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la lettre du éditorial Dans ce numéro Gestion des eaux pluviales Pistes de réflexion pour les collectivités locales africaines Au Burkina Faso La gestion “partagée”, un dispositif en évolution Région de Saint-Louis au Sénégal L’eau, l’assainissement et l’hygiène en milieu scolaire Coopération décentralisée au Maroc Les villes de Tata et Agde, unies pour l’assainissement, l’eau et l’enfance Q uels que soient les axes de coopération choisis, les programmes initiés par les acteurs de coopération ont maintenant le souci omniprésent de lier très étroitement l’offre et la demande et de maintenir une réponse locale permanente aux besoins. Que ce soit par la mise en œuvre de plateformes de concer- tation pour répondre aux défis, comme la reconstruction en Haïti ou par la mise en œuvre de pro- gramme de recherche couvrant plu- sieurs pays d’Afrique pour répondre aux enjeux de maîtrise des eaux pluviales en milieu urbain, la volonté de mettre en place des « circuits courts » est patente. De même la pérennisation des services de bases mis en place dans le cadre de programmes de coopération démarrés il y a plus de dix ans par des collectivités ou des Ong, illustrés dans ce numéro au Burkina Faso dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades ou en région de Saint Louis du Sénégal s’appuie sur la mise à dis- position de ressources humaines, techniques et financières pérenni- sées et au plus près des besoins. Dans le Sud marocain, la com- mune urbaine de Tata dont le contexte oasien prédispose à l’au- tosuffisance, a fait le choix, appuyée par la ville d’Agde, de développer un ensemble de ser- vices (eau et assainissement, traite- ment des ordures ménagères, etc.) assuré à partir du renforcement des compétences locales. Cette volonté de développe- ment locale, d’autonomie des com- munautés, encouragée par les coopérations extérieures ne doit pas faire oublier que les services d’eau et d’assainissement sont des services publics comportant de nombreuses interventions exté- rieures et qu’ils doivent, à ce titre, pouvoir bénéficier d’une régulation économique, environnementale et sanitaire en milieu rural comme en milieu urbain. C’est à la condition de pérenni- ser ce soutien local, que les droits d’accès aux services et particuliè- rement celui à l’assainissement seront assurés. Pierre-Marie Grondin programme Solidarité Eau JUIN 2010 numéro 62 Développer des réponses locales pérennes, au plus près des besoins

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Page 1: Développerdesréponseslocalespérennes, … · lalettredu éditorial Dans ce numéro Gestion des eaux pluviales • Pistes de réflexion pour les collectivités locales africaines

la lettre du

éditorial

Dans ce numéro

Gestion des eauxpluviales

• Pistes de réflexion pour les

collectivités locales africaines

Au Burkina Faso

• La gestion “partagée”,

un dispositif en évolution

Région de Saint-Louisau Sénégal

• L’eau, l’assainissement et

l’hygiène en milieu scolaire

Coopérationdécentraliséeau Maroc

• Les villes de Tata et Agde,

unies pour l’assainissement,

l’eau et l’enfance

Quels que soient les axesde coopération choisis,les programmes initiés

par les acteurs de coopération ontmaintenant le souci omniprésent delier très étroitement l’offre et lademande et de maintenir uneréponse locale permanente auxbesoins.

Que ce soit par la mise enœuvre de plateformes de concer-tation pour répondre aux défis,comme la reconstruction en Haïtiou par la mise en œuvre de pro-gramme de recherche couvrant plu-sieurs pays d’Afrique pourrépondre aux enjeux de maîtrisedes eaux pluviales en milieuurbain, la volonté de mettre enplace des « circuits courts » estpatente.

De même la pérennisation desservices de bases mis en placedans le cadre de programmes decoopération démarrés il y a plusde dix ans par des collectivités oudes Ong, illustrés dans ce numéroau Burkina Faso dans les régionsdes Hauts-Bassins et des Cascadesou en région de Saint Louis duSénégal s’appuie sur la mise à dis-position de ressources humaines,techniques et financières pérenni-sées et au plus près des besoins.

Dans le Sud marocain, la com-mune urbaine de Tata dont lecontexte oasien prédispose à l’au-tosuffisance, a fait le choix,appuyée par la ville d’Agde, dedévelopper un ensemble de ser-vices (eau et assainissement, traite-ment des ordures ménagères, etc.)

assuré à partir du renforcement descompétences locales.

Cette volonté de développe-ment locale, d’autonomie des com-munautés, encouragée par lescoopérations extérieures ne doitpas faire oublier que les servicesd’eau et d’assainissement sont desservices publics comportant denombreuses interventions exté-rieures et qu’ils doivent, à ce titre,pouvoir bénéficier d’une régulationéconomique, environnementale etsanitaire en milieu rural comme enmilieu urbain.

C’est à la condition de pérenni-ser ce soutien local, que les droitsd’accès aux services et particuliè-rement celui à l’assainissementseront assurés. �

Pierre-Marie Grondin

programme Solidarité Eau

JUIN 2010

numéro 62

Développer des réponses locales pérennes,au plus près des besoins

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2 La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

Sommaire

GESTION DES EAUX DE PLUIE

3. Pistes de réflexionRelever le défi des eaux pluvialesen milieu urbain

GESTION DE L’EAU AU BURKINA FASO

6. La Fédération des usagers de l’eaude la région de Bobo-DioulassoPour une gestion partagée de l’eauentre associations d’usagers

EAU, ASSAINISSEMENT ET HYGIÈNEAU SENEGAL

9. Une initiative de l’association Le PartenariatL’eau et l’assainissement à l’école,facteurs de scolarisation et dedéveloppement

EAU ET ENVIRONNEMENT AU MAROC

12. Un programme de coopération décentraliséeAgde-Tata, un pacte d’union

Avis à tous les abonnésLe pS-Eau transmet par courrier électronique desinformations sur des propositions de financementsinternationaux en matière d'eau et d'assainis-sement, des offres de formations spécifiques, desinvitations à des rencontres, des résumés ou desdocuments à télécharger, etc. Pour recevoirrégulièrement ces informations, transmettez voscoordonnées (nom, prénom, fonction, organisme,email professionnel et/ou email personnel,adresse postale, téléphone) à : [email protected]

Pour encourager les partenariats, contribuer à une plusgrande efficacité et à la cohérence des actions menées,une Plateforme des acteurs français pour l’eau et l’assai-nissement en Haïti a été mise en place en avril 2010.

Cette plateforme a vu le jour dans le cadre des concertations sectoriellesdéveloppées par la mission interministérielle pour la reconstruction d’Haï-ti, et du Groupe d’échanges sur le développement de la coopérationinternationale pour l’eau et l’assainissement. Réseau d’échanges et deconcertation présidé par Jean-Paul Colin, vice-président du Grand Lyon encharge de l’eau, cette plateforme est animée par le pS-Eau avec le sou-tien du MEEDDM. Elle réunit tous les acteurs qui le souhaitent, intervenantou projetant d’intervenir en Haïti dans les domaines de l’eau et de l’as-sainissement : collectivités, ONG, associations, organismes de rechercheet de formation, entreprises, fondations, agences de l’eau, institutionsnationales, bureaux d’études, etc.

Pourquoi en faire partie ?

• Pour être mis en relation avec les bons interlocuteurs sur place.

• Pour savoir qui fait quoi et où en Haïti dans le domaine de l’eau et del’assainissement.

• Pour êre orienté vers les pistes de financements adaptées à vos projets.

• Pour échanger vos expériences avec d’autres acteurs.

• Pour nouer des partenariats dans votre zone d’intervention.

• Pour obtenir toutes les informations pertinentes sur le secteur de l’eau etde l’assainissement en Haïti : cadre institutionnel, état des lieux desbesoins, documents de référence, activités du Cluster WASH, etc.

• Pour faire connaître vos actions, connaitre les acteurs intervenant dansvotre zone, nouer des partenariats

• Pour mettre des documents, articles, et photos en ligne

• Pour débattre, alimenter les réflexions à partir de vos expériences,découvrir le point de vue d’acteurs divers

Secrétariat de la plateforme : [email protected]

Eau et assainissement en Haïti

Un portail Web : www.pseau.org/haiti-eau

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Régulièrement interpellé sur cesujet par les élus locaux,notamment africains, le pS-

Eau a lancé en 2009 une réflexionsur la problématique des eaux depluie, menée en collaborationavec un comité scientifique consti-tué d'experts du développement etdes enjeux urbains.

L’urbanisation croissante de lapopulation crée sans cesse de nou-veaux défis en termes de gestiondes eaux pluviales. Le premierenjeu est celui de la santépublique. Les inondations et lesmares qui se créent au cours d’épi-sodes pluvieux engendrent desrisques sanitaires importants pourles populations : épidémies dues àla stagnation et à la contaminationde l’eau potable (bactéries, para-sites), accidents par noyades,inconfort lié à la boue.

Le second défi est celui de lapréservation du foncier et des équi-pements urbains : les écoulementsbrutaux d’eaux pluviales et la stag-nation de l’eau sont des facteursmajeurs de détérioration, voire dedestruction du milieu urbain. Ces

détériorations, lorsqu’elles concer-nent les équipements à caractèreproductif et commercial, ont un im-pact direct sur le développementéconomique local. Enfin, le dernierenjeu est d’ordre environnemental :pendant leur ruissellement, les eauxpluviales se chargent et diffusentdes polluants, rejetés sans traite-ment dans le milieu naturel.

Des facteurs naturels accruspar l’activité humaine etle manque de gestionde l’espace urbain

Les facteurs naturels sont les pre-miers déterminants de l’ampleur dela problématique. Ce sont d’abordle régime pluviométrique (avec desaverses en zones sahélienne, tropi-cale ou équatoriale présentant desintensités trois à quatre fois supé-rieures aux précipitations en zonetempérée) et les caractéristiques dubassin versant (superficie, pentesd’écoulement…) qui définissent lesdébits et vitesses d’écoulement àgérer au niveau d’une ville. Si la

nature du sol peut réduire lesvolumes d’eau à gérer en aval (enfonction de leur perméabilité), laprésence de cours d’eau aura enrevanche un impact direct sur lerisque d’inondations.

Une seconde catégorie de fac-teurs est liés aux activités humaines(en particulier en matière d’urbani-sation). Il s’agit tout particulière-ment de l’extension et de la densi-fication des zones urbaines d’unepart, de l’imperméabilisation dessols d’autre part et, enfin, de ladégradation du couvert végétal.

Les modalités de gestion de l’es-pace urbain ont également uneinfluence prépondérante sur le com-portement des ruissellements des épi-sodes pluvieux, ainsi que sur lesniveaux de risques associés. Citonsen particulier l’absence de planifica-tion urbaine et de maîtrise foncièrequi encourage dans de nombreusesvilles le développement anarchiquede quartiers en zones inondables,ainsi que le manque de gestion et lemauvais état des infrastructures quicréent des interférences domma-geables : le déversement d’eaux

usées et d’ordures ménagères dansle réseau d’eaux pluviales parexemple, ou encore la contamina-tion de l’eau potable par les eauxpluviales.

Plusieurs lacunes spécifiques à lagestion des eaux pluviales rendentce service problématique. Outre lefait que dans plusieurs pays les don-nées pluviométriques sont régulière-ment absentes, obsolètes ou nonaccessibles, l’absence de coordina-tion entre le nombre important d’ac-teurs concernés par la gestion deseaux pluviales (ministères en chargede l’urbanisme, de l’environnement,municipalités, opérateurs en charge

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

Relever le défi des eaux pluvialesen milieu urbainLa question des eaux pluviales est une problématique pointée de manière récurrente par les élus locaux despays en développement. Elle se manifeste de manière très concrète lors des épisodes pluvieux qui inondentles quartiers situés en contrebas des villes, et renvoit à de nombreuses problématiques de développementurbain.

Pistes de réflexion

3

Gestion des eaux de pluie

Qu’est-ce que la GEP ?

La gestion des eaux pluviales(GEP) désigne l’ensemble desmesures prises par l’hommepour mieux maîtriser les volumeset les flux d’eau générés par lapluie et le ruissellement dans leszones urbanisées.

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La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 20104

1. Maîtrise des eaux de ruissellement en amont de la ville.

La construction de systèmes de rétention et d’infiltration sur lesterrains en amont de la ville (digues filtrantes, terrasses en demi-lune pour la rétention collinaire, etc.) permet de réduire demanière notable, en aval, les volumes de ruissellement de l’eaudans la ville, mais aussi de récupérer des terres cultivables, voired’encourager la reforestation.

2. Relocalisation des populations des zones à risques.

Dans les zones particulièrement exposées (avec risques deglissement de terrain et d’inondations notamment), certainesmunicipalités prennent en charge la relocalisation des familles lesplus vulnérables. Une telle démarche s’applique lorsque lesstratégies de réduction des risques ne permettent pas de sécuriserde manière satisfaisante les quartiers à risques.

3. Collaboration entre les différents services de la collectivité.

Certaines collectivités africaines se sont dotées d’une cellule de« maîtrise des eaux de ruissellement » constituée, notamment, depersonnel en charge du service environnement, du servicefoncier et du génie rural. Ce type de collaboration permet defaire les liens nécessaires entre les différents corps de métiersintervenant dans le développement des services.

4. Développement des approches multiservices.

Certaines initiatives incitent à ne pas se limiter au développementet à l’entretien des réseaux de drainage. Nettoyer le système dedrainage peut être par exemple couplé à des actionsd’amélioration de la gestion des déchets solides.

5. Renforcement des services d’entretien et de maintenance.

Les programmes d’amélioration des infrastructures de drainageaccordent de l’importance à la conception et à la construction,mais s’intéressent peu aux nécessités d’entretien et de mainte-nance. Un entretien et une maintenance insuffisants entraînentune perte de capacité du système de drainage, voire sadétérioration. Ces services sont donc fondamentaux.

6. Recours aux techniques alternatives.

Les techniques alternatives sont peu utilisées, pourtant elless’avèrent parfois tout à fait appropriées. Ainsi, l’installation derevêtements poreux favorise l’infiltration des eaux de pluie. Danscertains cas, lors de la restructuration d’un quartier, attibuer auxrues une fonction de caniveaux peut fortement renforcer lamaîtrise des eaux pluviales.

7. Modélisation informatique.

Pratique courante dans les pays développés, la modélisationinformatique du système de drainage se développeprogressivement dans les pays en développement, notammentpour les cas les plus complexes. Les simulations informatiquessont d’excellents outils d’aide à la décision, en identifiant parexemple les sites les plus adéquats pour la construction debassins de stockage ou les zones de reboisement les pluspertinentes.

8. Implication des différentes parties prenantes.

Une stratégie de gestion des eaux pluviales doit impliquer etpendre en compte les attentes et besoins des différents acteurs.En particulier, associer les usagers les plus vulnérables dans lagestion et le développement du service est particulièrementpertinent : les communautés les plus pauvres, qui sont les plustouchées par une mauvaise gestion des eaux pluviales, sont tropsouvent insuffisamment consultées, voire totalement ignorées.

Gestion des eaux de pluie

Principales pratiques observées dans les pays du Sud

Un entretien et une maintenanceinsuffisants entraînent une perte de

capacité du système de drainage, voiresa détérioration.

Guilla

umeAu

bourg

Page 5: Développerdesréponseslocalespérennes, … · lalettredu éditorial Dans ce numéro Gestion des eaux pluviales • Pistes de réflexion pour les collectivités locales africaines

de l’assainissement, etc.) rend lepilotage du secteur et sa coordina-tion délicats.

Des équipements coûteuxau regard des moyens

Les politiques de décentralisationtransfèrent progressivement la ges-tion des services vers les collectivi-tés locales, mais les différentes res-ponsabilités vis-à-vis de la gestiondes eaux pluviales ainsi que lesrépartitions financières entre Etat etcollectivités locales ne sont pas suf-fisamment précisées.

De nombreuses villes se sontbien dotées de schémas directeurspour la gestion des eaux pluviales,mais ces schémas ont été faible-ment (voire pas du tout) appliqués.Le coût prohibitif des préconisa-tions techniques, au regard descapacités d’investissement desgouvernements locaux et nationauxen est la principale raison.

Plus généralement, la plupartdes solutions techniques dévelop-pées pour relever le défi de la ges-tion des eaux pluviales relèventd’infrastructures de génie civil coû-teuses. Le non-respect des normesde conception et de réalisation des

ouvrages aggrave par ailleurs lesrisques d’inondations en aval (mau-vaise évacuation).

L’exploitation, qui se limite sou-vent au curage des caniveaux, estfortement consommatrice de main-d’œuvre et très coûteuse pour lescollectivités locales.

Enfin, un dernier facteur àprendre en considération pourtoute démarche liée à la gestiondes eaux pluviales est l’ensembledes pratiques développées par lesusagers. Ces derniers se montrentparfois très imaginatifs pour faireface aux lacunes des servicesd’évacuation des eaux pluviales.

Ils vont jusqu’à colmater volontaire-ment les réseaux de drainage afinde se protéger des débordements.Cette pratique accentue la défail-lance des systèmes d’évacuationdes eaux.

Pour poser les bases d’uneréflexion approfondie sur la gestiondes eaux pluviales, le pS-Eau adonc identifié et renseigné les dif-férentes pratiques observées sur leterrain. L’objectif visé à la suite àcette étape préalable est la miseen œuvre d’un programme derecherche action en mesure de pro-poser aux élus africains, des orien-tations concrètes pour définir desstratégies et plans d’actions locauxde gestion des eaux pluviales. �

Denis Désille

Contact :

Christophe Le Jallé : [email protected]

La note de cadrage détaillée et sesannexes sont téléchargeables sur :www.pseau.org/gep

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010 5

Risques sanitaires pour

les populations, détérioration

du foncier et des équipements

urbains, dégradations envi-

ronnementales, atteinte à

l’activité économique, tels sont

les défis que doivent affronter

les autorités urbaines des

pays du Sud.

Guilla

umeAu

bourg

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La problématique de gestiondes ouvrages d’hydraulique enmilieu rural et semi-rural est pré-

gnante au Burkina Faso, pays ruralà 80 %. Le taux de desserte en eaupotable dans les zones rurales,qualifié de "raisonnable" au sensdéfini par l'OMS/Unicef, était esti-mé en 2005 à 60 %. Ce tauxd'accès relativement élevé masquede grandes disparités spatiales,entre les régions et entre les vil-lages. De même, les consomma-tions spécifiques demeurent trèséloignées de l'objectif de 20 litrespar jour et par personne.

Si, en milieu rural, la gestioncommunautaire parvient à maintenirles ouvrages dans un état relative-ment fonctionnel, en revanche dansles petits centres (de 2 500 à 10000 habitants), confrontés à unecroissance urbaine de 2,8 % et àune diversification des activités éco-nomiques, la gestion des infrastruc-tures se pose avec plus d’acuité.Même si la densité de ces localitésest plus forte, les distances à par-

courir restent importantes et les sys-tèmes d’adduction apparaissentbien plus complexes (réseaux équi-pés de deux à quatre bornes-fon-taines, raccordements domiciliairesplus nombreux, etc.). Afin de péren-niser ces ouvrages, aux investisse-ments et coûts d’exploitation plusimportants, les modalités de gestionet de maintenance sont cruciales.

Un contrat de concessionentre l’administrationet les AUE

Face à ces constats, le gouver-nement burkinabé et ses partenairestechniques et financiers se sontengagés dans une vaste réformeinstitutionnelle, assortie d’outils spé-cifiques de planification et deméthodologie appropriés aux mi-lieux ruraux et urbains. L’adoptionen décembre 2006 d’un Program-me national en matière d’approvi-sionnement en eau potable et enassainissement (PN-AEPA), à l’hori-

zon 2015, s’inscrit dans cettedynamique. De nouvelles orienta-tions ont été actées, s’inscrivantdans le processus de décentralisa-tion et de planification du territoire,entamé en 2004. En mars 2009,un décret transfère la propriété desinfrastructures d’eau et d’assainis-sement aux communes et leur enconfère la maîtrise d’ouvrage. Lesmodalités de gestion varient selonles situations. Pour les chefs-lieuxdes communes urbaines, l’ONEA,entreprise publique, est chargéede gérer l’exploitation des réseaux.

Pour les communes rurales, le Pro-gramme d’application de la réforme(PAR), financé par l’AFD, préconiseque les communes délèguent auxassociations d’usagers de l’eau(AUE) la gestion des forages équipésde pompe à motricité humaine.Dans les petits centres intermédiaires,selon les dispositions du décret lagestion de transfert peut être confiéeà travers des contrats d’affermageou d’exploitation à des entreprisesprivées ou aux AUE.

Dans le cadre des programmesRESO puis VREO1, de nombreuxouvrages d’alimentation en eaupotable simplifiés ont été construitsdans près de 40 centres secon-daires des régions des Hauts-Bas-sins et des Cascades. Ces deuxrégions situées au sud-ouest du paysreprésentent 13 % de la populationburkinabè (1600 000 habitants)dont le tiers à Bobo-Dioulasso.Dans ces deux régions, le taux dedesserte en eau en milieu rural figu-re parmi les plus faibles du pays,estimé respectivement à 48,7 % età 53,1 % (PNAEPA, 2006).

Le dispositif repose sur la créa-tion d’associations d’usagers del’eau (AUE), et de leur regroupe-ment au sein d’une fédération régio-nale des usagers de l'eau : la Faue-reb (Fédération des usagers del'eau de la région de Bobo-Dioulas-so). Un contrat de concession offi-

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

Pour une gestion partagée de l’eau entreassociations d’usagersDans le cadre de programmes consécutifs de coopération dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascadesdepuis 1994, de nombreux ouvrages d’alimentation en eau potable simplifié (AEPS) ont été construits dans prèsde quarante centres secondaires. La modalité de gestion communautaire dite « partagée » s’est maintenuejusqu’à aujourd’hui. Après dix ans d’expérience, bilan de ce dispositif qui doit s’adapter au nouveau contextede la communalisation.

La Fédération des usagers de l’eau de la région de Bobo-Dioulasso

6

Gestion de l’eau au Burkina Faso

1 RESO, de 1994 à 1999, sur finan-cement BAD, PRS I et II. VREO de 2003à 2010.

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cialise les relations entre l’adminis-tration régionale en charge de l’hy-draulique et chacune des 40 AUE.

Structure faîtière des AUE, laFauereb est chargée de la défini-tion des plans d’action, de la fixa-tion du prix de l’eau, et du regrou-pement des capacités d’autofinan-cement des AUE membres sous laforme d’une mutuelle.

L'Association pour le développe-ment des adductions d'eau (ADAE),constituée à la fin du programmeRESO (1993-1999), a participé àla mise en place de ce dispositifde gestion. Elle a ainsi accompa-gné la création des AUE, formé leschefs de centre et les fontainiers etcréé un centre de gestion (CDG)unique, rendant annuellement descomptes à la Fauereb et à l’admi-nistration.

La gestion mutualiséeappelle un nouveau schémaorganisationnel

Le dispositif repose sur un tarifunique de l’eau, de 500 Fcfa le m3,décomposé théoriquement commesuit : 60 Fcfa pour le fontainier, 50pour le chef de centre, 15 pourl’AUE, 75 pour les frais d’exploita-tion, 60 pour le CDG, 100 deprovision pour le fonds de mainte-nance, 100 de provision pour lefonds de renouvellement et 40 deprovision pour le fonds d’investisse-ment. La gestion est ainsi mutuali-sée entre les centres. La comptabi-lité séparée de chaque centre per-met de suivre l’activité de chacunmais aussi de maintenir un équi-libre financier entre les centres.

Le CDG a non seulement unrôle de gestionnaire (répartitiondes différentes parts, tenue descomptes et établissement debilans, gestion des fonds de renou-vellement et d’investissement) maiségalement un rôle d’appui conseilà la quarantaine d’AUE membreset de contrôle de l’exécution

d’autres contrats (contrat de main-tenance). Il centralise les donnéestechniques et financières desréseaux et permet une péréquationentre les différents centres. Onconstate d’ailleurs que 20 % descentres les plus dynamiques per-mettent de financer la maintenanceet l’exploitation des 80 % restants(Gret, 2009).

En effet, chaque petit centre necouvre pas forcément ses proprescharges sur la vente de l’eau, en rai-son, d’une part, de la concurrencede sources alternatives d’eaupotable ou non et d’autre part, desfaibles densités de populations. Enoutre, la proximité des structures degestion et le pouvoir des usagerspermettent une maîtrise d’œuvrelocale adaptée aux contextesruraux. D’ailleurs, le taux de recou-vrement est estimé à 92 % enmoyenne entre 2000 et 2008. For-més par l’ADAE et accompagnéspar le CDG, les chefs de centre etfontainiers désignés par l’AUE sont

en effet responsabilisés dans lerecouvrement des recettes. La régu-larité de fonctionnement du servicea de même permis d’augmenter, defaçon faible mais indéniable, lesconsommations unitaires. Enfin, unebase de données actualisée parl’ADAE a été constituée à partir desdonnées des réseaux, permettantainsi de piloter le dispositif, desuivre les consommations, d’établirdes comptes d’exploitation et dedéfinir les plans d’actions du dispo-sitif. Cette fonction de suivi-évalua-tion apparaît primordiale car ellepermet à la Fauereb de maîtriserl’information et d’orienter ainsi lesinvestissements.

Certes, l’équilibre financier, pré-caire, n’alimente pas de façon con-séquente le fonds d’investissement etne couvre pas l’intégrité des chargesdu CDG, mais le modèle gagneraità être optimisé car il constitue sansnul doute un exemple de dispositifpérenne de gestion, adapté auxcontextes semi-ruraux. L’augmenta-tion des volumes consommés estégalement une variable déterminan-te, qui réside dans le changementdes comportements et des pratiquesdes populations (multiplication desbranchements privés, généralisa-tion des usages de l’eau potable,professionnalisation des réseaux etrationalisation de la gestion com-merciale des usagers…).

Dans le contexte de décentrali-sation, comment faire évoluer ceschéma de gestion vers un schémade maîtrise d’ouvrage commu-nale ? Quels défis cela pose-t-il entermes de gouvernance, de modè-le économique et d’organisationdu dispositif ?

Le passage à une maîtrise d’ou-vrage communale implique une tran-sition vers un nouveau schéma orga-nisationnel. La commune contrac-tualise directement avec les acteursimpliqués dans le service de l’eau,tant avec les AUE qu’avec les opé-rateurs de maintenance, le CDG etla Fauereb. Les signataires du

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010 7

Avant l’ouverture de laborne-fontaine à Koroko.

La proximité des structuresde gestion et le pouvoirdes usagers permettentune maîtrise d’œuvrelocale adaptée auxcontextes ruraux. Surla période 2000-2008,le taux de recouvrementest estimé à 92 % enmoyenne.

Alicia

Tsitsikalis

(Gret)

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contrat dépendront du mode degestion opté par la commune. Ceprocessus de contractualisationmène non seulement à une renégo-ciation du tarif de l’eau et des trans-ferts financiers vers la communemais aussi à la mise en place d’unmécanisme de contrôle et de suividu service par la commune (et doncdes ressources humaines compé-tentes et des moyens financiers).

Ce schéma implique de redéfinirles fonctions de chacun des acteursdans le dispositif : assistance à lagestion, appui-conseil, rôle de pla-nification stratégique, maîtrise d’œu-vre… La maîtrise d’ouvrage commu-nale survient dans un espace publiclocal où de nombreux acteurscomme des organisations de lasociété civile, le secteur privé com-mercial formel ou informel, les ser-

vices déconcentrés de l’Etat etl’ONEA ont accumulé des savoir-faire multiformes. Dans un tel contex-te, il s’agit d’appuyer le dynamismeet l’initiative des populations et desopérateurs des services d’AEPHA àtravers des partenariats adaptés etmoteurs.

Un cadre partenarialpour une “intercommunalitésectorielle”

Dotées de cette nouvelle com-pétence mais dépourvues demoyens techniques et financiers,les communes ont fort à faire pourassumer cette fonction de maîtrised’ouvrage, assurer le contrôle et larégulation des contrats qu’ellessignent. Elles ne perçoivent parfois

pas non plus la réalité des frais quela gestion des réseaux implique.Afin de préserver le mode de ges-tion partagée, qui semble appro-prié, il faut que les acteurs se repo-sitionnent à une échelle communa-le et intercommunale.

Ceci implique donc des chan-gements en termes de suivi de ges-tion (inadéquation avec le territoirepour l’instant) et de positionnement(le CDG et la Fauereb sont dans unrôle d’appui à la maîtrise d’ouvra-ge). La création de cet échelonintercommunal de concertation sedoit d’être formalisé dans un cadreapprouvé non seulement par lescommunes (approbation en conseilmunicipal) mais également par leministère de tutelle afin de parvenirà un schéma institutionnel cohérent.

Cette orientation vers une «inter-communalité sectorielle », si ellen’existe pas dans la législation,apparaît comme une innovation.Dans les régions des Hauts-Bassinset des Cascades, il s’agirait d’uncadre de coopération entre com-munes et d’autres personnes mo-rales, fondé sur les dispositions rela-tives du code général des collectivi-tés territoriales, ouvert, flexible etévolutif, qui accompagnerait lescommunes dans leur rôle de maîtri-se d’ouvrage. Sur proposition de laFauereb et de l’ADAE, un atelier aainsi eu lieu le 30 juin 2009 avecles élus des 49 communes dispo-sant d’AEPS pour définir les grandeslignes de ce que pourrait être ce «cadre partenarial » (Cadre partena-rial en eau potable et assainisse-ment).

La mise en place d’une commis-sion ad’hoc composée de six maireset de l’ADAE a été chargée de pré-parer les orientations du cadre par-tenarial, du règlement intérieur etd’une charte de l’eau. La souplessedu cadre doit permettre aux com-munes de choisir les modalités degestion qui leur conviennent et des’approprier petit à petit leur rôle demaîtrise d’ouvrage. La transparence

du processus et des efforts accrus depédagogie et d’explication auprèsdes acteurs communaux garantissentl’adhésion éclairée des communeset faciliteront la transition vers le nou-veau schéma institutionnel.

Parce qu’il apparaît relative-ment bien adapté aux contextessemi-ruraux des petits centres, ledispositif de gestion communautai-re partagée mérite d’être maintenuet adapté au nouveau contexte ins-titutionnel. Cette adaptation, quisuppose le renforcement de la maî-trise d’ouvrage communale et laplanification à l’échelle du territoi-re, loin d’annihiler le dispositif,peut et doit être une opportunité dele dynamiser et de l’encadrer pourle mettre d’autant plus au servicedes populations. Afin de mener àbien la transition institutionnelle, ilest important de créer un cadre decoconstruction des modalités degestion afin de clarifier les rôles etles responsabilités des différentsacteurs impliqués et de se mettred’accord sur la structure tarifaire duprix de l’eau. Ce cadre de concer-tation aurait pour avantage des’inscrire dans une certaine conti-nuité et de diminuer les risques liésaux transitions institutionnelles.

Alicia Tsitsikalis (Gret)

Contacts• Faureb : Drissa [email protected]• Adae : Daouda [email protected]• Gret : Jacques [email protected]

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 20108

Gestion de l’eau au Burkina Faso

Guilla

umeAu

bourg

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En région de Saint-Louis, auSénégal, malgré les efforts del’Etat et des collectivités

locales, le taux d’accès à l’eaupotable et à l’assainissement despopulations est l’un des plus faiblesdu pays1. En milieu scolaire, c’estenviron 60 % des écoles qui nebénéficient d’aucun équipement.

L’environnement scolaire et lafréquentation des écoles sont inti-mement liés : outre l’évidence desbesoins en termes de capacitéd’accueil et de salles de classe,l’absence d’équipements spéci-fiques (accès à l’eau, sanitaires,clôture, etc.) peut être facteur dedéscolarisation et d’échec. Le défi-cit d’infrastructure favorise non seu-lement l’apparition et la diffusionde maladies contagieuses encoretrès répandues (choléra, paludis-me, etc.), mais il rend extrêmementprécaires les conditions d’appren-tissage des élèves. Au Sénégal, on

estime la consommation quotidien-ne d’un élève (hygiène et boisson)à 10 litres d’eau par jour. Rappor-tée à un établissement, cette quan-tité d’eau, qui paraît difficile àmobiliser, décourage les élèves etleurs parents. L’absence de sani-taires incite les familles à retirerleurs enfants de l’école, principale-ment les jeunes filles.

L’accès à l’eau et à l’assainisse-ment constitue un vecteur de déve-loppement et un levier de scolari-sation. Cette vision est partagée etpromue par l’Etat sénégalais danssa politique éducative. A travers leProgramme décennal de l’éduca-tion et de la formation 2000-2010, qui vise à favoriser la sco-larisation des enfants issus desmilieux pauvres et des filles, lesautorités prévoient de «de faciliterl’approvisionnement en eau dansles zones pauvres, et de contribuerau développement de l’hygiène àl’école… ». Vu l’ampleur de latâche à l’échelle nationale, un telprojet nécessite l’implication del’ensemble des partenaires : collec-tivités locales, acteurs de la coopé-ration, associations, etc.

Afin de définir les actions néces-saires, Le Partenariat s’est appuyésur les cadres de concertation qu’ila mis en place et qui regroupentl’ensemble des acteurs concernésdans les départements d’interven-tion : l’inspection d’académie deSaint-Louis, les inspections départe-mentales de Dagana et de Podor(IDEN), le service régional de l’hy-

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

L’eau et l’assainissement à l’école, facteursde scolarisation et de développementEn concertation avec les acteurs locaux et avec le soutien de partenaires français, depuis 2007 l’associationfrançaise Le Partenariat intervient dans les écoles de la région de Saint-Louis au Sénégal, pour y développerl’accès à l’eau et à l’assainissement et améliorer les pratiques d’hygiène des élèves.

Une initiative de l’association Le Partenariat

9

Eau, assainissement et hygièneau Sénégal

1 Selon la revue annuelle 2009 duPEPAM, ce taux est de 78 % pour l’ac-cès à l’eau, mais tombe à 45 % si l’onconsidère l’accès par réseau d’adduc-tion d’eau.

La mise en place d’unjardin scolaire constitueune activité ludique desensibilisation des élèvesà la gestion et l’utilisationde l’eau.

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Page 10: Développerdesréponseslocalespérennes, … · lalettredu éditorial Dans ce numéro Gestion des eaux pluviales • Pistes de réflexion pour les collectivités locales africaines

draulique, le service de l’hygièneet les districts sanitaires. Il a ainsiété décidé de travailler sur troisactivités :

– fournir un accès à l’eau et àl’assainissement aux écoles enétant dépourvues ;

– mettre en place des mesuresd’accompagnement et de valorisa-tion des équipements ;

– sensibiliser les élèves à l’hy-giène dans les écoles.

Une forte mobilisationdes acteurs locaux

En association avec l’agencede l’eau Artois Picardie, les parte-naires de la coopération décentra-lisée (conseil général du Nord,conseil régional Nord-Pas-de-Calais, ville de Saint-Laurent Blan-gy) et la société des eaux duNord, les premières activités ontdébuté en 2007 et, depuis, trente-quatre écoles et près de 5 000élèves ont bénéficié des résultatsdu programme.

Sa mise en œuvre s’appuie surune forte mobilisation des acteurslocaux, que ce soient les collectivi-tés locales, les inspections d’aca-démie, les associations de parentsd’élèves, les enseignants et lesélèves, à tous les degrés de la réa-lisation du programme : pilotage,coordination, mise en œuvre, suivi,évaluation et pérennisation.

Les cadres de concertationdépartementaux pour l’éducationpermettent aux acteurs de réfléchirchaque année en amont du pro-gramme et de définir les écoles quibénéficieront des activités. Desétudes techniques sont alors con-duites dans chacun des établisse-ments afin de déterminer la naturedes aménagements à réaliser et leurfaisabilité. La liste des interventionsest ensuite confirmée par les inspec-tions départementales de l’Educa-tion nationale, puis les opérationssont placées sous la maîtrise d’ou-vrage des collectivités ciblées.

Un comité qui regroupe la col-lectivité locale, l’association des

parents d’élèves, l’IDEN et Le Par-tenariat est mis en place. Il assurele suivi et la réception des travaux.

Ceux-ci consistent en général àrelier l’école au réseau d’AEP dis-ponible dans la localité, puis à réa-liser une borne-fontaine équipée dedeux robinets et d’un bac de récu-pération des eaux. Pour l’assainis-sement, le modèle de sanitairesfourni est celui correspondant auxnormes standards de l’Educationnationale : des latrines deux foisdouble-cabines avec un mur deséparation entre filles et garçons.

La sensibilisation à l’hygièneet à l’environnementintégrée à l’enseignement

A travers l’accès à l’eau et àl’assainissement, des actions desensibilisation à l’hygiène et à l’en-vironnement sont développéesdans chacune des écoles d’inter-vention, au bénéfice des élèvesmais également des populationsenvironnantes.

Lors du démarrage du projet,les enseignants participent à unatelier départemental, où leur sontprésentés des messages destinésaux élèves. Un guide pédago-gique référentiel, élaboré enconcertation avec les IDEN, sert desupport en vue d’intégrer ces ensei-gnements dans les cursus scolaire.

Des animations et des activitéssont également organisées au seindes établissements : pièces dethéâtre, causeries/débats, journéemondiale de l’eau, concours dedessin, etc.

La sensibilisation à l’eau et àl’environnement est développée àtravers la réalisation de projetsludiques et pratiques d’accompa-gnement : réalisation de haies vivesafin de clôturer les écoles, mise enplace de jardins scolaires, actionsde reboisement. Un appel à projetsest lancé et chaque établissementpropose des actions autour des cri-

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Mobiliser la quantitéd’eau nécessaire à saconsommation quotidiennedevient rapidement unedifficulté pour les élèvesdes écoles non reliées auréseau

Eau, assainissement et hygiène au Sénégal

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Page 11: Développerdesréponseslocalespérennes, … · lalettredu éditorial Dans ce numéro Gestion des eaux pluviales • Pistes de réflexion pour les collectivités locales africaines

tères suivants : originalité, utilisationdurable de l’eau, intérêt pédago-gique, impact environnemental, etc.

Suite à l’élaboration du cahierdes charges des interventions, desconventions et des contrats, signésavec les collectivités locales et lesassociations de parents d’élèves,comportent la prise en charge desfactures d’eau, la gestion et l’entre-tien des infrastructures. Ces enga-gements garantissent une plus gran-de durabilité des investissements.

Dans chaque école, des bri-gades de l’hygiène sont dotées enmatériel (seaux, gobelets, etc.).Elles sont composées de représen-tants de l’association des parentsd’élèves, du directeur et des ensei-gnants. Elles sont chargées de labonne gestion des équipementshydraulique et de leur entretien,mais également d’assurer le suivi etla continuité du programme d’hy-giène instauré.

La confiance renouveléede partenaires impliqués

Au Sénégal, le programme s’ap-puie sur une forte mobilisation desacteurs locaux. En France, cetteimplication est relayée par laconfiance de partenaires investis :agence de l’eau Artois Picardie,conseil général du Nord, conseilrégional Nord-Pas-de-Calais, villede Saint-Laurent-Blangy, société deseaux du Nord. Ces partenairescontribuent, depuis son lancement,à faire évoluer le programme etrenouvellent leur soutien.

Après trois années de mise enœuvre, les éléments de résultats,d’évaluation et la concertationavec les différents partenaires inci-tent à pérenniser et à étendre leprojet, afin de toucher le maximum

de bénéficiaires. Pour ce faire, cer-tains défis restent à relever :

– les moyens d’actions actuelssont insuffisants pour apporter unesolution d’accès à l’ensemble desécoles de la région ;

– l’absence de données secto-rielles spécifiques, d’instrument deplanification, de coordination etde suivi ;

– la multiplicité des formes pos-sibles d’un projet d’adduction d’eaupour une école (en fonction del’existence ou non du réseau, de sadistance, etc.) ;

– le manque d’indicateurs demesure des résultats et d’impactsdes interventions proposées.

Le Partenariat propose ainsi deréaliser une étude sectorielle surl’accès à l’eau et à l’assainisse-ment dans les écoles, afin de maté-rialiser de manière exhaustive lasituation dans la région de Saint-Louis. Il s’agira notamment demettre à disposition des acteurs(autorités locales, services éta-tiques, partenaires de la coopéra-tion, acteurs locaux, etc.) des don-nées sectorielles sur l’accès à l’eau

et à l’assainissement dans lesécoles de la région de Saint-Louis(état des lieux, besoins et con-traintes du secteur, perspectives) etainsi de favoriser leur implicationpour démultiplier et vulgariser ceprogramme. �

Corentin Dufour

ContactLe Partenariat :• [email protected]• www.lepartenariat.org

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010 11

Lors d’une cérémonieorganisée pour la journée

mondiale de l’eau �

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12 La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

La ville de Tata, chef lieu de pro-vince d’environ 16 000 habi-tants regroupe un chapelet

d’oasis et de douars qui lui sont rat-tachés. Administrativement classéecommune urbaine, la municipalitéest cependant rurale à 70 %.

La problématique dans cemilieu urbain éclaté a longtempsété pour les pouvoirs publics d’ins-taller un système collectif d’alimen-tation en eau potable. A partir de1982, des travaux importants ontété réalisés pour permettre unaccès à l’eau potable à tous leshabitants mais malgré les effortsdéployés, 14 % des foyers de Tatane sont pas encore raccordés.

La gestion des équipementspublics a été confiée à l’Officenational de l’eau potable (Onep)mais parallèlement, dans certainsdouars, des associations se sontconstituées pour réaliser des adduc-tions d’eau potable et en assurer lagestion. Avec l’accès à l’eau pota-ble, les usages ont changé etd’autres problèmes liés à la collectedes eaux usées et à leur traitementsont venus se greffer.

La commune de Tata est dotéedepuis peu d’un réseau d’assainis-

sement et d’une station de laguna-ge mise en service en 2007 mais,à ce jour, à moitié achevée. Letaux de raccordement de la villedemeure faible (inférieur à 25 %).Aujourd’hui, sur les 3 080 abon-nés comptabilisés par l’Onep, seu-lement 588 sont raccordés à l’as-sainissement collectif ; le reste deshabitations demeure équipé depuits perdus, ce qui entraîne desproblèmes de pollution et derisques sanitaires.

A Tata, un système de collecteet de traitement des eaux uséesfonctionne uniquement dans lecentre urbain. Ces installationsreprésentent des investissements à

Un programme de coopération décentralisée

Eau et environnementau Maroc

Un partenariat Tata/Agde/Unicef

Lutter contre la vulnérabilité des enfantsParallèlement aux actions entreprises pour l’eau et l’as-

sainissement, le 20 novembre dernier, Moulay El MehdiLahbibi signait une charte destinée à intégrer les droits del’enfant dans les plans de développement communaux(PCD). La commune urbaine de Tata fait partie des huit com-munes pilotes qui expérimenteront une initiative lancéeconjointement par la direction générale des collectivitéslocales, le ministère de la Jeunesse et des Sports, l’Onde,l’Unicef (France et Maroc) et l’UNFPA. Cette nouvelle actionvise à renforcer les capacités des collectivités locales àconcourir aux engagements nationaux pour la réalisationdes droits de l’enfant et des jeunes, dont l’accès à l’eaupotable et à l’assainissement est un droit fondamental debase.

� Le changement descomportements, que ce soit enmatière d’assainissement ou detraitement des déchets, nepourra réussir que sil’ensemble des acteurs :gouvernement, municipalités,commerçants, riverains,enfants adhèrent à cesnouveaux dispositifs. �

Moulay Mehdi Lahbibi,maire de Tata

Agde-Tata, un pacte d’unionEn berbère “faire Tata” signifie “sceller un pacte”. La ville française d’Agde, dans l’Hérault, et la communeurbaine de Tata, dans le sud marocain, ont scellé en mai 2009 un partenariat de coopération décentraliséeautour de trois volets : eau et assainissement, traitement des ordures ménagères et un volet pivot consacréà l’enfance.

Ville

d’Ag

de

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hauteur de 8 millions de DH (envi-ron 720 000 €) pour la station detraitement et de 34 millions de DH(environ 3 M€) pour les réseaux ;30 % des financements sont pris encharge par la municipalité de Tataet 70 % par la Banque mondialeislamique de développement.

La commune de Tata qui a éla-boré, comme huit autres villes ma-rocaines, un Agenda 21 local peutcompter sur un tissu associatif trèsdynamique avec lequel elle s’estengagée dans une démarche acti-ve de concertation.

C’est dans ce cadre que Tata asollicité le soutien et le savoir-fairede la commune d’Agde pour l’étu-de d’un réseau d’assainissementdes douars périphériques du centreurbain et d’une autre portant sur lacollecte, le traitement et la valorisa-tion des ordures ménagères.

Une coopérationmultipartite

Plusieurs rencontres ont permis àd’autres partenaires potentiels demesurer la faisabilité de cettecoopération décentralisée, à savoirdes représentants du ministère desAffaires étrangères, de l’agencede l’eau Rhône Méditerranée etCorse, du conseil général de l’Hé-

rault, de la Lyonnaise des eaux, dupS-Eau et de l’Ong française CARI.Les besoins identifiés portent essen-tiellement sur l’appui à la mise enplace de structures d’assainisse-ment dont les douars périphériquesdu centre urbain sont dépourvus.

La ville d’Agde a intégré cettecoopération décentralisée dans lecadre de la loi Oudin. Cependant,et afin de fédérer les acteurslocaux dans ce projet, le conseilmunicipal des jeunes de la villed’Agde sera le pivot du projet. Eneffet, Agde, membre du réseaudes « villes amies des enfants » del’Unicef, affiche comme ambitionde développer chez les jeunes unesprit de solidarité internationale(cf. encadré page ci-contre). Aprèsune mission d’identification menéesur place par la ville d’Agde et laLyonnaise des Eaux, la formalisa-tion du projet a été consacrée parla signature d’accords cadres enmai 2009, à Agde, en présencede l’ensemble des partenaires for-tement mobilisés.

Sur le douar d’Agadir Lhenaainsi que sur les douars périurbains(cinq au total), il n’existe pas desystème de collecte des eauxusées. Les habitations sont généra-lement équipées d’un puits perduauquel sont raccordées les eaux en

provenance des toilettes, le restedes eaux grises (salle d’eau, cuisi-ne) étant rejeté dans la rue. Il exis-te donc bien souvent un doubleréseau dans les habitations.

La présence d’eau souillée reje-tée directement dans les rues oudans des puits perdus représenteun risque important de contamina-tion de la ressource, d’autant plusque les adductions se trouvent par-fois sur des points bas très près deshabitations, qu’il n’existe pas depérimètre de protection et que lestêtes de puits sont mal protégéesde l’infiltration d’eau superficielle.

Après l’élaboration et la valida-tion du cahier des charges desclauses particulières par les parte-naires du volet eau, l’étude portantsur la création d’un réseau d’assai-nissement pour l’ensemble desdouars de Tata sera cofinancée parla ville d’Agde, le conseil généralde l’Hérault, le ministère desAffaires étrangères, l’agence del’eau Rhône Méditerranée et Corse,et l’Agence des provinces du Sud(Maroc), désignée comme maîtred’ouvrage délégué. Cette étudeestimée à 70 000 € sera confiée àun bureau marocain. Après laphase d’étude, d’une durée de sixà neuf mois, les travaux devraientdébuter en 2011.

Concernant les ordures ména-gères, la municipalité de Tata col-lecte entre trois et quatre tonnes dedéchets qui sont déposées sur unterrain de dix hectares, appelécommunément « dépotoir commu-nal ». Ce site, libre d’accès, faitégalement l’objet de multiplesdépôts sauvages, gravats de chan-tier notamment. Ce mode de col-lecte et de traitement des orduresménagères pose également denombreux problèmes environne-mentaux et constitue un réel dangerde contamination de la nappephréatique.

Engagée dans une démarched’Agenda 21, le maire se doit detrouver des palliatifs et de nouveaux

systèmes pour la collecte, le traite-ment et l’élimination des orduresménagères et autres déchets assimi-lés.

La coopération décentralisée,une école de la citoyennetéet du développement durable

Loin de se limiter à un simpleappui humanitaire, la coopérationdécentralisée est une école de lacitoyenneté et du développementdurable. Associant collectivités, ci-toyens, associations de développe-ment, entreprises, représentants del'État, elle fournit un formidablechamp d'expérimentation de laconcertation et de l'apprentissagedes cultures. On le voit, une col-lectivité française de taille moyen-ne peut trouver les moyens hu-mains, techniques et financierspour se lancer dans cette expérien-ce enrichissante.

La plupart du temps, c’est sur-tout l’aide technique des collectivi-tés et des entreprises françaises quiintéresse les collectivités maro-caines, notamment en matièred’études et de montage de projets,d’assistance technique, de forma-tion des cadres et des agents pourla gestion et l’entretien des struc-tures et du matériel.

Force est de constater qu’unemeilleure connaissance de telsbesoins par les collectivités territo-riales françaises lèverait, à n’enpas douter, certaines de leurscraintes (en particulier financières)qui les font hésiter à se lancer dansdes actions de coopération décen-tralisée. �

Contact :Ville d’Agde : Raffaella de [email protected]

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010 13

Le 25 novembre dernier, Agde recevait le trophée d’or de l’actioninternationale du Prix Territoria 2009 en présence de Moulay ElMahdi Lahbibi, président de la commune urbaine de Tata et dereprésentants de l’Unicef France et du conseil général de l’Hérault.

Ville

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PUBLICATIONSINFO

Les voyageurs de l’eauLionel Goujon, Gwenael Prié, Mars 2010, 192pages, 22 €

Soucieux de mieux comprendre etfaire comprendre les enjeux mondiauxde l’eau, Lionel Goujon et GwenaelPrié, deux jeunes ingénieurs, ont déci-dé de se rendre sur place. Au gré deleurs rencontres en Asie, en Amériquedu Sud et en Afrique, ils nous racon-tent les combats menés par les habi-tants, les ONG, les institutions locales,les entreprises, les chercheurs pouraméliorer l’accès à l’eau des popula-tions et protéger cette ressource natu-relle. Car si le problème de l'eau estglobal, les solutions, elles, sont le plussouvent locales.

Cet ouvrage présente 50 problé-matiques liées à la gestion de l’eau.De la purification de l’eau par lesrayons ultraviolets au Cambodge aucas du barrage des Trois Gorges enChine en passant par les dangers quipèsent sur les eaux du lac Titicaca auPérou, loin des discours théoriques, lessituations décrites sont concrètes etvariées, richement documentées. Unepostface fait le lien avec les défis ren-contrés en France.

Editeur/diffuseurEditions Dunod5 rue Laromiguière 75005 ParisContact : Edith de Pontbriand,T. 01 40 46 35 [email protected]

Accès de tous aux services d’eau : le rôle des petits opérateurs privés à Hô ChiMinh Ville, VietnamSarah Botton, Aymeric Blanc, AFD, Coll. Focales, mars 2010, 102 pages

La politique du Doi Moi (renouveau) à la fin des années 1980 marquel’entrée rapide du Vietnam dans les réformes de libéralisation de l’éco-nomie. Elle s’accompagne d’une dynamique de privatisation et de mar-chandisation progressive des services publics, appelée «socialisation»,qui prend, à Hô Chi Minh Ville, la forme d’un dispositif de régulationextrêmement novateur associant Sawaco, l’opérateur public en charge duservice d’eau potable, à de petits opérateurs privés informels. Ce volon-tarisme politique, porté par l’énoncé des Objectifs du millénaire pour ledéveloppement et l’appui de bailleurs, augure-t-il d’une généralisation dumodèle ? Dans le cadre du programme de recherche de l’AFD sur les par-tenariats public-privé, cette étude se propose de revenir sur le terrain, huitans après l’adoption du décret de socialisation, pour faire l’état des lieuxde ce qui reste aujourd’hui une exception en matière de contractualisa-tion entre un opérateur officiel et de petits opérateurs informels.

Editeur/diffuseurAgence Française de Développement • 5, rue Roland Barthes 75598 Paris cedex 12www.afd.fr (Rubrique Publications scientifiques)

La régulation des services d’eau et d’assainissement dans les PEDSophie Trémolet, Diane Binder, AFD, Coll. A Savoir, mars 2010, 111 pages

Les services d’eau et d’assainissement sont des services publics com-portant de nombreuses externalités et ils doivent à ce titre faire l’objetd’une régulation économique, environnementale et sanitaire. La régula-tion économique de ces services comprend la régulation des tarifs, de laqualité du service rendu, de la concurrence et la protection des consom-mateurs. Les modèles institutionnels permettant d’assurer une telle régula-tion sont nombreux : autorégulation, régulation par le contrat, régulationpar agence, ou encore modèles hybrides combinant l’agence et lecontrat, faisant appel à des panels d’experts ou s’appuyant sur la parti-cipation des usagers. Chacun de ces dispositifs présente des avantageset des limites et doit être adapté aux circonstances, notamment pour seconformer au contexte local et répondre aux besoins de chacun, y com-pris des consommateurs les plus pauvres. Le présent ouvrage dresse l’étatdes savoirs sur ces questions. Il présente une revue de l’abondante litté-rature théorique sur la régulation et compare les approches française etanglo-saxonne, puis fait état des travaux plus ancrés dans la pratique des-tinés à aider les professionnels du secteur de l’eau à résoudre des ques-tions concrètes dans les pays en développement. Il identifie enfin despistes de recherche en vue d’améliorer les pratiques actuelles.

Editeur/DiffuseurAgence Française de Développement • 5 rue Roland Barthes, 75598 Paris cedex 12www.afd.fr (Rubrique Publications scientifiques)

LES INFOS DU PS-EAU

La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

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L’accès à l’assainissement, un droit fondamentalSous la direction d’Henri Smets, éd. Johanet, mars 2010, 480 pages, 46 €

Alors que l’accès à l’eau potable est désormais reconnu comme un droitpar la plupart des Etats, il n’en est pas de même pour l’accès à l’assainis-sement, qui lui est souvent associé. Ces deux aspects jouent pourtant tous lesdeux un rôle fondamental dans la protection de la santé de l’homme et del’environnement.

L’objectif de cet ouvrage est de tenter de définir le contenu du droit à l’as-sainissement sur la base du droit positif dans des pays développés ou endéveloppement et du droit positif international ou régional. Il contient unedescription du droit à l’assainissement dans 16 pays à différents niveaux dedéveloppement et dans divers cadres régionaux ainsi qu’un relevé des dis-positions pertinentes de droit international.

Editeur/diffuseurEditions Johanet, 60 rue du Dessous des Berges 75 013 [email protected] • www.editions-johanet.com

Livre Bleu Sénégal. L’eau, la vie, le développement humainSecrétariat international de l’eau, 12 pages, 2010

Edité par le Secrétariat International de l’Eau, le Livre Bleu Sénégal« l’Eau, l’Assainissement, la Vie et le Développement Humain durable » com-plète la série des livres bleus déjà réalisés sur le Mali, le Burkina Faso, leNiger et le Bénin.Destiné à l’ensemble des acteurs sénégalais ainsi qu’àleurs partenaires internationaux, techniques et financiers, le Livre Bleu Séné-gal est le résultat d’un long processus participatif initié par la société civilesénégalaise. Il porte un regard critique sur les politiques et stratégies secto-rielles du secteur de l’eau et de l’assainissement, et fournit une mesure indé-pendante des progrès effectués à l’égard des Objectifs du Millénaire pourle Développement, à la fois sur le plan quantitatif (taux de couverture, porte-feuille de projets en cours et programmé pour les années à venir, finance-ments complémentaires nécessaires, etc.) mais aussi qualitatif (expériencesinnovantes, avancement des réformes et de la réflexion, participation de lasociété civile), en épousant le point de vue des usagers, des citoyens et desélus locaux.Ce document est consultable sur www.pseau.org(Rubrique outils/ouvrages/ sie_livre_bleu_senegal_fr.pdf)

Editeur/diffuseurLe Secrétariat international de l’eau7, rue de la Commune Ouest # 203 Montréal (Québec) • Canada H2Y 2C5T. + 1 514 849-4262 • Fax + 1 514 849-2822www.sie-isw.org • [email protected]

15La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 2010

LES INFOS DU PS-EAU

PUBLICATIONSINFO FORMATIONINFO

Ouverture à la rentrée2010 d’un master Eau,assainissement et hygiène

En partenariat avec Action Contrela Faim (ACF) et Bioforce, l’InstitutInternational d’Ingénierie de l’Eau etde l’Environnement (2iE) ouvre unnouveau Master Spécialisé (M2)« WASH Humanitaire ».

Ce cursus est destiné à former, enAfrique, les futurs gestionnaires deprogrammes WASH (Water, Sanitationand Hygiene / Eau, Assainissement etHygiène) des ONG et des agenceshumanitaires.

La formation se déroule sur 10 moisau sein de la fondation 2ie àOuagadougou (Burkina Faso), incluanttrois mois de stages en situationhumanitaire. L’ouverture est prévuepour octobre 2010 et la date limite deréception des dossiers d’inscription estle 31 juillet.

Information et contact :• Fondation 2iE : [email protected]@2ie-edu.org – www.2ie-edu.org• ACF :[email protected]

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La lettre du pS-Eau n° 62 • JUIN 201016

RÉUNIONS THEMATIQUESINFO

BÉNIN

Accès à l’eau, l’assainissement au BéninPartager les expériences et renforcer la contribution des acteurs français

Actes de la rencontre du 10 décembre 2009, organisée par le pS-Eauet l’Arene Ile-de-France.

Cette rencontre avait pour but de présenter, auprès des acteurs français de lasolidarité internationale, le nouveau contexte institutionnel du secteur de l’eaupotable et de l’assainissement au Bénin, et de faciliter l'intervention et laconcertation des acteurs de la coopération décentralisée et non gouverne-mentale impliqués au Bénin dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.Ce document livre les éléments de synthèse de cet atelier qui s’est organisésur le mode participatif. La présence du maire de la commune de Toffo, M.Saturnin Ago Sohou, en tant que grand témoin, a permis des débats profonds,argumentés et très enrichissants.

Contacts• Guillaume Aubourg : [email protected]• Denis Dangaix : [email protected]• Compte-rendu disponible sur : www.areneidf.org

HAÏTI

Eau et assainissement en HaïtiRéforme sectorielle et développement de la coopération décentraliséeet non gouvernementaleCompte-rendu de la réunion d’échanges du 15 décembre 2009, organisépar le pS-Eau et le conseil régional d’Ile-de-FranceCette rencontre organisée en association avec la Dinepa avait pour but :• de faire connaître les enjeux de la réforme sectorielle en Haïti et les

procédures en vigueur en matière d'intervention ;• d’informer des actions existantes ;• d’informer sur les opportunités de mobilisation financière des collectivités

territoriales et ONG en faveur d’Haïti ;• de réfléchir aux outils permettant d'accompagner les porteurs de projets.De nombreux participants ont manifesté leur soutien à une démarche de miseen réseau des acteurs intervenant dans le secteur de l’eau en Haïti. C’est dansles suites de cette première réunion que la plateforme des acteurs français pourl’eau et l’assainissement en Haïti a été mise en place en 2010.

Compte-rendu disponible sur :• Le site de la plateforme eau et assainissement en Haïti, rubrique « à propos de laplateforme » : www.pseau.org/haiti-eau• Egalement dans L’Echo des Mornes, n° 5, mai 2010, bulletin du conseil régionald’Ile-de-France sur Haïti

ContactsVincent Dussaux : [email protected] • Céline Noblot : [email protected]

Programme Solidarité Eau

32, rue le Peletier75009 Paristél. : 33 (0)1 53 34 91 20fax : 33 (0)1 53 34 91 21e.mail : [email protected] : www.pseau.org

La lettre du pS-Eau n° 62

Responsable de la publication :Pierre-Marie Grondin

Rédacteurs en chef :Guillaume AubourgCéline Noblot

Ont participé à ce numéro :Denis DésilleRaffaella de GennaroCorentin DufourVincent DussauxChristophe Le JalléJacques MonvoisAlicia Tsitsikalis

Conception graphique,réalisation : Solange Münzer

Impression : Panoply

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