jouets devenus objets de collection

L'aviation selonSi Dinky Toys est réputée pour ses camions et ses voitures, beaucoupde gens ignorent qu'une part importante de sa production fut consacréeà l'aviation. Ainsi de 1934 à 1980, ce sont plusieurs générations d'enfantsqui auront fait voler ces petits avions argent.

Texte et photos Stéphane Brochard

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t Dinky Toys"Empire FlyingBoat" G-ADUVCambria. Cejouet, référenceDTA 60R, estévalué à 35 €minimum.

Ci-dessousà gauche :un Vickers"Viscount"(DTF 60E) quia beaucoup jouépeut être estiméà15€.

En basà gauche,

une "Caravelle"SE210 (60F)

dans ce bel étatpeut se trouver

à partirde130€.

Ci-dessous, entrès bon état, le"Frobisher Class

Air Liner"G-AEW (DH"Albatross")

(DTA 62W) vautau moins 80 €.

La belle aventure est née dela passion pour le bricolaged'un inventeur de génie.Frank Hornby, né en 1863 àLiverpool, ville phare de l'in-

dustrie anglaise. Très tôt Hornby semontre désireux d'adapter ses re-cherches sur la mécanique à des finsludiques, pressentant que le jouetprendrait un essor considérable. Dès1901 le premier brevet est déposé, etHornby crée la société Helliott &Hornby qui conduira au dépôt de ladésormais célèbre marque Meccano.Peu de temps avant la PremièreGuerre mondiale, et fort du succèsgrandissant que connaît l'entreprise,Meccano met un pied en France, sortsa première locomotive en 1920 et di-versifie son activité. C'est en 1934,deux ans avant la mort de FranckHornby, que l'usine Meccano s'ins-talle à Bobigny et qu'apparaît auRoyaume-Uni le premier modèleDinky Toys succédant à la sérieHornby. Le Zamak, un alliage de zinc,d'aluminium, de magnésium et decuivre, deviendra le matériau de pré-dilection. Après l'interruption due à laguerre, Dinky Toys connaîtra ce qu'ilconvient d'appeler un âge d'or qui seprolongera jusqu'à la fin des années1970. Par la suite, la marque essayerabien de survivre en proposant des vais-seaux spatiaux issus de séries télévi-sées comme Star Trek ou Cosmos1999, mais rien n'y fera. Elle péricliteet s'éteint après avoir confié la fabri-cation de certains modèles, unique-ment des voitures, à Solido (modèleCougar) et à Pilen en Espagne.

La productionanglaiseAvant la Seconde Guerre mondiale,l'avion est le symbole de la moder-nité. Il est impossible pour une en-treprise soucieuse d'être leader dansle secteur du jouet d'ignorer le for-midable potentiel que cela représente.Jusqu'au milieu des années 1970,

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Dinky Toys Angleterre produit unegamme impressionnante de modèles.En 1934, l'usine de Liverpool frappeun grand coup en sortant un magni-fique coffret bleu, illustré, contenantles six premiers modèles de la série60. On trouve ainsi un quadrimoteurArmstrong-Whitworth "Atlanta"(60a), dont les premières versions bi-colores sont particulièrement belles,un de Havilland "Léopard Moth"(60b) équipé d'ailes en acier (à l'ins-tar du Percival "Gull"), un VickersLow-Wing Monoplan (60d), un bi-moteur General Aircraft "Monos-par", ainsi qu'un modeste autogireLa Cerva, monoplace. Produits pen-dant près de six années, ces modèlesseront peu à peu privés de leur ha-billage multicolore et flamboyant auprofit d'une décoration sans douteplus économique, unicolore. Bientôtle règne de l'argent uni.La série 60 connaît en tout 18 modèlesdéclinés sous plusieurs variantes : unavion de ligne Douglas DC-3 (60t),un bombardier moyen Fairey (60s),un Fairey "Battle" (60n), des hydra-vions Short et Sikorsky ainsi qu'unmagnifique biplan Gloster "Gla-diator" de la RAF d'à peine 4 cm delarge. Faits intéressants, Dinky Toyscélébrera les vols records d'AmyMollison en 1936 et de H. L. Brooken sortant le Amy's Mollison'sSouvenir Model (60kl) et le H. L.Brook's Souvenir Model (60k2). En1940, la participation à l'effort deguerre se manifeste par le versement,à la société Supermarine, des fondsrécoltés grâce à la vente du VickersSupermarine "Spitfire" bleu foncé(62a).Etonnamment,lamême année,un bombardier Junkers 90, flanquéd'une croix gammée noire sur la dé-rive, garnit les rayons des marchands.Ces premières productions donnentle ton jusqu'en 1972. Les avions sontdans leur grande majorité moulés d'unseul bloc, auquel sont ajoutés certainsaccessoires en acier comme les hélices,le plus souvent rouges, ou les roues dutrain d'atterrissage. Parmi ceux-ci cer-tains se distinguent : un Short-MayoComposite (63), composé d'un"Maia"porteur et d'un hydravion à flotteurs"Mercury",une forteresse volante auxcouleurs de l'armée américaine (62g),une escadrille assez rare d'avions dela RAF camouflés (comprenant desbombardiers moyens et lourds ainsique des chasseurs),ou encore,en 1955,l'Avro "Vulcan" Delta Wing Bomberde couleur argent. En 1979, un"Spitfire" Mk II (700) célèbre le ju-bilé de diamant de la RAF, confirmantainsi le lien particulier qui, depuis desdécennies, unit Dinky Toys à la forceaérienne britannique.

Le minuscule etfragile Gloster

"Gladiator"(DTA 60P) :

à partir de 70 €.

Un grandclassique

de Dinky ToysFrance,

le Dassault"Mystère" IV A(DTF 60A) n'est

pas très cotépuisqu'on peut le

trouver à partirde 30 €.

Un Flying Boat"Clipper" III(DTA 60W)

dans sa boîted'origine,

même marquépar le tempset les jeux,

vaut au moins160€.

1965 marque le dernier tournant. Lescoûts de production de plus en plusbas et la concurrence féroce que li-vrent les fabricants asiatiques, condui-sent Dinky Toys à fabriquer des jouetsplus élaborés. Les avions sont main-tenant plus grands, comportent plusd'accessoires et reçoivent des finitionsde bien meilleure qualité. C'est unBeechcraft S 35 "Bonanza" (710), avecempennage en V, qui montre la voie.Suivent de nombreux modèlescomme le Junkers 87b "Stuka" (721),le F-4K "Phantom" II de la RoyalNavy avec train d'atterrissage ré-tractable (725), le MesserschmittBf 109 E avec hélice électrique (726),

ou encore un SEPECAT "Jaguar"(731) camouflé et avec siège éjectable.C'est en 1980 que cesse définitive-ment la fabrication.

La productionfrançaiseDu côté des usines françaises, la pro-duction d'avions est beaucoup plusmodeste. Il est possible de distinguerdeux époques. Au cours de la pre-mière, de 1935 à 1948, une douzaine demodèles sont produits, si on ne comptepas les variantes. La série 60 est com-posée du trimoteur Couzinet "Arc-en-ciel" de Jean Mermoz (60a), d'un

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Le très simplemais très réussiHawker"Tempest" II(DTA 70B),à partir de 25 €.

Sans doute l'undes plus vendus

en France, le"Vautour" (60B)

vaut un minimumde 30 €.

Un Hawker"Hurricane"(DTA 625), àpartir de 10 €dans cet étatcorrect.

Peu aimé descollectionneurs,

le737P.1.B"Lightning" (DTA

737) est coté àpartir de 20 €.

Potez 58 (60b) avec des ailes en tôlecomme le Henriot 180 T (60c) et leBreguet "Corsaire" (60d), d'un chas-seur Dewoitine 500 et du petit auto-gire La Cierva. Avec la série 61, DinkyToys, comme à son habitude, fait du re-cyclage. Ici une nouvelle peinture, làde nouvelles hélices, mais la seule nou-veauté est un Dewoitine 338. Vient lecoffret 62 mêlant des avions françaiset britanniques, qui laisse la place à lasérie 64 et son cortège de nouveauté :un Amiot 370 (64a) au nez reconnais-sablej'avion de ligne Bloch 220 (64b),des Potez 63 (64c) et 662 (64d), pre-mier quadrimoteur de Dinky ToysFrance. Le tout disponible en coffretcadeau ou à l'unité.La seconde période débute en 1957.Après une dizaine d'années d'absence,Dinky Toys décide de renouer avecl'aéronautique en présentant un cof-fret Supertoys (60, puis renuméroté501). On voit vite le spectaculaire bondtechnologique qu'effectué l'aviationdans ce laps de temps très court : le"Mystère" IV, avion à réaction de chezDassault,le biréacteur SNCASO "Vau-tour", le quadrimoteur grande ligneLockheed "Super G Constellation"et l'hélicoptère Sikorsky S-58 de laSabena, font leur apparition.La réédition de modèles plus anciensprend le pas sur la création et le re-nouvellement. Hormis le quadrimo-teur Vickers "Viscount" (60e), sem-blable à la version britannique, et letrès joli transport de troupe bipoutreSNCAN Noratlas (804), seule laSE 210 "Caravelle" traverse l'univers

\e Dinky Toys. Très réussi, cet avion

allongé connaît une longévité excep-tionnelle. Il ne sort du catalogue qu'en1968, non sans avoir connu des va-riantes plus rares produites en petitesquantités en 1959, aux couleurs de laSwissair,de la Scandinavian AirwaysSystem et d'Air Algérie.

La valeurd'une collectionII est souvent bien difficile de déter-miner le prix d'un objet. Il demeuretoujours une part d'affect susceptiblede conduire un acheteur à dépenserplus que de raison. Malgré cela, il est

possible de distinguer trois critèresmajeurs pour évaluer ces jouets de-venus objets de collection : l'état del'objet-le mieux étant un jouet intact,avec peinture d'origine et complet(avec accessoires et boîte s'il en avaitune) ; sa rareté (des prototypes ou es-sais de couleur sont un iques), et... lademande. On peut ainsi trouver une"Caravelle" en état très moyen pourquelques euros, mais il faudra dé-bourser plus de 3300 € pour vous pro-curer le coffret anglais n° 64 quasi-ment neuf. Reste, qui ne coûte pascher, un rêve ou un souvenir d'en-fance du Dinky Toys sous un arbrede Noël. •

L'argus Dinky Toys 2009Désormais ouvrage de référence dans l'universde la marque mythique, l'argus Dinky Toys va offrirde multiples avantages au collectionneur : une listecomplète des modèles et ce, pour tous les pays,ainsi qu'un descriptif des caractéristiques essentielles(couleur, publicité...), le tout classé de façonà permettre une recherche rapide et efficace.Basé sur les relevés de ventes aux enchèresde 1999 à 2006, cet ouvrage recense le prix detransactions pour l'immense majorité des modèlesde la marque. Outre la côte des voitures, des camions,des avions, bateaux et autres personnages, le lecteur trouvera celle de prototypes,d'essais de couleur, de plans d'étude, de boîtes et de surboîtes vides,des catalogues, des coffrets, soit autant de prix qui ne manquerontpas de surprendre tant l'amateur que le professionnel.Illustré de plus de 1300 photos, l'argus Dinky Toys est une source précieused'informations vérifiées, un guide limpide pour bien acheter et bien vendre,auquel s'ajoute le plaisir constant de retrouver de page en page les modèlesqui ont émerveillé notre enfance. Cheminements Editions. 250 p. 28 €.

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