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2-3 Volume 21 Affirmer notre position sur la création Est-il raisonnable de croire en une création récente en six jours ? Le sensus divinitatis et la mission de l’Église Le sabbat : un jour de délices, de liberté A n g l a i s E s p a g n o l F r a n ç a i s P o r t u g a i s

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2-3Vo l u m e 2 1

Affirmer notre position sur la création Est-il raisonnable de croire en une création récente en six jours ?Le sensus divinitatis et la mission de l’ÉgliseLe sabbat : un jour de délices, de liberté

A n g l a i s • E s p a g n o l • F r a n ç a i s • P o r t u g a i s

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2 DIALOGUE 21•2-3 2009

DIVISION DE L’AFRIQUE CENTRALE ET OCCIDENTALE22 Boîte Postale1764, Abidjan 22, CÔTE

D´IVOIREChiemela Ikonne, [email protected] Nlo Nlo, 104474.235@compuserve.

com

DIVISION DE L’AFRIQUE CENTRALE ET ORIENTALEP.O. Private Bag 00503 Mbagathi, Nairobi, KENYAHudson E. Kibuuka, [email protected] Tschimanga, [email protected]

DIVISION DE L’AFRIQUE DU SUD ET DE L’OCÉAN INDIENP.O. Box 4583 Rietvalleirand 0174, AFRIQUE DU

SUDEllah Kamwendo [email protected] Fransch, [email protected]

DIVISION DE L’ASIE DU SUDP.O. Box 2, HCF Hosur, 635 110 Tamil Nadu,

INDENageshwara Rao, gnageshwarrao@sud-adventist.

org Lionel Lyngdoh, [email protected]

DIVISION ASIE-PACIFIQUE NORDP.O. Box 43, Goyang Ilsan 411-600, REP. de CORÉEChek Yat Phoon, [email protected] Shin, [email protected]

DIVISION ASIE-PACIFIQUE SUDP.O. Box 040, 4118 Silang, Cavite, PHILIPPINESMike Lekic [email protected] Yabut, [email protected]

DIVISION EURAFRICAINESchosshaldenstrasse 17, 3006 Berne, SUISSERoberto Badenas, [email protected] Cozzi, [email protected]

DIVISION EURASIENNEKrasnoyarskaya Street 3, 107589 Moscou, RUSSIEBranislav Mirilov [email protected] Sirotkin, [email protected]

DIVISION INTERAMÉRICAINEP.O. Box 830518, Miami, FL 33283-0518, USAMoisés Velázquez, [email protected] Rodríguez, [email protected]

DIVISION NORD-AMÉRICAINE12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD

20904-6600, USALarry Blackmer [email protected] James Black, [email protected]

DIVISION DU PACIFIQUE SUDLocked Bag 2014, Wahroonga, N.S.W. 2076,

AUSTRALIEBarry Hill, [email protected] Cangy, [email protected]

DIVISION SUD-AMÉRICAINECaixa Postal 02600, Brasilia, 70279-970 DF, BRÉSILCarlos Mesa, [email protected] Gonçalves [email protected]

DIVISION TRANSEUROPÉENNE119 St. Peter’s St., St. Albans, Herts, AL13EY,

ANGLETERREDaniel Duda, [email protected] Tompkins, [email protected]

Affirmer notre position sur la création La foi en un Dieu créateur n’impose pas de limite à celui qui veut sérieusement s’engager dans un projet scientifique.Jan Paulsen

Est-il raisonnable de croire en une création récente en six jours ?Il y a cohérence entre la notion de création récente et l’autorité de la Parole divine. Pareille foi ne pose pas plus problème que les hypothèses de base de la théorie de l’évolution.Gheorghe Razmerita

Le sensus divinitatis et la mission de l’ÉgliseAleksandar Santrac

Le sabbat : un jour de délices, de libertéA layman argues that science got its roots and flourished in the soil of Christian thought, and that there’s much in common between the two.John M. Fowler

Les femmes au service du ChristRemplies de l’Esprit, elles ont cherché à influencer et à changer le cours de l’histoire de l’Église chrétienneHanna Norheim

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ÉDITORIALQuelqu’un prie pour vousLisa M. Beardsley

PROFILSMichael Abiola OmolewaDavid O. Babalola

Graciela FuenteSonia Krumm

LIVRESFinding God Beyond Harvard : The Quest for VeritasKelly Monroe Kullberg Recension de Raewyn Hankins

Ellen White on LeadershipCindy TutschRecension de Barry Hill

The Creation Health BreakthroughMonica Reed, M.D., et Donna K. WallaceRecension d’Adelina Alexe

LOGOSApprendre avec détermination : les leçons d’ApollosRoland E. Fischer

RAPPORT D’ACTIVITÉSLa conférence Gloria Patri qui s’est tenue en Italie encourage la collaboration des éruditsHalvard B. Thomsen

POUR VOTRE INFORMATIONLa 59e session de la Conférence générale se déroulera à Atlanta, Géorgie (États-Unis)

ÉCHANGES

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REPRÉSENTANTS RÉGIONAUX

ARTICLES

TABLE DES MATIÈRES

RUBRIQUES

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3DIALOGUE 21•2-3 2009

Nous étions prêts à sauter dans la voiture, mais papa a dit : « Prions. » Nous avons formé un cercle en nous tenant par les épaules. Papa a demandé à Dieu de bénir notre voyage, et même notre voiture ! Puis, tandis que nous agitions la main, que nous criions « au revoir », nous avons vu Papa refouler ses larmes comme à son habitude. Papa priait chaque jour pour nous, c’était vraiment un homme de prière.

Un jour, il a dû se faire opérer. Bien que les chirur-giens aient fait l’impossible, l’opération a mal tourné. Papa est mort. Il « dort jusqu’au retour de Jésus. Il s’est donné dans sa vie, et s’est donné dans sa mort… par le biais du don d’organe », a-t-on lu dans un courriel le lendemain matin.

J’ai toujours cru que les prières d’une mère et d’un père sont particulièrement précieuses au cœur de notre Père. Dans un monde de dangers temporels ou spirituels, visibles ou invi-sibles, le fait de savoir que la prière de mes parents me « couvrait » en quelque sorte, même lorsque je ne priais pas moi-même, m’a sécurisée. Qu’il est étrange de ne plus avoir de mère ou de père, surtout quand il s’agit d’une femme ou d’un homme de prière… Qui priera pour nous maintenant ?

Nous ne comprenons pas pourquoi ni comment la prière d’intercession fonctionne. Pour chaque individu ayant le bonheur d’avoir quelqu’un qui prie pour lui, bien d’autres n’ont personne qui font ainsi pour eux. Personne sur terre, en tout cas.

Mais quel réconfort de savoir que nul n’est sans intercesseur ! « Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. – Jésus est par cela même le garant d’une alliance plus excellente. De plus, il y a eu des sacrifica-teurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents. Mais lui, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela qu’il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant tou-jours vivant pour intercéder en leur faveur. Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, – car ceci, il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même. En effet, la loi établit souverains sacrifica-teurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l’éternité. » (He 7.21-28, LSG)

Animés des meilleures intentions, nous promettons de prier pour les autres, mais voilà que nous sommes distraits, ou trop occupés, ou atteints d’amnésie intermittente… Même les fidèles « guerriers de la prière » se font couper l’herbe sous le pied par la mort. Mais Jésus, notre souverain sacrificateur, vit éternellement pour intercéder en notre faveur. Et

Cette revue internationale de foi, de pensée et d’action est publiée trois fois par an parallèlement en anglais, espagnol, français et portugais par le Comité pour les étudiants et diplômés universitaires adventistes (CÉDUA) de la Conférence générale des adventistes du septième jour.

Volume 21, Numéro 2-3 Copyright © 2010 CÉDUA. Tous droits réservés.

Dialogue affirme les croyances fondamentales de l’Église adventiste du septième jour et soutient sa mission. Cependant, les idées publiées dans cette revue sont celles de leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement celles des membres du CÉDUA ou de l’Église adventiste.

Comité de rédactionRédactrice en chef Lisa M. BeardsleyRédacteur John M. FowlerRédacteur adjoint Gary R. CouncellAssistante éditoriale Susana SchulzÉditions internationales Susana SchulzRévision des manuscrits

Susana Schulz (espagnol) Monique Lemay (français) Henrianne Barbosa (portugais)

Correspondance Dialogue12501 Old Columbia Pike ; Silver Spring, MD 20904-6600 ; U.S.A. Téléphone (301) 680-5060Fax (301) 622-9627Courriel [email protected]

Membres du CÉDUAPrésident Ella S. SimmonsVice-présidents Gary R. Councell, C.

Garland Dulan, Baraka G. MugandaSecrétaire Lisa Beardsley Membres Mario Ceballos, Lyndelle

Chiomenti, Gary Councell, John M. Fowler, Linda Koh, Kathleen Kuntaraf, Dionne Parker, Roy Ryan

Diffusion Toute correspondance doit être adressée au représentant de la région où réside le lecteur. Voir noms et adresses page 2.

Abonnement $US13 par an pour trois numéros (voir page 6).

Site Web http://dialogue.adventist.org

Des lecteurs de 120 pays du monde ont écrit à DIALOGUE.

Quelqu’un prie pour vousÉDITORIAL

Suite page 4

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4 DIALOGUE 21•2-3 2009

Écrivez-nous !Nous vous encourageons à exprimer

vos réactions et vos questions, mais limi-tez vos remarques à 200 mots.

Adressez-les à Dialogue Letters : 12501 Old Columbia Pike ; Silver Spring, MD 20904-6600 ; U.S.A. Fax : 1-301-622-9627. Courriel : [email protected].

Si votre lettre est retenue pour cette rubrique, il se peut qu’elle soit modifiée pour des raisons de clarté et d’espace.

LettreJe vis dans la partie nord du Brésil,

dans une région, dite « jungle amazo-nienne », où l’Amazone se transforme en une immense mer d’eau douce à plus de 1600 kilomètres de l’océan. Pourtant, j’habite dans une ville moderne et en plein essor, débordante de vie et entourée d’une végétation luxuriante. Cette ville offre beaucoup d’activités académiques et culturelles. J’ai eu le privilège de naître dans une famille adventiste du 7e jour et de con-naître la Bible et ses vérités éternelles depuis l’enfance. J’étudie actuellement à l’Université fédérale de l’Amazone qui compte parmi les précurseurs du déve-loppement académique de mon pays.

Certains des articles de la revue Dialogue m’ont beaucoup plu. J’apprécie qu’ils soient soutenus par l’histoire, l’archéologie, la philosophie, ou la littérature (des auteurs bien con-nus tels Dostoïevski ou Tolstoï y sont même mentionnés), mais aussi que leur contenu soit mis en comparaison avec la vérité des Écritures. Les faits et/ou théories y sont disséqués sans qu’ils s’opposent nécessairement à la science ou à la religion. J’en retire énormément de bienfaits étant donné que je n’étudie pas dans un contexte où je pourrais profiter d’un forum universitaire (phi-losophique, historique, scientifique, etc.) sur des sujets aussi pertinents.

Merci mille fois. Que la grâce du Seigneur soit avec vous ! Shalom !

Werner Vilaç[email protected] Manaus, Brésil

LETTRES

il y a plus : le Saint-Esprit intensifie nos prières et intercède pour nous selon la volonté de Dieu (Rm 8.22-26). Êtes-vous seul ? Vous sentez-vous sans ami, trahi, oublié ? Alors, sou-venez-vous : « Le secours me vient de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre. » (Ps 121.2)

Quelqu’un prie pour vous.

– Lisa M. Beardsley, rédactrice en chef

ÉditorialSuite de la page 3

Notre prière – son désir« Les disciples ne connaissaient pas encore les ressources et la

puissance illimitées du Sauveur. […] Il leur expliqua que le secret de leur succès résidait en ceci : demander force et grâce, en son nom. Il se tiendrait auprès du Père pour prier en leur faveur. Il s’approprie la prière de celui qui supplie humblement, comme étant son propre désir en faveur de cette âme. Toute prière sincère est entendue dans le ciel. Même si elle n’est pas dite avec éloquence, pourvu que le cœur y soit, elle montera jusqu’au sanctuaire où Jésus officie, et avec une parfaite assurance il la présentera au Père, magnifique et toute parfumée de l’encens de sa propre perfection. »

— Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 670

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5DIALOGUE 21•2-3 2009

Jan Paulsen

Affirmer notre position sur la création

Je lance cet appel en ayant pleine conscience de la discussion en cours entre foi et science parmi certains grou-pes, particulièrement en ce qui a trait aux origines et à la création.

Notre communauté de foi a toujours accordé la plus grande importance à la fidélité à l’Écriture, que notre foi tient pour ultime référence. Nous ne saurions nous permettre de nous écarter de la Bible pour la définition de nos valeurs et la présentation de ce qui compte pour nous.

Notre position en tant qu’Église sur la question des origines est clairement indiquée, bien qu’à grands traits seule-ment, dans nos Croyances fondamentales, et développée dans une déclaration adoptée par le Comité exécutif de la Conférence générale lors du Concile annuel de 2004. Pour nous en remémo-rer les points de détail, en voici le texte :

• « Nous endossons avec force l’af-firmation de notre position histo-

rique et biblique d’une croyance en une création littérale, récente, en six jours.

• « Nous incitons à la large dif-fusion de ce document, avec ce commentaire, au sein de l’Église adventiste du monde entier, à l’aide de tous les moyens de communication disponibles et dans toutes les grandes langues utilisées par les membres d’Église partout dans le monde.

• « Nous réaffirmons la conception adventiste du caractère historique de Genèse 1-11, à savoir que les sept jours du compte-rendu de la création furent littéralement des journées de 24 heures formant une semaine identique, dans sa durée, aux semaines que nous vivons actuellement et que le déluge fut de nature planétaire.

• « Nous appelons tous les conseils d’administration et tous les édu-cateurs des institutions adventis-tes de tous niveaux à continuer de soutenir et de promouvoir la position de l’Église sur les origi-nes. Avec tous les parents adven-tistes, notre attente est que nos élèves et étudiants bénéficient d’une présentation systématique, équilibrée et scientifiquement rigoureuse de notre croyance his-torique en une création littérale, récente et en six jours, et qu’ils soient exposés à son affirmation, tout en étant instruits de manière à comprendre et à évaluer les philosophies concurrentes à pro-pos des origines qui dominent le débat scientifique du monde actuel.

• « Nous exhortons les dirigeants de l’Église du monde entier à chercher comment éduquer nos

Répondant aux discussions en cours au sein de l’Église, le président de la Conférence générale des adventistes du septième jour à exhorté ceux-ci à voir dans l’Écriture l’élément validateur de leur foi sur la question des origines.

Dans une déclaration publiée le 19 juin 2009, le pasteur Jan Paulsen a appelé les administrateurs de l’Église, ses pasteurs, enseignants et auteurs, à exprimer et refléter la position de l’Église au sujet de la création.

« Nous ne saurions nous permettre de nous écarter de la Bible pour la définition de nos valeurs et la présentation de ce que nous défendons », a-t-il dit.

Le pasteur Paulsen faisait référence à la position de l’Église sur la création, affirmée en octobre 2004 par le Comité exécutif de la Conférence générale.

Il a ajouté qu’il lançait cet appel avec le plus grand respect pour l’intégrité et la compétence professionnelle des éducateurs, des pasteurs et des auteurs.

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6 DIALOGUE 21•2-3 2009

membres, en particulier les jeu-nes fréquentant des écoles non adventistes, sur les questions qu’implique la doctrine de la création. « Nous appelons tous les membres de la famille adven-tiste mondiale à proclamer et à enseigner la conception adventiste de la doctrine biblique de la créa-tion, vivant dans sa lumière, nous réjouissant de notre statut de fils et filles de Dieu et louant notre Seigneur Jésus-Christ – notre Créateur et Rédempteur. »

J’appelle tous ceux que notre Église implique dans ses ministères d’adminis-tration, de prédication, d’enseignement et d’écriture à exprimer et à refléter notre position, en tant que communau-té de foi, sur la création. Nous sommes une communauté de foi ; or, le monde de la foi est un monde où la puissance créatrice de Dieu est sans cesse affichée. Il se peut parfois que les découvertes de la science en soient des reflets partiels,

mais le plus souvent ce n’est pas le cas. La foi, quant à elle, n’est certainement pas soumise aux découvertes de la science.

À vous qui enseignez dans nos insti-tutions d’enseignement supérieur et nos universités, je tiens à dire que vous avez une mission exigeante, souvent difficile, mais sacrée. C’est un ministère qui vous est assigné en toute confiance, étant entendu que pour l’assumer de manière responsable il vous faut emmener vos étudiants sur bien des chemins de découverte dans divers champs d’étude. Ils ont besoin d’apprendre ce à quoi ils seront confrontés dans leur profession et dans la vie. Dans le cadre de cet exercice, vous les exposerez aussi aux éléments et aux concepts de l’évolution – c’est bien compréhensible.

C’est en tant que pasteur, votre pas-teur, que je lance cet appel : emmenez vos étudiants sur ces chemins, mais assurez-vous de bien les ramener en sécurité à la maison avant la fin de la journée. Et que leur maison soit tou-

jours le monde de la foi. Vous devez à vos étudiants, à Dieu, à leurs parents, à l’Église et à vous-même en tant que croyant, de les guider en sécurité à travers les moments difficiles de leur itinéraire.

Cet appel est lancé avec le plus grand respect de votre intégrité et de votre compétence professionnelle. Mais vous êtes aussi mes sœurs et frères de foi ! Par conséquent, nous avons en commun un même engagement envers Dieu, à qui nous apporterons finale-ment les fruits de notre labeur. Je prie qu’il accorde à chacun de nous la force qui accompagne la fidélité.

– Adventist News Network

Jan Paulsen (docteur en théologie de l’Université de Tübingen) est prési-dent de la Conférence générale des adventistes du septième jour.

Dialogue pour vous, gratuitement !

Si vous êtes étudiant adventiste dans une université non adventiste, l’Église vous offre Dialogue gratuitement pen-dant la durée de vos études. (Si vous ne répondez pas à cette condition, vous pouvez vous abonner à Dialogue en utili-sant le coupon de la page 6.) Contactez le directeur du département de la Jeunesse ou celui du département de l’Éducation de votre union et demandez à être inclus dans le réseau de distri-bution de la revue. Précisez votre nom (en entier), votre adresse, votre univer-sité ou établissement d’enseignement supérieur, le diplôme que vous visez et le nom de l’église locale dont vous êtes membre. Vous pouvez aussi écrire à votre représentant régional (adresse page 2), et joindre une copie de votre lettre à l’un des directeurs mentionnés plus haut. Si vous n’obtenez pas de résultats par ces contacts, écrivez–nous à : [email protected].

ABONNEMENTÀ DIALOGUEAprès avoir longtemps travaillé dur, vous voici diplôme en main. Félicitations ! Et à présent que vous vous trouvez dans le vrai grand monde, vous faites de votre mieux pour rester fidèle à votre engagement de chrétien. Pour continuer sans cesse à apprendre. Ce n’est pas commode ! Maintenez le contact avec le meilleur de la pensée et de l’action adventistes autour du globe. Entamez le Dialogue avec nous !

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Numéros ❏ Veuillez envoyer mon abonnement à partir du prochain numéro ❏ Veuillez m’envoyer les numéros précédents suivants : Vol.___ No.___Paiement ❏ Ci-joint, un chèque international ou un mandat ❏ No. de ma carte de crédit (VISA) _______________________________ Date d’expiration __________________Veuillez imprimer Nom ________________________________________________________________Adresse ________________________________________________________________ ________________________________________________________________

Envoyez à Dialogue Subscriptions ; Linda Torske ; 12501 Old Columbia Pike ; Silver Spring, MD 20904-6600, U.S.A. Fax : 301-622-9627.Courriel [email protected]

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7DIALOGUE 21•2-3 2009

Gheorghe Razmerita

Est-il raisonnable de croire en une création récente en six jours ?

Il y a cohérence entre la notion de création récente et l’autorité de la Parole divine. Pareille foi ne pose pas plus problème que les hypothèses de base de la théorie de l’évolution.

Avant de se demander s’il est raison-nable de croire en une création récente en six jours, il importe de définir les termes-clés de cette proposition : « rai-sonnable » et « création récente en six jours ».

Alors qu’on a relié la science à la « raison » et qu’on attend donc d’elle qu’elle soit raisonnable, le créationnisme est associé par beaucoup à la « foi » et paraît donc incompatible avec toute chose « raisonnable » 1.

Pourtant, la foi biblique, en l’oc-currence la foi en la création, est « raisonnable » au sens qu’elle n’a rien de mythique et/ou d’irrationnel ; elle présente au contraire des preuves his-toriques (la Bible étant aussi un docu-ment historique), naturelles et sensées à l’appui de sa thèse. S’il est vrai que la Bible ne constitue pas un compte rendu moderne et scientifique du processus de la création, mais attend plutôt de nous que nous acceptions avec foi ce récit (Hébreux 11.3, 6), elle ne nous demande pas pour autant de faire preuve d’une foi aveugle ou simpliste2. À l’opposé, elle propose un cadre et des arguments afin que cette foi permette de convaincre de la véracité, cosmolo-gique et historique, des évènements et éléments qu’elle nous présente. Leonard Brand et David Jarnes récapitulent comme suit les preuves judéo-chrétien-nes du caractère raisonnable de l’Écri-ture : (1) accomplissement historique des prophéties et prédictions bibliques ; (2) fondements archéologiques des

lieux, personnes et évènements histori-ques bibliques ; (3) régulations sanitai-res mosaïques, radicalement différentes de celles des Égyptiens, indice de leur révélation surnaturelle. Ces trois élé-ments de preuve d’origine biblique peu-vent être testés et renforcent ainsi notre évaluation de la Bible comme raisonna-ble jusque dans ses portions échappant à toute possibilité de test – ce qui n’est pas dû au caractère pré-scientifique de la Bible mais aux limites de la science3.

Justo Gonzalez a défini le « création-nisme » comme « la réponse de certains chrétiens conservateurs à la théorie de l’évolution, en laquelle ils voient une menace à la doctrine chrétienne de la création.… Selon les créationnistes, le récit biblique… de la création peut être défendu scientifiquement et il existe une différence irréconciliable entre la doctrine chrétienne de la création et la théorie scientifique de l’évolution. »4 Une forme de créationnisme, postulant « une création récente en six jours », souligne que la vie et l’organisation de cette planète trouvent leur origine sur-naturelle dans une période de six jours située récemment (il y a quelques mil-liers, et non des millions, d’années) 5. C’est ainsi que tout en admettant que la Terre puisse avoir été créée à une pério-de antérieure (avant celle de Genèse 1.2), cette conception évite de prendre parti, soit pour le créationnisme dit de la Terre jeune, lequel affirme que la planète elle-même (sinon l’univers tout entier) est âgée d’environ 6 000 ans,

et ne postule donc aucun écart entre Genèse 1.1 et 1.2,6 soit pour la théorie dite de « l’intervalle actif », laquelle insère une description spéculative de ce qui pourrait s’être produit au cours de l’intervalle séparant les évènements de Genèse 1.1 et ceux de Genèse 1.27.

Est-il donc raisonnable de s’en tenir à une création récente en six jours ? Diverses raisons nous amènent à le penser. Les trois premières sauront persuader ceux qui croient déjà en la Bible, tandis que les autres auront plus de pertinence pour ceux qui ne croient pas encore.

Preuves tirées d’études bibliques et théologiques

1. Le créationnisme postulant une création récente en six jours est aussi rai-sonnable, dans sa forme comme dans sa mesure, que l’est la foi en la Bible. Il est aussi raisonnable de croire au caractère historique, non mythique, factuel, du récit de la création que de croire aux autres récits bibliques (incarnation, résurrection, ascension et promesse du retour du Christ)8.

En d’autres termes, ce créationnisme est affaire de foi, mais d’une foi soute-nue par des preuves. L’évolutionnisme naturaliste repose lui aussi, en fin de compte, sur des présupposés philoso-phiques (caractère éternel de la matière/énergie, biogénèse, uniformisme absolu et naturalisme réducteur) et est en quête de preuves pouvant fonder son caractère raisonnable. En conséquence,

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8 DIALOGUE 21•2-3 2009

un aspect important de la discussion sur le caractère raisonnable de ces posi-tions tient au degré d’autorité qu’il faut accorder aux fondements sous-jacents respectifs de l’évolutionnisme et du créationnisme. Les présupposés et/ou conclusions des scientifiques évolution-nistes sont-ils plus dignes de confiance que l’Écriture ? Une fois décrits le caractère relatif des théories scientifi-ques et celui, raisonnable, de la foi en la Bible, Brand et Jarnes concluent que « si le naturalisme est faux et si Dieu a réellement communiqué avec les rédac-teurs de la Bible, nous avons de bonnes raisons de croire que celle-ci mérite davantage notre confiance que les auto-rités humaines »9.

2. Il existe un lien entre l’ interpré-tation simple et directe du récit de la création par la Genèse et la date postulée pour la création. Richard Davidson est convaincant quand il explique que le récit biblique de la création est un compte-rendu clair, littéral et historique des évènements décrits, impliquant un processus créateur bref, étalé sur seulement six journées de 24 heures. Il montre que même les plus prudents des érudits en histoire et critique ont tenu à affirmer que l’auteur de la Genèse vou-lait que ses lecteurs comprennent que la totalité du processus de création de la vie sur Terre s’était déroulé dans ce cadre temporel. Le récit de la création ne présente aucune trace de langage allégorique ou mythologique et ne laisse donc pas de place à une interprétation de la semaine de création en termes de « jours-âges »10. Quant au quatrième commandement du décalogue (Exode 20.8-11), il présume la littéralité des journées de création, chacune durant 24 heures, tant il établit un lien indis-soluble entre la célébration du sabbat (et sa légitimité) et cette toute pre-mière semaine11. Ainsi, toute tentative de réconciliation de la création avec une vue de l’évolution basée sur une longue histoire de la vie sur la Terre, telle que l’évolutionnisme théiste et le créationnisme postulant une Terre très ancienne, avec création progressive, est

en opposition à la claire intention de l’Écriture12.

L’extension de l’histoire de la vie sur la Terre pour la rendre conforme à l’évolutionnisme théiste ou au créa-tionnisme avec ancienneté de la Terre a pour hypothèse de base l’idée que les généalogies de la Genèse sont soit symboliques, soit représentatives d’autre chose. B. B. Warfield a posé la pre-mière pierre de cette approche en avan-çant que l’on peut, dans une certaine mesure, faire confiance aux généalogies bibliques à partir d’Abraham puisque nous disposons d’informations supplé-mentaires corroboratives distinctes, ce que l’on ne peut faire avec les généalo-gies antérieures car « nous dépendons totalement d’inférences bâties à par-tir des généalogies figurant dans les cinquième et onzième chapitres de la Genèse. Et si les généalogies scriptura-les ne fournissent pas de base solide aux inférences chronologiques, il est clair qu’on se retrouve sans données scriptu-rales pour parvenir à une estimation de la durée de ces âges. »13 Appliquant aux généalogies de Genèse 5 et 11 le style généalogique propre à Matthieu et à Luc, Warfield explique : Il n’y a aucune raison inhérente à la nature des généalogies scripturales pour qu’une généalogie des chaînons enregistrés à l’époque… puisse ne pas constituer une véritable descendance composée d’une centaine, ou d’un millier, ou de dizai-nes de milliers – de chaînons. » 14

À l’opposé, Davidson est convaincant quand il prétend que les généalogies de Genèse 5 et 11 comportent deux caractéristiques particulières apportant un appui extraordinaire à la thèse con-traire, à savoir « qu’il n’y a aucun inter-valle entre les patriarches individuels mentionnés : » (1) « les caractéristiques d’articulation propres » au texte («Un patriarche vécut x années, puis engen-dra un fils ; après avoir engendré ce fils, il vécut y années de plus et engen-dra d’autres fils et filles ; et toutes les années vécues par ce patriarche cons-tituent z années») rendent « impossible de prétendre qu’existent des intervalles

générationnels significatifs » ; (2) con-trairement à d’autres généalogies bibli-ques conjuguant « engendrer » avec la forme Qal, c’est la forme Hiphil (yalad) qui est utilisée, laquelle « dénote tout spécialement un lien de causation et fait toujours référence, dans d’autres parties de l’Ancien Testament, à une progéniture concrète en descendance directe – à un lien biologique direct de père en fils (Genèse 6.10 ; Juges 11.1 ; 1 Chroniques 8.9 et 14.3 ; 2 Chroniques 11.21 ; 13.21 ; 24.3) »15. Ces généalogies bibliques excluent donc l’histoire prolongée de la vie dont ont tant besoin ceux qui veulent réconcilier Bible et évolution. Elles permettent plu-tôt de postuler raisonnablement que la vie sur la Terre est d’âge récent.

3. Une création récente en six jours correspond bien aux concepts biblico-théologiques d’omnipotence, de justice et d’amour divins. La « désillusion » de Darwin envers la notion d’un Dieu juste et aimant est due à son rejet (et à sa compréhension apparemment erro-née) de la théodicée classique attribuant les impasses actuelles de notre planète aux abus du libre arbitre16. Or, si Dieu est bien non seulement omnipotent, mais aussi aimant et juste, il est alors parfaitement raisonnable qu’il ait créé et organisé la vie sur cette planète par un processus bref, inoffensif et ordon-né, car toute autre hypothèse de qualité inférieure, telle que les violents progrès de la vie sur de longues périodes décrits par la théorie de l’évolution, eût répu-gné à la nature du Seigneur.

Ce que prouve la recherche scientifique

1. Le caractère raisonnable d’une créa-tion récente en six jours est le résultat évi-dent de centaines d’années de débat entre science et christianisme. Le postulat d’une longue durée attribuée à l’histoire de la vie sur la Terre est né des concepts d’une géologie uniformiste et d’une biologie évolutive, provenant eux-mêmes, aux 18e et 19e siècles, d’un tronc commun mar-qué par les notions de probabilité et de sélection naturelle17. Mais Roth a mon-

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9DIALOGUE 21•2-3 2009

tré comment de récents développements de la science ont de plus en plus remis en question l’uniformisme au profit d’un catastrophisme global. Il remarque au passage que ce mouvement a débuté avec l’observation de phénomènes mon-diaux, tels que la rapidité de formation de dépôts alluviaux dus aux courants turbides. Notons aussi l’essor de récentes théories sur la disparition des dinosaures suite à une catastrophe planétaire provo-quée par un astéroïde ou une comète18. L’apparition du néocatastrophisme, venu renforcer les modèles du déluge, qui expliquent ces dépôts géologiques en termes de développements aussi récents que rapides, n’a fait que soutenir encore plus l’idée d’une création récente19.

2. L’ évolution biologique, elle-même, s’est heurtée à des mises en cause signifi-catives par ses propres partisans. Chose intéressante, des scientifiques tels que Stephen Gould et Niles Eldredge ont avancé le concept d’équilibre ponctué pour expliquer l’absence d’éléments de preuve quant aux fossiles de tran-sition20. Et Michael Denton a mis en doute, sur une base scientifique, la vali-dité de l’argumentaire évolutionniste allant de la paléontologie à la biologie moléculaire21.

On doit en conclure que la théorie de l’évolution est loin de constituer un fait prouvé, ce qui laisse place au récit bibli-que de la création comme alternative raisonnable22.

Originaire de Roumanie, Gheorghe Razmerita (docteur en théologie de l’Institut international adven-tiste d’études supérieures aux Philippines) est professeur de théologie et d’histoire de l’Église à l’Université adventiste de l’Afrique, à Nairobi, au Kenya. Son courriel : [email protected].

Cet article a d’abord paru dans Reflections, bulletin de l’Institut de recherche biblique. Repris avec auto-risation.

RÉFÉRENCES : 1. Cf. Leonard Brand et David C. Jarnes, Beginnings:

Are Science and Scripture Partners in the Search for Origins?, Nampa, Idaho, Pacific Press Publishing Association, 2005, p. 25, 27 ; aussi Norman Gulley, « Basic Issues between Science and Scripture : Theological Implications of Alternative Models and the Necessary Basis for the Sabbath in Genesis 1-2 », Journal of the Adventist Theological Society [dénom-mé par la suite JATS], 2003, 14:195-228, surtout p. 203, 204.

2. Voir aussi Norman Geisler, « Faith and Reason », Baker Encyclopedia of Christian Apologetics, Grand Rapids, Michigan, Baker), p. 239-243.

3. Brand et Jarnes, p. 30-32. 4. Justo Gonzalez, Essential Theological Terms,

Louisville, Kentucky, Westminster John Knox, 2005, p. 42.

5. Ariel Roth, Origines : Au carrefour entre la Bible et la science, Dammarie-Lès-Lys, Éditions Vie et Santé, 2000, p. 316, 317 ; Richard Davidson, « Au commencement : comment interpréter Genèse 1 », Dialogue 6, 1994, 3:9-12.

6. James Gibson, « Issues in “Intermediate” Models of Origins », JATS 15, 2004, p. 74, 75 ; Roth, p. 341, 342.

7. Roth, p. 316-318, 340, 341. Les chercheurs adven-tistes continuent de débattre de l’existence d’un « intervalle passif » entre Gn 1.1 et 1.2. Marco Terreros, « What Is an Adventist? Someone Who Upholds Creation », JATS, 1996, 7:147-149, n’accep-te l’intervalle passif qu’en théorie et se montre plutôt réservé au plan théologique, estimant que cette théorie est imposée par la science et que des inter-valles dans la création par Dieu ne sont nullement nécessaires. Pourtant, selon Richard M. Davidson, « The Biblical Account of Origins », JATS, 2003, 14:5-10, Gn 1.1 doit être traduit comme clause indé-pendante, ce qui permet de ne pas exclure la théorie de l’intervalle passif pour laquelle il éprouve, sans tomber dans le dogmatisme, une certaine inclination (ibid., p. 19-25).

8. Brand et Jarnes, p. 30-32, 27. 9. Lamech Liyayo, Ted Peters’ Proleptic Theory of the

Creation of Humankind in God’s Image: Critical Evaluation (thèse de doctorat, Silang, Cavite, Philippines : Institut international adventiste d’étu-des supérieures, 1998) remarque que Peters admet la possibilité d’un retour historique du Christ, mais tient pour non historique (et donc rejette) le récit biblique de la création, bien que ces éléments fassent tous deux partie des mêmes Écritures ; voir aussi Gulley, p. 213. Randall W. Younker, « Consequences of Moving Away from a Recent Six-Day Creation », JATS 15, 2004, p. 64, 65, explique que pour que les chercheurs « néo-évangéliques » (qui réinterprètent la Genèse sur un mode non littéral) « soient cohérents, ils doivent aussi rejeter et tenir pour non historique la période des patriarches (Abraham), ainsi que celles du séjour (Israël en Égypte), de l’exode (la mer Rouge), du mont Sinaï (les dix commandements, le sabbat), de la conquête (Jéricho), et probablement aussi l’existence de la monarchie (Salomon et David) – même la résurrec-tion du Christ peut être niée ».

10. Davidson, p. 10-19 ; voir aussi Gerhard F. Hasel, « The “Days” of Creation in Genesis 1: Literal “Days” or Figurative “Periods”/“Epochs” of Time? », Origins 21, 1994, p. 5-38 ; Jacques Doukhan, « The Genesis Creation Story: Text, Issues, and Truth », Origins 55, 2004, p. 12-33.

11. Cf. Gulley, p. 212-216, 221-224. 12. On trouvera une description de ces modèles dans

Gibson, « Issues », p. 73-87; Roth, p. 342-344. 13. Cf. B. B. Warfield, « On the Antiquity and the

Unity of the Human Race », in Biblical and Theological Studies, éd. par S. Craig, Philadelphie : The Presbyterian and Reformed Publishers, 1968, p. 240, 241.

14. Ibid. 15. Davidson, p. 26 ; voir aussi G. Hasel, « Genesis 5

and 11: Chronogenealogies in the Biblical History of Beginnings », Origins 7, 1980, p. 23-37.

16. Cf. Nigel M. de S. Cameron, Evolution and the Authority of the Bible, Exeter, Royaume-Uni : Paternoster, 1983, p. 50-63. Sur les difficultés de Darwin à propos du dessein, voir sa lettre du 22 mai 1860 à Asa Gray, in Francis Darwin (éd.), The Life and Letters of Charles Darwin, New York, Appleton, 1905, 2:105, citée dans Neil Messer, Selfish Genes and Christian Ethics; Theological and Ethical Reflections on Evolutionary Biology (Londres : SCM, 2007), p. 39.

17. Roth, p. 197, 198. 18. Ibid., p. 199, 200 ; voir aussi L. James Gibson,

« Contributions to Creation Theory from the Study of Nature », JATS 14, 2003, p. 147 ; Harold G. Coffin, Robert H. Brown et R. James Gibson, Origin by Design, éd. revue et corrigée, Review and Herald Publishing Association, Hagerstown, Maryland, 2005, p. 394.

19. Ibid., p. 200-230 ; voir aussi Coffin, Origin by Design, p.37-43, 72-103,183-194.

20. The Columbia Encyclopedia, 6e éd ; entrée « Gould, Stephen Jay ». En dépit de l’antériorité de l’idée d’un équilibre ponctué, son influence n’a pris toute son ampleur qu’avec la publication de l’article phare de Niles Eldredge et Stephen Jay Gould, « Punctuated Equilibria: An Alternative to Phyletic Gradualism », dans T. J. M. Schopf, éd., Models in Paleobiology, San Francisco, Freeman Cooper, 1972, p. 82-115, surtout p. 85-90, cité le 26 août 2009 dans http://www.blackwellpublishing.com/ridley.classictexts/eldredge.pdf ; voir aussi Coffin, Origin by Design, p. 258-271.

210. Michael Denton, Evolution: A Theory in Crisis, 3e éd. revue et corrigée, Bethesda, Maryland, Adler & Adler, 1986.

22. Cf. Roth, p. 333, 334 ; Jonathan Wells, Icons of Evolution: Science or Myth?, Washington D. C., Regnery, 2000 ; Coffin, Origin by Design, p. 393, 394 ; Bert Thompson, Creation Compromises, 2e éd., Montgomery, Alabama, Apologetics, 2000, p. 50-71, cité le 25 août 2009 dans http://www.apolo-geticspress.org/pdfs/e-books_pdf/cre_comp.pdf.

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10 DIALOGUE 21•2-3 2009

Le sensus divinitatis et la mission de l’ÉgliseAleksandar Santrac

En proie au désespoir, il arrivait à Léon Tolstoï de douter du sens même de la vie, tant et si bien que le suicide pouvait lui apparaître comme solution logique de ses tourments intérieurs. Pourtant, il éprouvait aussi le sentiment profond d’être exhorté par Dieu à con-tinuer. « Ma raison travaillait, écrivit-il, mais une autre force aussi – que je ne puis nommer autrement que conscience de la vie – qui m’obligeait à diriger mon attention dans un sens déterminé, et cette force fut précisément celle qui me tira de ma situation désespérée… mon cœur languissant dans une dou-loureuse angoisse. Je ne puis appeler ce sentiment autrement que la recherche de Dieu. Cette recherche de Dieu… sortait du cœur. »1

En ces moments désespérés de sa vie, Tolstoï avait trouvé une valeur neuve, un sens nouveau à celle-ci, incité par sa « conscience de la vie », sa « recherche de Dieu » – expressions descriptives d’une expérience universelle chez les humains, souvent nommée « sens du divin » ou sensus divinitatis.

Se croire sensible à la présence de Dieu n’a rien de rare, bien que cela ne soit pas nécessairement équivalent à l’affirmation d’une relation de foi à un Dieu créateur personnel, animé d’un intérêt constant pour la vie du croyant. Mais un chrétien ne saurait parler de sensus divinitatis sans proclamer simul-tanément sa foi en un Dieu vivant – vivant aussi bien comme Dieu du

cosmos que comme Dieu du cœur du croyant. Cet article2 tente de définir la signification du sensus divinitatis et d’en tirer quelques implications pour la mis-sion de l’Église.

Qu’est-ce que le sensus divinitatis ?

Remontons d’abord à Jean Calvin. Il fut peut-être le premier théologien et philosophe chrétien à envisager la possibilité de connaître Dieu en notre for intérieur.

Il estimait que la nature fondamen-tale de cet universel sens du divin ou sensus divinitatis est une « graine » de la connaissance de Dieu semée en cha-que personne. Et d’affirmer : « Nous mettons hors de doute que les hommes aient un sentiment de Divinité en eux, voire d’un mouvement naturel. Car afin que nul ne cherchât son refuge sous titre d’ignorance, Dieu a imprimé en tous une connaissance de lui-même, de laquelle il renouvelle tellement la mémoire, comme s’il en distillait goutte à goutte, afin que quand nous connaissions depuis le premier jusqu’au dernier qu’il y a un Dieu, et qu’il nous a formés, nous soyons condamnés par notre propre témoignage, de ce que nous ne l’aurons point honoré, et que nous n’aurons point dédié notre vie à lui obéir. »3

La position de Calvin nous amène à quatre conclusions. Premièrement, il voyait dans le sensus divinitatis un don

naturellement accordé par le Créateur, tout aussi naturel que d’autres pro-priétés de la nature humaine. Il s’agit d’une sorte d’instinct, rationnel mais émotionnel aussi, un sixième sens, pour ainsi dire, qui déclare universellement dans tous les cœurs humains qu’il y a un Dieu.

Deuxièmement, ce sens universel du divin implique chez les humains la conscience de certaines caractéristiques de Dieu : son existence, sa fonction de créateur et la valeur qu’il accorde au culte rendu par les humains qu’il a créés. Paul dit : « ce qui est chez [Dieu] invisible – sa puissance éternelle et sa divinité – se voit fort bien… l’intel-ligence le discerne par ses ouvrages » (Romains 1.20, NBS). Il parle de la loi intérieure d’obligation morale présente dans le cœur de tous (Romains 2). N’est-ce pas Kant qui a dit qu’il ne ces-sait de s’émerveiller des cieux étoilés au-dessus de lui et de la loi morale en lui ?

Troisièmement, ce sensus a été donné à l’humanité afin que nul ne puisse prétexter de son ignorance pour échap-per au jugement dernier.

Quatrièmement, selon Calvin, le sen-sus divinitatis est une sorte de mémoire dont chacun de nous dispose, et dont l’acuité et l’approfondissement peuvent constituer un acte supplémentaire de la grâce divine. Calvin n’a pas précisé la nature de cet acte divin ; il a juste indi-qué que Dieu renouvelle notre aptitude à le connaître.

Le chrétien ne saurait parler du sensus divinitatis sans proclamer simultanément sa foi en un Dieu vivant – vivant aussi bien comme Dieu du cosmos que comme Dieu du cœur du croyant.

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11DIALOGUE 21•2-3 2009

améliorer l’efficacité de notre mission chrétienne ?

1. Ayons conscience du sensus divi-nitatis que tous les humains ressentent. Il peut se trouver endommagé et dilué par la présence du péché. En outre, son acuité peut avoir été éliminée à force d’indifférence. Pourtant, cette quête intérieure de Dieu peut servir de point de départ à l’apologétique chrétienne. La mission chrétienne devrait se focali-ser sur le contact avec ce sens intérieur – le désir de Dieu qu’il implique, tout comme la soif de découvrir à quoi ressemble le vrai Dieu et ce qu’il peut faire – afin de passer du simple sensus divinitatis à une révélation plus complè-te, du simple désir de connaître Dieu à une confrontation significative avec lui, conforme à la bonne nouvelle de Jésus. La révélation due à la nature ou à l’har-monie de l’univers peut donner au sen-sus un surcroît de développement, mais la pleine compréhension de ce qu’est Dieu, de ce qu’il peut faire pour libérer l’être humain des liens du péché, et de la manière dont on peut vivre cela, ne peut être obtenue que si l’on saisit et comprend la plénitude de Jésus comme vérité et chemin. Or, cela n’est possible qu’à l’aide d’un témoignage biblique animé par l’Esprit Saint. Donc, le peu que révèle le sensus à propos de Dieu ne suffit ni pour le salut, ni pour vivre en chrétien mature, mais constitue un bon stade préparatoire pour repérer la possibilité et l’occasion, pour des non croyants, de connaître Dieu.

2. Le sensus divinitatis doit nous aider à voir les non croyants non comme totalement antagonistes envers l’Évan-gile, mais comme capables d’ouverture quant à la découverte de la réalité et de la plénitude de Dieu ainsi que de la voie qu’il propose pour notre salut. Tous ne correspondront pas nécessairement à cette description, car certains ont permis à leur entêtement fautif et à leur obstination morale de défier les avances et les plaidoyers de l’Esprit, et persistent à mettre en sourdine leur sensus inté-rieur. Pourtant , aussi perdu que l’on puisse être, l’amour de Dieu ne nous

le caractère limité de la connaissance latente de Dieu ou du sens inné de Dieu, qui pour elle ne peuvent suffire à notre salut. Elle écrit : « Le monde est incapable de connaître Dieu avec sa sagesse humaine. Ses sages tirent de la nature une connaissance imparfaite de Dieu, puis, dans leur folie, ils élèvent la nature et ses lois au-dessus de la nature divine. »8 Et : « Impossible d’obtenir une connaissance parfaite de Dieu par la seule nature, car elle est elle-même imparfaite. Dans cet état d’imperfec-tion, elle ne peut représenter Dieu ni révéler son caractère dans sa perfection morale. »9

Ellen White n’emploie pas le terme « sens du divin », mais semble par-ler d’une connaissance naturelle de Dieu, ce qui correspond à la révélation naturelle du sensus divinitatis. Cette connaissance de Dieu est rendue pos-sible par la nature en dehors de l’être humain, mais fait aussi partie de la structure intérieure de celui-ci. Certes, le péché a gravement endommagé cette aptitude naturelle à connaître Dieu, mais nous gardons encore en nous-mêmes une certaine sensibilité à la pré-sence vivante du Seigneur. Ellen White, pourtant, prend soin de distinguer le mécanisme de la voix intérieure du sen-sus divinitatis d’une vaine profession de foi. « Il est des personnes qui ont fait, pendant un certain temps, profession de piété et qui vivent sans Dieu, sans conscience éclairée. Elles sont vaines et frivoles ; leur conversation est futile. »10

Conclusion : le sensus divinitatis peut être conçu comme disposition innée, naturelle, à la connaissance de Dieu, susceptible d’être activée sous certaines conditions. Mais en elle-même, elle ne suffira pas à mener une personne au salut – tout en pouvant servir de point de départ pour que le témoignage ait un impact.

Le sensus divinitatis et la mission de l’Église

Comment tirer parti, alors, de cette soif innée de Dieu, aussi faible ou émoussée qu’elle puisse être, pour

La conception de PlantingaUne vue plus récente de cette per-

ception innée du divin est celle d’Alvin Plantinga, philosophe de la religion à l’Université Notre-Dame [Indiana] 4. Pour lui, « le sensus divinitatis est une disposition ou un ensemble de dispo-sitions propres à former des croyances théistes en diverses circonstances, en réponse aux genres de conditions ou de stimuli qui déclenchent le fonctionne-ment de ce sens du divin. »5

Examinons ce qu’implique la défini-tion par Plantinga du sensus divinitatis. D’abord, il y a la disposition à penser selon l’exemple de Dieu. Puis, cette disposition du sensus aboutit à la forma-tion de convictions théistes, telle que la connaissance de Dieu comme créa-teur méritant adoration et obéissance6. Enfin, il existe des circonstances qui déclenchent la mise en œuvre du sensus.

Quels sont ces facteurs déclencheurs ? Selon Plantinga, ils proviennent de dif-férentes expériences humaines suscep-tibles de mener chacun à la conscience de Dieu7. Exemple : l’appréciation de la beauté de la nature ou l’expérience vécue d’un amour humain véritable peuvent nous mener à méditer sur la fonction créatrice de Dieu ou sur son parfait amour pour nous. Même des expériences négatives, comme la souf-france humaine ou la mort, peuvent nous amener à proclamer la valeur de la vie et la vivante présence de Dieu (comme ce fut le cas pour Tolstoï). Tous ces facteurs peuvent amener à un certain degré de connaissance de Dieu et même susciter notre désir d’adora-tion.

Plantinga élargit le contenu du sensus divinitatis pour affirmer que même les non chrétiens peuvent être amenés à faire allégeance à Dieu et à l’adorer, dès qu’ils permettent à certains facteurs de stimuler ou de déclencher leur sens inné du divin.

La conception d’Ellen WhiteLes écrits d’Ellen White permettent

d’aborder sous un autre angle le sens du divin. Elle décrit très clairement

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12 DIALOGUE 21•2-3 2009

quitte pas et sa grâce ne renonce faci-lement à aucun être humain, tant ils lui sont tous précieux. Nous ne devons pas non plus abandonner notre mission au moindre signe de rejet, car même si l’on peut rejeter le témoignage de l’Évangile, tant que demeure le contact de la sensibilité divine, nous devons garder espoir dans le fait que les âmes perdues ne sont jamais hors de portée de la grâce du Seigneur. Elles gardent la possibilité d’entrer dans le royaume de Jésus avec toute la joie de découvrir une réalité spirituelle authentique.

3. Dans le cadre de notre approche missionnaire, nous devons nous mon-trer bien plus conscients des déclen-cheurs possibles du mécanisme du sen-sus divinitatis. Ils peuvent nous infliger un choc tel que notre soif du divin exige d’être étanchée par la rencon-tre avec ce Dieu qui aime, avec d’un côté sa puissance et sa grandeur, et de l’autre, sa magnanimité et son amour pour nous.

Ces déclencheurs peuvent être aussi bien positifs que négatifs. Les déclen-cheurs positifs susceptibles de stimuler le sensus divinitatis représentent tous les états positifs et agréables vécus par notre conscience. Quand nous regar-dons le ciel étoilé d’une nuit limpide d’été, nous pouvons vivre une expé-rience d’extase esthétique capable de nous amener à proclamer l’existence d’une force extraordinaire et intelligen-te dans la nature. Il se peut que nous sentions combien cette force élimine le désespoir ou notre solitude au sein de l’univers. Ces sentiments peuvent surgir en nous même si nous ne recon-naissons pas la présence d’un Dieu personnel et créateur. Or, il est possi-ble que ces sentiments de joie pour la beauté du ciel, de libération vis-à-vis de notre désespoir intérieur, s’allient pour déclencher la croyance qu’après tout, il se peut qu’il y ait un Dieu. C’est ainsi que peut naître la croyance en la pré-sence du divin.

La musique constitue une autre expérience esthétique pouvant jouer ce rôle déclencheur. Écouter une

œuvre de Bach ou de Mozart peut nous apporter ce sentiment d’harmo-nie et de paix que nous avons tant cherché. L’extase due à ce sentiment peut éveiller la pensée d’une harmonie universelle ayant l’apparence du divin. Il peut en découler la croyance en un Dieu garant de cette harmonie et de l’unité dans la réalité.

Les déclencheurs négatifs sont issus de toutes les expériences défavorables, de tous les états malheureux que nous avons vécus. Nous avons déjà mention-né les pensées suicidaires de Tolstoï, qui l’avaient amené, au stade ultime du désespoir, à une certaine « cons-cience de la vie » – admission qu’il y a dans cette vie de la valeur et du sens. Ainsi, même nos expériences les plus négatives peuvent déclencher une affirmation du positif. Comme ce fut la cas pour Job, on peut arriver à sentir la puissance de Dieu au cœur même de la destruction : « Après que ma peau aura été détruite, de ma chair je verrai Dieu. » (Job 19.26, NBS)

Autre exemple de déclencheur négatif : le sentiment de culpabilité. Chaque fois que nous ressentons une forme extrême de culpabilité, la possi-bilité existe d’une acceptation forcée du pardon comme seule alternative posi-tive à la désolation et au désespoir qui peuvent accabler notre être. De la part d’êtres humains, un pardon intégral et parfait n’est pas chose possible, mais la quête du pardon peut nous mener à quelqu’un capable de pardonner de manière absolue, et ce quelqu’un, c’est Dieu.

C’est ainsi que dans notre mission, dans notre ministère, nous pouvons chercher des déclencheurs susceptibles de stimuler un sentiment inné et latent de quête de Dieu. Ces déclencheurs varieront d’une personne à l’autre. Néanmoins, nous pouvons tenter de toucher ces points de contact pour amener l’individu concerné à une croyance plus dynamique, plus ouverte, et à une vraie relation avec un Dieu immense et aimant. Notre quête per-sistante de ces stimuli du sensus divi-

nitatis constitue un moment apologé-tique exceptionnel dans notre mission auprès des non croyants.

Originaire de Serbie, Aleksandar S. Santrac (doctorat de l’Université d’État de Belgrade) est professeur associé de religion, d’éthique et de philosophie à l’Université du sud des Antilles de Port of Spain, à Trinité et Tobago. Il collabore à l’Institut catho-lique de Paris et est chercheur invité auprès de l’Université Notre-Dame à South Bend, en Indiana, aux États-Unis. Il a aussi travaillé comme pas-teur évangéliste dans son pays natal. Son courriel : [email protected]

RÉFÉRENCES 1. Léon Tolstoï, Œuvres [édition en russe publiée en

Angleterre en 1902, traduction directe pour l’édi-tion française de W. James], Vol. I : « Introduction à la critique de la théologie dogmatique et à la recherche de la doctrine chrétienne (Confession personnelle) », p. 42, 59, cité dans William James, L’Expérience religieuse : Essai de psychologie descriptive, Paris, Genève, Alcan, Kündig, 1908, p. 130, 131.

2. Cet article est tiré de mon travail de recherche Connaître Dieu : évaluation du concept de Sensus Divinitatis de Jean Calvin et d’Alvin Plantinga, mené dans le cadre d’un programme post-doctoral de l’Institut catholique de Paris et de mon poste de chercheur invité à l’Université Notre-Dame, en Indiana, aux États-Unis.

3. Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, Livre I, chapitre 3, p. 5, édition de 1859, numérisée sur http://www.unige.ch/theologie/numerisation/Calvin_Institution/tome1_livre1.pdf.

4. Plantinga ne souhaite pas être tenu comme inter-prète de Calvin et dit que sa notion du sensus divini-tatis n’a de similarité terminologique qu’avec celle de Calvin (entretien de l’auteur avec Alvin Plantinga, à l’Université Notre-Dame, en Indiana, le 15 novem-bre 2007).

5. Alvin Plantinga, Warranted Christian Belief (Oxford : Oxford University Press, 2000), p. 173.

6. Plantinga, The Twin Pillars of Christian Scholarship, Grand Rapids, The Stob Lectures, Calvin College and Seminary, 1989-1990, p. 53.

7. Plantinga dit : « Dans une variété de circonstances – en contemplant les cieux étoilés au-dessus de nous, lorsqu’on est en danger, quand on s’aperçoit que l’on a fait quelque chose de grave, […] nous les humains, nous nous retrouvons conscients de la présence de Dieu, nous rendant compte que nous lui devons obéissance et allégeance » (Ibid.).

8. Ellen G. White, Messages choisis, Mountain View, Californie, Éditions interaméricaines, Pacifïc Press Publishing Association, 1969, Vol.1, p. 346.

9. Ibid., p. 347. 10. Idem, Le Foyer chrétien, Dammarie-Lès-Lys,

Éditions SDT, 1978, p. 50.

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13DIALOGUE 21•2-3 2009

Le sabbat : un jour de délices, de libertéJohn M. Fowler Le 24 octobre 2009, l’Église adventiste mondiale a célébré

pour la première fois le sabbat de la création. Cette célébration avait pour but de souligner par le culte et la communion fraternelle que Dieu est notre Créateur, et de témoigner que le sabbat constitue un mémorial de l’activité créatrice de Dieu. En 2010, cette célébration se fera le 23 octobre, et deviendra, vraisemblablement, un événement annuel célébré dans les églises adventistes de par le monde. C’est dans ce contexte que nous vous présentons l’article qui suit.

œuvre qu’il avait créée en la faisant. »1 (Gn 2.2,3, LSG)

Le sabbat du septième jour atteste que Dieu est mon Créateur. Un scien-tifique peut insinuer que je suis « une collocation accidentelle d’atomes »2. Un philosophe peut attribuer ma vie à un premier principe. Un poète peut prétendre que la vie est « une histoire racontée par un idiot, pleine de fureur et de bruit, et qui ne signifie rien. »3 Mais je n’y crois pas, et je n’y croirai pas, car j’ai été créé à l’image de Dieu, ce que le sabbat me rappelle conti-nuellement. Il m’invite à entrer dans le repos de Dieu, à l’instar d’Adam et Ève. Le sabbat nous propose de nous joindre au Créateur pour célébrer la joie de la vie, et pour reconnaître éternellement que cette vie n’est pas l’œuvre des hommes, mais qu’elle est un don de la grâce de Dieu.

Celui qui nous a créés a aussi créé le sabbat. Il s’est reposé en ce jour. Était-il épuisé ? (Es 40.28) Loin de là ! Il a sim-plement choisi d’établir un jour et de le sanctifier, pour permettre à l’humanité d’échapper à la tyrannie des préoccu-pations matérielles et d’entrer dans la sainteté du repos, de l’adoration. Le sabbat n’est pas un jour de corvée, mais une expérience de joie suprême qui ne se produit que lorsque nous avons un

risée de mes amis et la honte de mon pasteur anglican. « C’est stupide de ne plus aller en classe le samedi », m’ont dit mes camarades et mes enseignants. « Tu es un légaliste, un esclave de la loi, tu te coupes de la joie de l’Évan-gile », m’a dit le pasteur. Comme c’est étrange… Il n’a rien dit de la sorte quand j’observais tout aussi fidèlement le dimanche !

Quelque 60 ans plus tard, je peux dire que j’ai été sans doute un fou dans le sens paulien, mais certaine-ment pas un légaliste. Ma communion avec Dieu s’est approfondie parce que j’ai choisi de suivre son Fils (Lc 4.16) et ses disciples (Ac 13.14,42) en gar-dant le sabbat du septième jour. La découverte du sabbat n’a fait qu’accroî-tre ma joie d’un Évangile que désor-mais, je comprenais beaucoup mieux. J’ai pu observer le septième jour sans perdre la joie de la liberté, sans m’enli-ser dans le légalisme.

Le sabbat me donne une identitéCommençons par le commence-

ment : « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite : et il se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son

À l’âge de huit ou neuf ans, j’ai accepté Jésus comme mon Sauveur personnel. L’Évangile m’a libéré non seulement de ce que je considérais comme de grands péchés, mais aussi de mes craintes, de mes appréhensions. Je me suis réjoui dans la puissance de l’Évangile. Mon expérience du pardon divin a été si réelle que je n’ai pas hési-té à parler de Jésus à mes amis, à mes enseignants, à mes voisins. J’observais le dimanche religieusement : j’allais à l’église le matin, et je participais à l’heure de la louange en soirée. Le pasteur présentait de façon tonitruante des sermons généralement ennuyeux, et parfois, terrifiants. Mais moi, en fidèle observateur du dimanche, je n’ai jamais raté un service du dimanche matin.

Un été, un jeune évangéliste s’est arrêté dans notre ville. Il a prêché des vérités jusqu’ici ignorées, telles que les prophéties de Daniel et de l’Apo-calypse, le retour imminent de Jésus, l’immortalité conditionnelle de l’âme, la dîme, le sabbat. Tout ce qu’il disait était fondé sur les Écritures. C’est ainsi que j’ai choisi d’entrer dans les rangs du premier observateur du sabbat – Dieu. Je le connaissais déjà, mais là, c’était comme si je le connaissais mieux. Du coup, je suis devenu la

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cœur à cœur avec notre Dieu. Est-ce que le culte, la louange,

l’adoration et la communion pour-raient être autre chose qu’une expé-rience joyeuse, qu’une reconnaissance de la souveraineté du Créateur d’une part, et de notre identité en tant que membres de la famille divine, d’autre part ? C’est Ésaïe qui mentionne de manière éloquente la relation entre le sabbat et la joie, entre l’obéissance à Dieu et les délices de l’âme : « Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du sabbat tes délices, pour sanctifier l’Éternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne sui-vant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, alors tu mettras ton plaisir en l’Éternel, et je te ferai monter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père ; car la bouche de l’Éternel a parlé. » (Es 58.13)

Ce passage s’adresse aux enfants de Dieu. Ils ne sont pas devenus son peuple parce qu’ils gardaient le sabbat, mais parce que Dieu les a créés et les a choisis. Ainsi, Dieu nous appelle à observer le sabbat pour reconnaître ce choix, pour cimenter la relation qui en surgit. Le sabbat n’est donc pas une restriction légaliste. C’est un point dans la ligne chronologique qui s’étire jusque dans l’éternité pour nous rappeler constamment notre relation spéciale avec Dieu.

Le sabbat me rappelle que Dieu est mon Rédempteur

Le sabbat ne me révèle pas seule-ment mon identité, mais il me rappelle aussi que je fais partie de la famille des rachetés. Lorsque nous récitons les dix commandements, nous commençons habituellement par « Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face » (Ex 20.3). Mais les Juifs, eux, font autre-ment. Ils commencent par le prolo-gue : « Alors Dieu prononça toutes ces paroles, en disant : Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays

d’Egypte, de la maison de servitude. » (v. 1,2)

Vous saisissez ? Dieu n’a pas choisi les Israélites parce qu’ils étaient bons et obéissaient à sa loi. Non, Dieu les a choisis à cause de sa miséricorde, de son amour et de sa grâce. C’est alors qu’ils étaient esclaves en Égypte que Dieu s’est souvenu d’eux, qu’il les a rachetés et les a fait siens. Et pour protéger cette relation étroite, il leur a donné la loi comme l’expression de sa nature morale éternelle. Il les a conviés à devenir membres de sa famille. Aucune odeur de légalisme ici, seulement la liberté éternelle, initiée et préservée par sa grâce seule.

Ainsi, les dix commandements sont des principes soulignant le mode de vie rédempteur que Dieu propose à la race humaine. Le quatrième com-mandement, en un sens, est unique : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier » (Ex 20.8), car en six jours le Seigneur a achevé son œuvre de création et « s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié » (v. 11). Nous disposons de six jours pour faire notre travail. Mais le septième jour nous rappelle que nous appartenons au Créateur et Rédempteur. Les six jours ne sont pas là pour amoindrir ou masquer la magnificence d’un jour unique d’adoration, de communion et de repos. « Le sabbat est le jour où nous apprenons l’art de nous élever au-dessus de la civilisation »4 et où nous faisons l’expérience du mystère du royaume de Dieu.

Selon Exode, nous observons le sabbat à cause de la création. Dans Deutéronome nous découvrons une autre raison de l’observer : « Tu te sou-viendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu : c’est pourquoi l’Éternel, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du repos. » (Dt 5.15)

L’observation du sabbat nous rap-pelle que nous appartenons à Dieu. Sans lui, nous n’existons pas. De

nous-mêmes, nous sommes esclaves en Égypte, ce symbole du péché, de la solitude, du désespoir, des corvées, de la mort. Nous sommes totalement incapables de nous en affranchir. Il nous faut la « main puissante » et le « bras étendu » de Dieu. D’où la croix : « le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jn 1.7). Le souffle de Dieu nous a créés ; le sang de Jésus nous a rachetés. L’observation du sab-bat nous rappelle ces deux actes puis-sants. Chaque semaine, nous célébrons le sabbat en reconnaissant que « la puissance qui a créé toutes choses est celle qui recrée l’âme à la ressemblance de Dieu »5. D’où le cri d’Ézéchiel : « Je leur donnai aussi mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Éternel qui les sanctifie. » (Ez 20.12)

Le sabbat favorise la communion fraternelle

Ainsi, le sabbat nous rappelle Dieu en tant que Créateur et Rédempteur. Il est aussi un jour d’unité et d’égalité entre frères. « Devant le trône de Dieu, écrit Ludwig Koehler, il y aura difficile-ment un plus grand témoignage donné en votre faveur que cette déclaration : “Il a eu du temps pour moi.” »6

Le commandement enjoint le croyant de se souvenir du sabbat comme d’un grand égalisateur des hommes : le fils et la fille, le professeur et l’étudiant, le banquier et le barbier, l’étranger dans nos portes… Le repos du sabbat les embrasse tous. Ainsi, « le sabbat, dit Heschel, c’est une incarna-tion de la croyance que tous les hom-mes sont égaux et que cette égalité fait leur noblesse »7. C’est cette égalité que l’Évangile proclame (Ep 2.11-6).

Nous ne pouvons observer le sabbat sans prendre au sérieux la responsabi-lité sociale qui s’y rattache. L’adoration ne suffit pas ; la communion doit sui-vre. Nous devons nous sentir respon-sables de nos voisins. Jésus lui-même n’a-t-il pas souligné cette obligation sociale dans son sermon à Nazareth (Lc 4.16-19) ? Même s’il a observé

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le sabbat « selon sa coutume », il n’a pas manqué de déclarer qu’une telle observation n’a de sens que si elle nous pousse à « annoncer une bonne nou-velle aux pauvres », à « proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue » et à « ren-voyer libres les opprimés ».

Le sabbat nous indique le repos éternel

Là, à Nazareth, Jésus a relié l’ob-servation du sabbat à la proclamation de la bonne nouvelle. L’Évangile nous affranchit de l’esclavage du péché. Étant libres désormais, nous adorons Dieu et le louons en tant que Créateur et Rédempteur. Cette reconnaissance est chose quotidienne, mais le sabbat, elle revêt un caractère particulier. Nous cessons tous de travailler, nous venons à notre Créateur dans une soumission totale et nous entrons dans son repos. Cette entrée dans son repos symbolise le repos éternel mentionné dans l’épître aux Hébreux : « Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu. » (He 4.9)

Dans ce texte, impossible de man-quer la continuation du présent dans l’avenir, de la réalité actuelle dans l’espérance future. Les bénédictions du sabbat constituent une expérience présente et un signe de l’entrée future dans le repos, dans le royaume de gloire de Dieu. « Car, comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit l’Éternel, ainsi subsisteront votre postérité et votre nom. À […] chaque sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l’Éternel. » (Es 66.22,23) Ainsi, le sabbat relie la joie d’aujourd’hui à l’espérance de demain. Le sabbat célèbre l’Évangile et reconnaît la souveraineté de Dieu. Comme le dit Karl Barth, il nous indi-que « le Dieu qui manifeste sa grâce envers l’homme par Jésus-Christ. […] Il détache l’homme de tout ce qu’il peut faire et fera par lui-même, pour le ramener à ce que Dieu est pour lui et fera pour lui. »8

Saisir l’Évangile et observer le sabbat

Mais en insistant sur l’observation du sabbat – et particulièrement le septième jour biblique – faisons-nous preuve de légalisme ? On pourrait aussi demander : L’insistance biblique sur un mode de vie particulier – la compassion, l’amour, faire le second mille, les Béatitudes – est-elle du léga-lisme ? La réponse, c’est OUI et NON. Le légaliste garde la loi ou adopte un mode de vie particulier pour être sauvé. Le salut n’est possible que dans l’Évangile de Jésus-Christ, car « c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16). « Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8.9)

Les pharisiens accusèrent Jésus de transgresser la loi parce qu’il avait opéré des miracles en ce jour (Lc 6.6-11 ; Mc 3.3-6 ; Jn 5.1-16, et autres). Dans chaque cas, Jésus donna gloire à Dieu et ne chercha pas à faire sa pro-pre volonté. Ses miracles montraient le vrai but de sa venue : restaurer l’hom-me et le racheter. L’obsession pharisaï-que, c’était le légalisme ; l’attitude de Jésus, c’était la grâce en action. Ellen White commente : « Si Dieu retirait sa main un seul instant, l’homme langui-rait et mourrait. L’homme a, lui aussi, une œuvre à accomplir en ce jour. La vie a des besoins qui réclament notre attention ; les malades doivent être soignés ; les nécessiteux doivent être secourus. Celui-là ne sera pas exaucé qui néglige de soulager la souffrance le jour du sabbat. Le saint jour de repos de Dieu a été fait pour l’homme, les actes de miséricorde s’accordent par-faitement avec cette intention. Dieu ne veut pas qu’une seule heure de douleur afflige ses créatures qui pourraient être soulagées un jour de sabbat ou tout autre jour. »9

Le discipulat ne consiste pas en l’accomplissement d’un statut moral, mais plutôt en la réception de l’appel

Alors Dieu prononça toutes ces paroles

« Je suis l’Éternel, ton Dieu…« Souviens-toi du jour du sabbat, pour

le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le sep-tième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui réside chez toi. Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. »

Exode 20.1, 2, 8-11

« Le quatrième commandement, en appelant Dieu le Créateur des cieux et de la terre, le distingue de tous les faux dieux. Or, c’est à titre de mémorial de la création que le septième jour fut sancti-fié comme jour de repos pour la famille humaine. Il était destiné à rappeler cons-tamment aux hommes que Dieu est la source de leur être, l’objet de leur véné-ration et de leur culte. »

Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 54.

« Puisque le sabbat est le mémorial de la puissance créatrice, nous devons cher-cher ce jour-là plus que tout autre jour à mieux connaître Dieu par ses œuvres. »

Id., Éducation, p. 257.

« Il n’y aucun doute en ce qui concerne le sabbat du septième jour. Établi comme mémorial de l’œuvre créatrice de Dieu– un don du ciel –, il doit être observé en signe d’obéissance. »

Id., Selected Messages, vol. III, p. 318.

« Pourquoi le sabbat en tant que mémorial de la création est-il si impor-tant ? C’est qu’il nous rappelle cons-tamment la raison pour laquelle Dieu est digne de notre adoration : il est le Créateur, et nous sommes ses créatu-res. »

J. N. Andrews, History of the Sabbath, chapitre 27.

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du Christ ; il n’est pas la perfection morale, mais un abandon constant à Dieu, une relation d’amour avec Jésus. Une fois cette relation établie, on produit naturellement du fruit. Le principe est simple : l’amour d’abord, puis ses fruits ; la grâce d’abord, puis l’obéissance.

L’obéissance ne produit pas l’amour ; l’amour produit l’obéissance.

L’obéissance ne produit pas le pardon ; la grâce, si. Changer cet ordre, c’est courir au légalisme. Par contre, en rejetant le légalisme, toute tentative de renier le rôle de l’obéissance dans le discipulat tourne en grâce à bon marché. Le discipulat n’a que faire de l’hérésie du légalisme ou du luxe de la grâce bon marché.

Ainsi, les chrétiens qui aiment Jésus

et qui sont sauvés par sa grâce lui obéi-ront. Le premier pas consiste à saisir la grâce ; l’observation du sabbat suit inévitablement. Car le sabbat, véritable délice dans le Seigneur, est un « exode de la tension, un sanctuaire dans le temps, un palais dans le temps avec un royaume pour tous ». Son observation constitue « le couronnement d’un jour dans le merveilleux pays spirituel du temps. »10

Pour en savoir plus sur cette jour-née spéciale, visitez le site www.CreationSabbath.net.

John M. Fowler, D.Ed., est directeur adjoint du département de l’Éduca-tion à la Conférence générale des adventistes du septième jour et rédacteur en chef de Dialogue. Son courriel : [email protected].

RÉFÉRENCES 1. Tous les passages des Écritures sont tirés de la ver-

sion Louis Segond 1910. 2. Bertrand Russell, Mysticism and Logic, New York,

Doubleday, 1929, p. 45. 3. Shakespeare, Macbeth, Acte V, 5, 17. 4. Abraham Joshua Heschel, The Sabbath : Its

Meaning for Modern Man, New York, The Noonday Press, 1975, p. 27.

5. Ellen G. White, Testimonies for the Church, Mountain View, Calif., Pacific Press Publishing Assn., 1948, vol. 6, p. 350.

6. Ludwig Koehler, « The Day of Rest in the Old Testament », Lexington Theological Quarterly, juillet 1972, p. 71, 72. Cité dans Sakae Kubo, God Meets Man, Nashville, Tenn., Southern Publ. Assn., 1978, p. 29.

7. Abraham Joshua Heschel, God in Search of Man, New York, The World Publishing Co., 1959, p. 417.

8. Karl Barth, Church Dogmatics, Édimbourg, T & T Clark, 1961, vol. III, section 4, p. 53.

9. Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 190. 10. Heschel, The Sabbath, p. 29, 21, 18.

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Les femmes au service du ChristHanna Norheim Remplies de l’Esprit, elles ont cherché

à influencer et à changer le cours de l’histoire de l’Église chrétienne

Le leadership de l’Église chré-tienne n’était-il composé que d’hom-mes ? Jusqu’à récemment, c’était mon impression. Paul et Pierre, Augustin et Jérôme, tous les papes, Luther et Calvin, les présidents de la Conférence générale… Tous des hommes ! Imaginez ma surprise en découvrant au cours de mes recher-ches que l’histoire de l’Église est bourrée d’histoires de femmes, dont certaines ont exercé une profonde influence. Les femmes ont joué un rôle important dans le développe-ment de l’Église. Pourquoi leurs histoires ont-elles généralement été négligées ? Sans doute parce que ce n’était que des histoires de femmes, trop insignifiantes, semble-t-il, pour figurer dans les pages de l’histoire. Par conséquent, on croit qu’elles n’ont eu aucune influence significative sur l’Église chrétienne, ce qui n’est pas sans conséquence pour nous. Ne connaissant pas notre histoire, nous sommes portés à croire que seuls les hommes ont eu un impact dans le domaine religieux. Cependant, au fur et à mesure que les chrétiens pren-dront conscience de l’héritage des femmes dans l’Église, notre position sur le rôle des femmes dans l’Église changera.

Voici donc quelques-unes de ces histoires. Les femmes qui y tiennent le premier rôle ont deux dénomi-nateurs communs : premièrement, elles étaient remplies du Saint-Esprit, lequel leur a donné le sentiment de la mission et de la dignité ; deuxième-ment, elles n’ont craint ni les obsta-cles, ni les ennemis.

Christina de MarkyateCommençons par Christina de

Markyate (1096-1166 environ). Son nom de baptême était Theodora, nom qu’elle changea plus tard à cause de son amour pour Christ. À l’époque de l’Angleterre médiévale, on croyait que pour être vraiment spirituelle, une femme devait rester vierge. Ainsi, à l’âge de 13 ans, Christina promit à Jésus qu’il serait son seul « mari ». Mais ses parents étaient d’un tout autre avis. Christina réfuta tous les arguments bibliques que les prêtres lui présentèrent pour la persuader d’obéir à ses parents. Enfermée dans sa chambre, elle n’avait que Dieu pour la soutenir. Grâce à la puissance de l’Esprit et à ses prières continuel-les, elle résista et vécut selon sa con-viction. Son amour pour Dieu et son amitié avec lui l’amenèrent au-delà du doute ou de la crainte, et la rendirent capable d’être elle-même. Elle devint même une personne influente et puis-sante.

Katherine ZellKatherine Zell (1497-1562), l’une

des femmes les plus résolues de la Réforme, épousa alors qu’elle était dans la vingtaine un homme de près de deux fois son âge. Le couple vécut toujours heureux1. Son mari, un prêtre catholique, devint prédicateur luthérien. Ensemble, ils formèrent une équipe œuvrant en faveur de la Réforme à Strasbourg où ils habi-taient, et de la paix entre catholiques et protestants. Certains des ennemis de la Réforme firent courir le bruit que le mari avait sa bonne pour maî-tresse. De suite, Katherine publia une

lettre dans laquelle elle déclara à tous les habitants de la ville qu’elle n’avait jamais eu de bonne, et que leur plus grand désir en tant que couple, c’était de mourir côte à côte sur des croix, se réconfortant l’un l’autre ! « Katherine n’avait pas peur de dire ce qu’elle pensait. Elle s’en prenait violemment à ses ennemis qui voulaient la réduire au silence : «Vous me rabâchez que Paul dit aux femmes de garder le silence à l’église. Ceci m’oblige à vous rappeler les paroles de l’apôtre, à savoir qu’en Christ, il n’y a plus ni homme, ni femme, de même que la prophétie de Joël : “Après cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront”2. Elle conclut sa déclaration avec une humilité colorée d’une pointe de sarcasme : « Je ne me prends pas pour Jean-Baptiste réprimandant les pharisiens. Ni pour Nathan faisant des reproches à David. Je n’aspire qu’à être l’ânesse de Balaam, corri-geant son maître. » Katherine anima de nombreuses réunions entre des dirigeants catholiques et protestants. Elle nourrit 3 000 réfugiés venus en ville après la guerre des paysans et leur trouva un refuge. Elle prit soin de l’un des leaders de la ville devenu lépreux. Elle compila et publia des cantiques pour encourager les laïcs à regarder à Dieu dans leur vie quo-tidienne. Son dernier acte consista à célébrer les funérailles d’une femme dont la foi était différente de celle du pasteur luthérien local. Celui-ci n’aurait accepté de le faire que s’il avait pu la désavouer publiquement pour avoir renié la foi luthérienne. Le conseil municipal voulut réprimander

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Katherine pour sa transgression, mais elle tomba malade et mourut avant qu’ils n’en aient eu le temps.

Elizabeth HootonElizabeth Hooton (1600-1672)

fut la première quaker convertie et la première prédicatrice quaker en Angleterre au 17e siècle. Elle croyait que tous, femmes et hommes, sont égaux devant Dieu. Elle n’hésita donc pas à défier les prêtres en matière de doctrine et elle refusa de s’agenouiller devant le roi Charles II3. Elle fut plusieurs fois battue et jetée en prison en Angleterre à cause de sa conduite et de ses croyances, mais ces tribula-tions n’arrêtèrent en rien ses activi-tés. Elizabeth fut une femme d’une « endurance et d’une persévérance à toute épreuve »4. À l’âge de 61 ans, elle se rendit en Nouvelle-Angleterre en tant que missionnaire. Les autori-tés puritaines du Massachusetts refu-saient catégoriquement de recevoir un quaker. Elles passèrent une loi interdisant aux capitaines de navires de laisser des quakers débarquer à Boston (sous peine d’une amende de 100 £). Ainsi, Elizabeth dut descen-dre du bateau en Virginie et se ren-dre à Boston à pied. Dès son arrivée, on la jeta en prison. Le gouverneur décida qu’elle était décidément trop « dangereuse », même en prison. Les gardes l’abandonnèrent à deux jours de marche dans un endroit sauvage, étant sûrs que les ours ou les loups régleraient son cas.

Mais Elizabeth réussit finalement à rentrer en Angleterre. Elle n’y resta que le temps d’obtenir du roi la per-mission d’acheter un terrain à Boston pour se construire une maison. Selon elle, Boston avait besoin d’une place où les quakers harcelés pourraient rester. Mais les autorités de Boston se moquèrent des ordres du roi. Quand Elizabeth y arriva, on l’enchaîna à une charrette et on la força à marcher jusqu’à trois villes. À chacune d’elle, on lui ôta ses vêtements jusqu’à la taille, et on la fouetta avec un fouet

à trois cordes. Après ces châtiments, elle fut encore abandonnée en un lieu sauvage pour y mourir. Tous ses efforts missionnaires en Nouvelle-Angleterre lui coûtèrent trois empri-sonnements, neuf séances sévères de fouet et deux bannissements dans les régions sauvages. Mais, une fois de plus, elle sortit vivante des bois. Elle décida de se tourner vers les Antilles. Quelques jours après avoir atteint la Jamaïque, elle mourut en paix, loin de son village natal du Nottinghamshire. Son amour pour l’humanité lui permit de braver tou-tes les persécutions.

Ellen G. WhiteNous, les adventistes, nous avons

notre propre héroïne : Ellen G. White. Dans la f leur de l’âge, elle accepta l’appel de Dieu et laissa l’Es-prit diriger sa vie. Le sentiment de la mission divine lui donna le courage de résister à ceux qui la rejetaient et essayaient d’entraver son œuvre. À une époque où l’on décourageait les femmes de devenir dirigeants reli-gieux, Ellen écrivit, prêcha, voyagea, et conduisit le mouvement adventiste pendant plus de 50 ans. Que serait l’Église adventiste sans elle ?

Toutes ces femmes demeurent de grands exemples pour nous quant à ce qui peut se produire lorsqu’une per-sonne se consacre entièrement à Dieu. Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. La liberté de se départir de toute crainte et de vivre sa vie au maximum.

Hanna Norheim est récipiendaire d’une bourse Fulbright. Elle poursuit une maîtrise en religion à l’Uni-versité de La Sierra, à La Sierra, en Californie.

RÉFÉRENCES 1. Voir Roland H. Bainton, Women of The

Reformation : In Germany and Italy, Minneapolis, Augsburg Publishing House, 1971, p. 55.

2. Voir Ruth A. Tucker et Walter Liefeld, Daughters

of the Church : Women and Ministry from New Testament Times to the Present, Grand Rapids, Michigan, Zondervan, 1987, p. 183.

3. Ibid., p. 227. 4. Elaine C. Huber, « “A Woman Must Not Speak” :

Quaker Women in the English Left Wing », dans Ruether et Mc Laughlin, op. cit., p. 165.

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PROFIL

Michael Abiola OmolewaDialogue avec un adventiste ambassadeur et délégué permanent de son pays auprès de l’UNESCOInterview par David O. Babalola

qui lui est consacré. Grâce à des bour-ses venues récompenser ses qualités d’étudiant, il obtient une licence en Histoire africaine. Puis un cursus de troisième cycle dans la même univer-sité, ainsi qu’une bourse de recherche à l’Université de Londres ont abouti à un doctorat en histoire et en recher-che historique. Sa carrière profession-nelle ira d’enseignant du secondaire à professeur d’université et à des postes élevés dans l’État nigérian, jusqu’à sa fonction actuelle d’ambassadeur et de délégué permanent auprès de l’UNESCO. Le professeur Omolewa vit un mariage heureux avec Yami – ils ont quatre enfants.

■ Professeur Omolewa, l’histoire de votre vie n’est pas ordinaire. Si on vous demandait qui vous voulez remercier, par qui commenceriez-vous ?

Ce ne peut être que par Dieu. Très tôt dans mon enfance, j’ai appris de mes parents que Dieu devait avoir la toute première place dans ma vie pour qu’elle soit riche et pleine de sens. Ma foi en lui s’est épanouie quand je suis allé à l’école primaire adventiste de mon village. J’y ai découvert que si j’honorais Dieu, il m’honorerait. Ces premiers pas de mon éducation chré-tienne m’ont appris la valeur et le sens du sabbat, que j’ai résolu de respecter fidèlement. Ma foi m’a aidé à me développer jusque dans ma formation universitaire et aujourd’hui encore, j’éprouve la sensation que Dieu me guide à chaque étape du chemin. Sans

cela, je serais perdu.

■ Vous avez consacré tant d’années de votre vie à enseigner. Était-ce votre premier choix de carrière ?

En fait, non. Ayant terminé mes études secondaires en 1960, je me suis tourné vers la banque. La rémunération y était bien supérieure à celle de l’ensei-gnement ! Or, j’avais besoin de gagner le plus d’argent possible pour soutenir mon abondante famille, riche de nom-breux frères et sœurs. J’ai obtenu ce travail, à horaires fixes et sans stress, et la perspective d’une bonne évolution de carrière dans l’entreprise. Mais un grave problème s’est vite posé : je devais travailler le sabbat. Toutes mes requêtes n’ont rien pu y faire. J’ai donc décidé de partir et de chercher un travail qui me permettrait de respecter le sabbat et de jouir de la paix que procure une rela-tion de rédemption avec mon Créateur. Je me suis tourné vers l’enseignement, avec ses week-ends libres. Depuis, le sabbat est resté mon critère primordial chaque fois que j’ai eu à choisir un emploi.

■ Votre itinéraire d’étudiant et d’enseignant vous a amené sur plusieurs lieux de savoir. Pendant tout ce temps, comment avez-vous préservé vos liens avec l’Église adventiste ?

On pourrait dire que les premières habitudes restent ancrées. Ce que j’ai appris et pratiqué à l’école primaire est devenu partie intégrante de ma vie. Dès l’enfance, l’Église a été le pivot de ma vie. Je ne pouvais imaginer vivre en

Le professeur Michael Abiola Omolewa, adventiste nigérian, est l’actuel ambassadeur et délégué per-manent de son pays auprès de l’Or-ganisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Onzième enfant d’une grande famille, il a été élevé dans le prestige qu’accorde l’Afrique au fils d’un chef de village. Daniel Omolusi, son père, chef supérieur de la région d’Ipoti-Ekiti du Nigeria, fut l’un des premiers à accueillir et à loger, en 1915, David Babcock, pionnier des mis-sionnaires adventistes dans ce grand pays d’Afrique de l’Ouest. Le parcours scolaire du jeune Michael débute en 1946 à l’école primaire adventiste locale – premier pas qui permet à son cœur et à son esprit de rester toute sa vie étroitement liés aux priorités de la foi et de la mission adventistes. Très tôt, Michael apprend la valeur et le sens du sabbat. Quand son éducation le conduit dans une institution non adventiste – qu’il s’agisse d’un institut d’enseignement supérieur ou d’une université, y compris l’Institut d’ensei-gnement supérieur de Queen Mary à Londres ou la prestigieuse Université d’Ibadan – il tient à mettre en premier le culte rendu au Seigneur en ce jour

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dehors de l’Église. Il ne s’agit pas que du sabbat, mais de toute la semaine, pendant laquelle l’Église et sa mission, d’une certaine manière, tenaient ma vie en main. Adolescent et étudiant, j’aimais l’école du sabbat. Je prenais part aux activités missionnaires, j’ani-mais des classes et y participais, et je témoignais. En 1974, venant tout juste d’obtenir mon doctorat, on m’a con-sacré diacre de mon église locale. Des deux événements, j’avoue que je n’ai pas su exactement lequel je devais célébrer ! J’ai pris plaisir à ma fonction de diacre et m’en suis servi pour faire progresser l’œuvre de grâce du Seigneur au sein de ma communauté de foi. J’ai mis sur pied un groupe de ministère local pour étudier avec les étudiants de Samonda, extension de l’Université d’Ibadan, à proximité de chez nous, et pour témoi-gner auprès d’eux. Donc, partout où m’ont conduit mon travail ou mes étu-des, j’ai considéré chaque nouvelle étape comme une voie d’accès au témoignage de la grâce de Dieu.

■ Dans cette évangélisation de laïc que vous pratiquiez, mettiez-vous l’accent sur un point particulier ?

Le thème central de mon témoignage était la grâce divine. Certes, les doc-trines ont leur importance ; par consé-quent, je me suis efforcé de transmettre celles que notre Église tient pour fon-damentales. Mais au-dessus d’elles se tient la personne de Jésus, dont la grâce et la pitié sont le cœur même de notre rédemption. Je soulignais particulière-ment à propos de la grâce qu’il fallait la laisser s’emparer de notre vie toute entière. J’insistais sur ce point auprès des jeunes avec qui je travaillais – dans l’église, dans la collectivité ou en classe : il leur fallait faire l’expérience d’un salut total : corps, âme et esprit. Ma méthode d’évangélisation consistait donc à parler de la vie dans toutes ses dimensions, avec le corps comme tem-ple de Dieu : mener une vie pure, choi-sir son ou sa partenaire de vie avec le plus grand soin, adopter un style de vie acceptable, faire un usage réfléchi de

ses ressources et tisser de bons rapports avec la communauté des croyants et de ceux qui sont en recherche. J’ai trouvé très épanouissant ce genre d’évangélisa-tion intégrale.

■ Voilà qui est intéressant : un professeur très occupé s’impliquant dans ce genre d’activités spirituelles. Que pouvez-vous dire d’autre quant à votre engagement dans le travail de l’Église ?

Bien des choses. Mon enfance s’est déroulée en étroit contact avec les débuts de l’œuvre adventiste au Nigeria. Mon père fut parmi les premiers à accueillir et à loger le premier mission-naire adventiste, David Babcock, au sein de notre communauté, de notre tribu et dans la région. Si bien qu’une fois mon cursus universitaire terminé, j’ai éprouvé le désir de découvrir et de coucher sur le papier l’histoire des débuts et du progrès de l’œuvre mis-sionnaire adventiste au Nigeria. J’ai mené des recherches sur les documents disponibles en Afrique, puis, en 1976, dans les archives de la Conférence générale – expérience épanouissante, aussi bien en termes spirituels qu’uni-versitaires. Plus tard, quand l’Église d’Afrique de l’Ouest a fondé un sémi-naire théologique, devenu depuis une université à laquelle on a donné le nom de Babcock, cela m’a donné une joie sans égale. J’ai eu le privilège de servir à son conseil d’administration de 1988 à 1997. Je remercie Dieu d’avoir pu observer la naissance et la maturation de l’adventisme au Nigeria. C’est un privilège extraordinaire.

■ C’est évident. Parlez-nous de votre vie universitaire.

J’ai eu la chance d’être étudiant à l’Université d’Ibadan, fondée en 1948 en liaison avec celle de Londres. Quand elle a commencé à fonctionner toute seule en 1962, elle a maintenu ses stan-dards et la discipline universitaire, ce dont j’ai été béni quand j’y ai entrepris mes études supérieures en 1964, puis mon doctorat. Mon travail de thèse, là et à Londres, a formé ma quête

du meilleur en matière d’éducation. Comme doyen de la faculté d’éduca-tion, j’ai eu le privilège de promouvoir l’excellence dans le travail universitaire. Les diplômes n’ont de valeur qu’ac-compagnés du désir de travailler dur et bien. Les adventistes ne doivent pas perdre de vue cette dominante : « Faire mieux », comme nous le rappelle Ellen White, doit rester notre devise. Le Seigneur m’a béni par la publication de quelque 47 livres, dont je fus soit l’auteur soit l’un des contributeurs, en sus de nombreux articles.

■ Comment êtes-vous entré en diplomatie ?Je vois là encore la main de Dieu

à l’œuvre, comme ce fut le cas pour Daniel et Esther. Quand nous répon-dons avec fidélité à son appel, quelle que soit notre activité, il n’y a pas de limite à ce qu’il peut faire avec nous. Alors que je servais à l’Université d’Iba-dan, j’ai eu aussi l’occasion d’apporter ma contribution dans des forums natio-naux, panafricains et internationaux. Mes études et recherches en histoire africaine ont suscité leur propre récom-pense en nourrissant la compréhension entre nations et cultures, en permettant de négocier des défis interculturels et intertribaux, et en promouvant un sentiment d’unité au sein même de la diversité. Peu à peu, cette évolution de mon travail m’a amené à servir dans la Commission nationale nigériane pour l’UNESCO, puis comme délégué per-manent et ambassadeur auprès de cette organisation des Nations Unies pour les affaires éducatives, scientifiques et culturelles.

■ Dans votre situation actuelle, avez-vous l’occasion de partager votre engagement spi-rituel ?

Les comités peuvent tendre à la chi-canerie. Les collègues peuvent être en proie à l’anxiété et se stresser à cause de problèmes divers. Je tiens alors à les cal-mer et à leur rappeler l’existence d’un être suprême en charge de toutes les

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21DIALOGUE 21•2-3 2009

Graciela Fuentes est avocate, profes-seur universitaire et juge aux Nations Unies. Comme sa profession lui fait parcourir la terre, elle est exposée à de nombreuses cultures et fait face à différentes réalités humaines. Elle con-naît de première main certains hauts faits héroïques, et a été témoin de miracles et de dénouements heureux. La triste réalité des conflits ici-bas et de la misère qu’engendrent la cupidité et le mal ne lui échappent pas.

Adventiste du septième jour, Graciela prend ses croyances au sérieux et s’implique visiblement dans la mission. Née en Argentine, elle a obtenu son baccalauréat de l’Uni-versité nationale de droit à Buenos Aires. Elle s’est tournée ensuite vers le Canada pour terminer sa maîtrise en droit international à l’Université McGill à Montréal. Enfin, elle a complété son doctorat en Droit constitutionnel comparé et en Droits de l’homme à l’Université d’Ottawa.

Dans ses activités professionnelles en Argentine, Graciela Fuentes s’est focalisée sur le droit pénal, tandis qu’au Canada, elle s’est concentrée sur le droit international des affaires. Elle a enseigné le droit, la philosophie et le droit international à titre de profes-seur invité dans plusieurs pays. Elle a travaillé de nombreuses années aux Nations Unies dans le cadre des opéra-tions de maintien de la paix, de même qu’à titre de juge international dans des pays qui émergent de la guerre ou qui souffrent d’une considérable agitation civile. Habitant actuellement en Italie,

elle agit à titre de conseillère sur la réforme judiciaire auprès d’organisa-tions internationales, et de consultante auprès du Parlement européen.

■ Dans quels secteurs de la loi vous focalisez-vous principalement dans votre

travail ?Je m’occupe surtout des réformes

juridiques dans des pays qui subissent une transition, des pays qui passent, par exemple, d’un régime totalitaire à un régime démocratique, ou d’une économie centralisée à une économie de marché. Nous travaillons aussi avec des pays qui émergent de guerres ou de soulèvements civils tels que l’Afgha-nistan ou la Bosnie. En pareilles cir-constances, le système gouvernemental s’est souvent effondré, l’économie est dévastée, et les troubles sociaux génè-rent des tensions. La communauté internationale intervient alors et envoie des experts qui contribuent à l’organi-sation d’un scrutin libre, reconstruisent un système administratif, pourvoient aux fonctions parlementaires, organi-sent d’autres structures essentielles au fonctionnement de la société et, bien entendu, travaillent à l’établissement d’un système judiciaire efficace, capable d’assurer la suprématie du droit. Mon travail se focalise principalement sur ce dernier point.

■ Donnez-nous quelques exemples de vos tâches.

La réforme juridique commence généralement à la toute dernière étape d’un conflit armé ou tout de suite

Graciela FuentesDialogue avec un juge adventiste aux Nations UniesUne interview de Sonia Krumm

PROFIL

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22 DIALOGUE 21•2-3 2009

après. Là où la haine raciale ou la méfiance religieuse caractérise un con-flit, les défis diffèrent. Peu importe le cas, il faut s’occuper de l’effondrement du droit. Mon travail m’a amenée en des lieux tels que le Rwanda, où les conflits tribaux et ethniques ont divisé la société et fait beaucoup de victimes, et en Bosnie, où la guerre avait un autre visage. Dans les deux cas, j’ai dû organiser une sorte de salle d’urgence afin de prodiguer les « premiers soins » à la structure juridique. En outre, nous travaillons sur des cas personnels. Par exemple, pendant une guerre, il arrive que des parents soient séparés de leurs enfants. Lorsque des milliers de familles fuient pour sauver leurs vies et que des milliers d’enfants sont dispersés, que faisons-nous ? La plupart de ces enfants sont en état de choc ; certains sont parfois trop jeunes pour se souvenir de leur identité ou de l’endroit où ils habitaient avant ces événements traumatisants. Nous veillons donc à leur procurer des documents, à les pla-cer dans certaines institutions ou dans une famille d’accueil.

Nous aidons aussi les gens à recou-vrer leurs biens et leurs propriétés lors-que les usurpateurs ont occupé leurs maisons et se sont emparés de leurs terres. Comme ils ne disposent souvent d’aucun document pour prouver leur identité, nous devons travailler à partir de zéro pour établir leur identité et leur fournir des documents qui leur assure-ront un avenir décent.

■ Qu’est-ce qui vous pousse à travailler en des endroits aussi hostiles, en termes de pauvreté ou de sécurité ?

Ce n’est certes pas facile.Généra-lement, une équipe comprenant des avocats, des juges et des officiers de police de plusieurs pays m’accompagne. Parfois, nous devons habiter dans des refuges précaires et nous contenter d’un peu de nourriture et d’une bouteille d’eau pour toute la journée. Il arrive que ces missions nous retiennent loin de chez nous pendant des mois.

En plus d’une occasion, Dieu m’a

sauvée d’une mort certaine. Une fois, nous ne savions pas qu’une bombe avait été placée dans le camion dans lequel nous voyagions. On ne sait pourquoi, mais la bombe n’a jamais été amorcée. Une autre fois, juste au moment où je prononçais une sentence dans un tribu-nal, le bâtiment a été bombardé, lais-sant un trou béant à quelques mètres de moi. Heureusement, personne n’a été blessé. Le bâtiment, lui, n’a pas eu autant de chance. Notre travail nous rappelle constamment la colère et la haine nichées dans le cœur humain, d’une part, et l’amour et la sollicitude dont il est capable, d’autre part. La guerre et l’injustice sont inévitables ici-bas ; en revanche, nous pouvons contribuer à restaurer l’ordre, à rebâtir une collectivité fracturée, et à apporter un message de paix et de sécurité à des milliers d’individus.

■ Alors que d’autres représentants d’or-ganismes humanitaires se consacrent à des missions essentielles, soit la vaccination, l’aide médicale, la distribution d’aliments et d’eau potable, entre autres, à votre avis, en quoi cette œuvre juridique est-elle impor-tante ?

Dieu a besoin de tous les talents réu-nis pour soulager la souffrance humai-ne. J’estime que le travail juridique est essentiel à la restauration d’un système brisé par la guerre ou les conflits civils. J’ai déjà mentionné le cas des enfants perdus, l’usurpation des propriétés, et le manque de documents relatifs à l’iden-tité. Pour que la paix devienne réalité, il est important que la société se mette à fonctionner normalement. Cette normalité exige des fondements et une structure juridiques. En leur absence, la paix sociale est à risque à cause de jugements injustes ou arbitraires. Si le système juridique présente une lacune, ou si le gouvernement n’intervient pas pour résoudre les conflits, le peuple voudra faire régner la loi à sa manière. En l’absence d’un système juridique fonctionnel, le crime a la voie libre.

■ Comment arrivez-vous à garder la foi au

cœur d’un tel travail et de pareilles circons-tances ?

J’ai découvert le message adventiste grâce à l’émission de radio « La voix de la prophétie » animée par Braulio Perez Marcio. J’ai beaucoup apprécié les chants de Del Delker et des King’s Heralds. Il y a 37 ans, j’ai reçu le bap-tême, et ce, malgré l’opposition de mes parents. Ma vie n’a pas été exempte de problèmes ! Heureusement, Dieu m’a toujours soutenue.

Comme je ne peux aller à l’église chaque semaine puisque mon travail m’isole souvent des assemblées adven-tistes, j’ai dû apprendre à nourrir ma foi autrement. La prière et l’étude biblique sont mes compagnons spirituels. Ils me permettent de me sentir près de Dieu, surtout lorsque je me retrouve en des endroits où il n’y a pas d’église adventiste. Même en de tels endroits, je participe, si je puis dire, à l’école du sabbat et au culte depuis ma chambre, grâce à mon PC portable. Je vais sur le site de 3ABN, ou sur celui de l’église Sacramento Central en Californie. Quelle bénédiction ! Grâce à Internet, je chante chaque sabbat avec l’assem-blée virtuelle, je soumets mes requêtes de prière et j’envoie mes offrandes et ma dîme en ligne. Je sens que je fais partie de cette grande famille mondiale qui rend un culte à Dieu. De retour chez moi, en Italie, je retrouve mon église adventiste de Pise.

■ Témoignez-vous de votre foi à votre lieu de travail ?

Je ne témoigne essentiellement que par mon comportement. Les situations difficiles ou dangereuses me donnent l’occasion de parler d’un Dieu d’amour qui prend soin de nous et pourvoit à tous nos besoins. Le désespoir qu’occa-sionne un bombardement ou la crainte d’une route minée sont autant de situations où j’encourage mes collègues à aller de l’avant, à ne pas lâcher. En tant que chef d’un département, on me demande d’assister à de nombreuses réunions qui se tiennent le sabbat, mais je m’en abstiens. J’ai ainsi l’occasion

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d’expliquer pourquoi je ne peux m’y présenter. La loyauté vis-à-vis de mon travail fait aussi partie de mon témoi-gnage ; par conséquent, je désigne un associé pour me représenter lors de ces réunions afin de ne pas nuire au pro-gramme à cause de mes convictions. Même si mon lieu de travail ne me permet pas de parler ouvertement de ma foi, de mon amour pour Dieu ou de mes principes, ma vie doit être un témoignage silencieux. Des gens m’ob-servent. Souvent, nous vivons sous le même toit. Ils me posent beaucoup de questions sur mes croyances. Je dois être prête à leur répondre.

■ Aux jeunes qui aspirent à étudier le droit, que conseillez-vous ?

Il nous faut davantage d’avocats adventistes. De nombreux jeunes se découragent à l’idée d’une carrière juridique à cause des dangers et des tentations perçus ou réels : corruption, implication de gros sous, compromis-sion quant à la vérité, périodes de temps excessives au sein de situations conflic-tuelles. Mais dans ma propre carrière, j’ai découvert qu’un avocat peut vivre au-dessus de telles perceptions. Il peut faire beaucoup de bien en adoptant une position honnête, droite, et en offrant son soutien.

■ En tant qu’avocate adventiste, quelle est votre position à l’égard des droits de l’ hom-me ?

Notre conception des droits de l’homme nous vient essentiellement de nos racines et de nos valeurs judéo-chrétiennes. De nombreuses sociétés aux valeurs culturelles différentes rejet-tent tout changement à leurs lois. Elles s’opposent aux concepts de la liberté d’expression, à la liberté religieuse, à l’égalité des sexes, au rejet de toute discrimination, etc. Une partie de mon travail consiste donc à expliquer aux dignitaires du gouvernement, de la magistrature, de la législature et aux prescripteurs de tels pays le besoin du maintien et de l’encouragement des droits fondamentaux de l’homme.

Comment peut-on prétendre respecter les droits de l’homme tout en refusant aux garçons et aux filles le droit de s’instruire, tout en refusant de recon-naître l’égalité des femmes ? Parler de liberté tout en mutilant le corps des enfants ou en tolérant que ceux-ci se prostituent ?

En matière des droits de l’homme, ma mission consiste à aider les gens à comprendre que la société dans son ensemble n’est pas plus forte ni plus libre que les individus qui la compo-sent. Si un individu n’est pas respecté dans un certain droit fondamental, la société sera faible et immature. Ceux qui chérissent leurs droits et privilèges doivent aussi reconnaître le même droit chez autrui. Ce n’est qu’alors qu’une société aura un sens convenable des droits humains. Ces droits, individuels aussi bien que communaux et natio-naux, viennent de Dieu. Nous sommes appelés à les maintenir, à les protéger et à les mettre en pratique.

Sonia Krumm (Ph.D., Université de Montemorelos au Mexique) est directrice du programme d’éduca-tion générale et professeur à l’École des Humanités, de l’Éducation, et des Sciences sociales à l’Université adventiste del Plata, en Argentine. Conférencière, elle a écrit cer-tains livres pour le programme de l’école primaire. Son courriel : [email protected].

Courriel de Graciela Fuentes : [email protected].

affaires humaines. Parfois, j’offre mon témoignage personnel. Tous n’acceptent pas mon point de vue, mais cela donne au moins un temps de pause et de réflexion, ce qui peut être fort apaisant. Il y a toujours en mon cœur cette assu-rance : « Je peux tout en Jésus, qui me rend puissant. »

■ Qu’avez-vous à dire, pour conclure, à nos jeunes lecteurs, la plupart étudiants ?

J’ai appris très tôt qu’en eux-mêmes, les êtres humains ne pèsent guère dans la détermination du chemin qu’ils ont à parcourir. On peut essayer, mais il vaut mieux, pour réussir, se souvenir qu’il y a un Potier entre les mains duquel nous restons de l’argile et qui peut nous former. Il suffit de choisir de rester entre ses mains, de s’ouvrir à ses mou-vements. Ce qu’il fait de nous ne peut qu’aboutir à la réussite.

David O. Babalola (Doctorat de l’Université d’Ibadan) est vice-président senior/vice-chan-celier adjoint de l’Université Babcock d’Ilisan-Remo, dans l’État d’Ogun, au Nigeria. Son courriel : [email protected]

Courriel de Michael A. Omolewa : [email protected].

OmolewaSuite de la page 20

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LIVRESFinding God Beyond Harvard : The Quest for VeritasKelly Monroe Kullberg (Downers Grove, Illinois : InterVarsity Press, 2006 ; broché)

Recension de Raewyn Hankins

Kelly Kullberg sait à merveille raconter des histoi-res, en l’occurrence, dans ce livre, celle du mouvement Veritas, lancé à Harvard en1992 et présent désormais sur de nombreux autres campus où des forums se tiennent régulièrement pour discuter de la compréhension et de la pertinence chrétiennes de la vérité. Le récit débute par l’expérience de l’auteur comme aumônier à temps par-tiel sur le campus d’Harvard. « Malgré la longue crise d’amnésie de l’université, […] l’objet de cette institution moderne était la quête de la vérité – veritas » (p. 18).

Le style de Kullberg est d’une beauté et d’une poésie extraordinaires. Le beau compte pour elle. Cet accent mis sur la beauté est fondamental dans l’apologétique et la théologie chrétiennes du 21e siècle. C’est avec poésie qu’el-le amène son lecteur à partager cette prise de conscience. Elle prend sa foi au sérieux et rappelle aux universités ce que sont leurs racines. Le mouvement dont elle parle est fondé sur la foi et centré sur la réalité vivante de Jésus-Christ. Elle reconnaît que c’est là que réside le danger pesant sur le statu quo éducatif : « Un Jésus vivant est une menace pour les tendances actuelles que sont le relativis-me et le déconstructionnisme, ainsi que pour la politique favorisant l’argent, le sexe et le pouvoir. » (p. 30) Le mode d’expression qu’elle a choisi pour parler de Dieu trouve un écho dans le cœur des jeunes adultes et s’avère pertinent pour notre conception du monde. Elle décrit ainsi l’expia-tion : « C’est l’amour qui prend les coups. […] La croix du Christ, c’est Dieu prenant sur lui toute notre violence. Il est sacrifié, et nous sommes rachetés. » (p. 143) Au lieu de présenter un Jésus substitut humain subissant la colère de Dieu pour nos péchés, elle le décrit comme Dieu prenant sur lui notre violence et nos péchés. Par-dessus tout, sa théologie touche les jeunes postmodernes parce que met-tant l’accent sur la Personne de la vérité plutôt que sur les propositions de vérité. « La Vérité est une Personne. Celle qui guérit. Qui aime et qui nous rend capables d’aimer. Qui donne la vie. » (p. 145) Cette personne, c’est Jésus-Christ lui-même, le Chemin, la Vérité, et la Vie. Kullberg

explique comment Dieu a parlé et montré en trois mots son visage – la création, l’Écriture et Jésus.

Son ouvrage, qui reste christocentrique, est très axé sur la collectivité. S’amuser ensemble n’était pas à la périphé-rie du mouvement, mais constituait un élément central de la quête de vérité. « Nous avons dit aux gens que bien que selon Paul nôtre est le ministère de réconciliation, nôtre aussi est le ministère des récréations folichonnes. » (p. 101) Tous étaient les bienvenus au sein de cette fraternité et étaient tenus pour précieux en tant que compagnons de quête. Kullberg dit : « De concert avec eux, nous encou-ragerons les cyniques à interroger, les chercheurs à croire et les croyants à grandir en brillance et en amour dignes de ceux du Christ. » (p. 172) C’est une communauté qui attache du prix à la solidarité des liens dans la durée.

La lecture de ce livre soulève des questions. Il y a d’abord des moments où l’aventure semble trop belle pour être vraie. L’auteur décrit un si grand nombre de voyages missionnaires, d’aventures en pleine nature, de séances de sport entre amis, de banquets et de discussions, que l’on se met à se demander comment une seule personne peut réellement vivre tant de bons moments et s’en souvenir. Qu’en est-il des expériences banales du quotidien avec Dieu, quand on plie des bulletins, qu’on pose des affichet-tes, qu’on passe des coups de fil, ou encore qu’on est dans l’attente ?

Ensuite, l’auteur semble souvent mentionner des noms et des liens sortant de l’ordinaire. Exemple : quand elle assiste à un culte de communion : « Quand je me suis avancée pour recevoir le vin et le pain, j’ai vu, de l’autre côté de l’autel, Elisabeth Elliot Gren – une femme que j’admirais depuis que j’avais lu ses livres au début de mes études universitaires. » (p. 150) Il s’agit de l’épouse d’un célèbre missionnaire, Jimmy Elliot, qui donna sa vie pour apporter l’Évangile à un groupe tribal de l’Équateur. Comment se fait-il que ce genre de choses lui arrive sans cesse ? Certes, elle est à Harvard. Mais ce courant de pen-sée semble engendrer un groupe élitiste au sein duquel se retrouvent toutes ces personnes célèbres et talentueuses dont la contribution sociale est notable.

Comment inspirer et motiver une organisation aussi puissante ? « L’organisation nationale Veritas n’a que deux ou trois employés rémunérés, quelques stagiaires et des centaines de bénévoles pour accueillir des milliers de par-ticipants » (p. 92). La conclusion que j’en tire est : « On » ne peut pas y arriver seul.

Dans l’ensemble, le livre de Kullberg décrit magnifique-ment ce qu’est l’expérience vécue de la participation à une communauté de fidèles répondant avec authenticité, avec pertinence théologique, à cette Veritas qu’est Jésus-Christ lui-même.

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Raewyn Hankins est étudiant au Séminaire théolo-gique adventiste de l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Son courriel : [email protected].

Ellen White on Leadership : Guidance for Those Who Influence Others Cindy Tutsch (Nampa, Idaho : Pacific Press Publishing Association, 2008 ; broché)

Recension de Barry Hill

Cindy Tutsch a réalisé une compilation thématique d’écrits d’Ellen White sur une approche chrétienne des fonctions dirigeantes. En sept chapitres, elle présente le rôle prophétique d’Ellen White, fait le lien entre ses conseils et ceux de quelques experts actuels en matière de leadership, compile ses citations sur quatre grands thèmes et enfin les résume.

C. Tutsch aborde le concept de leadership dans un cadre assez large. Est dirigeant chrétien quiconque tire parti de sa capacité d’influence pour amener les autres à suivre Jésus. En d’autres termes, parent, politicien, ensei-gnant ou adolescent, tout chrétien digne de ce nom est un dirigeant. L’ampleur de cette définition risque de décevoir ceux qui cherchent le conseil d’Ellen White sur la manière d’assumer plus « professionnellement » un rôle de diri-geant dans l’administration ou ailleurs.

J’ai bien apprécié le chapitre 2, lequel relie les écrits d’Ellen White à ceux d’experts actuels en matière reli-gieuse et en d’autres domaines professionnels. Présentant ces experts, elle se sert d’une précieuse distinction entre deux types de leadership : le leadership de l’influence, le-quel conçoit le changement et l’inspire aux autres, et le leadership de gérance et de supervision. Elle pense aussi qu’Ellen White brouille cette distinction et redéfinit le leadership à un niveau supérieur de service et d’altruisme.

Au fil des quatre chapitres suivants, C. Tutsch aborde le rapport du dirigeant avec Dieu, l’usage du pouvoir, l’auto-nomisation et le processus de résolution des problèmes de leadership. Elle introduit chaque thème et présente ensuite

une série de « principes de leadership », laquelle est suivie d’une suite de citations d’Ellen White et d’une discussion sommaire d’un choix de questions soulevées dans chaque chapitre.

Si la discussion d’Ellen White en fin de chapitre pré-sente un certain lien avec principes et citations, celui-ci est plutôt indirect. J’aurais aimé que l’auteur relie plus étroitement cette discussion finale à l’ensemble des princi-pes énoncés auparavant, afin d’obtenir un meilleur impact collectif.

Le livre a ses points forts. J’ai aimé les histoires et les discussions pratiques à propos d’Ellen White à la fin de chaque chapitre. Elles m’ont donné un aperçu personnel et rafraîchissant de la vraie Ellen White. Certains problèmes de leadership de l’Église actuelle sont abordés de manière sensée.

L’auteur regroupe, au dernier chapitre, les éléments d’un cadre conceptuel possible pour la théorie d’Ellen White en matière de leadership. C’est alors qu’un certain nombre de suggestions formulées par C. Tutsch m’ont ouvert des horizons.

On peut regretter que l’auteur n’ait pas resserré sa défi-nition du leadership, qu’elle n’ait pas commenté davantage les citations compilées, ne les ait pas mieux reliées entre elles et n’ait pas élaboré au final un plus solide modèle théorique du leadership. Néanmoins, ce livre démontre sans nul doute une bonne compréhension de l’œuvre d’Ellen White et offre un commentaire nouveau à son sujet, du point de vue du leadership. Cet ouvrage utile rappellera à chacun de nous des éléments essentiels de la vie chrétienne. Pour moi, il me semble traiter plus de « la vie selon Ellen White » que du « leadership selon Ellen White ».

Barry Hill (doctorat de l’Université de Nouvelle-Angleterre, en Australie) est directeur du Département de l’éducation de la Division Pacifique Sud de l’Église adventiste. Son courriel : [email protected].

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26 DIALOGUE 21•2-3 2009

À l’intention des auteursDialogue universitaire, publié trois fois par an en quatre lan-

gues, s’adresse aux étudiants adventistes ainsi qu’aux adventis-tes exerçant une profession et aux aumôniers des campus.

La rédaction sollicite des articles, des interviews et des rap-ports bien rédigés, en phase avec les objectifs de Dialogue :

1. Cultiver une foi intelligente et vivante ; 2. Approfondir l’engagement des lecteurs envers Jésus, la

Bible et la mission de l’adventisme ; 3. Présenter avec clarté une approche biblique des problè-

mes actuels ; 4. Proposer des idées et des modèles pour le service

d’autrui et l’évangélisation.En général, Dialogue sollicite des auteurs pour préparer

articles, interviews et rapports. Il est conseillé aux auteurs potentiels (a) d’examiner les numéros antérieurs de la revue, (b) de réfléchir aux directives, (c) de nous soumettre un abrégé du sujet envisagé et leur C.V. avant de rédiger l’article proposé. Les envois non sollicités ne seront pas renvoyés à leurs auteurs.

Veuillez consulter le site Web :

http://dialogue.adventist.org

The Creation Health Breakthrough offre une perspective unique sur la santé holistique. Les lecteurs sont lancés dans un parcours « santé et bien-être ». Ce parcours commence là où ils sont, puis les dirige vers différents points d’arrêt, où ils se fixent de nouveaux objectifs de croissance personnelle. À la fin du parcours, les lecteurs ont une image claire de ce qu’il faut faire pour atteindre progressivement ces objectifs. Les chapitres d’introduction du livre présentent une séquence logique de la colonne en spirale autour de laquelle les auteurs ont structuré le livre : problème, promesse, principe et plan. Après avoir exposé le problème, ils abordent la promesse d’une vie meilleure. Puis, ils présentent le principe de croissance, et enfin, un plan qui garantira l’accomplissement de la promesse. La partie principale du livre consiste en une analyse en pro-fondeur de huit concepts-clés du bien-être (choix, repos, environnement, activité, confiance, relations interper-sonnelles, perspectives, nutrition) qui s’unissent dans une

The Creation Health Breakthrough : Eight Essentials to Revolutionize Your HealthMonica Reed, M.D. et Donna K. Wallace (New York, Hachette Group, 2007 ; relié)

Recension d’Adelina Alexe

suite logique et complètent le tableau de la santé globale. Les auteurs soutiennent par des preuves indubitables cha-cune de leurs assertions. Ces dernières sont très claires, faciles à retenir et à appliquer.

À ceux qui tentent de mettre en pratique ces choses mais n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs, les auteurs présentent un principe encourageant : « Votre succès ne dépend pas de la perfection, mais plutôt de la réalisation progressive de vos buts. » Construisant sur ce fondement, le lecteur acquiert le sentiment très fort du « je peux y arriver » – première étape quand vient le moment de choi-sir. Cette étape aide le lecteur à se mettre en route ; une fois qu’il a obtenu des résultats positifs, il anticipe avec enthousiasme ses progrès futurs. Ce qui a pu être considé-ré d’abord comme un fardeau devient une partie naturelle et utile de sa routine.

Je recommande ce livre. Il constitue une excellente res-source pour les ados, les adultes, les aînés. Je suis certaine que quiconque le lira le considérera comme un sage inves-tissement.

Adelina Alexe poursuit une maîtrise en théologie à l’Université Andrews, à Berrien Springs, au Michigan (États-Unis). Son courriel : [email protected]

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27DIALOGUE 21•2-3 2009

Apprendre avec détermination : les leçons d’ApollosRoland E. Fischer

C’était un apôtre de la deuxième génération, un homme éduqué, un intellectuel de son temps. Bien que rarement mentionné dans le Nouveau Testament, son influence sur l’Église primitive fut remarquable.

Je vous présente Apollos, qui fait son apparition dans Actes 18.24-281 : jeune Juif citoyen d’Alexan-drie (deuxième plus grande cité de l’Empire romain d’alors, nommée à cause d’Alexandre le Grand). On doit à cette ville, foyer de nombreux émigrants juifs, la traduction et la production de la Bible des Septante. Y coexistaient les priorités concur-rentes du judaïsme, de l’hellénisme et de la philosophie grecque. Elle finit par devenir un grand centre éducatif, avec une bibliothèque immense, riche de 900 000 volumes.

Apollos était un « homme élo-quent » (vs. 24, NBS), ce qui peut aussi vouloir dire érudit, bien édu-qué. À l’évidence, il était instruit en sciences et en philosophie hellénisti-ques et particulièrement en rhétori-que, ce qu’indique le terme éloquent. Principale discipline de la philoso-phie de cette période, la rhétorique permettait aux gens d’argumenter de manière convaincante et de présenter leur position avec clarté.

Il était aussi « versé dans les Écritures » (vs. 24) : il connaissait l’Ancien Testament et savait com-ment l’interpréter. Ce n’était pas un lecteur superficiel – il étudiait l’Écri-ture de manière approfondie et était parvenu ainsi à une connaissance

LOGOS

systématique de la Bible.Il était contemporain de Philon

d’Alexandrie, célèbre philosophe et théologien juif, auteur de com-mentaires sur les livres de l’Ancien Testament. Philon avait élaboré dif-férentes méthodes d’interprétation de l’Écriture et avait tenté une harmoni-sation de la sagesse de la philosophie hellénistique et de la révélation de l’Écriture. Il croyait que l’on pouvait retrouver la trace de toutes les véri-tés des philosophes grecs, trace qui ramenait à Moïse.

Probablement élève de Philon, Apollos était bon connaisseur de la philosophie hellénistique ainsi que de l’Ancien Testament. Son éducation avait été universitaire et religieuse. Du peu que nous raconte le livre des Actes à son sujet, on sait qu’il était un débatteur à succès, capable d’éta-blir sans le moindre doute la véracité de l’Écriture. Sa méthode mêlait pro-bablement raisonnement logique et présentation rationnelle.

Un chrétien passionnéOn ignore quand exactement, mais

c’est durant la période de diffusion de l’Évangile, après la Pentecôte, qu’Apollos devint chrétien, « instruit dans la voie du Seigneur » (vs. 25). Ayant appris la formidable significa-tion de l’évènement-Jésus, il ne put se taire. Il devint un missionnaire passionné, prêchant la bonne nouvelle partout où il allait : « Fervent d’esprit, il disait et enseignait avec exactitude ce qui concernait Jésus. » (vs. 25) Il

mettait son savoir et son éducation au service du Seigneur, tirant parti de sa connaissance de l’Écriture et de ses études de philosophie et de rhétori-que pour « réfuter les Juifs publique-ment » (vs. 28). Il s’engagea totale-ment dans son ministère chrétien et laissa dans l’histoire des traces de son enthousiasme – en Achaïe, à Éphèse et surtout à Corinthe, ville où il dut avoir un profond impact puisque certains chrétiens de l’endroit prirent son nom (1 Corinthiens 1.12).

Un trait du caractère d’Apollos doit retenir notre attention : son humilité et son désir d’apprendre toujours plus. Grand érudit très instruit, il souhaitait ardemment améliorer ses connaissances sur Jésus – sa mort et sa résurrection – grâce à de simples croyants tels qu’Aquilas et Priscille, qui « se rendirent compte qu’il n’avait pas encore reçu toute la lumière de l’Évangile. Ils “le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu”. Grâce à leur enseignement, Apollos acquit une plus parfaite com-préhension des Écritures, et il devint un des plus brillants défenseurs de la foi chrétienne2. »

Ce qu’Apollos peut nous apprendre

Que pouvons-nous apprendre de la vie de ce grand homme dont seul le ciel pourra pleinement révéler l’in-fluence sur les tout premiers pas de l’Église chrétienne ?

D’abord, que dans notre quête du savoir et notre poursuite de l’excel-

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lence universitaire, nous ne devons pas hésiter à viser le meilleur en éducation. Cependant, il faut garder à l’esprit l’idée que le savoir humain n’est pas notre ultime objectif, lequel doit être l’obtention de la divine sagesse révélée par l’Écriture. Nous devons rassembler et synthétiser ces deux catégories de savoir comme cela se passait au cours du ministère d’Apollos. Les premiers éducateurs adventistes tenaient ces deux aspects comme prioritaires. Ellen White a écrit : « Dieu nous a fait connaître ses desseins – que les adventistes aient l’occasion d’étudier les sciences tout en s’initiant aux recommandations de sa Parole3. »

L’éducation n’est pas un but en soi : elle est plutôt un moyen en vue d’une fin. Pour les pionniers de l’adven-tisme, elle était destinée au service de la mission. Les premières institutions éducatives de l’Églises furent des écoles missionnaires, des centres de formation pour la mission.

Après tout, un des objets de la plus vieille de nos institutions éducatives, l’école du sabbat, est la préparation en vue de la mission. S’engager dans l’école du sabbat nous profite de deux façons : d’abord, cela nous donne la chance d’une formation continue en matière de Bible et de religion, ce qui va augmenter notre savoir, élargir nos compétences et nous aider dans notre développement spirituel. Nous y trouvons aussi l’occasion d’ensei-gner ce que nous avons appris et de contribuer ainsi à l’éducation et au développement d’autrui.

Par ailleurs, il nous faut, tout comme Apollos, nous ouvrir à de nouveaux enseignements. Il n’existe pas de moment, dans le processus d’apprentissage, où l’on puisse dire que l’on en a fini. Apprendre est un

cheminement. Même quand nous aurons accédé à l’éternité, nous ne cesserons jamais d’apprendre. Aussi doué et dévoué qu’il fût, Apollos souffrait d’un grand manque : « Il ne connaissait que le baptême de Jean. » (vs. 25) Quand Priscille et Aquilas s’en rendirent compte, ils perçurent la nécessité de l’instruire et ils « lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu » (vs. 26). Ouvert à de nouvelles expériences éducatives, Apollos était assez humble pour accepter d’elles de nouveaux enseignements.

De nos jours, nous entendons sou-vent parler du besoin d’apprendre tout au long de la vie. C’est obliga-toire en bien des professions et plus encore quand il s’agit de foi et de religion. Nous, les adventistes, nous avons profondément enraciné dans notre histoire le concept de formation continue. Ellen White en avait la vision : « Devant l’étudiant s’ouvre un chemin de progrès infini […]. Il progressera aussi vite et aussi loin que possible dans chacun des domaines de la véritable connaissance4. » La quête d’une « lumière nouvelle » encou-rageait nos pionniers à étudier et à apprendre. Nous devons donc être ouverts à de nouvelles perceptions et à de nouvelles expériences, être prêts à apprendre et à approfondir, qu’il s’agisse d’études universitaires ou de la Parole de Dieu. Nous devons avoir foi en l’Esprit qui « vous conduira dans toute la vérité » (Jean 16.13).

Et puis, toute éducation doit avoir comme fin ultime la proclamation « que Jésus est le Christ » (v.28). Savant en philosophie grecque, expérimenté dans l’interprétation de l’Écriture, connaissant toute la ri-gueur de la logique et les règles de la rhétorique, Apollos focalisait tout cela sur l’enseignement de la vérité « qui

concernait Jésus » (vs. 25). Il présen-tait la vraie connaissance de Jésus le Christ.

Notre éducation, notre savoir uni-versitaire et même notre compréhen-sion de l’Écriture sont autant de cho-ses vaines si elles ne sont pas tournées vers Jésus. Aucun savoir universitaire ni même scriptural ne peut être le but ultime s’il ne relève pas de la connais-sance de Jésus. C’est ce qu’Apollos avait très bien compris. Ellen White l’a souligné : « Pour acquérir une édu-cation digne de ce nom, nous devons connaître Dieu le créateur et Christ le rédempteur5. »

Orientons donc toute notre éduca-tion vers une relation plus étroite avec le Christ afin que devienne réalité la vision de Paul, solide compagnon d’Apollos : « … jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’homme adulte, à la mesure de la stature parfaite du Christ » (Éphésiens 4.13).

Roland E. Fischer (doctorat de l’Université de Bayreuth, en Allemagne) est directeur d’un institut de formation continue en Allemagne et professeur asso-cié à l’Université de Friedensau (Allemagne). Son courriel : [email protected]

RÉFÉRENCES 1. Sauf indication contraire, les citations scriptura-

les de cet article proviennent de la Nouvelle Bible Segond.

2. Ellen G. White, Conquérants pacifiques, Dammarie-Lès-Lys , Éditions S.D.T., p. 238.

3. Idem, Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, Dammarie-Lès-Lys , Éditions Vie et Santé, 2007, p. 72.

4. Idem, Éducation, Dammarie-Lès-Lys, Éditions Vie et Santé, 1986, p. 21.

5. Ibid., p. 19.

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29DIALOGUE 21•2-3 2009

RAPPORT D’ACTIVITÉS

Cinquante-trois érudits de diverses disciplines universitaires et de six pays se sont rassemblés pour la deuxième série de conférences interdisciplinaires Gloria Patri, du 4 au 8 juin 2009, à Bobbio Pellice, en Italie. Karen Abrahamson et Kathy Demsky ont organisé cette conférence, conjointe-ment sponsorisée par le Concile Foi et Science de la Conférence générale, l’Institut de recherche Géoscience, et l’Université Andrews. Bien qu’un grand nombre d’érudits non adventistes y aient aussi participé, les conférences Gloria Patri soutiennent fortement la notion que Dieu est le Créateur et Soutien de la terre, et que le sabbat du septième jour constitue un mémorial de l’œuvre créatrice de Dieu.

Le système d’éducation de l’Église adventiste fournit un grand nombre de programmes menant à un diplôme. Toutefois, beaucoup de jeunes, à cause de la nature de leurs études, surtout en sciences de la nature, fréquentent des universités publiques et travaillent dans des institutions laïques. Pour eux,

La conférence Gloria Patri qui s’est tenue en Italie encourage la collaboration des éruditsHalvard B. Thomsen

ces conférences fournissent un forum de discussions en matière de foi et de science dans le contexte de la révélation et de la foi chrétiennes. Ainsi, les con-férences Gloria Patri ont pour fonction importante de permettre aux érudits adventistes de se rencontrer et de parta-ger. Suite à ces conférences, une jeune femme est venue à la conclusion qu’elle devrait officialiser sa relation avec l’Église adventiste par le baptême. La prochaine conférence est prévue pour septembre 2010 à l’Université adven-tiste de Friedensau en Allemagne. Elle se focalisera sur l’origine du mal et sa signification. Pour plus d’informations, consultez le site http://gloriapatri2010.blogspot.com ou envoyez un courriel à l’adresse suivante : [email protected].

Cet article a d’abord paru dans Reflections, le bulletin de nouvelles de l’Institut de recherche biblique. Reproduit avec permission.

Écrivez-nous ! Pour fins de publication, nous invitons

les dirigeants des associations d’étudiants universitaires adventistes à nous faire parvenir de courts rapports présentant des informations pertinentes sur leur groupe : activités principales, défis, plans. Indiquez le nom, la fonction et le courriel de l’auteur du rapport, ajoutez une ou deux photos numériques et adressez le tout à Susana Schulz ([email protected]).

Merci !

Abonnement gratuit pour votre faculté ou université !

Aimeriez-vous que Dialogue soit dis-ponible à la bibliothèque de votre faculté ou université, afin que vos amis non adventistes puissent aussi le lire ? Prenez contact avec la ou le bibliothécaire, mon-trez-lui un exemplaire de la revue et sug-gérez-lui de demander un abonnement gratuit à Dialogue, en écrivant sa requête sur du papier à l’en-tête de la bibliothè-que ou de l’institution où elle se trouve. Nous nous occuperons du reste !

La lettre doit être adressée à : Dialogue Editor-in-Chief ; 12501 Old Columbia Pike ; Silver Spring, Maryland 20904 ; U.S.A.

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30 DIALOGUE 21•2-3 2009

Avec pour devise « Proclamer la grâce du Seigneur », près de 2 500 délégués se réuniront du 23 juin au 3 juillet 2010, dans la ville d’Atlanta, en Géorgie (États-Unis) pour la 59e convention mondiale de la Conférence générale des adventistes du septième jour, organisée pour évaluer la progres-sion de l’Église, recevoir des rapports sur son fonctionnement depuis la dernière session (Saint-Louis, 2005) et élire pour cinq ans ses dirigeants devant travailler au siège mondial de Silver Spring (Maryland) et dans ses 13 régions administratives couvrant le monde entier. La session se prononcera aussi sur des modifications à apporter à la constitution de l’Église, au Manuel d’Église et aux croyances fondamenta-les des adventistes.

La première session de la Conférence générale s’est tenue en 1863. Chevaux et calèches avaient alors amené les premiers délégués à Battle Creek (Michigan) « dans le but d’organiser une Conférence générale », selon les minutes de cette réunion, qui débuta le soir du 20 mai par le choix d’un président et d’un secrétaire de session. Puis les délégués élaborèrent une cons-titution et des règles de fonctionnement et nommèrent les dirigeants de la Conférence, avec un président (John Byington, après le désistement de James

La 59e session de la Conférence générale se déroulera à Atlanta, Géorgie (États-Unis) du 23 juin au 3 juillet 2010

Rédaction de Dialogue

POUR VOTRE INFORMATION

White), un secrétaire et un trésorier — structure officielle encore en place de nos jours à tous les niveaux de l’ad-ministration ecclésiale.

La 59e session accueillera au Centre de congrès mondial de Géorgie et au Georgia Dome des délégués issus de presque toutes les régions du monde où est présent l’adventisme, choisis afin de représenter quelque 17 millions de membres adultes répartis sur 207 pays (voir tableau). Un tiers environ des membres d’Église habite l’Afrique, un autre l’Amérique Latine. C’est au Brésil, avec 1,3 million de membres, qu’on trouve le plus d’adventistes en un même pays. Ces délégués ne sont pas tous des dirigeants ou administrateurs. La constitution de l’Église exige qu’au moins 50 % d’entre eux soient des laïcs, des pasteurs, des enseignants ou des employés non-administratifs des deux sexes, représentatifs d’un large éventail de classes d’âges et de nationalités. Avec leurs épouses et époux, les invités et les visiteurs, la participation quotidienne devrait être de 35 000 personnes, chif-fre sans doute multiplié par deux lors des cultes de weekend.

L’anglais sera la langue principale de la conférence, mais on pourra suivre les débats grâce à l’interprétation simul-tanée en plusieurs langues : allemand, coréen, français, japonais, roumain,

russe, langue des signes et plusieurs autres. Les personnes handicapées dis-poseront d’équipements adaptés.

On peut voir dans cette session comme des Nations unies spirituelles à l’ouvrage, s’adonnant à un examen sérieux des bénédictions accordées par le Seigneur aux adventistes ces cinq dernières années et établissant avec volontarisme le programme de la mis-sion et du ministère de l’Église pour les cinq prochaines.

La conférence ne portera cependant pas que sur les affaires de l’Église. De la séance d’ouverture (soir du 23 juin) à l’apogée enthousiasmante du sabbat 3 juillet, elle sera aussi une affirmation de l’objet même de l’Église adventiste : un appel au peuple de Dieu, partout sur la planète, pour qu’il proclame la grâce salvatrice du Seigneur, se prépare au retour prochain du Christ et l’attende. Ce rassemblement sera marqué par l’in-tervention des meilleurs prédicateurs du monde, par des séances d’étude de la Bible, des rencontres de prière, des réu-nions de jeunesse, des moments d’his-toires pour les enfants, un grand défilé des champs missionnaires, des rencon-tres de femmes et un sabbat de clôture très inspiré, tout cela devant faire de cette assemblée la semaine la plus riche en inspiration de l’actuel quinquennat.

Mais il y aura aussi des moments de détente : des musiques du monde entier, des gens portant leur costume national s’adressant à vous en langues incon-nues, des expositions, des séminaires créatifs pleins d’idées pour le ministère, des récits qui inspirent et des retrou-vailles avec tant d’amis et de gens de la famille, venus de partout. Au bilan, ce sera un avant-goût du paradis !

Pourquoi l’Église se lance-t-elle dans une telle opération ? Pourquoi investit-elle tant de temps et de ressources, tous les cinq ans, pour rassembler des repré-sentants de notre communauté ecclé-siale mondiale ? « La réponse, je crois, dit Jan Paulsen, actuel président de l’Église adventiste, tient au cœur même

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de notre identité et de notre mission. À travers ces rassemblements, nous affir-mons puissamment que nous sommes un seul peuple, uni dans la foi et lié par notre commun désir d’être les instru-ments du projet de Dieu en ce monde. » Il explique que ce sera un moment de remerciement, d’élaboration de plans et de réengagement. Et il demande : « Veuillez vous joindre à moi pour prier que l’Esprit agisse avec force et que nous puissions revenir, par la suite, sur ce temps passé ensemble et y voir pour notre Église un moment fondateur de projets et de vision renouvelée. »

Et quand la session aura pris fin, le 3 juillet, la plus grande assemblée mondiale d’adventistes renverra ses participants dans leurs foyers respectifs un peu partout sur toute planète. Ils retourneront à leurs Églises en priant pour qu’Atlanta soit la dernière de ces sessions, car l’espoir de tout adventiste est que Jésus soit très bientôt de retour. Mais s’il devait se faire attendre encore, la Conférence générale de réaffirma-tion et de réengagement de 2015 est déjà prévue à l’Alamo Dome de San Antonio, au Texas.

Quotas de délégués par Division

Div. de l’Afrique de l’Est et du Centre 213Div. eurafricaine 137Div. eurasiatique 133Div. interaméricaine 393Div. nord-américaine 270Div. de l’Asie et Océan Pacifique Nord 87Div. sud-américaine 294Div. du Pacifique Sud 113Div. de l’Afrique du Sud et Océan Indien 216Div. sud-asiatique 163Div. de l’Asie et Océan Pacifique Sud 174Div. transeuropéenne 146Div. de l’Afrique de l’Ouest et du Centre 149Total 2 488

Pour de plus amples renseignements sur cette prochaine session de 2010, voir le site :

http://www.gcsession.org/general/history.html

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Déployez le réseau de vos amitiésÉtudiants et professionnels adventistes désirant correspondre avec des collègues d’autres parties du monde.

ÉCHANGES

Mose Cyrus Allan : H 24 ; céli-bataire ; étudie en éducation à l’Uni-versité Egerton-Campus Laikipia. Intérêts : voyager, lire, regarder des films. Correspondance en swa-hili, kikissi ou anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : Box 52, Gesusu, KENYA.

Irineide Almeida : F 32 ; céli-bataire ; prépare un diplôme en psychologie à l’UNASP. Intérêts : lire, écouter de la musique, regarder de bons films. Correspondance en portugais ou espagnol. Courriel : [email protected]. BRÉSIL.

Kelly Cristina Batista : F 21 ; célibataire ; étudie en admi-nistration à l’UNASP. Intérêts : voyager, rencontrer de nouvelles personnes, lire. Correspondance en portugais, espagnol ou anglais. Courriel : [email protected] ou [email protected]. BRÉSIL.

Iêda Quezia Borges : F 29 ; célibataire ; prépare un diplôme en enseignement des arts et de la musique. Intérêts : étudier la Bible et des livres religieux, chanter, che-vaux. Correspondance en portugais. Courriel : [email protected]. Adresse : Rua Eunice Bechara Oliveira 605, Capão Redondo, 05884-150 São Paulo, BRÉSIL.

Josilga Jose Calavette : F 24 ; célibataire ; étudie en méde-cine à l’Université catholique, Beira. Intérêts : chanter, prier, être dans la nature, se faire de nou-veaux amis. Correspondance en portugais ou anglais. Courriel :

[email protected]. MOZAMBIQUE.

Ronnie Roberto Campos : H 43 ; marié ; titulaire d’un diplôme en langue et littérature et prépare une maîtrise en éducation. Intérêts : lire, écrire, marcher dans la nature. Correspondance en portugais, français ou espagnol. Courriel : [email protected]. BRÉSIL.

Paulo Cugler : H 56 ; célibataire ; titulaire d’un diplôme en éducation : histoire et géographie. Intérêts : lire des livres d’E. White et de Billy Graham, voyager, photographie, aller à la plage. Correspondance en por-tugais. Adresse : Rua Salvador 117, Bairro Ribeirópolis, Registro, 11900-000 S. P., BRÉSIL.

Kasiringi Ermeza : H 33 ; titu-laire d’un diplôme en travail social ; travaille dans un collège. Intérêts : voyager, écouter de la musique chré-tienne, prendre soin des orphelins et des démunis, jouer sur un clavier, lire et étudier la Bible. Correspondance en anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : P.O. Box 296, Kasese, OUGANDA.

Irisina Jossiana de Graça Gemo : F 24 ; célibataire ; étudie en méde-cine à l’Université catholique, Beira. Intérêts : chanter, étudier la Bible avec d’autres, prier, aller dans la nature, voyager, se faire de nouveaux amis. Correspondance en portugais ou anglais. Courriel : [email protected]. MOZAMBIQUE.

Henry Gideon : H 22 ; céli-bataire ; prépare un diplôme en sciences infirmières à l’Université

adventiste Pacific à Port Moresby. Intérêts : aider les gens et se faire des amis. Correspondance en anglais. Adresse : Private Mail Bag, Pacific Adventist University, Port Moresby, N.C.D., PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE.

Jonathan Onyango Gogi : H 27 ; célibataire ; prépare un diplôme en éducation : mathématiques et géogra-phie à l’Université Kenyatta. Intérêts : partager sa foi, se faire de nou-veaux amis, écouter de la musique. Correspondance en anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : P.O. Box 75, Pap Onditi, KENYA.

Suze Mariam Gomes-Campos : F 45 ; divorcée ; détient un diplôme de l’Université fédérale de Minas Gerais en pharmacie et biochimie avec spécialisation en santé publique de l’Université de Ribeirão Preto, et un diplôme de 2e cycle en études cellulaires de l’Université fédérale de Ouro Preto, Minas Gerais. Intérêts : voyager, faire du jardinage, lire, se faire des amis de différentes cultu-res. Correspondance en portugais. Courriel : [email protected]. Adresse : Rua Novo Hamburgo Nº 285 Apt. 503, Bairro Venwza I Ipatinga, 35164-252 Minas Gerais, BRÉSIL.

Fernando González M. : H 45 ; marié ; médecin spécialiste en uro-logie et chirurgie, titulaire d’un diplôme de l’Université de Camagüey. Intérêts : rencontrer de nouvelles personnes, voyager, être en contact avec la nature, écouter de la musique chrétienne. Correspondance en espa-gnol, portugais ou anglais. Courriel : [email protected]. CUBA.

Nicola Green : F 34 ; célibataire ; étudie en droit à l’Université de East London. Intérêts : lire des œuvres non romanesques, jouer au tennis, voyager. Correspondance en anglais. Adresse : 72F Park Hill, London SW4 9PB, ANGLETERRE.

Wilson G. Hernández P. : H 41 ; marié ; détient un diplôme de l’Uni-versité autonome de Santo Domingo

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33DIALOGUE 21•2-3 2009

Let’s Talk !Voulez-vous envoyer un commentaire

ou poser une question au pasteur Jan Paulsen, président de l’Eglise adventiste du septième jour ? Voici où vous pouvez le faire :

http://www.letstalk.adventist.org

Le but du site Web est d’encoura-ger la communication entre les jeunes adventistes de la planète et le bureau du président de la Conférence générale. Vous trouverez aussi des liens utiles et une base de données avec des questions et des réponses sur de nombreux sujets. À visiter !

en administration et une maîtrise en développement. Intérêts : poésie, lire et étudier la Bible, environne-ment. Correspondance en espagnol. Courriel : [email protected]. RÉPUBLIQUE DOMINICAINE.

Jorge Hidalgo D. : H 42 ; marié ; étudie en communication à l’Uni-versité Carlos Rafael Rodriguez. Intérêts : lire des livres religieux, être dans la nature, voyager, se faire de nouveaux amis et connaître leur culture, partager l’Évangile. Correspondance en espagnol ou por-tugais. Courriel : [email protected] ou [email protected]. Adresse : Avenida 58 Nº 5920 e/ 59 y 61, Reparto La Juanita, Cienfuegos 2, 55200, CUBA.

María Alejandra Jaimez : F 31 ; mariée ; travaille comme infir-mière dans un foyer de personnes âgées. Intérêts : mieux connaître la Bible, se faire de nouveaux amis, connaître d’autres cultures, mar-cher dans la nature. Courriel : [email protected]. Adresse : Calle 42 Nº 341, 7607 Miramar, Provincia de Buenos Aires, ARGENTINE.

Mildred Jatoonah : F 31 ; céli-bataire. Intérêts : lire, écouter de la musique, jouer de la gui-tare, cuisiner et sortir avec des amis. Correspondance en français ou anglais. Adresse : 22 Bonne Veine, Q. Militaire, MAURICE.

Mike Kaigin : H 25 ; célibataire ; prépare un diplôme en théologie au Collège adventiste Sonoma. Intérêts : adorer Dieu, chanter, écouter de la musique gospel, aider les gens, faire du jardinage. Correspondance en anglais. Adresse : Sonoma Adventist College, P.O. Box 360, Kokopo, East New Britain Province, PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE.

Robinson Kujur : H 33 ; céliba-taire ; étudie en théologie au Collège Spicer. Intérêts : voyages et photo-graphie. Correspondance en anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : Jharkhand Bihar

Section of S.D.A., Karamtoli Chowk, Morabadi-Villa, Ranchi 834008, Jharkhand, INDE.

Wasanda Magubu : H 24 ; céli-bataire ; prépare un diplôme en électronique et communication à l’Université de l’Afrique de l’Est, Baraton. Intérêts : apporter son aide (nécessiteux, victimes du SIDA, per-sonnes âgées, orphelins), lire et étu-dier les prophéties. Correspondance en anglais ou swahili. Courriel : [email protected]. Adresse : P. O. Box 14330, Njiro Hill, Arusha, TANZANIE.

Tomás Martínez H. : H 39 ; divorcé ; titulaire d’un diplôme en électro-énergie. Intérêts : musique (joue du violon), anglais, et psycholo-gie. Correspondance en espagnol ou anglais. Adresse : Calle 4 # 128/11 y A ; Reparto Mariana de la Torre ; C.P. 90200, Santiago de Cuba, CUBA.

Alexis Radney Mercedes : H 32 ; célibataire ; étudie en langues moder-nes (anglais) à l’Université autonome de Santo Domingo. Intérêts : étudier la Bible et écouter de la musique. Correspondance en espagnol ou anglais. Courriel : [email protected]. RÉPUBLIQUE DOMINICAINE.

David Efrain Monge-Lovon : H 33 ; célibataire ; dentiste, tra-vaille dans un programme d’étu-des supérieures. Intérêts : voyager, écouter de la musique chrétienne et s’impliquer dans des projets huma-nitaires. Correspondance en portu-gais, espagnol ou anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : Rua Ipuaçu 23, Jardim Amalia, 05890-090 São Paulo, BRÉSIL.

María Eugenia Morales : F 24 ; célibataire ; titulaire d’un diplôme en education et enseigne au niveau primaire. Intérêts : cui-siner, jouer au volleyball, marcher. Correspondance en espagnol. Courriel : [email protected] ou [email protected]. ARGENTINE.

Joram Njane : H 21 ; célibataire ;

étudie en ingénierie aéronautique. Intérêts : écouter de la musique, lire, se faire des amis. Correspondance en anglais ou espagnol. Courriel : [email protected]. KENYA.

Desmond Ofori : H 37 ; célibatai-re ; prépare un diplôme en théologie à l’Université Valley View. Intérêts : étudier la Bible, chanter dans la cho-rale de l’église, aider les gens dans le besoin. Correspondance en anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : S.D.A. Education Unit, P.O. Box 801, Agona Swedru, Central Region, GHANA.

Ekwueme Salomon Okwuchukwu : H 25 ; célibataire ; étudie en ingénierie mécanique à l’Université de l’État d’Anambra. Intérêts : prêcher, écouter de la musi-que, se faire des amis, découvrir de nouvelles idées. Correspondance en igbo ou anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : Anambra State University, P.M.B. 02, Uli, Anambra State, NIGERIA.

Gabriela Palade : F 41 ; céli-bataire ; économiste ayant étudié à l’Université Al. I. Cuza à Iasi. Intérêts : lire, aider les malades. Correspondance en roumain ou fran-çais. Courriel : [email protected]. ROUMANIE.

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34 DIALOGUE 21•2-3 2009

InvitationSi vous êtes étudiant ou

professionnel adventiste et désirez f igurer dans Échanges, veuillez envoyer vos coordonnées : (1) Vos prénom et nom de famille (ce dernier en capitales) ; (2) votre âge ; (3) votre sexe ; (4) votre état-civil ; (5) votre domaine d’études ou diplôme obtenu et spécialité ; (6) l’institution scolaire que vous fréquentez ou qui vous a décerné votre diplôme ; (7) vos trois principaux intérêts ou passe-temps ; (8) la ou les langues dans lesquelles vous désirez correspondre ; (9) le nom de l’église adventiste dont vous êtes membre ; (10) votre adresse postale ; (11) le cas échéant, votre adresse électronique. Veuillez écrire lisiblement. Envoyez ces renseignements à DIALOGUE Interchange ; 12501 Old Columbia Pike ; Silver Spring, MD 20904-6600 ; U.S.A. Ou par courriel : [email protected]. Nous n’inclurons que ceux qui ont donné les 10 renseignements demandés.

Dialogue ne peut endosser la responsabilité de l’exactitude des informations soumises ni du contenu des correspondances qui pourraient s’ensuivre.

Setubata Phafoli : H 23 ; céli-bataire. Étudie en commerce à l’Université Limkokwing de tech-nologie créative. Intérêts : musique chrétienne, voyager et se faire de nouveaux amis. Correspondance en anglais ou sésotho. Courriel : [email protected]. Adresse : Qalakheng P.O. Box 415, Mohale’hoek 800, LÉSOTHO.

Ian Hong Phua : H 22 ; céliba-taire ; étudie en sciences politiques et administration à l’Université natio-nale de Singapour. Intérêts : nager, art et design, écouter de la musique. Correspondance en anglais, chi-nois-mandarin ou malais. Courriel : [email protected]. Adresse : Bukit Timah Post Office Box 2268, Sin. 915899, SINGAPOUR.

Moncy Babu Puthenpurayil : H 37 ; marié ; titulaire d’un diplôme en commerce de l’Université Calicut. Intérêts : lire et étudier la Bible, écou-ter de la musique gospel, avoir des amis adventistes. Correspondance en malayalam ou anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : P.O. Nenmeni, Ammayippalam, Sulthan Bathery, Wayanad, Kerala, 673592, INDE.

Erlon Rodrigues-Cruz : H 27 ; célibataire ; prépare une maîtrise en informatique à l’Université fédé-rale de São Carlos. Intérêts : jouer de la guitare, écouter et composer de la musique, soccer et volleyball. Correspondance en portugais ou anglais. Courriel : [email protected]. Adresse : Rua Jose Riga 265, São Carlos, 13565-560 SP, BRÉSIL.

Ángel Sánchez M. : H 42 ; céli-bataire ; détient un diplôme en ingé-nierie de l’agriculture de l’Université Marta Abreu de Santa Clara. Intérêts : musique, se faire de nouveaux amis, partager l’Évangile. Correspondance en espagnol. Adresse : Apartado Postal 891, Santa Clara, CP 50100, Villa Clara, CUBA.

Victor Santana G. : H 20 ; céli-bataire. Étudie en systèmes infor-matiques à l’Université Central del

Este. Intérêts : se faire de nouveaux amis, camping et s’occuper de clubs d’Explorateurs. Correspondance en espagnol. Courriel : [email protected]. RÉPUBLIQUE DOMINICAINE.

Daniela Santos da Cruz : F 25 ; célibataire ; détient un diplôme en administration. Intérêts : lire, voyager, se faire de nouveaux amis, apprendre de nouvelles langues. Correspondance en portugais, fran-çais, italien ou espagnol. Courriel : [email protected] ou [email protected]. Adresse : 1ª Travessa das Pitangueiras Nº 13, Fazenda Grande do Retiro, Salvador, 40353-130 Bahia, BRÉSIL.

Chime O. Stanley : H 19 ; céli-bataire ; étudie en radiographie médicale à l’Université du Nigeria. Intérêts : se faire de nouveaux amis. Correspondance en anglais. Courriel : [email protected]. NIGERIA.

Kam Khaw Tuan : H 19 ; céliba-taire ; étudie en éducation à MUAS. Intérêts : lire, se faire de nouveaux amis, informatique. Correspondance en anglais, birman ou chinois. Courriel : [email protected]. MYANMAR.

Salomão Murassama Viagem : H 32 ; marié ; détient un diplôme en droit de l’Université Eduardo Mondlane et une maîtrise de l’Uni-versité polytechnique. Intérêts : lire la Bible et les journaux, voya-ger, se faire de nouveaux amis. Correspondance en portugais. Courriel : [email protected]. MOZAMBIQUE.

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35DIALOGUE 21•2-3 2009

Téléphone portable vs BibleJe me demande ce qui arriverait si nous traitions notre Bible comme nous traitons nos téléphones

portables…

Et si nous l’avions toujours sur nous, dans nos poches ou nos sacs à main ?

Et si nous retournions sur nos pas après l’avoir oubliée à la maison ou au bureau ?

Et si nous la consultions plusieurs fois par jour ?

Et si nous nous en servions pour envoyer des messages à nos amis ?

Et si nous ne pouvions vivre sans elle ?

Et si nous la donnions en cadeau à nos enfants ?

Et si nous nous en servions pendant nos voyages ?

Et si nous nous en servions en cas d’urgence ?

À la différence de nos téléphones portables, nous n’avons pas à craindre de mauvaises connexions ou de perdre le signal : notre Bible fonctionne partout.

Et mieux encore, les batteries demeurent chargées à jamais et notre crédit est illimité parce que Jésus a déjà payé la facture !

« Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve : invoquez-le pendant qu’il est près. » (Es 55.6, LSR)

Vous trouverez dans la Bible des numéros d’urgence :

Si vous êtes triste, Jean 14.Si les gens parlent en mal de vous, Psaume 27.

Si vous êtes nerveux, Psaume 51.Si vous vous faites du souci, Matthieu 6.19,34.

Si vous êtes en danger, Psaume 91.Si Dieu vous semble très loin, Psaume 63.

Si votre foi faiblit, Hébreux 11.Si vous vous sentez seul ou si vous avez peur, Psaume 23.

Si vous manquez d’amour envers les autres, 1 Corinthiens 13.Si vous voulez connaître le secret du bonheur, Colossiens 3.12-17.

Si vous souffrez de solitude, Romains 8.31-39.Si vous cherchez la paix et le repos, Matthieu 11.25-30.

Si vous vous sentez accablé et que vos circonstances vous cachent la face de Dieu, Psaume 90.N’hésitez pas à partager ces numéros d’urgence avec vos amis.

Puisse le Seigneur vous bénir abondamment.

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36 DIALOGUE 21•2-3 2009

« J’aime beaucoup participer

à ce ministère novateur qui

atteint les gens pour Christ.

Ce Guide d’étude biblique

pour jeunes adultes se

focalise sur la Bible,

et pourtant, il s’identifie

avec ma génération. »« Le Guide d’étude biblique

pour jeunes adultes constitue

un outil créatif que je peux partager

librement avec mes amis et mes

camarades de classe. »« J’aime le fait que le Guide d’étude

biblique pour jeunes adultes soit disponible de

différentes façons : par exemple, la version

imprimée, les balados ; ou encore l’École

du sabbat de l’université, une émission d’une

demi-heure portant sur la leçon hebdomadaire,

diffusée par satellite. »

Le Guide d’étude biblique pour jeunes adultes est écrit,

illustré, et étudié par des jeunes adultes du monde

entier. Voici les impressions de certains d’entre eux :

Vous cherchez un moyen d’étudier la Bible de façon contemporaine et interactive ?

Pour en découvrir davantage sur le Guide d’étude biblique pour

jeunes adultes, visitez le site suivant : www.cqbiblestudy.org

Alors, ce que vous cherchez, c’est le