Compléments nutritionnels oraux et compléments alimentaires
Pr. Stéphane M. Schneider
Nutrition, Pôle Digestif, CHU de Nice
Satisfaire les besoins naturels
Améliorer l’équilibre nutritionnel de base
Retrouver l’équilibre nutritionnel de base
Restaurer la santé
Matières premières agricoles, produits bruts
Produits transformés (forme alimentaire)
Produits transformés (forme galénique)
Aliments traditionnels
Aliments naturellement
porteurs d’effets « santé »
Médicaments
Compléments alimentaires
Source: XIIème conférénce de l’association internationale de management stratégique - 2002
Positionnement des compléments nutritionnels oraux et alimentaires
ADDFMS dont CNO
Compléments nutritionnels oraux Préparations nutritives destinées à pallier une
alimentation insuffisante ou incomplète pour couvrir les besoins journaliers en énergie et nutriments
Produits industriels, prêts à l’emploi, stérilisés, en conditionnement individuel,
Polymériques Macronutriments et micronutriments Normes européennes : directive 1999/21/CE de la
commission du 25 mars 99 relative aux aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales
Groupes de CNO Selon
Protéines : référence = 4,5-7 g / 100 g ou mL Energie : référence = 1-1,5 kcal / g ou mL Lipides : référence = 15-45 % de l’énergie
Groupes Mélanges polymériques normoP et hyperE Mélanges polymériques hyperP Mélanges polymériques glucido-protidiques Protéines seules Glucides seuls Lipides seuls
JORF 08/12/2009
Caractéristiques des CNO
Apport nutritionnel de densité élevée sans exiger de préparation culinaire
Composition constante et précise Caractéristiques
nature et quantité des protéines densité énergétique présence ou pas de fibres osmolarité avec ou sans lactose sans gluten arômes sucrés ou salés enrichissement en éléments spécifiques (ω3, ω6, glutamine,…)
Boissons liquides lactées
Pour 200 ml 200 à 400 kcal 7 à 20 g protéines
Resource, Renutryl, Clinutren 1.5, Fortimel Extra, Polydiet, Proten Plus (liste non exhaustive)
Boissons aux fruits
Pour 200 ml 250 à 300 Kcal 7 à 8 g protéines
Resource fruits protein, Clinutren fruits , Fortijuice, Polydiet fruits, Provide Xtra (liste non exhaustive)
Potages
Pour 200 à 250 ml 200 à 300 kcal 10 à 15 g protéines
Clinutren 1,5 soup, Resource soupe, veloudiet (liste non exhaustive)
Mixés
Pour 250 à 330 g 300 à 540 kcal 14 à 30 g protéines
Clinutren mix, Menus energy, Florimix (liste non exhaustive )
Crèmes
Pots de 125 g 150 à 200 Kcal 11 à 12 g protéines
Resource crème, Clinutren dessert, Forticreme, Floridine, Delical (liste non exhaustive)
Poudres de protéines
85 à 90 % de protéines Bien respecter les doses indiquées afin de
ne pas modifier le goût de la préparation Resource instant protein, Protifar plus, SP
35, Calciprotéine (liste non exhaustive)
Gâteaux, biscuits Nutri-Energie
265 kcal par portion de 53 g 5,7 g de protéines dont 2,9 g de
leucine 1,2 g d’AGPI n-3
Protibis 8 galettes = 48 g 211 kcal et 10,6 g de protéines
Produits spéciaux
Impact arginine, ARN, omega 3 périopératoire
Cubitan arginine, vitamine C, zinc escarres
Clinutren Repair arginine, proline, anti-oxydants escarres, plaies, brûlures
Fortimel Care EPA cachexie cancéreuse
Produits spéciaux
Castase Produits dépourvus de polyamines Cancer, douleur chronique, Parkinson ?
Eaux gélifiées indication : fausses routes aux liquides aucun intérêt nutritionnel composition : eau, sucre ou édulcorants, épaississants:
gélatine, carraghénates, gomme de guar…
Poudres épaississantes Amidons modifiés
Qualités organoleptiques (et sensorielles)
Variétés : boisson lactée yaourt crème ou flan potage jus de fruit biscuit ou cake compote plats tout prêt
Textures : selon variétés
Arômes : sucrés: vanille, café… salés: crème de légumes,
pot au feu… acidulés : citron… goût neutre (salé/sucré)
Packaging : Tetrabrick : briquette,
bouteille... cup, pot, barquette riches en couleurs et de
plus en plus discrets !
Les preuves Pathologies aiguës
Périopératoire AVC
Pathologies chroniques Cancer BPCO Cirrhose Insuffisance rénale chronique
Malade âgé
CNO et fracture du col du fémur
n = 59, âge = 82 ± 8 n = 27 : CNO (20 g protéines, 254 kcal), 32 jours Evolution favorable (0 ou 1 complication mineure) Evolution défavorable (décès, ≥ 2 complications mineures ou ≥ 1
complication majeure)
Delmi et al. Lancet 1990
Supplémentation orale post-opératoire en chirurgie digestive : intérêt à court terme
54 patients randomisés pour recevoir ou non une supplémentation orale en post-opératoire d’une chirurgie digestive modérée à sévère
40 patients inclus : Groupe supplémenté : 7 non inclus
non compliance (3), NAE ou NP post-opératoire (4)
Groupe contrôle : 7 non inclus non compliance (4), NE ou NP post-opératoire (3)
Supplémentation : 1.5 kcal/ml 7.8 g d’azote par litre
Rana et al. Clin Nutr 1992
Type de chirurgie réalisée
Rana et al Clin Nutr 1992 Rana et al. Clin Nutr 1992
Caractéristiques des patients
Rana et al Clin Nutr 1992 Rana et al. Clin Nutr 1992
Apports énergétiques post-opératoires
App
ort é
nerg
étiq
ue (k
cal/j
)
jours
Rana et al. Clin Nutr 1992
Perte pondérale post-opératoire
Poid
s cor
pore
l (kg
)
Supplémentés Contrôles
P<0,02
Rana et al. Clin Nutr 1992
Evolution clinique Durée de séjour
Supplémentés : 12,6 ± 1,1 j Contrôles : 15,9 ± 1,9 j (NS)
Complications post-opératoires Supplémentés : 3 abcès de paroi Contrôles : 2 pneumopathies, 8 abcès de paroi (P<0,05)
Mortalité nulle dans les deux groupes
Rana et al. Clin Nutr 1995
Intérêt à court et moyen terme d’une supplémentation orale post-opératoire 100 patients, chirurgie digestive programmée (modérée à
majeure). Supplémentation orale :
1,5 kcal/ml, 7,6 g d’azote par litre
Phase 1 : Début : en moyenne 5,3 j après la chirurgie fin : sortie
Phase 2 : poursuite à domicile pendant 4 mois.
Keele et al. Clin Nutr 1992
Résultats à court terme
La supplémentation a entraîné un gain de 352 ± 19 kcal/j et de 13 ± 1,3 g/j de protéines
Infection de paroi Eventration Perforation Abcès Multiples Total
Perte pondérale
Témoins
7 2 1 1 1 12
Supplémentés
2 1 0 0 1 4
P<0,05
P<0,001
Keele et al. Clin Nutr 1992
Résultats à long terme Les patients supplémentés ont un apport énergétique et
protéique supérieur aux contrôles à 1 et 2 mois. Absence d’effet significatif sur l’état nutritionnel et la
qualité de vie.
Keele et al. Clin Nutr 1992
Immunonutrition
0 10 20 30 40 50 60
18-25 25-30 >30
contrôles
pré-opératoire
IMC (kg/m2)
% complications
* *
*
3/jour
Gianotti et al. Gastroenterology 2002
Economies réalisées par la supplémentation nutritionnelle orale en chirurgie digestive
Auteurs Nombre de malades
Moyenne (£) Bas quartile (£)
Haut quartile (£)
Beattie et al. 101 440,7 339 519,2
Keele et al. 86 822,7 669,5 960,7
Rana et al. 40 934,3 749,2 1105,8
MacFie et al. 52 1066,1 899,6 1238,2
Smedley et al. 79 240,1 196,5 280,8
Saluja et al. 60 37,4 26,9 45,8
Moyenne 418 590,2 480,1 691,7
Feed Or Ordinary Diet Essai n°1 : alimentation hospitalière normale versus idem
+ CNO 4023 patients inclus 5 (2-8) jours après AVC, avec un suivi de
6,7 mois Test de déglutition négatif 540 kcal et 20 g de protéines par jour 8 % dénutris (évaluation informelle chez 63 %) Patients avec indication de support nutritionnel exclus
FOOD Collaborative Trial Lancet 2005
FOOD Trial 1
FOOD Collaborative Trial Lancet 2005
Cancer du pancréas (PRCT) 200 malades avec un cancer du pancréas non
résécable et une perte de poids de 3,3 kg/mois Supplément apportant dans 480 mL 620 kcal et 32 g
de protéines 2,2 g d’EPA + vitamines A, C, E et Se Contrôles
Suivi à 4 et 8 semaines Prise effective : 1,5 g EPA par jour
Fearon et al. Gut 2003
** P<0,001 vs J0
Fearon et al. Gut 2003
Evolution du poids et de la masse maigre
Fearon et al. Gut 2003
Mais…
Méta-analyse chez le malade âgé
55 études (n =9187) patients > 65 ans pathologies
AVC fractures BPCO démences
Milne et al. Ann Intern Med 2006
Méta-analyse
faveur CNO faveur contrôle
Milne et al. Ann Intern Med 2006
Méta-analyse Bénéfice non significatif pour
patients institutionnalisés patients à domicile
Besoin d'identifier les situations cliniques dans lesquelles il y aurait un bénéfice
Milne et al. Ann Intern Med 2006
Sujet âgé
Bénéfice - dénutris oui +++ - fracture du col fémoral oui - escarres probable - démences plutôt non
Milne et al. Ann Intern Med 2006 / Raynaud-Simon Nutr Clin Métabol 2005
Effets à long-terme chez le malade âgé
445 patients agressés, 65-92 ans, randomisés pour recevoir ou non un CNO (6 semaines)
995 kcal Amélioration de
l’état nutritionnel
Gariballa et al. Am J Med 2006
Conséquences médico-économiques de la prise en charge nutritionnelle des malades à domicile par le médecin traitant
402 patients âgés dénutris (MNA<17) ou à risque de dénutrition (17<MNA≤23,5) suivis pendant un an
Age moyen : 85 ans
Poids moyen : 50 kg
IMC moyen : 20
Groupe 1 : prescription fréquente de CNO
Groupe 2 : prescription non fréquente de CNO
Arnaud-Battandier et al. Clin Nutr 2004
Effet de la supplémentation sur le recours aux soins et leurs coûts
Groupe non
supplémenté
Groupe supplémenté
Gain
Jours d’hospitalisation 5,6 j 4,3 j - 1,3 j
Nombre d’admission (moy) 0,65 j 0,50 j -0,15 j
Coût des soins (€) 2657 € 1934 € -723 €
Coût des suppléments (€) 37 € 565 € +528 €
Coût total (€) 2694 € 2499 € -195 €
Arnaud-Battandier et al. Clin Nutr 2004
Normal Dénutrition Dénutrition sévère
Normaux surveillance Conseils diététiques Alimentation enrichie Réévaluation à 1 mois
Conseils diététiques Alimentation enrichie + CNO Réévaluation à 15 j
> ½ apports habituels
Conseils diététiques Alimentation enrichie Réévaluation à 1 mois
Conseils diététiques Alimentation enrichie Réévaluation à 15 j Si échec CNO
Conseils diététiques Alimentation enrichie + CNO Réévaluation à 1 sem Si échec NE
< ½ apports habituels
Conseils diététiques Alimentation enrichie + CNO Réévaluation à 1 sem Si échec CNO
Alimentation enrichie + CNO Réévaluation à 1 sem Si échec NE
Conseils diététiques Alimentation enrichie et NE d’emblée Réévaluation à 1 sem
Statut nutritionnel
App
orts
alim
enta
ires
spon
tané
s
Raynaud-Simon et al. Clin Nutr 2011
Stratégie de prise en charge nutritionnelle
Guidelines ESPEN en gériatrie In patients who are undernourished or at risk of
undernutrition use ONS to increase energy, protein and micronutrient intake, maintain or improve nutritional status, and improve survival (A)
In frail elderly use ONS to improve or maintain nutritional status (A)
In geriatric patients after hip fracture and orthopaedic surgery use ONS to reduce complications (A)
ONS, particularly with high protein content, can reduce the risk of developing pressure ulcers (A)
Review of reviews: Guidelines
Volkert et al. Clin Nutr 2006
Revue systématique : mortalité Revue systématique de 166 essais
randomisés contrôlés (hôpital et communauté) de CNO (le plus souvent liquides, ternaires, 250-600 kcal/j)
Métaanalyse de 17 RCT (n 2096) qui suggère une diminution significative de la mortalité
Plus grande réduction de mortalité quand IMC < 20
Métaanalyse chez la personne âgée (mean age > 65y) qui suggère une réduction significative de la mortalité
Stratton et al. Cabi Publishing 2003
Revue systématique : complications
Stratton et al. Cabi Publishing 2003
Compliance
Elle dépend de l’attitude du prescripteur et des soignants
Limiter certains comportements qui influencent négativement la consommation des CNO : Pas de comparaison à un autre aliment (frappé, soupe) Attitude négative (commentaires de dégoût, mimiques)
patient influencé et exagération du dégoût
Proposer, parler de CNO avant ou après soin douloureux association possible et diminution de la compliance
Laisser les CNO séjourner sur table de nuit découragement
E. Gueix et MA Piquet
Compliance CNO «=» médicament
meilleure acceptation
Fixer des objectifs et des buts au traitement le patient doit être convaincu
Faire participer le patient choix des arômes, horaires de prise du CNO
Repasser auprès du patient encouragements, ajustements, …
Si nécessaire en cas d’échec changer de stratégie
Conseils de consommation Liquides au réfrigérateur Sauf salés consommés chauds (et certains sucrés tièdes) Certains remplacent un élément du repas. Ne pas consommer à moins de 1h30 du repas. Collations Intérêt de la collation nocturne Recettes Varier les textures, les arômes Adapter en fonction des goûts +++
Bouteille versus briquette
Hébuterne et al. Clin Nutr 2008 (abstract)
47 patients dénutris
www.sfnep.org
Prescription des CNO à domicile Seuls les ADDFMS conformes à l’arrêté du 20 septembre
2000 modifié relatif aux ADDFMS modifié peuvent être pris en charge, inscrits à la LPPR.
Pour tous les produits, l’étiquetage doit être conforme à la règlementation en vigueur. La prise en charge CNO destinés aux adultes est assurée chez des malades dont la fonction intestinale est normale et qui sont dénutris selon les critères de dénutrition suivants : Pour les adultes de moins de 70 ans : perte de poids ≥ 5 % en
1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ou IMC ≤ 18,5 (hors maigreur constitutionnelle).
Pour les adultes de plus de 70 ans : perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ou IMC ≤ 21 ou MNA ≤ 17 (/30) ou albuminémie < 35 g/l. JORF 08/12/2009
Prescription des CNO La composition protéique des produits pris en charge
dans le cadre de la complémentation orale destinée aux adultes doit être la plus proche possible de la protéine de référence définie par l’AFSSA. L’ajout de peptides et/ou d’acides aminés n’est tolérée que dans le but d’améliorer la valeur nutritionnelle et/ou les qualités organoleptiques du produit et uniquement dans les proportions nécessaires à l’obtention de ces effets.
Aucune recommandation n’est émise sur la composition de l’apport lipidique dans la mesure où la notion de complémentation nutritionnelle implique le maintien d’un certain niveau d’alimentation orale spontanée.
JORF 08/12/2009
Prescription des CNO Il n’est donc pas indispensable que les valeurs en TCL,
TCM, en acides gras PI / MI / S et en oméga 3 et 6 soient proches des ANC des sujets sains.
Cependant, en cas d’alimentation exclusive par une complémentation nutritionnelle orale (situations rares chez l’adulte), les produits prescrits devront répondre aux exigences nutritionnelles qualitatives et quantitatives définies pour la nutrition entérale à domicile.
Aucune teneur en fibres n’est fixée.
JORF 08/12/2009
Prescription des CNO La première prescription est effectuée pour un mois
maximum. Cependant une réévaluation de l’observance après 2 semaines de traitement est recommandée chez les adultes.
Les renouvellements sont effectués pour 3 mois maximum après une réévaluation comprenant : Le poids ; L’état nutritionnel ; L’évolution de la pathologie ; Le niveau des apports spontanés par voie orale ; La tolérance de la CNO ; L’observance de la CNO.
JORF 08/12/2009
Prescription de l’Oral Impact®
La prise en charge est assurée pour la nutrition periopératoire des patients ayant une chirurgie digestive carcinologique majeure programmée : en préopératoire, chez tous ces patients quel que soit l’état
nutritionnel ; en postopératoire, chez les patients dénutris.
La prescription doit être réalisée par un oncologue, un anesthésiste-réanimateur, un gastro-entérologue ou un chirurgien digestif sur ordonnance de médicaments, produits ou prestations d’exception.
JORF 08/12/2009
Prescription de l’Oral Impact®
Pour la nutrition préopératoire L’apport oral à domicile est à privilégier. La voie entérale est à
utiliser quand la voie orale est impossible. La durée proposée est de 7 jours. Un apport moyen de 1 000 kcal/jour est recommandé en plus de l’alimentation spontanée.
Pour la nutrition postopératoire La voie d’administration est en principe uniquement entérale.
Un relais par voie orale peut être envisagé dans certains cas vers le cinquième jour postopératoire.
La durée ne doit pas être inférieure à 7 jours et doit être poursuivie jusqu’à reprise d’une alimentation orale assurant au moins 60 % des besoins nutritionnels.
Un apport moyen de 1 500 kcal/jour est recommandé.
JORF 08/12/2009
Prescription de l’Oral Impact®
Les critères retenus pour définir la dénutrition sont les suivants : Pour les adultes de moins de 75 ans :
perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ; ou IMC < 18,5 kg/m2 (hors maigreurs constitutionnelles non
dénutries) ; ou albuminémie < 35 g/l.
Pour les adultes de plus de 75 ans : perte de poids ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10 % en 6 mois ; ou IMC < 22 kg/m2 ; ou MNA ≤ 17 (/30) ; ou albuminémie < 35 g/l.
JORF 08/12/2009
Les compléments alimentaires sont les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules et autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d’un compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité.
Compléments alimentaires
Directive 2002/46/CE du 10 juin 2002
Diversité des compléments alimentaires Vitaminesetminéraux
Risquededépassementdeslimitesdesécurité:messageportéparl’Afssaauniveaueuropéen
Autressubstances acidesaminés… certainesnesontpasanodines(βcarotène,anA‐oxydants)
Plantesetextraitsvégétaux RapportAfssa2003:«Démarched’évaluaAondesdenréesalimentairescontenantdesplantes,desAnéesàlaconsommaAonhumaine» Difficultéd’évaluaAondel’innocuité InnocuitédépenddescondiAonsdeproducAon&d’uAlisaAonspécificitésbotaniques,moded’extracAondessubstancesacAves,homogénéitédeslots,contaminantséventuelspeuventfairevarierlespropriétésduproduitfinal
PrésencedanslescomplémentsalimentairesdesubstancesacAvesnondénuéesd’unecertainetoxicité
Unedifficulté…
Aliment fonctionnel Complément alimentaire
Médicament
Charbon Charbon
S. boulardii (hors France) S. boulardii (France)
L. casei DN114001 (Actimel)
L. casei DN114001 (études cliniques)
AGPI ω3 AGPI ω3 AGPI ω3
Calcium Calcium Calcium
Magnésium Magnésium Magnésium
Vitamines Vitamines Vitamines
Consommation en 1998
Touvier et al. Cahiers Nutr Diet 2003
Consommation en France INCA2 2006-2007 (4079)
7 jours 12 mois Ensemble Adultes 10,9% 19,7% Hommes 6,1% 12,6%
Femmes 15,4% 26,5%
Ensemble Enfants 3,9% 11,5%
INCA 2. www.anses.fr
Caractéristiques des consommateurs de compléments alimentaires adultes
Ce sont plus souvent (par rapport aux non consommateurs) :
Femmes (69% vs 47%) Cadres et professions intermédiaires (32% vs 21%) Diplômés d’études supérieures (36% vs 27%)
Pratique du régime pour rester en forme (14% vs 7%)
Végétariens (1,2% vs 0,3%)
p < 0,05
INCA 2. www.anses.fr
Caractéristiques des consommateurs de compléments alimentaires
Des habitudes alimentaires modérément différentes entre consommateurs et non consommateurs de compléments
Après ajustement sur âge et sexe, les consommateurs de compléments :
Boivent davantage d’eau, de thé et autres boissons chaudes
Mangent davantage de fruits secs et graines, de compotes et fruits cuits
INCA 2. www.anses.fr
Taux de consommateurs adultes par type de compléments (parmi les consommateurs de compléments en 12 mois n=461)
Plusieurs types de compléments peuvent être consommés par la même personne en 12 mois
INCA 2. www.anses.fr
Nombre de jours de consommation de compléments dans les 12 derniers mois chez les consommateurs
Méd Moy (SEMoy)
Adultes 18-79 ans (n=559) 60 133 (124-142)
Enfants et ados 3-17 ans (n=183) 30 75 (60-91)
Moyenne >> médiane : existence de quelques consommateurs quasi quotidiens de compléments
INCA 2. www.anses.fr
67
Apports nutritionnels moyens par Alimentation+CA chez les adultes normo-évaluants seuls consommateurs de CA sur 12 mois (N=461)
INCA 2. www.anses.fr
Libre circulation des marchandises
Articles 28 & 30 du Traité interdiction des restrictions quantitatives
Jurisprudence de la CJCE procédure d’autorisation préalable n’est pas contraire au droit
communautaire sous réserve que certaines conditions soient remplies (accessibilité, motivation des refus, possibilité de recours)
refus doit être motivé par l’existence d’un risque démontré par une évaluation des risques approfondie (absence de besoin nutritionnel pas suffisant à elle seule)
La France a été condamnée en 2004 !
Règlement (CE) n°1924/2006 relatif aux allégations nutritionnelles et de santé
Harmonisation totale : Définitions Conditions d’emploi avec restrictions Listes positives d’AN et d’AS Procédures d’autorisation préalable Niveau d’exigence élevé (règl. 353/2008)
«allégation de santé»: toute allégation qui affirme, suggère ou implique l'existence d'une relation entre, d'une part, une catégorie de denrées alimentaires, une denrée alimentaire ou l'un de ses composants et, d'autre part, la santé.
«allégation nutritionnelle»: toute allégation qui affirme, suggère ou implique qu'une denrée alimentaire possède des propriétés nutritionnelles bénéfiques particulières de par:
a) l'énergie (valeur calorique) qu'elle: i) fournit, ii) fournit à un degré moindre ou plus élevé, ou iii) ne fournit pas, et/ou b) les nutriments ou autres substances qu'elle: i) contient, ii) contient en proportion moindre ou plus élevée, ou iii) ne contient pas;
«nutriments»: les protéines, les glucides, les lipides, les fibres alimentaires, le sodium, les vitamines et les sels minéraux visés à l'annexe de la directive 90/496/CEE, ainsi que les substances qui relèvent ou sont des composants de l'une de ces catégories.
«autre substance»: une substance, autre qu'un nutriment, ayant un effet nutritionnel ou physiologique.
Allégations nutritionnelles
une liste positive avec conditions d’emploi Ex. : « Faible teneur en sucres » : pas plus de 5g par 100g ou 100 ml « Contient du/de (nom de substance) »
Allégations de santé / fonction normale de l ’organisme (art 13)
une liste positive faite à partir des listes de chaque Etat membre (en cours d’évaluation par l’AESA)
une procédure d’évaluation préalable pour la compléter Allégations de santé / réduction du risque de survenue de maladie ou développement et santé infantile (art 14)
une procédure d’évaluation préalable
Article 13: Les AS qui décrivent ou mentionnent:
a) le rôle d'un nutriment ou d'une autre substance dans la croissance, dans le développement et dans les fonctions de l'organisme; ou
b) les fonctions psychologiques et comportementales; ou
c) l'amaigrissement, le contrôle du poids, la réduction de la sensation de faim, l'accentuation de la sensation de satiété ou la réduction de la valeur énergétique du régime alimentaire
Article 14: allégations se rapportant au développement et à la santé infantiles
allégations relatives à la réduction d'un risque de maladie
Mention obligatoire (Art. 14 §2)
la maladie à laquelle l'allégation fait référence tient à de multiples facteurs de risque et que la modification de l'un de ces facteurs peut ou non avoir un effet bénéfique.
Des restrictions d’emploi
Profils nutritionnels : interdiction d ’alléguer sur des denrées dont le profil nutritionnel n’est pas satisfaisant
Des interdictions a priori
Allégations nutritionnelles et de santé sur les boissons alcoolisées Allégations relatives à la perte de poids Allégations faisant référence à des conseils formulés par des médecins ou d’autres professionnels de santé
EFSA aujourd’hui
Nutrivigilance
Deux possibilités sont proposées via le site www.anses.fr :
> Remplir le formulaire de déclaration directement en ligne
Ou
> Télécharger le formulaire de déclaration et le renvoyer complété à l’adresse suivante : Anses Direction de l’évaluation des risques nutritionnels et sanitaires Bureau Vigilance compléments alimentaires 27-31 avenue du Général Leclerc 94701 Maisons-Alfort
Le formulaire de déclaration
Conclusion
CNO CA
ADDFMS Oui Non
Marché Augmentation Explosion
Prescription Oui Non
Remboursement Oui Non
Publicité Non Oui
Intérêt +++ Situations de dénutrition
+ « Bonnes » indications des
micronutriments, probiotiques
Agences DGCCRF, ANSES DGCCRF, EFSA, ANSES