INDEX DES PRESENTATIONS
•Erick Rabemananoro, 2•Ketakandriana Rafitoson, 21•Alexandre Marc, 48•Christiane Rafidinarivo, 65•Désiré Razafindrazaka, 80•Francis Rajaobelina, 123•Sahondra Rabenarivo, 134•Lolona Razafindralambo, 141•Roger Mahazoasy, 152•Juvence Ramasy, 180•Tsilavina Ralaindimby, 193 (synthèse première journée)•Ralison andriamandranto, 199•Olivier Donat Andriamahefaparany, 216
Erick Rabemananoro, Banque mondiale
Problématique des crises récurrentes à Madagascar
« Promouvoir et renforcer l’adhésion au principe de l’Etat de droit fondé sur le respect et la suprématie de la Constitution et de l’ordre constitutionnel dans l’organisation politique des Etats parties ».
« Promouvoir la tenue régulière d’élections transparentes, libres et justes afin d’institutionnaliser une autorité et un gouvernement légitimes ainsi que les changements démocratiques de gouvernement ».
Article 2 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance
Principe Constitutionnel à Madagascar depuis 1965 : élection du Chef d’Etat au suffrage
universel direct
• Arrivée : à la fin de la Transition générée par la Crise de 1991 (1993
• Départ : Empêchement (1996)
• Arrivée : Désignation (1996)• Départ : Elections (1997)
• Arrivée : Elections (1997)• Départ : Crise générée par une crise post-
électorale (2002)
• Arrivée : Crise (2002)• Départ : Crise (2009)
• Arrivée : Crise (2009)• Départ : élections à la fin de la transition
générée par la crise de 2009 (2014)
Albert ZAFY (1993 – 1996)
Norbert RATSIRAHONANA (1996 – 1997)
Didier RATSIRAKA (1997 – 2002)
Marc RAVALOMANANA (2002 – 2009)
Andry RAJOELINA (2009 - 2014)
(après empêchement Albert Zafy)
• 1975 : Désignation• 1975 : Assassinat
• Arrivée : Désignation • Départ : Election interne
• Arrivée : élection interne au sein du Directoire militaire (1975)
• Départ : élections à la fin de la Transition générée par la Crise de 1991 (1993)
• Arrivée : Crise (1972)• Départ : Démission (1975)
• Arrivée : Elections (1959)• Départ : Crise (1972)
Philibert TSIRANANA (1959 – 1972)
Gabriel RAMANANTSOA (1972 – 1975)
Richard Ratsimandrava (Février 1975)
Gilles Andriamahazo (Fev. – Juin 1975)
(au sein du Directoire Militaire)
Didier Ratsiraka (1975 – 1993)
Alternance par voie de crise : règle ou exception ?
Volatilité des acquis de la démocratie électorale
Réélu au premier tour en mars 1989 pour un troisième mandat (63% des voix).Forcé de partager le pouvoir après une crise qui débute en juin 1991.
Réélu lors de l’élection présidentielle de janvier 1972 (99,78% des voix). Renversé par une crise en mai 1972.
Elu en février 1993 (66% des voix) Empêchement voté en 1996 par une Assemblée nationale, dont plus de la moitié (75 députés sur 138) lui était pourtant acquise lors des législatives de 1993.
Marc Ravalomanana, réélu au premier tour en 2006 (53% des voix), est balayé par la crise au premier trimestre 2009. Le référendum constitutionnel qu’il avait organisé en 2007, et qui avait vu la victoire du « Oui » par 75%, précède de tout juste un an et demi l’explosion de la crise de 2009.
Les élections de l’année 2001 (sénatoriales en mars, Gouverneurs des six provinces autonomes en juin) avaient consacré une large assise de Didier Ratsiraka Ce dernier fut renversé par une crise générée par la controverse suite aux présidentielles de décembre 2001.
La démocratie électorale à l’occidentale est-elle adaptée à la culture politique des Malgaches ?
« Il n’y a jamais eu qu’un moyen de se hisser au pouvoir, c’est de crier : Peuple, on te trompe! » (Louis Latzarus).
De multiples instrumentalisations qui favorisent les crises (foule, religion, force armée, justice, ethnies, concepts)
536 mètres
77 mètres
1972, 1991, 2002 et 2009 : quatre crises au nom du « peuple »
Hypothèse haute536 x 77 mètres = 41.272 m²
247.632 Hypothèse moyenne252 x 77 mètres = 19.404 m²
116.424 Hypothèse basse77 x 77 mètres = 5.929 m²
35.574
Hypothèse : 6 personnes au mètre carré (en France, densité d'occupation d'un métro rempli)
1972, 1991, 2002 et 2009 : quatre crises au nom du « peuple »
Hypothèse haute 247.632
Hypothèse moyenne 116.424
Hypothèse basse 35.574
3,2%
1,5%
0,5%
MDG
Pourquoi les balises et les facteurs de résilience ne fonctionnent-ils pas face aux abus et dérapages ?
« Une erreur trop commune aux gouvernements, c’est de croire qu’ils augmentent leurs forces en augmentant leurs pouvoirs : une armure trop pesante rend immobile celui qui la porte ».
(François René de Chateaubriand)
Crise politique violente = violence contre les biens
Crise politique violente = détérioration de la gouvernance
Crise politique violente = violence contre les personnes
336.000 pertes d’emplois directs500.000 enfants supplémentaires hors de l’écoleTaux de pauvreté augmente de 10 points de 2005 à 2010
2009
Impact des crises malgaches sur la croissance économique
19611963
19651967
19691971
19731975
19771979
19811983
19851987
19891991
19931995
19971999
20012003
20052007
2009
-15
-10
-5
0
5
10
15
1972
1991
2002
2009
Selon Alesina, un coup d’Etat fait chuter en moyenne le taux de croissance économique à -1.3 %.
Madagascar à la traîne…
19601962
19641966
19681970
19721974
19761978
19801982
19841986
19881990
19921994
19961998
20002002
20042006
20082010
20120
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
Madagascar Kenya Sri LankaTanzania Mozambique
Instabilité politique 17,3Corruption 16.6L'accès au financement 15,3Instabilité/coups 14.7Insuffisance de l' infrastructure 7.0Crime et le vol 4.7Bureaucratie gouvernementale inefficace 4.2Règlement de l'impôt 4.0Main-d'œuvre insuffisamment instruits 3.8Les taux d'imposition 3.7L'inflation 3.1Mauvais éthique de travail en main-d'œuvre 1.4Réglementation des devises étrangères 1.3Insuffisance des capacités à innover 1.3Mauvaise santé publique 0,7Réglementations restrictives de travail 0,7
Les facteurs les plus problématiques pour faire des affaires
Source: 2013 country profile of the Global Competitiveness Report
Un défi de prospective pour conjurer le destin ?
Quelles actions prendre pour changer le destin qui semble tracé pour les générations futures ?
La prospective est une méthode qui consiste à « construire le présent à partir du futur, au lieu de le considérer comme une sécrétion du passé » (Gaston Berger) ; une méthode qui s’emploie donc à transformer le présent, en fonction d’une vision de l’avenir (La prospective, Radio-Canada).
Ketakandriana Rafitoson, Liberty 32.
La voix du peuple, que pense la population des crises récurrentes ?
Stratégie médiatique
• Emisssion radio “Malagasy Milamina” sur la RNM
• “Crises Malgaches” www.facebook.com/CrisesMalgaches • Blog [email protected]
• #crisesmalgaches Twitter: @CrisesMalgaches
Zones d’intervention
Analamanga
Haute Matsiatra
Atsinanana DIANA
Atsimo Andrefana
Menabe
Atsimo Atsinanana
Le plan de sondageRégion Localité Citoyens OSC Secteur privé Autorités Total
Analamanga CUA 196 37 45 24 302
District Ambohidratrimo 118 10 10 9 147
Atsimo Andrefana Toliara 155 20 10 6 191
Atsinanana Toamasina 147 30 27 7 211
Diana Antsiranana 124 13 13 6 156
Haute Matsiatra Fianarantsoa 83 19 7 16 125
Menabe Morondava 82 22 12 12 128
Total 905 151 124 80 1260 + Vondrozo (Atsimo Atsinanana)
=> FORUM
Le questionnaire
CrisesFacteurs
Violence
Periode
Etat de droit
Acteurs
Elections
Solutions
RESULTATS
8 Citoyens
• 71,9%
OSC
• 12%
Secteur Privé
• 9,8%
Autorités
• 6,3%
Hommes 729Femmes 521
Echantillon 1260 33,3 Age moyen
292 discutants
FORUMS
Q1. Facteurs de récurrence des crises
Egoïsme, Avidité
Corruption
Conflits politiques
Etat non souverain
Dépendance aux étrangers
Q1.Forums
Manipulations politiques
Instabilité institutionnelle
Pauvreté chronique
Pressions extérieures
Absence de solidarité entre
Malgaches
Q2. Une crise doit-elle toujours être accompagnée de violences?
Q2.Forums
OUI, les crises sont souvent accompagnées de violences: - menaces et empêchements de manifester - intimidations - jets de lacrymogène, tirs - coups et blessures, meurtres.+ violences indirectes: divisions familiales, pauvreté, etc.
« La crise est unesituation de perpétuel danger et
de désordre social »Participant, Antsiranana
Q3. La crise la plus dévastatrice pour Madagascar?
Période % Fait marquant
2009-2013 59,0 Transition trop longue
2001-2002 21,0 Destruction de biens publics/infrastructures
1972-1975 9,5 Origine des crises récurrentes
1989-1991 4,2 Pertes en vies humaines
2009-2013
2001-2002
1972-1975
1989-1991
59.0
21.0
9.5
4.2
%
Q3.Forums
TOUTES, mais 2002 et 2009 ont été les plus pénibles :
Déceptions et clivages politiques profonds InsécuritéPaupérisation de la population
Q4. Mediateurs les plus efficaces?
Autres mediateursPopulation
CENIT
Elections
Medias
Dieu
Associations de jeunes
Raiamandreny
Diaspora malgache
Aucun
Q4.Forums
• L’argument économique dont disposent les PTF ont fait en sorte qu’ils sont toujours les médiateurs les plus efficaces ;
• Eglises et corps religieux + sojabe et sages = médiateurs permanents
• Maillon faible = société civile
Q5. Elections 2013 = fin de crise?
OUIRetour des bailleurs/Reprise de l’aide extérieure On a des dirigeants élus
Retour à l’ordre constitutionnel/Madagascar redevient un Etat
Reconnaissance internationale
Ont permis au peuple de choisir
NONElections factices, mal organisées, imposées, frauduleuses
Tensions politiques persistantes
Insécurité toujours élevée
Institutions instables
Pas de changement concret
Q5. Forums
NON, les élections de 2013 n’ont pas mis fin à la crise:
- Probabilité d’explosion de l’AN + nouveau pic de crise - Persistance des mauvaises pratiques politiques - Persistance de l’ égoisme des dirigeants/élus - Facteur de risque : absence d’Opposition
Q6. Quand la prochaine crise éclatera-t-elle?
FACTEURS D’ACCELERATION DES CRISES
• Déception/Lassitude populaire• Egoïsme, abus de pouvoir, incompétence et
avidité des politiciens• Ingérence étrangère • Insécurité grandissante et persistante• Institutions problématiques• Pas d’amélioration de la situation sociale • Population appauvrie par les dirigeants• Absence de réconciliation politique
Q6. Forums
OUI, une nouvelle crise se profile à l’horizon (-3 ans)/est dejà en cours • Causes: - Tensions politiques continues- Pauvreté chronique - Insécurité- Corruption généralisée, etc.
Q7. Rôle des médias dans les crises ?
Q7. Forums
Les médias sont devenus des institutions de propagandes au service des politiciens et servent des intérêts partisans
Les médias sont des incitateurs à la violence verbale et morale, ainsi que physiques. Les chroniques politiques sont des formes de discours spontané qui outrepassent la rigueur journalistique.
Q8. Raisons de l’échec de l'Etat de droit?
Corruption Népotisme Justice dépendante et non neutre
NSP Méconnaissance des lois Défaillance de la société civile0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
Pourcentage
Q8. Forums
Etat de droit impossible à Madagascar car:- Corruption généralisée- Pas de justice indépendante - Népotisme- Insécurité permanente- Perte des valeurs malgaches- Discrimination ethnique, etc.
Q9. Faut-il réviser l’actuelle Constitution ?
OUI = 44,7%
NON = 28,4%
NSP = 26,9%
- Referendum forcé- Constitution favorisant les dirigeants
- Perte de temps et d’argent- Appliquer plutôt que réviser
Q9. Forum
OUI, la Constitution doit être révisée car:
• Aucune consultation préalable n’a été faite. Le référendum ne répond pas aux questions diverses que soulève l’ensemble des chapitres et articles de la Constitution.
• L’interprétation des articles de la Constitution crée des controverses. Le flou permet aux politiciens de contourner les lois pour défendre leurs avantages.
Q10. Solutions # nouvelles crises?
1. Le retour vers l’appropriation des valeurs malgaches et la cohésion nationale, la moralisation de la vie politique.
2. La lutte contre l’insécurité et la corruption.
3. La mise en place d’un programme de développement tenant en compte du paysannat et des entreprises, et soutenant l’emploi.
Alexandre Marc, CCSD.
Facteurs de fragilité et pistes de solutions, l’expérience
internationale.
Alexandre Marc, CCSD.
Repenser L’Etat en Situation de Fragilité
Réflexion Sur la Reconstruction des Institutions
Alexandre MarcSpécialiste en ChefCentre sur les Conflits, la Sécurité & le Développement Banque MondaleJuin, 2014
50
La combinaison de stress très puissants et d’une faiblesse des institutions
Comprendre la Fragilité
Stress internes et externes
Institutions faibles et
illégitimes
Accroissment de la fragilité
51
Le cercle vicieux de la fragilité
Les réformes ne se produisent pas et les signaux sont
ambigus
pas d’investissemen
ts
Nouveaux Stress
Crise Politique et sociale
Nouveau pacte afin d’en terminer avec les crises
• Si les pays sont pris dans des cycles de crises, absence d’invetitssements, faiblesse des pactes politiques, ils peuvent se trouver pris dans des trappes de fragilité
52
Sortir des situations de fragilité n’est pas lineaire
Renforcer la légitimité de l’Etat par un renforcement des
institutions Institutions: règles du jeux, normes, comportements collectifs
permettant une action collective positive.• Les institutions étatiques sont fondamentales mais elles
doivent être Légitimes, doivent exprimer l’autorité et avoir des capacités suffisantes
• Commencer par les capacités sans avoir établi la légitimité et sans l’autorité ne peut pas aller très loin. Les capacités sont une condition nécessaire mais pas suffisante
• L’Etat exprime sa légitimité essentiellement au niveau local, dans sa relation au jours le jour avec la population. La qualité de la gouvernance locale est donc fondamentale pour sortir des situations de fragilité
• ‘national institutions’ does not just mean state institutions
La transformation des institutions prend beaucoup de temps
Indicateurs ICRG 1985 - 2009
Années pour atteindre le niveau minimum
Les 20 plus rapides
Les plus rapides de
tous
Qualité de l’administration 20 12
Corruption 27 14
Secteur sécurité et politique 17 10
Efficacité du gouvernement 36 13
L’Etat est partie intégrante des dynamiques
sociales• L’Etat est modelé par les dynamiques sociales et les interactions avec les autres institutions actives dans la société
• L’Etat et les autres forces actives dans la société partagent le pouvoir et les responsabilités
• L’Etat opère au travers d’individus qui affectent la façon dont l’Etat se comporte et qui peuvent facilement le capturer
La fonction doit venir avant la forme
• La Reconstruction de l’Etat est trop focalisé sur la forme, des
formes qui ne sont pas suivi par les fonctions (pour reprendre une métaphore architecturale)
• « La forme doit suivre la fonction ». Les Fonctions doivent venir d’abord et être adaptées aux besoins des populations à un moment donné.
• Les formes doivent s’établir une fois que les fonctions sont claires, celles-ci évoluent et donc les formes doivent être adaptables.
• ‘national institutions’ does not just mean state institutions
L’Etat ne peut se reconstruire qu’en symbiose avec d’autres
institutions
• La relation entre les institutions est fondamentale pour réduire la fragilité
• La société civile, les autorités traditionnelles, les différentes institutions qui lient les élites entre elles, les institutions économiques et sociales
• Les institutions de gouvernances locales
La gouvernance locale est fondamentale
• Pour des raisons de légitimité : C’est là ou l’Etat s’engage avec la population et a une chance de devenir légitime.
• Pour des raisons politiques: c’est au niveau local que les luttes de pouvoir peuvent s’exprimer et ou les forces politiques locales peuvent jouer un rôle important particulièrement si la société est fragmente. Eviter la concentration du débat politique dans la capitale.
Le Comportement des élites est essentiel pour comprendre la
fragilité• Quand les institutions sont faibles elles sont
facilement capturées par les élites et cela donne des cycles vicieux
• Le système d’incitation qui affecte le comportement des élites doit être bien compris
• Les institutions qui régulent le comportement des élites et en particulier les clans, les familles, et autres
• Comment peut on ouvrir le système clos des élites et inclurent de nouveaux éléments
Quatres types d’institutions sont fondamentaux dans la
restauration de la gouvernance
• La sécurité • La justice et les résolutions des conflits locaux• La capacité des populations de subvenir à leurs
moyens et en particulier de se nourrir, et les institutions qui gèrent la production de base
• Les institutions de partage du pouvoir au niveau central et local
61
Reconnaitre la valeur des approches hybrides
• Reconnaitre que les institutions qui régissent les relations entre les individus et les groupes sont celles qui comptent
• Reconnaitre que les institutions sont habitées par des normes et des compréhensions du monde différentes
• Accepter que les changements institutionnels prennent énormément de temps et doivent suivre des phases de transformation liées à la réalité des dynamiques sociales locales
• Reconnaitre que la « culture » des institutions est fondamentale et que les changements culturels prennent énormément de temps .
62
La Planification des phases hybrides • Les contraintes fiscales vont être fondamentales. Les
moyens sont un aspect important de la compétence• La participation des populations est essentielle car
les principes de redevabilité sont complexes avec la multiplicité des acteurs
• Le rôle des structures locales telles que les chefs de villages vont jouer un rôle très important
• La coordination entre les acteurs est fondamentale• L’innovation dans les modalités de gouvernance
essentiels• L’Etat doit détenir les rênes
63
Les caractéristiques des phases hybrides
• Asymétrie: les regions et communautés vont évoluer en fonction de leur capacité mais ausi des dynamiques politiques
• Eléments de décentralisation et de déconcentration coexistent en fonction des réalités locales
• Différents systèmes de justice et de résolution de conflits doivent se compléter
• Demande un suivi de l’évolution dans la délivrance des services sur le terrain de très près et une grande flexibilité dans les mécanismes de mises en place.
• Mobilité et adaptabilité des services• Innovations avec l’usages des technologie de
communications par exemple
Pr Christiane Rafidinarivo, IEP.
Analyse politique des crises
Analyse politique des crises
Basculements de paradigmes
Pr Christiane RAFIDINARIVOHabilitée à Diriger des Recherches en Science Politique
Présidente du Conseil ScientifiqueDe l’Institut d’Etudes Politiques Madagascar
Consultante internationale
Science Politique et analyse des crises
•Identifier•Expliquer•Prévoir•La vérité des situations
•Normer•Prédire•Prospecter•L’utilité pour la politique
Les basculements de paradigmes
• La politique• Organisation de la vie de la cité
• XXème: Etat-Nation, acteur politique dominant => XXIème : Mondialisation et multiplicité des acteurs politiques en interaction
• La Science Politique• Science de l’organisation du pouvoir• Etudie l’ objet du pouvoir, l’ordre, et ses moyens, les ressources• Paradigmes de domination => Paradigme de l’interaction du pouvoir
institutionnel et de la puissance des acteurs non institutionnels• Paradigmes de hiérarchisation => Paradigme des rapports de force, tensions et
résultantes et … fragilités
Jean CopansRevue Française de Science
Politique, 1985 « Absence d ’une véritable pensée politique sur
l’Afrique chez les spécialistes africanistes »
« Incapacité à penser l’Afrique dans le cadre de rapports internationaux »
Crises : récurrences et différences ?
• Caractéristiques• Crise fiscale et politique (1971-1972)• La crise des forces armées (1972-
1975)• La crise internationale de la dette
(1979-1982)• Une crise politique et de
développement (1991-1992)• Une crise institutionnelle (1996)• Une crise post-électorale (2001-2002)• Une crise politique et diplomatique
(2009-2014)
• Contextes et paradigmes internationaux
• Post-colonial/néo-colonial• Est/Ouest ; Libéralisme/communisme• Libre-échange/conditionnalité • Libéralisation/contrôle étatique• Démocratie présidentielle/démocratie
parlementaire• Unitarisme/séparatisme• Elections/transition
Stabilité/instabilité Intégration internationale /marginalisation
2 catégories d’analyse des crises
• Binaire• Merina/Côtiers• Nobles/Esclaves
• Notables/ Population• Dirigeants/Peuple
• Riches/Pauvres• Stabilité/Instabilité
• Multidimensionnel• Ethnicité culturelle/ethnicité politique• Catégories sociales /Appartenance sociale• Leaders/société• Elus/Electeurs ; Responsables/Administrés ; Représentants/Citoyens• Croissance/Répartition• Rapports de force
La fragilité politique de l’organisation du pouvoir
•Fragilité du système politique ?•Fragilité des régimes politiques ?
•Fragilité du lien politique ?
Ce qui fait la fragilité politique
•Crises et effondrements récurrents de cadre• Dysfonctionnement de la compétition politique et économique • => conflit politique et prédation de l'Etat• => fragilisation cumulative des capacités de gouvernance et de
développement • => fragilisation relative de l'Etat-Nation.
Mesures contre l’internationalisation
de la fragilisation politique•Fragilisation cumulative•Fragilisation relative•Amplification des impacts internationaux
• Isolation•Sanctions•Coopération sécuritaire•Sécurisation coopérative•Consolidation politique
Conséquences
•contra-cycliques ? •Dynamiques vertueuses ?
Basculer les paradigmes etMettre fin à la fragilité
•Globalisation et dynamique des Relations Internationales
•Actions internationales face à la crise politique• (Dé) légitimations
• Dynamique multidimensionnelle et multiples niveaux• Actions internationales publiques, privées et sociétés civiles• (Dé) légitimations• (Dé) construction étatique• (Dé) construction politique• Interactions et réseaux
Bibliographie
• Stratégies territoriales de la crise malgache, in Raison Jourde F. et Raison J-P. (dir.), Madagascar, les urnes et la rue, Politique Africaine n°86, Karthala, Paris, 2002, pp 138-151
• (Dir.) Madagascar émergence: les cultures malgaches après l’affrontement politique, Africultures n°55, Karthala, Paris, 2003, pp1-168
• Couleurs et politique dans l’océan Indien, in Fuma S.(dir.), Regards sur l’Afrique, Université de la Réunion, SEDES, Le Publieur, Paris, 2005, pp 237-246
• Communication électorale chromatique, in Empreintes de servitude dans les sociétés de l’océan Indien: métamorphoses et permanences, Karthala, Paris, 2009, pp 179-183
• Globalisation et dynamique des relations internationales : Actions internationales face à la crise politique malgache, (dé)légitimations, in Bulletin de l’Académie Malgache, XCI/2, 2012/2013, Antananarivo, 2013, pp 51-59
• Analyse d’Offre Politique en Relations Internationales, in Rajaon D. (dir.), Analyse d’Offre Politique, IEP Madagascar, 2013, à paraître
Presse
• La question du « ni…ni » cannibalise le débat politique, Les Nouvelles, Antananarivo, août 2012, p2
• Il n’y a aucune garantie absolue que la CES ne soit plus remise en cause, L’Express de Madagascar, Antananarivo, août 2013, pp4-5
• Comment éviter la chaise vide à Madagascar ?, Revue de l’Océan Indien, Spécial élection présidentielle, août-septembre 2013, p68
• Un scrutin majeur pour sortir de la crise politique, Journal Télévisé, Antenne Réunion, 25 octobre 2013
Désiré RAZAFINDRAZAKA, COEF [email protected]
Crises à Madagascar et leurs déterminants : Les leçons des
enquêtes Afrobarometre
Plan• Présentation d’Afrobarometre
• Méthodologie d’enquête
• Présentation des principaux résultats de l’enquête :
• Origines et déterminants de la crise ;
• Attentes de la population ;
• Perspectives de solution.
Présentation d’AFROBAROMETRE
• Afrobaromètre (AB) est une série d’enquêtes comparatives sur l’opinion des Africains. • AB est un réseau de chercheurs africains indépendants et non partisans basé en Afrique ;• Première série d’enquête : entre 1999 et 2001 ; couvrait 12 pays ;• 2005 : Entrée de Madagascar dans le réseau Afrobarometre• Dernière série (5ème) : entre 2011 et 2013 et porte sur 35 pays (Botswana, Lesotho, Malawi, Namibie, Afrique du Sud,
Zambie, Zimbabwe, Ghana, Nigéria, Kenya, Sierra Leone, Swaziland, Tanzanie, Libéria, Cap Vert, Mozambique, Ile Maurice, Cameroun, Niger, Togo, Burundi, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Algérie, Sud Soudan, Ethiopie, Egypte, Maroc, Tunisie, Burkina Faso, Sénégal, Mali, Madagascar, Bénin) ;
• Objectif: Mesurer la perception des citoyens sur l’environnement social, politique et économique de chaque pays enquêté et à travers l’Afrique ;
• But: Permettre l’expression de la voix des citoyens africains dans le processus décisionnel en fournissant des données de haute qualité d’opinion publique.
Présentation d’AFROBAROMETREAinsi, les résultats des enquêtes sont des :
• Outils d’analyse de l’opinion des Malgaches en matière de démocratie, de la qualité de la gouvernance et des performances économiques, ainsi que l’opinion de l’électorat sur les principales questions politiques ;
• Outils d’analyse de l’évolution de la situation à Madagascar et des tendances dans les attitudes de la population ;
• Outils d’analyse de la crise et de ses déterminants ;
• Outils de comparaison de la situation de Madagascar par rapport aux problématiques de développement au niveau africain.
Méthodologie d’enquête• Echantillon représentatif national
• Tirage aléatoire des répondants ;• Tout citoyen adulte a une chance égale et connue d’être sélectionné.
• Enquête en face-à-face en langue locale
• Questionnaire identique pour tous les pays (pour des raisons de comparabilité) : 100 questions dont 5 questions spécifiques par pays
• Echantillon : 1 200 adultes malgaches
• Erreur de mesure : • Marge moyenne d’erreur d’échantillonnage de +/- 3 %• Seuil de confiance de 95%
• Période d’enquête pour le Round 5 : du 11 mars au 7 avril 2013
Les principaux résultats des enquêtes Afrobarometre
A- Les déterminants de la crise
A- Les déterminants de la crise- Les Malgaches dénoncent dans leur majorité des problèmes de gouvernance ;- Perception d’une dégradation de la situation économique du pays et de leur propre
conditions de vie par les citoyens ;- Des disparités régionales dans la disponibilité, l’accessibilité des services publics
(santé, éducation, sécurité publique, services domestiques), et une qualité de ces services qui laisse à désirer ;
- La perception d’une corruption généralisée ;- Le degré de confiance de la population à l’égard des institutions est globalement faible
avec un recul de la confiance pour la plupart des institutions dans le temps ;- PARADOXE : certaine approbation de la population de la manière dont les dirigeants
politiques ont exercé leurs mandats ;- Déficit de redevabilité des élus envers leurs électeurs ;- La presse malgache ne joue pas efficacement ce rôle d’information et d’alerte pour
permettre aux citoyens de suivre et de réagir aux dérives en matière de gouvernance ;
A- Les déterminants de la criseD’un point de vue du fonctionnement du système politique et de l’état réel de la démocratie :
- Insuffisance de gouvernance démocratique : appréciation du niveau et de la qualité de la démocratie en baisse ;
- Faible intérêt pour la politique/affaires publiques couplée à une importante désorientation politique (en 2013 pour près de ¾ des Malgaches, le monde politique est parfois incompréhensible) ;
- Faiblesse de l’éducation politique des Malgaches : le suivi des informations dans les médias est limité, particulièrement dans les zones rurales ;
- Prédominance de la conception traditionnelle de l’autorité, même si on note un certain recul en 2013 ;
- Rareté du recours aux actions protestataires qui fait l’objet d’un tabou : plus de 80% des Malgaches disent qu’ils ne participeront jamais à une manifestation et qu’ils n’useront jamais de violence pour des causes politiques ;
Participation citoyenne atone et en recul
A- Les déterminants de la criseL'incompétence des dirigeants, principale source de blocage du développement
du pays
Selon vous, quelles sont les principales entraves au développement du pays?
Urbain Rural Ensemble0
102030405060708090
100
47 44 45
15 17 16
18 14 15
76 6
54 4
2 4 43 2
Autres
Mentalité de la population
Problèmes climatiques
Insécurité
Corruption
Conflits politiques ou ethniques
Pauvreté/Inégalités/Manque de travail
Incompétence des dirigeants
A- Les déterminants de la criseLes performances du gouvernement (2005 – 2013) en matière de politique
publique sont jugées mauvaises
-90
-70
-50
-30
-10
10
30
50
70
2005 2008 2013
sold
e d
'op
inio
n
« Qualifier la manière, bonne ou mauvaise, dont le Gouvernement actuel répond aux préoccupations suivantes, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer?
A- Les déterminants de la crisePerformance des élus locaux est également jugée mauvaise par les citoyens en 2013
Qualifier la manière, bonne ou mauvaise, dont votre Conseil municipal ou communal répond aux préoccupations suivantes, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer?
Urb
ain
Rura
l
Urb
ain
Rura
l
Urb
ain
Rura
l
Urb
ain
Rura
l
Urb
ain
Rura
l
Entretien des routes Entretien des places de marchés locaux
Maintien des normes de santé et
d'hygièe
Gestion de l'utilisa-tion des terres
Maintien de notre communauté
propre
75% 76%61% 56% 59% 52%
36% 35%58% 54%
23% 23%36%
35% 38%36%
30% 33%
38% 37%
2% 1% 3% 9% 3% 12%34% 32%
3% 8%
Très / Plutôt mal Très / Plutôt bien Ne sait pas
A- Les déterminants de la crise
La perception d’une corruption généralisée
PrésidentDéputés
Conseillers municip./communauxGouvernement
PoliciersAgent du fisc
Juges, magistrats0
102030405060708090
100
2005 2008 2013
en %
des
opi
nion
s ex
prim
ées
« Selon vous, combien de personnes des groupes suivants sont impliquées dans des affaires de corruption, ou n’êtes-vous pas assez familiers avec eux pour donner votre opinion ? Il s'agit du % d'enquêtés ayant répondu « Tous », « La plupart » ou «
Certains d'entre eux ».
A- Les déterminants de la crise Le degré de confiance de la population à l’égard des institutions est globalement faible avec un recul de la confiance pour la plupart des institutions dans le temps
67
47 49
5950
13
56
43
54
68
47 41
55 49
15
52
40
53
17
41
61
28 28
51
39
51
2005 2008 2013
Faites-vous confiance à chacune des institutions suivantes, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler ?
A- Les déterminants de la crise
Nette corrélation entre la méfiance à l’égard des institutions et l’ampleur de la corruption qui les affecte
30% 35% 40% 45% 50% 55% 60% 65% 70%10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
Chef de l'Etat
CT CST
Impôts
Conseil municipal
PoliceTribunauxf(x) = 0.473807482207699 x + 0.0950426134263923
R² = 0.367572898343102
% Peu ou pas confiance
% L
a pl
upar
t ou
tous
co
rrom
pus
A- Les déterminants de la crise
Insuffisance de gouvernance démocratique : Recul de la qualité de la démocratie
A votre avis quel est le niveau de la démocratie à Madagascar aujourd’hui ?
2005 2008 20130
10
20
30
40
50
60
70
-10
-5
0
5
10
15
20
25
30
35
2511 8
24
17 21
10
23 20
712 12
32
-7
-3
Une pleine démocratieUne démocratie, mais avec des problèmes mineursUne démocratie, avec des problèmes majeursPas une démocratie
A- Les déterminants de la criseQualité globale de la démocratie la plus faible d’Afrique (2013)
MadagascarMorocco
CameroonTogo
GuineaKenya
AlgeriaBurkina Faso
TotalLe Cap-Vert
SenegalBenin
Sierra LeoneNamibia
TanzaniaBotswana
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Une pleine démocratieUne démocratie, mais avec des problèmes mineurs
A- Les déterminants de la criseInsuffisance de gouvernance démocratique : faible niveau de satisfaction de la
démocratie réelle
Dans l’ensemble quel est votre degré de satisfaction avec la manière dont la démocratie fonctionne à Madagascar ?
2005 2008 20130
10
20
30
40
50
60
70
80
-45
-40
-35
-30
-25
-20
-15
-10
-5
0
6 3 3.58
2013 9.33
28
26 30
11
16 17.42
32
4-16
-28
-38.51
Très satisfait Assez satisfaitPas très satisfait Pas du tout satisfait Madagascar n’est pas une démocratie solde démocratique (échelle de droite)
A- Les déterminants de la criseLe plus faible taux de satisfaction sur la démocratie réelle en Afrique (En 2013)
MadagascarCameroonZimbabwe
NigeriaSwazilandMoroccoLe Kenya
Burkina FasoL'Ouganda
LiberiaBenin
NamibiaNiger
SenegalBotswana
Ghana
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Très satisfait Plutôt satisfait
A- Les déterminants de la criseC’était déjà le cas en 2008…. … et en 2005
Madagascar
Senegal
Nigeria
Kenya
Cape Verde
Total
South Africa
Liberia
Namibia
Tanzania
Botswana
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%
Très satisfait Plutôt satisfait
ZimbabweMadagascar
MalawiNigeriaZambia
TanzaniaLesotho
Cape VerdeTotal
BeninUganda
KenyaSenegal
MaliMozambique
BotswanaSouth Africa
NamibiaGhana
0% 10%20%30%40%50%60%70%80%
Très satisfait Plutôt satisfait
A- Les déterminants de la criseDéficit de Redevabilité sociale:
Faibles échanges entre les dirigeants politiques et les citoyens (en 2013)
conseiller communal
Un membre du Congrès de la Transition ou
CT
Un membre du Conseil
Supérieur de la Transition, ou
CST
Un officiel du gouvernement
Un officiel d’un parti politique
72% 75% 76% 75%86%
11%2% 1% 8% 4%
15%1% 0%
11%3%2%
22% 23%6% 7%
Jamais Une fois seulement Quelques fois/ souvent ne sait pas
72 72
59
3 2
31
0 0 1
25 26
10
Jamais Quelques fois / Souvent Toujours Ne sait pas
Contacts des citoyens avec les dirigeants politiques Capacité d’écoute acteurs politiques nationales et locales
A- Les déterminants de la crise
PARADOXE : Approbation de la manière dont les acteurs politiques ont exercé leur mandat en 2013
24 26 26 18
58
20 20
69
18
53 54
13
En désaccord / Tout à fait en désaccord D'accord / Tout à fait d'accord
Ne sait pas/N'en a pas suffisamment entendu parler
Etes-vous d’accord ou non avec la façon dont les personnes suivantes ont effectué leur mandat au cours des douze derniers mois, ou n’en avez-vous pas suffisamment entendu parler pour vous prononcer?
A- Les déterminants de la crise
Prédominance de la conception traditionnelle (Raiamandreny) de l’autorité malgré un recul en 2013 (mais moins qu’en Afrique),
Etes-vous d’accord avec la proposition suivante : Le gouvernement est comme un parent qui doit décider de ce qui est bien pour le peuple
Madagascar 2008 Madagascar 2013 Afrique subsaharienne 2013
0
10
20
30
40
50
60
-40-30-20-10010203040
2522 23
3432
18
-28
-15
14
Tout à fait d’accord D’accord Solde démocratique (échelle de droite)
A- Les déterminants de la crise Faible intérêt pour la politique/affaires publiques couplé à une importante
désorientation politique
2005 2008 20130
102030405060708090
100
48 4660
39 4132
12 12 8
Parler politique avec ses proches
Jamais Occasionnellement Fréquemment
2005 2008 20130
102030405060708090
100
49 4158
50 5940
Intérêt pour la politique
Pas du tout ou pas très intéressé Plutôt ou très intéressé
A- Les déterminants de la criseEn 2013 un des deux pays d’Afrique dans lequel l’intérêt pour la politique est le plus faible
TanzaniaSenegal
BotswanaNiger
MalawiZambia
La MauritanieZimbabwe
TotalLe Cap-Vert
GhanaLe KenyaMorocco
Burkina FasoCameroonMadascar
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Pas du tout ou pas très intéressé par les affaires publiques
A- Les déterminants de la crise Faiblesse de l’éducation politique des Malgaches : le suivi des informations dans les
médias est limité, particulièrement dans les zones rurales
Combien de fois recevez-vous des informations provenant des sources suivantes?(réponses : quelques fois par semaine ou plus)
2008 2013 2008 2013 2008 2013Radio Télévision Journaux
0102030405060708090 80
7079
60
44
25
zone urbaine
2008 2013 2008 2013 2008 2013Radio Télévision Journaux
0102030405060708090
6856
26
10 145
zone rurale
A- Les déterminants de la crise Rareté du recours aux actions protestataires (résultats 2013)
Voici une liste d’actions que les gens mènent parfois en tant que citoyens. Pour chacune d’entre elles, veuillez me dire si vous avez personnellement effectué une de ces actions au cours des 12 derniers mois. Si non, le feriez-vous si vous en aviez
l’occasion: Participer à une manifestation ou une marche de protestation
Utiliser la force ou la violence pour une cause politique
Participer à une manifestation ou une marche de protestation
Refuser de payer une taxe/redevance au gouvernement
86%
81%
55%
6%
10%
27%
1%
4%
8%
Non. Je ne le ferai jamais Non. Je le ferais si j’en ai l’occasionQui. Une ou deux fois
B- Les Attentes de la population
B- Les Attentes de la population
• L’économie, l’agriculture et l’alimentation, ainsi que la gouvernance figurent parmi les problèmes prioritaires auxquels le gouvernement doit faire face pour enclencher le développement du pays ;
• Attachement aux procédures démocratiques et demande de liberté forte Mais en recul depuis 2008 ;
• Soutien global à la démocratie très partiel : seuls 39% des citoyens indiquent que la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement ;
• La majorité des Malgaches soutient les procédures de contrôle du Président par l’assemblée nationale ou par le peuple ;
• Rejet de l’existence d’un parti unique, que le Président de la République puisse avoir tous les pouvoirs et de l’idée que l’armée intervienne pour diriger le pays ;
B- Les Attentes de la population
• Nécessité d’une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics : Enthousiasme des citoyens à payer leurs impôts, mais difficulté pour eux de suivre la manière dont le gouvernement dépense l’argent des contribuable ;
• Indépendance et liberté de la presse : La population est convaincue que les médias ont un rôle à jouer dans la dénonciation des affaires de corruption et plus globalement de problèmes de gouvernance ;
• Meilleure accessibilité et qualité des services publics ;
• Amélioration de la politique du gouvernement en matière d’autonomisation et de promotion des femmes.
B- Les Attentes de la population En 2013, les élections présidentielles figuraient comme la 1ère options pour résoudre la crise et
insuffler un élan nouveau à Madagascar
Un renouveau de la classe politique avec l'imposition de règles éthiques strictes au sein des partis, pour les membres du gouvernement, les parlementaires
Une conférence nationale mettant fin aux querelles et instaurant un climat de confiance entre tous les citoyens
Un renforcement de la société civile et de son rôle dans la vie publique c'est-à-dire de son rôle
de contrôle et d'interpellation
Les prochaines élections présidentielles, législatives et municipales
14
17
19
55
20
23
21
22
17
17
20
11
15
13
12
2
Contribue beaucoup Contribue plutôt Contribue peu N'apporte aucune contribution
B- Les Attentes de la population L’économie, l’agriculture et l’alimentation, ainsi que la gouvernance figurent parmi les problèmes
prioritaires auxquels le gouvernement doit faire face pour enclencher le développement du pays54%
12%20%
3% 5% 2% 7%
38%25%
19%10%
3% 1%9%
Urbain Rural
B- Les Attentes de la population Demande de liberté forte
2005
2008
2013
2005
2008
2013
Les médias devraient être libres de publier n’importe quelles opinions ou idées sans le
contrôle du gouvernement
Nous devrions nous sentir libre d’adhérer à n’importe quelle organisation, que le gou-
vernement le veuille ou non
7
36 3214
32 24
44
41 4058
4543
Tout à fait d’accord D’accordParlons un moment du type de société que vous souhaiteriez pour ce pays. Etes-vous d’accord ou pas
d’accord avec les propositions suivantes ?
B- Les Attentes de la population Soutien partiel à la démocratie (seul 39% de la population Malgaches indiquent que
la démocratie est préférable à toute autre forme de gouvernement)
Parlons un moment du type de société que vous souhaiteriez pour ce pays. Etes-vous d’accord ou pas d’accord avec les propositions suivantes ?
2005 2008 20130
10
20
30
40
50
60
70
80
90
43 39 39
3327 27.5
6
6 9.33Dans certaines circonstances, un gouvernement non démocratique peut être préférable
Pour quelqu’un comme moi, peu importe le type de gou-vernement que nous avons
La démocratie est préférable à toute autre forme de gou-vernement
B- Les Attentes de la population Soutien global à la démocratie la plus faible d’Afrique
Madagascar
Algérie
Mali
Mozambique
Namibia
Nigeria
Afrique du Sud
Total
Benin
Sierra Leone
Togo
Zimbabwe
Liberia
Ghana
Tanzania
Senegal
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
La démocratie est préférable à toute autre forme de gou-vernement
Dans certaines circon-stances, un gouvernement non démocratique peut être préférable
Pour quelqu'un comme moi, peu importe le type de gou-vernement que nous avons
B- Les Attentes de la population Attachement aux procédures démocratiques : mais en recul depuis 2008
2005 2008 2013 2005 2008 2013 2005 2008 2013Un seul parti politique est
autorisé à se présenter L'armée intervient pour
diriger le paysLes élections nationales sont
abolies
0
5
10
15
20
25
20
40
60
80
107 8
16
8
17
84
7
22
1 2
3
21
1.58
52
66
56
30
56
21
65
71
52
D'accord Tout à fait d'accord solde démocratique (échelle de droite)
Rejet d’un Président de la République qui puisse avoir tous les pouvoirs et de l’idée que l’armée intervienne pour diriger le pays
B- Les Attentes de la population La majorité des Malgaches soutient les procédures de contrôle du Président
2008
2013
2005
2008
2013
2005
2008
2013
Le Président de la République ne devrait pas perdre son temps à justifier ses actions
Le Chef de l’Etat ne devrait pas être contraint par des lois ou des déci-sions de la justice qu’il estime er-
ronées
Le Président de la République de-vrait établir des lois sans se
soucier de l’opinion de l’Assemblée Nationale
05
10152025303540
-20-100102030405060
15 124 4 7
116 3
20 26
13 11
173
314
9-1
52 49
28 28
46 41
Tout à fait d’accord D’accord Solde démocratique (échelle de droite)
B- Les Attentes de la population Importance du rôle des médias dans la lutte contre la corruption et relever les
erreurs du gouvernement
2013 2018 2013 2018 2013 2018Madagascar Urbain Rural
74%63%
82% 73% 71%59%
12%16%
11% 19% 12%16%
2%4%
1% 3%2%
4%
12% 17%6% 5%
14% 21%Ne sait pas
En désaccord avec Af-firmation 1 et 2
D'accord / Tout à fait d'accord avec affirmation 2
D'accord / Tout à fait d'accord avec affirmation 1
Laquelle des affirmations suivantes est la plus proche de votre opinion ? Affirmation 1: Les médias devraient constamment enquêter et publier sur la corruption et les erreurs du
Gouvernement. - Affirmation 2: Trop de publications sur les évènements négatifs comme la corruption et les erreurs du
Gouvernement sont nuisibles au pays
B- Les Attentes de la population Mise en avant de l’importance du paiement des impôts pour assurer le
développement du pays
Laquelle des affirmations suivantes est la plus proche de votre opinion?Affirmation 1: Les citoyens doivent payer leurs impôts au gouvernement afin que notre pays se développe
Affirmation 2: Le gouvernement peut trouver suffisamment de ressources d’autres sources sans que les citoyens ne paient les impôts
Madagascar Urbain Rural
64%76%
61%
24%18%
25%
3%2%
3%
10% 4% 11%
Ne sait pas
En désaccord avec Affirma-tion 1 et 2
D'accord / Tout à fait d'accord avec affirmation 2
D'accord / Tout à fait d'accord avec affirmation 1
C- Pistes de solution/ réflexion
C- Pistes de solution/ réflexion
• Mise en place/renforcement des outils et mécanismes de transparence, de bonne gouvernance et de redevabilité sociale : Forte proportion des citoyens a affirmé que ce sont les électeurs qui doivent s’assurer que les élus font leur travail ;
• Renforcement de la société civile ou/et conférence nationale pourrait aider à la sortie de crise, appelant pour cela à un renouvellement de la classe politique ;
• L’engagement civique de chaque contribuable à payer les impôts pourrait permettre au gouvernement de s’attaquer aux facteurs de blocage du développement du pays ;
• La diversité ethnique ne permet pas d’expliquer l’échec malgache : Même si la fragmentation ethnique est élevée à Madagascar, ceci n'implique pas nécessairement que l'ethnicité puisse être considérée comme la source des dynamiques politiques, sociales ou économiques ;
• Contrairement au caractère plutôt conciliant des Malgaches, une certaine proportion de la population pense que la violence peut parfois être nécessaire pour la bonne cause ;
• Respect des institutions et de l’ordre constitutionnel ;• La majorité des Malgaches semble montrer un certain optimisme sur l’avenir à moyen
terme et les perspectives de développement du pays
Conclusion• La mauvaise gestion des gouvernants, la corruption, le manque de confiance envers les
institutions, les conflits politiques sont évoqués comme étant les causes de la dernière crise mais plus globalement comme principal facteur de blocage du développement du pays ;
• Des politiques de réforme et de réhabilitation, ainsi qu’une sensibilisation et éducation des citoyens pour le contrôle et le suivi des actions des gouvernants devraient donc être engagées pour palier aux discrédits des institutions ;
• Amélioration de la gouvernance démocratique et économique du pays ;• Renforcement du rôle d ’éducation, mobilisation, et interpellation de la société civile et des
médias.
Francis Rajaobelina, amDRHe
Réduire le sous-emploi et le chômage urbain pour éviter la vulnérabilité face aux sollicitations politiques
« … un jeune qui vit dans la précarité, l'exclusion et le dénuement matériel est un déviant, une charge sociale, un révolté en puissance.
Après les crises à répétions qu'a connu la Côte d'Ivoire, nous avons l'impérieux devoir de prévenir celle qui, très insidieusement, pourrait être la plus fatale, celle du chômage des jeunes que d'aucuns croient, à juste titre, être une bombe à retardement ».
Ousmane Diagana – (Directeur des Opérations Banque Mondiale)
Promouvoir l’emploi•croissance
économique,
•lutte contre les précarités,
•stabilité politique,
•inclusion sociale.
Emploi, levier essentiel pour notre pays en matière de :
Les facteurs dramatiques
Instabilité politique
Sous-emploiGrande pauvreté
Drame collectifet humain
Le cercle infernal de la crise
Instabilité politique
Sous- investissement
Sous-emploiGrande pauvreté
Instrument politique
Jeune cherche source de revenu durable
L’Emploi salarié
Problématique actuelle• Insuffisants pour absorber les jeunes
demandeurs d’emploi• Trop lent pour faire face à l’urgence.
Efficace sur du moyen long terme
Création d’emplois non-salariés dits « emplois indépendants »
Solution rapide,
durable, audacieuse et
innovante
création d’activité source de
revenu
Donner aux jeunes inactifs les moyens de
créer leurs emplois
Création d’activités
d’auto-emploi pour les sans-
emploi
Dispositif de création d ’ « auto-emploi »
Projet viable
Accompagnement et coaching
Micro-financements
Créneaux porteurs
Identification potentiels Besoins Projet
Le dispositif de soutien à la création d’auto-emploi
• Structures publiques et privées• Information économique sectorielle• Formation technique et de gestion, accompagnement• Micro-crédit, …
« Ensemblier »
• Secteurs formel et informel• Jeunes urbains et ruraux• Femmes et hommes
Inclusif et exhaustif
• Identifiés via diagnostic territorial• Des services à la personne au traitement de l’information …
Concentrer sur secteurs porteurs
• Parcours de création• Services personnalisés offerts : Information, documentation,
Accompagnement à la création de l’activitéFinancement
Conclusion
• Ce dispositif ne doit pas dispenser de redoubler d’efforts dans les programmes macro-économiques :
• Lutte contre l’échec et l’abandon scolaire,• Amélioration de la Formation initiale et continue• L’incitation à la création d’emplois salarié (AGOA, …)
• d’autres pistes importantes méritent d’être développées en parallèle notamment :• La lutte contre l’exode rurale par la formation et la promotion des métiers agricoles à travers
le développement de l’industrie Agro-alimentaire• L’aide à la création d’industries de transformation en dissuadant l’exportation de matières
premières• …
Sahondra Rabenarivo, Juriste.
Pistes pour faire avancer l’Etat de droit
Qu’est ce que l’Etat de droit?
Une compréhension commune et une adhésion à une définition de l’Etat de droit est nécessaire.Pour être comprise, la définition de l’Etat de droit doit être claire, captable et réaliste.Pour avoir l’adhésion, il faut que les citoyens y croient. Pour y croire, il faut dire certaines vérités, accepter que ce ne sera pas un miracle, accepter que la réussite dépend, non d’un petit groupe, mais de tous. Que le travail est continu et sans fin.
« Un Etat où la relation entre les membres de la Société est gouvernée par les règles de droit, plutôt que par la volonté des puissants ou l’arbitraire. »
Entre souhait et réalité: que veut-on exactement?
« Un Etat où la relation entre les membres de la Société est gouvernée par les règles de droit, plutôt que par la volonté des puissants ou l’arbitraire. »
Les membres de la société incluent les gouvernants et l’Etat lui-même.
Mais quelles règles de droit? Les puissants ne font-ils pas la loi?
Volonté des puissants vs volonté politique de se soumettre à la même règle que les autres
L’arbitraire vs application égale des règles à tous.
Eléments principaux exigés
Le consentement et l’adhésion des gouvernésUne volonté réelle du moins de l’Administration, ainsi que des gouvernants
Une application sans discrimination des règles de droit à tous, y compris à l’Etat et ses agents, et aux dirigeants :
Institutions judiciaires efficaces, accessibles et redevablesAdministration neutre et dépolitisée
Comment mettre en place l’Etat de droit
Le vote des loisElection
ElaborationDébatVote
L’écho des loisPublicationDiffusion
ApplicationAdministration
Entre privésInstitutions judiciaires
Tout le monde doit s’y mettre
Société civileAdministration, notamment Secrétariat Général du Gouvernement, Institutions
judiciaires et institutions « watch dog » (CSI, BIANCO…)Bailleurs
Secteur privéPartis politiques
Académie/Think tanksMédias
Electeurs
Lolona Razafindralambo, Université d’Antananarivo.
Ressorts de résilience dans la société malgache contemporaine
Ressorts de résilience dans
la société malgache contemporaine
Lolona RazafindralamboFaculté des Lettres et Sciences Humaines
Université d’Antananarivo
La notion de résilience vient des sciences de la nature et des matériaux.
Ainsi en physique, la résilience désigne la capacité d’un matériau à retrouver son état initial après un choc ou une pression.
En écologie, elle est utilisée pour définir la durabilité ou la persistance d’un écosystème complexe : l’importance d’une perturbation qu’un écosystème peut encaisser sans changer de structure ». À la résilience s’associe la durée de retour à un état de fonctionnement acceptable.
Un système est qualifié de résilient s’il perdure malgré les chocs et perturbations en provenance du milieu interne et/ou de l’environnement externe.
Dans le domaine de l’économie, la résilience désigne la capacité intrinsèque des entreprises, des organisations et des communautés à retrouver un état d’équilibre.
D’une certaine manière, la résilience est la réponse à la vulnérabilité.
Deux types de vulnérabilité: 1) La vulnérabilité biophysique qui se détermine par la nature de l’aléa, sa probabilité, l’importance de l’exposition des enjeux et la sensibilité physique des enjeux. Pour chaque enjeu reconnu, il est ainsi possible d’établir une évaluation des dommages en fonction des critères d’impact, de fragilité et d’exposition.
2) La vulnérabilité sociale (ou « vulnérabilité d’organisation ») : capacité d’une société à anticiper l’aléa, à faire face à l’urgence, à adapter son comportement en temps de crise, et à se reconstruire. La vulnérabilité sociale est directement liée à la résilience et au fonctionnement des sociétés.
Le couple vulnérabilité/résilience invoque la fragilité d’un système dans son ensemble. Dans ce contexte, la résilience désigne la capacité d’un système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation.
Risque/aléa : lié aux phénomènes naturels ou produit par des phénomènes sociaux.
Facteurs qui favorisent la résilience : facteurs physiques et sociaux.
Le corps social : assimilé à un organisme vivant.
Ré-émergence de la sociobiologie : théorie des fondements génétiques des comportements sociaux envisagés du point de vue de la sélection naturelle, c’est-à-dire pour une meilleure adaptation (Descola).
La résilience sociale : - liée aux notions d’auto-organisation et d’adaptation,- contient l’idée de continuité du système.
Or, la discontinuité caractérise tout ordre social qui est approximatif, problématique et vulnérable.
Problématique, approximatif : pas de concordance entre les normes et les pratiques, puis calcul/stratégie des acteurs sociaux. D’où un mouvement perpétuel qui donne naissance à la société, qui la maintient tout autant qu’elle change par lui. Cette discontinuité : la dynamique sociale (culturelle).
Dynamique sociale:
1) Dynamique du dehors : contact avec d’autres sociétés, acculturation, etc.
2) Dynamique du dedans : inégalité, conflits, etc.
Le changement social ne constitue pas un accident pas, il est présent dans toutes les sociétés.
Les sociétés se représentent dans la continuité.
Facteurs qui assurent la “continuité”, le maintien de la société malgache contemporaine :
- religion;
- ancrage à un territoire;
- éducation:
1- taux d’alphabétisation des adultes: 64,50%2- taux d’alphabétisation des jeunes (15-24ans) :
65,9% 64%3- taux de fréquentation des écoles primaires: 78,3% 80%4- taux de scolarisation école secondaire: 23,10% 24,20%
-autonomisation des femmes (“économie féminine”) ;
- la culture.
La culture: ensemble de représentations et de pratiques qui organise et donne sens au monde dans une configuration singulière.
- La culture est propre à un groupe social et à une époque déterminée;
- La culture s’incarne dans l’ensemble des activités humaines, collectives ou individuelles. Un objet, une forme particulière de tenure foncière, les mythes : expressions culturelles.
Roger Mahazoasy, Ministère de l’Intérieur et de la
Décentralisation
Renforcer la politique publique de décentralisation et le gouvernance locale comme solution aux crises
récurrentes.
Sommaire1. Contexte international de la Décentralisation (CGLU)2. Cadre stratégique sur le Continent africain (CGLUA-CADDEL)3. Madagascar : historique de la Décentralisation4. Les chantiers entamés : années 1990 à ce jour5. Les perspectives actuelles du MID6. Exemple de politique publique : la coopération Décentralisée7. Pistes de solutions aux crises récurrentes
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1. Contexte international de la Décentralisation
A. La décentralisation et la démocratie dans le mondePremier Rapport GOLD I 2007
GOLD : Gouvernance Locale et Démocratie
B. Le financement des collectivités locales : Les défis du 21ème siècle 2010Deuxième Rapport Mondial sur la Décentralisation et la Démocratie Locale GOLD II 2010
C. Nouvel instrument pour l’amélioration des services publics de base pour tousTroisième Rapport mondial sur la démocratie locale et la décentralisation, GOLD III 2013
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A. La décentralisation et la démocratie dans le mondePremier Rapport GOLD I 2007
La décentralisation relève d’un processus politique de prise de décision qui dépend de la volonté de chaque acteur du gouvernement au niveau national. Il est cependant largement reconnu que la décentralisation facilite le processus démocratique, augmente l’efficacité dans la conduite des politiques publiques et permet de mieux satisfaire les besoins des citoyens. Comme cela est stipulé dans les Lignes directrices sur la décentralisation et le renforcement des autorités locales, le principe de subsidiarité est la base de la décentralisation, où les responsabilités publiques doivent être exercées par les autorités élues, qui sont les plus proches des citoyens.
Le principe de subsidiarité repose sur le fait que les décisions doivent être prises au niveau correspondant à chaque type de décision, international, national, régional ou locale, et les autorités locales devraient être pleinement responsables dans les domaines qui touchent aux intérêts des citoyens { l’échelon local, exception faite de ceux spécifiés par la législation nationale.
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A. La décentralisation et la démocratie dans le mondePremier Rapport GOLD I 2007
• La décentralisation suppose le « transfert » de pouvoirs et de ressources aux autorités locales élues, les collectivités territoriales décentralisées, lesquelles sont considérées comme des acteurs publics distincts, dotés de leurs propres identité et légitimité, et conférant leur propre valeur ajoutée au processus de développement.
• L’objectif poursuivi n’est pas seulement de mettre en place des autorités locales, mais aussi de promouvoir la « gouvernance locale ». Cela implique l’instauration d’une autre manière d’exercer le pouvoir local, fondée sur des principes tels que la participation, la transparence et la responsabilité.
• Ainsi, la décentralisation est censée favoriser fortement l’augmentation de l’offre de services publics de base efficaces et efficients et apporter du même coup une réponse aux questions d’équité, de participation et de redevabilité.
• La décentralisation ne peut se comprendre comme une simple délocalisation de compétences. Elle constitue une entreprise radicale qui appelle un réaménagement en profondeur de l’État dans ses structures et ses pratiques.
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• La décentralisation implique : un recentrage de l’Etat sur ses fonctions régaliennes, un accompagnement des collectivités par les services déconcentrés des secteurs représentés au niveau local, accompagnateurs "naturels" des CTD, et de manière concomitante, la mobilisation et l’utilisation des moyens financiers et humains locaux.
• Processus de transformation, la décentralisation remet en cause les relations de pouvoir et les liens entre le niveau central et l’échelon local; Partant, elle redéfinit le paysage institutionnel d’un pays et son système de gouvernance. Elle a donc foncièrement un caractère politique, bien que les motivations politiques qui y président puissent varier
• Sur le plan fonctionnel la décentralisation comporte trois dimensions :==== Décentralisation politique;==== Déconcentration (décentralisation administrative);==== Décentralisation fiscale.
Il est essentiel de prendre en considération les liens entre les trois dimensions de base de la décentralisation. Fondamentalement, il ne peut pas y avoir de décentralisation efficace sans une prise en compte intégrale de ces trois dimensions, considérant qu’elles sont complémentaires et interdépendantes
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==== Décentralisation politique;• La décentralisation politique consiste en la reconnaissance d’entités juridiques, les Collectivités
Territoriales Décentralisées, possédant une personnalité morale et une autonomie financière, dirigées par des organes élus composés d’un exécutif et d’un conseil délibératif ayant un pouvoir de décision sur les affaires locales dans les limites fixées par la loi. La décentralisation suppose par conséquent le transfert de pouvoirs et de responsabilités aux CTD.
• Ce processus doit concourir à un développement économique et social durable, respectueux des principes démocratiques, favorisant l’émergence d’une nouvelle culture de citoyenneté où les populations participent aux processus de prise de décision.
==== Déconcentration (décentralisation administrative);• Lorsque une impulsion est donnée en faveur de la décentralisation politique, le rôle des
ministères au niveau central doit être essentiellement orienté vers des tâches suivantes : élaboration des politiques ; définition de grandes orientations et de normes ; suivi et contrôle budgétaire.
• En outre, l'amélioration et l'équité de l'offre de services aux citoyens par la décentralisation politique ne sera pas possible sans une politique de déconcentration qui rend l’Etat fort par la qualité de son appui-assistance-conseil administratif aux communes.
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• De ce point de vue la déconcentration peut se définir comme une stratégie du gouvernement central de donner davantage de réelles responsabilités et de réels pouvoirs de décision aux démembrements de l’Etat au niveau régional et du district en matière technique (domaines de compétence), administrative (gestion des ressources humaines, gestion de l’information, programmation, gestion du matériel et des équipements, contrôle du fonctionnement institutionnel) et financière (délégation de crédit de fonctionnement et d’investissement).
• La déconcentration, qui implique une réorganisation des relations entre les administrations centrales et les services au niveau du district et de la région, doit être le complément indispensable de la décentralisation pour faire éclore les capacités d’initiatives des structures qui relayent les ministères sur le terrain auprès des populations. Elle passe forcément par des délégations de pouvoirs et un redéploiement conséquent des ressources humaines. Elle appelle l’articulation des programmes régionaux avec les plans de développement des communes. Tout ceci dans un cadre cohérent de coordination des acteurs animé de façon impartiale et professionnelle par les Chefs de District. Dans la pratique, ce type de restructuration constitue souvent une pomme de discorde entre les niveaux central et local.
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==== Décentralisation fiscale.
• Les processus de décentralisation politique et de déconcentration administrative ne peuvent prendre corps sans une allocation de ressources publiques qui tienne compte des évolutions en termes de partage de responsabilités.
• Par « décentralisation fiscale », il y a lieu d’entendre la réaffectation des ressources aux collectivités territoriales décentralisées, ainsi que la délégation des crédits par les ministères sectoriels vers les niveaux déconcentrés. En effet, la dévolution des pouvoirs au niveau local doit s’accompagner du transfert des moyens requis pour l’exercice de ces pouvoirs.
Aujourd’hui : 95% Ressources du budget de l’Etat est consommé par les Institutions centrales05% pour les Collectivités Territoriales Décentralisées, dont 3,5% pour les 1 549 Communes et 1,5% des 22 Régions
En conclusion, on pourrait dire que, contrairement à des craintes souvent exprimées, la décentralisation n’implique pas « moins d’Etat », mais « plus d’Etat au bon endroit ».
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B. Le financement des collectivités locales : Les défis du 21ème siècle 2010Deuxième Rapport Mondial sur la Décentralisation et la Démocratie Locale GOLD II 2010
Le Deuxième Rapport Mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) sur la Décentralisation et la Démocratie Locale analyse les systèmes de financement des collectivités locales dans cent dix pays ainsi que dans les grandes métropoles.
Dans la majorité de ces pays, les autorités locales assurent de plus en plus de responsabilités en matière d’investissements publics et dans la prestation des services indispensables pour le développement économique et le bien-être des populations.
Or, avec l’accélération de l’urbanisation et les transformations que connaît notre monde (changement climatique, accroissement des risques naturels, flux migratoires, etc.), le niveau actuel de financement des collectivités locales ne permet pas de répondre à « l’urbanisation de la pauvreté », ni à la demande croissante en investissements. La crise économique et financière initiée en 2008 a aggravé cette brèche.
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C. Nouvel instrument pour l’amélioration des services publics de base pour tousTroisième Rapport mondial sur la démocratie locale et la décentralisation, GOLD III 2013
Le rapport GOLD III souligne le rôle crucial des gouvernements sub-nationaux dans l'accès aux services de base et l´agenda post-2015
L’accès aux services publics et l’urbanisation du monde, tel est le thème du troisième Rapport mondial de CGLU sur la démocratie locale et la décentralisation (GOLD III). Cette étude réalisée par CGLU au cours des trois dernières années souligne l´urgente nécessité de fournir des services de base aux villes de la planète et dont la population est amenée à croître d’un milliard et demi de personnes au cours des 15 prochaines années. Le rapport complet sera publié le 17 juin 2014.
GOLD III met en lumière le rôle crucial des services publics de base (eau, assainissement, énergie, transport et gestion des déchets solides) dans la réduction de la pauvreté, le développement économique, et l´adaptation au changement climatique.
Le rapport conclut avec l´idée que la responsabilité concernant la fourniture des services de base repose souvent sur les gouvernements locaux et régionaux, et que "l'amélioration des services de base sont positivement corrélés avec l´implication des collectivités locales dans leur disposition."
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C. suite• Les gouvernements nationaux assument la responsabilité d’élaborer les politiques
générales et les législations relatives { l’accès aux services de base pour tous, et de mettre en place les dispositifs de suivi.
• Les autorités locales doivent assumer la responsabilité d’élaborer et de mettre en place les plans locaux destinés { faciliter l’accès aux services de base pour tous, et plus particulièrement pour les populations pauvres et marginalisées, et de mettre en place les dispositifs de suivi de la mise en place de ces plans.
• Les organisations de la société civile ont alors les moyens de faciliter la mise en place de relations constructives entre les autorités locales et les populations pauvres et marginalisées, de définir leurs besoins et aspirations, ainsi que de participer à la mise en place opérationnelle de ces services.
• Les opérateurs de services ont alors la responsabilité d’exécuter les contrats passés avec les autorités locaux ou les gouvernements centraux.
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C. Nouvel instrument pour l’amélioration des services publics de base pour tous
• En outre, il peut être bénéfique, pour les gouvernements centraux et les autorités locales, de consulter des associations professionnelles d’acteurs issus de la sphère privée ou de la société civile lors de l’élaboration des plans et politiques évoqués.
• La production et la distribution de plusieurs services de base repose sur l’existence d’infrastructures efficaces. Les gouvernements sont responsables de la construction de telles infrastructures (FDL).
• Dans le cas d’une décentralisation avancée, cette responsabilité est assumée conjointement avec les autorités locales qui peuvent alors y répondre soit directement, soit par la mise en place d’un contrat ou d’une autre forme de partenariat avec des prestataires de services.
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Pourquoi les services de base sont-ils fondamentaux ? Les services de base relèvent d’une exigence fondamentale, dans la mesure où : • Ils contribuent à la dignité humaine et à la qualité de vie
• Ils augmentent le potentiel pour chacun de s’engager dans une activité économique. En d’autres termes, l’accès à l’emploi et donc à un revenu est sensiblement dépendant de l’accès à ces services, et la défaillance dans l’accès à l’un de ses services limite dangereusement la productivité et, en conséquence, la génération de revenus.
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Principes sous-jacents : • L’accès aux services de base est inégal à travers le monde. Beaucoup
d’individus, de familles, de communautés, voire même de villages entiers et de larges quartiers au sein des grandes villes n’ont toujours pas d’accès garanti aux services de base.
• Ceci implique donc que les populations les plus pauvres et vulnérables restent dans l’incapacité de mener une vie décente et digne, et rencontrent de grandes difficultés dans l’amélioration de leurs conditions de vie au quotidien.
• Elles restent prisonnières d’un cercle vicieux au sein duquel la défaillance dans l’accès aux services de base est à la fois la cause et la conséquence de leur pauvreté, de processus de discrimination, de marginalisation et d’exclusion qu’ils subissent.
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2. Cadre stratégique sur le Continent africain
La Cité et Gouvernements Locaux d’Afrique (CGLUA) basé à Rabat/Maroc
La Conférence des Ministres en charge de la Décentralisation et du Développement Local (CADDEL)
Haut Conseil des Collectivités Locales d’Afrique (HCCLA)
Madagascar appartient au Comité Economique Régional austral: SADC
Observatoire International de la Démocratie Participative en Afrique (OIDP/Afrique) sur le Processus de Budget Participatif (PBP)
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3. Madagascar : historique de la Décentralisation
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Dates charnières Evènements majeurs
1993
1994-1995
Loi portant sur la Politique d’Orientation Générale de la Politique de Décentralisation à Madagascar_______________________________________________________________________Définition des principes de l'architecture de la décentralisation avec la création de 3 niveaux de collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière : les régions, les départements et les communesSortie des séries de Lois 1994- sur la Décentralisation
Nov. 1995 Première élection des maires et des conseils municipaux-Communaux pour un mandat de 4 ans
1999 Révision de la constitution et création des Provinces autonomes, collectivités publiques territoriales dont les régions et les communes sont les démembrements. Suppression des départements en tant que CTD
Nov.1999 Nouvelle élection des maires et conseils municipaux.1998- 2002 Direction Générale de la décentralisation au sein du Ministère des finances
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2002-2004 Secrétariat d’état rattaché au Ministère de l’Intérieur 2003 Définition par le gouvernement d’un nouveau cadre de la décentralisation (stratégie
nationale), organisation de conférences interprovinciales destinées à répartir les compétences et les ressources entre l'Etat et les collectivités territoriales.
Nov. 2003 3èmes élections communales (maires et conseils municipaux-Communaux)2004 Mise en place des 22 Régions : la Région, à vocation essentiellement économique et
social assure la coordination, l’harmonisation et l’impulsion du développement économique et social initié à la base (loi 2004 – 001 relative aux régions et décret n° 2004-859 du 17 septembre 2004).
Nov. 2004 Adoption par le Gouvernement de la LP2D (Lettre de politique de décentralisation et de déconcentration)
2005 Création du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation
2005 Premier plan d’action consolidé et financé du Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (MDAT) avec 5 axes prioritaires : 1) Réorganisation du MDAT (redéfinition de sa structure et de son organigramme, mise en place d’une Cellule d’Analyse et de Prospective (CAP) ; 2) Appui à la régionalisation (Plan Régional de Développement) ; 3) Renforcement des capacités des communes (formation et premières négociations sur la création des CAC (Centres d’Appui aux Communes) ; 4) Etudes de faisabilité sur la création du Fonds de développement local (FDL) ; 5) Lancement de la réforme de la fiscalité locale.
170
Oct. 2006 Adoption par le Gouvernement de la PN2D (Politique nationale de décentralisation et de déconcentration) et de la LP2DPlus d’une dizaine de CAC mis en place
Juin 2007
Novembre 2007
Création de l’Etablissement Public à caractère Administratif Fonds de Développement Local (EPA/FDL) par Décret N° 2007-530 du 11 juin 2007
4èmes élections communales (maires et conseils municipaux)
Nov. 2010 Adoption de la constitution de la IVème république par voie référendaire : rappel de l’importance du processus de décentralisation et annonce de la création d’une fonction publique territoriale.Restauration des provinces dont le nombre reste à définir, 22 régions et 1549 communes (Les règles régissant les compétences, les modalités d’organisation et de fonctionnement des collectivités territoriales décentralisées, ainsi que celles de la gestion de leurs propres affaires relèvent de lois organiques). Les représentants sont élus au suffrage universel.
Déc. 2010 Le décret N°2011-0033, relatif à la coopération décentralisée et aux relations extérieures des Collectivités Territoriales Décentralisées malagasy et leurs groupements a été adopté en Conseil des Ministres le 25 janvier 2011
Mai 2011 L’Institut National de la Décentralisation et du Développement Local (INDDL) est créé par décret N° 2011-230, en mai 2011, à l’initiative du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation et la Direction Générale de la Décentralisation
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Nov. 2011 Création du Ministère de la Décentralisation
Déc. 2012
Recyclage des Maires, Présidents de Conseil Communaux et Municipaux et Secrétaires Trésoriers Comptables de 1 470 Communes sur les 1 549Lancement du Programme du Gouvernement financé par la Banque Mondiale PGDI II OCAI/Gouvernance locale jusqu’ en août 2014 pour 124 Communes dans 4 Régions cibles : Atsinanana, Alaotra Mangoro et Analamanga et Vakinankaratra et deux Régions satellites Nosy-Be et Tolagnaro et la Commune Urbaine de Mahajanga
Août 2013Nouvelle coopération Décentralisée entre la Région Analamanga et Champagne-ArdenneCapitalisation et appropriation des expériences du Programme ACORDS, en matière de Décentralisation et Déconcentration dans les 09 Régions du Sud de Madagascar
Avril 2014 Création du Ministère de l’Intérieur et de la DécentralisationPerspectives en vue: Bilan PN2D et Etats Généraux sur la DécentralisationStratégie Nationale du Développement Local (SNDL)Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD)Promotion, Diffusion et Institutionnalisation du Processus Budget Participatif
4. Les chantiers entamés : années 1990 à ce jour
Coopérations Décentralisées: française, Norvège, Suisse, Italienne
Programme ACORDS/Union européenne: PAICAL, Microréalisations, Programme ACORDS,
Fonds de Développement Local du Gouvernement avec : la Coopération Suisse_SAHA-MATOY, GIZ-PGME/KFW, Union Européenne
Programme conjoint Gouvernance et décentralisation: PNUD
Projet de Gouvernance Institutionnelle: PGDI I et PGDI 2 Restructuré
Projets/Programmes des bilatéraux comme: Ambassade de France/SCAC, USAID, ONGs Internationaux multisectoriels
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5. Les perspectives actuelles du MID
Bilan PN2D et Etats Généraux de la Décentralisation à Madagascar
Elaboration de la Stratégie Nationale de Développement Locale (SNDL)
Elaboration du Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées
Renforcement de la Démocratie Participative par le biais du Processus Budget Participatif.
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6. Exemple de politique publique : la coopération Décentralisée
Le décret N°2011-0033, relatif à la coopération décentralisée et aux relations extérieures des Collectivités Territoriales Décentralisées malagasy et leurs groupements a été adopté en Conseil des Ministres fin 2010. Un Délégué National chargé de l’animation, du suivi et du développement de la coopération décentralisée a été nommé. Ce poste de Délégué a été transformé en Direction de la Décentralisation rattachée depuis décembre 2011 au Ministère de la Décentralisation.
Un site internet sur la coopération décentralisée à Madagascar, permettant de promouvoir, de coordonner, de diffuser les actions de coopération décentralisée a également été réalisé, sur financements de l’Ambassade de France : www.coopdecmada.mg
La coopération décentralisée fondée sur l’engagement de responsables de collectivités, confortée durant la crise, est appelée à se renforcer encore dans la nouvelle période qui s’ouvre à Madagascar.
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La coopération décentralisée fondée sur l’engagement de responsables de collectivités, confortée durant la crise, est appelée à se renforcer encore dans la nouvelle période qui s’ouvre à Madagascar.
Cartes de la coopération décentral
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Évolution des concours financiers des coopérations décentralisées 2006-2013
Les données collectées pour l’année 2013 ont permis de comptabiliser, en plus des fonds destinés aux projets, la valorisation humaine, technique et logistique des programmes portés par la coopération décentralisée franco-malgache. Une quinzaine de volontaires et assistants techniques représente de manière permanente les collectivités françaises à Madagascar et vient en appui aux programmes portés par les deux collectivités partenaires.
En 2013, les concours financiers apportés par les collectivités françaises à Madagascar ont légèrement dépassé les montants de 2011 et 2012. La hausse significative des projets portés par les coopérations décentralisées qui ont bénéficié d’un financement extérieur, principalement de l’Agence française de développement (AFD) et de la Délégation de l’Union européenne (DUE), témoigne de la professionnalisation des programmes et des relations de confiance établies avec les partenaires techniques et financiers.
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TOTAL 4 082 000 5 616 500 5 616 500 7 113 500 7 113 500 7 278 500 7 278 500 8 362 700
* Données collectées auprès des Conseils régionaux d’Aquitaine, Auvergne, Bretagne, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Rhône-Alpes, de l’IRCOD, des Conseils généraux de l’Eure, du Finistère, d’Ille-et-Vilaine, de l’Oise, de La Réunion, de Vendée, du Grand-Lyon, le la communauté de communes Baie-du-Mont-Saint-Michel et des communes de l’Entre-deux (974), de Le Port (974) et de Saint-Etienne (42).
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7. Pistes de solutions aux crises récurrentesPiste1. Campagne intensive sur les concepts de Décentralisation/Déconcentration, la Gouvernance Locale, le Développement Local dans les 22 Régions et les 119 Districts;
Piste2. Mettre en place des espaces de concertation, de dialogue dans les Communes pour appropriation du concept Budget Participatif et intégrer les volets Paix sociaux, solidarités territoriales
Piste3. Intégrer dans ces espaces les Autorités traditionnelles, royales, Notables pour discuter de la chose publique avec les Autorités locales et valoraisant l’approche Gouvernants-Gouvernés dans un climat de confiance et de redevabilité forte
Piste4. Se pencher sur le Développement Economique Local pour créer des emplois, donc des revenus pour les couches démunies, surtout les femmes et jeunes.
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Dr. Juvence F. Ramasy, Université de Toamasina
Les Forces armées malgaches garantes de la
stabilité politique et démocratique?
Introduction• Historicité des forces armées dans l’histoire immédiate malgache
- Une institution apolitique ou hors du champ politique• Crise de 1972 : la militarisation du système politique (soldiers in mufti vs
militaires professionnels)• Crise de 1991 : Démilitarisation et remartialisation• Crise de 2001-2002 : Milicianisation et reprofessionalisation• Coup d’Etat de mars 2009 : Re-prétorianisation• FMA et processus démocratique : facteur de stabilité politique et
démocratique?
Histoire immédiate des FMA
• Existence d’une armée avant la colonisation - Alliance entre Radama I et les Anglais (traité 23 octobre 1817)- Rainilaiarivony : modernisation (guerre franco-malgache 1883 et 1885)
• Armée ex-coloniale : transfert des éléments de l’armée coloniale• “Création” 26 juin 1960• Institution apolitique/hors jeu du politique• Passage du stade d’instrument d’une légitimité coloniale à celui de légitimité
nationale• Attributs de la souveraineté nationale, symbole de l’Etat
Histoire immédiate des FMA• Triptyque français : armée, gendarmerie, police
- armée de terre, armée de l’air, armée de mer, gendarmerie, corps du service civique, Académie militaire d’Antsirabe (1967), Forces Républicaines de Sécurité (FRS), • Trop de gradés par rapport aux hommes de rangs• Faiblesse des équipements et des moyens (coûts élevés, accords de défense)• Peu de formation dans le domaine aérien et maritime• Quid des budgets assez importants?• Armée de terre, FRS et gendarmerie : corps les plus importants (Général Gabriel
Ramanantsoa, André Resampa, Colonel Bocchino/Colonel Richard Ratsimandrava)• Etat major particulier (Colonel Bocchino) Etat major (Général G. Ramanantsoa)• Situation explosive : élite merina (formation Saint Cyr, Ecole de Guerre) face aux autres
groupes ethniques (EOGN)
Crise de 1972 : Militarisation système politique• Intrusion des militaires : Prétorianisation :
« Situation où les militaires d’une société donnée exercent un pouvoir politique indépendant dans cette société de l’utilisation ou la menace d’utilisation de la force ». Voir Perlmutter A., 1977, The Military and politics in modern times : on professionals, praetorians and revolutionary soldiers, New haven, Yale University Press, London, p. 89• Conséquence des événements de 1971 à Tuléar : intervention de la gendarmerie• Disqualifiée en tant qu’alternative• 13 mai 1972 : intervention des FRS sur la place de l’indépendance• 18 mai 1972 : transfert des pleins pouvoirs au Gen G. Ramanantsoa (militarisation : gvt ,
gouverneurs militaires)• FMA : acteur politique• Soldiers in mufti (militaires politiques) vs Militaires professionnels• 5 février 1975 : Col R. Ratsimandrava
Crise de 1972 : Militarisation système politique
• Vocation politique
• 11 février 1975 : Directoire militaire (18 membres) = Régime militaire
• Permanente prétorianisation : CSR
• RDM : politisation et affaiblissement des FMA
• Militants en uniforme : abandon de ses fonctions classiques de défense du territoire
• Neutralisation des FMA
• Mise à l’écart des “chefs historiques”
• Création des Forces Armées Populaires (Comité Militaire pour le Développement)
• Clientélisation, remise en cause de la structure pyramidale de l’armée
Crise de 1991 : Démilitarisation et remartialisation
• Echec de la médiation
• Réflexion sur l’institution militaire : plan de retour aux casernes
• IIIe République : Livre Blanc de la défense nationale (Gen D. Ramakavelo et M. Ranjeva)
• Transition démocratique : neutralisation des FMA et rupture avec le politique
• Civilisation du système politique
• Neutralité des FMA = institution militaire stable
• Echec de la remartialisation
• Militaires = acteur politique, Forces armées = moyens de cette politique
Crise de 2001-2002 : Milicianisation et reprofessionalisation
• Milice vs Réservistes : division (loyaliste (DR), légitimiste (MR), légaliste (neutralité))
• 2003 : Dépolitisation, démilitarisation (sécurisation des zones rurales, missions humanitaires, policiarisation)
• 2004 : Démobilisation des réservistes
• Présence des hommes en armes au sein des institutions
• Mise à la retraite de généraux/Rajeunissement
• Promotion de colonels
• Mécontentement/Revendications corporatistes
• 2007 : nomination d’une civile en tant que MFA
• 2008 : dégel avancement des officiers généraux
• Contradiction
• Réunion du conseil national de défense nationale en Juillet 2008 sans grand succès
Coup d’Etat de mars 2009 : Re-prétorianisation
• Désorganisation/mécontentement
• Permanences des hommes en armes
• Importance politique
• Défections et divisions
• Echec de la médiation des FMA
• CAPSAT : Mutinerie (100/600 hommes)
• Directoire militaire
• Corruption
• Transhumance des élites martiales
Coup d’Etat de mars 2009 : Re-prétorianisation
• Nouvelle militarisation
• Echec des assises militaires de 2011
• Perpétuation de la politisation du tableau d’avancement et des promotions
• Création de divers institutions sécuritaires : CMDN, , CNME, FIS, Cellule tactique de la Commission défense et sécurité (CST), DST
• Logique de rente = échec des tentatives de réformes
• Désintitutionnalisation
Conclusion
• Neutralité• Délimitation des frontières : Démilitarisation du système politique/
Dépolitisation de l’institution militaire• Loi de programmation• Concept de défense• Professionalisation : revalorisation du statut• Contrôle démocratique• Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS)• Régime démocratique : dispositions constitutionnelles
• Restaurer la confiance dans l’institution militaire (pouvoir civil et pouvoir militaire, FMA/citoyens
• Restaurer la cohésion• Présence de contre-pouvoirs• Stabilité politique et démocratique à court terme
Conclusion
QUELQUES REPERES D’HIER …
Le monde du travail, de l’emploi
- La précarité rend vulnérable face à l’instrumentalisation de la pauvreté par les politiciens ; - Un ilot d’entreprises formelles dans un océan d’informel : imaginer un processus d’inclusion adaptée de l’informel (plus large participation l’assiette fiscale > répartition plus équitable des richesse générées ;- A partir des ressources du pays, de la vision de notre avenir économiqueet de l’évolution économique mondiale, se projeter sur 20, 30 ans (vision minimale des IDE) et créer en amont une Politique d’éducation de formation pour un bassin de compétences adaptées, évolutives ; - La solution du chômage dans les villes se trouve dans la transformation dumonde rural. Laissons les mégalopoles pour le Nord…
QUELQUES REPERES D’HIER …
L’Etat de droit« Un Etat où la relation entre les membres de la Société est gouvernée par les règles de droit, plutôt que par la volonté des puissants ou l’arbitraire. »- Nul n’est censé ignorer la loi. Oui, mais… Journal Officiel tiré à 720 ex.
Des lois qui ne sont jamais sortis, des décrets d’application jamais rédigés…
- Certaines lois remontant à l’époque coloniale : un siècle de décalage !- L’ignorance des droits crée la peur de l’administration. Et pourtant, là ou
leurs droits leur sont expliqués, les citoyens avancent debout ;- On n’attend pas l’Etat de droit, on le bâtit ensemble. Comment ?
La résilience
« La résilience désigne la capacité d’un système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation »- La Culture : interprétation du monde (naissance, existence et liens
sociaux, mort > passage à un autre statut dans la mémoire) La Culture est un vivier de résilience ;
- La Culture malgache a un substrat commun et une grande diversité de facettes ;
- Le Fihavanana, ancrage de la Culture traditionnelle dévoyée par la logique des intérêts peut-il retisser des liens sociaux une fois régénéré par la logique des valeurs et adaptés aux enjeux nationaux, contemporains ? Hybridation, comment ?
QUELQUES REPERES D’HIER …
La décentralisation QUELQUES REPERES D’HIER …
- 3 niveaux de collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière : les régions, les départements et les communes
- 1ère élections communales en 1995, mandat de 4 ans. 1999, 2004, 2007…- Ressources non décentralisées :
- Coopération internationale décentralisée : Norvège, Suisse, Italie, France. Institutions bilatérales et multilatérales, Organismes internationaux d’appui technique. 40 collectivités territoriales français partenaires de 33 collectivités territoriales malgaches. Alternative ou palliatif ?
- En vue : la Stratégie Nationale de Développement Local (SNDL) Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées, Renforcement de la Démocratie Participative par le biais du Processus Budget Participatif.
L’arméeQUELQUES REPERES D’HIER …
- Une trajectoire qui s’est progressivement embourbée dans les méandres de la lutte pour le pouvoir politique, jusqu’à devenir partie prenante du Coup d’Etat de 2009 ;
- Clientélisme politique, avancements et promotions politisés. Frustrations, rancœur ;
- Armée prise dans l’engrenage des « alternances manivelles », retours de manivelles douloureuses, jusque dans les prisons ;
- Pléthore de hauts gradés, correspondant à une armée de 400 000 hommes ;
- Plus de 5000 km de côtes, effectif du corps de la marine nationale : 250 hommes ;
- Quel concept de défense ? Une armée pourquoi et pour qui ?
Ralison Andriamandranto, Sefafi
Réduire le sous-emploi et le chômage urbain pour éviter la vulnérabilité face aux sollicitations politiques
Communiquer?
1. Communiquer?2. Peuple « récepteur »3. Peuple « émetteur »4. Dirigeants « récepteurs »5. Dirigeants « émetteurs »6. Des « intermédiaires » 7. Perspectives d’avenir
CONFIANCESinon, • La mort• Implosion • Ou
explosion
Communiquer?
SYNERGIE
Communiquer?
• Plus de 40%• Langue française?• Pauvreté, éducation, culture
• Couverture médias
Peuple « récepteur »
• Peu ou pas du tout assertif• Faible capacité à formuler et à s’exprimer• Faible capacité à s’organiser
Peuple « émetteur »
• « Le pouvoir corrompt »
Dirigeants « récepteurs »
• Incohérence, donc insuffisance de congruence• Cohésion insuffisante entre dirigeants• Langue étrangère et langage technocratique• Attitude condescendante voire méprisante• Stratégie de communication inefficace• Conseillers? « Ny fanajariana ny tany dia tsy afa-misaraka
amin’ny fanajariana ny teny » (Ntsoa RANDRIAMIFIDIMANANA)
Dirigeants « émetteurs »
• Parlement:
• Assemblée Nationale• Sénat
• Toute la chaîne hiérarchique de l’administration
Des « intermédiaires »
Conseils et autres instances de concertation, exemples:• Le Conseil National Environnemental (CNE)• Le Conseil National du Travail (CNT)• Le Comité National de Suivi de la Promotion de
l’Emploi et de la Réduction de la Pauvreté (CNSPERP)
Des « intermédiaires »
Dysfonctionnement ou non fonctionnement du CNE, du CNT, du CNSPERP:
Pourquoi?• « Ils sont tous nuls »• Volonté politique?
Des « intermédiaires »
Les médias?
« La presse sous pression » (Ndimby Andrianavalona, in Madagascar, le coup
d’état de mars 2009, KARTHALA )
Médias, « amplificateur de conflit »,(Oliver Jütersonke et Moncef Kartas, in Peace and
Conflict Impact Assessment(PCIA), Madagascar)
Des « intermédiaires »
• Les organisations intermédiaires: les OSCExemples:
La Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance (PFSCE)
La Plateforme Nationale de la Société Civile Malgache
La Coalition Malgache Publiez Ce Que Vous Payez qui participe au pilotage de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE ou EITI)
Le Fivondronan’ny Orinasan’i Vakinankaratra (FIOVA)
Des « intermédiaires »
Perspectives d’avenir
Cela demandera du temps!
Facteurs d’espoir:• La relève• Sauts technologiques possibles• Développement de nouveaux réseaux , de projets
intéressants• …
Perspectives d’avenir
• Le Conseil Economique Social et Culturel (CESC)• Le Haut Conseil pour la Défense de la Démocratie
et de l’Etat de Droit (HCDDED)• Décentralisation, à commencer par les
communales/municipales• Processus d’élaboration d’un Plan National de
Développement annoncé• ….
Perspectives d’avenir
Olivier Donat Andriamahefaparany, IEP, Consultant
Leadership public et Gestion du changement: État fort ou État intelligent ?
• « Crises politiques de moins en moins espacées, et de plus en plus longues »• Tragédie de croissance: paupérisation grandissante de la population• Corrélation entre niveau de pauvreté et crise politique: OUI!!!!• Corrélation entre développement économique et crise politique ???????
État faible postcolonialterme utilisé par Gunnar Myrdal dès les années 60
(1)• Services publics défaillants• Incapacité de l’ État à remplir ses fonctions
régaliennes:i. Sécuritéii. La justiceiii. L’ éducation pour tousiv. La sante publiquev. La lutte contre la corruptionvi. La construction des infrastructures de basevii. Etc….
• Incapacité de l’ État à mettre en œuvre ses politiques publiques
• État de sous-développement
(2)• Incapable de piloter le
processus de développement !!!
Développement = changement = conflit selon William Woolcock, Lant Pritchett & Matt Andrew, World Bank – Harvard Kennedy School of Government
Développement = changement = conflit selon William Woolcock, Lant Pritchett & Matt Andrew, World Bank – Harvard Kennedy School of Government
ETAT FAIBLE
Développement = changement = conflit selon William Woolcock, Lant Pritchett & Matt Andrew, World Bank – Harvard Kennedy School of Government
ETAT FORT
Développement = changement = conflit selon William Woolcock, Lant Pritchett & Matt Andrew, World Bank – Harvard Kennedy School of Government
ETAT INTELLIGENT
Triptyque “Développement – État – Leadership”
Une autre approche du Leadership:• Développement = changement multidimensionnel• Défis adaptatifs ; problèmes techniques
Leadership en tant que processus d’influence sociale et de responsabilisation des acteurs
Défis de développement de Madagascar
Partenaires au développement
État central
OSC 3
OSC 2
OSC 1
La presse
Rôles de l’ État:i. Animer et orchestrer la dynamique du systèmeii. Développer l’ intelligence collectiveiii. Permettre l’apprentissage expérientieliv. Gérer le conflit et la tension
Éviter le mimétisme isomorphique
• Nouvelles compétences des dirigeants• Programme de formation qui adopte l’optique de
la gestion des affaires publiques dans son ensemble
Défis de développement de
Madagascar
Partenaires au développement
État central
OSC 3
OSC 2
OSC 1
La presseNiveau central
Niveau regional
Niveau local
Le leadership s’applique à tous les niveaux
État intelligent
État développeurÉconomie; administration
État entrepreneurPolitique; social