-siette consomme des quantitésénormes d’énergie fossile. Les cé-réales consommées par les ani-maux nécessitent beaucoup de
produits à base de pétrole. À lasuite de cela il faut acheminer lebétail à l’abattoir, ce qui peutreprésenter parfois plusieurs mil-liers de kilomètres. En bref, l’éle-vage d’un kilo de viande de veauéquivaut à un trajet automobilede 220 kilomètres.
Pour contrer ce phénomène, ilexiste une solution : manger végé-tarien. Nous sommes allés à larencontre de Mireille Jaeck, laresponsable de La Tambouille deNainbus, un restaurant mulhou-
sien spécialisé dans l’alimentationvégétarienne. Pour elle, une ali-mentation végétarienne est à l’origine de moins de contrainteset ce type d’alimentation se déve-loppe de plus en plus. « Une ali-mentation végétarienne favorisele respect des animaux et la nour-riture est plus saine ». Le restau-rant a fait le choix de remplacerles protéines animales par desproduits végétaux : « Ce genre deproduits nous permet d’innover.Mais la France est loin derrièrel’Allemagne, où on peut trouverplein de produits qui remplacentla viande, comme de la "viandevégétale" et de la saucisse végéta-le ».
Ne pas consommer de viande etde poisson est bénéfique à l’envi-ronnement. Et en plus, La Tam-bouille de Nainbus utilise desproduits locaux et de saison.« Nous nous fournissons principa-lement chez Scot la cigogne, uneépicerie bio du Bas-Rhin ».
La patronne nous a aussi préciséque la clientèle avait tendance àêtre de plus en plus jeune, preuveque la population prend conscien-ce de plus en plus tôt de l’impactde la malbouffe sur l’environne-ment.
Juliette Kauffmannet Thomas Lombardo
Manger végétarien pour sauver la planète
Installée Cour des Maréchaux à Mulhouse, la Tambouille de Nainbus proposedes plats 100 % végétariens. Photo Juliette Kauffmann
Au cœur de Moernach, petit villa-ge sundgauvien, nous avons re-trouvé un jeune entrepreneur de25 ans, Jules Ispa, qui promèneson foodtruck sur les routes duSundgau.
Quel est le concept de votre foodtruck ?
Mon véhicule s’appelle Au BigTruck : c’est un concept de restau-ration qui lie mobilité et alimenta-tion. Il nous permet, à moi et àmon associé Cédric André, denous déplacer à notre guise. Ceconcept est importé des États-Unis. C’est un camion-restaurantqui s’adapte à un nouveau modede consommation et de commer-cialisation : le choix de nos pro-duits ne se fait pas en fonction duprix mais plutôt en fonction de laqualité. Nous vendons principale-ment des burgers et des frites,mais nous pouvons égalementnous adapter à toutes sortes dedemandes.
Est-ce compliqué pour vous de vous fournir localement ?
Non, tous nos aliments provien-nent essentiellement de produc-teurs locaux. Les légumes sontissus d’un maraîcher local, laviande d’un éleveur de vachesalsacien, le pain d’un artisan bou-langer du secteur, tout comme lefromage qui vient d’un fromagerdu coin.
Quels sont les avantages et les inconvénients des producteurs locaux ?
Nos fournisseurs sont particulière-ment réactifs et les tarifs sontassez intéressants, car il n’y a pasd’intermédiaires entre eux etnous. La qualité des produits estincomparable et en plus ils sonttoujours frais.
En revanche, ils ne livrent pas àdomicile, mais comme ils sont àproximité, ce n’est pas un incon-vénient très important.
Est-ce important pour vous de faire travailler les producteurs du coin ?
Oui, en utilisant ce principe d’ap-provisionnement, le client etnous-mêmes faisons un gestepour la nature : nous limitons la
pollution liée aux transports etfavorisons la création d’emploi.C’est important pour nous de va-loriser ces petits commerçants quifont la richesse de nos villages.
Propos recueillispar Emma Pfalzgraf
Le Big Truck à Altkirch. L’Alsace/Françoise Itamard
Au Big Truck, les produits frais et locaux du Sundgau
EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR22
Sans énergie, pas de produc-tion ! Rencontre avec la piloteénergie du site de PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse, SandraAdrian, pour mieux comprendrela gestion des énergies au seinde l’entreprise.
Le site PSA Peugeot-Citroën deMulhouse comprend une gran-de diversité de métiers, dontcelui de pilote énergie. Ce posteregroupe plusieurs fonctions :trouver et mettre en place desactions d’économie d’énergie,dans le but de réduire le prixdes véhicules fabriqués afin derester compétitif ; gérer le bud-get énergie du site ; managerun réseau de correspondants« énergie » présents au sein dechaque bâtiment et chargés decontribuer à la réduction desconsommations énergétiques…
La pilote énergie doit égale-ment avoir un bon sens de lacommunication afin de tra-vailler au mieux avec l’exploi-
tant qui utilise les installationsainsi qu’avec les fournisseursd’énergie.
Dans un souci environnemental,l’entreprise mène des actionsqui réduisent les émissions de
CO². Par exemple, son nouveauschéma thermique permetd’éviter l’émission de 7 900 ton-nes par an de CO² et de gagner25 gigawatts/heure (GWh) paran de gaz naturel. « Le site PSAPeugeot-Citroën de Mulhouse
est certifié à la norme ISO50 001 (norme du système demanagement de l’énergie), cequi contribue à la réduction del’émission de gaz à effet deserre », ajoute Sandra Adrian.
Pour produire ses véhicules,l’entreprise utilise de l’électrici-té, de l’air comprimé et du gaz.En 2014, le site de Mulhouse aconsommé 280 GWh d’électrici-té et 200 GWh de gaz naturel.« Si nous voulons consommerau juste nécessaire, nous de-vons à tout prix respecter lesgammes d’arrêt de nos installa-tions, explique la pilote éner-g i e . S i c h a c u n é t e i n tcorrectement sa machine, alorslà, nous gagnerons. C’est parl’implication de chacun quenous pouvons réussir à faire desé c o n o m i e s d ’ é n e r g i e .N’oublions pas que l’énergie lamoins chère est celle qu’on neconsomme pas ! ».
Lisa Jaeckert et Cynthia Ehret
Profession : pilote énergie sur le site PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse
Sandra Adrian, la pilote énergie de PSA Peugeot-Citroën Mulhouse, nous aparlé de son rôle au sein de l’entreprise. Photo Cynthia Ehret
L’Alsace est depuis plus de dix ans à la pointe dans la préservation de l’envi-ronnement. Les 23 et 24 septembre derniers, le Parc-expo de Mulhouse a accueilli pour la troisième année con-sécutive le salon Aquaterritorial.
Ce salon professionnel, qui s’étend sur 2 000 m², est organisé en partena-riat avec la Ville de Mulhouse, le Si-vom de la région mulhousienne, Mulhouse Alsace agglomération ainsiqu’Idéal Connaissance. L’objectif de cet événement est de présenter les so-lutions trouvées par les collectivités en matière de gestion de l’eau, no-tamment grâce à diverses expérien-
ces et conférences présentées aux stands de différentes éco-entreprises de l’Est de la France. « Dans ce salon ont été présentés les services classi-ques d’assistance technique aux col-lectivités partenaires en matière d’eau potable, d’assainissement col-lectif, mais également les démarches plus originales comme la mise à dispo-sition du grand public et des partenai-res d’un Système d’information géographique », a indiqué Christian Baldeck, directeur adjoint eau de la direction de l’environnement et du ca-dre de vie du conseil départemental du Haut-Rhin. « Ce système stocke et analyse les informations géographi-
ques liées à l’aménagement des terri-toires », explique-t-il.
Cette année, 700 personnes ont parti-cipé à ce salon. Parmi elles, de nom-breuses éco-entreprises locales. C’est à l’occasion de cette manifestation qu’acteurs et gestionnaires viennent mettre en exergue la problématique de la gestion quotidienne de l’eau. Ils viennent aussi découvrir de nouvelles tendances et technologies dans le do-maine de l’eau. « Ce salon a pour but premier de rencontrer de futurs nou-veaux clients et de présenter une gam-me de produits, déclare Claude Klein, responsable marketing de ProMinent
France. Il permet aussi de revoir des sociétés déjà clientes et d’échanger sur des affaires en cours ou à venir. »
Les éco-entreprises participent à Aquaterritorial afin d’œuvrer pour la préservation de l’environnement dans le domaine de l’eau, mais aussi pour faciliter leur mise en relation avec les clients. Aquaterritorial a pour but de se développer jusqu’à devenir le grand carrefour annuel des acteurs de la filière de l’eau pour le grand Est de la France.
Mathilde Zanottaet Pauline Schlienger
Aquaterritorial, à quoi ça sert ?
Environnement JOURNALISTE D'UN JOUR 23
Der Verein Domaine Nature fährtmit seinen Freizeitplänen, die mitder Umwelt zusammenhängen,fort ! Der Fokus seiner Abenteuerist sowohl solidarisch als auchökologisch !
Die Domaine Nature, gelegen inMulhouse und im Jahr 2006 vonJacky Lechleiter für seinen behin-derten Sohn Jim gegründet, isteine wirkliche Gemeinschaft, vollvon Freude und Dynamik. Patrick,der Schüchterne der Bande, defi-niert den Verein mit drei Wor-ten : « Bravo », « Familie » und« Freiheit ». « Dank Domaine Na-ture habe ich wieder Spaß amLeben, neue Freunde und gewin-ne meine Begeisterung zu-rück ! », erklärt er mit funkeldenAugen. Simone, die herzensguteBetreuerin, fügt hinzu : « Do-maine Nature ? Es ist eine großeFamilie, wo Selbstaufopferungdas Stichwort ist und das harmo-nische Zusammenleben, die Au-tonomie und die Natur unserePfeiler sind ! »
Offen für alle ab 18 Jahren, er-laubt der Verein bei vielen Aktivi-täten mitzumachen. Karim, der
wohlwollende und freiwilligeSportlehrer, betreut alle behin-dertengerechten Sportangebotewie den Tanz, der besonders derschönen verunglückten Miss Au-drey gefällt. Simone bereitet diePartys, die Küchen- und diekünstlerischen Arbeiten vor.Schließlich bietet Jacky den Mit-gliedern Outdoor-Aktivitäten wie
Gartenarbeit und Wanderungen,um in der Natur Spaß zu habenund für die Umwelt zu sensibili-sieren.
Allerdings ist das dem Vereinnicht genug ! Jetzt möchte erseine neuen Pläne umsetzen, diesich mit dem Respekt der Naturvertragen. Mit dem Terril Alex in
Feldkirch möchte Domaine Na-ture einen behindertengerech-t e n , ö k o l o g i s c h e n u n dpädagogischen Reiterhof errich-ten. Zusätzlich zum Unterneh-men in Wattwiller, das Arbeit-nehmern mit einer BehinderungStellen bietet, wollen die Mitglie-der in der Domaine du HirtzWohnungen bauen. Das Ziel istes, Familien mit einem behinder-ten Angehörigen einen sozialenund solidarischen Tourismus an-zubieten. Dieser Weiler würdeBehinderten echte und umwelt-freundliche Ferien ermög-lichen.So wird es zum Beispiel energie-effiziente Gebäude und eine gro-ße Grünfläche geben, die für allezugänglich ist !
Um all diese schönen Pläne, diedas Soziale und die Umwelt ver-binden, zu realisieren, brauchtdie Domaine Nature eine breiteUnterstützung. Daher brauchtder Verein Ihre Spenden, umimmer ein Lächeln in diese wun-derschönen Gesichter des VereinsDomaine Nature zu bringen.
Laureen Gressé-Denoisund Elisa Klem
Die Familie Domaine Nature mit einem großen Lächeln in ihren freundlichenGesichtern ! DR
Mit der Natur : Einer für alle, alle für einen !
Notre mode de vie et la manièredonc nous construisons nos loge-ments ont un impact majeur surnotre environnement, notre santéet les ressources naturelles.
C’est pourquoi de nombreux cabi-nets d’architectes s’attachent àconcevoir des projets écologiquespour répondre à une demandegrandissante, comme Factory Ar-chitecture, à Mulhouse, Duo Archi-tecture, à Didenheim, et biend’autres.
Raisonneren coût d’usage
L’architecture écologique est unmode de conception et de cons-truction qui se distingue par plu-sieurs aspects : le choix desmatériaux (naturels et respec-tueux de la santé de l’homme) ; lechoix de la disposition des pièces(pour favoriser les économiesd’énergie en réduisant les besoinsénergétiques) ; le choix des métho-des d’apport énergétique et lechoix du cadre de vie offert ensuiteà l’homme…
La Ville de Mulhouse, très soucieu-se de l’environnement, investit deplus en plus et développe des éco-
quartiers comme celui de Wolf-Wa-g n e r . C e s o p é r a t i o n smulhousiennes ne sont pas pas-sées inaperçues. En effet, en 2011,le quartier Wagner a été primé aupalmarès Écoquartier et en 2013, ila été labellisé Écoquartier par laministre du Logement.
« C’est bien, mais c’est tropcher ! » Cette phrase est récurren-te quand on parle d’habitat écolo-gique. Il est vrai que le coût d’achatest d’environ 10 à 20 % plus élevé.Mais pour ce type de logement, ilfaut réfléchir non pas en termes decoût d’achat, mais en termes de
coût d’usage. En effet, avec uneconsommation énergétique moin-dre, les charges du logement dimi-nuent cons idérablement etgomment rapidement ce « surcoûtécologique » de départ.
Lucie Aubel
Elle est écologique, ta maison ?
Une facette de l’écoquartier Wolf-Wagner, à Mulhouse. Archives L’Alsace/Dom Poirier
EnvironnementJOURNALISTE D'UN JOUR24
Les apprentis du CFA Roosevelt :Anthony Bader, Manon Beyer, Sa-brina Bientz, Abdoulaye Diallo,Amélie Mary, Florian Naploszek,Mélanie Schneider, Xavier Seil-nacht, Anais Truong, Émeline Wi-pf, Émeline Zagala.Les élèves du lycée Lavoisier :Mohammed-Amine Athmani-Ben-
hamed, Sofien Ayachi, Ihsân Ben-hamed, Ben Hamer Saphira,Medhy Bouabid, Hamza Bouqan-tar, Fares Bourezg, Amina Chiet,Elodie Ciosek, Volkan Darimla,Emir Drif, Bilal Fathi, Bilel Had-dou, Hamza Hadir, Jorys Hiroquoy,Jenovin Kannathasan, Ayoub Ma-zouari, Dylan Meyer, Chahid Mo-
hamed Benkada, Gizem Soysuren,Edson Tavares, Loïc Thuet.Accompagnateurs CFA Roose-velt : Delphine Auger (économie,droit), Corinne Khatibi (documen-taliste).Accompagnateurs lycée Lavoi-sier : Zohra Bondat (techniciennerecherche et formation), Jean
Christophe Dagbert (lettres, his-toire).L’équipe du site J1J de Saint-Louis : Anissa Kalliz (responsablemarketing), Francis Micodi, Mou-rad Khoualed et Jean-ChristopheMeyer (journalistes), Oscar Seiler,Dylan Burriez (lycée Charles-Poin-tet).
L’équipe J1J de Saint-Louis
Les apprentis du CFA Roosevelt et du lycée Lavoisier à Saint-Louis. Photo L’Alsace/Francis Micodi
Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 25
Hervé Lamorlette, vous êtes directeur général d’EBM Thermi-que SAS. Votre entreprise alimen-te le réseau de chaleur de Saint-Louis, grâce à une centrale de cogénération biomasse. Qu’est-ce que cette centrale ?
La centrale de Saint-Louis présentela particularité de produire à la foisde la chaleur et de l’électricité. Ils’agit donc d’une centrale à cogé-nération, composée d’une chau-dière vapeur de 17,3 MW qui brûlede la biomasse et qui est coupléeavec une turbine à vapeur de5,2 MW. L’ensemble est raccordésur le réseau de chaleur urbain de laville de Saint-Louis et assure lechauffage de l’équivalent d’environ4500 logements grâce à un réseauenterré de 8 km de longueur.
Depuis combien de temps existe-t-elle ?
La construction de la centrale a du-ré deux ans et sa mise en service esteffective depuis juillet 2013.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Schématiquement, la combustionde la biomasse dans la chaudière va
permettre la vaporisation de l’eau.Cette vapeur à 480°C et 62 bars estdétendue dans une turbine qui en-traîne un turboalternateur (pro-duction d’électricité). Sortie de laturbine, la vapeur résiduelle à100 °C et 1 bar de pression réchauf-fe le réseau de chaleur urbain de laville.
Quel est l’intérêt d’EBM pour l’environnement ?
EBM est une coopérative dont lesclients sont à la fois les coopéra-teurs et les décideurs de la stratégieenvironnementale de la société.EBM s’est engagée dans une dé-marche visant à atteindre 80 %d’énergies renouvelables dans sonapprovisionnement énergétiqued’ici 2050. Avec 93 % d’énergies re-nouvelables dans le mix énergéti-que de la centrale de Saint-Louis,celle-ci contribue pleinement à l’at-
teinte de cet objectif ambitieux.Sur cette centrale, une efficacitéénergétique maximale est visée etune qualité de filtration des fuméesà la pointe a été mise en œuvre.Alors que la réglementation exigedes rejets de poussières inférieurs à50 mg/Nm3, la centrale a fait l’ob-jet d’un contrôle fin 2014 montrantdes rejets inférieurs à 1 mg/Nm3.
Avez-vous des concurrents dans ce type d’énergie ?
EBM est une société franco-suisse.Son siège est situé à Münchenstein(Bâle-Campagne). Les principauxconcurrents sont les filiales thermi-ques de GDF et EDF, respectivementCofely et Dalkia.
Avez-vous des projets sur d’autres villes ou communes ?
EBM exploite cinq réseaux de cha-leur sur l’Euro-métropole de Stras-bourg et participe à la constructiondu futur réseau de chaleur du quar-tier du Wacken également à Stras-bourg.
Propos recueillispar Saphira Ben-Hamer
et Amina Chiet
La biomasse pour chauffer Saint-Louis
La centrale à biomasse de Saint-Louis a été mise en service en 2013 par EBM. Photo Amina Chiet
Hubert Vaxelaire, vous êtes res-ponsable des transports à la com-munauté de communes des Trois Frontières (CC3F). Pourquoi un tram à Saint-Louis ?
Le développement du tramway àSaint-Louis s’inscrit dans une ré-flexion menée à l’échelle de l’en-semble de l’agglomération de Bâle,avec la partie française ainsi que lapartie allemande avec Weil et Lör-rach.
L’extension de la ligne 3 de tramwayva dynamiser le corridor entre le centre de Bâle, les quartiers ouest etla gare de Saint-Louis et l’aéroport.
Que va apporter le tram à Saint-Louis ?
Il va desservir de nombreux équipe-ments (piscine, centre de loisirs, ly-cée, hôpital, etc.). Son arrivée à lagare va renforcer le rôle de celle-cien tant que plateforme multimoda-le. Elle va devenir un lieu où se ren-cont rent tous les modes detransport (train, bus, tramway, voi-ture, vélo) et offrir de nombreuses possibilités de correspondances. Un parking relais de 740 places y sera construit.
Quels sont les objectifs de ce tram-way ?
Il doit dynamiser le développementéconomique et urbain des zones si-tuées entre la gare et l’aéroport, of-frir un service de transport rapide et sans rupture de charge vers Bâle, of-frir une alternative de transport àl’usage de la voiture, notammentpour les frontaliers, et répondre auxenjeux environnementaux de ré-duction des gaz à effet de serre.
Comptez-vous prolonger la ligne en direction de l’aéroport ?
L’arrivée du tramway à la gare est une première étape. À terme, letram poursuivra son itinéraire versle nord pour desservir les zones de développement situées entre la ga-re et l’aéroport. Et arriver in fine àl’aérogare. Quand ? Difficile de le di-re.
Combien de lignes Saint-Louis aura-t-elle ?
À ce stade, seule la ligne 3 du tram-way sera prolongée. À plus long ter-me, dans le cadre de réflexionstransfrontalières, une ligne de tram-way est/ouest pourrait relier la rive
est du Rhin (Weil/Petit Huningue) à la rive Ouest (Huningue) et se pro-longer jusqu’à l’aéroport. Mais pas avant 20 ou 30 ans.
Combien coûtera le projet actuel ?
Le budget prévisionnel du tramway se monte à 48,6 millions d’euros (M€), frais d’études compris. La partdes collectivités locales (CC3F et Vil-le de Saint-Louis) atteint 12,7 M€. LaSuisse participe financièrement à la construction du tronçon français de
tramway. Les différentes contribu-tions suisses représentent environ 40 % du total.
Combien en moyenne va coûter un ticket de tram ?
Le prix du ticket fait l’objet de discus-sions. Les différents scénarios à l’étude ne sont pas validés.
Propos recueillispar Chahid Mohamed Benkada
et Mehdi Bouabid
Le projet de tram va permettre de renforcer le rôle de plate-forme multimodalede la gare de Saint-Louis. Document Transamo
Le tram, un plus pour la région frontalière
ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR26
Quantité ou qualité ? Pour les fê-tes de fin d’année, les consomma-te u r s a i m e n t le s p ro d u i t straditionnels et locaux. Notre re-gard se tourne donc vers les entre-p r i s e s q u i p r i v i l é g i e n t l aproduction artisanale, comme laferme Meyer Wioland, à Spe-chbach-le-Bas, la boulangerie-pâ-tisserie Wirth, située à Sierentz etTony Volailles à Zaessingue. Pourrencontrer leurs clients, ces com-merçants font plusieurs marchésde la région toutes les semaines.Ces entreprises sortent le grandjeu lors des fêtes en proposant unegamme de produits festifs.
Une période cruciale
La ferme avicole Meyer Wiolandpropose dindes, oies, canards etautres volailles élevés en plus grande quantité pour les fêtes,pour répondre à la demande deleurs clientèles. L’élevage des ca-nards et des oies demandent 6mois et les dindes 3 à 4 mois.
« La boulangerie-pâtisserie Wirthétend sa gamme de produits avecdes bûches de Noël, pains-surpri-se, mini-sandwiches, carré traiteuret tant d’autres bonnes choses
pendant les fêtes. Nous innovonségalement en proposant de nou-velles saveurs, notamment pourles bûches de Noël. L’enjeu étant
de revisiter les traditions. Chaqueannée notre clientèle augmented’environ 30 % la semaine avant etaprès la période de Noël », expli-
que Christophe Wirth, le patron.« Le magasin Tony Volaille viseplus particulièrement la dinde etl’oie pendant la période de Noël,car ce sont les produits les plusvendus. C’est en période de Noëlqu’ils augmentent donc la produc-tion. L’élevage des animaux se faitdirectement sur place. Le touris-me, en période de fête, n’a pasbeaucoup d’influence sur le chiffred’affaires, car ils sont présents tou-te l’année. Le produit local le plusvendu est le poulet, entier ou enmorceaux, la pintade, la dinde. Laclientèle est variée, personnes duvillage, ceux qui viennent de Bâle,de Mulhouse, Saint-Louis », dé-taille Joëlle Schluraff, de chez TonyVolaille.
Ces trois entreprises, tout commed’autres se mettent en quatrepour répondre à la demande deses clients. C’est pour cela qu’ilsredoublent d’effort vu l’importan-ce de la clientèle et des prépara-tions culinaires spécifiques pourcet événement. Cette période estsouvent importante financière-ment pour des petits artisans com-me eux.
Sabrina Bientz et Xavier Seilnacht
Consommer local pendant les fêtes
L’oie sur les tables des fêtes. Dessin Sabrina Bientz
Début septembre, c’est déjà l’ef-fervescence dans le magasinJouéclub à Illzach. C’est mainte-nant que se prépare Noël. « Enfait, Noël se prépare déjà enjanvier », explique Céline Kern,responsable des quatre Jouéclubdu Haut-Rhin.
Tous les professionnels du jouetse retrouvent sur deux salonsnationaux incontournables pourdécouvrir les nouveautés del’année, repérer les jouets quileur plaisent, et tisser les pre-miers contacts avec les repré-sentent des fabricants. C’estaprès cette première étape queJouéclub sélectionne ses référen-ces, négocie les prix, anticipe lesruptures de stock. Exercice diffi-cile, sous le rythme quotidien dutraitement des commandes etdes ventes très soutenu pendantla période de Noël.
« JouéClub réalise 65 % de sonchiffre d’affaires annuel à cettepériode », rappelle la dirigean-te, qui sélectionne les produitsphares de chaque période deNoël. Cette année, la tendancese porte sur la reine des neiges,les princesses et les fées pour les
filles, et Stars Wars, les superhé-ros et les dinosaures pour lesgarçons.
L’objectif de Jouéclub est d’être« l’anti hyper » et de se différen-cier des grandes surfaces, assu-re Céline Kern. Ici, tout estrangé dans une logique d’uni-vers (peluches, premier âge,jeux de société…). Les consom-mateurs favorisent aujourd’huiles magasins « à visage hu-main » avec des vendeurs pourrépondre à leurs questions.
Dans la mesure où le prix estdésormais compétitif, c’est surles services que se fait la diffé-rence. Jouéclub a ainsi mis enplace la « Carte bleue des en-fants », qui permet de cumulerdes points afin d’obtenir desbons d’achat. Le cap de 90 000porteurs vient d’être atteint.Une belle réussite pour unechaîne qui se positionne entreles petits commerces indépen-dants (il en existe encore, com-me le magasin Sibold à Saint-L o u i s ) e t l e s s u p e r e thypermarchés.
Anaïs Truong et Amélie Mary Le Père Noël déjà prêt pour l’édition 2015. Dessin Anaïs Truong
C’est déjà Noël dans les coulisses
Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 27
Installée à Saint-Louis sur1 300 m², sur le site d’anciennemétallerie, la brasserie deSaint-Louis renoue avec la tradi-tion des bières alsaciennes etnotamment de l’ancienne bras-serie qui produisait des bières àSaint-Louis de 1816 à 1960. Àl’époque cette brasserie avaitété construite avec les vestigesde l’ancienne forteresse Vaubande Huningue.
La bière de Saint-Louis est néeen 1816, au sein de la brasserieFreund. En 1906, cette dernièreproduit 30 000 hl par an. Elleest rebaptisée Brasserie deSaint-Louis en 1925. Elle dispa-raît en 1960. C’est en 2010qu’Eric Wissler décide de relan-cer la production de la bière àSaint-Louis en créant la Brasse-rie de Saint-Louis SAS. Elle pro-duit de nombreuses bièresartisanales. La capacité de pro-duction est d’environ 2 000 hlpar an.
Une dizainede sortes de bières
Actuellement, une dizaine desortes de bières sont brassées.Elles sont vendues dans la plu-part des commerces de la ré-gion ou directement dans laboutique ludovicienne. La Bras-serie de Saint-Louis brasse éga-lement la bière appelée LaMulhousienne, bière brasséeavec de l’eau de Mulhouse. LaBrasserie de Saint-Louis proposeégalement tous les premiers sa-medis du mois des visites de soninstallation avec une dégusta-tion des bières.
Mohammed Amineet Athmani Benhamed
Une longue histoire
Le bar La Diligence propose la bière deSaint-Louis.
Photo L’Alsace / Francis Micodi
Les Trésors de Saint-Louis est lepremier label gastronomique créépar la Ville de Saint-Louis en asso-ciation avec ses commerçants etdes artisans locaux. Le jury, prési-dé par Marc Haeberlin, chef étoiléde L’Auberge de l’Ill à Illhaeusern,se réunit pour attribuer les labels.À ce jour, 29 produits ont étéretenus. Les artisans de métiersde bouche veulent mettre enavant leurs savoir-faire, tout enproposant des produits haut degamme.
Pour attirerles touristes
Goût, innovation et originalité seretrouvent dans ces produits. À laBrasserie de Saint-Louis, la mous-se des moines est mise en valeur.À la boucherie-charcuterie Eckert,c’est la saucisse de foie et lasaucisse ludovicienne qui sont pri-vilégiées alors que le Ludo, biscuitamande — kirsch, ravit les clientsde la pâtisserie Bauer. Au restau-rant La Diligence, on peut dégus-ter le jambonneau braisé à labière de Saint-Louis.
Ces produits sont commercialiséspour attirer un maximum de clien-tèle touristique et pourraient êtredistribués sur le secteur des troisfrontières. La ville de Saint-Louis aobtenu le prix d’Or dans la catégo-rie « valorisation du patrimoine »,attribué par le Sénat fin 2014.
Nous avons rencontré le responsa-ble de la boucherie Hertzog, Ber-trand Ott. Il nous a expliqué quec’est le maire de Saint-Louis quiest à l’initiative du label. « C’estgrâce à l’office du tourisme que les
noms des commerçants labelliséssont diffusés », rappelle l’artisancharcutier. La boucherie Hertzogvend un panier garni « spéciallabel », pouvant être emporté parles touristes sans avoir besoind’être mis au réfrigérateur. Laspécialité labélisée de la bouche-rie Hertzog est la saucisse Hiri,d’origine Sundgauvienne. Ce pro-duit a été goûté comme tous les
produits sélectionnés par une commission composée du maire,de journalistes et de restaura-teurs.
Abdoulaye Diallo, William Fissetet Florian Naploszek
À DÉGUSTER Ces produits peuventêtre achetés en ligne sur www.vitri-nedesaintlouis.net.
Chasse aux trésors gourmande
Des charcuteries font partie des produits retenus pour les Trésors de Saint-Louis. Photo Delphine Auger
Nous avons interrogé six com-merçants de la ville de la Saint-Louis au sujet de la Loi Macron.
Qu’il soit opticien, restaurateur,pharmacien, gérant d’une con-cession automobile, assureur, gé-rant d’une grande surface,chacun défend ses idées, et ana-lyse les aspects de la loi selon sesbesoins et ses convictions.
La loi, en tout cas dans sesgrands principes, est bien connuedes commerçants puisqu’ils enont tous entendu parler. De là àse sentir concernés, c’est uneautre histoire, puisque seul lepharmacien se sent touché par laperte du monopole de la ventede médicaments sans ordonnan-ce.
Les commerçants n’ont pas l’im-pression que cette loi leur simpli-fie les choses, et aucun deprofessionnels ne créera d’em-ploi.
« Cette loi ne nous permettra pasde développer notre activité »prévient l’opticien, qui craintplus de concurrence, comme tousles autres.
Du pour et du contre
Ils ne sont pas spécialement favo-rables aux douze dimanches detravail par an imposé par la LoiMacron. Ils sont par contre plusréceptifs sur la partie de la loi quipermet le prêt d’argent entreentreprises. Nous finissons notreinterview en leur demandant ce
qu’ils pensent de la réforme dupermis de conduire. Pour mémoi-re, l’épreuve du Code de la routepourrait être confiée à des socié-tés privées, des contractuels ouagents publics, comme ceux dela Poste.
La qualification des personnelsest mise en doute par le pharma-cien, alors que le restaurateurest totalement pour.
L’opticienne, elle « ne voit pas ceque la Poste vient faire là-de-dans ! »
Une loi, qui visiblement, diviseles commerçants et est loin defaire l’unanimité.
Bilel Fathi
Regards croisés sur la Loi Macron
ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR28
Piotr Dzumala est originaire de Po-logne. Il vient tout juste de s’instal-ler à Saint-Louis, à la Cité desmétiers d’arts et rares. Il est res-taurateur d’œuvres d’art depuis 25ans. Actuellement, il travaille surle nettoyage et la réfection d’untableau du XVe siècle. Cette œuvrea été achetée en l’état par unegalerie parisienne qui lui a deman-dé de la rénover. Piotr a déjà res-tauré plusieurs centaines detableaux dont l’un réalisé par lecélèbre artiste colombien Boteroqui a été abîmé lors d’un transportà Moscou.
Plusieurs cordesà son arc
La peinture est une véritable pas-sion pour lui, depuis tout jeune :« J’ai commencé à faire ma premiè-re exposition de création à l’âge de14 ans ». Après cinq années au ly-cée des Arts de Cracovie, il entre àl’Académie des Beaux-Arts au dé-partement de restauration de ta-bleaux et de fresques murales.
Mais Piotr a d’autres cordes à sonarc : « Dans les années 1990, j’aiouvert un studio de photogra-phie. » Aujourd’hui encore, il a un
studio mobile pour fixer les œuvresde ses clients : des musées, desmaisons de vente, ainsi que pourdes expositions. Pour développercette autre activité, Piotr s’estéquipé en imprimantes high-tech.Il imprime les photographies surdes textures nobles : « Mes clients,
des collectionneurs, recherchentde jolis tirages sur des papiers spé-ciaux. » Pourquoi Saint-Louis ?« J’ai travaillé 14 ans à Paris dansun atelier. Je garde une petite suc-cursale dans la capitale mais jevoulais me rapprocher de mes deuxenfants. Je cherchais à m’installer
à Mulhouse, mais tous les ateliersétaient occupés. C’est un voisin Bâ-lois qui m’a parlé de Danzas. »
La région frontalière a un certainavantage : « A Bâle, le musée Tin-guely figure parmi mes clients. J’airéalisé, à leur demande, un filmdocumentaire sur Vera Isler. » ÀSaint-Louis, l’un de ses premiersprospects a pris contact avec luilors des Journées du patrimoine.« Deux jours après, il venait avecun tableau à restaurer ». Outre descompétences artistiques, cette ac-tivité nécessite un véritable senscommercial : « J’ai appris sur le tasmais cela prend du temps de recru-ter de nouveaux clients et de sefaire connaître »
Et Piotr a d’autres projets dans sescartons : « En partenariat avec lamairie, j’ai prévu de dispenser desstages peinture, des cours de co-pies, et plus tard, j’envisage d’en-seigner la restauration. » I lprépare la célébration de l’anniver-saire de Danzas, autour du 13 dé-cembre : « Nous accueillerons lepublic en costume de l’époque deLouis Danzas. »
Gizem Soysuren
Piotr Dzumala ou l’art de la restauration
Piotr Dzumala a déjà restauré des centaines de tableaux. Photo Gizem Soysuren
À Saint-Louis, on parle de « renais-sance du livre ». En effet, les habi-tants de Saint-Louis s’étaientpréparés à la fermeture de la der-nière librairie de la ville. Menacéede disparition, l’ancienne librairieRuc a changé plusieurs fois d’en-seignes. Intégrée dans le girond’un grand réseau, le groupe Cha-pitre, elle a trouvé in extremis unrepreneur en 2014. Un repreneurindépendant s’il vous plaît ! « Si ça avait fermé, ça aurait été lamort du livre à Saint-Louis. », indi-que-t-on à Encrage (nom de lanouvelle enseigne). On espère unancrage durable dans une commu-ne qui accueille chaque année unsalon du livre très couru avec laprésence remarquée d’auteurs derenoms tel Eric-Emmanuel Schmittlors de la dernière édition. « Il y aun marché pour le livre à Saint-Louis, indique Claire Robido, librai-re à Encrage. Ruc a toujoursfonctionné », rappelle-t-elle.
Le marché existe
« Oui, il y un marché » confirme,Évelyne Wessang qui a ouvert lalibrairie franco-allemande Touteune histoire. Elle se réjouit de lanaissance d’Encrage après le ra-
chat de la librairie Chapitre par unactionnaire indépendant : « C’esttrès important ! » et analyse cetteconcurrence comme « cohéren-te ». Son magasin se positionne dansun marché de niche « intéressantdu point de vue frontalier, maisaussi parce qu’il y a beaucoupd’écoles bilingues. » Pour elle, laplus grosse concurrence viendraitde la grande distribution. « Lesgrandes surfaces n’abordent pas
le livre de la même façon quenous, tempère Claire Robido. Nousdispensons du conseil. Eux, met-tent en place, et les clients doiventse servir. De plus, nous nous si-tuons en plein centre-ville à proxi-mité du lycée, des commerces etdes collectivités ». « Il y a un dialo-gue qui se noue avec les clients »,résume-t-elle. Et si la menace pourles librairies indépendantes venaitdu numérique ? « Oui dans 200ans, peut-être ! », lance Évelyne
Wessang avec une pointe d’ironiesur l’engouement très vite retom-bé à l’endroit des livres numéri-q u e s e t a u t r e s l i s e u s e sélectroniques. « A terme, ça risquede chambouler le métier de librai-re, mais pour l’instant ce n’est pasune menace ». « Les Françaisaiment vraiment le livre en tantqu’objet », conclut de son côtéClaire Robido.
Dylan Meyer et Loïc Thuet
Saint-Louis a la chance d’avoir encore deux librairies indépendantes, Encrage et Toute une histoire. Photo Loïc Thuet
Un avenir dans la librairie
Économie JOURNALISTE D'UN JOUR 29
Rafting, canoë-kayak, hydrospeed,seulement en été ? « Non, pas dutout, répond Nicolas Derouet, di-recteur adjoint du Parc des EauxVives, il est aussi possible de prati-quer ces activités sportives toutel’année ! » Le Parc, rappelle-t-il, aété créé en 1993. La rivière mesure350 mètres de long avec un cou-rant constant mis au maximumainsi que des obstacles modula-bles suivant les saisons et le genrede clients.
Un large public
« C’est une ancienne zone indus-trielle qui a été réhabilitée par laCompagnie nationale du Rhône. »L’idée de rivière artificielle ? C’estparce qu’il y a un club de kayak àHuningue. Hormis les activitésnautiques proposées, le parc estpublic et attire une population trèslarge. Cela va des familles auxentreprises en passant par lesgroupes d’amis et les sorties sco-laires. « Nous avons un âge mini-mum pour les activités encadréesqui est de 9 ans, ainsi que pour leslocations qui est de 12 ans. Pourles personnes qui ont leur proprematériel, il n’y a pas de restric-tion. »
Le Parc calcule les embarque-ments sur une tranche de deuxheures.
Il y a une moyenne de 40 000embarquements par an. Pour lesactivités encadrées, la fréquenta-tion est stable puisqu’il faut réser-ver et qu’il y a une forte demande.Pour les activités en location, lafréquentation dépend de la mé-téo, puisque ce sont des activitésextérieures.
Des nombreux Suisseset Allemands
Huningue accueille aussi uneclientèle allemande ou suisse : se-lon Nicolas Derouet, 88 % des voi-tures présentes sur le parking sontd’origine allemande et suisse, sou-vent des clients qui ont leur proprematériel. Les Français pratiquantssont plus souvent inscrits dans desclubs de kayak. Le public local, lui,possède plus généralement unabonnement à l’année.
« En période estivale, nous retrou-vons des clients venant des régionslimitrophes ainsi que des centresde loisir et des vacanciers », com-plète-t-il.
« Il n’a pas de concurrence auxalentours : les structures équiva-lentes les plus proches sont enrégion lyonnaise. Le parc est unatout pour la ville.
Il donne une image dynamique dela ville avec son équipement ur-bain. C’est un beau cadre de viequi attire les potentiels acheteurs
immobiliers. Il y aura prochaine-ment le camping de Huningue quisera refait et agrandit afin d’attirerplus de vacanciers. Nous propose-rons donc à nos clients l’héberge-ment e t la restaurat ion àHuningue afin de faire vivre lecommerce local. »
Émeline Zagala
Huningue : à l’eau toute l’année
Tous à l’eau à Huningue. Dessin Manon Klesmann
En 2015, la restauration commu-nément appelée snacking subitune très forte évolution.
En effet, selon une étude réaliséeau mois de mars de cette annéepar IPSOS, nous constatons quequatre Français sur dix déjeunentsur le pouce au moins une fois parsemaine.
D’après cette étude nous voyonsprécisément que peu importe lelieu, cette tendance trouve pre-neur avec 52 % des individus quimangent sur le pouce à leur domi-cile, 41 % sur leur lieu de travail et15 % dans la rue.
Manque de tempset rapport qualité-prix
Plusieurs facteurs sont retenus parles Français pour donner plus d’im-portance au prêt à consommerplutôt qu’à la restauration tradi-tionnelle.
Parmi ces raisons figurent le man-que de temps (représenté par 42 %des Français), le besoin de proximi-té ou la curiosité qui incite àl’achat nouveau et aux découver-tes de saveurs.
Le rapport qualité prix, souventavantageux, est également cité.L’évolution des nouvelles techno-logies permet au snacking de s’ac-croître, notamment par lescommandes par internet ou enco-re par téléphone.
56 % des personnes préfèrent man-ger sur le pouce uniquement lors-que leur déjeuner est déjà prêt oucuisiné.
C’est pour cela que les supermar-chés et les boulangeries tradition-
nel les sont les deux l ieuxprivilégiés des Français pour s’of-frir leur prêt à consommer.
Manger sur le pouce permet leplus souvent de connaître la prove-nance des produits qui sont frais etlocaux.
Le vent en poupe
Les entreprises qui ont investidans le snacking ont le vent enpoupe.
C’est le cas de Poulaillon, qui fêtecette année ces 42 ans. Implantéedans tout l’Est de la France, elleconnaît une très forte croissance.
Employant 540 salariés et déte-nant 35 points de vente dont qua-tre franchisés, l’enseigne qui adonné vie à la Moricette se diversi-fie dans le snacking et même dansl’exportation de produits dans lemonde entier, Canada, Espagne,Suisse. Le chiffre d’affaires de lasociété a représenté 45,5 millionsd’euros en 2014 et celui de 2015subit déjà une évolution de 19,4 %par rapport à l’année précédente.
Anthony Bader et Justine Seltz
J’aime manger sur le pouce. Dessin d’Anthony Bader
Le snacking, le repas de demain ?
ÉconomieJOURNALISTE D'UN JOUR30
Brigitte Klinkert, chargée de mis-sion au conseil régional d’Alsace etde la politique mémorielle, piloteun groupe de travail consacré à Al-bert Schweitzer depuis trois ans. El-le a bien voulu nous parler dusentier Albert Schweitzer, situé en-tre les communes de Gunsbach etde Kaysersberg, qui a été inaugurécet été.
Quels sont les acteurs qui ont permis la création de ce sentier ?
Le Club vosgien de Colmar, de Kay-sersberg, de Labaroche ainsi que ce-lui de la vallée de Munster ont crééet balisé le sentier. D’autre part,l’Assoc iat ion internat ionale Schweitzer-Lambaréné a fourni leséléments nécessaires, notammentles photos permettant la réalisa-tion du panneau du sentier. La Ré-gion Alsace a aussi contribuéfinancièrement au projet.
Pourriez-vous nous renseigner sur le coût de ce projet ?
Le montant global s’élève à 2 250 €.La Région a participé à hauteur de
1 550 €, le solde a été financé parles différents Clubs vosgiens.
Combien de temps a duré la réali-sation du projet, de son idée à son inauguration ?
C’est difficile de donner un tempsexact, je dirais environ six mois.L’inauguration s’est tenue le25 juillet dernier à Gunsbach, sousla forme d’une marche. Après unpetit moment de discours dans lesquare Albert Schweitzer par le mai-re de Gunsbach (André Tingey) ainsique Jenny Litzelmann (la directricede la maison Schweitzer), il y a euensuite une petite marche jusqu’àla statue d’Albert Schweitzer.
Pourquoi avoir créé ce sentier ?
L’année 2015 marque les 50 ans dudécès d’Albert Schweitzer et les 100ans de son concept du « respect dela vie ». Né à Kaysersberg, il a vécuune partie de sa vie à Gunsbach. Ilnous semblait intéressant qu’il y aitun trait d’union entre les deux com-munes pour rapprocher encore plusces villages et les promeneurs, qui
emprunteront ce sentier, le ferontaussi en ayant une pensée pour Al-bert Schweitzer.
Pouvez-vous nous parler du sen-tier en lui-même ?
Le sentier fait 24,5 km, peut êtreparcouru en 8 h environ par les ran-donneurs au départ de Gunsbachou de Kaysersberg, sachant que ces
deux destinations sont accessiblesrespectivement en train ou en bus.Le sentier passe près de la ruine duchâteau du petit Hohnack et aussipar Labaroche (où il est possibled’être hébergé par l’habitant ou àl’hôtel), à proximité de l’Espace desmétiers du bois et du patrimoine.
Clémence Delaitre, Déborah Guilletet Lisa Calicchio
Sentier Albert Schweitzer : un trait d’union entre deux communes
Le tracé du sentier Albert Schweitzer. DR
« Intégrer le Parlement alsaciendes jeunes (Paj) c’était pouvoirreprésenter la jeunesse alsacien-ne, celle qu’on n’entend pas, cellequi est fatiguée ou méconnaît lemonde politique qui nous entou-re », indique Nicolas Ory-Génin.Cet étudiant colmarien a été sé-lectionné pour être membre duPaj pour deux ans, de 2015 à2017. Pour cela, il a déposé sacandidature en ligne ; les dossiersreprésentatifs ont été retenus et,parmi ceux-là, ceux des 40 mem-bres du Parlement ont été tirés ausort.
« Des propositions concrètespour l’écologie »
Le Paj est basé à Strasbourg. Sesmembres sont âgés de 15 à 28ans. Ils viennent de toute l’Alsaceet sont lycéens, apprentis, étu-diants, jeunes en activité, ou enrecherche d’emploi. Leur mandatn’est valable que deux ans etn’est pas renouvelable.
Les jeunes s’investissent danstoute la région Alsace. Ils seréunissent plusieurs fois parmois, en séance plénière à la
Maison de la région (conseil ré-gional d’Alsace) à Strasbourgmais aussi prochainement dansson antenne mulhousienne.
« On ne peut pas se représenterune seconde fois si on a déjà étémembre du Paj. S’il était possiblede se représenter, je dirais ungrand oui. C’est une expérienceunique à vivre, qui est loin d’êtrefinie au jour d’aujourd’hui », esti-me Nicolas Ory-Génin. Le Paj par-ticipe à de nombreuses actions enfaveur de la jeunesse alsacienne.Actuellement se déroule un con-cours à l’initiative du Paj dans lecadre de réflexions sur la Cop21(Conférence sur le climat qui auralieu du 30 novembre au 11 dé-cembre). « Nous nous mettronsau vert, avec des propositionsconcrètes pour l’écologie », assu-re Nicolas Ory-Génin. Le concourss’intitule Refroidissons le réchauf-fement et se déroule jusqu’au17 octobre. Il est gratuit et ouvertà tous les lycéens. Les partici-pants doivent réaliser une œuvreartistique pour lutter contre lechangement climatique. Le butest de les inciter à s’investir pourla réduction d’émissions de gaz àeffet de serre.
Le Paj attribue aussi les boursesdu dispositif « Expériences de Jeu-nesse ». Bientôt, il participera àla COY11 (Conférence des jeunes)mais aussi à l’opération du « Moisde l’autre » ou encore à la troisiè-me édition d’« Alsace, Terre deJeunes Talents » qui récompensele parcours ou la réalisation re-marquable d’un jeune alsacien.
La réforme des régions qui intè-gre la région Alsace dans unegrande région de l’Est de la Fran-ce est un sujet brûlant d’actualitéqui sera également au cœur desdiscussions du Parlement des jeu-nes.
Mélanie Schneider, Émeline Wipfet Manon Beyer
Le Parlement alsacien des jeunes regroupe quarante Alsaciens âgés de 15 à 28ans, ici en session plénière à Strasbourg. DR
Le Parlement alsacien des jeunes, quèsaco ?
Région JOURNALISTE D'UN JOUR 31