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IPCF | Institut Professionnel des Comptables et Fiscalistes agréés
Congrès – Forum for the Future
SOMMAIRE
p. 1/ Congrès – Forum for the Futurep. 2/ La CNC se penche à nouveau sur
la question des plus-values de réévaluation
Plus de 3000 participants au rendez-vous !
Le jeudi 1er décembre 2011, près de 3000 profes-
sionnels du chiffre se sont donnés rendez-vous sur
le site de Tour & Taxis dans le cadre de la troisième
édition de l’initiative Forum for the Future. Les
participants au Congrès ont pu faire leur choix par-
mi près de 130 conférences et séminaires, répartis
dans quelque 14 salles.
Etaient également présents : les trois Instituts
(IPCF, IEC et IRE), une vingtaine d’associations pro-
fessionnelles et plus de 70 exposants.
Se préparer aujourd’hui aux challenges de demain
Conscient qu’il est impératif de se préparer au-
jourd’hui aux défi s de demain, l’IPCF a mis un point
d’honneur à inviter gratuitement ses membres au
Congrès. Nombreux sont en effet les participants
qui ont pu trouver, dans le cadre des différentes
conférences, des réponses à leurs interrogations
concernant leur avenir.
Grande nouveauté cette année : l’IPCF a proposé
aux professionnels du chiffre un parcours de
conférences axé sur des thématiques telles que la
publicité et le démarchage, la rentabilité ou en-
core l’organisation de bureau. L’Institut se réjouit
d’avoir pu réunir un grand nombre de partici-
pants dans le cadre de son programme de sémi-
naires.
Une Ministre mise à l’honneur par l’IPCF et par l’ensemble des participants
Le véritable succès du parcours IPCF fut incontesta-
blement la conférence intitulée « Les professionnels
du chiffre, partenaires incontournables et privilé-
E. Degrève, Président FFF, S. Laruelle, Ministre de tutelle de
l’I.P.C.F. et J.-M. Conter, Président de l’I.P.C.F. en conversation
Panel avec J.-M. Conter, S. Laruelle et M. Vermaut, membre du
Conseil de l’I.P.C.F.
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20122
giés des PME, des indépendants et des professions
libérales ». Celle-ci mettait en présence Madame
Sabine Laruelle, Ministre de tutelle de l’Institut,
Monsieur Jean-Marie Conter, Président de l’IPCF,
et Madame Mirjam Vermaut, Membre du Conseil
National. L’accent a été placé sur les réalisations de
Madame la Ministre ainsi que sur les challenges de
demain que les professionnels du chiffre se doivent
d’identifi er et de relever.
Parallèlement au succès remporté par la conférence
axée sur ses réalisations, Madame Sabine Laruelle
s’est vu remettre le trophée du Mandataire politique
de l’année. Ce prix est le résultat d’un vote orga-
nisé sur le site du Forum for the Future durant les
semaines ayant précédé le colloque.
Dans le cadre de sa présence au Congrès, Madame
Sabine Laruelle a également eu l’opportunité de
visiter les stands des associations professionnelles.
Rencontre avec les membres et avec les étudiants
L’IPCF se réjouit également d’avoir pu rencontrer
de nombreux membres sur le stand de l’Institut et
lors des conférences. Présents en grand nombre
sur le congrès, des étudiants francophones et néer-
landophones ont pu assister à différentes séances
d’informations organisées par l’IPCF.
S’il fallait résumer la journée du 1er décembre en
quelques mots, ceux-ci seraient incontestablement
« Merci à tous pour votre présence ! ».
La Commission des normes comptables vient de pu-blier son quatorzième avis de l’année. Cet avis résume et, au besoin, adapte les conclusions antérieures de la Commission concernant les plus-values de réévalua-tion. Ainsi la Commission considère-t-elle à présent que les plus-values de réévaluation ne peuvent pas (plus) être affectées à l’apurement de pertes subies. Ce nouvel avis reflète la tendance de la Commission à rendre des avis thématiques et constitue la nouvelle
norme en matière de plus-values de réévaluation. Il remplace dès lors toute une série d’avis antérieurs1.
Généralités : Plus-values de réévaluation
Sont à considérer comme plus-values de réévalua-
tion, les plus-values non réalisées, inscrites au pas-
sif sur des comptes d’actifs immobilisés, conformé-
1 Avis 2011/14 concernant les plus-values de réévaluation, remplace les
avis 109, 112/4, 112/6, 112/7, 113/1, 113/3, 113/3bis, 113/4 et 2009/5.
La CNC se penche à nouveau sur la question des plus-values de réévaluation
P. Deleu, membre du Conseil de l’I.P.C.F. animant un séminaire J. Vanneste, membre de la Commission de stage de l’I.P.C.F. en
conversation avec deux confrères
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20123
ment à l’article 57 de l’AR C.soc. Sont également
portées sous ce poste les reprises de réductions de
valeur visées à l’article 100 de l’AR C.soc., ainsi que
les plus-values de réévaluation visées à l’article 44,
al. 4 de l’AR C.soc.
Il convient de préciser d’emblée que la comptabilisa-
tion d’une plus-value de réévaluation est une option
et n’est aucunement une obligation. En outre, la
réévaluation concerne uniquement les immobilisa-
tions corporelles et fi nancières, à l’exclusion donc
des frais d’établissement, immobilisations incorpo-
relles et actifs circulants.
Pourquoi les entreprises optent-elles pour la réé-
valuation ? La réévaluation donne une image plus
fi dèle du patrimoine de l’entreprise et traduit plus
clairement la vraie valeur de cette dernière. A ce
titre, la réévaluation limite l’asymétrie d’informa-
tion entre l’entreprise et le monde extérieur. Un
autre avantage de la réévaluation est qu’elle in-
fl uence positivement le niveau d’endettement (ou
inversément la solvabilité) de la société2.
Mais la réévaluation comporte également des in-
convénients; ainsi l’augmentation du total du bilan
et des fonds propres a-t-elle une infl uence négative
sur les risques de rentabilité. Pour les immobilisa-
tions corporelles amortissables, cette infl uence né-
gative se marque tant au niveau du numérateur – le
résultat diminue sous l’effet de l’augmentation des
amortissements – qu’au niveau du dénominateur
– le capital investi augmente3. Sans compter que
la réévaluation s’accompagne de frais supplémen-
taires, tels les frais liés aux écritures comptables
supplémentaires, les frais liés à la justifi cation dans
l’annexe, les honoraires d’un expert…4.
Il appartient dès lors à l’organe de gestion de déci-
der de l’opportunité d’une réévaluation après avoir
soigneusement pesé le pour et le contre. Il semble-
rait que souvent, les inconvénients l’emportent, car
dans la pratique, les réévaluations ne sont pas très
fréquentes. Il ressort d’une précédente étude que
seuls 1,8 % des PME et 5,8 % des grandes entre-
prises procèdent à la réévaluation d’immobilisations
2 Mercken, G., 2008, « Herwaarderen van materiële vaste activa door
Belgische ondernemingen », Maandschrift Accountancy & Bedrijfs-kunde, vol. 6, année 28, 3-20.
3 A noter que l’utilisateur des comptes annuels peut tenir compte des
effets de la réévaluation lors du calcul des ratios en l’excluant du
calcul.
4 Mercken, G., 2008, idem.
corporelles inscrites au bilan5. Dans la pratique, il
s’avère que ce sont généralement les entreprises en
diffi culté qui recourent à la réévaluation pour main-
tenir (ou ramener) leurs fonds propres à niveau6 ou
réduire leur niveau d’endettement, de façon à aug-
menter leur capacité d’emprunt7.
La Commission insiste dès lors sur le fait que les en-
treprises doivent se montrer prudentes lorsqu’elles
comptabilisent une plus-value de réévaluation et
considère qu’une telle réévaluation doit être justi-
fi ée dans l’annexe.
Dans son avis, la Commission s’intéresse tout par-
ticulièrement à la réévaluation conformément à
l’article 57 et dans une moindre mesure à la rééva-
luation conformément à l’article 100. La structure
du présent article sera calquée sur celle de l’avis de
la Commission8.
Réévaluation conformément à l’article 57
La réévaluation conformément à l’article 57 de l’AR
C.soc. est mieux connue sous le nom de « réévalua-
tion ordinaire ». L’article 57 de l’AR C.soc. dispose
qu’une société peut réévaluer ses immobilisations
corporelles et ses actions et parts fi gurant parmi
les immobilisations fi nancières, sous le respect de
certaines conditions. La constatation de la plus-va-
lue résulte d’une réévaluation opérée sur des actifs
immobilisés à une époque donnée.
1. Conditions
Les conditions légales pour acter une plus-value
de réévaluation sont reprises à l’article 57, § 1er de
l’AR C.soc. Premièrement, cet article dispose que
les actifs immobilisés en question peuvent être réé-
valués lorsque leur valeur présente un excédent
certain et durable par rapport à leur valeur comp-
table. Il appartient à l’organe de gestion d’apprécier
ce caractère certain et durable.
5 Mercken, G., 2008, idem.
6 Verhoeye, J., 2002, « Terugname van waardeverminderingen op ter-
reinen kan onbelast », De Tijd, 8 mars.
7 Mercken, G., 2008, idem.
8 L’article 44 de l’AR C.soc. auquel il est renvoyé est une disposition
transitoire applicable aux plus-values actées pendant l’exercice qui
précède l’exercice prenant cours après le 31/12/1983. Ces plus-values
peuvent être maintenues sous ce poste. La Commission ne s’intéresse
pas davantage à cette disposition dans son Avis 2011/14.
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20124
Deuxièmement, les actifs immobilisés ne peuvent
être réévalués que dans la mesure où la plus-value
exprimée est justifi ée par la rentabilité de l’activi-
té de la société ou par la partie concernée de ses
activités. Cela semble logique: dans une société qui
s’attend à réaliser des pertes, la réévaluation d’une
immobilisaton corporelle à durée de vie limitée par
le biais d’amortissements majorés ne ferait qu’aug-
menter les pertes.
Troisièmement, la comptabilisation d’une plus-va-
lue de réévaluation ne peut avoir pour effet que la
valeur comptable dépasse la valeur de marché.
La deuxième condition mérite quelques explications.
Cette condition peut tout d’abord être scindée en deux
sous-conditions en fonction de la nécessité des actifs
immobilisés, à savoir une condition de rentabilité liée
à un actif déterminée et une condition de rentabilité
additionnelle liée aux actifs nécessaires à l’exercice
de l’activité de l’entreprise. La première sous-condi-
tion doit toujours être remplie, la deuxième doit l’être
uniquement pour les actifs ‘nécessaires’.
Pour les immobilisations corporelles, la condition
de rentabilité liée à un actif déterminée peut être
rencontrée en escomptant les fl ux de trésorerie
futurs de l’actif concerné. Pour calculer la rentabi-
lité sur la base des chiffres de l’exercice en cours, il
suffi t de déterminer le résultat d’exploitation réa-
lisé avec l’immobilisation en question (c’est-à-dire
de porter les charges d’exploitation liées à l’utili-
sation de l’actif en déduction des produits d’exploi-
tation générés par cet actif, ou de porter la valeur
des comptes 60/.../64 en déduction de la valeur des
comptes 70/…/74) et de diviser le résultat obtenu par
la valeur comptable de l’actif réévalué. Le pourcen-
tage obtenu doit demeurer acceptable par rapport
au pourcentage obtenu en ne tenant pas compte de
l’effet de la réévaluation. A nouveau, il appartient à
l’organe de gestion de déterminer si ce pourcentage
est acceptable.
Concernant les immobilisations fi nancières, ou plus
précisément les actions et parts inscrites sous les
immobilisations fi nancières, il est admis que la ren-
tabilité peut être calculée par la mise en relation
du résultat fi nancier obtenu de l’actif en question
(en l’espèce, les produits fi nanciers) avec la valeur
comptable de l’immobilisation fi nancière. Le résultat
obtenu doit être acceptable par rapport au résultat
obtenu en ne tenant pas compte de l’effet de la réé-
valuation. S’il est procédé à la réévaluation, l’organe
de gestion doit justifi er dans l’annexe la raison pour
laquelle il estime que ce pourcentage est acceptable.
Normalement, les produits fi nanciers couvriront les
dividendes effectivement mis en distribution. Préci-
sons également que le fl ux de dividendes doit pré-
senter un caractère durable pour pouvoir entrer en
ligne de compte. En outre, si la valeur réelle d’une
action (qu’elle soit cotée ou non) peut servir d’indica-
tion en vue d’une réévaluation, elle ne constitue ja-
mais une justifi cation suffi sante. En vertu du droit
comptable belge, les actifs fi nanciers ne sont jamais
comptabilisés à leur valeur réelle. Ce n’est que dans
l’hypothèse où leur valeur telle que déterminée en
fonction de leur utilité pour l’entreprise, présente
un excédent par rapport à leur valeur comptable,
qu’elles sont susceptibles de réévaluation. La condi-
tion de rentabilité s’applique donc également.
Si l’actif est considéré comme nécessaire à la pour-suite de l’activité de l’entreprise, il s’ajoute une
condition de rentabilité additionnelle à la condition
de rentabilité liée à un actif déterminé évoquée ci-
dessus. Par « nécessaire », la Commission entend:
« manifestement nécessaire ou, dans le contexte
donné, indispensable pour assurer la continuité de
l’entreprise ». La Commission cite à titre d’exemples
les camions d’une entreprise de distribution ou les
participations signifi catives détenues par une socié-
té holding. Ces actifs considérés comme nécessaires
ne peuvent être réévalués que dans la mesure où
la plus-value exprimée est justifi ée par la rentabi-
lité de l’activité de la société ou par la partie concer-
née de ses activités. Théoriquement, la rentabilité
se calcule en comparant le résultat (= numérateur)
au capital investi nécessaire pour atteindre le résul-
tat (= dénominateur). La réévaluation a pour effet
d’augmenter le capital (le dénominateur) ou de di-
minuer le rendement. Une nouveauté par rapport
à l’avis 2009/5, annulé par le nouvel avis9, est que
la Commission cite plusieurs exemples de méthodes
de calcul du rendement, par exemple la rentabilité
nette des fonds propres (bénéfi ce ou perte de l’exer-
cice/fonds propres) ou la rentabilité brute des fonds
propres (cash-fl ow/fonds propres). Il appartient à
l’organe de gestion de juger si, à l’issue de la rééva-
luation envisagée, la rentabilité restera suffi sante.
La Commission précise que si une entreprise pour-
suit des activités économiques distinctes, la ren-
9 « Commission des normes comptables, 2009, Avis 2009/05 - La condi-
tion de rentabilité liée à la comptabilisation de plus-values de réévalua-
tion. »
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20125
tabilité devra s’apprécier au départ de la branche
d’activité au sein de laquelle la réévaluation est en-
visagée.
2. Comptabilisation
Les plus-values sont imputées directement au
poste « III. Plus-values de réévaluation » du pas-
sif. Dans un premier temps, la réévaluation n’in-
fl uence pas le compte de résultats, mais unique-
ment le bilan, et a pour but de donner une image
plus fi dèle du patrimoine total. La comptabilisa-
tion initiale de la plus-value de réévaluation n’a
donc pas d’infl uence sur le compte de résultats,
il ne s’agit en effet pas d’une plus-value réalisée.
C’est la raison pour laquelle la plus-value actée est
traitée comme un élément indisponible des fonds
propres.
Exemple: La société possède un immeuble d’une
valeur d’acquisition de 750.000,00 euros et d’une
durée d’utilisation de 30 ans, qui au bout de 10
ans affi che une valeur comptable de (750.000,00
-750.000,00*3,33 %*10=) 500.000,00 euros, mais
qui entre en considération pour une réévaluation à
concurrence de 125.000,00 euros. Toutes les condi-
tions requises sont remplies pour pouvoir exprimer
la réévaluation.
2218 Constructions : plus-values
actées
125.000,00
121 A Plus-values de rééva-
luation sur immob.
corp.
125.000,00
Cet exemple sera développé plus en détail ci-après.
La valeur réévaluée doit être justifi ée dans l’annexe
aux comptes annuels dans lesquels la réévaluation
est appliquée pour la première fois. Pour les années
suivantes, les montants à justifi er dans l’annexe
sont la plus-value au terme de l’exercice précédent,
ses mutations pendant l’exercice, ainsi que son
montant en fi n d’exercice.
3. Réévaluation contre reprise des amortissements
Imaginons que la durée d’utilisation d’un actif im-
mobilisé amorti soit plus longue que prévu et que
cet actif conserve ou acquière encore une valeur
économique après avoir été entièrement amorti. La
Commission considère que l’entreprise n’est nulle-
ment obligée d’adapter la valeur comptable de l’actif
en fonction de sa valeur économique. Si elle n’y est
pas obligée, elle y est néanmoins autorisée. Si l’en-
treprise choisit de ne pas adapter la valeur comp-
table, elle doit toutefois en faire clairement mention
dans l’annexe. Si, à l’inverse, elle choisit d’adapter
la valeur à la situation réelle, elle peut le faire par
une reprise des amortissements (excédentaires) ou
par une réévaluation telle que décrite ci-dessus,
moyennant le respect des conditions susmention-
nées.
4. Amortissement d’actifs réévalués
En cas de réévaluation d’immobilisations corpo-
relles dont l’utilisation est limitée dans le temps,
la valeur réévaluée fait l’objet d’amortissements
calculés selon un plan d’amortissement aux fi ns
d’en répartir la prise en charge sur la durée rési-
duelle d’utilisation probable de l’immobilisation.
La prise d’une décision de réévaluation peut dès
lors être sans effet sur le résultat, la plus-value
de réévaluation est en effet directement inscrite
à l’actif et au passif du bilan. Pour les immobi-
lisations corporelles amortissables, l’impact sur
le compte de résultats sera toutefois négatif à
terme, sous l’effet de l’augmentation des amortis-
sements. Le cas échéant, le plan d’amortissement
initial peut être adapté afi n de tenir compte de
cette obligation d’amortissement supplémentaire.
La Commission recommande également de trans-
férer la plus-value de réévaluation aux réserves à
concurrence du montant des amortissements ac-
tés sur la plus-value, conformément à l’article 57,
§ 3, 1° de l’AR C.soc., afi n de donner une image
plus fi dèle de la situation patrimoniale de l’entre-
prise.
Exemple: L’immeuble réévalué de l’exemple ci-des-
sus a encore une durée d’utilisation probable de
20 ans. La durée n’est pas adaptée après réévalua-
tion. Chaque année, à la date d’inventaire, l’entre-
prise peut enregistrer les écritures suivantes:
(750.000,00*3,33 % =) 25.000,00 euros d’amortisse-
ments sur la valeur d’acquisition et (125.000,00*5 %
=) 6.250,00 euros d’amortissements sur la plus-va-
lue actée et de transfert de la plus-value de rééva-
luation aux réserves disponibles.
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20126
6302 Amortissements sur
immob. corp.
31.250,00
22109 A Constructions : amor-
tissements actés sur
VA
25.000,00
22189 A Constructions : amor-
tissements actés sur
plus-value
6.250,00
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
6.250,00
133 A Réserves disponibles 6.250,00
5. Conversion de plus-values de réévaluation en capital
Les plus-values de réévaluation peuvent être conver-
ties en capital, néanmoins la Commission insiste
sur la prudence qui doit présider à l’incorporation
au capital d’une telle plus-value. Elle attire avant
tout l’attention sur le fait que si l’actif devait un
jour être réalisé, la plus-value réalisée serait impo-
sée. Elle recommande dès lors de limiter la conver-
sion au montant qui subsiste après déduction du
montant estimé des impôts qui grèveraient la plus-
value en cas de réalisation.
Exemple : La plus-value actée dans l’exemple
ci-dessus (à hauteur de 125.000,00 euros) est
convertie en capital. Nous partons du principe
que le taux d’imposition à l’impôt des sociétés est
de 33,99 %. Nous enregistrons donc un montant
de (125.000*66,01 % =) 82.512,50 euros en capi-
tal.
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
82.512,50
100 A Capital souscrit 82.512,50
Nous avons indiqué ci-dessus que la Commission
recommande, à la date d’inventaire, de transférer la
plus-value de réévaluation aux réserves à concur-
rence du montant des amortissements actés sur la
plus-value. Après conversion de la plus-value de
réévaluation en capital, ce n’est plus possible qu’à
concurrence du montant non incorporé au capital.
Exemple : Après la conversion en capital visée ci-
dessus, le montant de la plus-value de réévaluation
susceptible d’être transféré aux réserves à la date
d’inventaire ne sera plus que de
(125.000,00*33,99 %*5 % =) 2.124,38 euros.
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
2.124,38
133 A Réserves disponibles 2.124,38
A noter que la conversion en capital est sans effet
sur les amortissements actés antérieurement.
6. Affectation de plus-values de réévaluation à l’apurement de pertes
La Commission considère qu’il est désormais exclu
que les montants inscrits au poste Plus-values de
réévaluation soient affectés, directement ou indi-
rectement, à l’apurement partiel ou total de pertes
subies. Cette disposition marque un changement
de point de vue de la Commission. Dans son Avis
113/3, qui a été annulé par le nouvel avis, elle lais-
sait une porte entrouverte en affi rmant que par la
voie d’une réduction de capital, une plus-value de
réévaluation pourrait indirectement être affectée à
l’apurement de pertes10. Cette porte a clairement été
refermée par le nouvel avis. Les pertes ne peuvent
désormais plus être apurées par le biais de plus-va-
lues de réévaluation.
7. Reprise de plus-values de réévaluation
Chaque année, à la date d’inventaire, l’entreprise
doit examiner le bien-fondé du maintien de la plus-
value de réévaluation. Lorsque des faits nouveaux
apparaissent indiquant que la plus-value précé-
demment exprimée n’existe plus (dans sa totalité),
la plus-value excédentaire, qui n’a pas encore été
amortie, doit être extournée par une inscription
contraire. La correction ne peut pas se réaliser par
la comptabilisation d’un amortissement exception-
nel de la plus-value.
Exemple : Imaginons qu’il n’y ait pas eu de conver-
sion en capital de la plus-value de réévaluation et
que 10 ans après la réévaluation, l’immeuble, qui
affi che encore une durée d’utilisation restante de
10 ans, ne vaille plus que 212.500,00 euros, alors
que sa valeur comptable est encore de 312.500,00
euros. La plus-value de réévaluation précédemment
actée doit faire l’objet d’une reprise partielle.
121 Plus-values de réévalua-
tion sur immob. corp.
100.000,00
2218 A Constructions :
plus-values actées
100.000,00
10 « Commission des normes comptables, 1981, Avis 113-3 – Affectation
des plus-values de réévaluation », Bulletin CNC, n° 8, avril 1981, 14.
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20127
Si la plus-value de réévaluation (devant faire l’objet
d’une reprise) a déjà été convertie en capital, la re-
prise doit en principe être opérée par le biais d’une
réduction de capital. Dans des cas exceptionnels,
une charge exceptionnelle peut être actée moyen-
nant justifi cation dans l’annexe, lorsque l’assem-
blée générale conteste la réduction de capital.
Exemple : Reprenons l’exemple de la réévalua-
tion à hauteur de 125.000,00 euros et sa conver-
sion (partielle) simultanée en capital à hauteur
de (125.000,00*66,01 % =) 82.512,50 euros. Nous
constatons que 10 ans plus tard, l’immeuble, dont
la durée d’utilisation restante est de 10 ans et qui af-
fi che une valeur comptable de 312.500,00 euros, ne
vaut plus que 212.500,00 euros. Il convient avant
tout de reprendre la plus-value qui n’a pas encore
été convertie en capital. Il s’agit en fait du solde du
compte 121. Au cours des 10 dernières années, un
montant annuel de (125.000,00*33,99 %*5 % =)
2.124,38 euros a été transféré aux réserves (cf. su-pra), de sorte qu’au fi nal, le compte 121 présente
encore un solde de ([125.000,00*33,99 %] -[125
.000,00*33,99 %*5 %*10] =) 21.243,75 euros. La
différence entre ce solde et la correction à opérer
de 100.000,00 euros doit être comptabilisée en tant
que réduction de capital.
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
21.243,75
2218 A Constructions :
plus-values actées
21.243,75
100 Capital souscrit 78.756,25
2218 A Constructions :
plus-values actées
78.756,25
8. Réalisation d’actifs réévalués
Lors de la réalisation d’actifs réévalués, tous les
comptes relatifs à la plus-value exprimée mais
non réalisée doivent être contrepassés, de façon à
ce que l’actif soit évalué dans le bilan à sa valeur
comptable originelle. Le résultat obtenu lors de la
réalisation est ensuite déterminé en fonction de la
valeur d’acquisition de l’actif concerné, après qu’il a
été tenu compte, le cas échéant, des amortissements
actés sur la valeur d’acquisition.
Exemple : Notre immeuble est vendu après 25 ans,
soit 15 ans après la réévaluation, laquelle n’a pas
été convertie en capital. Avant de déterminer la
plus-value ou moins-value sur la réalisation, l’actif
doit être ramené à sa valeur comptable sans réé-
valuation. La plus-value de réévaluation a déjà été
amortie à concurrence de (125.000,00*5 %*15 =)
93.750,00 euros et le compte 121 affi che toujours
un solde de (125.000,00-125.000,00*5 %*15 =)
31.250,00 euros après transfert aux réserves dis-
ponibles. L’écriture suivante doit donc être passée:
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
31.250,00
22189 Constructions : amortisse-
ments actés sur plus-value
93.750,00
2218 A Constructions :
plus-values actées
125.000,00
Si la partie amortie de la plus-value de réévaluation
n’a pas encore été transférée aux réserves dispo-
nibles, ce transfert doit avoir lieu lors de la réalisa-
tion et l’écriture ci-après doit être passée en lieu et
place de l’écriture visée ci-dessus:
121 Plus-values de réévalua-
tion sur immob. corp.
125.000,00
22189 Constructions : amortisse-
ments actés sur plus-value
93.750,00
2218 A Constructions :
plus-values actées
125.000,00
133 A Réserves disponibles 93.750,00
Si la plus-value a été (partiellement) convertie en
capital, la réalisation de l’actif concerné ne peut en-
traîner l’annulation de la plus-value du poste Plus-
values de réévaluation. Le « défi cit » doit en principe
être comptabilisé comme une réduction de capital.
Dans des cas exceptionnels, une charge exception-
nelle peut être comptabilisée.
Exemple : Reprenons l’exemple de la réévalua-
tion à hauteur de 125.000,00 euros et sa conver-
sion (partielle) simultanée en capital à hauteur de
(125.000,00*66,01 % =) 82.512,50 euros. Notre im-
meuble est vendu après 25 ans, soit 15 ans après
la réévaluation. Avant de déterminer la plus-va-
lue ou moins-value sur la réalisation, l’actif doit
être ramené à sa valeur comptable sans rééva-
luation. La plus-value de réévaluation a déjà été
amortie à concurrence de (125.000,00*5 %*15 =)
93.750,00 euros et le compte 121 affi che tou-
jours un solde de ([125.000,00*33,99 %] -
[125.000,00*33,99 %*5 %*15] =) 10.621,88 euros
après transfert aux réserves disponibles. Le défi cit
Paciol i N° 332 IPCF-BIBF / 9-22 janvier 20128
Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit, introduit dans un système de récupération ou transféré électroniquement, mécaniquement, au moyen de photocopies ou sous toute autre forme, sans autorisation préalable écrite de l’éditeur. La rédaction veille à la fiabilité des informations publiées, lesquelles ne pourraient toutefois engager sa responsabilité. Editeur responsable : Jean-Marie CONTER, IPCF – av. Legrand 45, 1050 Bruxelles, Tél. 02/626.03.80, Fax. 02/626.03.90 e-mail : [email protected], URL : http://www.ipcf.be Rédaction : Jean-Marie CONTER, Gaëtan HANOT, Geert LENAERTS, Xavier SCHRAEPEN, Chantal DEMOOR. Comité scientifique : Professeur P. MICHEL, Professeur Emérite de Finance, Université de Liège, Professeur C. LEFEBVRE, Katholieke Universiteit Leuven. Réalisée en collaboration avec kluwer – www.kluwer.be
s’élève donc à (125.000,00-10.621,88-93.750,00 =)
20.628,12 euros et doit être comptabilisé comme
suit:
121 Plus-values de réévaluation
sur immob. corp.
10.621,88
22189 Constructions : amortisse-
ments actés sur plus-value
93.750,00
100 Capital souscrit 20.628,12
2218 A Constructions :
plus-values actées
125.000,00
Reprise des réductions de valeur
Le schéma du compte de résultats comporte sous les
produits exceptionnels des postes distincts relatifs,
d’une part, aux reprises d’amortissements et réduc-
tions de valeur sur immobilisations corporelles et
incorporelles et, d’autre part, aux reprises de ré-
ductions de valeur sur actifs fi nanciers. Conformé-
ment à l’article 96 de l’AR C.soc., sont portées sous
le poste « VII.A. Reprises d’amortissements et de
réductions de valeur sur immobilisations incorpo-
relles et corporelles », les reprises de réductions de
valeur sur immobilisations incorporelles et corpo-
relles actées à charge d’exercices antérieurs, deve-
nues excédentaires.
L’article 100 de l’AR C.soc. constitue une excep-
tion à la disposition générale stipulant que les
reprises d’amortissements et de réductions de
valeur doivent être imputées aux résultats excep-
tionnels. En vertu de l’article 100 de l’AR C.soc.,
les reprises de réductions de valeur actées sur des
immobilisations incorporelles et sur des immobi-
lisations corporelles dont l’utilisation n’est pas li-mitée dans le temps (par exemple, les terrains, les
œuvres d’art…), peuvent être portées directement
à la rubrique Plus-values de réévaluation et y être
maintenues jusqu’à la date de réalisation des biens
auxquels elles sont afférentes. La reprise d’une ré-
duction de valeur actée sur des immobilisations in-
corporelles et sur des immobilisations corporelles
dont l’utilisation n’est pas limitée dans le temps,
peut donc être considérée comme une plus-value de
réévaluation. Cette reprise de réduction de valeur
ne doit donc pas forcément être comptabilisée en
produits, de sorte que la reprise n’est pas non plus
imposable. L’impôt peut donc être différé jusqu’au
moment où l’actif est réalisé et où nous avons donc
affaire à une plus-value effectivement réalisée.
Enfi n, il convient de préciser que l’article 100 de
l’AR C.soc. accorde aux entreprises une faculté de
choix destinée à assurer la neutralité fi scale, mais
celles-ci peuvent ne pas s’en prévaloir.
Dr. Stijn GOEMINNE
Hogeschool Gent, Faculteit Handelswetenschappen &
Bestuurskunde