REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
31/07/2017
Point mensuel de conjoncture
Juin 2017
Le point mensuel de conjoncture est publié au plus tard 30 jours après la fin du mois.
Il est disponible sur le site de la DPEE : www.dpee.sn
Au terme des deux premiers trimestres de l’année, les
perspectives de reprise de l’économie mondiale, annoncée en
avril 2017, ont été maintenues par le Fonds monétaire interna-
tional (Fmi). En effet, l’institution maintient ses prévisions de
croissance de 3,5% en 2017 et 3,6% en 2018 dans sa
publication du mois de juillet 2017, avec des niveaux de
croissance assez différenciés par pays ou groupe de pays. Aux
Etats-Unis, la relance de l’activité économique devrait être
moins importante que prévue, la croissance étant désormais
estimée à 2,1% pour 2017, en baisse de 0,2% par rapport aux
prévisions du mois d’avril. Au Royaume-Uni, les projections
de croissance ont également été revues à la baisse de 0,3 point,
à 1,7%, en liaison avec les incertitudes engendrées par le Brexit
sur l’économie du pays.
Par contre, en zone euro, après une estimation de 1,7% en avril,
le rapport de juillet prévoit une expansion de l’économie de
1,9% en 2017 et 1,7% en 2018. Dans le même sillage, le Fmi a
annoncé que la croissance économique du Japon devrait
progresser de 1,3% en 2017 et de 0,6% en 2018, des
projections rehaussées respectivement de 0,1% et 0,0% par
rapport à celles du mois d’avril 2017.
Dans les pays émergents et pays en développement, les
prévisions ont été relevées à 4,6% (+0,1 point) cette année. En
particulier, les taux de croissance anticipés de la Chine et du
Brésil, pour l’année 2017 passent respectivement à 6,7% et
0,3% après les estimations de 6,6% et 0,2% contenues dans le
rapport d’avril 2017. Pour la Russie et l’Inde, le Fmi reste
optimiste sans pour autant réviser ses prévisions et table sur des
croissances respectives de 1,4% et 7,2% en 2017.
CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE: Révision à la hausse des prévisions mondiales
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MARCHE FINANCIER ET MONETAIRE: Divergences de politiques entre la FED et la BCE
Sur le marché financier international, la Banque centrale euro-
péenne (BCE) a laissé, lors de la dernière réunion de son
conseil des gouverneurs, ses taux directeurs à leur plus bas
niveau historique (0,00%), laissant inchangé son programme de
rachats massifs de dettes dont le montant actuel s’élève à 60
milliards d’euros par mois, jusqu’à fin décembre 2017. Pour sa
part, la Réserve Fédérale (Fed), malgré le ralentissement de
l’inflation, a relevé d’un quart de point son principal taux direc-
teur en juin 2017, augmentant ainsi le coût du crédit pour le
troisième trimestre consécutif.
Concernant le marché des changes, l’euro poursuit sa progres-
sion face au dollar, renforcée, en juin 2017, par les propos
optimistes du président de la BCE sur l'économie de la zone.
En rythme mensuel, la monnaie européenne a accentué sa
hausse à 1,1229 dollar pour un euro. La livre britannique a
également reculé face à la monnaie unique, à 0,8772 livre pour
un euro contre 0,8555 livre pour un euro en mai 2017. Face à
la devise nippone, l’euro a augmenté de 0,4%, à 124,58 yens
l’unité. S’agissant du billet vert, il a grimpé de 1% par rapport
à la livre sterling, à 0,781 livre contre un repli de 0,2% relati-
vement au yen, à 110,945 yens.
Graphique 1: Evolution du cours de l’euro par rapport au dollar
Source: BCE
INFLATION: Ralentissement des prix dans la zone euro en juin 2017
Au titre des prix à la consommation, l’inflation annuelle dans la
zone euro a ralenti de nouveau en juin 2017, à 1,3% après 1,4%
en mai et 1,9% en avril. Cette situation s’explique principale-
ment par le ralentissement de sa composante énergétique qui
n’a progressé que de 1,9% en juin contre 4,5% en mai et 7,6%
en avril. La hausse des prix des produits alimentaires s’est aussi
atténuée (+1,2% en juin après 1,4% en mai 2017). L'inflation
sous-jacente a, par contre, augmenté pour se porter à 1,1% en
juin contre 0,9% en mai 2017. Au sein des pays de la zone,
l’inflation annuelle du mois de juin 2017 est ressortie à 1,6% en
Allemagne et 0,7% en France après respectivement 1,5% et
0,8% en mai 2017. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, elle a
décéléré pour s’établir respectivement à 1,6 % et 2,6%, après
1,9% et 2,9% en mai 2017.
Parmi les économies émergentes, le rythme de hausse du ni-
veau général des prix, entre mai et juin 2017, est resté stable à
1,5% en Chine alors qu’il est passé de 3,6% à 3% au Brésil.
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MARCHE DES MATIERES PREMIERES: poursuite de la baisse des cours en juin 2017
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Graphique 2: Evolution de l’indice des cours des matières pre-
mières (base 100 en 2000)
Source: INSEE, DPEE
Tableau 1: Indice du cours des matières premières (base 100 en 2000)
Source: INSEE, DPEE
Graphique 3 : Evolution des cours du pétrole Brent ($/bbl)
Source: Le Figaro.fr, DPEE
Concernant les matières premières, l’indice des cours a enregis-
tré une baisse mensuelle de 1,3% en juin 2017, porté par les
produits alimentaires (-1,4%) et industriels (+1,3%). En glisse-
ment annuel, les cours ont, en revanche, progressé de 0,1%, du
fait principalement des matières premières industrielles
(+9,2%), ceux alimentaires ayant reculé de 12,9%.
Parmi les produits de base alimentaires, les cours des céréales
ont augmenté de 6,6% en rythme mensuel, en liaison avec la
hausse des prix du blé et du riz sur le marché mondial. Concer-
nant le cours du sucre, il a fortement reculé de 13,8% sur la
même période, en raison des meilleures conditions de produc-
tion dans les plus grands pays producteurs.
Sur le marché du pétrole, les cours ont de nouveau baissé en
juin 2017, tombant à leur plus bas niveau depuis le début de
l'année. Ce recul découlerait de l’abondance de l’offre, alimen-
tée par la reprise des productions libyenne et nigériane et l’aug-
mentation du nombre de puits de pétrole de schiste américain.
En rythme mensuel et en variation glissante sur un an, le prix
du baril de Brent a, respectivement, reculé de 7,8% et 3,3%
pour s’établir à 46,9 dollars au mois de juin 2017.
Graphique 3 : Evolution des cours du pétrole Brent ($/bbl)
Source: Les Echos, DPEE
Au mois de juin 2017, l’activité économique interne (hors
agriculture et sylviculture) a été moins performante (-2,9%)
qu’un mois auparavant. Ce résultat est imputable aux
contreperformances simultanées des secteurs tertiaire (-3,2%),
secondaire (-8,9%) et primaire (-16,3%).
Toutefois, sur une base annuelle, la croissance de l’activité, qui
s’apprécie par rapport au même mois de l’année dernière a été
de 5,6% en juin 2017, principalement portée par le tertiaire
(+5,4%), l’administration publique (+8,4%) et, dans une
moindre mesure, le primaire (+3,2%).
Tableau 2: Indice Général d’Activité (IGA)
ACTIVITE ECONOMIQUE INTERNE: repli de l’activité en juin 2017
Source: DPEE
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SECTEUR PRIMAIRE (HORS AGRICULTURE): contraction de l’activité en juin 2017
Après le dynamisme observé en début d’année, le secteur pri-
maire (hors agriculture et sylviculture) s’est contracté en juin
2017 (-16,3%), en rythme mensuel. Cette situation reflète les
faibles résultats simultanément enregistrés au niveau des sous-
secteurs de la pêche (-27,7%) et de l’élevage (-11,3%).
Sur un an, le secteur primaire (hors agriculture et sylviculture)
s’est conforté de 3,2%, en juin 2017, en liaison avec les évolu-
tions contrastées de l’élevage (+5,1%) et de la pêche (-2,0%). Tableau 3: Indice Général d’Activité (IGA) dans le secteur primaire
Graphique 4: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de la pêche
Graphique 5: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de l’élevage (en tonnes)
Source: DPM, PAD, DPEE
Source: SOGAS, DPEE
En juin 2017, le secteur secondaire s’est replié de 8,9%, en
variation mensuelle. Cette situation résulte des contreperfor-
mances enregistrées dans la construction (-16,2%), les activités
extractives (-8,1%), l’ « égrenage de coton et fabrication de
textiles » (-52,1%) et la fabrication de matériaux de construc-
tion (-11,2%). A l’inverse, les conserveries de viande et
poissons se sont confortées de 46,6% sur la période.
En variation glissante sur un an, l’activité est restée
quasi-stable (+0,4%) dans le secteur secondaire, au mois de
juin 2017. En effet, la bonne tenue des activités de construc-
tion (+8,6%), de production d’énergie (+10,5%), d’extraction
(+4,5%), de fabrication de matériaux de construction (+3,9%)
et de construction de matériels de transport (+413,7%) a été
largement contrebalancée par les faibles résultats relevés au
niveau des industries chimiques (-11,5%), des conserveries de
viande et poissons (-4,1%) ainsi que dans les fabriques de
produits en caoutchouc (-21,3%), de « papier et
carton » (-21,9%) et de produits céréaliers (-20,6%). Graphique 6: Evolution de l’activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
Tableau 4: Indice Général d’Activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
SECTEUR SECONDAIRE: l’activité a fléchi en juin 2017
Source: DPEE Source: DPEE
Source: DPM, PAD, SOGAS, DPEE
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DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @juillet 2017 N° 128
SECTEUR TERTIAIRE: recul de l’activité en juin 2017 Durant le mois de juin 2017, le secteur tertiaire s’est replié de
3,2% en variation mensuelle, du fait principalement des activi-
tés immobilières (-32,2%), des « services d’hébergement et de
restauration » (-19,3%) et du commerce (-1,0%). En revanche,
les « transports et télécommunications » et les services finan-
ciers se sont respectivement consolidés de 1,8% et 7,4% sur la
période.
Relativement à la même période en 2016, le tertiaire a enregis-
tré une croissance de 5,4% au mois de juin 2017, à la faveur
des bons résultats des « transports et télécommunica-
tions » (+5,6%), des activités immobilières (+38,9%), des
« services d’hébergement et de restauration » (+28,6%) et des
services financiers (+23,9%). Graphique 7: Evolution de l’activité dans le secteur tertiaire (base 100 = 2006)
Tableau 5: Indice Général d’Activité dans le secteur tertiaire
(base 100 = 2006)
Source: DPEE Source: DPEE
EMPLOI SALARIE DANS LE SECTEUR MODERNE: baisse des effectifs en juin 2017
OPINION DES CHEFS D’ENTREPRISES DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE
Au mois de juin 2017, l’enquête d’opinion auprès des indus-
triels a révélé que les principales contraintes liées à l’activité
sont la baisse de la demande (35%) et la concurrence supposée
déloyale (60%). Par ailleurs, les enquêtés sont plus nombreux
qu’en mai 2017 à déclarer une baisse de la production et des
carnets de commandes. Les stocks de produits finis sont, en ce
qui les concerne, ressortis au-dessus de leur moyenne de long
terme. En perspectives pour le mois de juillet, la production
devrait progresser par rapport à son niveau de juin 2017. En
revanche, les carnets de commandes baisseraient relativement à
leur situation de juin 2017.
Dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les diffi-
cultés de recouvrement des créances (80%) ainsi que l’accès
difficile au foncier (40%) et aux crédits (40%) sont considérés,
par les entrepreneurs, comme les principales contraintes à l’ac-
tivité, durant le mois de juin 2017. En outre, l’activité se
contracterait par rapport à son niveau d’un mois plus tôt. Les
commandes publiques se seraient, pour leur part, améliorées en
rythme mensuel tandis que celles privées connaîtraient un repli
sur la période sous revue. En anticipation pour le mois de juillet
2017, les chefs d’entreprise de BTP s’attendent à une activité et
des commandes (publiques et privées) en dessous de leurs
moyennes respectives de long terme.
L’emploi salarié du secteur moderne a reculé de 2,2% entre
mai et juin 2017. Ce repli est principalement attribuable au
secteur secondaire (-3,6%), avec la baisse des effectifs enregis-
trée dans les industries (-4,7%). Dans le sous – secteur des
BTP, l’emploi salarié est ressorti en hausse de 2,2% sur la pé-
riode. S’agissant du secteur tertiaire, les effectifs salariés se
sont contractés de 0,8% en variation mensuelle, en liaison avec
les services (-1%) et le commerce (-0,1%).
En rythme annuel, l’emploi salarié du secteur moderne a
progressé de 2,5% à fin juin 2017, particulièrement dynamique
dans les BTP (+5,2%), les services (+3,2%) et le commerce
(+3,7%). Une création nette d’emplois de 1,2% est également
observée au niveau des industries.
Tableau 6: indice de l’emploi salarié dans le secteur moderne
(Base 100 = 2010)
Source: DPEE
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DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @juillet 2017 N° 128
PRIX A LA CONSOMMATION: légère hausse de l’indice des prix en juin 2017
Au mois de juin 2017, le niveau général des prix à la
consommation a crû de 0,3% comparativement au mois
précédent. Cette évolution est principalement expliquée par les
fonctions « Santé » (+0,4%) et « Produits alimentaires et bois-
sons non alcoolisées» (+0,7%). Sur une base annuelle, les prix
à la consommation ont progressé de 1,4%, en juin 2017, du fait
essentiellement des «produits alimentaires et boissons non
alcoolisées» (+4,2%), notamment des céréales non
transformées (+5,1%), de la viande de bœuf (+8,9%), du
poisson frais (+15,4%) et des légumes frais en fruits ou en
racine. Pour sa part, l’inflation sous-jacente (hors produits frais
et énergétiques), s’est située à 0,5%, en rythme mensuel, et à
0,6%, en glissement annuel.
En termes d’origine, les prix des produits importés sont
ressortis en hausse de 0,5%, entre mai et juin 2017, tandis que
ceux des produits locaux sont restés stables. Sur un an, les
produits importés et locaux se sont renchéris respectivement de
1,8% et de 1,2%, en juin 2017. Source: ANSD
TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL : gain de compétitivité¹ au mois de juin 2017
La compétitivité-prix de l’économie sénégalaise s’est améliorée
de 1,8% durant le mois de juin 2017, en variation mensuelle, du
fait du différentiel d’inflation favorable (-2,7%), atténué, toute-
fois, par l’effet de l’appréciation du franc CFA par rapport aux
monnaies des pays partenaires (+0,9%). Face aux pays
membres de la zone UEMOA, les gains de compétitivité sont
ressortis à 0,1%, en rythme mensuel, sous l’effet du différentiel
d’inflation favorable. En revanche, par rapport aux pays
partenaires membres de la zone euro, il a été relevé des pertes
de compétitivité de 0,3% sur la période, traduisant exclusive-
ment l’effet défavorable du différentiel d’inflation (+0,3%).
En glissement annuel, la compétitivité de l’économie s’est dé-
tériorée de 1,2%, en raison de l’appréciation du franc CFA par
rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux
(+4,3%), malgré le différentiel d’inflation favorable (-3,1%).
En moyenne sur les six (6) premiers mois de 2017, des pertes
de compétitivité de 2,4% sont également relevées par rapport à
la même période de 2016. Celles-ci traduisent l’effet de l’ap-
préciation du franc CFA (+4,0%) en ligne avec le raffermisse-
ment de l’euro par rapport aux monnaies des pays partenaires,
atténué, cependant, par le différentiel d’inflation favorable
(-2,6%).
Tableau 9: Taux de change effectif réel (Base 100 = 2005)
Source: DPEE
Source: DPEE - Enquête mensuelle d’opinion sur la conjoncture
*Normalisé de moyenne 100 et d’écart type 10
Compétitivité-prix 1
Au niveau du sous-secteur des services, les difficultés de
recouvrement des créances (50%), la concurrence jugée dé-
loyale (39%) et la fiscalité (22%) sont citées comme les princi-
pales contraintes de l’environnement des affaires. Egalement,
les enquêtés ont, majoritairement, évoqué une baisse de leur
chiffre d’affaires et des carnets de commandes entre mai et juin
2017. Pour leur part, les tarifs pratiqués baisseraient en rythme
mensuel. Concernant le mois de juillet 2017, les carnets de
commandes devraient augmenter comparativement à leur
niveau de juin, selon les chefs de services interrogés.
Pour ce qui est du sous - secteur commercial, les diffi-
cultés de recouvrement des créances (67%), la baisse de la de-
mande (44%) et la concurrence jugée déloyale (44%) ont été
les principales contraintes durant le mois de juin 2017.
Interpellés sur l’évolution du chiffre d’affaires, les commer-
çants ont indiqué une baisse entre mai et juin 2017. Les carnets
de commandes sont, pour leur part, restés stables en rythme
mensuel tandis que les stocks de produits finis sont ressortis
au-dessus de leur niveau moyen. En perspectives, les carnets de
commandes seraient, en juillet 2017, en dessous de leur niveau
moyen, selon les enquêtés. Tableau 7: Indice du climat des affaires*
Tableau8: Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (Base = 100 en 2008)
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ECHANGES AVEC L’EXTERIEUR: dégradation du déficit commercial en juin 2017
Les échanges extérieurs du Sénégal sont marqués, durant le mois de juin 2017, par une baisse des exportations de biens
(-18,1 milliards), dans un contexte de hausse des importations (+20,4 milliards). Par conséquent, le déficit commercial s’est
dégradé de 36,1 milliards sur la période, pour se situer à 164,0 milliards contre 127,9 milliards le mois précédent. Aussi, le taux
de couverture des importations par les exportations s’est inscrit en retrait de 2,6 points de pourcentage, passant, à 39,2% au mois
de juin 2017 contre 41,8% un mois auparavant.
Les exportations de biens sont estimées à 131,6
milliards au mois de juin 2017 contre 149,8 milliards un mois
plutôt, soit une contraction de 12,1% (-18,1 milliards). Cette
situation s’explique, essentiellement, par le recul de la valeur
des principaux produits exportés, notamment, les produits pé-
troliers (-4,5 milliards), l’acide phosphorique (-3,3 milliards),
les engrais minéraux et chimiques (-2,5 milliards), les produits
alimentaires (-1,9 milliard), l’or brut (-1,7 milliard) et le ciment
(-1,3 milliard). Concernant les exportations de produits alimen-
taires, la baisse notée est imputable, en particulier, aux
légumes frais (-1,0 milliard). En revanche, les ventes à l’étran-
ger de produits arachidiers se sont inscrites légèrement en haus-
se de 0,3 milliard sur la période.
Par contre, en glissement annuel, les exportations de
biens ont enregistré une hausse de 10,6% (+12,6 milliards).
Cette augmentation traduit, notamment, l’évolution des ventes
à l’étranger des produits alimentaires (+5,2 milliards) et d’or
brut (+3,2 milliards). La hausse des exportations de produits
alimentaires est attribuable aux produits halieutiques (+4,4 mil-
liards) et arachidiers (+1,0 milliard). En revanche, les exporta-
tions d’acide phosphorique, de produits pétroliers et de ciment
ont respectivement baissé de 4,4 milliards, 2,3 milliards et 1,4
milliard sur la période.
En cumul sur les six premiers mois de 2017, les ex-
portations de biens ont connu une hausse de 62,6 milliards,
sous l’effet, notamment, de la hausse des ventes à l’étranger de
produits pétroliers (+13,7 milliards), de ciment (+11,9 mil-
liards), d’or brut (+7,2 milliards) et d’engrais minéraux et chi-
miques (+6,8 milliards). A l’inverse, les exportations de pro-
duits alimentaires et d’acide phosphorique se sont repliées,
respectivement, de 17,0 milliards et 19,6 milliards. Au niveau
des produits alimentaires, le recul est, essentiellement, imputa-
ble aux produits arachidiers (-28,9 milliards).
S’agissant des exportations du Sénégal vers
l’UEMOA, elles sont estimées à 43,0 milliards au mois de juin
2017 contre 40,0 milliards le mois précédent, soit une hausse
de 7,3% (+3,0 milliards). Elles ont, ainsi, représenté 32,6% de
la valeur totale des exportations de marchandises au titre du
mois de juin 2017 contre 26,7% un mois auparavant, soit une
progression de 5,9 points de pourcentage. La part des produits
acheminés vers le Mali, principale destination des exportations
du Sénégal dans l’Union, est passée de 52,2% à 54,2% sur la
période, soit un gain de 2,0 points de pourcentage. Le ciment
reste le principal produit exporté vers le Mali avec une part
évaluée à 34,4 % contre 43,3% au mois de mai 2017.
Concernant les importations de biens, elles ont enre-
gistré une hausse de 20,4 milliards, en variation mensuelle,
s’établissant à 335,9 milliards au mois de juin 2017 contre
315,6 milliards le mois précédent. Cette progression est impu-
table, essentiellement, à l’augmentation des achats à l’étranger
de produits pétroliers (+23,8 milliards) et de «véhicules, maté-
riels de transport et pièces détachées automobiles » (+3,5
milliards). La hausse des importations de produits pétroliers
traduit le renforcement des achats d’huiles brutes de pétrole
(+19,2 milliards) conjugué à la hausse, dans une moindre
mesure, des importations de produits pétroliers raffinées (+4,5
milliards). Cette tendance haussière a été, néanmoins, amoin-
drie par la contraction des importations de produits alimentaires
(-9,3 milliards), sous l’effet, notamment, des achats de riz (-9,3
milliards) et d’« huiles et graisses animales et végétales » (-4,5
milliards). Par ailleurs, les importations de « machines,
appareils et moteurs » se sont repliées de 7,0 milliards sur la
période.
En glissement annuel, les importations de biens se
sont accrues de 24,2% (+65,4 milliards), du fait, notamment, de
l’accroissement des achats à l’étranger de produits pétroliers
(+34,9 milliards), de « machines, appareils et moteurs » (+10,5
milliards) et de produits alimentaires (+3,7 milliards).
S’agissant des importations de produits pétroliers, la hausse
observée en glissement annuel traduit, principalement, la
progression des achats d’huiles brutes de pétroles (+34,1
milliards).
Sur les six (06) premiers mois de l’année 2017, les
importations de biens se sont confortées de 304,7 milliards.
Cette hausse reflète la progression de la valeur des principaux
produits importés, notamment, les produits pétroliers (+103,1
milliards), les «machines, appareils et moteurs » (+59,9
milliards), les produits alimentaires (+30,1 milliards), les
«véhicules, matériels de transport et pièces déta-
chées automobiles » (+27,5 milliards) et les produits pharma-
ceutiques (+6,0 milliards).
Concernant les importations de biens en provenance
des pays de l’UEMOA, elles sont évaluées à 5,1 milliards au
mois de juin 2017 contre 4,4 milliards le mois précédent, soit
une hausse de 0,7 milliard. Elles ont, ainsi, représenté 1,5% de
la valeur totale des importations de biens au mois de juin 2017
contre 1,4% un mois auparavant. La Côte d’Ivoire demeure le
principal fournisseur du Sénégal au sein de la zone, avec une
part évaluée à 94,9% en juin 2017 contre 95,2% le mois précé-
dent, soit un recul de 0,3 point de pourcentage. Les achats en
provenance de ce pays ont principalement porté sur les « fruits
et légumes comestibles », les « matières plastiques artificiel-
les » et les « bois et ouvrages », avec des parts respectives de
9,4%, 9,1% et 8,2%.
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Tableau 10: Exportations en valeur (millions de FCFA) Tableau 11: Importations en valeur (millions de FCFA)
Source: ANSD Source: ANSD
FINANCES PUBLIQUES: faible évolution du recouvrement des ressources budgétaires -
légère progression des dépenses publiques en juin 2017
Au cours du premier semestre de l’année 2017, l’exécution budgétaire s’est traduite par une légère progression des dépenses
publiques, associée à une faible évolution de la mobilisation des ressources budgétaires. En effet, les dépenses totales et prêts
nets sont ressortis à 1248,1 milliards à fin juin 2017, augmentant de 3,0 milliards (+0,2%) par rapport à la même période de
l’année précédente. Quant aux ressources et dons mobilisés à fin juin 2017, ils sont évalués à 1063,8 milliards, soit une hausse de
0,8% en glissement annuel. Au total, le solde budgétaire est estimé en déficit de 184,3 milliards, soit en deçà du plafond
semestriel fixé à 189 milliards.
Les ressources sont composées de recettes budgétaires (993,1
milliards), de dons (60,2 milliards) et de ressources FSE (10,5
milliards). Les recettes budgétaires ont progressé de 33,5
milliards (+3,5%), sous l’effet, essentiellement, des recettes
fiscales, en hausse de 24,5 milliards, comparativement au
premier semestre de l’année 2016. Cette situation traduit le
bon comportement de l’impôt sur les sociétés (+14 milliards),
de la TVA à l’import (+31,6 milliards), des droits de porte
(+15,1 milliards) et de la TVA intérieure (+6,9 milliards). Les
performances observées ont été, toutefois, atténuées par la
faiblesse du recouvrement du FSIPP (- 61,1 milliards en
glissement annuel), conséquence du maintien des prix à la
pompe dans un contexte de hausse des cours du baril. La
mobilisation des recettes non fiscales a, pour sa part, bénéficié
principalement de la bonne tenue des recouvrements au titre
des revenus des domaines (+5,7 milliards). Concernant les
dons, ils sont estimés à 60,2 milliards à fin juin 2017, soit une
baisse de 18,3 milliards en glissement annuel, imputable aussi
bien à leur composante budgétaire (-10 milliards) qu’à celle en
capital (-8,3 milliards). Quant aux ressources du FSE, elles ont
baissé de 6,8 milliards pour s’établir à 10,5 milliards à fin juin
2017 contre 17,3 milliards un an auparavant.
S’agissant des dépenses totales et prêts nets, ils ont légèrement
progressé, passant de 1245,1 milliards à 1248,1 milliards sur
un an, soit une augmentation de 3,0 milliards (+0,2%). Cette
situation traduit le bon niveau d’exécution des dépenses
d’investissement, atténué par un repli des dépenses courantes.
En effet, sur les six (06) premiers mois de l’année 2017, les
dépenses en capital sont évaluées à 490,3 milliards, soit une
progression de 25,7 milliards, traduisant l’augmentation des
investissements financés sur ressources extérieures (+36,0
milliards) qui sont évalués à 255,0 milliards. En revanche, les
investissements exécutés sur ressources internes (235,3
milliards) ont reculé de 4,2%. S’agissant des dépenses
courantes, elles se sont chiffrées à 757,8 milliards, soit un recul
de 2,9%, notamment expliqué par la diminution des charges de
fonctionnement. Ces dernières, évaluées à 367,2 milliards, se
sont repliées de 45,0 milliards sous l’effet des dépenses de
fournitures et entretien (-69,4 milliards), dans un contexte de
rationalisation des dépenses de consommation. Toutefois, des
progressions respectives de la masse salariale et des intérêts
sur la dette, de 15,4 milliards et 7,0 milliards, sont enregistrées.
Page 8 Point mensuel de conjoncture
MONNAIE ET CREDIT: hausse des avoirs extérieurs nets — renforcement de l’encours du
crédit intérieur à fin avril 2017
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @juillet 2017 N° 128
Source: BCEAO
A fin avril 2017, la situation estimée des institutions de dépôts, comparée à celle de la fin du mois précédent, fait ressortir une
expansion de la masse monétaire, reflétant l’augmentation des actifs extérieurs nets et le renforcement de l’encours des créances
intérieures sur la période sous revue.
Tableau 12: Situation monétaire intégrée (en milliards de FCFA)
1. Dépôts à terme et comptes d'épargne à régime spécial ouverts auprès des banques, dépôts rémunérés ouverts dans les livres de la Banque Centrale.
2. Composés des actions et autres participations dans les institutions de dépôt et de leurs engagements non-monétaires envers les autres secteurs.
1. Expansion de la masse monétaire
La masse monétaire a progressé de 55,8 milliards, en variation
mensuelle, pour atteindre 4239,1 milliards, à fin avril 2017.
Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables
(1938,1 milliards) qui ont augmenté de 59,7 milliards. Pour sa
part, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a
baissé de 11,8 milliards sur la période pour se situer à 962,5
milliards, à fin avril 2017. S’agissant des autres dépôts inclus
dans la masse monétaire, ils sont ressortis à 1338,4 milliards,
en hausse de 7,8 milliards entre fin mars et fin avril 2017. Sur
un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de
331,5 milliards ou 8,5%, à fin avril 2017.
2. Consolidation des actifs extérieurs nets
A fin avril 2017, les actifs extérieurs nets des institutions de
dépôts se sont situés à 1192,2 milliards, en hausse de 27,7
milliards ou 2,4% par rapport à la fin du mois précédent. Cette
situation est imputable à la Banque centrale dont la position
extérieure nette s’est améliorée de 36 milliards pour atteindre
764,2 milliards. Par contre, les banques primaires ont enregistré
une diminution mensuelle de 8,3 milliards de leurs actifs
extérieurs nets (428 milliards à fin avril 2017). Comparative-
ment à fin avril 2016, les actifs extérieurs nets des institutions
de dépôts se sont confortés de 17,9 milliards ou 1,5%, à fin
avril 2017.
3. Renforcement de l’encours des créances intérieures
L’encours des créances intérieures des institutions de dépôts
s’est renforcé de 12,2 milliards, entre fin mars et fin avril 2017,
pour se chiffrer à 3717 milliards, en liaison avec les crédits
nets à l’administration centrale (+34 milliards) qui sont estimés
à 451,7 milliards à fin avril 2017. Pour leur part, les créances
accordées par les institutions de dépôts aux autres secteurs sont
ressorties en baisse de 21,8 milliards, en variation mensuelle,
pour se situer à 3265,3 milliards, à fin avril 2017. En
glissement annuel, l’encours des créances intérieures des insti-
tutions de dépôts s’est renforcé de 365,2 milliards ou 10,9%, à
fin avril 2017.
Point mensuel de conjoncture
ANNEXES
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T: trimestre
*: données provisoires
*: données provisoires