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1 Trésor-hénoc TSHITEBUA MUKANYA Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) Université de Kinshasa Faculté des Sciences Agronomiques Département de gestion des ressources naturelles Option : Eaux et Forêts Février 2012 Université de Ninshasa

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Page 1: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

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Trésor-hénoc TSHITEBUA MUKANYA

Démarrage d’un processus Forêt Modèle

en Equateur (RDC)

Université de Kinshasa

Faculté des Sciences Agronomiques

Département de gestion des ressources naturelles

Option : Eaux et Forêts

Février 2012

Université de Ninshasa

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Organisation administrative de la province de l’Equateur………….……………19

Tableau 2 : Subdivision administrative du territoire de Bikoro………………………………20

Tableau 3 : Liste de la faune de Bikoro.............................................................................…...24

Tableau 4 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur des Elanga……………...26

Tableau 5 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur des Ekonda……………..26

Tableau 6 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur du Lac Tumba………….30

Tableau 7 : Information générale sur la démographie………………………………………..32

Tableau 8 : Représentation des acteurs rencontrés, les motifs et résultats..........................….36

Tableau 9 : Opportunités, contraintes, rôles et attentes du CREF……………………………50

LISTE DES DIAGRAMMES

Diagramme 1 : Répartition du travail par secteur…………………………………………….32

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Composition ethnique dans la section Nord…………..………………………28

Graphique 2 : Composition ethnique dans la section Sud……………………………………29

LISTES DES CARTES

Carte 1 : Les FM au monde..................................................................................................….10

Carte 2 : Extension du RAFM………………………………………………………………...14

Carte 3 : Subdivision administrative de la province de l’Equateur……………………...……18

Carte 4 : Subdivision administrative de Bikoro………………………………………………21

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LISTE DES ACRONYMES

CBFC : Communauté Batiste du Fleuve Congo

CEDEN : Cercle de Défense pour l’Environnement

CIFOR : Center for International Forestry Research

CL: Communautés Locales

CNUED : Conférence de Nations Unies pour l’Environnement et le Développement

CPP : Comité de Pilotage Provisoire

CREF : Centre de Recherches en Ecologie et en Foresterie

CREDI : Centre de Recherche en Développement International

DIAF : Direction des Inventaires et Aménagement Forestier

FAO : Food and Agriculture Organization of the United Nations

FASA-UNIKIN : Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa

FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial

FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole

FM : Forêts Modèles

FOGRN-BC : Formation en Gestion des Ressources Naturelles dans le Bassin du Congo

FMLTc : Forêts Modèles Lac Tumba en construction

GDF : Gestion Durable des Forêts

GPFLR : Partenariat Global sur la Restauration des Paysages Forestiers

IFMA : Initiative pour des Forêts Modèles en Afrique

MECNT : Ministère de l’Environnement Conservation de la Nature et Tourisme

OG : Organisation Gouvernementale

OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PA : Peuple ou Population Autochtone

PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement

RAFM : Réseau Africain des Forêts Modèles

RCFM : Réseau Canadien des Forêts Modèles

RECOFTC : The Center for People and Forests

REDD : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts

RDC : République Démocratique du Congo

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RIFM : Réseau International des Forêts Modèles

SCF-RNcan : Service Canadien des Forêts – Ressources Naturelles Canada

SRAFM : Secrétariat du Réseau Africain des Forêts Modèles

SRIFM : Secrétariat du Réseau International des Forêts Modèles

TDR : Terme de Références

UFA : Unité Forestière d’Aménagement

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

WWF : World Wide Fund for Nature

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AVANT-PROPOS

Pour assurer la formation des candidats ingénieurs forestiers, le programme des

enseignements en Eaux et Forêts à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de

Kinshasa en République Démocratique du Congo, a prévu en dehors des cours théoriques,

trois mois de stage de professionnalisation, pour permettre à l’étudiant en dernier cycle de

palper du bout des doigts les réalités pratiques du secteur professionnel et rendre pratique

toutes les théories apprissent au cours de ses cinq années de formation. C’est donc dans le

respect de ceci, que nous avons été invités du 28 Octobre 2011 au 28 Janvier 2012, par le

Réseau Africain des Forêts Modèles (RAFM), de participer au projet de mise sur pied d’une

dans la province de l’Equateur en RDC.

Mais avant tout, tenons à souligner que la réalisation de ce stage n’aurait pas été possible sans

l’appui précieux de nombreuses personnes, que nous tenons à remercier ici.

Nos remerciements s’adressent :

Au Dr Mariteuw Chimère DIAW, directeur général au RAFM et membre du comité

international de réseautage du Réseau International des Forêts Modèles (RIFM).

Au Secrétariat du Réseau Africain des Forêts Modèles (SRAFM). Particulièrement à

Mme Mélie MONNERAT, membre du SRAFM et Coordonatrice Nationale au pôle

RAFM en RDC ; Mr Sébastien MALELE, membre du SRAFM et Point Focal au pôle

RAFM-RDC ; Mme Georgette MATO ; Mr Jean-Claude NJOMKAP et Mr Joachim

Nguiebouri, tous membres du SRAFM à Yaoundé au Cameroun.

De plus encore, au projet FOGRN-BC : Professeur Damas KHASA, directeur du

projet ; Mme Marie-France GEVRY, Mr Mahamadou GARBA ABDOU, conseiller

sous régional et Mr Albert TSHINYAMA, Point Focal.

Au corps professoral de la FASA-UNIKIN : particulièrement au Professeur Claude

KACHAKA SUDI KAIKO, Doyen de la faculté.

A tous nos amis, frères et collègues, qui de prêt ou de loin nous ont soutenus afin de

voir à ce jour ce stage aboutir.

Rappelons cependant, que ce stage n’aurait pas été possible sa l’implication du programme

IFMA, qui a totalement assuré l’appui financier pour la réalisation de sa réalisation.

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INTRODUCTION

1. Contexte du stage

Des nos jours, les défis auxquels sont confrontés les gestionnaires des ressources naturelles et,

bien sûr, l’ensemble de la société, sont des plus en, plus complexes alors que les exigences et

des valeurs sociales conflictuelles se livrent concurrence dans un contexte de ressources

toujours plus précaires. La communauté internationale en général et les Etats en particulier

ont considérablement pris conscience de l’importance et de la nécessité de protéger la nature

et l’environnement. Il suffit pour s’en convaincre de compter le nombre toujours croissant des

conventions et accords internationaux conclus en matière de l’environnement.

Cependant qu’on assistait, en conséquence, au lancement d’une pléthore de processus dans le

secteur forestier même, nombreux pays avaient par la suite proposés des approches nouvelles

de gestion durable des forêts. Une initiative inspirée directement des défis lancés lors de la

CNUED a été le Réseau International des Forêts Modèles (RIFM), dont la création a été

annoncée par le Canada au sommet de Rio de Janeiro.

Pour l’efficacité du RIFM, des réseaux régionaux ont été créés, afin que ceux et celles qui

connaissent la région le mieux définissent, expliquent et gèrent le programme régional de

travail. Ces réseaux régionaux tiennent compte des priorités, des forces et des occasions

propres à ces régions. Et parmi les réseaux régionaux figure le Réseau Africain de Forêts

æModèles « RAFM» qui a été créé en 2009 avec l’appui soutenu du gouvernement du

Canada.

Le RAFM compte actuellement deux Forêts Modèles basées au Cameroun. Et dans le cadre

du programme d’extension du réseau, d’autres sont en développement au Maroc, en Tunisie,

en Algérie, en République démocratique du Congo ainsi que dans d’autres pays du Bassin du

Congo.

Mais alors, pour le compte de la République Démocratique du Congo, trois provinces ont été

ciblées pour la construction des Forêts Modèles. Il s’agit là de :

La province du Bas-Congo avec une Forêt Modèle en construction à Tshela ;

La province Nord-Kivu avec une Forêt Modèle transfrontalière ;

La province de l’Equateur avec une Forêt Modèle en construction à Bikoro.

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2. Objectifs généraux

La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire (CPP)

(ii) ayant déjà été fait, le processus de mise sur pied des Forêts Modèles en RDC se trouvait

en ce jour à l’étape du diagnostic terrain (iii) et du développement de la vision commune (iv).

Et c’est en effet les étapes (iii) et (iv) qui ont constitués nos objectifs généraux et ont justifiés

notre stage. Cependant, le travail restant encore énorme pour la Forêt Modèle Lac Tumba en

construction (FMLTc), nous avons été envoyé à Bikoro dans la province de l’Equateur, pour

venir en appui l’équipe sur terrain, et participer dans le développement de la vision commune

et le prélèvement des diagnostics. Et cela était pour une période de trois mois (allant du 28

Octobre 2011 au 28 Janvier 2012). Nonobstant, l’autre objectif était celui de confronter les

connaissances acquises pendant le cursus de formation d’Ingénieur aux réalités de terrain.

3. Objectifs spécifiques

Le moyen par lequel on pouvait atteindre ces objectifs était celui d’informer le plus

grand nombre possible d’intervenants dans les villages cibles, du processus Forêt

Modèle (FM), sa vision, ses objectifs ainsi que ses principes fondateurs. Les informés

également du projet de mise sur pied de la Forêt Modèle Lac Tumba dans le but de les

amener à agir comme parties prenantes dans un partenariat volontaire.

En suite, récolter un ensemble d’informations sur les aspects socio-économiques, la

gouvernance environnementale etc.

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Chapitre I : PRESENTATION DU RESEAU INTERNATIONAL,

DES RESEAUX REGIONAUX ET DU RESEAU AFRICAIN

DES FORETS MODELES

I. 1. BREVE HISTORIQUE DU CONCEPT FORET MODELE

Le concept des Forêts Modèles a été élaboré et mis à l'essai par le gouvernement Canadien au

début des années 1990 dans dix sites répartis à la grandeur du pays. Il s'agissait d'une réponse

à une période de conflits intenses dans le secteur forestier canadien à un moment où les

environnementalistes, les gouvernements, les peuples autochtones, les collectivités et les

travailleurs forestiers ne s'entendaient pas sur la façon d'utiliser et de gérer les ressources de

manière durable. L'approche s'est immédiatement montrée prometteuse, car les intervenants se

sont entendus pour trouver des solutions communes à leurs problèmes, par exemple, en

matière d'exploitation forestière, de conservation de la biodiversité et de stabilité économique.

En 1992, lors de la CNUED tenue à Rio de Janeiro, le Canada présenta au monde « le concept

de Forêt Modèle » avec lequel il avait connu des énormes succès (RIFM, 2003). Et procéda à

l’annonce de la création du programme international de Forêts Modèles et d’un engagement

connexe de 10 millions de dollars canadiens à l’occasion du sommet de la terre.

Par la suite, le concept se fit approprié au niveau international et trois Forêts Modèles furent

créées à l’extérieur du Canada, soit deux au Mexique et une en Extrême-Orient russe.

Chacune de ces trois FM était jumelée à une Forêt Modèle canadienne. Après une période

pilote de trois mois, il est devenu manifeste que ces Forêts Modèles « internationales » étaient

pleinement engagées et entreprenaient des projets de gestion durable des forêts (GDF) qui, en

plus d’avantager leurs collectivités, ont permis de tirer des leçons qui pourraient se révéler

utiles en d’autres endroits.

Ces pays (Mexique et Russie) étant premiers à adopté le processus, menèrent à la création

d’un Réseau International de Forêts Modèles (RIFM) en 1994. Comme cependant les Forêts

Modèles ne se créent pas d’elles-mêmes, en 1995, après deux années de développement au

Service canadien des forêts, de Ressources naturelles Canada (SCF-RNCan), le Secrétariat du

Réseau international de Forêts Modèles (SRIFM) s’est établi au sein du Centre de recherche

en développement international (CRDI) dans le but de faciliter la création d’un réseau de

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Forêts Modèles d’envergure mondiale voué à la gestion durable des paysages forestiers du

monde entier. Et en 2007, le SRIFM réintégra le SCF-RNCan, où il loge jusqu’à nos jours.

De même, il se révéla clairement qu'un réseau de Forêts Modèles internationales pourrait

accélérer l’apprentissage général de la GDF au moyen d’une simple multiplication : chaque

Forêt Modèle élaborerait et mettrait en commun « par l’entremise du réseautage » ses propres

innovations, connaissances, expériences, forces, compétences, défis et leçons apprises au sujet

des outils et des pratiques de GDF avec les autres membres du réseau international.

Aujourd’hui, on compte plus ou moins 60 forêts modèles en opération dans 20 pays, et leur

nombre continue d’accroitre. Evidemment, avec l’appui de plusieurs organisations

internationales tels que le PNUD, la FAO, le RECOFTC, le FEM, le RCFM, le CIFOR, etc.

En effet, ces FM réparties en réseaux régionaux ; le premier et plus important réseau est le

Réseau Canadien de Forêts Modèles (RCFM) qui compte 14 sites situés d’un océan à l'autre

et constituant des laboratoires vivants aux fins de la recherche, de l’élaboration, de

l’application, de la surveillance et de la mise en commun de techniques de pointe et de

diverses conceptions de la gestion durable des forêts (GDF).

Actuellement, le second plus important réseau est le réseau Ibéro-Américain qui inclut toutes

les Forêts Modèles du Mexique, d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud, dont le siège est

au Costa-Rica. Un réseau de FM asiatique a aussi été fondé récemment, avec son siège à

Beijing en Chine. Puis, le réseau Africain de Forêt Modèle a finalement été formé

officiellement en 2009, avec son siège à Yaoundé au Cameroun. Mais également le réseau

méditerranéen de Forêts Modèles dont la création a été officiellement annoncée par les

représentants de l’Espagne au Forum mondial du RIFM 2008 avec son siège à Valladolid en

Espagne. Ce dernier inclut les FM du sud de l’Europe ainsi que du nord de l’Afrique. Ainsi,

ces réseaux sont en communications entre eux et constituent ensemble le grand Réseau

International de Forêts Modèles (Sarasin G., 2011).

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Carte n° 1 : Les FM au monde

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I. 2. UNE FORET MODELE, QU’EST-CE ?

Une Forêt Modèle est un lieu géographique mais également une approche de gestion durable

des forêts axées sur le partenariat. Il s’agit d’une vaste assise territoriale exploitée dans

laquelle la foresterie constitue une des principales valeurs (RIFM, 2003).

Il ne s’agit surtout pas d’une forêt classée, ou d’un titre de propriété comme une Unité

Forestière d’Aménagement (UFA) ; moins encore une Forêt Communautaire. La FM n’est pas

une 4e forme de classification des trois précédentes que prévoit le code forestier en RDC.

Néanmoins, une Forêt Modèle peut inclure toutes ces formes et types de titres de propriété.

Sur le plan organisationnel, une forêt modèle est aussi partenariat volontaire dont les membres

représentent toutes les forces environnementales, sociales et économiques qui sont en jeu dans

l’assise territoriale en question (RIFM, 2003). Le concept prône une approche sociale des

paysages. Or, il ne peut y avoir de paysages que s’il y a des humains qui occupent le territoire.

Ainsi, le concept Forêt Modèle est définit officielle comme : « un processus collaboratif où

des personnes et des groupes qui prônent une variété de valeurs travaillent ensemble afin

de concrétiser leur vision de développement durable des terres où la forêt occupe une place

importante» (RIFM, 2008a).

En effet, il n’existe pas deux FM identiques dans le monde. Chacune d’elle est unique

puisqu’elle est adaptée au contexte social, géographique, économique, historique,

économique, politique et culturel local. Cependant, chacune s'appuie sur un groupe de

principes et d’attributs communs et visent les mêmes buts généraux. Ces principes sont : (i)

paysage, (ii) partenariats, (iii) durabilité, (iv) gouvernance, (v) programmes d’activités et (vi)

mutualisation des savoirs et réseautage (RIFM, 2008 cité par Sarasin G., 2011).

I. 3. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES D’UNE FORET MODELE

La Forêt Modèle correspond d’abord à un territoire multifonctionnel, à un Landscape qui peut

être traduit par « paysage ». Une Forêt Modèle peut par exemple inclure des villes, des aires

protégées, des forêts communautaires, des fermes, des villages, etc. Elle englobe aussi

souvent plusieurs unités administratives. Sa taille est très variable, allant de quelques milliers

d’hectares à des millions d’hectares selon les cas. La plus petite Forêt Modèle est celle d’Ulot

Watershed dans les Philippines avec 87.536 ha et il existe par exemple la FM de Foothills au

Canada qui fait 2.756.692 ha.

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Le territoire couvert par la Forêt Modèle n’est pas arbitraire, il est suffisamment large pour

inclure une diversité d’utilisation et de valeurs forestières, mais doit être assez restreint pour

que l’environnement social, économique et culturel de la région y soit représenté.

Un tel territoire multifonctionnel est aussi composé d’un ensemble d’acteurs aux intérêts

divergents. Il est donc nécessaire que la Forêt Modèle soit un partenariat transparent, ouvert,

responsable et dynamique. Ce partenariat vise le partage de connaissances et d’expériences

sur un territoire, le développement des compétences des acteurs locaux et l’arrivée à un

consensus entre ces derniers. Ces acteurs qui forment le partenariat sont des intervenants de

toute nature qui ont un intérêt dans les décisions prises dans le paysage puisque ces décisions

les touchent personnellement ou parce qu’ils ont une influence sur celles-ci. Ce partenariat

n’est toutefois pas un substitut aux gouvernants en place, tel que l’État, mais doit les inclure

au contraire. Les acteurs impliqués dans ce partenariat peuvent par exemple faire partie des

groupes d’intérêts suivant : les industries, les autorités administratives, les autorités

coutumières, les communautés locales, les organisations gouvernementales (OG), les

organisations non gouvernementales (ONG) locales de développement, les ONG

internationales de conservation de la nature, les organisations de femmes, les institutions de

recherche, les établissements universitaires et scolaires, les établissements de santé, les

propriétaires fonciers privés, etc.

Donc, même tout habitant peut avoir accès à l’organisation de la FM par l’entremise d’un

partenaire de la forêt modèle qui représente leur activité ou leur sphère d’intérêt principale ;

puisque l’idée est d’instaurer un mode de pluralisme légal, où les différents acteurs qui se

partagent un territoire y cohabitent pacifiquement et vers des objectifs communs.

En effet, ce partenariat a donc comme but la durabilité de l’utilisation du territoire. Les

acteurs qui composent le partenariat devront donc définir ensemble une vision commune

d’utilisation de leur territoire, de leur espace de vie ou d’activité. Afin d’assurer cette

durabilité, la Forêt Modèle doit avoir l’appui des gouvernements locaux, provinciaux et

nationaux, des représentants des collectivités et des propriétaires fonciers qui ont un pouvoir

de décision sur les actions entreprises sur le territoire. Au mieux, la Forêt Modèle s’inscrira

aussi dans des plans et axes stratégiques plus larges, tels que les plans forestiers nationaux et

régionaux. Ainsi, la Forêt Modèle se veut une réponse locale à des enjeux locaux, nationaux,

régionaux et mondiaux de gestion durable des ressources naturelles.

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Pour que la Forêt Modèle soit fonctionnelle, il faut qu’il y ait un organe de gouvernance en

son sein qui assurera le développement d’une vision pour la FM, des contraintes, opportunités

et moyens pour concrétiser cette vision et pour mettre en place un programme d’activité.

Évidemment, comme prémentionné, l’absence de reconnaissance juridique des Forêts

Modèles rend nécessaire que ceux qui ont un pouvoir décisionnel (propriétaires,

gouvernement) soient partie intégrante du processus.

Les intervenants inclus dans le partenariat pourront, après avoir développé une vision

commune de l’utilisation du territoire, mettre en place un programme d’activité pour

concrétiser cette vision. À travers ce programme, les acteurs pourront répondre aux besoins et

enjeux ciblés au sein de la Forêt Modèle. Ces activités, non seulement qu’elles reflèteront

nécessairement les valeurs que les intervenants attribuent au paysage ; mais augmenteront

également les connaissances et les expériences au sein de la Forêt Modèle, permettant du coup

de tester des approches innovantes de gestion du paysage. Ces diverses activités peuvent être

aussi bien de développement, de la recherche appliquée, la création de partenariats, des

activités de communications ou du suivi-évaluation.

Enfin, les leçons apprises suite à ces activités doivent aussi être partagées (mutualisation des

savoirs et réseautage). Il s’agit là aussi d’une fonction première de la Forêt Modèle que de

partager les connaissances entre les acteurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux. Il

est d’ailleurs fréquent dans des FM qu’un groupe d’expertise local, dans le cadre de la Forêt

Modèle, renforce les capacités des communautés locales en vue de leur permettre de mieux

participer à la gestion durable du paysage forestier. Les échanges de savoirs peuvent aussi

avoir lieu entre les Forêts Modèles d’un même réseau régional, ainsi qu’entre FM de régions

différentes du monde. Les leçons tirées des expériences dans une FM sont susceptibles d’être

utiles à une seconde FM faisant face à des enjeux similaires.

I. 4. LE RESEAU AFRICAIN DES FORETS MODELES (RAFM)

Il fut crée en 2009 avec l’appui soutenu du gouvernement du Canada. Et sa mission est de

faciliter l’établissement, le développement et le fonctionnement d’un réseau panafricain de

Forêts Modèles, représentatif de la richesse et de la diversité du continent, bien gouverné et

doté des moyens humains, matériels et scientifiques nécessaires au développement durable

des territoires forestiers et à la valorisation économique et sociale de leur diversité biologique,

humaine et culturelle.

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Carte n°2 : Extension du Réseau Africain de Forêts Modèles

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Le RAFM compte actuellement deux Forêts Modèles (celle Dja et Mpomo ainsi que celle

Campo-ma’an) basées au Cameroun et d’autres en développement au Maroc, en Tunisie, en

Algérie, en République démocratique du Congo et dans d’autres pays du Bassin du Congo.

Ces objectifs sont ceux de :

Construire un réseau panafricain de Forêts Modèles bien gouverné et travaillant à la

viabilité des collectivités dans le cadre du développement durable des paysages

forestiers ;

Soutenir les Forêts Modèles africaines et leurs réseaux nationaux dans leurs efforts de

construction et de consolidation d’un modèle de développement et de gouvernance

locale fondé sur la coopération, l’innovation et le développement des partenariats ;

Contribuer à la conception et à la mise en œuvre de politiques africaines viables en

matière d’environnement et de développement. Travailler au renforcement des

partenariats régionaux internationaux et à la coopération entre Forêts Modèles à traves

le monde ;

Faciliter les échanges et la capitalisation des expériences dans tous les sujets pertinents

pour les Forêts Modèles, dans un esprit de responsabilité environnementale, de

développement durable, d’innovation, d’unité africaine, et de solidarité internationale.

I. 5. PERSPECTIVES PROCHES POUR LE DEPLOIEMENT DES FORETS

MODELES

A cours termes, l’extension du Réseau toucherait d’autres pays du Bassin du Congo (RCA,

Rwanda, Gabon) et d’Afrique de l’Ouest (Ghana, Sénégal, Nigéria, Sierra Léone, Côte

d’Ivoire) où les portes lui sont ouvertes. Pour l’heure, son Secrétariat répond favorablement à

cet accroissement important de la demande sociale et politique pour le concept de Forêts

Modèles, s’activant dans les discussions avec ses partenaires afin de mieux préciser les

modalités de son implication aux niveaux conceptuel et opérationnel.

I. 6. STRATEGIE D’EXTENSION ET RESULTATS PRELIMINAIRES EN RDC

Depuis 2010, le RAFM a débuté ses travaux exploratoires en vue de son extension en RDC.

En effet, après des longs échanges avec quelques personnes ressources du pays, trois sites ont

été identifiés : au Bas-Congo (Mayombe), au Nord-Kivu et en Equateur. Le premier a été

recommandé par plusieurs partenaires et cadres administratifs dont Monsieur Sébastien

MALELE (Directeur des Inventaires et Aménagement Forestier au Ministère de

l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme), l’Université Laval à travers son le

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projet d’appui à la Formation en Gestion des Ressources Naturelles dans le Bassin du Congo

(FOGRN-BC), l’UICN, Forests Monitor.

Pour le deuxième, l’initiative a été portée conjointement par l’UICN, à travers son programme

« Paysages et aux Moyens d’Existence », le Partenariat Global sur la Restauration des

Paysages Forestiers (GPFLR), l’OIBT et le RAFM, avec le soutien du programme IFMA

(Initiative pour un réseau de Modèles en Afrique financée par le gouvernement du Canada.

Le partenariat entre ces organisations a donc guidé ce choix qui s’inscrit dans le cadre de la

capitalisation des l’expérience du Programme LLS fondé sur la restauration des paysages

forestier.

Les deux premiers sites pressentis en RDC sont tous deux assis sur des territoires forestiers

assez dégradés. Ce qui apporte une diversité par rapport aux deux Forêts Modèles

camerounaises. Cela apparaît comme une opportunité de mise en œuvre d’un programme de

réhabilitation des espaces forestiers dégradés susceptible d’apporter une plus value

économique pour les populations locales. Et pourtant, comme dans toute la démarche Forêts

Modèles, un accent particulier devrait être accordé à la conservation, au développement locale

durable, à la création de valeurs économique à contenu écologique, à l'agroforesterie, à la

pêche, à la chasse, à l’exploitation minière, etc.

Dans ce contexte, une attention particulière est désormais accordée aux forêts humides

naturelles contenant des concessions et, si possible, des plantations à côté d'autres activités

humaines importantes. Ce qui permettrait aux Forêts Modèles du Bassin du Congo d’être

globalement représentatives de la grande particularité éco-systémique de la sous-région.

Ces orientations stratégiques ont conduit le Secrétariat du RAFM à se tourner vers la Province

de l’Equateur, ciblant le landscape du Lac Tumba sur l’instigation de certains des partenaires

(ONG CEDEN, Point Focal intérimaire, Forests Monitor, UICN, notamment). Des

discussions ont été initiées avec le WWF, qui gère ce territoire et le projet PACEBCO/BAD

qui a ciblé des activités dans cette zone. Les appuis institutionnels de ces partenaires

constituent une force non négligeable pour la réussite du processus en RDC.

Un atelier d’évaluation de la faisabilité REDD+ dans les Forêts Modèles a été organisé à

Kinshasa en février 2011 et a sollicité la participation des leaders des Forêts Modèles de la

RDC.

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Ceux-ci ont aussi pris part au Forum Global du Réseau International de Forêts Modèles à

Burgos (Espagne) en mars 2011. De plus, un accord de collaboration a été signé entre le

MECNT et le RAFM en novembre 2011 et un haut cadre du MECNT1 a été désigné comme

point-focal Forêt Modèle en RDC. La coordination nationale du RAFM a été mise en place et

basée au bureau de la Direction des Inventaires Forestiers (DIAF) du MECNT. Piloté par

Madame Méli Monnerat, cette coordination a pour objectif de faciliter l’homologation et la

consolidation des processus Forêts Modèles du pays.

Du 18 au 26 janvier 2012, les leaders des trois Forêts Modèles en construction en RDC et les

membres du Secrétariat du Réseau Africain de Forêts Modèles se sont regroupés à la

coordination nationale RDC du RAFM pour un atelier de planification stratégique. L’objectif

de cet atelier était avant tout de planifier la séquence d’activités devant mener à

l’homologation de chacune des Forêts Modèles pour juin 2012. Cette homologation requiert

une monographie des sites, le développement d’une vision commune, l’élaboration et la

validation d’un plan stratégique multi-annuel et le dépôt des dossiers de candidatures auprès

du MECNT qui les déposera à son tour auprès du Secrétariat du RAFM et du Réseau

International de Forêts Modèles.

1 Ce haut cadre du MECNT est Directeur à la DIAF, en la personne de Monsieur Sébastien MALELE

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19

Chapitre II : CARACTERISATION DE LA ZONE

II. 1. BREF APERÇU SUR LA SUBDIVISION ADMINISTRATIVE DE LA

PROVINCE DE L’EQUATEUR

a. Géographie

Située entre 5° de latitude Nord et 2° puis 16° et 25° de la longitude Est, la province de

l’Equateur est bornée de par sa forme au Nord et au Nord-Ouest par la République

Centrafricaine, à l’Est par la Province Orientale, au Sud par la Province du Kasaï-Occidental,

au Sud-Est par la province du Kasaï-Oriental, au Sud-Ouest par le Bandundu, enfin à l’Ouest

par la République du Congo.

b. Cartographie

Carte n°3 : subdivision administrative de la province de l’Equateur

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20

Tableau1 : Organisation administrative de la province d’Equateur

Province de l’EQUATEUR

VILLES Superficie (km²)

Communes Nombre des

Quartiers

Zongo 1.045

Nzulu

Wango

Mbandaka

460

Mbandaka 10

Wangata 10

Gbadolite

11.2

Nganza

Molegbe

Gbadolite

DISTRICTS Superficie (km²) TERRITOIRES Superficie (km²)

Equateur

103.442

Bolomba 24.598

Basankusu 21.239

Ingende 17.328

Bikoro 13.842

Bomongo 10.736

Lukulela 8.608

Makanza 8.608

Mongala 58.141

Bongandanga 27.910

Bumba 15.498

Lisala 14.733

Sud-Ubangi

50.603

Budjala 13.434

Kungu 12.848

Libenge 12.833

Gemena 11.488

Nord-Ubangi

56.632

Businga 17.411

Yakoma 15.397

Bosobolo 13.277

Mobayi-mbongo 10.547

Tshuapa

132.957

Monkoto 36.385

Ikela 22.567

Boende 19.718

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Source : Monographie l’équateur (1998)

L’Equateur étant l’une des provinces la plus vaste au pays, il serait trop ambitieux et surtout

moins réaliste de par sa superficie ainsi que la gamme de sa biodiversité proposer la

construction d’une forêt modèle couvrant toute l’étendue provinciale. Pour ce faire, trois

territoires ont été préalablement choisis, ajoutés à la ville de Mbandaka pour constituer le

landscape (paysage) de la FMLTc. Il s’agit ici des territoires d’Ingende, Lukolela et Bikoro.

Et pour ce qui concerne ce présent travail, le gros de la mission était exécuté dans le territoire

de Bikoro ainsi que la ville de Mbandaka.

II. 2. DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE :

TERRITOIRE DE BIKORO

a. Situation géographique

Faisant référence au tableau1, le territoire de Bikoro est localisé dans la province de

l’Equateur, dans le District de l’Equateur et a une superficie de 13.842 km². Il est borné au

Nord-Est par les Nkundo ; au Sud par les Bolia, à l’Est par les Ekonda et à l’Ouest par les

Mpama et les Sakanyi.

b. Subdivision administrative

Ce territoire fut crée en 1947 par arrêté du régent du 1er juillet 1947 sur l’organisation

administratives de la colonie, et agrandie en majeure partie de l’ancien territoire de

Coquilhatville par ordonnance 21/399 du 29 septembre 1958. Il est composé de trois secteurs,

17 groupements et 287 villages réparti de la manière suivante.

Tableau 2 : Subdivision administrative du territoire de bikoro

TERRITOIRE DE BIKORO

SECTEURS NOMBRE DE GROUPEMENTS NOMBRES DE VILLAGES

EKONDA 6 116

ELANGA 3 83

LAC-NTOMBA 8 88

Source : Anonyme 2011

Bokungu 19.996

Djolu 17.494

Befale 16.797

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c. Cartographie

Carte n°4 : Subdivision administrative du territoire de Bikoro

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d. Condition éco-climatique

Ayant un climat du type Af, le segment a une température journalière moyenne comprise

entre 27 et 28° C. La pluviométrie est bimodale avec des saisons des pluies centrées sur les

équinoxes et des périodes sèches centrées sur les solstices. Sa moyenne est de 1600 à 2000

mm. Le mois le plus sec est janvier avec une pluviométrie inférieure à 500 mm dans certaines

parties du paysage. Durant la saison sèche, le ciel est absolument sans nuage, l’évaporation

très élevée.

e. Relief

La province de l’équateur dispose dans sa partie Sud d’un relief constitué de plaines avec des

dénivellations douces, noyées sous une végétation équatoriale très dense et humide. Le terrain

se retire progressivement et devient quelque peu vallonné. C’est la grande cuvette centrale qui

s’étale sur 236.856 Km² et qui se trouve à une altitude moyenne de 340 m avec comme point

le plus bas le lac Tumba situé à 320 m d’altitude (PNUD / UNOPS, 1998).

f. Géologie

Les terrains couvrant cette zone de Bikoro sont du mésozoïque inférieur et du cénozoïque.

Cependant, les formations du mésozoïque constituent un anneau s’interposant entre les

terrains du précambrien qui enveloppent à l’extérieur et ceux du cénozoïque qui affleurent

dans la cuvette centrale. L’origine de ces derniers remonte aux invasions marines dont le Lac

Tumba constitue le dernier vestige. Et selon IUCN (1990), le Lac Tumba repose sur des

couches d’alluvions holocènes au nord-ouest, et des terrains pléistocènes et pliocènes à l’Est

et au Sud.

La formation géologique fondamentale comprend un système inférieur constitué des schistes

phylladeux rouge-violacés, avec intercalations de grès-quartzites grossiers et de poudingues

quartziteux rouges ou gris-violacés (PNUD / UNOPS, 1998).

g. Nature des sols

Généralement pauvres en bases échangeables et manquent de calcaire, les sols de Bikoro ont

un pH variant entre 4 à 5,5. Leur valeur agricole dépend des matériaux d’origine et du

processus de la pédogenèse. Ils sont ferralitiques et conviennent à des cultures pérennes.

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h. Hydrographie

Le réseau hydrographique cette zone est entièrement située dans le bassin du fleuve Congo et

comprend la confluence du fleuve Congo avec l’Oubangui, la Sangha, la Lokouala-aux-

herbes et le Ngiri.

Notons cependant la présence du Lac Tumba qui étant pris comme le point le plus bas de la

cuvette centrale se trouve à 350 m d’altitude. Il mesure 765 Km² de superficie, et a une

profondeur moyenne de 3 – 5 m.

Le niveau de l’eau varie d’environ 3,5 m et se trouve à son maximum en Décembre - Janvier

(minimum en juillet-août). C’est un « lac latéral » qui outre le faite de recevoir les eaux de la

Nganga, la Lolo, la la Bituka et de la Lobambo, est aussi en communication avec le fleuve

Congo par le chenal Irebu. Lors des grandes crues, les eaux sont accumulées derrière des

barrages naturels formés par des levées alluvionnaires d’où elles ne s’écoulent que très

lentement au travers de petits chenaux.

i. Végétation

Selon la classification de white (1981) cité par PNUD / UNOPS 1998), Bikoro est couvert en

grande partie par la forêt ombrophile sempervirente liée aux sols hydromorphes et appartenant

à la région phytogéographique guinéo-congolaise. Elle est caractérisée par la diversité de ses

essences, par la densité de ses peuplements, par la dimension de ses arbres ainsi que

l’enchevêtrement de ses lianes, (PNUD / UNOPS ,1998 cité par Boika B., 2006).

Sur cette même zone, on trouve des forêts secondaires beaucoup plus jeunes et des forêts

marécageuses caractérisées par Alstonia congensis, Raphia sese, Eremospatha sp. ainsi que

Sclerosperma manii (Belesi H., 2011). Les formations herbeuses (sèches et humides) sont

aussi représentées.

Autour du lac sont représentés divers groupements forestiers plus ou moins périodiquement

inondés, en particulier la forêt ripicole colonisatrice à Uapaca heudelotii et la forêt

périodiquement inondée à Guibourtia demeusei. Une forêt de terre ferme est retrouvé dans la

zone vers le village Bwalanga, caractérisée par Piptadeniastrum africanum et Staudtia

stipitata. Historiquement, le bois de Mellitia laurentii y fut exploité jusqu’aux années 1975.

Les îles faisant partie de la zone ont été envahies par les populations locales qui y pratiquent

l’agriculture et s’adonnent aux activités de pêche intensive.

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j. Faune

Avant tout, soulignions que cette zone connait un appauvrissement dramatique en ressources

fauniques en générales et des grands mammifères en particuliers. Cet appauvrissement est dû

à la forte pression que connaissent ces animaux par braconniers et chasseurs d’une part ; et

d’une autre part, par la déforestation massive que connais cette zone et qui fait émigrer ces

précieuses ressources dans des autres zones (périphériques voire lointaines).

Néanmoins, notons la présence de quelques groupes d’animaux repris dans le tableau n° 3 ci-

dessous.

Tableau n° 3 : liste des animaux retrouvés dans le territoire de bikoro

Groupes Noms scientifiques Noms vernaculaires en

français

Noms vernaculaires

en Lontomba2

Rongeurs

Tryonomys swiderianus

Cricetomys gambians

Xerus erythropus

Aulacode

Rat de gambie

Rat palmiste

Porc-épic

Antilopes naines

...

Chephalopus monticola

Chephalopus dorsalis

Antilope

Antilope

Mbambi

Mboloko

Nkulupa

Menge

Gros antilopes

Tragelaphus spekei

Sitatunga

Antilope de Bongo

Mbuli

Mpanga

Primates

Cercobus aterrimus

Cercopithecus mona

wolfi

Cercopithecus ascanius

Allenopithecus

nigroviridis

Gorilla gorilla

Cercocèbe noir

Singe rouge

Singe magistrat

Meyer

Ascagne

Singe de marais

Chimpanzé

Ngila

Nkolonge

Ngeye

Mataka

Mpunga

Bonobo

Autres

… Kalago Ihile

Potamocherus pocus Potamochère Nsombo

… Buffle …

Smutsia gigantea Pangolins Mbambi

… Eléphant Nzoko

Source : anonyme (2011).

2 Lontomba : c’est la langue locale parlé à Bikoro et précisément le secteur du Lac

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Rappelons que, bon nombre d’animaux repris sur ce tableau n’est retrouvé que dans la

Reserve de Mabali et dans d’autres zones très lointaines du territoire de Bikoro. Il s’agit ici de

grosses antilopes, primates, buffle et Kalogo. L’Eléphant et le bonobo ne sont retrouvés à ce

jour que dans un village (botwali) à 90 km de notre zone d’étude.

Seul les rongeurs (Aulacode, rat de gambie, rat palmiste, porc-épic etc.), les antilopes naines

(mbambi, menge, nkulupa, mboloko, etc.), les potamochères, les pangolins, les oiseaux et

quelques autres animaux aquatiques (hippopotame, crocodile, caïman, tortue, etc.) non repris

sur ce tableau constituent encore la faune de notre zone d’étude.

II. 3. DESCRIPTION DU MILIEU HUMAIN

a. Brève historique du peuple de Bikoro : (Bantou - Pygmées)

La zone d’étude est composée de trois groupes bantous : les Ntomba, les Ekonda et les

Nkundo. Cependant, d’après la tradition orale, les trois tribus précitées sont les descendants

de NSONGO et de LIANZA. Lors de la migration qui s’étendit de la dernière moitié du 18e

siècle à la première moitié du 19e siècle, BONGO et MPUTELA, petits-fils du couple précité

et leur famille suivirent l’itinéraire de la Province-Orientale jusqu’à celle de l’Equateur. Après

avoir traversé les rivières de Lopori, Maringa, Tshwapa et Momboyo, la famille MPUTELA

s’installe dans le territoire qu’elle occupe actuellement (EKONDA). Une partie de la

population lancée à la conquête de la forêt équatoriale sous la direction de Ntomb’okolo ;

occupa la région du lac, ce qui explique probablement l’appellation du lac Ntomba. Quant aux

Nkundo, ils ont dû occuper leur habitat actuel après l’épisode historique connue sous le nom

de « Etumba y’Ikenge » ou « Etumba e Nkulongo » qui rappelle le conflit qui a existé entre

eux et les Ekonda.

Quant à la langue, les Ekonda parle « le lokonda ». Cependant, le Révérend Père

ROMBAUTS, revient sur l’origine pour dire que, bokonda signifierait « vaste terre, terrain de

forêt ». Et que l’appellation Ekonda tirerait probablement son origine à partir de bokonda. Ce

peuple est celui de forêt, de terre ferme et présenté génériquement comme agriculteurs malgré

la pratique de la pêche à petite échelle. Numériquement, c’est le groupe le plus important de

la contrée. Les Ntomba par contre, ils parlent le lontomba. Et il est à faire remarqué que

l’intérêt principal de la langue Ntomba c’est que le peuple qui en parle a été placé, lors des

grandes migrations, à l’avant-garde de l’imposant groupe ethnique Mongo et qu’il s’est

trouvé, de ce fait, en contact direct avec les peuples des groupes voisins. Les Nkundo de

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Bikoro appelés également les Elanga sont divisés en deux groupes : il y a les Inzolo

(pêcheurs) et les Bafidji (agriculteurs). Ils parlent lonkundo. Faisons montre ici que les

Nkundo constituent le groupe le moins peuplé du Territoire de Bikoro.

b. Démographie

WWF (2006), estime l’évolution démographique de la population de bikoro à près de 200.000

habitants en 1994, à plus de 250.000 habitants en 2004 et actuellement, à environ 319.000

habitants repartis par secteur de la manière suivante :

Tableau n°4 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur des Elanga

SECTEUR DES ELANGA

N° Groupement Homme Femme Garçon Fille Total

1 Bofidji Est 5 343 5 484 5 638 5 831 22 296

2 Bofidji Ouest 1 008 589 1 233 1 178 4 008

3 Indjolo 1 985 1 981 2 345 2 320 8 631

Total 8 336 8 054 9 216 9 329 34 935

Tableau n°5 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur des Ekonda

SECTEUR DES EKONDA

N° Groupement Homme Femme Garçon Fille Total

1 Bokengia Baina 4 538 4 830 5 695 5 684 20 747

2 Bosanga 2 620 3 581 3 365 3 144 12 710

3 Ilokwampela 2 756 2 560 3 071 3 445 11 832

4 Loondo 5 468 5 926 5 518 5 782 22 694

5 Maringo 3 505 3 630 3 930 4 032 15 097

6 Yoloyeloko 4 002 4 323 4 711 5 282 18 318

Total 22 889 24 850 26 290 27 369 101 398

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Tableau n°6 : Répartition de la population de Bikoro dans le secteur du Lac Tumba

SECTEUR DU LAC TUMBA

N° Groupement Homme Femme Garçon Fille Total

1 Bonsende 6 729 6 184 10 795 10 810 34 518

2 Besongo I 4 443 5 863 5 356 7 530 23 192

3 Besongo II 5 386 6 154 5 387 6 604 23 531

4 Bonginda 6 311 6 614 6 053 6 152 25 130

5 Botwali 3 387 3 532 5 527 6 223 18 669

6 Bosanga Ntomba 1 611 1 535 1 616 1 802 6 564

7 Ntomba Nkole 9 747 9 534 10 092 11 543 40 916

8 Lokongo 2 091 2 601 2 475 2 556 9 723

Total 39 705 42 017 47 301 53 220 182 243

Source : WWF, 2006

c. Organisation sociale et composition du ménage

Le grand nombre de groupes ethniques existants et les clans dans le territoire indiquent une

population diverse et dynamique. Tels que le révèle Colom (2006), 103 clans documentés par

les enquêtes ménages dans la section nordique contre 118 autres clans documentés dans la

section Sud du territoire.

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Graphique n°1 : Composition ethnique dans la section Nord

Source : A. Colom, 2006

De ce premier graphique ressort 12 groupes ethniques repartis comme suit en terme de

représentativité : 19% Makatu, 12% pour Linbinza, Dzamba 11%, Lobala 9%, Likoka 9% ,

Bmwe 6%, Likila 5%, Ngombe 5%, Baloyi 4%, Lokele 4%, Mongo (non spécifier) 3% et

13% pour les autres groupes ethniques auxquels correspondent les ethnies Bodibwa,

Bolombo, Bozonko, Ekeketi, Ewaku, Mangwa, Mbuza, Ngbadi, Ngondo et Sakata

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Graphique n°2 : Composition ethnique dans la section Sud

Source : A. Colom 2006

Et du graphique n°2 ressort 48% de représentativité pour l’ethnie Ntomba, 29% pour les

Ekonda, 11% pour les Bolia, 3% pour le Batwa, 2% pour les Mongo non spécifier , 7% pour

les autres comprenant les tribus Bobinda, Iyembe, Lokele, Mekakalaka, Monsengele, Mooto,

Mpenda Ngel’ea, Tando, Ngelo Bombwa et Nkundo.

L’adhésion ethnique a changé de manière significative à travers les secteurs, avec quelques

groupes fortement représentés dans la section Sud avec peu ou pas de présence dans la section

Nord. Cependant, les villages dans la section Nord ont tendu à être plus hétérogènes que ceux

dans de la partie Sud où les groupes Mongo respectivement Ntomba, Ekonda, Bolia

représentent 48%, 29% et 11% de la population.

Les villages dans le paysage se composent ainsi de groupes ethniques qui incluent plusieurs

clans avec des liens par des ancêtres communs et histoire qui parfois peuvent être tracés aux

mouvements migrateurs du 19e et début du 20

e siècle.

Quant à la composition du ménage, les familles habitent de coutume dans le village du mari,

mais des liens sont aussi bien maintenus avec la famille de l'épouse. La taille et la

composition des ménages ont fluctué considérablement, la rendant difficile de parler de la

taille ou composition « moyenne » des ménages. A propos, les enquêtes de Colom (2006)

affirment qu’une gamme de 1 - 34 membres par ménage a été trouvée à travers la zone, avec

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le pourcentage le plus élevé (44%) des ménages dans le secteur nord et sud rapportant de 6 à

10 membres.

Cependant, le nombre d'épouses et la présence des membres additionnels3 contribuent à la

variété de ménages.

Le tableau n°4 récapitule les informations générales rassemblées des ménages en termes de

leur taille et composition, du niveau d'éducation du chef de famille, et de l'adhésion aux

groupes.

Tableau n°7 : Information générale sur la démographie

Information démographique générale

Zone nordique (N= 140) Zone méridionale (N= 368)

Chefs de famille femelles 13% 6%

Âge moyen de chef de famille (années)

Hommes 43% 46%

Femmes 41% 44%

# moyen des enfants/ménage 8% 5,3%

% de familles polygames 18% 14%

Niveau moyen d'éducation de chef de famille

Hommes 2% 6%

Femmes 17% 19%

Programme d'instruction d'adulte

Hommes 2% 4%

Femmes 6% 0%

École primaire

Hommes 36% 28%

Femmes 50% 57%

Formation D4 technique

Hommes 31% 34%

Femmes 22% 19%

3 Enfants adultes et leurs familles, des jeunes frères et sœurs des couples, ou des neveux et nièces et des beaux

parents etc.

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Cycle long (secondaire)

Hommes 26% 25%

Femmes 6% 0%

Degré d'université

Hommes 4% 3%

Femmes 0% 0%

Adhésion de groupe par

ménage

2,3% 1,8%

Source : Banque Mondiale (2005)

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Chapitre III : PRESENTATION DES RESULTATS

III. 1. Délimitation du travail

Tels que repris sur le terme de référence (TDR) en annexe, le travail a couvert 7 villages du

secteur du Lac-Tomba dont (i) Bikoro, (ii) Bwalanga, (iii) Iyanda, (iv) Iyembe monene, (v)

Mpaha bolia (vi) Ntondo et (vii) Nzalekenga ; puis 2 villages du secteur des Ekonda dont

(viii) Nkwete et (ix) Mabonzi. En effet, les différentes contraintes notamment techniques,

temporelles et financier ont influées pour que 68% du travail soient couverts dans le secteur

du Lac-Tomba, 14% dans le secteur des Ekonda. Puis le 18% restant furent repêchés pour les

activités la ville de Mbandaka, quoi celle-ci ne figurait pas sur le TDR ; néanmoins faisant

parti du landscape.

Diagramme n°1 : Répartition du travail par secteur

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III. 2. Difficultés éprouvées sur terrain

Les difficultés rencontrées ont certainement été de trop. En effet, nous nous empêchons de

tout dire ; mais plutôt, en évoquer quelques majeurs :

Le milieu étant éloigné et totalement enclavé, il nous a été difficile de communiquer

avec l’équipe sur terrain pour se rendre compte de l’état d’avancement des activités.

Discordance dans le contenu du terme de référence. Plusieurs villages repris n’existé

pas sur terrain. Par manque de communication avec nos encadreurs au niveau de

Kinshasa, nous avions eu à tout réadapté et cela nous a couté énormément du temps ;

Le manque d’un encadrement adéquat sur terrain, ce qui à justifier l’absence d’un

chronogramme statique des activités. Ce la a justifié la non réalisation des plusieurs

activités tels que prévus pour atteindre les objectifs assignés ;

L’indisponibilité des facilitateurs, nous a obligés quelques fois à parcourir seul des très

longues distances sans parfaite maitrise du milieu. Cela a justifié plusieurs accidents

de circulation par moto.

L’insuffisance de la logistique ne nous a pas permis de réaliser les activités prévues.

En l’occurrence des enquêtes ménages et rencontres des différents acteurs très

éloignés de notre base vie ;

La cohabitation bantous-pygmées faisant défaut dans la zone, cela ne nous a pas

permis un travail facile. Nous étions obligés de réunir pour certains villages, chacun de

groupe différemment ;

L’autre difficulté rencontrée était la méfiance des communautés locales, cela était

justifié par le scepticisme et refus de répondre aux questions, croyant plutôt que nous

venions pour ravir leurs forêts. Tenons à souligner que, ceci était une des énormes

difficultés nous ayant rendus la tâche très difficile à la collecte des informations

fiables. Etant plusieurs fois déçues par l’avènement des différents projets dans la

région, différents acteurs manifestaient le même scepticisme pour l’avènement du

processus Forêts Modèles.

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III. 3. METHODOLOGIE

Pour atteindre les objectifs, une méthodologie à la fois systémique et participative a été

utilisée. L’étude était cependant basée sur l’application d’une série d’instrument des

recherches par une équipe composée de cinq personnes dont deux étudiants stagiaires4 et trois

guides locaux5 communément appelées « facilitateurs ».

L’équipe a conduit des « focus groups » dans chacun des villages cibles, des « conférences »

dans des établissements scolaire (Institut Ntondo avec des élèves) et de recherche (CREF-

Mabali avec des chercheurs) ; ainsi que des « entretiens » semi structurés avec des personnes

ressources en l’occurrence des chefs traditionnels du village Ntondo, le délégué de

l’administrateur du territoire, le chef d’établissement scolaire (Institut Ntondo), les

enseignants de l’institut Ntondo, le vice président du CPP de la FMLTc, l’assistant technique

PFCN-WWF et chargé des études socio-économiques dans le lanscape Lac Télé – Lac

Tumba, une plate forme des mamans protestantes (à Mbandaka) etc.

Naturellement, à ceux-ci devrait être ajouté les enquêtes ménages, qui malheureusement, faute

de temps et moyens, n’ont pas étaient faites. Néanmoins, l’observation participante et

l’analyse bibliographique nous ont permis de compléter quelques pertinentes informations.

Tous ces instruments de recherches ont visés à capturer dans un temps limité, l'information

appropriée qui pourrait aider à comprendre les structures sociales du milieu, les modes

d’accès aux ressources naturelles, les types d'activités économiques et leurs liens aux

ressources naturelles locales. Ces outils ont été également désignés pour comprendre les idées

tenues par les populations locales au sujet du développement économique, y compris les défis,

les changements et l'adaptation quant à l'utilisation de ressources. Par l'application de ces

instruments, nous avions essayé de préserver la perspective des participants sur les

événements, passés et actuels, qui affectent leurs vies, de ce fait maintenant une approche

ethnographique (Schensul, et.al. 1999 cité par A. Colom 2006).

4 Ces étudiants sont : Trésor-hénoc TSHITEBUA (auteur de ce présent rapport) et Prince BARAKA ; finalistes

en Eaux et Forêts à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa. 5 Ces facilitateurs sont : Mr George YELA, Mr Idiamine NKUMU et Mr Blaise MPAMBI ; respectivement

personnel et chercheur au Centre de Recherche en Ecologie et Foresterie de Mabali (CREF-MABALI), Chef

d’antenne de l’ONG CEDEN, puis facilitateur des dialogues communautaire à l’ONG CEDEN.

Page 36: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

36

Lors de toutes rencontres après une parfaite discussion avec différentes parties prenantes

(acteurs), il suivait une présentation du concept « Forêt Modèle » et échange très enrichissant

par rapport au concept. Et là, FM était perçu comme outil innovateur de bonne gouvernance et

solution à tout problème de gestion durables des ressources naturelles dans le milieu.

L’analyse des données a été conduite par un dépouillement manuel, un regroupement

thématique, puis une interprétation de manière a permettre aux résultats de demeurer aussi

étroitement que possible aux opinions exprimées par les participants locaux. En maintenant

une perspective historique il a été possible de comprendre comment les événements politiques

et économiques nationaux ont eu un impact sur activités économiques locales.

Matériels utilisés

Les focus groups et entretiens étaient conduit à l’aide des guides d’entretiens formulé

en fonction des problèmes à soulever ;

Les différentes trousses avaient servis pour documentation (guide de création d’une

forêt modèle, guide d’entretien d’une FM, guide de gouvernance d’une FM, dépliants

sur FM et RAFM, etc.)

Deux motos et un hors-bord pour assurer le déplacement inter secteurs dans des

villages cibles ;

Deux ordinateurs ont servis à l’encodage des données, et le logiciel Microsoft Excel a

permis leur analyse ;

Enfin, des blocs notes, stylos et papiers ont fait parti des matériels utilisés…

III. 4. DEVELOPPEMENT DE LA VISION COMMUNE

Une des techniques utilisées était le lancement d’une campagne de communication sociale ;

constituant fondamentalement un flux d’informations et de dialogue continu entre l’équipe de

travail et les communautés locales, puis entre les communautés locales elles-mêmes. Cela

avait pour cible les équipes locales de football6 des villages couvrant notre zone de travail.

Dans le but de favoriser le débat et la compréhension critique de certaines questions

importantes telles que : « Qu’est-ce qu’une forêt modèle ?, Quels sont les problèmes qu’elle

devrait résoudre localement ?, Est-elle nécessaire ici ?, Si oui, comment procéder pour la

mettre en œuvre ?

6 Le football est pour cette région la seul activité socioculturelle qui réunit tout le monde (hommes – femmes,

vieux et jeunes)

Page 37: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

37

En effet, l’objectif de la campagne consistait à informer le grand public (toute couche

confondue) sur la pertinence du processus FM face : (i) à la problématique de la gestion

durable des ressources naturelles, (ii) à l’amélioration des conditions des vies ; et étudier

cependant, comment proposer de manière participative des techniques pratiques et spécifiques

au contexte local.

Pour s’y faire, il a fallu comprendre en premier lieu le système des médias locaux, y compris

où et comment les populations autochtones et les communautés locales discutent et

s’occupent des questions y afférentes.

a. Entretiens

Il s’agit d’une discussion avec des personnes ressources sur des sujets précis, mais en

recourant au ton de la conversation et de l’échange dans les deux sens. Ceci se faisait avec des

personnes influentes (leaders) du village. Le but poursuivi était celui non seulement

d’informer du processus FM, mais également celui d’être informé sur la problématique de la

gestion durable des ressources naturelles dans le milieu. Étant ainsi les seuls jeunes stagiaires

ayant habité le milieu avec une aptitude évaluée à 70% en terme d’intégration, les gens étaient

très enclins à l’organisation de rencontres et étaient très curieux sur la raison d’être de notre

travail.

Tableau n°8 : Représentation des acteurs rencontrés, les motifs et résultats

N° ACTIVITES MOTIFS RESULTATS

1

Rencontre de

Chefs coutumiers et

Notables (Ntondo)

« S.E Matthieu

MBOYO »

Informer sur le processus

Forêt Modèle et le projet de

mise sur pied de la FMLTc

en équateur

Recueillir les impressions et

préoccupations

Pouvoir coutumier informé et

impliqué dans le processus

Satisfait et motivé à

participer à la dynamique de

la construction de la FM

2 Rencontre du

Délégué de

l’administrateur du

territoire

Visite d’information sur le

processus Forêt Modèle et le

projet sur la mise sur pied de

la FMLTc

Pouvoir étatique locale

informé et impliqué

3

Rencontre du

Chef d’établissement

scolaire de l’Institut

Ntondo

Visite d’information sur le

processus Forêt Modèle et le

projet sur la mise sur pied de

la FMLTc

Faire voir le rôle que peut

jouer une école en tant

qu’acteur dans le processus

Engagement à la diffusion de

l’information et à la

sensibilisation afin de la

tenue d’une journée

d’activités à l’école

(impliquant aussi les écoles

voisines dans le rayon)

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38

« Mr Solide

BOONGO »

Sollicitation d’une journée

afin de rencontrer les

enseignants ainsi que les

élèves

Implication des

établissements scolaires dans

la dynamique de la

construction de la FMLTc

4

Rencontre du

Pasteur de l’église

protestante

(CBFC/Ntondo)

Visite d’information sur le

processus Forêt Modèle et le

projet sur la mise sur pied de

la FMLTc

Faire voir le la place et le rôle

de la confession religieuse

dans la dynamique FM

Engagement à la diffusion de

l’information auprès des

collègues et à la

sensibilisation de la

congrégation

Implication des confessions

religieuses

5

Rencontre de

l’Assistant Technique

PFCN-WWF et chargé

des études socio-

économiques

« Mr Albert

BAKANZA »

Visite d’information sur le

processus Forêt Modèle et le

projet sur la mise sur pied de

la FMLTc

Recueillir ces avis par rapport

au processus FM et si

possible ses suggestions

Se renseigner sur les

différentes organisations

communautaires locales de

base localement reconnus

Savoir la position du WWF

en tant qu’acteur de taille

exerçant depuis de temps ces

activités dans la région

WWF informé et engagé en

partenariat dans le processus

Souhait de succès et réussite

à la FMLTc

Des types organisations

existantes on distingué les

CLDC, les ASBL, les ONG,

des mutuels etc. engagé dans

la production, la

conservation et la protection

6

Rencontre du Vice

président du CPP et

DAF au CREF-Mabali

« Mr Richard

MBOYO »

Se rendre compte de l’état

d’avancement du projet de

mise sur pied de la FMLTc

Discuter sur les différentes

contraintes auxquelles le

processus est bitter

Discuter sur l’apport du

CREF-Mabali comme acteur

dans le processus FM, les

opportunités, les contraintes

ainsi que les attentes dans le

partenariat avec la FMLTc

Entretien très fructueux qui a

fini par une prise de rendez-

vous pour la rencontrer les

chercheurs et personnels du

CREF-Mabali

Page 39: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

39

7

Rencontre de la

Coordonatrice

Fédération des

Femmes Protestantes

réunissant toutes les

plates formes des

mamans de la

CBFC/Equateur

« Mme Marie-Jeanne

NSONO »

Visite d’information sur le

processus Forêt Modèle et le

projet sur la mise sur pied de

la FMLTc

Structurer les femmes

couvertes dans le paysage

FMLT

Etudier ensemble la

possibilité de la mise sur pied

d’une dynamique des femmes

de la FMLTc

Entretien très fructueux qui a

fini par une prise de rendez-

vous pour la rencontrer les

mamans membres de la FPP

puis d’autres structures de

mamans travaillant comme

sous composante au sein de

la FPP

b. Proposition de la mise sur pied d’une dynamique des femmes de la FMLT

(DFMLT)

Compte tenu de la discrimination constatée dans le rapport homme-femme à tous les niveaux

et aussi dans le rapport entre les groupes sociaux, nous ne nous sommes pas empêché de

penser que la composante «Femme» devrait être un atout valable dans le processus de mise

sur pied de la «Forêt Modèle Lac Tumba » en construction, d’autant plus que la plupart des

femmes, notamment celles rurales, sont à la fois utilisatrices et bénéficiaires de la forêt.

Il a été question de répertorier les différentes structures des femmes œuvrant au sein du

paysage et mener ensemble une analyse SWOT afin de la mise sur pied d’une plate forme des

femmes de la forêt modèle Lac Tumba.

Les entretiens avec les mamans ont été réalisés dans la ville de Mbandaka, visant le

développement d’une compréhension commune sur le concept de FM et la démonstration

simple et pragmatique sur la place de la femme dans ce processus. Cependant, la tâche n’était

pas si rude d’autant plus que chaque femme représentée au moins une structure de

développement œuvrant localement sur l’étendue du paysage FMLTc.

Quant à la catégorisation, toutes les catégories étaient représentées : les femmes des

confessions religieuses (protestantes, musulmanes, catholiques…), les femmes sans

appartenance religieuse, les femmes pygmées... ; représentantes des ONG de développement,

des ASBL, des mouvements, des comités locaux, des mutuels qui œuvrent dans la ville de

Mbandaka et s’élargissent dans le territoire de Bikoro, d’Ingende et Lukolela.

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Leurs différentes activités sont :

Leadership et Entrepreneuriat : Education et formation des femmes rurales dans

l’amélioration des techniques de production, de conservation et de transformation des

produits agropastoraux et agroforestiers, de valorisation et de promotion des espèces

non ligneux peu connues et des PFNL ;

Agriculture, élevage, pisciculture, Microcrédits, etc.

En définitive, la plateforme a été mise sur pied et fonctionne de la manière suivante :

Un bureau de coordination provinciale, constitué d’une coordonatrice, une chargée de

planification, une secrétaire, une conseillère et une caissière. Ce comité fut dans un

ensemblé et de manière consensuelle ;

La coordination est représentée par quatre antennes, en fonction d’une antenne par

territoire (à Mbandaka, à Bikoro, à Ingende et à Lukolela).

Chaque antenne est à son tour constitué des structures (associations) des femmes

représentées et œuvrant localement, et formant ainsi des membres.

Antenne

MBANDAKA

Antenne

BIKORO

Antenne

INGENDE

Antenne

LUKOLELA

BUREAU DE COORDINATION

Associations

des femmes

Associations

des femmes

Associations

des femmes

Associations

des femmes

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III. 5. DIAGNOSTIC TERRAIN

a. Activités socio-économiques et de subsistance

Agriculture

Chaque famille dispose de ses propres parcelles, et de ses propres jachères. Il n'existe aucune

famille ni aucun lignage qui ne pratique pas l'agriculture. Très répandu dans toute la zone, elle

est pratiquée pendant toute l'année et concerne principalement le maïs et le manioc en terme

d’importance ; suivi d’autres cultures telles que : l’arachide, le niébé, l’igname, la patate

douce et le riz. Cependant, la présence des cultures suivantes est également à signalée : le

tabac, l’hévéa, le palmier à huile, le cacao, le caféier, la canne à sucre et bananier plantain.

De tout cela, précisons que le maïs est plutôt une culture de rente et le manioc se situe entre

l'autosubsistance et la culture de rente. La monoculture est le système le plus utilisé dans la

zone et généralement sur un terrain d’1 hectare ou moins. Deux à trois reprises de la culture

du manioc sur un même terrain suffisent pour qu’il entre en jachère de 2–3 ans. Par contre, si

jamais c’était le maïs qui a été cultivé le terrain prendra au moins 5 ans de jachère.

La plupart des produits agricoles trouvés dans les villages aujourd'hui ont été présents dans le

secteur au moins depuis la deuxième partie du 19ème

siècle. Le manioc, l'aliment principal

dans le milieu, a été introduit par les commerçants portugais qui l'ont apporté de l'Amérique

en 17ème

siècle (Vandenput, 1981). Cependant, concernant les pratiques agro-écologiques, les

communautés sont quelques fois accompagnées et appuyées par les ONGs locales (en

l’occurrence : CEDEN) dans l’apport des intrants. Excepté par la production d’exportation,

les cultures de base, les méthodes d'affermage, et la division du travail n'ont pas changé

beaucoup depuis longtemps. Les activités agricoles engagent la plupart des membres du

ménage ; les hommes et les garçons adolescents exécutent les activités de dégagement et de

découpage en vue de la plantation, aidant également à transporter des produits au village après

la récolte. Les femmes exécutent le reste d'activités agricoles, excepté le travail dans des

palmerais et les plantations de cacao où les hommes mènent la majeure partie des travaux.

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La Pêche

Elle est la deuxième activité économique la plus importante, au niveau des villages couvrant

la zone d’étude. En effet, la participation des enfants dans cette activité est similaire à travers

le paysage, par contre celle des hommes est beaucoup plus élevée.

Quant aux femmes, elles participent aussi ; mais à des méthodes de pêche précises rapportant

par exemple à la pêche par écopage, par pièges ou nasses. Et les hommes se rapportent plus à

des méthodes de pêche telles que par : filet (toutes mailles sans distinction aucune),

Hameçon, Harpon et autres. L’écopage est pratiqué dans les rivières, dans les étangs naturels

et artificiels, aussi bien que dans des secteurs inondés en pleine forêt. Il inclut les différentes

modalités qui combinent des paniers de pêche des diverses tailles qui ont chacun un nom

particulier7. Habituellement l'étang est d'abord empoisonné avec un mélange de sève ou des

feuilles et fruits. Mais pour quelques uns des villages cibles, cette méthode par

empoisonnement n’est plus fréquente ; grâce aux différentes sensibilisations réalisées dans le

cadre de l’éducation environnementale par les ONGs locales et internationales (CEDEN,

WWF etc.).

Quant aux changements localement perçue de l’activité de pêche, la majorité de participants à

travers la zone a rapportée que ces dernières années, la plupart des changements concernent

une diminution des stocks halieutiques, souvent lié à : (i) l'augmentation des activités de

pêche dans la région, (ii) une diminution dans la capacité des autorités traditionnelles de

contrôler les activités de pêche, (iii) non respect du calendrier de pêche, (iv) intensification

dans la pêche comprenant la multiplication des ustensiles (en l’occurrence de filets de petites

mailles, voire même l’usage de moustiquaires imprégnées). Le déclin dans la disponibilité des

poissons est également associé aux changements naturels et saisonniers, perçus comme d’être

hors de la commande des participants. Pour certains, des causes surnaturelles sont associées à

la disparition ou à la diminution des poissons, et elles sont liées à la colère des ancêtres, à la

mort des chefs traditionnels, au travail des spiritueux, et à la volonté des dieux.

Les pratiques courantes de la pêche pour la gestion de ressources naturelles :

L'identification répandue d'une diminution des stocks halieutiques représente une

occasion pour le dialogue et la collaboration entre les communautés et les organismes

locaux de conservation.

7 Eboko, en langue Lontmba

Page 43: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

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L'appui des contrôles traditionnels des emplacements de reproduction peut aider à

ramener des menaces aux populations de poissons en validant la connaissance.

La collaboration au de niveau local doit être appareillée avec des efforts d'adresser des

problèmes plus générales tels que les tracasseries, la taxation illégale, et l'utilisation

des zones de pêche par des étrangers sans permission des autorités traditionnelles.

La chasse

Elle range le quart, après l’agriculture, la pêche, et l’artisanat, en termes de revenus produits

pour la région couvrant la zone d’étude. Et cette activité est un apanage des hommes et les fils

adolescents, alors que les femmes participent aux activités de transformation et de

conservation. Les activités de chasse sont plus fréquentes pendant la saison des pluies, quand

les niveaux de l'eau du lac, des rivières et de marécages sont plus hauts et force les animaux à

se concentrer dans de plus petits secteurs. Les différentes méthodes utilisées sont : le fusil, le

chien et le piège. Et les animaux le plus souvent capturés sont : le sitatunga, le Potamochère,

le Cercocèbe noir (singe), l’Antilope (Nkulupa), l’Aulacode, le Rat palmiste et Porc-épic

Les changements locales perçu dans cette pratique ont été provoqués par : (i) une

intensification des activités de chasse, (ii) une augmentation du nombre d'ustensiles, (iii) la

perte de pratiques traditionnelles comme la chasse collective, (iv) le respect de la saison de

chasse, (v) et le respect pour les forêts sacrées. D'autres changements mentionnés incluent la

transformation de la forêt pour des buts agricoles, qui force des chasseurs à voyager de plus

longues distances pour trouver la forêt continue. La pression démographique a été également

associée à une augmentation du nombre de chasseurs dans chaque village, et à la tendance

croissante de chasser individuellement ou seulement avec des membres de ménage.

La cueillette

L’importance économique des PFNL (végétal et animal) n'est pas considérée comme

appropriée dans les économies des ménages. L’implication de ménages dans l’activité est

constituée par des hommes, de femmes et d’enfants. Les principaux produits récoltés sont : les

chenilles, champignons, feuille d’emballage, Matonge (landolphia), Garcinia cola (ngadiadia),

le miel etc. Et généralement, les feuilles d’emballages et chenilles sont les espèces les plus

commercialisées dans la zone. Les changements localement perçus dans la récolte de PFNL

est négatif. Et la plupart de ces changements sont attribuées à la pression démographique et

Page 44: Démarrage d’un processus Forêt Modèle en Equateur (RDC) · 7 2. Objectifs généraux La délimitation géographique (i) et la mise sur pied d’un comité de pilotage provisoire

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aux changements dans l'utilisation du territoire, en particulier à l'expansion de l'agriculture et

des secteurs peuplés.

Les PFNL, tandis que largement récoltés, ne sont pas aussi importants commercialement que

les produits agricoles et les poissons. Le manque de la valeur marchande associée à ces

produits peut affecter la prise de décision autour de la transformation de terre de la forêt à la

région agricole parce que la nécessité d'ouvrir des champs peut avoir la priorité au-dessus de

l'importance de PFNL comme activité de subsistance pour des ménages recherchant des

manières de produire du revenu.

Commerce

L’importance de l'agriculture, de la chasse, de la pêche et de la récolte de PFNL comme

activités économiques et de subsistance est également trouvée dans des activités

commerciales à travers la zone. Cependant, les producteurs vendent dans leurs villages ou

voyagent dans des villages moins isolés pour vendre aux négociants qui arrivent avec des

produits manufacturés. Quelques producteurs achètent également des produits auprès des

voisins et voyagent sur de plus longues distances pour vendre ces produits et acheter des

produits manufacturés pour échanger au village.

b. Accès aux terres et aux ressources naturelles

Accès aux ressources

naturelles : Eaux et Forêts

Les ménages locaux ont, pour la plupart, accès ouvert aux ressources naturelles situées dans la

forêt et les eaux de leur village. Les gens des villages voisins et les étrangers de la zone

d’étude accèdent à la terre locale et à ses ressources via les autorités traditionnelles. Le chef

de terre et le chef de groupement déterminent s’ils ont accès libre, contre permission, ou

encore s’ils doivent payer des droits d'accès. Les chefs traditionnels, cependant, ont peu de

contrôle sur des attributions obtenues au niveau provincial. En outre, le niveau de contrôle des

ressources locales par les autorités traditionnelles varie de village en village.

Les autorités traditionnelles exercent le contrôle sur les terroirs agricoles plus que sur d'autres

ressources locales. La deuxième activité la plus réglementée est la chasse, suivie de la pêche

et de la récolte de PFNL.

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Les formes d'accès ont été classifiées en tant que l'accès sans restriction, la permission sans

paiement et la permission avec des paiements aux autorités traditionnelles. Dans le cas de

l'agriculture, la terre est assignée aux familles qui règlent alors son utilisation parmi ses

membres. Une fois une parcelle de terrain a été assignée à un ménage, les autorités

traditionnelles n'ont aucun contrôle de la façon dont la terre est partagée, ou sur son

utilisation. Les villageois voisins peuvent demander la permission de cultiver sans devoir

payer en espèce ou en nature, tandis que tous les villages rapportait exiger des étrangers de

payer des droites de cultiver dans les terres traditionnelles du village.

Comme signalé ci-haut, il existe malgré tout, une variation parmi différents villages de la

région quant aux modes d’accès des villageois voisins et étrangers de chasser et de pêcher

dans les forêts et les eaux de village. Quelques villages permettent le libre accès aux chasseurs

venant des villages voisins et aux étrangers, cependant que, d'autres demandent des

paiements des droits en espèce, en munitions, ou en nature.

Accès aux terres

Le fait que l’accès aux eaux et forêts pour en extraire les produits est sans restriction dans la

zone d’étude, n’exclut cependant pas des conditions quant à l’accès aux terres. En effet, les

terres étant toutes appropriées, la question de l'obtention se pose.

Dans quelle mesure la forêt peut-être allouée à une personne du village, mais aussi à une

personne étrangère telle qu'un immigrant ? D’une manière brute et brève, quelques réponses

ont été recueillies de différents propos de focus groups rencontré dans des villages cibles :

§ « Si les immigrants et les étrangers demandent au propriétaire de la forêt un endroit pour

faire les champs ou pour construire des maisons, peut-être pour y habiter, le propriétaire de

la forêt ne peut pas les refuser. Mais celui-ci ne peut pas non plus leurs céder la forêt pour

toujours. Depuis nos ancêtres, personne n'a le droit de vendre une portion de sa forêt. Car la

forêt d'un homme n'est que la conservation de tous ses biens. Il capture des poissons, des

gibiers, des chenilles et certaines choses à partir de sa forêt. Sauf les Blancs, s'ils sollicités

l’achat d’une portion de terre pour y planter des cultures pérennes en l’occurrence des

palmiers à huiles, celle-ci leur sera accordée sous forme d’une location et non par vente.

Depuis nos ancêtres, on ne distribue pas les forêts, ni les vendent. Non.»

Ces propos attestent que la forêt dans cette zone, peut être cédée à une personne étrangère au

village ; mais il y a des règles précises pour obtenir cette propriété. Un groupe de personnes

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affirment cependant lors des entretiens, qu’on ne peut vendre la forêt ; par contre un autre

groupe révèle le contraire. Ceci peut être illustré par ce propos, tenu au sein d’un même

focus dans un des villages cibles :

§ « Le propriétaire de la forêt peut vendre une portion de sa forêt. Comment peut-il la

vendre ? Il la vend s'il a une dette, et comme il n'a pas d'argent à donner à son créancier, il

lui remet une portion de sa forêt pour ne plus jamais la reprendre ; et désormais celle-ci

devient la propriété de son créancier. Ceci peut aussi intervenir dans le cas le cas d’un abus

sexuel, d’un viol ou quelques autres conflits de genre entre deux familles ou villages. Alors,

n’est ce pas cela une forme de vente des forêts ? »

Il est marquant de constater que la forêt peut servir de moyen de paiement dans un cas ou de

gestion des conflits dans un autre. Ainsi, une portion de forêt peut servir pour payer une dette

beaucoup signifiante, dédommagé une famille ou un village suite à un abus sexuel, pour un

mariage ou pour payer une indemnité de mort. Cette indemnité de mort est demandée pour la

réparation d’une faute grave, et si l'accusé n'a pas l'argent pour payer la somme requise, il doit

céder une portion de forêt. Cependant, il n'est pas recommandé de vendre la forêt car cela est

au détriment de générations futures du lignage ou du clan, qui disposeront de moins de terres.

D’autant plus que celles-ci constituent une force pour un clan, ils seront faibles et moins

riches par rapport aux autres lignages. C'est pour cette raison que vendre la forêt est parfois

considéré comme un acte insensé par les locaux. C'est ce que résument ces mots d’un des

leaders rencontrés à Nzalekenga :

§ « Un père qui est riche mais imbécile, peut gaspiller sauvagement ses biens sans toutefois

se rendre compte qu'il a derrière lui une grande famille. Et il peut aussi vendre sa forêt aux

gens qui en manquent. Pense-t-il il avoir une autre forêt et d'autres biens pour lui et sa

famille ? Ils vont errer ça et là et finiront par devenir esclaves. Nous ne pouvons pas

distribuer nos forêts car Dieu ne viendra pas créer un autre monde ».

Ces paroles montrent bien quelles peuvent être les conséquences dramatiques d'une mauvaise

gestion des forêts. Cela pénalise les futurs propriétaires des terres issues du même lignage.

Les erreurs ne s'effacent pas, et lorsqu'une forêt est vendue, elle est perdue à jamais. Cela peut

être compté parmi différents conflits des terres dans la région ; étant donné ceci occasionne

souvent des tensions entre les nouveaux propriétaires et les anciens.

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La mauvaise gestion de la propriété du clan, du lignage est donc la plus grave erreur qui

puisse être commise. La forêt étant souvent tout ce dont dispose le clan ou le lignage, perdre

cette richesse est équivaut à être complètement démuni.

Cependant, chaque clan dispose de ses propres forêts. L'appropriation des forêts ne se fait pas

vraiment au niveau du lignage, mais plutôt, au niveau supérieur qu'est le clan. Et la forêt est

revêtue d'une grande importance car elle pourvoit de nombreuses ressources essentielles pour

ces communautés locales.

Pour des terres agricoles, lorsqu’une personne cherche à cultiver sur des terres ne lui

appartiennent pas, il existe diverses possibilités. Il est possible de louer une partie de terre. La

durée d'une location va dépendre des plantes cultivées. Cette durée peut être de quelques mois

à quelques années. Ces contrats de locations peuvent être de différents types. Le propriétaire

peut avoir recours à de la main d'œuvre pour défricher. Dans ce cas, le défricheur peut avoir le

droit de cultiver du maïs, mais il doit laisser une partie de la parcelle défrichée au propriétaire

pour cultiver du manioc le plus souvent. Cette partie laissée au propriétaire dépend du contrat

passé entre les deux personnes. Réalisé de manière orale, ce contrat est avantageux pour le

défricheur qui ne dispose pas de terres pour cultiver, et le propriétaire bénéficie d'une partie

du travail du locataire pour sa propre récolte. D'une manière générale, la partie laissée au

propriétaire ne peut pas excéder le tiers de la superficie.

Un autre cas existe pour la location. Le propriétaire laisse à certaines femmes le droit de

cultiver du manioc ou de l'igname sur une de ses parcelles de maïs. En échange de cette mise

à disposition de terres, elles vont pratiquer le désherbage obligatoire pour la culture du maïs.

Il y a donc une association de culture. Le plus souvent c'est le manioc qui est cultivé par ces

femmes. Elles n'ont pas le droit de cultiver le maïs car cela nécessite d'autres contrats. Il est

aussi possible de louer une terre à un propriétaire, et les droits de jouissances coutumiers

seront définit entre les deux personnes. Il s'agit en général d'une partie des récoltes, souvent

10% de celles-ci, mais c'est au propriétaire de définir ce qu'il désire. Cela peut être de l'argent,

des biens selon les besoins. Chaque demande de terre en location impose d'informer le chef du

groupement ou le chef du village selon les cas, selon les disponibilités de chacune des

autorités.

Pertinence des formes locales d'accès aux ressources dans la gestion de ressources

naturelles

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« La propriété privée » comme comprise par les populations locales ne correspond pas

nécessairement aux idées occidentales au sujet de la propriété privée. Il est important de se

rappeler que la compréhension locale quant à l'accès aux ressources locales détermine la prise

de décision plus fortement que ce qui est écrit en textes légaux. Dans le cas de terroirs

agricoles, « la propriété privée » ne signifie pas nécessairement avoir des titres « officiels »,

mais cela en vertu de la loi coutumière, la population locale a le droit d’exploiter la terre au

meilleur de leurs capacités.

L'existence de normes coutumières d’accès ne signifie pas que celui est réglé dans sa totalité.

L'application des normes locales est limitée, en particulier, quand le désir des autorités

traditionnelles de régler certaines pratiques n'est pas soutenu par des autorités aux niveaux de

secteur et de territoire. Les acteurs non gouvernementaux peuvent jouer un rôle important en

soutenant des efforts locaux d'améliorer l'utilisation raisonnable des ressources naturelles, y

compris les activités commerciales qui ont lieu dans les forêts traditionnelles des villages.

c. Rôle du pouvoir traditionnel dans la gestion durable des forêts

Les tenants du pouvoir traditionnel sont les garants de la protection, sécurisation des droits

fonciers et forestiers. Ils garantissent également la vie des communautés locales et peuples

autochtones face aux différentes menaces contre les communautés étrangères. Ce pouvoir

joue aussi le rôle de pacificateur entre deux membres en conflit. Le chef coutumier ou chef

de clan est chargé de faire un partage équitable des produits ou bénéfices issus de la forêt en

tenant compte de chaque famille appartenant au clan. L’octroi d’un espace à cultiver se fait

gratuitement pour un membre de la communauté qui manifeste son désir.

Quant à la perte du pouvoir traditionnel, les entretiens avec différentes personnes ressources

révèlent les causes suivantes : la religion, les conflits des générations, le non respect du

pouvoir par les membres des communautés locales et peuples autochtones, non respect ou

négligence des normes qui rendent leur pouvoir efficace par les tenants du pouvoir

traditionnel. Cependant, pour la revalorisation de ce pouvoir, quelques pistes de solutions

sont envisagées, en l’occurrence de la création d’un cadre de concertation et d’échanges.

Le mode d’acquisition du pouvoir chez les C.L comme chez les P.A se fait par héritage. C'est-

à-dire du père au fils soit du grand père au petit fils. Le mode d’accession au pouvoir est

conditionné par la mort de l’ancien chef coutumier. Et le successeur devrait être revêtu par

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les esprits traditionnels et sera ainsi intronisé par une cérémonie organisée par tous les

anciens chefs coutumiers de la contrée.

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50

III. 6. CONFERENCES

a. Institut Mompongo/ ex- Institut Ntodo

La première de nos conférences était organisée dans un établissement scolaire à l’Institut

Ntondo. La population ciblée était celle des élèves de 3e, 4

e, 5

e et 6

e année des humanités toute

option confondue. Un thème était proposé et annoncé en avance à l’école. Son intitulé était :

« Gestion durable des forêts et développement en République Démocratique du Congo. Il a

été présenté en deux sous thème, dont : (i) gestion durable des forêts et (ii) rôle de la forêt

dans le développement locale.

Les objectif poursuivi lors de cette conférence étaient ceux de : permettre aux élèves de

comprendre réellement ce que c’est la forêt ; son importance du point de vue social,

économique et écologique ; comprendre ce que c’est la gestion durable des ressources

forestières et les enjeux. Ce qui nous avait amené à chuter sur la présentation du processus

FM ainsi que le projet de mise sur pied de la FMLTc. Et la participation était chaleureuse de

la part de l’assistance. Cela était justifier par la participation massive de l’assistance lors de la

séance des questions – réponses, où le champ étai ouvert à tout le monde de s’exprimer sans

ambages. L’assistance a prouvé son intérêt au processus FM et s’est engagée par le biais de

l’école à accompagner le processus.

Pour motiver les participants, une somme d’environ 30 dollars USD était remise au chef

d’établissement en guise de récompense aux corps professoral. Cependant, parmi les élèves,

cinq élèves seulement ont été retenu (parmi lesquels 3 garçons et 2 filles) sur base de leur

prestation lors de la conférence. Et à ceux-ci, une somme d’environ 1 dollar USD a été remise

à chacun en guise de récompense. Le besoins d’organiser une autre journée de cette envergure

s’était présenté, mais faute de temps et moyens ce la n’a pas pût avoir lieu.

Quant au développement de la vision commune, il reste encore beaucoup à faire, mais cette

activité restera comme model dans les anales de cet institut. Car la promesse nous a été

donnée de non seulement de diffuser le message au tiers, mais plutôt s’impliquer au mieux à

leur niveau en vue de construire ensemble un cadre de vie assuré. Lors de cette conférence, un

accent était plus sur le rôle des élèves dans le développement du milieu local pour le bien être

de tous.

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b. Centre de Recherche en Ecologie et Foresterie de Mabali (CREF-Mabali)

Le centre occupe une place importante dans la région. Cependant dans le cadre de notre

travail, tout a commencé par une visite d’entretiens avec de DAF du CREF « Mr Richard

MBOYO ; il assume également le vice présidence du comité provisoire de pilotage de la

FMLTc. Le but de cette visite était pour évaluer l’état d’avancement des activités du projet de

mise sur pied de la FMLTc, discuter et prendre connaisse des activités que fait le groupe de

travail. Essayer d’identifier les défis et les atouts pour savoir en quelque sorte le potentiel que

regorge le CREF afin d’en évaluer divers aspects ayant trait aux valeurs culturelle, sociale et

économique.

En effet, lors de notre visite au centre, nous avions eu à identifier beaucoup d’éléments liés à

la conservation, mais aussi aux aspects liés à la REDD. Pour cela, des propositions ont été

faites aux experts chercheurs de mener des études dans le but de quantifier la quantité de

biomasse au niveau de la station afin que cela soit valoriser monétairement.

Le travail au CREF était reparti en deux jours. Les activités étaient organisées sous forme de

conférence-débat permettant à tout le monde d’interagir. Le premier thème développé était :

« la gestion durable des forêts et le concept forêt modèle en RDC ». Cependant la deuxième,

porté sur une séance de formation sur : « l’introduction au réservoir carbone ». Ceci dans le

but d’esquisser commet la Réserve peut cependant valoriser cette richesse floristique qu’elle

dispose, dans la vente du carbone séquestré. Puis à la fin, un tableau a été établi reprenant les

opportunités, obstacles, rôles et attentes du CREF dans la FLMTc.

Le résultat de cette activité était au niveau de la prise de conscience ainsi que l’éveil du CREF

de valoriser autrement ses ressources d’une manière durable. Puisqu’à ce jour, les activités de

recherche dans la Réserve Scientifique de Mabali sont à l’arrêt quasi-total et la raison

fondamentale est que le CREF ne peut, à l’heure actuelle de ses propres ressources, subsidier

les activités de recherche très onéreuses bien qu’indispensables.

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Tableau n° 9 : Opportunités, contraintes, rôles et attentes

N° DESCRIPTIONS

1

Opportunités

Eaux, forêts ainsi que biodiversité très diversifiée.

Population apte à s’impliquer dans la GDF.

Sur le plan agricole, la zone constitue un point fort. Le milieu

dispose d’un sol susceptible à développer les activités agricoles,

piscicoles et l’élevage. Et l’évacuation même des produits sera

facile par voie fluviale.

La zone dispose d’une Réserve scientifique qu’on peut valoriser

de diverse manière, en l’occurrence de l’écotourisme. Ce qui

créera des emplois et contribuera ainsi à la diminution de la

pauvreté.

Un autre aspect touristique est marqué par la présence du Lac

Tumba, l’unique dans la province, alimentant le territoire et

disposant d’une voie facile pour la navigation.

Les eaux sont très riches en produits halieutiques. Et leur

valorisation est envisageable afin de réduire la pression sur les et

générer monétairement des bénéfices. Cela est aussi envisageable

pour les plantes médicinales ainsi que d’autres fauniques et

ressources floristiques qui sont d’une particularité dans la zone

(leur domestication puis leur valorisation)

Sur le plan socioculturel, valorisation de la très émouvante danse

folklorique des Ekonda ainsi que des chants qui n’ont pour source

d’inspiration que la forêt et sa biodiversité.

2

Obstacles ou

contraintes

Non accessibilité dans la zone aux infrastructures de

bases (routières, sanitaires, scolaires, les marchés, c.

La marginalisation des faibles : en l’occurrence des P.A, femmes

et jeunes filles.

Phénomène « fille mère » très prononcé, suite au manque

d’encadrement.

Le non accessibilité à l’information, à la communication ainsi

qu’à l’éducation.

Absence des critères de la bonne gouvernance entre les

partenaires.

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Absence de la structuration des ONG (irrégularité, manque de

bonne gouvernance, etc.).

Exploitations anarchiques de la part des exploitants.

Manque d’éthique (on retrouve dans la zone beaucoup

d’antivaleurs).

3

Rôles des

Acteurs

S’impliquer dans le processus afin d’identifier et sensibiliser

toutes les parties prenantes qui ne sont pas encore informer afin de

leur implication dans les processus.

Par le biais du centre de recherche de Mabali, des résultats des

recherches seront mises à la disposition de la FMLT (en agro-

climatologie par exemple, en pisciculture, agriculture ainsi qu’en

foresterie) en vue de leurs application tout en respectant la vision.

Avec son personnel, il peut disposer de son expertise à l’appui

aux ONG dans la conception des Micros projets, etc.

4

Attentes des

acteurs

L’établissement et l’équipement en infrastructures sanitaires. Car

une meilleure couverture sanitaire et une amélioration de la

qualité de l’eau potable sont attendues comme effet de ces

investissements, ce qui devrait diminuer le taux de mortalité

infanto – juvénile.

L’investissement dans l’infrastructure scolaire, ce qui devrait

augmenter le taux d’alphabétisation dans la zone.

Appuyer en matériels adapté le centre de recherche pour une

relance des activités.

Disposition en éco-gardes pour la Reserve scientifique de Mabali

et renforcement en capacités des personnels chercheurs.

Structurer les organisations paysannes.

III. 7. GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

a. Problèmes de gestion

La pauvreté constitue le principal problème dans le mode de gestion des ressources naturelles.

En effet, la quasi-totalité de la population rurale de bikoro n’a pas accès aux crédits. Le petit

nombre qui en a accès, dispose d’un revenu très faible. En conséquence, cette pauvre

population base sa subsistance sur l’utilisation directe des ressources naturelles en privilégiant

des solutions à court terme non durables pour faire face à ses problèmes quotidiens de

subsistance. Plus de 80% de communautés locales n’ont généralement pas connaissance de

techniques de gestion durables des ressources ; et la conception qu’ils ont des ressources c’est

qu’elles sont inépuisables. Par contre les 20%, qui ayant déjà été informées par le biais des

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54

ONGs sur la gestion durable des ressources et sur ces avantages, continue néanmoins à

surexploiter comme les autres puisqu’ils sont tout simplement ronger par la pauvreté et la

faim.

La croissance démographique est aussi comptée parmi les contraintes. Et, Bikoro dispose dans

son ensemble d’une population à croissance très dense qui exerce une pression considérable

sur les ressources naturelles. Et cette précédente associée aux différents conflits fonciers font

aujourd’hui que les ressources se retrouvent dans un état désespéré.

La mauvaise gouvernance ajoutée à faiblesse des cadres légaux et institutionnels y est

également compté.

Et tous ceux-ci a pour conséquences directes : (i) l’exploitation irrationnelle des ressources

forestières et aquatiques, (ii) surexploitation des terres, (iii) pratiques culturales inappropriées

ainsi que (iv) les pratiques incontrôlée des feux de brousse.

b. Contraintes du milieu

De brève manière, les contraintes dans la gestion des ressources naturelles dans le territoire de

bikoro, peuvent être analysées sur le plan écologique et socio-économique.

Sur le plan écologique, cela peut être justifié par une perte très prononcée de productivité des

sols suite à des pratiques culturales inappropriées. En l’occurrence de l’agriculture itinérante

sur brulis ; pratique qui appauvrie considérablement les sols. Elle est fortement remarquée

dans la zone couvrant le paysage FMLTc où la pression démographique est grandissante et les

périodes de jachères deviennent de plus en plus courtes (2 – 3 ans).

Un certain nombre de facteurs entrainent la dégradation des ressources en eaux au niveau du

(Lac tumba). Ces facteurs, dus généralement aux activités humaines peuvent être illustrées par

la déforestation, l’usage sur le lac des moustiquaires imprégnés comme filet de pêche à très

petites mailles appelé communément « SERENA ». Et ceci constitue une vraie menace sur

qualité des eaux et la raréfaction des espèces halieutiques du Lac.

Les impacts économiques sur secteur agricole sont relatifs à la perte de productivités des sols.

Cependant, à cause d’une très grande diversité de situations sur terrain, il a été très difficile de

déterminer de manière exacte les coûts économiques de la dégradation des terres dans le

secteur agricole.

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55

Les impacts sur les PFNL : longtemps considérés comme produits de subsistance, les

recherches conduites sur les PFNL au cours de ces trois mois de terrain ont permis

d’appréhendé leur contribution à la sécurité alimentaire, aux soins de santé et aux revenus de

ménages locaux. L’un des grands défis futurs pour la FMLTc c’est d’inscrire véritablement la

gestion des PFNL (animale et végétale) dans l’agenda des politiques locales de lutte contre la

pauvreté, l’amélioration de niveau de vie et de la gestion durable des forêts. Pour ce faire, un

projet portant sur la valorisation de la filière Fumbwa (Gngetum africanum) est envisageable

dans la zone couvrant le paysage FMLTc.

III. 8. BREF APERCU SUR LE PYGMEES DE BIKORO

S’agissant des pygmées (Batwa), moins nombreux dans le Territoire de Bikoro que les

bantous (Baoto), il y a lieu de signaler qu’ils sont distincts des nègres non seulement par

l’aspect physique mais aussi par leurs modes de vie et leurs civilisations ». Et d’après les

informations receuillis auprès des personnes ressources, les ancêtres de Batoa sont venus de

Bayo. Ils traverserent d’abord la rivière Ubangi, puis le fleuve Congo à Bandaka ; ils prirent

ensuite pied à Tshabake (actuel Boyela) au sud de Bandaka.

Les Batwa du Territoire de Bikoro sont au même titre que les Batwa du Kivu et du Kasaï, ils

appartiennent aux pygmoïdes. Leur taille moyenne est inférieure à celle des Nègres bantous

mais supérieure à celle des pygmées. Se rapportant aux observations, la population Batwa à

dans le territoire de Bikoro serait un groupe pygmée qui a absorbé des éléments nègres, un

produit de métissage qui ne peut plus être considéré comme une population pygmée pure ».

Faudrait-il aussi souligné que les Batwa sont considérés comme les premiers occupants de

l’actuel territoire de Bikoro. A ce sujet les différentes discussions avec les personnes

ressources précisent que « cette prétention à la qualité de « premier occupant » doit s’étendre

plutôt dans le sens de « ceux qui ont vu pour la première fois « les terres en question ».

Et signalons que sur cette question, même les avis des chercheurs sont départagés ; parce que

tout le monde est sans ignorer que les Batwa étaient les envoyés des Baoto à la recherche des

terrains et des forêts. Et les études ayant été menées révèlent pour les uns que la corrélation

linguistique des variantes du radical twa ; tswa, tshwa, toa, tua, twe, twah, thwa, kwa, ka, Rao,

Rwa, Sanua, wana,e.a, préfixes de la classe grammaticale relative aux personnes, pour

désigner une même espèce d’hommes, fait incliner les spécialistes à supposer l’existence

d’une signification première. Le sens profond en serait « nain », « petit », « court », et par

extension « inférieur », « esclave », « banni », « rejeté », « vaincu », pour en dégager

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finalement « barbares », « étrangers » (Iyeli 2009).

Contrairement aux autres, qui considèrent que les twa forment une race à part, certains

spécialistes prétendent pourtant que les Batwa puisque n’ayant pas de langue propre, ne

forment cependant pas une race à part.

Si les groupes bantous ont chacun un site géographiquement bien identifié, il n’en est pas le

cas pour les Batwa. Ceux-ci n’ont pas un territoire fixe. On les trouve tant chez les Ntomba,

les Ekonda que chez les Nkundo. Toutefois, Lokuku et Iyanda restent leurs plus grandes

localités.

Les « Twa » de Bikoro ne doivent pas perdre de vue que de toutes les aliénations, «

l’aliénation culturelle est la plus dangereuse et la plus perfide. D’où ils doivent refuser de se

comporter en maudits et par ce fait même décider de prendre leur destin en main. Continuer à

croire au récit de la malédiction, « c’est demeurer trop longtemps encore colonisable et bon

pour des travaux d’exécution, mais impropre à construire individuellement et collectivement

une culture matérielle et idéelle digne de respect et de grandeur ».

En effet, les Bantous du territoire de Bikoro doivent savoir que pour un développement

certain et durable, la République Démocratique du Congo a besoin de l’apport de tous ses

citoyens y compris les minorer. Ainsi, maintenir une partie de la population, minime soit-elle,

dans le carcan idéologique et sous la domination c’est donner un coup dur tant au devenir du

territoire de Bikoro qu’à celui de la République tout entière.

Et surtout, le 21ème

siècle n’est pas celui où certains groupes tribaux ou raciaux doivent au

nom de quelle supériorité, marcher sur les autres. Tous les humains sont ainsi appelés a

travailler la main dans la main et d’échanger d’égal a égal en vue d’aider la société a aller de

l’avant et a devenir de plus en plus humain.

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CONCLUSION

Notre travail s’est déroulé dans deux des 3 secteurs composant le territoire de Bikoro ; qui est

l’un des territoires constituant le paysage de la Forêt Modèle Lac Tumba en Equateur. Il avait

pour objectifs : (i) la participation au développement de la vision commune et (ii) au

prélèvement des diagnostics terrains dans sept villages du secteur du Lac Tumba et deux

villages du secteur des Ekonda.

Pour ce faire, des focus groups, des entretiens semi-structurés avec des personnes ressources

ont été réalisés auprès des communautés locales et peuples autochtones, dans chacun des

villages cibles. Des entretiens ainsi que des focus groups, se sont déroulés sur base d’un

questionnaire utilisé comme canevas.

Il ressort cependant des nos résultats que, le milieu regorge d’une importante force de travail

en terme de ressources humaines, ainsi qu’une forte aptitude à s’engager dans la gestion

durable des ressources naturelles locales. Toute fois, la mauvaise gouvernance dans la région

et l’inaccessibilité aux infrastructures des bases (scolaires, sanitaires, routières, marchés, etc.),

ont pour principales conséquences l’extrême pauvreté, l’entrave à tout engagement pour la

durabilité et la compromission à tout développement à l’échelle locale que provinciale.

Eu égard de ce qui précède, le processus Forêt Modèle se présente comme un élément

intégrateur, un outil innovateur de bonne gouvernance et une solution à tout problème de

gestion durables des ressources naturelles dans la région.

Nous suggérons pour ce fait, une forte sensibilisation afin de l’intégration des différents

groupes d’acteurs ; étendre les activités et mettre en place une équipe de travail dans chaque

territoire concerné par la FMLTc ; valorisation en éco-tourisme la Réserve scientifique de

Mabali ; tendre le partenariat et structurer les Organisations Paysannes.

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BIBLIOGRAPHIE

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Mise en œuvre locale de la REDD+ dans le Bassin du Congo. Kinshasa, Invest-

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Belesi H. (2011) Ecosystèmes forestiers tropicaux et gestion des aires protégées. Notes de

cours 2e grade eaux et forêts. Kinshasa, UNIKIN. 99p.

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gestion communautaire de bikoro – itipo, volet flore. Kinshasa, 97p.

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du Réseau Africain de Forêts Modèles. 28p.

RAFM (2010) Plan annuel 2010-2011 du Réseau Africain de Forêts Modèles. Secrétariat du

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RIFM (2008a) Guide de création d’une Forêt Modèle. 34p. [En ligne]

http://www.imfn.net/?q=fr/system/files/Guide%20de%20création%20d'une%2

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RIFM (2008b) Initiative pour un réseau de Forêts Modèles en Afrique. 2pp. [En ligne]

http://www.imfn.net/?q=fr/system/files/AMFI_Brochure_FR_FINAL.pdf

Sarasin G. (2011) Démarrage d’un processus forêt modèle au Mayombe (RDC). Rapport

présenté au SRAFM. Québec, ULAVAL. 84p.

Vandenput, R. (1981) Principales cultures de rente en Afrique Centrale. Bruxelles, CTB. 97p.

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TABLE DE MATIERES

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... 1

LISTE DES DIAGRAMMES .................................................................................................... 2

LISTE DES GRAPHIQUES ...................................................................................................... 2

LISTES DES CARTES .............................................................................................................. 2

LISTE DES ACRONYMES ...................................................................................................... 3

AVANT-PROPOS ..................................................................................................................... 5

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6

1. Contexte du stage ......................................................................................................... 6

2. Objectifs généraux ....................................................................................................... 7

3. Objectifs spécifiques .................................................................................................... 7

Chapitre I : PRESENTATION DU RESEAU INTERNATIONAL, DES RESEAUX

REGIONAUX ET DU RESEAU AFRICAIN DES FORETS MODELES ........................ 8

I. 1. BREVE HISTORIQUE DU CONCEPT FORET MODELE ........................................ 8

I. 2. UNE FORET MODELE, QU’EST-CE ? .................................................................... 11

I. 3. PRINCIPALES CARACTERISTIQUES D’UNE FORET MODELE ....................... 11

I. 4. LE RESEAU AFRICAIN DES FORETS MODELES (RAFM) ................................. 13

I. 5. PERSPECTIVES PROCHES POUR LE DEPLOIEMENT DES FORETS MODELES

…………………………………………………………………………………………..16

I. 6. STRATEGIE D’EXTENSION ET RESULTATS PRELIMINAIRES EN RDC ....... 16

Chapitre II : CARACTERISATION DE LA ZONE .......................................................... 19

II. 1. BREF APERÇU SUR LA SUBDIVISION ADMINISTRATIVE DE LA PROVINCE

DE L’EQUATEUR .................................................................................................................. 19

a. Géographie ................................................................................................................. 19

b. Cartographie .............................................................................................................. 19

II. 2. DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE : TERRITOIRE

DE BIKORO ............................................................................................................................ 21

a. Situation géographique .............................................................................................. 21

b. Subdivision administrative ........................................................................................ 21

c. Cartographie .............................................................................................................. 22

d. Condition éco-climatique .......................................................................................... 23

e. Relief ......................................................................................................................... 23

f. Géologie ........................................................................................................................ 23

g. Nature des sols ........................................................................................................... 23

h. Hydrographie ............................................................................................................. 24

i. Végétation ..................................................................................................................... 24

j. Faune ............................................................................................................................. 25

a. Brève historique du peuple de Bikoro : (Bantou - Pygmées) .................................... 26

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b. Démographie ............................................................................................................. 27

c. Organisation sociale et composition du ménage ....................................................... 28

Chapitre III : PRESENTATION DES RESULTATS ........................................................ 33

III. 1. Délimitation du travail ........................................................................................... 33

III. 2. Difficultés éprouvées sur terrain ................................................................................ 34

III. 3. METHODOLOGIE ................................................................................................... 35

Matériels utilisés ........................................................................................................ 36

III. 4. DEVELOPPEMENT DE LA VISION COMMUNE ..................................................... 36

a. Entretiens ................................................................................................................... 37

b. Proposition de la mise sur pied d’une dynamique des femmes de la FMLT (DFMLT)

………………………………………………………………………………………39

III. 5. DIAGNOSTIC TERRAIN ............................................................................................. 41

a. Activités socio-économiques et de subsistance ......................................................... 41

Agriculture ............................................................................................................. 41

La Pêche ................................................................................................................. 42

La chasse ................................................................................................................ 43

La cueillette ............................................................................................................ 43

Commerce .............................................................................................................. 44

b. Accès aux terres et aux ressources naturelles ............................................................ 44

Accès aux terres ............................................................................................................... 45

c. Rôle du pouvoir traditionnel dans la gestion durable des forêts ........................... 48

III. 6. CONFERENCES ....................................................................................................... 50

a. Institut Mompongo/ ex- Institut Ntodo .................................................................. 50

b. Centre de Recherche en Ecologie et Foresterie de Mabali (CREF-Mabali) .......... 51

III. 7. GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ......................................................... 53

a. Problèmes de gestion ................................................................................................. 53

b. Contraintes du milieu ................................................................................................. 54

III. 8. BREF APERCU SUR LE PYGMEES DE BIKORO .................................................... 55

CONCLUSION ........................................................................................................................ 57

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 58

TABLE DE MATIERES .......................................................................................................... 60

ANNEXES ...................................................................................... Erreur ! Signet non défini.

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