Sources bibliographiques :
- Lecture de récits en maternelle – Revue Le Français aujourd’hui n°179
- Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires -
novembre 2013
Comprendre des histoires, histoire de comprendre
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Comprendre des histoires
Qu’est-ce que comprendre ? Quelles histoires pour la maternelle ? Quelles stratégies pour enseigner la
compréhension ? Quels outils ?
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Comprendre c’est comme les antibiotiques, ce n’est pas automatique.
Sylvie Cèbe C’est une activité complexe qui suppose des connaissances mais exige aussi des efforts de raisonnement. Pour comprendre il faut produire et non pas recevoir une signification. Viviane Bouysse
1. Qu’est-ce que comprendre ?
Vidéo « la marche de l’empereur » http://playerv2.ina.fr/video/embed/PUB3015656065/1067546/86b20e511c9d26d5c5f014d3b84b09c4/425/319/0
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
J’ai vu un film incroyable : la marche de l’empereur.
Compétences de décodage (isoler les unités de sens dans la
chaîne sonore)
Compétences linguistiques : traitement lexical et syntaxique
Comprendre
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
J’ai vu un film incroyable : la marche de l’empereur.
Comprendre
Compétences de décodage Compétences linguistiques
Compétences textuelles
Traitement sémantique
On constitue une sorte de résumé thématique de l’énoncé.
- voir (film) - la marche = marcher (l’empereur)
Traitement des inférences
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A propos des inférences.
Les inférences de liaison : établir des liens entre des informations prises dans le texte : des références ( anaphores pronominales, synonymiques ou métaphoriques) ou des liens logiques (explicites ou non) J’ai vu un film : « la marche de l’empereur ». J’ai vu un film qui s’intitule « la marche de l’empereur ».
Les inférences interprétatives : établir des liens entre des informations du texte et des connaissances antérieures du lecteur.
Empereur = Napoléon
Comprendre
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Compétences de décodage Compétences linguistiques Compétences textuelles
Compétences référentielles
Compte tenu de notre vécu, nous sommes en mesure de nous représenter les caractéristiques physiques et morales des personnages (la théorie de l’esprit), le décor... On se représente les informations dans un « modèle de situation ».
J’ai vu un film incroyable : la marche de l’empereur.
Comprendre
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Compétences de décodage Compétences linguistiques Compétences textuelles Compétences référentielles
Compétences stratégiques
Se rendre compte qu’on n’a pas compris, mettre en œuvre des procédures de correction
Comprendre
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Des habiletés simultanément requises pour comprendre un texte écrit Compétences de décodage (automatisation de
l’identification des mots écrits)
Compétences linguistiques (syntaxe, lexique)
Compétences textuelles (genre textuel, énonciation, ponctuation, cohésion – connecteurs / anaphores …)
Compétences référentielles (connaissances sur le monde, sur les univers des textes)
Compétences stratégiques ( régulation, contrôle et évaluation par l’élève, de son activité de lecture)
Sylvie Cèbe / Roland Goigoux
J’ai vu un film incroyable : la marche de l’empereur.
Comprendre
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2. Quelles histoires pour la maternelle ?
« L’importance du récit est aussi essentielle pour la cohésion de notre culture qu’elle l’est pour la structuration de la vie de l’individu »
Jérôme Bruner
Activité
Classer les albums
Choisir un critère
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Situation scolaire et construction de significations
Les études montrent qu’à 3 ans, l’enfant : ne mobilise pas encore d’images mentales, n’a pas encore construit d’imaginaire culturel scolaire, a trop peu construit d’expériences pour comprendre de
manière autonome un monde non familier et mobilise principalement une relation affective au monde qui l’entoure,
traite avec difficulté la forme écrite des récits, n’a pas construit la permanence du personnage et la
continuité du récit, et prélève des éléments épars dans le texte et sur les
images. V. Boiron
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Conséquences pour l’apprentissage :
Assurer une progression dans le choix des albums pour qu’ils soient adaptés aux possibilités des enfants : expériences convoquées, syntaxe, longueur, lisibilité des images ;
Proposer des reformulations et des gloses des récits lus ou racontés pour aider les enfants à construire des significations ;
Solliciter des conduites de verbalisation et des conduites interprétatives et d’écoute attentive.
V. Boiron
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
LIRE C’EST PARLER L’ECRIT
SÉLECTION POUR UNE PREMIÈRE CULTURE LITTÉRAIRE À L’ÉCOLE MATERNELLE
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Des contes Le conte pour susciter des images mentales Le conte : passerelle entre langue de l’oral
et langue de l’écrit Le conte : un besoin fondamental
Des comptines, les berceuses, des jeux de doigts
…
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Entrer par les pratiques orales de transmission
Vidéo conteuse « La toute petite
dame » Vidéo Pirouette
Cacahuète
Entrer par les pratiques de lectures
Entrer dans la langue, le langage et les images ;
Entrer dans le jeu avec le livre, avec l’histoire ou un jeu mis en scène dans le livre ;
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Entrer dans le récit.
Qu’est-ce qu’un récit ?
D’après les spécialistes du récit, il n’y a pas de vrai récit sans deux ingrédients :
une situation de départ où les évènements auraient pu s’enchaîner de façon routinière,
une complication qui vient rompre la routine.
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Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Récit du quotidien
Histoire / script Simple routine, chronique reprenant un script pratique
Récit élémentaire
Récit avec complication aussitôt résolue
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Récit d’imagination
Récit proprement dit (élaboré)
Récit avec complication véritable et suspension de la résolution
Types de récit en maternelle
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Lire des récits du quotidien et des récits d’imagination (on ne va pas du simple au complexe, on articule, on confronte les deux)
Avoir un questionnement ritualisé ( pour que cela devienne un autoquestionnement pour les élèves)
Lire et jouer (faire vivre les histoires, agrandir le champ des expériences vécues)
Lire et faire raconter
3. Quelles stratégies pour enseigner la compréhension?
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Lire des récits du quotidien
L’initiation aux récits du quotidien peut se faire à travers : A. des activités de mise en mots de récits en images :
Petit ours, T’Choupi, Caillou, Mimi. Pour maîtriser la structure de base des récits du quotidien : les scripts
B. de jeux de faire semblant : seul ou en groupe, ce sont des jeux symboliques où l’enfant met en scène divers scripts tels qu’il les a compris : la marchande, les soins du bébé, le repas…
C. de récits personnels qui prennent appui sur un schéma narratif classique : situation initiale, complication, épreuves à surmonter, résolution, situation finale.
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Les chercheurs s’accordent à dire que les enfants sont capables,
• vers 3 ans, de : – Dénommer un ou plusieurs personnages de l’histoire
(pointage) ; – Citer certaines actions mais de façon isolée, sans
mise en relation (description)
• et, vers 4 ans, de : - faire apparaître un lien de causalité entre deux
évènements, - Puis de mettre en relation les différents évènements en
prenant en compte un principe d’enchaînement causal et/ou temporel.
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
P. Joole
A. Des activités de mise en mots de récits en images
Les récits du quotidien
Il est donc possible de distinguer six niveaux progressifs de reformulation des histoires par les enfants en fonction de leurs capacités et habilités :
identification d’un ou plusieurs personnages événements disjoints début d’organisation (en fonction du problème,
d’épisodes, de la fin) structuration dans le temps relations causales explication causale à plusieurs niveaux
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Les récits du quotidien
Activités didactiques
Narration préalable : pour les 2/4 ans, histoire racontée et mise en scène avec des peluches que les enfants pourront manipuler seul en atelier.
Lecture partagée : pour développer des stratégies de compréhension de textes et des stratégies d’anticipation de sens. L’enseignant, par ses questions, encourage les enfants à passer des désignations à la description globale puis aux interprétations narratives.
Un questionnement adapté
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Les récits du quotidien 1. Mise en mots
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Questionnement Les récits du quotidien 1. Mise en mots
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Page 35
Moteur de l’histoire
Activités didactiques (suite)
Reconstitutions Le rappel de récit : d’abord à l’appui des images puis
sans support (cf : M.Brigaudiot) Les jeux dramatiques (collectifs ou individuels) /
vidéo Gros Nounours – PS Paradis
Avec peluches ou en dramatisation La reconstitution d’historiette (images séquentielles)
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Les récits du quotidien 1. Mise en mots
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Activités didactiques (suite) Jeux cognitifs et linguistiques pour améliorer les compétences narratives
Jeux de sélection Images placées dans l’ordre : choisir, l’image de la scène qui se passe au début, à la fin de l’histoire, juste avant ou après une scène racontée par l’enseignant Jeux d’ajustements après … Permutation d’images, suppression d’images, adjonction d’image en fin ou en début de récit. Justifier Jeu de sélection (recontitution individuelle guidée) Arrêt sur une séquence linguistique pour travailler les procédés de dramatisation verbale ou des expressions syntaxiques. M demande de montrer l’image de l’épisode raconté Jeu de narration / sélection (collectif) Un élève raconte un épisode, les autres montrent l’image Jeu de loto (en duo) Le conteur a les images en noir et blanc. Il raconte et les auditeurs lui donnent l’image en couleur. Jeu de mémory
Associer images couleur et images en noir et blanc.
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Les récits du quotidien 1. Mise en mots
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
B. Les jeux de faire semblant
Les jeux de faire-semblant se développent parallèlement aux scripts pratiques.
Aménager du temps (mini 45 min) pour développer un thème de jeu et permettre à chacun de négocier sa place dans le jeu.
Fournir un espace de jeux et des accessoires variés susceptibles de stimuler leur imagination (par forcément un coin jeu) .
On peut induire par albums, récits personnels et accessoires appropriés (cf : un enfant revient en classe après hospitalisation)
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Les récits du quotidien 2. Faire semblant
Comment intervenir ?
Comme un partenaire de jeu qui laisse la direction du jeu à l’enfant et ne juge pas le comportement. L’objectif des interventions sera surtout de l’amener à un jeu plus complexe en :
suggérant un accessoire ; suggérant un thème : vie quotidienne, livre, sortie … posant des questions : qu’est-ce que je peux demander au
restaurant ? devenant un partenaire de jeu : proposer des actions (assiette en
carton qui fait office de volant de voiture, ou mime sans accessoire)
montrant comment interagir avec les autres : l’un conduit le bus, on se met derrière
encourageant l’usage du langage : verbaliser à haute voix les actions de l’enfant qui joue sans commentaire : X fait la cuisine. Qu’est-ce que tu fais ? Hum, ça sent bon !
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Les récits du quotidien 2. Faire semblant
C. Récit personnel
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Les enfants entrant à l’école maternelle ont déjà acquis dans leur famille un début d’initiation au récit personnel ce qui n’est pas forcément le cas concernant les récits en images.
Susciter le passage du « je » au « nous » puis au « il ». / album écho / Doudou voyageur
Les interactions à mettre en place dans l’idéal : questions de relance du général au particulier, aide à l’élaboration du script, correction indirecte par questionnement.
Les récits du quotidien 3. Récit personnel
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Les récits du quotidien 3. Récit personnel
On visera peu à peu :
un schéma narratif classique : situation initiale, complication, épreuves à surmonter, résolution, situation finale.
des procédés de dramatisation orale : l’usage des contrastes : opposition entre ce que font et
veulent deux personnes ou simple contraste temporel : soudain, tout à coup… ;
les intensificateurs : adverbes d’intensité, mais également usage de la répétition ;
le discours direct : projection du dialogue dans le monologue : les paroles d’un acteur sont directement rapportées ;
l’apostrophe : le narrateur s’adresse directement à l’auditoire « et vous savez quoi ? » .
Lire des récits d’imagination
Au delà de la compréhension littérale des récits, les enfants de maternelle sont susceptibles de comprendre des informations implicites, comme la motivation des personnages par exemple..
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Serge TERWAGNE « le récit en maternelle » 2008 Ed. De Boeck
Page 35
Moteur de l’histoire
Avoir un questionnement ritualisé
Lire et jouer
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novembre 2013
Vidéo CD « apprendre à parler » - Le petit bonhomme en pain d’épice MS
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires -
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Travaux de l’académie de Versailles
http://www.pedagogie95.ac-versailles.fr/l-ecole-maternelle/391-une-demarche-d-enseignement-de-la-comprehension-du-recit-en-maternelle
Script : découvrir l’environnement par une promenade angoissante
Séance 1 : on joue en salle de motricité « 1,2, 3 nous irons au bois … » Le loup arrive , on a peur. On matérialise la forêt. Le loup (maîtresse) s’habille. Les enfants miment la peur.
Séance 2 : on lit les albums / les scripts simples sur le thème On attend inférence entre le vécu et l’album.
Séance 3 : On vit les émotions du personnage. On fait le lien entre ce que l’on joue dans la salle de jeux.
Séance 4 : On apparie images de plusieurs albums et les photos prises en salle de motricité : le moment où le héros a peur le moment où le héros a l’intention de se cacher, de faire quelque chose le moment où le héros reprend son activité normale
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires -
novembre 2013
Compétence référentielle
Que disent les programmes ? Comprendre une histoire et la raconter sont des compétences que les élèves doivent acquérir à l’école maternelle selon les programmes :
• En PS : « comprendre une histoire « courte et simple », répondre à quelques questions « très simples », reformuler« quelques éléments »
• En MS : comprendre une histoire « plus étoffée », la raconter comme « une succession logique et chronologique »
• En GS : « la raconter en restituant les enchaînements, l’interpréter ou la transposer ».
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Apprendre à fabriquer une représentation mentale ;
LIRE ET FAIRE RACONTER
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Apprendre à opérer, pas à pas, une intégration sémantique ;
Apprendre à raconter S. Cèbe et R. Goigoux
Tâches d’enseignement de la compréhension
Apprendre à raconter
3 objectifs complémentaires : Mobiliser la représentation mentale et
donner un autre but à la lecture (comprendre pour pouvoir raconter à son tour)
Mémoriser. Stabiliser les connaissances en mémoire
Reformuler, paraphraser. Développer des compétences langagières : lexique, syntaxe, organisation du discours, langage d’évocation.
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013
Compréhension MS / GS Ed. La Cigale
V. DURAND CP Bourges 2 - Comprendre des histoires - novembre 2013