« Jaser ma communauté,
bouger mon quartier »
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 1
Répartition par nombre d'années de vie dans le quartier
Moins de 5 ans
Entre 6 et 9 ans
Entre 10 et 15 ans
Entre 16 et 19 ans
Plus de 20 ans
Les rencontres de discussion citoyenne ont été planifiées dans le cadre de l’Approche territoriale
intégrée (ATI) de Limoilou. Elles visent à connaître les perceptions des citoyens et citoyennes de
Limoilou afin de faire un portrait des dynamiques de leur communauté. Ces soirées ont eu lieu dans
les trois quartiers de Limoilou : Lairet, Maizerets et Vieux-Limoilou en mars et en mai 2014.
À l’aide de la Fiche d’appréciation du potentiel de développement des communautés de Réal
Boisvert, nous avons pu identifier les cinq (5) principales forces et les cinq (5) principaux défis du
quartier d’après le point de vue des participants. Nous avons également mis en avant les éléments
sur lesquels les opinions des citoyens étaient partagées.
La Fiche regroupe 40 énoncés qui parlent de la vie de quartier selon cinq (5) grands thèmes :
Les gens de mon quartier Les services et activités de mon quartier L’environnement dans mon quartier Quand on est ensemble L’économie de mon quartier
Ce document est un résumé des opinions exprimées par les participants ainsi que des pistes de
solution qu’ils ont identifiées pour répondre aux défis de leur quartier.
Au total, 12 citoyens ont participé à la rencontre ; 8 femmes et 4 hommes, âgés de 26 à 67 ans. Le
nombre d’années de vie dans le quartier s’étendait de 1 an à 67 ans.
Sur les 12 citoyens : 6 vivaient seuls, 1 personne était monoparentale, 3 vivaient en couple avec
enfant(s), 1 en couple sans enfant et 1 personne vivait en colocation.
2 personnes se considéraient en situation de pauvreté. En plus de vivre dans le quartier, 7
personnes travaillaient également dans le Vieux-Limoilou.
Répartition selon l'âge
Moins de 30 ansEntre 30 et 39 ansEntre 40 et 49 ansEntre 50 et 59 ansPlus de 60 ans
Portrait des participants du Vieux-Limoilou le 20 mai
Objectifs de la soirée
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 2
FORCES DÉFIS
Les gens aiment vivre dans le quartier
Le transport en commun
La proximité des services commerciaux
L’aménagement des espaces publics
Mon quartier est accueillant
Peu de fréquentations des bibliothèques
publiques
Peu d’intégration des personnes immigrantes
Peu d’accès à de la nourriture variée, de
qualité et à prix raisonnable
Peu d’emplois diversifiés et de qualité
Peu de préoccupations des personnes âgées
et des personnes vivant seules
Les gens aiment vivre dans le quartier – Mon quartier est accueillant
Les participants expriment beaucoup de fierté et de passion envers leur quartier. Il y a une vie
urbaine sociale riche et dynamique, ce qui rend le quartier ouvert et accueillant.
« Quand on sort dehors, on voit beaucoup de monde dans la rue, il y a une vie de
quartier, du monde dans les rues. »
Le transport en commun
Les participants sont satisfaits du transport en commun de leur quartier, facilité par le réseau
Métrobus.
La proximité des services commerciaux
La proximité des services participe grandement au fait que les gens aiment vivre dans leur
quartier.
« Je trouve ça très accueillant, il y a des boutiques partout, je peux marcher à pied et
aller partout. Je me trouve chanceux, je n’ai pas besoin de me déplacer en voiture »
Cependant, les commerces se trouvent principalement sur la 3e et la 1re Avenue. En dehors
de ces rues, il y a peu de services et une diminution des commerces.
« Les services de proximité ont disparu, les choses ont changé, car c’est moins habité.
L’entrée sud est plus habitée et moins commerçante. »
Forces du Vieux-Limoilou
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 3
L’aménagement des espaces publics
Le cœur du Vieux-Limoilou, entre la 4e et la 14e Rue,- est bien aménagé, mais ce n’est pas le
cas des secteurs situés aux entrées du quartier.
« Le cœur du Vieux-Limoilou est accueillant et beau, mais les entrées de Limoilou ne
sont pas accueillantes. On accueille par un terrain vague et le Esso ou par le Colisée
par la 18e. Il faudrait embellir les entrées de Limoilou, surtout la sud, la principale. »
« La partie sud c’est un défi, il n’y a pas beaucoup d’arbres et c’est très laid, c’est
comme un coin mort. »
Des participants nomment que l’entretien dans le cœur du Vieux-Limoilou est également
inégal entre les avenues et les ruelles, les ruelles étant moins entretenues.
« Les ruelles devraient être aménagées. Le déneigement des avenues est mieux fait
que celui des rues. »
Peu de fréquentations des bibliothèques publiques
Malgré le fait que tous les participants tiennent à conserver leurs bibliothèques, ils admettent
qu’ils les fréquentent peu, car elles sont peu attrayantes; les heures d’ouverture ne répondent
pas aux besoins et il y a concurrence de la bibliothèque Gabrielle Roy dans Saint-Roch.
« Moi je ne fréquente pas la bibliothèque de Limoilou, j’y suis allé peut-être 3 fois, même
si elle est à deux rues de chez moi, car je vais à Gabrielle Roy. Il y a beaucoup de
concurrence, elle est plus agréable. »
« C’est une des richesses du quartier d’en avoir une dans le Vieux-Limoilou et deux
autres dans Limoilou, c’est vraiment précieux de les garder, surtout qu’on parle du
problème de la fermeture des services de proximité! »
Peu d’intégration des personnes immigrantes
Défis du Vieux-Limoilou
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 4
Le sujet de l’immigration a très peu été entendu. Pour les participants, les immigrants ne sont
pas visibles dans le Vieux-Limoilou.
« On ne les voit même pas… »
Peu d’accès à de la nourriture variée, de qualité et à prix raisonnable
On observe une grande offre alimentaire et de qualité dans le cœur du Vieux-Limoilou
(épiceries fines, aliments biologiques, etc.), mais les aliments sont chers et peu accessibles ;
et peu de choix en périphérie du quartier, surtout à Stadaconna.
« On est chanceux dans le Vieux-Limoilou, on est très bien desservi. À Stadaconna, il y
a un problème de désert alimentaire, il n’y a pas du tout d’épicerie. »
« Qu’on le veuille ou non, dans le quartier, ça se gentrifie alors c’est comme ça, on
assiste à l’ouverture d’épiceries fines, de magasin bio et de nourriture de qualité. »
« Je ne comprends pas pourquoi c’est si cher dans un quartier pauvre comme le nôtre!
Les affaires bio, je suis d’accord, mais est-ce que c’est à disponibilité de tout le monde?
Non. Il faut que les gens prennent conscience de ça. »
Peu d’emplois diversifiés et de qualité
Le défi des emplois se pose surtout en comparaison au pôle d’emploi de Saint-Roch. Les
emplois à Limoilou sont surtout liés aux commerces, mais aussi au Cégep et à l’hôpital. Avec
la fermeture de plusieurs services de proximité, la perte des emplois a été plus marquante :
« Dans la zone sud, les services de proximité ont disparu, les choses ont changé.
L’entrée sud est plus habitée et moins commerçante, et c’est sûr qu’il y a moins
d’emplois aussi. Perte des commerces, égale perte des emplois! »
« Moi je travaille beaucoup dans Saint-Roch et là-bas c’est un pôle d’emplois, alors je
me suis dit qu’à Limoilou, il n’y en a pas. »
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 5
Peu de préoccupations des personnes âgées
et des personnes vivant seules
Il y a une importante présence d’organismes qui viennent en aide aux personnes âgées, aux
personnes démunies ou aux personnes marginalisées, mais une certaine indifférence de la
part des citoyens.
« Pour les personnes âgées, il y a beaucoup de services, c’est une richesse, mais il y a
beaucoup d’indifférence dans la rue avec les personnes marginalisées. »
« Proche de La Chaumine, il y a souvent des personnes qui mendient et il y a moins de
liens avec ces personnes, même si ce sont des citoyens comme tout le monde. »
L’accès abordable aux logements
Avec l’arrivée d’une catégorie de population plus aisée, on assiste à une hausse des prix des
logements, à la transformation de logements locatifs en condo, au délabrement des bâtiments
et à l’inaccessibilité pour les familles à des grands logements abordables.
« Je veux rebondir sur la gentrification, je suis préoccupé par les immeubles qui sont
inoccupés et par le prix des logements qui augmente. »
« Toute la question de la transformation des logements locatifs en condos, c’est une
préoccupation majeure. »
« Il n’y a pas d’espace pour les familles, des logements avec une petite cour. Il faut
quitter le Vieux-Limoilou pour aller en banlieue. »
Opinions partagées
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 6
Les gens font attention à l’environnement
Les préoccupations liées à l’environnement regroupent deux niveaux de préoccupations : un
niveau individuel (recyclage, compostage ou entretien des logements) et un niveau sociétal
(présence de l’incinérateur, du nickel).
D’un côté, les participants ont l’impression que les citoyens se préoccupent de
l’environnement : davantage de sites de compostage, mise en place de comités de vigilance,
etc. De l’autre, dans les dernières années, les participants ressentent une démobilisation des
citoyens et de la municipalité et une impression de ne pas avoir de pouvoir d’agir.
« Il y a une dégradation à Limoilou, j’ai l’impression que la ville a baissé les bras depuis
quelque temps. J’ai l’impression que les gens étaient plus préoccupés avant, il y a un
laisser-aller de la population, mais aussi de la municipalité »
Les gens sentent qu’ils peuvent changer les choses
La municipalité n’encouragerait pas les initiatives citoyennes, ce qui mène à une certaine
démobilisation.
« Il y a des gens qui travaillent sur les problèmes environnementaux depuis des années.
On croit que ça va changer, puis il y a un changement politique et tout le monde oublie
ce qui a été promis, alors ça démobilise ».
Les citoyens se réunissent dans des comités de mobilisation, mais il y a un manque de
structure entre les différents comités. Il n’y a pas de base régulière de rencontres, ce qui
diminue la transmission de l’information et le sentiment de pouvoir agir.
« Il y a eu trois comités sur l’incinérateur. Entre les trois, il faut que les gens se
réapproprient l’information. Il y a des rencontres ponctuelles, mais pas de comité de
citoyens sur une base régulière. »
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 7
Fêtes et animations
Dynamiser le quartier en dehors de la 3e Avenue : activités et fêtes sur la 5e Avenue
Accès au logement
Renforcer la législation sur les logements locatifs (entretien des bâtiments, coût des
logements) pour préserver l’accessibilité des logements
Environnement
Aménager des placettes et des arbres en périphérie du quartier
Sensibiliser les citoyens à la protection de l’environnement (recyclage, compostage,
entretien des bâtiments, jardinage)
Instaurer des mesures incitatives pour l’entretien des logements locatifs
Créer un lieu commun de rencontres entre les différents comités de mobilisation
Accès à la nourriture et insécurité alimentaire
Offrir un marché public avec des fruits et légumes frais et de saison, accessibles à tous
Offrir plus de services de proximité (dépanneurs, épiceries) en périphérie du quartier
Préoccupation des personnes âgées, des personnes vivant seules ou des personnes
vulnérables
Mieux faire connaître les organismes communautaires pour recommander ses proches
Améliorer l’accessibilité des services pour les personnes à mobilité réduite
Emploi
Attirer les employeurs du secteur de la « nouvelle économie » (informatique,
communication, nouvelles technologies, etc.)
Fréquentation des bibliothèques
Rendre les bibliothèques plus attractives
Allonger les heures d’ouverture
Impliquer les bibliothèques lors d’évènements et de fêtes de quartier
Pistes de solution identifiées par les participants…
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier ». Rencontre citoyenne, Vieux-Limoilou, 20 mai 2014. 8
Remerciements
Ce projet a été rendu possible grâce à nos partenaires financiers, la Conférence régionale des élus
de la Capitale-Nationale et le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui se sont impliquées, de près ou de loin, à la
réalisation des soirées citoyennes :
Le Conseil de Quartier de Lairet ;
Denis Bergeron, arrondissement de La Cité-Limoilou, conseiller en consultations publiques ;
Notre comité de suivi : Marianne Corneau, Direction régionale de santé publique de la Capitale-
Nationale, Éric Lapointe, citoyen engagé de Limoilou, Nancy Lebeuf, conseillère à la vie
communautaire, arrondissement de La Cité-Limoilou, Isabelle Mercure, coordonnatrice de l’ATI
Limoilou à la CDEC de Québec et Manon Roy, organisatrice communautaire CLSC de Limoilou ;
Les citoyens engagés de Limoilou membres du comité de recrutement : Nicole Blouin, Jean
Cazes, Serge Déry, Nicole Dufresne, Éric Lapointe et Lucille Picard;
Le centre communautaire Jean-Guy Drolet pour le prêt de locaux ;
Monsieur Daniel Papillon de la Société Historique de Limoilou conférencier sur l’histoire de
Limoilou lors de trois rencontres de discussion citoyenne.
Un grand merci aux citoyens de Limoilou qui sont venus partager avec nous leurs opinions.
Ce projet a été développé dans le cadre d’une Approche territoriale intégrée à Limoilou et réalisé par la CDEC de Québec.
« Jaser ma communauté, bouger mon quartier » a bénéficié des collaborateurs suivants :